Conseil Pharmaceutique

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Fiche UE109 – Soins et conseils (Pr V.

Veyrat 2023)
COURS 1 – OPHTALMOLOGIE
1. L’urgence ophtalmique
Toujours commencer par chercher à écarter une urgence ophtalmique :
- Douleur
- Photophobie
- Baisse de l’acuité visuelle
- Notion de traumatisme
→ Si l’un (ou plusieurs des 4), il y a urgence ophtalmique, il faut donc consulter au plus vite.
Attention si la douleur est modérée et superficielle (avec « sensation de grains de sable »), c’est surement une
conjonctivite = pas d’urgence ophtalmique.

2. La conjonctivite
La conjonctivite : inflammation isolée de la conjonctive (qui est la fine membrane transparente ayant un rôle de
lubrification de l’œil) qui se manifeste par une hyperémie conjonctivale (œil rouge), pas de douleurs, et la présence
de sécrétions et/ou larmes. Elle peut être infectieuse (virale ou bactérienne), allergique, irritative, ou par sécheresse
oculaire.

La conjonctive bulbaire recouvre la face antérieur du globe oculaire. La conjonctive palpébrale est à la face
postérieure des paupières. On met les collyres au niveau de la jonction des deux : le cul de sac conjonctival.

→ La conjonctivite virale : sa période d’incubation est de 5 à 10 jours et son évolution est lente (1 à 6 semaines).
C’est la plus fréquente (comme très contagieuse), et l’atteinte est souvent bilatérale. Elle est souvent liée à la sphère
ORL entière. On retrouve souvent les symptômes suivants : un œdème palpébrale, un larmoiement clair abondant,
des adénopathies pré auriculaires (ganglions derrière les oreilles), œil rouge, sensation de grain de sable dans les
yeux. L’écoulement purulent est souvent absent, mais les yeux sont collés le matin.

L’agent causal est le plus souvent un adénovirus de la famille des virus APC (adéno-pharyngo-conjonctivaux).

A ne pas confondre avec la kérato-conjonctivite, où il y a une infection de la cornée (avec douleur intense, baisse de
l’acuité visuelle et photophobie).

La prise en charge de la conjonctivite virale :


Ne pas toucher ou frotter les yeux
Le plus porter de lentilles de contact
Utiliser du linge de toilette personnel
Jeter les produits de démaquillage en flacon
Mesures d’hygiène
Proscrire les savons en pain
Ne pas partager les oreillers
Éviter les contacts rapprochés avec l’entourage
Se moucher dans des mouchoirs jetables
Pour nettoyer les sécrétions ; éviter la neutralisation du collyre antiseptique par les
débris organiques et les sécrétions ; Éliminer mécaniquement le virus ; diluer les
médiateurs de l’inflammation ; soulager les yeux
Deux formes :
Lavages oculaires → Unidoses (respect de la stérilité, à vider et jeter après utilisation) : Borax/acide
borique ; acide salicylique (sophtal et dosoptrex) ; chlorure de sodium (sérum
physiologique)
→ Flacons (présence de conservateurs allergisants et risque de contamination
microbienne : Borax/ac. borique ; acide salicylique (sophtal, ciella et optrex) ; chlorure
de sodium

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2 à 4 lavages par jour (le matin et le soir) et autant de fois que nécessaire en cas de
sécrétion. Vider l’unidose. Essuyer l’excédent avec une compresse stérile du bord ext
vers le bord int. Attendre 15min avant l’utilisation d’un collyre (sauf désomédine).
Proscrire les collyres à base de phényléphrine (vasoconstricteur).
Attentions aux collyres avec conservateurs, le BAK (chlorure de benzalkonium), qui
sont des ammoniums quaternaires pouvant être allergisants et peuvent abimer la
cornée si utilisés trop fréquemment.
Si « ABAK » indiqué = sans conservateur.
Antiseptiques utilisés pour éviter une surinfection bactérienne et limiter la contagiosité.
Collyres antiseptiques
Désomédine (sans conservateur, se conserve seule jusqu’à 28j) en unidoses ou flacon
Biocidan unidoses (attention, c’est un ammonium quaternaire, donc interaction avec le
borax (attendre au moins 10 min avant)
Sedacollyre flacon

1 – 2 gouttes au moins 4 fois par jour (jusqu’à 6 par jour), pendant 7 à 10 jours. Si
inefficacité au dela de cette période (où dès 3 -4 jours) = ophtalmologiste.

Adresser au médecin si : apparition d’une douleur vive, pas d’amélioration dans les 3-4 jours, chez le nourrisson
juste né (risque de contracter un germe dans le tractus uro-génital de la mère), risque d’imperforation du canal
nasolacrymal de l’enfant, nécessité d’arrêt de travail ou d’une éviction scolaire

→ La conjonctivité bactérienne

Moins fréquente que la virale (1/3 des infectieuses), elles est moins contagieuse, mais sa symptomatologie est
d’emblée plus sévère. On a : une atteinte uni ou bilatérale, une hyperhémie importante, pus dans le coin de l’œil et
sur les cils, paupières collées le matin.

Agents causals divers Haemophilus (++), Streptocoques, Pneumocoques, Staphylocoques… Ce sont la plupart du
temps de Gram +.

Si un enfant présente une conjonctivite purulente, avec fièvre ou changement de comportement = suspecter un
syndrome otite-conjonctivite à Haemophilus = consultation médicale.

Prise en charge : lavages oculaires et collyres antiseptiques (on ne conseille pas de collyre antibiotique, nécessitant
une prescription médicale). Si démangeaisons, ne pas conseiller de collyre anti-allergique, le collyre antiseptique
est suffisant pour les calmer.

Adresser au médecin si : début des symptômes il y a plus de 4 jours ; pas d’amélioration après 4 jours ; nouveau-
né ; enfant avec fièvre ; porteur de lentilles ; antécédent récent de conjonctivite infectieuse ou de geste chirurgical.

Tableau résumé :

→ La conjonctivite allergique : elle peut être saisonnière (+ fréquente) ou perannuelle. Les symptômes sont : une
rougeur bilatérale, un larmoiement clair, des démangeaisons (prurit) dans l’angle interne, le tout associé à des
symptômes allergiques hors oculaires (ex : éternuements, écoulement nasal). A NE PAS CONFONDRE AVEC LE
SÉCHERESSE OCCULAIRE (SYMPTOMES RESSEMBLANTS)

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La prise en charge de la conjonctivite allergique :

L’éviction des allergène Éviter de sortir dans la campagne ou les prairies en période pollinique, ne pas tondre
la pelouse ou couper des fleurs. Attention à certains maquillages qui peuvent donner
des allergies. Poussière, acariens…
Lavage oculaire Voir tableau précédent
Collyre antiallergique Attentions à certains collyres (contenant notamment des ammoniums quaternaires)
qui peuvent être allergisants.
2 types de collyres antiallergiques :
→ Cromoglycate de sodium
→ Acide N-A glutamique (ANAG) (pas antihistaminiques, mais empêchent la
dégranulation mastocytaire)

1 goute 4 à 6 fois par jour pendant toute la période de risque allergique.


Antihistaminiques per os Peut être associé à la prise de collyre. Ex : cétirizine (chez l’enfant de plus de 6 ans,
une prise par jour), loratadine.

Adresser au médecin si : symptomatologie d’emblée sévère (besoin d’une corticothérapie locale) ; manifestation
allergique générale (asthme, urticaire, ATCD d’œdème de Quincke) ; absence d’amélioration en 7 jours ; en cas de
1er épisode d’allergie.

3. La sécheresse oculaire
Il s’agit d’un trouble du film lacrymal qui peut être causé un :
- Déficit qualitatif des larmes : une atteinte des glandes de Meibomius (responsable de la fabrication de substances
lipidiques) entraîne une production de larme de mauvaise qualité conduisant à une sécheresse oculaire. Cela peut
être causé par un manque de mucine à la surface de l’œil (chez les personnes âgées), ou au port de lentilles
cornéennes.
- Déficit quantitatif des larmes : syndrome sec (maladie de Gougerot-Sjögren), atteinte de la glande lacrymale
principale, obstruction lacrymale, port de de lentilles cornéennes, hyposécrétion reflexe (âge, diabète), cause
iatrogénique.
Traitement via des lavages oculaires (surtout le matin) et des substituts lacrymaux. Les substituts lacrymaux sont
des deux types :
→ A base de chlorure de sodium (Unilarm), à ne pas conseiller car cela dilue le peu de larmes de bonne qualité
présentes.
-→ Des solutions lubrifiantes à base d’acide hyaluronique (Vismed, Ilast, Hylocomod…) ou à base de carbomère
980 (Aqualarm)
Le pharmacien peut aussi conseiller des compléments alimentaires per os, ceux composées d’huile d’onagre ou de
bourraches complétés d’antioxydants peuvent être efficaces.
Le test de Schirmer consiste au placement de papier buvard au coin des yeux, et permet de mesurer la quantité de
larmes sécrétées, et donc le niveau de sécheresse oculaire.
4. L’orgelet
Il est causé par une infection bactérienne des glandes de Zeis ou de Moll annexées à un cil. Rougeur de la paupière,
légère douleur, et apparition d’un bouton blanc à la base des cils au bout de 24h-48h. Causé le plus souvent par un
Staphylocoque pyogène.
Si orgelet à répétition, penser à chercher un diabète.
La prise en charge de l’orgelet :
Ne pas frotter les yeux, se laver les mains régulièrement, ne pas pincer ou percer
Mesures d’hygiène
l’orgelet, éviter le maquillage

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Elle permet de désengorger les glandes ou de faire mûrir les orgelets (et favorise
l’évacuation du pus).
Toilette palpébrale Appliquer un gant de toilette (ou des compresses) imbibé d’eau bien chaude
(préalablement bouillie mais pas brulante) pendant 10 à 15 min, 4 fois par jour. Si ça
reste rouge et ne devient pas blanc, c’est un chalazion et non un orgelet.
Nettoyage de l’œil avec une solution de lavage oculaire (ou sérum physiologique), puis
appliquer 1 à 2 gouttes 3 à 4 fois par jour de collyre antiseptique.
Collyre et pommades
En cas d’ouverture de l’abcès, il faut procéder à un lavage oculaire abondant immédiat
suivi d’une instillation de collyre antiseptique.

Adresser au médecin si : vision génée, pas d’amélioration après 4 jours, propagation, récidive (penser à chercher un
diabète).
5. Le chalazion
Il résulte d’une obstruction d’un (ou plusieurs) conduits de glandes de Meibomius dans la paupière = accumulation
de sécrétions ce qui fait enfler la paupière. Ce n’est PAS une infection. Il se manifeste par un nodule inflammatoire
sous-cutané de la face interne de la paupière avec un gonflement palpébral généralement sans douleur avec parfois
des démangeaisons.

Au début il y a apparition d’un œdème, un gonflement et une irritation de la paupière (comme un orgelet). Ensuite,
si la toilette palpébrale n’a pas été correctement effectuée, il s’enkyste en laissant une tuméfaction indolore. Une
infection à ce stade est possible. Leur disparition peut se faire en quelques mois.

Le chalazion est traité par une toilette palpébrale (4 fois par jour en curatif, 1 fois par jour en préventif). Des
pommades ophtalmiques (corticoïdes ou atb) peuvent être prescrites = permettent d’éviter une surinfection
bactérienne et de masser la glande pour favoriser la sortie des sécrétions (prescription nécessaire).

Ne pas presser le chalazion. Le patient peut utiliser du Blephagel pour nettoyer les paupières et masser la glande
engorgée. En cas d’enkystement, l’ophtalmologiste peut prendre la décision d’exciser le chalazion. Tout chalazion
doit être examiné par un ophtalmologiste, pour confirmer le diagnostic et éviter l’enkystement.

Orgelet ou chalazion ?

6. L’hémorragie sous-conjonctivale
Elle est due à une rupture spontanée non traumatique d’un capillaire. Elle est indolore, bénigne, il n’y a pas de
larmes rouges. Elle disparait en 10 à 20 jours. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter tant qu’il n’y a pas de signe fonctionnel
(baisse de l’acuité visuelle, douleur…).
Il faut toujours poser la question sur l’éventuelle prescription d’anti-agrégant plaquettaire ou d'anti vitamine K qui
peuvent avoir ce genre d’effet indésirable.
EN RÉSUMÉ

Conjonctivite virale Conjonctivite bactérienne Orgelet Chalazion


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COURS 2 – PATHOLOGIES HIVERNAES : RHINOPHARINGITE
On attrape une rhinopharyngite par l’intermédiaire d’un agent infectieux (et non pas parce qu’il fait froid). C’est
une virose qui est plus fréquente en hiver mais qui se poursuit toute l’année, et dont la guérison est spontanée et
la durée des symptômes n’excède pas 8 jours (sauf si complications).

1. Symptômes
On peut retrouver des signes locaux (rhinorrhée antérieure et/ou postérieure, obstruction nasale ou oreilles
bouchées, éternuements, maux de gorge ou enrouements) et des signes généraux (céphalées, fièvre modérée,
toux).

Elle se présente généralement en trois phases :


1. Phase d’installation sèche : picotements, prurit nasopharyngé, éternuements
2. Phase catarrhale : obstruction nasale, écoulement clair et abondant
3. Phase mucopurulente : épaississement des sécrétions (mise en route des défenses immunitaires)

Attention aux cas suivants :


- La rhinite unilatérale en l’absence d’autres symptômes (peut être un cancer, un polype)
- Le rhinite unilatérale chez l’enfant (corps étranger au niveau de la narine)
- Des démangeaisons du nez, des yeux, pas de fièvre (rhinite allergique)

2. Traitement
Le traitement de la rhinopharyngite est symptomatique, comme sa guérison est spontanée. 1 semaine max, si les
symptômes persistent consulter un médecin.
Traitement de la rhinorrhée (nez qui coule) : le but va être de nettoyer, assécher et désinfecter à l’aide :
→D’une désobstruction rhino pharyngée (DRP) avec eaux de mers isotoniques (si le nez n’est pas bouché), sérum
physiologique ou solution antiseptique (c’est une action que l’on va rechercher à faire). Penser à désinfecter
l’embout après chaque utilisation.
→ De gouttes nasales antiseptiques pour éviter une surinfection (1 à 2 pulvérisation4 à 6 fois par jour)
→ D’antihistaminiques per os de première génération (chlorphénamine, phéniramine, doxylamine, triprolidine,
associés avec du paracétamol, de la vitamine C ou d’autres molécules). On ne cherche pas à utiliser l’effet
antihistaminique, mais plutôt à utiliser l’effet secondaire anticholinergique qui va permettre d’assécher les
sécrétions (autres EI peuvent être présents aussi : sédation, constipation, sécheresse buccale…). A éviter chez la
personne âgée (troubles cognitifs, vertiges, chutes). Contre-indication pour : sujet prostatique, moins de 6 ans, ATCD
de glaucome à angle fermé, grossesse et allaitement, conducteur de machines ou véhicules. IM avec d’autres
médicaments dépresseurs du SNC.

Traitement de l’obstruction nasale


→ DRP hypertonique
→Gouttes nasales antiseptiques
→ Décongestionnants oraux : la pseudoéphédrine (seule restant sur le marché), qui est un vasoconstricteur
sympathomimétique. Elle est contre indiquée en cas d’HTA, de patient prostatique, d’ATCD CV ou d’AVC, grossesse
et allaitement, ATCD de glaucome par fermeture d’angle (GFA), moins de 15 ans. EI : tachycardie, palpitations,
insomnie (ne pas prendre le soir), céphalées. IM : IMAO et autres sympathomimétiques, dérivés de l’ergot de seigle.

Traitement de l’obstruction nasale et de la rhinorrhée : association d’un antihistaminique, d’un vasoconstricteur et


d’un antalgique.

Les inhalations chaudes sont intéressantes notamment chez les personnes âgées (à qui on déconseille la
Pseudoéphédrine). La vapeur chaude provoque un drainage des sécrétions accumulés au niveau des sinus et permet
la décongestion du nez.

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Règles hygiéno-diététiques : ne pas surchauffer les pièces (cela assèche les secrétions le nez la gorge et aggrave les
symptômes), supprimer la cigarette (agent irritant), humidifier l’atmosphère (gant mouillé, linge), purifier l’airn
utiliser une solution hydroalcoolique / se laver les mains, utiliser des mouchoirs en papier.

3. Cas particuliers
Chez le nourrisson et l’enfant, le DRP est fondamentale. Dire aux patients de surveiller la température (risque de
complication en otite). Une consultation médicale est recommandée si le nourrisson a moins de 3 mois car le
médecin a l’obligation de s’assurer qu’il n’y a pas de risque d’infection néonatale passée inaperçue.

Chez le sujet âgé : Penser à l’hydrorrhée qui correspond à un nez qui coule en permanence et qui est lié au
vieillissement physiologique de la personne âgée. Conseiller le vaccin antigrippal.

COURS 3 – MAUX D’OREILLES

1. L’otite externe
C’est une inflammation du conduit auditif, qui est vite ressentie comme une douleur. On la retrouve plutôt en été
(liée à des activités de baignade). Peut aussi être liée à une utilisation inappropriée des cotons tiges (propriétés
bactériostatiques et bactéricides).

Symptômes : douleurs lors de la pression sur le tragus, traction de l’oreille vers l’arrière, abaissement du lobe, parfois
lors de la mastication ou la nuit . Absence de fièvre.

L’examen des oreilles est primordial pour établir le diagnostic = consultation d'un médecin obligatoire.

Otipax (phenazone et lidocaïne) et Aurigoutte (hexamidine et lidocaïne) ne sont pas à conseiller en officine, car il
faut vérifier l’intégrité du tympan au préalable (médecin).

Conseils à donner : consulter au plus vite ; pas d’AINS sans avis médical car peuvent favoriser l’infection de certains
tissus mous ; ne pas introduire de gouttes dans les oreilles.

2. Le bouchon de cérumen
Le cérumen est un composé graisseux de couleur jaune produit par des glandes situées dans le conduit auditif. Pour
retirer l’excédent de cérumen, il suffit de passer la pomme de doucher pour nettoyer l’extérieur de l’oreille
(déconseiller d’introduire tout ustensile).

Symptômes : surdité partielle unilatérale +++ , acouphènes, jamais de douleurs.

Le traitement peut être préventif ou curatif :

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COURS 4 – TROD ANGINE, MAUX DE GORGE, TROD GLYCÉMIE

1. Les TRODs et leur réglementation


Le TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostic) est utilisé par un professionnel de santé ou une structure de
santé habilitée. Le pharmacien est autorisé à réaliser certains TRODs.
L’autotest est utilisé par l’usager ou son entourage et pour son seul usage.
Les TRODs et les autotests sont dans le monopole du pharmacien, à l’exception de quelques autotests qui peuvent
être vendus en dehors du circuit officinal (tests de grossesses et des tests d’ovulation).

En France, 4 TRODs peuvent être réalisés par les pharmaciens : Le Test capillaire d’évaluation de la glycémie, les
Tests oro-pharyngés d’orientation diagnostique des angines à Streptocoque du groupe A, les Tests nasopharyngés
d’orientation diagnostique de la Grippe, les Tests nasopharyngés d’orientation diagnostique du COVID-19.

Le TROD angine (= le STREPTATEST) est fourni gratuitement par les caisses d’assurance maladie aux médecins. Quant
au pharmacien, il touchera des honoraires pour avoir réalisé un test d'angine.

2. Les angines
Transmission principalement par voie aérienne, mais ausis par rapports oro-génitaux (syphilis ou gonocoques).
La grande majorité des angines sont virales (70% chez l’enfant, 90% chez l’adulte). Le Streptocoque du groupe A
est le premier agent responsable tout âge confondus.
Dans le cadre de la recherche de l’angine streptococcique, on réalise un écouvillonnage des amygdales. Si le patient
n’a plus d’amygdales, c’est le médecin qui prend en charge et pas le pharmacien.

Se manifeste par des maux de gorge + fièvre.


Erythème au niveau du voile du palais des des amygdales,
L’angine
de couleur rouge et douloureux.
érythémateuse
La plupart du temps virale, mais pas toujours.
(angine rouge)
Certaines angines rouges virales peuvent être dues aux
oreillons, à la grippe, la rougeole, la rubéole, la varicelle, la
scarlatine
Elle succède souvent à l’angine rouge. Présence sur des
L’angine amygdales rouges vif de sécrétions blanches. Ces exsudats
érythémato- ne débordent pas de la surface amygdalienne.
pultacée L’origine peut être bactérienne ou virale. On la retrouve
(angine blanche) dans la mononucléose infectieuse, le streptocoque
hémolytique A ou non A, staphylocoque, pneumocoque…
S’accompagne de fièvre, d’odynophagie (douleur à la
L’angine pseudo- déglutition).
membraneuse Présente des fausses membranes nacrées qui débordent de
(ou à fausse la région amygdalienne, sur le voile et ses piliers, et qui se
membrane) décollent facilement. Souvent associée à la mononuléose
infectieuse. Doit être orientée vers le médecin.
Petites vésicules visibles sur une muqueuse inflammatoire
L’angine au niveau du voile du palais et des amygdales. Doit être
vésiculeuse orientée vers le médecin.
Elles sont généralement virales et peuvent être liées à un
virus herpétique, l’herpangine (virus coxsackie).
L’ulcération est souvent unilatérale, est plus profonde et
L’angine recouverte d’un enduit nécrotique.
ulcéreuse ou Elle se caractérise par une haleine malodorante (halitose),
nécrotique fatigue importante, gêne à la déglutition majeure. Doit être
orientée vers le médecin.
Souvent patient jeune avec pb de santé, stress ou anorexie.

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Diagnostic différentiel quand un patient se présente à l’officine avec un mal de gorge : un aphte, un corps étranger,
un cancer de l’amygdale, une manifestation bucco pharyngée de l’hémopathie, un zona pharyngien, une éruption
bulleuse.
La prise en charge thérapeutique : une antibiothérapie ciblée (en général l’amoxicilline), un traitement
symptomatique. PAS de prise d’AINS.

3. Le TROD angine
La prescription conditionnelle : elle fait figurer la mention du médecin “si TROD angine positif, sous x jours
calendaires”. Elle permet au pharmacien de ne délivrer l’antibiotique que si le résultat du TROD est positif, dans un
délai de 7 jours maximum.

Les patients à exclure du TROD angine et à orienter vers un médecin sont : les femmes enceintes, les enfants
coopérants, d’enfants souffrant d’angines à répétition, de pathologies associées (cœur, diabète, hémopathie…), de
patients déjà sous antibiothérapie, traitement immunosuppresseur, corticoïdes, AINS…

TROD à effectuer avec : TROD, Gants, blouse, masque, lampe frontale DASTRI

4. Le score de Mac-Isaac
Chez l’adulte, un score de Mac
Isaac < 2 a une valeur prédictive
négative < 95% pour éliminer
l’origine streptococcique d’une
angine.
→ En cas de score Mac Isaac < 2,
il n'y a pas lieu de donner des
antibiotiques. Pas de TROD.
→ En cas de score Mac Isaac ≥ 2,
l’antibiothérapie n’est indiquée
que si le TROD est positif. Faire un
TROD.

5. Interprétations des résultats du TROD

EN CAS DE TROD POSITIF EN CAS DE TROD NÉGATIF


→ Si TROD positif et score de Mac-Isaac ≥ 2, amoxicilline à 2g/j pendant Traitement symptomatique :
6 jours. Si contre-indication aux pénicillines sans CI aux céphalosporines = → Pastilles, gommes, collutoires,…
céfotiam hexétil (400mg/j pdt 5j) ou cefpodoxime proxétil (200mg/j pdt 5j) → Antiseptique, anesthésiant,
ou céfuroxime aétil (500mg/j pdt 5j). Si CI aux beta lactamines = adoucissant…
azithromycine (500 mg/j pdt 3j) ou clarithromycine (500 mg/j pdt 5j) ou
→ PAS D’AINS.
josamycine (2g/j pdt 5j)
→ Si rhinopharyngite aiguë ou TROD négatif + score de Mac-Isaac ≥ 2,
PAS D’ANTIBIOTHÉRAPIE chez l’adulte.

5. Les maux de gorge


Ils ont pour origine une origine infectieuse (angine,...), irritative (tabac, air froid,...), RGO, iatrogène (corticoïdes
inhalés,...) = les causes sont variées = l’interrogatoire est primordial pour prodiguer de bons conseils.

→ LA PHARYNGITE : inflammation localisée du pharynx (principalement d’origine virale). Les symptômes sont
roches de ceux de l’angine (dysphagie, mal de gorge, formation de mucosités, peut être associée à un rhume (rhino-
pharyngite), fièvre généralement absente ou peu élevée, amygdales non inflammées).

→ LA LARYNGITE : inflammation du larynx. Symptômes chez l’adulte = enrouement, aphonie, maux de gorge, pas
de fièvre, toux. Causes diverses (surmenage de la voix, clim, polluants, tabac, infectieuse). Chez l’enfant RARE ET
URGENT (laryngite sous- glottique ; épiglottite ou laryngite sus-glottique).
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6. Traitement des maux de gorge et conseils aux patients

→ Désinfecter (via des antiseptiques locaux)


→ Anesthésier (anesthésiques locaux : téracaïne, lidocaïne, chlorobutanol, ambroxol). CI chez les enfants de moins
de 6 ans (12 ans pour certains collutoires)
→ Lutter contre l’inflammation (enzymes (alpha-amylase), bismuth)
→ Adoucir (plantes, miel)

Conseils à donner aux patients : privilégier les aliments froids, privilégier les aliments mous ou liquides en cas de
douleurs à la déglutition, un collutoire s’administre à distance des repas, les anesthésiants aussi, l'utilisation
d'ibuprofène est à proscrire, réduire la consommation de tabac.

7. Le TROD glycémie

Il permet de détecter les DT2 qui ne sont pas dépistés, et qui peuvent développer des complications (comme une
longue période sans symptômes pour le DT2). Le patient n’a pas besoin d’être a jeun pour se faire dépister (dernier
repas doit remonter à plus de 2h).

De plus, on utilise le sang capillaire (et non pas le plasma), c’est donc un test d’orientation diagnostic, et pas du
diagnostic précis.

COURS 5 – LA TOUX

La toux n’est pas forcément une infection ORL, beaucoup d’autres étiologies sont susceptibles d’induire du
symptôme de toux (cancer bronchique, IC, asthme, tuberculose, RGO, EI des IEC…).

Pour être prise en charge en officine, elle doit être d’apparition récente (moins d’une semaine), sans symptômes
de gravité (essoufflement, gêne respiratoire, difficultés à parler), absence de terrain particulier (maladies
chroniques respiratoires, plus de 75 ans).

1. Physiopathologie et symptômes

C’est un acte volontaire ou reflexe, déclenché́ par une irritation de la muqueuse respiratoire entre le pharynx et les
poumons. Dans un contexte infectieux, une toux sèche évolue le plus souvent dans un deuxième temps vers une
toux productive.

Les catégories de toux :


→ La toux sèche (d’irritation) : souvent inutile et fatigante, et pouvant provoquer des vomissements
→ La toux grasse (productive) : évacue le mucus et de désencombrer par expectoration l’arbre bronchique.
→ Toux mixte : mélange des deux (toux sèche associée à des sécrétions au nv de l’arbre respiratoire)
→ Toux humide / réflexe : liée à la rhinorrhée postérieure (un sirop ne sert à rien ici). Le traitement efficace est une
DRP. C’est une « fausse route » des glaires qui descendent vers les bronches

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2. Traitements possibles

→ Sirops (forme privilégiée), facile d’administration et rapide d’action. Risque de surdosage, insister sur le respect
des doses. Sans sucre si diabétiques.
→Granulés
→ Comprimés à sucer

Toux productive Toux sèche


Les mucolytiques / mucorégluateurs : qui aident à Antitussifs opiacés (peu prescrit aujourd’hui comme
l’expectoration en éjectant et décollant le mucus de la mésusage). Ce sont des dépresseurs du centre de la
muqueuse qui est hyperproduit par la toux. toux (empêchent au cerveau de donner l’ordre aux
= Acétylcystéine / Carbocystéïne bronches de se contracter).
Ils rompent les ponts S-S dans les mucosités = + fluides EI : constipation, somnolence, vertiges, nausées…
Plan de prise : 1 matin, 1 midi, 1 à 18h. Pas chez les CI : patients déjà traités par un morphinique, toux des
moins de 2 ans. IEC, toux de l’asthmatique, toux productive, grossesse/
EI : intolérance digestive (gastralgie, nausées, diarrhée) allaitement, patient âgé et moins de 30 mois
(prudence)
CI : ulcère gastrique évolutif ou antécédents
Les hydratants / fluidifiants (l’eau sécrétée permet de Antitussifs histaminiques : empêchent la libération
décoller le mucus) d’histamine consécutive à l’inflammation des voies
= Guaïfénésine (plumofliuide, vicks experctorant) aériennes
= Terpine = chlorphénamine, alimémazine, oxomémazine
Autres : pentoxyvérine (Clarix toux sèche, vicks
pectoral) et homéopathie
Associations antitussives :
Suppositoires antiseptiques (chez l’enfant)
→ Légitimes (opiacés + anti-H1)
→ Illogique : hydratant et antitussif ou mucorégulateur
et anti-H1

Cas nécessitant un avis médical :

3. Règles hygiéno-diététiques

-Diminuer / arrêter la consommation de tabac


- Si passage d’une toux sèche à grasse, changer la stratégie thérapeutique
- Si toux productive : boire suffisamment d’eau et la pratique d’une activité sportive est favorable au décollement
du mucus.
- Pour les toux sèches, humidifier l’atmosphère et surélever la tête du lit (pour éviter que les quintes provoquent
des vomissements)

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COURS 6 – LES TROUBLES DIGESTIFS

1. La constipation

La constipation correspond à une diminution du nombre de selles (inférieur ou égal à 3 par semaine), ou à une
difficulté pour évacuer les selles. Ses causes sont diverses (prise de médicaments, secondaire à une maladie,
problème anal, cause organique, cause fonctionnelle).

Elle peut mener, dans certains cas, à un fécalome (présence dans le rectum d’un bouchon solidifié de matière fécale
solidifiée et hyper digérée qui va bloque l’évacuation des selles). Il peut s’exprimer par une fausse diarrhée. Son
traitement se fait par des laxatifs de lest ou osmotique + hydratation + désagrégation manuelle.

Cas particuliers :
→La maladie des laxatifs est la conséquence de l’abus pluriquotidien de laxatifs stimulants pour constipation
occasionnelle, et entraine une perte du péristaltisme intestinal physiologique.
→La femme enceinte : la constipation est fréquente et régresse après l’accouchement (provoquée par une
production accrue de progestérone). Laxatifs osmotiques si trop gênant, pour éviter l’apparition d’hémorroïdes.
→ Le nourrisson : généralement pas une vraie constipation, comme le délai est pathologique au-delà de 1 semaine,
comme le lait est presque entièrement assimilé. Sinon erreur HD (lait artificiel trop concentré ou non adapté, pas
assez d’hydratation…).
→ D’origine iatrogène : opiacés, antidiarrhéiques, barbituriques, AD, neuroleptiques, antiparkinsoniens,
anticholinergiques, inhibiteurs calciques et diurétiques, myorelaxants, sels d’aluminium, carbonate de calcium, fer.

2. Traitements de la constipation

Mesures hygiéno-diététiques : (à privilégier au début, traitement ensuite si pas suffisantes)


- Recommander l’exercice physique trois fois par semaine (stimulation de la musculature intestinale = favorise le
péristaltisme).
- Privilégier les fibres (pain complet, fibres, fruits et légumes verts).
- Boire suffisamment d’eau (1,5 à 2L par jour), surtout le matin un verre d’eau très frais type Hépar (riche en
minéraux) = permet de stimuler le tube digestif et provoquer l’envie d’aller à la selle.
- Aller à la selle à heure fixe, de préférence après un repas.

Préconisés en première intention (pas de dépendance) et utilisés en traitement de


Laxatifs de lest fond. Action en 1 à 3 jours. Augmentent l’hydratation et le volume des selles.
= Gomme de Sterculia, Gomme d’Ispaghul, Psyllium, Attapulgite de Mormoiron
Action en 1 à 2 jours. Augmentent l’hydratation et le volume des selles.
Laxatifs osmotiques sucrés Ne sont pas ou peu absorbés = pas d’impact sur la glycémie des diabétiques.
= Mannitol, Lactulose, Sorbitol
Action en 6 à 8h. à Action au niveau du tube digestif en favorisant l’évacuation des
Laxatifs lubrifiants selles. Risque de suintement anal et d’élimination intact dans les selles. Risque
d’hypovitaminose ADEK (attention aux patients traités par AVK).
= Huile de paraffine, Lansoyl, Lubentyl, Restrical, Melaxose
A éviter car agressifs pour la muqueuse digestive. Parfois classé avec les stimulants
Laxatifs osmotiques salins comme partage les mêmes contre-indications (hypokaliémie, maladie des laxatifs)
= Sels de magnésium
Action en 3 à 10h. Acceptable pour la constipation occasionnelle (3-4 j max),
jamais pour la constipation chronique. Induisent une sécrétion d’eau et
Laxatifs stimulants d’électrolytes dans le colon, donc risque de fuite d’électrolytes et d’hypokaliémie.
= Bisacodyl, Picosulfate de sodium, docusate, Anthrécéniques (séné, cascara,
bourdaine , aloé). Parfois suivi d’une absence de selles les jours suivants (normal).

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Action en quelques minutes. Attention aux effets locaux irritants). Ne jamais
utiliser si chronique ou si hémorroïdes. Ils ne traitent pas la costipation en amont,
Laxatifs par voie rectale seulement au niveau de l’ampoule rectale.
= Dulcolax suppo (stimulant) ; Microlax lavement (osmotique) ;Eductyl suppos
(effervescent), glycérine suppos (lubrifiant).

Adresser au médecin si : perte de poids récente, nausées / vomissements ; rectorragies ; douleurs importantes ;
laxatifs inefficaces ; alternance diarrhée / constipation (=fécalome), antécédents chirurgicaux récents.

3. La diarrhée et ses étiologies

La diarrhée correspond à un nombre de défécations supérieur à trois selles molles ou liquides par jour, dépassant
300g. Elle peut être prise en charge à l’officine si elle est d’apparition récente (moins de 24h), sans sang ni glaires,
sans signes de gravité, idéalement plus de 3 ans et moins de 75 ans.

Les étiologies de la diarrhée sont les suivantes :


→ Gastroentérite virale épidémique : entraine une diarrhée aigue hydroélectrolytique de mécanisme sécrétoire.
→ La turista (diarrhée du voyageur) : touche le voyageur quelque jours après son arrivée, atteinte bactérienne (E.
coli ++), virale, ou par un parasite. Rarement grave, mais envoyer chez le médecin.
→ Diarrhée post-antibiotique. Tous les ATB peuvent provoquer des diarrhées (soit par destruction de la flore liée
au pouvoir bactéricides des ATB, soit par atteinte de la muqueuse). La complication la plus grave : colite pseudo-
membraneuse par Clostridium difficile souvent chez les personnes qui ont eu plein d’ATB. Efficacité prouvée des
levures ou des lactobacilles ou probiotiques en préventif. Ne jamais conseiller de ralentisseur du transit ou
d’antiseptiques.
→ Diarrhée iatrogène. Une réponse médicamenteuse n’est pas rationnelle (sauf exceptions).

4. Traitements de la diarrhée

Règles hygiéno-diététiques :
- Boire suffisamment et fréquemment, mais en petites quantités, en particulier des eaux minérales, thé/café
légèrement sucré, soupes ou bouillons salés, des solutions de réhydratation chez les enfants…
- Les sodas fournissent bcp de sucre mais pas d’ions ou de sel, donc ne pas décommander le coca dégazéifié.
- Jus frais de fruits ou de légumes peuvent être irritants, à éviter
- Dès la reprise de l’alimentation, penser aux bananes bien mûres pour le sucre et K+ et aux fruits secs pour le Mg.
Aliments à privilégier : riz blanc, carottes cuites, compotes, yaourts, poissons et viandes maigres. Fractionner les
repas en petites quantités et se réalimenter progressivement.
- Les SRO pour les enfants : un sachet dans 200 ml d’eau dans un biberon : à volonté mais en plusieurs fois car s’il
boit tout d’un coup le risque c’est qu’il vomisse tout.

Agit rapidement. Chez l’adulte : 2 gélules d’emblée puis 1 à chaque selle non moulée sans
dépasser 6 par jour. Pour l’enfant > 8ans : 12mg/j sur prescription. Arrêter quand la
Lopéramide diarrhée disparait. Ne JAMAIS donner en présence de sang ou glaires dans les selles ou après
un ttmt par ATB.
EI : constipation, somnolence, sécheresse buccale.
Si ballonnements en +, donner ImmodiumDuo
Structure en feuillets permettant de couvrir la muqueuse intestinale. Augmentent la
Argiles consistance des selles et diminuent la production de gaz. Chez l’adulte, 6 sachets par jour
en ttmt d’attaque, puis 3/j. Chez l’enfant compliqué à faire boire, incorporer dans aliment
= Smectalia, Actapulgite…
C’est un inhibiteur de l’enképhalinase périphérique, il diminue la sécrétion intestinale d’eau
Racécadotril et ne ralentit donc pas le transit. Max 3cp/j pendant max 3 jours. Seulement chez adulte.
= Tiorfast
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= Bacilor (lactobacillus), Ultra-levure (S. cerevisiae) et les MO tués Lactéol (lactobacilles)
Levures vivantes
Effet modeste. Rétablissement de la barrière naturelle intestinale.
Antiseptiques Efficacité controversée, usage surtout empirique. A ÉVITER.
intestinaux 1 gélule 4 fois par jour pendant 3 jours.

Adresser au médecin si : diarrhées chroniques, récidives après un premier ttmt, nourrisson et personne de plus de
75 ans (risque de déshydratation), refus de boire chez un bébé/enfant, signes de déshydratation, pathologies
associées (diabète, VIH, Crohn), infection alimentaire.

5. Les troubles dyspeptiques et leur traitement

C’est un dysfonctionnement du tube digestif lorsque les capacités de digestion sont dépassées (patient ayant trop
mangé/trop bu). Caractérisé par des nausées, douleurs abdominales, langue chargée… Les symptômes disparaissent
généralement en 48h.
Les traitements sont les suivants :

Cholérétique = facilite la vidange (celui qui fait la cholérèse)


Cholagogue = augmente la sécrétion biliaire → Ils facilitent la digestion.

Hépacholine, Sorbitol Delalande : sorbitol (stimulation de la cholécystokinine


Les cholérétiques pancréozymine), choline, …
/ cholagogues Oxyboldine, Digedryl, Maalox Digestion Difficile, Citrate de bétaïne : boldine, antiacides, …
Hépatoum/Schoum : phytothérapie
Tisanes : artichaut, boldo, sauge, ...
Sorbitol delalande (utilisé pour les dyspepsies, et est également un laxatif sucré)
Les antinauséeux Ils diminuent les sensations nauséeuses (traitement symptomatique).
Vogalib (métopimazine) : 2 à 4 lyocs/j chez l’adulte ; 1 à 2 lyocs par jour chez l’enfant. A faire
fondre SUR LA LANGUE (ET PAS SOUS) ou dans un verre d’eau
Les Ce sont des médicaments musculotropes agissants en calmant les spasmes intestinaux ou
antispasmodiques biliaires :
- Spasfon (phloroglucinol) : 2 à 6 lyocs/j chez l’adulte ; 2 à 4 lyocs/j chez l’enfant
- Trimébutine (Débricalm) : 3 à 6 comprimés/j chez l’adulte

Adresser au médecin si : nausées et vomissements chez l’enfant, fièvre (pas de raison de faire de la fièvre lors d’un
trouble dyspeptique), ictère, pas d’amélioration après 48h de traitement, douleurs abdominales intenses

Règles hygiéno-diététiques : éviter les excès d’alcool et les repas riches, diminuer les aliments acides et les boissons
caféïnées (car stimulent la sécrétion acide de l’estomac), boire beaucoup d’eau

6. Les épigastralgies

Une épigastralgie est une douleur ressentie dans l’épigastre (au niveau de l’estomac). Le pharmacien doit se limiter
aux douleurs récentes, sans signes d’altération de l’état général, chez des patients n’ayant pas d’ATCD d’ulcère. On
distingue des troubles principaux en officine :

Les gastralgies Les reflux gastro-œsophagiens


Traitées par les pansements gastriques, à base de sels On utilise les inhibiteurs de la pompe à
d’aluminium ou de magnésium (Maalox, Polysilane, Rennie, protons, qui inhibe la sécrétion acide. 1
Riopan). Ils neutralisent l’acidité gastrique rapidement et jouent un prise par jour (et délai d’action plus long)
rôle de pansement gastrique. L’association d’alginate et de bicarbonate
Attention, l’aluminium constipe et le magnésium est laxatif. de sodium (Gaviscon), qui forme un gel
A prendre à distance d’au moins 2h de toute autre médicament isolant qui empêche l’acide de remonter
par voie orale (diminuent l’absorption) dans l’œsophage et tapisse l’œsophage
Une association des deux est possible

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Règles hygiéno-diététiques : limiter la consommation d’aliments irritants, éviter les AINS/aspirine, supprimer
tabac/alcool/excitants

7. Les ballonnements

Sensation de gonflement de l’abdomen avec besoin d’éructer ou émettre des gaz. On distingue :
- Aérogastrie : ballonnements de l’estomac (dû à une ingestion d’air)
- Aéroïélie : ballonnement de l’intestin grêle (ne concerne pas l’officine, souvent en post-chirurgical)
- Aérocolie : ballonnements du gros intestin (fréquent)

Les traitements sont :


- Siméticone ou Diméticone : ils modifient la tension superficielle des bulles de gaz (donc provoquent leur
coalescence et ensuite leur élimination pour éviter les douleurs).
- Charbon activé : Il est très efficace (capte les gaz) mais est à l’origine d’interactions médicamenteuses (prendre
les autres médicaments 30 minutes avant ou 2h après.) et colore les selles en noir.

Règles hygiéno-diététiques : Manger assis et calmement, éviter les chewing-gums, restreindre les sucres et les
graisses, les boissons gazeuses…

COURS 6 – DIVERS

1. Hygiène intime

La flore vaginale est sous la dépendance de l’imprégnation oestrogénique.


- Chez le fœtus, la flore vaginale est nulle.
- A la naissance, il y a colonisation par germes des fèces et de l’entourage
- 6 premières semaines : imprégnation oestrogénique maternelle avec des lactobacilles qui vont finir par disparaître.
- Durant l’enfance : quasi-absence d’œstrogène avec prédominance de la flore cutanée et fécale (flore immature)
- Durant la puberté : colonisation progressive par les lactobacilles et par les germes anaérobies à cause des
œstrogènes.
- A l’âge adulte : flore spécifique. Les germes dominants sont les lactobacilles sécréteurs de H2O2 (peroxyde
d’hydrogène) avec une activité bactériostatique et fongistatique, qui acidifie le milieu (pH compris entre 3.8 et 4.5)
- A la ménopause : en l’absence de THS, il y a diminution du taux d’œstrogènes (= diminution de la quantité des
lactobacilles)

→ Chez la femme adulte : Produit d’hygiène à pH physiologique (donc acide) ou neutre, sans antiseptique de
préférence, une fois par jour, à bien rincer et sans faire de douche vaginale.
→ Chez l’enfant et la femme ménopausée : Produit d’hygiène à pH neutre (=7), comme il n’y z pas de lactobacilles.
→ En cas de mycose vaginale (prurit, rougeur, pertes blanchâtres, brûlures mictionnelles, dyspareunie) : elle est
liée à Candida Albicans dans 90% des cas. Il se développe en général lorsque le pH vaginal est trop acide (environ
4.5). Il va alors falloir faire remonter le pH par l’intermédiaire de produits d’hygiène intime à pH alcalin environ. A
utiliser sur une période courte d’environ 15 jours et ensuite passer à un savon avec un pH légèrement acide.
En préventif, on peut utiliser des probiotiques vaginaux.

Conseils pour éviter une mycose vaginale : éviter les endroits chauds et humides (piscine, bain prolongé), bien sécher
la région vulvaire, laver les sous-vêtements à 70 degrés au moins, éviter les vêtements serrés et synthétiques,
s’essuyer du vagin vers l’anus et non l’inverse, prévenir une mycose avec un ovule antimycosique lors d’un traitement
ATB.

Adresser au médecin si : mycose à répétition, doute sur une mycose, petite fille (moins de 12/13 ans), échec d’un
premier traitement.

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2. Herpès labial

Suite à une primo-infection au virus HSV-1, l’herpès (bouton de fièvre) peut survenir. Il se développe en 6 phases :
1. Prodromes (picotements, brûlures, démangeaisons…), pendant 6h. Appliquer préférentiellement les antiviraux
pendant cette phase.
2. Prémices des vésicules (tâches blanches, peau rouge et boursoufflée), pendant 24h
3. Papule, pendant 1 à 2 j
4. Pustules et vésicules
5. Ulcération (les vésicules et pustules éclatent, formant une plaie purulente et douloureuse)
6. Croutes
La contagiosité existe 3 jours avant et après une poussée. La guérison survient après 5 à 7 jours, elle est spontanée
et ne laisse pas de cicatrice.

Prise en charge avec de l’aciclovir (antiviral) en crème, à appliquer toutes les 4h. Utiliser un spray antiseptique non
alcoolisé avant, et bien se laver les mains avant et après.
Pas de maquillage sur la lésion, ne pas ne pas toucher ou percer le bouton de fièvre, ne pas se frotter les yeux,
limiter le port des lentilles cornéennes.

3. Mal des transports

Aussi appelé cinétose, il peut apparaitre pour tout type de transports. Il est caractérise par : un inconfort dans la
partie supérieur de l’abdomen, des nausées et un malaise croissant, puis la face / la région entourant la bouche
pâlissent et la personne commence à suer, puis une salivation accrue avec sensation de chaleur, étourdissements,
et vomissements.

Traitement par :
- Antihistaminiques H1 (1h avant le départ). A prendre toutes les 6h
- Antihistaminiques + caféine ou dérivés (la caféine va contre la somnolence induite par les anti-H1). Toutes les 6h
- Homéopathie (Cocculine). 2cp 3x/j en préventif la veille et le jour du voyage. 2cp toutes les 2h en curatif.

Conseils : se placer au milieu du bateau (le mouvement y est minimal), s’installer en position semi-couchée, limiter
l’activité visuelle (fixer le regard sur l’horizon), limiter l’accès aux écran, améliorer la ventilation, ne pas partir en
voyage avec un gors repas ou à jeun.

COURS 7 – LA FIEVRE CHEZ L’ENFANT

1. Infos en vrac

→ On ne donne pas d’antipyrétiques chez l’enfant de moins de 3 mois (risque d’infection néonatale passé
inaperçue, nécessite un examen médical).
→ Posologie du paracétamol chez l’enfant : 15mg/kg/prise toutes les 6h, soit 60mg/kg/j max (4h minimum entre
chaque prise).
→ Besoin d’un antipyrétique lorsque la fièvre est supérieure à 38,5°C (sauf si la fièvre est bien supportée, à ce
moment-là on ne traite pas).
→ PAS D’AINS POUR LA VARICELLE = risque d’infections de tissus mous, comme cela diminue la réponse
immunitaire liée à l’infection et amplifie le risque de surinfection.
→ Proposer de l’eau tempérée fréquemment (l’eau fraiche peut créer une sensation de malaise), ne pas trop couvrir
l’enfant (il faut faire baisser la température), aérer la pièce.
→ Inutile d’alterner les antipyrétiques lors du conseil (paracétamol et ibuprofène toutes les 3h). Peut être envisagé
par le médecin lorsque la fièvre est mal tolérée et lorsqu’un traitement en monothérapie a été bien conduit pendant
au moins 24 heures. Privilégier une monothérapie avec du paracétamol goutes les 6h voire toutes les 4h si
nécessaire.

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COURS 8 – DERMATOLOGIE

1. Eczéma de l’enfant

L'eczéma débute par une rougeur cutané (érythème), qui est le premier temps de la
réaction inflammatoire sous-jacente. Cela est suivi par un œdème cutané, qui fragilise
le ciment intercellulaire et provoque la formation de microvésicules, qui lorsqu’elles
sont rompues, provoquent un suintement de des croûtes, et forment un lieu de
culture propice à la surinfection bactérienne.

Avant 2 ans, les lésions se situent au niveau de convexités (visage, cuir chevelu, faces d’extensions des membres,
mains et pouce) ; Après 2 ans, elles sont principalement au niveau des plis (coudes, genoux, sillons rétro-
auriculaires, mains, zones péri-orales, paupières).

Le traitement se fait par une corticothérapie (lorsqu’elle est indiquée) + hydratation avec des émollients, éviter ce
qui assèche la peau (savons classiques…)

Des surinfections sont possibles :


- par le staphylocoque doré = peut déclencher un impétigo à caractère crouteux d’aspect jaunâtre = antibiothérapie
- par le virus de l’herpès : présence de vésicules sur les lésions d’eczéma, les lésions ont un caractère extensif et
nécrotique

2. Erythème fessier

Aussi appelée dermite en W, c’est l’atteinte la plus fréquente chez le bébé, il est du au
frottement des couches, au contact avec les selles liquides/urines irritantes sur les zones
de convexité (les plis ne sont pas touchés)

→ Changer fréquemment les couches ; appliquer un protecteur en préventif (liniment


oléo calcaire / Mitosyl ; possibilité de mettre des Cotocouches dans les couches pour
apaiser l’irritation

Si les lésions dépassent la zone de la couche, il s’agit plutôt d’une candidose du siège est
favorisée par la prise d’antibiotiques et par les couches. Elle débute autour de l’anus sous
la forme d’un érythème péri-anal prurigineux, puis s’étend aux plis inguinaux et peut
recouvrir tout le siège.

→ Expliquer que c’est un champignon dont la propagation s’est faite lentement ; appliquer un antifongique en local
(Pevaryl 1%) ; laisser les fesse à l’air libre autant que possible ; guérison rapide après le traitement antifongique ;
PAS DE TALC.

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3. Candidose cutanée

Lésions rouges et recouvertes d’un enduit blanchâtre, dont les bords sont
pustuleux ou desquamatifs. Les plis atteints sont souvent fissurés.

4. Candidose buccale

Aussi appelée muguet, elle est caractérisée par un enduit blanchâtre qui se dépose sur la
muqueuse buccale. Elle s’accompagne d’une sécheresse buccale, d’une sensation de
cuisson, et éventuellement d’une gène à l’alimentation.

Traitement par un antifongique par voie orale (Fungizone).

5. Teigne

→ En cas de teigne tondante microsporique, les plaques d’alopécie sont peu nombreuses
et de grandes tailles (2 à 5 cm de diamètre). Les cheveux sont cassés à quelques
millimètres au-dessus du cuir chevelu et sont recouverts d’une multitude de petites
spores blanches donnant un aspect grisâtre. Le cuir chevelu est squameux et parfois
légèrement inflammatoire.

→ En cas de teigne tondante trichophytique, les plaques d'alopécie sont très nombreuses
et de petites tailles (1 à 2 mm). Les cheveux sont coupés au ras du cuir chevelu et sont
souvent englués dans les squames.

Elle est causée par des champignons de la famille des dermatophytoses, et dont le traitement est long (plusieurs
semaines) jusqu’à la repousse des cheveux.

6. Impétigo

→ Impétigo bulleux : réalise de grandes bulles


flasques de 1 à 2 cm de diamètre sur une peau
érythémateuse. Le siège des lésions est péri-génital et
péri-anal, elles sont favorisées par la macération dans
les couches et le contact avec l'urine. Il n'y a pas de
signes généraux. Il s'agit d'une forme très contagieuse.

→ Impétigo croûteux est la forme typique, la plus fréquente chez l’enfant avant 10 ans. Les lésions apparaissent
classiquement autour de la bouche et du nez. L’auto-inoculation est fréquente, ce qui explique la dissémination aux
mains, au cuir chevelu et à toutes les zones accessibles au grattage. Il n’y a pas de température et le prurit est
modéré.

7. Roséole

Elle se caractérise initialement par une fièvre élevée, dépassant 40°C qui revient à la normale
en 3-4 jours, contemporaine d’une éruption maculaire ou maculopapuleuse rose pâle sur le
tronc qui disparaît en 2 jours. C’est une maladie virale bénigne qui touche en général les
enfants de moins de 6 ans.

8. Varicelle

Les lésions sont assez typiques : ce sont des vésicules qui s’ombiliquent en formant
de petits cratères, puis qui se dessèchent pour donner des croûtes. Elles tombent
sans laisser de cicatrices, sauf si l’enfant se gratte. Transmission par voie
aérienne/ORL.

Traitement : Désinfecter pour éviter la surinfection des lésions de grattage (savons


antiseptiques type Cytéal, Septivon) ; laver les mains de l’enfant très

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régulièrement ; couper les ongles de l’enfant à ras ; privilégier les douches pas trop chaudes ; pas de talc ;
paracétamol si fièvre (pas d’ibuprofène car risque de surinfection bactérienne) ; antihistaminiques (prescription) si
démangeaisons.

9. Zona ophtalmique

Il s’agit d’une récurrence de la varicelle chez l’adulte. Il peut s’étendre du front jusqu’aux ailes du nez. Cette forme
de zona comporte le risque de complications oculaires avec une atteinte de la cornée (kératite) et de la conjonctive
(conjonctivite). Il arrive que des séquelles compromettent de manière irréversible la vision → URGENCE MÉDICALE
(alors que chez l’adulte, consultation médicale classique)

10. Mégalérythème épidémique

Après une phase d’incubation silencieuse, l’éruption débute au niveau des joues
puis s’étend 24 heures après au reste du corps, notamment les fesses, les bras et les
jambes. L’éruption du visage disparaît en 4 à 5 jours, tandis que celle du corps peut
persister 1 à 3 semaines. Les lésions sont de type scarlatiniformes, caractérisées
aux contours bien dessinés.

11. Syndrome pied/main/bouche

Il se caractérise par des vésicules de formes allongées siégeant sur la face latérale
des doigts et des orteils. Provient du virus Coxsackie A, qui est très contagieux, est
se transmet par contact direct avec les sécrétions.

Les symptômes sont : une forte fièvre, un rhume, lésions autour de la bouche
comme des petits boutons (peut faire penser à un impétigo, mais fièvre en +) = médecin pour confirmer le diagnostic
et paracétamol.

12. Verrues

Les verrues vulgaires sont classiquement situées sur les mains. Elles sont constituées d’une masse dure rugueuse
avec parfois, des petits points noirs correspondants à des vaisseaux sanguins coagulés.

Traitement topique :
→ Kératolytique (acide lactique ou acide salicylique) : permet d’enlever la peau, il faut protéger la peau saine
autour (vernis ou pansement), s’applique tous les jours (si douloureux ou rougeur, arrêter quelques jours et
reprendre).
→ Cryothérapie : application d’un solvant (avec un pinceau pour cibler la zone) qui en s’évaporant passe de l’état
liquide à l’état gazeux, donc la température diminue et on provoque la nécrose de la verrue Attention : bien
respecter le nombre de secondes d’application et bien respecter les intervalles d’administration = 15 jours, car il
peut y avoir des accidents si on applique tous les jours car la nécrose met du temps à apparaître.

ATTENTION : ne pas conseiller ces produits aux diabétiques (toute lésion aux pieds chez un diabétique doit être
prise en charge par un médecin (complications du diabète)).

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Fiche UE109 – Margaux KLEIN
COURS 8 – LES CONTRACEPTIONS

1. Généralités

Les méthodes de contraception :

L’efficacité d’une méthode contraceptive se mesure par l’indice de Pearl, indice théorique égal au pourcentage de
grossesses « accidentelles » sur un an
d'utilisation de la méthode (ex : si IP = 2,
cela signifie que 2/100 femmes utilisant la
méthode contraceptive analysée pendant
un an ont été enceintes dans l'année).

On distingue donc cette efficacité


théorique, consécutive à l'usage correct de
la méthode, et l'efficacité pratique,
calculée sur l'ensemble de l'échantillon, y
compris les couples n'ayant pas respecté la
méthode (oubli de prise de la pilule, usage
incorrect du préservatif, etc.).

2. Droit de prescription et renouvellement

Le pharmacien peut procéder à une dispensation supplémentaire des contraceptifs oraux si l’ordonnance date de
moins d'un an, et ne doit pas excéder 6 mois. Il ne peut délivrer en une seule fois le contraceptif pour une durée
supérieure à 3 mois, et doit porter sur l’ordonnance « dispensation supplémentaire de contraceptifs oraux » et en
préciser la durée.

La loi garantit le secret de la délivrance et de la prise en charge des contraceptifs pour les jeunes filles mineures de
moins de 18 ans. La délivrance est gratuite, sur la présentation d’une ordonnance pour les contraceptifs
remboursables. Si la jeune fille le demande, il ne sera pas fait mention de cette délivrance sur les relevés de
remboursement de l'AM (facturation anonyme).

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Fiche UE109 – Margaux KLEIN
3. Mode d’action des pilules contraceptives

Les progestatifs ont trois niveaux d’action :

1er niveau d’action : au nv de l’axe


hypothalamo-hypophysaire = au bout d’une
semaine, mise en place du rétrocontrôle
négatif.

2ème niveau d’action : au niveau de la


muqueuse utérine = la progestérone bloque la
croissance de la muqueuse utérine (à l’inverse
des œstrogènes), l’endomètre est impropre à
la nidation.

3ème niveau d’action : au niveau de la glaire


cervicale qui est coagulée = empêche les spz
de passer.

Dans les pilules combinées, association de progestatif et d’un œstrogène, l’œstrogène permet l’acceptabilité de la
méthode (il régénère la muqueuse utérine et évite les saignements). L’interruption de dernière semaine de la pilule
oestroprogestative permet de créer des hémorragies de privation (« fausses règles »), qui sont rassurantes pour le
patiente (qui voit qu’elle n’est pas enceinte). Il y a généralement 21 comprimés actifs sur 28 (= 7 jours d’arrêt pendant
lesquels le rétrocontrôle est conservé).

Donc si saignements sous pilule, on peut augmenter le dosage en œstrogènes (mais augmentation des risques
cardiovasculaires), sinon c’est que le progestatif est trop important, il faut donc le changer ou diminuer sa dose.

→ Au bout
de 8 jours,
plus de
protection !

4. Les microprogestatifs

Il s’agit d’une administration quotidienne d’une petite quantité de progestatifs sans fenêtre d’arrêt. Il n’a que 2
verrous contraceptifs, à savoir les verrous locaux : c’est donc la seule pilule où la femme ovule. La femme peut avoir
des règles. On peut activer le verrou central avec ce progestatif et donc empêcher l’ovulation. Ex : Désogestrel
(cerazette, optimizette) ou Lévonorgestrel (microval). Le délai d’oubli est très court (3h pour microval, >12h pour
cerazette). Si oubli prendre la pilule en retard ou manquée immédiatement, continuer à prendre la pilule comme
d'habitude (même si 2 cp en même temps), préservatifs ou abstention les 7 jours après la prise de la pilule

La femme est protégée en 24h avec microval. il n’y a pas d’activation du verrou central, on parle de pilule « locale »,
qui fonctionne en faisant coaguler la glaire cervicale. Cerazette va en + inhiber l’ovulation.

Conseillé en sortie de maternité et compatible avec l’allaitement, ou si contre-indication vasculaire et métabolique


aux oestroprogestatifs.

Microval → seule pilule où il y a de vraies règles (ovulation), cependant non prévisibles (rythme naturelle de la
femme), risque → grossesse extra utérine

5. Les oestroprogestatifs

La plupart des CO sont divisés en 4 classes ou « générations » (C1G à C4G) selon le type de progestatif présent.
Cette classification ne préjuge pas des avantages/inconvénients d’une génération par rapport à une autre. Toutes
les pilules ont une efficacité comparable.

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Les différents progestatifs : Dérivés 19-nor-stéroides :
- C1G : noréthistérone (NE SE FAIT PLUS, NE PAS RETENIR)
- C2G : levonorgestrel (variation de 10 à 40 mcg d’éthynylestradiol). Peuvent être :
→ monophasiques (mêmes quantités d’hormones adm tous les jours avec éventuellement des comprimés
placebo à la fin pour une prise tous les jours) qui sont recommandées en première intention par l’ANSM)
→ biphasiques (qui miment le « cycle naturel » en augmentant les doses de progestérone dans le deuxième
partie du cycle (pas d’étude montrant que moins d’EI ou qui + efficace, c’est surtout marketing…)
→ triphasiques (trois dosages selon la phase du cycle)
- C3G : gestodene, desogestrel, norgestimate. Changements de progestatifs par rapport à la 2G, et apparition de
schémas 24j/28j (diminue l’intervalle sans hormones, donc moins de risques si oubli de reprise), même si schémas
21j/28j sont tjrs majoritaires. Existent en monophasique et triphasiques.
- Autres progestatifs (ou improprement appelés C4G) : drospirénone, chlormadinone. Existent en 21j/28j ou
24j/28j.

6. Choix d’un contraceptif oral combiné (COC)

La 2ème génération en première intention (car risque cardiovasculaire des autres générations).

→ En cas de climat estrogénique : mastodynies (douleur aux seins), irritabilité, règles abondantes → baisser dose EE
ou changer progestatif
→ En cas de climat progestatif : : tendance dépressive, hypoménorrhée, prise de poids, acné → augmenter dose EE
ou changer de progestatif pour diminuer l’androgénicité

• Progestatif aux effets antiandrogéniques : CHLORMADINONE (Belara®)


• Progestatif aux effets antiandrogéniques et faiblement anti-minéralocorticoïdes : DROSPERINONE (Jasmine®,
Jasminelle®, …)

7. La pilule oestro-progestative combinée – mise en pratique

Quand commencer la pilule EP :


- Méthode classique : à partir du premier jour des règles (s’assurer que la femme n’est pas enceinte = pas besoin de
test de grossesse).
- Méthode Quickstart : à n’importe quel moment du cycle, à condition que la grossesse soit exclue (éventuelle
nécessité de faire un test de grossesse)

« Au bout de combien de temps serais-je protégée ? » :


- Méthode classique : la protection est effective immédiatement (comme est naturellement protégée avec les
règles). Relai de la pilule EP au décompte du 7ème jour
- Méthode Quickstart : protection au bout de 7 jours (donc nécessite une protection mécanique entre temps)

Que faire en cas d’oubli de pilule :

<12h Prendre immédiatement le comprimé oublié, et les suivants à l’heure habituelle.


Prendre le dernier comprimé oublié le + rapidement possible, avec
>12h éventuellement en plus la pilule du jour si l’oubli date de plus de 24h (jeter les
éventuels comprimés antérieurs pour éviter les erreurs.
Oubli de pilule Arrêter 7 jours en fin de plaquette comme d’habitude, avant de débuter la plaquette
EP la S1 ou S2 suivante, qu’il y ait eu ou non des règles.
Si rapport non protégé dans les 5 jours précédents : Contraception d’Urgence par LNG ou
UPA. / ! \ schéma avec Ellaone est différent, voir plus bas !!
Réaliser un test de grossesse 15 à 21 jours après le dernier rapport à risque (beaucoup
moins risqué la S2 : bien rassurer)
Assurer une protection mécanique pendant 7 jours (12 jours si prise d’UPA= Ellaone*).
<12h Prendre immédiatement le comprimé oublié, et les suivants à l’heure habituelle.

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Prendre le dernier comprimé oublié le + rapidement possible, avec
>12h éventuellement en plus la pilule du jour si l’oubli date de plus de 24h (jeter les
éventuels comprimés antérieurs pour éviter les erreurs.
Oubli de pilule
Prendre à l’heure habituelle les comprimés suivants de la plaquette en cours, jusqu’à la fin
EP la S3 de la plaquette, mais ne pas faire de pause en fin de plaquette qu’il y ait eu ou non des
règles.
Si rapport non protégé dans les 5 jours précédents : Contraception d’Urgence par LNG ou
UPA. / ! \ schéma avec Ellaone est différent, voir plus bas !!
Réaliser un test de grossesse 15 à 21 jours après le dernier rapport à risque (beaucoup
moins risqué la S2 : bien rassurer)
Assurer une protection mécanique pendant 7 jours (12 jours si prise d’UPA= Ellaone*).
Rassurer la patiente sur l’efficacité constante de la pilule, même prise à l’envers, sous
Pilule prise à réserve de ne pas avoir interrompu les comprimés pendant plus de 7 jours de suite et sous
réserve de ne pas avoir commencé par des placebos.
l’envers
Pour les triphasiques : commencer une nouvelle plaquette en commençant par le comprimé
qui aurait dû être pris, ou finir la plaquette prise à l’envers (aucun risque)
TOUT OUBLI DE PILULE EST A RISQUE. (Même si début et fin de plaquette sont les plus à risque)

Cas particulier de Qlaira (C3G quadriphasique) :

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8. Interactions médicamenteuses avec les contraceptifs oraux

Contre indiqué : Millepertuis (inducteur enzymatique) = diminution des concentrations plasmatiques du


contraceptif = risque de de baisse d’efficacité / annulation de l’effet.

Déconseillé : Autres inducteurs enzymatiques (antiépileptiques) – UPA = Ulipristal = Ellaone (à cause de l’effet
antiprogestérone). Si on donne Ellaone, il faut suspendre le traitement hormonal pendant 5 jours, puis quand on
reprend le traitement avec la nouvelle plaquette, il faut attendre 7j pour être protégée (= protection mécanique
pendant 12 jours).

Post-partum : ne pas utiliser durant l’allaitement ou dans les 3 premières semaines post-partum (=
microprogestatifs à la sortie de la maternité).

9. Les dispositifs transdermiques

EVRA® : patch contraceptif


estroprogestatif
(Norelgestromine)
LISVY® : patch contraceptif
estroprogestatif
(Gestodène)

Le patch se met en place un


jour fixe dans la semaine
(aux 1er, 8ème et 15ème jours
du cycle, à n’importe quel
moment du jour de
changement prévu). La 4ème
semaine à partir du 22ème
jour est un intervalle libre
sans dispositif
transdermique.

10. L’anneau vaginal

NUVARING®(EE et étonogestrel). Doit être conservé entre 2°C et 8 °C à l’officine, et à température ambiante chez
la patiente. Le pharmacien inscrit la date de délivrance sur la boîte (sur chaque sachet si conditionnement de 3) et
rappelle la durée de conservation qui est de 4 mois maximum à température ambiante après délivrance.

Il s’agit d’un anneau flexible transparent de 5.4cm de diamètre qui s’insère dans le vagin. Cycle de 4 semaines : un
anneau pour 3 semaines consécutives puis 1 semaine sans anneau. Risque de sortie si mal posé.

Risque de thrombose veineuse au moins identique à celui des C2G. Déconseillé chez les femmes ayant une
insuffisance périnéale (risque de de sortie de l’anneau). Si oubli de l’anneau pendant plus de 3 semaines → baisse
de l’efficacité. NE DOIT PAS être utilisé durant l’allaitement ou dans les 3 semaines post-partum.

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11. L’implant progestatif

Introduction d’un implant sous la peau qui diffuse régulièrement une hormone ayant un effet anovulatoire. Indice
de Pearl très faible (= très efficace) : NEXPLANON® (Etonogestrel). Utilisé pour une durée de 3 ans, pas de suivi
médical supplémentaire nécessaire. Les modifications de règles sont possibles.

Quand démarrer l’implant progestatif ?


- Femme ayant des cycles réguliers : dans les 7 jours suivant le début des règles. Aucun autre moyen de
contraception n’est nécessaire.
- Pose de l’implant possible à tout moment du cycle si l’on a de bonnes raisons de considérer qu’elle n’est pas
enceinte + 7 jours de protection.
Avant l’instauration, on teste d’abord microval ou cerazette pendant 3 mois : si on observe une bonne tolérance
on pourra mettre un implant.

12. Progestatifs macro dosés

PAS D’INDICATION POUR LA CONTACEPTION, mais utilisé dans l’endométriose, les hémorragies fonctionnelles et
ménorragies du fibrome, en préménopause et ménopause = met au repos la muqueuse utérine.

13. Le dispositif intra-utérin hormonal

Diffuse au niveau intra utérin l’hormone progestative par le bais du dispositif qui va fermer le col de l’utérus et
avoir un effet contraceptif par son action local. Avant la mise en place du dispositif la femme est soumise à au moins
3 mois de pilule progestative (Cérazette) pour établir la bonne tolérance de la patiente.

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14. Relai entre contraceptions hormonales

15. Examens lors de l’initiation ou du suivi des contraceptions hormonales

16. Contraceptifs non hormonaux

→ DIU au cuivre : très efficace, protège immédiatement, longue durée d’action (4 à 10 ans), aucun risque CV établi.
Empêche la fécondation par effet cytotoxique du cuivre sur les gamètes, et crée une inflammation locale de
l’endomètre empêchant l’implantation dans l’utérus de l’ovocyte fécondé.
Il peut être inséré à n’importe quel moment du cycle (tant qu’on est certains que la femme n’est pas enceinte).
→ Préservatifs masculins et féminins = seules méthodes ayant fait preuve d’une efficacité dans la prévention de la
transmission des IST.
→ Capes cervicales ou diaphragmes (prescrits par sage-femmes ou médecins, très peu utilisées). A utiliser avec un
spermicide.
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17. Contraception d’urgence

Chercher la boite directement pour rassurer la patiente. Apporter les infos plutôt que de poser des questions (« Ce
médicament, pour être efficace, doit être prit le plus tôt possible et dans les 3 jours. Est-ce votre cas ? », si émet des
réserves sur la durée, donner Ellaone et expliquer la différence). A prendre le plus rapidement possible.
Doit s’accompagner d’un test de grossesse à réaliser dans les 15-21 jours suivant le rapport à risque. Conseiller
une protection mécanique jusqu’à la réalisation du test.
Demander si contraception habituelle, ce qui permet de l’orienter si oubli de pilule…
Ne pas parler de « forte dose d’hormones », ça fait peur à la patiente, et elle est en réalité moins dosée que les
macro-progestatifs.

Norlevo (Lévonorgestrel) 15mg EllaOne (Acétate d’Ulipristal) 30mg


Dans les 3 jours suivant le rapport à risque Dans les 5 jours suivant le rapport à risque
Inhibe ou retarde le pic de LH induisant l’ovulation = les
C’est un modulateur sélectif des récepteurs à la
spz ( qui vivent 5j max) meurent avant l’ovulation. progestérone agissant principalement par inhibition ou
CI si phlébite en cours d’évolution retardement de l’ovulation en empêchant le pic de LH.
EI généralement modérés et de courte durée : nausées,
EI avec la contraction hormonale ++ = arrêter la
vomissements, troubles des règles. contraception hormonale pendant 5 jours
Se protéger mécaniquement pendant 12 jours :
attendre 5 jours après la prise de EllaOne pour
reprendre la contraception hormonale + 7 jours
nécessaires pour un quick start.
Possible de la prendre plusieurs fois au cours d’un Impossible de l’utiliser plusieurs fois au cours d’un
même cycle, même si pas recommandé même cycle

DIU au cuivre peut être utilisé en contraception d’urgence, mais peu utilisé de la sorte car doit être posé dans un
délai de 5 jours après le rapport à risque.

18. Diarrhée et vomissements

Si diarrhées ou de vomissements dans les 3 heures suivant la prise, il faut considérer cela comme un oubli de
pilule et adopter la démarche de rattrapage.

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