La Série Exponentielle

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 8

École royale de l’air de Marrakech Problème de Mathématiques

Problème : La série exponentielle

Mn (C) désigne l’algèbre des matrices carrées d’ordre n à coefficients dans C


+∞
X Ak
Pour A ∈ Mn (C), on rappelle que exp(A) = .
k!
k=0
Dans la partie 1, on établit quelques propriétés de l’exponentielle matricielle. Dans la partie 2,
on se propose de donner une condition nécessaire et suffisante pour que exp(A) soit diagonalisable
dans Mn (C). Dans la dernière partie, on établit que l’exponentielle matricielle réalise une surjection
de Mn (C) dans GLn (C).
Les trois parties sont dépendantes.

Partie 1 : L’exponentielle matricielle. Propriétés

X Ak
¬ Soit A ∈ Mn (C), montrer que la série est convergente.
k!
k≥0
+∞
X Ak
On définit alors l’exponentielle de la matrice A par exp(A) =
k!
k=0

­ Soit A ∈ Mn (C).

(a) Justifier que C[A] est un fermé de Mn (C) et montrer que exp(A) ∈ C[A].

(b) Montrer que si A = P BP −1 avec (B, P ) ∈ Mn (C) × GLn (C), alors exp(A) = P exp(B)P −1 .

(c) Montrer que Sp(exp(A)) = {eλ , λ ∈ Sp(A)} et que det(exp(A)) = eT r(A) .

(d) L’application exp est-elle surjective de Mn (R) dans GLn (R)?

® On suppose que A ∈ Mn (C) diagonalisable et λ1 , λ2 , ..., λp ses valeurs propres complexes deux à
deux distinctes.
Y X − λk
Pour i ∈ J1, pK on définit le i-ème polynôme d’interpolation de Lagrange par : Li = .
λi − λk
k6=i

(a) Montrer que (L1 , L2 , ..., Lp ) est une base de Cp−1 [X].

(b) Soit X ∈ Mn,1 (C) et λ ∈ C, Montrer que AX = λX ⇒ exp(A)X = exp(λ)X.


p
X
(b) Montrer que exp(A) = eλi Li (A).
i=1

¯ Soient A, B ∈ Mn (C).

”On admet que le résultat du produit de Cauchy, vu en cours, reste valable pour les séries de
matrices”.

(a) On suppose que A et B commutent, montrer que exp(A + B) = exp(A) exp(B).

(b) En déduire que exp(A) ∈ GLn (C) et que (exp(A))−1 = exp(−A).

Partie 2 : Une condition nécessaire et suffisante pour que exp(A) diagonalisable dans Mn (C)

ettahrifouad1.wixsite.com/prepasmarrakech page 1/8 [email protected]


École royale de l’air de Marrakech Problème de Mathématiques

On admet la décomposition de Dunford suivante: pour toute matrice M ∈ Mn (C), il existe un unique
couple de matrices (D, N ) de Mn (C) vérifiant :


 M = D + N;

D est diagonalisable;


 N est nilpotent
D et N commutent.

En plus D et N sont des polynômes en M et Sp(D) = Sp(A).


Un tel couple (D, N ) s’appelle la décomposition de Dunford de M .

Soit A ∈ Mn (C) et (D, N ) sa décomposition de Dunford.

On se propose montrer que: A est diagonalisable dans Mn (C) ⇔ exp(A) est diagonalisable dans Mn (C).

¬ On suppose dans cette question que A est diagonalisable dans Mn (C).


Montrer que exp(A) est diagonalisable dans Mn (C).

­ On suppose dans cette question que exp(A) est diagonalisable dans Mn (C).

(a) Montrer que (exp(D), exp(D)(exp(N ) − In )) est la décomposition de Dunford de exp(A).

(b) Montrer que exp(N ) = In ⇔ N = 0.

(c) Justifier que exp(N ) = In et conclure que A est diagonalisable dans Mn (C).

® Soit A ∈ Mn (C). Montrer que

exp(A) = In ⇔ A est diagonalisable dans Mn (C) et Sp(A) ⊂ 2iπZ

Partie 3 : L’exponentielle matricielle réalise une surjection de Mn (C) dans GLn (C)

On considère A ∈ GLn (C), et (D, N ) sa décomposition de Dunford.

On se propose de montrer qu’il existe un polynôme P ∈ C[X] telle que exp(P (A)) = A.

¬ Vérifier qu’il existe P ∈ GLn (C) et λ1 , ..., λp ∈ C∗ deux à deux distincts, telles que
D = P diag(λ1 , · · · , λ1 , · · · , λp , ..., λp )P −1 .

­ Montrer qu’il existe un polynôme Q ∈ C[X] tel que exp(Q(D)) = D.

On note r l’indice de nilpotence de N et on pose


r−1 r−1
X Xk X Xk
S(X) = (−1)k−1 et T (X) =
k k!
k=1 k=0

On rappelle les développements limités à l’ordre r − 1 suivantes:

ln(1 + x) = S(x) + o(xr−1 ) et exp(x) = T (x) + o(xr−1 )

® Vérifier que la matrice S(D−1 N ) est un polynôme en A et nilpotente d’indice inférieure au égale à r.

¯ (a) Montrer qu’il existe V ∈ R[X],tel que S(T (x)) = 1 + x + xr V (x).


(b) En déduire que exp S(D−1 N ) = In + D−1 N .

° En déduire qu’il existe P ∈ C[X] tel que A = exp(P (A)).

ettahrifouad1.wixsite.com/prepasmarrakech page 2/8 [email protected]


École royale de l’air de Marrakech Problème de Mathématiques

± Montrer que l’application A 7→ exp(A) est continue sur Mn (C).

² En déduire que GLn (C) est connexe par arcs de Mn (C).

³ GLn (R) est-il connexe par arcs de Mn (R)?

*****Fin****

ettahrifouad1.wixsite.com/prepasmarrakech page 3/8 [email protected]


École royale de l’air de Marrakech Corrigé du problème

Partie 1 : L’exponentielle matricielle. Propriétés

¬ Soit A ∈ Mn (C).
Ak ||A||k
On a ∀k ∈ N, || || ≤ = uk .
k! k! X
• Si A = 0, alors ∀k ≥ 1, uk = 0, donc la série uk converge.
k≥0
||A||k uk+1 ||A||
• Si A 6= 0, alors ∀k ≥ 0, uk = > 0, on donc appliquer le critère d’Alembert, or
k! uk = k+1 →l=
X
0 < 1, alors la série uk converge.
k≥0
X Ak
Puisque la série uk converge et ∀k ∈ N, 0 ≤ || || ≤ uk , alors d’après le critère de comparaison, la
k!
k≥0
X Ak X Ak
série || || converge, ainsi la série converge absolument.
k! k!
k≥0 k≥0
Comme l’espace Mn (C) est de dimension finie, alors toute série absolument convergente à termes
dans Mn (C) est convergente.
X Ak
Ainsi la série converge.
k!
k≥0

­ Soit A ∈ Mn (C).

(a) • Comme C[A] est un sous espace vectoriel de dimension finie de Mn (C) car Mn (C) est de
dimension finie (plus précisément, on a dim(C[A]) = deg(πA )), alors C[A] est un fermé Mn (C).
+∞ m m
X Ak X Ak X Ak
• Par définition on a exp(A) = = lim . Pour tout m ∈ N, on pose xm = = Pm (A) ∈
k! m→+∞ k! k!
k=0 k=0 k=0
m
X Xk
C[A] où Pm = , comme C[A] est un fermé de Mn (C) et (xm )m∈N est une suite d’éléments de C[A].
k!
k=0
Alors exp(A) = lim xm ∈ C[A].
m→+∞
m m
X Ak X Ak
(b) Soit m ∈ N, on a pour tout k ∈ N, Ak = P B k P −1 , alors =P P −1
k! k!
k=0 k=0
Comme l’application X 7→ P XP −1 est continue sur Mn (C), car linéaire en dimension finie, par passage
à la limite dans l’égalité (∗), on déduit que exp(A) = P exp(B)P −1 .

(c) Montrer que Sp(exp(A)) = {eλ , λ ∈ Sp(A)} et que det(exp(A)) = eT r(A) .


La matrice A est trigonalisable dans Mn (C), ainsi ∃P ∈ Gln (C) et T ∈ Mn (C) triangulaire supérieure
dont les éléments diagonaux sont λ1 , · · · , λn ∈ C les valeurs propres de A telles que A = P T P −1 , d’après
la question précédente, on a exp(A) = P exp(T )P −1 .
Comme T est triangulaire supérieure dont les éléments diagonaux sont λ1 , · · · , λn , alors pour tout
k ∈ N, T k est triangulaire supérieure dont les éléments diagonaux sont λk1 , · · · , λkn , on a alors exp(T )
est triangulaire supérieure dont les éléments diagonaux sont exp(λ1 ), · · · , exp(λn ), puisque exp(T )
Yn
est triangulaire supérieure, alors Sp(exp(T )) = {exp(λ1 ), · · · , exp(λn )} et det(exp(T )) = exp(λk ) =
k=1
n
X
exp( λk ) = exp(T r(A)). Puisque exp(A) est exp(T ) sont semblables, alors Sp(exp(A)) = Sp(exp(T )) =
k=1
{exp(λ1 ), · · · , exp(λn )} et det(exp(A)) = det(exp(T )) = exp(T r(A)).

(d) Si A ∈ Mn (R), on a det(exp(A)) = exp(T r(A)) > 0, car T r(A) est réel (l’exponentielle réelle est
strictement positive)
Donc B = diag(−1, 1, · · · , 1), n’a pas d’antécédent par exp : Mn (R) → GLn (R).
Ainsi l’application exp Mn (R) dans GLn (R) n’est pas surjective.

® On suppose que A ∈ Mn (C) diagonalisable et λ1 , λ2 , ..., λp ses valeurs propres complexes deux à
deux distinctes.

ettahrifouad1.wixsite.com/prepasmarrakech page 4/8 [email protected]


École royale de l’air de Marrakech Corrigé du problème

Y X − λk
Pour i ∈ J1, pK on définit le i-ème polynôme d’interpolation de Lagrange par : Li = .
λi − λk
k6=i

(a) Montrons que (L1 , L2 , ..., Lp ) est une base de Cp−1 [X].
Comme (L1 , L2 , ..., Lp ) est de cardinal p = dim(Cp−1 [X]), il suffit de montrer que cette famille est libre.
p
X p
X
Soient α1 , · · · , αp ∈ C tel que αi Li = 0. Pour tout j ∈ [1, p], on a αi Li (αj ) = 0 , puisque Li (αj ) = δi,j
i=1 i=1
p
X
le symbole de Kronecker, alors αi δi,j = 0, donc αj = 0, car δi,j = 0 si i 6= j.
i=1
(b) Montrons que AX = λX ⇒ exp(A)X = exp(λ)X.
On a AX = λX, alors par ! récurrence simple
! sur k ∈ N, on a Ak X = λk X.
m
X Ak m
X λk
Soit m ∈ N, on a X= X (∗).
k! k!
k=0 k=0
Comme l’application M 7→ M × X est continue sur Mn (C), car linéaire en dimension finie et z 7→ z.X
est continue sur C, car linéaire en dimension finie.
Alors, en passant à la limite dans l’égalité (∗), on déduit que exp(A)X = exp(λ)X.
X p
(c) Montrons que exp(A) = eλi Li (A).
i=1
• Puisque A est diagonalisable, alors πA est scindé à racines simples, et ses racines sont exactement
Yp
les valeurs propres de A, donc πA = (X − λk ), en particulier deg(πA ) = p, on sait que on sait que
k=1
C[A] = vect(In , A, · · · , Ap−1 ) car deg(πA ) = p.
• D’après la question ­ (a), on a exp(A) ∈ C[A], Donc ∃P ∈ Cp−1 [X], tel que exp(A) = P (A),
p
X
puisque (L1 , L2 , ..., Lp ) est une base de Cp−1 [X], alors ∃α1 , · · · , αp ∈ C tel que P = αk Lk . Donc
k=1
p
X
exp(A) = αk Lk (A).
k=1
• Soit i ∈ [1, p], montrons que αi = exp(λi ), comme λi est une valeur propre de A, il existe X ∈ Mn,1 (C)
non nul tel que AX = λX, d’après la question précédente, on a exp(A)X = exp(λ)X.
Xp p
X p
X
D’autre part, αk Lk (A)X = αk Lk (λi )X = αk δk,i X = αi X, car δk,i = 0 si k 6= i.
k=1 k=1 k=1
Donc αi X = exp(λi )X, puisque X est non nul, alors αi = exp(λi ).
p
X p
X
Par suite exp(A) = αk Lk (A) = exp(λk )Lk (A)
k=1 k=1
¯ Soient A, B ∈ Mn (C).

(a) On suppose que A et B commutent, montrons que exp(A + B) = exp(A) exp(B).


+∞ +∞
X Ai X Aj i j
X X
On a exp(A) = et exp(B) = , on pose ai = Ai! et bj = Aj! , comme les séries ai et bj
i=0
i! j=0
!
i≥0 j≥0
X k
X
convergent absolument, alors la série produit de Cauchy ck converge absolument où ck = ai bk−i
k≥0 i=0
+∞
! +∞  +∞ k k k  
X X X X X Ai B k−i 1 X k
avec ai  bj  = ck . On a ck = ai bk−i = = Ai B k−i
i=0 j=0 i=0 i=0
i! (k − i)! k! i=0
i
k=0
(A+B)k
Comme A et B commutent, par la formule du Binôme de Newton, on a ck = k! .
+∞
! +∞  +∞ +∞
X X X X (A + B)k
Ainsi exp(A) exp(B) = ai  bj  = ck = = exp(A + B).
i=0 j=0
k!
k=0 k=0

(b) Comme A et −A commutent, alors exp(A) exp(−A) = exp(A + (−A)) = exp(0Mn (C) ) = In
Donc exp(A) ∈ GLn (C) et (exp(A))−1 = exp(−A).

ettahrifouad1.wixsite.com/prepasmarrakech page 5/8 [email protected]


École royale de l’air de Marrakech Corrigé du problème

Partie 2 : Une condition nécessaire et suffisante pour que exp(A) diagonalisable dans Mn (C)

¬ On suppose dans cette question que A est diagonalisable dans Mn (C).


Montrons que exp(A) est diagonalisable dans Mn (C).
Comme A est diagonalisable dans Mn (C), alors il existe P ∈ Mn (C) inversible et D = diag(a1 , · · · , an ) ∈
Mn (C) diagonale (a1 , · · · , an ∈ C non nécessairement distincts.) telles A = P DP −1 .
Puisque A = P DP −1 , en appliquant la question ­ (b) du partie 1, on trouve exp(A) = P exp(D)P −1 , or
D = diag(a1 , · · · , an ) est diagonale, alors exp(D) = diag(exp(a1 ), · · · , exp(an )).
Donc exp(A) est semblable à exp(D) et cette dernière est diagonale, alors exp(A) diagonalisable dans
Mn (C).

­ On suppose dans cette question que exp(A) est diagonalisable dans Mn (C).

(a) Montrons que (exp(D), exp(D)(exp(N ) − In )) est la décomposition de Dunford de exp(A).

• On a D et N commutent, alors exp(D) + exp(D)(exp(N ) − In ) = exp(D) exp(N ) = exp(D + N ) = exp(A).

• D’après la question ­ (a) du partie 1, on a exp(D), (resp. exp(N )) est un polynôme en D (resp. N )
et comme D et N sont des polynômes en A, alors exp(D) et exp(N ) sont des polynômes en A, ainsi
exp(D) et exp(D)(exp(N ) − In ) sont des polynômes en A, par suite commutent.

• - Comme D est diagonalisable dans Mn (C), alors d’après la question précédente, exp(D) est di-
agonalisable dans Mn (C).
- Vérifions que exp(D)(exp(N ) − In ) est nilpotente. N étant nilpotente, donc ∃r ∈ N∗ tel que N r = 0,
r−1 r−1 r−1
X Nk X Nk X Nk
par suite exp(N ) − In = − In = . Donc exp(D)(exp(N ) − In )) = exp(D) , puisque
k! k! k!
k=0 k=1 k=1
r−1
X N k−1
exp(D), et N sont des polynômes en A, donc commutent.
k!
k=1 !r
r−1
r r
X N k−1
Alors [exp(D)(exp(N ) − In ))] = (exp(D)) N r = 0, car N r = 0.
k!
k=1
(b) Montrons que exp(N ) = In ⇔ N = 0.

L’implication indirecte est triviale, montrons l’implication directe.


La matrice N est nilpotente, notons ∃p ∈ N∗ son indice de nilpotente( N p = 0 et N p−1 6= 0), par suite
p−1 p−1 p−1 p−1
X Nk X Nk X Nk X Xk
exp(N ) − In = − In = . Alors = 0, posons P (X) = , on a donc P (N ) = 0,
k! k! k! k!
k=0 k=1 k=1 k=1
comme P est annultaeur de N , alors πN = X p divise P (X), donc ∃Q ∈ C[X] tel que P (X) = Q(X)πN ,
p−1
X Xk
donc = Q(X)X p
k!
k=1
p−1
X Xk
Montrons que p = 1, par absurde, si p ≥ 2, on a = Q(X)X p , en simplifiant par X (L’anneau
k!
k=1
p−1
X X k−1
C[X] est intègre), on trouve = Q(X)X p−1 et en substituant X en 0, on trouve 1 = 0, ce qui
k!
k=1
est absurde, donc p = 1, par suite N = 0.
(c) • Justifions que exp(N ) = In .
D’après la question ­ (a) du partie 2, on a (exp(D), exp(D)(exp(N ) − In )) est la décomposition de Dun-
ford de exp(A), comme exp(A) est diagonalisable dans Mn (C), alors (exp(A), 0) est la décomposition de
Dunford de exp(A), or la décomposition de Dunford est unique, alors exp(D) = exp(A)
et exp(D)(exp(N ) − In )) = 0. D’après la question ¯ (b) du partie 1, on a exp(D) est inversible, or
exp(D)(exp(N ) − In )) = 0 et exp(D) est inversible, alors exp(N ) − In = 0, d’où exp(N ) = In .

• Puisque exp(N ) = In , d’après la question précédente, on a N = 0, ainsi A = D + N = D est di-

ettahrifouad1.wixsite.com/prepasmarrakech page 6/8 [email protected]


École royale de l’air de Marrakech Corrigé du problème

agonalisable dans Mn (C).

® Soit A ∈ Mn (C). Montrons que exp(A) = In ⇔ A est diagonalisable dans Mn (C) et Sp(A) ⊂ 2iπZ.

⇒ On a exp(A) = In est diagonalisable, donc A est diagonalisable dans Mn (C).


Soit λ ∈ Sp(A), il existe X ∈ Mn,1 (C) non nul, tel que AX = λX, d’après la question ® (b) du partie
1, on a X = exp(A)X = exp(λ)x, puisque X est non nul, alors exp(λ) = 1, d’où λ = 2kπ avec k ∈ Z, par
suite Sp(A) ⊂ 2iπZ.

⇐ Comme A est diagonalisable dans Mn (C) et Sp(A) ⊂ 2iπZ, alors il existe P ∈ GLn (C) et µ1 , · · · , µn ∈
2iπZ telles que A = P diag(µ1 , · · · , µn )P −1 , donc exp(A) = P exp(diag(µ1 , · · · , µn ))P −1 = P diag(exp(µ1 ), · · · , exp(µn ))P −1 .
On a µ1 , · · · , µn ∈ 2iπZ, alors exp(µ1 ) = · · · = exp(µn ) = 1, d’où exp(A) = P In P = In .

Partie 3 : L’exponentielle matricielle réalise une surjection de Mn (C) dans GLn (C)

On considère A ∈ GLn (C), et (D, N ) sa décomposition de Dunford.

On se propose de montrer qu’il existe un polynôme P ∈ C[X] telle que exp(P (A)) = A.

¬ On a D est diagonalisable dans Mn (C), donc il existe P ∈ GLn (C) et λ1 , · · · , λp ∈ C deux à deux
distincts telles que D = P diag(λ1 , · · · , λ1 , · · · , λp , · · · , λp )P −1 avec λk se répète mk fois (mk désigne la
multiplicité de la valeur propre λk ).
Puisque Sp(D) = Sp(A) et A ∈ GLn (C), alors 0 ∈ / Sp(A) = Sp(D), par suite λ1 , · · · , λp ∈ C∗ .

­ Montrons qu’il existe un polynôme Q ∈ C[X] tel que exp(Q(D)) = D.

Pour tout k ∈ [1, p], λk est non nul, comme l’application z → 7 exp(z) est surjective de C dans C∗ ,
alors il existe βk ∈ C, telle que λk = exp(βk ).
p
X
On considère le polynôme Q ∈ C[X] défini par Q(X) = βi Li où les Li sont définies dans la partie 1,
i=1
alors pour tout k ∈ [1, p], on a Q(λk ) = βk , donc exp(Q(λk )) = λk .

On a Q(D) = P diag(Q(λ1 ), · · · , Q(λ1 ), ..., Q(λp ), · · · , Q(λp ))P −1


Donc exp(Q(D)) = P diag(exp(Q(λ1 )), · · · , exp(Q(λ1 )), ..., exp(Q(λp )), · · · , exp(Q(λp )))P −1
Alors exp(Q(D)) = P diag(λ1 , · · · , λ1 , ..., λp ), · · · , λp )P −1 = D

On note r l’indice de nilpotence de N .

® • Comme D et N sont des polynômes en A, alors D−1 est un polynôme en A, par suite S(D−1 N )
est un polynôme en A.
r−1
X (−1)k−1
• Puisque D et N commutent, alors D−1 et N commutent, donc S(D−1 N ) = (D−1 N )k =
k
! k=1 !r
r−1 r−1 r−1
X (−1)k−1 −1 k k
X (−1)k−1 −1 k k−1
r X (−1)k−1 −1 k k−1
N , par suite S(D−1 N ) =

(D ) N = (D ) N (D ) N Nr =
k k k
k=1 k=1 k=1
0
¯ (a) On 1 + x = exp(ln(1 + x)) = S(T (x)) + o(xr−1 ), par unicité du développement limité de S(T (x)) à
l’ordre r − 1, on a 1 + x est la partie régulière du développement limité de S(T (x)), comme S(T (x))
est un polynôme, il existe V ∈ C[X] tel que S(T (x)) = 1 + x + xr V (x).
P+∞ −1 k Pr−1 −1 k
(b) On a exp(S(D−1 N )) = k=0 (S(D k! N )) = k=0 (S(D k! N )) car S(D−1 N ) est nilpotente d’indice ≤ r.
r−1
! r−1
X (−1)k−1 −1 k X (S(D−1 N ))k
Alors exp (D N ) = = T (S(D−1 N )) = In + D−1 N .
k k!
k=1 k=0 !
r−1
X (−1)k−1 −1 k
° D’après la question précédente, on a exp (D N ) = In + D−1 N , et d’après la question
k
k=1

ettahrifouad1.wixsite.com/prepasmarrakech page 7/8 [email protected]


École royale de l’air de Marrakech Corrigé du problème

r−1 r−1
X (−1)k−1 X (−1)k−1
®, (D−1 N )k est un polynôme en A, donc ∃R ∈ C[X] tel que (D−1 N )k = R(A)
k k
k=1 k=1
D’après la question ­, il existe Q ∈ C[X] tel que exp(Q(D)) = D.
On a A = D + N = D(In + D−1 N ) = exp(Q(D)) exp(R(A)) = exp(Q(D) + R(A)), car D est un polynôme
en A. Comme D est un polynôme en A, alors il existe P ∈ C[X], tel que Q(D) + R(A) = P (A), d’où le
résultat.

± Pour la continuité de l’application A 7→ exp(A), on a besoin des outils que vous allez voir au
chapitre: suites et séries de fonctions.

² Comme Mn (C) est un C-espace vectoriel, alors Mn (C) est convexe, donc connexe par arcs.
Puisque exp : Mn (C) → GLn (C) continue et surjective, alors GLn (C) = exp(Mn (C)) est connexe par arcs.

³ Par absurde, si GLn (R) est connexe par arcs de Mn (R).


L’application det : Mn (R) → R est continue sur Mn (R), car det(A) est polynomiale en les coefficients
de A, par suite R∗ = det(GLn (R)) (car ∀λ ∈ R∗ , det(λ, 1, · · · , 1) = λ et det(GLn (R)) ⊂ R∗ ) est connexe par
arcs de R, ce qui est absurde, car les connexes de R sont les intervalles de R.

ettahrifouad1.wixsite.com/prepasmarrakech page 8/8 [email protected]

Vous aimerez peut-être aussi