Méthode - Dissertation

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Il s’agit de savoir de quoi l’on parle, de savoir ce qui pose problème, de justifier que ce que l’on dit est

vrai.
FORME DE LA DISSERTATION

Intro
saut de ligne

Partie 1
Retour à la ligne, sous partie 1
Retour à la ligne, sous partie 2
Retour à la ligne, sous partie 3
saut de ligne

Transition
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Partie 2
Retour à la ligne, sous partie 1
Retour à la ligne, sous partie 2
Retour à la ligne, sous partie 3
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Transition
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Partie 3
Retour à la ligne, sous partie 1
Retour à la ligne, sous partie 2
Retour à la ligne, sous partie 3
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Conclusion
CONSEILS BROUILLION :

Gestion du temps :
Pour 4h, 1h à 1h30 au brouillon puis 2h15 à 2h45 de rédaction
Prévoir de finir 15 minutes avant, pour une relecture (on fait des erreurs d’inattention parfois
importantes !).

Ne foncez pas tête baissée dans ce que vous savez (ou croyez savoir). Dans un premier temps, il faut
s’éloigner des connaissances pour se concentrer sur l’énoncé du sujet en se demandant : Que
répondraient spontanément les gens si on leur posait la question ? Pourquoi me pose-t-on cette question-
là ? Dans quelle situation la question se pose ? Quels exemples de la vie quotidienne, historiques ou
culturels illustrent le sujet ? Quel est l’enjeu, c’est-à-dire pourquoi avoir une réponse à cette question est
important et qu’est-ce qu’une réponse à cette question changerait au monde ?

Chercher différentes interprétations de la question en étant attentif aux différents sens possibles des
termes.

Une fois que l’on a suffisamment d’idées et que leur organisation commence à se préciser, on peut
passer à la constitution du plan.
/!\ Tous les titres des parties et des sous-parties doivent être rédigées au brouillon, vous devez savoir
clairement où vous allez et ne pas avoir à changer la structure des parties au moment de la rédaction. Le
plan est ce qu’il y a de plus important.
INTRODUCTION (une demi-page au moins, 4 points)

L'introduction précise le sens de la question et met en évidence son caractère riche et intéressant.

0. Amorce (facultatif) : on peut partir d’une anecdote, d’un exemple tiré du quotidien, d’un exemple
historique, d’une référence culturelle - qui nous amène à la question du sujet.
/!\ Attention : ne jamais commencer par « de tout temps, les hommes … ». C’est soit une banalité inutile,
soit faux (respectez-vous et respectez votre correcteur).
Exemple pour le sujet « La vérité nuit-elle à la liberté ? »
Dans 1984, œuvre de l’écrivain Georges Orwell, on peut lire que : « Ce que le Parti tient pour vrai est la
vérité. Il est impossible de voir la réalité si on ne regarde avec les yeux du Parti. Voilà le fait que vous devez
rapprendre, Winston ». Un rapport dogmatique et autoritaire à la vérité caractérise les régimes totalitaires
à l’image d’« Angsoc » dans la dystopie d’Orwell, mais aussi de l’URSS stalinienne et de l’Allemagne
hitlérienne au XXe siècle. Cela nous amène alors à la question suivante : La vérité nuit-elle à la liberté ?

1. Définir les termes de manière assez large pour ne pas trop restreindre le propos. Les définitions que
vous donnez en introduction doivent être larges et celles de l’opinion commune. Ne limitez pas la réflexion
en vous enfermant dans une définition trop précise (par exemple liée à une thèse philosophique
particulière).

Comment définir les notions ?

*Par genre et spécificité :


Genre : dans quelle catégorie plus générale entre ce qui est à définir ? Est-ce une activité ? Une capacité
à ? Un état mental ?
Spécificité : comment se distingue-t-il des autres objets de la même catégorie ?
Exemple : le bonheur peut être compris comme un état mental (genre) de satisfaction (spécificité) durable
et général (spécificité +), par opposition au plaisir qui est un état mental (genre) de satisfaction (spécificité)
partiel et éphémère (spécificité +).

*Par opposition : lister les contraires. Exemple : le bonheur est un état mental qui s'oppose au malheur, le
premier est vécu positivement et le second négativement.

*Par condition de réalisation ou d'advenue (comment ?). Exemple : être heureux suppose de satisfaire un
certain nombre de besoins fondamentaux et de désirs

*Par finalité (pourquoi ?) : la recherche du bonheur se comprend comme une quête fondamentale, un
objectif à atteindre en fonction duquel se comprennent les actes comme autant de moyens d'y parvenir

Certains sujets exigent de définir des termes non présents dans le sujet.
Ex : « Comment être soi-même ? » peut amener à définir les notions d’identité, de personne,
d’authenticité.

La définition qui précise le sens des termes vous aidera à trouver la problématique. Souvent, on
problématise à partir de deux définitions possibles des termes qui donnent deux réponses différentes
opposées.
2. Problématisation : faire apparaître une contradiction entre plusieurs réponses qui semblent vraies
mais sont incompatibles (réponses 1 et 2) et qui sont chacune insuffisantes (objections 1 et 2).

/!!\ Repérez l’angle le plus intéressant de la question pour penser les notions :
Exemple : « Peut-on ». Distinguer : « peut-on » au sens de « c’est possible, on a la capacité de » (sens
descriptif), « c’est juridiquement autorisé, c’est légal » (sens descriptif), et « c’est moralement permis,
autorisé » (sens normatif).

Exemple :
Réponse 1 : A première, vue, il semble évident que ….
Annoncer l’opinion commune sur le sujet, montrer qu’il existe une première réponse possible plutôt
évidente, spontanée (qui constituera souvent la première partie de votre dissertation).
Objection 1 : Cependant, … ?
Faites une objection (trouver une faille) qui montre que la thèse 1 est une réponse pas tout à fait
convaincante car elle repose sur des croyances implicites ou explicites qui peuvent être interrogées.
Une question philosophique devient un problème dès lors qu'on constate que les réponses (thèses)
envisageables s'appuient sur des prémisses implicites ou explicites qui sont elles-mêmes en question car
contestables, irréfléchies, incohérentes, obscures ou incompatibles avec d'autres.
Réponse 2 : D’autre part, il apparait que …
Objection 2 : Néanmoins … ?

AU MINIMUM : Réponse 1 + Objection 1 ou alors Réponse 1 + Réponse 2.

3. Annonce de la problématique en une seule phrase interrogative : opposition entre deux réponses
antagonistes qui semblent à la fois recevables et insatisfaisantes. C’est une reformulation du sujet, en
utilisant les définitions et la connaissance du problème.

Ex : Nous rencontrons alors le problème suivant : [REPONSE 1] au risque de [OBJECTION 1] ou [REPONSE


2] quitte à [OBJECTION 2] ?

4. L’annonce du plan :

Ex : Afin de tenter de trouver une solution au problème, notre réflexion connaîtra trois moments
successifs. D’abord, … [1]. Ensuite, … [2]. Enfin, … [3].
LES TYPES DE PLANS POSSIBLES

/!!!!!!\ Chaque partie doit répondre clairement à la question (et pas à une autre : hors sujet)
Attention : il faut répondre au sujet dans sa spécificité. Exemple : Le sujet « La liberté est-elle une
illusion » n’est pas le même que « La liberté n’est-elle qu’une illusion ? ».

Un plan dans une dissertation ne doit pas être une simple succession chronologique ou une simple
juxtaposition d'idées (« ça, puis ça, puis ça »). Il doit y avoir une progression continue dans la réflexion :
chaque partie doit prendre en compte et dépasser les parties précédentes.

1. Plan de progression dans la réponse où on critique à chaque fois la réponse précédente et on propose
une meilleure réponse qui dépasse les critiques. Attention : si on choisit ce plan, la troisième partie doit
réellement apporter des réflexions nouvelles !
I. Thèse (exemple : argumenter du mieux possible en faveur de la réponse de l’opinion commune)
II. Antithèse + critique de la thèse (comment la critiquer avec des objections et proposer une autre
réponse)
III. Synthèse (comment on peut dépasser la critique en la critiquant à son tour, et résoudre le problème).

2. Plan de remise en cause du présupposé :


I. Thèse
II. Antithèse
III. Remise en cause d’un ou plusieurs présupposés de la question : montrer que la question ne se pose
même pas, car elle repose en fait sur un présupposé faux.

Présupposé : ce qu’il faut admettre pour que la question se pose.


Ex1 : Dans la question « Peut-on être heureux sans être libre ? », le présupposé principal est que la liberté
existe et est possible. On peut faire le plan suivant : (1) La liberté est une condition nécessaire au bonheur
(2) La liberté n’est pas une condition nécessaire au bonheur (3) La liberté n’est qu’une illusion.
Ex2 : Dans la question « Sommes-nous condamnés à l’incertitude » il y a un présupposé (du fait de
l’expression « être condamné à ») : l’idée que l’incertitude n’est pas souhaitable, est un fardeau. On peut
faire le plan suivant (1) La certitude est possible (2) La certitude est impossible (3) L’incertitude est
inévitable, mais pour autant ce n’est une condamnation : l’incertitude est souhaitable pour soi et pour les
autres.

3. Plan d’approfondissement de l'argumentation : on défend la même réponse (thèse) dans plusieurs


parties, mais avec une argumentation plus forte ou plus complète
I. Oui (ou non)
II. Oui (ou non), mais pour de meilleures raisons
II. Oui (ou non), mais pour de meilleures raisons encore

4. Plan d’approfondissement du concept : ex : La liberté n’est-elle qu’une illusion ?


I. Le libre arbitre au sens faible n’est pas qu’une illusion
II. Le libre arbitre au sens fort n’est pas qu’une illusion
III. La liberté politique n’est pas qu’une illusion

5. Plan avec discussion de l’enjeu : ex : La liberté n’est-elle qu’une illusion ?


I. La liberté comme libre arbitre existe.
II. La liberté comme libre arbitre n’est qu’une illusion.
III. Repenser la Justice et la responsabilité sans libre arbitre (comment justifier de reprocher à quelqu’un
ce qu’il a fait, si ce qu’il a fait il n’aurait pas pu ne pas le faire dans les mêmes circonstances ?)

Qu’est-ce que contient une sous-partie ?

1. Une thèse = une réponse au problème : la thèse peut être la même dans les trois sous-parties de la
partie ou alors les trois sous parties sont trois précisions de la thèse de la partie.

2. Un argument : un ensemble de prémisses, qui conduisent, par un lien logique, à une conclusion.
Pour bien argumenter, il faut donc :
*que les prémisses soient vraisemblables, plausibles
*qu’il y ait un lien logique entre les prémisses et la conclusion.
/!!!\ En terminale, vous devez maîtriser l’usage des connecteurs logiques !
Exemples :
Donc : introduit une concussion. (Argument. Donc, conclusion).
En effet, car : introduisent un argument. (Conclusion. En effet, argument)
Or : terme neutre visant à indiquer l’ajout d’une prémisse supplémentaire pour compléter l’argument.
Cependant, néanmoins : indique une contradiction.

Un argument tient un propos ayant une valeur universelle, c'est-à-dire compréhensible et convainquant
pour tout le monde. C’est pourquoi il n’y a pas à dire « je » dans une dissertation, peu importe que ce soit
vous, Nietzsche, Claude François ou le Pape qui avance ces arguments.
/!\ Attention : mentionner un philosophe (ex : « Kant pense que ») n’est pas un argument mais
seulement une référence (voir plus bas). On mentionne un philosophe pour dire que l’on réutilise ses
arguments, qu’il soutient la thèse qu’on vient de présenter, mais c’est secondaire.

3. Un exemple : un exemple renvoie à un cas précis. On interprète l’exemple pour dire en quoi il éclaire
une prémisse ou la thèse.
Exemples du moins au plus pertinent : une anecdote personnelle, une référence de la culture populaire
(ex : Nekfeu, un film Superman), une invention, une référence historique ou culturelle classique (ex :
Molière, Van Gogh, Napoléon), un exemple repris à un philosophe.

4. Facultatif : une référence ou citation philosophique.


Une copie sans nom de philosophe ou citation, dans laquelle toutes les thèses sont argumentées et
répondent au problème avec une progression dans la réflexion peut avoir une bonne note, tandis qu’une
copie qui consiste en une simple juxtaposition de citations et de noms n’aura pas la moyenne.
TRANSITION : (1 point par transition = 2 points)

Les transitions témoignent d’une véritable continuité entre les pensées et d’une progression dans la
réflexion : les parties ne sont pas de simples thèses posées les unes après les autres.

1. Résumer en une seule phrase la thèse que l’on vient d’exposer


Ex : Nous devons donc de voir que…

2. Montrer (de manière détaillée) ce qui manque à cette thèse et qui nous amène à la réponse suivante
Ex : Cependant, …. ?
CONCLUSION (2 points) :

1. Résumer le résultat auquel nous sommes parvenus dans chaque partie.


Ex : D’abord… Ensuite. Enfin.
Il faut faire apprécier la cohérence et du développement, qui n’est pas une simple suite de réponses
différentes sans rapport les unes avec les autres.

2. Répondre de manière concrète à la problématique en prenant position (suite logique de la troisième


partie).
Ex : « Au terme de ces réflexions, pour les raisons x y et z, nous pouvons conclure que [reformulation de la
position démontrée en troisième partie] ».

3. Montrer le cheminement parcouru en soulignant le contraste entre le point de départ (partie 1) et le


point d'arrivée (partie 3) ; montrer qu’on a compris quelque chose en traitant le sujet, même si la thèse à
laquelle nous aboutissons n’épuise nullement la réflexion.

/!\ Attention :
*on ne termine pas par : « oui et non, ça dépend » ou « chacun son opinion » !
*une conclusion ne doit contenir auquel nouvel argument
*la conclusion ne doit contenir aucun nom de philosophe

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