Fondament Thermodynamique
Fondament Thermodynamique
Fondament Thermodynamique
I.1 Généralités
On ne peut appliquer les équations de la mécanique à une collection de molécules dont le nombre est de l’ordre de 1023.
Faute de pouvoir connaître à tout instant, la position et la vitesse de chaque molécule, on doit se contenter d’une
description statistique.
On suppose que le gaz est porté à une température bien déterminée (N molécules monoatomiques enfermées dans
un récipient en contact avec un thermostat). Le gaz est alors en équilibre thermique avec le thermostat. Il ne s’agit
pas d’un équilibre statique mais d’un équilibre dynamique.
Les molécules sont en mouvement désordonné, ce qu’on appelle l’agitation thermique par suite des chocs entre elles et
avec les parois du récipient.
On définit :
N = nombre total de molécules monoatomiques.
N
n* = = densité particulaire ou densité moléculaire. C’est le nombre de particules par unité de volume.
V
Ordre de grandeur de n* : Dans l’air ambiant : n* = 1025 m-3 et dans l’eau des océans : n* = 1028 m-3.
N
n= = nombre de moles avec NA = nombre d’Avogadro = 6,02×1023 mol-1.
NA
Le gaz parfait est monoatomique s’il est constitué d’atomes : Ar, He… On note GPM le gaz parfait monoatomique.
I.2 Hypothèses
• Les atomes sont considérés comme ponctuels (volume propre volume du récipient).
• Il n’y a pas d’interaction entre les atomes.
1
• L’énergie est purement cinétique Ec = mv 2 puisque les molécules sont monoatomiques. Il n’y a pas d’énergie
2
potentielle.
• La répartition des atomes dans le récipient est homogène (n* est le même en tout point du récipient).
• La distribution des vitesses est stationnaire (indépendante du temps ou permanent, d’où l’équilibre
thermodynamique), homogène (la répartition des vecteurs vitesses est la même en tout point du récipient) et
isotrope (toutes les directions de l’espace sont équiprobables pour le vecteur vitesse – pas de direction privilégiée).
On verra plus loin dans le chapitre le modèle du gaz de Van der Waals qui tiendra compte du volume propre des
molécules et des interactions entre les atomes.
Ces hypothèses très générales suffisent à démontrer l’équation d’état du gaz parfait monoatomique.
• On considère 3 axes Ox, Oy, Oz uniquement. On suppose que les molécules peuvent se déplacer uniquement sur ces
trois axes. D’après les hypothèses précédentes, 1/3 des molécules se dirigent suivant l’axe x’x et 1/6 du nombre
total de molécules se dirigent dans le sens des x > 0.
a) Toutes les molécules qui font frapper la surface dS pendant dt sont comprises dans le cylindre dans le cylindre de base
dS et de hauteur v *dt .
Le nombre de molécules comprises dans ce volume vaut = n * ( dS )( v *dt ) .
Seulement 1/6 de ces molécules vont dans le sens des x > 0 et vont donc frapper la surface dS.
1
Le nombre de molécules qui vont frapper dS pendant dt vaut donc n * ( dS )( v *dt ) .
6
b) On considère une molécules qui va heurter la paroi dS.
G G
Avant le choc, la quantité de mouvement vaut : pavant = mv * u x
G G
On suppose le choc élastique et on admet que la particule repart avec la même vitesse : paprès = −mv * u x .
G G G
dp paprès − pavant G
On applique le PFD à la molécule : = = Fparoi→1 molécule = force que la paroi exerce sur la molécule.
dt dt
D’après le principe des actions réciproques, la force que la molécule exerce sur la paroi vaut :
G G G
G G paprès − pavant 2mv * u x
F1 molécule→paroi = − Fparoi→1 molécule = − =
dt dt
1
c) Pendant dt, il y a n * ( dS )( v *dt ) molécules qui heurtent la paroi.
6
Toutes ces molécules exercent une force sur la paroi.
G
1 2mv * u x
La force exercée sur la paroi par l’ensemble des molécules vaut donc : n * ( dS )( v *dt )
6 dt
G 1 JJG
D’où dF = m n * v * dS ext .
2
3
Remarques : Une théorie plus complète tenant compte de la distribution des vitesses et des différentes directions dans l’espace
donne le même résultat.
Remarques :
Si le fluide se déplace, il peut exister une composante tangentielle des forces surfaciques
fluide
appelée force de viscosité.
Remarque : On a trois degrés de liberté. On peut montrer en thermodynamique statistique, qu’à chaque degré de
1 2 1 1 2 1 1 2 1
liberté, on a : mvx = k B T , mv y = k B T et mvz = k B T /
2 2 2 2 2 2
Dans le cas du gaz parfait monoatomique, le modèle considère qu’il n’y a pas d’interaction entre les atomes donc
N
1
E p int = 0 . On a donc U = Ec micro = ∑ mvi2 . D’après la définition de la vitesse quadratique moyenne, on a :
i =1 2
N
∑v i
2
1 1
v* = v
2 2
= i =1
m ( Nv *2 ) = N mv *2 .
. Soit : U =
N 2 2
1 3 1 3
Si le GPM est à l’équilibre thermodynamique, mv *2 = k B T , d’où U = m ( Nv *2 ) = N k B T .
2 2 2 2
1 3 3
Or N = n N A et R = N A k B , on obtient : U = m ( Nv *2 ) = nN A k B T = nRT
2 2 2
3
Pour un GPM à l’équilibre thermodynamique, l’énergie interne vaut U = nRT . Elle s’exprime en Joule (J)
2
Il est remarquable que l’énergie interne qui dépend a priori des 3N paramètres microscopiques (composantes de la vitesse des
N atomes) ne dépende à l’équilibre thermodynamique que d’un seul paramètre d’état, la température.
3
Pour 1 mole, on a U = × 8,314 × 273 = 3403 J .C’est l’énergie produite par une masse de 1 kg tombant de 340 m. C’est
2
une valeur énorme mais l’énergie interne n’est pas directement exploitable car elle correspond à des mouvements
désordonnés.
dU U
On définit l’énergie interne massique : u = . On utilisera souvent la relation simplifiée : u = .
dm m
On a vu que :
La variance est nombre de degrés de liberté du système, c’est à dire le nombre de paramètres d’état intensifs et
indépendants décrivant un état d’équilibre thermodynamique.
Pour un GPM en équilibre thermodynamique, la variance vaut 2.
En effet la donnée de 2 variables intensives p, T est nécessaire et suffisant pour définir un état d’équilibre.
b) Température
La température T du fluide peut être définie par référence à la température du GPM. C’est la température cinétique
pV
T= d’un volume imposé de GPM, qui mis en contact du fluide par une paroi rigide, fixe, thermiquement
nR
conductrice, ne subit aucune évolution. On dit que le GPM et le fluide sont en équilibre thermodynamique.
L’expérience montre que dans la limite des faibles densités particulaires ( p → 0 ou V → ∞ ), le gaz réel tend vers un
comportement limite à l’équilibre thermodynamique, appelé modèle du gaz parfait (voir exercice du TD n°1 de
thermodynamique).
n2 a
Le covolume nbm et la pression moléculaire prennent en compte, le caractère répulsif à très
V2
courte distance et le caractère attractif à grande distance des interactions entre les molécules.
IV.4 Aspect expérimental : coefficients thermoélastiques
Pour accéder à l’équation d’état d’un fluide, on fixe un des paramètres d’état et on étudie les variations d’un autre
paramètre d’état en fonction du troisième paramètre d’état.
Il n’est pas toujours possible de trouver une équation d’état satisfaisant, les résultats sont alors regroupés dans des
tables thermodynamiques.
a) Définition
1 ∂V
Coefficient de dilatation isobare : α =
V ∂T p
−1 ∂V
Coefficient de compressibilité isotherme : χT =
V ∂p T
IV.5 Énergie interne des gaz réels et de quelques modèles à l’équilibre thermodynamique
3 3
• GPM : U = nRT et CV = nR
2 2
5 5
• Gaz parfait diatomique à température ambiante : H2, N2, O2 : U = nRT et CV = nR
2 2
3 ∂U
• Gaz parfait : U = U (T ) et CVm ≥ R . On a CV = . Comme U ne dépend que de T, il suit la
2 ∂T V
dU 3
première loi de Joule. On a alors CV = et dU = CV dT et CVm ≥ R
dT 2
2
na
• Gaz de Van der Waals. On admet que U = U GP (T ) − .
V
∂U ∂U n2 a
La différentielle s’écrit : dU = dT + ∂V d V = C dT + dV
∂T V
V
T V2
n2 a
Remarques : Le covolume n’a pas d’influence dans l’énergie interne. On a une contribution − dans
V
−C
l’énergie potentielle. C’est tout à fait cohérent avec des interactions attractives du type E p =
r6
V.2 Solides
Si on n’a pas de table ou de diagramme thermodynamique, on fera l’approximation que le volume du solide est
constant. On a les résultats suivants :
L’énergie interne U ne dépend que de la température : U = U(T) : il suit la première loi de Joule.
∂U dU
CV = = . On a donc : dU = CV dT et du = cV dT
∂T V dT
On travaille souvent dans un domaine de température où CV est constant.
On a alors U 2 − U1 = CV (T2 − T1 ) = mcV (T2 − T1 ) .
On utilise parfois la loi de Dulong et Petit. Pour tous les solides métaux (sauf le diamant) à haute température,
CVm = 3R = 25 J.K −1 .mol−1 .
VI. BILAN
Il faut connaître par cœur le tableau suivant.
Modèle Équation d’état Énergie interne
3 3
Gaz parfait monoatomique U = nRT ; CV = nR ; dU = Cv dT
pV = nRT 2 2
(GPM) U = U (T ) : le GPM suit la 1ère loi de Joule
3
dU = Cv dT et CV ≥ nR
2
U = U (T ) : le GP suit la 1ère loi de Joule
Gaz parfait (GP pV = nRT
Pour un GP diatomique à température
5
ambiante : CV = nR
2
n2 a
n2 a U = U GP (T ) −
p + 2 (V − nbm ) = nRT V
Gaz de Van der Waals V
n2 a
Il faut savoir interpréter a et bm. dU = CV dT + 2 dV
V
Liquide incompressible V = cte dU = Cv dT
Solide V = cte dU = Cv dT