1 Un Peu D'histoire: 1.1 La Recherche Opérationnelle: L'outil Mathématique
1 Un Peu D'histoire: 1.1 La Recherche Opérationnelle: L'outil Mathématique
1 Un Peu D'histoire: 1.1 La Recherche Opérationnelle: L'outil Mathématique
Un peu d’histoire
Il est à noter que le terme « opérationnelle » indique son origine militaire : c’est
pendant la Seconde Guerre mondiale que cette discipline démontre toute sa
puissance.
Les Britanniques étudient, d’une part, la possibilité de disposer les radars de
surveillance sur le territoire de façon optimale, d’autre part, la protection des
convois de navires marchands entre la Grande-Bretagne et les États-Unis.
Ces modèles mathématiques jouent un rôle déterminant lors de la bataille
d’Angleterre.
La recherche opérationnelle consiste à aider à la prise de décisions dans
un univers incertain ; une de ses branches est la théorie des graphes. Un
graphe est, par exemple, un réseau routier ou téléphonique, une sorte de toile
d’araignée. La problématique peut consister à trouver le chemin le plus court
pour se rendre d’un point à un autre. Un graphe, c’est aussi un planning. Parmi
un ensemble de tâches ou de travaux liés logiquement pour réaliser un projet,
il est utile de chercher un chemin optimal (le plus long) pour terminer le projet
au plus tôt ; c’est le principe de l’ordonnancement de projet.
À la veille de la guerre 1939-1945, Leonid Kantorovitch applique la programmation
linéaire à la théorie des graphes, c’est la naissance de la planification.
2
Un peu d’histoire
Cette méthode est définie à partir de la méthode CPM (Critical path method),
très similaire, développée quelques années plus tôt par la Dupont Company et
la Remington Rand Univac Division. L’application de la méthode PERT conduit
à un gain de deux ans sur la durée du projet Polaris, qui est donc réalisé en
cinq ans au lieu de sept.
Ces deux projets sont à l’origine des méthodes actuelles de gestion de projet.
3
Le grand livre de la gestion de projet
des réseaux ferroviaires. Ils sont initialement destinés à calculer les horaires
et les vitesses des trains circulant sur voie unique, et sont couramment utilisés
aujourd’hui dans l’industrie pour des besoins spécifiques, notamment dans
le secteur ferroviaire et la construction d’infrastructures linéaires. Il ne s’agit
pas initialement de graphes au sens où l’entend la recherche opérationnelle.
Aujourd’hui, avec les logiciels disponibles, il s’agit de véritables outils de
planification.
Il est à noter qu’en 1957, Charles Auguste Villemain créé pour EDF le diagramme
de PERL (planning d’ensemble par réseaux linéaires) qui est une représentation
proche du Gantt fléché. Dans cette représentation, plusieurs tâches sont
affichées sur une même ligne.
En résumé, la méthode de planification utilisée par la plupart des outils de
gestion de projets disponibles (MS Project, Primavera P6, PSNext, Cascade,
Artemis, Planisware 5, Open plan, Spider Project, Asta PowerProject, etc.) et
dans la majorité des projets industriels d’aujourd’hui, est la méthode PERT
version potentiel-tâches, déclinée par la méthode des antécédents et associée
à une représentation de type Gantt fléché.
Par abus de langage, il est dit couramment que la méthode utilisée est la méthode
PERT. Elle est simplement traduite par : Pour Éviter les Retards Traditionnels.
4
2
Les portefeuilles de projets
2.1 Généralités
2.1.1 Origine
Harry Markowitz est à l’origine de la gestion de portefeuille en finance. Son
article « Portfolio selection », paru en 1952 dans le Journal of Finance, lui a
valu le prix Nobel en 1990.
Il a introduit et détaillé la notion d’équilibre entre la diversification du risque et
la valeur.
2.1.2 Le portefeuille
Un portefeuille est un ensemble homogène de ressources et d’actifs. Un projet
est une ressource, ses résultats (et ses livrables) ont de la valeur, c’est ce qu’on
appelle l’actif. Les ressources permettent par combinaisons de créer d’autres
ressources et/ou actifs.
Une base de données est établie sur cet ensemble de ressources, c’est le
référentiel.
L’intérêt de la gestion d’un portefeuille est de gérer les projets dans leur ensemble,
et pas uniquement individuellement. On va chercher, par exemple, à maximaliser
le gain en fonction des différents types de risques.
6
Les portefeuilles de projets
Tout comme le fait un « trader » spéculant avec ses titres en bourse, il s’agit
de répartir au mieux les risques en fonction de la viabilité, à un moment donné,
de tel ou tel projet.
7
Le grand livre de la gestion de projet
8
Les portefeuilles de projets
Mais dans certaines grandes sociétés industrielles, il existe une vraie gestion
de portefeuille de projets. De la phase d’étude d’opportunité jusqu’à la décision
d’engager le projet, les projets sont sélectionnés, priorisés, et arbitrés en
fonction du nombre de ressource disponibles et de la stratégie de l’entreprise
(souvent axée sur la satisfaction client). Seulement ces étapes s’effectuent
relativement lentement par rapport à l’univers des projets informatiques. Le
cycle de traitement de l’information est beaucoup plus long, de l’ordre de
quelques trimestres et se gère par des réunions et une méthodologie plutôt
qu’avec un outil intégré.
De plus, l’industrie intègre aujourd’hui des bureaux de projet (PMO), appelés
autrement comme « centre d’excellence », qui apportent ressources et supports
aux ressources opérationnelles. Le cycle en V, initialement créé pour les projets
de développement logiciels est aujourd’hui reconduit dans l’industrie, avec
quelques adaptations. Les concepts de portes (gates) et de phases, provenant
de l’automobile et bien présent dans la gestion de portefeuilles de projets sont
eux aussi mis en œuvre.
Par ailleurs, les grandes sociétés industrielles intègrent maintenant un concept
interne de client fournisseur (MOA, MOE) tout comme dans le tertiaire. L’objectif
est le même que pour les projets informatiques : il s’agit de réaliser les « bons
projets ».
9
Le grand livre de la gestion de projet
Définition
« Help to manage the future, not just recalculate the past. »
Murphy (1997)
10
Les portefeuilles de projets
Une tâche importante du bureau des projets est de trier les projets en fonction
de leur priorité : vont-ils vraiment dans le sens de l’entreprise ?
De cet exercice sur les priorités résulte d’un équilibre entre :
►► les risques ;
►► les innovations ;
►► les ressources disponibles ;
►► les délais ;
►► le retour sur investissement.
Le bureau des projets est souvent appelé « gardien du temple », pour les méthodes
communes, standardisées et un langage commun qu’il préconise et met en œuvre.
Un bureau des projets est avant tout constitué d’Hommes, on peut y trouver
les rôles suivants :
►► le responsable du PMO ;
►► l’analyste du portefeuille ;
►► le project manager (assistant du chef de projet) ;
►► le responsable outils ;
►► la hot line ;
►► le portfolio manager ;
►► le spécialiste méthodologique ;
►► l’administrateur de données.
Par l’organisationnel, le PMO intervient de manière matricielle par rapport aux
autres départements/services.
11
Le grand livre de la gestion de projet
12
Les portefeuilles de projets
13
Le grand livre de la gestion de projet
–– Les audits des projets : Le PMO peut auditer un projet à toute période
du cycle de vie du projet afin d’obtenir une vision du vrai statut du projet
en termes de management du projet, de méthode, de procédure, de
budget, de dépenses, d’avancement… Cet audit, sert à évaluer le chef
de projet et sa performance, mais aussi à capitaliser les données et à
transférer les meilleures pratiques sur d’autres projets.
14
Les portefeuilles de projets
Plusieurs besoins
Le portefeuille de projets doit répondre à plusieurs besoins, notamment ceux :
►► du contrôle de gestion ;
►► de la recherche & technologie (R & T) – Avant-projet ;
►► des NPD (New Products Development, développement de nouveaux
produits) ;
15
Le grand livre de la gestion de projet
►► des opérationnels ;
►► des exploitants.
Il doit disposer d’un vaste ensemble de fonctionnalités et d’interfaces couvrant
les domaines d’activités de chacun.
Processus de décision
La structure de décomposition du projet en phases « indépendantes » et
distinctes est la clef sur laquelle s’appuient les processus de décision.
Les décisions sur le projet se prennent mensuellement dans le cadre d’un
comité de direction, et trimestriellement sur une partie du portefeuille dans le
cadre également d’une réunion spécifique.
Le processus un mois
Le passage d’une grande phase à l’autre est validé par le comité de direction
(CODIR) qui se compose de différents intervenants :
►► Les responsables RH.
►► Les finances.
►► Les représentants du projet.
16
Les portefeuilles de projets
Ces CODIR ont lieu tous les mois, on y collecte des informations provenant du
terrain, des demandes internes/externes de la finance, des données planning
ainsi que des risques en cours.
Le but est de fixer des directions pour le projet, de le réaligner sur une trajectoire
conforme à la stratégie de l’entreprise.
Hiérarchisation et planification
Les objectifs de cette hiérarchisation sont notamment de :
►► minimiser les « en cours » (projets non valorisables, projets les plus courts
possibles) ;
17
Le grand livre de la gestion de projet
►► satisfaire le client ;
►► obtenir un bon ROI.
La contrainte principale est financière.
On peut distinguer 2 types de projets :
►► les projets d’évolution ;
►► et les projets de rupture.
Il s’agit de trouver le bon équilibre pour minimiser les coûts.
18
Les portefeuilles de projets
19
Le grand livre de la gestion de projet
20
Les portefeuilles de projets
►► d’accélérer l’innovation ;
►► de réduire les coûts ;
►► d’optimiser les intérêts des actionnaires ;
►► …
La citation suivante d’Eisenhower résume bien le pilotage de portefeuille de
projets.
21
Le grand livre de la gestion de projet
22
Les portefeuilles de projets
23
Le grand livre de la gestion de projet
La gouvernance fournit une structure pour atteindre ces objectifs et définit les
relations entre les contributeurs et les parties prenantes des projets.
24
Les portefeuilles de projets
Il s’agit donc de bien réaliser les bons projets. Pour ce faire, les meilleurs
projets sont sélectionnés, c’est-à-dire ceux qui sont à même de s’achever le
plus rapidement possible en accord avec la stratégie de l’entreprise. Il s’agit
de mener à bien le plus grand nombre de projets dans le plus court intervalle
de temps.
Une structure de communication appropriée doit être établie entre le portefeuille
et les projets/programmes. Dans ce contexte, le PMO joue un rôle déterminant
en termes d’interface entre les décisions stratégiques, le bassin de ressources,
et les projets.
À travers leurs recherches, Cooper, Edgett et Kleinschimidt (2004), ont identifié
trois stratégies souvent utilisées dans le management du portefeuille de projets :
►► La maximalisation de la valeur : les projets sont sélectionnés souvent par
rapport à des valeurs financières comme le retour sur investissement (ROI),
ou la valeur actuelle nette (VAN).
►► La balance : Tout comme en finance, les projets ont un poids en fonction
des risques et du délai de réalisation, il est utilisé pour la sélection.
►► L’alignement stratégique : pour sélectionner les projets, les objectifs
stratégiques sont quantifiés en termes de budgets.
25