Cycle de L'eau - Wikipédia
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Cycle de L'eau - Wikipédia
Le cycle de l'eau, ou cycle hydrologique, correspond à l'ensemble des transferts d'eau — liquide (eau du robinet),
solide (grêle) ou gazeuse (vapeur d'eau) — entre les réservoirs d'eau sur Terre (les océans, l'atmosphère, les lacs,
les cours d'eau, les nappes d'eau souterraine et les glaciers). Le « moteur » de ce cycle est l'énergie solaire qui, en
favorisant l'évaporation de l'eau, entraîne tous les autres échanges.
Cycle de l'eau
Présentation
Partie de Hydrologie
La science qui étudie le cycle de l’eau est l’hydrologie. Elle peut se décomposer en hydrogéologie, hydrologie de
surface, hydraulique urbaine, etc.
Historique
Les connaissances dans ce domaine en Europe commencent vers 1400 et le cycle est totalement décrit vers
18001. Toutefois, Xénophane de Colophon (-580/-475), un des tout premiers philosophes de l'Antiquité, a, selon le
témoignage d'Aétius, décrit assez correctement une partie de ce cycle : « C'est de la chaleur du soleil, comme
cause principale, que proviennent tous les météores. Celui-ci pompe l'humidité de la mer ; l'eau douce, en raison
de sa légèreté, se sépare, puis se résolvant en brouillard, forme les nuages ; par suite de l'épaississement la pluie
tombe, à moins qu'elle ne se dissipe en vents. » [citation nécessaire]
Différents réservoirs
La quantité d'eau sur la planète Terre est constante. Les grands réservoirs d'eau sur Terre sont, par ordre
décroissant de volume :
les glaciers et calottes glaciaires dont l'eau est stockée pour un temps sous forme de neige ou de glace. Leur
fonte est plus ou moins importante suivant les variations du climat ;
l'eau douce liquide de surface : cours d'eau, lacs, étangs d'eau douce, marais ;
Temps de résidence
Le temps de résidence de l'eau dans un réservoir correspond à la durée moyenne pendant laquelle une molécule
d'eau y reste avant de passer vers un autre réservoir. Le temps de résidence de l'eau est de 9 jours dans
l'atmosphère, de quelques mois dans les sols et dans le réseau hydrographique, de quelques dizaines d'années
dans les lacs et les glaciers de montagne, de 3 200 ans dans les océans, de 10 000 ans dans les nappes d'eaux
souterraines profondes et de 20 000 ans dans la calotte glaciaire antarctique2.
Flux entre réservoirs
Évapotranspiration
Évaporation
Les enveloppes terrestres contiennent de l’eau en quantités variables : surtout dans les eaux de surface, moins
dans la lithosphère et en faible quantité dans l’atmosphère et la biosphère.
Chauffées par le rayonnement solaire, les eaux de surface, s'évaporent. L'eau rejoint alors l’atmosphère sous
forme de vapeur d’eau. L'évaporation dépend de la quantité d'eau disponible, du degré de saturation en vapeur de
l'air, du vent, de l'ensoleillement, de la température, etc. L'évapotranspiration potentielle définit le flux d'eau qui
peut être évaporé.
Lorsque l'atmosphère n'est pas saturée en eau, une partie des précipitations est immédiatement évaporée
(Interception des précipitations). Cette évaporation peut également continuer après l'épisode pluvieux si
l'atmosphère n'est toujours pas saturée. Cette évaporation est d'autant plus efficace qu'on est proche de la
surface du sol. La reprise évaporatoire apparaît ensuite s'il subsiste dans l'atmosphère une zone non saturée. Elle
est favorisée par la remontée capillaire.
Transpiration
Ensuite, la transpiration des végétaux intervient, on parle d'évapotranspiration. Le cycle décrit ci-dessus est
essentiellement géochimique. En réalité, les êtres vivants, et plus particulièrement les végétaux, ont une influence
sur le cycle. Les racines des végétaux pompent l’eau du sol et en relâchent une partie dans l’atmosphère. De
même, une partie de l’eau est retenue dans les plantes.
Précipitations
Des nuages peuvent se former lorsque l'atmosphère est saturée en vapeur d'eau (qu'elle atteint le point de rosée).
Ils sont constitués de minuscules gouttes d’eau ou de particules de glace en suspension. Lorsque les gouttes
atteignent une taille importante, elles tombent sous forme de précipitations : pluie, neige, grêle ou rosée.
La totalité de la lame d'eau évaporée à l'échelle mondiale retombe sous forme de précipitations, principalement
sur les océans (pour 7/9) et en partie sur les continents (pour 2/9).
Ruissellement
L'eau précipitée sur les continents est en partie évaporée localement (recyclage des précipitations), en partie
drainée vers les océans par le ruissellement de surface et les nappes d'eau souterraines.
Le ruissellement désigne en hydrologie le phénomène d'écoulement des eaux à la surface des sols.
Plus le processus est lent, plus les eaux ont le temps d’interagir chimiquement avec le milieu qu'elles traversent.
Au contraire, plus le processus est rapide, plus les phénomènes d’érosion seront marqués. Cela dépend aussi de
la qualité du support rocheux et des interactions souterraines (hydrogéologie).
Par l’infiltration et la percolation dans le sol, l’eau alimente les nappes phréatiques (souterraines). Elle traverse
alors la zone vadose, partie du sous-sol non saturée, entre la surface et les nappes phréatiques.
L'écoulement de l'eau dans les aquifères est relativement lent, souvent de l'ordre du centimètre par an.
L'eau des aquifères rejoint les cours d'eau par des sources, l'océan par des sources sous marines, ou
l'atmosphère par l'évapotranspiration.
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (mai 2023). [afficher]
Selon le sixième rapport d'évaluation du GIEC, le réchauffement de l'atmosphère lié au changement climatique
provoque une intensification du cycle de l'eau, notamment car l'atmosphère peut contenir plus d'humidité à
mesure que sa température s'accroît (formule de Clausius-Clapeyron). Il en découle des précipitations et une
évaporation accrues. En particulier, les précipitations extrêmes ont vu leur fréquence et leur intensité croître au-
dessus des terres émergées depuis 1950 (confiance élevée), probablement en conséquence du réchauffement
d'origine anthropique, qui est aussi à l'origine d'une hausse des sécheresses (confiance moyenne)4.
Évaporation océanique
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Augmentation du ruissellement
La déforestation, les pratiques agricoles dominantes et l'urbanisation ont pour effet d'augmenter le ruissellement,
car non seulement les racines ne retiennent plus les sols qui n'absorbent donc pas les précipitations, mais les sols
eux-mêmes qui absorbent aussi les eaux de pluie sont déstructurés (humus), .
Cela peut avoir pour conséquence de rendre les inondations plus fréquentes.
Diminution de l'évapotranspiration
Le prélèvement de l'eau dans les nappes peut ne pas avoir de conséquence s'il respecte le quota d'eau apportée
par les pluies qui atteindra la nappe. Il est à noter que les nappes profondes sont rechargées par la météo de
plusieurs décennies voire de plusieurs siècles et que les nappes superficielles se rechargent en général très
rapidement (quelques jours, quelques mois ou quelques années).
L'irrigation par des canaux ou par recouvrement est une méthode qui utilise le détournement de l'eau et l'apport
d'eau en grande quantité sur une durée très courte. Cette méthode consomme beaucoup d'eau, contrairement à
des systèmes d'aspersion (pivots, enrouleurs, quadrillage, etc.) ou de goutte à goutte qui apportent l'eau en plus
faible quantité. Un exemple fort d'irrigation par canaux est celui qui a entraîné la baisse du débit des fleuves et
l'assèchement de la mer d'Aral. Toutefois cette méthode d'irrigation a prouvé qu'elle peut apporter de l'eau dans
des milieux en déficit naturel, voire de réalimenter fortement des nappes phréatiques5 comme en Provence ou ce
système ancestral réalimente en permanence les masses d'eau souterraines.
Lorsqu'on détourne l'eau d'une mer intérieure par des canaux qui utilisent davantage d'eau que celle de la
croissance végétale, on fait évidemment baisser le niveau de la mer intérieure. Cet exemple ne doit pas servir
d'argument pour pomper les nappes phréatiques en se justifiant par la réduction du gaspillage grâce à la
technique du goutte à goutte. L'eau des cours d'eau est le surplus, non absorbé par le sol et la végétation, des
eaux d'un bassin versant dont le débit varie tout au long de l'année. Détourner l'eau des cours d'eau qui se jettent
dans les grands océans est différent et n'est pas aussi grave que la même action sur ceux qui se jettent dans une
mer intérieure.
En août 2022, une équipe de scientifiques de l'université de Stockholm conduite par le professeur Ian Cousins a
conclu que l'eau de pluie est partout impropre à la consommation en raison de la présence de produits chimiques
toxiques dépassant les seuils recommandés par l'’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA).
Cette équipe a étudié des données compilées depuis 2010 et montré que « même en Antarctique ou sur le plateau
tibétain, les niveaux présents dans l’eau de pluie sont au-dessus des recommandations proposées ». La
contamination, parfois 14 fois au-dessus des limites recommandées provient notamment des PFAS (substances
per- et polyfluoroalkylées), communément appelés « produits chimiques éternels » parce qu'ils se désintègrent
extrêmement lentement. Ces produits sont initialement présents dans les emballages, les shampooings ou le
maquillage. Les PFAS ont été associés à un large éventail de dommages graves pour la santé6.
Le cycle de l'eau n'est pas seulement dû au soleil comme le décrit cette page, mais l'eau qui s'infiltre dans l'écorce
terrestre ne peut pas descendre plus bas que le magma le permet. Autrement dit, l'eau souterraine n'est pas
seulement arrêtée par une surface imperméable mais aussi par des contre-pressions d'une activité d'un cycle de
l'eau « magmatique ». Ce cycle de l'eau magmatique fait tourner l'eau dans l'écorce terrestre par des fentes et
espaces souterrains en transportant chaleur et matière dissoute. En fait, on peut dire que le cycle de l'eau
comprend deux cycles de l'eau superposés qui ont une frontière (débit échangé : zéro). Ces deux cycles de l'eau
solaire et magmatique, ou atmosphérique et souterrain profond, échangent des volumes d'eau par les geysers, les
sources d'eau chaude et minérales qui sont des remontées « directes » du cycle profond dans le cycle
atmosphérique. Réciproquement, le cycle de l'eau atmosphérique redonne ces volumes par infiltration de l'eau le
long des cours d'eau. L'eau des précipitations n'est pas répartie uniformément dans le temps et dans l'espace. De
plus, la nature des sols ne permet pas de recharger les nappes sur toute la surface du territoire. Une grande partie
du territoire garde les pluies en surface pour être repris par la croissance végétale ou ruisseler directement vers
les cours d'eau. Le rechargement des nappes se fait donc rarement lors de pluies significatives et sur les zones
inondables et donc temporaires et partielles. Par contre, les rivières ont un rôle de rechargement permanent de
l'eau souterraine sur la surface de leurs lits mineurs.
L'eau restée stockée dans des réservoirs naturels est caractérisée par un temps moyen de résidence, de durée
variable : il est estimé en moyenne à « 9,5 jours dans l'atmosphère, 17 jours dans les rivières et 1,8 an dans les
sols, 30 ans dans les lacs d'eau douce, 3000 ans dans l'océan, et de près de 10 000 ans dans certains glaciers »7.
Limites du modèle
Le cycle de l'eau aux échelles géologiques est plus complexe que le modèle ci-dessus. Au cours de sa longue
existence, 4 milliards d'années, la Terre a perdu un quart de son eau8. Si les molécules d'eau, H2O, sont trop
lourdes pour s'échapper directement dans l'espace (voir échappement atmosphérique), elles peuvent se
décomposer sous diverses actions chimiques et bio-chimiques en molécules d'oxygène et d'hydrogène (voir
méthanogenèse, photosynthèse). L'hydrogène, beaucoup plus léger, s'échappe facilement dans l'espace. La
composition chimique de l'atmosphère joue donc un rôle important dans l'histoire de l'eau terrestre.
Notes et références
Notes
a. Le bilan présenté ici ne prend pas en compte l'eau stockée dans le manteau terrestre, sous forme dissoute
dans les « minéraux nominalement anhydres ». Compte tenu de son volume, le manteau pourrait contenir
une quantité d'eau comparable à celle des océans, mais la concentration moyenne de l'eau dans les roches
du manteau est encore très mal connue. Le bilan ignore aussi l'eau contenue dans le noyau externe, qui
pourrait être le principal réservoir de l'eau terrestre3.
Références
1. Yann l'Hôte, « Historique du concept de cycle de l’eau et des premières mesures hydrologique en Europe »,
Hydrologie Continentale, vol. 5, no 1,1990, p. 13-27 (lire en ligne (https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_text
es/pleins_textes_4/hydrologie_cont/31432.pdf) [archive])
3. (en) Yunguo Li, Lidunka Vočadlo, Tao Sun et John P. Brodholt, « The Earth’s core as a reservoir of water »,
Nature Geoscience, vol. 13,18 mai 2020, p. 453-458
(DOI 10.1038/s41561-020-0578-1 (https://dx.doi.org/10.1038/s41561-020-0578-1)).
4. (en) Mathew Barlow, « The water cycle is intensifying as the climate warms, IPCC report warns – that means
more intense storms and flooding (https://theconversation.com/the-water-cycle-is-intensifying-as-the-climat
e-warms-ipcc-report-warns-that-means-more-intense-storms-and-flooding-165590) [archive] », sur
theconversation.com, The Conversation, 9 août 2021 (consulté le 31 mai 2023).
6. (en) Ian T. Cousins, Jana H. Johansson, Matthew E. Salter, Bo Sha et Martin Scheringer, « Outside the Safe
Operating Space of a New Planetary Boundary for Per-and Polyfluoroalkyl Substances (PFAS). »,
Environmental Science & Technology, nos 56-16,2 août 2022, p. 11172–11179
(DOI 10.1021/acs.est.2c02765 (https://dx.doi.org/10.1021/acs.est.2c02765))
7. Cathy Dubois, Michel Avignon, Philippe Escudier, Observer la Terre depuis l'espace. Enjeux des données
spatiales pour la société, Dunod, 2014, 256 p. (lire en ligne (https://books.google.com/books?id=Rem6AwAAQBAJ&h
l) [archive]).
8. (en) Sybille Hildebrandt, « The Earth has lost a quarter of its water (https://sciencenordic.com/earth-has-lost-
quarter-its-water) [archive] », sur sciencenordic.com, 13 mars 2012 (consulté le 18 janvier 2016).
Voir aussi
Bibliographie
Marie-Antoinette Mélières, Chloé Maréchal, Climats, passé, présent, futur, Belin, Collection Référence sciences,
janvier 2020
Articles connexes
Hydrométéorologie
Liens externes