La Politique Monetaire en Mauritanie
La Politique Monetaire en Mauritanie
La Politique Monetaire en Mauritanie
Mars 2009
Sommaire
INTRODUCTION ........................................................................................................ 3
B. Coordination avec la politique budgétaire : les relations avec le Ministère des Finances........................ 14
CONCLUSION ......................................................................................................... 15
ANNEXES ................................................................................................................ 16
2
Introduction
La politique monétaire est le processus par lequel l’autorité monétaire
assure la régulation de l’offre de monnaie en vue d’atteindre des objectifs de
politique économique qui peuvent concerner la croissance, le plein emploi,
l’équilibre extérieur et/ou la stabilité des prix. Depuis la fin des années soixante
dix du siècle dernier, la fonction de régulation conjoncturelle
traditionnellement assignée à la politique monétaire, dans une perspective
keynésienne, est de plus en plus supplantée par une conception limitée à
l’objectif de stabilité des prix. En effet, le phénomène de stagflation
(coexistence de l’inflation et du chômage), a sonné le glas des politiques
économiques d’inspiration keynésienne inaugurant ainsi la prééminence du
monétarisme en tant que cadre théorique de référence des politiques
économiques. C’est ainsi que dans la plupart des pays, la politique monétaire
se voit assigner la stabilité des prix comme objectif principal. Cette évolution
de conception a été observée en Mauritanie où l’on a pu assister à un
recentrage de la politique monétaire vers l’objectif de stabilité des prix après
une période marquée par une orientation vers la réalisation des objectifs de
la politique économique en matière de croissance et d’équilibre extérieur.
3
B. Le choix des objectifs
1. Objectif final, Objectifs intermédiaires et opérationnels
L’objectif de stabilité des prix est fixé à travers la définition d’un objectif
quantifiée concernant l’inflation 2 mesurée par l’Indice Harmonisé des prix à la
Consommation qui constitue l’objectif final de la politique monétaire.
1
Article 38 de l’ordonnance n° 2007/004 du 12 janvier 2007 portant Statut de la Banque Centrale de Mauritanie.
2
Il s’agit d’une étape vers le ciblage de l’inflation pour ancrer les anticipations des agents économiques. Une
telle politique implique que la politique monétaire poursuivi est suffisamment crédible pour assurer la réalisation
de l’objectif d’inflation.
4
compétitivité de l’économie nationale. L’introduction d’un marché de
change depuis janvier 2007 a permis d’améliorer la transparence du système
d’allocation des devises et de renforcer le statut du taux de change en tant
qu’objectif intermédiaire de la politique monétaire.
Les réserves des banques (liquidité bancaire) ont été adoptées comme
objectif opérationnel pour la mise en œuvre de la politique monétaire. Ils
correspondent aux critères définis pour le choix d’un tel objectif. En effet, le
suivi des facteurs de la liquidité permet de définir les types d’instruments de
politique monétaire approprié pour la régulation indirecte de la monnaie en
Mauritanie.
5
l’évolution des facteurs autonomes (sur lesquels la Banque Centrale n’a pas
d’emprise) et rendre plus efficace l’utilisation des instruments de politique
monétaire (facteurs discrétionnaires).
le niveau projeté de la masse monétaire est obtenu en tenant compte d’une relation
stable entre la masse monétaire et le Produit intérieur brut projeté (stabilité de la
vitesse de circulation de la monnaie).
Les projections des contreparties de la masse monétaire sont déclinées comme suit :
o Les avoirs extérieurs sont déterminés à partir des projections de la balance des
paiements (compte extérieur)
o Les crédits nets à l’Etat ou la position nette du Gouvernement sont obtenus à partir des
prévisions arrêtées dans le cadre de la Loi des Finances.
o Les autres postes : sont supposés constants
o Les crédits à l’Economie constituent un poste résiduel permettant d’assurer l’équilibre
entre la monnaie au sens large et ses contreparties.
6
institutions de Bretton- woods, à un abandon progressif des instruments de
contrôle direct de la liquidité de l’économie, basés principalement sur
l'encadrement du crédit par voie réglementaire, du refinancement direct
auprès de la banque centrale par le taux de réescompte et de l’orientation
sélective des investissement dans un contexte de contrôle de change.
1. Le Contrôle direct
2. Le Contrôle indirect
7
monnaie centrale. Le taux de réserves obligatoires est actuellement fixé à
7% 3 . Le relèvement (la baisse) de ce taux est de nature à restreindre
(accroître) la capacité de création monétaire des banques et à tirer vers le
haut (le bas) le taux d’intérêt sur le marché monétaire.
3
Instruction n° 016/GR/2007 du 12 juin 2007.
8
n’ont toujours pas été prises telles que la titrisations de créances de la Banque
Centrale sur l’Etat, pour rendre opérationnel un tel instrument.
d. Le taux d’intérêt
4
Circulaire conjointe n° 003/MF-GRBCM/1994 du 20 juin 1994.
9
III. Les mécanismes de transmission de la politique
monétaire a l’économie
Les décisions de politique monétaire se transmettent à l’économie par
plusieurs voies appelées canaux de transmission. On distingues trois principaux
canaux de transmission de la politique monétaire : A) le canal du taux
d’intérêt et des prix des actifs ; B) le canal du crédit bancaire et C) le canal
des anticipations et les effets d’annonce
a. Le taux de change
10
B. Le canal du crédit
L’action des autorités monétaires peut être perçu comme étant une
indication sur les intentions futures. Par exemple des variations du taux ’intérêt
constituent un signal adressé aux marchés sur les priorités conjoncturelles de
la politique monétaire (contenir les pressions inflationnistes, relancer l’activité
économique, etc.)
Politique Monétaire
11
VI. Le cadre institutionnel de la politique monétaire en
Mauritanie
En vertu de Loi, La Banque Centrale de Mauritanie et chargée de la
formulation et de la mise en œuvre de la politique monétaire. Afin d’assurer
une plus grande efficacité de la politique monétaire et une cohérence
globale de la politique économique conjoncturelle, la Banque Centrale
exécute cette mission en concertation avec le Ministères chargé des
Finances.
a. Mission générale
5
Loi n° 73/118 du 30 mai 1973 modifiée par les lois 74/118 du 8 juin 1974 et 75/332 du 26 décembre 1975.
6
La BCM exerce ses attributions en matière de change dans le cadre de la Loi n° 042/2004 du 25 juillet 2004
fixant le régime applicable aux relations financières avec l’étranger et leur enregistrement statistique.
7
Cf. Ordonnance n°020/2007 du 13 mars 2007 relative aux établissements du crédit et Ordonnance n°005/2007
du 12 janvier 2007 portant réglementation des Etablissement de micro finance.
12
Contribuer à la stabilité du système financier,
Agir en qualité de caissier de l’Etat d’agent financier pour le
Gouvernement
2. Organisation
8
Article 38 de l’ordonnance n°2007/04 du 12 janvier 2007
9
Articles 2 et 3 de l’ordonnance précitée.
10
Article 9 de l’ordonnance n°2007/04 : […] Le Gouverneur est choisi en fonction de sa formation académique,
de sa compétence, de sa moralité et de son expérience avérée dans le domaine bancaire, économique ou
financier. Le Gouverneur ne peut être relevé de ses fonctions que par décret Présidentiel, moyennant
recommandation motivée prise à la majorité des deux tiers des membres du Conseil Général à l’exclusion de la
personne du Gouverneur.
11
Les mêmes dispositions de nomination et de révocation s’appliquent au Gouverneur adjoint.
12
Article 20 de l’ordonnance n°2007/04 : Les membres du Conseil de la Politique Monétaire […] sont nommés
par décret Présidentiel et ne peuvent être relevés que dans les mêmes formes. […].Ces membres sont choisis en
fonction de leur compétence et de leur expérience professionnelle avérée dans le domaine monétaire ou
économique. Article 21 : Les mandats des Conseillers ont une durée de cinq ans et sont renouvelables une ou
plusieurs fois.
13
Le Gouverneur exerce ses pouvoirs en toute autonomie conformément
aux Statuts. Il préside les Conseil de politique monétaire et le Conseil Général
de la Banque.
14
Conclusion
En tant composante de la politique économique conjoncturelle, la
politique monétaire en Mauritanie est de plus en plus orientée vers un objectif
de stabilité de prix. En dépit d’une réforme profonde de instruments dont
dispose la Banque centrale pour l’accomplissement de sa mission, la question
de l’autonomie opérationnelle demeure posée. En effet, les adjudications
des bons du Trésor, qui constituent le principal instrument dont la Banque
Centrale dispose aujourd’hui pour la régulation monétaire, en raison du
double objectif qui leur est assigné (financement du Trésor et réglage fin de la
liquidité), ne permettent pas d’assurer une autonomie opérationnelle
indispensable pour la mise en œuvre, en toute indépendance, d’une
politique monétaire efficace. La création récente des bons BCM constitue un
pas vers cette autonomie nécessaire qui devra être complété par la titrisation
des créances de la Banque centrale sur l’Etat.
15
Annexes
16
Annexe 1. Indicateurs Economiques et Financiers 2003-2007
2007
2003 2004 2005 2006
Prélim.est.
(Evolution en pourcentage, sauf indication contraire)
Revenu national et prix
PIB à prix constants 5,6 5,2 5,4 11,4 1,0
PIB hors pétrole à prix constants 5,6 5,2 5,4 4,1 5,9
Déflateur du PIB 2,5 11,5 18,0 31,9 0,2
Déflateur du PIB hors pétrole 2,5 11,5 18,0 10,1 13,4
Indice des prix à la consommation (moyenne de la période) 5,3 10,4 12,1 6,2 7,3
Indice des prix à la consommation (fin de période) 2,9 16,1 5,8 8,9 7,4
Secteur externe
Exportations de biens, f.o.b. (taux de croissance, en dollars EU) -4,1 38,1 42,2 118,6 6,4
Dont: Exportations hors pétrole -4,1 38,1 42,2 15,9 54,0
Importations de biens, f.o.b. (taux de croissance, en dollars EU) 25,7 70,3 54,7 -18,3 22,7
Importations de biens, f.o.b. (taux de croissance, en dollars EU) 2/ 22,1 33,7 24,8 8,5 35,1
Transferts officiels (en pourcentage du PIB) 6,9 4,1 5,4 3,4 2,7
Solde de la balance des transactions courantes (en % du PIB) -13,7 -34,6 -47,2 -1,3 -11,4
Solde de la balance des transactions courantes (en % du PIB) 2/ -7,1 -12,0 -7,4 -3,7 -10,1
Balance globale (en pourcentage du PIB) -10,0 -7,3 -4,0 10,5 0,6
Réserves officielles
Réserves officielles brutes en millions de dollars EU ( fin de période) 3/ 32 39 70 194 209
Réserves officielles brutes (en mois d'importations de biens et services 0,7 0,6 1,1 2,6 1,9
Monnaie et crédit
Monnaie et quasi-monnaie 25,5 13,5 14,6 15,7 18,9
Billets et monnaie en circulation 47,5 -3,4 14,8 35,3 3,8
(en pourcentage du PIB hors pétrole, sauf indication contraire)
Monnaie et quasi-monnaie 34,3 51,7 61,5 25,0 22,4
Billets et monnaie en circulation 20,7 17,1 14,3 23,7 11,0
Opérations consolidées du gouvernement
Revenus et dons 35,4 32,9 26,6 82,5 30,1
Revenus et dons (hors pétrole) 35,4 32,9 26,6 71,8 27,2
Idem, hors dons 30,7 29,7 24,5 27,1 24,8
Recettes pétrolières 4/ 0,0 0,0 0,0 10,7 2,9
Dépenses et prêts nets 47,2 37,7 33,7 36,5 32,1
Solde global, dons compris -11,8 -4,8 -7,1 46,0 -2,0
Solde hors pétrole global, hors dons -16,5 -8,0 -9,2 -9,4 -7,3
Solde hors pétrole global, dons compris -11,8 -4,8 -7,1 35,3 -4,9
Dette externe
Dette Nominale externe (en millions de dollars EU) 2869,1 3151,1 3318,4 2540,9 2708,9
Dette Nominale externe (en pourcentage du PIB) 224,9 211,1 178,7 94,1 96,1
Pour mémoire:
Taux de change Ouguiya/US$ (fin de période) 265,6 256,2 268,6 268,6 252,0
Exportations de biens, f.o.b. (en millions de dollars EU) 318 440 625 1 367 1 454
Importations de biens, f.o.b. (en millions de dollars EU) 2/ 468 625 781 847 1 145
Imports, c.i.f. (in millions of U.S. dollars)
PIB nominal (en milliards d'ouguiyas) 338 397 493 725 734
PIB nominal hors pétrole (en milliards d'ouguiyas) 338 397 493 565 679
PIB nominal (en millions de dollars EU) 1 276 1 493 1 857 2 699 2 819
Population (en millions) 2,7 2,8 2,8 2,9 3,0
PIB par tête (en dollars EU) 474 541 658 933 952
Taux de change effectif réel (taux de croissance; fin de période) 3/ -8,6 -1,1 8,5 1,1 5,3
Taux de change effectif réel (taux de croissance; fin de période) -10,6 9,6 7,5 -1,3 -4,0
Prix du pétrole (US$/barril): prévisions PEM, 20 septembre 2007 28,9 37,8 53,4 64,3 71,1
Production annuelle de pétrole (en millions de barils) ... ... ... 11,2 5,5
Sources: Autorités mauritaniennes et services du Fonds.(d'après BCM, rapport annuel 2007)
1/ La baisse du déflateur en 2007 reflète la forte baisse de la part du secteur pétrolier dans le PIB total cette année la et le fait que, en
du choix des autorités d'utiliser 1998 (année durant laquelle les cours du pétrole étaient particulièrement bas) comme année de base
2/Hors exploration/production pétrolière et autres activités minières (or, cuivre), et activités financées par les IDEs ou
3/ Hors compte pétrolier.
4/ Y compris bonus de signature pétroliers.
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Annexe 4. Ordonnance l’ordonnance n°2007/04 du 12 janvier 2007
portant statut de la Banque Centrale de Mauritanie
ARTICLE PREMIER :
La Banque Centrale de Mauritanie créée par la Loi N° 73-118 du 30 Mai 1973 modifiée par les
lois 74-118 du 8 juin 1974 et 75-332 du 26 décembre 1975, est une personne morale dont
l’organisation, la direction, le contrôle, les attributions, les objectifs, les instruments et les
opérations sont déterminés par la présente Ordonnance ainsi que par les textes pris pour son
application.
Article 2 :
La Banque Centrale de Mauritanie, dénommée ci-après "La Banque", est la Banque Centrale
de la République Islamique de Mauritanie.
La Banque est un établissement public national, doté de la personnalité juridique ainsi que
de l’indépendance politique, administrative et financière.
La Banque est compétente pour exercer les fonctions décrites dans la présente
Ordonnance, dont elle s’acquittera au moyen des pouvoirs et instruments décrits dans la
présente Ordonnance.
Article 3 :
Dans la poursuite de ses objectifs et dans l’exercice de ses fonctions, la Banque est
indépendante et responsable conformément aux dispositions de cette ordonnance. Sauf
stipulation contraire dans la présente Ordonnance, ni la Banque, ni le Gouverneur, ni le
Gouverneur Adjoint, ni les membres du Conseil Général ou du Conseil de la Politique
Monétaire, ni les agents de la Banque ne peuvent solliciter ou accepter des instructions
d’aucune autre personne ou entité.
L’indépendance de la Banque doit être respectée en tout temps et aucune personne ou
entité ne doit chercher à influencer les membres des organes décisionnels ou les agents de
la Banque dans l’exécution de leurs fonctions ou interférer dans les activités de la Banque.
Article 4 :
Le siège de la Banque est à Nouakchott. La Banque établit des succursales ou agences en
Mauritanie dans toutes les localités où elle le juge utile. Elle peut avoir des correspondants ou
des représentants partout où elle le juge utile, en Mauritanie ou à l'étranger.
Article 5 :
La Banque est réputée commerçante dans ses relations avec les tiers. Ses opérations sont
régies par les dispositions de la législation commerciale dans la mesure où il n'y est pas
dérogé par la présente Ordonnance.
Article 6 :
18
Le capital initial de la Banque est entièrement souscrit par l' Etat Son montant est fixé par la
loi. Il peut être augmenté soit par incorporation de réserves sur délibération du Conseil
Général approuvée par décret, soit par une nouvelle dotation entièrement souscrite par
l'Etat et dont le montant est fixé par la loi.
Article 7 :
La Banque est autorisée à user des armoiries de la république.
Article 8 :
Article 9 :
Le Gouverneur ne peut être relevé de ses fonctions que par décret Présidentiel, moyennant
recommandation motivée prise à la majorité des deux tiers des membres du Conseil Général
à l’exclusion de la personne du Gouverneur, dans les circonstances suivantes :
Article10 :
Le Gouverneur est nommé pour un mandat de cinq ans renouvelable une ou plusieurs fois.
Article 11 :
La fonction de Gouverneur est incompatible avec tout mandat législatif et toute charge
gouvernementale.
Le Gouverneur ne peut exercer aucune autre fonction publique ni aucune fonction privée ni
recevoir aucune rémunération pour travail ou conseil. sont exceptées de la présente
disposition la participation à des commissions administratives ou au fonctionnement
d'organismes internationaux et les tâches d'enseignement, si elles ne sont pas incompatibles
19
avec l'exercice régulier de ses fonctions, ainsi que la production d'œuvres scientifiques,
littéraires ou artistiques.
Article 12 :
Le traitement du Gouverneur est fixé par décret présidentiel. Il est à la charge de la Banque.
Le Conseil Général détermine les conditions dans lesquelles le Gouverneur reçoit une
indemnité de représentation et le remboursement de ses frais exceptionnels.
Article 13 :
Le Gouverneur qui cesse ses fonctions continue à recevoir son traitement (à l’exception des
indemnités de représentation attachée à sa fonction antérieure) pendant un an, à moins
qu’il ne soit désigné, pendant cette période, à d’autres fonctions de l’Etat n’entraînant
aucun conflit d’intérêt avec ses fonctions précédentes.
Au cours de cette période d’un an, il lui est interdit, sauf autorisation exprès du Président de
la République, de prêter son concours à toute entreprise publique ou privée nationale ou
étrangère et de recevoir d'elle des rémunérations pour travail ou conseil. Sont exceptées de
la présente disposition les tâches d'enseignement, ainsi que la production d'œuvres
scientifiques, littéraires ou artistiques.
Article 14 :
20
Article 15:
Il peut s'assurer, aux conditions arrêtées par le Conseil Général, la collaboration de conseillers
techniques n'appartenant pas aux cadres de la Banque et, avec l'autorisation du Conseil
Général, leur assigner des fonctions déterminées et leur donner délégation de signature.
Article 16 :
Le Gouverneur Adjoint est nommé par décret Présidentiel, sur avis du Gouverneur, pour un
mandat de cinq ans. Il ne peut être relevé de ses fonctions que dans les mêmes formes et
aux mêmes conditions que celle décrites pour le Gouverneur à l’article 9 ci-dessus.
Il est choisi parmi le personnel d’encadrement supérieur de la Banque ayant une formation
académique et dont les compétences, la moralité et l’expérience sont confirmées.
Article 17 :
Les dispositions des articles 11, 12 et 13, sont applicables au Gouverneur Adjoint sauf la
participation aux Conseils d’Administration d’Entreprises Publiques ou Parapubliques.
Article 18 :
Il dispose d’un droit de vote propre, qu’il exerce en toute indépendance, au Conseil de la
Politique Monétaire et au Conseil Général.
Article19 :
21
Agréer les banques et autres établissements financiers ;
Agréer les systèmes de paiement ou règlements de titres ;
Donner un avis au Conseil Général en cas de besoin ;
Décider de la politique de sanctions et des retraits d’agrément des banques et autres
établissements de crédit.
Article 20 :
Les membres du Conseil de la Politique Monétaire (ci-après dénommés ‘les Conseillers’) sont
nommés par décret Présidentiel et ne peuvent être relevés que dans les mêmes formes.
Outre les membres de droit que sont le Gouverneur et le Gouverneur Adjoint, le Conseil de la
Politique Monétaire comprend :
Article 21 :
Les mandats des Conseillers ont une durée de cinq ans et sont renouvelables une ou
plusieurs fois. Il est pourvu au remplacement des Conseillers au moins un mois avant
l’expiration de leurs fonctions.
Si l’un des Conseillers ne peut exercer son mandat jusqu’à son terme, il est pourvu
immédiatement à son remplacement dans les conditions décrites à l’alinéa précédent. Dans
ce cas, le Conseiller nommé n’exerce ses fonctions que pour la durée restant à courir du
mandat de la personne qu’il remplace.
Article 22 :
Le Conseil de la Politique Monétaire se réunit au moins une fois par mois sur convocation du
Gouverneur qui en assume la présidence. Le Gouverneur est tenu de convoquer le Conseil
de la Politique Monétaire dans les quarante-huit heures sur la demande de la majorité de ses
membres.
Les délibérations sont prises à la majorité des voix exprimées. En cas de partage, la voix du
président est prépondérante.
22
Article 23 :
Le mandat de Conseiller est exclusif de tout concours, rémunéré ou non, à l’activité d’une
banque ou d’un établissement financier à l’exception des banques et établissements
financiers dont la Banque serait actionnaire.
Aucun engagement revêtu de la signature d’un Conseiller ne peut être admis dans le
portefeuille de la banque, à moins que la signature n’ait été donnée pour le compte d’une
entreprise publique ou contrôlée par l’Etat. Les Conseillers sont tenus au secret professionnel
Article 24 :
Les Conseillers exercent leurs fonctions en toute indépendance. Ils ne peuvent recevoir
solliciter ou accepter des instructions d’aucune autre personne, entités, y compris le
Gouvernement, ou le Gouverneur lui-même. Ils ne peuvent se faire représenter. Ils ne peuvent
subir aucun préjudice de carrière ou autre en raison des opinions ou avis qu’ils sont amenés à
émettre dans l’exercice de leurs fonctions.
Article 25
Les Conseillers perçoivent des indemnités dont les modalités et les montants sont fixés par
décret, dans le respect de l’article12, paragraphe 1.
Article 26 :
Les Conseillers doivent posséder la nationalité mauritanienne depuis au moins dix ans, jouir de
leurs droits civils et politiques et présenter toute garantie de moralité et d’honorabilité.
Article 27 :
Le Conseil Général dispose de la compétence résiduelle et exerce tous les pouvoirs qui ne
sont pas dévolus au Gouverneur ou au Conseil de la Politique Monétaire.
23
Il fixe le statut du personnel ;
Il délibère sur les questions relatives à la gestion du personnel de la Banque ;
Il délibère sur tous traités et conventions ;
Il approuve les rapports, avis et consultations émis par la Banque.
Il pourra sur certains sujets, requérir l’avis du Conseil de la Politique Monétaire.
Article 28:
Le Conseil Général peut déléguer l’exercice une partie de ses pouvoirs énumérés à l’article
27 au Gouverneur.
Article 29 :
Les membres du Conseil Général sont nommés par décret Présidentiel pour un mandat de
cinq ans.
Article 30 :
Les membres du Conseil Général exercent leurs fonctions en toute indépendance. Ils ne
peuvent recevoir solliciter ou accepter des instructions d’aucune autre personne, entité, et
ce compris le gouvernement, ou le Gouverneur lui-même. Ils ne peuvent se faire représenter.
Ils ne peuvent subir aucun préjudice de carrière ou autre en raison des opinions ou avis qu’ils
sont amenés à émettre dans l’exercice de leurs fonctions.
Article 31 :
Le Conseil Général se réunit au moins une fois tous les deux mois à l’initiative de son Président.
La convocation est de droit lorsque deux membres en font la demande.
En outre, le Gouverneur peut, à tout moment, convoquer une réunion du Conseil Général
La validité des délibérations est subordonnée à la présence d’au moins cinq membres en
fonction.
Le Gouverneur arrête l'ordre du jour. L’inscription d'une question est de droit si un membre
en fait la demande. Les réunions sont présidées par le Gouverneur ou en son absence par le
Gouverneur Adjoint. Le Conseil Général ne peut se réunir sans la présence du Gouverneur ou
du Gouverneur Adjoint et, sauf lorsque la date de la réunion a été fixée par le Conseil
Général, sans que les membres aient été régulièrement convoqués. Les membres ne
peuvent se faire représenter.
Article 32 :
Les délibérations sont prises à la majorité des voix exprimées. En cas de partage, la voix du
président est prépondérante.
24
Article 33 :
SECTION – V : LE CENSEUR
Article 34 :
Le Censeur est nommé par décret présidentiel. Il est choisi en fonction de son intégrité, de sa
compétence, de son expérience avérée dans le domaine financier et bancaire. Il ne peut
être relevé de ses fonctions que dans les mêmes formes. Un Censeur suppléant est nommé
dans les mêmes conditions pour exercer les fonctions de Censeur chaque fois que celui-ci est
absent ou empêché.
Article 35 :
Le Censeur et son suppléant perçoivent des indemnités fixées par décret, dans le respect de
l’article 12, paragraphe 1.
Article 36 :
Le Censeur exerce une surveillance générale sur tous les services et sur toutes les opérations
de la Banque. Il peut contrôler les caisses, les registres et les portefeuilles de la Banque et faire
toutes vérifications qu'il juge nécessaires. Il peut se faire assister par des agents de la Banque.
SECTION – VI : L’AUDITEUR
Article 37 :
Un Auditeur externe est nommé par le Conseil Général, pour un mandat de 3 ans non
renouvelable.
L’Auditeur est choisi parmi les personnes ou entités disposant d’une expérience
professionnelle approfondie en matière de comptabilité et d’audit. Il doit par ailleurs
présenter toutes les garanties de professionnalisme et d’honorabilité.
Le contrat de l’auditeur ne pourra être résilié que par une décision motivée du Conseil
Général s’il devient incapable d’exercer de telles fonctions ou s’il ne remplit plus les
conditions pour exercer de telles fonctions.
25
L’Auditeur certifiera les comptes, tels qu’établis par le Gouverneur, avant leur approbation
par le Conseil Général.
CHAPITRE – I : GENERALITES
SECTION - I : OBJECTIFS
Article 38:
En outre, sans préjudice de l’objectif de stabilité des prix, la Banque poursuivra la stabilité du
système financier et contribuera à la mise en œuvre des politiques économiques générales
définies par le Gouvernement.
SECTION – II : FONCTIONS
Article 39 :
En vue de réaliser les objectifs décrits à l’article 38, la Banque exercera les fonctions
suivantes :
Article 40 :
1. Ouvrir dans ses livres des comptes espèces et des comptes titres au profit des
banques, établissements financiers, banques commerciales étrangères, banques centrales
étrangères, institutions financières internationales, gouvernements étrangers et des
organisations internationales ;
2. Ouvrir et conserver des comptes espèces et des comptes titres auprès de banques et
établissements financiers ;
3. Ouvrir et conserver des comptes espèces et des comptes titres auprès de banques
centrales étrangères, de banques commerciales étrangères, de dépositaires de titres et
d’institutions financières internationales.
26
Le Conseil Général déterminera les conditions pour l’ouverture de comptes dans les livres de
la Banque.
Article 41 :
La Banque peut, moyennant paiement d’une commission lui permettant de couvrir les frais
occasionnés par de tels services, offrir des services de garde aux institutions financières et au
public pour les titres ainsi que pour les billets et pièces libellés dans les monnaies qu’elle
détermine.
Le Conseil Général détermine les conditions pour la prestation de tels services de garde.
Article 42
Afin d’atteindre ses objectifs et d’accomplir ses fonctions, la Banque peut notamment :
intervenir sur les marchés de capitaux, soit en achetant, soit en vendant ferme (au comptant
et à terme), soit en prenant et en mettant en pension, soit en prêtant ou en empruntant des
créances et des titres négociables, libellés en monnaie que la Banque détermine, ainsi que
des métaux précieux,
effectuer des opérations de crédit avec les banques et établissements financiers et d’autres
institutions financières sur la base de sûretés appropriées pour les prêts.
Le Conseil Général déterminera les types d’instruments et d’opérations pouvant être utilisés
dans le cadre d’opérations financières de la Banque, ainsi que les conditions auxquelles de
telles opérations pourront être réalisées.
Article 43:
Dans leurs relations avec la Banque, les banques, établissements financiers et autres
contreparties de la Banque créent valablement un gage sur valeurs mobilières, effets de
commerce, métaux précieux, devises ou espèces si les conditions suivantes sont rencontrées :
La conclusion du contrat de gage doit être établie par écrit, en ce compris la forme
électronique ou tout autre support durable.
Les actifs faisant l’objet du gage doivent être mis en possession de la Banque. La mise en
possession suppose la livraison effective, le transfert, la détention, l'enregistrement ou tout
autre traitement ayant pour effet que la Banque ou la personne agissant pour son compte
acquiert la possession ou le contrôle des avoirs remis en garantie. La mise en possession de
27
valeurs mobilières inscrites en compte peut être établie notamment par leur inscription au
crédit d'un compte spécial ouvert au nom du constituant ou du bénéficiaire de la garantie
ou encore d'un tiers convenu.
La Banque dispose à l’égard des actifs mis en gage d’un privilège de premier rang, qui n’est
primé par aucun autre privilège général ou spécial.
Dans les relations entre la Banque et les banques, établissements financiers et autres
contreparties de la Banque, les contrats de gage sont valables et opposables aux tiers et
produisent pleinement leurs effets nonobstant l’existence de procédure d'insolvabilité ou de
saisie ou en cas de situation de concours, si la conclusion de ces contrats précède le
moment de l'ouverture d'une procédure d'insolvabilité, la survenance d'une saisie ou d'une
situation de concours, ou si ces conventions ont été conclues après ce moment, dans la
mesure où la Banque peut se prévaloir au moment où la convention a été conclue d'une
ignorance légitime de l'ouverture ou de la survenance antérieure d'une telle procédure ou
situation.
Article 44:
Le produit de la réalisation de ces actifs est imputé sur la créance en principal, intérêts et
frais, du créancier gagiste. Le solde éventuel revient au débiteur gagiste ou, selon le cas, au
tiers constituant du gage.
Article 45:
Dans les domaines relevant de cette loi ou d’autres textes, la Banque peut arrêter des
règlements, émettre des instructions et prendre de décisions.
Les règlements de la Banque ont une portée générale et sont obligatoires dans tous leurs
éléments.
Les instructions, les circulaires et les décisions de la Banque s’imposent à toute personne
physique ou morale qui entre dans leurs champs d’application.
Article 46:
Les règlements, instructions et décisions pris par la Banque sont considérés comme valables,
conformes à la loi et exécutoires et seront appliqués par les cours et tribunaux de la
République Islamique de la Mauritanie.
Leur non-conformité éventuelle avec la loi doit être positivement démontrée par toute
personne qui en conteste la validité.
Article 47:
Les règlements émis par la Banque ne sont obligatoires qu’après leur publication
coformement aux procédures en vigueur.
28
Article 48:
Article 49
En vue de poursuivre son objectif de la stabilité des prix, la Banque définit et exécute la
politique monétaire au moyen des instruments décrits dans la section III du chapitre 1er du
titre II.
Article 50:
Le Conseil Général, sur proposition du Conseil de la Politique Monétaire, établit par règlement
les modalités de calcul et la détermination des réserves obligatoires décrites au paragraphe
précédent.
En cas de non respect des obligations décrites aux paragraphes précédents, la Banque sera
en droit, par voie de règlement, de prélever des intérêts à titre de pénalité ou d’imposer
d’autres sanctions ayant un effet analogue.
Article 51 :
La Banque exerce seule le privilège d'émettre des pièces de monnaie ou des billets de
banque. Ces pièces et billets ont seuls cours légal sur le territoire de la République Islamique
de Mauritanie.
Article 52 :
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Les billets de banque ont un pouvoir libératoire illimité. Le pouvoir libératoire des pièces peut
être limité par la loi. Elles sont toutefois reçues sans limitation par la Banque, les caisses
publiques et les banques.
Article 53 :
La création, le retrait ou l'échange d'un type déterminé de billets ou de pièces ne peut être
décidé que par décret présidentiel, sur proposition du Gouverneur de la Banque.
Article 54 :
Lorsque le cours légal d'un type de billets ou de pièces à été supprimé, la Banque Centrale
de Mauritanie reste toujours tenue d'en assurer, dans la limite d'un délai fixé par décret,
l'échange à ses guichets contre d'autres types de billets ou de pièces ayant cours légal.
A l'expiration de ce délai, les billets et pièces non échangés sont considérés comme adirés et
leur contre-valeur est versée au Trésor par Banque Centrale de Mauritanie.
Article 55 :
Les dispositions légales relatives aux titres au porteur perdus ou volés ne sont pas applicables
aux billets de la Banque.
Article 56 :
Le remboursement d'un billet mutilé ou détérioré est accordé lorsque la coupure comporte la
totalité des indices et signes récognitifs. Dans les autres cas, le remboursement total ou partiel
relève de l'appréciation de la Banque.
Le remboursement d'une pièce dont l'identification est devenue impossible ou qui a fait
l'objet d'altérations ou de mutilations quelconques, n'est accordé que si les mutilations ou
altérations sont le résultat d'un accident.
Article 57 :
Article 58 :
Afin d’assurer le respect de ses règlements, la Banque dispose des pouvoirs énumérés dans
l’article 61 de la présente Ordonnance.
Article 59:
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La Banque détient et gère les réserves officielles de changes de la République Islamique de
Mauritanie et conduit les opérations de change en vue d’exécuter les orientations générales
de la politique de change mentionnées à l’article 57.
La Banque inscrit ses réserves officielles de changes à l'actif de son bilan selon des modalités
précisées dans une convention qu'elle conclut avec l'Etat.
Article 60 :
La Banque peut détenir, au titre de réserves officielles de change, les catégories d’actifs
suivants :
l’or et des métaux précieux détenus par ou au nom de la Banque, en ce compris des
inscriptions en compte représentant cet or ou ces métaux précieux,
les billets de banques et des pièces de monnaie libellées en monnaies étrangères librement
convertibles, détenues par ou au nom de la Banque,
les inscriptions en compte et des dépôts interbancaires qui sont payables sur demande ou à
court terme, libellés en monnaies étrangères librement convertibles, que celles-ci soient
détenues dans les livres de la Banque, d’autres banques centrales ou commerciales
étrangères, ou d’institutions financières internationales,
les obligations négociables libellées dans des monnaies étrangères librement convertibles
émises par ou bénéficiant de la garantie de gouvernements étrangers, de banques centrales
étrangères, d’institutions financières internationales ou d’autres débiteurs de bonne qualité ;
les créances sur des institutions financières internationales résultant de contrats de
cession/rétrocession et pension livrée ainsi que de prêts de titres sur les obligations précitées,
les droits de tirage spéciaux détenus sur le compte de Mauritanie auprès du Fonds
Monétaire International, et
les positions de réserves de la Mauritanie détenues auprès du Fonds Monétaire
International.
Article 61 :
Toutes ou partie des données et informations visées aux paragraphes précédents peuvent
être rendues publiques par la Banque sous forme agrégée pour des catégories d’institutions
financières créées compte tenu de la nature de leurs activités.
Article 62 :
31
Article 63 :
La Banque peut accorder des facilités en vue d’assurer la stabilité, la sécurité et l’efficience
des systèmes de paiement et de règlement de titres ainsi que des chambres de
compensation.
A cette fin, la Banque peut également organiser, participer et opérer des systèmes de
paiement et de règlement de titres ainsi que des chambres de compensation.
Article 64 :
La Banque peut émettre toute instruction et prendre toute décision qu’elle juge adéquate à
l’égard des systèmes de paiement et de règlement de titres ainsi que des chambres de
compensation.
Article 65 :
l’intégration des systèmes de paiement et de règlement de titres ainsi que des chambres de
compensations avec des systèmes similaires ;
le développement de nouvelles méthodes et technologies pour les systèmes de paiement et
de règlement de titres ainsi que les chambres de compensation ;
l’élaboration ainsi que l’adaptation périodique d’un plan visant l’évolution du système de
paiement dans la République Islamique de Mauritanie.
La Banque peut adopter un règlement en vue de la création d’un Conseil National des
Paiements, qui assistera la Banque dans la définition de sa stratégie pour le développement
du système de paiement dans la République Islamique de Mauritanie.
Article 66 :
Article 67 :
Dans des circonstances exceptionnelles, la Banque peut, selon les termes et aux conditions
qu’elle détermine, agir en qualité de prêteur de dernier ressort pour une banque dûment
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autorisée à exercer ses activités. La Banque peut, dans ce contexte, prêter une assistance
financière à une telle banque (ou au profit de celle-ci) pour une période n’excédant pas
trois mois. Cette période peut néanmoins être renouvelée par la Banque sur la base d’un
programme identifiant les mesures spécifiques que la banque concernée prendra. La
Banque ne prendra, toutefois, de tels engagements que pour autant que ;
cette banque, dans l’opinion de la Banque, est solvable et fournit des sûretés appropriées, et
la demande d’assistance financière est fondée sur un besoin temporaire d’améliorer sa
liquidité, ou
l’assistance est nécessaire afin de contribuer à la stabilité du système financier et le Ministère
des Finances a émis au profit de la Banque une garantie écrite au nom du gouvernement
assurant le remboursement d’un tel crédit.
Dans l’exercice de sa fonction de prêteur de dernier ressort, la Banque peut assouplir les
critères d’éligibilité des actifs acceptés en garantie des engagements des banques et
établissements financiers, auxquels l’article 42 fait référence. La Banque peut également
accorder des crédits, faisant l’objet d’une couverture partielle au moyen d’actifs admis en
garantie.
Article 68 :
En cas de survenance d’une crise financière grave et si, selon l’appréciation de la Banque, il
n’existe pas d’autre moyen d’éviter une atteinte irrémédiable à la stabilité du système
financier de la République de Mauritanie, la Banque peut, par délibération du Conseil
Général prise en accord avec le Ministre des Finances, entreprendre des opérations directes
avec le public. Elle peut notamment recevoir, sous forme de dépôt ou autrement, des fonds
qu'elle emploie pour son propre compte en opération d'escompte ou autres opérations de
crédit ou en opérations financières.
Article 69 :
La Banque est l'agent et le conseiller financier de l'Etat pour toutes ses opérations de caisse,
de banque et de crédit, selon les termes d’une convention à conclure entre le Ministère des
Finances et la Banque.
La Banque peut, pour et au nom de l’Etat, recevoir des emprunts étrangers, gérer et
administrer ainsi qu’opérer tout paiement ou régler toute dette de l’Etat à l’égard de tiers.
La Banque peut également tenir le registre des titres émis par l’Etat.
Article 70 :
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La Banque tient gratuitement dans ses écritures le compte courant du Trésor Public ainsi que,
moyennant l’autorisation du Ministre des Finances, de toute collectivité publique.
La Banque peut assurer la garde et la gestion des valeurs mobilières appartenant à l'Etat ou
aux collectivités publiques dont elle tient le compte courant. La nature et les modalités des
opérations enregistrées au compte desdites collectivités locales sont définies dans une
convention conclue entre ces dernières et la Banque. La Banque peut percevoir une
rémunération lui permettant de couvrir les coûts engendrés par les opérations décrites au
présent paragraphe.
Article 71 :
Les soldes créditeurs des comptes courants de collectivités publiques ne sont pas productifs
d’intérêts.
Article 72 :
La Banque participe à l'émission des rentes et valeurs du Trésor ou des collectivités publiques
dont elle tient le compte courant, ainsi qu'au paiement des arrérages y afférents. La Banque
perçoit, à cet égard, une rémunération lui permettant de couvrir les coûts engendrés par de
telles activités.
Article 73 :
Le paragraphe 1 de cet article ne s’applique pas aux établissements publics de crédit qui,
dans le cadre de la mise à disposition de liquidités par la Banque, bénéficient, de la part de
la Banque, du même traitement que les établissements de crédit privés.
Au cas où un crédit est consenti conformément à cet article, la Banque adresse un rapport
spécial au Président de la République.
En vue de calculer la limite précitée de 5%, il n’est pas tenu compte des titres émis ou
garantis par l'Etat acquis sur le marché secondaire.
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Article 74 :
La Banque assiste les pouvoirs publics dans leurs relations avec les institutions financières
internationales. Elle peut représenter le gouvernement tant auprès de ces institutions qu'au
sein des conférences internationales.
Elle participe aux négociations de prêts ou emprunts extérieurs conclus pour le compte de
l'Etat. Elle participe à la négociation des accords internationaux de paiement, de change et
de compensation, et est chargée de leur exécution. Elle conclut tout arrangement
technique relatif aux modalités pratiques de réalisation desdits accords.
L'exécution de ces accords par la Banque s'effectue sous la responsabilité de l'Etat, qui en
assume les risques, frais, commissions, intérêts et charges quelconques et garantit à la
Banque le remboursement de toute perte ou autre coût qu'elle pourrait subir à cette
occasion, ainsi que le remboursement de tout découvert ou avance qu'elle serait amenée à
consentir en application de ces accords et dans les limites de ceux-ci.
Article 75:
Article 76 :
La Banque est chargée notamment d'assurer la centralisation des risques bancaires et des
renseignements relatifs aux chèques impayés et aux effets contestés.
Article 77 :
La Banque peut publier des bulletins contenant une documentation statistique et des études
d'ordre économique et monétaire.
Article 78 :
La Banque peut, pour ses besoins et ceux de son personnel, acquérir, faire construire, vendre
et échanger des immeubles. Les opérations sont subordonnées à l'autorisation du Conseil
Général. Les dépenses correspondantes ne peuvent dépasser le montant des fonds propres.
Article 79 :
Article 80 :
Toute personne concourant, même à titre occasionnel, aux activités de la Banque est tenue
au secret professionnel. Toute infraction aux dispositions du paragraphe précèdent hors le
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cas où la loi oblige à déclaration ou à dénonciation sera punie d'un emprisonnement de 3
mois à 3 ans et d'une amende de Un (1) à Cinq (5) Millions d’Ouguiyas.
La Banque est néanmoins autorisée à partager des informations confidentielles avec les
banques centrales étrangères, les autorités de supervision étrangères, les régulateurs ainsi
que les institutions internationales, sous la condition toutefois que de telles informations soient
couvertes par le secret professionnel auxquels sont astreints de telles institutions.
Article 81 :
Article 82 :
Article 83 :
La Banque, ses avoirs, ses biens, ses revenus et ses opérations sont exemptés de tous impôts,
droits, taxes, perceptions ou charges fiscales de quelque nature que ce soit.
Sont exemptés de droit de timbre et de droit d'enregistrement tous contrats, tous effets et
généralement toutes pièces et tous actes judiciaires ou extrajudiciaires se rapportant aux
opérations de la Banque.
Article 84 :
Article 85 :
Article 86 :
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Le régime comptable de la Banque est déterminé par le Conseil Général conformément aux
standards de comptabilité reconnus comme internationalement applicables aux banques
centrales.
Article 87 :
Les comptes annuels de la Banque sont, chaque année, arrêtés par le Conseil Général et
publiés au Journal Officiel.
Article 88 :
Sur les bénéfices de l’année, il est prélevé 20% au profit de la réserve statutaire. Ce
prélèvement cesse d'être obligatoire dés que la réserve atteint la moitie du capital et il le
redevient si cette proportion n'est plus atteinte.
Après attribution des dotations jugées nécessaires par le Conseil Général à toutes autres
réserves générales ou spéciales, le solde est versé au Trésor. Cependant, les bénéfices ou les
pertes qui résultent de la réévaluation des avoirs ou des engagements internationaux de la
Banque ne peuvent pas être versés au Trésor.
Les réserves peuvent être affectées à des augmentations de capital dans les conditions
prévues à l'article 6.
Si les comptes annuels se soldent par une perte, celle-ci est amortie par imputation sur les
réserves générales puis spéciales et, s'il y a lieu, sur la réserve statutaire. Si l'ensemble de ces
réserves ne permet pas d'amortir intégralement la perte, le reliquat qui subsiste est couvert
par le Trésor sous forme de titres négociables de la dette publique au plus tard six mois après
la clôture de l’exercice.
Article 89 :
La Banque peut placer ses fonds propres représentés par ses comptes de capital, de
réserves, de provisions à caractère de réserves et d'amortissements :
Le total des placements opérés en vertu des alinéas ci-dessus ne peut excéder 35% desdits
fonds propres.
Article 90 :
Dans les six mois de la clôture de chaque exercice, le Gouverneur remet au Président de la
République et à l’Assemblée Nationale et au Sénat (ci-après, ‘les Chambres’) les comptes
annuels, ainsi qu'un compte rendu des activités et opérations de la Banque.
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Ces documents sont publiés au Journal Officiel après leur transmission au Président de la
République.
Article 91 :
Article 92 :
Article 93 :
Le Gouverneur organisera régulièrement des réunions avec le Ministre des Finances en vue
de discuter des politiques budgétaires et monétaires ainsi que toute autre question d'intérêt
commun. Le Gouverneur et le Ministre des Finances se tiendront mutuellement informés de
toute matière qui concerne conjointement la Banque et le Ministère.
La Banque peut donner son avis au gouvernement sur toute matière qu'elle juge être de
nature à influencer la réalisation de ses objectifs.
La Banque sera consultée par le gouvernement sur tous projets de loi ou textes
règlementaires dans les matières relevant des objectifs de la Banque ou de son champ de
compétence, avant que de tels projets soient soumis aux Chambres ou approuvés par le
gouvernement. Le gouvernement soumettra aux Chambres l'avis de la Banque,
conjointement avec le projet de loi.
Article 94 :
Le Protocole d’accord entre la BCM et le Ministère des Finances du 30 Décembre 2004 relatif
aux engagements de l’Etat vis-à-vis de la Banque Centrale n’est pas pris en compte dans
l’application de l’article 73.
Article 95 :
Sont abrogées toutes dispositions contraires à la présente ordonnance et notamment les lois
n° 73 118 du 30 Mai 1973, 74 118 du 08 Juin 1974 et 75 332 du 26 Décembre 1975 relatives aux
statuts de la Banque Centrale
Article 96 :
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La présente ordonnance sera exécutée comme loi de l’Etat et publiée au journal officiel de
la République Islamique de Mauritanie.
LE PREMIER MINISTRE
SIDI MOHAMED OULD BOUBACAR
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Instruction n° 016/GR/2007 du 12 juin 2007.
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