Rapport Entre L'homme Et La Musique
Rapport Entre L'homme Et La Musique
Rapport Entre L'homme Et La Musique
A- L’histoire de la musique
1) De la Préhistoire à l’Antiquité
Si nous n’avons pas de traces d’écriture musicale avant le Moyen Âge, nous savons, grâce aux
instruments retrouvés lors des fouilles archéologiques, que la musique est née avec les
premiers hommes (période paléolithique). Des représentations rupestres permettent de
penser que l’être humain s’est d’abord servi de son corps comme instrument de percussion
ainsi que de sa voix et qu’il utilisait des pierres ou des morceaux de bois qu’il entrechoquait.
Les fouilles archéologiques ont
mis à jour divers instruments qui
datent de 60 000 ans avant notre
ère, comme des sifflets en os, des
racleurs, des flûtes en os ou
encore des rhombes. A ceux-ci
s’ajoutent probablement des
instruments d’origine végétale,
qui se sont naturellement
décomposés avec le temps.
Ces derniers s’inspiraient des
sons qu’ils entendaient dans la
nature. D’une part, les bruits
produits par les quatre
éléments : l’eau (pluie, vagues…) ; la terre (tremblements de terre, éboulis...) ; l’air (vent,
tonnerre…) ; et le feu (incendies, craquements de branches…) ; d’autre part, les cris des
animaux, et notamment les sifflements des oiseaux.
C’est en « organisant » ces sons que les hommes ont commencé à créer de la musique. Celle-
ci était sacrée. Des oracles grecs aux rites d’initiation, dès la plus haute Antiquité, on accorde
un pouvoir magique au fait de parler en donnant de la voix c’est-à-dire de chanter.
Aujourd’hui, cette pratique existe encore chez certaines peuplades primitives.
Période préhistorique de la musique :
https://www.youtube.com/watch?v=YTARtoj5D8c&t=452
4) Dans le Christianisme
Pendant toute la durée du Moyen-Âge, la musique fut presqu’exclusivement sacrée. A cette
époque, ce sont les congrégations religieuses qui constituent les principaux centres culturels
et musicaux. Les chrétiens ont très fréquemment recours au chant dans la liturgie, c’est-à-dire
dans l’ensemble de leurs rites et cérémonies.
Les premiers chrétiens, s’inspirant du culte pratiqué par les Juifs dans les synagogues
« psalmodient » les textes tirés du Livre des Psaumes sur de longues phrases récitées d’un ton
monocorde : la monodie. Les termes empruntés au vocabulaire hébreu : « Hosanna »,
« Amen », « Alléluia » sont chantés très tôt sous forme de vocalises.
A la fin du Vie siècle, l’Eglise tente de réglementer la musique liturgique afin d’unifier et de
fortifier le monde chrétien. C’est à cette occasion que naît le plain-chant – chant sacré collectif
à une seule voix et sans accompagnement instrumental- appelé également chant grégorien.
Chant de prière il appelle au recueillement, à la contemplation d’instruments. Le chant
grégorien est à l’origine de toute la musique liturgique catholique. Pendant de nombreux
siècles, la musique chrétienne s’est transmise uniquement par tradition orale puis par un
système de notation rudimentaire. Les neumes apparurent vers le VIIe ou le XI siècle : ce sont
des signes tels que accents, points, traits, placés au-dessus ou à côté des paroles qui donnent
des indications sur l’accentuation et le sens de la mélodie.
La musique devint l’accompagnement de toutes les cérémonies religieuses. Des messes furent
commandées aux plus grands compositeurs par l’Eglise catholique et les princes jusqu’à la fin
du XIXe siècle pour toutes sortes d’occasions. Elles sont de style et de tonalités très variées.
Selon les chrétiens, la musique aurait le pouvoir de lier le croyant à Dieu. Les prières chantées
sont un moyen de s’unir au divin et de célébrer dans la joie la communion des croyants.
Au moment de la réforme au début du XVI e siècle, la musique a été diversement
intégrée dans les cultes protestants. Mal reçue par les calvinistes, elle occupa une place dans
l’Eglise luthérienne.
Aux Etats-Unis, le protestantisme s’implante largement dès la fin du XIXe siècle. Les negro
spirituals, fédérant la communauté des esclaves noirs au XVIIIe siècle, donnèrent naissance
au gospel hymnes et aux gospels songs dans les églises baptistes et pentecôtistes. Dans ce
style, né dans les communautés afro-américaines, les chœurs répètent des refrains sur des
mélodies jouées à l’harmonium (sorte de petit orgue).
Aujourd’hui, le succès de l’Eglise protestante évangélique repose particulièrement sur la place
de la musique, rythmée et festive, dans le culte.
5) La musique dans le judaïsme actuel : La musique sacrée des Juifs
Dans les synagogues, lieux de culte juif, les chants des croyants font référence à des écrits
très anciens. Mais, à la différence des chrétiens, l’emploi des instruments et des chœurs est
plutôt rare. Chacun, durant les célébrations, peut chanter individuellement, sans recherche
d’une harmonie chorale. De nombreuses fêtes invitent les pratiquants à danser et à chanter,
sans qu’une direction soit nécessairement imposée. Lorsqu’il est collectif, le chant s’apparente
à une médiation guidée sur des poèmes appris par cœur.
6) Dans l’Islam : la musique sacrée des musulmans
L’appel à la prière, dans la religion musulmane, se fait à la voix. Les muezzins,
traditionnellement penchés en haut du minaret de la mosquée, appellent les fidèles par un
chant récité. La prière en elle-même ressemble à un chant, un air constant et répété, quelques
notes tournées en boucle, que l’on appelle la « cantillation » : il s’git d’une façon de lire et de
prier en ajoutant des notes qui font entendre un rythme et des variations dans la voix (tout
de même proches de la voix parlée). On dit que le croyant psalmodie la prière.
Le recours à la musique fait débat dans l’islam. Le Coran n’évoque pas directement la musique
mais certaines lectures y trouvent une allusion dans certains versets. De ce fait, certains
courants ont tendance à l’interdire et à la considérer contraire aux règles coraniques, tandis
que d’autres l’emploient dans une perspective de dialogue entre l’art et la spiritualité. C’est
le cas des Soufis qui voient dans la musique et la danse un moyen de rentrer en contact avec
Dieu.
7) Dans les autres religions d’Extrême-Orient
On compte en Extrême-Orient un nombre considérable de religions et de courants spirituels
qui utilisent la musique à des fins liturgiques.
Dans le bouddhisme ou l’hindouisme, la musique se manifeste essentiellement sous la forme
de récitation de sûtras, de psalmodies ou de chants et de répétitions de mantras – syllabes ou
phrases sacrées dont la sonorité et le sens auraient un pouvoir spirituel. Ces « chants » sont
accompagnés de cloches, de gongs, ou de tambour voire de trompe ou de hautbois. Dans les
couvents bouddhistes, il est dit que le gong permettrait d’appeler les dieux. Dans certaines
régions (à Bornéo ou en Malaisie), le même instrument peut être utilisé au début des prières
pour chasser les mauvais esprits. Dans le panthéon hindou, on trouve de nombreuses divinités
jouant du tambour, de la flûte, de la vîna (instrument à cordes).
En conclusion, celui ou celle qui chante ou qui écoute de la musique religieuse ressent,
en principe, une émotion et une exaltation de l’âme mais vit aussi son appartenance à un
groupe et se sent membre d’une communauté de fidèles.
C- La musique selon la science
https://www.alternatives-economiques.fr/musique-le-cerveau-enchante/2016/07/12-
00010761
3) La musique et l’apprentissage
A partir du 5ème mois de grossesse, le fœtus perçoit les sons. Des airs entendus à partir du 6ème
mois pourraient être reconnus par l’enfant, plus tard.
« L’apprentissage de la musique peut littéralement remodeler le cerveau d’un enfant de façon
à améliorer sa réaction sonore, ce qui améliore automatiquement ses aptitudes
d’apprentissage et d’acquisition du langage », affirme Nina Kraus, professeure de science de
la communication.
La pratique de la musique (passant par l’étude du solfège et d’un instrument) semble
accroître les facultés de raisonnement des enfants. En effet, selon plusieurs études, on a
observé que les enfants musiciens ont un avantage sur les acquisitions fondamentales de
l’école, sur le langage mais l’activité musicale a également un impact sur les activités sociales.
L’enfant musicien a plus d’interactions avec les autres et fait preuve de davantage d’empathie.
Il développe également l’esprit de collaboration.
D’après la chercheuse en neurosciences, Isabelle Peretz, dans son ouvrage Apprendre la
musique, nouvelles des neurosciences (2018) : « Apprendre à faire de la musique est un atout
(…) depuis l’âge de six mois jusqu’à la fin de l’adolescence. La [pratique de la] musique
favorise les facultés intellectuelles et sociales de l’enfant… »
Mais comment comprendre ce phénomène ? Etudier un système de notation complexe, se
contraindre à une concentration profonde sur une partition, exercer sa dextérité dans la
recherche d’un geste juste contribuent à améliorer les capacités intellectuelles d’un jeune.
Ecouter du Mozart rend-t-il plus intelligent ?
En 1993, un chercheur américain, Francis Raucher affirmait qu’écouter les sonates de Mozart
augmentait le QI (Quotient Intellectuel). Des mesures du QI avant et après l’écoute des
sonates tendirent à confirmer cette hypothèse que l’on a surnommé l’ « effet Mozart ». Suite
à cette étude parue dans la revue scientifique Nature, l’Etat américain a décidé de diffuser des
œuvres de Mozart dans les maternités, les structures d’accueil de la petite enfance, les écoles.
En fait, cette affirmation s’est avérée fausse. En réalité, on s’est rendu compte depuis que ce
n’est pas la musique en tant que telle qui favorise le développement des aptitudes
intellectuelles mais le plaisir. En effet, c’est la musique que l’on aime, que l’on prend plaisir à
écouter qui améliore les facultés cognitives, qu’il s’agisse de Mozart, Beyoncé ou Kassav.
L’enfant qui écoute des mélodies agréables se trouve en de meilleures dispositions pour
réussir des tests d’intelligence.
4) La musique : une drogue ?
Les neurologues se sont intéressés ces dernières années aux effets liés à l’écoute régulière de
la musique, et à sa pratique, sur le cerveau. Il semble que les mélodies provoquent du plaisir
et activent en particulier chez le musicien le circuit de la récompense. Pour faire simple, la
musique a un effet bénéfique sur l’organisme.
Des études ont montré que le plaisir procuré par la musique peut être la même que celui que
procure la drogue. En effet, écouter de la musique libère de la dopamine, hormone en partie
responsable du plaisir. Si cette hormone peut engendrer une certaine dépendance ( à la
manière d’une drogue), on conviendra que l’écoute de la musique est beaucoup moins nocive
que la consommation d’alcool ou de substances psychotropes. C’est pourquoi des médecins
ont exploré la possibilité d’utiliser la musique comme outil thérapeutique , en particulier, dans
le traitement de dépressions, ou de la maladie d’Alzheimer.