Immunologie 1
Immunologie 1
Immunologie 1
Dr AKLOUL K.
Il est une autre circonstance où cette reconnaissance joue un rôle primordial : c'est la
transplantation d'organe. Là encore, la reconnaissance du « soi » se fait grâce au
complexe majeur d'histocompatibilité.
LE SYSTÈME HLA
Qu'est ce que le complexe majeur d'histocompatibilité (ou CMH) que l'on appelle
système HLA ?
Les molécules de classe 1 sont présentes sur toutes les cellules nucléés de l'organisme
tandis que les cellules de classe 2 sont présentes uniquement sur les cellules du
système immunitaire dont les lymphocytes B, les macrophages et cellules apparentées
(cellules de Langherans dans la peau, cellules de Kupfer dans le foie) et enfin les
cellules T lorsqu'elles sont activées.
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Les mécanismes de reconnaissance et d’élimination des molécules du non soi font
intervenir un système diffus d’organes, de tissus, de cellules et de molécules qui
constituent le système immunitaire.
a) La moelle osseuse
La moelle osseuse correspond au tissu présent dans la partie centrale des os ; mais
attention seule la moelle osseuse présente au niveau des os courts et plats (sternum,
côtes, vertèbres, os iliaques, voute du crâne, épiphyses proximales de l’humérus et du
fémur, …), possède une activité hématopoïétique, autrement dit la capacité de
produire les différentes lignées de cellules sanguines. En effet seuls ces os possèdent
encore de la moelle osseuse rouge constituée de cellules souches hématopoïétique
multipotentes (CSH), en opposition à la moelle osseuse jaune constituée de cellules
graisseuses (adipocytes).
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b) Le Thymus
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1.2 ORGANES LYMPHOIDES SECONDAIRES
a) Le système lymphatique
Le sang circulant sous pression, le plasma filtre à travers les capillaires vers les
tissus, c’est le liquide Interstitiel, celui-ci revient en partie vers la circulation sanguine
par les capillaires, ce qui reste forme la lymphe.
La lymphe capte les antigènes (Ag) qui arrivent dans les tissus et les amène vers
les organes lymphoïdes secondaires structurés ; elle sert également de moyen de
transport des lymphocytes à partir des tissus conjonctifs vers les organes lymphoïdes
secondaires structurés.
b) La Rate
La rate est un organe abdominal intra-péritonéal, situé dans l’hypochondre gauche,
très vascularisé, simultanément réservoir de leucocytes, lieu de rencontre des
antigènes et lieu d'épuration des globules rouges usagés et des déchets tissulaires.
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L’organisation de la rate est similaire à celle d’un ganglion lymphatique, excepté que
l’antigène y est amené par le sang et non par la lymphe. La rate est un véritable filtre
de la circulation sanguine.
On distingue :
La pulpe rouge est directement localisée sous la capsule et joue un rôle
important dans la régulation de la formation et de la destruction des
éléments figurés du sang, notamment des hématies. peuplé par des
macrophages et des globules rouges.
La pulpe blanche donne lieu à des rencontres antigènes-lymphocytes et
est centrée par une artériole. Elle est construite en deux zones :
Les ganglions lymphatiques sont répartis dans tout l’organisme, le plus souvent
groupés en aires ganglionnaires. Ils tiennent lieu de zone de contact entre les
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leucocytes et les déchets tissulaires de la zone correspondante (la zone drainée) et
jouent un rôle de filtre : ils arrêtent des cellules cancéreuses par exemple, un germe
lors d'une infection cutanée, etc.
Les ganglions sont reliés entre eux par des canaux lymphatiques et forment un réseau
grossièrement superposable à la vascularisation artérielle et veineuse.
Les vaisseaux lymphatiques afférents (qui arrivent), déversent la lymphe qui s’écoule
à travers le parenchyme ganglionnaire, ce qui permet aux macrophages et aux cellules
dendritiques de capter tout antigène véhiculé par cette lymphe.
Les ganglions jouent un rôle principal dans la réponse immunitaire car ils sont le lieu
de prolifération et de différenciation des cellules immunitaires, et également car ils
jouent le rôle de filtre de la circulation lymphatique.
Les différentes parties du ganglion se distinguent les unes des autres par leur position
dans le ganglion ainsi que par leur contenu cellulaire.
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d) Autres formations lymphoides
Les muqueuses qui bordent les systèmes digestifs, respiratoires et urogénitaux,
représentent une surface de 400m². C’est le site d’entrée de la plupart des pathologies,
ces surfaces sont défendues par un groupe de tissu lymphoïde organisé appelé :
MALT (Mucosal Associated Lymphoid Tissue), leurs structures varient d’un groupe
de cellules à peine organisés à des structures bien organisés telles que : Amygdales,
Végétations, Appendice, plaques de Peyer, … ; toutes ces structures sont riches en
plasmocytes.
On distingue plusieurs types d’amygdales, dont les plus volumineuses sont les
amygdales palatines, les autres ayant des fonctions accessoires (amygdales linguales,
amygdales pharyngiennes, amygdales vélopalatines, amygdales tubulaires).
L’ensemble des amygdales constituent l’anneau de Waldeyer.
Les cellules immunitaires sont caractérisées par les clusters de différenciation qui
sont des protéines exprimées à leur surface. Ces clusters sont de réels marqueurs
diagnostiques utilisés pour l’identification de ces cellules.
Ce sont les globules blancs ou leucocytes qui ont chacun un rôle à jouer. On les divise
en trois catégories : les lymphocytes, les polynucléaires et les monocytes
macrophages.
Leur fonction principale est la phagocytose, mais elles effectuent aussi la cytolyse, la
sécrétion de médiateurs solubles tels que des protéines du complément, des enzymes
et des cytokines ; et enfin, elles peuvent présenter un antigène phagocyté aux
lymphocytes T helper.
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a) Le monocyte
Le monocyte est une cellule sanguine immature de la famille des leucocytes, qui
provient de la moelle osseuse. Cette cellule se différencie une fois dans les tissus où
elles résideront, et sera ainsi à l’origine des macrophages et des cellules dendritiques.
b) Le macrophage
Ils sont ubiquitaires au sein de l’organisme (tissus conjonctifs, foie, tissus nerveux,
poumons, plasma, rate, …). Les macrophages résidents portent chacun une
appellation caractéristique suivant le tissu dans lequel il se trouve : les cellules de
Kupffer dans le foie, les cellules microgliales dans les tissus nerveux, les
macrophages alvéolaires dans les poumons…
Les cellules capables de cette propriété sont regroupées sous le nom de cellules
présentatrices de l'antigène (CPA). Cette étape d'information du système
immunitaire aboutit à la production d'anticorps (par les lymphocytes B) et de
lymphocytes T cytotoxiques.
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On trouve parmi ces cellules les cellules dendritiques folliculaires (à l'intérieur des
follicules des organes lymphoïdes), les cellules de Langerhans (dans la peau et les
muqueuses) ou encore les cellules interdigitées (dans le thymus).
Véhiculés par le sang à travers tous les tissus, les granulocytes (contiennent des
granules visibles au microscope optique), ou polynucléaires (noyau formé de
plusieurs lobes) sont des leucocytes ayant pour origine la moelle osseuse.
On en distingue trois types : les neutrophiles, les basophiles et les acidophiles, qui
portent leur qualificatif de la propriété de leur cytoplasme et qui présentent des rôles
distinct.
- Les polynucléaires neutrophiles sont les plus nombreux dans le sang. Ils ont un
rôle principal dans la phagocytose et sont attirés sur le lieu de l’infection par les
chimiokines libérées par les macrophages et les autres cellules présentes. Il passe ainsi
par diapédèse du vaisseau sanguin où il situe en temps normal, vers les tissus
conjonctifs cibles. Contrairement aux autres cellules phagocytaires, les polynucléaires
neutrophiles meurent suite à la phagocytose.
- Les polynucléaires basophiles sont les moins nombreux et jouent un rôle essentiel
dans l’allergie. En effet, lorsqu’ils rentrent en contact d’allergènes ils déversent le
contenu de leurs granulations, dont de l’histamine qui active la réaction
inflammatoire. Dans leurs granulations, on trouvera également de l’héparine qui
empêchera la coagulation sanguine et qui augmentera la perméabilité des capillaires,
augmentant la réaction inflammatoire et facilitant la diapédèse.
e) Le mastocyte
Le mastocyte est une variété de leucocytes jouant un rôle primordial dans les
allergies. Il est habituellement situé au niveau des tissus conjonctifs, des poumons,
des ganglions lymphatiques, de la rate et bien évidemment de la moelle osseuse où il
est produit.
Le mastocyte exprime des récepteurs membranaires aux fragments constants (Fc) des
immunoglobulines E (IgE) qui ont également un rôle caractéristique dans les
allergies. Lorsque le mastocytes, complexés avec ces IgE dirigé spécifiquement contre
un allergène, rentre en contact avec cet allergène, il y a dégranulation, provoquant des
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réactions allergiques qui peuvent être très grave parfois même jusqu’à des chocs
anaphylactiques.
La cellule NK fait partie des lymphocytes car elle découle du progéniteur lymphoïde
au niveau de la moelle osseuse ; elle fait partie des grands lymphocytes granuleux
(GLG). Elle ne correspond cependant ni à un lymphocyte B ni à un lymphocyte T, ne
présentant respectivement ni le dimère Igα-Igβ ni le cluster de différentiation CD3.
La cellule NK peut tuer les cellules cibles de manière spontanée, en faisant intervenir
les molécules de classe 1 du CMH, et sont capables de faire la différence entre une
cellule saine et une cellule « malade ».
La cellule NK est donc spontanément une cellule tueuse envers toutes les cellules,
mais inhibée par la présence de molécule de classe 1 du CMH, d’où son nom de
cellule « Natural Killer » (« cellule tueuse naturelle »).
Les lymphocytes sont les cellules majeures de la réponse immunitaire adaptative (ou
spécifique) qui font partis des leucocytes. Ils sont principalement de deux types :
Les lymphocytes ont différentes localisations suivant leur stade de maturité ; ils sont
d’avantages présents aux niveaux des organes lymphoïdes secondaires, du sang et de
la lymphe lorsqu’ils ne sont pas encore activés, et ont une localisation ubiquitaires
lorsqu’ils sont activés.
Ces cellules sont impliquées dans l'élimination des cellules anormales, cancéreuses
notamment, ou infectées (en particulier lors des infections virales).
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1) Le lymphocyte B
Les lymphocytes B (B pour bone marrow ou moelle osseuse) sont responsables de la
fabrication et de la sécrétion des anticorps (immunité humorale). En plus du BCR, le
lymphocyte B est caractérisé par un dimère Igα-Igβ qui est associé au BCR (IgM), des
récepteurs de cytokines, des protéines membranaires telles que des intégrines
(LFA-1), des sélectines, les récepteurs membranaires B7 et des clusters de
différenciation CD19, CD21, CD35, CD45, CD80 (ou B7-1 est le ligand de CD28
présent à la surface des lymphocytes T), CD81 et CD86 (ou B7-2 est le ligand de
CD28 présent à la surface des lymphocytes T), etc.
Soit en plasmocytes qui sécrètent les anticorps solubles qui iront se fixer sur
l’antigène (opsonisation), facilitant ainsi la phagocytose. Ces cellules ne
présentent pas d’anticorps membranaires.
Soit en lymphocyte B mémoire qui expriment à leur surface les anticorps
spécifique d’un antigène, permettant une réponse plus rapide si une seconde
infection se présente.
2) Le lymphocyte T
Les LT CD8 qui ont comme destinée leur évolution en LT cytotoxiques qui
tuent les cellules porteuses de l’antigène. Ils reconnaissent l’Antigène en
association avec les produits de classe I du CMH, qui sont exprimés à la
surface de toutes les cellules nucléés.
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Les LT CD4 qui donneront des LT helper (ou auxiliaires) qui ont un rôle de
régulation de la réponse immunitaire adaptative par activation d’autres cellules
immunitaires. par l'intermédiaire de cytokines. Ils reconnaissent l’Antigène en
association avec les produits de classe II du CMH qui sont exprimés à la
surface des cellules : lymphocytes B, macrophages, monocytes et
Lymphocytes T activés.
Pour être reconnu par un lymphocyte T, un antigène doit lui être correctement
présenté, c'est-à-dire qu'une molécule étrangère est captée par un macrophage qui la
dégrade et va présenter au lymphocyte des fragments de cette molécule. Ces
fragments sont présentés par une autre structure à la surface du macrophage : le
complexe majeur d'histocompatibilité. Le lymphocyte ne reconnaît donc un antigène
que lorsque celui-ci a été « préparé » par le macrophage et présenté sur une molécule
du complexe majeur d'histocompatibilité.
Il faut noter que les lymphocytes B sont également capables de présenter l'antigène au
lymphocyte T.
On voit qu'il s'agit bien là d'une coopération entre cellules de types ou de sous-types
différents. Les macrophages ou les lymphocytes B captent l'antigène et le préparent de
telle sorte qu'il soit reconnaissable par le lymphocyte T. Le lymphocyte T auxiliaire
recrute d'autres lymphocytes T et B pour éliminer l'antigène, et les lymphocytes T
suppresseurs stoppent la réponse pour éviter qu'elle ne s'emballe.
Les lymphocytes cytotoxiques portent le marqueur CD8 ; on les désigne sous les
noms de T-CD8, T8, CD8+. Le CD8 (mais associé à d’autres marqueurs spécifiques)
est aussi exprimé à la surface des lymphocytes T suppresseurs et des lymphocytes
tueurs naturels (NK, Natural Killer en anglais), qui interviennent dans l’immunité
innée.
C'est un ensemble de protéines fabriquées dans différents organes (le foie, la rate,
l'intestin grêle) qui s'activent successivement l'une l'autre, en cascade. Lorsque cette
réaction en cascade atteint son but, ces protéines s'assemblent et forment un complexe
lytique : cinq protéines différentes sont assemblées, organisées en cylindre capable de
perforer la membrane d'une cellule cible (une bactérie par exemple) et conduire à la
destruction de cette cellule cible.
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Certains composants du complément sont reconnus par des récepteurs à la surface des
macrophages et des polynucléaires et favorisent ainsi la phagocytose de l'antigène sur
lequel ils sont fixés.
Elles agissent comme messagers entre les différents acteurs du système immunitaire.
Les molécules d’interférons sont des protéines appartenant à la famille des cytokines
produites par certaines cellules immunitaires de l’organisme qui active la réponse
immunitaire et possèdent des propriétés antivirales et antiprolifératives.
Les interférons aident à résister aux infections virales. Lorsqu'une cellule est infectée
par un virus, celle-ci produit des interférons qui iront se fixer sur des cellules saines.
Celles-ci résistent alors à l'infection virale.
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