Immunologie 1

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 13

Université Saad DAHLAB - Blida

Département des Sciences Vétérinaires

Module Microbiologie Générale (2e année)

Dr AKLOUL K.

IMMUNOLOGIE LE SYSTÈME IMMUNITAIRE

Le système immunitaire est un ensemble d'organes et d'éléments dispersés dans


l'organisme, impliqués dans la défense contre le « non-soi ». Cette définition
s'applique totalement à la résistance aux infections, à la résistance à la dissémination
des cellules cancéreuses et à une situation plus artificielle, la transplantation ou
greffe, où l'organisme tente de rejeter l'organe ou le tissu étranger.
Elle est aussi à la base des théories sur les maladies auto-immunes, maladies au cours
desquelles l'organisme élabore contre lui-même, ou une partie de lui-même, une
réaction comparable à celle qu'il élaborerait contre un organisme étranger.

LE « SOI » ET LE « NON SOI », LE SYSTÈME HLA


La reconnaissance du soi et du « non-soi » est essentielle pour une réponse immune
appropriée à l'introduction d'un antigène dans l'organisme, puisque le lymphocyte ne «
voit » l'antigène que présenté par une cellule de l'organisme.

Il est une autre circonstance où cette reconnaissance joue un rôle primordial : c'est la
transplantation d'organe. Là encore, la reconnaissance du « soi » se fait grâce au
complexe majeur d'histocompatibilité.

LE SYSTÈME HLA
Qu'est ce que le complexe majeur d'histocompatibilité (ou CMH) que l'on appelle
système HLA ?

Le système HLA (Human Leucocyte Antigen) est un ensemble de molécules très


variables dans leur composition, qui sont présentes à la surface de certaines cellules
du système immunitaire et d'autres organes. Ces molécules sont composées, comme
les immunoglobulines et le récepteur de l'antigène du lymphocyte T, d'un assemblage
de deux types de chaînes. C'est la variabilité de ces chaînes qui fait la variété des
molécules HLA.

LES CLASSES DE MOLÉCULES HLA

Les molécules de classe 1 sont présentes sur toutes les cellules nucléés de l'organisme
tandis que les cellules de classe 2 sont présentes uniquement sur les cellules du
système immunitaire dont les lymphocytes B, les macrophages et cellules apparentées
(cellules de Langherans dans la peau, cellules de Kupfer dans le foie) et enfin les
cellules T lorsqu'elles sont activées.

1
Les mécanismes de reconnaissance et d’élimination des molécules du non soi font
intervenir un système diffus d’organes, de tissus, de cellules et de molécules qui
constituent le système immunitaire.

1. LES ORGANES DU SYSTÈME IMMUNITAIRE

Les organes et tissus lymphoïdes correspondent au lieu de résidence des lymphocytes


et d’autres cellules du système immunitaire. Ils se distinguent en deux groupes :

 Les organes lymphoïdes primaires ont la capacité de produire, et/ou de


provoquer la prolifération et la maturation des lymphocytes. Ils correspondent
à la moelle osseuse et au thymus.
 Les organes lymphoïdes secondaires qui sont le lieu des interactions entre
l’Antigene et les Lymphocytes. Parmi eux on compte les ganglions
lymphatiques, la rate et les MALT (pour « Mucosa Associated Lymphoid
Tissue » comprenant les amygdales et les plaques de Peyer).

1.1. ORGANES LYMPHOIDES PRIMAIRES

La moelle osseuse et le thymus sont les lieux de naissance, différenciation et de la


maturation (acquisition de marqueurs) des cellules du système immunitaire.
Des dysfonctionnements de ces deux organes entrainent de graves troubles du
système immunitaire.

a) La moelle osseuse

La moelle osseuse correspond au tissu présent dans la partie centrale des os ; mais
attention seule la moelle osseuse présente au niveau des os courts et plats (sternum,
côtes, vertèbres, os iliaques, voute du crâne, épiphyses proximales de l’humérus et du
fémur, …), possède une activité hématopoïétique, autrement dit la capacité de
produire les différentes lignées de cellules sanguines. En effet seuls ces os possèdent
encore de la moelle osseuse rouge constituée de cellules souches hématopoïétique
multipotentes (CSH), en opposition à la moelle osseuse jaune constituée de cellules
graisseuses (adipocytes).

Ces cellules souches multipotentes ont la capacité de se différencier en un large


éventail de cellules.

Toutes les cellules sanguines proviennent de la MO à partir de la cellule souche


hématopoïétique (CSH).
• la lignée myéloïde donne naissance aux hématies, aux granulocytes, aux monocytes
et aux thrombocytes
• la lignée lymphoïde donne naissance aux cellules NK et aux lymphocytes pré-T, aux
lymphocytes pré-B et lymphocytes B

La moelle osseuse produit à partir de cellules souches des cellules lymphoïdes :


• des lymphocytes pré-B qui se différencient en lymphocytes B (B pour bone).
• des lymphocytes pré-T qui vont gagner le thymus pour se différencier en
lymphocytes T (T pour thymus).

2
b) Le Thymus

Le thymus recueil les précurseurs de LT qui viennent de la MO, grâce au


microenvironnement et hormones thymiques, ces précurseurs subissent une
maturation et une multiplication, mais la plupart d’entre eux meurent sur place par
apoptose, seul 5% qui quittent le thymus et vont vers les organes périphériques.

Le thymus est un organe lympho-épithélial situé dans la partie antéro-supérieur du


médiastin (cavité thoracique), qui va croître jusqu’à la puberté puis diminuer par la
suite mais sans disparaître totalement. Il joue un rôle primordial dans la
différenciation des lymphocytes T.

On distingue 3 zones dans le thymus :

 Le cortex est la zone la plus externe au niveau de laquelle se produit la


sélection positive (acquisition de la tolérance au soi) des thymocytes. On y
trouve surtout des cellules épithéliales, des thymocytes et quelques
macrophages.
 La jonction cortico-médullaire est le lieu d’entrée des progéniteurs qui
viennent de la moelle et de sortie des cellules matures.
 La médula est la zone la plus interne au niveau de laquelle se produisent
l’accumulation des cellules matures et la sélection négative. On y trouve
des thymocytes, macrophages et des cellules dendritiques. La médulla donne
l’impression d’être lobulé, et chacun de ces lobules est centrée par un
corpuscule de Hassall qui est une différenciation kératinisante des cellules
épithéliales.

3
1.2 ORGANES LYMPHOIDES SECONDAIRES

Les organes lymphoïdes périphériques sont des organes où a lieu la réponse


immunitaire : ils ont pour fonction de favoriser la rencontre et la reconnaissance entre
les antigènes et les cellules immunitaires.
Les organes et les tissus périphériques sont colonisés par les lymphocytes
immunocompétents produits dans les organes centraux. Leur organisation permet les
interactions de l’antigène avec les cellules de l’immunité.

a) Le système lymphatique

Le sang circulant sous pression, le plasma filtre à travers les capillaires vers les
tissus, c’est le liquide Interstitiel, celui-ci revient en partie vers la circulation sanguine
par les capillaires, ce qui reste forme la lymphe.

La lymphe capte les antigènes (Ag) qui arrivent dans les tissus et les amène vers
les organes lymphoïdes secondaires structurés ; elle sert également de moyen de
transport des lymphocytes à partir des tissus conjonctifs vers les organes lymphoïdes
secondaires structurés.

b) La Rate
La rate est un organe abdominal intra-péritonéal, situé dans l’hypochondre gauche,
très vascularisé, simultanément réservoir de leucocytes, lieu de rencontre des
antigènes et lieu d'épuration des globules rouges usagés et des déchets tissulaires.

4
L’organisation de la rate est similaire à celle d’un ganglion lymphatique, excepté que
l’antigène y est amené par le sang et non par la lymphe. La rate est un véritable filtre
de la circulation sanguine.

On distingue :
 La pulpe rouge est directement localisée sous la capsule et joue un rôle
important dans la régulation de la formation et de la destruction des
éléments figurés du sang, notamment des hématies. peuplé par des
macrophages et des globules rouges.
 La pulpe blanche donne lieu à des rencontres antigènes-lymphocytes et
est centrée par une artériole. Elle est construite en deux zones :

o La gaine lymphoïde péri-artérielle riche en lymphocyte T.


o Le corpuscule de Malpighi correspond à un amas de lymphocytes,
essentiellement de LB.

La pulpe blanche assure la rétention des substances étrangères et la pulpe rouge


retient les hématies sénescentes ou altérées pour les détruire.

c) Les ganglions lymphatiques

Les ganglions lymphatiques sont répartis dans tout l’organisme, le plus souvent
groupés en aires ganglionnaires. Ils tiennent lieu de zone de contact entre les

5
leucocytes et les déchets tissulaires de la zone correspondante (la zone drainée) et
jouent un rôle de filtre : ils arrêtent des cellules cancéreuses par exemple, un germe
lors d'une infection cutanée, etc.

Les ganglions sont reliés entre eux par des canaux lymphatiques et forment un réseau
grossièrement superposable à la vascularisation artérielle et veineuse.

Les vaisseaux lymphatiques afférents (qui arrivent), déversent la lymphe qui s’écoule
à travers le parenchyme ganglionnaire, ce qui permet aux macrophages et aux cellules
dendritiques de capter tout antigène véhiculé par cette lymphe.

Les ganglions jouent un rôle principal dans la réponse immunitaire car ils sont le lieu
de prolifération et de différenciation des cellules immunitaires, et également car ils
jouent le rôle de filtre de la circulation lymphatique.

Les différentes parties du ganglion se distinguent les unes des autres par leur position
dans le ganglion ainsi que par leur contenu cellulaire.

 Le cortex correspond à la partie la plus externe, contenant surtout les LB,


mais également des macrophages, cellules dendritiques folliculaires (formant
des follicules primaires).
 Le paracortex correspond à des nappes lymphoïdes entourant le cortex et
caractérisé par la présence de lymphocyte T, de cellules dendritiques ainsi
que de veinules post-capillaires cubiques que l’on appelle HEV (pour veinule
à endothélium haut). C’est dans cette zone que les LT et LB passent du sang
dans les ganglions, et c’est là que se produisent les interactions entre les LT et
les cellules dendritiques, ainsi qu’entre les LT et les LB.
 La médulla est la partie la plus interne des ganglions, correspondant à des
cordons médullaires et contenant surtout des macrophages, des plasmocytes et
des LB mémoires.

Structure en coupe d’un ganglion lymphatique

6
d) Autres formations lymphoides
Les muqueuses qui bordent les systèmes digestifs, respiratoires et urogénitaux,
représentent une surface de 400m². C’est le site d’entrée de la plupart des pathologies,
ces surfaces sont défendues par un groupe de tissu lymphoïde organisé appelé :
MALT (Mucosal Associated Lymphoid Tissue), leurs structures varient d’un groupe
de cellules à peine organisés à des structures bien organisés telles que : Amygdales,
Végétations, Appendice, plaques de Peyer, … ; toutes ces structures sont riches en
plasmocytes.

On distingue plusieurs types d’amygdales, dont les plus volumineuses sont les
amygdales palatines, les autres ayant des fonctions accessoires (amygdales linguales,
amygdales pharyngiennes, amygdales vélopalatines, amygdales tubulaires).
L’ensemble des amygdales constituent l’anneau de Waldeyer.

Les plaques de Peyer correspondent à des agrégats de follicules lymphoïdes présents


au niveau de la paroi intestinale, dans la partie terminale de l’intestin grêle.

2. LES CELLULES DU SYSTÈME IMMUNITAIRE

Les cellules immunitaires sont caractérisées par les clusters de différenciation qui
sont des protéines exprimées à leur surface. Ces clusters sont de réels marqueurs
diagnostiques utilisés pour l’identification de ces cellules.

Ce sont les globules blancs ou leucocytes qui ont chacun un rôle à jouer. On les divise
en trois catégories : les lymphocytes, les polynucléaires et les monocytes
macrophages.

Chaque catégorie de leucocytes remplit des fonctions différentes et est subdivisée en


sous catégories elles-mêmes avec des fonctions différentes.

2.1. Les cellules de l’immunité innée

2.1.1. Les phagocytes

Les phagocytes ou cellules phagocytaires sont les éboueurs de l’organisme, capables


d’endocyter des bactéries et des cellules mortes. Parmi eux, on compte les
macrophages, les cellules dendritiques, et les polynucléaires.

Ces cellules constituent un ensemble appelé système phagocytaire mononuclée ou


encore système réticulo-histocytaire

Leur fonction principale est la phagocytose, mais elles effectuent aussi la cytolyse, la
sécrétion de médiateurs solubles tels que des protéines du complément, des enzymes
et des cytokines ; et enfin, elles peuvent présenter un antigène phagocyté aux
lymphocytes T helper.

7
a) Le monocyte

Le monocyte est une cellule sanguine immature de la famille des leucocytes, qui
provient de la moelle osseuse. Cette cellule se différencie une fois dans les tissus où
elles résideront, et sera ainsi à l’origine des macrophages et des cellules dendritiques.

b) Le macrophage

Cellule phagocytaire par excellence, provenant de la différenciation des monocytes.

Il joue également le rôle de cellule présentatrice d’antigène, mais de manière


beaucoup plus occasionnelle que les cellules dendritiques, il présente donc les
molécules de classe 2 du CMH.

Ils sont ubiquitaires au sein de l’organisme (tissus conjonctifs, foie, tissus nerveux,
poumons, plasma, rate, …). Les macrophages résidents portent chacun une
appellation caractéristique suivant le tissu dans lequel il se trouve : les cellules de
Kupffer dans le foie, les cellules microgliales dans les tissus nerveux, les
macrophages alvéolaires dans les poumons…

Ils permettent la « visibilité » de l’antigène par le système immunitaire : En effet, une


fois les éléments étrangers « digérés », une fraction de leurs composants (les
antigènes) migrent à la surface des cellules phagocytaires et s’insèrent sur des
récepteurs de leur membrane : les antigènes sous cette forme sont accessibles à la
reconnaissance par les lymphocytes. On dit que les antigènes sont présentés aux
lymphocytes.

Les cellules capables de cette propriété sont regroupées sous le nom de cellules
présentatrices de l'antigène (CPA). Cette étape d'information du système
immunitaire aboutit à la production d'anticorps (par les lymphocytes B) et de
lymphocytes T cytotoxiques.

c) La cellule dendritique (CD)

La cellule dendritique est une cellule immunitaire présentant des expansions


cytoplasmiques appelées des dendrites, et présente dans l’ensemble des tissus de
l’organisme, plus spécifiquement au niveau de l’épiderme et au niveau du thymus.
Elle a deux origines, soit myéloïde en dérivant du monocyte, soit lymphoïde.

La cellule dendritique a différents rôles dans la réponse immunitaire :

 Elle joue le rôle de cellule phagocytaire et de cellules présentatrice


d’antigène, lui permettant d’activer les lymphocytes (B et T) présents au
niveau des organes lymphoïdes secondaires. Elle a donc un rôle principal dans
l’activation de la réponse immunitaire adaptative. En effet une fois
l’antigène phagocyté et présenté, la cellule dendritique quitte son lieu de
résidence et migre vers les organes lymphoïdes secondaires.
 Au niveau du thymus, elle joue un rôle essentiel dans le maintien de la
tolérance au soi, dans la sélection négative des lymphocytes T.

8
On trouve parmi ces cellules les cellules dendritiques folliculaires (à l'intérieur des
follicules des organes lymphoïdes), les cellules de Langerhans (dans la peau et les
muqueuses) ou encore les cellules interdigitées (dans le thymus).

d) Les polynucléaires ou granulocytes

Véhiculés par le sang à travers tous les tissus, les granulocytes (contiennent des
granules visibles au microscope optique), ou polynucléaires (noyau formé de
plusieurs lobes) sont des leucocytes ayant pour origine la moelle osseuse.

On en distingue trois types : les neutrophiles, les basophiles et les acidophiles, qui
portent leur qualificatif de la propriété de leur cytoplasme et qui présentent des rôles
distinct.

- Les polynucléaires neutrophiles sont les plus nombreux dans le sang. Ils ont un
rôle principal dans la phagocytose et sont attirés sur le lieu de l’infection par les
chimiokines libérées par les macrophages et les autres cellules présentes. Il passe ainsi
par diapédèse du vaisseau sanguin où il situe en temps normal, vers les tissus
conjonctifs cibles. Contrairement aux autres cellules phagocytaires, les polynucléaires
neutrophiles meurent suite à la phagocytose.

- Les polynucléaires basophiles sont les moins nombreux et jouent un rôle essentiel
dans l’allergie. En effet, lorsqu’ils rentrent en contact d’allergènes ils déversent le
contenu de leurs granulations, dont de l’histamine qui active la réaction
inflammatoire. Dans leurs granulations, on trouvera également de l’héparine qui
empêchera la coagulation sanguine et qui augmentera la perméabilité des capillaires,
augmentant la réaction inflammatoire et facilitant la diapédèse.

- Les polynucléaires acidophiles (ou éosinophiles) ont une action antiparasitaire


en déversant sur eux le contenu de leurs granules, et jouent un rôle mineur dans
l’allergie (hypersensibilités).

e) Le mastocyte

Le mastocyte est une variété de leucocytes jouant un rôle primordial dans les
allergies. Il est habituellement situé au niveau des tissus conjonctifs, des poumons,
des ganglions lymphatiques, de la rate et bien évidemment de la moelle osseuse où il
est produit.

Le mastocyte contient des granulations contenant de l’histamine, de l’héparine, de la


sérotonine et des enzymes diverses. Tout comme le polynucléaire basophile, le
mastocytes a donc plusieurs effet : activation et amplification de la réaction
inflammatoire, diminution de la coagulation sanguine, augmentation de la
perméabilité des capillaires facilitant la diapédèse.

Le mastocyte exprime des récepteurs membranaires aux fragments constants (Fc) des
immunoglobulines E (IgE) qui ont également un rôle caractéristique dans les
allergies. Lorsque le mastocytes, complexés avec ces IgE dirigé spécifiquement contre
un allergène, rentre en contact avec cet allergène, il y a dégranulation, provoquant des

9
réactions allergiques qui peuvent être très grave parfois même jusqu’à des chocs
anaphylactiques.

f) Le Lymphocyte NK (pour « Natural Killer »)

La cellule NK fait partie des lymphocytes car elle découle du progéniteur lymphoïde
au niveau de la moelle osseuse ; elle fait partie des grands lymphocytes granuleux
(GLG). Elle ne correspond cependant ni à un lymphocyte B ni à un lymphocyte T, ne
présentant respectivement ni le dimère Igα-Igβ ni le cluster de différentiation CD3.

(La cellule NK est caractérisée par le cluster de différentiation CD56).

La cellule NK peut tuer les cellules cibles de manière spontanée, en faisant intervenir
les molécules de classe 1 du CMH, et sont capables de faire la différence entre une
cellule saine et une cellule « malade ».

La cellule NK est donc spontanément une cellule tueuse envers toutes les cellules,
mais inhibée par la présence de molécule de classe 1 du CMH, d’où son nom de
cellule « Natural Killer » (« cellule tueuse naturelle »).

Ces cellules ne possèdent pas de récepteur d'antigène, et donc ne participent pas à


l'immunité spécifique. Ces cellules ont la même fonction que les lymphocytes
Tcytotoxiques, mais elles n'ont pas besoin d'être activées pour fonctionner.

Lorsque la cellule NK est activée, les cellules présentatrices d’antigène se fixe à la


cellule NK qui produit ainsi un certain nombre de cytokines (IL-4, IL-13 et
interférons γ) qui activeront quasiment tous les types de cellules immunitaires.

2.2. Les cellules de la réponse immunitaire adaptative

Les lymphocytes sont les cellules majeures de la réponse immunitaire adaptative (ou
spécifique) qui font partis des leucocytes. Ils sont principalement de deux types :

 D’une part les lymphocytes B (LB) ou cellule B, dont la lettre « B » provient


de la « Bourse de Fabricius » qui est un organe d’oiseaux dans lequel les LB
arrivent à maturité. Chez l’Homme, les lymphocytes B arrivent à maturité
dans la moelle osseuse. Ils sont caractérisés par la présence d’un BCR qui
leurs permettent de reconnaître des fragments antigéniques.
 D’autre par les lymphocytes T (LT) ou cellule T, dont la lettre « T » provient
du « Thymus », organe dans lequel les LT arrivent à maturité. Ils sont
caractérisés par la présence d’un TCR qui leurs permettent de reconnaître des
fragments antigéniques.

Les lymphocytes ont différentes localisations suivant leur stade de maturité ; ils sont
d’avantages présents aux niveaux des organes lymphoïdes secondaires, du sang et de
la lymphe lorsqu’ils ne sont pas encore activés, et ont une localisation ubiquitaires
lorsqu’ils sont activés.

Ces cellules sont impliquées dans l'élimination des cellules anormales, cancéreuses
notamment, ou infectées (en particulier lors des infections virales).

10
1) Le lymphocyte B
Les lymphocytes B (B pour bone marrow ou moelle osseuse) sont responsables de la
fabrication et de la sécrétion des anticorps (immunité humorale). En plus du BCR, le
lymphocyte B est caractérisé par un dimère Igα-Igβ qui est associé au BCR (IgM), des
récepteurs de cytokines, des protéines membranaires telles que des intégrines
(LFA-1), des sélectines, les récepteurs membranaires B7 et des clusters de
différenciation CD19, CD21, CD35, CD45, CD80 (ou B7-1 est le ligand de CD28
présent à la surface des lymphocytes T), CD81 et CD86 (ou B7-2 est le ligand de
CD28 présent à la surface des lymphocytes T), etc.

Le lymphocyte B aura deux destinées, en effet il se différenciera :

 Soit en plasmocytes qui sécrètent les anticorps solubles qui iront se fixer sur
l’antigène (opsonisation), facilitant ainsi la phagocytose. Ces cellules ne
présentent pas d’anticorps membranaires.
 Soit en lymphocyte B mémoire qui expriment à leur surface les anticorps
spécifique d’un antigène, permettant une réponse plus rapide si une seconde
infection se présente.

Le lymphocyte B joue également le rôle de cellule présentatrice d’antigène et


présente donc ainsi les molécules de classe 2 du CMH, en plus des molécules de
classes 1 du CMH.

2) Le lymphocyte T

Cellules de l'immunité à médiation cellulaire, les lymphocytes T passent par le


thymus avant de rejoindre les organes lymphoïdes secondaires.

Les lymphocytes T acquièrent, au contact des cellules présentatrices de l'antigène


présentes dans le thymus, la capacité de reconnaître les substances étrangères (le non
soi). Véhiculés par le sang jusqu'aux organes lymphoïdes secondaires, ces
lymphocytes deviennent capables d'accomplir des fonctions plus complexes.

Le lymphocyte T est responsable de l’immunité cellulaire, qui vise à détruire les


cellules pathogènes, que ça soit des bactéries ou des cellules cancéreuses. En plus du
TCR, le lymphocyte T est caractérisé par le cluster de différentiation CD3, ainsi que
par un certain nombre de protéines membranaires : des immunoglobulines, des
intégrines, des sélectines L, des récepteurs de cytokines et d’autres clusters de
différenciation CD4 ou CD8, CD2 (récepteur des clusters CD48 et CD58 présents sur
les cellules présentatrices d’antigènes), CD28 (récepteur des clusters CD80 ou B7-1,
et CD86 ou B7-2), CD45 et CD154 (ligand de CD40 (CD40-L) que l’on trouve à la
surface des cellules présentatrices d’antigènes), etc.

On distingue plusieurs types de lymphocytes T :

 Les LT CD8 qui ont comme destinée leur évolution en LT cytotoxiques qui
tuent les cellules porteuses de l’antigène. Ils reconnaissent l’Antigène en
association avec les produits de classe I du CMH, qui sont exprimés à la
surface de toutes les cellules nucléés.

11
 Les LT CD4 qui donneront des LT helper (ou auxiliaires) qui ont un rôle de
régulation de la réponse immunitaire adaptative par activation d’autres cellules
immunitaires. par l'intermédiaire de cytokines. Ils reconnaissent l’Antigène en
association avec les produits de classe II du CMH qui sont exprimés à la
surface des cellules : lymphocytes B, macrophages, monocytes et
Lymphocytes T activés.

 Les lymphocytes T suppresseurs régulent de façon négative (ils freinent) la


réaction immune : ils tendent à l'arrêter.

Pour être reconnu par un lymphocyte T, un antigène doit lui être correctement
présenté, c'est-à-dire qu'une molécule étrangère est captée par un macrophage qui la
dégrade et va présenter au lymphocyte des fragments de cette molécule. Ces
fragments sont présentés par une autre structure à la surface du macrophage : le
complexe majeur d'histocompatibilité. Le lymphocyte ne reconnaît donc un antigène
que lorsque celui-ci a été « préparé » par le macrophage et présenté sur une molécule
du complexe majeur d'histocompatibilité.
Il faut noter que les lymphocytes B sont également capables de présenter l'antigène au
lymphocyte T.

On voit qu'il s'agit bien là d'une coopération entre cellules de types ou de sous-types
différents. Les macrophages ou les lymphocytes B captent l'antigène et le préparent de
telle sorte qu'il soit reconnaissable par le lymphocyte T. Le lymphocyte T auxiliaire
recrute d'autres lymphocytes T et B pour éliminer l'antigène, et les lymphocytes T
suppresseurs stoppent la réponse pour éviter qu'elle ne s'emballe.

Les différentes populations de lymphocytes T possèdent des marqueurs moléculaires


spécifiques à leur surface, et sont souvent désignés aussi par le nom de ces marqueurs.
Ainsi, les lymphocytes T auxiliaires portent le marqueur CD4 ; ils sont aussi appelés
lymphocytes T-CD4, T4 ou CD4+. Le CD4 est aussi exprimé par les macrophages.
(Le CD4 est le marqueur spécifique auquel se fixe le virus du sida, ce qui lui confère
sa capacité à détruire les défenses de l’organisme.)

Les lymphocytes cytotoxiques portent le marqueur CD8 ; on les désigne sous les
noms de T-CD8, T8, CD8+. Le CD8 (mais associé à d’autres marqueurs spécifiques)
est aussi exprimé à la surface des lymphocytes T suppresseurs et des lymphocytes
tueurs naturels (NK, Natural Killer en anglais), qui interviennent dans l’immunité
innée.

3. LES MOLECULES DU SYSTEME IMMUNITAIRE (facteurs humoraux)

3.1. Le système du Complément

C'est un ensemble de protéines fabriquées dans différents organes (le foie, la rate,
l'intestin grêle) qui s'activent successivement l'une l'autre, en cascade. Lorsque cette
réaction en cascade atteint son but, ces protéines s'assemblent et forment un complexe
lytique : cinq protéines différentes sont assemblées, organisées en cylindre capable de
perforer la membrane d'une cellule cible (une bactérie par exemple) et conduire à la
destruction de cette cellule cible.

12
Certains composants du complément sont reconnus par des récepteurs à la surface des
macrophages et des polynucléaires et favorisent ainsi la phagocytose de l'antigène sur
lequel ils sont fixés.

3.2. Les médiateurs moléculaires


Les cytokines sont des petites protéines sécrétées par des cellules du système
immunitaire en réponse à différents stimuli. Elles sont impliquées dans la régulation
des fonctions immunitaires, mais aussi dans l’hématopoïèse.
Les plus connues sont les interleukines (IL), les interférons (IFN), les facteurs de
croissance hématopoïétiques (CSF) et les facteurs de nécrose des tumeurs (TNF).

Elles agissent comme messagers entre les différents acteurs du système immunitaire.

Les molécules d’interférons sont des protéines appartenant à la famille des cytokines
produites par certaines cellules immunitaires de l’organisme qui active la réponse
immunitaire et possèdent des propriétés antivirales et antiprolifératives.

Les interférons aident à résister aux infections virales. Lorsqu'une cellule est infectée
par un virus, celle-ci produit des interférons qui iront se fixer sur des cellules saines.
Celles-ci résistent alors à l'infection virale.

3.3. Les anticorps


Ce sont des protéines qui possèdent des sites de reconnaissance d'un antigène, appelés
paratopes. Ils ne sont spécifiques que d'un seul antigène. Tous les phagocytes
possèdent des récepteurs de du bras Fc de l'anticorps.

13

Vous aimerez peut-être aussi