Plan General Du Cours de Droit International Penal m1
Plan General Du Cours de Droit International Penal m1
Plan General Du Cours de Droit International Penal m1
internationaux
Leçon n°1
Introduction
Trois questions en guise d’introduction…
1. Le droit international pénal : qu’est ce que c’est ? Une définition…
2. Le droit international pénal : d’où vient-il ? L’histoire du droit
international pénal
3. Le droit international, à quoi ça sert ? : Que représente-t-
il aujourd’hui?
• Une définition du droit international pénal
• Une définition du droit international pénal…
1. Une définition nécessairement imprécise de ce droit…
2. Une définition quand même !
3. Droit international pénal ou droit pénal international ?
• Querelle de mots ou précision utile ?
• Étude exclusivement concentrée sur le droit international pénal
4. Les caractéristiques générales du droit international pénal
• Branche du droit international public général
• Droit relativement nouveau
• Encore largement embryonnaire ou rudimentaire…
• Droit qui tire ses fondements d’autres branches du droit
• Droit qui entretient des rapports complexes avec le droit
international général
• Droit en constante et rapide mutation à mi-chemin entre droit
international et droit comparé
5. Un contenu qui repose sur la définition des crimes
internationaux
• La violation de règles conventionnelles ou coutumières
Leçon n° 2
Leçon n° 3
Aperçu Général
1. Définition générique : Un crime de guerre est une « violation grave
des lois et coutumes de la guerre commise durant un conflit armé «
2. Violation grave du droit international humanitaire : TPIY Ch. Appel
LE PROCUREUR C/DUSKO TADIC, Jugement du 2 octobre 1995
relatif a l'appel de la défense concernant l'exception préjudicielle
d'incompétence
Eléments de la définition
1. Un crime fondé sur la violation grave du droit international
humanitaire, c'est-à-dire une violation du droit des conflits armés
(règles générales rappelées par le CICR en 1987)
2. Un crime de guerre doit être commis en temps de conflit armé
3. Un crime de guerre peut être commis indifféremment dans un
contexte de conflit armé international ou de conflit armé
interne (v. la définition à l’article 8 du Statut de la CPI)
Importance du lien
Représente l’originalité du crime de guerre aujourd’hui par rapport
aux autres crimes internationaux
Le crime de guerre doit être commis en temps de conflit armé mais
également en relation avec le conflit armé
La nature de l’acte susceptible d’être qualifiée de crime de guerre
variera suivant la nature du conflit : Conflit armé international
(CAI)/ Conflit armé non-international (CANI)
Objectifs de la leçon
• Connaître et comprendre les éléments nécessaires à la
qualification d’un acte criminel en tant que « crime de guerre »
• Définition : les éléments des crimes de guerre sont représentés
par les conditions qu’il est nécessaire de réunir pour qu’un acte soit
qualifié de crime de guerre
• Remarque : il s’agit d’un comportement criminel qui est
« aggravé » par les conditions de sa commission dans le cadre d’un
conflit armé
Autres violations graves des lois et coutumes applicables aux conflits armés
internationaux
• i) Le fait de lancer des attaques délibérées contre la population
civile en général ou contre des civils qui ne prennent pas
directement part aux hostilités;
• ii) Le fait de lancer des attaques délibérées contre des biens
civils qui ne sont pas des objectifs militaires;
• iii) Le fait de lancer des attaques délibérées contre le personnel,
les installations, le matériel, les unités ou les véhicules employés
dans le cadre d'une mission d'aide humanitaire ou de maintien de la
paix conformément à la Charte des Nations Unies, pour autant
qu'ils aient droit à la protection que le droit international des
conflits armés garantit aux civils et aux biens de caractère civil;
• iv) Le fait de lancer une attaque délibérée en sachant qu'elle
causera incidemment des pertes en vies humaines et des blessures
parmi la population civile, des dommages aux biens de caractère
civil ou des dommages étendus, durables et graves à
l'environnement naturel qui seraient manifestement excessifs par
rapport à l'ensemble de l'avantage militaire concret et direct
attendu;
• v) Le fait d'attaquer ou de bombarder, par quelque moyen que
ce soit, des villes, villages, habitations ou bâtiments qui ne sont pas
défendus et qui ne sont pas des objectifs militaires;
Les autres violations graves des lois et coutumes applicables aux conflits armés ne
présentant pas un caractère international :
• i) Le fait de lancer des attaques délibérées contre la population
civile en général ou contre des civils qui ne prennent pas
directement part aux hostilités;
• ii) Le fait de lancer des attaques délibérées contre les bâtiments,
le matériel, les unités et les moyens de transport sanitaires, et le
personnel utilisant, conformément au droit international, les signes
distinctifs prévus par les Conventions de Genève;
• iii) Le fait de lancer des attaques délibérées contre le personnel,
les installations, le matériel, les unités ou les véhicules employés
dans le cadre d'une mission d'aide humanitaire ou de maintien de la
paix conformément à la Charte des Nations Unies, pour autant
qu'ils aient droit à la protection que le droit des conflits armés
garantit aux civils et aux biens de caractère civil;
• iv) Le fait de lancer des attaques délibérées contre des bâtiments
consacrés à la religion, à l'enseignement, à l'art, à la science ou à
l'action caritative, des monuments historiques, des hôpitaux et des
lieux où des malades et des blessés sont rassemblés, pour autant
que ces bâtiments ne soient pas alors utilisés à des fins militaires;
• v) Le pillage d'une ville ou d'une localité, même prise d'assaut;
• vi) Le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse
forcée, telle que définie à l'article 7, paragraphe 2, alinéa f), la
stérilisation forcée, ou toute autre forme de violence sexuelle
constituant une infraction grave aux Conventions de Genève;
• vii) Le fait de procéder à la conscription ou à l'enrôlement
d'enfants de moins de 15 ans dans les forces armées ou de les faire
participer activement à des hostilités;
• viii) Le fait d'ordonner le déplacement de la population civile pour
des raisons ayant trait au conflit, sauf dans les cas où la sécurité
des civils ou des impératifs militaires l'exigent;
• ix) Le fait de tuer ou de blesser par traîtrise un adversaire
combattant;
• x) Le fait de déclarer qu'il ne sera pas fait de quartier;
• xi) Le fait de soumettre des personnes d'une autre partie au
conflit tombées en son pouvoir à des mutilations ou à des
expériences médicales ou scientifiques quelles qu'elles soient qui ne
sont ni motivées par un traitement médical, ni effectuées dans
l'intérêt de ces personnes, et qui entraînent la mort de celles-ci ou
mettent sérieusement en danger leur santé;
Les crimes commis contre des personnes qui ne participent pas ou qui ne participent plus
au conflit armé :
▫ les crimes commis contre les civils en territoire occupé
▫ les crimes commis contre les mouvements de résistance en
territoire occupé
▫ les crimes impliquant une forme de violence sexuelle contre
un groupe particulier (femme, enfants, homme)
Introduction
Connaître et comprendre :
• L’origine de la notion de crime contre l’humanité
• Les composantes de la notion de crime contre l’humanité
• Les acteurs du crime contre l’humanité : auteurs et victimes
potentiels
Caractéristiques générales
1. Les crimes contre l’humanité sont des crimes qui constituent une
atteinte grave à la dignité humaine
2. Les crimes contre l’humanité ne sont pas des crimes sporadiques ou
isolés mais constituent soit le résultat d’une politique d’État
3. Les crimes contre l’humanité sont aujourd’hui punissables
indépendamment de l’époque de leur commission en temps de
conflit armé ou en temps de paix
4. Les victimes des crimes contre l’humanité sont principalement des
civils, mais peuvent en cas de conflit armés, être aussi bien des
personnes protégées que des combattants
Caractéristiques spécifiques
La notion de crime contre l’humanité comporte un lien direct de
connexité avec la notion de protection internationale des droits de
l’homme et le droit international humanitaire
La notion de crime contre l’humanité se caractérise également par la
nature généralisée ou systématique des crimes commis
Introduction
• Le crime contre l’humanité intègre les trois éléments de
l’infraction :
▫ Elément légal de l’incrimination
▫ Elément matériel de l’incrimination (actus reus)
▫ Elément moral de l’incrimination (mens rea)
Extermination
• fait de tuer sur une large échelle
• fait d’infliger de façon intentionnelle des conditions de vie calculées
pour détruire tout ou partie de la population
• Le TPIR a précisé cette définition dans les affaires
▫ AKAYESU (§ 591-592)
▫ KAMBANDA (§ 141-147)
▫ KAYISHEMA & RUZINDANA (§ 141-147)
▫ RUTAGANDA (§ 82-84)
▫ MUSEMA (§ 217-219)
• Conditions de l’extermination - 4 éléments sont nécessaires :
▫ l’accusé ou son subordonné a participé au meurtre de
certaines personnes nommées ou décrites
▫ l’acte ou l’omission était illégal et intentionnel
▫ l’acte illégal ou l’omission doit faire partie d’une attaque
généralisée ou systématique
▫ l’attaque doit être dirigée contre la population civile
• TPIY définition plus large du 2 août 2001 KRSTIC démontrer en
plus qu’une population particulière soit la cible désignée et
que ses membres aient été tués ou qu’ils aient été soumis à
des conditions de vie calculées de façon à conduire à la
destruction d’une partie significative numériquement de la
population
Réduction en esclavage
• Chambre de 1ère instance n° II du TPIY dans l’affaire KUNARAC
• Définition:
▫ Eléments de contrôle et de propriété,
▫ Limitation et contrôle de l’autonomie, de la liberté de choix ou
de circulation et,
▫ Bénéfices retirés par l’auteur de l’infraction (souvent)
▫ Consentement ou le libre arbitre de la victime fait défaut
• Réduction en esclavage : Statut de la CPI
• L’article 7 (2) (c) du Statut de la CPI confirme cette définition en
des termes plus concis : Par "réduction en esclavage", on entend le
fait d'exercer sur une personne l'un ou l'ensemble des pouvoirs liés
au droit de propriété, y compris dans le cadre de la traite des être
Torture
• Article 7(2)(e) du Statut de la CPI comme le fait d'infliger
intentionnellement une douleur ou des souffrances aiguës,
physiques ou mentales, à une personne se trouvant sous sa garde
ou sous son contrôle; l'acception de ce terme ne s'étend pas à la
douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions
légales, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles
• Problématique de la torture
• Définition problématique car initialement donnée dans le cadre des
Nations Unies
• TPIY, dans plusieurs affaires a précisé la notion de torture:
▫ DELALIC, Jugement de la Chambre II de 1ère Instance,
jugement du 16 novembre 1998 (IT-96-21-A)
▫ FURUNDZIJA, Jugement de la Chambre II de 1ère Instance,
jugement du 16 décembre 1998 (IT-95-17/1-T)
▫ KUNARAC et consorts (IT-96-23&23/1) "Foca", Chambre
de 1ère Instance II, jugement du 22 février 2001
La violence sexuelle
• Le viol
▫ Définition englobante du viol dans l’affaire AKAYESU,
décision de la Chambre de 1ère instance du TPIR du 2
septembre 1998
▫ Définition fût précisée dans l’affaire FURUNDZIJA (§ 460)
Persécutions
• Envisagées contre tout groupe ou collectivité identifiable, qu’il soit
politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux, sexuel ou
fondé sur tout autre critère
• Précisées par la jurisprudence du TPIY et notamment par la
décision KUPRESKIC (IT-95-16)
Disparitions forcées
• Arrestation, détention ou enlèvement de personnes par ou avec
l’autorisation, le soutien ou l’acquiescement des autorités de l’État
ou d’une organisation politique, suivi d’un refus d’admettre que
cette privation de liberté est le fait de l’autorité ou du refus de
donner des informations sur le sort des personnes disparues avec
l’intention d’ôter à ces personnes la protection de la loi
• Définition reprise article 7(2)(i) du Statut de la CPI
Introduction
• Allemagne, Cambodge, Rwanda… Darfour? RDC?
• Baptisé le « crime des crimes »
• Vient de l’association de deux termes : le Genos – en grec – la race,
la tribu et du suffixe « cide » en latin – tuer
1. La définition du Génocide
Crime de génocide
• Crime défini par la Convention de 1948 relative à la prévention et à
la répression du crime de génocide
• Définition reprise par l’article 6 du Statut de la CPI.
Historique de la définition
• D’abord englobée dans d’autres crimes et notamment dans la
notion de crime contre l’humanité
• Terme génocide a été inventé par le juriste américain d’origine
polonaise Raphaël Lemkin
• Convention de 1948 : établit une définition spécifique
Le TPIR
• La jurisprudence AKAYESU : dans la première décision rendue par
le TPIR (notion de groupe stable et permanent)
Caractéristiques externes
• Le crime de génocide est imprescriptible
• Le principe de la compétence universelle est applicable au
crime de génocide
• Le génocide peut être commis en temps de paix comme en
temps de guerre et tant contre ses propres nationaux que
contre les apatrides, réfugiés ou ressortissants étrangers
Caractéristiques internes
• Le génocide se caractérise par l’intention de détruire un
groupe, c'est-à-dire par la volonté de disparition ou d’assimilation
du groupe
• La destruction du groupe visé par l’acte génocidaire peut avoir lieu
en tout ou en partie
• Le groupe ne peut être que :
▫ National
▫ Ethnique
▫ Racial
▫ Religieux
Introduction
Comme les autres crimes internationaux, le crime de génocide est
composé de trois éléments :
• L’élément légal représenté par l’incrimination figurant dans la
définition issue de la Convention de 1948 et dans les règles
coutumières
• L’élément matériel – actus reus – représenté par les
comportements génocidaires
• L’élément moral –mens rea – qui doit résider dans l’intention
génocidaire
Leçon n° 9 Les Relations entre les Crimes Internationaux : Crime de Guerre, Crime
contre l’Humanité et Génocide
Introduction
On distingue trois types des relations :
• Les relations entre le crime contre l’humanité et le crime de
génocide
• Les relations entre le crime de guerre et le crime contre l’humanité
• Les relations entre le crime de guerre et le génocide
Caractéristiques générales
• Relations assez limitées entre le crime de guerre et le génocide
Introduction
• Confié à la compétence de la Cour Pénale internationale par
l’article 5(1)(d) du Statut
1. La notion d’agression
Origines
• Remonte au pacte de Paris du 27/8/ 1928 (Pacte Briand-Kellog) qui
interdit le recours à la force pour régler les différends entre États
• N’a pas donné lieu à la création d’un crime clairement identifiée
avant la fin de la 2ème guerre mondiale
• Définition: article 6 a) de l’Accord de Londres du 8 août 1945
Qui est compétent pour déclencher les poursuites en cas de crime d’agression ?
Article 15 bis Exercice de la compétence à l’égard du crime d’agression (Renvoi par un État,
de sa propre initiative)
• La Cour ne pourra pas connaître d’un crime d’agression commis par
un ressortissant d’un État non partie à l’encontre d’un État partie
ou d’un État non partie (§5)
Acte d’agression
• « Acte d’agression » : caractérisé par le recours à la force armée
pour déclencher une guerre en dehors des hypothèses où le
droit international permet un tel recours à la force
B. Éléments matériels
Le blocus des ports ou des côtes d’un État par les forces
armées d’un autre État;
L’attaque par les forces armées d’un État contre les forces
armées terrestres, navales ou aériennes, ou la marine et
l’aviation civiles d’un autre État;
Introduction
• La responsabilité du commandant et du supérieur hiérarchique :
forme de participation particulière liée aux crimes de guerre qui
traduit le décalage entre la commission du crime et la
responsabilité de ce crime
• Le fondement de cette responsabilité repose sur le rôle particulier
joué par le commandant ou le supérieur hiérarchique dans le
cadre des conflits armés
• Le développement historique de cette notion a vu concrètement
le jour avec une affaire extrêmement controversée : l’affaire
YAMASHITA
Contenu de la Responsabilité
• Le principe : un supérieur est responsable pénalement pour les
actes commis par ses subordonnés
• La responsabilité pénale du supérieur est donc une
responsabilité par omission
• La responsabilité pénale du supérieur est indépendante des
autres formes de responsabilité pénale avec lesquelles elle peut se
cumuler