MOOC UVED Ocean Transcription Galletti
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« L’Océan au cœur de l’Humanité ». Ce n’est pas un cours écrit au sens propre du terme ; le choix
des mots et l'articulation des idées sont propres aux interventions orales des auteurs.
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2. Les pollutions marines et le droit
Le phénomène des pollutions marines est assez large, mais on voit qu'il peut être analysé et
découpé par les différentes disciplines, par exemple l'écologie des milieux, mais aussi la
géographie, et même la discipline juridique. Au final, les pollutions sont fondues, elles
interagissent ensemble pour dégrader le milieu réceptacle, et en tout cas le transformer.
Oui, mais les deux réponses que je vais donner se neutralisent, sans être tout à fait
contradictoires. D'abord, nous avons des analystes scientifiques de la santé du milieu marin
et des juristes qui ont été soucieux d'appréhender par le droit les atteintes au milieu marin.
On a donc utilisé le droit pour prévenir l'apparition des dommages écologiques en limitant
les risques de survenance des pollutions. On l'a aussi utilisé pour apporter une sanction, pour
permettre une dissuasion des comportements qui dégradent et assurer une réparation. Mais
nous avons aussi des causes juridiques au fait que les océans du XXIe siècle soient à ce point
sous pression anthropique. C'est le droit national qui s'applique activement au territoire
terrestre, au littoral et sur la côte, qui a permis l'émission des pollutions telluriques. Et c'est
le droit international de la mer qui, en organisant méthodiquement la répartition des droits
économiques sur les espaces maritimes, a légalisé des utilisations de la mer qui sont des
utilisations impactantes.
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4. Les strates d'instruments juridiques liés aux pollutions marines
Nous bénéficions aujourd'hui de strates d'instruments de prévention et de gestion des risques
de pollution avec la méthode suivante. D'abord, nous avons des conventions universelles qui
sont ensuite déclinées dans des conventions régionales. Nous avons aussi le droit national ou
interne des États et les accords de coopération qu'ils passent. On pourrait citer ici la
Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, entrée en vigueur en 1994, et qui
comporte une partie XII sur la protection de l'environnement marin.
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Nous avons le système de la convention-cadre, qui est complétée par des protocoles
additionnels et modifiée par des amendements. Et nous avons un exemple très important, qui
a été la Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l'immersion de
déchets. On l'appelle aussi la Convention de Londres, ou LC72, et elle est en vigueur depuis le
30 août 1975. Elle est accompagnée d'un protocole très important aussi, entré en vigueur le
24 mars 2006. Ce protocole nous a légué d'abord le fait qu'il faut s'occuper des déchets qui
viennent également de la terre, ce que ne faisait pas la 1re Convention de Londres. Il nous a
aussi légué le principe de la liste inversée, c'est-à-dire que les parties doivent s'interdire
l'immersion de tous déchets non listés dans une annexe et ne pas faire ce qu'ils faisaient avant,
à savoir s'autoriser l'immersion de déchets dangereux listés sous forme de catégories.
Nous avons un dispositif juridique international qui admet donc aujourd'hui, bien qu'il
l'encadre, la fonction d'élimination en mer. Ça peut être regrettable et toutes sortes de déchets
peuvent y être rejetés, les matières organiques d'origine naturelle, les boues d'épuration, les
matières géologiques inertes, inorganiques, les flux de CO₂ provenant des processus de
captage de CO₂ par exemple, mais aussi des grands objets construits dans des matériaux
comme le fer, l'acier, le béton, dans les situations où des lieux d'élimination ne sont pas
présents. Le dispositif juridique définit mieux aussi certains objets sources de pollution,
comme les épaves.
Le premier, c'est celui du droit de la navigation maritime, qui vise très précisément les
pollutions maritimes. Nous avons ici trois éléments. D'abord des conventions internationales
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pour l'exercice des activités maritimes. Deuxièmement, des recommandations de
l'Organisation maritime internationale qui sont très importantes puisqu'elles rapprochent la
réglementation et les usages techniques de la navigation. Elles encouragent donc des normes
aussi élevées que possible sur la sécurité maritime. Nous avons aussi des États, comme les
USA ou des organisations comme l'Union européenne, qui disposent d'un corps de règles en
matière de sécurité maritime et portuaire qui sont plus sévères que l'OMI, ce qui est possible.
Conclusion
Alors, le système est-il perfectible ? Oui, bien sûr. Mais il faudra mieux évaluer les failles de la
gestion juridique des pollutions marines. Il faut regarder aussi la performance des
infrastructures portuaires et offshore censées accompagner les activités du transport
maritime. Il faut réduire cette habitude de mentionner des obligations qui composent, c'est
vrai, un droit aujourd'hui qui est parfaitement apte à réduire les risques de déversement, mais
qui reporte de date butoir en date butoir les échéances de l'action. Il faut aussi faire évaluer
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l'action par l'État de l'application du droit contre les pollutions, et assister les secrétariats des
Conventions mers régionales pour cela. Ceci présuppose de développer des systèmes
pérennes de surveillance de la qualité des eaux et des technologies de contrôle de la pollution
marine. Il faudra bien engager aussi ces planifications spatiales marines qui incluent
davantage de zonage écologique plutôt que de se concentrer sur les seules planifications ou
les programmations industrielles. En tout état de cause, il faut augmenter les sanctions
pénales nationales pour la pollution environnementale et il faut, bien sûr, compresser les
émissions à la source, les émissions anciennes, comme le problème des métaux lourds, ou les
émissions nouvelles, comme les plastiques, les flux de CO₂, etc.
Réduire ou faire disparaître les pollutions, une fois qu'elles se sont répandues dans les eaux,
dans les sous-sols marins et dans les organismes vivants serait un effort technologique,
administratif et financier que la quasi-totalité du monde n'est pas en mesure d'assurer.
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