RP 60379 FR
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Rapport d'implantation du
forage d'eau du lycée
professionnel agricole de
Coconi ( C o m m u n e de
Ouangani)
Rapport final
BRGM/RP-60379-FR
Novembre 2011
m brgm
Géosciences pour une Terre durable
3 5000 00078926 2
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Rapport d'implantation du
forage d'eau du lycée
professionnel de Coconi
( C o m m u n e de Ouangani)
Rapport final
BRGM/RP-60379-FR
Novembre 2011
Étude réalisée dans le cadre des projets
de Service public du B R G M 2011 - PSP11MAY28
T. JAOUEN
Vérificateur : Approbateur :
N o m : B. Vïttecoq N o m : P. PUVILLAND
Signature : Signature :
© BRGM, 2011, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.
Etude pour l'implantafion du forage d'eau agricole du Lycée de Coconi (commune de Ouangani)
Synthèse
Le BRGM a donc été missionné par le Lycée professionnel agricole de Coconi pour
apporter une aide scientifique et technique et son expertise géologique, géophysique
et hydrogéologique dans le cadre de la recherche d'eau souterraine. Un forage sera
réalisé ultérieurement par le Maître d'Ouvrage sur le site de Valarano (Commune de
Ouangani).
Un forage (2) de 150 m de profondeur placé sur les parties hautes, au milieu de la
cocoteraie dont l'objectif serait de recouper entièrement une formation située au droit
de la zone d'étude. Cette formation résistante pourrait correspondre à des laves saines
fissurées drainant les formations sus-jacentes. Si tel est le cas, et compte tenu des
caractéristiques connues des aquifêres de Mayotte, cet ouvrage pourrait fournir un
débit d'exploitation de l'ordre de 20 à 25 m^'/h.
Les débits d'exploitations indiqués ci-dessous ne sont que des ordres de grandeurs
obsen/és dans d'autres forages à Mayotte dans des formations à priori similaire. Ces
informations ne sont qu'indicative et ne sauraient présager du débit d'exploitation réel
des forages réalisés sur le site, qui ne pourront être défini qu'avec des pompages
d'essais réalisés dans les règles de l'art et un suivi adapté de l'exploitation.
Sommaire
1. Contexte de l'étude 9
2.1. LOCALISATION 11
(TDEM) 27
6. Bibliographie 33
7. Glossaire 35
Illustration 10 : altérities (allotérites) observées sur les parties hautes (Mark 18) 22
Illustration 11 : altérities grises (isaltérites) observées dans une partie incisée du lit de
la rivière (Mark 08) 22
Illustration 12 : cocoteraie et lande rase sur les altérities (allotérites) obsen/ées sur les
parties hautes (Mark 15) 22
Illustration 17 ; localisation des profils IDEM sur les fonds Scan25© et Orthophoto© de
l'IGN 25
Illustration 18 : vue de l'extraction (bloc 3D) utilisé pour l'interprétation des données
TDEM sur la zone d'étude 26
Illustration 23 : Lignes de vol (traits noirs) sur l'ile de Mayotte tracées sur la carte de
résistivité pour la profondeur 0-5m. Noter la forte densité des vols N-S et le nombre
relativement limité de vols transverses 47
1. Contexte de l'étude
Le BRGM a donc été missionné par le Lycée professionnel agricole de Coconi pour
apporter une aide scientifique et technique et son expertise géologique, géophysique
et hydrogéologique dans le cadre de la recherche d'eau souterraine. Un forage sera
réalisé par le Maître d'Ouvrage sur le site de Valarano (Commune de Ouangani).
2.1. LOCALISATION
U n e cocoteraie cultivée par le lycée professionnel occupe la zone d'étude. Cet espace
agricole est entouré au Nord par un cours d'eau temporaire se jetant dans le Mro oua
Hachiké et au Sud par le Mro oua Coconi. La confluence entre le Mro oua Hachiké et
le Mro oua Coconi se situe au niveau de la bordure S u d de la Z o n e d'étude. C e réseau
hydrographique appartient au bassin versant de la Mro oua Coconi qui rejoint la m e r à
1,5 k m à l'Ouest.
5 , M M
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B R G M / R P - 6 0 3 7 9 - F R - Rapport intermédiaire 11
Etude pour l'implantation du forage d'eau agricole du Lycée de Coconi (commune de Ouangani)
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Illustration 3 : localisation de la zone d'étude sur la carte géologique au 1/50 000 de Mayotte
(Stieltjes, 1988).
Illustration 4 ) .
•• ' - t'taca
Les essais d e type Lefranc donnent des valeurs de perméabilité comprises entre 10" 3
et 5.10" 5 m / s pour les formations argileuses alors que les valeurs pour les formations
basaltiques sont plus faibles, de l'ordre d e l O ^ m / s . Cette faible perméabilité d e s
terrains volcaniques peut s'expliquer par la zéolitisation qui, en remplissant la porosité
des roches, diminue leur perméabilité.
Les mesures effectuées durant les étiages de 1993-94, 1994-95 et 2003-04 ainsi que
les hautes eaux de 2001 ne semblent pas cohérentes avec les valeurs piézométriques
m o y e n n e s d e l'aquifère (Illustration 5). Elles seront donc écartées. La cote
piézométrique oscille entre +108,33 m N G M et + 1 0 2 , 9 6 m N G M pour une amplitude de
l'ordre d e 5 m .
Mesures automatiques
• Mesures manuelles
-X-
La vitesse de recharge d e l'aquifère est estimée à 3,7 cm/j pour la saison des pluies
2009-2010, vitesse calculée à partir des quelques mesures ponctuelles disponibles
(Illustration 6). Cette estimation est cohérente avec les valeurs antérieures comprises
entre 3 et 5 cm/j (Malard A . 2 0 0 9 B R G M / R P - 5 6 7 6 8 - F R ) . Pour l'année 2 0 1 0 , le niveau
piézométrique m a x i m u m se situe à +106,69 m N G M .
Sur les trois derniers cycles hydrologiques, ce point d'inflexion semble arriver de plus
en plus tardivement et pour u n e cote piézométrique d e plus en plus basse : d e
+ 104,48 m N G M en 2008 à + 1 0 3 , 3 8 m N G M en 2010 (Illustration 7).
jarver-06 »vrt-06 juilet-06 seçiemfrfe-CB detxmtre-CÄ »vr*-09 ji*tt-C9 5ec*e*rtxe-O&dèttmore-09 «vri-iD juJtet-iC s«J!emt*e-10d¿cemtire-lO
Les essais de type Lefranc donnent d e s valeurs d e perméabilité comprises entre 10~5
et ö . l O ^ m / s pour les formations argileuses alors que, à l'inverse du forage d e
Kahani 1, les basaltes ont une meilleure perméabilité de l'ordre d e l O ^ m / s . Cette
bonne perméabilité, compte tenu du contexte régional, peut s'expliquer par la présence
d'horizons vacuolaires et fracturés qui présentent généralement d e bonnes
caractéristiques hydrauliques.
U n essai à l'air-lift a donné u n débit de 1,3 l/s provoquant u n rabattement d e 1,0 m . Cet
ouvrage est plus productif q u e celui de Kahani 1 : si les débits obtenus lors d e l'air-lift
sont comparables, le rabattement est faible montrant u n e meilleure transmissivité des
terrains au droit de l'ouvrage. Les mesures d e conductivité d e l'eau effectuées durant
cet essai sont restées stables à 70 u S / c m . Cette valeur d e conductivité correspond à
des eaux très faiblement minéralisées indiquant un temps d e résidence d a n s l'aquifère
très court.
-2 i
Les chroniques piézométriques disponibles montrent une grande discontinuité entre les
mesures effectuées avant 1 9 9 8 et après 2 0 1 0 et les m e s u r e s de la période 1999-2009
(Illustration 8). La D E A L (ex D A F ) qui en assure le suivi, suggère l'existence d e défauts
dans la margelle permettant l'infiltration d'eaux de pluie. Ceci expliquerait les taux d e
variations m a x i m u m du niveau piézométrique de l'ordre d e 10 c m / h (à Mayotte les
valeurs m o y e n n e s se situent entre 1et 10 cm/j).
Néanmoins, cet aquifère semble également très réactif aux événements pluvieux
m ê m e si l'horizon aquifère d'origine basaltique est protégé par une vingtaine d e mètres
de formations moins perméables.
2.2.4. Conclusions
Des reconnaissances sur le terrain ont été m e n é e s le 29 juin 2011 afin de rechercher
des informations sur la géomorphologique du secteur d'étude et l'origine d e s
écoulements tant superficiels que souterrains (Illustration 9).
Kahanf
A - Sur les coteaux et les parties sommitales dominés par une lande sèche arbustive
et la cocoteraie affleurent des formations d'altération. Les parties hautes sont
dominées par des altérites (éventuellement des allotérites) brun-rouge dépourvues d e
minéraux identifiables (Mark 18 - Illustration 10). Les pentes sont recouvertes
d'altérites colluvionnées de couleur brun-marron (Mark 15 - Illustration 12). D a n s le
fond d e la vallée, là où la rivière incise le substratum, des isaltérites grises à minéraux
altérés de couleur orangée ont été observées (Mark 0 8 - Illustration 11). A u Nord d e la
zone d'étude (Mark 13 - Illustration 13), une cascade formée par une coulée saine d e
B R G M / R P - 6 0 3 7 9 - F R - Rapport intermédiaire 21
Etude pour l'implantation du forage d'eau agricole du Lycée de Coconi (commune de Ouangani)
Illustration 15 : panorama de la zone marécageuse (Mark 12) en aval de la cascade (Mark 13).
A u niveau de la cascade (Mark 13), aucune variation du débit entre l'amont et l'aval n'a
pu être mise en évidence. D e m ê m e , plus en aval, aucune variation du débit d e la Mro
oua Coconi n'a été observée entre l'amont et l'aval de la cascade de H a p a n d z o -
' Communication personnelle : mesure effectuée par Arnauld Malard (ingénieur hydrogéologue - BRGM -
Antenne de Mayotte) en 2008 dans le cadre de la définition des réseaux de surveillance de la qualité des
eaux superficielles de Mayotte.
2
Reconnaissances hydrogéologiques de terrain réalisées en août-septembre 2011 dans le cadre du projet
de caractérisation hydrogéologique du potentiel en eau souterraine de Mayotte - Secteur Centre-Sud
(SIEAM-ONEMA-BRGM).
i
; :
• !
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Illustration 17 : localisation des profils TDEM sur les fonds Scan25© et Orthophoto© de / V G A / .
B R G M / R P - 6 0 3 7 9 - F R - Rapport intermédiaire 25
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Zone d'étude
V de Va la rano
* • •
Illustration 18 : vue de l'extraction (bloc 3D) utilisé pour l'interprétation des données TDEM sur
la zone d'étude.
Zone d'étude
de Va la rano
Resistivity
10
100
Illustration 19 : localisation des profils TDEM et des sondages électromagnétiques surla zone
d'étude.
26 B R G M / R P - 6 0 3 7 9 - F R - Rapport intermédiaire
Etude pour l'implantafion du forage d'eau agricole du Lycée de Coconi (commune de Ouangani)
Les profils électromagnétiques ont permis d'identifier, des plus superficielles au plus
profondes (Illustration 20) :
Cl
R2 ' ? R2
Mlima Chiconi
W-El
RI 100 Q.
C$2r o S
• 100 3
•200 -j
Crête
Songoro M'Bili
Zone d'étude
SW-NE1 Baie de KAHA 2
Chiconi
<;
--.
Zone d'étude
Mrooua
(projection)
SE-NW1 RI Ourovéni
RI KAHA 2 KAHA 1 4/ 100
o
-100
-200
Résistivité en o h m . m
10
B R G M / R P - 6 0 3 7 9 - F R - Rapport intermédiaire
Etude pour l'implantation du forage d'eau agricole du Lycée de Coconi (commune de Ouangani)
Les forages de Kahani 1 et 2 ont révélé la présence d'eau souterraine même si les
débits obtenus au soufflage et les essais de perméabilité se sont révélés insuffisants
pour la mise en exploitation pour l'alimentation en eau potable. Néanmoins, les
résultats de ces forages sont à nuancer. La méthode de forage utilisée à l'époque
(faible profondeur d'investigation et petit diamètre) est susceptible d'avoir limité le
rendement de l'ouvrage.
6. Bibliographie
7. Glossaire
Alluvion : sédiment des cours d'eau et des lacs composés, selon les régions
traversées et la force du courant, de galets, de gravier et de sable en dépôts souvent
lenticulaires. La fraction fine correspond à des argiles et des limons (c'est elle qui
domine dans les zones inondables) (adj. alluvial).
Aquifère : corps (couche, massif) de roche perméable comportant une zone saturée
(section verticale gorgée d'eau) permettant l'écoulement significatif d'une nappe
souterraine et le captage d'eau le cas échéant (adj. aquifère).
Etiage : période de l'année où les débits d'un cours d'eau sont les plus faibles et où
généralement ceux-ci ne sont plus alimentés que par les eaux souterraines.
Lave : roche émise en fusion à l'état liquide ou pâteux par les volcans, et donnant en
général des coulées ou des dômes d'extension très variable (couvrant des surfaces de
quelques centaines de m^ à plusieurs km^) (adj. lavique).
Porosité : ensemble des volumes de petite taille pouvant être occupés par des fluides
(gaz, liquide) à l'intérieur d'une roche (adj. poreux).
Puissance : épaisseur.
Pyroxene : minéral noir à éclat métallique très commun dans les laves et en particulier
dans les basaltes.
Substratum : terme très général qui désigne ce sur quoi repose une formation
géologique prise comme référence.
Talweg : ligne du fond d'une vallée/ravine suivie par le cours d'eau quand il en existe
un.
Transmissivité : paramètre régissant le flux d'eau qui s'écoule par unité de hauteur de
la zone saturée d'un aquifère continu (adj. transmissif.
Zeolite : famille de minéraux dont beaucoup d'entre eux tapissent les cavités des
roches magmatiques et en particuliers des laves.
Annexe 1
FIGURE 13
Dopartemant i C. T. DE MAYOTTE N classement : 123J-2X-0030
CoBBuno : OUANGANI Désignation x KAHA 1
COUPE LITHOLOCIOUE CCUPE TECHNIQUE
Claantotlon da
LOCALISATION
7.00 « L00 r
Corottao« 16« r
Nlvwu a - M u X • 513. 8S0 km
( 1 3 3 «>
Arjil« «"»Itération o w e
r o y a n da kmitìta
F: Z
Y
col
, 8582.675 km
• 116.18 •
P1EZ0HETRIE
NS/«ol • 8.55 •
;i 15.00
Rop/col: 0. 54 -
Cot« • 107.63 •
1/
plozo
Carottooa 140 mm
i.
KfetVM
Corattaaa Ill M
B R G M / R P - 6 0 3 7 9 - F R - Rapport intermédiaire 39
Etude pour l'implantation du forage d'eau agricole du Lycée de Coconi (commune de Ouangani)
Annexe 2
FIGURE 14
D6parte-ent t C. T. DE HAYOTTE N cl asseyant i 1231-2X-O031
CoMun« : OUANGANI Désignation : KAHA 2
COUPE LITHOLOCIDUE COUPE TECHNIQUE
U s a n orjllaux i m y
aoo * l.oo « D«but • 03/04/90
R—falsi
Tuba PVC tfl m m
Fin , 11/04/90
Claarrtctlon da
3.00 i 4.00 •
«.SO
LOCALISATION
Y • 6582. 100 k-
PIEZOMETRIE
Z rap. i
C.8* •
100. 10 -
tJ.m
Cot« • 70.50 m
U raltération
S _ • »an*ati-a Tuba m m mm
plazo
T-T toaalta M i n 1
ole!-. Kr\*VrU
T-1
ÍTÍ7Í O A p l n . 10 aun
l-i-i Corottaaa 116 a
Tuba PVC 00 m m
B R G M / R P - 6 0 3 7 9 - F R - Rapport intermédiaire ¿3
Etude pour l'implantation du forage d'eau agricole du Lycée de Coconi (commune de Ouangani]
Annexe 3
1. Principe / méthode
l
s induits c) Inversion
Resistività (CI. m)
d) Représentation 2D/3D - interprétation 1 10 100 1000
méthode (i.e. forage, diagraphie,...). La méthode TDEM est également très sensible
aux terrains conducteurs et à la position de leur toit et les définit de façon plus précise
que les sondages électriques. En revanche, les terrains résistants (supérieurs
à 500 ohm.m) sont mal définis.
2. Spécifications de mesures
Les acquisitions géophysiques ont été réalisées sur les deux lies principales de
Mayotte avec un espacement de base de 200 m et 400 m entre ligne de vol en
fonction de l'intérêt de la zone (Illustration 23), resserré à 100 m sur petite terre.
Le plan de vol et la localisation des mesures ont été reportés dans le système
géodésique UTM 38S/WGS 84. Dans ce système, les lignes de vol ont une orientation
Nord-Sud. La garde au sol attendue entre le système d'émission électromagnétique et
le sol est de 30 mètres, avec une augmentation pendant le survol des forêts, lignes
électriques, variations topographiques. La vitesse de l'hélicoptère attendue est de
l'ordre de 80 km/h (22 m/s) au-dessus d'une topographie plate. Celle-ci peut varier
dans les zones présentant des variations topographiques importantes et des
changements de vitesse de vent.
1 1 1 1 1
505000 512000 519000 526000 533000
Illustration 23 : Lignes de vol (traits noirs) sur l'ile de Mayotte tracées surla carte de résistivité
pour la profondeur 0-5m. Noter la forte densité des vols N-S et le nombre relativement limité de
vols transverses.
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Etude pour l'implantation du forage d'eau agricole du Lycée de Coconi (commune de Ouangani)
Illustration 24 : Exemple de représentation des mesures de résistivités (le Nord est à droite)
10
1 100
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