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Commencez avec un groupe d’unités que vous pouvez observer directement : comme les personnes
qui se sont présentées à un laboratoire, les villages d’une région, les personnes prêtes à participer à
une enquête.
o Par exemple, la probabilité peut varier selon le groupe : les femmes peuvent avoir
une probabilité de 75% d’être assignées au traitement.
o Les probabilités d’assignation peuvent même varier d’une unité à l’autre tant que
vous connaissez la probabilité pour chaque unité, bien que cela compliquerait votre
analyse.
Randomisation (du traitement) : assigner des sujets d’un groupe existant de sujets avec une
probabilité connue à des conditions expérimentales.
o Vous devez être en mesure de voir les résultats et d’assigner un traitement à chaque
sujet du groupe
o Cette randomisation du traitement peut être combinée avec tout type d’échantillon
(échantillon aléatoire, échantillon de convenance, etc.) ou même avec l’ensemble de
la population (tous les hôpitaux, tous les juges).
La manière dont vous recrutez votre groupe initial (ou échantillon expérimental) est
importante :
o un groupe initial qui est un échantillon aléatoire d’une population connue vous aide
à faire valoir que vos effets pourraient être identiques ou similaires si vous faisiez
cette expérience avec un autre échantillon de cette population.
o un échantillon expérimental constitué d’un échantillon aléatoire pourrait également
aider à soutenir l’argument selon lequel l’effet devrait être similaire si vous étendiez
l’intervention à l’ensemble de la population — en fonction des facteurs déterminant
un équilibre global.
N’oubliez pas que vous devez définir et justifier votre condition de contrôle :
o intervention absente
o un placebo
Vous pouvez être limité dans le niveau auquel vous pouvez assigner le traitement
et mesurer les résultats.
Pour chaque unité, lancez une pièce pour voir si elle sera traitée. Ensuite, vous mesurez les
résultats au même niveau que la pièce.
Les pièces ne doivent pas nécessairement être équitables (50-50), mais vous devez connaître
la probabilité d’assignation du traitement.
Vous ne pouvez pas garantir un nombre précis d’unités traitées et d’unités de contrôle.
Exemple : Si vous avez 6 unités et que vous lancez une pièce équitable pour chacune, vous
avez environ 3% de chances d’assigner toutes les unités au traitement ou
d’assigner toutes les unités au contrôle.
set.seed(12345)
# définir une taille d'échantillon
N <- 200
sum(simple.ra)
[1] 112
library(randomizr)
# pour la reproductibilité
set.seed(23456)
sum(treatment)
[1] 96
Ramdomisation complète (tirage d’une urne)
C’est comme avoir une urne avec NN boules, dont mm sont marquées comme traitement
et N−mN−m sont marquées comme contrôle. La loterie publique utilise cette méthode.
N <- 200
m <- 100
sum(complete.ra)
[1] 100
library(randomizr)
# pour la reproductibilité
set.seed(23456)
# Assignation aléatoire complète:
m = 100
sum(treatment)
[1] 100
Nous créons des blocs d’unités et randomisons séparément dans chaque bloc. Nous faisons
des mini-expériences dans chaque bloc.
Les blocs qui représentent un sous-groupe significatif peuvent vous aider à appréhender
comment les effets peuvent différer selon le sous-groupe.
o Particulièrement utile lorsque vous avez un groupe rare — par hasard, vous pourriez
en avoir très peu dans le traitement ou le contrôle même avec une assignation
aléatoire (ou vous pourriez avoir un certain déséquilibre).
Une grappe est un groupe d’unités. Dans une étude randomisée par grappe, toutes les unités
de la grappe sont assignées au même statut de traitement.
Un nombre réduit de grappes nuit à votre capacité à détecter les effets du traitement et
conduit à des pp-valeurs, des intervalles de confiance (ou même des estimations) trompeurs.
Cela dépendra de la corrélation intra-grappe (intra cluster correlation, ICC ou ρρ).
o si ρ=0ρ=0 alors le village n’a pas d’importance pour le comportement des individus.
Pour le même nombre d’unités, avoir plus de grappes avec moins d’unités par grappe peut
aider.
Si vous ne souhaitez pas une expérience avec 10 unités, alors vous ne devriez pas vous
contenter d’une expérience avec 10 groupes de 100 unités. La taille effective de l’échantillon
de cette expérience aléatoire par grappe est comprise entre 10 et 10 ×× 100 = 1000, mais
plus proche de 10 plus ρρ est élevé.
Pour la randomisation des blocs et grappes, vous pouvez utiliser block_ra et cluster_ra dans
le package randomizr de R.
Pour les conceptions plus compliquées, vous pourriez trouver DeclareDesign utile.
(https://declaredesign.org)
Bonnes pratiques
Définissez une “graine” aléatoire et sauvegardez votre code et votre assignation aléatoire
Vérifier
Vérifiez l’équilibre global avec un test D2 (D-square test) en utilisant xBalance dans le
package RItools (Hansen and Bowers (2008)) (inférence de randomisation d’un grand
échantillon):
Voir aussi le package coin independence_test pour la version basée sur la permutation
Utiliser un test F pour une régression entre l’assignation de traitement à gauche et les
covariables à droite :
test = "F"
L’assignation aléatoire nous donne, en espérance, l’équilibre global sur les nombreuses
covariables. Cela ne garantit pas que toutes les covariables au traitement seront 0. En fait,
dans une petite expérience, les amplitudes de déséquilibre peuvent être élevées même si la
randomisation s’est parfaitement déroulée.
Vous regardez les tests t des covariables un par un. Par hasard, vous pourriez obtenir des
différences statistiquement significatives sur une variable. Si vous vérifiez l’équilibre sur 100
variables, vous rejetterez l’hypothèse nulle d’absence d’effet pour 5 d’entre elles, même s’il
n’y a réellement aucune relation.
Accès
Sélectionnez de manière aléatoire un groupe de traitement par le biais d’une loterie ou d’un
mécanisme équivalent, qui randomise l’accès au programme.
Utile quand on n’a pas assez de moyens pour traiter tout le monde.
Souvent, vous n’avez pas la capacité de mettre en œuvre le traitement dans de nombreux
endroits à la fois.
Lorsqu’une intervention peut ou doit être déployée par étapes, vous pouvez randomiser
l’ordre de traitement des unités.
Attention : la probabilité d’assignation au traitement variera dans le temps car les unités
assignées au traitement à des stades antérieurs ne sont pas éligibles pour être assignées à un
traitement à des stades ultérieurs.
Ou leurs combinaisons.
Exemple:
Incitations
Randomisez l’incitation à suivre le traitement, comme une invitation ou une subvention pour
participer à un programme.
Paramètres :
o l’effet moyen du traitement (average treatment effect, ATE) de l’incitation pour votre
échantillon expérimental.
o l’ATE de participation (et non d’incitation) pour les unités qui participeraient
lorsqu’encouragées et ne participeraient pas sans incitation (les conformistes).
Analyse des variables instrumentales pour l’ATE des conformistes, avec l’assignation comme
instrument. Notez la restriction d’exclusion.
Quelques limites
Flexibilité réduite pour une organisation partenaire (problème pour toute évaluation
prospective).
Coût.
Validité externe (problème pour toute évaluation et les sciences sociales en général).
Références
Hansen, Ben B., and Jake Bowers. 2008. “Covariate Balance in Simple, Stratified and Clustered
Comparative Studies.” Statistical Science 23 (2): 219–36.
Les évaluations d’impact dans le domaine du développement
Il s’agit de la méthode par assignation aléatoire contrôlée (RCT), qui permet en théorie de mesurer
de façon à la fois très robuste et « simple » l’effet strictement attribuable aux actions de
développement. Cette innovation [ 8 ] est à l’origine de la création d’un laboratoire de recherche, le
Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab (J-Pal), par Banerjee, Duflo, et Mullainathan, en 2003 (ce
laboratoire est en fait apparu quelques années après une organisation proche dans son objet
appelée le Innovations for Poverty Action [IPA]). Ce laboratoire, dont les études reposent
uniquement sur la technique RCT, ambitionne non seulement de réaliser des évaluations d’impact de
haut niveau académique, mais aussi de promouvoir la diffusion et l’utilisation politique de ces
travaux (« encourage real policy changes based on results »). Pour parvenir à cet objectif, le J-Pal
s’appuie à la fois sur un accent fort mis sur la communication des résultats obtenus (Policy Briefs,
séminaires de restitution, etc.), bien au-delà des cercles scientifiques traditionnels, et sur la
réalisation de formations régulières à la méthodologie RCT, à destination des chercheurs comme des
bailleurs et des gouvernements des pays partenaires. Il faut noter qu’au-delà de la question de
l’évaluation et du choix de la méthode privilégiée, pour ces économistes, c’est plus
fondamentalement l’échelle et l’ambition des projets de développement qui doivent être revues («
piecemeal solutions to poor people’s problems »). Il s’agit ici d’une philosophie des « petits pas », qui
s’oppose aux approches institutionnelles et d’ordre macroéconomique promues par le FMI et la
Banque mondiale dans les années 1980 et 1990. En outre, cette approche, d’essence empirique, se
veut fondée sur le pragmatisme, face au « sommeil dogmatique des idéologies », post-consensus de
Washington (Durand et Nordmann, 2011). Elle propose ainsi la recherche de solutions ancrées dans
le réel, dans les situations vécues par les individus, à une période où l’économie du développement
peine à trouver un nouveau modèle théorique (cf. encadré 3). Leland (2011) analyse d’ailleurs la
création du fonds Development Innovation Ventures (DIV) par l’United States Aid for International
Development (USAID) en 2010 (finançant l’expérimentation d’approches innovantes, cf. section 1-3)
comme le signe d’une nouvelle direction prise par l’agence américaine : celle d’un modèle de
développement international décentralisé, fondé sur l’initiative individuelle (market-based), plus
proche du modèle d’entreprise sociale apparu au cours des dernières années que du modèle
historique « d’aide missionnaire ». Cette approche s’inscrit dans le concept du « bottom of the
pyramid » (BOP), développé par Prahalad en 2004.