Complexite Des Phenomenes de Coups de Belier Sur Les Installations de Pompage Et Essai de Classification Des Solutions Générales Pour Y Remédier

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724 LA HOUILLE BLANCHE N" SPÉCIAL B/UJ·HJ

, "
COMPLEXITE DES PHENOMENES /

DE COUPS DE BELIER SUR LES INSTALLATIONS


DE POMPAGE ET ESSAI DE CLASSIFICATION
DES SOLUTIONS GÉNÉRALES POUR Y REMÉDIER
THE COMPLEXITY OF WATER-HAMtvlER PHENOMENA IN PUMP INSTALLATIONS
AND AN ENDEAVOUR TO CLASSIFY THE GENERAL REMEDIAL SOLUTIONS
English synopsis p. 672

par Paul BERGERON


Ingénieur des Arts et Manufactures.

Les phénomènes dus aux coups de bélier à l'ar- D'une manière générale, les phénomènes pro-
rêt des pompes présentent, au point de vue voqués par l'arrêt d'une pompe peuvent être
hydraulique, une compLexité bien plus grande que décomposés en deux phases dont les conséquen-
pour les turbines. Les raisons principales en sont ces sont nettement différentes:
les suivantes: La première phase est celle pendant laquelle
alors que sur les turbines le problème consiste la colonne d'eau propulsée en marche normale
à arrêter une colonne d'eau descendante, sur de bas en haut s'arrête, créant au départ de la
les pompes, le phénomène commence par le pompe des ondes de dépression se propageant
ralentissenlent d'une colonne d'eau ascendante; jusqu'aux réservoirs. Suivant le profil de la con-
dans la plupart des installations, l'entraîne- duite, ces ondes de dépression risquent de créer
ment des pompes se faisant par moteur électri- des cavitations entraînant des ruptures de veine.
que, il faut normalement considérer le cas de la Si durant cette première phase la cavitation
disparition instantanée du couple moteur, due à n'est en général pas dangereuse, par contre, au
la disjonction; cours de la deuxième phase, la fermeture des
cavités peut être la cause de surpressions catas-
une deuxième conséquence de la disjonction trophiques. Il faut donc dans toute la limite du
est que normalement les appareils de protection possible empêcher la cavitation.
ne peuvent être commandés électriquement;
La deuxième phase est celle pendant laquelle
enfin, il arrive bien souvent que le tracé des la colonne d'eau s'étant arrêtée, inverse son sens
conduites soit quelconque. Suivant en général le d'écoulement sous l'effet de la dépression exis-
relief du terrain, il présente une succession de tant alors dans la conduite. Le courant inversé
points hauts, de points bas et des pentes variées. tend, d'abord à rétablir la pression normale dans
Parallèlement à la complexité des phénomè- la conduite, puis arrivant à la station à faire
nes, il existe des procédés très divers et très apparaître des surpressions dangereuses qu'il
différents pour y remédier. Le choix que l'on peut faudra limiter.
en faire apparaît souvent arbitraire surtout à Ce n'est qu'au moment où, le courant étant
l'usager. En fait, chaque procédé correspond à inversé, la pression redevient égale ou supérieure
des cas bien déterminés et à une zone d'utilisa- à la pression normale que le problème s'appa-
tion pratique. rente à celui de l'arrêt sur turbine.
Aucun dispositif n'est universel. Pour une classification rationnelle des procé-
C'est la définition et un essai de classement dés, il y a lieu de considérer tout d'abord ceux
des différents procédés que nous allons tenter destinés à limiter les dépressions, car ce sont
d'établir. ceux dont les conditions d'utilisation sont fonc-

Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1949011


::\" ~PÙ:L\L B/lfHD LA HOUILLE BLAN'CHE - - - - - - - - - - - - - - - - 725

tion des conditions d'installation, en particulier


longueur et tracé des conduites, vitesse initiale,
etc. .. H
Viennent ensuite les procédés destinés à limi-
ter les surpressions qui dép,mdent ou même dans
certains cas sont confondus avec les précédents.
Pour simplifier l'exposé qui va suivre, il ne
sera considéré que le cas de conduite unique
avec station de pompage à l'origine et réservoir M I------,r-J...-----~
au refoulement. Les cas complexes peuvent
entraîner évidemment la combinaison des diffé-
rents procédés.

1. - PROCEDES POUR LIMITER


LE5 DEPRESSIONS
N
En supposant un arrêt brusque des groupes
annulant instantanément le débit, la dépression
a Vo
serait - - - - Fig. 1
g
Sauf dans les cas de pompe à très grande hau- il faudra qu'après le temps i\t d'un aller et
teur, ou lorsque la vitesse dans les conduites est retour d'onde à partir de la disjonction, la vitesse
excessivement faible, cette dépression crée pres- (1) (1

que toujours le vide dans toute la conduite ou du groupe (0) = - - soit telle que le fonction-
tout au ~oins dans une fraction de la conduite. n
Elle est donc normalement excessive et devra nement soit en un point 2, de pr.ession certaine-
être limitée à des valeurs acceptables qui, autant ment supérieure à N.
que possible, devront éviter la cavitation en tous
les points de la conduite. Si, pour simplifier le raisonnement, il est sup-
posé que le couple hydraulique de la pompe
Les procédés uti 1 isés dans ce but peuvent être varie comme le carré de la vitesse angulaire,
classés comme suit: c'est-à-dire:
Première classe. C
,....--=--
Principe: empêcher l'arrêt instantané de la (1)'2 ü) il 2

pompe.
où Co est le couple au point 0 à la vitesse co" et
Le couple du moteur cessant brusquement,
seule l'inertie du groupe peut limiter l'instan- C dco
tanéité de l'arrêt. C le couple à la vitesse (0, comme - = --,
dt 1
La solution consiste donc à augmenter cette
avec 1 moment d'inertie du groupe, on trouve
inertie par un volant.
que le temps i\t qui s'écoule pour passer de
L'inertie du groupe est toujours une condi (1) ;)
tion favorable, car elle évite l'onde raide. Mais la vitesse W o à la vitesse OJ = - - est:
si le volant doit à lui seul parer à la cavitation n
dons toute la conduite, son dimensionnement
devra être tel, qu'après un aller et retour d'onde, (ll,H = 1 (n - 1l , où Po = Cil Co)" est la
c'est-à-dire un temps proportionnel à la lon- Po
gueur de la conduite, la vitesse du groupe soit
encore suffisamment grande pour limiter la puissance du groupe.
dépression à des valeurs compatibLes avec le tracé 1 est la somme de 1M inertie du moteur (celle
de la conduite. de la pompe est toujours très faible) et de Iv
C'est ce que met en évidence immédiatement inertie du volant éventuellement ajouté.
fo méthode graphique. Pour limiter la dépres- En ce qui concerne l'inertie 1 M des motew's
sion maxima à une certaine vaLeur M N (fig. 1 l , en fonction des puissances et des vitesses, nous
726 LA HOUILLE BLANCHE N° SPI\CIAL B/!D4D

avons tiré des documents communiqués par un (réservoir à air et cheminée d'équilibre) 1 soit
constructeur pour sa série courante: qu'elle soit prélevée directement sur I/aspiration
P,,1,'3 des pompes.
11'1 =A---- A) RESERVOIR A AIR.
(J) il 2 L'application de ce dispositif n'est limitée que
ce qui donne pour le terme IIVi de la for- par des considérations économiques ou par des
considérations d'exploitation.
P"
muLe (1) A P" 0,33 «)0 0,26, donc variant peu En principe, rien ne s'oppose ô prévoir un
avec Po et (1)0
réservoir ô air dans tous les cos si ce n'est son
prix lorsque les dimensions et les pressions
De même pour l'inertie Iv du volant addi- deviennent trop importantes.
tionnel, les conditions de vitesse périphérique,
de limitation de la perte par frottement sur l'air Dons l'hypothèse très simplificatrice où les
en pourcentaç:: de la puissance totale l de poids pertes de charge sont considérées comme nulles
et de prix, olen que difficiles à mettre en équa- et où on néglige la variation du niveau du plon
o d'eau dans le réservoir pendant la détente, le
(00 -
volume V utile du réservoir s'exprime par la
tion, font que pratiquement le terme l, - - de
p) formule
la formue (1) 1 qui tend malgré tout à croître UJ L Qo U o
avec Po, ne varie que dans des proportions rela-
v = 29
tivement restreintes malgré des variations de
puissance de I/ordre de 100, 500 ou même plus.
En conclusion, le temps 6t nécessaire pour Où
passer de la vitesse initiale à une vitesse n fois v . volume maximum occupé par l'air ô la
plus petite atteindra des valeurs, pour des iner·· fin de la détente;
ties maxima normales, qui varieront relative-
ment peu pour de grandes variations de puis· L: longueur de la conduite;
sance et de vitesse des groupes. Qn : débit initial;
Comme D. t représente dans le raisonnement Uu : vitesse initiale dans la conduite;
actuel te temps d/un aller et retour d'onde, il
Po : pression absolue initiale de l'air du
définit la longueur de la conduite dont les
réservoir;
valeurs maxima vont être limitées de ce fait
dans tous !es cas. p : pression absolue de l'air à la fin de la
détente.
Malgré l'approximation du raisonnement pré-
cédent et bien que la valeur de n varie beaucoup Cette pression p minimum est conditionnée
d'une installation à I/autre en fonction des par le profil de la conduite et doit être choisie
caractéristiques de la pompe l du réseau l des pour qu'en aucun point il n'y ait cavitation.
caractéristiques et du tracé des conduites l il est
Bien que très élémentaire l cette équation per-
possible d'indiquer que le volant employé comme
seul dispositif de protection ne pourra convenir p
que sur des conduites relativement courtes. En met de constater que pour un donné le
dehors des cas particuliers pour lesquels on Po
accepte de sacrifier le prix ou le rendement l la
zone ~rutilisation pratique est pour des condui- volume du réservoir est proportionnel ô - - -
tes de quelques centaines de mètres. De toute Po
manière pour 1.000 mètres et même moins on
l

ne peut à priori envisager la solution par volant Comme Un vitesse économique varie en géné-
comme certainement possible ou tout au moins rai peu d'une installation ô I/autre, le volume du
économiquement admissible. réservoir pour un même rapport de la pression
finale Ô la pression initiale est finalement pro-
portionnel à :
Deuxième classe.

Principe : ou départ de la station, substituer Po


ou débit de la pompe, un débit d'eau, soit que c'est-ô-dire quel pour les dimensions économi-
cette eau oit été mise préalablement en réserve quement acceptables, le réservoir constituera
"1" SPI~(lAL B/1 H4H L.\ HOUILLE BLANCHE 727

une solution intéressante pour de faibles débits cluite et muni à sa partie supérieure d'une sou-
et de grandes longueurs de conduites ou inver- pape s'ouvrant à la dépression. A l'arrêt du
sement pour des débits plus importants et des groupe, ce réservoir se vide dans la conduite en
conduites courtes. maintenant la pression atmosphérique plus la
Pour donner des ordres de grandeur chiffrés, charge au déport de la conduite de refoule-
un réservoir déjà important de 4 à 6 mOl permet- rÎ'ent.
tra, pour une pression de marche moyenne, de Il joue ainsi le raie cI'une cheminée d'équili-
limiter la dépression à des valeurs acceptables bre, mais dans laquelle le niveau serait infé-
sur une station de l m'lis refoulant à une dis- rieur à celui du réservoir de refoulement.
tance de l'ordre du I<m, ou sur une station de Ce dispositif est intermédiaire entre la chemi-
0,1 m:l/s refoulant à une distance de l'ordre née d'équilibre et le dispositif décrit ci-dessous au
ci'une dizaine de I<m. § a de D. Il ne peut s'appliquer que dans des
Quant à la pression Po initiale qui est favo- cas où le tracé de la conduite de refoulement
rable à la limitation des dimensions du réservoir, ne s'élève que de quelques mètres au-dessus du
elle conduit par contre à l'augmentation des réservoir; d'autre part, comme nous le verrons
épaisseurs, et comme vers 10 à 15 I<gs la ques- plus loin, la soupape doit se fermer lentement
tion de dissolution de l'air dans l'eau devient au retour de la pression, si bien que ce disposi-
importante, il est bien rare de voir dans les appli- tif est d'Un emploi relativement rare.
cations courantes ces valeurs dépassées.
D) ALIMENTATION DE LA TUYAUTERIE
En résumé: DE REFOULEMENT PAR L'ASPIRATION.
En dehors des cas où des conditions d/exploi- Deux cas sont à considérer:
tation très particulières renclent intéressants des
a) la longueur de la tuyauterie d/aspiration
réservoirs de plusieurs dizaines de m'li les !'éser-
est négligeable devant celle de refoulement.
voirs à air sont surtout employés sur des ins-
tallations de faibles débits (1 m 3 /s paraissont Si la hauteur d'élévation et le tracé de la
déjà une limite maximum peu fréquente) / pour conduite de refoulement sont tels, que le fait
des distances variant en raison inverse des de maintenir au départ de la station une cote
débits/ et pour des pressions inférieures à 15 Kgs. piézométrique voisine de celle de l'aspiration,
évite la cavitation de la conduite de refoule-
A noter en outre que le réservoir à air néce3-
rnent, il suffit, dans ce cas assez particulier, de
site une surveillance permanente, le manque
prévoir sur le refoulement un piquage, muni d'un
d'air provoquant obligatoirement l'accident.
clapet, en communication avec l'aspiration
B) CHEMINEE D'EQUILIBRE (fig. 2).
ET RESERVOIR SURELEVE.
Lorsque les hauteurs géométriques sont fai-
bles et lorsque les lieux le permettent, la che-
minée d'équilibre ou le réservoir surélevé au
départ de l'usine, jouent le même rôle que le ré-
servoir à air, autorisent des débits beaucoup plus
importants, et ne nécessitent aucune surveil- Fig. 2
lance.
Mais sur les stations de pompage il est très Quand la pression au refoulement, au moment
rare d'avoir les caractéristiques et les conditions de l'arrêt, atteint la pression d'aspiration, le
favorables pour l'adaptation de ces dispositifs. clapet se soulève et l'eau passe directement de
En outre, il faut considérer que le réservoir est l'aspiration au refoulement.
toujours coûteux. A remarquer que le principe de ce dispositif
est le même que celui de la cheminée d'équilibre.
C) RESERVOI R A EAU. Mais dans ce cas le volume en est infini et le
La station étant normalement un point bas niveau est celui de l'aspiration. Il ne trouve son
de la canalisation de refoulement, on ne peut appl ication que lorsque la tuyauter i.e de refou-
envisager la solution avec soupape laissant entrer lement a un tracé s'élevant de quelques mètres
l'air au moment de la dépression, cet air ris- seulement ou-dessus du niveau d'aspiration.
quant de remonter le long de la conduite. Par b) la longueur de la tuyauterie d/aspiration
contre, il est possible d'envisager un réservoir n/est pas négligeable par rapport à celle de la
normalement plein d'eau en charge sur la con- tuyauterie de refoulement.
728 LA HOUILLE BLANCHE

Il fout en outre que la tuyauterie d'aspiration Si la conduite d'aspiration est plus longue que
puisse supporter une surpression. la tuyauterie de refoulement, les pressions à la
L'arrêt de la pompe qui crée initialement une pompe continueront à se déplacer sur la droite
dépression ou refoulement, cré8 par contre une O'A soit l - 3 etc ... pendant le temps d'un
surpression à l'aspiration puisque tout se paSS8 Glier-retour d'onde de la pompe ou réservoir
comme si brusquement la tuyauterie d'aspiration d'aspiration; dons le cos contraire les pressions
était étranglée. se déplaceront sur la droite 0 R, soit l - 3'
etc ... , pendant le temps d'un aller-retour d'onde
A la disjonction la pression augmente donc à de la pompe ou réservoir de refoulement. Théo-
l'aspiration, tandis qu'elle diminuera ou refou- riquement dons l'hypothèse où les conduit8S
lement. En utilisant la méthode graphique J'aspiration et de refoulement ont même lon-
(fig. 3), à l'origine des temps, si on néglige les gueur et même section et en supposant nulles
les pertes de charge, la pression à la pompe se
maintient constante et égale à la moitié de la
H hauteur d'élévation.
On peut ainsi dons certains cos, et en parti-
culier lorsque la tuyauterie cl/aspiration est plus
longue que ia tuyauterie de refoulement/ main-
tenir ou déport de la conduite de refoulement,
pendant un temps suffisant, une pression net-
tement supérieure à celle correspondant ou
r,iveau d'aspiration et éviter de ce fait la cavi-
tation.
A noter que si la pression obtenue ainsi ou
h déport de l'usine est surabondante pour éviter
la cavitation dons la conduite de refoulement,
il est possible de supprimer le by-pass et de
laisser simplement le courant d'eau s'établir à
travers la pompe. Dons ce cos, dès que la pompe,
en se ralentissant sous l'effet de son inertie,
cesse de foire une pression positive, elle fonc-
tionne en turbine centrifuge, et crée une chute
de pression entre son entrée et sa sortie, qui
Fig. 3 diminue d'autant la pression ou déport de la
tuyauterie de refoulement.
pertes de charge, la pression ou refoulement
variera suivant 0 R de coefficient angulaire Troisième classe
a
+--, la pression à l'aspiration suivant O'A Principe: les dispositifs précédents prévus ou
déport de la station ne permettant pas d'éviter
g S,.
- a la rupture de la veine liquide ou refoulement,
de coefficient angulaire - - Où Sr et Sa sont fractionner la conduite en éléments comportant
g Sa chacun un dispositif de protection particulier.
respectivement les sections de la tuyauterie de C'est ce qu i se présente pour les très gros
refoulement et de la tuyauterie d'aspiration. débits, les conduites très longues, ou oyant sur
leur tracé des points hauts à une altitude voi-
Au point l, où les pressions seront égales, et
sine de celle du réservoir de refoulement.
tendent à s'inverser, si un clapet est prévu sur
un by-pass de la pompe (fig. 3'), il se soulèvera Le tracé le plus général d'une conduite com-
et le débit g passero de l'aspiration ou refoule- portant des points bas et des points hauts, les
ment maintenant en ce point la pression à la dispositifs de protection se trouveront normale-
voleur h. Puis l'épure continue. ment aux points hauts où risque de se produire
la cavitation.
A noter que dons ce cos de fractionnement,
bien que les ondes qui parcourent les différents
tronçons interfèrent les unes sur les outres, le
premier tronçon qui part de la station de pom-
Fig. 3' poge, et qui se trouve réduit à des longueurs
':\" SPÜ:LIL BIl !J~!J LA HOUILLE BLANCHE 729

limitées du fait du fractionnement, devra être moment de la fermeture de la poche, c'est-ô-


équipé pour sa propre part d'un des dispositifs dire lorsque les deux tronçons de la veine précé-
déjà .envisagés. demment rompus reviennent en contact, afin
Pour les autres tronçons, les dispositifs uti d'éviter une surpression qui peut être supérieure
lisés peuvent se classer comme suit: a Vo
à - - colculée ovec 10 vitesse initiale, il fout
A) ALIMENTER LES POINTS HAUTS OU SE g
PRODUIRAIT LA CAVITATION PAR DE L'EAU que la soupope soit encore ouverte puis qu'elLe
MISE EN RESERVE. se ferme lentement dès que la pression réappa-
Les dispositifs sont les mêmes que ceux déjà raît, suivant une loi ô déterminer dans choque
examinés au déport de la station de pompage. cas.
Il y a lieu de foire toutefois les remorques sui- Un certain volume d'eau est obligatoirement
vantes: rejeté hors de 10 conduite. Ce dispositif peut
a) Le réservoir ô air qui peut convenir lorsque être assez généralisé mais présente l'inconvé-
les pressions de marche ou point haut considéré nient d'être mécanique et de nécessiter un en-
sont encore élevées, n'est pratiquement pas uti- tretien alors que par définition il est éloigné de
lisé parce que trop éloigné de l'usine alors qu'il l'usine.
nécessite une surveillance et une réalimentation
fréquente en air. C) ACCEPTER LA CAVITATION.
b) La cheminée d'équilibre' et, ô sa limite, le Comme dans le cas précédent, la veine liquide
réservoir surélevé, trouvent avantageusement se rompt, mais au lieu d'ouvrir la poche à
leur application lorsque le terrain le permet l'atmosphère, on laisse s'établir le vide absolu,
dons le cos d'un tracé analogue ô celui rencon- ce qui ne présente aucun inconvénient ou cours
tré fréquemment sur les installations de turbines, de la pr.emière phase si la conduite peut ré-
c'est-ô-dire avec montée rapide ou départ de sister au vide.
l'usine puis longue galerie ou tuyauterie hori-
zontale sous faible charge. Mais il faut éviter les surpressions pouvant
résulter de la fermeture brutale des poches de
e) Le réservoir ô eau n'est ô préfér.er à la vide. A cet effet, il y a lieu de disposer ô des
soupape, examinée plus loin, que dans la limite emplacements judicieux de la conduite et, en
où il est dangereux de laisser pénétrer de l'air principe, sur chaque élément tronçonné, des cla-
dans la conduite parce qu'il s'agit d'un point pets percés d'un orifice tel que lorsque la veine
d'inflexion et non d'un point haut proprement revient en arrière la surpression au clapet, qui
cit, ou encore lorsque, séparé de la conduite par sc ferme brusquement, soit limitée à des valeurs
un clapet percé qui se ferme dès que la pression acceptables et que d'outre part le débit qui
réapparaît, il permet de supprimer le dispositif posse par le trou du clapet fermé soit suffisam-
mécanique de fermeture lente de la soupape. ment faible pour que son arrêt brusque ou mo-
Encore fout-il dons ce dernier cas que, par suite ment de la fermeture de la poche ne provoque
de toutes les outres conditions, la fermeture qu'une surpression limitée.
brusque du clapet ne provoque pas de surpres-
sion dangereuse. Son emploi en est alors délicat. Ce dispositif qui ne peut guère être employé
que sur des conduites de diamètre faible ·ou
B) LAISSER ENTRER L'AIR DANS LA CON- moyen présente l'avantage d'être sommaire et
DUITE DES QUE LA DEPRESSION APPARAIT. sons surveillance, mais implique des conditions
particulières pour réaliser les deux conditions
S'il s'agit d'un point haut caractérisé, on ci-dessus.
prévoit une soupape s'ouvrant à la dépression
et maintenant la pression atmosphériqu.e ou Parallèlement au dispositif de la soupape s'ou-
point où elle se trouve. vrant ô la dépression on pourrait envisager dans
le cas actuel une soupape, disposée ou point
La veine liquide se rompt, choque tronçon haut, restant fermée au vide, et s'ouvrant ô la
liquide, en amont et en aval de la soupape, évo- surpression au moment précis de la fermeture
luant pour son propre compte en fonction des de la poche. Elle devrait s'ouvrir instantanément
conditions existant à leurs extrémités. La cavité ô la surpression et avoir une caractéristique de
ainsi formée se remplit d'air qui se localise au hauteurs en fonction des débits de fuite régu-
point haut. lièrement descendante jusqu'ou débit nul pour
Lorsque les courants s'inversent la poche se lequel la hauteur serait légèrement supérieure
referme en chassant l'air par la soupape. Au à la charge normale.
no L\ HOUILLE BL.\:\'CHE

Il. - PROCEDES POUR LIMITER ajutages spéciaux ou clapets percés, soit par
lES SURPRESSIONS des dispositifs à pertes dissymétriques.
La valeur de l'étranglement est à déterminer
Quand il ya eu rupture de veine, lorsque après dans chaque cas.
l'inversion de courant la poche se referme s'il
n'a pas été pris de précautions particulières, nous les soupapes s'ouvrant à la dépression doi-
avons déjà dit que la surpression pouvait attein- vent, comme déjà dit, laisser au retour de l'eau
dre des valeurs dépassant même parfois de une ouverture restreinte, qui se ferme ensuite
a Vo !=,rogressivement.
beaucoup le calculé avec la vitesse initiale les l'éservoirs à eau au départ de la station
g devront être munis d'une soupape analogue aux
dans la conduite. Mais même dans le cas où il précédentes.
n'y a pa:; eu rupture de veine, grôce aux dispo- les clapets percés dont le fonctionnement sur
sitifs adoptés pour la limitation de la dépression, conduite a été décrit précédemment. Pour limi-
lorsque l'eau, s'étant arrêtée dans la conduite ter la surpression, l'orifice doit être tel que le
se remet en mouvement en sens inverse, si elle débit de retour soit suffisamment faible pour
trouve au retour tout orifice fermé, c'est-à-dire
être arrêté instantanément sans surpression
si en ce point le débit est obligatoirement nul, anormale.
il y aura (sous réserve des pertes de charge) une
surpression égale à la dépression consentie pour Par contre, les cos d'alimentation du refou-
éviter la cavitation.' lement par l'aspiration et d'arrêt sur volant
imposent à la station, pour la limitation des
Or, en général cette dépression, par rapport surpressions, les dispositifs indépendants sui-
à la pression initiale, est supérieure à la sur- vants.
pression acceptable dans la conduite. D'où, sauf
cas exceptionnels, il sera nécessaire de limiter Deux cas sont à considérer:
la valeur de la surpression.
A) LE DEVI RAGE DE LA POMPE EST ACCEPTE.
Pour ceci il faut qu'un débit inverse puisse
s'établir. Par contre, il est aussi général que, Dans ce cas, à l'inversion de courant, l'eau
pour limiter la surpression aux valeurs accepta- revient en arrière, à travers la pompe, fonction ..
bles, le débit maximum inversé peut toujours nant alors en turbine centripète. De préférence,
être nettement inférieur ou débit de fonction- pour éviter une perte d'eau importante, et un
nement normal. fonctionnement de la pompe à l'emballement
sous pleine chute, la section laissée libre au
Le principe est donc de laisser s'établir un retour est réduite, afin de limiter le débit
débit en retour, limité au minimum compatible
inversé à la valeur minimum compatible avec
avec fa surpression acceptable, puis ensuite de la surpression acceptable, débit à déterminer
rJrocéder à une fermeture lente (cette dernière dans chaque cas.
condition ne jouant pas dans le cas du réservoir
à air et de la cheminée d'équilibre). Cette dernière section sera fermée ensuite
lentement comme pour un arrêt de turbine.
Comme dit au début, les procédés destinés à
limiter les surpressions étant conditionnés par La fermeture sur la conduite, au départ de
ceux adoptés pour limiter les dépressions, c'est la pompe, se fera donc en général en deux
en fonction de ces derniers que nous en ferons temps:
l'examen. l'un rapide, obstruant la majeure pc:rtie de
Les dispositifs suivants résolvent simultané- la section, en un temps correspondant à celui
ment le problème de la dépression et de la mis par l'eau à ralentir et s'arrêter,
surpression sur le tronçon de conduite qu'ils l'autre lent, achevant la fermeture totale, sur
protègent. le courant inversé.
Ce sont: Les solutions possibles qui devront être nor-
Les réservoir à air, cheminée d'équilibre et malement réalisées avec des appareils fonction-
réservoir surélevé. nant sans électricité sont les suivantes:
Suivant le principe général, le débit de retour a) Les deux temps de la fermeture sont réa-
est freiné par une perte de charge, entre tuyau- lisés par le même appareil, placé sur la canali-
terie d'une part, et réservoir ou cheminée d'autre sation de refoulement de la pompe comme:
part, toujours beaucoup plus grande que la vanne à commande hydraulique,
perte à l'aller, ce qui est réalisé soit par des - papillon,
LA HOUILLE BLANC/IF 731

actionné dès la disjonction, avec manœuvre de d'une! po,npo 01 d:sc'!to r:;'Hllrne suit les divers cas possibles:
fermeture répondant à la loi imposée; (o,n,no d61(, dil, dons Jes installations de
o Vo
b) Les deux temps sont réal isés par des or- pompage ~.- osl \,ilpé'iëlH Jo hauteur manométriqL:e
ganes distincts. 9
Dans ce cas, un premier organe, papillon ou totale, si bien qu'un uuil! in'dUnlclfHf, suns protection p,cvo-
clapet C (fig. 4) placé sur la canalisation prin- querait la cavitation ÇJéné';rii\',6e dUf!s la conduite. C'est le
cas de la fig. 1.
cipale en assure la fermeture rapide et totale.

1
Fig. 4 1
1
Mais il est by-passé par une conduite de sec- 1
1
tion réduite sur laquelle un autre appareil V,
vanne à commande hydraulique, papillon, ouvert -0 Vo,,1+----I-----4--~ ....
au moment du démarrage, se ferme lentement
ô la disjonction.
--g;O Q
1
B) LE DEV/RAGE DE LA POMPE DOIT ETRE 1
EVITE. 1
Fig.1
Pendant l'arrêt du groupe un appareil à fer·· 1
meture rapide (papi lion ou clapet C - fig. 5) r
doit obstruer totalement la canalisation de 1
refoulement. 1
1
v j
Cependant, lorsque la houteur manométrique e5ft grande,
par exemple 800 m., ou lorsque la vito:sse initiale dans
c a Vo
ia conduite est très faible, - - est inférieur à la hauteur
9
C'est le cas de la fig. 2.
Fig. 5

Simultanément une décharge de section ré- H


duite V doit s'ouvrir. Elle se referme ensuite
lentement. X
Le problème est analogue à celui du déchar- \
geur de turbine. Cette solution est certainement Pompe \
la plus délicate à réaliser mécaniquement.
A noter que dans le cas d'alimentation à
à l'arrêt "
\
l'arrêt du refoulement par l'aspiration, il peut \
suffire de dashpoter à la fermeture le clapet \
du by-pass, la pompe étant isolée dès l'inversion \
de courant par un clapet ou papillon. B'

DISCUSSION o Q
M. le Président remercie M. BERGERON.
Répendant à une question de M. ESCANDE, M. BERGERm~ Fig. 2
r('vient SLJr le fl'oblème de la dépression consécutive à l'arrê'

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732 LA HOUILLE BLANCHE N" Sl'Ü:LIL B/1 !l·i!l

Si la pompe est munie d un clapet qui empêche le débit nombre de réseaux de distribution d'eau, dans lesquels Id
- a Va protection des conduites de refoulemen: et autre9 contre
négatif, Jo dépression est iimi',ée Q - - - - - ; mais il est les coups de bélier a été généralement négligée, le plus
g souvent à, cause du caractère inégal que présente ce
exact, que s'il n'y a pas de clapet, 'a dépression peut être problème pour beaucoup de techn'ciens.
supérieure à cette valeur. Il demande en conséquence si, les maisons spécialisées
Si dans le temps d'un aller-retour d'onde, le groupe, sous ne pourraient pas étudier et réaliger un nombre réduit
l'effet de son inertie, est passé à la vitesse ü), le point de types d'appareils, simples et d'un fonctionnement sûr,
figuratif de fonctionnement sera en B (fig. 2) avec j'els que les réservoirs 0 air par exemple, dimensionnés pour
protéger éventuellemen:' une gamme aussi étendue que
a Vo possible de réseaux ruraux ou de vi lIe9 de moyenne
pression inférieure 0 - - . Ce point B est 0 l'intersec ion importance.
g
A titre de simple indication, il souligne que pour de tels
de la droite M A et de la caractéristique en pompe inversée, réseaux, les conduites de refoulement ont des longueurs
c'est-o-dire que le courant revient en arrière dans la pompe généralement comprises entre quelques centaines de mètres
tournant encore dans le sens normal, fonctionnement tou- et 1 km., les pre9sions de refoulement sont de l'ordre de
jours bruyant. 50 m. et les débits instantanés peuvent varier de 5 à
La dépression maximum-maximorum est atteinte si la 30 litres/seconde.
pompe s'arrête, avant de repartir en sens inverse en turbine Il est entendu que les réseaux plus importants ou ayant
centripète, en moins d'un aller-retour d'onde. Le point figu- des caractéristiques nettement différentes devraient faire
ratif est alors en B' .à. l'Intersection de la droite M A avec la l'objet d'études spéciale9.
caractéristique 0 X de la pompe à l'arrêt, qui est, en général, M. BERGERON répond que dans les limites d'utilisation
la caractéristique ex~rême dans les débits négatifs par Envisagées, 800 à 1.000 m, 4 à 30 lilres/seconde,:!
rapport aux caractéristiques en pompe inversée et en turbine apparaît certain que le réservoir à air est le disiJositif
centripète. s'adaptant le mieux 0 une standardisation. Il ne néces9ite ons
M. GADEN demande à M. BERGERON s'il n'a jamais la subtilité d'utilisation des outres procédés, et comme pOlir
rencontré de difficultés 0 construire un clapet s'ouvrant les caractéristiqup.s données, il reste d'importance réduite,
par lui-même pour parer 0 une surpression et s'i une soupape il doit ê:re économiauement acceotable.
s'ouvrant sous l'effet d'une surpression peut être ccnstrui ,e M. DUBIN demande si l'azote présent'" un avantage
avec une inertie assez faible pour effectuer sa course assez sur l'air pour l'alimentation des rés,ervoirs.
rapidement, laisser passer un débit suffisant et limiter la
M. PONSAR signale que l'azote utilisé dons bien des
surpression.
installations comportant un réservoir présente les 3 avan-
M. BERGERON répond que les soupapes s'ouvrant sous tages suivants, classés par ordre d'importance:
l'effet de Ici dépression sont gênéralement employées, CCI'
- Facilité de se procurer 6 peu de frais l'azote en
elles présentent la sécurité d'être ouver'.e9 au mcment où bouteilles sous 150 kg/cm 2 . Ceci permet d'éccnomiser le
risquerait de se produire la surpression. prix d'un ou même deux groupes compresseurs (l'un étant
Comme déjèl dit, les soupapes s'ouvrant 0 la surpressicn souvent prévu en secours).
devraient être sans inertie, car une fermeture de poche
- Emploi d'un gaz inerte qui n'attaque pas l'intérieuc
constitue vraisemblablement un phénomène pratiquement
du réservoir.
instantané.
- Solubilité dans l'eau un peu plus faible que l'oxygène.
En ce qui concerne les clapets, qui ont cbiiga~oirement
Une seule bouteille a pu servir dam certaines installations
une inertie, ils ne peuvent être emplcyés que parce que cette
plusieurs anné2s consécutives.
inertie n'est en général pas préjudiciable. En effet, le clapet
se 'ferme au moment OLI le courant s'inverse, c'est-à-dire M. DANEL signale qu'aux Etats-Unis, on vend un appareil
pratiquement au moment CLI la dépression est maximum. dont l'intérieu, est recouvert' de caoutchouc; par consé-
Si l'inversion de courant est rapide, le clape: se ferme avec quent l'air n'est plus en con:act avec l'eau. En ce qui
du retard et, entraîné par le courant, retombe d'ailleurs ccncerne les soupapes, M. DAN EL remorque que l'inertie
lourdement sur son siège; mais la surpressicn produite, ne doit pas être nulle, mai9 doit être m'nime et adaptéE'
s'ajoutant 0 une pression faible, donne une pression finale à la limitation de la surpression désirée et à un fonction-
souvent très inférieure Q la pression maximum admissible. nement sans vibration. Une soupape réglant Jo pression
Encore faut-il s'en assurer au préalable. à peu près au 1/ 1.000 e a été étudiée ou Laboratoire Dau-
phinois d'Hydraulique et décrite dons « La Houille Blanche ».
Il est certain qu'un clapet qui resterait accroché, pour
retomber ensui:e avec un grand retard, provoquerait l'acci- M. BERGERON pense qu'une poche de vide qui se ferme
dent. Etant donné Jo rusticité de l'appareil, iJ ne semble pas provoque un arrê: instantané. '
que ce. mauvais fonctionnement soit à craindre, comme M. DANEL observe que, dons ce ca9, il y aura cavitati0n
le prouve d'ailleurs l'expérience. et que l'air dissous dans l'eau se dégagera et la poche d'air
M. VI BERT indique que l'on procède actuellement en ainsi formée OUfa le temps, en principe, de se comprimer
Froncé à la construction ou à Jo reconstruction d'un grand pendant que la soupape va s'ouvrir.

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