L’Histoire de la Terre (suite)

Objectifs
- Le Précambrien l’éon le plus long et le phanérozoïque le plus riche en fossile.

-Le Paléozoïque et ses six périodes Cambrien, Ordovicien, Silurien, Dévonien, Carbonifère et
Permien et les caractéristiques de chacune.

-Le Mésozoïque avec la dislocation de la Pangée et l’apparition et la disparition des dinosaures.

-Le Cénozoïque

1- Précambrien
Cet éon s'étend environ de – 4,55 Ga jusqu'à - 572 Ma début de l’ère Paléozoïque. C'est l'ère la
plus longue, elle dure quasiment 80 % du temps écoulé depuis la formation de la Terre (figure
1).

Figure 1 : Le temps terrestre.

1.1. Hadéen 4,55-4 Ga

A l’Hadéen la terre était un océan de magma et c’est durant cette période qu’a eu lieu la
formation des mers. Cette période est aussi caractérisée par une période d’impact de météorites
sur la terre, une grande activité volcanique, la formation de l’atmosphère primitive. Le
refroidissement de la vapeur d’eau et formation des océans mais pas de vie.

Il est estimé que l’Hadéen a duré environ 600 Ma. En effet, à cette époque la Terre est une boule
de lave en fusion en phase de refroidissement.

Au tout début de l'histoire de la Terre, la planète était une mer géante de roches en fusion, rouge,
chaude, bouillante, un océan de magma. La chaleur avait été générée par les collisions répétées
à grande vitesse de corps de roches spatiales beaucoup plus petits qui s'agglutinaient
continuellement les uns aux autres lorsqu'ils entraient en collision pour former cette planète.
Au fur et à mesure que les collisions se sont atténuées, la terre a commencé à se refroidir,
formant une fine croûte à sa surface. Alors que le refroidissement se poursuivait, la vapeur d'eau
a commencé à s'échapper et à se condenser dans l'atmosphère primitive de la terre.

Des nuages se sont formés et des violentes tempêtes se sont succédées, faisant pleuvoir de plus
en plus d'eau sur la terre primitive, refroidissant encore plus la surface jusqu'à ce qu'elle soit
inondée d'eau, formant ainsi les mers. Les océans primitifs font leurs apparitions durant
l'Hadéen, dû au dégazage massif du magma qui va former une atmosphère primitive. A
l’Hadéen, la terre était couverte de cratons et d’îles volcaniques dispersées dans des mers acides
verdâtre.

1.2. Archéen 3,8 - 2,5 Ga

Il a commencé par la formation de la croûte 3,8 Ga et les cratons appartiennent à cette période.
Apparition de premières traces de vie ; simple bactérie 3,8 Ga ; Cyanobactérie 3,5 Ga –avec les
stromatolites et début de la photosynthèse 3 Ga.

Cet éon est divisé en quatre ères qui vont durer environ 400 Ma chacune. La Terre tourne plus
vite qu'aujourd'hui et les journées durent environ 6 heures. Par ailleurs, les volcans, déversent
des flots de lave et de fumée qui vont contribuer à la création de l'atmosphère.

Les premiers continents se forment et dans les océans primitifs apparaissent les premières
cellules, des cellules simples sans noyau, les procaryotes. Certaines de ces cellules nommées
cyanobactéries se regroupent autour des cheminées hydrothermales et utilisent l'énergie du
soleil, ainsi née la photosynthèse.

Les cyanobactéries s'agglutinent les unes aux autres et forme des colonies appelées les
stromatolites. Ces minuscules bactéries utilisant la photosynthèse vont produire de l'oxygène,
et ce durant les 3 milliards d'années suivantes.

D'autre part, les cours d'eau installés sur les premiers reliefs emportent vers les mers des
éléments en solution et des produits de l'érosion, provoquant l'apparition des premiers
sédiments. Dans l'eau, grâce aux cyanobactéries, la teneur en dioxyde de carbone baisse et le
taux d'oxygène augmente et une grande partie de cet oxygène est consommée par la formation
d'oxydes de fer. C'est ce phénomène qui est à l'origine des énormes masses de minerais
caractéristiques de cette période, les minerais de fer rubanés (BIF).
1.3. Protérozoïque 2,5 Ga – 542 Ma
Activité volcanique importante ; Pas de vie sur les continents ; tous les organismes ont un corps
mou sans squelette ; la vie multicellulaire commence à 2,1 Ga

L'éon protérozoïque a duré près de 2 Ga, commençant il y a 2 500 millions d'années et se

terminant il y a 542 millions d'années. Au cours du protérozoïque, plusieurs événements
différents ont eu lieu, qui ont finalement contribué à façonner la terre telle que nous la
connaissons aujourd'hui.

1.3.1- Terre boule de neige

Au Protérozoïque, la terre s'était considérablement refroidie par rapport à Hadéen, lorsque la
planète était recouverte de lave en fusion. Vers la fin du Protérozoïque, les calottes glaciaires
se développaient vers l'équateur, et la planète entière était peut-être engloutie sous une fine
couche de neige et de glace. Bien que la cause de la Terre boule de neige ne soit pas comprise,
il existe des preuves que des calottes glaciaires étaient présentes près de l'équateur, il y a environ
650 millions d'années.

1.3.2- Evolution de la vie

Au cours du Protérozoïque, la vie a commencé à évoluer, passant de simples organismes
unicellulaires à des organismes unicellulaires plus évolués. Les eucaryotes, organismes
unicellulaires dotés d'un noyau et d'une membrane, ont évolué à partir des cyanobactéries plus
simples. L'évolution a commencé à diversifier les types d'organismes présents dans l'océan à
peu près à cette époque. Cette augmentation de l'abondance de la vie a entraîné un changement
majeur dans l'atmosphère.

1.3.3- L'oxygène dans l'atmosphère

L'augmentation de la couleur rouge des roches sédimentaires par l'hématite minérale témoigne
d'une augmentation de l'oxygène. L'hématite contient du fer, et comme tout fer, elle peut rouiller
si elle est exposée à l'oxygène. En termes simples, lorsque le fer a commencé à rouiller, nous
pouvons déterminer quand l'oxygène a commencé à être présent dans l'atmosphère. Il y a
environ 2 000 millions d'années, les preuves montrent que la quantité d'oxygène dans
l'atmosphère a augmenté. Cette augmentation peut être attribuée à l'oxygène produit par la
photosynthèse des cyanobactéries et des eucaryotes.

1.3.4- Tectonique des plaques

La tectonique des plaques était active pendant le Protérozoïque, tout comme aujourd'hui. Il y a
entre 1 000 et 830 millions d'années, la tectonique des plaques a poussé les masses continentales
à se rassembler pour former un supercontinent appelé Rodinia. On sait peu de choses sur
Rodinia, mais les preuves du paléomagnétisme suggèrent qu'il était placé dans l'hémisphère
sud. La rupture de ce continent serait à l'origine de la période glaciaire du Cryogénien et de la
rapide évolution de la vie à l'Édiacarien et au Cambrien. Puis le Rodinia s'est séparé en deux
supercontinents, la Laurussia et le Gondwana.

2- L'éon phanérozoïque
L'Eon phanérozoïque est une période de l'histoire géologique qui s'étend sur 542 Ma et se
poursuit jusqu'à nos jours. Cet éon est subdivisé en trois ères qui sont :

l'ère paléozoïque : il y a 542 à 251 millions d'années ;

l'ère mésozoïque : il y a 251 à 65 millions d'années ;
l'ère cénozoïque : de 65 millions d'années à nos jours.

2.1. L'ère paléozoïque

Cette ère s’étend de 540 à 251 Ma. Le Paléozoïque est divisé en six périodes : le Cambrien,
l'Ordovicien, le Silurien, le Dévonien, le Carbonifère et le Permien. Le début du Paléozoïque
(début Cambrien) est souvent décrit comme une "explosion de vie", la fin de cette période, il y
a 251 millions d'années, ressemblait plutôt à une "implosion de vie". Jusqu'à 96 % de toute la
vie sur Terre s'est éteinte pendant l'événement connu sous le nom d'extinction P-T. Bien que la
cause ne soit pas entièrement comprise, l'extinction P-T a presque transformé la Terre en une
planète sans vie. Au cours du Paléozoïque, les êtres vivants multicellulaires ont acquis des
parties de corps durs, des os, des colonnes vertébrales, des mandibules et des dents. Les
trilobites, les crinoïdes, les brachiopodes, les poissons, les insectes, les amphibiens et les
premiers reptiles étaient courants au Paléozoïque. Au cours de cette période, un ensemble de
continents, le Gondwana (rassemblant l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Antarctique, l'Inde,
Madagascar, l'Australie) est localisé dans l'hémisphère Sud. Dans l'hémisphère Nord, la
Laurentia avec Baltica et Siberia se situe dans l’hémisphère Nord. Vers la fin du Paléozoïque
ces continents vont former la Pangée, un supercontinent dont le centre se situait au niveau de
l’équateur durant le Permien (figure 2 et 3). En résumé, le Cambrien est marqué par le
Gigantesque Explosion Cambrienne et l’épanouissement des invertébrés.
 Figure 2 : La Pangée super continent fin Paléozoïque

Figure 3 : Evolution progressive des continents vers la formation du supercontinent la Pangée

au Permien.
L’Ordovicien, c’est la période de la colonisation des continents humides par les plantes
Avasculaires et de l’importante glaciation de l’ordovicien.

Le Silurien, période d'apparition des premiers Vertébrés Gnathostomes (mâchoire

cartilagineuse) et l'invasion de la terre ferme par les premiers Arthropodes et les formes
végétales primitives Vasculaires.

Le Dévonien, est marqué par d'apparition des premiers tétrapodes, réalisant la conquête du
milieu terrestre et la colonisation de la terre ferme par les forêts de Progymnospermes
(reproduction par spores).

Le Carbonifère est la période de formation des couches de charbon, de l'apparition des

Amniotes et des arbres géants à écorce et à graines.

Le Permien, c’est la période qui se termine par une extinction de masse, caractérisée par
l'expansion des Reptiles mammaliens, des Amniotes et des Amphibiens et par la formation de
la Pangée.

2.2.. L'ère mésozoïque

Le mésozoïque est divisé en trois importantes périodes : Trias, Jurassique et Crétacé.

Au début de cette ère le supercontinent la Pangée était avec un grand désert et sans eau au milieu
du continent, entouré par le grand océan Panthalassa. Il commence à s’ouvrir sur la droite,
donnant une forme de C, donnant naissance à deux supercontinents Laurasia (nord) et
Gondwana (sud), séparés au centre par la mer de Tethys.

Le peu de vie qui restait sur Terre après le Paléozoïque s'est repeuplé à grande échelle. L'ère
mésozoïque a vu la montée des dinosaures. Les continents tels que nous les connaissons
aujourd'hui ont subi des changements majeurs au fil des ans. Au cours de l'ère mésozoïque, la
Pangée va subir une dislocation progressive (figure 5). Au cours de la période jurassique, les
dinosaures étaient devenus la forme de vie la plus grande et la plus dominante sur Terre. L'ère
mésozoïque a été importante pour les restes fossiles des dinosaures et autres reptiles qui
vivaient. Cependant, le paysage de l'ère mésozoïque était également occupé par des insectes,
des mammifères primitifs, des plantes telles que les conifères et les fougères, des poissons, et
enfin des plantes à fleurs et des oiseaux primitifs.

Les dinosaures ont régné sur la Terre pendant près de 200 millions d'années, avant que la
dévastation ne frappe à nouveau, cette fois sous la forme d'un impact d'astéroïde. Au large des
côtes du Mexique, il y a 65 millions d'années, un astéroïde a percuté l'océan, provoquant
l'extinction de 75 % de la vie sur Terre, et plus particulièrement des dinosaures non aviaires.

Figure 5 : Dislocation de la Pangée et ouverture de l’océan Atlantique Nord puis Atlantique

Sud.
2.3. L'ère cénozoïque
Elle a commencé il y a 65 millions d'années avec l'extinction des dinosaures (excepté les
oiseaux), les mammifères se sont considérablement développés sur tous les continents, au point
de conquérir tous les milieux (terrestre, aquatique et aérien et se poursuit jusqu'à nos jours. La
dérive des continents se poursuit durant le Cénozoïque. Les continents ont poursuivi leur dérive,
jusqu'à occuper leur position actuelle. Cela signifie entre autres que l'Australie et la Nouvelle-
Guinée se sont déplacées vers le nord, que l'Antarctique a poursuivi sa route vers le pôle Sud,
que l'Atlantique s'est élargi ou encore que l'Amérique du Sud s'est rattachée à l'Amérique du
Nord.

Le Cénozoïque est formé de deux périodes : le Paléogène, le Néogène et le Quaternaire. Le

paléogène est à son tour divisé en trois époques : le Paléocène, l’Eocène et l’Oligocène

La période la plus importante du réchauffement climatique, connue sous le nom de Maximum

thermique du Paléocène-Éocène, s'est déroulée il y a 55,8 millions d'années. Elle a été suivie
d'une longue période fraîche et sèche (Le réchauffement climatique actuel a été déclenché
principalement par l'activité humaine).

Chaque segment du Cénozoïque a connu des climats différents. Au Paléogène, le climat de la

Terre était essentiellement tropical. La période du Néogène a connu un refroidissement
drastique, qui s'est poursuivi au Pléistocène et au Quaternaire.

Quant à l'évolution du paysage, les continents se sont séparés au Paléogène, créant de vastes
étendues d'océans. Cela a eu un impact significatif sur le climat et la vie marine entourant
chaque continent. Au Pléistocène, les glaciers couvraient le centre de l'Amérique du Nord.
Plusieurs des plus grandes chaînes de montagnes du monde, dont les Alpes, l'Himalaya et les
montagnes Rocheuses, se sont formées au cours du Cénozoïque.

Le Quaternaire comprend le Pléistocène caractérisé par des épisodes de glaciations

continentales et l’Holocène qui correspond à l’époque non glaciaire récente. Un climat de plus
en plus instable s'est installé, qui voit son paroxysme dans les grandes glaciations du
Quaternaire. Le Quaternaire est la dernière période géologique de ceux qui intègrent l'ère
cénozoïque. Cela a commencé il y a environ 2, 5 millions d'années et continue dans le présent.
C'est la période la plus récente où l'être humain s'est développé. De même, au Quaternaire,
l'activité géologique, si active dans les périodes précédentes, semble s'être énormément ralentie.
Le mouvement des continents a ralenti, de même que les processus orogéniques de formation
des montagnes, produits de la collision des plaques tectoniques.
3- Conclusion
L’histoire géologique de la terre montre une terre en perpétuel changement et l’évolution
géologique est le moteur de l’évolution biologique. Deux grands moteurs responsables de
l’évolution des roches : un moteur interne, c’est la convection dans le manteau terrestre qui fait
bouger les plaques tectoniques et un moteur externe, l’énergie en provenance du soleil,
responsable de la circulation atmosphérique et océanique et des climats, du cycle de l’eau, du
modelé des roches à la surface de la terre et de l’érosion. D’un côté, les montagnes sont édifiées,
de l’autre elles sont érodées et les débris dispersées. Tout au long de l’histoire de la terre, la
chute de météorites de grande taille a eu comme conséquence les extinctions biologiques. La
position de la terre par rapport au soleil a une influence sur les climats, et en particulier les
glaciations. Les changements paléogéographiques ont offert des espaces offerts à la vie par la
dérive des continents et les changements des espaces continentaux ; des barrières montagneuses
coupent une population animale en deux sous-populations qui vont ensuite évoluer
différemment. Il faut aussi citer l’action du volcanisme sur le climat et les inversions du champ
magnétique.