La Garantie Juridique des Libertés Collectives des salariés face aux

Nouvelles Technologies :

La protection législative des libertés collectives à l'ère des nouvelles

technologies s'inscrit comme un pilier essentiel pour garantir un équilibre entre
la représentation équitable des travailleurs (A) et la libre expression au sein du
télétravail (B) . Ces lois sont conçues afin d'établir un cadre réglementaire
favorisant des mécanismes de représentation transparents pour les employés
évoluant dans des environnements virtuels. De même, elles visent à sécuriser
l'espace d'expression au sein de ces espaces de travail à distance, définissant
ainsi les contours légaux et éthiques pour encourager une communication
ouverte et respectueuse. Cette protection législative constitue un socle crucial
pour l'épanouissement d'un environnement professionnel à la fois inclusif,
participatif et régulé, adapté à l'évolution incessante des technologies au sein
du monde du travail contemporain.

A_ Les libertés collectives de représentation :

 LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ET LA REPRESENTATION DU

PERSONNEL

La nouvelle organisation du travail, notamment dans le cadre d'une relation

de télétravail, remet en cause les règles applicables aux travailleurs classiques
entre les murs de l'entreprise. Le télétravailleur exerçant la prestation du
travail en utilisant les technologies de communication, a-t-il les mêmes
chances qu'un travailleur entre les murs de l'entreprise, quant à la
représentation de ses collègues (paragraphe 1) et quant à l'exercice des missions
représentatives dans les structures participatives (paragraphe 2)..

PARAGRAPHE 1:_
NOUVELLES TECHNOLOGIES ET REPRESENTANTS DES
TRAVAILLEURS :

1
À la lumière de la diffusion des N.T.I.C., la représentation des travailleurs par
des télé-délégués, nécessite l'examen de la possibilité d'organiser l'élection et
les modalités de vote suivant la situation de certaines catégories de
travailleurs (A) et la possibilité offerte à ces derniers de participer aux
opérations électorales (B)..
A._ Nouvelles technologies et élection dans l'entreprise :
La représentation des travailleurs dans l'entreprise se caractérise par une
dualité. En effet, à côté des représentant syndicaux désignés, existe une
représentation élue du personnel, il s'agit du délégué du personnel et de son
suppléant lorsque l'effectif de l'entreprise est compris entre 20 et 39 et de la
commission consultative de l'entreprise lorsque l'effectif est supérieur ou
égal à 401. La représentation des salariés n'est obligatoire que si le nombre de
travailleurs atteint un minimum de 22.Lorsque le seuil est atteint dans une
entreprise, le dirigeant informe son personnel, soit sur sa propre initiative
soit à la demande d'un salarié ou d'un syndicat de travailleur par voie
d'affichage et invite les organisations syndicales représentatives ou le
personnel à établir les listes de leurs candidats et de déterminer le nombre
de collèges électoraux qui ne peut être inférieure à deux, l'un pour les cadres
et l'autre pour les ouvriers3. En cas de renouvellement, l'invitation aura lieu
un mois avant l'expiration du mandat en cours, les intéressés doivent déposer
la liste des candidats pour chaque collège électoral dans la première
quinzaine. Une fois les candidatures sont déposées, l'employeur fixe avec
accord de l'organisation syndicale ou des représentants des salariés la date et
l'heure du scrutin, à défaut d'accord, la date est fixée par l'inspecteur du
travail territorialement compétent. L'élection aura lieu dans la quinzaine
suivante sous forme du suffrage direct et secret. Le bureau électoral composé
d'un représentant de l'employeur comme président et deux électoraux
désignés par l'organisation syndicale ou par le personnel. Un de ces deux
derniers tiendra la liste des électeurs fournie par l'employeur et procédera au
pointage.

1
Voir l'article 157 du C.T.

2
Voir l'article 163 du même code.
3
Voir l'article 8 du décret n°95-30 du 9 janvier 1995, relative à la composition et au fonctionnement dela
commission consultative d'entreprise et aux modalités d'élection et d'exercice des missions dedélégués du
personnel, J.O.R. T., n°6 20/01/1995.

2
A la fin du scrutin, la délibération du résultat aura lieu. Les premiers
candidats au classement sont élus comme membres de la représentation, les
suivants sont désignés comme leurs suppléants, en cas d'égalité de voix,
l'ancienneté dans l'établissement est prise en considération" 4
Nouvelles technologies et participation à la procédure électorale :
L'article 159 du C.T. précise que tous les travailleurs de l'entreprise sont pris
en compte dans le calcul de l'effectif, il intègre ainsi les travailleurs dans
l'entreprise, à domicile, les travailleurs indépendants effectuant un travail
pour l'entreprise et même dans certains cas les sous-traitants. Cet article
semble donner une réponse claire pour le télétravailleur quel que soit le
statut de son contrat de travail, qu'il soit ou non soumis à une subordination
juridique et peu importe le lieu de travail. En effet, s'agissant de la
désignation des divers délégués, le droit du travail trouvera à s'appliquer
normalement qu'il s'agisse du calcul des seuils d'effectifs, des conditions
d'électorat ou d'éligibilité, le télétravail ne présente pas de difficulté
particulière 5.Les télétravailleurs à domicile devront être rattachés à un
établissement existant et pourront le cas échéant voter par voie postale ou
messagerie électronique. Si le nombre est important, il serait souhaitable
d'affecter un siège de délégué à un télétravailleur à domicile en raison de la
spécificité de sa condition de travail : il appartient aux partenaires sociaux d'y
pourvoir dans l'attente d'une loi régissant le télétravail et la nouvelle
organisation du travail issue de la diffusion des N.T.I.C. dans le monde du
travail 6.
La reconnaissance au travailleur à distance et notamment au télétravailleur
d'un droit d'être électeur et candidat dans les structures représentatives, en
utilisant les technologies de communication mises à sa disposition par
l'employeur, n'empêche pas de considérer que cette << télé représentation >>
peut entraîner des effets néfastes quant à la défense des intérêts des salariés
en vertu de l'éloignement de l'entreprise.

PARAGRAPHE 2:_ NOUVELLES TECHNOLOGIES ET EXERCICE DES MISSIONS

REPRESENTATIVES :

4
Voir l'article 13 du décret n°95-30.
5
SCIBERRAS (I-Ch.), «L'irrigation par les nouvelles technologies de l'information et de lacommunication: le
point de vue d'un praticien », Dr. Soc, nº1 Janvier 2002, p.93 et s.
6
ENNACEUR (M.), « Le devenir du travail dans un monde en mutation », R.T.D.S., n°9. 2004, p.14

3
Traditionnellement, l'exercice des missions représentatives nécessite le
présentisme sur le lieu de travail. Avec l'introduction des N.T.I.C. dans
l'entreprise, il est possible de contacter les travailleurs exerçant le travail en
dehors des murs de l'entreprise (B); dans la limite des heures de délégation
accordées par la loi (A)..
A._ Nouvelles technologies et heures de délégation :
La commission consultative d'entreprise et les délégués du personnel ont
reçu des attributions identiques de manière à éviter un double emploi. La
commission exerce des compétences en matière sociale et économique. Dans
le domaine social 7 elle coopère avec la direction à l'amélioration des
conditions collectives de travail, de vie et d'éducation du personnel, ainsi que
des règlements qui s'y rapportent. Cette formule est en même temps large et
restreinte: large en ce qu'elle englobe toutes les questions relatives aux
conditions de travail et d'emploi, restreinte en ce qu'elle accorde à la
commission un simple rôle de suggestion et de consultation. 8 En plus de la
limitation du rôle de la commission dans la prise de décision, il y a une
limitation des heures de délégation.
Selon l'article 165 du C.T., les représentants des travailleurs à la commission
ont droit à un crédit entre 8 et 15 heures par mois et le délégué du personnel
doit bénéficier d'un crédit de 5 heures par mois. La répartition De ces heures
de délégation est établie selon le nombre des travailleurs dans l'entreprise
sans tenir compte du lieu dans lequel le travailleur exerce la prestation du
travail. Si le salarié exerce son activité d'une manière permanente chez lui 9 ou
dans des lieux très éloignés de l'entreprise, comment le délégué va-t-il le
communiquer? Les heures de délégation accordées par la loi et réparties par
le décret de 199510, seront insuffisantes pour que le délégué exerce ses
missions représentatives surtout lorsque les travailleurs sont autorisés à
effectuer le travail à distance et notamment le cas pour une relation de
télétravail avec utilisation des nouvelles technologies.L'exercice du mandat
d'un tel délégué posera des problèmes évidents: si les 5 ou 15 heures de
7
Voir l'article 160 du C.T.
8
TARCHOUNA (M.), « La négociation collective en Tunisie », Thèse Doctorat d'État, Fac. Sc. Eco. Sc. H. Sc. J.,
Paris 1, juin 1986., p.879; MZID (N.), « La liberté syndicale en droit tunisien >», Thèse précité, p.297 et s.
9
Conformément à l'article 159 du C.T.
10
Voir les articles 22 et 41 du décret n° 95-30 du 9 janvier 1995, relatif à la composition et au fonctionnement
des commissions consultatives d'entreprise et aux modalités d'élection et d'exercice des missions des délégués
du personnel, J.O.R.T. n°6, 20/1/95.

4
délégation mensuelles pourront être imputées sur son temps de travail
normal 11, encore faut-il savoir comment il pourra les utiliser? S'agissant de
travailleurs très dispersés géographiquement, le simple temps de trajet
risque d'épuiser son crédit. Il peut être confié au délégué en cause un crédit
de messagerie électronique ou tout simplement de communication
téléphonique. <<Les délégués disposeront de la liste complète des personnes
en télétravail; ils s'engagent à respecter la confidentialité des informations en
leurs possession dans le cadre de leurs missions, ils peuvent contacter les
télétravailleurs par fax ou messagerie électronique ou vocale, en respectant
les règles et procédures utilisées pour joindre les télétravailleurs >>. 12 Donc, il
serait facile à un délégué de contacter un télétravailleur par l'utilisation des
nouvelles technologies de l'information et de communication.
B._ Nouvelles technologies, liberté de circulation de l'information et prise de
contact des délégués : Le chef d'entreprise doit fournir aux représentants des
travailleurs toutes les facilités nécessaires à l'exercice de leurs missions
représentatives. 13Selon les articles 22 et 41 du décret précité de 1995,
l'employeur doit assurer aux représentants des travailleurs, en tenant compte
des moyens de l'entreprise, « des tableaux d'affichage qui seront placés dans
les lieux les plus fréquentés par les travailleurs et serviront à la diffusion des
informations relatives à l'activité » de la commission et du délégué. De
même, d'après les articles 23 et 42 du décret, il est permis aux représentants
des travailleurs d'effectuer les contacts nécessaires à l'exercice de leurs
fonctions soit à l'intérieur soit à l'extérieur de l'entreprise.Les dispositions
relatives aux représentants des travailleurs dans l'entreprise et notamment
les facilités fournies par l'employeur en vue d'assurer le bon fonctionnement
des institutions représentatives ne peuvent s'appliquer qu'à l'organisation
classique du travail suivant laquelle le travail est effectué par l'ensemble des
travailleurs dans le même lieu, celui de la production. Dans le cadre d'une
nouvelle organisation de travail, il sera possible pour un délégué de contacter
les travailleurs à distance en utilisant les réseaux de communication.A travers
l'Intranet14, il est possible de contacter les travailleurs à l'intérieur de
11
Voir l'article 165 du C.T. tel que modifié par la loi n° 94-29 du 21/02/1994.
12
RAY (J-E.), « Le droit du travail à l'épreuve des N.T.L.C. », op. cit. p. 251.

13
Voir l'article 165 du C.T. tel que modifié par la loi n° 94-29 du 21/02/1994.

14
L'intranet est un réseau local formé par l'interconnexion d'ordinateurs et de périphériques d'uneentreprise
qui ne sont pas forcément dans un même site géographique.

5
l'entreprise. De même, avec la généralisation de l'Internet 15, il est
souhaitable d'effectuer des contacts à l'extérieur de l'entreprise avec les
travailleurs autorisés d'exercer le travail en dehors des lieux de travail.En
outre, au lieu d'utiliser des tableaux d'affichage placés dans les lieux de
travail, il est possible d'informer les travailleurs effectuant la prestation du
travail à distance par utilisation des technologies de l'information et de la
communication.L'introduction des N.T.I.C. dans l'entreprise peut libérer la
circulation de l'information non seulement à l'intérieur de l'entreprise mais
aussi à l'extérieur de celle-ci. Il serait évidemment plus facile au délégué de
prendre contact avec les travailleurs à distance par courrier électronique que
de se déplacer pour aller voir chacun d'entre eux.

 SECTION 2: NOUVELLES TECHNOLOGIES, CONFLITS ET NEGOCIATIONS

Conçu pour des unités industrielles, le droit collectif du travail peut être remis
en cause par la nouvelle organisation du travail et notamment le télétravail qui
s'exerce nécessairement à distance, en utilisant des technologies d'information
et de communication. L'éclatement de la collectivité habituelle de travail pose
deux questions essentielles : si le droit des conventions collectives ne sera
perturbé , il n'en va pas de même de celui des conflits du travail .

1_ NOUVELLES TECHNOLOGIES ET NÉGOCIATIONS COLLECTIVES :

Les conventions collectives sont conclues entre un employeur ou un

groupement d'employeur d'une part, et une ou plusieurs organisations
syndicales représentatives des salariés d'autre part 16. Les conventions fixent les
conditions d'emploi et de travail ainsi que les garanties sociales. Leur champ
d'application varie fortement selon les branches économiques. D'autres
s'appliquent uniquement sur un secteur bien déterminé. Instrument de
dialogue social 17, les conventions collectives peuvent être le moyen efficace
15
L'Internet est un maillage planétaire d'ordinateurs interconnectés à travers le protocole qui lui
permetde parler le même langage.

16
Voir l'article 31 du C.T.
17
KOTRANE (H.), « La Tunisie et le droit au travail », op. cit. p. 76 et s.

6
pour s'adapter et se conformer aux exigences relatives à la flexibilité accrue
facilitée par le recours à des nouvelles formes d'emploi. Les N.T.I.C. ont favorisé
la délocalisation temporelle et géographique du travail. Le salarié est devenu
de plus en plus éloigné de la collectivité du travail. Son éloignement peut le
priver de son droit de participer à la vie collective de l'entreprise et par
conséquent d'être exclu de défendre ses intérêts.Aujourd'hui, c'est grâce à la
négociation collective que la flexibilité des horaires est devenue possible par
accord dérogatoire ou textes légaux. Toutefois, la convention collective ne doit
pas contenir des dispositions contraires aux lois existantes. Ces accords
négociés entre les employeurs et les syndicats des travailleurs constituent une
source du droit du travail à la fois spécifique et essentielle pour convenir des
clauses plus favorables aux salariés exerçant le travail en dehors des murs de
l'entreprise.Les télétravailleurs salariés, et contrairement à ceux indépendants,
sont automatiquement couverts par les textes conventionnels applicables à
l'entreprise. Mais cette protection assurée par les conventions collectives se
révèle onéreuse car de nombreux employeurs n'ont pas attendu le télétravail
indépendant pour extérioriser la main-d'œuvre sous forme de travail à temps
partiel ou par la sous-traitance de main-d'œuvre 18. Ils veulent, par de multiples
pratiques, échapper aux droits reconnus à la collectivité.

2_ NOUVELLES TECHNOLOGIES ET CONFLITS DE TRAVAIL :

Dans le cadre de la relation de travail classique, la résolution des conflits de

travail qui peuvent naître entre l'employeur et ses salariés est confiée à la
commission consultative d'entreprise 19. A défaut d'un règlement interne, une
tentative de conciliation aura lieu par le bureau régional de conciliation ou
l'inspection du travail territorialement compétente 20. Le conflit peut être <<
porté directement par la partie la plus diligente devant les conseils d'arbitrage
>>21.L'introduction des N.T.I.C. dans l'entreprise et les nouvelles conditions
18
LYON-CAEN (G.), « Quelle flexibilité pour quel droit du travail ? », R.T.D.S. nº2 et 3, 1987, p. 113.
19
Voir l'article 376 du C.T.

20
Voir l’article 377 du c.t.

21
Voir l'article 381 - bis du C.T.

7
d'emploi qu'elles favorisent peuvent perturber le droit des conflits de travail.
L'extériorisation du travail en dehors des murs de l'entreprise peut entraîner
une extériorisation des conflits de travail. Le travailleur exerçant son activité à
domicile ou en déplacement doit bénéficier de ses droits en tant que salarié de
l'entreprise. Le manquement de l'employeur à ses obligations peut engendrer
des réclamations de la part du salarié. C'est ainsi que le télétravailleur salarié
exerçant le travail en utilisant les technologies de l'information et de la
communication peut en principe défendre ses intérêts professionnels soit
individuellement soit collectivement.Si le conflit est individuel, le télétravail ne
pose aucun problème spécifique, le conseil des prud'hommes reste compétent
rationae materiae s'il s'agit de travail salarié 22. En cas de travail dans un
établissement ou à domicile, le conseil territorialement compétent sera celui
du domicile du télétravailleur.C'est en matière des conflits collectifs que la
spécificité du télétravail apparaît pleinement. Le droit de grève est un droit
individuel qui doit être exercé collectivement. Mais le télétravailleur exerçant le
travail individuellement dans des lieux géographiquement éloignés de
l'entreprise peut-il participer à la vie collective et notamment d'être gréviste. 23
L'éloignement de ces derniers peut les priver de leur droit de participer à une
grève et de défendre les intérêts professionnels de leurs collèges.

B_ Les libertes collectives d’expression :

 LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ET LES SYNDICATS DES TRAVAILLEURS

La Constitution tunisienne a affirmé que le droit syndical est garanti 24
en laissant à la loi la latitude d'aménager les conditions d'exercice de ce
droit. Par comparaison au régime des associations et celui des partis
politiques, l'accès du syndicat à la vie juridique est soumis à des
conditions nettement plus souples. Le principe c'est la liberté de
création de syndicats tel que affirmé par l'article 242 du C.T.. La
généralité de la loi permet de dire que si la nouvelle organisation du
travail, facilitée par le recours aux N.T.I.C., peut entraîner plus
d'éloignement et d'isolement des travailleurs autorisés d'exercer le
22
Les articles 183 à 232 peuvent être appliqués au télétravailleur salarié.

23
RAY (J-E.), « Le droit du travail à l'épreuve des N.T.I.C. », op. Cit. p. 260.
24
Voir l'article 8 de la constitution.

8
 travail hors les murs de l'entreprise, elle n'empêche pas le
télétravailleur de participer et d'exercer les missions de représentation
syndicale .
UTILISATION DES N.T.I.C. ET POSSIBILITES DE REPRESENTATION SYNDICALE :
La souplesse25 de la législation relative à la représentation syndicale peut être
un facteur déterminant d'adapter la nouvelle organisation du travail à la vie
collective. La question qui se pose est de savoir, si le travailleur à domicile ou
en déplacement, exerçant le travail en utilisant des N.T.I.C. peut avoir une
activité syndicale (A) et comment il va représenter les salariés à distance (B)..
A._ Nouvelle organisation du travail et personnes admises à se syndiquer :
La loi considère comme organisation syndicale tout groupement
professionnel pourvu d'une organisation interne ayant pour objet la défense
des intérêts professionnels et la représentation de ses membres 26 ainsi que
l'amélioration de leurs conditions d'existence.L'analyse du cadre et du
déroulement de la relation de travail montre bien le déséquilibre des forces
en présence. Sous l'angle individuel, la dépendance économique et la
subordination juridique font du salarié la partie faible au contrat. Sous l'angle
collectif, l'existence d'institutions de représentation des salariés n'aboutit pas
au partage du pouvoir et le déséquilibre est fondamentalement de même
nature. Face à ce déséquilibre, l'action individuelle représente la première
réaction à ce qui est ressenti par le salarié comme agression de l'employeur;
mais son effet reste très limité, donc l'action collective des salariés intervient
pour s'efforcer d'imposer à l'employeur une meilleure prise en compte de
leurs intérêts27. Les motifs qui ont amené ces personnes partageant la même
situation professionnelle à se grouper, précèdent du constat que la défense et
la promotion de leurs intérêts matériels et moraux, pour qu'elles atteignent
leur optimum d'efficacité, doivent emprunter une voie collective.Ainsi, la
raison d'être de l'action syndicale est la défense des intérêts de ses membres,
et si elle trouve sa justification dans les rapports qui se nouent à l'intérieur de
l'entreprise, elle considère malgré tout l'homme comme une unité matérielle
et morale qui doit se protéger et chercher à progresser que se soit dans ses

25
Le législateur se limite à exiger le respect de certaines conditions (article 242 du C.T.)
26
Voir l'article 243 du C.T.
27
MZID (N.), « La liberté syndicale en droit tunisien », Thèse précitée p. 289 et s.

9
interventions productives ou dans ses désirs de satisfaction28. Le syndicat est,
ainsi, amené à développer des réactions dans le domaine de la vie hors
travail.Traditionnellement, les rapports sociaux s'établissent à deux niveaux,
l'entreprise et ses regroupements professionnels d'une part, l'État dans ses
diverses formes, d'autre part.L'employeur selon les dispositions de la
convention collective cadre 29 doit reconnaître l'organisation syndicale
représentée par ses délégués et doit mettre à sa disposition les moyens
nécessaires à l'exercice de la mission de représentation.Le télétravailleur,
comme toute personne exerçant une activité professionnelle, a le droit
d'adhérer à un syndicat ou une association professionnelle légalement
constituée30. Son isolement est un phénomène qui rend objectivement plus
difficile sa participation à la vie collective del'entreprise et en particulier
pénalise l'exercice de ses droits syndicaux. C'est pour ces raisons que
l'organisation syndicale manifeste des craintes à l'égard du télétravail et
affiche sa volonté de préserver la commande de travail et d'éviter son
éclatement31. Et bien que le contexte social soit favorable au développement
du télétravail dans la recherche de la flexibilité et l'externalisation des
activités et que l'organisation syndicale puisse renforcer ses intérêts, les
réflexions syndicales n'avancent pas si vite et restent, encore, prudentes sur
les effets négatifs du télétravail tel que le risque de la parcellisation du
travail.Le point de vue syndical parait, donc, une donnée fondamentale pour
l'adaptation du télétravail dans le paysage socio-économique ou dans le
cadre de la reconversion des salariés en entreprises en télétravailleurs 32. En
effet, le syndicat peut intervenir efficacement, lors de la mise en adéquation
de la situation juridique du salarié avec ses nouvelles conditions d'emploi.
Cette intervention est plus nécessaire lorsque la direction impose un
aménagement du contrat au travailleur, voire même la proposition de sa
disparition au profit d'un passage vers le statut de télétravailleur
28
BORENFREUND (G.), « La représentation des salariés et l'idée de représentation », Dr, Soc, 1991 p.688.
29
Signée le 20 Mars 1973 et modifiée par les avenants nº1 et n°2 du 17 novembre 1984 et du 15 Octobre1992
30
La loi exige que les personnes admises à se syndiquer soient liées par l'exercice d'une
activitéprofessionnelle. L'article 242 du C.T. précise que les syndicats groupent « des personnes
exerçant lamême profession, des métiers similaires ou des professions connexes concourant à
l'établissement deproduits déterminées, ou la même profession libérale >>.

31
RAY (J-E.), «N.T.LC. et droit syndical », Dr, Soc, nº1 janvier 2002, p. 65.

32
LABBÉ (D.) et LANDIER (H.), « L'entreprise face au nouveau radicalisme syndical », L.S., juin2001, p. 24 et s.

10
indépendant ou d'un licenciement.Face aux conséquences des nouvelles
technologies sur les conditions de travail et le travailleur lui-même, le
mouvement syndical doit subir certains aménagements pour s'adapter à ces
changements et se conformer aux exigences relatives à l'isolement et la
dispersion de ses membres dans le but d'intensifier et développer les
structures et les moyens de défense syndicale. Ces aménagements doivent
mettre au point de nouvelles méthodes de représentation permettant de
regrouper les télétravailleurs, la création du << syndicalisme télématique >> 33
et par conséquent le poste de << télé délégué >>. 34
B._ Nouvelle organisation du travail et désignation du représentant
syndical :Dans le cadre de la relation de travail classique, ni la loi ni les
conventions collectives ne précisent le mode de désignation des délégués
syndicaux dans l'entreprise. A ce propos, il est indispensable de se référer aux
statuts et au règlement intérieur de l'organisation syndicale qui déterminent
la forme que peut prendre la structure syndicale. Les textes internes de
l'U.G.T.T. ont soumis la création d'un syndicat de base à une condition
d'effectif minimum, c'est-à-dire avoir un nombre d'adhérents qui ne doit pas
être inférieur à cinquante membres. 35 A défaut, la représentation syndicale
dans l'entreprise ne peut prendre que la forme d'une délégation syndicale. 36
Même dans ce cas, le nombre des délégués syndicaux est déterminé en
fonction de l'effectif des adhérents. 37Avec l'introduction des N.T.I.C., le
salarié peut être autorisé à exécuter le travail en dehors des murs de
l'entreprise, cette délocalisation géographique du travail peut avoir des
incidences sur la participation du salarié à l'action syndicale.D'une part,
l'effectif exigé pour la constitution de l'organisation syndicale peut entraîner
des problèmes concernant essentiellement l'appartenance professionnelle
des travailleurs. La question qui se pose est de savoir quelle est l'unité
géographique à prendre en considération pour le calcul de l'effectif? Le
33
ADAM (G.), Vers un nouveau syndicalisme », Dr, Soc, n°2 février 1998, p 107.
34
RAY (J-E.). «N.T.I.C. et droit syndical », Dr, Soc Janvier 2002, p 68.

35
Article 28 du règlement intérieur de l'U.G.T.T. 405

36
Article 65 des statuts de l'U.G.T.T. et l'article 28 de son règlement intérieur.

37
Selon les statuts d l'U.G.T.T. (art. 36), la délégation syndicale se compose de 10 à 20 adhérents:
3délégués, de 21 à 49 adhérents: 5 délégués.

11
problème se pose notamment, lorsque les travailleurs participent à des
activités différentes et se trouvent dans des zones géographiques différentes.
D'autre part, la délocalisation et la flexibilité favorisées par les N.T.I.C.
peuvent déclencher la question relative aux salariés à prendre en compte
pour le calcul de l'effectif. Faut il prendre en considération tous les salariés
adhérents au syndicat ou seulement ceux qui travaillent d'une manière
permanente au sein de l'entreprise? Le règlement intérieur de l'UGTT ne
consacre aucune distinction entre travailleurs dans l'entreprise et travailleurs
en dehors des murs de celle-ci. Le droit de se syndiquer est reconnu à tous les
salariés exerçant une activité professionnelle conformément à l'article 242 du
C.T.
En effet, le télétravailleur en tant que salarié peut participer à l'action
syndicale (en tant que candidat), à condition qu'il soit adhérent depuis deux
années entières 38 à l'UGTT et sans qu'il soit titulaire d'une « fonction auprès
du pouvoir exécutif >>39. Certains observateurs particulièrement optimistes
voient même dans le télétravail une chance pour animer l'action syndicale 40.
Le télétravailleur isolé va chercher à se rapprocher de ses semblables avec un
besoin de communiquer très supérieur aux travailleurs classiques.
Mais en pratique, son éloignement géographique ne l'encourage guère à en
profiter. Là encore, un effort de communication moderne s'impose,
particulièrement en direction des télétravailleurs à domicile et nomades.
2:_ UTILISATION DES N.T.I.C. ET EXERCICE DU DROIT SINDYCAL :
plein exercice des droits syndicaux exige la libre circulation des informations,
des opinions et des idées, si bien que les travailleurs, ... tout comme leurs
organisations, devraient jouir de la liberté d'opinion et d'expression, dans
leurs réunions, publications et autres activités syndicales 41. A la lumière de la
révolution technologique, de nouvelles modalités d'exercice du droit syndical
peuvent voir le jour. D'ailleurs, la pénétration des N.T.L.C. dans le monde du
travail peut mettre en évidence les moyens d'information et de
38
Article 25 des statuts et l'article 28 du règlement intérieur de l'UGIT.
39
Article 46 des statuts de l'UGTT.
40
RAY (J-E.), «N.T.L.C. et droit syndical », article précité, p. 70 et s.

41
La liberté syndicale, Recueil de décisions du comité de la liberté syndicale du conseil
d'administration du BIT, 2 éd., 127me rapport, cas nº 520 et 540, p. 150.

12
communication syndicale classique (A); dans le sens d'un renforcement de la
liberté d'expression syndicale (B)..
A._ Nouvelles technologies et moyens d'information et de communication
syndicale :
L'exercice de la fonction syndicale dépend du degré de la liberté de circulation
de l'information. Cette liberté se manifeste dans le cadre de la relation de
travail classique à travers le droit à l'affichage et la diffusion des
communiqués syndicaux dans l'entreprise. 42Selon l'article 5 de la Convention
collective cadre, l'employeur a l'obligation de mettre à la disposition du
syndicat << des tableaux d'affichage placés dans les locaux les plus fréquentés
par les travailleurs », aux portes d'entrée et des sorties du personnel 43 ou
dans les installations sociales réservées au personnel 44. En plus des tableaux
d'affichage,constitue un moyen de communication des syndicats avec les
salariés, la diffusion des communiqués au sein de l'entreprise. 45La loi ne
connaît comme mode d'information syndicale que l'affichage, alors il y a
besoin à de nouvelles négociations pour autoriser d'autres moyens et en
particulier par le biais des réseaux informatiques. La circulation de
l'information et la communication entre le syndicat et ses adhérents devient
difficile si le salarié est autorisé d'exercer le travail à distance.La nouvelle
organisation du travail caractérisée par la délocalisation et la flexibilité rend
indispensable le recours aux N.T.I.C. pour faciliter la circulation de
l'information et la communication avec les travailleurs qui se trouvent dans
des lieux très éloignés de celui de l'entreprise. Les moyens classiques
d'information et de communication syndicale apparaissent particulièrement
inadaptés à la nouvelle organisation du travail et notamment au télétravail 46.
Le mouvement syndical doit subir certains aménagements pour s'adapter à
ces changements et se conformer aux exigences de la révolution
technologique. Aujourd'hui, les partenaires sociaux doivent discuter
ensemble l'utilisation du réseau informatique de l'entreprise par les
42
MZID (N.), « La liberté syndicale en droit tunisien », Thèse précitée, p.260 et s.

43
Voir l'article 5 de la convention collective des salariés
44
Voir l'article 5 de la convention collective des ports et docks.
45
Voir l'article 5 de la convention collective des banques, l'article 3 de la convention collective
desassurances et l'article 4 de la convention collective de presse.

46
SCIBERRAS (J-Ch.), « L'irrigation de l'entreprise par les N.T.LC.: le point de vue d'un praticien », Dr. Soc. Janvier
2002, p. 196.

13
représentants syndicaux (édition de rapports, communication avec le
personnel isolé, courrier électronique, etc.). 47
Dans les entreprises où les salariés sont dotés d'équipements informatiques,
il est possible de substituer au traditionnel panneau syndicalle panneau
électronique. C'est même un avantage nouveau pour les salariés; la lecture
s'effectue désormais au poste de travail et sur le temps du travail, elle est
sans doute plus discrète que la lecture des panneaux traditionnels. 48Du côté
syndical, la facilité d'actualiser l'information syndicale contraste avec le
temps nécessaire pour renouveler les affiches apposées sur les panneaux
souvent multiples. Par ailleurs, l'attractivité du support électronique comme
les possibilités d'animation, constituent des atouts importants. L'affichage
traditionnel ne peut, toutefois, totalement disparaître si les salariés exercent
le travail en dehors des murs de l'entreprise lorsqu'ils ne disposent pas
d'outils informatiques personnels.
Nouvelles technologies et liberté d'expression syndicale :
La liberté syndicale est « essentiellement une liberté d'action dont l'exercice
suppose la reconnaissance d'un ensemble de moyens permettant à l'organe
syndical de s'exprimer et d'exercer ses fonctions >>49. A coté des moyens
d'expression classiques, à savoir les tableaux d'affichage, les communiqués et
les réunions syndicales, de nouveaux moyens peuvent enrichir la fonction
syndicale.Toutefois, certaines limitations à la liberté d'expression et d'action
syndicale sont consacrées par le droit conventionnel. D'une part, le crédit
d'heures accordé au représentant syndical est insuffisant pour accomplir la
mission de défense des intérêts professionnels d'une manière efficace, 50
surtout lorsqu'il s'agit d'un travailleur exerçant la prestation du travail dans
des lieux géographiquement éloignés du local de l'entreprise. En plus de
l'exclusion des délégués syndicaux de l'entreprise dont l'effectif est inférieur à
47
La charte Renault du 1 juin 2001 sur le bon usage des ressources informatiques, numériques
ettechnologiques: cette charte, d'application mondiale dans le groupe Renault, est une illustration d'unetelle
démarche des entreprises françaises. Elle s'applique non seulement aux nouveaux articles decommunication
informatiques, mais aussi aux moyens traditionnels tels que le téléphone et le fax (voirannexe)
48
En France, il est possible d'utiliser l'intranet et l'Internet de l'entreprise par les institutions représentatives du
personnel.
49
MZID (N.), « Liberté syndicale en droit tunisien », Thèse précitée, p. 249.
50
L'article 5 de convention collective cadre dispose «qu'il est accordé au responsables syndicaux del'entreprise
le temps nécessaire pour effectuer leurs fonctions et participer aux cycles de formationorganisés par le
syndicat ». Ce temps est alloué dans une limite ne dépassant pas pour l'ensemble desdélégués 50 heures par
an dans les entreprises ayant un effectif de 100 jusqu'à 200 salariés, et 100 heures par an dans les entreprises
ayant un effectif supérieur à 200 salariés. Ainsi dans les entreprises où l'effectif est inférieur à 100 salariés, les
délégués syndicaux ne bénéficient pas du droit au créditd'heures.

14
100 salariés de bénéficier d'un crédit d'heures de délégation, les heures
décomptées entre les différents représentants ne sont pas suffisantes pour
l'accomplissement de la fonction syndicale, notamment d'entretenir des
contacts directs avec les salariés pour s'informer de leurs conditions de travail
et de leurs revendications. En outre, s'il est permis au salarié de quitter le lieu
du travail, sur le temps de travail, pour exercer des missions syndicales dans
la limite des heures accordées. Il est nécessaire d'obtenir l'autorisation de
l'employeur pour quitter le lieu de travail en dehors du crédit d'heures
allouées.D'autre part, les réunions syndicales dans l'entreprise constituent
une occasion pour le salarié de s'exprimer au sein de la collectivité à laquelle
il appartient, en vue de défendre ses intérêts économiques et sociaux et de
participer à la vie collective. D'après l'article 5 de la Convention collective
cadre << le syndicat de l'entreprise peut, après accord de l'employeur, tenir
des réunions générales avec les salariés, sur les lieux de travail, dans le local
convenant aux deux parties. Ces réunions se tiennent en dehors de travail,
sauf accord des parties sur des dispositions contraires ». Le droit
conventionnel a conditionné la liberté de réunion syndicale 51 et par
conséquent le droit des représentants syndicaux de s'exprimer, par l'accord
de l'employeur sur le lieu et le temps des réunions.Ces moyens classiques
d'expression syndicale concrétisent essentiellement le rattachement de
l'activité syndicale au lieu habituel du travail.Cepandant, avec la nouvelle
organisation du travail notamment le télétravail, ces moyens seront
incompatibles avec la flexibilité et la délocalisation de l'exercice du travail. Le
mouvement syndical doit s'adapter aux nouvelles conditions d'emploi et se
conformer aux exigences relatives à la dispersion des travailleurs.Les N.T.I.C.
peuvent constituer l'outil essentiel et efficace de pénétration de l'entreprise
par les travailleurs exerçant la prestation de travail hors du local de
l'entreprise. L'efficacité des nouvelles technologies comme nouveaux moyens
d'expression syndicale peut aboutir à l'abolition du cadre géographique dans
lequel l'activité syndicale peut être exécutée. Le libre exercice du droit
syndical ne sera pas subordonné à l'existence d'un local syndical dans
l'entreprise.les nouvelles technologies constituent pour les syndicats une
exceptionnelle opportunité52. En ces temps d'éclatement de la collectivité du
travail, il est possible de joindre les salariés de plus en plus nomades. Les
travailleurs en mouvement et dispersés restent accessibles partout grâce à
51
MZID (N.), « La liberté syndicale en droit tunisien », Thèse précitée; p. 268.
52
RAY (J-E.), «N.T.I.C. et droit syndical », op. cit., p. 73 et s

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leurs téléphones mobiles ou leurs adresses électroniques. Avec les nouveaux
moyens d'expression syndicale 53, le délégué syndical peut s'informer et
communiquer les travailleurs de l'entreprise, quel que soit, le lieu dans lequel
ils se trouvent. Dans les pays développés il est possible de créer des sites
syndicaux 54 pour assurer une plus grande liberté d'expression dans
l'entreprise et en dehors de celle-ci.À travers ces nouveaux moyens, la
communication et l'information syndicale devient banale entre les délégués
et les organisations syndicales d'une part, et entre les délégués et les
travailleurs d'autre part.L'attractivité, la rapidité et la simplicité de la
circulation de l'information, des idées et des opinions seront en faveur d'une
liberté d'expression syndicale internationale
Conclusion :
La protection juridique des libertés collectives des salariés, qu'il s'agisse de
leurs droits d'expression ou de représentation, représente une avancée
majeure pour assurer un cadre équilibré et équitable dans le monde du travail
moderne. Cependant, malgré ces avancées, des limites et insuffisances
persistent. Dans la deuxième partie, nous mettrons en lumière ces failles dans
la protection législative, mettant l'accent sur les défis que rencontrent les
travailleurs en matière de garantie de leurs droits face aux avancées
technologiques rapides et aux nouveaux modes de travail.

53
Notamment l'intranet et l'Internet.

54
RAY (J-E.), «N.T.LC. et droit syndical », op. cit., p. 72.

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