l’Iliade
L’Iliade et l’Odyssée sont attribués à Homère dès le VIe siècle av. J.-C. On
lui attribue également l'œuvre épique
comique Batrachomyomachia (littéralement « la bataille des grenouilles et
des rats », une parodie de l’Iliade), ainsi qu'un poème comique intitulé
désigne toute forme de poésie didactique. Ainsi, on trouve fréquemment
son nom associé aux titres des épopées du Cycle
troyen. Hérodote rapporte que la « poésie homérique » est bannie
par Clisthène, le tyran de Sicyone, à cause de ses références
à Argos31 — ce qui laisse supposer que le Cycle thébain était également
considéré comme homérique. Hérodote lui-même s'interroge sur la
paternité homérique des Épigones32 et des Chants cypriens32. Certains lui
attribuent également la Prise d'Œchalie. Enfin, de nombreux auteurs
antiques citent des vers qu'ils attribuent à Homère, mais qui ne figurent ni
dans l’Iliade ni dans l’Odyssée : Simonide de Céos33, Pindare34, etc.
Ce n'est qu'à partir de Platon et d'Aristote que l'attribution se limite à
l’Iliade et à l’Odyssée. Mais au XVIe siècle encore, Érasme croit que
la Batrachomyomachia est une œuvre d'Homère.
La question homérique
Article détaillé : Question homérique.
Ingres, L'Apothéose d'Homère, 1827, musée du
Louvre (Inv. 5417)
Les maigres informations dont nous disposons sur Homère ont incité
certains auteurs à remettre en question son existence même. Ce problème
remonte à l'Antiquité : selon Sénèque, « c'était la maladie des Grecs de
chercher quel était le nombre des rameurs d'Ulysse ; si l'Iliade fut écrite
avant l'Odyssée, si ces deux poèmes étaient du même auteur »35.
La « question homérique », comme on l'appelle à l'époque moderne, naît
probablement chez l'abbé d'Aubignac36. Vers 1670, à rebours de la
révérence de ses contemporains pour Homère, il rédige ses Conjectures
académiques où, non content de critiquer l'œuvre homérique, il remet en
cause l'existence même du poète. Pour lui, l'Iliade et l'Odyssée ne sont
qu'une collection de textes rhapsodiques antérieurs 36. À peu près à la
même époque, Richard Bentley estime au détour de ses Remarques sur le
Discours de la liberté de penser qu'Homère a bien existé, mais qu'il n'est
l'auteur que de chansons et de rhapsodies réarrangées bien plus tard sous
une forme épique36. Giambattista Vico considère quant à lui qu'Homère n'a
jamais existé, et que l'Iliade et l'Odyssée sont les œuvres du peuple grec
dans son ensemble37.
Dans ses Prolegomena ad Homerum (1795), Friedrich August Wolf émet
l'hypothèse d'un Homère analphabète. Selon lui, le poète a composé ses
deux œuvres vers 950 av. J.-C., à une époque où la Grèce ne connaissait
pas l'écriture. Les chants dans leur forme primitive se seraient ensuite
transmis oralement, et par ce biais auraient évolué et se seraient
développés jusqu'à leur fixation par la recension de Pisistrate
au VIe siècle av. J.-C.38. À partir d'eux se distinguent deux écoles :
les unitaristes et les analystes.
Les analystes, tels Karl Lachmann, cherchent à isoler un poème original,
œuvre d'Homère lui-même, d'additions postérieures ou d'interpolations. Ils
soulignent les incohérences du texte et les erreurs de composition : par
exemple, Pylémène, un héros troyen, est tué au chant V39 avant de
réapparaître quelques chants plus loin40. Ou encore, Achille attend au
chant XI une ambassade qu'il vient juste de renvoyer [réf. nécessaire]. Il est vrai
aussi que la langue homérique (voir infra), pour ne parler que d'elle, est un
ensemble composite mêlant des dialectes divers
(ionien et éolien principalement) à des tournures d'époques diverses.
Cette démarche était déjà celle des Alexandrins qui ont établi le texte
(voir infra).
Les unitaristes, au contraire, soulignent l'unité de composition et de style
des poèmes, pourtant très longs (15 337 vers pour l'Iliade et 12 109
pour l'Odyssée). Ils défendent la thèse d'un auteur, Homère, qui a
composé les poèmes que nous avons à partir de sources diverses existant
à son époque ; les différences entre les deux poèmes s'expliquent alors
par le changement entre un auteur jeune et le même, plus âgé, ou encore
entre Homère lui-même et un continuateur de son école 41. Ainsi, Paul
Claudel écrit à propos de « l'unicité de la main ouvrière » :
« Tous les événements, tous les thèmes locaux ont pris direction, rapport,
équilibre, tous les dessous s'éveillent et se justifient, tout se met à chanter
à la fois, tout le champ poétique à la fois jusqu'à ses suprêmes limites
subit l'enchantement de cette voix nue, dans la concaténation des
syllabes accélérées, qui le soutire vers le dénouement 42. »
Aujourd'hui, la plupart des critiques pensent que les poèmes homériques
ont été composés en réutilisant des éléments antérieurs, lors d'une
période de transition. Ce serait au moment du passage d'une culture orale,
qui caractérise les « siècles obscurs », à la nouvelle culture grecque de
l'écrit. L'intervention d'un auteur (ou de deux) ne fait guère de doute, mais
il n'est pas douteux non plus que des poèmes antérieurs existaient et que
certains ont été inclus dans l'œuvre homérique. D'autres ne l'ont pas été,
comme ceux qui racontent en détail l'épisode du cheval de Troie43, qui
n'est que brièvement évoqué dans l’Odyssée44. L’Iliade aurait été
composée en premier, vers la première moitié du VIIIe siècle av. J.-C., et
l’Odyssée lui serait postérieure, datant de la fin du VIIe siècle av. J.-C.
Des méthodes contemporaines tentent également d'élucider la question.
Alliant l'informatique et les statistiques, la stylométrie permet de scruter
diverses unités linguistiques : mots, catégories grammaticales,
phonèmes… Fondée sur les fréquences des lettres grecques, une première
étude de Dietmar Najock45 constate surtout les cohésions internes de
l'Iliade et de l'Odyssée.
Transmission des textes homériques
Transmission orale
Articles détaillés : Théorie de l'oralité et Épithète homérique.
Les textes homériques se sont longtemps transmis par voie orale. Dans sa
célèbre thèse L'épithète traditionnelle chez Homère, Milman Parry montre
que les nombreuses formules « nom propre + épithète », telles que
« Achille aux pieds légers » ou « Héra, la déesse aux bras blancs »,
obéissent à des schémas rythmiques précis qui facilitent le travail de
l'auteur : un hémistiche peut être aisément complété par un hémistiche
tout fait. Ce système, que l'on ne trouve que dans la poésie homérique,
est caractéristique de la poésie orale.
Parry et son disciple Albert Lord donnent ainsi l'exemple de
bardes serbes de la région de Novi Pazar. Analphabètes mais capables de
réciter de longs poèmes parfaitement versifiés, ils utilisent ce type de
formules rythmiques. Après avoir enregistré plusieurs de ces épopées,
Lord s'aperçoit en revenant quelques années plus tard que les
modifications apportées par ces bardes sont minimes. La versification est
bien un moyen d'assurer une meilleure transmission des textes dans une
culture orale.
De Pisistrate aux Alexandrins
Aristote devant le buste d'Homère,
par Rembrandt (1653), Metropolitan Museum of Art
Au VIe siècle av. J.-C., le tyran athénien Pisistrate fonde la première
bibliothèque publique. Cicéron rapporte que les deux récits épiques sont
alors pour la première fois retranscrits, sur l'ordre du tyran 46. Il promulgue
une loi enjoignant à tout chanteur ou barde passant par Athènes de réciter
tout ce qu'il connaît d'Homère pour les scribes athéniens, qui enregistrent
chaque version et les réunissent en ce qui est désormais
appelé l'Iliade et l'Odyssée. Des savants tels que Solon (qui s'était
pourtant opposé à Pisistrate pendant sa campagne électorale) participent
à ce travail. Le fils du tyran, Hipparque, ordonne que le manuscrit soit
récité tous les ans à l'occasion de la fête des Panathénées, selon le
dialogue Hipparque attribué à Platon.
Les textes homériques sont alors écrits et lus sur des rouleaux
de parchemin ou de papyrus, les volumina (d'où vient le français
« volume »). Aucun rouleau n'a été sauvegardé intégralement. Seuls
subsistent des fragments, retrouvés en Égypte et dont certains remontent
au IIIe siècle av. J.-C. L'un d'entre eux, Sorbonne inv. 255, contenant les
chants IX et X, montre que, contrairement à ce que l'on pensait
jusqu'alors :
le découpage des œuvres en 24 chants chacun, numérotés par les
24 lettres de l'alphabet ionien, est antérieur à l'œuvre des
grammairiens alexandrins de l'époque hellénistique ;
le découpage en chants ne correspond pas à une nécessité pratique
(un chant par rouleau).
Ensuite, les premiers à travailler à une édition critique des textes
homériques sont les grammairiens alexandrins. Zénodote, le premier
bibliothécaire de la Bibliothèque d'Alexandrie, commence le travail de
défrichage, tandis que son successeur Aristophane de Byzance établit la
ponctuation du texte. Aristarque de Samothrace, successeur
d'Aristophane, écrit des commentaires de l'Iliade et de l'Odyssée, et tente
de différencier le texte attique établi sous Pisistrate, des
additions hellénistiques.
Des Byzantins à l'imprimerie
Au IIIe siècle, les Romains répandent dans le bassin méditerranéen l'usage
du codex, c'est-à-dire du livre broché couramment utilisé aujourd'hui. Les
plus anciens manuscrits homériques connus sous cette forme remontent
au Xe siècle et sont l'œuvre d'ateliers byzantins. C'est le cas du Venetus
454A, l'un des meilleurs manuscrits existants, qui permit en 1788 au
Français Jean-Baptiste-Gaspard d'Ansse de Villoison d'établir l'une des
meilleures éditions de l'Iliade47. Au XIIe siècle, l'érudit Eustathe de
Thessalonique compile les commentaires alexandrins48. Il ne retient que 80
corrections sur les 874 établies par Aristarque de Samothrace. En 1488, la
version princeps des œuvres est imprimée à Florence.
La langue homérique
Article détaillé : Langue homérique.
Homère (1812), par Philippe-Laurent
Roland, musée du Louvre
La langue d'Homère est un langage épique, déjà archaïque
au VIIIe siècle av. J.-C., et davantage encore au moment de la fixation du
texte, au VIe siècle av. J.-C. D'ailleurs, avant ce moment, certains
archaïsmes furent remplacés, introduisant dans le texte des atticismes.
La métrique de l'hexamètre dactylique permet parfois de retrouver les
formes initiales et d'expliquer certaines tournures. C'est le cas avec
le digamma (Ϝ /w/), un phonème disparu au Ier millénaire av. J.-C. dans la
plupart des dialectes. Homère l'utilise encore pour des raisons
de scansion, même s'il n'est ni écrit ni prononcé. C'est le cas du vers 108
du chant I de l'Iliade :
« ἐσθλὸν δ’ οὔτέ τί πω [Ϝ]εἶπες [Ϝ]έπος οὔτ’ ἐτέλεσσας »
L'emploi concurrent de deux génitifs, l'archaïque en -οιο et le moderne
en -ου, ou encore de deux datifs pluriels (-οισι et -οις) montre que l'aède
alternait les formes archaïques et modernes : « la langue homérique est
un mélange de formes d'époques différentes, qui n'ont jamais été
employées ensemble et dont la combinaison relève d'une liberté purement
littéraire » (Jacqueline de Romilly).
Plus encore, la langue homérique combine différents dialectes. On peut
écarter les atticismes, transformations rencontrées lors de la fixation du
texte. Il reste deux grands dialectes, l'ionien et l'éolien, dont certaines
particularités sont manifestes pour le lecteur : par exemple, l'ionien utilise
un êta (η) là où l'ionien-attique utilise un alpha long (ᾱ), d'où les noms
« Athéné » ou « Héré » au lieu des classiques « Athéna » et « Héra ». Cette
« coexistence irréductible » des deux dialectes, selon l'expression
de Pierre Chantraine, peut s'expliquer de plusieurs façons :
une composition en éolien, puis un passage en ionien ;
une composition dans une région où les deux dialectes sont utilisés ;
un libre choix de l'aède, comme pour le mélange des formes
d'époques différentes, souvent à cause de la métrique.
De fait, le dialecte homérique est une langue composite qui n'a existé que
pour les poètes et n'a jamais été réellement parlée, ce qui accentue la
rupture créée par l'épopée avec la réalité du quotidien. Plus tard, bien
après Homère, les auteurs grecs ont imité ces homérismes, précisément
pour affecter un esprit littéraire.
Exégèse allégorique
Article détaillé : Exégèse allégorique d'Homère.
L'exégèse allégorique d'Homère est une interprétation ou une explication
de l'œuvre homérique. Elle se fonde sur l'idée que le poète n'a pas
explicitement exprimé sa pensée, mais l'a cachée derrière des récits
mythologiques, au moyen d'un langage énigmatique ou allusif.
La plus ancienne forme d'exégèse allégorique (de ἄλλος / állos, « autre »,
et ἀγοράομαι / agoráomai, « parler en public », qui dit en d'autres mots ce
que le poète n'exprime pas clairement), et en même temps la plus
constante dans l'histoire, cherche à faire ressortir, dans le texte d'Homère,
un enseignement physique, c'est-à-dire relatif à la nature (φύσις / phúsis)
et à tous les phénomènes qui s'y produisent ; selon J. Pépin en 1976,
dans Mythe et allégorie parues aux Études augustiniennes, il s'agit le plus
souvent d'un enseignement d'ordre physique, et Proclus, définissant
l'interprétation allégorique, déclare que l'on y fait des phénomènes
physiques l'objet dernier des significations cachées dans les mythes ».
On peut aussi définir une exégèse allégorique théologique ou mystique,
qui a trait aux dieux et aux mystères religieux. Mais elle est souvent
étroitement liée à l'exégèse physique, les dieux étant assimilés à des
entités naturelles, ou qui agissent sur la nature « Mais la théologie y
trouve aussi sa place »49. Enfin, il existe également, plus tardive et moins
fréquente, une exégèse allégorique historique et éthique (ou moralisante).
L'interprétation allégorique d'Homère, pratiquée depuis la plus haute
Antiquité par presque tous les philosophes, couvre finalement une période
d'au moins 2 500 ans. Si l'exégèse physique n'a pas été seulement
appliquée à l'auteur de l’Iliade et de l’Odyssée, mais à d'autres grands
poètes anciens grecs et latins tels que Hésiode, Virgile et Ovide, celle
d'Homère est incontestablement la plus abondante quant aux
témoignages écrits.
L'Aède a ainsi été commenté allégoriquement par les rhapsodes, les
philosophes présocratiques (Thalès de Milet, Anaxagore de
Clazomène, Xénophane de
Colophon, Héraclite d'Éphèse, Empédocle d'Agrigente, Démocrite d'Abdère
, etc.), les pythagoriciens et les néo-pythagoriciens (Porphyre), Platon et
les platoniciens (Plutarque de Chéronée) et les néo-platoniciens (Plotin,
Porphyre, Jamblique, Proclos, Hermias
d'Alexandrie et Olympiodore), Épicure et les épicuriens, les stoïciens
(Cléanthe, Cornutus), ainsi que de nombreux autres auteurs anciens, grecs
et latins, qui, sans appartenir nettement à un des courants philosophiques
précités, livrent au moins des échantillons de l'exégèse physico-
théologique d'Homère (Aristote, Cicéron, le Pseudo-
Plutarque, Macrobe, Héraclite du Pont, etc.), les Byzantins
(Psellos, Eustathe de Thessalonique, Jean Tzétzès, Christophe Contoléon,
Gémiste Pléthon), même les anciens auteurs chrétiens (Clément
d'Alexandie, Hippolyte de Rome) et musulmans (Shahrastani), les
humanistes (Rabelais, J. Pierius Valerianus, Jean Dorat, etc.), les
alchimistes ou philosophes hermétiques depuis le XIVe siècle (Petrus
Bonus, Blaise de Vigenère, Giovanni Bracesco, Michel Maier, etc.), enfin les
Modernes depuis le XVIIIe siècle à nos jours (Fabre du Bosquet, Antoine-
Joseph Pernety, E. d'Hooghvorst).
« Agamemnon représente l’éther ; Achille, le Soleil ; Hélène, la
terre ; Alexandre, l’air ; Hector, la Lune ; les autres portent des noms
qui s’y conforment. Parmi les dieux, Déméter représente le foie ;
Dionysos, la rate ; Apollon, la bile »50.
« Les compagnons d’Ulysse sont métamorphosés en porcs et autres
animaux de ce genre. C’est une allusion au fait que les esprits des
hommes insensés passent dans des corps appartenant aux espèces
animales. Leur chute les soumet à la révolution circulaire de
l’univers qu’Homère appelle « Circé » (« Cercle ») »51.
« Par la fameuse chaîne d'or, Homère ne veut rien dire d'autre que le
soleil, montrant par là clairement qu'aussi longtemps que se meut la
sphère céleste et le soleil, tout a l'être et tout le conserve tant chez
les dieux que chez les hommes; mais, s'ils venaient à s'immobiliser
comme en des liens, toutes choses tomberaient en ruines et ce qui
adviendrait serait, comme on dit, le bouleversement universel »52.
« Il semble, en fait, que le Créateur universel, en composant le
monde d'éléments opposés et en y introduisant une amitié
proportionnelle, réunit en même temps les activités d'Héphaïstos,
celles d'Arès et celles d'Aphrodite: quand il engendre
les oppositions des éléments, il les engendre selon l'Arès qui est en
lui ; quand il met en œuvre leur amitié, il agit selon la puissance
d'Aphrodite; quand il relie ce qui relève d'Aphrodite à ce qui est
propre à Arès, il adopte comme exemple préalable l'art d'Héphaïstos.
Il est lui-même toutes choses et il œuvre avec tous les dieux »53.
« Pénélope (Πηνελόπη) représente celle qui a pris (λαβουσα) les fils
(πήνας) des destins, c'est-à-dire la trame conforme à la nature et à
l'ordre qu'a filé la nature, et qui ne veut pas s'y soumettre, car elle
est supérieure à la nature; c'est pourquoi le poète représente par
elle les activités surnaturelles »54.
« Les dieux ne vivent pas de pain et de vin comme les mortels, aussi
n'ont-ils pas de sang, mais, au lieu de cela, une substance qu'ils
nomment « ichôr » [cf. Iliade, V, 339 à 342], qui est comme une
subtile sérosité salsugineuse, empêchant la corruption dans les
animaux et tous les autres composés élémentaires »55.
Portée historique des écrits d'Homère
Carte de la Grèce homérique, telle que décrite
principalement dans le Catalogue des vaisseaux et des Troyens
« Masque d'Agamemnon » en feuille d'or
martelé, trouvé à Mycènes, aujourd'hui au Musée national archéologique
d'Athènes
Les auteurs de l'Antiquité pensaient qu'Homère chantait des événements
historiques, et que la guerre de Troie avait vraiment eu lieu. Ils faisaient
leur la remarque d'Ulysse à l'aède Démodocos :
« Tu chantes avec un grand art le sort des Grecs,
Tout ce qu'ont fait, subi et souffert les Argiens,
comme un qui l'eût vécu, ou tout au moins appris d'un autre 56 ! »
Au XIXe siècle encore, Heinrich Schliemann espère retrouver les sites
décrits par l'épopée quand il lance ses fouilles en Asie Mineure. Il met au
jour les ruines d'une ville appelée Troie, puis d'une autre appelée Mycènes,
et pense avoir prouvé la véracité des récits homériques. Il croit reconnaître
une effigie d'Agamemnon dans la découverte d'un masque en feuille d'or.
Il identifie également le grand bouclier d'Ajax, la coupe de Nestor, etc.57.
La société décrite par le poète est assimilée à la civilisation mycénienne.
Rapidement, les découvertes sur cette civilisation (au premier chef, le
déchiffrement du linéaire B) remettent en cause cette thèse : la société
achéenne ressemblait plus aux civilisations mésopotamiennes,
administratives et bureaucratiques, qu'à une aristocratie de guerriers,
sans État. Jacqueline de Romilly explique ainsi : « entre les documents
soudain révélés et le contenu des poèmes, il n'y a pas un lien beaucoup
plus étroit qu'entre la Chanson de Roland et des actes notariés de l'époque
de Roland »58.
Moses Finley, dans Le monde d'Ulysse (1969), affirme que la société
décrite, hormis quelques anachronismes, a vraiment existé : ce sont les
« siècles obscurs », ceux du Xe et IXe siècles av. J.-C., situés entre la
civilisation de Mycènes et le début de l'âge des cités grecques
(VIIIe siècle av. J.-C.). Dans « Les siècles obscurs et les poèmes
homériques » (Les anciens Grecs, 1971), Finley écrit :
« Tout se passe donc comme si la volonté archaïsante des bardes avait été
en partie couronnée de succès : bien qu'ils aient perdu presque tout
souvenir de la société mycénienne, ils demeuraient assez en retard sur
leur temps pour peindre avec une relative exactitude les siècles obscurs,
dans leurs débuts plus que dans leur fin — tout en laissant toujours
subsister des anachronismes, entre survivances mycéniennes et traits
contemporains. »
L'opinion de Finley a depuis été remise en question, en grande partie à
cause d'anachronismes, montrant des traits datant du VIIIe ou
du VIIe siècle av. J.-C. D'abord, l'Iliade comprend trois descriptions de ce
qui ressemble à une phalange, notamment :
« Ainsi ajustaient-ils casques et boucliers bombés.
Écus, casques et hommes se pressaient l'un contre l'autre,
Et quand ils se penchaient, les casques chevelus heurtaient
Leurs splendides cimiers, tant ils se tenaient serrés 59. »
L'époque d'apparition de la phalange est débattue, mais la plupart des
historiens la placent autour de 675 av. J.-C.
Les chars sont utilisés de manière incohérente : les héros partent sur leur
char, en sautent et se battent à pied. Le poète sait que
les Mycéniens utilisaient des chars, mais il ne connaît pas leur utilisation à
l'époque (combat char contre char, utilisation des javelots). Il calque
l'utilisation des chars sur celle des chevaux à son époque (transport à
cheval jusqu'au lieu de la bataille, puis combat à pied).
Le récit se passe en plein âge du bronze et les armes des héros sont
effectivement faites de ce métal. Mais Homère donne à ses héros un
« cœur de fer », et parle dans l'Odyssée du bruit fait, dans la forge, par
une hache de fer que l'on trempe60.
Ces usages issus d'époques différentes montrent que comme la langue
d'Homère, le monde homérique n'a jamais existé tel qu'il est décrit. C'est
un monde composite et poétique, tout comme la géographie du périple
d'Ulysse.
Fortune littéraire et artistique
Littérature
Dans William Shakespeare, Victor Hugo écrit : « Le monde naît, Homère
chante. C'est l'oiseau de cette aurore ». Honoré de Balzac place Homère si
haut qu'il écrit : « Doter son pays d'un Homère, n'est-ce pas usurper
Dieu ? »61.
Homère est à l'origine de la figure du poète aveugle dont l'infirmité est
contrebalancée par son génie poétique. À ce titre, plusieurs poètes et
écrivains fameux ont été rapprochés d'Homère du fait de leur cécité. C'est
le cas de John Milton, auteur de l'épopée Paradise Lost, du barde
serbe Filip Višnjić, du chasseur dogon Ogotemmêli, et plus récemment de
l'écrivain et poète argentin Jorge Luis Borges.
Lucien de Samosate met en scène Homère dans plusieurs de ses
dialogues. Dans le voyage fictif qu'il relate dans les Histoires vraies (II, 20),
il rencontre Homère dans l'Île des Bienheureux. La conversation est une
parodie de la question homérique, qui se pose déjà à l'époque de Lucien.
Dans Le Dossier H. (1981), Ismail Kadare relate l'histoire de deux
homéristes venus en Albanie enregistrer les épopées orales
des rhapsodes, dans l'espoir d'élucider la question homérique.
Peinture
Homère et les Bergers
Camille Corot, 1845
Musée des Beaux-Arts de Saint-Lô
Rembrandt,
Aristote contemplant le buste d'Homère (1653),
Homère (1663).
Charles Nicolas Lafond, Sappho chante pour Homère (1824).
Jean-Auguste-Dominique Ingres, L'Apothéose d'Homère (1827).
Auguste Leloir, Homère (1841).
Leprince, Homère (1767)62.
William Bouguereau, Homère et son guide (1874).
Sculpture
Antoine-Denis Chaudet, Homère (1806).
Philippe-Laurent Roland, Homère (1812).
Cinéma
Dans le film Les ailes du désir de Wim Wenders, le vieux poète interprété
par Curt Bois est nommé Homère et évoque explicitement l'aède antique 63.
Notes et références
1. ↑ Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue
grecque, Paris, Klincksieck, 1999 (édition mise à jour),
1447 p. (ISBN 978-2-25203-277-0) vol.II, p. 797.
2. ↑ Simonide, frag. 19 W² = Stobée, Florilège, s.v. Σιμωνίδου.
3. ↑ Iliade [détail des éditions] [lire en ligne [archive]] (VI, 146).
4. ↑ Lucien, Histoires vraies (II, 20).
5. ↑ Anthologie palatine (XIV, 102).
6. ↑ Kirk, p. 1.
7. ↑ Selon Harpocration, le conte de Mélès et Créthéis est déjà discuté
par Hellanicos au Ve siècle av. J.-C.[réf. nécessaire]. On le trouve également
dans les Images de Philostrate (VIII) [lire en ligne [archive]].
8. ↑ Aulu-Gelle, Nuits attiques [détail des éditions] (lire en
ligne [archive]) : Livre III, 11, 7
9. ↑ Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], VIII, 63-64.
10. ↑ « τυφλὸς ἀνήρ, οἰκεῖ δὲ Χίῳ ἔνι παιπαλοέσσῃ », vers 172.
L'hymne est daté entre le milieu du VIIe siècle av. J.-C. et le début
du VIe siècle av. J.-C.
11. ↑ Thucydide, La Guerre du Péloponnèse [détail des
éditions] [lire en ligne [archive]], III, 104.
12. ↑ Dion Chrysostome, Discours, XXXVI, 10-11.
13. ↑ FHG II, 221.
14. ↑ Snell, TrGF I 20 Achaeus I, T 3a+b.
15. ↑ Platon, Phèdre [détail des éditions] [lire en ligne [archive]],
243a.
16. ↑ Diels, II, 88-89.
17. ↑ M. P. Nilsson, Homer and Mycenæ, Londres, 1933p. 201.
18. ↑ Aristote, Éthique à Eudème, 1248b.
19. ↑ R. G. A. Buxton, « Blindness and Limits: Sophokles and the
Logic of Myth », JHS 100 (1980), p. 29 [22-37.
20. ↑ M.L. West, « The Invention of Homer », CQ 49/2
(1999), p. 366 [364-382].
21. ↑ Éphore, FGrHist 70 F 1.
22. ↑ West, p. 367
23. ↑ West, p. 365-366.
24. ↑ West (2001), p. 17
25. ↑ Graziosi (2002), p. 48-49.
26. ↑ Le Margitès est attribué à Homère par Aristote, Poétique, 4,
1448b, et Archiloque [réf. nécessaire].
27. ↑ Howatson (dir.), article Batrachomyomachia.
28. ↑ Saïd-Trédé-Le Boulluec (1997), p. 52.
29. ↑ Howatson (dir.), article Margitès.
30. ↑ Saïd-Trédé-Le Boulluec (1997), p. 53.
31. ↑ Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en
ligne [archive]] (V, 37).
32. ↑ Revenir plus haut en :a et b
Hérodote (IV, 32).
33. ↑ Simonide, frag. 564 PMG.
34. ↑ Pindare, Odes [détail des éditions] (lire en
ligne [archive]), Pythiques, IV, 277-278.
35. ↑ Sénèque, De la brièveté de la vie [lire en
ligne [archive]] (XIII, 2).
36. ↑ Revenir plus haut en :a b et c
Parry, p. XII.
37. ↑ Parry, p. XIII.
38. ↑ Parry, p. XIV-XV.
39. ↑ Iliade [détail des éditions] [lire en ligne [archive]] (V, 576-
579).
40. ↑ Iliade [détail des éditions] [lire en ligne [archive]] (XIII, 658-
659).
41. ↑ Ces hypothèses sont formulées par exemple par R.B.
Rutherford, « From the Iliad to the Odyssey », in Oxford Readings in
Homer’s Iliad, Oxford University Press, Oxford, 2001, p. 117-146.
42. ↑ Préface de Paul Claudel à l’Odyssée, éd. Gallimard.
43. ↑ E. Lasserre, L'Iliade, Introduction, éd. Garnier-Flammarion.
44. ↑ Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], IV,
251-290, et VIII, 492-520.
45. ↑ Najock Dietmar, 1995, "Letter Distribution and Authorship in
Early Greek Epics", Revue informatique et Statistique dans les
Sciences Humaines, XXXI, 1 à 4, p. 129-154 [1] [archive]
46. ↑ De oratore, III, 40.
47. ↑ (en) Bryn Mawr Classical Review 2000.09.12 [archive]
48. ↑ Biographie universelle classique [archive], Charles Gosselin,
1829, p. 1017, col. 2, article Eustathe
49. ↑ J. Pépin, Mythe et allégorie, Études augustiniennes, Paris,
1976, p. 91
50. ↑ Texte d'un papyrus d’Herculanum, dont le contenu remonte
probablement à Métrodore[Lequel ?], cfr. F. Buffière, Les Mythes
d'Homère et la pensée grecque, Les Belles Lettres, Paris,
1956, p. 127, n. 10 ; H. Diels, Die Fragmente der Vorsokratiker,
Weidmannsche Buchhandlung, Berlin, 1912, t. I, p. 414, § 48).
51. ↑ Pseudo-Plutarque, Sur la Vie et la poésie d'Homère, 126.
52. ↑ Platon, Théétète, 153c et d.
53. ↑ Proclos, Commentaire sur la République de Platon, VI, 1, 15
54. ↑ Ch. Contoléon, Sur le Prologue de l'Odyssée.
55. ↑ Cf. B. de Vigenère, Traité du feu et du sel, Angelier, Paris,
1618, p. 74.
56. ↑ Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne [archive]] (VIII,
489–491). Extrait de la traduction de Philippe Jaccottet.
57. ↑ Kirk, p. 9.
58. ↑ Jacqueline de Romilly, Homère, 1999.
59. ↑ Iliade (XVI, 215–217), extrait de la traduction de Frédéric
Mugler. Voir aussi Iliade (XII, 105 ; XIII, 130-134) et peut-
être Iliade (IV, 446-450 = VIII, 62-65).
60. ↑ Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne [archive]] (IX,
390–395).
61. ↑ La Fille aux yeux d'or, édition Furne, 1845, vol. IX, p. 2.
62. ↑ (fr) Reproduction et notice sur Utpictura18 [archive]
63. ↑ « LES ANGES DE L'HISTOIRE - Hors Champ [archive] »,
sur www.horschamp.qc.ca (consulté le 1er mars 2018)
Bibliographie
Éditions
Consulter la liste des éditions des œuvres de cet auteur
Homère, et Hélène Monsacré (dir.) (trad. du grec ancien par Pierre
Judet de La Combe, Victor Bérard, Jean Humbert, postface Heinz
Wismann), Tout Homère, Paris, Éditions Albin Michel : Les Belles
lettres, 2019, 1294 p., 24 cm (ISBN 978-2-226-43978-
9, SUDOC 240986334).
Éditions anciennes
Le philologue allemand Gottfried Hermann publia en 1806 une édition
des Hymnes.
Ouvrages généraux
Hélène Mounard, Homère, Éditions Seghers, coll. Écrivains d'hier et
d'aujourd'hui, no 30, 1969
Monique Trédé-Boulmer, La Littérature grecque d'Homère à Aristote,
PUF, coll. « Que sais-je ? » no 227, 1992 (2e édition)
M. C. Howatson (dir.), Dictionnaire de l'Antiquité, Paris, Éditions
Robert Laffont, 1993 (Oxford University Press, 1989)
Philippe Brunet, La Naissance de la littérature dans la Grèce
ancienne, Paris, Le Livre de
Poche, coll. « Références », 1997 (ISBN 2-253-90530-5)
Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la
littérature grecque, Paris, Presses universitaires de
France, coll. « Premier Cycle », 1997 (ISBN 2130482333 et 978-
2130482338)
Jacqueline de Romilly, Homère, PUF, coll. « Que sais-je ? » no 2218,
1999 (4e édition)
Pierre Carlier, Homère, Fayard, 1999
Pierre Pellegrin (trad. du grec ancien), Aristote : Œuvres complètes,
Paris, Éditions Flammarion, 2008, 2928 p. (ISBN 978-2081218109)
Alexandre Farnoux, Homère, le prince des poètes, Éditions Gallimard,
2010
Pierre Judet de la Combe, Homère, Paris, Éditions Gallimard, coll.
« Folio biographies », 2017 (ISBN 978-2-07-046386-2)
Le monde d'Homère
« La Méditerranée d'Homère. De la guerre de Troie au retour
d'Ulysse », Les Collections de L'Histoire, no 24, juillet-septembre
2004
Moses I. Finley, Le Monde d'Ulysse, Maspéro, 1969
Pierre Vidal-Naquet, Le Monde d'Homère, Perrin, 2000
Études spécialisées
Louis Bardollet, Les Mythes, les dieux et l'homme. Essai sur la poésie
homérique, Belles Lettres, coll. « Vérité des mythes », 1997
Pierre Chantraine, Grammaire homérique, Klincksieck, coll.
« Tradition de l'humanisme », tomes I et II, 2002
(en) Barbara Graziosi, Inventing Homer: The Early Reception of Epic,
Cambridge University Press, Cambridge, 2002
(en) Geoffrey S. Kirk, The Songs of Homer, Cambridge University
Press, Cambridge, 2005 (1re édition 1962) (ISBN 978-0-521-61918-9)
(en) Geoffrey S. Kirk, « The making of the Iliad: preliminary
considerations » dans The Iliad: a Commentary, vol. I (chants 1-4),
Cambridge University Press, Cambridge, 1985 (ISBN 978-0-521-
28171-3)
Gregory Nagy :
(en) Homer's Text And Language, University of Illinois Press,
2004
(en) Homeric Responses, University of Texas Press, 2004
(en) Adam Parry (éd.), The Making of Homeric Verse: The Collected
Papers of Milman Parry, Oxford University Press, 1971 (ISBN 978-0-
19-520560-2)
Jacqueline de Romilly, Les Perspectives actuelles de l'épopée
homérique, PUF, coll. « Essais et conférences », 1983 (cours
professé au Collège de France)
(en) Martin L. West, Studies in the text and transmission of the Iliad,
K.G. Saur, München, 2001
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