De L'apport de La Législation Fiscale Congolaise Dans La Promotion Des Investissements en RD Congo.

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INTRODUCTION

I. PROBLEMATIQUE
La République Démocratique du Congo, avec ses plus de 60
millions des consommateurs, est un vaste marché pour écouler les produits et
devrait constituer une aubaine pour les investisseurs.

Cependant, la population congolaise paupérisée à outrance, avec un


PIB/Habitant de 100 US$ en 201, attend enfin bénéficier des dividendes de la
démocratie et des fruits d’une paix, obtenue au prix de 4 millions de morts et
d’un pays dévasté, dont la situation se résume aujourd’hui par :

• Une déliquescence des facteurs essentiels de l’existence de l’Etat, à


savoir : l’Administration publique, la justice, la sécurité (Défense et Police),
la Diplomatie ;

• La dégradation des infrastructures économique de base : Routes, chemins


de fer, ports et aéroports, voies maritimes et fluviales, eau et électricité. La
RDC n’a aujourd’hui, pour un territoire de 2.345.000 Km2, que 153.209 km
de routes, 5.033 km de voies ferrées subdivisés en 3 réseaux non
interconnectés. Le fleuve Congo, long de 4.670 km, n’est navigable, par
manque de dragage, que sur une partie. La centrale hydroélectrique d’Inga,
d’une capacité potentielle de 39.000 MW ne fournit actuellement que 1.775
MW et les 2 barrages opérationnels ne tournent qu’à 20 % de leur capacité
par défaut d’investissement et de maintenance. Seule 5% de la population
congolaise accède à l’électricité ;

• La dégradation des infrastructures sociales (éducation et santé) et la baisse


dramatique du niveau général de formation et des soins médicaux :

• L’explosion du secteur informel (à la faveur de l’écroulement de la


puissance de l’Etat) au détriment du formel qui, poussé pour sa survie, se
retrouve à se compromettre dans des pratiques peu déontologiques ().

Les attentats du peuple sont donc énormes. C’est ainsi que le


peuple congolais a opté pour la voie démocratique, une organisation plurielle
du pouvoir en R.D.C et une décentralisation de l’Etat. Ce choix marque, en
réalité, la volonté de toute une nation de mettre fin à une transition politique de
près de 20 ans, qui avait abouti à une destruction totale de l’Etat, incapable de
remplir la moindre de ses mission de base, en vue du développement du pays
().

Depuis plus de trois décennies, les investissements Directs


Etrangers deviennent de plus en plus incontournables dans le processus de
développement des nations. Que se soient dans les pays développés ou les
pays en voie de développement, la course aux Investissements Directs
Etrangers est devenue l’objectif majeur de la politique économique des Etats
().

Certains auteurs suggèrent que les IDE sont avantageux tant pour
les pays d’origines, que pour les pays d’accueils. Toutefois, il est reconnu que
ces avantages ne se produisent pas de manière automatique et en plus de
cela, ni ne se répartissent de manière équitable entre les différents pays ().

Parmi ces avantages, les plus retenus sont, du moins pour les pays
en développement, notamment : le fait que les IDE constituent une source
importante de financement, les IDE influent sur la croissance, ils contribuent à
la formation du capital et à la création de l’emploi. Par ailleurs, les IDE
fournissent des ressources spéciales (savoir-faire en Management, un travail
qualifié, l’accès à des réseaux internationaux de production et de distribution).
Enfin, les IDE promeuvent les exportations manufacturières et engendrent un
transfert de technologies et une diffusion des externalités positives ().

Il est vrai que comme tous pays en voie de développement, la RDC


bénéficie des Investissements Directs Etrangers. Dans le cadre de la
croissance économique, le Gouvernement avait pris, depuis 2001, un certain
nombre des mesures tendant à assainir le cadre économique, à savoir : la
libéralisation de l’économie, l’adoption d’un régime de change flottant, la
promulgation de nouveaux textes de lois dont un nouveau code des
investissements plus incitatif, un code minier, un code forestier et un code du
travail mieux adaptés aux réalités du pays, la réduction des taux de la fiscalité
intérieure, la reprise de la coopération avec les institutions financières
internationales, les réformes structurelles dans les domaines de la justice et
de l’administration publique.

Seulement, à voir le nombre toujours croissant des demandeurs


d’emploi qui n’arrivent pas à se caser dans une entreprise, il peut être déduit
qu’il se pose un problème au niveau des investissements qui ont eux pour
conséquence de créer des emplois. C’est ainsi que, les questions auxquelles
cette étude cherche à apporter des éléments de réponse sont :

• Comment la législation congolaise s’est-elle employée pour faire revivre


l’investissement et rassurer les investisseurs ?

• Quels sont les points forts ainsi que les faiblesses de la législation
congolaise en matière de promotion des investissements ?

• Quels sont les résultats concrets de l’impact de la législation congolaise


dans le secteur des investissements ?

Cette étude se veut donc une compréhension de la question de la


promotion des investissements telle que se pose aujourd’hui en droit
congolais, en mettant en lumière les opportunités offertes, les mesures
inadaptées ainsi que les pistes à exploiter.

II. HYPOTHESE
L’hypothèse est une série des réponses provisoires mais
vraisemblables a regard des questions soulevées par la problématique. Dans
le langage courant, l’hypothèse évoque la présomption que l’on peut avoir ou
construire autour d’un problème donné ().

Notre étude part de l’hypothèse selon laquelle la RDC a adaptée sa


législation et mis en place des structures en vue d’attirer les investisseurs qui
contribueront ainsi à son développement. Seulement, bien que des avancées
significatives se font voir, il reste quelques actions à mener législativement afin
de redorer l’image du pays et améliorer son ouverture aux investisseurs d’une
manière qui leur soit bénéfique ainsi qu’à la nation.

III. CHOIX ET INTERET DU SUJET


Le choix que nous avons porté sur ce sujet se justifie par
l’importance qu’il revêt pour la reconstruction et le développement de la
République Démocratique du Congo.

L’intérêt de ce travail est autant scientifique que juridique. Cette


étude contribuera à une meilleure connaissance des instruments juridiques
visant la promotion de l’investissement et interpellera si possible le législateur
sur les lacunes et faiblesses de la législation en vigueur sur la matière.

IV. METHODOLOGIE DU TRAVAIL


La collecte et l’interprétation des données de la présente étude ont
été rendues possibles grâce à l’usage des méthodes et techniques ci-
dessous.

a. Méthode

Selon PINTO et GRAWITZ, « la méthode est l’ensemble


d’opérations intellectuelles par lesquelles une discipline recherche à atteindre
la vérité qu’elle poursuit (). Pour obtenir un résultat dans toute recherche
scientifique, il est nécessaire de procéder par une démarche rigoureuse et
progressive ().

Pour mener à bien notre étude, nous avons eu recours à la méthode


juridique qui, selon les termes de Jean-Marie Vianney MBUTA MUNTU,
« consiste à se référer au droit posé, c’est-à-dire celui qui est en vigueur dans
un pays donné, à un moment donné. Essentiellement statique, elle fait
l’exégèse des dispositions régissant un domaine donné » ().

b. Technique de recherche

La technique documentaire nous a permis de consulter les ouvrages


susceptibles de donner des renseignements en rapport avec le sujet.

Nous avons aussi eu recours à la consultation de l’Internet pour


compléter les informations en notre possession par ceux mis en ligne.

V. DELIMITATION DU SUJET
Aucun travail scientifique ne peut prétendre saisir une situation
donnée dans sa totalité et dans sa globalité. Il est donc indispensable d’opérer
un découpage de l’objet afin de pouvoir le pénétrer dans un aspect, cela en
vue d’une connaissance plus profonde et plus efficace.
Pour mieux cerner le sujet sous étude, nous avons opéré une triple
délimitation :

• Sur le plan spatial, nous avons limité notre étude à la République


Démocratique du Congo ;

• Sur le plan temporel, notre travail se concentrera sur les années de pouvoir
de Joseph KABILA, c’est-à-dire 2001 à 2011, car celui-ci a le bénéfice
d’avoir mis en place des reformes pour améliorer le climat des
investissements en RDC ;

• Sur le plan juridique, nous limitons notre étude à la législation régissant le


secteur de l’investissement.

VI. CANEVAS DU TRAVAIL


Outre l’Introduction et la Conclusion et les Suggestions, le présent
travail comporte deux chapitres, jalonnées des sections et paragraphes.

Le premier chapitre concerne les considérations générales et s’attèle


sur la présentation des instruments juridiques pour la promotion des
investissements en République Démocratique du Congo.

Le deuxième chapitre se penchera sur l’analyse des instruments


juridiques pour la promotion des investissements en RDC, avec pour but d’en
faire ressortir les avantages, les inconvénients et les faiblesses.

CHAPITRE I. GENERALITE SUR LA PROMOTION DES


INVESTISSEMENTS ET SUR LA
LEGISLATION FISCALE EN R. D. CONGO
Section 1. NOTION

§1. Promotion des investissements


Plusieurs définitions sont données au mot « promotion » et cela
selon le contexte.

Du latin PROMOTIONEM, dérivé de PROMOVERE qui signifie en


français Promouvoir, la promotion n’a pas été définie clairement en droit
congolais. Néanmoins, selon l’Encyclopédie du marketing de Jean Marc
LEHU, la promotion est une opération qui tend à inciter à l’achat ou à la
location des produits ou des services et ce au moyen d’avantages financiers
ou non, généralement pendant une période bien déterminée.

Dans le cadre de l’investissement, la promotion peut être définie


comme les moyens ou les mécanismes misent en marche pour attirer les
investisseurs dans un secteur donné ou dans un pays.

Ainsi, l’investissement peut être définis comme une opération qui


consiste pour une entreprise ou pour un pays à augmenter le stock, des
moyens de production (machines, équipements de tout types, infrastructures,
biens de tout ordre, mais aussi acquisition des connaissances et formation des
hommes), avec pour perspectives une production future.

L’investissement est aussi compris comme l’affectation d’une finance


pour l’acquisition des biens de production en vue de l’obtention d’un revenu
pendant une période. Ces biens de productions peuvent être matériels ou
immatériels, selon qu’il s’agit du domaine de la production industrielle ou du
développement.

L’investissement matériel concerne l’acquisition d’un bien de


production physique (le terrain, construction, etc.) tandis qu’il est immatériel
lorsqu’il concerne les services susceptibles d’apporter un développement futur
(formation, recherche, innovation technologique, etc.).

En d’autres termes encore, l’investissement est l’acte qui permet


d’accroître ou de renouveler tout type de capital.

Les investissements revêtent une importance capitale ; d’une part,


ils sont le facteur du développent et de croissance de l’Etat d’accueil, et
d’autre part, les investisseurs en tirent grand profit à travers les bénéfices
réalisés.

La réalisation de ces derniers dépend de l’Etat qui doit mettre en


place un climat des investissements favorables permettant aux hommes
d‘affaires d’atteindre le gain poursuivi ; et en revanche, ces derniers, doivent
placer leurs capitaux dans les secteurs déterminés et observer les
obligations leur imposées afin de contribuer au développement de l’Etat.
A. L’investissement privé
C’est la soumission des principes du domaine privé au droit
privé repose sur le caractère privé traditionnellement reconnue à la gestion du
domaine privé assimilé à une gestion purement patrimoniale dénué des
finalités d’intérêt général.

B. L’investissement public
C’est l’ensemble des dépenses engagées par l’Etat et les
collectivités locales en équipement collectif, ce que l’on peut appeler aussi
infrastructure publique.

Ce sont les investissements couteux qui ne peuvent pas tous être


supportés par le secteur privé. Il y a aussi une forte notion de
compétitivité attachée à l’investissement publique puisque, en soignant et en
développant ses infrastructures collectives, un pays va se faciliter la tâche
pour attirer des capitaux étrangers qui vont, à leur tour participer au
développement économique du pays.

En plus de ces 2 grandes divisions, nous avons aussi :

• L’investissement autonome : C’est un investissement qui est indépendant


des variations de la demande. Il s’agit entre autre des investissements liés
aux grands programmes d’équipement à long terme visant à accroître
l’efficacité et la compétitivité de l’économie nationale ou des
investissements stratégiques des entreprises privées, des investissements
liés à la mise en œuvre de l’innovation, etc.

• L’investissement du développement : Il a pour but d’accroître la capacité


des pays en voie de développement, à attirer les investissements plus
nombreux et de plus grande qualité grâce au dialogue et aux conseils sur
les meilleures pratiques avec les gouvernements des pays non membre
pour garantir la mise en place de cadre d’action cohérents.

• L’investissement de productivité : C’est un investissement qui a pour


objectif une réduction des coûts de production pour une capacité
inchangée. C’est un investissement de rationalisation et de modernisation
car il permet l’amélioration de niveau de vie.
• L’investissement direct à l’étranger : Il est défini comme une opération
par laquelle un investisseur basé dans un pays (d’origine) acquiert un actif
dans un autre pays (accueil) avec l’intention de le gérer. En d’autres termes,
c’est l’exportation des capitaux dans un autre pays afin d’y créer une
entreprise, avec pour objectif d’acquérir un pouvoir de décision effectif dans
la gestion de celle-ci.

En gros, l’investissement dans tous ces angles définis, poursuit un


même objectif : celui de garantir un lendemain meilleur.

§ 2. Présentation de la RDC
En quelques lignes, nous allons présenter la République
Démocratique du Congo selon le cadre géographique, démographique,
politique et administratif, socioculturel et économique.

A. Cadre Géographique
La République Démocratique du Congo est un pays situé au cœur
de l’Afrique. Entouré de 9 pays dont l’Angola au Sud-Ouest, la République du
Congo à l’Ouest, la République Centrafricaine au Nord-Ouest, le Soudan au
Nord-Est ; l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie à l’Est et la
Zambie au Sud-Est, elle a une superficie de 2.345.000 Km2.

Traversée par l’immense fleuve Congo, le plus puissant du continent


par le débit (40.000 m3 d’eau par seconde), long de 4.320 Km, elle est
pourvue d’un important réseau hydrographique.

Près de la moitié de son territoire est couvert par une forêt dense ;
elle a une zone à un régime équatoriale, deux zones à régime tropical
favorable à la savane arborée, une zone à régime d’altitude, une savane
interrompue par nombreuses forêts galeries.

Outre la forêt, la RDC a des vastes potentialités agricoles avec


d’énormes étendues des terres arabes qui s’étendent sur 80 millions
d’hectares dont 1,0% seulement est cultivé.

La végétation peut supporter un élevage d’environ 40 millions des


têtes de gros bétails.
Ses ressources minérales sont considérables : le diamant, l’or, la
cassitérite, le colombo-tantalite, le chrome, le manganèse, le cuivre et ses
associés, principalement, le cobalt, le zinc, le fer, etc.

La RDC dispose aussi d’un potentiel énergétique important et très


diversifié constitué essentiellement des :

• Ressources non renouvelables : Charbon, uranium, gaz naturel, pétrole,


schiste bitumeux, sable asphaltique ;

• Ressources renouvelables : bois ou énergie de biomasses et biogaz,


énergie solaire ou éolienne, géothermique et énergie hydraulique ;

• Ressources en eaux : naturelle et thermale.

Les potentialités hydroélectriques sont estimées à 106.000 Mw dont


42% sont concentrées dans le site d’Inga dans la Province du Bas-Congo.

Ce potentiel équivaut à 30.000.000 de Tonnes de pétrole par an.

En dehors de l’hydroélectrique, les autres sources notamment


thermique et solaire ne sont ni totalement inventoriées, ni suffisamment
exploitées.

Concernant l’eau, la RDC a une pluviométrie représentant une


moyenne de 1.000 mm/an et d’énormes ressources en Eau de surface
souterraines non encore évaluées à travers toute l’étendue du territoire
national.

La transformation de toutes ces richesses potentielles en richesses


réelles à mettre à la disposition du développement de toute l’Afrique et du
monde, est un défit à relever.

De part sa position géographique et de par son état de semi-


enclavée, la RDC recourt à plusieurs voies qui débouchent sur la façade
Ouest, Sud et Est de l’Afrique.

La forte prépondérance de transport de transit est attribuable à cette


configuration géographique exceptionnelle.
B. Cadre démographique
La RDC est le pays le plus peuplé d’Afrique centrale. Sa population
est estimée à 65 millions d’habitants en 2009. La répartition par sexe montre
que les femmes représentent 51% de la population totale contre 49%
d’hommes ().

Selon l’examen de la structure globale par groupe d’âge, 46% de


cette population est âgée de moins de 15 ans, 50% sont compris entre 15 et
59 ans contre 4% de personnes ayant 60 ans et plus.

Cette structure montre clairement que la population congolaise est


relativement jeune et que le rythme de sa croissance a un impact sur
l’économie du pays.

En milieu urbain, la croissance démographique est plus accélérée (5


à 8% par an) qu’en milieu rural et les disparités importantes s’observent entre
les provinces. Ce phénomène s’est accentué au cours de ces 2 dernières
décennies à cause des guerres qui secouent l’histoire récente du pays.

La densité moyenne de 23 habitants au Km2 est un chiffre qui cache


d’énormes disparités régionales.

C. Cadre politique et administratif


Depuis l’accession du pays à l’indépendance ou à la souveraineté
internationale en 1960, l’expérience démocratique à chaque tentative n’a pu
s’ancrer définitivement dans le pays et dans les mœurs politiques. Le mode de
gestion de type dictatorial en confisquant tous les pouvoirs a plus détruit que
construit.

De même, la guerre de libération qui a réussit le 17 mai 1997


à mettre fin à l’ancien système dictatorial a rencontré d’énormes difficultés
pour asseoir les bases d’une société démocratique. La guerre d’agression
rwando-ougando-burundaise a systématiquement détruit l’ensemble du tissus
économique et social, et tous les problèmes engendrés tant sur le plan interne
qu’externe n’ont pas permis l’amorce de la reconstruction d’une société
démocratique tant souhaitée par l’ensemble de la population congolaise.

Pour ce qui est de l’administration congolaise, elle joue depuis 1960


de moins en moins son rôle d’outil d’exécution ou de structure d’appui qui doit
sous-tendre en permanence l’effort du gouvernement pour réaliser le projet de
société souhaité par l’ensemble de la Nation congolaise et lui permettre
chaque jour d’assumer ses missions essentielles.

Les causes de son dysfonctionnement, conjoncturelles au départ se


sont érigées en contraintes structurelles. Elles sont essentiellement () :

• Au niveau de la conception et de l’organisation : l’inadéquation du cadre


organique et des structures, disparitions du plan de carrière, confusion et
collusion dans les attributions, structures de contrôle ;

• Au niveau spatial : centralisation et pléthore des effectifs au sommet et


disparités flagrantes à la base et entre provinces ;

• Au niveau de fonctionnement : lourdeur et lenteur, salaires dérisoires,


corruption, clientélisme, fraudes et évasions fiscales, impunités et
inefficacités, non suivi des décisions et de la gestion, et disparition des
archives ;

• Sur le plan humain : non respect des droits et libertés, caractères répressif
et inhumain des services de police et de sécurité, absence de recyclage ou
de formation permanente ;

• Concernant les conditions de travail : dégradation des infrastructures, des


équipements et matériels, baisse des capacités.

Le cadre politique a dominé et influé négativement sur l’ensemble du


contexte de la crise congolaise par ses effets pervers.

D. Cadre social et culturel


L’instabilité politique, l’incohérence des stratégies et politiques, la
mauvaise gouvernance ont influé négativement sur le bien-être des
populations avec comme conséquences () :

• Une baisse drastique du revenu par tête estimée à USD 5,7 en 2000 par
mois ;

• La disparition progressive de la protection et de l’action sociale ;

• L’aggravation de la pauvreté ;
• La baisse inexorable des dépenses sociales principalement dans les
secteurs de santé et d’éducation ;

• La résurgence des maladies endémo-épidémique jadis éradiquées ;

• L’accroissement du taux de prévalence du VIH/Sida.

Cette situation a suscité une dynamique communautaire qui consiste


pour les populations, à se prendre en charge là où l’Etat a abdiqué et a
conduit à la stimulation des structures formelles et informelles telles que :

• Les organisations non gouvernementales

• Les structures et/ou associations d’assistance, d’épargne et de crédit.

E. Cadre économique
Depuis la deuxième moitié de la décennie 70, la RDC connaît une
dégradation continue de son potentiel socio-économique, qui s’est accentuée
vers les années 80, pour atteindre son paroxysme durant la décennie 90, avec
des scènes de pillage et une gestion irrationnelle de la chose publique.

Aggravé par des mesures économiques irrationnelles et une guerre


d’agression sans précédent dans l’histoire du pays, cette situation s’est
traduite au début de l’année 2001 par un déséquilibre profond des grands
agrégats macro-économiques, une dégradation généralisée des activités tant
publiques que privées, mettant en mal le monde des affaires et accentuant
ainsi la situation déjà précaire de la population.

Assainie, l’économie congolaise a pris un nouvel angle, par la semi-


stabilité politique et les élections de 2006. Jusqu’à ce jour, elle s’achemine
vers un nouvel horizon.

Section 2. HISTORIQUE DE LA LEGISLATION FISCALE CONGOLAISE


La législation fiscale congolaise dans son historique a connu 2
périodes importantes, a savoir : L’avant et l’après l’indépendance.
§ .1 . Période avant l’indépendance

A. Avant la colonisation (avant 1908)


Avant 1908, avant l’arrivée de l’homme blanc, il n’existait pas,
principalement et explicitement l’impôt. Divers royaumes du Congo
procédaient indistinctement par les corvées.

Et cette situation perdura sous l’empire de l’Etat Indépendant du


Congo, alors que le Congo était déjà une propriété privée du roi Belge Léopold
II.

B. Avec la colonisation
La législation fiscale Congolaise a véritablement vue le jour avec la
colonisation.

Deux dates importantes sont principalement retenues dans la


chronologie :

• Aout 1912 : loi sur l’impôt progressif et l’impôt sur la propriété foncière.

• 1 Juin 1925 : création de l’impôt sur les bénéfices.

§ 2. Période après l’indépendance


La législation fiscale Congolaise après l’indépendance a connu 3
étapes importantes :

A. La vague législative de 1969


Etant donné que la nécessité s’imposait, une législation fiscale
basée sur les réalités s’avérerait urgente et obligatoire.

Après l’indépendance, la suppression de différentes statues sociales


crées par les colons et leurs retombées sur la fiscalité.

Ainsi, en 1969, sont élaborée une série de lois palliative:

• Ord- loi no 69/006 du 10 Février 1969 sur l’impôt réel telle que
Modifiée et complétée à ce jour et à laquelle se greffent les arrêtés
ministériels dont ceux no 55 du 29 mars 1969, no 019 du 08 Octobre 1997 et no
081 du 26 Février 2002.

• Ord-loi no 69/ 058 du 05 Décembre 1969 telle que modifiée

Complétée à ce jour, sur l’impôt sur les revenus et à laquelle se


greffent des textes règlementaires en vigueur.

Il convient également de noter que certaines catégories d’impôt sur


les revenues ont dans le temps fait l’objet des législations particulières, il s’agit
notamment de l’impôt sur les revenus locatifs : loi no 83/ 004 du 23 Février
1983 modifiée par le décret-loi n o 109/2000 du 19 juillet 2000 ; loi no 004/
2003 du 03 mars 2003 ; loi no 005/2003 du 13 mars 2003 ; et celle no 04/010
du 05 juillet 2004.

Il y a aussi la réévaluation de l’actif immobilisé des entreprises par


l’Ord-loi no 089/017 du 18 février 1989 telle modifiée par la loi n o 005/2003 du
13 Mars 2003.

Et outre des Ordonnances-loi, il y a plusieurs arrêtés ministériels et


Circulaires faisant accompagnement à la bonne application.

• Les lois et règlements sur les investissements

Les lois auxquelles la constitution réserve le régime des


investissements sont en général les codes des investissements. Depuis son
accession à l’indépendance le 30 juin 1960 jusqu’à ces jours, la République
Démocratique du Congo a connu successivement 6 codes des
investissements suivant :

• Le décret loi du 30 août 1965 ;

• L’ordonnance-loi n° 69/032 du 26 juin 1969 ;

• La loi n° 74-004 du 02 janvier 1974 ;

• L’ordonnance-loi n° 79-027 du 28 septembre 1979 ;

• L’ordonnance-loi n° 86-08 du 05 avril 1986 ;

• La loi n° 004 – 2002 du 21 février 2002.


B. La modification de la procédure fiscale de 2003
L’ancienne procédure fiscale prévue par les Ord – loi n o 69/006, 007
et 009 du 10 février 1969 ; ainsi que l’Ord- loi no 69/058 du 05 décembre
1969 a été remplacée par la loi n o 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme
des procédures fiscales, elle fixe les modalités de perception des acomptes et
précomptes de l’impôt sur les bénéfices et profits.

Bien que réunis dans le « Code des contributions », les anciens textes de
base de la législation fiscale comportaient, chacun, ses propres dispositions
de procédures, éparses, répétitives et d’usage complexe.

Etant donné que certains aspects de ces procédures étaient devenus


archaïques et ne permettaient pas une gestion moderne de l’impôt, la réforme
envisagée à travers la loi 004/2003 du 13 mars 2003 se caractérise par :

1. l’unification de toutes les procédures dans un texte unique qui constituera


ainsi le socle du premier livre des procédures fiscales de notre pays. Il en
résultera une facilitation pour les contribuables appelés à remplir leurs
obligations fiscales auprès de l’Administration des Impôts ;

2. l’institution de l’auto liquidative qui permettra au contribuable de déterminer


librement le montant des droits dus au Trésor et d’en effectuer les
paiements au moment du dépôt de la déclaration ;

3. le remplacement du rôle et de l’avertissement-extrait de rôle par l’avis de


mise en recouvrement (AMR).

Le rôle était, d’une part, le document d’établissement des droits par


l’administration au regard des bases d’imposition déclarées par les
contribuables et, d’autres part, le document préalables au recouvrement
forcé des impôts.

L’avis de mise en recouvrement sera le document d’établissement de


l’impôt par l’administration en cas d’absence de déclaration ou de
minoration des droits dus au Trésors public ;

4. la réduction du délai de rappel de dix à cinq ans ainsi que de la


prescription de trente à quinze ans, pour permettre que l’établissement de
l’impôt et la gestion de restes à recouvrer s’effectuent en fonction des
paramètres juridiques et économiques maîtrisables et inciter ainsi
l’Administration des Impôts à exercer ses missions avec diligence ;

5. l’institution de la procédure d’étalement de paiement, en vue de rendre en


considération les difficultés objectives auxquelles des contribuables de
bonne foi sont confrontés, et cela sans préjudice de la valeur des droits
dus au trésor,

6. la sanction par amende de l’exercice d’une activité soumise à l’impôt sans


l’obtention dans le délai d’un numéro impôt.

Soulignons néanmoins que les procédures prévue par l‘ancienne


législation restent encore d’application dans certains services de
l’administration des impôts jusqu’à l’implantation effective des centres des
impôts et des centres d’impôts synthétiques.

C. La loi portant instauration de la taxe sur la valeur ajoutée

• L’Ordonnance-loi n° 10/001 du 20 aout 2010 portant institution de la Taxe


sur la Valeur Ajoutée

• Loi n° 11/005 du 25 juin 2011 relative à la ratification de l'Ordonnance-loi


n°10/001 du 20 août 2010 portant institution de la Taxe sur la Valeur
Ajoutée, précédemment citée.

• Décret n° 011/42 du 22 novembre 2011 portant mesures d'exécution de


l'Ordonnance-loi n° 10/001 du 20 aout 2010.

CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA LEGISLATION


FISCALE ACTUELLE
Section 1. LES INNOVATIONS ET LES FAIBLESSES DE LA
LEGISLATION FISCALE

§1. Les innovations et avantages


Les moyens institués pour protéger et promouvoir les affaires se
regroupent en deux catégories selon qu’ils se rapportent soit à la
rentabilité soit à la sécurité des investissements. Toutefois, certains de ces
moyens garantissent en même temps ces deux intérêts des investissements.
C’est le cas des avantages fiscaux qui assurent et la sécurité fiscale des
activités économiques et leur rendement. Bien mieux, une mesure de
sécurité peut influer sur la rentabilité et vice-versa.

A. Mesures garantissant la rentabilité des investissements


Parmi ces mesures figurent la libéralisation des transferts des fonds,
l’octroie des avantages fiscaux, l’observance du principe international de
convertibilité monétaire.

1. La libéralisation du régime des transferts des fonds


Il ressort des dispositions des articles 27 à 30 du code des
investissements que le régime des transferts des fonds est libéral. En effet,
« la liberté des transferts à l’étranger liés aux opérations d’investissements est
garantie par l’Etat, conformément à la réglementation de change. Cependant,
dans le cas où des restrictions s’avéraient nécessaires, les investisseurs
étrangers admis au bénéfice de la présente loi bénéficieront, pour les
opérations définies aux articles 28 à 30 ci-dessous, d’un traitement qui ne sera
pas moins favorable que celui des opérations commerciales courantes en
devises », tel est le libellé de l’article 27 susmentionné.

Les fonds dont le transfert à l’étranger est garanti sont :

• Les dividendes ainsi que les revenus générés par les dividendes dans les
entreprises ;

• Les royalties, le principal, les intérêts et charges connexes à payer par une
entreprise à titre de service de la dette contractée à l’étranger pour le
financement de l’investissement ;

• Toute l’indemnité due à un étranger en cas de nationalisation ou


d’expropriation pour cause d’utilité publique.

2. L’octroi des avantages fiscaux


Le code congolais des investissements organise ces avantages
fiscaux en un régime unique et général. Il institue par ailleurs certaines
dispositions particulières applicables aux PME et PMI.
a. Les avantages du régime général du code des investissements
Ce sont les avantages douaniers, fiscaux et parafiscaux. Ils sont
accordés aux entreprises pour une durée dépendant de la région économique
où ces entreprises réalisent leurs activités. A ce sujet, les investissements
agrées bénéficient des avantages pour une durée de 3 ans lorsqu’ils sont
réalisés dans la région économique A (ville de Kinshasa) ; 4 ans dans la
région économique B (Bas-Congo, Lubumbashi, Likasi et Kolwezi) ; 5 ans
dans la région économique C (Bandundu, Equateur, Kasaï Occidental, Kasaï
Oriental, Maniema, Nord Kivu, Sud Kivu, Province Oriental et Katanga). Ces
avantages ne sont accordés qu’une seule fois (). Ce sont :

• L’exonération totale des droits, des taxes à l’importation, à l’exclusion de la


redevance administrative pour les machines, l’outillage et le matériel neuf
ainsi que les pièces de rechange de 1ère dotation ne dépassant pas 10% de
la valeur CIF des dits équipements après présentation de leurs demandes
approuvées par l’ANAPI (Article 10 du code des investissements) ;

• L’exonération totale des droits et taxes à l’importation, à l’exclusion de la


redevance administrative due aux services de la douane fixée à 5% de la
valeur CIF des équipements importés, pour les machines, l’outillage et le
matériel neuf, les pièces de rechange de 1 ère dotation ne dépassant pas
10% de la valeur CIF des dits équipements, nécessaire à l’équipement
nouvelle ou d’une entreprise existante. Les engins lourds, les navires et les
aéronefs de seconde main sont acceptés en exonération totale (article 11) :

• L’exonération totale de l’impôt professionnel sur les bénéfices réalisés par


les investissements nouveaux agréés (Article 13) () ;

• L’application du régime d’amortissement dégressif aux investissements en


infrastructure socio-économique telles qu’écoles, hôpitaux, infrastructures
sportives (Article 14) ;

• L’exonération du droit proportionnelle prévu à l’article 13 du décret du 27


février 1887 sur les sociétés commerciales, en faveur des SARL lors de leur
constitution et de l’augmentation de leur capital social (Article 5) ;

• L’exonération de l’impôt foncier pour les superficies uniquement liées au


projet d’investissement agrée (Article 16) ;
• L’exonération de l’ICA à l’intérieur sur les produits (biens) et intrants
industriels fabriqués en RDC et achetés par les entreprises agréées ainsi
que sur les prestations des services, travaux immobiliers sollicités par
lesdites entreprises (Article 17).

b. Les avantages particuliers aux PME et PMI


Les PME et PMI sont « des entités économiques constituées soit
sous forme d’entreprises individuelles soit sous forme sociétaires. Dans le
premier cas, la propriété revient aux personnes physiques et le chef
d’entreprises est tenu d’assurer lui-même les fonctions de gestion financière et
administratives. Dans le second cas, il s’agit des sociétés employant au moins
cinq travailleurs ». Il nous faut préciser que le capital des PMI est légalement
fixé à un maximum de 200.000$ et à un minimum de 10.000$. Ces PME et
PMI admises au régime général, bénéficient en plus de certains avantages
particuliers qui sont ():

• L’exonération totale des droits et taxes à l’importation, à l’exclusion de la


redevance administrative, pour les machines et matériels, l’outillage même
de seconde main, les pièces de rechange de 1 ère dotation ne dépassant pas
1% de la valeur CIF desdits équipements, les intrants industriels
nécessaires à la réalisation de l’investissement agrée (‘article 20) ;

• L’exonération totale des droits sur les actes constitutifs des sociétés ou
coopératives et sur les droits d’enregistrement au nouveau registre de
commune (Article 22) ;

• L’admission au régime d’amortissement dégressif ainsi que le droit des


PME et PMI de déduire de leurs bénéfices imposables les sommes
dépensées au titre de formation, de perfectionnement du chef d’entreprise
ou de son personnel, de protection et conservation de la nature (Article 21).

S'agissant de régime fiscal des PME : à partir du 10 juillet 1998, on


distingue 4 catégories pour imposition des PME, la première les PME dont le
chiffre d'affaires annuel excède 300.000 FC sont soumises à l'impôt
professionnel au taux de 40%, c'est-à-dire l'imposition du droit commun ; la
deuxième les PME dont le chiffre d'affaires annuel se situe entre 300.000 FC
et 150.000 FC sont soumises à l'impôt professionnel au taux progressif des
personnes physiques prévues à l'article 84 de l'ordonnance-loi n°69/009 du 10
février 1969 telle que complétée et modifiée à ces jours par la loi n o006/004 du
27 Février 2006 portant Régime fiscale applicable aux PME en matière d’impôt
sur les revenus professionnels ; la troisième les PME dont le chiffre d'affaires
annuel se situe entre 150.000 FC et 75.000 FC sont soumises à l'impôt
professionnel suivant le régime d'imposition forfaitaire ; la quatrième les PME
ayant le chiffre d'affaires annuel de moins de 75.000 FC sont soumises à la
patente fiscale. Signalons par ailleurs que le décret-loi n°86 du 10 juillet 1998
dans son article 2 relève qu'il faut entendre par PME toute entreprise quelle
que soit sa forme juridique qui emploie un personnel de moins de 200
personnes et dont la valeur totale de bilan ne dépasse pas 3.500.000 FC
(actuellement 11.200.000 FC).

B. Mesures garantissant la sécurité des affaires


Quatre mesures feront l’objet d’analyse dans ce point. Il s’agit de la
consécration de l’impératif international de non-discrimination (1), du respect
de la propriété privée (2), de la fiabilisation du système de règlement des
différends relatifs aux investissements (3) et de la simplification de la
procédure d’accès au marché congolais (4).

1. La consécration du principe de non-discrimination


La non-discrimination telle qu’exigée par le droit international
comporte deux clauses : le traitement national et la nation la plus favorisée.

a. La clause du traitement national ou d’assimilation


Cette clause fut instituée par l’article III des accords de GATT de
1927 qui prévoyait une assimilation de traitement des investissements
étrangers et nationaux. Elle interdit toutes discriminations de traitement liées
à l’origine des produits. Toutefois, les Etats l’appliquent sous réserve de
réciprocité. En effet, la règle de réciprocité est celle qui impose aux pays
bénéficiaires des concessions commerciales d’offrir à leurs partenaires des
avantages équivalents ().

Le code congolais des investissements consacre cette règle


d’assimilation « sous réserve de réciprocité » à son article 23 en ces termes :
« les personnes physiques ou morales étrangères reçoivent un traitement
identique à celui des personnes physique ou morale de nationalité congolaise,
sous réserve de l’application du même principe d’égalité de traitement par
l’Etat dont la personne physique ou morale étrangère concernée est
ressortissante ».

b. La clause de la nation la plus favorisée


Cette clause fut instituée par l’article 1er des accords du GATT en
ces termes : « tous les avantages, faveurs, privilèges ou immunités accordés
par une partie contractante à une production originaire ou à destination de tout
autre pays seront immédiatement et sans condition étendus à tout produit
similaire originaire ou à destination de toutes les autres parties contractantes.
Toute dérogation à l’application de cette règle non prévue par les textes doit
expressément être autorisée par une décision des parties contractantes ».

2. Le respect de la propriété privée


La propriété privée des investissements est souvent mise en mal par
certains faits dont les nationalisations arbitraires. En RDC, l’exemple typique
et historique vient des décisions de « Zaïrianisation » et de « Radicalisation »
prises par l’autorité publique respectivement en 1973 et 1974 et qui ont apparu
aux yeux de l’étranger, selon les dires du Professeur KUMBU, comme une
confiscation pure et simple des biens appartenant aux particuliers ().

Cependant, la nationalisation est admise en droit si elle est


accompagnée d’une indemnisation correspondante nécessitée par les soucis
de respecter la propriété d’autrui.

C’est ainsi que l’article 34, alinéa 4, de la constitution dispose : « Nul


ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et
moyennant une juste et préalable indemnité octroyée dans les conditions
fixées par la loi » (). De plus l’article 26 du code des investissements
dispose : « Un investissement ne peut pas être, directement ou indirectement,
dans sa totalité ou en partie, nationalisé ou exproprié par une nouvelle loi,
et/ou d’une décision d’autorité locale ayant le même effet, exceptée : pour des
motifs d’utilité publique et moyennant le payement d’une juste et équitable
indemnité compensatoire. L’indemnité est considérée juste si elle est basée
sur la valeur de marché de l’actif qui a été nationalisé ou exproprié. Cette
valeur doit être déterminée d’une manière contradictoire immédiatement avant
l’expropriation ou la nationalisation, ou avant que la décision d’exproprier ou
nationaliser ne soit devenue du domaine public ». De ces dispositions on
déduit que les mécanismes d’indemnisation constituent un contrepoids des
méfaits d’expropriation pour cause d’utilité publique en même temps qu’il
sécurise les investisseurs exproprié à agir en justice. Ce qui conduit à parler
du système de règlement des différends relatifs aux investissements.

3. La fiabilisation du système de règlement des différents relatifs aux


investissements
Le code des investissements prévoit que les litiges pouvant survenir
à l'occasion de son interprétation ou de l'application de ses dispositions ou de
l'Arrêté Interministériel prévu en son Titre III peuvent faire l'objet d'un
arbitrage, selon la procédure prévue aux articles 159 à 174 du Code de
Procédure Civile Congolais.

En effet, on lit à l’article 38 que tout différend entre un investisseur et


la République Démocratique du Congo relatif à un contrat ou accord
d'investissement ; une autorisation d'investissement octroyée par l'autorité
compétente, ou toute violation des droits de l'investisseur et/ou de
l'investissement attribués ou crées par le Code des investissements ou par
d'autres lois nationales ou par les Traités et Conventions Internationaux
auxquels la République Démocratique du Congo a adhéré est réglé dans la
mesure du possible, à l'amiable par voie de négociations.

Si les parties ne parviennent pas à un règlement à l'amiable de leur


différend dans un délai de 3 mois à compter de la première notification écrite
demandant l'engagement de telles négociations, le différend sera réglé, à la
requête de la partie lésée, conformément à une procédure d'arbitrage
découlant :

- de la Convention du 18 mars 1965 pour le règlement des différends relatifs


aux investissements entre Etats et Ressortissants d'autres Etats, (Convention
CIRDI), ratifiée par la République Démocratique du Congo le 29 avril 1970 ou

- des dispositions des Règlements du Mécanisme supplémentaire, si


l'investisseur ne remplit pas les conditions de nationalité stipulées
à l'article 25 de la Convention CIRDI;

- du Règlement d'arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale de


Paris.

Le consentement des parties à la compétence du CIRDI ou du


Mécanisme Supplémentaire, selon le cas, requis par les instruments les
régissant, est constitué en ce qui concerne la République Démocratique
du Congo par le présent article et en ce qui concerne l'investisseur
par sa demande d'admission au régime de la présente loi ou ultérieurement
par acte séparé.

Si l'investisseur a effectué son investissement par l'intermédiaire


d'une société de droit congolais qu'il contrôle, les parties conviennent qu'une
telle société, aux fins de la Convention CIRDI, doit être considérée comme un
ressortissant d'un autre Etat contractant ().

4. La simplification de la procédure d’accès au marché congolais


La procédure d’admission des investissements telles que organisée
par les articles 4 à 7 du code des investissements s’avère simplifiée. En effet,
l’investisseur est appelé à déposer son dossier auprès de l’ANAPI : cet
organe instruit le dossier et le transmet à la suite aux ministres compétents
pour décider ou non de l’agrément.

§2. LES FAIBLESSES

1. Insuffisance des mesures incitatives.


Généralement, en ce qui concerne l'incitation à l'investissement, les
mesures incitatives consistent soit en un allégement des conditions
d'implantation, soit dans les exemptions fiscales, soit dans les subventions et
assistance financière, et soit par des privilèges offerts exclusivement
à l'investissement selon son secteur.

Cependant, les privilèges ou mesures préférentielles sont exclus


dans le nouveau code, les subventions et assistance financière n'existent pas,
la fiscalité et parafiscalité sont très fortes ; donc la RDC n'est pas un paradis
fiscal et les tracasseries administratives persistent.

De plus, pour la durée des avantages fiscaux douaniers et


particuliers aux PME et PMI, les investissements lourds adoptent un horizon
de temps plus long et planifient souvent leurs activités sur une période de
quinze à vingt ans, alors que ce code des investissements leur réserve sans
distinction une période de frais à cinq ans.

En outre, les mesures adoptées par le Congo dans le nouveau code


des investissements afin d’attirer les investissements étrangers, sont des
mesures concernant les investissements liées au commerce des
marchandises au sens de l’Accord TRIMS de L’OMC. Ainsi, les
« avantages » crées par ‘institution du « régime général » pour les
investisseurs « agrées » sont indéniablement des mesures concernant les
investissements liées au commerce des marchandises.

2. La crainte d'un libéralisme exacerbé.


En se référant à l'article 3 du nouveau code des investissements, on
constate que l'Etat ne sera plus opérateur économique sauf dans certains
secteurs d'exclusivité en l'occurrence des Mines, hydrocarbures, banques et
Assurances.

A la lecture de cette disposition, il apparait que la pratique de l'Etat


de commerçant qui avait autorisé le souverain territorial de ses missions
principales (sécurités des personnes et de leurs biens) est aujourd'hui révolue.
Par conséquent, dans le nouveau code l'Etat se réserve exclusivement les
secteurs dits de souveraineté. L'analyse approfondie nous révèle que nous
sommes en face d'une situation du libéralisme prônant le laisser-faire ainsi
que l'appropriation du droit à la propriété et les moyens.

Certes, l'économie congolaise a beaucoup souffert et souffre encore


aujourd'hui de mauvaises options prises dans le passé. Malheureusement, le
nouveau code qui fait la part belle à l'économie de marché n'a pas songé à lui
joindre des mesures d'accompagnement. On croit alors en lieu et place de
l'incitation à l'investissement que le législateur congolais n'ait ouvert la porte
aux effets pervers. Il aurait ainsi construit des autoroutes sans air de détresse,
sans garde-fou. Ainsi dans sa volonté d'attirer à tout prix de nouveaux
investisseurs en ouvrant grandement la porte à une concurrence déloyale, le
nouveau code ne risque-t-il pas de sacrifier ceux qui sont déjà installés ?
Outre le cas des anciens investisseurs, le nouveau code semble aussi
méconnaître l'importance de l'investissement national. Aucune disposition ne
lui est réservée et pourtant si l'investissement étranger est une condition sine
qua non du développement économique, il n'en est pas moins temporaire et
susceptible de rapatriement de la plus-value.

3. La libéralisation du régime des transferts des fonds


Si la liberté des transferts est conçue comme une mesure attractive
des investisseurs étrangers, elle se révèle par contre désastreuse pour
l’économie de l’Etat. A ces propos, le Professeur KUMBU s’exprime comme
suit : « Il ressort en effet de l’examen des conventions en vigueur signées
entre la République Démocratique du Congo et les investisseurs étrangers
que le régime congolais du transfert des fond est extrêmement libéral. Il
n’existe en effet ni condition de délai, ni limitation du montant transférable. Or,
l’économie congolaise est incapable de générer les capitaux nécessaires pour
assurer l’autofinancement de son développement. On est donc à proprement
parler en présence d’un cercle vicieux : l’absence d’une épargne nationale
suffisante nécessite l’appel aux capitaux étrangers qui, dès qu’investis dans
les pays d’accueil, sont appelés à influer positivement sur l’économie du pays
et créer un capital nouveau interne. Cependant, le régime appliqué au
transfert des revenus de ces investissements étant très libéral, il occasionne
un rapatriement massif des bénéfices réalisés, diminuant progressivement le
capital dont ce même pays a besoin, ne pouvant produire lui-même les
capitaux nécessaires à son autofinancement. La pendule est donc remise à
zéro et l’opération toujours à reprendre, du moins pour ce qui est de la
recherche des capitaux. Les autres avantages, comme la création d’emplois,
les recettes fiscales, restent tout de mêmes maintenus » ().

4. Les avantages fiscaux


Les avantages fiscaux légalement octroyés aux investisseurs
résorbent l’épineux problème des tracasseries fiscales et administratives en
même temps qu’ils attirent les investissements.

Toutefois, en République Démocratique du Congo et en dépit de leur


but d’attrait d’investissements d’ailleurs insuffisamment réalisé, ces incitations
se résolvent toujours en pertes fiscales considérables pour le pays et justifient
largement les récurrents définis budgétaires ().

Il faut enfin noter qu’outre les désavantages ci-dessus, l'actuel Code


des investissements présente d’autres faiblesses de taille en ce sens qu'il
écarte de son champ d'action le secteur bancaire et ne privilégie que des
projets de création et demeure muet sur l'encadrement des entreprises
existantes qui se trouvent en difficultés.

En outre, le système fiscal congolais présente aussi un certains


nombres des mots ; entre et autre le manque d’obligation fiscal minimum, le
taux d’impôt sont très élevés, le régime d’imposition est inadapté, le secteur
informel est très élevé (plus de 70 des activités), absence d’identification des
contribuables et l’absence de contrôle fiscal. La réforme des procédures
fiscales dont ‘objets était la simplification, l‘efficacité et l’augmentation des
recettes ; éviter que les dossiers des contribuables soient traités par plusieurs
services et personnes. Or, en matière fiscale, une seule personne ne peut
traiter tout les problèmes qu’un contribuable peut rencontrer. Et le fait de faire
appel a un autre service et traduire les réponses données crée de ce fait muée
une lourdeur et une perte d’information et peut être la transcription d’une
mauvaise information, ce qui peut devenir préjudiciable pour le contribuable.
Aux inégalités mises en place par la loi fiscale s'ajoutent les inégalités
découlant des conditions d'applications de la législation fiscale congolaise

Cette réforme ne règle pas les problèmes mais au contraire risque


de L‘aggraver.
Section 2. LA NOUVELLE ETENDUE DE LA LEGISLATION

§1. L’adoption de la taxe sur la valeur ajoutée en remplacement de


l’impôt sur le chiffre d’affaire

A. Avantages
La TVA présente un avantage capital, celui d’une économie neutre,
elle a un important potentiel de mobilisation de recettes où l'informel a une
place de choix dans son économie.

La TVA permet la suppression de la double imposition des


investissements et des prestations des services par la récupération de taxe
qui grève les charges d'exploitation et aussi, l'amélioration du pouvoir d'achat
des agents économiques, étant donné qu'elle n'entraîne pas des effets
inflationnistes comme l'ICA.

La Taxe sur la Valeur A joutée à un champ plus large qui couvre les
livraisons de biens meubles corporels, ainsi que les prestations de services
faites à des tiers. Cependant, les livraisons et les prestations à soi-même
faites dans un cadre professionnel y sont également soumises, de même que
les importations et les exportations.

Il est énoncé le principe de leur caractère limitatif et de la prohibition


d'accorder des exonérations, notamment dans le cadre des mesures
incitatives à l'investissement ou dans les conventions particulières.

En effet, la Taxe sur la Valeur A joutée est par essence un impôt


incitatif du fait de son principe de déductibilité générale, et ne constitue ainsi
pas un élément de coût de production. La Taxe sur la Valeur Ajoutée ne
s'accommode donc pas d'exonération, de peur de fausser le jeu de la
concurrence, et de perturber gravement ses mécanismes de fonctionnement.

Cependant, d’une manière générale, les exonérations prévues visent


à encourager certains secteurs d'activités (pêche, agriculture, mine,
hydrocarbure), à promouvoir notamment des activités à caractère médical,
social, culturel, éducatif et religieux, à rendre compétitives les prestations
locales en faveur des opérateurs du commerce international et à éliminer toute
imposition d'une activité ou prestation soumise à une taxe spécifique (droit
d'enregistrement).
Toutes les opérations imposables effectuées dans le territoire de la
République Démocratique du Congo sont soumises à la Taxe sur la Valeur
Ajoutée, même si la personne qui les réalise n'y a pas son domicile, sa
résidence ou son siège social.

B. Désavantages
La taxe sur la valeur ajoutée, avec tous les avantages qu’elle
présente, connait aussi certaines faiblesses.

La TVA connait un problème majeure de sa gestion et de son control


en RDC, il est à énumérer notamment la persistance de la non souscription
des déclarations d'assujettissement de la part de certains contribuables
remplissant pourtant les conditions fixées à cet effet ; l'application sélective de
la TVA à la tête du client par certains assujettis ; la mauvaise tenue des
factures ; la minoration, par certains contribuables, de leurs chiffres d'affaires
imposables à la TVA notamment par rapport au volume de leurs activités ; les
discordances entre les déclarations souscrites par certains assujettis et celles
de leurs fournisseurs et /ou clients ; le mauvais remplissage de la déclaration
TVA par certains contribuables ; le mauvais calcul du prorata en connaissance
des dispositions de la loi instituant la TVA.

Le mécanisme de perception de la TVA, son formalisme et son


contrôle par l'État a pour effet d'imposer à l'assujetti certaines obligations,
notamment en matière de comptabilité et de facturation qui impliquent pour lui
des coûts indirects.

Sur le plan de la législation, Il a été énuméré notamment l'exécution


du droit à la déduction de la TVA gravant l'achat de produits pétroliers utilisés
par les entreprises industrielles pour la production d'électricité. Sur le plan de
la concurrence, la concurrence déloyale subie par des assujettis du fait de
certains petits opérateurs économiques (surtout des prestataires de services)
dont le chiffre d'affaires annuel n'atteint pas le seuil.

2. Le renforcement des dispositifs de luttes contre la fraude fiscale


En RDC bien que le législateur ne parle pas expressément de fraude
fiscale, qui peut être définie par ailleurs comme le détournement illégal d’un
système fiscal afin de ne pas contribuer aux charges publiques ; nous
pouvons dire que l'élément légal est les articles 101 et 102 de la loi
n°004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales.

Il convient de signaler que la fraude fiscale est moindre dans les


professions dépendantes que dans celles indépendantes.

Ainsi, plusieurs moyens sont mise en place pour lutter contre, entre
et autre :

A. Nouveau tarif de droit et taxe à l‘importation


La Loi n° 002/03 du 13 mars 2003 instituant un nouveau tarif des
droits et taxes à l’importation est l’outil qui permet aux contribuables de
connaitre ses droits et obligations en matière d’importation.

Elle comprend La nomenclature des produits, les numéros des


positions tarifaires, l’unité de quantité (le kilogramme), le pourcentage du droit
de douane, et aussi le pourcentage de l’impôt sur le chiffre d’affaire.

Elle est la garantie de l’investisseur importateur en ce qu’elle le


renseigne clairement sur ce qu’il doit à l’Etat et de ce fait, l’évite les
tracasseries et les frais non prévus.

Cependant, il est constaté beaucoup d’erreurs et incohérences dans


l’application de la dite Loi. Il a été, en effet, constaté aussi que certains
produits répondant aux critères d’une catégorie, pour un type précis
d’industrie, relèveraient plutôt d’une autre catégorie, pour un autre type
d’industrie. Ainsi, certaines matières premières ou intrants, notamment dans le
domaine pharmaceutique, de la cimenterie, de la savonnerie, ont été taxés à
10 ou 20 % des droits de douanes, au lieu de 5 ou 10 %, alors que certains
intrants agricoles et d’élevage ont été taxés à 10 % de droits de douanes et 13
% d’impôt sur le chiffre d’affaires. Ce qui n’est pas conforme à la structure du
nouveau tarif.

Il est également reconnu au Ministre ayant les finances dans ses


attributions la possibilité de procéder à la suspension, le cas échéant, de
l’application de l’ICA sur un produit local à haute vocation sociale mais le
législateur n’a pas définie ou catégorisé « le produit local à haute vocation
sociale » ce qui ouvre encore une brèche difficile à contrôler et qui risquerai
de favorisée certains investisseurs au détriment des autres. La présente loi
devrait donc faire l’objet des réajustements nécessaires.

B. Nouveau tarif de droit et taxe à l’exportation


Loi n° 003/ 03 du 13 Mars 2003 instituant un nouveau tarif de droit et
taxe à l’exportation est aussi l’outil qui permet aux contribuables de connaitre
ses droits et obligations en matière d’exportation. Elle est la garantie de
l’investisseur exportateur en ce qu’elle le renseigne clairement sur ce qu’il
doit à l’Etat et de ce fait, l’évite les tracasseries et les frais non prévus.

Cependant, elle souffre de la non vulgarisation et du manque de la


politique d’incitation par l’Etat à l’exportation. L’ignorance coute chaire aux peu
d’investisseurs exportateurs qui subissent encore des tracasseries et sont
soumis aux frais non prévus.

C. Le guichet unique
Le décret n° 05/183 du 30 décembre 2005 portant institution d’un
guichet unique dans les bureaux des douanes pour la perception des droits,
impôts, taxes, redevances et autres paiements à l’importation et à ‘exportation
et cela ce fait par voie bancaire au moment de l’accomplissement des
formalités douanière. Il offre une plus grande transparence des opérations et
réduit la durée du dédouanement des marchandises. Il assure le pré-
dédouanement, le dédouanement et le post-dédouanement. Ce, pour la
maximisation des recettes douanières et la sécurité des investisseurs. Et pour
plus d’efficacité, une SPRL sera créée pour suivre la traçabilité des
marchandises durant toutes les étapes (7).

Cependant, ce système informatique n’est effectif qu’à quelques


points, dont les trois grands postes douaniers de la RDC (Kin-aéro, Matadi et
Boma), et son fonctionnement pose encore problème. Il est reproché à cette
structure l’incapacité d’harmoniser les vues entre le bureau de Kinshasa et les
représentations de ce service à travers d’autres pays.

Pour un paiement à partir de l’extérieur concernant les


marchandises en provenance de l‘étranger, l’importateur est obligé de payer à
destination et lorsqu’on se réfère à la « fraude » et au « manque
d’organisation » qui caractérise l’administration publique en République
démocratique du Congo ; cette situation décourage et constitue un frein à la
relance de l’économie, qui du reste trop dépendante des importations ()

D. Le nouveau code douanier


L’ordonnance N° 10 / 002 portant le nouveau Code des douanes en
République démocratique du Congo.

Pendant plus de 61 ans, les douanes congolaises ont fonctionné sur


base de cet instrument juridique, pendant que l’environnement commercial
international qui prévalait lors de sa promulgation connaissait d’importantes
mutations. Conséquence : les nombreuses révisions opérées sur la législation
douanière de 1949 n’ont pas réussi à l’adapter au contexte de l’heure,
marquée notamment par les phénomènes de la mondialisation des échanges
et de la régionalisation du commerce et des investissements. Il en est de
même avec le recours aux nouvelles technologies de l’information et de la
communication. C’est donc confrontée à cette situation qu’il devenait donc
impérieux pour la DGDA de doter le pays d’un instrument juridique moderne,
qui s’inscrive dans le cadre de la facilitation et de la simplification des
procédures douanières, et du renforcement de la lutte contre la fraude, en vue
d’instaurer des bonnes conditions aux investisseurs et stimuler la croissance
économique.

Ce nouveau code est inspiré de tout un arsenal d’autres instruments


touchant aux douanes. C’est le cas de la convention de Kyoto, de l’accord de
l’OMC sur l’évaluation en douane, du cadre de normes SAFE et OMD,
d’autres Codes Douaniers étrangers (africains et autres) et de la législation
douanière en vigueur dans notre pays.

Le nouveau Code comprend 15 titres, 46 chapitres et 403 articles.


Parmi les innovations apportées, il y a lieu de citer notamment :

Le droit au port d’armes pour les agents des douanes dans l’exercice de

leurs fonctions ;

La consécration du droit, pour toute personne, d’accomplir par lui-même,



les actes et formalités prévus par la législation douanière ;
• Introduction des mesures de lutte contre la corruption ;

Le renforcement des pouvoirs de la douane en matière de protection des



propriétés intellectuelles ;

La prise en compte dans l’accomplissement des formalités douanières des



nouvelles technologies de l’information et de la communication ;

L’instauration des facilités de paiement (report de paiement, crédit,



d’enlèvement) ;

L’institution d’une procédure de recours contre les décisions des autorités



douanières.

Chapitre III. ANALYSE DES EFFETS DE LA LEGISLATON


FISCALE ACTUELLE DANS LA
PROMOTION DE L’INVESTISSEMENT
Section 1 : ASSAINISSEMENT DU SECTEUR

§1. Amélioration des conditions sociales et matérielles

A. Amélioration des Conditions sociales


Appelés à concourir à la réalisation des objectifs budgétaires par la
collecte des prélèvements fiscaux et à servir de pont entre les investisseurs et
l’Etat congolais, les agents de l’administration des impôts, entant que
véritable agent de l’Etat, sont en droit de bénéficier des bonnes conditions
sociales et des conditions avantageuses et particulières de travail, gage de
tout dévouement et de tout refus à toute tentation. Toute ces conditions et
avantages devraient être prévues par la législation.

Cependant, les réalités nous renseignent tout le contraire ; les


grèves des agents de l’administration fiscale et des agents douaniers ont
généralement pour objet les revendications salariales. C’est pour dire qu’en
dépit des primes leur alloués, du reste insignifiantes, les traitements de ces
agents sont loin d’être un véritable motif d’engagement et d’intégrité
professionnel. Ces traitements sont des véritables causes des tracasseries et
des magouilles que subissent les investisseurs, c’est un moyen pour ces
agents de relier le bout du moi.

B. Amélioration des conditions matérielles


A l‘heure actuelle de la technologie avancée, les agents devraient
être suffisamment équipés pour un meilleur rendement.

Le législateur devrait en outre des conditions de qualité des agents,


prévoir les conditions minimales dans lesquelles ce travail devrait être fait.

Vus l’importance des investissements pour notre pays, les agents


œuvrant dans ce secteur devraient être bien outillés dans le domaine de
fiscalité, de finance, de comptabilité et d’informatique.

Ils doivent périodique organisés des formations de recyclage au


profit des agents à toutes innovations se rapportant en la matière, une remise
à niveau ; l’effectif des agents doit être équivalent au travail, ce personnel
qualifié doit être reparti judicieusement et rationnellement sur tout le territoire
national pour permettre un travail bien fait dans la rapidité, l’insuffisance des
effectifs des agents implique la surcharge qui entame la qualité de la
prestation et qui entraine la lenteur qui caractérise notre administration. En
plus des agents de qualités, il faut un équipement répondant aux niveaux
de la technologie actuelle : des matériels informatiques adéquats, un moyen
de communication efficace permettant la transmission en temps réelle des
informations vitales pour le service, un moyen de transport en disposition. Et
la loi devrait, d’une manière ou d’une autre, prévoir ces détails.

§2. Prévention et lutte contre la pollution


La RD Congo devra, pour promouvoir l‘investissent ; vulgarisée la
loi. C’est un moyen efficace de prévention contre les dérapages et les
magouilles dont sont victimes les investisseurs juste par ignorance. Une
bonne connaissance de la loi serait déjà un très grand pas dans le processus
de rendre sain le secteur de l’investissement. Le législateur congolais a aussi
la charge de mettre à jour les textes, c'est-à-dire, revoir et adapter notre
législation fiscale par rapport aux textes internationaux, conventions et traités
en la matière et aussi par rapport aux réalités sociaux économique du pays.
Eliminer l’écart considérable qui existe entre les textes et la réalité.

En outre, la RD Congo, par son administration fiscale dispose de


tout un arsenal des sanctions allant de droit commun aux sanctions
purement fiscales telles que l’escroquerie, les ventes publiques, et tout ce qui
est prévus dans le Décret-loi no 098 du 03 juillet 2000 portant réforme des
pénalités fiscales capable de réduire si pas d’éradiquer les magouilles les
tracasseries que subissent les investisseurs en RD Congo et tous ses
conséquences…

Mais il est étonnant de constater que pour des raisons que nous
ignorons, cet arsenal n’est jusqu’ici que partiellement utilisé, laissant
l’impression aux agents que la justice s’est désintéressée, l’impunité bat son
plein et l’infraction autorisée. Et l’investisseur, victime, abandonné a son
triste sort.

En outre, il y a aussi la situation des « intouchables » qui sont ceux


qui bénéficient de la couverture de la hiérarchie. A ces derniers sont attribué
des dossiers les plus importants ; malheureusement, cela malgré leur
incompétence et leurs comportement médiocre sur terrain (mauvaise
prestation, magouille, dissimulation des deniers public etc.). La répression
sévère de ses agents fautifs servira de leçon pour les autres et inspirera une
crainte à la loi. Là apparait un aspect éducatif qui balise le chemin pour un
secteur sain au profit des investisseurs. Décret n° 011/32 du 29 juin 2011
portant suppression des perceptions illégales aux frontières.

Autant le secteur doit être assaini législativement, autant il le faut en


matière d’homme.

§3. Optimisation de la politique de regroupement et de rajeunissement


L’impérieuse nécessité d’assainir le secteur de l’investissement
passe aussi par une bonne gestion des ressources humaines du secteur.

Depuis quelques années et malgré les différentes réformes qui


sont intervenues dans notre pays, la politique du regroupement et de
rajeunissement ne sont pas tenues en compte. L’homme qu’il faut à la place
qu’il faut n’est pas un principe de base dans notre administration. La loi
devrait veiller à la tranche d’âge à affecter dans ce secteur. Dans un délai
bien précis, organisé des recyclages et des réaffectations en vue de
permettre de toujours rajeunir le service.

Regrouper et placer chacun selon ses compétences et ses qualités.


Les hommes qui connaissent à fond la procédure fiscale et maitrise la
législation doivent pouvoir servir dans la vulgarisation afin d’éviter les
dérapages et mettre leurs expériences au profit du pays par des conférences,
des échanges et des ateliers de formations. L’Etat congolais par l’entremise
de la DGDA doit monter des stratégies et mener des politiques visant à
donner confiance et consciences aux jeunes et assurer une bonne retraite
aux vieux pour pouvoir assurer une rotation et éviter ce dont nous
connaissons aujourd’hui, une administration vieille.

Il doit arrêter et veiller aux mesures d’accompagnements de tout


ces programmes de reformes.

Section 2. APPORT DE LA LEGISLATION FISCALE POUR CHAQUE


TYPES D’INVESTISSEMENT

§ 1. Apport sur les investissements Privé


L’investissement privé constitue un puissant catalyseur de
l’innovation, de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté ().

La législation fiscale congolaise, a travers la loi qui régis


particulièrement le domaine des investissements, donc le code des
investissements, n’a définie ni réglementé explicitement les investissements
privés. Les investissements privés sont la soumission des principes du
domaine privé au droit privé repose sur le caractère d’activité
privées traditionnellement reconnue à la gestion du domaine
privé assimilé à une gestion purement patrimoniale dénué des finalités
d’intérêt général (). C’est un domaine sous la gestion des particuliers qui est
sous le contrôle législatif de la loi en matière d’investissement.

Le code des investissements remet la compétence de la gestion


des projets des ces investissements à l’agence national pour la promotion
des investissements () et le soumet aux régimes général (), sans distinctions
aucune, au même titre que tout les autres types d’investissements. Le
secteur privé a beaucoup de capital dont l’Etat devra s’investir
particulièrement à disposer des meures incitatives et attractives pour ce
secteur qui seraient constituées soit en allégement des conditions
d’implantation, soit par des privilèges offert exclusivement à ce type
d’investissement.

En outre, l’initiative privée étant garantie et encouragée par la


constitution du 18 Février 2006 en son art 35 et la propriété privée étant
garantie en son art 34, la législation fiscale devrait renforcer cet angle pour
servir de garanti et de sécurité à l’investisseur.

Pour rendre plus attractive le secteur de l’investissement privé, la loi


devrait entre autre :

• Abaisser le coût de l’investissement. Cet objectif fait référence aux


coûts de production et de commercialisation (notamment aux coûts de
mise en conformité avec le cadre administratif, juridique et réglementaire
dans lequel le secteur privé exerce son activité, y compris aux coûts
supplémentaires imposés par la médiocrité des infrastructures, la
criminalité, la corruption et les lourdeurs administratives). Parce qu’ils
grèvent les bénéfices, les coûts sont dissuasifs pour les investisseurs et
constituent en outre un facteur qui entrave l’intégration des entreprises
dans l’économie formelle, ce qui représente une perte sèche pour
l’économie et la population en paye le prix.

• Réduire les risques. Cette ambition exige des réformes d’ordre


stratégique et institutionnel pour améliorer la stabilité des conditions
d’investissement et la prévisibilité, réelle et perçue, de la rentabilité des
investissements, et plus particulièrement pour assurer une application plus
prévisible des réglementations imposées par les administrations
nationales et locales et un respect plus strict de l’état de droit.

• Intensifier la concurrence. L’instauration d’un environnement plus


concurrentiel pour l’investissement est source de gains, encourage
l’innovation et est un facteur clé d’accroissement de la productivité à court
terme. Elle requiert souvent une suppression progressive des mesures ou
des textes législatifs ayant vocation à protéger les marchés ou autorisant
des acteurs d’un secteur à adopter des comportements anticoncurrentiels.
La mise en place d’un droit et d’une politique de la concurrence peut aider
à endiguer les pratiques anticoncurrentielles et favoriser l’émergence d’une
culture de la concurrence.

• Renforcer les capacités. La réforme des conditions d’investissement est


un processus juridique et politique qui repose sur la présence d’institutions
efficaces et sur la capacité du secteur privé de repérer les principaux
obstacles à l’investissement et d’exercer des pressions pour accélérer la
concrétisation du changement. Il est donc indispensable de soutenir les
initiatives propres à renforcer la capacité des acteurs des secteurs privé de
prendre part à ce processus juridique et politique et de mettre en œuvre
des réformes. Et la loi doit veiller et mettre des gardes fous à la bonne
marche de ce processus par des mesures d’accompagnement.

Il est cependant aussi important de souligner des efforts fournis


dans cet angles , notamment : En février 2007, les tribunaux de commerce de
Kinshasa et de Lubumbashi ont été rendus opérationnels en vue de faciliter
les règlements des litiges commerciaux et d’affaires ; Dans le cadre du
renforcement de la sécurité juridique des investissements, la lettre d’intention
sur l’adhésion de la RDC à l’OHADA a été signée en février 2008 ; la mis sur
pied d ‘un Comité de Pilotage pour l’Amélioration du Climat des Affaires et
des Investissements en République Démocratique du Congo par le Décret du
Premier Ministre n°09/31 du 08 août 2009 qui parmi ses objectifs, il y a Faire
accélérer la mise en œuvre des réformes pouvant permettre une plus grande
sécurité juridique et judiciaire des investissements ; la feuilles de route du 31
décembre 2009 dont 11 mesures sur 13 sont prises intégralement et
exécutés visant la réduction du nombre des formalités, la réduction du coût
et, la réduction des délais et celle du 30 juin 2010 avec 19 mesures qui
visent essentiellement la simplification de procédure d’octroi de l’autorisation
de bâtir, la simplification et l’assainissement de la fiscalité et de la para
fiscalité et La flexibilité du marché de l’emploi ().

§ 2. Apport sur les investissements Publics


Autant que l‘investissement privé, l’investissement public n’est ni
défini ni explicitement réglementé par le code des investissements. Il est
aussi soumis à la compétence de la gestion des projets des investissements
de l’agence national pour la promotion des investissements () et aussi aux
régimes général ().

Ainsi, nous pouvons définir les investissements publics comme


étant l’ensemble des dépenses engagées par l’Etat et les collectivités
locales en équipement collectif, ce que l’on peut appeler aussi infrastructure
publique.

Ce sont les investissements couteux qui ne peuvent pas tous être


supportés par le secteur privé. Il y a aussi une forte notion de
compétitivité attachée à l’investissement public puisque, en soignant et en
développant ses infrastructures collectives, un pays va se faciliter la tâche
pour attirer des capitaux étrangers qui vont, à leur tour participer au
développement économique du pays.

Le code des investissements, dans le cadre de promouvoir les


investissements publics, favorise l’implantation des entreprises et génie civile
de construction et entretien des routes et autoroute ; ainsi que celles de
transports en commun des personnes et des marchandises, qu’il s’agisse du
transport terrestre, fluvial ou aérien ; favorise aussi les investissements lourds
(neuf ou de seconde main) pour asseoir une base industrielle solide sur
laquelle reposera une croissance économique durable par l’exonération
totale des droits et taxes à l‘importation ; un investissement autonome et du
développement.

Dans cette même optique, le code favorise les investissements qui


développent l’agriculture et l’agro industriel pour le mécanisme en vue
d’assurer l’autosuffisance alimentaire afin de réduire les importations des
produits de base et permettre à la fois l’accroissement des revenus dans les
communes rurales , l’amélioration de l’approvisionnement des industries agro
alimentaires en matière première et enfin, l’élargissement du marché intérieur
des biens de consommations courantes ; un investissement de productivité.

Et aussi, le code des investissements favorise les investissements


de valorisation des ressources naturelles nationale sur place afin d’en
accroitre la valeur ajoutée et le volume exportable car exporter rapporte
beaucoup des devises qui peuvent être utilisées pour investir dans plusieurs
autres secteurs.

Cependant, le code des investissements devrait faire une distinction


nette entre les types d’investissements pour en accorder différemment des
avantages.

A titre d’exemple, pour la durée des avantages fiscaux douanière et


particulièrement les PME et les PMI, les investissements lourds adoptent un
horizon de temps plus long et planifient souvent leurs activités sur une
période de quinze à vingt ans, alors que le code des investissements le
réserve sans distinction une période de frais de 5 ans seulement.

En outre, les privilèges ou les mesures préférentielles sont exclus


du nouveau code, les subventions et assistance financière n’existe pas, la
fiscalité et la parafiscalité sont très fort alors que les mesures incitatives
consistent soit en un allègement des conditions d’implantation, soit dans les
exemptions fiscales, soit dans les subventions et assistance et soit par des
privilèges offert exclusivement à l‘investissement selon son secteur ; d’où
l’importance d’une nette distinction et catégorisation des types
d’investissement, outre ce qui est prévu actuellement dans le code.

§3. Apport sur les investissements Direct étranger


Les investissements directs étrangers sont tout investissement dont
la participation étrangère dans le capital social d’une emprise dans laquelle
l’investissement réalisé est au moins égale à 10% (). Il est aussi défini
comme une opération par laquelle un investisseur basé dans un pays
(d’origine) acquiert un actif dans un autre pays (accueil) avec l’intention de le
gérer. En d’autres termes, c’est l’exportation des capitaux dans un autre pays
afin d’y créer une entreprise, avec pour objectif d’acquérir un pouvoir de
décision effectif dans la gestion de celle-ci.

L’influence des firmes multinationales sur la spécialisation et


l’intégration dans l’économie mondiale n’est plus à démontrer : le
développement de l’investissement direct étranger a imposé un abandon de
la théorie classique et libérale de la spécialisation international fondée sur
l’immobilisation des facteurs de production (capital, travail, technologie) ; et a
fait naitre aujourd’hui un nouveau cours d’hypothèse assis sur le caractère
désormais mondial de l‘attractivité économique.

Le choix de leur localisation visant à faire coïncider leur fonction de


production avec les dotations factorielles des pays d'accueils et un niveau
acceptable des institutions. C'est le cas des entreprises qui cherchent à
réduire au minimum ses coûts de productions. Elles profitent, ainsi, des
différences de coûts des facteurs, et essentiellement des coûts de main
d'œuvre. Elles placent la partie de la chaîne de production qui soit
relativement intensive en facteur travail dans les pays où les coûts de main
d'œuvre sont relativement faibles. La qualification de cette main d'œuvre a
évolué dans le temps. Avant on cherchait une main d'œuvre non qualifiée à
coûts insignifiants. Actuellement les multinationales exigent au-delà d'un
certain degré de qualification minimum, une certaine stabilité politique et
institutionnelle .Les pays offrant le meilleur rapport qualification/ coûts et
stabilité politique seront dés lors, les plus convoités ()

La RD Congo présente une meilleure offre en matière de


qualification et coût et pèche cependant en matière de stabilité politique et
gouvernementale, du niveau de la législation fiscale, de la corruption, de la
non transparence institutionnelle.etc

Il est certes vrai qu’il y n’a pas d’investissement à zéros risque,


mais Cette situation devrait être compensée par un meilleur offre
d’avantages par la législation fiscale notamment le code des
investissements et les différentes autres règlementations ayant trait en cette
matière ; Renforcer les stratégies déjà existantes telles que les extensions
de l’ANAPI dans quelques pays étrangers, notamment en Chine, au Japon,
en Inde, aux USA, en Corée du Sud, en France et en RSA pour inciter les
IDE.

Cependant il est à constater que le code des investissements ne


s’est pas particulièrement attelé sur cet angle.

• Le fait de traiter tout dans la généralité n’assure pas grand-chose aux


investisseurs étrangers.

• L’ambigüité de certaines dispositions, notamment l'article 4 plaçant l'ANAPI


sous la double tutelle des ministères du Plan et du Portefeuille sans
préciser l'étendue des compétences dévolues à chacun. Ici, se dessine
déjà l'éternel conflit de compétence entre le Plan et le Portefeuille. De plus,
cette situation est susceptible de renforcer la lourdeur administrative que le
nouveau code était censé combattre ;

• L'article 6 du nouveau code des investissements dispose que la demande


soumise à l'ANAPI sera transmise au Ministère du Plan et au Ministère des
Finances qui sont chargés d'approuver les demandes d'agrément. Une fois
de plus, cette disposition énerve le principe de simplicité.

Le Décret-loi n°065 portant organisation et fonctionnement de


l'ANAPI a tenté de continuer certaines préoccupations qui avaient un goût
d'inachevé dans le code des investissements. C'est ainsi que l'article 28 dudit
décret procédait à la répartition des compétences entre le Plan et le
Portefeuille.

Dans le même esprit, l'article 27 du même décret déterminait les


modalités d'exercice de la tutelle. Celle-ci peut recourir à l'autorisation, à
l'approbation et à l'opposition. L'autorisation s'obtient a priori tandis que
l'approbation est réacquise a posteriori. Quant à l'opposition, elle concerne le
veto que la tutelle peut émettre sur les décisions prises par l'ANAPI.

Malgré cet effort, le décret restait muet quant aux compétences


respectives du Ministère du Plan et des Finances. Enfin, l'article 30 du décret
précité confère le progrès que le nouveau code des investissements était
censé apporter qui n'apparaît pas clairement à la première lecture.

• le silence du code sur l’encadrement des entreprises existantes qui se


trouve en difficultés et ne privilégie que des projets de création.

• Article 3 du code des investissements prévoit que ce dernier ne s’applique


pas à certains secteurs dont les « activités commerciales ». Selon les
discutions de l’atelier de restitution, les activités commerciales sont celles
régies par les lois particulière sur le commerce. Une telle exclusion vide
d’une partie de sa subsistance la réglementation sur les investissements. Il
conviendrait peut être de repenser à cette limitation. L’article 3 du code des
investissements prévoit la même chose (régies par les lois particulières). Si
un tel renvoi est admissible dans son principe, encore faudrait-il que ces
« lois particulières » prévoient des garanties plus au moins similaire à
celles du code. Or les lois régissant le commerce n’ont pas été pensées
avec une vue globale favorisant le commerce et les investissements
étrangers, mais sont au contraire les résultats de plusieurs décennie de
modification, dont le produit final souffre d’incohérences et crée des
incertitudes sur le régime finalement applicable à l’investisseur étranger.

SUGGESTIONS
Au regard de tout ce que nous avons évoqué tout le long de notre
analyse, il est de plus en plus clair que la législation fiscale actuelle, code des
investissements consacré par la loi n° 004/2002 du 21 février 2002 portant, et
toute la réglementation en matière d’investissement ainsi que les instruments
juridiques Promouvant les Investissements présente des faiblesses de taille.

Ainsi dans le souci d'amélioration ledit secteur pour rendre les


investissements congolais plus souple et adapté aux réalités de l'ère, nous
faisons nôtre les propositions de Don José MUANDA NKOLE WA YAHVE à
l'attention du législateur () :

• La RD Congo doit s’investir pour une paix durable, une stabilité


politique et instaurer un Etat de droit ;

• Le législateur congolais doit rendre le code des investissements plus


souple, clair et précis au lieu de présenter quelques dispositions générales
dans sa philosophie ;

• L'Etat doit être l'opérateur économique dans tous les secteurs et non
seulement dans certains secteurs d'exclusivité en l'occurrence des mines,
des hydrocarbures, Banques et Assurances. Pour éviter une situation de
libéralisme prônant le laisser-faire ainsi que l'appropriation du droit à la
propriété et les moyens, le législateur congolais doit dans une perspective
d'avenir restaurer et insister sur l'autorité de l'Etat dans l'esprit et la
philosophie du code des investissements ;

• Le nouveau code des investissements qui fait la part belle à l'économie de


marché, doit intégrer des mesures d'accompagnement. Ainsi, il faut qu'il ait
des mesures de protection des anciens investissements et une
réglementation de la concurrence pour éviter une situation de concurrence
sauvage ;

• Le législateur congolais doit mettre en place certaines dispositions légales


pour l'encadrement des entreprises existantes qui se trouvent en difficulté
au lieu de les méconnaître et les sacrifier au profit de nouveaux
investissements ;

• Il faut valoriser et reconnaître l'importance et le rôle des investissements


nationaux. Aucune disposition ne leur est réservée et pourtant
l'investissement national peut entraîner l'accumulation de l'épargne et de
revenu national étant donné que le pays se caractérise par l'insuffisance de
l'épargne susceptible de couvrir ses besoins d'investissement. Il faut de ce
fait et par conséquent encourager la production nationale pour la
localisation de la plus-value ;

• Le législateur congolais doit éviter une certaine ambiguïté dans certaines


dispositions. Il faut éviter une situation de double tutelle (L'article 4 du
nouveau code des investissements) qui peut entraîner un conflit de
compétence lequel peut par conséquent entraîner une lourdeur
administrative. Le code des investissements doit paraître bien clair dès sa
première lecture ;

• Le nouveau code des investissements doit s'intéresser à l'aspect fiscal


pour ne pas donner à la République Démocratique du Congo l'image d'un
Etat financièrement lourd quant à l'amorce du processus des
investissements ;

• Le législateur congolais qui a institué l'ANAPI, une structure de


vulgarisation et des promotions des investissements ; doit également la
doter des moyens matériels, techniques et structurels adéquats lui
permettant de remplir à bon escient la mission qui lui a été assignée ;

• Il faudra également combattre les risques d'aggravation d'une certaine


dépendance vis-à-vis de l'extérieur. En lisant le code des investissements,
on s'aperçoit que dans sa lettre comme dans son esprit, il est tourné vers
l'extérieur. Cela se justifie par l'accompagnement des institutions
financières internationales qui ont permis l'élaboration de ce code. La
situation de la dépendance ne favorise pas l'essor de l'économie nationale.
Il faudra donc pour remédier à cette situation encourager l'économie
nationale par la production et l'épargne.

• Le législateur congolais doit penser à une distinction nette entre les types
d’investissements pour en accorder différemment des avantages et de
permettre aux investisseurs de faire clairement un choix en fonction de ce
que propose la législation.

• Renforcer et insister sur le cadre de la vulgarisation de la législation fiscale

• Le législateur congolais doit revoir à fond la législation fiscale congolaise et


mettre sur pied un code des investissements dont le but sera de concilier
les investissements nationaux ou étranger et le plan congolais de
développement.
CONCLUSION
Notre étude a portée sur l’apport de la législation fiscale congolaise
dans la Promotion des investissements en République Démocratique du
Congo.

Avant d’entrer dans le vif de notre sujet, nous avons d’abord abordé
les généralités sur la promotion des investissements et sur la législation
fiscale en République Démocratique du Congo, au premier chapitre. Nous
avons passé en revue les notions sur la promotion des investissements,
avons fait une présentation de la RDC et fait une présentation sommaire ou
une historique de la législation fiscale congolaise en retraçant les déférentes
périodes notamment avant et après l’indépendance. C’est dans le deuxième
chapitre que nous avons fait la présentation de la législation fiscale actuelle,
les innovations et faiblesses, la nouvelle étendue de cette législation et enfin
au troisième chapitre, nous avons analysé les effets de la législation fiscale
actuelle dans la promotion des investissements en parlant de
l’assainissement du secteur et des types d’investissement.

Il ressort de nos analyses que toutes les mesures prises dans le


cadre du nouveau code des investissements ont constituées et constituent
encore des stimulants à l'afflux des capitaux en République Démocratique du
Congo. Néanmoins, nous avons aussi vu que l'actuelle législation fiscale et
particulièrement le Code des investissements présente quelques faiblesses
de taille et notre analyse a de ce fait relevée quelques griefs qui sont lisibles
dans l'esprit et la lettre du nouveau code des investissements du 21 février
2002.

Pour ce qui est des instruments juridiques portant création,


organisation et fonctionnement de l’ANAPI, nous avons vu que cet
établissement public qui est un outil pour la promotion et l’accompagnement
des investissements, a l’avantage d’avoir été doté par la loi d’un guichet
unique pour éviter la lourdeur administrative et d’un service after care ou
post-investissement, ce qui permet à l’agence d’offrir plusieurs services aux
investisseurs.
Nous avons néanmoins déploré que le code des Investissements
qui en consacre la création énerve le principe de simplicité parce qu’il la met
sous une double tutelle, situation susceptible de renforcer la lourdeur
administrative. Nous avons aussi déploré le fait que des moyens financiers
conséquents ne sont pas mis à sa disposition

Pour toutes ces raisons, l'élaboration rapide d'un code de


déontologie économique en matière d'investissements étrangers ou
nationaux apparaît à la République Démocratique du Congo comme une
nécessité et une urgence. Le législateur congolais doit mettre sur pied un
code des investissements dont le but serait d'établir entre les Etats et les
entreprises privées, par voies des réglementaires et contractuelles, un climat
de confiance et d'association qui soit profitable aux légitimes intérêts des
investissements et à l'intérêt supérieur de l'Etat Congolais. Le code des
investissements doit apparaître comme le meilleur facteur destiné à concilier
les investissements nationaux ou étrangers et le plan congolais de
développement.

Que les dispositions qui ne facilitent pas l’action de l’ANAPI soient


révisées et que des moyens conséquents soient mis à la disposition de cet
établissement public afin d’améliorer son action dans la promotion et
l’accompagnement des investissements en République Démocratique du
Congo.

Et enfin, la République Démocratique du Congo doit, au-delà des


ressources naturelles et de sa situation géographique, revoir à fond la
législation fiscale congolaise et mettre sur pied un code des investissements
dont le but serait de concilier les investissements nationaux ou étranger et le
plan congolais de développement.
BIBLIOGRAPHIE
I. DOCUMENTS OFFICIELS

1. Constitution du 18 Février 2006

2. Loi no 004/002 du 21 février 2002, portant Code des Investissements

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1. ESSO LOESSE J., « Investissements directs étrangers et croissance


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2. Revue du DSCRP de la R.D. Congo Kinshasa Hôtel Memling - 8 et 9 mars
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IV. THESE, MEMOIRES ET TRAVAUX DE FIN DE CYCLE

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TABLE DES MATIERES

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