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Introduction

La radioprotection est une discipline essentielle visant à protéger les personnes et


l'environnement des effets nocifs des rayonnements ionisants. Les rayonnements ionisants
possèdent suffisamment d'énergie pour ioniser les atomes, ce qui peut entraîner des
dommages biologiques significatifs. Une compréhension des notions de base de la
radioprotection est cruciale pour minimiser les risques associés à ces expositions. Voici une
introduction aux concepts fondamentaux :

Nature des Rayonnements Ionisants

Les rayonnements ionisants possèdent suffisamment d'énergie pour arracher des


électrons des atomes, créant des ions. Ils se divisent principalement en trois types :

• Rayonnement Alpha : Particules composées de deux protons et deux neutrons. Elles sont
fortement ionisantes mais faiblement pénétrantes, arrêtées par une feuille de papier ou la peau.
• Rayonnement Bêta : Électrons ou positrons émis lors de la désintégration bêta. Ils pénètrent
plus profondément que les particules alpha, nécessitant quelques millimètres d'aluminium pour
être arrêtés.
• Rayonnement Gamma et Rayons X : Photons de haute énergie qui sont très pénétrants,
nécessitant des matériaux denses comme le plomb ou plusieurs centimètres de béton pour être
atténués.

Interactions avec la Matière

Les rayonnements ionisants interagissent avec la matière principalement par :

• Ionisation : Les rayonnements ionisants éjectent des électrons des atomes, créant des ions. C'est
le mécanisme principal des dommages biologiques.
• Excitation : Les électrons sont élevés à des niveaux d'énergie plus élevés sans être éjectés,
libérant de l'énergie sous forme de lumière ou de rayonnements secondaires.
• Effets Biologiques : Les rayonnements peuvent endommager les tissus biologiques, causant
des mutations, des cancers, et des effets déterministes comme les brûlures radiologiques.

Principes de Radioprotection

Pour protéger contre les effets nocifs des radiations, les principes fondamentaux de la
radioprotection sont :

• Temps : Réduire le temps d'exposition aux sources de rayonnement.


• Distance : Augmenter la distance entre la source de rayonnement et l'individu pour diminuer
l'exposition.
• Blindage : Utiliser des matériaux appropriés pour absorber ou atténuer les rayonnements,
comme le plomb pour les rayons gamma ou le béton pour les rayons X.
Dosimétrie

La dosimétrie est la science de la mesure des doses de rayonnement absorbées. Les


unités couramment utilisées incluent :

• Gray (Gy) : Mesure de la dose absorbée, correspondant à l'absorption d'un joule de radiation
par kilogramme de matière.
• Sievert (Sv) : Mesure de la dose équivalente, qui prend en compte les effets biologiques
relatifs des différents types de rayonnements.

Normes et Réglementations

Des organisations internationales, telles que la Commission Internationale de


Protection Radiologique (CIPR), établissent des recommandations pour les limites
d'exposition aux rayonnements. Ces directives sont adoptées par les agences
nationales pour protéger les travailleurs et le public.

Applications de la Radioprotection

Les techniques de radioprotection sont essentielles dans divers domaines, notamment :

• Médecine : Radiodiagnostic, radiothérapie, médecine nucléaire.


• Industrie : Contrôle non destructif, stérilisation par irradiation.
• Recherche : Utilisation de sources radioactives et de rayonnements dans les laboratoires.

En résumé, la radioprotection combine une compréhension rigoureuse des propriétés


des rayonnements ionisants et des interactions fondamentales avec la matière pour
développer des stratégies de protection efficaces. Cette discipline évolue
constamment pour intégrer de nouvelles découvertes scientifiques et
technologiques, assurant ainsi une protection optimale contre les effets
potentiellement dévastateurs des rayonnements ionisants.
Notions de physique nucléaire

Introduction.

L'atome, unité fondamentale de la matière, se distingue par sa complexité et ses


interactions sous-jacentes qui jouent un rôle crucial en radioprotection. L’atome est
constitué d’un noyau, qui porte une charge électrique de signe positif, autour duquel
gravitent des électrons.

La masse du noyau représente 99.95% de la masse totale de l’atome. Ses dimensions


sont de l’ordre de 10−12 à 10−13 𝑐𝑚, tandis que celles des couches électroniques
sont de l’ordre de 10−8 8cm.

Le noyau est constitué de neutrons, électriquement neutres, et de protons, chargés


positivement. Ces constituants du noyau s’appellent encore des nucléons. Ils sont
très fortement liés, au sein du noyau, en comparaison avec les électrons dans
l’atome. Pour arracher, par exemple, les deux électrons de l’atome d’hélium He, on
a besoin seulement d’une énergie de 79𝑒𝑉, alors que pour dissocier le noyau du
même atome, il faut fournir une énergie de 28𝑀𝑒𝑉 (28 106𝑒𝑉).

La charge électrique du noyau est égale à la charge totale des protons qui le constituent,
à savoir : 𝑍𝑒 (𝑒 = 1.6 10−19 𝐶).

I. Structure de l’atome

1. Noyau : les nucléons

Le noyau, comme l’atome est un objet composite. Ses constituants sont appelés les nucléons.
On a découvert, il y a une quarantaine d’années, que les nucléons ont eux-mêmes une
structure, qu’ils sont composites. Pour étudier cette structure, il faut encore descendre par
rapport au Fermi dans l’éhelle des distances : c’est le domaine de la Physique des Particules,
qui sera peut-être étudiée dans un autre cours. Pour les besoins de la Physique Nucléaire, on
peut considérer, en première approximation les nucléons comme des objets ponctuels.

Il existe deux espèces de nucléons, les protons et les neutrons dont voici les caractéristiques:
𝑀𝑒𝑉 Charge (𝐶) Moment magnétique
Masse ( )
𝐶2

Proton 938.272013 ± 0.000023 1.602176487 10−19 (2.792847356 ± 2.310−8 )𝜇𝑁

Neutron 939.565346 ± 0.000023 0 −(1.9130427 ± 510−7 )𝜇𝑁

𝑒ℏ
Où 𝜇𝑁 = 2𝑚 désigne le magnéton de Bohr nucléaire
𝑝

𝜇𝑁 = 3.1524512326 10−14 𝑀𝑒𝑉. 𝑇 −1

𝑒ℏ
(noter la différence avec le magnéton de Bohr en physique atomique 𝜇𝐵 = 2𝑚 =
𝑒
5.788381755510−11 𝑀𝑒𝑉. 𝑇−1

propriétés des nucléons

• L’existence du moment magnétique des proton et neutron vient de ce que ceux-ci ont un moment

cinétique intrinsèque (spin) de valeur . Une autre manière de voir les choses est que le neutron,
2
bien qu’ayant une charge globale nulle, a une densité volumique de charge non nulle, ce qui peut
entrainer l’existence d’un moment magnétique. Le proton est lui chargé.
• Du point de vue de la physique statistique, le proton et le neutron sont des fermions. Un système
de deux fermions identiques obéit au principe d’exclusion de Pauli : ‘‘ deux fermions identiques ne
peuvent pas être dans le même état quantique et la fonction d’onde d’un système de deux fermions
identiques est antisymétrique".
• Le neutron libre est instable ; il se désintègre en
é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

avec une période 𝑇1 = 11,7 𝑚𝑛 .


2

Chaque noyau est constitué de Z protons et N neutrons

• Z est le nombre de charge ou numéro atomique


• le nombre de masse A est donné par A = Z + N.

– l’Angström : 𝟏 Å = 𝒎;
– le femtomètre : 𝟏 𝒇𝒎 = 𝒎, aussi appelé fermi.

2. Nomenclature

On désigne souvent par Nuclide ou Nucléide un système de nucléons, c’est à dire un noyau,
et on le représente par le symbole
Où X est le symbole chimique, Z le numéro atomique (nombre de protons), A le nombre de
masse (nombre total de nucléons) et N le nombre de neutrons ; on omet souvent N puisque

Les nuclides ayant le même Z sont appelés isotopes. Ainsi par exemple

- le carbone naturel contient 98,89% de 12


6𝐶 , 1,11% de 136𝐶 et des traces de 146𝐶 radioactif
- l’uranium naturel contient 99,275% d’ 238 235 234
92𝑈, 0,72% d’ 92𝑈et 0,005% d’ 92𝑈

Les isotopes ont les mêmes propriétés chimiques puisque celles-ci sont reliées aux orbitales
atomiques, c’est à dire aux propriétés des électrons.

Les nuclides ayant le même nombre de masse sont appelés isobares, ils appartiennent à des
éléments différents. Par exemple 146𝐶 et 147𝑁 ou bien 64 64 64
28𝑁𝑖 , 29𝐶𝑢 et 30𝑍𝑛

Les nuclides ayant même N sont appelés isotones. Par exemple 136𝐶 et 147𝑁 ; 146𝐶 et 157𝑁 ;
39
19𝐾 et 40
20𝐶𝑎

On appelle fréquemment noyaux pair-pair des nuclides dont Z et N sont pairs et noyaux
impair-impair des nuclides dont Z et N sont impairs. Enfin, on appelle noyaux impairs ceux
dont A est impair, c’est à dire ceux dont Z ou N seulement est impair.

II. Masse des noyaux et énergie de liaison

1. La masse du noyau et sa détermination expérimentale

En physique nucléaire, on utilise comme unité de masse des noyaux et des microparticules, en
général, l’unité de masse atomique : u.m.a.

Définition : une unité de masse atomique est égale à 1/12 de la masse d’un atome neutre de
carbone 12𝐶 .

Tapez une équation ici.

Une mole d’atome de 12𝐶 pèse 12g et contient 𝑁𝐴 = 6.0221023 atomes . un atome de
12 12
𝐶 pèse 𝑚 12𝐶 , d’où : 𝑚 12𝐶 = 𝑁 donc :
𝐴

Tapez une équation ici.


La masse d’une microparticule est liée à son énergie par la relation 𝑬 = 𝒎𝒄𝟐 , d’où
l’équivalent énergétique de l’u.m.a :

10−6
1𝑢. 𝑚. 𝑎 = 1,49244210−10 ( ) = 𝑀𝑒𝑉
1,6021910−19

Exemple :

-𝑚𝑛 ≈ 1838𝑚𝑒 = 1,67438456 10−27 𝑘𝑔 = 1,0086654𝑢. 𝑚. 𝑎 = 𝑀𝑒𝑉

-𝑚𝑃 ≈ 1836𝑚𝑒 = 1,67298900 10−27 𝑘𝑔 = 1,0078252𝑢. 𝑚. 𝑎 = 𝑀𝑒𝑉

On a établi expérimentalement que la masse du noyau est inférieure à la somme des masses
des nucléons pris séparément :

𝑀(𝐴, 𝑍) <

Pour déterminer la masse du noyau (ou de l’atome), on utilise un spectrographe ou un


spectromètre de masse.

En général, un spectrographe ou un spectromètre de masse se compose de trois parties


principales, à savoir :

- Une source d’ions : les atomes dont on veut déterminer la masse sont tout d’abord totalement
ionisés.

- Un analyseur : c’est un champ magnétique ou électrique.

- Un récepteur : une plaque photographique ou un électromètre


.

: Schéma du spectromètre de masse de Bainbridge, montrant des particules


Figure 1:
chargées quittant une source, suivies d'un sélecteur de vitesse où les forces
électriques et magnétiques sont équilibrées, puis d'une région de champ
magnétique uniforme où la particule est finalement détectée.

1.

Si le récepteur est une plaque photographique, on parle de spectrographe de masse et s’il est
fait de fentes et une électrode à laquelle est lié un ampèremètre ultrasensible, l’instrument est
appelé un spectromètre de masse.

Principe de fonctionnement :

Un jet de vapeur de l’élément à étudier entre dans la source par l’orifice et il est ionisé par un
flux d’électrons perpendiculaire à la source. Les ions formés sont accélérés et concentrés par
les diaphragmes. L’analyseur consiste en un champ magnétique perpendiculaire au plan de la
figure. Ce champ sépare les ions de masses différentes et les focalise sous des angles différents.
Par conséquent, les ions d’un même isotope convergent sur le récepteur en formant une tache
étroite perpendiculaire au plan de la figure (cas d’un spectrographe) ou en créant une impulsion
électrique (cas d’un spectromètre). La position de la tache ou l’intensité de l’impulsion est liée
à la masse de l’ion.

En plus de la masse, il y’a une autre grandeur qui caractérise le noyau, à savoir : le défaut de
masse (ou excès de masse), qui est défini par :

∆𝑀(𝐴, 𝑍) = 𝑒𝑛 𝑢. 𝑚. 𝑎

∆𝑀(𝐴, 𝑍)𝑀𝑒𝑉 = 𝑒𝑛 𝑀𝑒𝑉

Spectromètre de masse : Le spectromètre de masse est un appareil qui sépare les ions en fonction de
leur rapport charge/masse. Une version particulière, le spectromètre de masse de Bainbridge, est
illustrée à la figure. Les ions produits par une source sont d'abord envoyés à travers un sélecteur de
vitesse, où la force magnétique est équilibrée de manière égale à la force électrique. Ces ions
𝐸
émergent tous à la même vitesse 𝑉 = 𝐵 puisque tout ion ayant une vitesse différente est dévié de
manière préférentielle par la force électrique ou magnétique, et finalement bloqué dès l'étape
suivante. Ils entrent ensuite dans un champ magnétique uniforme 𝐵0 où ils se déplacent selon une
𝑚𝑉
trajectoire circulaire dont le rayon R est donné par l'équation, 𝑟 = 𝑞𝐵
. Le rayon est mesuré par un
détecteur de particules situé comme indiqué sur la figure.

2. Energie de liaison du noyau.

Un noyau stable est un système lié de A nucléons. Pour le dissocier, il faut lui fournir de
l’énergie. Dans un tel système, les interactions attractives l’emportent sur les interactions
répulsives. Cela a pour effet de donner à l’état lié du système une masse inférieure à la somme
des masses de ses constituants. Cette différence de masse est due à l’énergie de liaison :

𝐸𝑙 (𝐴, 𝑍) = >0

Cette énergie est égale au travail nécessaire qu’il faut fournir pour dissocier le noyau en
nucléons séparés.

L’énergie moyenne de chaque nucléon dans le noyau est :

𝐸𝑙 (𝐴, 𝑍) =

L’étude de la variation des valeurs expérimentales de 𝐸𝑙 (𝐴, 𝑍) en fonction du nombre de


masse A, nous fournit une importante information sur certaines propriétés des noyaux et des
forces nucléaires.

Figure 2: Courbe expérimentale de l’énergie moyenne de liaison en fonction du nombre de masse


Sur la figure, on voit que 𝐸(𝑀𝑒𝑉) croit jusqu’à 8.7 𝑀𝑒𝑉 à 𝐴 = 50 – 60 (région du fer Fe) et
après, elle décroît graduellement jusqu’à 7.5MeV (région de l’uranium). La valeur moyenne de
𝐸 est approximativement égale à 8𝑀𝑒𝑉. Par conséquent, on peut considérer, en première
approximation, que l’énergie totale de liaison du noyau est égale à 8 fois le nombre de masse
A:

𝐸(𝐴, 𝑍) = (𝑀𝑒𝑉) = (𝑀𝑒𝑉)

A partir de ce résultat, on peut faire deux déductions importantes concernant les forces
nucléaires, à savoir :

- L’interaction nucléaire est très intense. Par exemple, l’énergie moyenne d’un nucléon dans
4
le noyau d’hélium 𝐻 𝑒 est de 7Mev, alors que l’énergie d’interaction coulombienne entre
deux protons est de 1MeV.
- Le fait que 𝐸(𝐴, 𝑍) est proportionnelle à A, alors les forces nucléaires ont la propriété de
saturation, c’est à dire que les nucléons interagissent seulement avec leurs voisins
immédiatement proches et non pas avec l’ensemble des nucléons dans le noyau. Si chaque
nucléon pouvait interagir avec le reste des nucléons dans le noyau, c’est-à-dire que les
forces nucléaires aient un caractère analogue à celui des forces coulombiennes, alors
l’énergie de liaison 𝐸𝑙 (𝐴, 𝑍) serait proportionnelle à 𝐴(𝐴 − 1)  𝐴2 et non pas A, car
chaque nucléon pourrait interagir avec (A – 1) nucléons constituant le reste, et comme il
y’a A nucléons dans le noyau, alors le nombre d’interactions serait A (A-1).

En plus des constations précitées, on constate aussi que l’énergie de liaison augmente
chez les noyaux pair – pairs : 4𝐻 𝑒, 12𝐶 , 16𝑂 ,…etc. Cela veut dire que les noyaux ayant un
nombre Z pair et un nombre N pair sont particulièrement stables.

L’énergie de liaison du noyau 𝐸𝑙 (𝐴, 𝑍) ( peut être exprimée en fonction de la masse de


l’atome neutre. En effet, on a :

𝑀𝑎𝑡 (𝐴, 𝑍) =
où me est la masse de l’électron et 𝐸𝑒 l’énergie de liaison des électrons dans l’atome. Si l’on
néglige 𝐸𝑒 on trouvera :

𝑀𝑎𝑡 (𝐴, 𝑍) =

Donc :

𝐸𝑙 (𝐴, 𝑍) =

D’habitude, on utilise cette formule parce que les tables des masses disponibles sont faites
pour les masses atomiques.

III. Energie de séparation d’une particule

1. Energie de séparation d’un neutron.

C’est l’énergie minimum 𝑺𝒏 (𝑨, 𝒁) nécessaire pour enlever un neutron au noyau.

𝑆𝑛 (𝐴, 𝑍) étant l’énergie minimale fournie au noyau 𝐴𝑍𝑋au repos.

D’après la loi de conservation de l’énergie, on a :

Tapez une équation ici.

D’où

𝑆𝑛 (𝐴, 𝑍) =

or d’après la définition de l’énergie de liaison, on trouve:

𝑀(𝐴, 𝑍) =

Et

𝑀(𝐴 − 1, 𝑍) =

En remplaçant ces deux expressions dans Sn, on obtient :


𝑆𝑛 (𝐴, 𝑍) =

En traçant les valeurs de Sn (A, Z) , pour les différents isotopes du plomb, en fonction du
nombre N, on trouve:

Figure 3; Variations de Sn (A, Z) en fonction de N pour les isotopes du

A partir de la figure 3, on remarque que Sn (A, Z) est plus grand pour les isotopes ayant un
nombre N pair que pour les autres. Cet effet s’explique par le fait que les nucléons dans le noyau
ont tendance à se grouper par paires avec des moments cinétiques opposés, ce qui augmente la
stabilité des noyaux pair-pairs. C’est ce qu’on appelle par les effets d’appariement.

L’énergie d’appariement du neutron est donnée par :

Cette énergie varie de 4 à 2 MeV au fur et à mesure que A croît.

2. Energie de séparation d’un proton.

Par le même raisonnement que ci-dessus, on trouve pour l’énergie de séparation d’un proton
Sp (A, Z)la formule suivante :

𝑆𝑝 (𝐴, 𝑍) =

On remarque aussi que pour un N donné, Sp (A, Z) est plus grand pour les noyaux ayant un Z
pair que pour Z impair.
3. Energie de séparation d’une particule 

Soit S (A, Z)cette énergie :

avec 𝛼 =

D’après la loi de conservation de l’énergie, on a :

Tapez une équation ici.

D’où

𝑆𝛼 (𝐴, 𝑍) =

or d’après la formule de l’énergie de liaison du noyau on a:

Tapez une équation ici.

Et

𝑀(4,2) =

Donc

𝑆𝛼 (𝐴, 𝑍) =

Exemple : Energie de liaison du deuton

Le noyau le plus simple est le deuton (d) constitué d’un proton et d’un neutron. Sa masse est

𝑚𝑑 =

Calculons (𝑚𝑝 + 𝑚𝑛 ) =

On voit que 𝑚𝑑

Le défaut de masse est


∆𝑚(𝑍, 𝐴) = [(𝑚 + 𝑚) − 𝑚] =

Ce qui correspond à une énergie de liaison :

𝐵(𝑑) = 2,225 𝑀𝑒𝑉 .

Cette énergie sert à lier les deux particules ensemble.

Pour les séparer, c’est à dire vaincre la force nucléaire, il faut fournir une énergie
minimale de 2,225 MeV.

Commentaire de la courbe de ASTON

a. Les noyaux très légers sont peu liés, à l'exception de l'hélium-4 (α) dont l'énergie de
liaison de 7 MeV par nucléon est très supérieure à celle de ses voisins, deutérium,
tritium, hélium-3, lithium.
b. Pour 30 <A<210 𝐸𝑚𝑜𝑦 est quasiment indépendant de A, avec une valeur de l’ordre
de 8 MeV par nucléon. Ceci peut-être interprété par la propriété de saturation des
forces nucléaires : un nucléon donné n’est pas lié de la même façon à tous les
nucléons du noyau.
c. 𝐸𝑚𝑜𝑦 passe par un maximum très aplati de 8,7 MeV pour le nickel-62 et diminue
ensuite lentement pour atteindre 7,3 MeV pour l'uranium. Ce sont donc les noyaux de
masses intermédiaires qui sont les plus liés, donc les plus stables.
d. Pour les valeurs de A > 80, 𝐸𝑚𝑜𝑦 la décroissance lente de l’énergie de liaison des
nucléons résulte de l’augmentation de l’influence de la force coulombienne.
e. Les nombres « magiques » (2 , 8, 20, 28, 50, 82, 126) sont des nombres de protons
et/ou de neutrons pour lesquels un noyau est particulièrement stable. Dans le modèle
en couche, ces nombres correspondent à un arrangement en couches complètes.
La structure de 4He (particule α) est particulièrement stable, comparée à ses voisins :
c’est un noyau doublement magique.
2 3 3 4 6 7
H 𝐻 𝐻 𝐻𝑒 𝐻𝑒 𝐿𝑖 𝐿𝑖
𝐸𝑙
𝐸𝑚𝑜𝑦

Nous verrons que cette stabilité particulière explique l'émission de particules alpha par
des noyaux lourds

Les éléments ayant une valeur de Z ou N correspondant a un nombre magique sont


plus abondants dans la nature que leurs voisins immédiats
4. Ligne et vallée de stabilité

Les noyaux atomiques stables existent à l’intérieur d’une région limitée de valeurs de A et
Z. A l’extérieur de cette région, un noyau même s’il est formé instantanément, ou bien il se
désintègre ou bien il émet un proton ou un neutron. Cette région s’appelle la vallée de
stabilité. Elle entoure une ligne d’asymptote N  Z lorsque Z est au voisinage de zéro. Cette
ligne s’appelle la ligne de stabilité. Les limites de la vallée de stabilité s’appellent en anglais
neutron drip line et proton drip line :

Figure 4: Ligne et vallée de stabilité


Les noyaux stables sont répartis autour de la ligne de stabilité . Ils possèdent certaines
régularités empiriques concernant A et Z, à savoir :
- Les noyaux connus possèdent un nombre Z allant de 0 à 107 (Z=0 et N=1 correspond
au neutron). Il n’y’ a pas de noyaux stables pour Z = 0, 43, 61 et Z  84 sauf pour Z =
90 et Z = 92.
- Les noyaux ayant un nombre de masse A allant de 1 à 263 sont connus. Il n’y’ a pas
de noyaux stables pour A = 5, 8 et A  210.
- La majorité des noyaux stables sont pair-pairs (N pair, Z pair).
- Pour des nombres A petits, les noyaux stables contiennent à peu près autant de
neutrons que de protons N  Z. Le pourcentage en neutrons dans le noyau augmente
avec le nombre de masse A. Ceci a pour effet de compenser la répulsion coulombienne
due aux protons et qui croît en 𝑍 2 .
- Les nucléides pour lesquels N ou Z (ou les deux à la fois) est égal à 2, 8, 20, 28, 50, 82
et 126 possèdent une stabilité et une abondance remarquables par rapport aux autres
nucléides. Ces nombres portent le nom de « nombres magiques ».
Exemple : l’étain (Z = 50) possède 10 isotopes stables dont les nombres de masse A sont :
112, 114, 116, 117, 118, 119, 120, 122, 124.

IV. Modèle de la goutte liquide et formule de Bethe-Weizsäker


La propriété de saturation évoquée plus haut se manifeste également dans un système
physique inattendu : la goutte liquide. Les forces de Van der Waals y sont l’analogue des
forces d’interaction forte entre nucléons. Le modèle dit de la goutte liquide, élaboré par Carl
Friedrich von Weizsäcker (1935) et Niels Bohr (1937) permet de retrouver certaines
propriétés des noyaux, comme l’énergie de liaison, le rayon ou la stabilité vis à vis de la
radioactivité β et de la fission spontanée.

Ce modèle ne permet toutefois pas d’expliquer certaines propriétés plus fines des noyaux
(niveaux d’énergie des nucléons, transitions nucléaires,...), ce que font mieux des modèles
dits à particules indépendantes. Le modèle de la goutte liquide est un modèle collectif.

1. Hypothèses de base du modèle de la goutte liquide

- le " liquide " nucléaire est incompressible et " universel" : sa masse volumique est
voisine de 2 × 1014 𝑘𝑔. 𝑚−3 (pour comparaison, la masse volumique de l’eau est de
1 𝑘𝑔. 𝑚−3).
- dans son état stable non perturbé, le noyau est sphérique. Le liquide étant
incompressible son rayon est proportionnel à la racine cubique du nombre A de
nucléons :
1
𝑅 = 𝑟0 𝐴3 avec 𝑟0 = constante
- dans le noyau, la densité volumique de charge est constante ; autrement dit, la
probabilité d’existence des protons est la même en tout point du noyau
- la force de cohésion ne dépend pas de la charge (interaction forte). Nous verrons
qu’elle est maximale quand le nombre de protons et de neutrons sont les mêmes.
2. Energie de liaison, formule de Bethe-Weizsäcker

Le modèle conduit à la formule semi-empirique de Bethe-Weizsäcker pour l’énergie de liaison :


𝐸𝑙 (𝐴, 𝑍) =

Nous allons discuter de l’origine physique de chacun des 5 termes :

✓ 𝑎𝑣 𝐴 : énergie
2
✓ −𝑎𝑠𝑢𝑟 𝐴3 : énergie de
𝑍2
✓ −𝑎𝑐 1 énergie
𝐴3
(𝑁−𝑍)2
✓ −𝑎𝑠𝑦𝑚 𝐴
✓ 𝛿(𝑍, 𝑁) terme d’appariement
Energie de volume : C’est le terme principal qui résulte des forces d’interaction nucléaire
(attractives). En raison de la saturation de ces forces, l’énergie de liaison qui en résulte est la
même pour tous les nucléons. Le coefficient 𝑎𝑣 correspond donc à l’énergie de liaison moyenne
par nucléon.
Energie de surface : Les nucléons à la surface de la "goutte" ne sont liés qu’aux nucléons
internes, ils ont moins de voisins que ceux situés au cœur du noyau. Il en résulte une perte
d’énergie de liaison, représentée par le terme d’énergie de surface. C’est un terme analogue au
terme de tension superficielle dans une goutte liquide, il diminue l’énergie de liaison totale. Par
ailleurs, il tend à donner une forme sphérique à la goutte. Cette contribution est proportionnelle
2
à la surface de la sphère, donc à 𝑅 2 , donc à 𝐴3 .
Energie coulombienne : La répulsion électrostatique entre protons tend à diminuer l’énergie
de liaison. Le noyau étant sphérique par hypothèse, la diminution sera égale à l’énergie
électrostatique d’une sphère uniformément chargée, de charge totale la charge totale des
protons.
Calculons cette énergie électrostatique, notée 𝐸𝑐 . Soit 𝜌 la densité volumique de charge :
Tapez une équation ici.
Pour calculer 𝐸𝑐 , calculons le travail 𝑑𝑊 nécessaire pour créer la couche sphérique de rayon r
et d’épaisseur 𝑑𝑟. Il faut ammener de l’infini (potentiel 0) jusqu’à une distance r de O (le centre
de la sphère) la charge Tapez une équation ici.. Cette charge se trouve soumise à l’action de la
charge Tapez une équation ici. , que l’on peut considérer comme ponctuelle (voir le Th.
de Gauss), située au centre O de la sphère, et qui crée en tout point de la sphère de rayon r le
potentiel

Tapez une équation ici.

On a alors
𝒅𝑾 = 𝒅𝒒. 𝑽 = Tapez une équation ici.

L’énergie totale se calcule en sommant toutes les coquilles jusqu’au rayon R du noyau :

Puisqu’on définit l’énergie coulombienne dans la formule de Bethe-Weizsäcker par

1
Avec 𝑅 = 𝑟0 𝐴3 , on en déduit l’expression de 𝑎𝑐 :

𝑎𝑐

3. L’énergie d’asymétrie.

Terme d’asymétrie : Les trois termes discutés ci-dessus sont d’origine classique. Il reste deux
termes d’origine quantique. Ils sont dûs au fait que, dans les noyaux, les nucléons occupent des
niveaux d’énergie quantifiés. Ceci est traité plus complètement dans les modèles à particules
indépendantes comme le " modèle en couches", mais il y a des conséquences dont on ne peut
pas s’abstraire dans le modèle de la goutte liquide. Nous avons supposé que l’énergie de liaison
des neutrons soit identique à celle des protons, une fois que l’on a pris en compte le terme
d’interaction coulombienne. Ceci n’est vrai strictement que si le nombre de neutrons est égal à
celui des protons.

Les noyaux les plus stables sont répartis autour de la droite Z = N. Pour ZN, l’énergie de
liaison du noyau diminue. Pour tenir compte de cet effet d’asymétrie, en introduisant le terme
correctif Ba qui lui correspond, on considère la relation entre l’énergie moyenne de liaison
𝑁−𝑍
𝐸𝑙 (𝐴, 𝑍) et la quantité 𝑥 = , qui caractérise la déviation par rapport à la droite Z = N. Pour
𝐴

cela, on développe la fonction 𝐸𝑙 (𝑥)au voisinage de x = 0 :

𝐸𝑙 (𝑥) =


Or pour x = 0, 𝐸𝑙 (𝑥) est maximum c’est à dire que 𝐸𝑙 (0) = 0 , donc :

𝐸𝑙 (𝑥) = ⋯

𝑁−𝑍 2
cela veut dire que le terme correctif pour 𝐸𝑙 (𝐴, 𝑍) doit être proportionnel à 𝑥 2 = ( ) et
𝐴
(𝑁−𝑍)2
pour l’énergie totale de liaison 𝐸𝑙 (𝐴, 𝑍), il doit être proportionnel à 𝑥 2 𝐴 = .
𝐴

L’effet d’asymétrie est de nature purement quantique. Pour retrouver le terme correctif Ba qui
lui correspond, on va utiliser le modèle simple de particules libres dans une boite fermée. Dans
cette boite, les nucléons occupent des niveaux d’énergie définis. D’après le principe d’exclusion
de Pauli, deux nucléons identiques ne peuvent pas occuper un même niveau. On suppose que
ces niveaux sont équidistants dont la distance entre eux est E.

L’énergie d’asymétrie est la différence d’énergie de liaison entre un noyau 𝐴𝑍𝑋 et son isobare
𝐴 𝐴
𝑍𝑋 (𝑁 = 𝑍 = 2 ).

Pour le montrer, imaginons deux puits de potentiel, chacun avec son ensemble de niveaux
d’énergie, identiques, l’un pour les protons et l’autre pour les neutrons. Ces niveaux se
remplissent suivant le principe d’exclusion de Pauli puisque les protons et les neutrons sont
des fermions. Si Z = N les deux puits sont remplis de la même manière ( figure 4)
Figure 5: Illustration du calcul du terme d’asymétrie dans l’énergie de liaison.

Nous désirons voir ce qui se passe si, en gardant le même nombre de masse A, nous faisons

varier le nombre de neutrons par rapport au nombre de protons. Si par exemple, on passe du

noyau (N; Z) au noyau (N + 1; Z - 1), c’est à dire N = Z + 2, un proton doit se transformer en

neutron. C’est l’un des protons de la couche complète la plus haute (appelons la n) des protons

qui va passer à la couche n + 1 des neutrons, celle où il y a de la place. La diff´erence d’énergie

entre les deux états nucléaires est alors ∆E (fig. 4.b)). Si, toujours avec le même nombre de

masse A, on passe à un noyau (N + 2; Z - 2), c’est `a dire N = Z + 4, deux protons doivent

passer de la couche n des protons à la couche n + 1 des neutrons en se transformant en

neutrons. L’écart d’énergie entre les deux noyaux est 2∆E.

Si on passe à un noyau (N + 3; Z - 3), c’est à dire N = Z + 6, un troisième proton doit se


transformer en neutron. Il ne peut venir que de la couche n - 1 et aller sur la couche n + 2 avec
un écart d’´energie apportée 3∆E. La différence totale d’énergie entre les noyaux (N; Z) et (N
+ 3; Z - 3) est donc 2∆𝐸 + 3∆𝐸 = 5∆𝐸.

On peut poursuivre le raisonnement et la variation d’énergie sera :


N-Z 2 4 6 8 10 12 14 16

Variation d’énerige par


rapport à un niveau (N,E)

(𝑁 − 𝑍)2
8

𝐴
On peut approximer ce tableau en notant que pour passer de 𝑁 = 𝑍 = à 𝑁 = 𝐴 − 𝑍 avec
2

(𝑁−𝑍)2
N > Z, il faut une énergie ≈ ∆𝐸.
8

On peut approximer la valeur de ∆E en prenant un modèle de particule quantique dans un puits


1
de potentiel à 3 dimensions. On sait qu’à une dimension, ∆𝐸 ∝ 𝑎, où a est la largeur du puits.
1
Pour un puits à 3 dimensions, ∆𝐸 ∝ 𝑎3 , avec 𝑎3 le volume de la boite, ici le volume du noyau
1 1 𝐴 𝐴
∝ 𝑅 3 . Donc ∆𝐸 ∝ 𝑅3 ∝ 𝐴. La différence d’énergie de liaison entre un noyau ( 2 , 2 ) et un noyau

(N; Z) ayant le même A est

𝐴 𝐴
|𝐸(𝑁, 𝑍) − 𝐸 ( , )| =
2 2

Comme les neutrons en excédent sont sur les niveaux supérieurs donc moins liés. L’énergie de liaison
totale doit donc être diminuée :

𝐴 𝐴
𝐸(𝑁, 𝑍) − 𝐸 ( , ) =
2 2

Exemple : cas du noyau 3616𝑆 . Son isobare qui se trouve sur la droite de stabilité Z = N est
défini par : Z = N = 36/2 = 18. C’est l’argon 36 36
18𝐴𝑟 . Pour obtenir le noyau 16𝑆à partir de
𝑁−𝑍
18𝐴𝑟 , on devra transformer 𝑥 = 2 = 2 (𝑁 = 20, 𝑍 = 16) protons en
son isobare 36
neutrons :
36
Figure 6: Calcul de l’énergie d’asymétrie dans le cas du noyau 16𝑆

Les deux protons de l’isobare 36


18𝐴𝑟 doivent être relevés chacun de deux niveaux. Donc, pour
chaque proton on devra dépenser une énergie égale à 2E. L’énergie totale nécessaire pour les
deux protons est 2 × 2∆𝐸 = 4∆𝐸 = 𝑛2 ∆𝐸 . En général, pour transformer n protons en n
(𝑁−𝑍)2
neutrons, on a besoin d’une énergie de 𝑛2 ∆𝐸 = ∆𝐸 .
4
Le calcul quantique des niveaux d’énergie montre que E est inversement proportionnel à A,
d’où :

Tapez une équation ici.

or ce terme a pour effet de diminuer l’énergie de liaison du noyau. Donc :

Tapez une équation ici.

4. L’énergie liée au nombre pair ou impair des nucléons

On a supposé les forces nucléaires indépendantes du spin... or, il n’en est rien. Les nucléons
de même nature ont tendance à se grouper par paires de nucléons à spin antiparallèle. Ceci se
voit par exemple avec les noyaux pair-pair qui sont plus liés que les noyaux impairs de masse
comparable. Cet effet est empiriquement corrigé et vaut :

Tapez une équation ici.

La valeur adoptée pour ∆(𝐴) (Bohr et Mottelson, 1969) est


Tapez une équation ici.

avec 𝑎𝑝 = 12 𝑀𝑒𝑉 . Une valeur plus récente est donnée plus bas.

L’énergie moyenne par nucléon devient donc

𝐸𝑙 (𝐴, 𝑍) =
où les coefficients 𝑎𝑣 , 𝑎𝑠𝑢𝑟 , 𝑎𝑐 et 𝑎𝑠𝑦𝑚 sont exprimés en MeV.

La formule semi-empirique de masse est donnée par :

L’importance relative des différents termes, à part celui d’appariement, est montrée sur la
figure 6.

Figure 7: Contributions des différents termes dans l’expression de l’énergie de liaison. (c) UdS

𝐸
Les effets purement quantiques et le terme de surface expliquent la croissance de observée
𝐴

pour les noyaux légers ; l’accroissement de la répulsion coulombienne rend compte de la


𝐸
diminution de 𝐴 pour les noyaux lourds.

La figure 7 montre la qualité de l’accord dans le cas des noyaux pair-pair. L’écart devient
important pour des noyaux dont le nombre de protons ou neutrons est égal à
N ou Z = 2, 8, 20, 28, 50, 82, 126
Ces noyaux ont une énergie de liaison plus élevée que leurs voisins et les nombres correspondants ont reçu

le nom de nombres magiques. Ces propriétés de stabilité pour des nombres données de
constituants suggèrent une analogie avec le modèle atomique, où par exemple, les gaz rares ont
des propriétés de stabilité chimique liée à la couche électronique externe saturée. En physique
nucléaire, on développe de façon similaire un modèle nucléaire en couches. La fermeture de
couche entraîne une plus grande stabilité du noyau, que ne reflète pas la formule de Bethe-
Weizsâcker.

L’expression de la masse du noyau, appelée formule de masse de Bethe-Weizsâcker est


obtenue en regroupant les expressions :

𝑀𝑛𝑜𝑦𝑎𝑢 (𝐴, 𝑍)𝑐 2 =

5. Détermination des coefficients

La détermination des coefficients de la formule de Bethe-Weizsùäcker se fait en ajustant les


données expérimentales `a l’expression. Cet ajustement varie en fonction des données utilisées
(nombre et propriétés des noyaux, précision des mesures expérimentales,...).

Voici des valeurs parmi les plus récentes trouvées dans la littérature :
- 𝑎𝑣 = 15,409 ± 0,026 𝑀𝑒𝑉
- 𝑎𝑠𝑢𝑟 = 16: 873 ± 0: 080 MeV
- 𝑎𝑐 = 0: 695 ± 0: 002 MeV
- 𝑎𝑠𝑦𝑚 = 22: 435 ± 0: 065 MeV
- 𝑎𝑝 = 11: 155 ± 0: 864 MeV, ce terme est approximé par ap = 12 MeV dans la plupart des calculs.

Figure 8:Comparaison des énergies de liaison par nucléon expérimentales (points) et des valeurs obtenues à partir
de la formule de B-W dans le cas de noyaux pair-pair stables. Les paramètres utilisés sont indiqués dans le
texte.

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