BK - 11 Eme Sciences Cours - PHILO T GUINDO

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COURS DE PHILOSOPHIE

CLASSE 11ème Sciences

Tidiani B GUINDO
AVANT-PROPOS
Dans une allocution à ses auditeurs, à l’ouverture de ses leçons de Berlin, le 22
octobre 1818 Hegel parlait de la philosophie comme une « lumière sacrée »
confiée à l’homme. Elle a pour vocation de ‘’ veiller à ce que, ce que l’homme
peut de plus sublime, la conscience de son essence, ne s’éteigne ni ne
disparaisse’’. Que la philosophie soit saisie comme une lumière sacrée, c’est
affirmer que l’homme a en lui une intuition transcendantale, donc pour la faire
déployer, il faut une déduction transcendantale ou nouménale, c’est-à-dire de
s’élever de la doxa pour affirmer le réel qui n’est pas à la portée des communs
des mortels. Au moment de nourrir, Socrate se souvenait encore d’un coq à
offrir au dieu guérisseur Asclépios. C’est dans la philosophie que l’homme est
perpétuellement dans sa maison nuptiale pour découvrir et se découvrir en tant
qu’un être de la liberté.

Ces mots ne sont d’aucune prétention, ni s’apparenteraient à l’épître


dédicatoire des Corinthiens de ma part. De ce fait, j’invite tous, au terme de leur
lecture à faire des propositions tant sur la forme que sur le fond.

Le souci de clarté nécessaire à la réflexion philosophique a guidé l’organisation


de ce manuel en des éléments que sont :

- Première partie est un cours intégralement rédigé sur les thèmes du


programme pour aider les élèves ;
- Deuxième partie aborde les grands courants et écoles philosophiques pour
aider les élèves à s’y imprégner les grands moments de l’histoire de la
philosophie.
.
Leçon 1 : PHILOSOPHIE

ACTIVITÉ I : ORRIGINE ET ÉTYMOLOGIE DE LA PHILOSOPHIE


a- ORIGINE D LA PHILOSOPHIE
La pensée rationnelle a un état civil on connaît sa date et son lieu de
naissance. C’est au VIe siècle avant J.C dans les cités grecques que surgies sous
forme de réflexions toutes nouvelles sur l’être humain en remplacement du
mythe, la pensée discursive. Dans Mythe et métaphysique, Georges Gusdorf
disait : « la conscience philosophique est née de la conscience mythique dont
s’est dégagée lentement ».

La pensée rationnelle en Grèce marque le début de la pensée philosophique


qui coïncide avec l’histoire de l’humanité. C’est parce que la pensée est le
propre de l’homme que Blaise Pascal dans Pensées a pu écrire ceci : « toute
notre dignité consiste dans la pensée ». De ce fait, on peut définir la raison
comme la faculté qui nous permet de connaître puisqu’elle nous renseigne sur
l’origine des choses, le pourquoi des phénomènes… par la démonstration, le
calcul et les preuves. Tel est l’objectif que s’est assigné le ‘’Logos’’ (La raison)
dans l’antiquité. À cette époque, les premiers philosophes, les physiocrates
s’occupaient essentiellement de la formation des astres, des tremblements de
terre, les volcans. Parmi eux, on peut citer Anaximandre, Anaximène,
Anaxagore… C’est donc avec ces hommes de talent que la philosophie se donne
les premières de noblesse.

b- ÉTYMOLOGIE DE LA PHILOSOPHIE
La philosophie, par l’étymologie, dérive des deux mots grecs : ‘’philos’’ qui
veut dire AMOUR et ‘’Logos’’ qui veut dire RAISON, SAGESSE, VÉRITÉ.
Ainsi, la philosophie se définit étymologiquement comme l’amour de la sagesse,
c’est-à-dire la recherche perpétuelle du savoir. Elle peut se définir de façon
générale comme une réflexion personnelle, rationnelle, critique et auto-critique
sur l’ensemble des problèmes auxquels les hommes sont confrontés. Le vocable
‘’philosophie’’, nous apprend J. Maritain, doit sa paternité énonciative ou sa
profération « au grec Pythagore, qui remarquant que la sagesse revient en propre
à Dieu seul, et voulant pour cela être nommé non pas sage mais seulement ami
(…) de la sagesse, proposa le premier le mot de philosophie (…) amour de la
sagesse ». Cette pensée, d’une transparence cristalline, nous éclaire au moins sur
trois faits. D’abord, elle nous renseigne sur l’auteur à qui nous devons la
paternité du mot philosophie. Ensuite, elle nous indique la et/ou les raisons ayant
présidé à sa profération (=l’humilité). Enfin, Jacques Maritain, à travers cette
pensée, nous fait voir et savoir la définition étymologique de la philosophie
(=amour de la sagesse).

Pour Pythagore, la philosophie doit se définir comme la quête perpétuelle et


méthodique du savoir car en réalité, le discours philosophique suppose la
finitude de l’homme. Ceci signifie que le sens de la recherche philosophique,
c’est d’admettre son ignorance, sa zone d’ombre afin de tendre vers la lumière.
Le philosophe est alors celui qui a conscience de son ignorance tout en
cherchant à la surmonter.

Loin d’être une possession ou une détention définitive, la philosophie est une
recherche. Pèlerin de la vérité, le philosophe vise la perfection de l’humanité,
d’où son humanité authentique qui s’oppose au dogmatisme orgueilleux, au
sophiste et au fanatique.

C- Objet de la philosophie

La philosophie n’a pas un objet d’étude précis. Elle s’intéresse à tout : matériel,
social et spirituel.
ACTIVITÉ II : L’UTILITÉ DE LA PHILOSOPHIE
Malgré le triomphe des sciences, qui dit-on aurait éclipsé la philosophie, le
besoin de pratiquer cette dernière demeure.

Au niveau scientifique, la philosophie est considérée comme la mère de


toutes les sciences. En effet, c’est elle qui dégage les conditions de possibilités
d’émergence des sciences. Les philosophes critiques et analysent les faiblesses
des sciences afin de mieux les guider. Elle est donc pour elles, une conseillère
avertie puisqu’elle évite aux sciences le dérapage et les catastrophes. C’est
pourquoi François Rabelais dans son œuvre Pantagruel disait : « science sans
conscience n’est que ruine de l’âme ». Mieux, comme le dit linéairement prof
Dibi Kouadio Augustin, « le monde existe, mais la science ne se demande pas
pourquoi il existe, à partir de quel fondement il existe comme il est, et vers quel
fondement il se dirige. Elle n’essaie pas de reconstruire la genèse idéale du
monde, son passé intemporel, la logique pure de son être-présent ». En d’autres
termes, la philosophie est la discipline englobante de tous les contours du monde,
elle oriente symétriquement l’homme dans l’humanité tout en s’interrogeant sur
les inventivités de la science, afin de prémunir ses portées néfastes.

Au niveau moral et religieux, la pratique de la philosophie développe un


esprit critique et empêche de tomber dans le fanatisme, le dogmatisme,
l’obscurantisme. Bien mieux, elle nous invite à la tolérance et au respect de la
religion de l’autre. C’est dans ce cadre que René Descartes dans Les Principes
de la philosophie affirme : « c’est proprement avoir les yeux fermés sans tâcher
jamais de les ouvrir que de vivre sans philosopher ».

Enfin, au plan social, la philosophie nous éduque et nous apprend à marcher


conformément aux lois faisant ainsi de son adepte le meilleur des citoyens. Elle
nous permet de nous conformer aux lois en vigueur afin que le vivre-ensemble
se réalise. Ce faisant, Descartes disait : « Un État est d’autant plus civilisé et
poli que les hommes y philosophent mieux ». On peut alors dire que loin d’être
dépassée, démodée, la philosophie est plus que d’actualité.

LEÇON II : CONTES (DU TERROIR)

L’homme, dans sa tentative d’explication et de compréhension du monde, a


toujours fait recours aux contes, aux légendes et aux proverbes afin de cerner le
monde, le Cosmos dans toute son amplitude. Mieux, l’humanité se construit et
se comprend à partir de ces histoires à caractère fabuleux, des histoires hors du
temps dont le rôle est de donner un sens à la vie, une signification aux actions
humaines, aux réflexions actuelles et futures.

ACTIVITÉ I : DÉFINITIONS CONCEPTUELLES : CONTES,


LÉGENDES, PROVERBES
1- CONTES
Le mot ‘’conte’’ désigne à la fois de faits ou d’aventures imaginaires et imagées
relatant des récits à caractère plausibles ou invraisemblables.

2- LÉGENDES
Ce mot désigne des récits populaires, plus ou loin fabuleux, qui se sont transmis
par la tradition.

3- PROVERBES
Ce mot signifie est une sorte de sentence, de maxime exprimée en peu de
mots et devenue d’usage commun. En un mot, c’est une espèce de métaphore
langagière que les hommes emploient pour y véhiculer un message.

ACTIVITÉ II : DIFFÉRENTES ENTRE CES NOTIONS


Le proverbe renvoie sous forme d’énigme. Il incarne des messages ésotériques
qui méritent d’être décortiqués. Il faut être doté d’une science herméneutique
pour arriver à une compréhension authentique de ses dits. Cependant, la légende
et le conte expliquent des situations mirifiques parfois pour l’intention de
distraire ou d’éduquer les nouvelles générations.

ACTIVITÉ III : LEURS FONCTIONS


Les contes les légendes et les proverbes constituent chacun, à leur tour, des
instances d’explication du monde. Ils permettent de présager l’avenir. Ils jouent
aussi une fonction de décontraction, c’est-à-dire font rire.
LEÇON IV : PROBLÉMATISATION- CONCEPTUALISATION

La philosophie, à la différence des autres disciplines, procède dans son analyse à


problématiser et à conceptualiser toute chose afin de la comprendre. Si la
philosophie est considérée comme une discipline critique par excellence, c’est
parce qu’elle fait passer les choses au crible de la raison en les problématisant et
les conceptualisant.

ACTIVITÉ I : APPROCHE DÉFINITIONNELLE


1 – PROBLÉMATISATION: c’est l’action de problématiser, poser
un problème en vue de son analyse.
2 CONCEPTUALISATION : c’est le fait de conceptualiser, c’est-à-
dire une représentation mentale générale, voire abstraite d’un objet.
En clair, l’idée que l’on se fait de quelque chose.
ACTIVITÉ II : ANALYSE DES CONCEPTS
a- PROBÉMATISATION
La capacité de bien poser un problème est une étape capitale dans la rationalité.
Quiconque veut se faire comprendre, doit sans condition apprendre à
problématiser. Problématiser, c’est chercher à comprendre la question
philosophique derrière une affirmation. C’est faire preuve d’une profondeur
intellectuelle afin de dépuceler les différents contours de l’affirmation. Tout
problème bien problématisé est sans équivoque facile à résoudre. Socrate bien
que n’a jamais écrit, fut connu par truchement de son disciple, Platon. La
méthode socratique était la « maïeutique », c’est-à-dire l’art d’accoucher les
esprits. En d’autres termes, d’en faire sortir, par le questionnement et le dialogue,
une vérité qu’ils contiennent sans la connaître. Socrate posait des questions aux
gens et à partir de ses réponses, ces interlocuteurs y parvenaient à la solution de
leur problème. En clair, pour dire que problématiser, c’est questionner une
affirmation de sorte à mettre en évidence ce qui réellement fait problème. Car,
tenter de résoudre un problème sans au préalable poser des questions, c’est
disserter dans le vide, sans savoir ce qu’on cherche. En fait, la problématique est
le vecteur qui permet d’orienter. La conclusion est qui le couronnement de la
recherche ne saurait être favorable sans la problématique bien mise en filigrane.

b- CONCEPTUALISATION
Conceptualiser, consiste à cerner les différentes facettes du problème. C’est de
mener un jugement profond afin de savoir quelle catégorie d’attribue le
problème y trouve place. Ce faisant, conceptualiser, c’est de mettre de l’ordre
dans le raisonnement, cela exige qu’on aille de la déduction à l’induction, c’est-
à-dire du général au particulier.
LEÇON V: IDENTITÉ ET UNUVERSALITÉ

ACTIVITÉ I : DÉFINITION DES TERMES


a- IDENTITÉ
C’est ce qui fait que la chose est ce qu’elle est, c’est ce qui lui est particulier.
C’est qui trait distinctif entre une chose et les choses, un individu et les autres.

b- UNIVERSALITÉ
C’est caractère de ce qui est universel, de ce qui s’étend à un ensemble de
personnes, d’un pays. C’est ce qui n’a point de frontières, ce qui est
déterritorialisé.

ACTIVITÉ II : DIFFÉRE NTES ENTRE IDENTITÉ ET UNIVERSALITÉ


D’entrée en matière, identité est réductrice, elle s’oppose à l’universalité.
Identité, comme le dit André Comte-Sponville, « est d’abord une relation de soi
à soi ». Elle fait allusion de ce qui est particulier, unique en une chose. Sous cet
auspice, l’identité est hostile à toute notion d’ouverture. Elle se vit dans un
cercle de renferment sur soi. Elle fait l’éloge de l’égo. Or, l’universalité n’a
point de limite. Est l’universel, ce qui est de même dans tous les lieux.
L’universalité s’oppose à l’identité, car elle se situe au-delà des sphères
géographiques. Elle est en terme hégélien, la dialectique en mouvement qui
rompre la connexion avec toute conception identitaire. L’universalité n’est pas
un concept statique. C’est dire qu’elle évolue.

ACTIVITÉ III : TRAITS DE CONFRUENCE ENTRE CES DEUX


NOTIONS : IDENTITÉ ET UNUVERSALITÉ
L’identité et l’universalité ne s’opposent pas, au contraire, elles se complètent.
Elles sont toutes expressions de la dignité humaine. L’universel est la somme de
particularisme. L’universel n’a de consistance dans la mesure où l’identité
s’affirme. L’identité, pour éviter de s’enfermer sur soi, elle doit aller vers
l’universel. L’universel, pour exister, est obligé de prendre en compte ce qui est
particulier, identitaire. Les deux s’opposent, en s’opposant, elles se complètent.
C’est dire, en effet, que l’identité doit accepter la différence et l’universel doit, à
son tour, accepter le trait particulier. Ainsi, Hegel affirme dans La
phénoménologie de l’esprit que : « le Vrai est le tout ». C’est l’être en sa totalité
qui est significatif, et chaque évènement particulier dans le monde n’a
finalement de sens qu’en fonction de la totalité des choses, qu’en fonction de
l’Absolu dont il n’est qu’un aspect, qu’un moment. Il n’y a de vie que dans le
particulier qui tend vers l’universel où l’Absolu est en perpétuel dépliement sans
se replier sur lui-même. L’universalité est l’extériorisation de l’être-là de
l’identité. En clair, le rapport entre ‘’ Identité et Universalité’’ pour dire en
termes d’Adorno, c’est « la dialectique positive ».

Conclusion générale

Ces trois notions : Conscience-Identité-Universalité sont des éléments autour


desquels s’articule et s’affirme la dignité humaine. Seul l’homme étant conscient
de son existence, peut affirmer son identité comme un MOI en TOUT sans
s’hypostasier et aller à l’universel comme le déploiement de l’Absolu.

LEÇON VI : DÉMOCRATIE

La nécessité d’un régime politique s’explique par le fait qu’aucune société ne


saurait tolérer durablement une situation de conflit et de désordre. La démocratie
n’est pas la seule forme de régime que l’histoire de l’humanité a connue. Elle
existe parmi tant d’autres comme : l’oligarchie, la monarchie, la dictature, etc.
Ici, notre objet d’étude s’articule autour de la notion de la démocratie. Mais
qu’est-ce ce concept ?

ACTIVITÉ I : DÉFINITION DE LA DÉMOCRATIE


À dire vrai, définir la démocratie n’est une tâche aisée, car sa définition implique
assez de choses. Mais, pour faire vite, on peut définir la démocratie comme une
construction symbolique où la souveraineté est confiée au peuple comme totalité
abstraite au nom et au bénéfice de laquelle le pouvoir est censé fonctionner.
C’est un régime politique dans lequel la souveraineté appartient au peuple.

De son étymologie, la démocratie est composée de deux mots grecs :


‘’Demos’’ qui veut peuple et ‘’Kratos’’ qui signifie pouvoir, autorité. Ainsi, la
démocratie, étymologiquement, c’est le pouvoir du peuple.

ACTIVITÉ II : LES PRINCIPES ET LES FONDEMENTS DE LA


DÉMOCRATIE
- La liberté des individus,
- L’égalité entre les citoyens,
- La constitution comme garant de la liberté en société,
- La séparation des pouvoirs (pouvoir législatif, pouvoir exécutif et pouvoir
judiciaire).

ACTIVITÉ III : LES FORMES DE DÉMOCRATIE


1- DÉMOCRATIE DIRECTE
Cette forme de démocratie n’a existé que dans la Grèce antique. C’est le fait
que le pour soit directement par le peuple sans truchement quelconque des
organes représentatifs. Dans cette démocratie, c’est le peuple lui-même qui juge
la pertinence des décisions, il a la possibilité de refuser certaines prérogatives.
Le peuple, sans intermédiaire, se prononce sur des décisions le concernant telles
que : économiques, politique et militaire.

2- DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE
Cette forme de démocratie est appelée moderne. Elle est moderne dans la
mesure où le peuple ne gouverne pas directement comme dans la démocratie
directe, mais délègue les représentants. Dans cette démocratie, les citoyens, à
travers les élections, élisent les représentants qui seront chargés, c’est-à-dire
mandatés à établir des lois et les exécuter pour l’avantage de tous sans exception
aucune.
ACTIVITÉ IV : AVANTAGES DE LA DÉMOCRATIE
La démocratie accorde aux citoyens des avantages immenses. C’est un
régime dans lequel la liberté se déploie sans ambiguïté aucune. La démocratie
permet aux droits ontologiques (liberté, l’égalité et les biens) de s’exercer avec
perspicacité et efficience. La liberté n’est pas seulement un régime de libération,
mais de liberté en exercice. En effet, elle n’a d’autre visée que de suggérer ceci :
le débat d’idées substitue à la violence sauvage une violence civilisée, dans la
certitude que le vrai n’est ni à moi, ni aux autres, mais seulement entre nous, au
milieu, en ce lieu symbolique où il est permis à chacun, en se retirant, de se
rejoindre et de rejoindre les autres. C’est dire qu’elle offre l’opportunité à
chacun de participer aux débats publics. C’est ce qu’on appelle « la parrêsia
démocratique » qui est une prise de parole adressée, à l’Assemblée, à l’ensemble
des citoyens par un individu soucieux de faire triompher sa conception de
l’intérêt général. Comme l’affirme Hannah Arendt : « la démocratie suppose la
liberté, l’égalité et l’exercice libre de la parole ». En clair, pour la démocratie, la
politique signifie une activité pacificatrice permettant à une société
naturellement divisée de s’ordonner à une fin supérieure : celle du respect de la
personne des droits et libertés. C’est le seul régime où la souveraineté du peuple
est forte à telle enseigne qu’il peut exercer de « Droit de résistance ». Cette
notion fut développée par John Locke dans Les Traités du gouvernement civil.

ACTIVITÉ V : CRITIQUES DE LA DÉMOCRATIE


La démocratie est quelque chose de conceptuel, c’est-à-dire qu’elle renvoie à
une forme de gouvernement qui n’existe nulle part. Car nulle part la masse des
citoyens n’exerce au quotidien et directement le pouvoir. Ainsi, N. Koffi, cet
éminent professeur de philosophie affirme : « la démocratie est définie comme
un régime dont le lieu du pouvoir est un ’’lieu vide’’.

En effet, à observer avec du ‘’œil du concept ‘’ terme emprunté à Hegel, on


s’aperçoit aujourd’hui que nos démocraties se sont tournées contre le peuple
d’autant plus que le peuple qui est la source du pouvoir se voit éclipsé dans la
prise des décisions. Cela pose un problème du rapport entre représenté et
représentant. Celui-ci ne pouvant incarner l’autre dans son corps et dans son âme,
il peut vouloir prendre de la liberté par rapport aux aspirations du peuple.
L’homme étant une essence libre, et le représentant condamné à exercer cette
essence, il se crée entres ces deux entités une certaine distance et une
inconstance qui peuvent paraître déroutantes, voire déconcertantes pour le
peuple. C’est pourquoi Rousseau disait que : « le peuple pense être libre ; il se
trompe fort, il ne l’est que durant l’élection des membres du parlement ; sitôt
qu’ils sont élus, il est esclave, il n’est rien ».

Sur la critique de la représentation comme système conduisant à mépriser le


peuple, Marx rejoint Rousseau lorsqu’il fait remarquer que le suffrage dans la
démocratie représentative ne consiste qu’à « décider une fois tous les trois ou six
ans quel membre de la classe dirigeante devait représenter et fouler aux pieds le
peuple au Parlement ».

ACTIVITÉ VI : GÉNÉALOGIE PHILOSOPHIQUE DU CONCEPT DU


PEUPLE OU DEMOS
Le sens de la démocratie est donc inconcevable sans la substance du peuple.
De Platon à Marx, en passant par Aristote et Machiavel, le concept de peuple a
été marqué de tant d’acceptions qu’il est devenu ambigu.

Platon inscrit le concept de peule dans le tableau sombre de démocratie


athénienne. En effet, profondément affecté par la condamnation à mort de son
maître Socrate par le peuple athénien, il définit en substance le peuple comme
Plèthos, cette foule incapable de comprendre le philosophe et d’accéder à la
science philosophique, cette foule incapable de choix rationnel et raisonnable.
Donc le peule, pour Platon, est synonyme d’ignorance populaire ou de masse
engluée dans l’ignorance. Décriant la cécité politique et intellectuelle du peuple
athénien qui porta un coup fatal à Socrate, Platon récuse dans la démocratie
athénienne la prédominance de la logique du nombre qui s’exprime comme
dictature populaire.

À la différence de Platon, Aristote semble reconnaître au peuple une certaine


compétence et une légitimité certaine, même s’il ne le différencie pas de la
masse. À cette masse caractérisée par la pauvreté et la médiocrité, Aristote
reconnaît en effet une compétence et une légitimité politiques qui contrastent
avec ses penchants avérés pour l’oligarchie, définie comme pouvoir exercer par
un petit nombre, les meilleurs. En effet, pour Aristote, « la masse, quoiqu’elle
puisse ne pas être composée d’hommes qui soient individuellement des hommes
de bien, peut pourtant, rassembler, posséder une supériorité collective ».

À suivre Aristote, le peuple comme être collectif ne doit pas être confondu
avec un agrégat d’individus. Il doit au contraire être considéré comme un corps
politique, c’est-à-dire une entité organisée.

Machiavel, à son tour, attribue au peuple la faculté de juger, de bien juger,


une faculté avérée au point de faire passer le peuple pour « meilleur juge qu’un
prince ». Résolu à assurer la promotion politique du peuple, il lui reconnaît
d’autres qualités telles que la prudence, la discipline et l’intégrité.

CONCLUSION

Nous terminons en soulignant que la marche de la démocratie est devenue


aujourd’hui une marche mondiale, un mouvement qui met au pas l’humanité tout
entière malgré les claudications ou les embuches enregistrées çà et là. La
démocratie, pour l’heure, est le seul régime par excellence qui donne plus
d’autonomie au peuple d’exprimer les sentiments. C’est le seul régime dans
lequel véritablement il peut exister la notion « l’État de droit ».
LEÇONVII: ARGUMENTATION(RHÉTORIQUEET PHILOSOPHIQUE)

Argumentation est avant tout le vocable le plus usité par les philosophes. Ce
concept laisse entrevoir l’idée selon laquelle il faut décortiquer ses dits avec
apodicité. La puissance de la persuasion était l’une des expériences élémentaires
de la cité antique. Ainsi, qu’est-ce que l’argumentation ?

ACTIVITÉ I : DÉFINITION CONCEPTUELLE


Selon ce philosophe français, André Comte-Sponville, « l’argumentation, c’est
un ensemble ordonné d’arguments, qui tend à justifier une thèse de façon
rationnelle ». Argumenter, c’est choisir des propos, des formules appropriées qui
permettent de convaincre l’interlocuteur la thèse que l’on soutienne.

ACTIVITÉ II : FORMES D’ARGUMENTS


Il y a deux formes d’arguments que sont : argument logique et argument
d’autorité

a- ARGUMENT LOGIQUE

Comme son nom indique, c’est un type d’argument qui met l’accent sur la
meilleure démarche de nos pérégrinations intellectuelles. Il a surtout été
développé par des logiciens tels : Aristote, Carnap, Jacques Monod,
Wittgenstein, etc.

b- ARGUMENT PAR INDUCTION

Cet argument, dans sa démarche, va de la particularité à la généralité. À partir


d’une expérience, d’une observation particulière, conclusion se tire. En clair, la
conclusion est la somme résultante des réalités.
c- ARGUMLENT PAR DÉDUCTION
Déduire, c’est mener de propositions vraies ou supposées à une ou plusieurs, qui
en découlent nécessairement. « Par déduction, écrit Descartes, nous entendons
toute conclusion nécessaire tirée d’autres choses connues avec certitude ». C’est
le fait de partir du général au particulier. Il procède par analyser les choses dans
sa dimension générique, et enfin de tirer une conclusion. La conclusion est, de ce
fait, le résultat des postulats généraux.

À dire vrai, tous ces arguments ont leurs faiblesses dans la théorie de la
connaissance. La faiblesse de l’induction est que la particularité ne saurait
justifier l’universalité d’une réalité, d’une loi. Celle de la déduction est que ce
n’est pas toujours évident qu’à partir de la généralité on peut résumer la vérité à
cela. Comme le dit André Comte-Sponville : « toute induction est abusive, et
toute déduction incertaine ».

d- ARGUMENT D’AUTORITÉ

C’est une forme d’argument qui s’impose à tous tant pour son caractère pressant
que pour son caractère véridique. Pressant dans la mesure où on ne saurait
s’imposer tant bien que mal. Véridique dans la mesure où la chose s’est
démontrée avec scientificité comme la théorie du ‘’Géocentrisme à
l’Héliocentrisme’’.
LEÇON VIII : VIOLENCE

La violence est autant au cœur de la vie humaine que de la philosophie


transcendantale pour des relations ambiguës avec la paix. Au regard de l’histoire
et de l’actualité, les hommes sont tiraillés entre leur volonté de vivre ensemble
en paix et leur besoin d’agressivité. Pendant que les individus et les États vantent
leur avantage de la paix, ils sont en même temps auteurs des multiples formes de
violence. L’homme semble à la fois fasciné et horrifié par violence. Qu’est-ce
que ce concept laisse entendre ?

ACTIVITÉ I : DÉFINITION DU TERME


Le mot ‘’violence’’ vient du latin Vis, qui désigne l’emploi de la force sans
égard à la légitimité de son usage. La violence, c’est l’emploi de la force brutale,
exaspérée pour contraindre quelqu’un. Elle peut être définie comme « tout ce qui
perturbe la vie sociale est à classer au registre de la violence dans la mesure où
elle constitue une entrave à la liberté de circulation, d’action ou travail » disait N.
Koffi.

ACTIVITÉ II : CAUSES DE LA VIOLENCE


Les causes de la violence sont multiples et variées. La violence peut être due au
chômage. Celui qui, après avoir terminé ses études, se trouvant dans des
situations exécrables peut s’adonner à des pratiques non recommandées.
Lorsqu’il se voit être dépourvu des espoirs, la seule intention qui lui vient à
l’esprit, c’est de s’adonner à des pratiques obscènes comme : le banditisme, le
vol, les massacres, etc.

La violence peut être due aussi par la classification ou la hiérarchisation des


cultures. Si toutes les cultures se valent, vouloir privilégier une culture au
détriment des autres, cela peut entraîner des séditions, les problèmes entres les
citoyens. Cette manière, c’est ce qu’on le multiculturalisme. Mais qu’est-ce à
entendre ? C’est une théorie ou une doctrine qui est traversée de part en part par
un pessimisme culturaliste et raciste fondé sur un postulat selon lequel il existe
des cultures non assimilables.

ACTIVITÉ III : FORMES DE VIOENCE


La liste que nous dressons n’est pas exhaustive. Les formes de violence sont
entre autres : la violence colérique, la violence instrumentale, la violence
technologique, la violence naturelle, etc.

1- VIOLENCE COLÉRIQUE

Elle est liée à une explosion de ressentiment actif, fondée sur une intense
frustration interne. Son but est l’assouvissement d’une intolérable irritation. Elle
peut être aveugle, c’est-à-dire se diriger sur des cibles qui n’ont un rapport
nécessaire et immédiat avec des sources de la frustration.

2- VIOLENCE INSTRUMENTALE

Elle est exercée, en principe sans passion en vue d’atteindre des objectifs
assignés. Elle se caractérise par :

L’usage de la coercition par les forces de police requises de faire respecter la loi,
ou par des forces armées tenues d’assurer de défense du pays.

3- VIOLENCE TECHNOLOGIQUE

Cette forme de violence est la plus récurrente de nos jours. Elle se passe sur les
réseaux sociaux où les gens se provoquent, s’insultent à des degrés
immesurables. Elle a remplacé la violence physique, car c’est une violence
numérique. C’est ce que Heidegger appelle « le monde de la technologie ».

4- VIOLENCE NATURELE
Cette violence, comme son nom indique, elle est naturelle, c’est-à-dire elle n’est
pas le produit de la volonté humaine. C’est la manifestation des forces de la
nature comme : les séismes, les cataclysmes, les incendies de forêt, etc.
ACTIVITÉ IV : VIOLENCE COMME LA NATURE CATÉGORIELLE
DE L’HOMME
La violence, emploi de la force brutale pour contraindre quelqu’un, est
envisagée par Freud comme un phénomène inhérent à la nature de l’homme.
Elle est l’effet de la pulsion de mort ou Thanatos apposé à Éros, la pulsion de vie.
Cette pulsion inconsciente fait de l’homme un être méchant, égoïste, violent et
stupide. C’est d’ailleurs ce que témoignent les nombreuses guerres qui jalonnent
l’histoire humaine.

L’omniprésence de la force (agressivité, barbarie, les viols, les meurtres, les


génocides) dans nos sociétés montrent clairement que l’homme est un animal
féroce qui n’arrive jamais à se redresser par l’éducation et la civilisation. Ayant
constaté que l’homme n’est pas cet être débonnaire au cœur assoiffé d’amour
parce qu’il est dominé par l’instinct d’agressivité, Feud conclut dans Malaise
dans la civilisation que ce qui fait la nature humaine, c’est la violence. Ce n’est
donc pas de façon injustifiée que Joseph de Maistre dans Les soirées de St
Petersburg dira que de tous les êtres qui vivent seul l’homme « tue pour tuer ».

La violence comme être déterminant l’homme trouve aussi son déploiement


dans les philosophèmes de Thomas Hobbes. Sa philosophie mécanistique fait de
l’homme un être méchant, belliqueux, puisque c’est un être de désir, animé par
l’assouvissement de ses intérêts individuels. Dans l’atteinte de son souhait, tous
les mécanismes sont sollicités.
LEÉON IV : EXISTENCE- CROYANCES

ACTIVITÉ I : DÉFINITION DES TERMES


1- EXISTENCE : C’est le fait d’être, d’exister dans le temps et dans
l’espace. Exister, c’est naître ou se trouver dehors.
2- CROYANCES : C’est de tenir pour réel l’existence de quelqu’un qui qui
n’est pas perceptible. La croyance est du domaine de la foi que de
démonstration scientifique, car elle est hostile à l’examen de l’esprit
critique.
ACTIVITÉ II : RAPPORTS ENTRE EXISTENCE ET CROYANCES
L’existence humaine est mythique et mystérieuse. Elle est faite des éléments
qui ne se révèlent pas automatiquement aux yeux de communs des mortels. De
ce fait, Maurice Merleau- Ponty disait : « derrière tout visible, il y a une part de
l’invisible ». Du coup, sans croyances, l’existence n’a pas de valeur. Partout où
existe l’être humain, comme individu ou comme collectivité, il y a croyance.
Ces propos se corroborent avec cette affirmation de Cornelius Castoriadis dans
son ouvrage Fait et à Faire, les carrefours du labyrinthe : « l’institution de la
société a toujours été fondée sur et sanctionnée par la religion, au sens large du
terme ; et aucun croyant ne mettra en doute les dogmes de sa religion ». En
d’autres termes, l’existence humaine sera dépourvue de trajectoire, de sens
lorsqu’elle fait abstraction aux croyances. Celles-ci permettent aussi de cimenter
les rapports humains.
LEÇON V: TECHNIQUE DE LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE

INTRODUCTION GÉNÉRALE

La dissertation philosophique est un exercice de réflexion portant sur un


sujet donné. En cela, quelle que soit sa formulation (le sujet peut être un thème,
une citation ou une question) la préoccupation fondamentale est la mise en
évidence du problème philosophique. En effet, c’est le problème philosophique
qui constitue le choc susceptible de mettre en marche la pensée ou la réflexion.
Ainsi, face à un sujet de dissertation, l’élève doit avoir deux soucis majeurs :
formuler ou poser le problème philosophique, résoudre cette difficulté en
respectant la méthode. Mais en quoi consiste cette méthode ? Quelles les
différentes étapes à suivre pour réussir l’exercice ?

ACTIVITÉ I : PHASE PRÉPARATOIRE OU LA COMPÉHENSION DU


SUJET

S’effectuant au brouillon, la phase préparatoire est un travail dont le but est de


conduire à une compréhension du sujet. En général, cette phase comprend trois
étapes : l’analyse conceptuelle encore appelée parcellaire, la reformulation du
sujet et la problématique.

1- ÉTUDE PARCELLAIRE
C’est la déconstruction du sujet en mots et expressions essentiels afin de les
définir selon le contexte dans lequel ils sont employés. Autrement dit, il s’agit
ici de trouver les différents sens possibles et de choisir ensuite celui qui convient
le mieux au contexte.

2- REFORMULATION DU SUJET
C’est le moment de la reconstruction du sujet, mais en se servant cette fois-ci
des significations contextuelles des termes clés. En clair, il s’agit d’interpréter le
sujet le dire autrement en prenant soin de garder le sens initial. La reformulation
a ceci d’avantageux qu’elle rend plus clair le sujet dans des termes
correspondants au niveau de langue du candidat sans toutefois altérer le sens
premier.

3- PROBLÉMATIQUE
C’est l’ensemble des questions qu’on l’on se pose en vue de rendre explicite un
problème, c’est-à-dire une situation de perplexité, d’embarras. Il s’agit de
relever les différents aspects du problème. C’est en cela que la problématique
donne implicitement le plan ou le schéma directeur pour la résolution de la
situation d’embarras dans laquelle le sujet nous permet.

Raisonnablement, une fois cette compréhension terminée, le candidat peut


envisager la rédaction proprement dite de son travail.

ACTIVITÉ II : RÉDACTION DU SUJET


Elle est la partie la plus sérieuse, car elle se déroule sur la copie finale à rendre
au correcteur. Elle exige pour ce faire la maîtrise de la langue (Vocabulaire, la
Grammaire), d’un esprit de rigueur et d’une culture philosophique. Les éléments
constitutifs de la rédaction sont ; Introduction, Développement et la Conclusion.

1- INTRODUCTION
Introduction est le miroir du devoir. En tant que tel, elle révèle au correcteur le
niveau de compréhension du sujet. Sa fonction primordiale est d’amener
progressivement le sujet et de dégager la problématique en mettant en évidence
ce qui fait problème. En clair, les idées doivent être bien structurées entre elles.
Toute bonne introduction obéit la règle suivante : l’approche du sujet ou la
généralité, la reformulation du sujet et la problématique.

2- DÉVELOPPEMENT
Développement ou le corps du devoir est le lieu de la résolution des questions de
la problématique. Cette analyse doit être rigoureuse, cohérente et méthodique.
C’est ici qu’il faut convaincre le correcteur à qui on a laissé une bonne
impression lors de l’introduction. Pour y arriver, il faut suivre un plan. Il y a
entre autres : le plan explicatif, le plan dialectique, mais le plus adapté à l’esprit
de la discussion est le plan dialectique. Ce plan comprend de façon classique
trois étapes : la thèse, l’antithèse et la synthèse.

THÈSE : Elle est la toute première position que l’on défend sur un sujet.

Elle consiste à apporter un appui argumentaire par rapport aux idées


développées par le sujet. Elle prend en compte toutes les références
philosophiques qui abordent dans le sens que l’auteur du sujet. La thèse finira
sur une conclusion partielle suivie d’une transition dont la fonction est d’amener
l’antithèse.

ANTITHÈSE: Elle est l’idée critique, le deuxième moment de la


réflexion. Il s’agit alors soit de s’opposer à la thèse, soit de montrer ses
insuffisances, c’est-à-dire de la dépasser avec des nouvelles idées pertinentes des
références philosophiques adéquates.

SYNTHÈSE : Elle tente une conciliation entre les deux positions.

3- CONCLUSION :
Elle achève l’analyse et se compose principalement d’un bilan (de la thèse, de
l’antithèse et éventuellement de la synthèse) d’une prise de prise de position
personnelle du candidat. Dans un certains cas, la conclusion tient lieu de
synthèse.

N.B : Une dissertation philosophique n’est pas une occasion pour réciter un
cours. En tant qu’exercice de réflexion, sa valeur réside dans la cohérence de
l’argumentation, la pertinence des arguments et la justesse des références.
ACTIVITÉ III : TYPES DES SUJETS

1- LES SUJETS D’EXPLICATION


Comment reconnaître les sujets d’explication ?

En majorité, dans ces sujets, on vous demande ou les libellés sont formulés de la
manière suivante : Expliquez, Commentez, Argumentez, Justifiez, Analysez,
Illustrez, etc. Dans le traitement de ces sujets, il s’agit juste de défendre la thèse
de l’auteur surtout avec des idées solides bien illustrées.

2- LES SUJETS DIALECTIQUE


Comment reconnaître qu’un sujet est dialectique ? Pour y savoir, ces sujets sont
formulés ainsi : Qu’en pensez-vous ?, Partagez-vous cette affirmation ?,
Appréciez ?, etc.
LES GRANDS COURANTS ET LES ÉCOLES PHILOSOPHIQUES

Loin d’être exhaustive, cette liste de courants de pensée et d’écoles


philosophiques a pour objectif de montrer aux apprentis philosophes les grands
moments de l’histoire de la philosophie depuis l’antiquité jusqu’à l’époque
moderne et contemporaine.

L’ANTIQUITÉ
L’ACADÉMIE : Nom donné à l’école philosophique de Platon .Élève de
Socrate, Platon enseigne à l’académie l’élévation de l’âme, la contemplation des
idées que favorise l’étude des mathématiques

LE LYCÉE : Nom donné à l’école d’Aristote. Ancien élève de l’académie,


Aristote va donner à ses enseignements une envergure encyclopédique puisqu’il
aborde tous les domaines de savoirs.

LE JARDIN –ÉPICURISME : Philosophe grec, Épicure fonda l’école dite


Jardin. L’épicurisme inspiré du matérialisme atomique de Démocrite enseigne
que le bonheur s’atteint par l’usage raisonné des plaisirs. L’idéal de sagesse, la
tranquillité de l’âme(Ataraxie) est le but de la morale. Elle invite à ne craindre ni
les dieux, ni la mort.

LES SOPHISTES : Mouvement philosophique fondé sur des discours en


apparence de vérité et de rigueur et généralement formuler dans l’intention de
tromper puisqu’incorrect. Les sophistes ont été des redoutables ennemis de
Socrate, rapports difficiles qui ont conduit le maître de Platon à un procès
politique puis à sa condamnation à mort.
LE STOÏCISME : L’une des principales écoles de la pensée de l’antiquité.
Fondée en Grèce au IIIème siècle avant J.C, le stoïcisme conseille l’égalité d’âme
face aux vicissitudes de la vie : « accepter les choses telle qu’elles arrivent ».
Les grands noms de ce courant sont : Épictète, Sénèque, Marc Aurèle…

LE CYNISME : École philosophique qui cherchait le retour à la nature en


méprisant les conventions sociales, l’opinion publique et la morale commune.
École rivale de l’Académie.

L’HÉDONISME : Doctrine qui place la recherche du plaisir au-dessus des


autres valeurs

L’EUDÉMONISME : Il se distingue de l’hédonisme qui place le souverain


bien dans le plaisir. Doctrine qui se propose de définir le bonheur et d’indiquer
la voie y conduisant. L’eudémonisme fait du bonheur, soit individuel, soit
collectif la fin suprême à laquelle tend toute activité humaine.

LE SCEPTICISME : Philosophie qui pratique le doute, l’examen critique


systématique.

LES CYRÉNAÏQUES : Fondée vers 390 avant J.C, par Aristippe de Cyrène.
Ils ont fait de la recherche du plaisir la règle de la vie morale et du bonheur.

L’ATOMISME : Doctrine soutenue d’abord par Démocrite (Vème siècle) avant


J.C) puis repris par Épicure. L’atomisme stipule que tout ce qui existe est
matière est composée d’atome et de vide. Il s’agit d’une explication moniste et
matérialiste de la réalité en dehors de tout plan divin.
LE MOYEN AGE

LA SCOLASTIQUE : Qui appartient à l’enseignement philosophique donné


dans les écoles ecclésiastiques avec pour souci de concilier la révélation et
lumière naturelle de la raison. Considérée comme trop spéculative, la scolastique
fera l’objet des critiques de la part de Marx…

NÉOPLATONISME : Philosophie développée au III eme


siècle après J.C par
Plotin et son disciple Porphyre. Il y a selon eux une absolue transcendance du
Bien vers lequel l’âme doit tendre progressivement.

L’HUMANISME : Courant de pensée européen qui place l’homme au centre de


ses préoccupations morales et philosophiques et encourage les sciences, le savoir
et la lecture des textes antiques.

LE NOMINALISME : Théorie selon laquelle il n’y a rien d’universel dans le


monde et en dehors des démonstrations car les choses nommées sont toutes
individuelles et singulières. Développée au moyen âge avec Guillaume d’Occam,
le nominalisme constitue une réponse aux problèmes des universaux.

L’ÉPOQUE MODERNE ET CONTEMPORAINE


LE POSITIVISME : Courant philosophique développé par Auguste Comte. Ce
courant affirme que l’esprit scientifique va, par une loi invincible du progrès de
l’esprit humain, remplacer les croyances théologiques ou les explications
métaphysiques.

LE RATIONALISME : Courant philosophique qui attribue à la raison humaine


la capacité de connaître la vérité et pose la raison comme un moyen de
connaissance sûre et indépendant de l’expérience.
LE PANTHÉISME : Doctrine selon laquelle tout ce qui existe est en Dieu.
Mais Dieu n’est pas transcendant, supérieur et extérieur au monde. Dieu est
immanent au monde. Spinoza dans L’Éthique dira : « Deus sive Natura ».

L’EMPIRISME : C’est une doctrine qui affirme que la connaissance est fondée
sur l’expérience sensible, la perception

LE MATÉRIALISME : Courant de pensée développé par Karl Marx. Il s’agit


d’une conception du monde, une méthode d’explication des comportements
sociaux à partir des structures matérielles, économiques de la société.

L’ÉCOLE DE FRANCFORT : Institut de recherche sociale, l’école s’est fixée


pour tâche de renouveler l’analyse marxiste de la société en intégrant la
psychologie et la psychanalyse face à la crise contemporaine de la raison. Les
philosophes qui ont donné à cette école sa notoriété sont Max Horkheimer,
Théodore Adorno, Herbert Marcuse, Jürgen Habermas…

LE PRAGMATISME : Courant de pensée pour qui la vérité d’une idée est la


réussite de l’action.

LA PSYCHANALYSE : Procédé d’investigation des processus psychiques et


mentaux qui vise à remonter jusqu’à leurs racines inconscientes. Créée par
Sigmund Freud à partir de l’analyse des troubles psychiques, de l’usage de
l’hypnose, la psychanalyse est une pratique médicale visant à guérir les
psychopathologies.

L’EXISTENTIALISME : Toute philosophie qui place au centre de sa réflexion


l’existence humaine dans sa dimension concrète et individuelle.

LE NIHILISME : Doctrine proclamant la négation de toutes les valeurs


reconnues. Il proclame alors le rien : sans valeurs transcendantales parce que
Dieu n’existe pas ; alors tout est permis. Le nihilisme devient une problématique
philosophique à partir de Nietzsche qui voit dans cette dévaluation de toutes les
valeurs le résultat logique de plus de vingt siècles d’un Occident décadent.

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