3a - La Néoglucogenèse
3a - La Néoglucogenèse
3a - La Néoglucogenèse
Chapitre V:
La Néoglucogenèse ou Gluconéogenèse
Elle intervient lorsque certaines enzymes de la Glycolyse comme l’Hexokinase (HK), la Pyruvate Kinase
(PK) ou la Pyruvate Déshydrogénase (PDH) sont inhibées; bref, lorsque l’organisme a besoin de la
synthèse du Glucose.
En effet, dans la plupart des organismes, le glucose est un important métabolite énergétique mais chez les
animaux il est d’une absolue nécessité car il est la seule source d’énergie pour les tissus embryonnaires et
pour certains organes tels que le cerveau et le système nerveux. Les érythrocytes, cellules sanguines,
dépendent en permanence d’un apport de glucose. Si toutes les sources en sucre (apport alimentaire ou
réserve glycogénique) sont épuisées, se déclenche alors une néosynthèse de glucose, la néoglucogenèse.
Les précurseurs de la néoglucogenèse sont essentiellement les acides aminés des muscles dont le plus
important est l’alanine. Le lactate formé dans les érythrocytes et en l’absence d’oxygène dans les muscles,
est également un très important précurseur. Ainsi, le transport du lactate au foie et aux reins où il redonne
du glucose lequel et de nouveau disponible pour l’oxydation dans les tissus via la circulation, est connu
sous le nom de cycle de Cori ou cycle de l’acide lactique. Quant à l’alanine, le taux de glucose qui en est
issu est beaucoup plus élevé que celui issu de tous les autres acides aminés. On parle alors du cycle
glucose-alanine. L’alanine est synthétisée dans le muscle par transamination du pyruvate; elle est libérée
dans le sang et absorbée au niveau du foie. Dans le foie, le squelette carboné de l’alanine est reconverti en
glucose avant d’être libéré dans le sang où il peut être absorbé par les muscles et permettre la resynthèse
de l’alanine.
Les acylglycérols du tissu adipeux sont continuellement soumis à l’hydrolyse pour former du glycérol
libre qui diffuse vers le sang. Après activation en glycérol 3-phosphate, le glycérol va former du glucose,
ce qui assure une source importante de glucose durant le jeûne.
Par la β-oxydation, la portion terminale tricarbonée d’un acide gras à nombre impair d’atomes de carbone
donnera du propionate. Ce dernier est transformé en succinyl-CoA, un intermédiaire du Cycle de l’Acide
citrique, qui suite à deux autres réactions donnera du Malate qui va emprunter la voie de la
Néoglucogenèse.
1) Déroulement de la Néoglucogenèse
Par la voie de la Glycolyse, le Glucose est converti en Pyruvate en 10 étapes. Au cours de la
Néoglucogenèse, un ensemble de 11 réactions sont nécessaires à l’obtention du Glucose. Ainsi, la
Glycolyse et la Néoglucogenèse ne sont pas strictement l’inverse l’une de l’autre.
Tableau 1: Séquences des réactions de la Néoglucogenèse à partir du Pyruvate. (Les réactions de contournement
sont marquées d’une (*) ; toutes les autres réactions sont des étapes réversibles de la Glycolyse. Les chiffres indiqués à
droite montrent que la réaction doit être multipliée par 2 puisque 2 précurseurs à 3 carbones sont nécessaires pour
constituer une molécule de glucose.)
Il est toutefois important de préciser que le passage de l’OAA en PEP ne se fait pas si simplement.
L’OAA mitochondrial obtenu doit d’abord se transformer en Malate mitochondrial sous l’action de la
Malate déshydrogénase. Le Malate mitochondrial sort pour devenir cytosolique et redonner de l’OAA
cette fois-ci cytosolique sous l’action de la même enzyme, la Malate DH. Ce n’est qu’à cette étape
qu’intervient le PEP carboxykinase.
2) Régulation de la Néoglucogenèse
La Néoglucogenèse et la Glycolyse se régulent réciproquement. Nous allons voir les trois principaux
points de contrôle ou points de régulation de la Néoglucogenèse.
Le premier point de contrôle de la néoglucogenèse est la réaction catalysée par l’enzyme régulatrice
pyruvate carboxylase. Cette enzyme est inactive en l’absence de son modulateur allostérique positif
l’acétyl-CoA. Il en résulte que la biosynthèse du glucose à partir du pyruvate est mise en route chaque
fois qu’un excès d’acétyl-CoA mitochondrial dépasse les besoins immédiats de la cellule en carburants
pour le cycle de l’acide citrique.
Le second point de contrôle de la néoglucogenèse est la réaction catalysée par la fructose 1,6
diphosphatase qui est fortement inhibée par l’AMP. L’enzyme correspondant de la glycolyse, la
phosphofructokinase (PFK1) étant stimulée par l’AMP et l’ADP mais inhibée par le citrate et l’ATP, les
étapes opposées des deux voies sont donc régulées de façon coordonnée ou réciproque.
Le troisième point de contrôle est la déphosphorylation du glucose 6-phosphate (G6P) en glucose libre
qui est libérée par le foie dans le sang. Cette réaction est catalysée par la Glucose 6-phosphatase qui
catalyse la réaction irréversible d’hydrolyse:
Cette enzyme qui nécessite du Mg2+ est caractéristique du réticulum endoplasmique du foie des vertébrés.
La Glucose 6-phosphatase n’existe pas dans les muscles ou dans le cerveau qui ne peuvent donc fournir
du glucose libre au sang.
Ces trois points de contrôle se résument dans le tableau suivant qui met en lumière les différences
enzymatiques entre la Glycolyse et la Néoglucogenèse.
GLYCOLYSE NEOGLUCOGENESE
Hexokinase Glucose 6-phosphatase
Phosphofructokinase Fructose 1,6-diphosphatase
Pyruvate kinase Pyruvate carboxylase
PEP carboxykinase