Guide Pratique de Prise en Charge VF M
Guide Pratique de Prise en Charge VF M
Guide Pratique de Prise en Charge VF M
DE PRISE EN CHARGE
DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO-RESISTANTE
AU MAROC
Édition 2020
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
PREFACE
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GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
REMERCIEMENTS
C e guide est le fruit d’un travail de collaboration étroite entre divers intervenants
dans la prise en charge de la tuberculose au Maroc. Nous tenons à remercier
toutes les personnes énumérées ci-dessous pour leur engagement et leur contribution
à enrichir le contenu du document.
Comité de rédaction
Pr. G. Iraqi (Comité Technique National de LAT)
Dr. D. Daoudi (DELM)
Dr. Y. Aqachmar (OMS, Maroc)
Dr. S. El hassani (DELM)
4
SOMMAIRE
Introduction............................................................................................14
5
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4. Traitement de la TB mono-résistante et de la TB poly-résistante.......................... 68
4.1. Cas de résistance à la Rifampicine sans résistance à l’Isoniazide....................68
4.2. Cas de résistance à l’Isoniazide sans résistance à la Rifampicine..................68
4.3. Cas de résistance isolée à Z, E, S...................................................................70
4.4. Cas de polyrésistance.....................................................................................70
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5. Tuberculose MR/RR et Diabète.........................................................................105
6. TB MR/RR et Insuffisance rénale chronique/ hémodialyse................................106
7. TB MR/RR et Insuffisance hépatique..................................................................107
8. TB MR/RR et maladies mentales........................................................................107
9. TB MR/RR et COVID-19 ....................................................................................108
Chapitre 8 : Prévention.......................................................................... 109
1. Contrôle de l’infection........................................................................................109
1.1. Mesures administratives...................................................................................110
1.2. Contrôle de l’environnement...........................................................................110
1.3. Protection respiratoire......................................................................................110
2. Conduite à tenir avec les contacts de TB MR/RR................................................111
Chapitre 9 : Suivi et évaluation...............................................................113
1. Suivi et évaluation des résultats du traitement de la TB MR/RR.........................113
1.1. Monitoring de la réponse du patient au traitement ........................................113
1.2. Suivi de la tolérance au traitement..................................................................114
1.3. Bilan initial et de suivi......................................................................................115
1.4. Définitions des résultats (issues) du traitement court........................................116
1.5. Définitions des résultats (issues) du traitement long.........................................117
1.6. Suivi des patients en « post-traitement »...........................................................120
2. Outils d’enregistrements.....................................................................................120
2.1. Formulaires.......................................................................................................120
2.2. Registres..........................................................................................................121
2.3. Fiches et cartes de traitement..........................................................................123
2.4. Rapports..........................................................................................................124
3. Analyse des indicateurs programmatiques.........................................................125
3.1. Principaux indicateurs de dépistage................................................................125
3.2. Indicateurs d’enregistrement...........................................................................126
3.3. Indicateurs d’évaluation préliminaire à 6 mois...............................................126
3.4. Indicateurs d’évaluation..................................................................................126
4. Evaluation du programme..................................................................................127
Conclusion..............................................................................................128
Bibliographie.........................................................................................130
Annexes................................................................................................ 144
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ABREVIATIONS ET ACRONYMES
AAN Anticorps anti-nucléaires
ADSM Active TB drug-safety monitoring and management
AINS Anti-inflammatoires non stéroïdiens
ALAT Transaminases (Alanine amino-transférase)
ARV Antirétroviraux
ATC Antécédents
AVC Accident vasculaire cérébral
BH Bilan hépatique
BK Bacille de KOCH
CAPM Centre anti poison Marocain
CAT Conduite à tenir
CDT-MR Centre de Diagnostic et Traitement de la Tuberculose et des Maladies
Respiratoires
CI Contre-indication
Clcr Clearance de la créatinine
C max Concentration maximale
CNPV Centre National de Pharmacovigilance
CS Centre de santé
CYP 2E1 Cytochrome P2E1
DELM Direction d’épidémiologie et de Lutte contre les Maladies
DPS Délégation provinciale/préfectorale de la santé
DOTS Traitement court directement observé
DRS Direction régionale de santé
DRS Direction régionale de la santé
ECDC European Centre for Disease Prevention and Control
ECG Electrocardiogramme
EEG Electroencéphalogramme
EIG Effets Indésirables Graves
EIM Effets indésirables des médicaments
EPF Erythème pigmenté fixe
EPI Equipements de protection individuelle
EOS Eosinophiles
ESSP Etablissement de soins de santé primaire
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FDA Food and drug administration
FM Fonds Mondial
Fq Fluoroquinolones
GB Globules blancs
GDF Global Drug Facility
GFR Taux ou débit de filtration glomérulaire
H Heure
Hb Hémoglobine
HD Haute dose
IEC Information Education Conseil
Ig G Immunoglobulines G
IgE Immunoglobulines E
I2L Injectables de 2éme ligne
IM Intramusculaire
INH Institut national d’hygiène
INR International normalized ratio
IPM Institut Pasteur du Maroc
IPP Inhibiteurs de la pompe à protons
IRA Insuffisance rénale aigüe
IRBAC Infection respiratoire aigüe basse communautaire
IRM Imagerie par résonnance magnétique
IRV Infection Rétro-Virale
ITL Infection Tuberculeuse Latente
IV Intraveineux
K Kaliémie
KOZET Kanamicyne+Ofloxacine+Pyrazinamide+Ethionamide
LAT Lutte Antituberculeuse
LCR Liquide céphalo-rachidien
LED Light Emitting Diode
LNS Limite supérieure de la normale
LNR Laboratoire national de référence
LPA Line Probe Assay
mEq Milliéquivalents
Mn Minutes
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ABRÉVIATIONS DES MÉDICAMENTS ANTI-TB
AM Amikacine
AMX/CLV Amoxicilline/Acide Clavulanique
BDQ Bédaquiline
CFZ Clofazimine
CM Capréomycine
CS Cyclosérine
DMD Délamanide
H Isoniazide
HH Isoniazide à haute dose
IMP Imipenem
E Ethambutol
ETO Ethionamide
KM Kanamycine
LFX Lévofloxacine
LZD Linézolide
MFX Moxifloxacine
MPM Méropenem
OFX Ofloxacine
PAS Acide Para Amino Salycilique
PTO Prothionamide
R Rifampicine
S Streptomycine
T Thioacétazone
TRD Térizidone
Z Pyrazinamide
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INTRODUCTION
14
Chapitre 1 :
Définitions et causes de la résistance
1. Définitions de la résistance
La résistance aux médicaments antituberculeux est due à une mutation chromosomique
spontanée. La proportion de mutants résistants de type sauvage dans une population de
M. tuberculosis non traitée antérieurement est habituellement très faible. Le traitement par
les médicaments antituberculeux exerce une pression sélective sur la population de M.
tuberculosis, entraînant une diminution des bacilles sensibles, une multiplication des mutants
pharmaco-résistants et l’émergence d’une pharmaco-résistance : il s’agit d’une résistance
acquise.
La résistance primaire est constatée chez un patient n’ayant jamais reçu de traitement
antituberculeux (Le patient a été infecté par une souche déjà résistante aux antituberculeux).
Le taux de résistance primaire augmente lorsque la résistance secondaire est déjà importante
et que les conditions sont favorables à la transmission de l’infection (promiscuité, dépistage
insuffisant, absence d’isolement des cas).
La résistance «primaire» donne une indication sur l’ampleur de la transmission de la
tuberculose résistante dans la communauté alors que la résistance «secondaire» reflète la
qualité de la gestion des cas de tuberculose sensible présents et passés.
2. Mécanismes de la résistance
Il existe essentiellement deux mécanismes de développement de la résistance :
• Génotypique : mutations des gènes du MT ;
• Phénotypique : modification des protéines cibles de l’antibiotique ;
Les gènes associés à la résistance aux différents médicaments antituberculeux sont précisés
dans le tableau N°1 :
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3. Résistances croisées
• La résistance à l’amikacine induit une résistance croisée à la kanamycine et vice versa.
La résistance à la streptomycine n’induit pas de résistance croisée à l’amikacine et à la
kanamycine.
• La résistance à une fluoroquinolone induit une résistance croisée à toutes les autres
fluoroquinolones, bien que des données laissent supposer que cette résistance croisée
n’est peut-être pas complète. Certains isolats résistants à l’Ofloxacine pourraient être
sensibles à la Moxifloxacine et à de fortes doses de Lévofloxacine (si faible niveau de
résistance).
• La plupart des isolats résistants à la Rifampicine (environ 80 %) sont aussi résistants à la
Rifabutine.
• Une résistance croisée à l’éthionamide peut survenir en présence d’une faible résistance
à l’INH (inhA).
• Une résistance croisée a été signalée entre la bédaquiline (Bdq) et le clofazimine (Cfz)
dans les deux sens.
16
• TB Monorésistante : tuberculose à bacilles résistants à un seul antituberculeux de 1ère
intention.
• TB Polyrésistante : est une TB à bacilles résistants à deux antituberculeux de première
intention ou plus, autres que l’isoniazide et la rifampicine simultanément.
• TB Multirésistante (TB-MR) : est une tuberculose à bacilles résistants à au moins
l’isoniazide et la rifampicine simultanément.
• TB Ultrarésistante (TB-UR) : est une TB-MR à laquelle s’ajoute une résistance à
n’importe quelle fluoroquinolone et à au moins un des trois antituberculeux injectables
de deuxième intention (capréomycine, kanamycine et amikacine).
• Résistance à la rifampicine (RR) : résistance à la rifampicine détectée à l’aide de
méthodes phénotypiques ou génotypiques, avec ou sans résistance à d’autres
antituberculeux. Elle englobe toute résistance à la rifampicine, dans le cadre d’une
mono résistance, d’une poly résistance, d’une TB- MR ou d’une TB- UR.
• La tuberculose pré-ultrarésistante (TB pré-UR) : multirésistance à laquelle s’ajoute
une résistance soit à une fluoroquinolone, soit à au moins un des trois médicaments
injectables de deuxième intention (amikacine, capréomycine et kanamycine).
• N.B. : Cette dernière définition de la TB pré-UR, largement utilisée, n’est pas
officielle mais apporte une meilleure facilité de catégorisation des cas de TB-R.
• Cas présumé de TB pharmacorésistante : désigne un patient qui présente des
symptômes ou des signes évocateurs d’une tuberculose pharmacorésistante. La
confirmation de la TB pharmacorésistante nécessite l’isolement de la souche
mycobactérienne responsable ainsi que le recours à des TDS phénotypiques ou
génotypiques pour prouver la résistance aux antituberculeux.
17
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18
Chapitre 2 :
Épidémiologie de la tuberculose
dans le monde et au Maroc
Le rapport de l’OMS publié en 2020 ainsi que les données nationales rapportées par le
PNLAT font état des éléments suivants :
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17 700
15 700
Figure 1. Evolution du nombre cas estimés TB RR/MR entre 2013 et 2018 dans le Monde
56% 54%
51% 50%
40% 40% 40%
36%
31% 29%
21%
18% 17% 16%
te
an
rie
oc
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Af
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Ar
20
3. Epidémiologie de la tuberculose au Maroc
Estimations de 2019 (rapport de l’OMS sur la situation mondiale de la TB pour l’année
2020) :
• Total des cas incidents de TB : 35000 (30000–41000), soit une incidence nationale de
97 p100.000 (83–112) ;
• Total des cas incidents de coïnfection TB/HIV : 450 (130 –950), soit une incidence
nationale de 1.2 p100.000 (0.36–2.6) ;
• Total des cas incidents de TB RR/MR : 610 (330–970), soit une incidence de 1.7
p100.000 (0.89–2.7) :
• 1% (0.42–1.8) des nouveaux cas de TB sont d’emblée RR/MR ;
• 21% (18-23) des cas de TB antérieurement traités sont RR/MR.
Données nationales pour l’année 2019 :
• Total des cas incidents de TB notifiés : 30 800 nouveaux cas et rechutes dont :
• 9.5% ont été initialement testés par des méthodes moléculaires rapides (Xpert-MTB/
RIF) ;
• 43% ont un statut HIV connu ;
• 52% ont développé une forme pulmonaire de TB, avec 86% de TB pulmonaires
confirmées bactériologiquement ;
• 7% étaient des enfants âgés de moins de 15 ans, 36% des femmes âgées de 15 ans
et plus, et 57 % des hommes âgés de 15 ans et plus.
Cas de TB-RR/MR :
• Les estimations actuelles pour la TB RR/MR sont basées sur les données de
l’Enquête Nationale de prévalence de la résistance aux antituberculeux (2014) ;
• Les facteurs de risque de la TB-MR sont essentiellement : le traitement antérieur
(échec, rechute, abandons), le contact étroit avec un patient atteint de TB
pharmacorésistante et la vulnérabilité individuelle (terrain immunodéprimé : VIH,
Diabète, Insuffisance rénale, traitement immunosuppresseur etc.).
• Les données de surveillance de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre
les maladies (DELM) permettent d’analyser plus précisément ces cas : (Figures 3 et
4 ; Tableaux 2, 3 et 4).
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350
300
288
250
238 235
217
200
153 166
150 146 138
128 123
117 110
100
88 89
50
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
35%
51%
10%
1%
3%
Tb MR Tb UR R FQ R ISL Tb RR
22
Tableau 2. Evolution de la confirmation de la résistance à la Rifampicine par test Xpert/MTB-
Rif des cas de TBPCB entre 2010 et 2019 au Maroc
Indicateurs 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Nombre de cas RR
54 45 80 44 115 164 236 217 288 235
sur genexpert
Nombre de cas
54 45 80 44 95 90 119 196 77 114
MR confirmés
Nombre de cas
N/A 16 6 2
XDR confirmés
Tableau 3. Répartition des cas TB RR/MR selon le régime de traitement (cohorte nationale,
2019)
Tb RR 53% 47%
Tb MR & R FQ 95% 5%
Tb UR confirmés 100%
23
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Tableau 4. Evolution de l’issue de traitement des cas TB RR/MR entre 2013 et 2017 (cohorte
nationale)
Le succès thérapeutique est passé de 36,5% en 2013 à 54,7% en 2016 et 43% en 2017. Le
taux de perdus de vue (PDV) demeure toutefois très élevé (20 % en 2017), d’où la nécessité
d’améliorer l’observance et le suivi des patients (mesures organisationnelles, incitations,
appui psycho-social et alimentaire).
24
Chapitre 3 :
Dépistage des cas de TB MR/RR
25
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2. Conduite du dépistage
Le dépistage de la résistance aux antituberculeux se fait par test Xpert-MTB/RIF pour tout
cas présumé de TB-RR/MR et est complété, le cas échéant, par les autres tests de sensibilité
génotypiques et/ou phénotypiques.
• La confirmation de la RR par un deuxième test Xpert-MTB/RIF n’est pas nécessaire
pour les cas présumés de TB-RR/MR car le test Xpert-MTB/RIF a une très bonne valeur
prédictive positive du fait de la prévalence élevée de la RR dans ce groupe.
• Si le dépistage est conduit dans des populations à faible risque (comme les nouveaux
cas de TB) dans les contextes où la prévalence de la RR est faible, il faut confirmer tout
résultat positif pour la RR par un deuxième test Xpert-MTB/RIF, sur un autre échantillon,
car la valeur prédictive positive du test diminue dans ce cas de figure. En effet, bien
que la technique elle-même soit d’une haute spécificité, il peut y avoir des résultats
faussement positifs liés, par exemple, à des erreurs de laboratoire ou à des mutations
silencieuses ou neutres qui ne confèrent pas de résistance à la rifampicine. Ces erreurs
se produisent plus fréquemment pour des échantillons contenant peu de bacilles. Il faut
donc répéter le test Xpert-MTB/RIF sur un autre échantillon plus riche en bacilles et le
deuxième résultat sera considéré comme définitif.
Il faut rappeler que les méthodes moléculaires détectent l’ADN à partir de cellules
viables et non viables et par conséquent ces techniques ne sont pas appropriées pour
le suivi du traitement. D’où l’intérêt de bacilloscopie et de la culture.
3. Diagnostic de la résistance
Le test Xpert-MTB/RIF permet de réaliser à la fois le diagnostic initial de la tuberculose et le
diagnostic de la résistance à la rifampicine. Le diagnostic de la résistance aux autres anti
bacillaires se fera à l’aide des tests de sensibilité génotypiques comme le Line Probe Assay
(LPA) et des tests de sensibilité phénotypiques.
3.1 Tests de sensibilité (TDS) génotypiques
• Lorsqu’une résistance à la rifampicine est détectée par le test Xpert-MTB/RIF, un
échantillon du prélèvement est acheminé au laboratoire de référence capable de réaliser
des tests de sensibilité génotypiques comme le test LPA de première et de deuxième ligne
(LPA 1 et SL-LPA). Selon les cas, il peut s’agir du Laboratoire National de Référence
(LNR), de l’Institut Pasteur ou d’un Laboratoire à vocation régionale pour les tests de
sensibilité génotypiques (Fès, Marrakech, Tanger).
• Un autre tube contenant du crachat conservé sous chlorure de cétylpyridinium (CPC)
sera envoyé au LNR pour effectuer une culture sur milieu solide puis les TDS. Pour la
culture sur milieu liquide, les crachats seront conservés au frais.
• Le PNLAT met à la disposition des praticiens deux types de tests rapides d’hybridation
inverse sur bandelette (LPA), un pour les médicaments de première ligne (FL) et l’autre
pour les médicaments de deuxième ligne (SL) :
26
• Le test LPA MTBDRplus (dit LPA de première ligne ou FL-LPA) identifie les mutations
génétiques qui rendent les souches de M. tuberculosis résistantes à l’isoniazide et/ou
à la rifampicine. Il permet, en particulier, de détecter le niveau de résistance (haute
ou basse) pour l’isoniazide.
• Le test LPA MTBDRsl (dit LPA de deuxième ligne ou SL-LPA) identifie les mutations
génétiques qui rendent les souches de M. tuberculosis résistantes aux injectables de
seconde ligne (ISL) et aux fluoroquinolones (FQs). Le SL-LPA est le test recommandé
pour la détection des cas de TB pré-UR et UR. Il permet le triage entre les candidats
au traitement court (absence de résistance aux anti-TB de 2ème ligne) et les candidats
au traitement individualisé (en cas de résistance aux anti-TB de 2ème ligne). Il permet
aussi de déterminer le niveau de résistance (haute ou basse) pour les quinolones et
les agents injectables afin de guider le choix thérapeutique.
• La méthode est applicable aux cultures de M.tuberculosis, en milieu liquide ou solide et
aux expectorations à frottis microscopique positif. Dans les conditions programmatiques
actuelles, il faut compter 24-48 heures pour l’obtention des résultats.
• L’utilisation de ces tests directement sur des expectorations à frottis négatif n’est pas
recommandée par l’OMS.
3.2 TDS phénotypiques
Les méthodes phénotypiques reposent sur la détection de la croissance ou non des bacilles
sur des milieux de culture additionnés d’antibiotiques :
• La culture en milieu solide est plus sensible que la culture automatisée en milieu liquide
pour la détection de la résistance à la rifampicine, elle est moins coûteuse que la culture
en milieu liquide et le risque de contamination du personnel est moindre. Elle détecte la
croissance des bacilles même en petit nombre et permet la réalisation des antibiogrammes
ou tests de sensibilité (TDS) qui identifient les résistances aux antituberculeux. Les
médicaments testés sont la rifampicine et l’isoniazide pour la première ligne, les ISL et
les FQs pour la deuxième ligne. Le test permet de distinguer les résistances aux FQs de
bas et de haut niveau. Les tests pour l’éthambutol, la pyrazinamide, la prothionamide,
la cyclosérine et le PAS ne sont pas fiables. Les méthodes pour tester la bédaquiline, le
délamanide et le linézolide ont été validées récemment.
• La croissance des bacilles est lente et entraîne de longs délais d’attente (jusqu’à 2 mois
pour que la culture soit déclarée négative).
• La culture sur milieu liquide en système automatisé détecte la consommation d’oxygène
des bacilles. Le système MGIT™ (mycobacteria growth indicator tube) est basé sur
l’ensemencement de tubes contenant des concentrations critiques des différents agents
antituberculeux et de tubes témoins sans antibiotique, suivi d’une lecture quotidienne en
fluorescence d’un indicateur sensible à la concentration en oxygène au fond du tube.
Une souche est dite résistante si la fluorescence est positive dans un délai de 2 jours
27
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après que le tube témoin ait montré un résultat positif. Les résultats sont obtenus en 3 à
14 jours (mais parfois jusqu’à 6 semaines) et sont corrélés à ceux de la méthode des
proportions. Les méthodes pour tester la bédaquiline, le délamanide et la clofazimine
ont été validées récemment.
• L’utilisation de ce système nécessite un laboratoire avec un niveau 3 de biosécurité.
• Les méthodes classiques de culture et d’antibiogramme des bacilles sont lentes et
lourdes. Elles nécessitent de multiples étapes techniques pour l’identification des bacilles
du complexe M. tuberculosis et la réalisation des tests de sensibilité aux antituberculeux.
L’ensemble de ces analyses nécessite un minimum de 3 à 5 semaines et souvent beaucoup
plus selon la méthode utilisée sur milieu solide (LJ, 7H11) ou liquide (7H9, MGIT).
• L’interprétation est facile sauf pour les quinolones. En effet, une résistance à 2mcg/
ml pour l’Ofloxacine avec sensibilité à 8mcg/ml est considérée faible tandis qu’une
résistance à 2 et 8mcg/ml est classée comme haute.
4. Algorithmes de diagnostic
Les algorithmes suivants sont destinés à guider le praticien pour le diagnostic et le traitement
de la tuberculose en fonction des facteurs de risque de résistance et en fonction des résultats
des tests effectués. (Voir page suivante).
28
Algorithme 1. Démarche diagnostique de la TP chez un enfant, un adolescent ou un adulte qui présente un facteur de risque
de TB RR/MR
Cas présumé de TB avec facteurs de risque de TB RR/MR à évaluer par Xpert MTB/RIF selon les directives du PNLAT (1)
MTB détecté (3), RR MTB détecté (3), RR non détectée ou MTB non détecté MTB trace, Aucun
détectée indéterminée RR indéterminée résultat ou
erreur ou test
invalide
Traiter comme Se référer à l’algorithme 2
LPA de 1ère et 2ème ligne LPA de 1ère ligne IRABC (4)
Refaire un
Xpert
29
GUIDE
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1. Les groupes de patients présentant des FDR de TB RR/MR sont : les échecs de traitement
et de retraitement de la TB, les contacts des cas de TB-RR/MR, les cas de TB avec
absence de conversion des frottis à la fin de la phase intensive, les rechutes, les patients
perdus de vue et les PVVIH.
2. Envisager le prélèvement initial de deux échantillons. Le 1er échantillon pour le 1er
Xpert MTB/RIF et le 2ème pour refaire un Xpert MTB/RIF ou tout autre test nécessaire.
3. Le MTB détecté comprend le MTB détecté « élevé », « modéré », « faible » ou « très
faible ». Le MTB détecté trace est traité dans un algorithme à part (Algorithme 4).
4. IRBAC : infection respiratoire aigüe basse communautaire.
5. En cas de résultat du test Xpert MTB/RIF « Aucun résultat, erreur ou test invalide », le
laboratoire doit recommencer le test au même site avec un nouvel échantillon sans avoir
à revenir au médecin prescripteur. Interpréter le résultat du test répété comme indiqué
dans le présent algorithme. Utiliser le résultat du 2ème test pour toute décision clinique.
6. Le patient qui présente un risque élevé de TB-RR/MR (échecs de traitement et de
retraitement de TB ; Contacts avec cas de TB-RR/MR ; Cas de TB avec absence de
conversion des frottis à la fin de la phase intensive) doit être traité suite à une décision
collégiale pour le choix d’un schéma thérapeutique antituberculeux individualisé de
2ème ligne.
7. Refaire le test Xpert MTB/RIF avec un nouvel échantillon obtenu par tubage gastrique
ou expectoration induite ou aspiration bronchique. Interpréter le résultat du test répété
comme indiqué dans le présent algorithme. Utiliser le résultat du 2ème test pour toute
décision clinique.
8. Arguments en faveur d’une TB probable : Signes cliniques évocateurs de TB, contage
tuberculeux connu, terrain prédisposant à la TB maladie, absence d’amélioration sous
antibiotiques non tuberculeux ; signes radiologiques ; signes biologiques : IDR ou IGRA +.
30
Algorithme 2. Diagnostic de la TP chez un enfant, un adolescent ou un adulte ne présentant pas de FDR de TB RR/MR
Cas présumé de TB sans FDR de TB RR/MR à évaluer par Xpert MTB/RIF Ultra selon les directives du PNLAT
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Faire un test Xpert MTB/RIF en priorité pour tout patient qui a déjà reçu un traitement
antituberculeux et chez les contacts connus de patients TB-RR/MR
Si la résistance à la rifampicine est trouvée chez un nouveau cas avec peu de facteurs
de risque de résistance refaire un test Xpert MTB/RIF sur un autre échantillon :
• Si la résistance est confirmée, traiter le patient comme ayant une TB-RR/MR.
• Si la résistance n’est pas confirmée, commencer un traitement antituberculeux
de première ligne avec surveillance de l’évolution bactériologique, clinique et
radiologique.
Chez tout patient identifié comme ayant une TB résistante à la rifampicine faire les
tests LPA de 1ère et de 2ème ligne et procéder à une culture avec TDS afin d’identifier
les cas de TB pré-UR et UR et décider du traitement court ou non.
Rechercher les cas contact particulièrement parmi les enfants, les patients infectés par
le VIH et les patients immunodéprimés.
32
Algorithme 3. Conduite à tenir chez un cas (enfant ou adulte) avec MTB détecté et RR détectée à l’Xpert MTB/RIF
Résistance à la R (RR) ou
LPA de 1ère ligne LPA de 2ème ligne
Multirésistance (MR)
Non Oui
33
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
34
Algorithme 4. Conduite à tenir devant un cas (enfant ou adulte) présumé tuberculeux avec « MTB détecté trace et RR
indéterminée » à l’Xpert MTB/RIF
MTB détecté trace, RR indéterminée
Adolescent évalué pour TB pulmonaire PVVIH de tout âge ou enfant évalué (âge <10 ans) pour TB
et VIH négatif pulmonaire et personne de tout âge évaluée pour TB
neuro-méningée
Refaire le test Xpert MTB/RIF avec le 2ème • Traiter par schéma de 1ère intention à moins que le patient ne
échantillon initialement prélevé présente un risque élevé de TB-RR/MR (1)
• Refaire le test Xpert MTB/RIF avec le 2ème échantillon
initialement prélevé et réaliser une culture avec TDS
phénotypiques pour confirmer ou exclure la RR si présence
de facteurs de risque de TB RR/MR
• Adapter le traitement selon les résultats du TDS
Suivre la démarche comme indiqué dans : • Traiter par schéma • Conduire des investigations complémentaires : culture +
• Algorithme 2 pour les cas présumés de TB thérapeutique de 1ère intention TDS ; TDM Thoracique (si radiographie normale) et test
(1)
pulmonaire sans facteurs de risque de TB à moins que le patient ai des IDR ou IGRA
RR/MR antécédents récents de • En absence de confirmation bactériologique, chercher
traitement de TB (période < 2 les arguments en faveur d’une TB probable pour
• Algorithme 1 pour les cas présumés de TB
de ans) (2) démarrer le traitement de TB (3)
pulmonaire avec facteurs de risque de TB
RR/MR • Réaliser une culture et TDS
phénotypiques pour
confirmer ou exclure la RR si Si diagnostic de TB retenu :
présence de facteurs de • Traiter par un schéma thérapeutique de 1ère intention à
risque de TB RR/MR moins que le patient ne présente un risque élevé de
TB-RR/MR
• Adapter le traitement selon les
résultats du TDS • Évaluer l’évolution sous traitement TB et adapter le
traitement selon les résultats des TDS
35
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
1. Les patients doivent recevoir un traitement de 1ère intention conformément aux directives
nationales, à moins que le patient ne présente un risque élevé de TB-RR/MR : Echec de
traitement et de retraitement de TB ; Contact avec cas de TB-RR/MR ; Cas de TB avec
absence de conversion des frottis à la fin de la phase intensive. Ces patients doivent être
traités par un traitement de 2ème intention selon les directives du PNLAT.
2. Pour un adolescent qui a terminé avec succès un traitement au cours des 2 dernières
années, un résultat « MTB détecté trace » peut-être un résultat faussement positif en
raison de la présence de bacilles non viables. Il faut chercher la présence d’arguments
en faveur d’une TB probable pour démarrer le traitement de TB.
3. Arguments en faveur d’une TB probable : Signes cliniques évocateurs de TB ; Contage
tuberculeux connu, terrain prédisposant à la TB maladie ; Absence d’amélioration sous
antibiotique non spécifique à la TB ; Signes radiologiques ; Signes biologiques (IDR ou
IGRA +).
36
Chapitre 4 :
Traitement de la tuberculose
pharmacorésistante
37
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
Maximum
Dosage
100 mg/
Lfx 1 1.5 2-3 3-4 - -
15-20 cp 1.5 g
mg/kg 250 mg/ 1.5 g
0.5 0.5 1-1.5 1.5-2 2 3 Voir ≥
cp
15
100 mg/ ans
Mfx* 0.8 1.5 2 3 4 Voir
10-15 cp 400 mg
≥ 15
mg/kg 400 mg/ 2 3 0.5- 400 mg
5 ml 1 ans
cp ml ml 0.75
* L’utilisation des formes dispersibles de Mfx est préférable chaque fois que possible
pour éviter le fractionnement des comprimés. En cas de non disponibilité des formes
dispersibles, les comprimés peuvent être dilués dans 10 ml d’eau, bien que la
biodisponibilité reste incertaine. Il est également recommandé de ne pas dépasser
la posologie de 10 mg/kg de Mfx chez les nourrissons de moins de 6 mois.
38
activité bactéricide sur les bacilles tuberculeux dormants (c’est-à dire ceux qui ne sont
pas en réplication).
• L’activité bactéricide intracellulaire de Bdq dans les macrophages est supérieure à son
activité extracellulaire.
• Les concentrations plasmatiques maximales (Cmax) sont généralement obtenues 5
heures après la prise.
• L’administration de la Bdq avec des aliments augmente sa biodisponibilité relative
d’environ 2 fois comparée à l’administration à jeun ; La majeure partie de la dose
administrée est éliminée dans les fèces.
• Dose : 400 mg/j x 15 jours puis 200 mg 3/7 x 22 semaines.
• Les doses actuellement recommandées chez l’enfant sont :
• Enfants pesants 31 kg et plus : utiliser la posologie des adultes, c’est-à-dire 400
mg par jour pendant 14 jours suivi de 200 mg trois fois par semaine pendant 22
semaines ;
• Enfants pesants moins de 31 kg : expérience très limitée. Les dernières recommandations
de l’OMS pour un poids de 16-23 kg sont : 200 mg/j x 2 semaines puis 100 mg,
3 fois par semaine, pendant 3 semaines. En cas de nécessité, consulter le comité
technique national de la LAT, au cas par cas.
39
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
40
• Les effets secondaires fréquemment constatés sont des neuropathies périphériques, des
convulsions et des troubles du comportement. Elle est donc contre-indiquée chez les
patients ayant des antécédents neuropsychiatriques.
41
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
• Posologie en injection IM :
Pour les personnes âgées de 15 ans et plus :
• 15 à 20 mg/kg/j pour l’Am sans dépasser 1g ;
• 12 à 18 mg/kg/j pour la S sans dépasser 1g.
Pour les personnes âgées de 14 ans et moins :
• 15 à 20 mg/kg pour l’Am sans dépasser 1g ;
• 20 à 40 mg/kg pour la S sans dépasser 1g ;
• La Cm et la Km ne devraient plus être utilisées pour le traitement des TB-R.
• Elimination : Elimination urinaire (filtration glomérulaire).
• Contre-indications :
• Insuffisance rénale ;
• Grossesse ;
• Myasthénie ;
• Atteinte auditive préexistante ;
• Allergie aux aminosides.
42
• Les effets secondaires principaux sont des troubles digestifs (nausées, vomissements et
diarrhées) et des réactions d’hypersensibilité (fréquence de 5 à 10 %). Des symptômes
d’hypothyroïdie peuvent apparaître à long terme.
• Contre-indications :
• Allergie à l’acide acétylsalicylique (Aspirine) ;
• Insuffisance rénale sévère.
1.10 Isoniazide
• Antibiotique bactéricide, agissant électivement sur les BK.
• L’isoniazide (INH) à forte dose devrait être ajouté pendant la phase intensive pour
ses excellentes propriétés bactéricides, sauf en cas de résistance élevée confirmée à
l’isoniazide (principalement double mutation katG et inhA ou délétion du katG).
• Après administration orale, le pic de concentration maximale est atteint entre 1 heure et
2 heures après ingestion. À la 3ème heure, le taux sérique efficace doit être compris entre
1 et 2 microgrammes/ml.
• Diffusion excellente dans les tissus, les organes, la salive, les crachats, les fèces et dans
tous les secteurs interstitiels, cérébro-spinal, péritonéal et pleural.
• L’isoniazide est métabolisé essentiellement par acétylation en acétyl-isoniazide. Ce
métabolisme est stable et génétiquement déterminé. On distingue les « in activateurs
lents » et les « in activateurs rapides ».
• Elimination : par voie urinaire sous forme active, 10 à 30% (acétylateurs rapides ou
lents), par voie biliaire sous forme métabolisée.
• Posologie à forte dose : 10 à 15 mg/kg chez l’adulte et l’enfant de poids supérieur à 34
kg. Chez l’enfant de poids inférieur ou égal à 34 kg, la posologie à forte dose est de 15
à 20 mg/kg, à associer avec 12.5 mg de Pyridoxine/j si l’âge est inférieur à 5 ans, et à
25 mg de Pyridoxine/j si l’âge est supérieur ou égal à 5 ans.
• Contre-indications
• Insuffisance hépatique sévère ;
• Psychose maniaco-dépressive ;
• Hypersensibilité à l’INH ;
1.11 Pyrazinamide (Z)
• Le Pyrazinamide a une action bactéricide sur les bacilles tuberculeux intracellulaires (se
trouvant donc dans un milieu acide, condition nécessaire à l’action du Z).
• L’espèce Mycobactérie « bovis » et les mycobactéries atypiques lui sont naturellement
résistantes.
• Résorption : rapide et totale, au niveau gastro-intestinal.
43
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PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
• Liaison aux protéines : pratiquement nulle. Le pic sérique, obtenu vers la 2ème heure, est
en moyenne de 33 µg/ml après une prise de 1,5 g.
• Elimination : Presque exclusivement rénale, principalement sous forme d’acide
pyrazinoïque, la demi-vie du (Z) est d’environ 9 heures.
• Contre-indications :
• Hypersensibilité.
• Insuffisance hépatique sévère.
• Précautions : Goutte.
44
La posologie usuelle de ces médicaments chez l'adulte et l'enfant est détaillée dans le
tableau 6.
45
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DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
NB : les posologies sont différentes selon l’âge et la tranche de poids (voir tableaux détaillés des
posologies en annexes 25 et 26)
46
• Patients âgés de 15 ans ou plus / Patients âgés de 0- 14 ans ;
• Pour Mfx et H : doses Standard et Elevée (hd)
• Mfx hd dans le traitement court ou si résistance faible aux FQ avec sensibilité prouvée
ou présumée à Mfx ;
• H hd si traitement court ou si faible niveau de résistance.
Les formes dispersibles et injectables adaptées aux enfants sont actuellement disponibles :
• Pyrazinamide 150 mg
• Ethionamide 125 mg
• Lévofloxacine 100 mg
• Moxifloxacine 100 mg
• Cyclosérine 125 mg
47
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
48
« L’ATS, ERS, IDSA et le CDC recommandent que le traitement soit basé sur les résultats des
TDS alors que l’OMS accepte encore les régimes empiriques si TDS non disponibles pour
certains médicaments. »
3.3 Facteurs de succès du traitement
Les principaux facteurs ayant une influence démontrée sur le succès du traitement de la TB-
MR sont :
• le profil et la prévalence de la résistance dans la population ;
• la sévérité de la maladie ;
• les comorbidités associées ;
• le niveau d’accès aux soins (médicaments disponibles, de bonne qualité, prise en
charge rapide et adéquate des effets indésirables, support psycho-social, alimentaire et
financier si possible) ;
• le traitement standardisé ou individualisé selon les besoins du patient.
3.4 Impératifs pour une bonne pratique clinique
Les professionnels de santé assurant la prise en charge des cas de TB-RR/MR peuvent
optimiser leur pratique clinique en respectant un certain nombre d’impératifs :
• Privilégier la concertation collégiale et, si nécessaire, consulter le comité national de lutte
antituberculeuse ;
• Faire un diagnostic moléculaire. Si RR, faire des TDS aux médicaments de première et de
deuxième ligne. Si résistance à H, tester la résistance aux quinolones ;
• Inclure dans le schéma de traitement uniquement les médicaments pour lesquels la
sensibilité est prouvée ou hautement probable ;
• Assurer un suivi thérapeutique régulier (clinique, radiologique et bactériologique) avec
des cultures mensuelles ;
• Contrôler le poids du patient et procéder à un examen clinique chaque mois ;
• Si les cultures restent positives après 3 mois de traitement, refaire les TDS ;
• Eduquer et sensibiliser les patients sur les effets indésirables qu’il faudra systématiquement
rechercher et y remédier, le cas échéant ;
• Adopter une stratégie centrée sur le patient pour minimiser les obstacles à une bonne
adhésion au traitement.
49
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
50
La figure suivante résume les modalités de la composition des régimes de traitement long
Important à retenir
Les mêmes principes s’appliquent à la forme extra-pulmonaire avec certains ajustements
à adopter en fonction de la localisation. Dans tous les cas, la mise sous traitement d’une
tuberculose extra-pulmonaire RR/MR doit se faire en concertation avec le comité technique
national de LAT.
Concernant la TB-RR/MR neuro-méningée, il est nécessaire de se baser sur les résultats des
TDS et sur la capacité de diffusion (pénétration) des médicaments dans le LCR :
• Bonne pénétration :
• lévofloxacine, moxifloxacine éthionamide/ prothionamide, cyclosérine/ terizidone,
linézolide et imipenème–cilastatine (méropénème préférable pour éviter les
convulsions).
• INH à dose élevée et Pyrazinamide atteignent aussi des concentrations efficaces si
les mycobactéries sont sensibles à ces médicaments.
51
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PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
• Mauvaise pénétration :
• PAS, Ethambutol (à considérer comme non efficaces)
• Amikacine et Streptomycine : si inflammation méningée
• Peu de données : Bédaquiline, clofazimine, délamanide
En règle générale, la durée de traitement est de 9 à 12 mois avec une phase initiale pouvant
aller de 4 à 6 mois.
Il est également intéressant de noter que des études cliniques ont permis de tester un
traitement efficace sur une durée de 6 mois seulement. Toutefois ce régime connu sous
l’acronyme « Bpal » ne doit être utilisé que dans un contexte de recherche opérationnelle et
nécessite un recul clinique plus long pour pouvoir être adopté de manière conventionnelle.
3.7.2 Traitement long :
Le traitement long doit totaliser une durée de 18-20 mois ou de 15-17 mois après conversion
des cultures chez la majorité des patients. Cette durée peut être modifiée en fonction de la
réponse au traitement.
Chez les patients TB MR/RR sous traitement long avec Amikacine ou Streptomycine, une
phase intensive initiale de 6 -7 mois est généralement recommandée ; cette durée peut être
modifiée en fonction de la réponse au traitement. L’agent injectable sera administré 6 jours
sur 7 durant les 4 premiers mois et à raison de 3 jours sur 7 au-delà.
Pour les patients avec culture négative au départ ou présentant une tuberculose extra
pulmonaire, il faut 18-20 mois de traitement et se baser sur la clinique et l’imagerie pour
évaluer l’efficacité du traitement.
Pour les cas de tuberculose extensive, la durée du traitement doit tenir compte de la réponse
au traitement et des facteurs de risque d’échec et de rechute.
52
N.B : Le comité technique national de LAT peut décider, au cas par cas, d’adopter pour
certains patients, les recommandations des sociétés savantes ATS/ERS/CDC/IDSA, soit :
• la phase d’attaque (initiale) serait de 5-7 mois après conversion des cultures ;
• la durée totale de traitement : 15-21 mois après conversion des cultures ;
• chez les patients Tb UR et Pré UR : durée totale de 15-24 mois après conversion des
cultures.
Résistance ou
Groupe A Groupe B Groupe C
contre indication
Aucune Bdq+Lfx+Lzd Ctz et/ou Cs 0
Peut étre
1 groupe A Les 2 Dlm ou Z ou E
Si résistance à E ou Z
Bdq Lfx + Lzd
autres du groupe C
Lfx Bdq + Lzd
Cfz + Cs
Lzd Bdq + Lfx
2 groupe A 1 les 2 Au moins 1
Lfx et Lzd Bdq Cfz + Cs Dlm + Z ou E
Bdq et Lzd Lfx Si résistance à E ou Z
Bdq et Lfx Lzd Gr C
53
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
54
4) Résistance ou contre indications à 1 médicament du groupe B :
Donner les 3 A, 1 du groupe B (plus un du groupe C)
Clofazimine : 18 Bdq (6m ou plus-Lfx-Lzd-Cs-Dlm(≥6) ou Z ou E
Cyclosérine : 18 Bdq (6m ou plus)-Lfx-Lzd-Cfz-Dlm(≥6m) ou Z ou E
Important à retenir
• En cas de résistance de bas niveau à l’INH (ou mutation inhA), la remplacer par E Z
ou les ajouter à l’INH forte dose (surtout si résistance à la bédaquiline et lévofloxacine)
• Si résistance confirmée ou suspectée à Z ou E, les remplacer par des médicaments du
groupe C (Am ; Eto ; PAS)
• Le comité technique national de LAT peut décider, au cas par cas, d’adopter chez
certains patients les recommandations ATS ERS, soit : privilégier l’Amikacine avant le
Délamanide (si sensibilité prouvée et audiogramme normal).
Ce régime peut être envisagé en dernier ressort (sous conditions de recherche opérationnelle
uniquement) si on ne peut pas composer un régime long efficace, en respectant les principes
d’éthique et de consentement éclairé. Il peut aussi être prescrit dans certains contextes
particuliers comme les PVVIH.
55
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
56
Tableau 7. Bilan initial et de suivi des patients TBRR/MR (Traitement long)
M M M M M M M M M M M M M M M M M M M M M M M32*
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 26*
Examen microsco- X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
pique
Culture X X X X X X X X X X X
Evaluation clinique X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
Poids X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
Radio pulm (et si X
aggravation)
Créatinine (si injec- X X X X X X X
tables)
Potassium sérique (si X X X X X X X
injectables)
NFS (et si de signes X X X X X X X X
d’appel)
Audiogramme (si X X X X
injectables)
Transaminases (si Z :
1/3mois ou si VIH ou X X X X X X X X
HV : 1/mois)
TSH (Si PAS ou Eto/
Pto : 1/6mois, si Eto/ X X X X
Pto et PAS :1/3mois)
Examen ophtalmolo- X
gique*
57
58
Tableau 8. Bilan initial et de suivi des cas de TB UR ou pré UR
M M M M M M M M M M M M M M M M M M M M M M M
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 26 32
Frottis X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
GUIDE
Culture X X X X X X X X X X X X X X
Evaluation clinique X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
Poids X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
Radio thoracique (à X
M0 et si aggravation)
Créatinine X X X X X X X
(si injectables)
Potassium sérique X X X X X X X
(si injectables)
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
Magnésium et
calcium sériques X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
(si Dlm ou si
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
Hypokeliémie)
NFS (si Lzd:1/mois et X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
si signes d’appel)
Audiogramme (si X X X X X X X
injectables)
Transaminases (sfZ:
1/3 mois ou si VIH X X X X X X X X
ou HV: 1/mois)
Traitement de la TB Préur et UR
TSH (SI
PAS:1/6MOIS ET SI X X X X
ETO/PLO + PAS
ECG (si Dlm + Cfz):
pour 2ème et 4ème X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
semaine
Examen ophtelmolo-
gique (5l Lzd ou E, au X
début et en présence
de signes clinique)
VIH (et si suspicion X
pendant le traitement)
Test de grossesse (et
si suspicion pendant X
le traitement)
Lipasémie : si LZD avec présence de douleur abdominale X : seulement en cas de prolongation de la Dlm pendant la phase d’entretien.
3.11 Place de la Chirurgie
Un traitement chirurgical peut-être parfois discuté dans le cadre de la prise en charge d’un cas
de tuberculose MR ou UR pour lesquels seuls des médicaments estimés faiblement efficaces
peuvent être utilisés. Ce traitement devra faire l’objet d’une concertation multidisciplinaire
(chirurgien, radiologue, bactériologiste, infectiologue,). Ce traitement peut être proposé
pour des personnes présentant :
• une souche résistante à la majorité des antituberculeux (TB-UR) ;
• une lésion localisée ;
• une fonction cardio-respiratoire correcte.;
• une négativation est souhaitable avant d’opérer
3.12 Régime thérapeutique court standardisé de la tuberculose MR/RR (Traitement
de courte durée)
Le traitement court de la tuberculose MR/RR a été préconisé depuis plusieurs années suite
à l’essai concluant mené en 2010 au Bangladesh et aux essais cliniques qui ont suivi dans
de nombreux pays notamment en Afrique, ce qui a amené l’OMS à le promouvoir pour les
patients répondant aux critères d’inclusion. Le traitement encouragé par l’OMS avant 2020
comportait un agent injectable mais, depuis juin 2020, l’OMS recommande de mettre en
place progressivement un traitement complètement oral (efficacité, commodité, tolérance
prouvées).
3.12.1 Traitement court exclusivement oral de la tuberculose MR/RR
59
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
Moxifloxacine/Lévofloxacine
Clofazimine
Ethambutol
Pyrazinamide
NB : la Bédaquiline sera prise pendant 6mois même si Pto et INH à forte dose sont
arrêtés au bout de 4 à 5 mois.
c. PVVIH :
L’efficacité de ce traitement est prouvée pour les PVVIH mais il est néanmoins nécessaire
de tenir compte des interactions (par exemple, le taux sérique de la bédaquiline peut être
diminué par l’Efavirenz ou augmenté par les anti-protéases). Une surveillance rapprochée
doit être assurée car le risque de développer une neuropathie, des signes d’atteinte du SNC
ou une hépatopathie, qui peut se voir avec les ARV ou les antituberculeux, reste toujours
présent et ne peut être écarté.
d. Enfants :
Ce traitement peut être administré aux enfants dès l’âge de 6 ans.
e. Grossesse et allaitement :
Vu que l’éthionamide/Prothionamide est contre-indiqué chez la femme enceinte ou
allaitante, le traitement court oral est contre-indiqué. Il faudra donc prescrire un traitement
long individualisé en cas de grossesse ou d’allaitement.
60
f. Tuberculose extra pulmonaire
En dehors des formes sévères de TEP, ce traitement pourra être prescrit dans les situations
suivantes :
• Patients avec résistance confirmée au moins à la rifampicine et absence de résistance
aux quinolones ;
• Pas de résistance aux médicaments de ce régime (excepté H mais sans présence
simultanée de mutations inhA et katG) ;
• Pas de prise antérieure des médicaments de deuxième ligne composant ce régime
plus de 1 mois (jusqu’à ce que les TDS confirment la sensibilité) ;
• Pas de tuberculose pulmonaire extensive ;
• Pas de tuberculose extra pulmonaire sévère ;
• Pas de grossesse ou d’allaitement ;
• Age : 6 ans ou plus.
g. Evolution sous traitement :
En cas d’absence de conversion des cultures (négativation) à 6 mois, il faut rechercher une
résistance à la bédaquiline (et si possible les autres médicaments du régime court).
a. Principes généraux :
Depuis 2016, le PNLAT a adopté le régime court standardisé de 2ème ligne, recommandé
par l’OMS, pour traiter tous les cas de TB RR /MR éligibles à ce traitement. Ce protocole
s’étend sur une période de 9 à 11 mois. Les essais cliniques menés dans plusieurs pays
ont montré une efficacité de 87 à 90% de ce régime. Le traitement court a fait ses preuves
dans plusieurs essais cliniques et notamment l’essai clinique « STREAM 1» qui a montré une
efficacité de 78% avec 8,5% de décès et un développement de résistance aux FQ de 3,3%
et de 2,3% à l’Amikacine.
Le schéma de traitement court standardisé fait appel à l’utilisation d’un agent injectable
durant la phase initiale et peut être schématisé comme suit : (figure 7)
61
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
Prothioamide
Clofazimine
Ethambutol
Pyrazinamide
b. Critères d’exclusion :
Le régime de traitement court est contre-indiqué dans les situations suivantes :
• Résistance confirmée (ou suspicion d’inefficacité) aux médicaments du régime court
(sauf résistance à l’Isoniazide mais sans présence simultanée de mutations inhA et
katG) ;
• Prise d’un médicament de 2ème ligne du régime court ≥1 mois ;
• Intolérance à un des médicaments du régime court (toxicité ou interaction) ;
• Grossesse ;
• Tuberculose neuro-méningée et TB du SNC ;
• Non disponibilité d’un des médicaments du traitement court pour la totalité de la
période de prise en charge.
Ce régime ne s’applique pas aux patients en échec, rechute ou reprise d’un traitement de
deuxième ligne, même si le test LPA indique une sensibilité aux FQs et aux ISL ou ne fournit
pas de résultat concluant.
62
c. Notions clés :
Le bilan initial est indispensable pour garantir la réussite du traitement court et la prévention
des effets indésirables.
L’investigation clinique initiale précédant la mise sous traitement comprend une anamnèse
détaillée, un examen physique ainsi que des examens paracliniques (tableau 9).
Ce bilan a pour objectif d’évaluer l’état initial des patients et d’identifier ceux qui présentent
un terrain particulier ou un risque accru d’effets secondaires.
Les femmes en âge de procréer doivent bénéficier d’un counseling pour les inciter à utiliser
une méthode contraceptive (autre que la pilule) pendant toute la durée du traitement.
63
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
M0 M1 M2 M3 M4 M5 M6
Poids X X X X X X X
BK ED X X X X X X X
Culture X X X X
TDS (X) (X)
Radio Thorax X
Transminases X X X X
Acide urique X X X
Créatinémie X X X X X
NFS X X
Glycémie X X X
Kaliémie X X X X X
TSH X X
Audiogramme X X X X X (X) (X)
E ophtalmo X
ECG X X X
Test grossesse X
VIH X
64
3.12.4 Bilan de suivi de la réponse au traitement : (tableau 10)
a. Principes généraux :
Ce bilan permet d’évaluer l’efficacité et la tolérance du traitement ainsi que le dépistage
précoce des complications et des effets indésirables.
Les effets indésirables mineurs nécessitent la prescription d’un traitement symptomatique et
de rassurer le patient pour qu’il reste observant. Si l’effet est grave, le médicament suspecté
sera arrêté et il faudra reconsidérer le traitement dans sa globalité. En règle générale, face
à cette situation, le traitement court n’est plus valable.
• L’évaluation de la réponse au traitement est assurée par la réalisation de :
• Frottis d’expectoration mensuels (BK directs) ;
• Cultures mensuelles ou, au minimum, à M2, M4, M6 et M9 ;
• Cultures supplémentaires si le frottis redevient positif après négativation.
Tableau 10. Examens à réaliser au cours de la phase de continuation du traitement court
standardisé
65
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
Remarques importantes
• Les patients n'ayant pas de réponse au traitement court standardisé d'un point de
vue bactériologique (à 4 mois) et dont l'état clinique ne s'est pas amélioré seront
classés comme "Echec". le régime standardisé sera arrêté et un régime individualisé
sera institué après discussion avec les pairs et les experts nationaux dans le domaine
de la TB-R;
• Toute interruption de traitement supérieure à 2 mois ou la survenue d'un critère
d'exclusion (grossese, tuberculose extra pulmonaire sèvère, toxicité grave) imposera
l'arrêt du traitement court et le choix d'un traitement prologé individualisé;
• Si des TDS réalisés au cours du traitement montrent une résistance aux médicaments
utilisés (résistance additionnelle à l'exclusion de la résistance faible niveau à H) il
faudra arrêter le traitement court et passer au traitement prolongé.
La figure 8 ci-dessous schématise la conduite à tenir au cours du suivi des patients sous
traitement court standardisé :
Bacilloscopie à 4 mois
BK(+)
BK(+) BK(-)
Phase de continuation (5 mois)
Prolonger 1 mois
BK(-)
BK(+)
Bacilloscopie de
6ème mois
BK(+)
Amélioration clinique et
Aggravation clinique
radiologique
et ou radiologique
Diminution de BK
BK(+)
3.13 Conclusion
Des efforts importants ont été déployés ces dernières années pour obtenir des traitements
plus efficaces, plus courts et mieux tolérés (utilisation de nouveaux médicaments et
repositionnement d’anciens médicaments comme la Clofazimine et le Linézolide). Cependant
certaines difficultés subsistent : Durée de traitement de 9 mois minimum (à l’exception du
Bpal), nombre important de comprimés, toxicité potentielle, effets indésirables pouvant
conduire à l’arrêt du médicament incriminé et mortalité non négligeable avec au Maroc un
nombre important de perdus de vue, ce qui souligne l’importance de renforcer les mesures
d’accompagnement, de support et de soutien des patients tout au long de la prise en charge.
67
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
68
L’ajout de la Lévofloxacine aux antituberculeux de 1ère ligne dans ce traitement lui confère
plusieurs avantages :
• Augmentation de l’efficacité ;
• Diminution de la mortalité ;
• Réduction du risque d’acquisition de résistance à la rifampicine.
NB : Le comité technique national de LAT peut, au cas par cas, chez certains
patients, décider de recourir aux recommandations de l’ATS/ERS/IDSA/CDC et
arrêter le pyrazinamide après 2 mois « 2REZLfx/4RELfx » en cas de :
- Tuberculose non cavitaire ;
- Charge bacillaire faible et tuberculose non grave ;
- Toxicité du pyrazinamide.
69
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
70
Tableau 11. Choix de traitement en fonction du profil de mono ou polyrésistance.
71
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
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Chapitre 5 :
Organisation des soins (filière des soins)
Laboratoire National de
référence (INH)
Dépistage/Diagnostic
Traitement
CDTMR
Suivi bactériologique et des
effets indésirables
ESSP Suspicion/Dépistage/Orientation
1er niveau Cabinet privé Suivi de traitement (ESSP)
Laboratoires de bacilloscopie Suivi des effets indésirables (ESSP)
Laboratoire de bacilloscopie
72
2. Organisation de la lutte contre la tuberculose pharmacorésistante
73
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
74
devra tenir compte d’une multitude de facteurs sociaux, économiques, environnementaux
et culturels de manière à optimiser les chances de succès thérapeutique, en particulier
les barrières d’accès aux soins (distance de l’établissement de prise en charge, facteurs
climatiques, coûts indirects liés à la perte d’emploi, aux frais de transport, aux dépenses lors
de l’hospitalisation…).
Il est particulièrement souhaitable, dans la mesure du possible, de faire en sorte que
les patients suivis pour une TB RR/MR puissent bénéficier d’une aide alimentaire, d’une
couverture des frais de transport inhérents aux déplacements vers les structures de prise en
charge et d’une protection sociale contre les pertes de productivité et de revenu.
Il est fortement recommandé d’apporter aux patients un soutien psychosocial au moyen de
groupes de soutien ou de manière individualisée à travers des conseillers convenablement
formés. Le cas échéant, la prise en charge peut même être coordonnée avec des ONG
impliquées dans la LAT. Dans les deux cas, le consentement du patient et le respect strict des
règles d’éthique médicale et de confidentialité doivent être observés.
4. Education thérapeutique
Selon l’OMS, l’éducation thérapeutique du patient est un processus par lequel le praticien
vise à « aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour
gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique ». Elle a pour principaux objectifs de :
• Instaurer un projet thérapeutique pour assurer la guérison ;
• Assurer la bonne prise des médicaments malgré les contraintes multiples (tolérance,
horaires, durée du traitement) ;
• Limiter la contagion.
Les professionnels de santé devront veiller à maintenir la continuité du traitement tout au long
du parcours de soins. L’adhésion d’un patient à son traitement dépend de la qualité de la
communication qu’il reçoit au niveau de la structure de prise en charge.
La communication en matière d’éducation thérapeutique doit être centrée sur le patient. Elle
doit prendre en considération la situation socioéconomique et les besoins éventuels pouvant
influencer l’adhésion au traitement (comorbidité, problème de toxicomanie, précarité
sociale, etc.).
L’éducation thérapeutique doit être assurée de manière continue et nécessite de :
• Rechercher l’adhésion de chaque patient à son traitement, adhésion qui découle d’une
bonne compréhension des risques ;
• Réaliser un suivi très minutieux de l’observance du traitement, en mettant en place un
traitement directement observé (TDO) avec un suivi individualisé des patients ; Cette
supervision du traitement doit s’appliquer également durant toutes les phases notamment
la phase aigüe et celle d’hospitalisation ;
75
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
76
Des séances éducatives seront organisées régulièrement en cours de traitement afin
d’accompagner le patient, d’insister sur les dangers de l’interruption du traitement (intérêt
d’impliquer les ONG de proximité), de l’aider à surmonter d’éventuels effets indésirables et
de continuer à le soutenir psychologiquement.
77
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
Chapitre 6 :
Effets indésirables des antituberculeux
Les médicaments de deuxième ligne peuvent engendrer des effets indésirables de gravité
variable (urticaire, troubles gastriques, atteintes neurologiques, perturbations cardiaques,
etc.).
La détection précoce des effets indésirables et l’adoption d’une attitude thérapeutique
adaptée favorise l’observance du traitement, contribue fortement au succès de la prise
en charge de la TB pharmacorésistante et diminue le risque d’émergence de résistances
supplémentaires.
Les patients doivent être examinés à chaque visite de contrôle afin de déceler les éventuels
effets indésirables des médicaments. Tout effet indésirable diagnostiqué doit être signalé au
Centre Antipoison et de Pharmacovigilance national et pris en charge rapidement après
avoir procédé à une cotation minutieuse de sa gravité (cf. tableau11).
Tableau 11. Echelle ANRS de Cotation de la gravité des événements indésirables chez
l’adulte
78
Cette échelle de cotation (Tirée de l’ANRS Version n° 6 du 9 septembre 2003) constitue un
moyen qui permet de :
• Ne pas omettre un événement indésirable grave à déclarer (classé 4 dans l’échelle de
cotation) ;
• Graduer la gravité d’un symptôme clinique ou biologique observé ;
• Harmoniser les pratiques d’évaluation de la symptomatologie et leur cotation.
Elle doit être systématiquement utilisée pour évaluer la gravité des signes et des symptômes
observés, mais aussi pour guider les examens biologiques ou complémentaires à réaliser,
de manière à pouvoir apprécier convenablement le degré d’urgence et prendre les mesures
adaptées à la gravité de chaque situation. Cette cotation est détaillée dans les tableaux
12,13 et 14.
79
80
Tableau 12. Cotation des effets indésirables (signes et symptômes)
mineure
Eruption étendue
Continu 24h papulo-vésicu- Douleur Faiblesse muscu-
leuse ou suintante Avec gène
ou Hypoten- >7j ; permanente Dépression laire sévère avec
Degré 3 Purpura palpable fonctionnelle
sion orthosta- Sanglante d’intensité majeure limitation impor-
Ulcérations importante
tique cutanées ou sévère tante de l’activité
muqueuses
Lésions mu- Psychose
queuses bulleuses Douleur aigue
Choc hypovo- Choc hypovo- (type Lyell ou insupportable (idée suici-
Degré 4 Stevens Johnson) daire, état Myonécrose
lémique lémique malgré le traite- maniaque,
Erythrodermie ment délire hallu-
fébrile cinatoire)
Tableau 13. Cotation des effets indésirables (valeurs biologiques)
Diminu-
Diminution
Créat Créat tion des
SGOT SGPT TSH Kaliémie Lipase Anémie des pla-
H F neutro-
quettes
philes
Degré 4 ≥350 ≥400 ≥750 ≥660 ≥30 ≤2,4 >311 <6,5 <20.000 <500
Hypoacousie infraclinique
Degré 1 TSH<12mU/I
Légère : 21 - 40 dB T4 libre normale
Homme >450 et
Hypothyroïdie
<500ms
Degré 2 Moyenne: 41-70 dB franche sans
Femme >470 et
complications
<500ms
Hypothyroïdie
Degré 3 >500 ms Sévère : 71 - 90 dB sévère avec signes
cliniques
>500 ms avec
Coma
Degré 4 manifestations Profonde : >90 dB
myxoedemateux
cliniques
81
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
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1. Pharmacovigilance active
La déclaration de tout effet indésirable survenu au cours du traitement au centre national
de pharmacovigilance (CNPV) et au service des maladies respiratoires (Point focal national
de la tuberculose pharmacorésistante) est obligatoire. L’évaluation des cas en collaboration
avec le CNPV permet d’analyser la cause de l’effet indésirable et d’établir l’imputabilité et
l’évitabilité.
• Système de surveillance active et de gestion de la sécurité des médicaments
antituberculeux : Active TB drug-safety monitoring and management (ADSM) :
L’ADSM correspond à « l’évaluation active et systématique des résultats des examens
cliniques et de laboratoire, chez des patients traités avec de nouveaux médicaments
antituberculeux, de nouveaux schémas de TB RR/MR ou des schémas thérapeutiques
de TB UR, pour détecter, gérer et signaler des toxicités médicamenteuses présumées ou
confirmées».
Elle cible les effets indésirables graves mais aussi tout effet indésirable des médicaments
(EIM) présentant une importance clinique ou un intérêt particulier. Les EIM peuvent être
notifiés à travers :
• Courrier porté (fiche jaune de déclaration des EIM établie par le CNPV) ;
• Appel téléphonique 24/24 et 7/7 : 0 180 00 180 ;
• Site Web du CNPV (CAPM) : www.capm.ma ;
• Forums de discussion ;
• Fiche trimestrielle de suivi des cas de tuberculose pharmacorésistante.
2. Prévention
Certains effets indésirables sont prévisibles et donc évitables en adoptant les mesures
suivantes :
• Bilan d’inclusion systématiquement effectué avant le traitement (audiogramme, ECG,
bilan biologique…) ;
• Examens de suivi standardisés ;
• Recherche des effets indésirables de façon active ;
• Prise supervisée des médicaments ;
• Gradation des effets indésirables ;
• Les médicaments comme l’éthionamide ont une toxicité gastrique directe qui est atténuée
par un petit repas avant la prise des médicaments. Ce petit repas ne devrait pas contenir
du lait ou des produits laitiers pour éviter d’altérer l’absorption des fluoroquinolones ;
• La prise de médicaments contenant des cations divalents (fer, magnésium, calcium,
vitamines, Sucralfate) doit aussi être évitée au moment de la prise des quinolones ;
82
• Certains facteurs de risque (FDR) doivent être systématiquement recherchés et traités
pour minimiser ou éviter au maximum le risque de survenue d’effets indésirables. Les
principaux FDR à rechercher sont :
Médicaments suspectés : Pto/Eto, PAS, H, E, Z, Cfz, Bdq. Amx/Clv, Dlm, Lzd, Cs/Trd.
En cas de prise d’ARVs : d4T, RTV ,NVP.
Traitement :
• Réhydratation si nécessaire
• Recommander la prise d’un petit repas avant la prise des médicaments.
• Prescrire le métoclopramide 10-20 mg 30 min avant la prise des médicaments et toutes
les 6 heures si besoin (voie orale ou IV).
• Si les vomissements persistent, prescrire l’ondansétron (Zofran®) : 2-8 mg 30 min avant
la prise des médicaments et 8 heures après.
• Si Pto/Eto incriminé : fractionner la dose (matin et soir) : la majorité des patients tolèrent
mieux la plus haute dose le soir, puis augmenter progressivement les doses sur 1 à 2
semaines.
• Si le linézolide est incriminé, on peut diminuer la dose.
83
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
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3.1.2 Gastrite
84
3.2 Hépatotoxicité
• Symptômes fréquents : Nausées, vomissements, douleur abdominale, fatigue, anorexie.
Elle peut évoluer et donner lieu à une fièvre, ictère, rash.
• Médicaments suspectés : Z, H, Pto/Eto, Bdq, PAS, Lzd, FQ (très rarement).
• CAT :
• Arrêter les médicaments les plus hépatotoxiques si le tableau est sévère et éliminer
d’autres causes : hépatites virales, infection à VIH, IRIS, consommation d’alcool,
paracétamol, fluconazole, etc. ;
• Si ALAT, ASAT <5 fois la limite supérieure de la valeur normale et pas d’ictère,
continuer le traitement et traiter les nausées et vomissements ;
• Si ALAT, ASAT >5 fois la limite supérieure de la valeur normale et/ou ictère (bilirubine>3
mg/dl) : arrêter tous les médicaments et évaluer les transaminases chaque semaine.
Si les transaminases reviennent à 2 fois la limite supérieure de la valeur normale,
réintroduire les médicaments les moins hépatotoxiques (Am, E, Mfx, Cfz) et contrôler
les transaminases. Ensuite réintroduire les médicaments hépatotoxiques un par un
dans l’ordre suivant : Pto/Eto, H et Z et observer l’évolution tous les 3 jours. Contrôler
les valeurs des transaminases après l’introduction de chaque médicament ;
• Si la réintroduction des médicaments conduit à la reprise des signes d’hépatotoxicité,
éliminer le médicament responsable du régime et le remplacer par un autre s’il s’agit
d’un médicament essentiel ;
• Mesurer les transaminases mensuellement.
3.3 Troubles dermatologiques
Tous les médicaments antituberculeux peuvent entrainer des réactions cutanées de sévérité
variable, le plus souvent bénignes et de résolution spontanée en quelques semaines.
3.3.1 Rash maculopapuleux et prurit
• Si la réaction est légère continuer le traitement antituberculeux et associer un traitement
symptomatique : (administré avant la prise des antituberculeux ou au besoin)
• Diphénhydramine (Benadryl®) 25 à 50 mg ou Chlorphéniramine 4 mg avant la
prise et toutes les 4 à 6 heures.
• Hydroxyzine (Atarax®) 25 mg à 50 mg une ou 2 fois par jour; ou loratadine10 mg
ou cétirizine 5-10 mg avant la prise des médicaments.
• Crème locale à base d’hydrocortisone.
• Prednisone (10 à 20 mg/j) quelques jours si les autres mesures ne sont pas efficaces
• Identifier et arrêter le médicament en question seulement en cas d’effet indésirable grave
(ex: syndromes de Steven Johnson et de Lyell).
85
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
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86
Tableau 15. Réintroduction des antituberculeux après une réaction non anaphylactique
87
GUIDE
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• Quand une réaction sévère apparaît, tous les médicaments antituberculeux doivent
être arrêtés. Le traitement des réactions inclut l’adrénaline, les corticostéroïdes et
les antihistaminiques.
• Il est essentiel de déterminer le médicament qui a provoqué la réaction pour ne
plus jamais l’utiliser chez ce patient. Après amélioration, on réintroduira les autres
médicaments, un par un, à faible dose et en augmentant progressivement la
posologie jusqu’à atteindre la dose complète.
• La prophylaxie par Pyridoxine (100 mg /j) doit être prise par tous les patients
recevant INH, ETA, CS, ou LZD.
• L’utilisation de d4T ou ddl en combinaison avec Cs, Trd ou Lzd augmente le risque.
• Il ne faut jamais dépasser une dose de vitB6 ≥ 200 mg/j (car ça peut induire une
neuropathie).
• Ne pas associer les anti-dépresseurs tricycliques avec le Lzd (risque de syndrome
sérotoninergique).
88
3.4.2 Névrite optique rétrobulbaire
• Il s’agit d’un trouble de l’acuité visuelle ou des couleurs (couleur verte d’abord)
accompagné de douleurs au niveau des yeux.
• Cette névrite peut devenir grave si on n’arrête pas le médicament en cause.
• Médicaments suspectés : surtout Ethambutol, Lzd et rarement Eto/Pto ,Cfz et H
• Neuropathie optique au Lzd :
• Apparaît généralement au 4ème mois de traitement ou plus.
• Réversible après arrêt du Lzd.
• Certains experts diminuent la dose à 300 mg/j ou 600 mg 1 jour sur 2.
• Rétinopathie secondaire au Cfz : arrêter le Cfz.
• On constate le plus souvent une amélioration progressive après arrêt du médicament
responsable.
Examen ophtalmologique initial puis tous les mois (acuité visuelle par le test
d’Ishihara, vision des couleurs) en cas de prise de E ou Lzd.
3.4.3 Convulsions
• Médicaments suspectés : Cs, H, FQs. LZD, Imipénèmes
• CAT :
• Hospitaliser le patient ;
• Assurer une ventilation adéquate, protéger les voies aériennes et stabiliser la fonction
cardiaque ;
• Toujours vérifier la créatinine chez les patients avec apparition soudaine de
convulsions. Une insuffisance rénale peut faire augmenter les concentrations sériques
de Cs ;
• Suspendre la cyclosérine, les fluoroquinolones, LZD, INH, imipénèmes et initier un
traitement anticonvulsivant (carbamazépine, phénytoïne, ou acide valproïque).
• Eliminer d’autres causes possibles :
• Infection ;
• Hypoglycémie ;
• Anomalies électrolytiques ;
• Hypoxie ;
• Sevrage éthylique ;
• Insuffisance hépatique ou rénale.
89
GUIDE
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3.4.4 Céphalées
• Médicaments : Cs/Trd, Bdq et H.
• CAT :
• Commencer la Cs à la dose 250mg et augmenter en 1 à 2 semaines ;
• Ajouter 50 mg de Vit B6 pour chaque comprimé de Cs 250 mg.
• Devant des céphalées sévères ou persistantes éliminer une méningite (tuberculeuse
ou autres).
3.5 Troubles psychiatriques
3.5.1 Dépression
• Troubles du comportement, agitation, irritabilité, difficulté de concentration, insomnie,
idées suicidaires.
• Médicaments incriminés : Cs/Trd, FQs (Lfx, Mfx), H, Eto/Pto.
• Les patients sous Cs, Trd ou EFV (Efavirenz) peuvent développer une dépression sévère
et doivent être suivis mensuellement pour dépister précocement une dépression.
• Les FQs peuvent causer une insomnie chez certains patients.
• Certains patients sous Cfz avec signes cutanés (dépigmentation, etc) peuvent faire une
dépression.
• CAT :
• Réduire la dose de Cs et d’Eto de 750 mg à 500 mg /j et donner des antidépresseurs
(fluoxétine, amitriptyline ou médicaments homologues) ;
• En l’absence d’amélioration, arrêter la Cs et Eto ;
• Les patients sous Lzd ne doivent pas recevoir d’anti-dépresseurs tricycliques ni
d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (syndrome sérotoninergique grave).
3.5.2 Psychose
• Médicaments : Cs/Trd ,FQs (Lfx, Mfx) , plus rarement H, Eto/Pto.
• C.A.T :
• Hospitaliser le patient et le garder sous surveillance ;
• Consultation en psychiatrie ;
• Arrêter les médicaments suspects jusqu’à stabilisation du patient ;
• Pyridoxine (100–150 mg) ;
• Traitement antipsychotique (haloperidol PO, IV, ou IM 0.5 à 5 mg) ;
• Si la Cs fait partie du régime, il faut l’arrêter (taux sérique si possible) en tenant
compte du fait qu’une fonctionnalité rénale compromise peut faire augmenter les
concentrations sériques de Cs ;
90
• Après résolution des symptômes on peut réintroduire les médicaments un par un à
dose progressive sous observation ;
• Après stabilisation du patient et réintroduction réussie et bien tolérée, la dose des
antipsychotiques peut être réduite.
3.5.3 Idées ou tentatives de suicide
• Arrêter la cyclosérine ;
• Hospitaliser le patient et le garder sous surveillance ;
• Consultation en psychiatrie ;
• Prescription d’anti dépresseurs
• Si patient sous H ou Eto : après arrêt reprendre H à la dose de 300 mg et Eto 250 mg
puis 500 et enfin 750 mg si cette dose est bien tolérée.
• Si une fluoroquinolone fait également partie du traitement, faire un dosage sérique pour
ajuster la dose tout en restant dans la marge thérapeutique.
3.6 Néphrotoxicité
• Médicaments suspectés : Am (Km, Cm), E, Z, Cs.
• Risque plus élevé en cas de prolongation de la phase intensive.
• CAT :
• Suivi rapproché de la créatinine et de la kaliémie : chaque semaine ou toutes les 2
semaines.
• Hydratation adéquate.
• Faire un dosage sérique de l’aminoside : le taux thérapeutique est de 25 mg/ml après
1 heure (administration intraveineuse) ou 2 heures (administration intramusculaire).
• Pour les sujets âgés de plus de 59 ans, diminuer la dose de l’Am à 10 mg/kg.
• Si la clairance de la créatinine est <70 ml/min :
• Prescrire l’Am 2-3 fois par semaine à 12-15 mg/kg ;
• Donner E et Z 3 fois/semaine.
Si la clairance de la créatinine demeure <50 ml/min malgré la réduction de la dose à 2-3
fois/ semaine :
• Arrêter l’injectable et le remplacer par Dlm ou Lzd.
• Donner E et Z 3 fois/semaine.
• Ajuster aussi la dose des quinolones.
• En cas d’indisponibilité de Dlm ou de contre-indication au Lzd, envisager la Bdq.
91
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PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
3.7 Ototoxicité
Atteinte vestibulaire et auditive dose dépendante et cumulative pouvant s’observer même à
des doses permettant un taux sérique dans les normes.
3.7.1 Atteinte auditive
• Médicaments suspectés : Km, Am, Cm. La Streptomycine est moins toxique que les autres
injectables, mais peut provoquer davantage une toxicité vestibulaire.
• Les fréquences entre 500 Hz et 4.000 Hz sont celles d’une conversation normale.
Les fréquences plus élevées (4.000-8.000 Hz) sont les premières à être touchées ; les
fréquences de la voix humaine sont atteintes dans un second temps.
• La perte auditive devient perceptible par les patients à des fréquences <4.000 Hz si elle
atteint 25-30 dB.
• Effet parfois réversible, le plus souvent permanent.
• L’hypoacousie signalée par les patients témoigne d’une atteinte sévère.
• Les audiogrammes réguliers aident à identifier et suivre les patients à risque.
• Eviter les diurétiques de l’anse (furosémide et les thiazides) et passer à une administration
3j/7 après 3 à 4 mois sous aminoglycosides (si cultures négatives).
• En cas d’arrêt définitif de l’agent injectable, on peut renforcer le traitement par les autres
médicaments de 2ème ligne en fonction du régime en cours (Bdq, Lzd, Dlm…).
• Proposer des audioprothèses si l’ototoxicité est de degré 2 ou 3 à la fin du traitement.
3.7.2 Atteinte vestibulaire
• Il s’agit d’une atteinte non réversible.
• Médicaments suspectés : Km, Am, Cm mais, à un certain degré, le trouble de l’équilibre
peut être causé par la Cs, les fluoroquinolones, ETA, INH, ou LZD.
• Arrêter le médicament suspect quelques jours pour voir s’il y a une amélioration. On
arrêtera définitivement l’agent injectable après avoir exclu les autres causes.
3.8 Troubles ostéo-articulaires et musculaires
3.8.1 Myalgies et arthralgies
• Effet relativement commun qui peut être secondaire à la prise d’un traitement pouvant
contenir : PZA, fluoroquinolones, INH, ETA, et/ou BDQ.
• Les troubles des électrolytes (aminosides) peuvent favoriser des myalgies ou des crampes.
• L’hypothyroïdie peut également y contribuer.
• CAT :
• Prescrire AINS : ibuprofène 600 mg 3 fois/jour.
92
• Laisser reposer l’articulation.
• Les symptômes diminuent généralement avec le temps et sans intervention.
NB : Les inhibiteurs des protéases peuvent provoquer des arthralgies.
3.8.2 Tendinite et rupture du tendon d’Achille
• Médicaments suspectés : FQs (toutes)
• La rupture du tendon d’Achille associée aux FQ est rare et se voit surtout chez les enfants
et les sujets âgés, diabétiques ou prenant des corticoïdes.
• C.A.T :
• Eviter une activité physique intense ;
• Prescrire des AINS : ibuprofène 600 mg 2-3 fois/jour ;
• Si une inflammation importante persiste, arrêter la FQ et la remplacer par un autre
médicament (si possible des groupes A ou B). Si la FQ est indispensable, informer le
patient et adapter la dose selon le taux sérique.
93
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
94
3.10.1 Aplasie médullaire
• Médicament suspecté : Lzd.
• CAT :
• Arrêter le Lzd immédiatement en cas d’aplasie médullaire sévère (degré 3) concernant
la série blanche, rouge ou les plaquettes.
• Transfusion sanguine en cas d’anémie sévère.
• Penser à des causes possibles d’anomalie hématologique non liées au Lzd.
• Réduire la dose de Lzd (300 mg/j ou 600 mg 3 fois/semaine) en cas de résolution
de l’aplasie et contrôler l’hémogramme.
3.10.2 Anémie
• Médicaments suspectés : surtout Lzd et H, AZT si VIH.
• CAT :
• Eliminer une hémorragie externe ou interne ;
• Arrêt ou réduction de la dose du Lzd (300mg/j) ;
• Transfusion si anémie sévère et érythropoïétine si nécessaire ;
• Ne pas donner des suppléments en fer dans les 2 heures qui suivent la prise de
quinolones.
3.10.3 Thrombocytopénie
• Médicaments habituellement en cause : Lzd, Eto/Pto (rare).
• Penser aux autres causes de thrombocytopénie.
• Lzd : arrêt ou réduction de la dose.
• Transfusion de plaquettes si besoin.
3.11 Troubles cardiaques
3.11.1 Prolongement de l’espace QTc
• Médicaments suspectés : Bdq, FQ (Mfx prolonge le QTc plus que Lfx), Dlm et Cfz.
• Le prolongement du QTc dû à la Bdq peut se voir dès la première semaine et peut
persister plusieurs mois après l’arrêt de la bédaquiline. Il n’a pas été associé à des
torsades de pointe.
• CAT :
• Répéter l’ECG et confirmer le prolongement.
• L’ondansétron à dose élevée peut augmenter cet intervalle.
95
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
96
3.12.3 Hypothyroïdie
• Médicaments suspectés : Pto/Eto + PAS (40% de risque), Pto/Eto, PAS, (Bdq ?)
• Réversible à la fin du traitement.
• Si augmentation du TSH, évaluer les symptômes d’hypothyroïdisme.
• Si TSH>1,5 à 2 fois la limite supérieure de la norme, commencer le traitement.
• Traitement :
• Lévothyroxine 100-150 µg/jour chez les adultes.
• Commencer par 75-100 µg/jour chez les jeunes adultes, 50 µg/j chez les personnes
âgées (> 65 ans).
• En cas de maladie cardiovasculaire grave, administrer 25 µg/j puis augmenter
progressivement jusqu’à correction de l’anomalie.
• Réévaluer le TSH après 1-2 mois, ajuster la dose de lévothyroxine et continuer une
surveillance régulière tant que les médicaments en cause sont administrés.
3.13 Autres effets indésirables
3.13.1 Goût métallique
• ETA surtout mais aussi les Fluoroquinolones.
• Il faut encourager les patients à tolérer cet effet bénin mais incommode.
3.13.2 Gynécomastie
• Secondaire à l’Ethionamide.
• La galactorrhée a été aussi rapportée.
3.13.3 Alopécie
• INH ou Eto.
• Dans les premiers mois de traitement elle peut être significative mais cet effet est
temporaire et ne progresse pas durant le traitement.
3.13.4 Mycose superficielle des organes génitaux
• Elle s’observe communément avec FQ et LZD, surtout chez les patients diabétiques.
• Traiter avec des antifongiques locaux ou par voie orale.
97
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
98
Le personnel médical et paramédical de l’ESSP de rattachement doit informer et sensibiliser
le patient sur :
• les principaux effets secondaires pouvant se développer avec la prise des antituberculeux
de 2ème ligne ;
• les moyens de reconnaitre les symptômes ;
• les signes qui doivent amener à consulter.
99
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
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Chapitre 7 :
Situations particulières
100
FQ R Lzd-Cfz-Cs-Eto + Hh (E ou Z)
<3 ans
FQ S Lfx-Lzd-Cfz-Cs + Hh (E ou Z)
FQ R Lzd-Cfz-Cs-Dlm-Hh (E ou Z)
TB-MR/RR 3-6 ans
FQ S Lfx-Lzd-Cfz-Cs-Hh (Dlm, E,Z)
Il faut noter que les études publiées dans la littérature montrent d’excellents résultats du
traitement chez l’enfant et que le taux de guérison est largement supérieur à celui des
adultes. Le traitement est tout aussi bien toléré.
101
GUIDE
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Principes généraux :
• Vu le risque d’effets tératogènes, éviter le traitement pendant le 1er trimestre de la
grossesse (sauf si la vie de la mère est en danger). Initier le traitement au 2ème ou au 3ème
trimestre de la grossesse de façon à obtenir la négativation des frottis et cultures avant
l’accouchement.
• Eviter les aminosides car ils sont particulièrement toxiques pour l’appareil auditif du
fœtus (paralysie des huitièmes nerfs crâniens, surdité).
• La Pto peut aggraver les vomissements gravidiques et s’est révélée tératogène chez
l’animal (retard de croissance, anomalies du SNC et du squelette).
• Les Fluoroquinolones, la Cyclosérine et le PAS n’ont pas d’effets nocifs documentés chez
le fœtus.
• Les données sur l’utilisation de la bédaquiline chez la femme enceinte sont limitées. Les
études effectuées chez l’animal n’ont pas mis en évidence d’effets délétères directs ou
indirects. Par mesure de précaution, éviter l’utilisation de la BDQ pendant la grossesse à
moins que le bénéfice du traitement soit supérieur aux risques.
Le tableau 16 précise la classe d’innocuité selon les médicaments (USA)
102
CAT chez le nouveau-né :
• Les nouveaux nés, dont la mère présente une TB-RR/ MR, ont un risque élevé de
développer une tuberculose disséminée. La meilleure prévention est l’administration
d’une chimiothérapie appropriée à la mère.
• De plus, certaines précautions doivent être prises. Si la mère a toujours des frottis positifs :
• Il est préférable de confier les soins du nourrisson à d’autres membres de la famille
jusqu’à négativation des frottis.
• Alternativement la mère devra porter en permanence un masque FFP2 lorsqu’elle
s’occupe de son bébé, mais leur efficacité pour l’enfant n’a pas été démontrée. Comme
la transmission de la TB est de nature aéroportée, garder le bébé, si possible, dans une
chambre isolée, bien aérée et bien ensoleillée.
• L’allaitement est déconseillé tant que les BK sont positifs.
• Si l’enfant est sous Isoniazide ou si sa mère le prend au cours de l’allaitement, donner
la Vit B6 au nouveau-né ;
• Si le nouveau-né reçoit une chimio prophylaxie, il faut faire une IDR à la tuberculine 6,12
semaines et 6 mois après. Si ces IDR sont négatives, on pourra administrer le BCG.
103
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104
• Le lopinavir/ritonavir altère le métabolisme de la bédaquiline (BDQ) ce qui augmente
son taux sérique avec un risque accru de toxicité.
105
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Médicament Posologie
Isoniazide Pas d‘ajustement
Rifampicine Pas d‘ajustement
Pyrazinamide 25–35 mg/kg 3/7
Ethambutol 15–25 mg/kg 3 /7
Agents injectables 12–15 mg/kg 2 ou 3/7
Lévofloxacine 750–1000 mg 3 /7
Moxifloxacine Pas d‘ajustement
Ethionamide 250- 500 mg/j
Cyclosérine 250 mg/j ou 500 mg 3/7
PAS 4 g 2 fois /j
Bédaquiline Pas d’ajustement si IR modérée
Delamanide Pas d’ajustement si IR modérée
Linézolide Pas d’ajustement
Clofazimine Pas d’ajustement
106
• En plus de la surveillance clinique, une réévaluation du poids ainsi qu’un contrôle
biologique sanguin comportant au moins le bilan rénal (urée et créatinine), le bilan
hépatique, et le dosage de l’acide urique et des protides totaux, doivent être faits une
fois par mois pendant les deux premiers mois du traitement afin de réajuster les doses et
dépister une éventuelle toxicité.
107
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DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
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9. TB MR/RR et COVID-19
• Avant toute initiation d’un traitement lié à la COVID-19, les risques d’interactions
médicamenteuses doivent être systématiquement évalués.
• L’association au sein de la multithérapie anti-tuberculose de médicaments provoquant
un allongement de l’intervalle QT et pouvant devenir torsadogènes (bédaquiline,
délamanide, moxifloxacine) doit être prise en compte en cas de traitement de la
COVID-19 par des molécules susceptibles d’augmenter ce risque par allongement du
QTc (tous les macrolides dont l’azithromycine ainsi que l’hydroxychloroquine).
• L’induction enzymatique provoquée par la rifampicine peut impacter beaucoup de « co-
médications », soit en réduisant leur efficacité, soit en majorant leur toxicité. Ainsi, à titre
d’exemple la co-administration de rifampicine et d’azithromycine doit être faite avec
beaucoup de prudence. L’administration d’antiprotéases contre la COVID-19 n’est pas
souhaitable.
108
Chapitre 8 :
Prévention de la TB pharmacorésistante
1. Contrôle de l’infection
Les délais qui précèdent la détection de la TB pharmacorésistante, la durée importante de
la période de contagion et la fréquentation très importante des structures de prise en charge
constituent des facteurs susceptibles de provoquer des flambées de TB pharmaco-résistante
(foyers familiaux par exemple) et d’augmenter le risque de transmission nosocomiale
(notamment en cas d’hospitalisation).
Il est donc primordial de mettre en œuvre et d’observer soigneusement un ensemble de
précautions pour limiter la circulation des mycobactéries autour des cas index et réduire
au maximum leur transmission en milieu de soins. Ces précautions permettront ainsi de
protéger l’entourage des cas index et d’offrir au personnel de santé impliqué dans la LAT un
environnement de travail plus serein et plus sûr.
La pierre angulaire de la prévention de la transmission de la TB-R est représentée par la
précocité du diagnostic de la maladie et la rapidité de la mise en œuvre d’un traitement
efficace pour tous les patients atteints de TB-R.
La stratégie FAST : approche intensifiée, focalisée sur la TB RR/MR décrit les 4 piliers
permettant d’arriver à un bon contrôle de l’infection (figure 11).
Find Actively
cases screen
FAST
Treatment Diagnosis
Separate Treat
safely effectively
109
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Trois types de mesures devront être mises en place. Il s’agit, par ordre d’importance, de
mesures administratives, environnementales et de protection individuelle.
1.1 Mesures administratives
Les mesures administratives visent à réduire l’exposition aux bacilles tuberculeux de toutes
les personnes dans les endroits où elles peuvent être exposées à la tuberculose.
Recommandation 1 :
Triage des patients avec signes ou symptômes évocateurs de tuberculose, ou déjà
diagnostiqués : pour diminuer la transmission de la tuberculose au personnel de santé et
aux autres consultants des services de santé dans les lieux avec risque élevé de transmission.
Recommandation 2 :
Isolement (séparation respiratoire) des patients avec tuberculose confirmée ou présumée.
Recommandation 3 :
Initiation rapide du traitement antituberculeux.
Recommandation 4 :
Promotion de l’Hygiène respiratoire (incluant étiquette de la toux) chez les patients avec
signes ou symptômes évocateurs de tuberculose, ou déjà diagnostiqués.
1.2 Contrôle de l’environnement
Ces mesures visent à réduire la concentration des particules infectieuses surtout dans
les endroits sensibles (salles de consultations ou d’hospitalisation, salles d’attente,
explorations…).
Recommandation 5 :
Lampes UV germicides (GUV) installées en hauteur sur le mur (diminution de la transmission
de 80%).
Recommandation 6 :
Systèmes de ventilation (incluant ventilation naturelle, mode mixte, ventilation mécanique et
recirculation de l’air à travers des filtres [HEPA].
Pour que la ventilation naturelle soit efficace, il faut mettre en place des fenêtres larges (20%
par rapport à la surface de la chambre) avec respect de la direction du flux d’air en les
plaçant sur des murs opposés. Il faut aussi veiller à assurer leur ouverture maximale et les
maintenir ouvertes même la nuit et quel que soit la saison.
1.3 Protection respiratoire
Elle vise à protéger le personnel de santé dans les zones où la concentration des particules
infectantes est élevée.
110
Le moyen de protection respiratoire le plus efficace et le plus utilisé à l’heure actuelle reste
le masque respiratoire. Il s’agit d’un appareil de protection respiratoire filtrant contre les
particules (FFP2 ou N95) dont l’étanchéité doit être vérifiée avant d’entrer dans toute unité
de soins prenant en charge des cas de tuberculose. Après avoir dispensé les soins, il faut
veiller à retirer et à correctement éliminer tout EPI en évitant tout risque de contamination.
Il est également important de veiller à ce que les patients portent correctement des masques
de type chirurgical, à renouveler régulièrement au cours de la journée, afin de limiter
l’expulsion de particules infectantes dans leur entourage.
Il est aussi nécessaire d'utiliser des gants à usage unique et toutes les autres mesures de
protection possible (la pratique des gestes d’hygiène des mains avant et après tout contact
avec un patient) ;
Les professionnels de santé qui transportent des patients pour les amener dans d’autres
établissements de soins doivent veiller à leur propre protection et à celles des autres
professionnels de santé et patients.
L’implantation de ces mesures inter dépendantes doit être accompagnée par des efforts
visant à promouvoir et à protéger les droits humains de tous les patients, ainsi que ceux de
leur communauté et des pourvoyeurs de soins. Les mesures de contrôle administratif sont les
plus économiques et efficaces, celles du contrôle de l’environnement sont plus difficiles à
appliquer et plus coûteuses.
L’équipement des structures de soins (notamment les bureaux de consultation TB-RR/ MR,
les couloirs d’attente, les salles de radiologie et les chambres d’hospitalisation) en lampes
germicides et/ ou en systèmes de ventilation doit être systématiquement couvert par un
mécanisme approprié de maintenance.
111
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DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
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Il faut investiguer tous les contacts des patients TB-RR/ MR/ UR notamment les enfants, les
immunodéprimés et les PVVIH.
Toutes ces catégories de personnes exposées à une TB-RR/ MR/ UR nécessitent un suivi
long et régulier :
• Il faut en priorité exclure la maladie active par un examen clinique, une radiographie
thoracique et des examens bactériologiques.
• Si la tuberculose se développe chez ces contacts, le traitement tiendra compte du profil
de résistance du cas « index », de son évolution sous traitement et des TDS.
En pratique dès la détection d’un cas de TB RR/ MR, il faut procéder à une enquête
épidémiologique autour du cas :
• Établir une liste des sujets contacts.
• Mener rapidement l’enquête en accordant une attention particulière aux enfants de moins
de 5 ans et aux immunodéprimés ; l’enquête sera conduite par l’ESSP de rattachement
sous la supervision du CDTMR.
• Etablir un registre pour améliorer la gestion spécifique des sujets contacts. Les personnes
ayant contracté une Infection tuberculeuse (latente) présumée secondaire à ce cas index
RR/MR/UR feront l’objet d’un suivi clinique prolongé documenté. Le suivi se poursuivra
durant au moins 2 ans pour les TB-MR et 5 ans pour les TB-UR.
• Traitement préventif :
L’OMS préconise le traitement prophylactique de la TB-MR/UR en priorité chez les enfants
de moins de 5 ans, les PVVIH et les immunodéprimés avec infection latente diagnostiquée.
Le traitement dépend de la source de contagion. S’il n’y a pas de résistance aux quinolones,
certains experts préconisent une quinolone (Lévofloxacine ou Moxifloxacine) seule ou
associée à l’éthambutol, à l’éthionamide ou à l’isoniazide à dose élevée. La durée de
traitement est de 6 à 12 mois. Des études prospectives internationales sont en cours pour
tester ces différentes options et évaluer leur efficacité et leur tolérance.
Pour le Maroc, l’application de cette chimioprophylaxie doit être discutée de façon
collégiale et au cas par cas avec le comité technique national de LAT.
112
Chapitre 9 :
Suivi et évaluation
113
GUIDE
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N.B : la culture est plus sensible que l’examen direct et permet de réaliser les TDS
phénotypiques aux médicaments de 2ème ligne, indiqués dans certains cas.
Les tests moléculaires ne permettent pas de suivre l’évolution sous traitement mais sont
nécessaires, d’une part, au début du traitement pour connaitre le profil de résistance et
choisir les régimes thérapeutiques et, d’autre part, en cas de retard de négativation faisant
suspecter un échec du traitement pour vérifier s’il n’y a pas eu apparition de résistance aux
médicaments prescrits.
Il faut tenir compte de 2 cultures consécutives à 30 jours d’intervalle pour juger la réponse
au traitement. Le taux d’échec du traitement au 6ème mois est de 10,4% si on se base sur
l’examen direct et de 16,4% si on se base sur la culture. Il passe respectivement à 28,9%
et 44,5% au 8ème mois.
114
• Gradation des effets indésirables.
• Supervision de la prise des médicaments.
• Eviter la prise de médicaments contenant des cations divalents (fer, magnésium, calcium,
vitamines, Sucralfate) au moment de la prise des quinolones.
• Rechercher les Facteurs de risque et les traiter afin de minimiser ou éviter au maximum le
risque de survenue d’effets indésirables.
N.B : Les médicaments comme l’éthionamide ont une toxicité gastrique directe qui est
atténuée par un petit repas avant la prise des médicaments. Ce petit repas ne devrait pas
contenir de lait ou des produits laitiers pour éviter des interférences avec l’absorption des
fluoroquinolones.
115
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N.B : Un ECG est fait avant de débuter le traitement ,15 jours après puis une fois par mois
pendant 6 mois. Il peut être répété autant que nécessaire en cas de symptômes cardiaques
ou d’introduction de tout médicament susceptible d’allonger le QTc (moxifloxacine,
Clofazimine, neuroleptiques et certains antiémétiques). Si le délamanide est administré
après un traitement par Bédaquiline il faut faire un ECG une fois par semaine pendant
1 mois puis tous les mois (la bédaquiline a une demi-vie très longue de 5 mois) et plus
fréquemment si le taux d’albuminémie est entre 2,8 et 3,4g/dl. Les facteurs de risque sont
l’âge supérieur à 65 ans, la prolongation congénitale du QTc, la bradycardie, les maladies
cardiaques favorisant les arythmies, les troubles électrolytiques et certains médicaments
arythmogènes.
116
• Patient qui, après une conversion initiale, a une réversion après ≥ 6 mois de traitement
avec deux cultures consécutives positives, prises à au moins 30 jours d’intervalle ou ;
• Patient qui a 2 frottis positifs consécutifs avec un nombre de BAAR par champ qui est
≥ « ++ » après ≥ 6 mois et sans amélioration de l’état clinique (dans des contextes où
l’accès à la culture est problématique) ou ;
• Preuve d’une résistance acquise supplémentaire aux fluoroquinolones ou aux injectables
de deuxième intention ou ;
• Traitement terminé ayant nécessité un changement de régime permanent d’au moins
deux médicaments antituberculeux en raison de réactions indésirables aux médicaments
(L’ajout de deux médicaments sera considéré comme un échec tandis que leur retrait du
régime ne le sera pas).
Perdu de vue : patient qui a interrompu son traitement pendant plus de 2 mois consécutifs.
Non évalué : patient pour lequel aucun résultat de traitement n’est attribué (cela inclut les
patients « transférés » vers une autre unité de traitement et dont le résultat de traitement est
inconnu).
Succès thérapeutique : somme des patients guéris et des patients ayant terminé leur
traitement.
Rechute : patient qui a été traité pour TB-RR/MR, a été déclaré « Guéri » ou « ayant terminé
le traitement » et qui est diagnostiqué avec un autre épisode de TB-RR/MR confirmée dont
le bacille est résistant à la rifampicine, habituellement avec un suivi d’un an.
1.5 Définitions des résultats (issues) du traitement long (OMS)
Guérison : le traitement a été mené à bien conformément aux recommandations nationales,
sans signe d’échec, et après la phase intensive, trois cultures ou plus ont été réalisées à au
moins 30 jours d’intervalle et elles ont donné des résultats négatifs.
Traitement terminé : le traitement a été mené à bien conformément aux recommandations
nationales, sans signe d’échec, mais rien n’indique qu’après la phase intensive trois cultures
ou plus aient été réalisées à au moins 30 jours d’intervalle et qu’elles aient produit des
résultats négatifs.
Décès : le patient meurt pour une raison quelconque au cours du traitement.
Échec thérapeutique : il a été mis fin au traitement ou le schéma doit être modifié pour
deux antituberculeux au moins.
Perdu de vue : patient dont le traitement a été interrompu pendant 2 mois consécutifs ou
plus.
117
GUIDE
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Non évalué : patient pour lequel aucun résultat de traitement n’est attribué (cela inclut les
patients « transférés » vers une autre unité de traitement et dont le résultat de traitement est
inconnu).
Succès thérapeutique : somme des patients guéris et des patients ayant terminé leur
traitement.
Le tableau ci-dessous détaille les résultats du traitement et leur définition selon l’OMS.
Tableau 19. Définition des résultats et issues de traitement de la TB pharmacorésistante selon
l’OMS
Evénement Définition
Guéris + traitement terminé (succès) sans
Résultat favorable (cure sans récidive)
rechute dans les 12 mois qui suivent
TB MR confirmée sans signes d’échec et au moins 2
Guéris cultures consécutives à 30 jours d’intervalle négatives
à la fin du traitement et au moins 1 mois plus tôt
Patient a terminé la durée de traitement (9-
Traitement terminé ou complété 12 mois) sans évidence d’échec mais sans
preuve bactériologique
Traitement arrêté ou besoin de changement
permanent du régime d’au moins 2
médicaments parce que :
- Absence de conversion de la culture après
4 mois de traitement.
- Révision bactériologique de la culture après
Echec
5 mois de traitement avec une conversion
antérieure de la culture (négative).
- Evidence d’une résistance additionnelle à
des médicaments du protocole utilisé.
- Effet indésirable obligeant à changer au
moins 2 médicaments du régime.
Somme des guéris et des patients avec
Succès du traitement
traitement complété
118
Mort du patient au cours du traitement
Décès
quelque soit la cause
Le patient tuberculeux n’a pas entamé de
Perdu de vue traitement ou Interruption du traitement 2
mois consécutifs ou plus.
Patient pour lequel aucun résultat de
traitement n’est attribué (patients transférés
Non évalué
vers une autre unité de traitement et dont le
résultat de traitement est inconnu).
Succès du traitement suivi de 2 cultures
consécutives positives durant le follow up
Récurrence (récidive) post traitement ou 1 culture positive avec
détérioration clinique ou radiologique (sans
information sur le génotype initial et actuel)
récidive avec des BK du même génotype que
Rechute
ceux du premier épisode de TB MR
Récidive avec génotype différent de celui du
Réinfection
premier épisode
2 cultures consécutives négatives faites à
30 jours d’intervalle. On considère alors
comme date de conversion la date à laquelle
l’échantillon de la première culture négative
Conversion (au statut négatif) a été collecté.
Dans le cas où les cultures sont négative au
début du traitement, une culture négative au
4ème mois est considérée comme «conversion
initiale»
Après une conversion initiale, 2 cultures
consécutives sont positives à 30 jours
d’intervalle. Dans le cas où les cultures
Réversion (vers un statut positif)
initiales étaient négatives, une culture
positive au 4ème mois est considérée comme
«réversion initiale»
90% des doses ont été prise durant la
Adhésion au traitement
période entière
Score de dyspnée (MRC.DS) 2
Handicap permanent Tout effet indésirable sérieux (par organe)
non résolu à la fin du traitement
119
GUIDE
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2. Outils d’enregistrements
2.1 Formulaires
Formulaire de notification d’un cas de tuberculose pharmacorésistante (voir modèle
annexe n°2)
Ce formulaire doit être rempli pour chaque cas de TB pharmacorésistante (RR/MR/UR) par
le CDTMR qui a posé le diagnostic dès que la décision de mettre le patient sous traitement
de 2ème intention a été prise. Ensuite, il doit être envoyé, en 1er lieu, par email ou par
fax puis par courrier officiel porté sous couvert de la voie hiérarchique à la Direction de
l’Epidémiologie et de Lutte contre les Maladies (DELM) / Service des Maladies Respiratoires
(SMR) pour notifier le cas et l’enregistrer sur le registre national de traitement antituberculeux
de 2ème intention, domicilié au niveau du service des maladies respiratoires. Ceci permettra
d’attribuer à chaque cas un numéro national unique de TB pharmaco résistante et de lui
assurer une dotation en antituberculeux de 2ème ligne.
Formulaire de suivi trimestriel d’un cas de tuberculose pharmacorésistante (RR/
MR/UR) (voir modèle annexe n°3)
Ce formulaire doit être rempli pour chaque cas de TB pharmacorésistante (RR/MR/UR)
par le CDTMR qui en a assuré le suivi, à la fin de chaque trimestre et jusqu’à la fin de son
traitement. Il permet d’actualiser les données sur le registre national de traitement de 2ème
intention et, par conséquence, d’alimenter la surveillance épidémiologique de la tuberculose
pharmaco résistante au Maroc.
120
Le formulaire de suivi servira également à exprimer toute demande de complément en
médicaments de 2ème ligne pour les patients atteints de TB pharmacorésistante déjà en
cours de traitement au niveau des structures ambulatoires. Le cas échéant, et afin d’éviter
tout risque d’interruption du traitement pour le patient, cette fiche devra être envoyée à la
DELM au moins 01 mois avant l’épuisement de la dotation disponible au niveau du CDTMR.
Les modalités d’envoi du formulaire de suivi sont identiques à celles décrites pour le
formulaire de notification.
Formulaire de demande des examens bactériologiques pour la tuberculose (voir
modèle annexe n°4)
Ce formulaire doit être renseigné dans un carnet à 2 souches au niveau du CDTMR, du
Centre de Santé de niveau 2 avec laboratoire de bacilloscopie intégré, ou de la structure
hospitalière qui assure le diagnostic ou le suivi des patients tuberculeux. Il s’agit d’un
formulaire type qui accompagne les échantillons biologiques envoyés aux laboratoires pour
examen microscopique de frottis, mise en culture, test Xpert MTB/RIF ou test de sensibilité
aux antituberculeux.
Si des analyses de plusieurs types d’échantillons (par exemple expectorations et autres
liquides) sont nécessaires, un formulaire de demande distinct doit être utilisé à chaque fois.
Le demandeur remplit ce formulaire en indiquant l’établissement demandeur, l’identité
du patient, la raison de l’examen (diagnostic ou suivi), les antécédents de traitement
antituberculeux et la date de la collecte de l’échantillon.
2.2 Registres
Registre de notification des cas de tuberculose
Le registre de notification des cas de tuberculose est l’unique document permettant de
collecter les données épidémiologiques concernant la tuberculose dans toutes ses formes ;
il constitue un outil essentiel pour la gestion du programme :
• La section sur l’examen bactériologique qui précède le traitement (« mois zéro ») permet
désormais d’enregistrer les résultats du test Xpert MTB/RIF, et de préciser s’il s’agit d’un
cas de TB RR, de TB MR ou de TB UR. Les résultats des frottis et de la mise en culture
doivent tous deux être consignés.
• Le registre comprend tous les patients tuberculeux y compris ceux ayant reçu un
diagnostic de TB RR, de TB MR ou de TB UR, qu’ils aient ou non entamé un traitement.
• Tous les cas enregistrés doivent être notifiés sur les rapports trimestriels et de notification
et leurs résultats thérapeutiques rapportés sur les rapports trimestriels des résultats de
traitement.
121
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
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122
Registre de laboratoire pour l’examen microscopique de frottis et le test Xpert
MTB/RIF
• Ce registre peut être utilisé tant pour l’examen microscopique de frottis que pour le test
Xpert MTB/RIF.
• Si plus d’un échantillon est analysé lors d’investigations sur un même patient, les résultats
sont consignés sur la même ligne. Cela vaut également si un examen microscopique
direct de frottis et un test Xpert MTB/RIF sont menés pour un même cas présumé.
• Si un patient bénéficie d’un nouveau test durant un autre épisode (par exemple si un cas
présumé de TB a un premier test négatif et présente de nouveau des symptômes après
quelques mois), les résultats sont enregistrés sur une nouvelle ligne. Il en va de même
pour les résultats des tests réalisés dans le cadre du suivi des patients sous traitement.
• Le statut par rapport au traitement précédent est également précisé, afin de pouvoir
évaluer la bonne application et l’efficacité des algorithmes de test.
Registre de laboratoire pour les cultures et les tests de sensibilité aux antituberculeux
• Ce registre est utilisé pour les laboratoires qui réalisent des tests plus poussés sur
les échantillons (mise en culture et test de sensibilité aux médicaments), comme les
laboratoires de tuberculose de l’INH, IPM et les laboratoires régionaux.
• Si un examen de mise en culture et des TDS sont menés pour un même patient, les
résultats sont consignés sur la même ligne. Si un patient bénéficie d’un nouveau test
durant un autre épisode (par exemple si un cas présumé a un premier test négatif et
présente de nouveau des symptômes après quelques mois), les résultats sont enregistrés
sur une nouvelle ligne. Il en va de même pour les résultats des tests réalisés dans le cadre
de la surveillance des patients sous traitement.
• Le statut par rapport au traitement précédent est également précisé, afin de pouvoir
évaluer la bonne application et l’efficacité des algorithmes de test sur la base du registre
de laboratoire.
2.3. Fiches et carte de traitement
Fiche médicale du patient atteint de tuberculose pharmacorésistante
Elle doit être tenue et mise à jour au niveau des établissements de santé qui assurent la prise
en charge des cas de TB pharmacorésistante (CDTMR) (couleur blanche).
Elle est établie pour tout patient mis sous traitement antituberculeux de 2ème intention.
Fiche de retraitement avec les antituberculeux de 2ème intention pour les cas de TB
pharmacorésistante (RR/MR/UR) (couleur blanche).
123
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124
Rapport semestriel de laboratoire sur les activités du test Xpert MTB/RIF
Ce rapport renseigne sur les activités semestrielles des tests Xpert MTB/RIF chez les
nouveaux patients et patients déjà traités Il doit être envoyé à la fin de chaque semestre à
la DELM et à L’INH.
Rapport annuel de laboratoire sur les activités de l’examen microscopique
de frottis et de la culture
Ce rapport renseigne sur l’activité annuelle des laboratoires de tuberculose au niveau de
chaque province/préfecture. Il doit être envoyé à la fin de chaque année à la DELM et à
L’INH.
3. Analyse des indicateurs programmatiques
3.1. Principaux indicateurs de dépistage
Taux de Couverture par les tests de sensibilité dans les groupes à risque de TB-RR/MR :
• Numérateur : cas de TB ayant un résultat de sensibilité à H et R.
• Dénominateur : nombre de cas de TB enregistrés dans un groupe à risque de TB RR/MR.
• A calculer pour chaque catégorie à risque de TB-RR/MR au cours de la période évaluée
(échecs de traitement, échecs de retraitement, rechutes, reprise après interruption de
traitement, cas de TB parmi les contacts TB-MR, PVVIH…).
• Ex : % des cas d’échecs de traitement pour lesquels on a un résultat de DST/test rapide
pour H et R.
Pourcentage des cas TB RR/MR confirmés dans les différents groupes à risque :
• Numérateur : Nb de cas TB-RR/MR confirmés.
• Dénominateur : Nb de cas ayant un résultat de sensibilité à H et R parmi les patients
appartenant à un groupe à risque de TB RR/MR.
• A calculer pour chaque groupe à risque au cours de la période évaluée.
Ex : % de cas TBMR parmi les cas d’échecs au traitement ayant un résultat de DST/test
rapide.
Proportion des cas TB RR/MR confirmés ayant fait l’objet d’un test de sensibilité à
la fluoroquinolone et à un injectable de deuxième ligne.
Délai de diagnostic de la TB RR/MR = nombre de jours entre la date à laquelle un
patient TB a été considéré comme appartenant à une catégorie à risque et la date
du résultat du test de sensibilité à H et R (selon le registre de laboratoire).
125
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
126
4. Evaluation du programme
L’évaluation est le processus permettant d’aboutir à une meilleure connaissance des
possibilités d’exécution du programme.
L’évaluation d’un programme de santé est réalisée à travers l’analyse et l’interprétation
d’indicateurs. Ces indicateurs élaborés au niveau central et analysés à différents niveaux
(Central, régional et local) permettent de déterminer la situation épidémiologique et
opérationnelle du programme.
Les principaux indicateurs utilisés par le PNLAT pour évaluer le volet de la tuberculose
résistante sont :
• Prévalence de la tuberculose Multirésistante parmi les nouveaux patients atteints de
tuberculose détectés et parmi les cas déjà traités.
• Proportion des cas notifiés de tuberculose résistante à la rifampicine et/ou Multirésistante
bactériologiquement confirmés parmi l’ensemble des cas de tuberculose notifiés.
• Patients tuberculeux antérieurement traités soumis à des tests de sensibilité aux
médicaments (cas bactériologiquement positifs uniquement) (# et %).
• Proportion de laboratoires réalisant des tests de sensibilité aux médicaments présentant
des performances satisfaisantes en termes d’assurance qualité externe (# et %).
• Patients tuberculeux avec statut sérologique VIH connu (# et %).
• Patients tuberculeux séropositifs au VIH bénéficiant d’une thérapie antirétrovirale pendant
le traitement antituberculeux (# et %).
• Nombre de cas de tuberculose pharmacorésistante (tuberculose résistante à la
rifampicine et/ou tuberculose multirésistante et/ ou ultrarésistante) ayant débuté un
traitement de deuxième intention (ventilé par cas bactériologiquement confirmés).
• Cas de tuberculose pharmacorésistante (tuberculose résistante à la rifampicine et/
ou tuberculose multirésistante et /ou ultrarésistante) ayant entamé un traitement de la
tuberculose multirésistante ou ultra résistante et qui ont été perdus de vue à six mois (#
et %).
• Taux de succès thérapeutique (TB-RR/MR) : % de cas TB-RR/MR bactériologiquement
confirmés, traités avec succès (guéris et traitement achevé).
• Taux de létalité de la TB RR/MR : nombre de décès par rapport au nombre de cas
notifiés.
• Taux de rechutes après un succès du traitement : nombre de cas de rechute confirmés
bactériologiquement par rapport au nombre de cas traités et guéris.
127
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
CONCLUSION
La prise en charge de ces patients est à la fois spécifique, coûteuse, longue et malaisée,
d’autant plus que ces personnes ont parfois déjà connu un itinéraire de vie et un parcours
thérapeutique difficile avec des problèmes d’observance.
Prévenir la TB-RR/MR est une des grandes priorités du Programme National de Lutte
Antituberculeuse. Elle repose sur l’application rigoureuse de la stratégie DOTS, les mesures
de contrôle de l’infection, le dépistage et le traitement précoce de la multirésistance et
l’implication de tous les prestataires de santé y compris les patients tuberculeux et leurs
communautés.
128
RECOMMANDATIONS CLÉS
129
GUIDE
DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
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DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
PHARMACO RESISTANTE AU MAROC
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DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE
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143
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ANNEXES
144
Annexe 1 : Formulaire d’orientation d’un patient tuberculeux pour enregistrement du cas
145
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146
Annexe 3 : Formulaire de suivi trimestriel d’un cas de tuberculose
pharmacorésistante
147
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148
Annexe 5 : Demande d’examen de HAIN
149
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150
Annexe 7 : Rapport semestriel des activités de Géne xpert
151
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152
utilisant des fluorophores permettent de détecter l’hybridation éventuelle à chacune des 5
régions cibles amplifiées. La cartouche contient un contrôle ADN d’un Bacillus pour vérifier
le bon déroulement de l’analyse, et de ses différentes étapes (capture des bactéries, lyse
bactérienne, extraction de l’ADN, amplification et révélation)
Résultats
Le test Xpert donne les six résultats suivants, mutuellement exclusifs :
• MTB non détecté » ;
• MTB détecté (élevé, moyen, faible ou très faible) ;
• Résistance à la rifampicine détectée (RR) ;
• Résistance à la rifampicine non détectée (RS) ;
• R indéterminée ;
• Aucun résultat ;
• Erreur ou résultat invalide.
2- Technique des bandelettes Hain : Génotype MTBDR plus
La méthode est applicable :
• Aux cultures de bacilles de la tuberculose, en milieu liquide ou solide ;
• Aux expectorations à frottis microscopique positif ;
• L’utilisation de ces tests directement sur des expectorations à frottis négatif n’est pas
recommandée par l’OMS.
• La technique comporte plusieurs étapes
• Extraction de l’ADN à partir des cultures de M. T ou à partir d’expectorations, à
frottis positifs en microscopie, décontaminées ;
• Amplification multiplex des zones cibles, c’est-à-dire les régions des gènes conférant
la résistance à l’antibiotique, en utilisant des amorces biotinylées ;
• Hybridation des produits PCR biotinylés avec des sondes fixées sur des bandelettes ;
• Détection des complexes hybridés par colorimétrie.
Les sondes fixées sur les bandelettes correspondent à des séquences du gène cible d’une
souche sensible et à des séquences correspondant aux mutations les plus fréquentes
conférant la résistance. Si une mutation est présente dans une des régions des gènes cibles
de la souche à tester, le produit PCR de la souche ne pourra pas hybrider avec la sonde
correspondante de la souche sensible fixée sur la bandelette. Les mutations sont donc
détectées par absence d’hybridation avec les sondes de la souche sensible, ainsi que par
hybridation avec des sondes spécifiques correspondant aux mutations les plus fréquentes.
153
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3- Le Xpert® MTB/RIF
C’est un test de diagnostic automatisé qui peut identifier M. tuberculosis et la résistance
à la rifampicine (RR) par amplification des acides nucléiques. Les résultats sont obtenus
directement à partir des expectorations en moins de 2 heures. Le test Xpert est un test
de diagnostic pour la tuberculose résistante. Cependant, il n’a pas d’utilité pour le suivi
des patients étant donné qu’il révèle la présence du matériel génétique qui pourrait être
présent même après la guérison du patient (bacilles morts). Un résultat Xpert « MTB détecté,
rifampicine résistant/sensible/ indéterminé » chez un patient précédemment traité avec
succès ne confirme pas une rechute de TB en l’absence de symptômes et signes cliniques
et/ou une culture positive.
Le test Xpert est aussi recommandé chez les personnes évaluées pour le dépistage de la
tuberculose extrapulmonaire, bien qu’il ne convienne pas à tous les types d’échantillons
extrapulmonaires. Il est recommandé pour les échantillons du liquide cérébro-spinal, de
ganglions lymphatiques et d’autres tissus. Le test est cependant peu sensible pour le liquide
pleural et les données sont limitées quant à sa sensibilité sur des échantillons de selles ou
d’urine.
Le test Xpert® MTB/RIF Ultra (Cepheid) a une sensibilité accrue et une spécificité réduite par
rapport à la cartouche Xpert pour la détection de M. tuberculosis dans des échantillons avec
un faible nombre de bacilles, en particulier dans des échantillons à frottis négatif, positifs
à la culture tels qu’en cas de co-infection avec le VIH, dans les échantillons pédiatriques et
dans les échantillons extra-pulmonaires.
154
Le test Xpert® Omni (Cepheid) est un appareil portable
Technique
Le test Xpert MTB/RIF comprend 3 étapes manuelles, à savoir :
• Ajout du réactif de traitement à l’expectoration pour le liquéfier et inactiver les bactéries ;
• Transfert de 2 ml de l’expectoration liquéfiée dans la cartouche test ;
• Chargement de la cartouche dans la machine.
Ensuite l’analyse est entièrement automatisée jusqu’au résultat final. L’automate réalise
une PCR semi-nichée en temps réel pour amplifier le gène rpoB. Des balises moléculaires
utilisant des fluorophores permettent de détecter l’hybridation éventuelle à chacune des 5
régions cibles amplifiées. La cartouche contient un contrôle ADN d’un Bacillus pour vérifier
le bon déroulement de l’analyse, et de ses différentes étapes (capture des bactéries, lyse
bactérienne, extraction de l’ADN, amplification et révélation)
Résultats
Le test Xpert donne les six résultats suivants, mutuellement exclusifs :
• MTB non détecté » ;
• MTB détecté (élevé, moyen, faible ou très faible) ;
• Résistance à la rifampicine détectée (RR) ;
• Résistance à la rifampicine non détectée (RS) ;
• R indéterminée ;
• Aucun résultat ;
• Erreur ou résultat invalide.
155
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• Amplification multiplex des zones cibles, c’est-à-dire les régions des gènes conférant
la résistance à l’antibiotique, en utilisant des amorces biotinylées ;
• Hybridation des produits PCR biotinylés avec des sondes fixées sur des bandelettes ;
• Détection des complexes hybridés par colorimétrie.
Les sondes fixées sur les bandelettes correspondent à des séquences du gène cible d’une
souche sensible et à des séquences correspondant aux mutations les plus fréquentes
conférant la résistance. Si une mutation est présente dans une des régions des gènes cibles
de la souche à tester, le produit PCR de la souche ne pourra pas hybrider avec la sonde
correspondante de la souche sensible fixée sur la bandelette. Les mutations sont donc
détectées par absence d’hybridation avec les sondes de la souche sensible, ainsi que par
hybridation avec des sondes spécifiques correspondant aux mutations les plus fréquentes.
• L’identification de la résistance à la rifampicine est réalisée par la détection des
principales mutations du gène rpoB qui code pour la sous-unité de l’ARN polymérase.
• L’identification de résistances à l’isoniazide est réalisée par la détection des principales
mutations qui affectent le gène kat G codant pour la peroxydase catalase et/ou le
promoteur du gène inh A codant pour la NADH enoyl ACP réductase.
• Résultat en 24-48.
• ll existe 4 tests commercialisés fiables :
• Inno-LiPA® RifTB (Innogenetics) ;
• Genotype® MTBDRplus (Hain Lifescience) ;
• NIPRO (Japon) ;
• Abbot real time (Résistance à H et R.
156
Annexe 9 : Rapport semestriel de laboratoire sur les activités de test de
sensibilité
157
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Annexe 10 : Registre pour le traitement de 2ème intention
158
159
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160
Annexe 11 : Registre de laboratoire pour les résultats des frottis et genexpert
161
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162
Annexe 12 : Registre de laboratoire pour les résultats des cultures et des TDS
163
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164
Annexe 13 : Registre de ESSP pour le traitement de la tuberculose
165
166
Annexe 14 : Registre de dépistage et de traitement prophylactique de la TB
GUIDE
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168
Annexe 17 : Fiche médicale du patient avec TB pharmacorésistante
169
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174
Annexe 18 : Fiche de traitement de 2ème intention
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- Aluminium (sels et hydroxydes) : Diminution de l’absorption digestive de l’isoniazide
(Les prendre à distance de l’isoniazide, plus de 2 heures, si possible).
Pyrazinamide :
Diminution de l’effet des médicaments suivants (adapter leur posologie) :
- Probénecide
- Sulfapyrazone
- Allopurinol
- Colchicine
- Cyclosporine
Avec le Kétoconazole la toxicité hépatique est augmentée, d’où la nécessité de surveiller
le bilan hépatique
Agents injectables de deuxième ligne :
Elles sont nombreuses et il faut en tenir compte pour diminuer leur toxicité auditive et rénale :
Tableau.5 : Interaction médicamenteuse des aminosides
177
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Annexe 20 : Fiche d’enquête autour d’un cas de TB
178
179
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180
Annexe 22 : Déclaration des EI au délamanide et des traitements associés
Delamanide
181
182
Annexe 23 : Formulaire pour les effets indésirables des nouveaux Médicaments
GUIDE
183
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Sexe J M A A
Taille : Poids :
Patient
Masculin
cm kg
Féminin Date de
in lb naissance :
(si le diagnostic est (si le diagnostic est (si le diagnostic est inconnu
inconnu lister les inconnu lister les lister les symptômes)
symptômes) symptômes)
indésirable
J M A A J MAA A A J M A A
184
Grave Grave Grave
Gravité
185
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Nom du médicament
Dose totale Date de début Continu à être
(commercial Date d’arrêt
journalière d’utilisation utilisé
ou générique)
186
Raisons pour considérer que l’effet indésirable est grave :
Décès
Risque vital (préciser : ____________________________________________)
Hospitalisation ou prolongation de lhospitalisation
Permanence dun handicap ou gravité du handicap (préciser : _________________)
Anomalie congénitale
Autre (préciser : _________________________________________)
6. Auteur du rapport
Nom: __________________________________________ Fonction : ____________
Nom de la formation sanitaire : ___________________________________________
Adresse _______________________________________________________________
Courriel : ___________________________________
Signature
À retourner au Centre de Pharmacovigilance et au Point Focal TB-MR du PNLAT.
187
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188
Annexe 26 : Posologies selon l’âge et la tranche de poids : Age <15 ans
Dose
Médicament Dose/P/J Présentation 5-6 kg 7-9 kg 10-15 kg 16-23kg 24-30kg 31-34kg >34 Kg
max/j
cf.>14 cf.>14 cf.>14
Lévofloxacine 100 mg 1 1,5 2-3 4-3
ans ans ans
15-20 mg/kg 1,5 g
cf.>14
Lévofloxacine 250 mg 0,5 0,5 1-1,5 1,5-2 2 3
ans
cf.>14 cf.>14
Moxifloxacine 400 mg cp 0,8 1,5 2 3 4 400 mg
ans ans
10-15 mg/kg cf.>14 cf.>14 cf.>14
Moxifloxacine 100 mg dt 2 ml 3 ml 5 ml
ans ans ans
2 x2 semaines 4 x2 semaines
Bédaquiline (âge > 5 ans) 100 mg 20 mg dt 1 x 22 semaines 2 x 22 semaines
15 mg/kg (P 1 -15 kg) 200 mg/ml 4 ml 6 ml 8 ml 11 ml 14 ml 15 ml 20 ml
10-12 suspension
Linézolide mg/kg
600 mg cp 0,25 0,25 0,25 0,5 0,5 0,5 0,75 600 mg
si P >15 kg
2 cf. >14 ans
50 mg 1j/2 1j/2 1j/2 1 2
Clofazimine 2-5 mg/kg cf.>14 cf. >14 ans 100
100 mg 1j/2 1j/2 1j/2 1j/2 1 ans
Cyclosérine 125 mg 1 1 2 3 4 cf. >14 ans
cf.>14
15-20 mg/kg 1g
Térizidone 250 ml 4-5ml 5-6 ml 7-10 ml ans
100 mg 1 2 3 4 4 cf. >14 ans
Ethambutol 15-25 mg/kg
400 mg 1 1 ou 1,5 2
Délamanide
50 mg - - - - 1 bd 1 bd 2 bd 200 mg
(âge > 2 ans)
150 mg 1 2 3 4 ou 5 - -
Pyrazinamide 30-40 mg/kg 400 mg 0,5 0,75 1 1,5 - 2 2,5 3 cf. >14 ans
500 mg 0,5 0,5 0,75-1 1,5 2 2,5
1,2 - 1,5 cf.>14
Amikacine 15-20 mg/kg 500 mg (2ml) 0,4 ml 0,6 ml 0,8-1 ml 2 ml cf. >14 ans 1g
ml ans
cf.>14
Streptomycine 20-40 mg/kg 1g Selon dilution cf. >14 ans 1g
ans
Ethionamide 125 mg 1 1 2 3 4 4
15-20 mg/kg cf. >14 ans 1g
Prothionamide 250 mg 0,5 0,5 1 2 2 2
0,5 - 0,75 cf.>14 cf.>14
PAS 200-300 mg/kg 4g 0,75 - 1g 1-2g 2-3g 3 - 3,5 g
g ans ans
50 mg / 5 ml 15 ml 20 ml - - -
Isoniazide 15-20 mg/kg 8-10 ml 2
cf. >14 ans
100 mg 1,5 3 4 4
189
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