Plateformes Petrolieres

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Les éditions des

JOURNAUX OFFICIELS
DE LA GESTION PRÉVENTIVE
DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX :
LA SÉCURITÉ DES PLATEFORMES PÉTROLIÈRES EN MER

De la gestion préventive des risques environnementaux : la sécurité des plateformes pétrolières en mer
Sommaire
Synthèse de l’avis __________________________ 5

Avis _______________________________________ 8

Introduction 8

Constat 9

Un contexte général marqué


par l’augmentation de la part de l’offshore
dans la production mondiale 9
Un basculement progressif de l’onshore à l’offshore 10
Les espaces maritimes de la France :
un potentiel économique,
une exigence environnementale 11
Des scénarios énergétiques mouvants
sur horizon de péril climatique 11

De plus en plus loin en mer,


de plus en plus profond : une activité à risques
pour les personnels et pour l’environnement 12
Le développement inexorable
de la production offshore 13
La sécurité à l’épreuve des nouvelles technologies 13
Accroissement des performances
et accroissement des risques 15

Un cadre juridique complexe, incomplet


et ambigu 16
Le droit international de la mer :
un grand texte et des conventions régionales 16
Un droit européen en cours de restructuration 17
Une organisation juridique française complexe
dépendant d’un code en cours de refonte 18
Une organisation de la lutte contre les pollutions
élaborée au fil du temps et des accidents majeurs 19
Propositions 22

Une nécessaire refonte du cadre général


de l’action 23

Rénover l’environnement normatif 23

Créer les conditions d’un pilotage plus démocratique


et plus éclairé 28

Le cycle de vie des plateformes 31

Maitriser les enjeux de l’exploration préalable 31

Mieux identifier les enjeux


et la spécificité du passage à l’exploitation 35

Anticiper et gérer les crises en cas d’accident majeur 43

L’inadaptation des règles internationales 48


Déclaration des groupes ___________________ 54

Scrutin ___________________________________ 67

Annexes 69

Annexe n° 1 : chiffres-clés du pétrole (au 1er juillet 2011) 69


Annexe n° 2 : évolution des productions offshore 70
Annexe n° 3 : zones maritimes du droit international de la mer 71
Annexe n° 4 : demandes d’extension des limites du plateau continental
déposées par la France 73
Annexe n° 5 : les titres miniers d’hydrocarbures en mer au 1er janvier 2011 74
Annexe n° 6 : liste des personnalités auditionnées 75
Annexe n° 7 : table des sigles 77
DE LA GESTION PRÉVENTIVE
DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX :
LA SÉCURITÉ DES PLATEFORMES PÉTROLIÈRES
EN MER

Synthèse de l’avis1

Deepwater Horizon

L’ensemble du projet d’avis a été adopté au scrutin public par 91 voix et 87 abstentions
Rénover l’environnement normatif

Créer les conditions d’un pilotage


plus démocratique et plus éclairé

Maîtriser les enjeux de l’exploration préalable


Mieux identifier les enjeux
et la spécificité du passage à l’exploitation

Anticiper et gérer les crises


en cas d’accident majeur

Adapter les règles internationales


Avis

Deepwater Horizon

le défi de la sécurisation des activités pétrolières et gazières offshore

les politiques publiques doivent


promouvoir un développement durable. À cet effet, elles concilient la protection et la mise en
valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social
Un contexte général marqué
par l’augmentation de la part de l’offshore
dans la production mondiale

la totalité de l’augmentation nette de la demande de


pétrole est imputable au secteur des transports des économies émergentes
Un basculement progressif de l’onshore à l’offshore

pour ce qui concerne la mer du Nord, depuis la fin des années 1960, on
peut estimer que les investissements pétroliers et gaziers ont été de l’ordre de 300 milliards
de livres sterling. Cependant, on peut estimer à peu près à la même somme celle qui est
tombée dans les caisses du Trésor britannique grâce à l’impôt sur les sociétés dans cette même
période.

explique qu’après Macondo5, on n’a pas


constaté de mesures draconiennes prises pour limiter les activités et le développement
de l’offshore considéré par les compagnies publiques et privées, par les États producteurs et
consommateurs, comme la poule aux œufs d’or, à laquelle il ne faut pas toucher
Les espaces maritimes de la France :
un potentiel économique,
une exigence environnementale

Des scénarios énergétiques mouvants


sur horizon de péril climatique

peak oil
Les politiques en place pour les cinq années à venir forgent les investissements pour les dix
ans à venir, qui façonneront largement le tableau énergétique global jusqu’en 2050
Discounted Cash-Flow

World energy outlook

mettent en relief le rôle décisif


des gouvernements dans la définition des objectifs et la mise en œuvre des politiques nécessaires
pour déterminer notre avenir énergétique

De plus en plus loin en mer,


de plus en plus profond : une activité à risques
pour les personnels et pour l’environnement
Le développement inexorable
de la production offshore

La sécurité à l’épreuve des nouvelles technologies

ipso
Un cadre juridique complexe, incomplet et ambigu

Le droit international de la mer :


un grand texte et des conventions régionales
American Petroleum Institute

Un droit européen en cours de restructuration

safety case
Une organisation juridique française complexe
dépendant d’un code en cours de refonte
Une organisation de la lutte contre les pollutions
élaborée au fil du temps et des accidents majeurs

Oil Spill Response Limited Marine Well Containment Company


Offshore
pollution liability association (OPOL)

assumer l’ensemble des responsabilités lors de


catastrophes Torrey Canyon Amoco Cadiz Erika

Organisation de la Réponse de Sécurité Civile


Deepwater Horizon
Une nécessaire refonte du cadre général de l’action

Rénover l’environnement normatif

Nous sommes donc en présence, à la fois d’un


enchevêtrement de règles juridiques et d’une succession de rapports juridiques
une des évolutions possibles serait le passage des installations
offshore en régime « Installation classée pour la protection de l’environnement »
(ICPE)

En résumé, le CESE recommande que les installations offshores soient traitées à


un niveau d’exigence au moins comparable à celui des ICPE, à l’exception de ce qui
relève des attributions de titres miniers, moyennant des adaptations du code minier
et du code de l’environnement.

DWH,

Le CESE recommande que l’État veille en toute circonstance à l’application du


principe pollueur/payeur et réaffirme la responsabilité pleine et entière de l’opérateur.
L’État doit également relayer activement cette résolution au niveau européen. Il
doit par ailleurs plaider sans relâche en faveur du développement d’instruments de
sécurisation financière, en lien avec la législation communautaire sur la responsabilité
environnementale.
L’organisation de l’État

Bureau of Ocean Energy Management,


Regulation and Enforcement

Au regard du double constat qui précède, le CESE demande à l’État de s’assurer,


au niveau de l’organisation des services, que les fonctions de régulation et de contrôle
sont bien séparées et que les préoccupations environnementales soient mieux prises
en compte dans les décisions. Pour que cette seconde dimension ne conduise pas à
un simple aménagement des plans de gestion des risques déjà existants, la nouvelle
rédaction relative aux activités minières devra accorder aux aspects environnementaux
la place qui leur revient désormais.
Le CESE propose qu’en Outre-mer les conseils régionaux soient également
associés aux procédures d’instruction des demandes d’autorisations de travaux et que
leur avis motivé soit examiné avant décision finale.
Une extension à la métropole de cette disposition pourrait être envisagée afin
d’associer les acteurs locaux aux projets

Les acteurs industriels

C’est pourquoi le CESE souhaite que les industriels et les opérateurs acceptent
de débattre de leurs projets en y associant différents acteurs de la société civile,
représentants des groupes divers (économique, associatif ou social dans les instances
appropriées), en toute transparence. Les méthodes et les techniques, leurs enjeux
environnementaux et sanitaires, doivent pouvoir être exposés au public, si nécessaire
en donnant un cadre précis et limité au secret industriel
Dans ce même esprit, le CESE recommande que les grandes
compagnies ainsi que les différents opérateurs de l’offshore intègrent dans leurs
instances dirigeantes des administrateurs disposant d’une expérience et expertise
environnementales, lorsque ce n’est pas déjà le cas.

Le CESE demande à l’État de s’assurer que les moyens sont bien en adéquation
avec les nouveaux besoins liés au développement de l’offshore et de les renforcer si
nécessaire pour atteindre les objectifs de protection élevée de l’environnement.

Notre assemblée estime également nécessaire de mettre en place les indicateurs


et les outils de mesure nécessaires à l’évaluation des coûts et des recettes associés à
cette nouvelle activité
Créer les conditions d’un pilotage plus démocratique
et plus éclairé

toute personne
et de participer à l’élaboration des
décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement
le principe de
participation ne doit pas être confondu avec le principe d’information du public, donc on ne peut
pas limiter la participation du public à sa simple information
Prévention
et gestion des risques technologiques et industriels
Construire l’avenir avec les citoyens,
Construire l’avenir par une France plus forte et plus solidaire
Aussi le CESE recommande que l’État fasse de la concertation, de la consultation
et de l’information du public un des enjeux de la réforme de l’État. Elles doivent être
introduites dans les procédures et les agents impliqués doivent être suffisamment
nombreux et formés pour les mettre en œuvre de façon satisfaisante. L’État doit
également être le garant de l’équité et de l’équilibre des débats

Bilan du Grenelle de l’environnement : pour un nouvel élan


l’importance d’une mobilisation des acteurs de la
société civile, grâce notamment à la gouvernance à cinq, qui a été l’un des grands succès du
Grenelle de l’environnement. Cette gouvernance doit être enrichie au regard d’une meilleure
représentativité de la société civile

Le CESE souhaite que l’État initie une concertation de type Grenelle dans le cadre
d’une instance ou d’un débat existants ou adaptés, associant l’ensemble des parties
prenantes afin de :
progresser dans la voie du dépassement de ses contradictions dans la gestion
des différents enjeux auxquels elle est confrontée ;
débattre de l’acceptabilité sociale, économique et environnementale de
l’exploitation offshore, c’est-à-dire sur le rapport coûts/avantages de cette
dernière au regard des principes de précaution et de prévention, et sur les
règles et conditions qui devraient sous-tendre son développement.
Il convient que cette concertation s’articule avec celle conduite dans le cadre
des schémas régionaux en précisant les enjeux environnementaux, économiques et
sociaux à prendre en compte.
Le cycle de vie des plateformes

Maitriser les enjeux de l’exploration préalable

sine qua non

Revoir l’organisation de la délivrance des titres miniers


La possibilité qu’un titre ou une autorisation soit refusés pour des motifs de
protection de l’environnement ou de préjudice social pour les populations riveraines,
devra être précisée dans les règlements.
Afin de garantir la sécurité juridique aux opérateurs, l’État devrait également
clarifier les critères de sélection des projets pour assurer la transparence de la
concurrence.

Garantir la participation du public et améliorer la transparence de la procédure

que les États membres veillent à ce que,


, le public se voit donner des possibilités effectives de participer aux processus
d’octroi des concessions, qui sont de leur ressort, conformément aux exigences énoncées à
l’annexe I du présent règlement
Le CESE recommande à l’État de mettre en œuvre le principe de participation
dans le cadre des procédures d’attribution des permis et autorisations, et de veiller à
ce que :
le public soit bien informé des demandes, et de manière pertinente sur lesdites
demandes, qu’il soit informé de son droit de participation, et les destinataires
de ses observations éventuelles ;
le public puisse formuler des observations et des avis avant la prise de décision,
lorsque toutes les options sont encore envisageables ;
les contributions du public soient bien prises en compte dans l’adoption des
décisions ;
un retour soit fait vers ce dernier pour l’informer des décisions prises avec leur
justification.

Pour garantir la transparence, le CESE recommande que l’État mette à disposition,


à travers un portail dédié et facilement accessible, l’ensemble des données publiques
concernant les demandes de titre minier ou d’autorisation de travaux, ainsi que les
titres et autorisations en cours de validité.

Renforcer les obligations du pétitionnaire


Le CESE souligne l’importance d’évaluer la solidité financière du pétitionnaire à
l’aulne des responsabilités sur toute la durée du permis et notamment celles qui lui
incombent en cas d’accident majeur. Il convient à cet effet d’examiner les conditions
d’établissement de garanties financières.
Cette même règle devrait s’appliquer à tout repreneur.

Améliorer les conditions de délivrance des autorisations de travaux

Safety Case
Le CESE recommande que la démarche par objectif pour l’évaluation des risques
soit au centre de la politique française de prévention des risques pour l’offshore.
Le rapport sur les dangers majeurs devra être rendu obligatoire dans la procédure
d’autorisation de travaux. Il est précisé que l’actuel RGIE doit constituer la base
réglementaire des évolutions à conduire.
De même, le CESE demande que soit intégré dans les nouveaux textes le recours
à une tierce expertise lors des autorisations de travaux, notamment dans le cas
d’opérations sur puits.
Safety Case

Le CESE recommande aux autorités de veiller à ce que certaines recommandations


techniques, comme la redondance des équipements critiques, soient bien prises en
compte dans les dossiers de demande d’autorisation de travaux.

« Assainir » et rationaliser la vigilance

Le CESE recommande une vigilance accrue concernant le risque de conflits


d’intérêt entre les organismes indépendants chargés d’auditer ou d’expertiser les
installations et les opérateurs concernés.
Le CESE recommande que l’État s’attache le concours d’experts indépendants pour
évaluer, garantir la neutralité et consolider l’ingénierie en renfort du pôle offshore
national.

Renforcer évaluations, contrôles et sanctions


C’est pourquoi le CESE recommande à l’État de renforcer les moyens de contrôle
dont il dispose, aux niveaux techniques, humains et financiers afin d’être en
cohérence avec les objectifs élevés de prévention des risques pour les populations et
l’environnement.
Le CESE souligne l’importance des recommandations suivantes :
l’autorité compétente doit mettre en place une politique d’évaluation
approfondie des rapports sur les dangers majeurs ;
elle doit élaborer des plans annuels en vue d’une surveillance effective, y
compris par des inspections régulières- sur site, des activités comportant des
dangers majeurs ;
elle doit également mesurer l’efficacité de cette surveillance et travailler à
son amélioration ;
elle doit procéder à des enquêtes approfondies suite à un accident majeur et
rédiger un rapport qui sera partagé avec les autres régulateurs européens.

Le CESE propose que l’autorité compétente, sans attendre les évolutions


réglementaires, mette à disposition du public l’ensemble des données pertinentes
concernant les accidents majeurs sur une base annuelle.

C’est pourquoi le CESE recommande que les sanctions administratives et


financières soient revues à la mesure des risques que les infractions font subir.
Les contrôleurs doivent pouvoir mettre en œuvre rapidement des suspensions de
travaux pour les manquements les plus graves, ainsi que recourir si nécessaire à de la
tierce expertise, aux frais de l’opérateur
Cela inclut également le renforcement des pouvoirs de l’État en matière de police

Mieux identifier les enjeux


et la spécificité du passage à l’exploitation
Notre assemblée considère par ailleurs que des informations pourraient être
mises à la disposition du public dans le respect de la confidentialité des données
commerciales. Cela permettrait en effet de bien identifier la répartition des
responsabilités, notamment en anticipation des conséquences d’un accident majeur
le chef d’établissement veille au respect par l’entreprise extérieure des
obligations qu’elle a la responsabilité d’appliquer

Le CESE recommande que l’autorité de contrôle veille à :


l’évaluation des formations sécurité et leur appropriation par les personnels ;
la fréquence et la pertinence des exercices sécurité. Dans les ICPE, des
exercices réalisés dans les conditions au plus proche du réel (jeu de rôle,
gestion de crise) doivent être réalisés chaque semestre en présence des
CHSCT (entreprise donneuse d’ordre et sous-traitants), de l’inspection du
travail, de la DREAL et des membres de la CLIC. Un exercice sur deux doit être
inopiné.
Dans le même esprit, le CESE souhaite que le rôle du CHSCT soit étendu, comme
c’est le cas pour les ICPE, pour :
développer des politiques de prévention ;
mieux intégrer et connaître les risques environnementaux majeurs ;
renforcer son rôle d’interface avec les hommes, droit d’alerte ou de retrait
confirmé et possibilité d’alerter les autorités en cas de manquements graves
à la sécurité.
Pour un nouvel élan
défini et créé un statut légal du
lanceur d’alerte dans le cadre professionnel. Un tel statut serait de nature à protéger
quiconque dénonçant publiquement des éléments menaçants pour l’homme et pour
l’environnement.

Les risques opérationnels

les eaux liées à la production, qui sont déversées en


mer contiennent des hydrocarbures, dont des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
et des métaux lourds. On estime qu’en mer du Nord, 5 000 tonnes de pétrole sont ainsi rejetées
annuellement

En conséquence, notre assemblée recommande :


que les modalités de réglementation et d’interdiction des rejets tout comme
le suivi écologique du site d’exploitation soient rapidement précisées par un
texte réglementaire ;
qu’un programme d’évaluation des pratiques des industriels dans le domaine
des rejets au niveau européen soit mis en place et que soient favorisées les
démarches d’amélioration continue des process industriels, la recherche
d’améliorations technologiques ou organisationnelles, par exemple, à
travers la mutualisation des moyens des opérateurs ;
qu’après élaboration avec les parties prenantes d’un ensemble d’indicateurs
de mesure, les rejets opérationnels fassent l’objet de recherches, tant pour
évaluer et mesurer les impacts et les risques, que pour faire des préconisations
pour les réduire ou en éliminer les impacts ;
qu’une attention toute particulière doit être portée sur les sites
d’exploitation à proximité d’aires marines protégées, de sites remarquables
ou particulièrement exposés.

le CESE souhaite que


l’Union européenne adopte le principe du « zéro impact » à une échéance raisonnable,
en fixant des objectifs définis par catégorie de déchets au niveau européen.

notre assemblée préconise que


ces techniques, une fois éprouvées, deviennent la norme.

le coût du démantèlement

le temps de démantèlement

le bilan environnemental
les autres usages de la mer

L’exploitant d’un titre minier devant obligatoirement fournir des garanties


financières démontrant qu’il sera à même de poursuivre et arrêter son exploitation en
conformité avec la réglementation, la question du démantèlement et de la remise en
état du site de la plateforme semble réglée dès l’origine.
Toutefois, compte tenu des sommes considérables qui doivent être engagées
dans ces opérations, le CESE recommande que le ou les exploitants d’un titre minier
démontrent leur capacité financière à faire face à leurs obligations le moment venu.
Les conditions de remise en état en milieu marin mériteraient d’être précisées dans un
cadre réglementaire spécifique.
Lors de la cession de parts au niveau du consortium, il faut en outre que les
provisions destinées au financement du démantèlement lui restent affectées.
Des études doivent par ailleurs être menées au niveau environnemental avec les
organismes de recherche dédiés pour :
mettre en place un cadre précis pour l’établissement d’états des lieux initiaux,
périodiques et finaux ;
s’assurer que les meilleures pratiques sont utilisées pour la remise en état
des milieux avec le minimum d’impacts ;
évaluer comment et sur quelle durée les puits colmatés et les équipements
qui restent sur le fond doivent être surveillés et/ou entretenus.
Les données recueillies au cours de ces investigations devraient être publiques et
accessibles.
Le CESE recommande également que, conformément à la législation française, la
totalité des équipements sous-marins soit retirée, y compris les câbles et les tuyaux.
Si un obstacle dirimant s’oppose à l’application de la réglementation, les puits et les
installations doivent être surveillés en intégrant les éléments d’information issus de
l’évaluation mentionnée ci-dessus.
Enfin, notre assemblée appelle de ses vœux un encouragement au développement,
en France et dans l’Union européenne, de filières d’éco-conception et de recyclages
des plateformes.
Anticiper et gérer les crises en cas d’accident majeur

Organisations et moyens

Le CESE recommande que les moyens des CROSS ou des PC de surveillance de


type (certains DOM et PTOM) soient renforcés dans les zones de
développement offshore, et que leurs missions soient étendues à la surveillance
d’installations offshore dans les eaux sous juridiction française.
Il souhaite que la tenue de situation maritime, dont est chargé le centre
opérationnel de la fonction garde-côtes, installé il y a un peu plus d’un an, incorpore
tous les éléments nécessaires à la connaissance et à la prévention de ces risques de
pollution majeure.
Les moyens d’intervention de l’État devront être en adéquation, dans chaque
région concernée, avec les besoins identifiés afin de permettre une réaction rapide et
efficace en cas d’accident.
De même le CESE recommande d’étudier de nouvelles possibilités de surveillance
adaptées à la spécificité des installations offshore (imagerie satellite, remontée de
données en continu…).
Le CESE souhaite également que la France pousse à la mutualisation des moyens,
des pratiques et des connaissances dans le domaine de la surveillance, de l’intervention
d’urgence et de la dépollution, au niveau européen et avec les pays tiers.
Afin d’évaluer cette organisation pour la rendre plus efficiente, il sera nécessaire
de définir des indicateurs relatifs aux dépenses de l’État associées à la prévention
des risques et à la lutte contre les pollutions, pour l’ensemble des administrations
concernées, en s’appuyant sur et en complétant les documents budgétaires existants
pour les lois de finances, en particulier le document de politique transversale « sécurité
civile ». Ce document contient déjà de nombreux éléments concernant les installations
classées, ou l’action de l’État en mer par exemple.

C’est pourquoi le CESE recommande la diffusion auprès des élus du littoral d’un
guide sur la connaissance et la préservation du littoral ainsi que sur la préparation aux
accidents. Ce guide pourrait utilement s’inspirer de ceux dont disposent le CEDRE et
les Parcs naturels régionaux. Il devrait être enrichi grâce au retour d’expérience dont
doivent bénéficier l’ensemble des acteurs après chaque exercice comme après chaque
événement réel.
De même il serait opportun de favoriser la création de groupes de travail dédiés
à la prévention et à la préparation aux accidents et aux crises au sein d’organisations
comme l’ANEL ou le CNML.

Disposer de données et de connaissances suffisantes et fiables

C’est pourquoi le CESE demande au ministre en charge de l’Écologie et du


développement durable de désigner l’organisme ou l’établissement public qui
organisera la mise en réseau des compétences nécessaires (IFREMER, CNRS…) pour :
établir les données de référence, notamment concernant la connaissance des
écosystèmes (eaux marines, fonds, littoraux) ;
surveiller, en continu et au moyen de divers paramètres, les espaces littoraux
et marins ;
alerter l’autorité publique chargée de conduire la lutte contre les pollutions
marines ;
sensibiliser et former le public et les acteurs locaux (rôle d’animation) ;
évaluer l’impact et plus généralement les effets des méthodes de dépollution
existantes, à développer ou en cours de développement sur l’environnement,
et en particulier sur les écosystèmes les plus sensibles (récifs, mangroves,
lagons…) ;
modéliser les pollutions et leur évolution dans le temps.
Le CESE insiste sur l’importance de développer les connaissances des différents
milieux et de nouveaux moyens de lutte, plus respectueux de l’environnement. La
création en 2012 d’un comité spécialisé pour la recherche marine, maritime, littorale
et portuaire, au sein du Conseil national de la mer et des littoraux, sera à cet égard
suivie avec attention par le Conseil.
Des organismes comme le CEDRE doivent être renforcés dans leurs missions.
Les moyens de l’État doivent être en phase avec les développements nécessaires de
cette structure, par exemple en allouant une partie des redevances d’exploitation à
ces besoins de recherche et d’observation. Les associations de protection de la nature
(APN) devront pouvoir apporter leur expertise dans la connaissance des milieux
marins et sur les incidences des pollutions.

Se préparer à répondre aux accidents...

Le CESE considère comme essentiel que les différents plans d’intervention


d’urgence soient bien testés régulièrement en interne et que le personnel de sécurité
ait une maîtrise suffisante de ces derniers.
Dans l’optique d’une gestion de crise à plusieurs niveaux, et d’une réponse
graduée, il serait souhaitable que l’exploitant ait à sa disposition à proximité des
moyens suffisants pour répondre à un premier niveau de crise : bateaux d’intervention,
dispersants, barrages flottants en nombre suffisant.
Le CESE souhaite que les PIU soient évalués d’une manière contradictoire sous
forme de tierce expertise.
Le CESE souligne l’importance pour les autorités publiques :
d’examiner avec la plus grande attention les PIU de l’exploitant, et plus
particulièrement la fréquence et la pertinence des exercices internes. Les
plans doivent se renforcer avec l’évolution des contraintes techniques ou de
l’organisation sur le site industriel ;
de vérifier les moyens alloués et disponibles des partenaires et coopératives ;
de vérifier l’applicabilité et l’interopérabilité des plans internes avec ceux
des partenaires et des services de secours, avec notamment la graduation
de la réponse ;
de valider l’interopérabilité des plans internes et externes par des exercices
de grande ampleur permettant de juger de la coordination des moyens,
grâce à leur mise en œuvre réelle, et du degré de préparation des différents
intervenants, sur la base de scénarios de crise appropriés ;
d’associer les collectivités territoriales aux exercices et de s’assurer de leur
niveau de préparation.
Le CESE recommande également que les efforts de formation à la préparation
aux accidents soient poursuivis dans les administrations intervenantes, et que les
connaissances soient actualisées régulièrement.
C’est pourquoi le CESE préconise de mettre en place une démarche générale et
effective d’évaluation et d’amélioration continue des plans d’intervention d’urgence
publics, afin d’être au plus près des techniques et des risques, en particulier de
l’offshore, et de tenir compte de la variété des milieux et des situations.

Le CESE recommande que les collectivités locales :


informent et préparent les populations aux risques associés au
développement de l’offshore ;
mettent en place des plans d’intervention d’urgence, en soutien des moyens
publics, dans le respect des compétences et responsabilités respectives des
différents acteurs ;
mettent en place des formations à la préparation aux accidents et aux
chantiers de dépollution pour le public.

... tout en s’efforçant de les éviter

C’est pourquoi le CESE souhaite qu’un groupe de travail associant les industriels,
les représentants du personnel et les syndicats, les autorités de contrôle, ainsi que des
experts de la sécurité et de la gestion de crises, puisse étudier la problématique de
l’exploitation des signaux faibles en vue de l’élaboration de standards de référence.
L’ICSI pourrait également y réfléchir, compte tenu de l’intérêt qu’il y aurait à ce que
ces standards puissent s’appliquer à des sociétés relevant de systèmes de droit très
différents.

Coast Guards
Le CESE recommande qu’une attention particulière soit portée à la communication,
que cela soit lors d’exercices ou lors de crises réelles, pour s’assurer que l’ensemble des
citoyens et acteurs de la société civile soient informés en toute transparence.

L’inadaptation des règles internationales

À la recherche d’une gouvernance internationale de l’offshore

Le CESE recommande que l’État pousse à l’adoption d’une convention globale


sur l’offshore, pour fixer un socle commun pour les États et les opérateurs couvrant
l’ensemble du processus. Cette convention aurait pour mission de renforcer
les contraintes notamment environnementales à l’encontre des opérateurs
d’infrastructures offshores, en favorisant la transparence autour de leurs activités.
Le CESE recommande que la société civile puisse être associée au processus
d’élaboration de cette convention.
Dès lors, il pourrait être pertinent de créer une instance internationale,
complémentaire de l’OMI en charge de la règlementation des infrastructures
d’exploitation en mer. Il faudra également veiller à ce qu’elle repose sur une
gouvernance réelle et équilibrée des représentations tant du point de vue
géographique, qu’économique.
De plus, dans ce cadre éventuel devraient également se développer des échanges
et des coopérations, transferts de compétences avec les pays du Sud pour partager
les bonnes pratiques et diffuser ce modèle de gouvernance internationale. Ce mode
de gouvernance vertueux permettrait de mutualiser les moyens et les connaissances.
En effet, les pays en voie de développement dont les plateaux continentaux sont
très convoités par les entreprises des pays industrialisés pourraient bénéficier de
transferts de compétences et de formations.

Travailler à une harmonisation juridique : les initiatives régionales

Ainsi la ratification du protocole Offshore de la convention de Barcelone devrait


être une priorité pour les États riverains de la Méditerranée, en particulier pour
la France et Malte, qui connaissent une recrudescence de projets de plateformes
pétrolières en eaux profondes sur leurs plateaux continentaux respectifs.

Le projet de règlement européen présente des avancées certaines que le CESE


soutient comme les conditions plus strictes d’octroi des titres et des autorisations
(la démarche « », l’importance du rapport sur les dangers majeurs, la
séparation des fonctions de contrôle et de régulation), les plans d’urgence et les
mesures préventives, la transparence et le partage d’information.
Pour autant il présente des manques sur un certain nombre de points critiques :
C’est pourquoi le CESE recommande à la France d’insister sur le développement
d’outils de sécurité financière, de bien définir les responsabilités notamment
environnementales, de rendre obligatoire les études d’impact même à tous les stades
de la procédure telle que prévus en France, et de renforcer le rôle de l’AESM pour
étendre ses missions à l’offshore afin qu’elle puisse intervenir en cas d’accident majeur.
Il serait également opportun d’encourager les compagnies dont le siège est en
Europe, à appliquer les standards européens même dans des pays tiers.

Dommages environnementaux et principe pollueur-payeur


Comparaison des conventions CLC-FIPOL et l’Oil Pollution Act

EMLYON Business School ce


mécanisme n’est pas exemplaire. En effet, cette assurance mutuelle commune au transport
hydrocarbure érode la responsabilité individuelle des affréteurs, compagnies pétrolières
souvent productrices de pétrole couvertes à bon compte par un système d’assurance mutualisée
qui les déresponsabilise en partie. De plus sa contribution au fond est assise sur les quantités
d’hydrocarbures importées, donc payée par le consommateur final.
L’

faute inexcusable

Civil Liability Convention International Oil Pollution Compensation Fund

La marée noire dans le Golfe du Mexique : le temps du droit


un système de bonus-malus permettant d’alourdir
la contribution financière des responsables d’accidents maritimes pendant une certaine période
(à l’instar du système d’assurance automobile). Celui-ci aurait vocation à inciter les acteurs
une multitude et une diversité de victimes

À défaut constaté d’une responsabilité assumée dans des délais raisonnables


par l’exploitant en cas de crise, et compte tenu du fait que les impacts d’accidents
impliquent des biens communs et peuvent concerner un grand nombre de personnes
aux intérêts faiblement représentés individuellement, le CESE préconise que soit
étudiée, pour de tels accidents industriels, la possibilité pour un grand nombre de
personnes de rechercher des modalités d’une représentation collective.
Déclaration des groupes
Artisanat

offshore

offshore

offshore
offshore

Groupes des associations, des organisations


étudiantes et mouvements de la jeunesse,
et environnement et nature

offshore

offshore
CFDT

offshore
offshore

offshore
CFE CGC
-

offshore

offshore

offshore

offshore

offshore

offshore

mix
CFTC

offshore

CGT

offshore

offshore

offshores
offshore

offshore

CGT-FO

Deepwater Horizon

offshore
offshore

offshore

offshore

Entreprises
offshore,

offshore
réglementation insuffisante

Mutualité

offshore
process

offshore

offshore
Outre-mer

offshore

offshore
Agriculture

CFE-CGC

CFTC
CGT

CGT-FO

Coopération
Entreprises

Personnalités qualifiées

Professions libérales
Annexes
Annexe n° 1 : chiffres-clés du pétrole (au 1er juillet 2011)

World Energy Outlook


Annexe n° 2 : Évolution des productions offshore
Annexe n° 3 : zones maritimes
du droit international de la mer
Annexe n° 4 : demandes d’extension des limites
du plateau continental déposées
par la France
Annexe n° 5 : les titres miniers d’hydrocarbures en mer
au 1er janvier 2011

Demandes de permis de recherches


Désignation Surface en km2

Permis exclusifs de recherches en cours de validité


Désignation Surface en km2
Annexe n° 6 : liste des personnalités auditionnées
M. Eero Ailio
chef adjoint de l’Unité ENER B3 de la direction générale de l’énergie de la Commission
européenne - Dgenergy ;
M. Michel Babkine
administrateur en chef des affaires maritimes, chargé de l’organisme SECMAR, secours
maritimes, et de l’élaboration et la mise à jour des plans de secours ;
M. Pierre Bang
directeur des opérations, branche Exploration et production du groupe Total SA ;
M. Philippe Bodenez
chef du bureau du sol et du sous-sol ;
M. Yvon Bonnot
président de l’association nationale des élus du littoral (ANEL) ;
M. Lucien Chabason
conseiller auprès de la direction de l’Institut du développement durable et des relations
internationales (IDDRI) ;
M. Jean-Claude Dalin
instruction des titres miniers hydrocarbures au bureau de l’exploration et de la production des
hydrocarbures, DGEC/direction de l’énergie/SD2/bureau 2A ;
M. Yves-Louis Darricarrère
directeur général de la branche Exploitation et production du groupe Total SA ;
M. Philippe Dezeraud
commissaire en chef de marine, chargé de mission de l’action de l’État en mer au Secrétariat
général de la mer ;
M. Philippe Geiger
sous-directeur de la sécurité d’approvisionnement et des nouveaux produits énergétiques
- Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) au ministère de l’Écologie, du
développement durable, des transports et du logement ;
Maître Arnaud Gossement
avocat au Barreau de Paris - docteur en droit ;
Mme Corinne Lepage
députée européenne ;
Mme Carole Mercier
cheffe du bureau de l’Exploration et de la production des hydrocarbures, DGEC/direction de
l’énergie/SD2/bureau 2A ;
M. Laurent Michel
directeur général de la prévention des risques (DGPR) au ministère de l’Écologie, du
développement durable, des transports et du logement ;
M. Jean Monnet
directeur-adjoint, hygiène, direction hygiène, sécurité et environnement, branche Exploration
et production du groupe Total SA ;
M. Francis Perrin
directeur de la rédaction de la revue Pétrole et gaz arabe ;
M. Christophe Rousseau
directeur adjoint du Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les
pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) ;
M. Stéphane Saint-Pierre
directeur de Nicaya Conseil :
M. Jean-François Tallec
préfet, secrétaire général de la mer.

Mme Anne Duthilleul


chargée par le gouvernement de la mission d’accompagnement du développement de
l’industrie pétrolière au large de la Guyane ;
M. Didier Olivry
directeur du parc naturel régional de Camargue ;
M. Christian Roudgé
coordinateur de France Guyane Environnement ;
M. Florent Saint-Martin
assistant parlementaire au Parlement européen.
Annexe n° 7 : table des sigles

American Petroleum Institute


Bureau of Ocean Energy Management, Regulation and Enforcement

Discounted Cash-Flow

Deepwater Horizon
European Marine Observation and Data Network

Floating Production, Storage and Offloading

Offshore Pollution Liability Association


RAPPORTS
Dernières publications de
la section de l’environnement

La biodiversité :
relever le défi sociétal

M. Marc Blanc, rapporteur


Juin 2011

Les éditions des


JOURNAUX OFFICIELS

LES DERNIÈRES PUBLICATIONS DU


CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL (CESE)

Retrouvez l’intégralité
de nos travaux sur
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Imprimé par la direction de l’’information légale et administrative, 26, rue Desaix, Paris (15e)
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