27 Vant2024 Lopez
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MOTS CLEFS
Vannes d’évacuateurs de crue, contrôle commande, alimentations électriques, sûreté hydraulique, risques,
fiabilité, bonnes pratiques, conception, exploitation, maintenance
KEY WORDS
Flood discharge gates, control systems, electrical supply, dam safety, risks, reliability, good practices, design,
operation, maintenance
RÉSUMÉ
Cet article présente le bulletin en cours de finalisation par le comité technique V de la CIGB concernant les «
Bonnes pratiques pour assurer la fiabilité des vannes d’évacuateurs de crues ». L’objectif de ce bulletin est de :
- Fournir une référence concise pour les concepteurs, les fabricants, les développeurs, les Maitres d’Ouvrage
et les Exploitants sur les différents aspects relatifs aux vannes d’évacuateurs de crue, pouvant avoir un impact
potentiel sur la sûreté hydraulique et la sécurité du public ;
- Encourager les Maitres d’Ouvrage à travers le monde à évaluer régulièrement la fiabilité de leurs vannes
d’évacuateur de crues ;
- Fournir des informations et conseils pratiques sur les :
o Les principaux avantages et inconvénients des types de vannes d’évacuateurs de crue les plus utilisées ;
o Les principes de fiabilité et les méthodes couramment utilisées pour évaluer la fiabilité des vannes ;
o Les dispositions potentielles qui peuvent améliorer la fiabilité de l’ensemble du système « vanne, actionneur,
contrôle commande, alimentation électrique ».
Le bulletin aborde également les bonnes pratiques d’exploitation et de maintenance des équipements de
barrages, les inspections et essais réguliers à réaliser, ainsi que l’accidentologie dans le domaine des vannes de
barrages.
Ce bulletin est rédigé par des représentants de 16 pays. Un groupe miroir du CFBR a été mis en place, avec des
experts français du domaine des équipements de barrages, pour en effectuer une relecture durant le premier
semestre 2022 et partager les pratiques françaises dans le domaine de la sûreté des vannes de barrages.
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« Barrages, digues et canaux : enjeux, pratiques récentes et innovations pour les organes de vantellerie, contrôle-commande, télécom
et alimentations électriques » - Aix les Bains, du 19 au 20 juin 2024
ABSTRACT
This article presents the bulletin currently being finalized by ICOLD Technical Committee V regarding “Good
practices for ensuring the reliability of dams spillway gates”. The objective of this bulletin is to:
- Provide a concise reference for designers, manufacturers, developers, owners and operators on the various
aspects relating to spillway gates, which may have a potential impact on flooding and public safety ;
- Encourage dams owners around the world to assess regularly the reliability of their spillway gates;
- Provide information and practical advice on :
o The main advantages and disadvantages of the most used types of spillway gates;
o Reliability principles and methods commonly used to assess valve reliability;
o Potential arrangements which can improve the reliability of the entire system composed of “gate, actuator,
control system, power supply”.
The bulletin also addresses good operating and maintenance practices for dam equipment, regular inspections
and tests to be carried out, as well as accidentology in the field of dam gates.
This bulletin is written by representatives from 16 countries. In addition, a CFBR mirror group was set up, with
French experts in the field of dam equipment, to review the bulletin for the first half of 2022 and share French
practices in the field of dam gates reliabilty.
1. OBJET
Cet article présente certains chapitres du bulletin en cours de finalisation par le comité technique V de
la CIGB concernant les bonnes pratiques pour assurer la fiabilité des vannes d’évacuateurs de crues.
L'objectif de ce bulletin est de proposer une référence concise aux concepteurs, fabricants,
développeurs, maîtres d’ouvrages et exploitants sur les différents aspects qui ont un impact sur la
sûreté de fonctionnement des vannes d'évacuation des crues, et qui peuvent avoir par conséquent un
effet sur la sécurité publique. Le Bulletin s'applique aussi bien aux équipements nouveaux qu'aux
équipements existants et anciens.
Les risques liés aux vannes d’évacuateur de crues sont en général augmentés par le fait qu'il n'existe
pas de position sûre pour ces vannes. Le danger existe que la vanne soit en position fermée, ouverte
ou intermédiaire. Une ouverture involontaire un jour ensoleillé peut être tout aussi mortelle qu'une
absence d'ouverture lors d'une crue.
Ainsi, l'objectif principal de ce bulletin est d'encourager les maîtres d’ouvrages à entreprendre, à
fréquence régulière, des évaluations complètes de la fiabilité de leurs évacuateurs de crues vannés.
Bien que la plupart des principes décrits dans ce bulletin s'appliquent à tous les types de vannes
d'évacuation des crues, le bulletin se concentre sur les vannes des évacuateurs de surface. Il aborde
les vannes elles-mêmes, les actionneurs, les systèmes de contrôle commandes, les alimentations
électriques et les pièces de guidage des vannes (pièces fixes).
Il ne traite pas des ouvrages génie civil au-delà des pièces fixes, ni du sujet de la capacité de débit. Il
exclut également les ouvrages statiques telles que les déversoirs en labyrinthe et les ouvrages non
permanents tels que les hausses fusibles.
Il propose enfin une présentation de plusieurs études de cas d'incidents et de ruptures de barrages
dans lesquelles les vannes d’évacuateur de crue ont contribué à la rupture.
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• lister les principaux types de vannes et les organes de manœuvre qui sont couramment
utilisées sur les barrages du monde entier ;
• proposer une description générale et énumérer les principales fonctions de chaque type de
vanne et de chaque type d’organe de manœuvre ;
• décrire les avantages, les inconvénients et les problématiques de fiabilité inhérentes à chaque
type d’équipement ;
• formuler des remarques générales sur les aspects à prendre en compte lors du choix du type
de vanne lors de la phase de conception d'un projet, comprenant notamment la fonction de la
vanne, l'utilisation qui est prévue, l'exploitation et la maintenance.
Il convient également de noter que certains des types de vannes décrits dans ce chapitre :
• peuvent être désignés par une terminologie différente selon les régions du monde ;
• ont été utilisés dans le passé ; ne sont plus fabriqués mais sont encore en service sur certains
barrages.
Vannes Batardeau
glissantes
verticales Vanne à
glissière
Vanne
Vannes
wagon
roulantes
verticales Vanne
Stoney
Vannes Vanne à
rotatives rouleaux
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Pour exemple, dans le cas d’une vanne segment, les principaux avantages et inconvénients sont
répertoriés ainsi dans le bulletin :
Le bulletin décrit et compare également les différents actionneurs qui équipent généralement les
vannes de barrages.
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Barrage
gonflable
Batardeau
Vannes
glissantes
verticales Vanne à
glissière
Vanne
Vannes
wagon
roulantes
Vanne
verticales
Stoney
Vanne à
Vannes
rouleaux
rotatives
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Il existe de nombreuses variantes de cette architecture en fonction des conditions spécifiques du site
et/ou des exigences de l'utilisateur final. La conception de l'architecture du système de contrôle
commande et des modes de contrôle ultérieurs doivent tenir compte des facteurs suivants :
1. Modes de fonctionnement des vannes
2. Exigences spécifiques de l'utilisateur final
3. Nécessité d'un contrôle centralisé de plusieurs vannes
4. Intégration des mesures transmises par des capteurs déportés et/ou d'autres systèmes de
contrôle commande de l'évacuateur de crues
5. Exigences en matière de surveillance et/ou de contrôle à distance
6. Niveau d'automatisation requis
7. Risque de cyberattaques.
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4. NORMES
Ce chapitre du bulletin contient des lignes directrices et des recommandations sur les normes
internationales disponibles concernant les vannes de barrage ; il aborde également les obligations de
l'ingénieur en ce qui concerne la spécification de normes appropriées pour la conception des vannes
d’évacuateurs de crue et de leurs actionneurs.
Historiquement, de nombreuses spécifications d'équipements hydromécaniques contenaient de
simples déclarations telles que "les vannes doivent être fiables". Il s'agit d'une déclaration inadéquate,
car elle n'a pas de sens et ne pourrait pas être défendue légalement. De même, une spécification telle
que "la durée de vie de l'équipement sera de 50 ans" ne garantit pas un niveau de fiabilité acceptable.
Historiquement, la règle officieuse "N+1" est souvent appliquée. Ainsi, si l'on calcule que 4 vannes sont
nécessaires de point de vue de la capacité hydraulique, on en spécifie 5 dans l'intention d'introduire
une redondance. Il est clair que la redondance réduira la probabilité de dysfonctionnement du barrage
associée à une vanne individuelle, mais la règle "N+1" n'est pas scientifique et ne démontre pas que la
solution de conception finale offre un niveau de fiabilité adéquat. Elle n'aborde pas non plus les
problèmes liés aux dysfonctionnements d'origine commune.
De nombreux ingénieurs ont appliqué le principe de la "liste de courses" et exigent, sur la base de leur
expérience, un certain nombre d'exigences fonctionnelles redondantes. Ces caractéristiques
redondantes peuvent inclure des actionneurs de secours, des alimentations électriques et/ou des
capteurs redondants. Bien que la redondance améliore la fiabilité, il ne suffit pas d'utiliser une liste
générique pour supposer que la fiabilité sera suffisante.
Les situations et les circonstances spécifiques de chaque évacuateur de crue et de chaque contexte
déterminent si une conception est appropriée. Il convient donc de tenir compte d’un certain nombre
d’éléments dès la conception, puis d’évaluer la fiabilité de la conception.
Dès la conception, l'ingénieur doit considérer les risques associés à une éventuelle mauvaise utilisation
de l'équipement, et :
- Eviter les risques qui peuvent être évités ;
- Réduire ceux qui ne peuvent être évités afin qu'ils soient aussi faibles que raisonnablement
possible ;
- Protéger le personnel et gérer les risques restants ;
- Consigner les résultats de leur évaluation des risques afin que toutes les parties soient
conscientes des risques à gérer.
Parmi la liste (non exhaustive) des normes citées dans le bulletin, on trouve les normes suivantes :
- DIN 19704-2014 "Structures hydrauliques en acier" (disponible en allemand et en anglais)
- EN 1990:2002 “Eurocode – Bases de calcul des structures”
- IEEE 1827-2016 "IEEE Guide for Electrical and Control Design of Hydroelectric Water
Conveyance Facilities" (disponible en anglais)
- Référentiel de l’USACE (corps des ingénieurs de l'armée américaine) (disponibles en anglais),
notamment :
• EM 1110-2-2702 Design of Spillway Tainter Gates, janvier 2000
• EM 1110-2-2701 Vertical Lift Gates, 30 novembre 1997
• ETL 1110-2-584 Conception des structures hydrauliques en acier
• EM 1110-2-2610 Conception mécanique et électrique des équipements d'exploitation
des écluses et des barrages, 30 juin 2013
- NBR 8883- Brésil "Calcul et fabrication des vannes hydrauliques" (disponible en portugais)
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5. RISQUES ET FIABILITE
5.1.Principes généraux
Ce chapitre fournit un aperçu et des conseils relatifs à plusieurs méthodes d’évaluation des risques liés
au fonctionnement des vannes d’évacuateurs de crues.
Il s‘avère nécessaire de procéder à des évaluations de risques afin d'examiner la fiabilité des
équipements hydromécaniques tout au long de leur cycle de vie, y compris durant la conception en
phase avant-projet, durant le développement du projet, la conception détaillée, la fabrication, le
montage et, enfin, l'exploitation et la maintenance.
Les évaluations de risques doivent être menées par des personnes ayant une connaissance théorique
et pratique des domaines techniques concernés et inclure des parties prenantes à l'exploitation et à la
maintenance du barrage ayant une bonne connaissance des concepts de fiabilité sous-jacents.
Le processus d'évaluation des risques doit être documenté et mis à disposition pour être actualisé tout
au long des cycles de conception, de construction, d'exploitation et de maintenance.
Il existe différentes méthodes d'évaluation des risques, avec notamment de la moins détaillée à la plus
détaillée :
1. L'analyse simplifiée des risques, par l'Analyse des Modes de DEfaillance et de leurs Criticités
(AMDEC) ou l'étude de danger et d’opérabilité (HAZOP - HAZard and OPerability study) ;
2. L'évaluation qualitative ;
3. L’analyse semi-quantitative ;
4. L’analyse quantitative détaillée.
Un certain nombre de facteurs doivent être pris en compte pour déterminer le niveau réel des risques
pour un ouvrage vanné. Le facteur crucial est la criticité des vannes pour la sécurité du barrage et de
ses parties prenantes, et donc le niveau de fiabilité requis pour le fonctionnement des vannes.
1. Aider à définir l'ensemble de équipements de l’évacuateur vanné, depuis les données d’entrée
en avant-projet jusqu'à l’exploitation et à la maintenance de la vanne ;
2. Fournir une évaluation de la probabilité de dysfonctionnement des vannes ;
3. Fournir une description systématique des risques et de leurs conséquences potentielles ;
4. Identifier les composants essentiels à un fonctionnement fiable du système ;
5. Fournir une base pour le développement de procédures sûres et efficaces pour l'exploitation
et/ou la surveillance du système.
En France, les études de dangers telles que prévues par la réglementation se réfèrent explicitement à
l’analyse de risques et aux méthodes de la sûreté de fonctionnement associées. L'approche la plus
fréquemment utilisée en France est l'analyse des risques semi-quantitative. Cette méthodologie est
décrite dans l’ouvrage du CFBR intitulé « Pratiques françaises de l’analyse de risques et d’évaluation
de la sûreté des barrages » datant de juin 2020. Elle est rappelée dans le bulletin.
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Ce résultat est instructif car il implique que (dans les limites de l'étude) plus de la moitié des
dysfonctionnements prennent leur source dans les étapes qui ont précédés la mise en service. Bon
nombre des défaillances préjudiciables à long terme peuvent être attribuées à une mauvaise
conception, à une mauvaise sélection des matériaux, etc. Les germes d'une bonne ou d'une mauvaise
fiabilité sont souvent présents dès le départ.
5.3.Importance du facteur humain
Lors de la conception et de l'utilisation d’équipements et de machines au sens large, l'effet des facteurs
humains doit être pris en considération. Les risques liés aux personnes sont souvent appelés "risques
mous" parce qu'il est difficile d'établir des statistiques précises.
- le fait que les êtres humains sont faillibles, qu'ils font des faux pas, des omissions et des
erreurs ;
- le manque de formation ou de compréhension de la situation ou de l'équipement à contrôler ;
- les relations, parfois mauvaises, avec d'autres personnes ou groupes.
Les personnes sont souvent envisagées comme moyen d’intervention principale en cas de besoin
d’intervention sur des ouvrages vannés. Cependant, si l'événement envisagé est une inondation de
probabilité 1/10 000, dans quelle mesure le Maitre d’Ouvrage peut-il garantir que les effectifs
nécessaires seront disponibles au moment voulu ?
Le bulletin indique de bonnes pratiques pour limiter l’influence du facteur humain, comme par
exemple :
- Une seule personne responsable au sommet de la hiérarchie pour les questions de sécurité
des barrages ;
- Une équipe dirigeante équilibrée, tant sur le plan des compétences que sur celui de la parité
hommes-femmes, dont il a été démontré qu'il permettait de prendre de meilleures décisions ;
- Éviter de récompenser l'absence d'incidents et d'accidents enregistrés, car cela encourage la
non-divulgation. Il convient plutôt d'encourager et de célébrer les occasions de tirer les leçons
de l'expérience ;
- La "non-punition" des erreurs ;
- L'encouragement d'un dialogue ouvert, honnête et respectueux entre collègues de travail,
sans dépendre de la place qu'ils occupent dans la hiérarchie de l'organisation. Il est important
que les incidents puissent faire l'objet d'une enquête et d'un rapport sans mettre la carrière
des personnes en danger.
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Quelques principes de bonnes pratiques dans le domaine de la maintenance sont listés ci-après, pour
exemple :
- L'inspection des vannes et des équipements auxiliaires doit être effectuée régulièrement et
par des personnes qualifiées et familiarisées avec l'équipement spécifique. Le personnel
d'exploitation devrait être impliqué.
- Des pièces de rechange doivent être disponibles chez l’exploitant pour les composants qui, en
cas de panne, pourraient réduire considérablement la fiabilité du système ou affecter de
manière significative son fonctionnement.
- Les programmes de maintenance doivent être documentés dans un système de gestion de la
maintenance assisté par ordinateur. Les dossiers doivent être tenus à jour et modifiés si
nécessaire lorsque des travaux ou remplacements d'équipement sont réalisés.
- Les incidents inhabituels ou les problèmes de fonctionnement doivent être enregistrés de telle
manière que le personnel de maintenance puisse les retrouver et prendre les mesures
correctives nécessaires.
De même, des bonnes pratiques sont proposées dans le domaine de la cybersécurité et sont listées ci-
après, pour exemple :
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7. INCIDENTS ET RUPTURES
Le bulletin liste également une cinquantaine d’incidents et ruptures sur des barrages à travers le
monde dus à des disfonctionnements des vannes d’évacuateurs de crue ou de leurs équipements
auxiliaires. L’objectif d’un tel chapitre est d’illustrer le fait que les conséquences d’un problème de
conception, d’exploitation ou de maintenance de vannes de barrage peuvent être critiques, et se
traduire directement par une problématique de sûreté hydraulique du barrage.
L’un des exemples de rupture mentionné dans le bulletin concerne le barrage du lac Delhi (aux Etats
Unis) qui a été construit entre 1922 et 1929 et qui s’est rompu en 2010. Il s'agit d'un barrage en terre
de faible hauteur (18 m) avec un évacuateur de crue en béton doté de trois vannes plates. Chaque
vanne mesure 5,1 m (h) x 7,6 m (l) et est actionné par un treuil électrique et câbles métalliques.
L'équipement de contrôle commande des trois vannes est d'origine et date de 1929. Cependant,
certaines améliorations électriques avaient été apportées et les câbles métalliques avaient été
remplacés sur la vanne 3 avant l'inondation.
Le 24 juillet 2010, la digue sud du barrage de Delhi s'est rompue ; cette rupture étant associé à des
précipitations d'environ 250 mm en 12 heures. Avant la rupture, le niveau de la rivière en amont du
barrage avait atteint 7,38 m, soit 3 m au-dessus du niveau de crue, et le débit était de 700 m3/s.
Pendant la période de crue, seules deux des trois vannes ont pu être ouvertes et la digue a ensuite
débordé, entraînant sa rupture sur une longueur d’environ 60 m. En aval du barrage, 8000 habitants
des villes de Monticello et Hopkinton avaient été évacués.
Les inspections annuelles précédentes avaient permis d'identifier des problèmes de manœuvre des
vannes et de recommander des réparations. Les vannes étaient difficiles à manœuvrer dans le passé ;
parfois, elles se bloquaient dans les petites ouvertures ou en position fermée. Lors des inondations qui
ont précédé la crue du 24 juillet 2010, une grue avait été utilisée pour actionner les vannes. Lors de la
crue du 22 au 24 juillet, les vannes n°1 et 2 ont été complètement ouvertes mais la vanne n°3 n'a pu
être ouverte que de 1,8 m, ce qui a entraîné une réduction significative de la capacité de l’évacuateur
de crue. Une photo des trois vannes après la rupture du barrage est présentée ci-dessous.
Figure 5 : Vue générale du barrage du lac Delhi, États- Figure 6 : Vue amont de l’évacuateur de crue du
Unis (2010) après rupture barrage du lac Delhi après rupture montrant les vannes
n°1 et 2 ouvertes et la vanne n°3 en position presque
fermée
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8. CONCLUSIONS
Les vannes d’évacuateur de crue de barrages ainsi que leurs actionneurs, leurs systèmes d'alimentation
électrique et de contrôle-commande jouent un rôle fondamental dans la sûreté hydraulique des
barrages et dans la maitrise des débits transférés en aval. A ce titre, tous les aspects de la conception
jusqu’à l’exploitation et la maintenance d’une vanne doivent être considérés avec le plus grand soin et
avec toute l’expertise nécessaire.
Ce bulletin a été rédigé dans le but principal d'encourager les Maitres d’Ouvrages à entreprendre des
évaluations complètes de la fiabilité de l'ensemble de leurs évacuateurs de crue vannés, à chaque
étape et à fréquence régulière durant la vie de leur barrage.
REMERCIEMENTS
Remerciement à tous les auteurs du bulletin qui sont : Jerry Westermann (Hatch - Canada), Andreas
Halvarsson (WSP - Suède), Russ Digby (Kgal – Royaume Unis), Thimoty Paulus (USACE – USA), Ian
Landon-Jones (Australie), Bachir Akalay (Maroc), Aleksander Kozyrev (Russie), Philip Kotrba (Poyry –
Autriche), Hiroki Yamamoto (Yachiyo Engineering - Japon), Rudolf Van Wyk (Aecom – Afrique du Sud),
Kaivan Kavianpour (Fanavary Novin Niroo – Iran), Bryan Leyland (Nouvelle Zélande), Paulo Erbisti
(Brésil).
Remerciement également aux membres du groupe miroir du CFBR qui a effectué une relecture du
bulletin en 2022 et a apporté ses précieux conseils : Julien Arthaud (Artelia), Sébastien Aubry (CNR),
Denis Reilhac (CNR), David Graveleine (EDF), François Bouillet (EDF), Christophe Morin (EDF), Philippe
Bryla (EDF), Renaud Pollier (EDF), Vincent Quemerais (EMI), Nicolas Crocheton (Tractebel).
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