Memoire Esfbaudelocque Guidez
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Memoire Esfbaudelocque Guidez
Ce mémoire est le fruit d’un travail approuvé par le jury de soutenance et réalisé
dans le but d’obtenir le diplôme d’Etat de sage-femme. Ce document est mis à
disposition de l’ensemble de la communauté universitaire élargie.
D’autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt toute poursuite
pénale.
a
UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES
Faculté de Médecine de Paris Descartes
par
Marine GUIDEZ
Née le 24/07/1992
DIRECTEUR DU MEMOIRE :
Mme TAUZIN - LE GALL Sophie Sage-Femme hospitalière Le Chesnay Parly II
Sage-Femme libérale
JURY :
Mme TAUZIN – LE GALL Sophie Sage-Femme hospitalière et libérale, Le Chesnay Parly II
Mme RAYMOND Anne-Sophie Sage-Femme, Antoine Béclère
Mme MESNIL Nicole Sage-Femme Enseignante, Baudelocque
Mme MORANDEAU Anne Sage-femme, Maison de Naissance CALM
N° du mémoire : 2016PA05MA17
Je tiens à remercier tout particulièrement Sophie Tauzin-Le Gall pour avoir dirigé ce
mémoire ainsi que pour sa disponibilité, ses nombreux conseils et ses
encouragements tout au long de sa réalisation.
Merci à mes parents, mon frère, merci d’avoir toujours été là pour croire en moi
durant ces 6 années d’études.
Je tiens à remercier mes amies Clara, Solène et Nathalie pour leurs longues années
d’amitié, leur soutien et leur patience !
I
Liste des annexes
II
Lexique
III
Introduction
1
progression et donc ce qu’est une progression physiologique du travail. Ainsi, une
définition trop stricte entrainerait à surestimer le nombre de travails dystociques et
donc intervenir inutilement sur son déroulement. Dès lors, diagnostiquer un examen
vaginal identique à 2 heures d’intervalle ne constituerait plus une situation
pathologique nécessitant une intervention mais relèverait d’un travail physiologique.
Nous pouvons nous interroger sur la pertinence du maintien des touchers vaginaux
horaires si l’on considère l’allongement des durées du travail (9).
Pour exemple, dans la pratique courante anglaise où un TV est pratiqué
toutes les 4 heures, une intervention médicale est proposée au bout de 6h de
stagnation de la dilatation. A titre comparatif, l’intervention en France a lieu au bout
d’une heure de stagnation, et en étant assuré du bien-être fœtal et maternel, on
tolère une stagnation de 3 heures avant de pratiquer une césarienne (2). Alors même
que leurs résultats périnataux sont similaires aux nôtres.
2
non retrouvés pour les patientes présentant une réelle dystocie (13).
Or, il existe peu d’études apportant des résultats fiables sur la précision et la
reproductibilité de la mesure du TV pour suivre l’évolution du travail ; elles montrent
cependant une forte variabilité intra observateur. L’étude de Phelps et coll. portant
sur 828 examens, l’auteur montre que la détermination exacte de la dilatation était
seulement de 48,8% et que la variabilité intra observateur était de 39 ,9%.
Concernant l’effacement du col, la détermination par le TV est exacte dans 52,9%
(14).
Dès lors, une erreur de diagnostic concernant une stagnation pourrait donc
facilement survenir et engendrer de la iatrogénie. Avec une telle variabilité intra et
inter observateurs, un TV toutes les 2 ou 4 heures pourrait-il diminuer cette variabilité
et permettre de s’assurer d’une réelle stagnation ?
Depuis la fin des années 1980, nous savons diriger l’activité utérine pour
pallier à ces dystocies. Cette gestion est surtout possible grâce à l’ocytocine et à
l’amniotomie, utilisées dans respectivement plus de 60% et 51% des travaux
obstétricaux spontanés, selon l’ENP (16).
La réforme de la périnatalité, en 1998, a restructuré la prise en charge de
l’accouchement en considérant, sur la base de données épidémiologiques, que le
risque obstétrical est en grande partie prévisible et que les professionnels doivent
orienter les femmes enceintes selon le niveau de risque évalué pour elles-mêmes et
3
pour l’enfant à naitre : à chaque niveau de risque correspondant des maternités de
niveau I, II, III (17).
Les maternités de niveau III sont ainsi devenues des centres où sont prises en
charge toutes les grossesses où les professionnels de santé sont confrontés à des
grossesses pathologiques et donc à une PEC potentiellement plus interventionniste
du travail et de l’accouchement que dans les maternités de niveaux I qui assurent la
surveillance de femmes dites à « bas risque obstétrical » (15).
Des entretiens exposent le sentiment, chez les sages-femmes, que leur
activité s’est modifiée avec une médicalisation plus importante de la naissance et
une plus grande prise de responsabilité pour les cas pathologiques ainsi qu’une nette
progression des tâches administratives et un temps diminué à accorder aux patientes
(18,19). Dès lors, le TV pourrait ne plus être seulement un examen servant au
diagnostic des dystocies mais aussi servir à une bonne organisation de l’activité en
salle de naissance en s’assurant d’une progression rapide du travail des patientes.
En effet, en France, l’accouchement est devenu au fil des années un acte purement
clinique et médical: en étant de moins en moins pratiqué chez les patientes chez qui
il était réalisé à 47% dans l’intimité de leur domicile dans les années 1950 mais de
plus en plus fréquemment en institutions médicalisées (17). A l’heure où le travail
obstétrical se doit d’être efficace, l’avancée du travail est surveillée très
régulièrement en salle de travail et ses complications anticipées au maximum pour
garantir un meilleur état maternel et fœtal (20). Ceci s’inscrit dans un contexte ou
l’accouchement est considéré comme un acte imprévisible à haut risque maternel et
fœtal pour lequel la bonne gestion du travail est indispensable : dès lors le travail et
l’accouchement ne sont plus considérés comme imprévisibles mais comme un acte
que l’on peut presque maîtriser (déclenchement, analgésie péridurale…).
Nous nous sommes donc interroger sur la place du toucher vaginal horaire
chez les parturientes à bas risques en salle de naissance.
4
et pratiques qui en découlent, nous pouvons affirmer qu’il existe une influence socio-
culturelle française sur la pratique du TV horaire à la fois chez les professionnels de
santé mais aussi chez les parturientes pour qui l’examen vaginal avec la sage-
femme peut-être vécu comme un « rendez-vous » pour connaître l’avancée du
travail.
5
Matériels et Méthodes
2.1.1. Problématique
2.1.2. Hypothèses
2.1.3. Objectifs
6
2.2. Méthodologie
Le choix de l’étude s’est porté sur la pratique du toucher vaginal chez des patientes
dites « à bas risque ». Les dossiers des cas cliniques ont été choisis de manière
rétrospective à l’aide du logiciel DIAMM à Port-Royal sur la période du 1er mai au 5
juin 2015. Les dossiers ont été choisis à partir de critères précis chez des patientes
identifiées comme étant « à bas risque obstétrical ».
Toutes les études portant sur les grossesses à bas risque s’accordent pour définir
celle-ci comme une grossesse « ne présentant aucune complication avérée chez
une femme en bonne santé (…) et dont la probabilité d’accouchement normal et de
naissance normale sont les plus grandes ».
Les critères d’inclusion choisis ont été établis en fonction de différentes définitions du
bas risque le plus fréquemment retrouvées dans la littérature. Les études menées
par C.Le Ray en 2009 présentent une revue de la littérature sur la définition des
parturientes à « bas risque obstétrical » (22). Les critères d’inclusion des patientes
sont très hétérogènes selon les études, cependant des critères sont plus ou moins
constants.
En revanche, les critères néonataux sont relativement homogènes entre les études.
Les critères les plus souvent présents sont un fœtus unique, en présentation
céphalique, à plus de 37 SA. Dans certaines études, une limite supérieure de terme
est ajoutée, ou des critères de poids dans des études rétrospectives (22).
Nous nous sommes inspirés de ses travaux ainsi que des critères d’inclusion du
rapport AUDIPOG de 2002-2003 pour définir nos critères d’inclusion.
7
Nous avons défini une patiente à bas risque selon les critères d’inclusion et de non
inclusion suivants :
Critères d’inclusion Critères de non inclusion
8
2.2.3. Modalités de l’enquête (lieu d’étude, période de l’étude,
population de l’étude)
St Joseph II B Privé
La Pitié-Salpêtrière II A Public
Les données ont été retranscrites sous formes de pourcentages dans des tableaux
sur Excel 2010.
9
Pour analyser les données recueillies, les tests de Chi2 et le test exact de Fisher ont
été utilisés lorsque les effectifs attendus étaient inférieurs à 5
Nous avons testé la significativité des résultats au risque d’erreur alpha = 5% pour
les variables qualitatives, grâce au logiciel « Biostat TGV ».
Concernant les maternités participantes à l’étude, elles ont été contactées par
l’intermédiaire des cadres sages-femmes qui nous ont données les autorisations de
diffuser le questionnaire en ligne aux sages-femmes exerçant en salle de naissance
durant la période d’étude.
10
Résultats
9%
Entre 20 et 30 ans
Entre 30 et 40 ans
52%
39% Plus de 40 ans
Parmi les sages-femmes interrogées, 52% (42/82) d’entre elles ont entre 20 et 30
ans, 39% (32/82) entre 30 et 40 ans, et 9% (7/82) ont plus de 40 ans.
11
1% 1%
Femme
Homme
NR
98%
Parmi notre population de sages-femmes, 1 seule était un homme (1%), 98% (80/82)
sont des femmes. 1 sage-femme n’a pas répondu à cette question.
100% 92%
90%
80%
68%
70%
60%
Public
50% 46%
Privé but non lucratif
40%
29% Salle physiologique
30%
20%
7% 9% 7% 9%
10%
0%
0%
Niveau I (16%) Niveau II (16%) Niveau III (68%)
82% (67/82) des sages-femmes travaillent dans une maternité publique. 17% (14/82)
travaillent en secteur privé. Dans les maternités privées sondées, 100% des sages-
femmes réalisent les accouchements.
77% (63/82) des sages-femmes déclarent présenter leurs dossiers accouchées de la
nuit au staff du matin. 22% (18/82) ne les présentent pas.
La plupart des sages-femmes sondées travaillent dans une maternité de niveau III
12
(66% soit 55/82), 16% d’entre elles (13/82) travaillent en niveau II et 16% en niveau
I.
Les maternités sondées de niveau I réalisent en moyenne 1440 accouchements par
an. 2890 et 4030 accouchements sont réalisés respectivement dans les maternités
de niveau II et de niveau III. 92% des maternités de niveau I comportent une salle
nature physiologique. 46% et 29% des niveaux II et III en comportent une.
52%
42%
35%
27%
14% 13%
10%
5%
1% 2%
13
PMI Echographie
2% 5%
Libérale
4%
GHR
19%
SDC
20%
Autre
62% CS
2%
Aucune
27% PNP
9% CEF
Planning
6%
DAN 1%
Réeduction périnéale 2%
1%
Acupuncture
Coordination des soins 1%
1%
La plupart des sages-femmes sont polyvalentes (73% soit 48/82). Pour la majorité,
elles exercent dans d’autres services de la maternité (GHR, SDC, PNP, CEF…). 5%
des sages-femmes (6/82) pratiquent régulièrement l’échographie, 4% (5/82) ont une
activité libérale en parallèle, 2% (3/82) travaillent également en PMI.
90%
80%
70% 77%
60%
62%
50% 55%
52% Oui
48%
40% 45%
Non
38%
30%
20% 23%
10%
0%
Niveau I Niveau II Niveau III Total
14
Les sages-femmes exerçant en maternité de niveau II ont le plus bénéficié d’une
formation complémentaire (69% soit 9/13), et respectivement 62% (8/13) et 44%
(24/ 56) en niveau I et III ont une formation supplémentaire.
Master/Doctorat
6% Etranger
4%
Massages bébé
2%
Formation
de
Yoga
Gasquet
2%
9%
Autre
8%
Soins palliatifs
2%
DU
73%
PEC pluridisciplinaire de la
douleur périnatale
2%
Homéopathie
10%
Pathologies Acupuncuture
maternelles et 5%
grossesse
Lactation
20%
3%
Régulation des
naissances Hypnose
12% 5%
Autre
24%
Infectiologie
3%
15
88%
85%
73%
69%
54%
Oui
Non
31%
27%
15%
73% (60/82) des sages-femmes déclarent pratiquer un TV horaire chez une patiente
à bas risque. Elles sont nettement plus importantes à le pratiquer en maternité de
niveau III (87%) par rapport aux maternités de niveau II (69%) ou I ou elles ne sont
que 15% à pratiquer un TV par heure.
19 sages-femmes ont répondu à cette question. Ces thèmes sont les plus abordés
par les SF :
- La formation initiale : 6 SF précisent qu’elles n’ont jamais pratiqué de TV
horaire (« depuis le début de mon activité professionnelle », « depuis
toujours », « jamais de façon systématique »).
2 SF ont fait leurs études à l’étranger (Angleterre, Allemagne) et précisent
qu’elles ne pratiquent pas de TV horaire sans argumentation valable (« on
peut réaliser un partogramme analysable sans faire de TV toutes les heures »,
« je n’ai pas fait mes études en France (…) je refuse de faire ce qui ne
s’argumente pas d’une manière ou d’une autre »).
- L’exercice en maternité de niveau I : 6 SF notent un changement de pratique
après leur exercice en maternité de niveau 1 (« depuis mon arrivée dans cette
maternité ou nous essayons de respecter au mieux la physiologie », « en
apprenant auprès de mon équipe », « en niveau 1 ou on est sensibilisées à
l’évaluation de l‘avancement du travail par d’autres signes que la dilatation
cervicale »…)
16
- L’organisation du service : 2 SF notent l’importance de l’avis global du service
(protocole, médecins, sages-femmes) sur cette prise en charge (« je me suis
aperçue que mes collègues n’étaient pas à un quart d’heure près », « le chef
de service étant d’accord, nous pouvons nous accorder plusieurs heures entre
chaque TV »…). 2 SF notent que la surcharge d’activité, et le manque de
temps les ont conduits à espacer leurs examens (« activités », « parfois par
manque de temps et à cause de la surcharge d’activité »).
- L’expérience : 5 SF notent leur expérience comme moteur dans cette prise en
charge (« avec l’expérience », « mon expérience a aussi développé mon sens
clinique », « l’essentiel est d’être à l’écoute de la patiente et de l’impression
clinique »).
1%
22%
Oui
Non
NR
77%
77% des sages-femmes déclarent ne pas lire de littérature scientifique sur le sujet.
Elles sont sensiblement plus élevées dans les maternités de niveau I (46%), par
rapport au niveau II (31%) et III (13%).
17
3.2.1.1. Chez une femme qui n’est pas en travail
Chez une femme ayant rompu et qui ne manifeste pas de signes cliniques de travail,
90% (74/82) des sages-femmes pratiquent un toucher vaginal.
Par
habitude
de service;
14%
Aucune
Non (10%) recommandati
Vous attendez
Autres; 13% on n'incite à
de les capter
pratiquer un
au monitoring;
TV; 50%
25%
Il est
difficilement
vécu par la
femme; 25%
Il est inutile en Il majore le
l'absence de risque
contractions; infectieux;
75% 75%
Figure 10: Toucher vaginal chez une femme avec une RSM ?
Elles sont 74% (55/74) à le pratiquer pour avoir une référence et 49% (36/74) pour
avoir une référence en vue d’un éventuel déclenchement. 14% (10/74) le pratiquent
par habitude de service, 3% (2/74) car elles pensent qu’il s’agit des
recommandations en vigueur, 14% (10/74) le pratiquent à la demande de la patiente.
5 sages-femmes (7%) ont mentionnées vouloir écarter une procidence de cordon.
Il faut noter que près d’un quart des sages-femmes (27%) souhaitent diagnostiquer
18
un travail en pratiquer ce toucher vaginal.
Parmi les sages-femmes n’examinant pas cette patiente, ¾ (6/8) des sages-femmes
justifient leur pratique par une majoration du risque infectieux et jugent le TV inutile
pour élaborer un diagnostic. ¼ (2/8) précise que le TV est douloureux pour la femme,
et attendent de capter des contractions au monitoring.
50% des sages-femmes pensent qu’aucune recommandation n’incite à le pratiquer.
1 sage-femme a souligné qu’il n’était « d’aucun intérêt diagnostic ».
Autres 13%
Face à une RSM et pour prévenir le risque infectieux, les sages-femmes contrôlent
régulièrement la température de la patiente (94% 77/82), et porte un masque au
moment de l’examiner (89% 73/82). En revanche, elles sont seulement 6% (5/82) à
ne l’examiner que s’il existe des signes cliniques d’infection.
30% (25/82) font un bilan infectieux à H12, et 29% (24/82) immédiatement.
Parmi les réponses « Autres », une SF a précisé limiter les TV. La plupart des autres
réponses répondent à des protocoles internes de prévention d’IMF (antibiothérapie,
bilan infectieux).
19
3.1.3.2.1. Chez une patiente qui souhaite une APD
Chez une femme à membranes intactes présentant des signes cliniques de travail,
94% (77/82) des sages-femmes interrogées pratiqueraient un TV. 6% (5/82) ne
l’examinent pas.
Oui (94%)
Pour rassurer la
patiente; 13% Autres; 1% Aide à
l'élaboration
d'un diagnostic
de travail; 58%
Pour
envisager la
pose d'APD;
66%
Aide à
l'élaboration
d'une CAT; 36%
Figure 12: TV initial chez une femme en début de travail souhaitant une APD
66% (51/77) la réexaminent pour envisager la pose d’une analgésie péridurale, 58%
(45/77) pour établir un diagnostic de travail, 13% (10/77) souhaitent rassurer la
patiente, 36% (28/77) souhaitent qu’il les aide à élaborer une conduite à tenir. 1
sage-femme a noté qu’il lui sert à «accélérer la pose de l’APD ».
2%
Oui
Non
98%
20
98% (80/82) des sages-femmes ne réexaminent pas la patiente avant la pose de
l’analgésie péridurale. Les raisons mentionnées par les SF sont principalement
l’absence d’intérêt diagnostic dans ce cas de figure car le diagnostic de travail est
déjà posé et dès lors une APD peut être envisagée. Elles notent également le fait
qu’il s’agit d’une primipare et qu’elle est en début de travail. De plus, elle est algique
54 SF sur 79 mentionnent cette raison pour ne pas l’examiner avant la pose d’une
APD.
Autres 9%
Face à une patiente algique chez qui l’analgésie péridurale vient d’être posée par
l’anesthésiste, 74% (61/82) des SF ne réexaminent pas de suite la patiente, 62%
(51/82) attendent 15 minutes avant de la réexaminer, 40% (33/82) l’examinent car
elle est peut-être sur le point d’accoucher. 10% (8/82) rappelle l’anesthésiste.
Parmi les réponses « Autres », les SF soulignent pratiquer le TV en fonction de
l’intensité de la douleur et du comportement de la femme (1 et 2 %), 4% soulignent
l’importance de l’accompagnement. 1 SF réinjecte dans la péridurale.
Chez une femme présentant des signes de début de travail et ne souhaitant pas
d’analgésie péridurale : 96% (79/82) examinent la patiente dès son arrivée.
21
Pour l'informer
sur la possibilité Oui (96%)
ou non de
poser une Autres; 7%
péridurale; 9%
A la demande
de la patiente;
23%
Diagnostiqu
er le travail;
91%
Lui proposer
des moyens
d'analgésie
adéquats; 49%
Vous examinez
rarement les
femmes qui
souhaitent
accoucher sans
APD; 67%
Elle ne souhaite
pas d'APD et
gère ses
contractions;
100%
Figure 15: TV initial chez une femme en début de travail ne souhaitant pas d'APD
91% (75/82) cherchent à diagnostiquer le travail, 49% (40/82) pour lui proposer des
moyens d’analgésie adéquats, 23% (19/82) à la demande de la femme, 9% (7/82)
pour l’informer sur la possibilité ou non de poser une APD. Parmi les réponses
« Autres » 7% (6/82) ont ajouté vouloir objectiver la couleur des pertes liquidiennes
pour la nécessité de diriger le travail.
4% (3/82) n’examinent pas cette patiente à son arrivée car elle ne souhaite pas de
péridurale (100% 3/3) et que le TV est douloureux par la patiente (33% 1/3), les SF
pratiquent rarement le TV chez des femmes qui souhaitent accoucher sans APD
(66% 2/3). De plus, pour 1/3 des SF, son dernier TV date de la veille et ne justifie pas
un nouveau TV.
22
0,7 67%
0,6
0,5
42% 43%
0,4 34% 33% 34%
0,3
0,1
0 0% 0% 0%
0
Systématiquement Souvent Parfois Jamais
Vous ne Vous ne
pratiquez pas pratiquez pas
de TV, cet de TV, vous la
examen vous rassurez et lui
parait inutile Autres; 13% proposez
dans cette d'autres
situation; 7% moyens
d'analgésie
(baignoire,
massage,…
Vous l'examinez
pour l'informer
et prenez les
décisions
concernant
l'analgésie en
fonction du TV;
56%
Concernant le suivi d’une femme en travail qui ne souhaite pas de péridurale : 56%
des SF (46/82) l’examinent régulièrement pour l’informer et prendre les décisions
concernant l’analgésie en fonction du TV ; 33% (27/82) ne pratiquent pas de TV et
rassurent la patiente, 7% (6/82) ne le pratiquent pas car le trouve inutile dans cette
situation. Au total, 44% des SF ne pratiquent pas de TV.
23
3.1.3.3. Devant une phase de stagnation ?
NR 2%
Impression clinique 1%
Habitude de service 1%
Jeune diplômée CDD 1%
La pression des médecins 15%
La charge de travail 23%
Votre disponbilité et les autres… 22%
Le protocole du service 32%
2 heures sans variation de l'examen… 79%
L'irrégularité des contractions 78%
Figure 19: Si vous décidez de pratiquer une intervention, quels sont les facteurs qui vous
font prendre cette décision ?
24
des arguments pour 78% et 79% des sages-femmes pour prendre en charge plus
activement le travail. Nous remarquons également que des facteurs externes
peuvent peser également dans la pratique des SF : en effet, les protocoles de
services (32%), la charge de travail (23%), et la pression des médecins (15%) sont
des arguments qui entrent en jeu dans leurs conduites à tenir.
Oui (82%)
Synto; 13% Oui, j'aurai
Non; 1%
effectué un
sondage
urinaire; 57%
Oui, il y a une
hypocinésie de
fréquence des
CU; 69%
Oui, le travail
n'a pas avancé;
51%
Non (18%)
Non, une
intervention
aurait risqué de
se compliquer
alors que la
garde est
Non, la patiente
chargée; 47%
est toujours en
phase de
latence, la
cinétique de
dilatation est
plus lente; 80%
25
artificielle des membranes accompagnées de variations posturales pour certaines.
18% des SF (15/82) ne pratiquent aucune intervention estimant que la patiente est
toujours en phase de latence et que la cinétique de dilatation est plus lente et que la
garde risquait de se compliquer.
La question suivante les interrogeait la raison de leur examen si aucune intervention
n’est finalement pratiquée. La majeure partie des SF ayant répondu à cette question
(60% soit 9/15) déclarent que c’est pour avoir une meilleur idée de la cinétique de
dilatation. Pour 20% d’entre elles (3/15) c’est parce qu’elles ont toujours appris à
faire comme ça et parce que le service les pousse à pratiquer un TV par heure.
Non 74%
26
En cas de rupture de la poche des eaux chez une femme en travail venant d’être
examinée, 65% (53/82) des sages-femmes ne pratiquent pas de TV contre 35%
(29/82) qui en pratiquent un.
Oui (35%)
Les Autres;
recommandatio 24%
ns incitent à
pratiquer un TV
après une S'assurer d'une
rupture; 34% procidence de
cordon; 93%
Par habitude;
7%
Vérifier l'aspect
du liquide
maniotique;
28%
Une procidence
s'accompagne
Non (65%)
d'une Autres; 9%
bradycardie
visible au Vous venez de
monitoring; l'examiner; 74%
47%
Il est inutile
dans cette Il majore le
situation; 57% risque
infectieux; 26%
Parmi les SF qui ne l’examinent pas, 74% (39/53) ne le pratique pas car elle vient
d’être examinée, et 57% (30/53) car il est inutile dans cette situation. 47% se
justifient par l’absence de bradycardie au monitoring, et 26% soulignent qu’il majore
le risque infectieux.
Parmi les autres réponses données, 3 SF (6%) ajoutent que la présentation est fixée
et que ça limite le risque de procidence, 1 SF (2%) parce qu’il est douloureux, et 1
SF (2%) parce que la patiente n’a pas envie de pousser.
Parmi les SF qui l’examinent, 93% (27/29) d’entre elles le pratiquent pour s’assurer
d’une absence de procidence du cordon. 34% (10/29) affirment qu’elles agissent
selon les recommandations, 28% (8/29) veulent vérifier l’aspect du liquide, 7% (2/29)
le font par habitude.
27
Parmi les autres réponses données : n %
Souhait fréquent des patientes 1 3
Evaluer la hauteur de la présentation 2 7
Tentatives d’efforts expulsifs 3 3
Evaluation de la dilatation du col 2 7
Si l'envie de
Autres:; 1%
pousser est très
forte avec des
efforts expulsifs
incontrôlés;
84%
ARCF; 83%
LAM; 35%
En fonction de
Au bout d'une
l'intensité de la
heure, pour
douleur; 67%
retenter les
efforts
expulsifs; 35%
Les SF estiment le toucher vaginal indispensable en phase active du travail dans les
situations suivantes : une envie de pousser très forte avec EEM incontrôlés à 84%,
en cas d’ARCF (83%), en fonction de l’intensité de la douleur (67%), 3% font un TV
horaire.
28
80%
71%
70%
60%
50%
40% 35% 34%
30% 26%
20%
10%
10% 4% 4% 5%
0%
29
Autres 18%
La principale crainte des SF (54% 44/82) en n’examinant les femmes à bas risques
que toutes les 2 heures est de ne pas diagnostiquer une dystocie cervicale. A noter
que 41% (34/82) des SF déclarent craindre les remarques des collègues sur leur
prise en charge. Dans une moindre mesure, elles craignent de mal gérer le travail
(22% 18/82), une crainte médico-légale (22% 18/82), et de ne pouvoir diminuer la
charge de travail en salle (15% 12/82).
Parmi les autres réponses rendues, 7% (6/82) déclarent ne rien craindre en
n’examinant que toutes les 2 heures. 1 SF (1%) craint que la patiente accouche
seule.
Autres 15%
A posteriori, 82% des SF (67/82) pensent qu’elle n’aurait pas eu la même prise en
charge en n’examinant toutes les 2 heures. 72% (48/82) seraient intervenu plus tôt
30
car un TV identique à 2 heures d’intervalle nécessite une prise en charge active du
travail. 48% (32/82) pensent qu’elles auraient accélérer le travail. 15% (10/82)
regrettent de l’avoir examinée toutes les 2 heures.
1 SF (1%) note qu’elle serait intervenue alors qu’il n’y avait pas nécessite.
18% pensent qu’elles auraient la même prise en charge en n’examinant toutes les 2
heures.
80%
70% 67%
59%
60% 55%
49% 50%
50% 44%
38%
40% 34%
30% 26% 26%
22% 20%
16% 18% 18%
20%
9% 11%
6% 7% 5% 7%
10% 2% 4% 1%
0%
94% des SF (77/82) pensent que leur CAT et leur PEC du charge ne diffère pas
31
selon qu’elles soient en garde de jour ou de nuit. 6% (5/82) pensent le contraire.
Vous allez
examiner voter
patiente, puis
vous faites la
consultation
d'urgence; 29%
Vous réalisez la
consultation
Vous demandez d'urgence; 70%
de l'aide auprès
de SF d'autres
services; 9%
Vous le
repoussez à une
heure; 10% Dès que vous
êtes disponible;
77%
Si un TV est reporté, 77% (63/82) des SF le réitèrent dès qu’elles sont de nouveau
32
disponibles, 17% (14/82) le font faire par une collègue à l’heure initialement prévue,
10% (8/82) le repoussent d’une heure de temps.
Autres 4%
Non, la patiente est en phase de
17%
latence, le travail n'aura pas avancé
95% des SF (78/82) ne réexaminent pas les patientes derrière une collègue SF qui
vient de l’examiner. Pour la plupart parce qu’elle vient d’être examinée (94% 77/82),
17% (14/82) parce que le travail n’aura pas avancé entre ces 2 TV.
33
2%
39% Oui
Non
59% NR
59% des SF (48/82) connaissent les pratiques des SF hollandaises. 39% (32/82) ne
les connaissent pas.
Autres 18%
Vomissements 2%
Expérience 1%
Perte de liquide 4%
Attitude 23%
Ressenti 22%
Monitoring 18%
Parmi les réponses données pour déterminer le stade d’avancée du travail, nous
retrouvons le plus fréquemment cités l’attitude (23%) et le ressenti (22%) de la
patiente.
34
27%
Oui
Non
73%
Le cas clinique 4 interrogeait sur la PEC d’une femme à bas risque obstétrical en
travail avec un TV/2heures. Il s’agissait d’une patiente deuxième pare avec une
grossesse physiologique sous analgésie péridurale. Il s’agissait de les interroger sur
leurs CAT avec un TV modifié d’1 cm à 2 heures d’intervalle.
73% (60/82) des sages-femmes n’ont pas de prise en charge active du travail
(ocytociques, amniotomie), elles varient les postures maternelles.
Dans l’ensemble les SF se justifient en déclarant que le travail a progressé et que la
dynamique utérine est régulière et suffisante (« cinétique de dilatation satisfaisante,
travail physiologique », « Bonne contractilité, avancement du travail, il faut laisser le
temps agir ! », « Les CU sont satisfaisantes donc pas besoin de Syntocinon, la tête
est fixée donc la poche des eaux n’est pas une gêne»).
26% pratiqueraient une rupture artificielle des membranes malgré une progression
de la dilatation. Elles justifiaient leurs pratiques par le fait que la patiente soit sous
analgésie péridurale (« on n’est plus dans un travail physiologique », « peu
d’évolution en 2 heures chez une femme sous APD », « la patiente a une APD donc
on est plus interventionniste qu’un travail purement physiologique. C'est pourquoi, je
romprais la poche des eaux pour que le travail avance »), ainsi que la vitesse de
35
progression de la dilatation (« col toujours postérieur », « 1 cm de dilatation en
plus sur 2 heures sur une multipare me semble peu », « parce qu’on n’a pas
1cm/heure et c’est ça qu’on nous demande », « dilatation médiocre»). D’autres
déclarent intervenir par habitude (« RAM par habitude de service »).
Autres 6%
Multiparité 60%
Parmi les facteurs chez une patiente pouvant faire pratiquer un TV/2 heures, les SF
déclarent en majorité une cinétique de dilatation satisfaisante (85% 70/82), la
multiparité (60% 49/82) et les antécédents d’accouchement voie basse physiologique
(76% 62/82). Une femme non algique aiderait 45% (37/82) des SF à espacer leur TV,
ainsi que le suivi d’une patiente à membranes intactes (34% 28/82).
La question 27 interrogeait les SF sur leurs avis concernant les potentiels effets de la
pratique d’un TV toutes les 2 heures sur :
- La morbidité materno-fœtale et la médicalisation du travail :
Pour 85% des SF ayant répondu à cette question (53 réponses), il y aurait moins
d’interventionnisme sur le travail. De plus, 63% des SF pensent que cela aurait un
effet bénéfique sur la morbidité materno- fœtale : avec une diminution du risque
36
infectieux (55%), une diminution du taux de césariennes (23%) : (« diminution du
risque infectieux, du recours à l’ocytocine et des gestes iatrogènes et peut-être moins
d’ARCF », « diminution de diagnostics erronés de stagnation et donc diminution du
taux de césariennes », « moins de risques de césariennes abusive pour faux
diagnostic de stagnation, moins d’ARCF à cause des interventions »).
En revanche, pour 12% des SF cela aurait un impact négatif avec plus de risque
infectieux (33%) et plus d’hémorragies (17%), des diagnostics tardifs de
stagnation (100%) (« Il y aurait un retard de prise en charge des stagnations et un
mauvais pronostic périnéal. Pour les patientes je pense qu’il est rassurant de voir un
professionnel toutes les heures et d’être correctement coacher », « Sous APD, les
phases normales de travail sont trop perturbées pour ne pas vérifier la dilatation
régulière (effet tocolytique de l’APD et donc plus de stagnation »).
Pour respectivement 31% et 9% des SF, la fréquence du TV cela n’intervient pas
sur la morbidité materno-fœtale, ni sur l’interventionnisme et la médicalisation du
travail.
- La charge de travail :
62% des SF pensent que cela aurait un impact bénéfique en allégeant leur
charge de travail et en leur procurant plus de temps à consacrer à la patiente (« plus
de présence auprès de la patiente dans l’accompagnement et moins dans les gestes
purement médicaux »).
Pour 19% d’entre elles, cela aurait un effet négatif sur leur temps de travail en
leur en ajoutant (« travail parfois plus long, incompatible avec une activité en SDN
chargée », « rallonge le temps de travail car s’il y a stagnation j’agirai seulement
après 2h or nous avons un turn-over important dans notre maternité, plusieurs
patientes attendent souvent qu’une place en SDN se libère »).
Enfin pour 23%, comme des TV espacés ne dispensent pas d’aller voir
régulièrement la patiente, il ne changerait pas leur charge de travail selon elles.
37
(46%) (« Moins de stress pour la patiente si elle n’est pas demandeuse », « moins
interventionniste care le temps agit pour le bon déroulement du travail ! », « stress
diminué car TV/horaire très stressant car difficile à réaliser en pic d’activité »).
40% des répondantes estiment que le stress n’influe pas sur leur PEC du travail.
9% estiment que cela augmente leur stress et donc un mauvais impact sur leur
gestion du travail (« prise en charge retardée d’une procidence d’un membre ou
d’une dystocie cervicale par exemple », « il ne reste plus beaucoup de temps pour
faire évoluer la situation et donner toutes ses chances à la patiente d’accoucher voie
basse »).
38
patientes et le respect de la physiologie », « risque de reproche a postériori si pas de
respect des habitudes/protocoles de service »).
- Le stress :
Pour la moitié d’entre elles, le stress n’influe pas sur leurs pratiques (« N’entre pas
en jeu selon moi, on peut être stressé et prendre en charge physiologiquement un
travail »). Pour les autres, le stress est en lien avec les 2 items précédents, la crainte
de passer à côté de stagnation avant par la crainte d’être réprimandé.
La plupart des SF ayant répondu à notre dernière question (49/55) sont favorables à
une évolution des pratiques :
- Favorables pour diminuer la médicalisation : (« pour diminuer le risque
infectieux, être moins interventionniste », « moins d’interventions invasives »,
« la médicalisation serait sans doute moins importante et donc bénéfique
pour la mère et l’enfant (risque infectieux, risque d’hémorragie diminués),
« diminuer l’interventionnisme » « nous sommes trop interventionnistes » ,
« moins de risque infectieux, accompagnement moins invasif », « je trouve
que l’on intervient trop », « pour diminuer les césariennes pour stagnation
avant 6 cm » « cela permet d’être moins iatrogènes pour ne pas trop
médicaliser et être trop interventionniste et respecter la physiologie »
- Favorables pour ne plus faire des examens par « habitude » : « De nombreux
TV sont réalisés par habitude, pour faire de jolies partos pour faire plaisir aux
médecins »,
- Favorables car ce sont les pratiques anglaises et la morbidité-mortalité est
identique à la nôtre : « J’ai fait un stage en Angleterre (…) j’ai découvert que le
travail était tout aussi bien suivi mais très déstabilisant pour un SF », « je sais
que dans d’autres pays les TV se font parfois même toutes les 4 heures et
que la morbi-mortalité est moins importante que chez nous », « Une ami SF
en Angleterre ne les examine pas toutes les heures et trouve que c’est mieux,
moins de risques infectieux, pas plus de dystocie ».
- Favorables mais dans le cadre d’un changement uniforme au service : « le
39
problème est qu’il ne s’agit pas uniquement de la pratique des TV en SDN
mais d’un tout, de changement des protocoles de services et de la globalité de
la prise en charge », « Cela participe à un changement d’habitudes global,
pour être sûre que rien ne pourrait m’être reproché. Je ne me vois pas être la
seule à effectuer des TV toutes els 2h ; ce qui me dérange également c’est
qu’l y a une grande part de subjectivité. Si le travail avance significativement, il
n’y a rien à dire mais s’il y a la moindre complication, je crains que cette part
de subjectivité desserve à la SF et serve plutôt à trouver une étiologie à la
complication. », « encore faut-il convaincre le chef de service ».
- Favorables si cela n’augmente pas la charge de travail : « si on avait moins de
travail et donc pas besoin que les SDN se vident plus rapidement » « en
niveau 3 il est difficile de faire cela », « la charge de travail parfois crée ces
situations où l’on examine les patientes ayant un travail physiologique toutes
les 2 heures. T je ne trouve pas souvent que ce soit un problème, si le travail
reste physiologique, je n’ai juste pas « respecté » les pratiques du service, sur
justification, la charge de travail ».
40
Discussion
4.1.1. L’échantillon
42
multiparité est un facteur « rassurant » pour espacer les TV pour 60% des SF, la
primiparité influe peu sur la pratique du TV systématique (26%).
Ce sujet a été l’objet de beaucoup d’études randomisées dont les résultats font
par de grandes disparités (23).
Ainsi, Chestnut et al. (24,25) ont publié deux études prospectives portant sur un
grand nombre de parturientes. Dans la première étude, il s’agissait de primipares en
travail spontané pour lesquelles l’APD était instaurée avant 5 cm dans un groupe et
après 5 cm dans un autre (groupe qui recevait auparavant 10 mg de nalbuphine
intraveineuse, répétés une heure après si la dilatation n’atteignait pas 5 cm) et dans
la seconde, de primipares en travail induit ou dirigé sous ocytocique. Ils ont ainsi
démontré que la dilatation au moment de la pose de l’APD n’a pas d’influence sur la
durée de la première phase du travail.
En ce qui concerne la deuxième phase du travail, les méta-analyses de Vahratian
et al et de Wang et al. (26,27) n’avaient pas non plus retrouvé de différences
43
significatives concernant la durée de la deuxième phase du travail.
L’idée que l’analgésie péridurale puisse impacter sur la durée du travail justifient
leur pratique du TV horaire chez ces femmes. Ainsi, nous notons que les SF
déclarent ne pas avoir recours au TV systématique quand elles n’en bénéficient pas
(43% jamais et 34% rarement). Notons que les sages-femmes exerçant en maternité
de niveau III examinent plus les patientes sans APD de manière significative par
rapport aux maternités de niveau I (p=0.0135) et aux maternités de niveaux II
(p=0,098). De plus, les sages-femmes expérimentées ont tendance à moins
examinées les patientes: celles avec une expérience de moins de 5 ans examinent
plus souvent les femmes sans APD de manière significative (p=0.01).
Concernant le suivi de travail d’une femme sans APD, 56% des SF l’examinent
régulièrement pour l’informer et adapter les moyens d’analgésie, 44% ne le
pratiquent pas car elles le trouvent inutile. Les sages-femmes les plus récemment
diplômées ont tendance à plus examiner (62%) que les plus âgées (54%) de manière
non significative (p=0.49).
Ce constat avait déjà été soulevé dans certaines études, notamment dans celle
de M.Morlat pour son mémoire de sage-femme qui avait étudié les différences de
prises en charge suivant si une femme bénéficiait d’une APD ou pas. Elle a ainsi
noté que les plus jeunes sages-femmes ont acquis un savoir-faire technique et ont
parfois plus de difficultés à prendre en charge des patientes sans APD (28). Face à
l’apparition progressive des technologies en salle de naissance, ainsi que
l’augmentation du taux de recours à la péridurale dans les maternités françaises
depuis les années 1980, les plus jeunes sages-femmes auraient plus de difficultés
avec l’aspect « clinique » de la prise en charge de ces femmes.
La question sur les TV pré et post-APD étaient avant tout destiné à mesurer
l’influence de la douleur des femmes dans la pratique de l’examen vaginal. La quasi-
totalité des SF (98%) n’examinent pas une patiente avant une APD à 1 heure de
44
l’examen précédent. 60% n’examine pas la patiente en post-APD malgré que la
patiente soit algique. 40% l’examinent car elles craignent que la patiente soit sur le
point d’accoucher. Nous ne retrouvons pas de différence significative entre les
différents niveaux et l’expérience des SF.
Pour 68% des sages-femmes, elles attendent que la patiente soit soulagée pour
la réexaminer. Cela montre la prise en compte de l’importance de cet examen pour
les femmes. En effet, le TV peut parfois être mal vécu pour certaines femmes du au
caractère intime de cet examen en causant gêne et anxiété. De plus, pour certaines
femmes plus vulnérables, il peut causer un sentiment de perte de contrôle voire
provoqué des « séquelles psychologiques » notamment chez des femmes ayant
subies des violences sexuelles. Elles expriment une perte de contrôle lors des
différentes interventions ou soins avec parfois des douleurs importantes. D’autres
estiment recevoir une information inadéquate, et parfois une attitude inappropriée de
la part de l’examinateur (21).
4.1.2.3. Stagnation ?
45
déjà inscrit sur le partogramme. 26% le refont en estimant avoir exagéré sur une
stagnation ou n’avoir pas diagnostiquée une stagnation. Ces résultats mettent en
avant la difficulté de réalisation et de reproductibilité de cet examen.
En effet, les études montrent une forte variabilité intra observateur. Dans
l’étude de Phelps et coll. portant sur 828 examens, l’auteur montre que la
détermination était inexacte de plus ou moins 2 cm dans 11 % des cas (14,29).
Dans une étude réalisée en Afrique du Sud en 2007, Buchmann et al. ont ainsi
démontré sur un échantillon de 508 patientes, que la dilatation était précise pour
49% d’entre elles avec une détermination médiocre pour les dilatations en milieu de
travail : entre 5 et 7 cm, 40 % des TV sont exactes, ils le sont à 59% entre 3 et 4 cm
et entre 8 et 10 cm (30).
Une étude a été réalisée en France sur 333 examens et compare la précision
de la détermination de la dilatation entre la clinique (avec des TV classiques) et une
mesure objective à l’aide d’un appareil (Labor Pro System). Cette étude retrouve des
résultats identiques aux autres : il y a peu d’erreur d’exactitude entre 0 et 4 cm. En
revanche, la précision est médiocre entre 6 et 8 cm de dilatation avec une exactitude
dans 38.8% des cas (31).
Les facteurs propres aux patientes pouvant freiner l’arrêt du recours horaire au
TV est essentiellement l’analgésie péridurale comme expliquée précédemment dans
notre étude. La primiparité intervient peu dans la pratique. Les biométries dans les
limites de la normale influencent également cette pratique (35%).
A l’inverse, parmi les facteurs chez une patiente pouvant faire pratiquer un TV/2
heures, les SF déclarent en majorité une cinétique de dilatation satisfaisante (85%
70/82), un paradoxe puisqu’il faut examiner régulièrement pour s’en assurer. La
multiparité (60%) et les antécédents d’accouchement voie basse physiologique
(76%) sont également des facteurs rassurants. Une femme non algique aiderait 45%
46
des SF à espacer leur TV, ainsi que le suivi d’une patiente à membranes intactes
(34%).
47
D’après nos résultats, la majorité des sages-femmes interrogées pensent avoir
la possibilité de respecter la physiologie du travail. Elles sont majoritairement plus
importantes dans les maternités de niveau I (p=0.18) que dans les maternités de
niveau II et III. Mais est-ce directement imputable au niveau de maternité ? Les
maternités de niveau III prennent en charge toutes les grossesses et notamment les
grossesses à haut risque (15). Nécessairement, les sages-femmes des maternités
de niveau III rencontrent donc plus fréquemment des patientes souffrant de
pathologies nécessitant une prise en charge plus poussé pouvant impacté sur leur
prise en charge des autres patientes dites « à bas risque ».
Des entretiens exposent chez les sages-femmes, que leur activité s’est
modifiée avec une médicalisation plus importante de la naissance et une plus grande
prise de responsabilité pour les cas pathologiques ainsi qu’une nette progression des
tâches administratives et un temps diminué à accorder aux patientes (19,33).
48
dénombrait 20 235 sages-femmes pour 821 047 naissances ; pendant qu’en
Angleterre, on comptait 20 935 sages-femmes pour 729 674 naissances (2).
En ce qui concerne l’analgésie péridurale, des SF soulignent également que le
manque de temps à accorder aux patientes incite certaines femmes à souhaiter
l’analgésie péridurale. De plus, si elles disent répondre à une demande des femmes,
elles avouent aussi qu’il leur arrive d’orienter elles-mêmes, pour des raisons d’ordre
organisationnel ou sécuritaire, le choix des femmes vers l’analgésie (18).
Parmi les autres freins organisationnels pouvant intervenir sur leur prise en
charge, nous pouvons noter l’importance du « contexte » de la garde. Ainsi, devant
une autre situation d’urgence, 70% des SF (57/82) remettent à plus tard un TV prévu
lorsque le travail de la patiente est physiologique : 77% des SF le réitèrent dès
qu’elles sont de nouveau disponibles, 17% le font faire par une collègue à l’heure
initialement prévue et 10% le repoussent d’une heure de temps. Ces résultats sont
intéressants, puisque le TV ne semble pas indispensable d’être effectué à l’heure
prévue pour près de 3/4 des sages-femmes mais 77% d’entre elles le font dès
qu’elles sont de nouveau disponibles.
Dans un contexte de garde de nuit, 94% des SF pensent que cela n’a pas
d’incidence sur leur prise en charge. Il aurait été intéressant de connaître les
commentaires des sages-femmes de maternités privées à but lucratif, dont la prise
en charge du travail et de l’accouchement est relativement différente, la plupart du
temps en « cogestion » avec l’obstétricien. Ceci d’autant plus que cela semblait avoir
réellement un impact sur la PEC dans notre questionnaire test.
49
Parmi les freins les plus communément décrits par les sages-femmes, nous
retrouvons une part importante de craintes en ce qui concerne l’avis des autres
collègues sur leur propre CAT ou leur gestion du travail, toutes préconisent une
uniformisation des pratiques en parlant de protocoles et de décisions communes.
Certaines évoquent la crainte de se faire « réprimander au staff ». Nous n’avons pas
pu comparer ce paramètre puisque la majeure partie de notre échantillon présente
les dossiers accouchées au staff.
Cette notion avait déjà été soulignée dans un mémoire fait en 2014 par
C.Paris sur la collaboration entre sages-femmes, médecins et internes. Elle
soulignait que la principale difficulté entre professionnels résultait d’un problème de
communication entre eux. En effet, dans son étude, les sages-femmes se disaient
peu écoutées et les médecins faisaient par des sollicitations non justifiées de
certaines sages-femmes. Cette mauvaise communication engendrerait des tensions
et du stress. Or une communication efficace est un des points importants du
processus de la collaboration. Elle soulignait également le problème de la non-
connaissance des compétences et le non-respect des limites de ses compétences
comme freins à une bonne collaboration.
De plus, les professionnels qu’elle a interrogés soulignent le manque de
confiance: manque de confiance des médecins envers les sages-femmes (ressenti
par les sages-femmes et confirmé par les médecins) et manque de confiance des
sages-femmes envers les internes. Le manque d’expérience semble être une des
raisons de ce manque de confiance.
Ceci pourrait expliquer nos résultats : les sages-femmes de niveau III sont
majoritairement plus jeunes et ce sont elles qui s’expriment le plus sur le respect des
protocoles et des habitudes du service par crainte de remarque sur leur PEC du
travail. L’expérience amène en effet la confiance qui est un élément essentiel pour
développer une relation de collaboration (35).
50
praticien pourrait participer à une meilleure collaboration et à une meilleure prise en
charge des femmes par une diminution du stress et pour permettre une plus grande
autonomie des SF.
Une étude comparant le suivi du travail de femmes à bas risque obstétrical suivant la
fréquence des TV, par exemple en maison de naissance, pourrait également
permettre d’initier cette pratique. Il est vrai que le bénéfice de cette prise en charge
n’a pas été encore étudié à ce jour : des résultats montrant que nous sommes moins
interventionnistes tout en garantissant la même sécurité pour la mère et son enfant
sont encore à démontrer pour généraliser cette pratique.
51
dans les questionnaires classiques. Cette étude aurait pu être abordé par des
entretiens qui auraient peut-être permis de connaître plus précisément l’opinion des
sages-femmes sur leurs réticences à l’arrêt au recours horaire systématique au TV.
Concernant les biais, il y a les biais des enquêtes déclaratives comme le biais
d’information. En effet, les questions ont été faites à partir de cas cliniques.
L’essentiel des informations nécessaires à une prise en charge d’un travail
obstétricale ont été retranscrites, cependant, la prise en compte du contexte (garde
chargée, dystocique), des équipes (professionnels présents sur la garde), et de
caractéristiques propres à chaque patiente (attitude), peuvent influer sur les
pratiques. De plus, il s’agit de cas cliniques isolés, ils ne sont donc pas forcément
généralisables à l’ensemble des travails de femmes à bas risque. Nous avons juste
essayé d’utiliser des situations fréquemment rencontrées.
52
Conclusion
Notre enquête nous a permis de constater que le toucher vaginal est quasiment
pratiqué toutes les heures par les sages-femmes en salle de naissance chez des
femmes en travail considérées comme à « bas risque obstétrical ».
Par ailleurs, la plupart des sages-femmes sont favorables à une évolution des
pratiques et à vouloir amorcer une réflexion sur leur prise en charge de ces femmes
en respectant au mieux la physiologie du travail. Cependant, elles expriment aussi la
difficulté d’application de ce principe en l’état actuel de l’organisation des salles de
naissance françaises. L’imprévisibilité de l’obstétrique et la charge de travail les
incitant parfois à multiplier les interventions médicales sur des travails pourtant
physiologiques, entraînant peut-être une surmédicalisation.
Certaines sages-femmes faisant également part d’une pression médico-légale,
question semblant présenter de plus en plus d’ampleur chez les professionnels et
dans les médias, et derrière lesquelles beaucoup justifient leurs pratiques. En
s’assurant un suivi de travail selon les protocoles de service et selon les pratiques
des médecins, elles se protègent de toute complication potentielle parfois au risque
de mettre en péril leur autonomie.
53
Bibliographie
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27. FUZHOU W., XIAOFENG S., et al. Epidural analgesia in the latent phase of
labor and the risk of cesarean delivery, Anesthesiology, 2009; 111:871-80
28. ROBIN V. L’accompagnement des parturientes serait-il influencé par
l’analgésie péridurale? Enquête prospective auprès de 130 sages-femmes de
Normandie? [Mémoire de sage-femme en vue de l’obtention du diplôme d’Etat].
[Rouen]: Rouen; 2011
29. PHELPS J., LAMBROU N. Accuracy and intraobserver variability of simulated
cervical dilatation and effacement measurements. Prim Care Update ObGyns.
1998;5(4):184–185.
30. BUCHMANN E., LIBHABER E. Accuracy of cervical assessment in the active
phase of labour. An International Journal of Obstetrics é Gynaecology. 144e éd.
2007;833‑ 7.
31. NIZARD J., HABERMAN S., et al. How reliable is the determination of cervical
dilation? Comparison of vaginal examination with spatial position-tracking ruler. Am J
Obstet Gynecol. avr 2009;200(4):402.e1-402.e4.
32. VILAIN A. Les maternités en 2010 et leur évolution depuis 2003. 2011;
33. Observatoire national de la démographie des professions de santé (France).
Le rapport 2004. Paris: Documentation francaise; 2004.
34. CIANE. Douleur et accouchement [Internet]. 2013 p. 64.34. Akrich. La
péridurale, un choix douloureux [Internet]. L’harmattan. 1999. 17-48 p. (Cahiers du
Genre).
36. PARIS C. État des lieux des connaissances des compétences légales des
sages-femmes en salle de naissance: quelle collaboration entre sages-femmes et
médecins? Université de Bordeaux, 2014, 83 p.
56
Annexes
Annexe I : Questionnaire distribué aux sages-femmes
Pratique du Toucher Vaginal en Salle de Naissance
Madame, Monsieur,
Je suis Marine Guidez et actuellement étudiante en 5ème année à l’école de sages-femmes de Baudelocque,
j’effectue dans le cadre de mon mémoire de fin d’études, une enquête auprès des sages-femmes d’Ile de
France ayant une activité hospitalière régulière en salle de naissance.
Celle-ci a pour but d’évaluer la pratique du toucher vaginal en salle de naissance lors d’un suivi de travail et
notamment les freins à diminuer sa fréquence pour le travail des parturientes à bas risque.
Pour cela, votre aide m’est nécessaire. Ce questionnaire comprend 4 cas cliniques interrogeant vos
pratiques comportant chacun 10 questions, pour lequel il faut approximativement 20 minutes pour
répondre. Il est anonyme et sera utilisé à des fins statistiques. Toutes les questions peuvent inviter à
plusieurs réponses.
Je vous remercie par avance, du temps que vous y consacrerez. Je vous laisse également mes coordonnées
si le sujet vous intéresse pour que nous puissions en discuter plus en détail au cours d’un entretien.
Marine Guidez
Etudiante sage-femme 5ème année Baudelocque
Tel :
Mail :
57
Questionnaire
Caractéristiques du professionnel :
14) Pratiquez un touchez vaginal toutes les heures chez des femmes en travail à bas risque en SDN ?
☐Oui ☐Non
15) Si non, depuis quand avez-vous changé vos pratiques et pourquoi ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
16) Vous arrive-t-il de lire la littérature scientifique sur ce sujet ?
☐Oui ☐Non
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Vignette 1 :
Grossesse actuelle : déroulement normal, fœtus estimé au 80ème percentile à 32 SA et un PC estimé au 97ème.
PV de fin de grossesse négatif.
1) Pratiqueriez-vous un TV ?
☐Oui, pour : ☐Non, car :
☐Diagnostiquer un travail ☐Aucune recommandation n’incite à pratiquer un TV
☐Avoir une référence ☐Il majore le risque infectieux
☐Par habitude de service ☐Il est inutile en l’absence de contractions
☐Avoir une référence en vue d’un éventuel ☐Il est difficilement vécu par la femme
déclenchement ☐Vous attendez de les capter au monitoring
☐A la demande de la patiente ☐Autre (précisez) : ………………
☐Les recommandations incitent à pratiquer un TV
☐Autre (précisez) : ………………
12h30 :
La patiente rappelle 4 heures 30 plus tard, elle signale des contractions douloureuses toutes les 5 minutes
depuis 45 min qui la font vomir. Vous les objectivez cliniquement et au monitoring, LAC. Cette patiente
souhaite une APD.
2) La réexaminez-vous ?
☐Oui ☐Non
59
13h30 :
La patiente est installée en salle de travail, l’anesthésiste est appelé.
5) Pourquoi ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
14h30 :
Elle semble toujours algique lors de la fin de la pose de l’APD.
7) Que faites-vous ?
☐Vous appelez l’anesthésiste
☐Vous l’examinez car elle est peut être sur le point d’accoucher
☐Vous ne l’examinez pas pendant au moins 1h encore car elle a mal, vous entamez une action antalgique (massage,
posture…)
☐Vous attendez 15 minutes après la pose de l’APD puis vous appelez l’anesthésiste
☐Autre : ……………………….
Vous décidez finalement de l’examiner : son col est dilaté à 9 cm, la présentation engagée en OIGA.
15h30 :
L’APD est latéralisée, la patiente ressent de fortes douleurs à gauche, elle souhaite que l’anesthésiste réinjecte
des antalgiques en DLG car elle a peur de la douleur.
8) Quels sont les facteurs pouvant vous faire pratiquer un TV horaire chez des patientes à bas risque ?
☐Primiparité
☐Biométries élevées au 3ème trimestre
☐Travail sous analgésie péridurale
☐IMC < 18 ou > 25
☐Age > 35 ans
☐Rupture de la poche des eaux
☐Terme à 37 SA
☐Autre : ……………………….
9) Pensez-vous que ces facteurs influenceraient votre prise en charge concernant la fréquence de vos TV?
60
La présence d’une équipe obstétricale et anesthésique en permanence en SDN
☐Toujours ☐Beaucoup ☐Peu ☐Sans influence
Vignette 2 :
14h20 :
Mme PV (25 ans, G2P1) consulte aux urgences à 40 SA + 1 jour pour CU régulières toutes les 10 minutes,
douloureuses depuis 6h00 avec une perte de liquide marron.
ATCD notables : IVG médicamenteuse 2010
Grossesse actuelle : déroulement normal, fœtus eutrophe avec EPF au 25ème percentile au 3ème trimestre.
PV de fin de grossesse négatif.
Elle ne souhaite pas de péridurale, elle souhaiterait accoucher dans la salle nature dont dispose la maternité.
Son dernier TV date de la veille : col postérieur, mi long, mou, 2 doigts justes, PC appliquée.
11) Examinez-vous toutes les heures les femmes qui ne souhaitent pas de péridurale ?
☐Systématiquement ☐Souvent ☐Parfois ☐Jamais
61
Cette patiente est en travail : son col s’est modifié (col centré, effacé, souple, dilaté à 3 cm) et ses contractions
régulières et douloureuses.
2 heures plus tard, la patiente rappelle car ses contractions sont très douloureuses. Elle ne ressent pas l’envie
de pousser.
16h40 :
Vous prenez finalement la décision de l’examiner.
TV : col postérieur, épais, souple, 4 cm à MI.
13) Les sages-femmes aux Pays-Bas pratiquent le TV en fonction de l’attitude de la patiente, et sont ainsi
capables de déterminer le stade de progression du travail à partir du comportement physique et affectif de
la femme.
Partagez-vous cette pratique ?
☐Oui ☐Non
14) Utilisez-vous d’autres moyens permettant d’établir le stade de progression du travail ? Si oui, lesquels ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Après 2 heures de temps passées à calmer la douleur par un bain chaud, des massages…
Le RCF est NONR et il y a 5 CU /10 minutes. Vous réexaminez cette patiente.
TV : col dilaté à 8 cm avec une PC fixée et une PDE bombante qui se rompt spontanément 5 minutes plus tard.
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19h25
La patiente vous rappelle 20 minutes plus tard, car elle ressent l’envie de pousser. Vous l’examinez.
TV : DC avec une PC partie haute en OP avec un LAC. Après une tentative d’efforts expulsifs, il y a
peu de progression de la présentation fœtale. Vous décidez de varier les postures maternelles pour
favoriser la descente fœtale et expliquez à la femme l’intérêt de souffler sans pousser pour aider son
bébé à descendre dans le bassin.
16) A ce stade du travail (quand la femme ressent l’envie de pousser), sur quels arguments
pratiquez-vous le TV ?
☐ARCF
☐Au bout d’une heure, pour retenter les efforts expulsifs
☐En fonction de l’intensité de la douleur (attitude de la patiente)
☐LA méconial
☐Si l’envie de pousser est très forte avec des efforts expulsifs incontrôlés
☐Autre : ……………………….
Vignette 3 :
20h30 : Vous débutez votre garde de nuit, vous êtes 2 SF pour gérer la SDN et les urgences.
On vous fait les transmissions concernant Mme DK, 24 ans, G1P0, venue consulter à 10h ce matin
aux urgences au terme de 38 SA + 4 jours pour CU douloureuses toutes les 10 minutes depuis 5h. Elle
est examinée, son col s’est peu modifié par rapport à sa précédente consultation, elle est partie
marcher.
Grossesse actuelle : déroulement normal, fœtus estimé eutrophe à 34 SA, PV de fin de grossesse
négatif.
Cette femme revient finalement à 18h30 car ses CU sont de plus en plus douloureuses toutes les 5
minutes ; son col s’est modifié : il est postérieur, effacé, ouvert à 3 cm, tonique avec une PC
plongeante, elle vous est adressée en SDN.
Vous prenez la garde il est 20h30, la femme est passée en SDN, l’APD lui a été posée, elle est
désormais soulagée, le RCF est normal, les CU sont encore irrégulières environ 2/10 minutes.
Votre collègue de jour sort de chambre : son col est postérieur, effacé, ouvert à 3 cm, tonique avec
une PDE bombante.
63
21h30 :
Après 1 heure d’expectative, votre TV est inchangé, (TV : postérieur, effacé, tonique à 3 cm avec une
PDE bombante). Les CU sont encore irrégulières environ 2/10 minutes.
De plus, la garde commence à être chargée, les salles de naissances sont toutes occupées, votre
collègue est occupée sur la gestion d’une hémorragie de la délivrance.
18) D’une manière générale, un examen du col identique à 1 heure d’intervalle vous fait-il
nécessairement pratiquer une intervention ?
☐ Oui, si les CU sont irrégulières
☐Oui, si la présentation est haute
☐Oui, si la patiente est en phase de latence
☐Oui, si la patiente est à DC
☐Non
☐Autre : …………………………..
19) Quelle est votre conduite à tenir ? Classez-les par ordre de priorité.
…. RAM
…. Expectative
…. Utilisation d’ocytociques
…. Usage Spasfon
…. Variation posturale
20) Estimez-vous que votre conduite à tenir soit modifiée pendant une garde de jour ?
☐Oui ☐Non
21) Si vous décidez de pratiquer une intervention, quels sont les facteurs qui vous font prendre
cette décision ?
☐L’irrégularité des contractions
☐2 heures sans variation de l’examen vaginal
☐Le protocole du service
☐Votre disponibilité et les autres urgences
☐La charge de travail
☐La pression des médecins
☐Autres :………………………
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☐Vous allez examiner votre patiente, puis vous faites la consultation d’urgence
23) Si vous n’examinez pas cette patiente, quel délai vous accordez-vous pour réaliser le
prochain TV?
☐Dès que vous êtes disponible
☐Vous le repoussez à une heure
☐Vous le faites faire par une autre collègue
Vous décidez de laisser votre collègue de suites de couches examiner la patiente.
23h30 :
Vous êtes de nouveau avec votre patiente, vous reprenez la main. Votre collègue de SDC, venue vous
aider, vous informe que le TV de 22h30 n’a pas bougé et qu’elle a décidé de l’expectative.
00h30 :
La patiente est finalement à dilatation complète avec une présentation en OIGA fixée avec une PC
plongeante à la CU avec 1 CU/4 minutes.
Après 2 heures à DC, la présentation est partie haute dans le bassin maternel.
26) Vous est-il déjà arrivé de revenir sur un TV à une certaine heure même s’il est déjà inscrit sur
le partogramme ? Si oui, pourquoi ?
☐Non
☐Oui, car le partogramme était trop long
☐Oui, car vous pensez avoir exagéré sur une stagnation
☐Oui, car vous pensez n’avoir pas diagnostiqué une stagnation
☐Oui, car la DC est trop longue
65
Vignette 4 :
8h00 : Vous débutez votre garde de jour. Vous prenez en charge le travail d’une patiente suivie par
votre collègue qui vient de quitter sa chambre.
Mme LA, 30 ans, G2P2
ATCD notables : Accouchement voie basse en octobre 2013 à 38 SA sous APD d’un garçon « Jules »
de 3180 g
A 7h30, elle consulte aux urgences à 38 SA + 4 jours avec une SF de nuit pour CU douloureuses/5
minutes.
TV : col centré, épais, souple, dilaté à 3 cm avec une PDE bombante. La SF l’a fait passée en SDN.
Vous êtes dans une maternité qui recommande de n’examiner les patientes à bas risque que
toutes les 2 heures.
27) Pensez-vous qu’un TV pratiqué toutes les 2 heures pour les patientes à bas risque changerait
votre prise en charge du travail ? Si oui, de quelle manière en positif ou négatif cela
interviendrait sur :
☐La morbidité materno-fœtale :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………
☐La charge de travail :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………
☐Votre stress et votre gestion du travail de la patiente :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………
☐Votre interventionnisme et la médicalisation du travail :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………
28) Quels sont les facteurs concernant cette patiente qui vous inciteraient à pratiquer un examen
vaginal toutes les 2 heures ?
☐Multiparité
☐Biométries élevées au 3ème trimestre
☐ATCD d’accouchement par voie basse physiologique
☐Une cinétique de dilatation satisfaisante
☐Une PDE intacte
☐Une patiente non algique
☐Autre : ……………………….
66
10h00 : soit 2 heures plus tard
La patiente est soulagée.
TV : col postérieur, épais, souple, 6 cm, OIGA fixée, PDE intacte. RCF NONR 1 CU/ 3 minutes.
30) Pourquoi ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………
12h00
Vous n’aviez finalement pratiqué aucune intervention. Vous allez réexaminer votre patiente.
TV : col centré, épais, souple, 6-7 cm, OIGT fixée, RCF NONR 1 CU/3’.
32) A posteriori, en observant la cinétique de dilatation, pensez-vous que vous auriez eu la même
prise en charge en examinant cette femme toutes les heures ?
☐Oui ☐Non
12h30
Vous rompez la poche des eaux, le liquide est clair.
TV : DC avec PC en OIGT OIGA fixée. Après une tentative d’efforts expulsifs, la présentation est
partie haute mais l’analyse du RCF devient difficile par la suite. Après 15 minutes d’efforts expulsifs
et devant un RCF douteux, un médecin est appelé qui décide de s’installer pour l’accouchement.
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Mme LA accouche finalement par voie basse à 12h59 après la réalisation d’une épisiotomie et par
forceps de Tarnier pour ARCF d’un garçon « Martin » de 3280g, d’Apgar 9/10 avec un pH à 7,20. Les
suites sont simples.
35) Si non, dans quelles mesures ces paramètres interfèreraient-ils sur une prise en charge
physiologique du travail ?
☐La charge de travail :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………
☐La pression du service et des médecins :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………
☐Le stress :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………
☐Autres :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………
36) Personnellement, seriez-vous prêt à changer vos pratiques concernant le TV en SDN pour les
femmes à bas risque ? Pourquoi ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………
68
Résumé
69
Abstract
70