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MUSAO KALOMBO Economie Politique i

AVERTISSEMENT

Ce recueil regroupe les concepts et notions couramment utilisés dans


l’enseignement des sciences économiques et sociales. Il sera également très utile
à un large public, notamment à tous ceux qui désirent comprendre le « monde
économique » actuel et dont le cursus comporte une matière économique.
Deux impératifs ont guidé sa construction : la rigueur et la concision
qui proposent un contenu pédagogique et scientifique particulièrement riche et
solide sur l’histoire et l’analyse économiques des XIXe, XXe et de ce début du
XXIe siècle. Les questions fondamentales et les mécanismes bénéficient de
développement utile pour réviser, bâtir un exposé, comprendre les grandes
théories de la discipline ou articuler les écoles de pensée. D’où la nécessité
qu’il y a pour les étudiants de s’en procurer afin d’approfondir par la recherche
documentaire les notions économiques de base.
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INTRODUCTION
I. OBJECTIFS DU COURS D’ECONOMIE POLITIQUE

Le cours présente une introduction aux problèmes économiques


fondamentaux auxquels sont confrontés les hommes vivant en société. Il expose
les principaux concepts et instruments d'analyse sur lesquels sont fondées les
réponses apportées par la science économique contemporaine.
Par leur nature même, ces problèmes sont "concrets" : le cours est donc
très concret par son objet. Mais ce qualificatif ne veut pas toujours dire
d' « actualité », ou "facile à comprendre"... : en fait, l'analyse des problèmes de
la société requiert des instruments de réflexion - les concepts -, dont le degré
d'abstraction varie avec le degré de complexité des questions que l'on veut
appréhender. Plutôt que d'opposer la "théorie" à la "pratique" (ce qui est toujours
un peu simpliste), le cours a pour ambition, sur le plan pédagogique, d'apprendre
à se servir de la théorie (c'est-à-dire des concepts) pour comprendre les faits
concrets : faits dont on parlera au cours, ou autres que l'on rencontre dans la vie
quotidienne et professionnelle.
Si l'on se limitait dans ce cours à décrire les faits économiques, on
n'expliquerait rien; on ne ferait que de la "compilation". Ceux qui, en revanche,
limiteraient un tel cours à un discours conceptuel feraient peut-être oeuvre de
logicien. Au niveau universitaire, l'essentiel de la formation à la science
politique, dans le contexte du cours d’économie (comme à toute science
d'ailleurs) consiste à savoir se servir des idées pour comprendre, faire
comprendre, et parfois prévoir les faits du monde réel.
Concrètement, l’objectif poursuivi dans le cadre de ce cours est
d’amener l’étudiant et tout lecteur à être capable de :
- comprendre et expliquer scientifiquement la réalité économique et sociale ;
- pénétrer avec attention le rôle que joue l’économie dans une société, surtout
dans le tiers monde ;
- maîtriser la pensée économique de chaque auteur, en vue de circonscrire les
problèmes socio-économiques contemporains.
A ce titre, elle observe et analyse les phénomènes découlant de l’activité
économique des hommes, puis elle tente de les expliquer, en établissant des
rapports de cause à effet, elle parvient à annoncer les lois économiques, c’est-à-
dire des relations entre divers phénomènes qui se produisent de façon uniforme
pour autant que certaines plus uniquement un art ni un instrument d’action ou de
gestion, mais il est évident que sa connaissance permet aux gouvernants de
prendre toutes les mesures jugées utiles et rationnelles en vue d’améliorer
l’organisation économique ou de remédier à certains états économiques des
choses.
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II. STRATEGIE DE TRAVAIL

Les étudiants sont invités à lire le (ou les) chapitre(s) du point relatif à
l’instrument de travail et au niveau de référence.
Le cours consistera en un exposé des notions principales, illustrées par
des cas concrets; il donnera des explications détaillées sur les points soulevés
par les étudiants.
Les exercices, organisés en petits groupes d'étudiants à raison de deux
heures, donneront l'occasion de tester les connaissances acquises et de
(re)discuter de points particuliers.
L'essentiel du travail est celui qui est fait individuellement : avant le
cours de préférence, et certainement avant les séances d'exercices. Il est inutile
d'assister aux séances d'exercices sans étude préalable de la matière qui y est
traitée.

III. INSTRUMENTS DE TRAVAIL

1) Ouvrage de référence, constituant la matière du cours: JACQUEMIN, A.,


TULKENS, H. et MERCIER, P., Fondements d'économie politique, 3e
édition, Bruxelles, De Boeck-Université, paru en 2001. Cet ouvrage est
disponible dans toutes les bonnes librairies et bibliothèques de la place ou
ailleurs.
2) Exercices : les assistants informeront les étudiants sur le matériel
pédagogique qu'ils utiliseront aux séances d'exercices.
3) Un site Internet sur l’économie politique est accessible.
4) Une manière utile de tester ses connaissances de base est de répondre, après
étude complète de chaque chapitre, aux questions contenues dans l'ouvrage
publié par de KERCHOVE, A.-M. et GEELS, Th., VAN STEENBERGHE,
V. Questions à choix multiple d'économie politique, deuxième édition, De
Boeck-Université, Bruxelles 2001.
Attention: l'étude du cours ne saurait se limiter à maîtriser les réponses de
ces questions à choix multiple. La matière du cours, et de
l'examen, c'est ... le cours (écrit et oral) !
5) Lectures suggérées pour l'ensemble du cours : articles paraissant dans les
revues hebdoma-daires Problèmes économiques (Sélection d'articles
français et étrangers), publiée par La Documentation Française à Paris, et
The Economist, publié à Londres. Pour la Belgique, il est recommandé de
suivre la revue bimestrielle Reflets et Perspectives de la Vie Economique,
publiée à Bruxelles. Toutes ces revues peuvent être consultées dans les
bibliothèques de la place.
6) Enfin, la lecture de magazines d'actualité économique tels que Trends-
tendances (Bruxelles), Le nouvel économiste (Paris), L'expansion (Paris),
Fortune (New York), etc., ainsi que celle des pages économiques de la
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presse quotidienne (notamment Le Monde le mardi, La Libre Belgique le


samedi, ou Le Soir le vendredi), est utile à titre d'illustration; on y trouve
beaucoup d'informations factuelles.
N.B. : Dans tous les cas, une bibliographie repre-nant les ouvrages essentiels est
présentée à la fin des notes de cours

IV. DEMARCHE METHODOLOGIQUE

L’économie politique utilise plusieurs métho-des parmi lesquelles la


méthode déductive, la méthode inductive, la méthode statistique, la méthode
statique et la méthode dynamique.

1. La méthode déductive
Elle consiste à tirer des conclusions particu-lières ou des propositions
nouvelles à partir des principes généraux.
Exemple : - Le revenu et le régime diététique.
- Les gagnes gros ont un régime alimen-taire plein de volaille.
- L’entrepreneur LENGE gagne 200 $ par mois.
- L’entrepreneur LENGE a un régime alimentaire plein de
volaille.

2. La méthode inductive
Elle consiste à tirer des principes généraux de l’observation des faits
concrets et particuliers. On rassemble des faits et on cherche à dégager des
rapports constants entre eux, c’est-à-dire à dégager des lois, des principes.
Exemple :
- La loi d’Engel sur le comportement des ménages au regard de leurs revenus.
- La part des dépenses alimentaires a tendance à diminuer avec l’augmentation
du revenu des ménages, celles des dépenses courantes (logement,
habillement) à rester constante, tandis que celle relative aux dépenses de luxe
(loisirs, voyages) a tendance à croître avec le revenu.

3. La méthode statique
Elle exclut dans l’analyse des phénomènes économiques, l’idée de
progrès et de changement. Les phénomènes étudiés sont figés en une période de
temps.
Exemple : La loi de l’offre et de la demande suppose que toutes choses restent
égales par ailleurs
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4. La méthode dynamique
Elle considère contrairement à la méthode statique, les phénomènes
économiques dans leur évolution et dans leurs interactions avec d’autres
facteurs. Elle intègre l’idée de progrès et de changement dans l’analyse.

5. La méthode statistique
Elle est l’étude numérique des faits et des liens pouvant exister entre ces
faits. Elle s’efforce de réduire des observations diverses et disparates à des
valeurs simples (moyennes, médianes, modes) qui permettent de suivre
l’évolution de ces faits et d’établir des comparaisons dans le temps et dans
l’espace. Et la branche de l’économie qui a pour rôle de tester à l’aide des
chiffres les lois économiques s’appelle l’Econométrie.

V. L’ECONOMIE POLITIQUE ET LES SCIENCES CONNEXES


L’économ ie politique est différente des sciences exactes (chimie,
physique, …) en ce sens que ces sciences sont basées sur l’expérimentation
(expérience en laboratoire qui peut être répétée plusieurs fois).
Des expériences contrôlées sont impossibles en économie politique parce
que la vie économique ne peut être arrêtée pour se prêter à l’étude. Néanmoins,
l’économie politique peut maintenir par le raisonnement, certains facteurs
constants en recourant à la méthode « cetéris paribus » ou toutes choses restant
égales par ailleurs. Et elle arrive ainsi à formuler des lois ou à dégager des
relations constantes entre différents phénomènes.

Ière Partie : QUELQUES CONSIDERATIONS SUR LA MICRO-


ECONOMIE
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A. PRESENTATION
La micro-économie est une discipline de la science économique qui
étudie les comportements individuels des agents économiques (entreprise,
consommateur, entrepreneur individuel), dans leurs activités de production, de
consommation, d’investissement et d’épargne.
Faisant de l’unité économique individuelle l’objet privilégié de son
étude, la micro-économie s’inscrit pleinement dans la démarche des économistes
de l’école classique et de l’école marginaliste, qui suppose que les marchés sont
en situation de concurrence pure et parfaite, que les prix sont donnés, et que la
variation des grandeurs économiques ne peut être la résultante d’initiatives
isolées.
La micro-économie se distingue de la macroéconomie, qui étudie les
conditions optimales d’utilisation des ressources disponibles et les conséquences
de leur variation en ne considérant que les grandeurs économiques agrégées.
Cependant, il existe des liens entre microéconomie et macroéconomie, dans la
mesure où les principales divergences entre les courants de la pensée macro-
économique trouvent leur origine dans des différences de conceptions d’ordre
micro-économique. C’est par exemple le cas pour le rôle à accorder aux taux
d’intérêt dans la régulation de l’activité économique globale, ce qui constitue un
problème macroéconomique, mais dont la source est d’ordre micro-économique,
puisqu’il procède d’une différence de conception sur la motivation des agents
économiques dans leur demande de monnaie.

B. OBJETS ET POSTULATS DE LA MICROECONOMIE


Le raisonnement microéconomique repose sur le postulat que chaque
individu poursuit des objectifs variés, qui vont de la satisfaction des besoins
fondamentaux (comme la nourriture, l’habillement et le logement) à celle
d’aspirations plus complexes (pouvant être d’ordre matériel, esthétique ou
spirituel). Les moyens disponibles pour satisfaire ces objectifs à un moment
donné du temps sont limités par le volume de l’offre disponible en matière de
facteurs de production (travail, capital et matières premières) comme en
matière de technologie. Cette rareté des ressources est une contrainte qui oblige
l’agent économique à procéder à des arbitrages pour maximiser l’utilité s’il est
un individu isolé, ou son profit s’il est un entrepreneur.
La micro-économie permet en fait de décrire et d’analyser la manière
dont les ménages forment leur demande de biens et services, et la manière dont
les entreprises décident quels biens ou services elles vont produire, en quelle
quantité et selon quelle combinaison de facteurs de production ; enfin, elle
s’attache à comprendre comment les marchés organisent la rencontre de l’offre
et de la demande ainsi exprimées.
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Chapitre I. LA CONCEPTUALISATION DE LA MICROECONOMIE


L’économie politique est une branche des sciences économiques. Le
terme apparaît pour la première fois en 1615 dans le Traité de l’économie
politique, par Antoine de Montchrestien, et désigne alors la science de la
production et de la distribution des richesses à l’échelle d’un pays.
Cet ouvrage destiné à énoncer les principes qui doivent présider au
gouvernement de la nation en ce qui concerne le domaine matériel considérait
l’économie politique comme un art. A l’instar de l’économie domestique (Art de
bien gérer un ménage) ou l’économie industrielle (Art de bien conduire une
entreprise industrielle), l’économie politique était à ses débuts un art de bien
administrer le patrimoine public.
Actuellement, ce terme désigne une science plus particulièrement l'étude
théorique des latitudes et moyens d'action de politique économique des
gouvernements et des collectivités territoriales, dans le but de réaliser des
réformes structurelles, de mener une politique conjoncturelle et de favoriser le
développement économique de long terme, et du résultat de ces actions. Il reste
également utilisé pour désigner la discipline économique dans son ensemble.
Dès le 19ème siècle, avec Jean Baptiste SAY, l’économie politique n’a
déjà plus le même objet : elle s’est érigée en science : la science économique ou
l’économique.
Etymologiquement, le concept économie dérive de deux mots grecs :
OIKOS qui signifie « maison » et NOMOS = loi, règle. En un mot, économie
égale loi de la maison. Pris dans un sens plus large, on est arrivé à considérer au
fil du temps l’économie « l’administration du patrimoine ». pour sa part, le
concept politique signifie « l’art de diriger les sociétés humaines » (R. ARON).
Le mercantilisme, qui domine la pensée économique entre le XVIe siècle
et le milieu du XVIIIe siècle, préfigure le sens moderne restreint du terme
« économie politique » en ne s'intéressant qu'à la richesse du Prince.
Puis, à la suite de Pierre de Boisguilbert et Richard Cantillon, François
Quesnay fonde l'école des Physiocrates, qui professent que la richesse d'une
nation consiste en la richesse de tous ses habitants. En étudiant la formation de
cette richesse, les Physiocrates concluent que le pouvoir d'État doit intervenir
aussi peu que possible dans la vie économique, créant ainsi la tradition libérale
qui dominera la pensée économique jusqu'à la fin du XIXe siècle. Leur réponse à
la question de la politique économique des États est en substance qu'ils ne
doivent pas en avoir. Ils rejoignent ainsi la tradition libérale de philosophie
politique inaugurée par John Locke et poursuivie notamment par Frédéric
Bastiat (1801-1850).
L'interventionnisme de l'État dans l'économie est par la suite prônée par
Karl Marx, qui dans le cadre d'une lutte des classes théorique exige la
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Socialisation des biens et des moyens de production. Plus modéré, le


keynésianisme (John Maynard Keynes) revendiqua un rôle actif de l'État afin de
faire face à la crise de sous-production par une politique de relance. Les résultats
très contrastés du New Deal puis l'échec des plans de relance dans les années
1970 marqueront la fin de la dominance du courant keynésien.

1.1. APPROCHES THEORIQUES ET DEVELOPPEMENT DES


CONCEPTS
L’économie politique est une science sociale ou humaine comme le
droit, la psychologie, la philosophie.
Elle est une science qui s’intéresse au comportement humain face au
problème de l’utilisation des ressources ou des moyens, souvent au regard de
leur urgence.
Cependant, l’économie politique se démarque d’autres sciences sociales
par l’angle sous lequel elle appréhende le comportement de l’homme humain.
En effet, l’économie politique étudie le comportement de l’homme sous
l’angle économique perçu sous l’angle de la rareté.
Là où surgit un problème économique, il y a rareté des ressources et il
devient impérieux de choisir entre les diverses possibilités de leur utilisation
pour satisfaire des besoins des hommes. Il n’y a plus de problèmes économiques
dès lors que cette nécessité de choisir disparaît.
En anglais, l'expression économie politique a deux traductions
distinctes :
1. L'économie politique (en anglais Political economy) peut désigner une
branche de la science économique qui décrit et analyse l'activité économique
par rapport aux données politiques, en essayant d'expliquer le
fonctionnement et de trouver les lois qui régissent l'activité économique par
rapport à l'action des pouvoirs publics. Voir politique économique.
2. L'économie politique (en anglais Public choice) désigne également la
branche de la science économique qui applique à un système politique donné
les outils de l'analyse économique afin d'expliquer le choix des politiques
publiques en fonction des préférences des agents et des objectifs propres des
dirigeants. Voir Théorie du choix public.
C'est en 1615 que l'Économie politique a reçu pour la première fois le
nom sous lequel elle est aujourd'hui connue, dans un livre français, le Traité de
l'Economie Politique, par Antoine de Montchrétien. » (Charles Gide, Principes
d’économie politique, 1931)
Dans le sens analyse économique des choix publics, l'économie politique
naît dès Adam Smith avec son ouvrage la Richesse des Nations, dans lequel il
développe implicitement le concept de bien public, biens pour lesquels
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l'intervention de l'État s'avère nécessaire. Toutefois, l'analyse économique des


choix publics apparaît véritablement dans les années 1930 avec notamment les
travaux de Paul Samuelson sur les biens collectifs et la fonction de bien-être
social. Samuelson est le premier à distinguer les biens collectifs purs des biens
collectifs mixtes (dans ces derniers, l'exclusion des "free-riders" est aisée). Dans
une perspective différente, Ronald Coase apporte une contribution majeure avec
son article The Problem of Social Cost (1960) où il émet l'idée que l'intervention
de l'État est justifiable en cas d'existence de coûts de transaction (voir Théorème
de Coase).
Dans une perspective relevant autant de l'économie que de la philosophie
politique, mention doit être faite des travaux de John Harsanyi et de John
Rawls. Le premier a développé une approche utilitariste de l'action publique.
Dans la lignée de J. Bentham et de Paul Samuelson, Harsanyi établi une
fonction de bien être social à partir de laquelle il tente de définir le critère de
répartition du revenu qui serait adopté par des individus rationnels et
impartiaux. À l'opposé, la démarche de Rawls est dite contractualise et
déontologique : à partir de la situation fictive du voile d'ignorance, Rawls
montre quels seraient les critères de justice adoptés par des individus rationnels.
Dans le domaine plus restreint de l'analyse du choix des agents publics et
du fonctionnement des régimes démocratiques, il faut noter la contribution
fondamentale de l'économiste Anthony Downs avec son ouvrage An Economic
Theory of Democracy (1957) puisqu'il s'agit de la première tentative
d'application systématique de la méthode d'analyse économique aux
phénomènes politiques. Downs transpose à la sphère politique l'ensemble des
outils d'analyse de l'économie : les hommes politiques sont considérés comme
des entrepreneurs en concurrence pour satisfaire une demande provenant des
électeurs, les agents étant supposés rationnels et maximisateurs et l'univers
certain. Dans le même ouvrage, Downs procédera à une analyse des stratégies
mises en place par les gouvernements et les partis politiques. Il montre
notamment que, dans un régime démocratique, le gouvernement n'est pas incité
à adopter les politiques optimales pour plusieurs raisons (la configuration des
préférences individuelles et l'existence d'externalité ; l'incertitude pesant sur les
préférences des citoyens et sur l'effet des mesure politiques ; les stratégies du
gouvernement afin de maximiser le nombre de votes en sa faveur).
Downs a ainsi ouvert la voie à de très nombreux travaux portant sur
l'efficacité du système démocratique. Dans cette optique, Kenneth Arrow
démontre à travers son théorème d'impossibilité l'incapacité d'un régime
démocratique à faire émerger des choix stables et cohérents. Dans la même
lignée, et en adoptant pourtant des hypothèses beaucoup moins restrictives,
Amartya Sen montrera l'incompatibilité, dans un régime démocratique, entre
l'efficacité parétienne et la liberté individuelle. Par ailleurs, le courant du Public
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Choice, également dans la lignée de Downs, étudiera avec les outils de l'analyse
économique les comportements des agents politiques.
Enfin, les travaux de Mancur Olson (La logique de l'action collective,
1971) doivent également être mentionnés. Ce dernier s'intéressera au rôle joué
par les groupes d'intérêts dans les processus de décisions publiques.

1.2. QUELQUES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE


A. L’antiquité grecque

1. PLATON (429-347 avant J.C.


Il fait l’œuvre de philosophie sociale dans ses différents écrits dont : « La
République » et « Les lois », où il définit les conditions d’une cité idéale,
marquée par une division en castes : la caste des administrateurs, celle des
auxiliaires ou des gardiens et celle des travailleurs ou du peuple. PLATON, par
ailleurs, dans la loi de la division du travail, il met en évidence les conditions
démographiques et géographiques de la vie sociale. Pour éviter le désordre, il
préconise le retour aux institutions archaïques, surtout celle des Spartes à cause
de l’endurance de leurs militaires. Il soutient que les communistes, philosophes
sont les plus aptes à agir, c’est-à-dire à diriger la société, c’est le communisme
aristocratique, qu’il faut supprimer la famille au profit d’une constitution
immuable, c’est-à-dire il fixe le nombre d’habitants par cité et donne aux
magistrats la charge de régler ou réglementer les mariages.
Il fait un constat selon lequel la proximité de la mer a donné la
connaissance parfaite du commerce, qui à son tour a engendré dans les âmes,
une disposition assez de dire sans cesse et à être de mauvaise foi, ce qui
constitue un obstacle principal à une transformation pacifique des institutions
sociales. Ses réflexions économiques reposent sur la justice, la division du
travail, l’égalité entre les hommes et les femmes, le partage équitable des
ressources.

2. ARISTOTE (384-322 Avant J.C.)


Il est le disciple de Platon et soutient que l’homme est un animal
politique, c’est-à-dire qu’il est un être social. Il a écrit plusieurs ouvrages, parmi
lesquels « La politique », « la constitution des Athéniens et les monographies de
158 cités grecques et l’économique ». L’auteur soutient que les quatre aspects de
la réalité sociale doivent revêtir des formes parfaites et stables que la famille
conjugale et domestique qui est en même temps une unité économique soit le
groupe social élémentaire par excellence, que le changement, condition même
de la vie sociale, se passe au nom du principe du juste milieu. La meilleure
communauté politique doit être constitué de citoyens de la classe moyenne qui
est la catégorie dont on exclue les deux extrêmes, qui sont les extrêmement
riches et les extrêmement pauvres.
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Selon Aristote, la réalisation du bonheur sera notamment atteinte par la


production de biens extérieurs, matériels nécessaires à l’existence et à la
créativité humaine.
- la production des biens matériels exige un travail corporellement pénible ;
- il existe des modes naturels pour acquérir des biens : l’agriculture, l’élevage,
la pêche.
Il condamne l’acquisition des richesses par les moyens non naturels,
entre autres le commerce et les activités financières. A cause du profit,
l’individu va perdre l’idéal de la justice. Les activités humaines de la cité sont
corrompues, la monnaie est un instrument d’échange, utile mais lorsqu’elle
devient source d’inégalité des richesses, il faut la bannir. Aristote enchaîne son
idée en repoussant la thèse du commerce extérieur, le prêt à intérêt et le travail
salarié. Il considère que le commerce extérieur enrichi de plus en plus les
marchands, ce qui brise automatiquement la limite naturelle, l’intérêt par contre
est une monnaie née d’une autre monnaie, ce qui va entraîner la multiplication
de la monnaie en circulation ; cette façon de gagner l’argent est contraire à la
nature, et en fin, le fait de vendre son travail contre de l’argent est contraire à la
nature.
Aristote et Platon attachent une grande importance à l’agriculture,
source naturelle d’enrichissement.

B. La période médiévale
C’est l’époque du Moyen-âge qui est caractérisée par des explications
logiques de l’organisation socio-économique et de l’évolution historique.
* Saint Thomas D’ACQUIN (1326-1274)
Dans son livre « Somme théologique », il établit un parallélisme entre la
société globale et la cité. Il considère la société comme le moyen naturel pour
l’homme d’atteindre sa fin, et la cité comme une communauté parfaite, ordonnée
vers le bien commun. L’auteur soutient la thèse d’Aristote et tente de fixer à
l’activité humaine dans l’ordre économique certaines limites naturelles et va
réconcilier la science aristotelienne et la morale chrétienne, en condamnant ce
qui n’est pas gagné naturellement, c’est-à-dire l’usure ou l’intérêt.

C. Doctrine libérale (16ème–18ème siècle) et la période mercantiliste


Loin d’être un courant conservateur, le libéralisme des origines se veut
révolutionnaire. De MILTON à SMITH en passant par MONTESQUIEU, les
libéraux sont des défenseurs de la liberté et du progrès, des optimistes
convaincus que l’individu est une source constante de l’invention. Le
libéralisme est et reste un combat pour la tolérance et la liberté.
Attesté pour la première fois en 1750 sous la plume du marque
d’Argenson, le concept libéral s’oppose à « conservateur », opposition restée
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pertinente. Combattant les pouvoirs et les systèmes qui prétendent entraver


l’épanouissement de l’individu au nom des logiques ou d’intérêts qui le
dépassent, il convient de constater que l’individu est une source irremplaçable
d’invention et de création, et un moteur essentiel du progrès matériel et moral.
Plus surprenant sans doute pour ceux qui vivant sous la dictature du
« politiquement correct », le libéralisme est aussi une doctrine économique
révolutionnaire. En 1776, l’année même où les colonies anglaises d’Amérique
proclament leur indépendance, ADAM SMITH publie les recherches sur la
nature et les causes de la richesse des nations. Etrange et opportune
coïncidence, les Américains fondent une République commerciale destinée à
devenir la plus puissante, parce que la plus riche du monde. Le philosophe
écossais expose les lois qui doivent conduire à la croissance des richesses et au
bien-être des peuples.

1. ADAM SMITH (1723-1790)


Père fondateur du libéralisme économique, et aussi une profonde
philosophie de la morale. Quinze années avant de publier son chef d’œuvre de
théorie économique, la recherche sur le nature et les causes de la richesse des
nations (1776), il rédige la théorie des sentiments moraux (1759), leur lecture, le
rapport qu’entretiennent ces deux livres a longtemps intrigué le lecteur, on ne
comprenait pas qu’un économiste dépensant son temps, car le temps, on le sait,
c’est l’argent, à disserter sur les sentiments et la morale. C’est la tendance qui
affirme aujourd’hui que le libéralisme économique est un discours purement
pragmatique. Il est l’exposé d’une simple technique de management pour la
mondialisation. Mais la lecture de la théorie nous assure que le libéralisme
économique est une véritable philosophie qui pose avec force et clarté ses
valeurs.
La thèse centrale de la théorie est que les jugements moraux se fondent
sur la sympathie avec autrui, le faire souffrir me fait souffrir, et je me l’interdis,
lui faire plaisir me fait plaisir, si bien qu’il m’y autorise, et même je m’y oblige.
Le devoir moral est donc le produit de l’accord qui s’instaure entre mes
sentiments et ceux d’autrui grâce à la sympathie.
ADAM SMITH évoque le principe de la main invisible par le partage
des richesses. Que la richesse soit acquise de façon morale ou immorale,
qu’advient-il de ceux qui demeurent pauvres ? Imaginons le cas d’un riche
totalement égoïste, qui ne veut rien partager avec les autres. Développant un
étonnant paradoxe, SMITH affirme qu’il ne peut jouir tout seul que d’une petite
partie de sa richesse, et qu’il est obligé de partager le reste avec les autres, sans
le vouloir et même sans le savoir. En effet, le riche fournit du travail à tous ceux
qui sont chargés de produire ce qu’il désire, en les rémunérant, il consacre donc
une grande partie de sa richesse à entretenir ses semblables.
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2. Jean Baptiste SAY (1767-1832)


Théoricien de l’économie politique et entrepreneur, il dirigea une filature
de coton. Jean baptiste SAY est incontestablement le Chef de fil de l’école
libérale française en économie politique.
La présentation claire qu’il oppose dans son traité d’économie politique
(1803) lui assura une renommée immédiate en Europe et aux Etats-Unis. Cette
célébrité porte jusqu’aujourd’hui avec la célèbre « loi de SAY » ou « loi des
débouchés » selon laquelle c’est la production qui ouvre les débouchés à la
production puisque la valeur des services productifs payés est égale à la valeur
de production.
En conséquence, il peut exister des crises généra-les de surproduction,
seules des crises locales peuvent apparaître s’il y a eu une mauvaise répartition
des moyens de production entre les secteurs de l’économie.
SAY dans sa démarche se penche sur la question de l’intervention de
l’Etat, et plus particulièrement sur les effets néfastes d’une politique
interventionniste. Il prône un libéralisme tempéré, c’est-à-dire un libéralisme qui
est empreint de ses engagements révolutionnaires. Il poursuit son idée en disant :
si le marché libère les individus des contraintes étatiques et personnelles, il
n’assure pas toujours l’indépendance des travailleurs déqualifiés, qui risquent de
subir les effets négatifs de la puissance économique des maîtres. Il laisse penser
qu’une action de l’Etat en faveur de ces derniers serait moins injuste que le fait
de les laisser dans la situation où ils subissent une domination du marché (la
concurrence qu’il prône ici).

3. François QUESNAY et l’école physiocrate (1664-1774)


Chirurgien à la cour de Louis XV, QUESNAY fut aussi un économiste
proche des lumières, qui eut son ascension avec la publication de « Tableau
économique » (1758), laquelle fit sa réputation. Il devait sa formation
économique à ses réflexions personnelles autant par ses lectures et à ses amitiés.
Il fut ainsi proche de Gournay, le défenseur de la formule « laissez faire, laissez
passer » qui signifiait liberté du travail et libre échange.
Dans sa vision de la vie économique, Quesnay s’oppose au postulat
central de la politique mercantiliste, c’est-à-dire l’identification entre monnaie et
richesse. Les mercantilistes partaient du principe que plus la masse monétaire
circulant dans un pays était grande, plus ce pays était riche. Il en résultait une
intervention forte de l’Etat pour empêcher la monnaie de sortir du pays,
encourageant les exportations et restreignant les importations. Il s’agissait en
effet d’obtenir une balance commerciale favorable qui permette l’augmentation
de la quantité de monnaie dans le Royaume, or, cette politique nuit non
seulement aux autres pays, mais également, et peut-être plus encore, à celui qui
la pratique.
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Pour Quesnay, le mercantilisme est un préjugé désavantageux qui doit


être remplacé par son exact contraire, la liberté commerciale aussi bien à
l’intérieur qu’à l’extérieur du pays ; car le libre échange généralisé peut
rapidement et abondamment produire la prospérité souhaitée par les citoyens.
Quesnay est considéré comme le fondateur de l’école des physiocrates (mot
inspiré du grec signifiant loi naturelle).
Le mercantilisme : c’est une période au cours de laquelle l’homme se
laisse dominer par l’idée de la richesse. Les mercantilistes se fixeront comme
objectif principal de trouver les moyens par lesquels un Etat peut se procurer de
l’or et l’argent métaux précieux considérés comme nécessaires. Dans le but de
bien comprendre le cheminement de différentes phases de l’activité économique
pendant cette période, il serait souhaitable de catégoriser et regrouper les
auteurs.
a) Le mercantilisme espagnol ou bullioniste
Il s’agit d’une école dominée par les chercheurs d’origine espagnole, qui
tout en ralliant à l’idéal commun, c’est-à-dire le principe directeur de l’école
mercantiliste qui consiste à mettre sur pied une politique économique qui
recherche les moyens d’enrichissement de l’Etat, ce courant a connu
l’émergence de plusieurs chercheurs, parmi lesquels : ORTIZ et OLIVIER.
Ils mettent l’accent sur la notion d’abondance monétaire qui est un moyen
d’accroître la production des richesses, ce qui a entraîné l’interdiction pure et
simple d’exportation des lingots d’or et d’argent, considérés comme les métaux
précieux, qui sont l’apanage de l’Etat.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 14

b) Le mercantilisme français ou industrialiste


Ce courant a été représenté par J. BOLIN, A. DE MONT CRETIEN et
COLBERT. D’après eux, la richesse d’une nation dépend d’accommodement
des choses de la vie. Pour y parvenir, il faut :
- stimuler, c’est-à-dire encourager les activités productrices susceptibles
d’amener à une meilleure exportation ;
- encourager les manifactures, c’est-à-dire créer les firmes industrielles pour
les exportations ;
- freiner les importations ;
- développer la marine marchande.

c) Le mercantilisme anglais
Représenté par Thomas MUN. Pour lui, le commerce et la navigation
sont les sources de la richesse de la Grande-Bretagne. Il préconise des mesures
d’encadrements d’exportation et d’un tarif douanier destiné à freiner les
importations.

1.3. CONCEPTS ECONOMIQUES FONDAMENTAUX


1. LES BESOINS
Le besoin est défini comme toute aspiration de l’homme ou toute
exigence découlant de la nature de la vie sociale. Les besoins humains sont
multiples et variés et certains d’entre eux existent en quantités illimitées par
rapport aux biens. Les besoins sont souvent catégorisés d’après leur degré
d’importance.
 Les besoins vitaux (minima vitaux) sont ceux se rapportant directement à
l’épanouissement de la mature humaine. C’est surtout le besoin de se loger,
de se vêtir et de se nourrir.
 Les besoins physiques ou somatiques se rapportent à la sensation corporelle
et peuvent conditionner d’une façon ou d’une autre le comportement
humain.
Ex. : boire, fumer, se chauffer, etc.
 Les besoins culturels ou moraux sont ceux visant l’épanouissement culturel,
spirituel de l’homme.
Ex. : besoin de lire, de s’instruire, de pratiquer une religion, etc.
Les caractéristiques fondamentales de tous les besoins sont la satiété,
la multiplicité et la variété.
Les besoins sont satiables lorsqu’une quantité donnée d’une ressource
suffit pour les satisfaire. En d’autres termes, l’intensité des besoins diminue au
fur et à mesure que ces besoins sont satisfaits de telle sorte qu’un niveau de
MUSAO KALOMBO Economie Politique 15

saturation est atteint et au-delà de ce niveau, l’addition des ressources


supplémentaires n’ajoute aucune satisfaction. La soif, la faim ou le désir de
s’instruire peuvent être satisfaits au moment où ils sont ressentis. On ne peut pas
rester toute une journée à boire, manger et lire indéfiniment parce qu’on en a le
désir. Le point de satiété ou de saturation est atteint lorsqu’on n’a plus soif ou
faim.
Mais il ne faut pas perdre de vue que les besoins sont multiples et variés
même quand leur niveau de satiété est atteint. Car, les besoins se répètent ou se
diversifient dans le temps et dans l’espace.
Ainsi, l’homme est tenu de manger et de boire toute sa vie puisque la
satisfaction d’un besoin n’est jamais atteinte une fois pour toutes.
Aussi l’âge, l’éducation, l’environnement ainsi que tant d’autres facteurs
font naître des besoins nouveaux.
Cependant, les ressources dont disposent les hommes pour satisfaire
leurs besoins sont limitées (rares-rarissimes). Les bonnes terres, les capitaux, le
savoir technologique, les hommes qualifiés existent mais en quantité limitée par
rapport aux besoins. Tout ce qui peut satisfaire un besoin est une ressource
(exemple : biens , services). Notons pour clore que l’Economie politique ne
s’intéresse pas à la raison des besoins, c’est-à-dire qu’elle ne porte pas de
jugement de valeur sur la nature des besoins.

2. LES BIENS
Un bien est toute chose susceptible de satisfaire directement ou
indirectement un besoin humain. On distingue plusieurs sortes de biens.
a) Les biens libres et les biens économiques
Les biens libres sont ceux existant en quantités surabondantes
(industrielle) par rapport aux besoins ; ce sont des biens qui ne posent pas le
problème de rareté, d’où ils n’intéressent pas l’économiste (ex. : l’air). Les biens
économiques sont ceux répondant aux trois critères suivants : utilité,
disponibilité et rareté, c’est-à-dire ce sont des biens peu abondants par rapport
aux besoins.
b) Les biens matériels et les biens immatériels
Les biens matériels sont des biens physiques, tangibles. Par exemple :
une maison, un livre, un pagne, …
Les biens immatériels sont des biens non physiques, mais appelés
« services ». Ceux-ci sont des activités destinées à satisfaire directement les
besoins (enseignement, salon de coiffure, transport, …)
c) Les biens de consommation
MUSAO KALOMBO Economie Politique 16

Ce sont des biens qui servent à satisfaire directement les besoins ou la


demande finale. Ils peuvent être durables (denrées alimentaires). Les biens de
consommation durables peuvent être utilisés de façon répétée ; ce qui n’est pas
le cas des biens de consommation non durables.
d) Les biens intermédiaires ou bien d’approvisionnement
Ils sont utilisés dans un processus de production pour produire d’autres
biens, mais qui disparaissent dans ce processus (huile moteur, blé, maïs, orge,
sucre dans la fabrication des boissons).
e) Les biens d’équipement ou biens de production
Ce sont ceux qui servent à générer d’autres biens, mais contrairement
aux biens d’approvisionnement, ils ne disparaissent pas dans le processus de
production où ils sont utilisés de façon répétée. Ils sont aussi appelés biens
d’investissement ou les capitaux, c’est souvent leur destination qui les classifie
soit dans les biens d’équipement, soit dans les biens de consommation. Ils
s’usent avec le temps et ont besoin de remplacement par une part des résultats de
l’entreprise. C’est l’amortissement. une voiture destinée à distribuer les
correspondances ou à transporter le personnel d’une entreprise est considérée
comme bien d’équipement, tandis qu’une autre destinée à usage privé ou
personnel (loisir) est un bien de consommation.
f) Les biens complémentaires et les biens substituables
Les biens complémentaires sont ceux utilisés conjointement pour
satisfaire un besoin (voiture-pneus, locomotives-wagons, chaussures et
chaussettes, vêtements et sous-vêtements, en Asie (Inde, Albanie) et dans
certaines parties d’Afrique. Ceci n’est pas nécessaire.
Les biens substituables peuvent être remplacés les uns par les autres dans
leur usage (beurre-margarine ; viande de bœuf-viande de porc, train-avion, …).
g) Les biens privés et les biens collectifs
Les biens privés sont destinés à la consommation de l’individu ou du
ménage qui les achète tandis que les biens collectifs sont ceux destinés à la
consommation collective (route, éclairage public … sont financés par l’impôt).

3. L’UTILITE
L’aptitude d’un bien à satisfaire un besoin est appelée l’utilité. le niveau
d’utilité dépend de la quantité possédée d’un bien, c’est-à-dire que
l’augmentation de la quantité d’un bien donné accroît l’utilité totale que ce bien
procure à son détenteur. L’utilité d’un bien n’est pas mesurable, car la
satisfaction éprouvée par l’utilisateur de ce bien est difficilement mesurable.
Le concept d’utilité est subjectif et neutre étant donné que les individus
n’ont pas des besoins identiques et un même bien ne peut procurer une
MUSAO KALOMBO Economie Politique 17

satisfaction identique à tout le monde. Par exemple, la consommation d’un bien


par un individu A peut lui être nuisible, tandis qu’elle peut être bénéfique à un
individu B. La Marijuana peut provoquer un cancer ou une bronchite chez un
individu, tandis qu’elle peut éliminer la cécité chez un autre). Mais ce qui
importe à l’économiste, c’est le désir que provoque la marijuana et la
satisfaction que le fumeur B (consommateur) éprouve en l’utilisant.
a) L’utilité totale d’un stock de biens est l’utilité des unités que comporte ce
bien. C’est ainsi que l’utilité totale d’un stock de 50 chemises est représentée
par l’ensemble ou la somme des utilités provoquées par chacune de 50
chemises. Dès lors, quand on augmente sans cesse la quantité d’un bien
donné, l’utilité totale augmente, atteint un point de satiété et puis décroît.
Autrement dit, l’intensité des besoins diminue au fur et à mesure que ces
besoins sont satisfaits. Lorsqu’on a soif, on peut se désaltérer en prenant un,
deux ou trois verres d’eau ; mais si l’assoiffé avalait successivement 10
verres d’eau, il risquerait d’éprouver physiquement un malaise. On dira ici
que le bien (ici l’eau) a procuré à son consommateur une désutilité.
b) L’utilité moyenne d’un bien s’obtient en divisant l’utilité totale d’un bien par
la quantité de ce bien.
c) L’utilité marginale d’un bien est définie par le rapport entre l’augmentation
de l’utilité totale et l’augmentation de la quantité de ce bien. C’est
l’accroissement de l’utilité totale résultant de l’acquisition d’une unité
supplémentaire d’un bien donné. En d’autres termes, c’est l’utilité de la
dernière unité du stock d’un bien. Dans l’exemple ci-haut évoqué, l’utilité
marginale d’un stock de 50 chemises est l’utilité de la 50ème chemise.
La loi de l’utilité marginale stipule que l’utilité marginale d’un bien est
une fonction décroissante de la quantité consommée de ce bien. Cela signifie
qu’au fur et à mesure que la quantité d’un bien augmente, l’utilité marginale de
ce bien diminue. Ainsi, lorsqu’un bien est rare, son utilité marginale est baisse et
lorsqu’il devient abondant sont utilité marginale aura la propension à accroître.
L’utilité marginale est un concept très important dans le calcul économique.
ADAM SMITH (1723-1790), dans Wealth of Nationas, aborda le problème de
paradoxe de l’eau et du diamant. Comment se fait-il que l’eau qui est
indispensable à la vie humaine ait une valeur très faible, presque négligeable
alors que le diamant dont on peut se passer sans mettre la vie humaine en danger
possède, au contraire, une valeur très élevée ? Ce paradoxe est connu sous le
nom de paradoxe de la valeur.
Ce qu’il faut considérer ici , ce n’est pas tant l’utilité totale d’un stock
donné d’un bien que l’utilité de moins des unités qui le composent. En effet,
plus un stock d’un bien est important, plus faible sera la valeur de la dernière
unité de stock de ce bien (et vice versa). L’eau qui est très utile à la vie humaine
existe cependant en quantité presque surabondante par rapport aux besoins, ce
MUSAO KALOMBO Economie Politique 18

qui lui confère une utilité marginale très faible et partant, une valeur très faible
par rapport au diamant qui est rarissime.
Nous avons défini l’utilité comme l’aptitude d’un bien à satisfaire un
besoin.
Considérons un consommateur dont les achats portent sur plusieurs
produits X, Y, Z, la satisfaction éprouvée par ce consommateur dépend des
quantités de X, et de Y dont il peut disposer. En d’autres termes, l’utilité qu’il
obtient est fonction (fx) de quantités consommées des produits considérés elle
peut s’écrire : U = f(x) Y, Z).
X, Y, Z représentent les quantités des biens X, Y, Z. Cette fonction (Fx) est
la Fx d’utilité du consommateur, elle est l’expression mathématique de l’ordre
de préférence dans lequel le consommateur classe les biens.
Caractéristiques de l’utilité
1) Elle est supposée traduire la satisfaction de l’individu suivant les
combinaisons variables des quantités des produits considérés.
2) Elle est définie pour une période de temps unique.
Quelques observations
L’utilité peut être considérée comme le but ultime de toute activité
économique. La science économique doit fonder son existence, c’est-à-dire la
raison d’être de son étude sur l’étude du comportement de consommateur, ce qui
amène le consommateur à un choix entre les différents biens susceptibles d’être
procurés par le producteur de telle sorte que la satisfaction soit aussi grande et
possible que l’activité qui en découle soit portée au maximum.

4. LA VALEUR
a) Définition
La valeur d’un bien est un certain pouvoir qu’exerce ce bien sur les
choses. Elle peut être subjective quand elle exerce un certain pouvoir sur le
consommateur de ce bien. Elle est objective quant en rapport avec le pouvoir
que ce bien a de procurer un autre bien, elle est exprimée par rapport à des
quantités échangées. Monétairement parlant, la valeur d’échange qui est
objective s’exprime par le prix, c’est-à-dire le prix représente la quantité de
monnaie à l’échange en vue d’obtenir en échange ce bien donné.
Exemple : une paire de chaussures (Dr Martens) de 50$ signifie
qu’objectivement pour obtenir cette paire de souliers la quantité de
monnaie à échanger est de 50 dollars US.
b) Fondement de la valeur
Il existe plusieurs conceptions du concept de la valeur. Les principales
sont :
MUSAO KALOMBO Economie Politique 19

 La valeur-travail : la valeur d’un bien dépend de la quantité de travail


injectée dans la production ou la reproduction de ce bien, c’est-à-dire la
valeur d’un bien dépend de son coût de production qui s’obtient en
additionnant les différentes dépenses effectuées pour fabriquer ce bien.
Cette conception n’est toujours pas valable, car un diamant ramassé a
toujours une valeur élevée bien qu’il n’ait pas nécessité un travail hardi à
son propriétaire.
 La valeur basée sur l’utilité marginale : selon cette conception, la valeur
d’un bien dépend de son utilité marginale, c’est-à-dire de sa rareté par
rapport aux besoins. Cette rareté apparaît lorsqu’il faut choisir entre
plusieurs besoins et que ceux-ci sont classés selon leur importance ou selon
leur urgence.
Un économiste pense toujours que la valeur d’un bien dépend de
plusieurs facteurs parmi lesquels on citera le coût de production, les prix des
autres biens ainsi que leurs coûts de production.

5. LE CIRCUIT ECONOMIQUE (dans sa dimension simple)


Il comprend trois niveaux : la production, la répartition et la
consommation. Le circuit économique simple comporte deux rôles : d’un côté
les entreprises et de l’autre les ménages.
a) Production
Les ménages offrent des facteurs de production aux entreprises qui les
demandent. Les entreprises combinent ces facteurs de production (terre, capital,
travail) pour produire les biens et services qui sont les flux réels.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 20

b) Répartition
En échange de l’offre des facteurs de production, les ménages reçoivent
une rémunération appropriée au type de facteurs de production offerts (salaire
pour le travail, intérêt pour le capital, loyer pour les bâtiments, profit pour
l’effort de l’entrepreneur). Ce sont des flux monétaires.
c) Consommation
Pourvus de leurs rémunérations, les ménages peuvent effectuer les
dépenses de consommation, c’est-à-dire acheter les biens et services produits.
Ainsi, la boucle ou le circuit est fermé. Cependant, outre les entreprises et les
ménages (ne sont pas les seuls agents) qui interviennent dans le fonctionnement
de la vie économique, il y a aussi l’extérieur, l’Etat et les institutions financières.
L’extérieur ou le reste du monde comprend toutes les unités économiques
étrangères qui entretiennent des relations économiques avec un pays donné. Si
l’économie nationale n’est pas repliée sur elle-même (en autarcie), elle aura soit
à acheter à l’extérieur les biens et services qui lui font défaut (importation), soit
à lui vendre son surplus de production (exportation). Bien plus, l’économie
nationale peut prêter ou emprunter à l’extérieur.
L’Etat crée des recettes par les impôts sur les revenus des ménages et les
bénéfices des entreprises. Il consacre une partie de ces recettes aux dépenses de
toutes sortes : subventions, paiement des traitements des fonctionnaires, achats
des biens et services pour les besoins de son administration (armée, écoles,
hôpitaux, services récréatifs ou culturels).
Lorsque les dépenses de l’Etat excèdent ses recettes, on dit qu’il y a un
déficit budgétaire. Mais dans le cas contraire, il existe un excédent budgétaire
qui constitue une épargne de l’Etat. celui-ci produit essentiellement des biens et
services collectifs. Il produit aussi des biens et services privés par
l’intermédiaire des entreprises publiques ou para-étatiques.
Les institutions financières, constituant une catégorie particulière
d’agents économiques, s’occupent de la collecte de l’épargne, de sa circulation
et de son utilisation. Elles sont des intermédiaires entre l’épargnant et
l’investisseur en facilitant les opérations en capital.

1.4. LA RATIONALITE DU CONSOMMATEUR


La rationalité du consommateur est définie par un ensemble d’axiomes
ou postulats dont les principaux sont :
a) L’axiome de comparaison
Cet axiome suppose l’existence, chez tout individu, d’un ordre
préférentiel. Cet individu est capable de ranger ses préférences selon son échelle
fondamentale ou selon un certain ordre de pouvoir émettre à la fois l’un de trois
jugements suivants :
MUSAO KALOMBO Economie Politique 21

A est préféré à B ; B est préféré à A ; A est équivalent à B ; les deux


premiers jugements sont des jugements de préférence, le dernier est un jugement
d’équivalence. la préférence indique l’utilité supérieure.
b) L’axiome de transitivité
D’après cet axiome, les jugements de préférence ou d’équivalence
doivent être cohérents ou transitifs. C’est ainsi que devant une collection de trois
biens A, B et C, si A est préféré à B, et A est préféré à B, et B est préféré à C, A
sera préféré à C.
c) L’axiome de dominance
Cet axiome établit que « plus » est préféré à « moins ». Soit deux
ensembles de biens X et Y contenant des éléments a et b. Les deux ensembles
contiennent la même quantité d’éléments a mais l’ensemble X contient plus
d’éléments b que l’ensemble Y. Dans ce cas, l’ensemble X sera préféré à
l’ensemble Y.
d) L’axiome de substitution
Il suppose qu’un besoin peut être substitué à un autre ou que pour des
biens a et b mais par la moyenne arithmétique a et b sera préféré aux ensembles
X et Y.
e) L’axiome de convexité stricte
Soit deux ensembles X et Y contenant des quantités différentes des biens
a et b mais que le consommateur juge équivalents. Un nouvel ensemble Z, formé
par la moyenne arithmétique a et b sera préféré aux ensembles X et Y.
 Quelques considérations sur la rationalité du consommateur
Si le consommateur attache plus d’utilité à un bien ou d’une
combinaison de bien X qu’à un bien ou à une combinaison de bien Y, on dit
qu’il préfère X à Y.
Cette situation nous ramène à :
1) étant donné deux biens X et Y, les besoins satisfaits par ces deux biens ne
sont pas saturés, le consommateur acceptera donc d’avoir plus de X et ou
plus de Y.
2) pour tous ces couples d’alternatives, X et Y, le consommateur sait s’il
préfère X à Y ou Y à X ou s’il n’a pas de préférence.
Une seule de ces deux possibilités est vraie pour chaque couple
d’alternatives.
3) si le consommateur préfère X à Y et Y à Z, il préfère X à Z.
Le consommateur rationnel qui désire obtenir le maximum de
satisfaction doit résoudre le problème de la maximisation de sa F(x) d’utilité. La
MUSAO KALOMBO Economie Politique 22

solution permet de déterminer la demande du consommateur sur le marché de


différents produits.

1.5. DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL


La reconversion économique de Dubaï constitue un exemple stupéfiant
d'usage de la rente pétrolière: conscients de l'avènement du pic pétrolier, les
gestionnaires de l'émirat utilisent ces crédits pour organiser une reconversion
depuis une économie uniquement pétrolière vers des secteurs porteurs pour
l'avenir, telles les technologies de pointe et le tourisme haut de gamme.
Le développement économique et social fait référence à l'ensemble des
mutations positives (techniques, démographiques, sociales, sanitaires, etc.) que
peut connaître une zone géographique (monde, continent, pays, région..).
Il ne doit pas être confondu avec la simple croissance économique.
Celle-ci est habituellement nécessaire ou consécutive au développement mais
elle n'en est qu'un aspect. Il existe même des zones en croissance par simple
inertie de tendance ou sous l'effet de dopants artificiels de types dits keynésiens,
sans pour autant connaître les transformations de structure et la « destruction
créatrice » propres au développement, qui assurent sa pérennité. Cela peut
conduire à un épuisement des ressorts de la croissance. On peut alors retrouver
le phénomène de cycle de vie (de l'émergence à l'expansion puis au
plafonnement et enfin au déclin) étudié en marketing.
Le développement économique nécessitant notamment de la création de
richesses, on associe développement économique et « progrès », puisqu'il
entraîne, généralement, une progression du niveau de vie des habitants. On parle
alors d'amélioration du bien-être social (au sens économique). La volonté de
concilier simple développement économique et progrès ou amélioration du bien-
être a mené à forger, à côté des indicatifs de développement traditionnels (PNB,
PIB), d'autres indicatifs, tels que l'indice de développement humain (IDH), qui
prend en compte la santé, l'éducation, le respect des droits de l'homme (dont font
partie, depuis 1966, les droits économiques et sociaux), etc. Les paramètres
économiques et sociaux sur la mesure du développement sont indiqués dans
l'article « Pays en développement ».

1. LES INDICATEURS ECONOMIQUES: COMMENT MESURER LE


DEVELOPPEMENT ?
Du point de vue strictement économique, l'indicateur le plus souvent
utilisé est le PIB (Produit intérieur brut) qui est une somme des valeurs ajoutées
sur un territoire. Son chiffrage, qui ressort de la comptabilité nationale, est
cependant délicat. Comment, par exemple, chiffrer l'utilisation des services non
marchands et des biens publics ? Leur coût et utilité économique sont noyés
dans les budgets publics par absence de facturation, ce qui ne permet guère de
savoir s'ils apportent plus de richesses qu'il en consomment, s'il y a valeur
MUSAO KALOMBO Economie Politique 23

ajoutée ou valeur retranchée. L'autre indicateur commun est le PNB (Produit


national brut).
Par ailleurs, le PIB ne contient que les flux (production/consommation).
Les économistes et statisticiens n'arrivent guère à mesurer, ni même à estimer
l'évolution du patrimoine public et privé. À plus forte raison, certaines
externalités positives ou négatives sont mal mesurables. Par exemple, comment
chiffrer l'effet externe négatif d'une pollution comme l'engrais azoté puissant du
lisier (par exemple de porc) déversé dans les cours d'eau, amenant à une
eutrophisation, sans même parler du gaspillage d'une ressource précieuse non ou
difficilement renouvelable ? Sur le même plan, comment mesurer l'effet positif
des pots catalytiques ou d'une fluidification de la circulation routière, voire la
« désindustrialisation » des secteurs lourds en faveur des services et hautes
technologies? Le développement économique affecte ainsi de façon importante
l'environnement, conduisant certaines personnes à prôner la décroissance
économique, d'autres préférant soutenir le développement durable.
Devant ces imperfections des indicateurs économiques traditionnels (PIB
et PNB), le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) a
mis en place l'Indice de développement humain (IDH), qui prend en compte la
santé, l'espérance de vie, l'alphabétisation, etc. (le Prix Nobel Amartya Sen a
pris part à la conceptualisation de l'IDH). D'autres indicateurs économiques
existent, tels que l'Indicateur de pauvreté (IPH), également créé par le PNUD;
l'indice de Bonheur national brut (BNB), créé par le roi du Bhoutan dans les
années 1960; le BIP40, ou baromètre des inégalités et de la pauvreté, créé en
1999 par le Réseau d’alerte sur les inégalités.

2. HISTORIQUE
L'histoire du développement économique international, au XXe siècle,
est un mélange de bonnes volontés de certains Etats du Nord industrialisés,
d'actions effectives de la communauté internationale (en particulier de l'ONU et
de ses diverses agences), et de conflit entre les pays du Nord, eux-mêmes
divisés, pendant la seconde moitié du XXe siècle, en deux blocs, du fait de la
guerre froide, et le Tiers Monde. Suite à la décolonisation, celui-ci s'organise
dans les années 1960 et 1970 afin de renégocier les termes de l'échange mondial.
Néanmoins, les années 1980 puis 1990 voient l'émergence de la doctrine
néolibérale au sein des institutions nationales et internationales (Consensus de
Washington), menant à une critique sévère de la part du mouvement
altermondialiste.
En outre, la problématique de l'environnement, qui apparaît dans les
instances officielles dès le rapport du Club de Rome sur « les limites de la
croissance » (Halte à la croissance ?, 1972), fait son entrée sur scène, amenant à
s'interroger sur les différents modèles de développement possible. Face au
MUSAO KALOMBO Economie Politique 24

réchauffement climatique, le concept de « développement durable » tend à


s'imposer dans les esprits, sinon dans les faits.
Enfin, le XXIe siècle voit une nette séparation entre les Etats du Nord, ou
encore la Triade (Union européenne, Etats-Unis, Japon), qui domine l'économie
mondiale; les nouveaux pays industriels (NPI) tels que les Quatre Dragons
asiatiques ou les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), et de larges secteurs de la
population mondiale vivant dans l'extrême pauvreté, avec moins d'un dollar par
jour, et située en majorité dans les Etats de l'Afrique sub-saharienne. Enfin, la
question des inégalités économiques et sociales touche tous les Etats, amenant
certains à parler d'un Quart-Monde, englobant les délaissés du développement
dans les pays riches.
a) La création de l'ONU et des instances internationales de développement
Dès sa création, l'Organisation des Nations Unies (ONU) fait du
développement une de ses priorités, à travers la création de la Banque mondiale
et de l'UNESCO. Après les accords de Bretton Woods (1945), la Banque
mondiale met en place, pour l'Europe, dévastée par la Seconde guerre mondiale,
la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD),
chargée de financer la reconstruction. Le 9 mai 1947, la BIRD effectue ainsi son
premier prêt, envers la France, d'une valeur de 250 millions de dollars.
En 1948, le GATT lance son premier round de négociations, visant à
favoriser les échanges internationaux en baissant les droits de douane. Après
l'Uruguay Round, le GATT se transformera en Organisation mondiale du
commerce (OMC), en 1994.
D'un autre côté, la Commission économique pour l'Amérique latine et les
Caraïbes (CEPAL), dépendante de l'ONU, a aussi été fondée en 1948. Présidée
par l'économiste argentin Raúl Prebisch de 1950 à 1963, la CEPAL sera l'un des
lieux d'émergences de la théorie de la dépendance critiquant les modèles
linéaires et successifs de développement antérieures (voir ci-dessous), et
défendant le protectionnisme afin de protéger l'émergence de l'industrie
nationale et d'un marché intérieur.
Plusieurs institutions financières internationales sont mises sur place,
avec comme objectif officiel le développement, bien que leur pratique effective
ait été par la suite largement critiquée, en particulier par le mouvement
altermondialiste (voir par ex. La Grande Désillusion (2002) de Joseph Stiglitz,
ex-directeur de la Banque mondiale). Outre cette dernière, ces institutions
incluent la Banque interaméricaine de développement (1959); l'Association
internationale de développement (1960); la Banque africaine de développement
(1964); la Banque asiatique de développement (1966).
b) L'opposition entre les Etats-Unis et l'URSS
MUSAO KALOMBO Economie Politique 25

Le 20 janvier 1949, dans le point IV de son discours sur l'état de l'Union,


le président américain Harry Truman utilise pour la première fois
[réf. nécessaire] le terme de développement pour justifier l'aide aux « pays sous-
développés » dans le cadre de la guerre froide (doctrine Truman). Il y déclara
être du devoir des pays du Nord capitalistes, qualifiés de « pays développés », de
diffuser leurs technologies et assistance aux pays qualifiés de « sous-
développés », pour qu'ils se rapprochent du modèle de société occidental. En
1953, le président Eisenhower lance, en même temps qu'un programme de
dissuasion nucléaire, le projet Atoms for Peace, visant à exporter de la
technologie nucléaire pacifique à plusieurs Etats; dans le même temps, l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA) était fondée afin de favoriser le
contrôle de la technologie nucléaire et son utilisation à des fins pacifiques
(médicales, etc.).
Le projet Truman, qui heurtait l'isolationnisme américain, fut relancé par
le président John F. Kennedy, via l'Alliance pour le progrès (1961), à destination
de l'Amérique latine. Ses effets furent néanmoins très modérés.
L'enjeu du développement était en effet au coeur de la rivalité entre
l'Ouest et l'Est, chaque bloc promettant d'aider ses alliés en échange de leur
soutien politique. Ainsi, lors de la révolution cubaine de 1959, l'expropriation
par le régime de Fidel Castro de compagnies américaines (l'International
Telephone and Telegraph Company et l'United Fruit Company), en 1959, ainsi
que la mise en place d'une réforme agraire, heurte de front les intérêts états-
uniens. Dès juin 1959, le département d'Etat américain envisage de ne plus
acheter les quotas de sucre cubain. Devant cette menace, Cuba se tourne vers
l'URSS, ravie de signer un accord commercial avec ce dernier (février 1960). La
crise continue, jusqu'à la rupture complète des relations avec Washington,
menant à l'embargo contre Cuba (1962) pratiqué par les Etats-Unis. Cette crise
majeure de la guerre froide montre à quel point le développement économique et
social, ainsi que les relations commerciales inter-étatiques, sont
instrumentalisées par les deux super-puissances.
Les divergences d'approches sur le développement économique et social
entre le « monde libre » et le bloc de l'Est ont été illustrées par l'affrontement au
sujet des diverses conceptions possibles des droits de l'homme. Ainsi, tandis que
les pays de l'Ouest signaient plus volontiers le Pacte international relatif aux
droits civils et politiques de 1966, les pays de l'Est lui préféraient le Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (également de
1966). Cette divergence d'approche tend aujourd'hui à s'estomper, les droits
sociaux étant généralement considérés comme intrinsèquement liés à l'exercice
effectif des libertés politiques.
c) L'émergence du Tiers-Monde : la CNUCED, le Nouvel ordre
économique international (NOEI) et la convention de Lomé
MUSAO KALOMBO Economie Politique 26

A la même époque, la décolonisation bouleverse le monde et les rapports


de force au sein de l'ONU. En 1964, les pays du Sud, nouvellement
indépendants, créent la Conférence des Nations unies sur le commerce et le
développement (CNUCED), qui revendique des échanges commerciaux
rééquilibrés, en particulier l’accès des pays du Sud aux marchés du Nord et
l’amélioration des termes de change. En effet, les pays du Tiers Monde, qui se
rassemblent autour du Groupe des 77, considéraient que les principes libéraux
fixés par le GATT ne répondaient pas à leurs problèmes spécifiques. La
CNUCED aide à l'élaboration de nombreuses règles de droit international, mais
son rôle s'amoindrit à la fin des années 1980.
En 1966, l'Assemblée générale de l'ONU créé l'Organisation des Nations
Unies pour le développement industriel (ONUDI), qui devient une institution
spécialisée de l'ONU. Quelques années plus tard, en 1971, le Groupe des 77
s'organisent en G24 afin de pouvoir émettre des revendications communes face
au G8, qui regroupe les principales puissances mondiales. Enfin, le 1er mai
1974, l'Assemblée générale de l'ONU vote une résolution visant à instaurer un
Nouvel ordre économique international (NOEI), plus favorable aux Etats du sud.
C'est à ce moment que la Communauté Economique Européenne (CEE)
signe avec 46 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (les pays ACP) la
convention de Lomé (1975), qui a pour objectif de favoriser l'adaptation des
pays ACP à l'économie de marché de la BERD (Banque Européenne pour la
Reconstruction et le Développement, créée en 1990) par le biais d'une
coopération entre la CEE et les pays ACP. Les divers accords de Lomé sont
ainsi la marque du politique de co-développement spécifique de la CEE (puis de
l'Union européenne) envers ces Etats.
On met en place, dès Lomé I (1975), le STABEX, le système de
stabilisation réparti par le Fonds européen de développement (FED), qui vise à
compenser la perte des recettes à l'exportation subie par tous les pays ACP. Lors
de Lomé II (1979), c'est le Sysmin (Système de Développement du potentiel
minier) qui est mis en place. Il couvre huit produits miniers et intervient si la
baisse des cours menace l'outil de production. Le protocole sur le sucre, de
Lomé III (1984), prévoit l'importation de 1,3 million de tonnes de sucre de
canne aux prix européens. Il aide ainsi le « décollage » des pays fournisseurs de
sucre de canne comme l'île Maurice, les îles Fidji ou la Guyane.

3. LES DIFFERENTS MODELES DE DEVELOPPEMENT


Depuis les années 1930, un certain nombre de pays d'Amérique latine
(dont l'Argentine sous Peron, qui arrive au pouvoir à la fin des années 1940),
avaient mis en place un modèle d'industrialisation par substitution d'importations
(ISI). L'objectif de tels modèles de développement, d'abord mis en place de
façon pragmatique avant d'être théorisées par Raúl Prebisch, le président de la
CEPAL, et l'économiste Celso Furtado, consistait à protéger le marché intérieur
MUSAO KALOMBO Economie Politique 27

(via des barrières douanières) afin de permettre à l'industrie nationale de se


développer.
Mises en place par l'Argentine, le Brésil, le Mexique, et, dans une
moindre mesure, le Chili, l'Uruguay et le Venezuela, ces stratégies prenaient un
sens particulier, dans la mesure où des Etats tels que l'Argentine étaient
auparavant entièrement tournées vers l'exportation (modèle agro-exportateur en
Argentine, favorisé par l'oligarchie au pouvoir), à un point qu'on pouvait parler
de ce dernier d'une quasi-colonie de l'Empire britannique (traité Roca-Runciman
de 1933). Or, après la Grande Dépression des années 1930, ces pays qui
dépendaient des exportations ont du trouver un autre modèle économique.
L'émergence du Tiers-Monde en tant que troisième force, face aux deux
blocs de la guerre froide, qui organise la CNUCED et prône un Nouvel ordre
économique international (NOEI), coïncide avec l'âge d'or de la théorie de la
dépendance, qui souligne les conséquences de la colonisation et du néocolo-
nialisme sur l'économie des pays dits « sous-développés ». Soutenue par des
économistes tels que Fernando H. Cardoso (qui deviendra président du Brésil
dans les années 1990), l'économiste Raúl Prebisch (président de la CEPAL), ou
le sociologue Immanuel Wallerstein, la théorie de la dépendance s'oppose à la
théorie de la modernisation ou de l'industrialisation, qui prétend que les pays
sont à un stade inférieur de leur développement ou que ces pays ne sont pas
intégrés dans l'économie globale. Ainsi, Rostow (Les étapes de la croissance
économique, 1960) concevait le développement de façon linéaire et progressive:
pour lui, chaque pays devait nécessairement passer par certaines étapes, avant
d'atteindre l'étape du développement proprement dit, qui s'assimile en fait à la
société de consommation de masse.
Ces théories linéaires à la Rostow sont alors fortement remises en cause,
et progressivement abandonnées. La théorie de la dépendance insiste en
particulier sur la dégradation des termes de l'échange. Elle affirme, en outre,
que ces pays sont intégrés à l'ordre mondial, mais structurellement mis en état
de dépendance continue. En d'autres termes, le développement des pays du Nord
s'appuie sur le « sous-développement » des pays du Sud. Les inégalités entre le
Nord et le Sud, et l'exploitation de ce dernier par le Nord, est ainsi, pour ces
théoriciens, une condition du maintien du niveau de vie des pays riches,
industrialisés, voire bientôt post-industrialisés.
Aux stratégies de développement auto-centré, populaires en Amérique
latine, s'opposent les stratégies d'industrialisation orientées vers l'exportation,
qui sont utilisées par les Quatre Dragons asiatiques (Corée du Sud, Taïwan,
Singapour, Hong Kong).
MUSAO KALOMBO Economie Politique 28

a) Combler le fossé entre le développement économique et le développement


social?
Bien entendu, d'autres théories de croissance existent, et celles-ci tendent
de plus en plus à intégrer les facteurs humains ou psychologiques. Ainsi, le
modèle de Solow, d'inspiration néo-classique (Solow était néanmoins un néo-
keynésien), prétendait que les pays en voie de développement (PVD)
rattraperaient mécaniquement les pays développés, et que la croissance ne
pouvait connaître de terme, étant stimulée par le progrès technique. Ce modèle,
optimiste, s'opposait au modèle de Harrod-Domar, développé dans les années
1940 et inspiré par la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie
de Keynes. Ce dernier modèle soulignait le caractère instable de la croissance et
la nécessité d'une intervention étatique pour la soutenir.
A partir des années 1960, certains auteurs s'intéressèrent à l'émergence
d'une société post-industrielle, fondée sur une économie de l'information. Cela
amena l'économiste Gary Becker (Prix Nobel) à insister sur le « capital
humain », formé par les compétences, les expériences et les savoirs. L'économie,
ainsi, intégrait progressivement dans ses modèles des facteurs extrinsèques à
l'économie strictement dite, tentant ainsi de montrer l'interdépendance entre le
développement économique, social et culturel. Dans les années 1980, la théorie
de la croissance endogène formulée par Paul Romer et Robert E. Lucas intègre
ainsi la notion de capital humain, insistant sur l'importance de l'éducation et la
santé pour le développement économique.
b) Les Nouveaux pays industrialisés (NPI). Nombre d'entre eux ont été
frappés par la crise économique asiatique de 1997.
Mais l'émergence du consensus de Washington, au début des années
1990, marque la fin de ces projets, et la suprématie de la doctrine néolibérale,
qui prône des « thérapies de choc » pour les Etats en crise. Le choc pétrolier de
1973, puis la crise de la dette en 1982 (initiée par le Mexique, qui se déclare en
défaut de paiement), a en effet lourdement affecté l'approche économique
jusque-là partagée peu ou prou par la plupart des Etats du « monde libre »:
objectifs de plein emploi, modèle d'économie sociale de marché ou de social-
démocratie, etc.
En outre, l'apparition des pays émergents (ou les nouveaux pays
industrialisés, qui ont connu un « décollage » à partir des années 1960), conduit
à remettre en cause les théories de la dépendance et à nuancer les thèses du
« tiers-mondisme », influentes lors des années 1970. On montre ainsi l'exemple
des Quatre Dragons (Corée du Sud, Taïwan, Singapour, Hong Kong), des bébés
Tigres (Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Philippines, Brunei) ou encore des
« jaguars » (Mexique, Brésil, Argentine, Chili, Colombie, Venezuela) pour
montrer que le développement est possible, à condition de jouer sur les
avantages comparatifs (main-d'oeuvre abondante et bon marché). Ces différents
MUSAO KALOMBO Economie Politique 29

Etats ont néanmoins suivis des modèles de développement divergents


(industrialisation par la substitution d'importation, ou ISI, en Amérique latine;
stratégies d'industrialisation orientées vers l'exportation pour les Quatre
Dragons, etc.)
L'émergence de ces nouvelles puissances régionales conduit néanmoins à
s'interroger, dans les pays du Nord, sur les conséquences possibles sur le marché
de l'emploi, l'attention de l'opinion publique se concentrant sur les
délocalisations (bien qu'il soit difficile de lier intrinsèquement les deux, les
délocalisations étant un phénomène économique particulièrement complexe,
notamment parce que bien d'autres facteurs, tels que la proximité du marché,
jouent, outre le prix de la main-d'oeuvre).
En outre, la faible diversité des produits exportés par les Quatre Dragons
les a exposé aux fluctuations du marché mondial. La crise économique asiatique
de 1997 affecte ainsi durement les bébés Tigres avant de se propager aux Quatre
Dragons, puis à d'autres pays membres des BRIC (dont l'Argentine et le Brésil
d'une part - pays déjà affectés par la crise économique mexicaine de 1994-1995,
ou « crise tequila », et la Russie d'autre part).
En 2001, l'Argentine est frappée par une crise très dure, qui conduit à
une grève générale, à des émeutes (le Cacerolazo) et à la démission du
gouvernement. Dans les années suivantes, le gouvernement argentin, imité par le
Brésil du président Lula, remboursent intégralement leurs dettes envers le FMI
et la Banque mondiale, afin de se libérer de leur tutelle. Ils considèrent en effet
que les politiques d'ajustement structurel imposées par ces derniers ont été l'une
des causes majeures de la crise.
Enfin, la persistance de la dette du Tiers-monde, menace perpétuelle sur
l'équilibre économique mondial (comme la crise de 1982 l'a prouvé), conduit
certains à prôner soit son réaménagement, soit son annulation complète (voir le
Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde, CADTM, fondé en 1990).

c) Le conflit de la banane
Le conflit de la banane est représentatif des divergences d'approches sur
le commerce international et sur les modes d'aide au développement, en
opposant en particulier d'un côté une approche libérale, prônant la suppression
de toutes les barrières douanières, qui est soutenue par l'OMC, et de l'autre une
approche privilégiant des accords multilatéraux profitant à certains Etats, en leur
accordant des contingentements et l'assurance qu'on achètera leurs produits.
Ainsi, en 1993, dans le cadre de la convention de Lomé, l'UE favorise les
importations de banane venant des pays ACP (Afrique-Caraïbe-Pacifique) en
plafonnant les importations de bananes « dollar ». Ce système de co-
développement, fondé sur des bases protectionnistes, se heurte à l'opposition de
Washington et de pays d'Amérique latine non membres des pays ACP. Le
MUSAO KALOMBO Economie Politique 30

conflit de la banane conduit ainsi cinq pays d'Amérique latine à porter plainte
contre l'UE devant l'OMC, tandis que Washington menace Bruxelles de
rétorsions commerciales unilatérales. 60 % du marché de la banane est en effet
dominé par trois multinationales américaines (Chiquita, Dole et Del Monte).
L'Organe de règlement des différends de l'OMC condamne en 1997
l'Organisation commune du marché de la banane (OCMB), et un accord est
trouvé entre l'UE et Washington en 2001. Celui-ci préserve deux principes de
base de l'OCMB, le contingentement du marché et la préférence ACP, mais
pourrait se révéler préjudiciable à l'équilibre commercial du marché bananier en
Europe. En effet, il risque de mettre à mal l'activité d'importation de nombreux
opérateurs européens au profit des seules multinationales.

4. LES OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT


ET LE NEPAD
En 2000, l'Organisation des Nations Unies (ONU) promeut les
« Objectifs du millénaire pour le développement », visant à réduire de moitié la
pauvreté dans le monde entre 2000 et 2015. Outre la lutte contre la pauvreté, ces
objectifs incluent le développement de l'école primaire pour tous; la promotion
de l'égalité des genres et du droit des femmes; la réduction de la mortalité
infantile; l'amélioration de la santé maternelle; la lutte contre la pandémie du
SIDA, la malaria, et d'autres maladies; la lutte pour l'environnement; enfin, la
promotion d'un partenariat mondial pour le développement. Près de 10 ans après
cette proclamation solennelle, les effets sont très largement décevants.
La même année, deux projets initiés par des chefs d'Etat africains voient
le jour, qui fusionnent en 2001 dans le Nouveau partenariat pour le
développement de l'Afrique (NEPAD), mené sous la supervision de l'Union
Africaine. Le NEPAD a été initié par le Sud-Africain Thabo Mbeki, l'Algérien
Abdelaziz Bouteflika, le Sénégalais Abdoulaye Wade, le Nigérian Olusegun
Obasanjo, et l’Égyptien Hosni Moubarak.
Toujours en 2000, la convention de Lomé entre la CEE et les pays ACP
est remplacée par les accords de Cotonou, qui réunit les 79 Etats du groupe ACP
et les 27 pays de l'Union Européenne, soit une population totale de plus de 700
millions de personnes. Ces accords modifient de façon importante les
conventions de Lomé, en mettant fin au STABEX et au Sysmin sous leur forme
existante, en conditionnant l'aide au développement, et en se plaçant sous l'égide
des objectifs de l'OMC: la libéralisation des échanges. Officiellement, il vise à
rétablir les équilibres macro-économiques, à développer le secteur privé, à
améliorer les services sociaux, à favoriser l'intégration économique régionale, à
promouvoir l'égalité des chances hommes-femmes, à protéger l'environnement
et à abolir de manière progressive et réciproque les entraves aux échanges
commerciaux. Les accords de partenariat économique (APE), en cours de
négociation, renforcent l'abaissement des barrières douanières prévues par cet
accord.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 31

5. LES ANNEES 2000


L'aide publique au développement, qui stagne, est cependant considérée
comme impérative, d'une part parce que l'ONU reconnaît le développement en
tant que droit, d'autre part parce que les organismes officiels tendent à
considérer celui-ci de plus en plus non pas seulement en tant qu'objectif
humanitaire ou de solidarité internationale, mais aussi comme objectif réaliste,
intégré à des considérations sur la sécurité mondiale. En d'autres termes, le lien
entre le développement économique et social, la réduction des inégalités (qui ne
va pas nécessairement de pair avec le développement, celles-ci ayant au
contraire augmentées depuis les années 1960), et la paix, semble de plus en plus
évident.
En revanche, cette aide se voit de plus en plus conditionnée par
différents objectifs. Ainsi, depuis quelques années, des accords de gestion
concertée des flux migratoires et de co-développement ont conditionné l'aide au
développement à la prise de mesures par les Etats du Sud visant à restreindre
l'émigration. Le lien entre gestion des flux migratoires et co-développement a
ainsi été dénoncé par la Cimade, qui affirmait, en 2008, dans son analyse du
rapport de la Commission Mazeaud sur le cadre constitutionnel de la nouvelle
politique d'immigration, que: « Le développement est un droit reconnu par les
Nations-Unies et ne saurait faire l'objet de conditionnalité quelle qu'elle soit.
Conditionner l'aide publique au développement au contrôle des flux migratoires
constitue un chantage d'autant plus inacceptable que certaines politiques
économiques et commerciales européennes sont loin d'être neutres sur les
phénomènes migratoires.»

6. LES MOYENS DU DEVELOPPEMENT


Les moyens de développement sont différenciés selon les pays. Ils
dépendent des structures préexistantes et de la culture partagée par la population.
Dans les pays du nord, le moyen de développement le plus répandu est de
procéder à des adaptations juridiques et institutionnelles encourageant
l'innovation, notamment grâce à la recherche), l'investissement, l'éducation,
l'accroissement de la sécurité juridique.
Le rôle de l'État est de créer les conditions de l'augmentation des
compétences, afin que se développe un système efficace de production et
distribution de biens et services. Ceci est obtenu par l'amélioration de
l'environnement juridique : sécurité juridique, adaptation des lois.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 32

Chapitre II. L’EQUILIBRE DU MARCHE

2.1. LA NOTION DE LA DEMANDE

On appelle demande sur un marché donnée, la quantité d’un bien ou d’un


service que le sujet économique est disposé à acheter à un certain prix, soit qu’il
agit rationnellement, soit qu’il subit une influence du milieu.
La fonction d’utilité permet de déterminer les quantités demandées X et
Y, compte tenu de ces prix et du revenu du consommateur.
La quantité demandée de X ou de Y dépend à la fois des prix de tous les
produits (Px, Py) et du montant du revenu du consommateur R. La f(x) de
demande du produit X s’écrira :

PAGE 138
MUSAO
Si Py et R sont connus ou donnés x = f(Px)
La f(x) de demande peut s’exprimer par une courbe dont la forme
dépend des propriétés de f(x) d’utilité.
On admet généralement que les courbes de demande ont une inclinaison
négative, ce qui signifie que la quantité demandée est d’autant plus grande que
le prix du produit est plus bas.
Prix Unitaire de Quantité demandée de x
bien par le consommateur
X (Px) en 2
5 8
4 10
3 13,3
2 20
1 40

2.2. COURBE DE LA DEMANDE X


Prix Unitaire de Y

AGE

P
Quantité de demande
iqu

KAL

e
OM Ec onom ie P olit
BO
MUSAO KALOMBO Economie Politique 33

2.3. L’EFFET DE SUBSTITUTION DE REVENU


On appelle effet de substitution le taux auquel le consommateur substitue
le bien x aux autres produits lorsque le prix Px de X se modifie.
Tandis que l’effet de revenu exprime la réaction du consommateur en ce
qui concerne les achats du bien x lorsque son revenu se modifie, les prix restant
constant.
Supposons que le consommateur utilise deux produits (non
complémentaires) X et Y, dont les quantités consommées sont représentées par
X et Y et les prix par Px et Py.
Supposons également que le consommateur dépense la totalité de son
revenu R par les 2 produits.
Admettons que le prix de x diminue notre consommateur sera
normalement incité à acheter une quantité plus importante de X pour deux
raisons :
1) D’une part, il substituera la consommation de Y par celle de X puisque X
est devenu relativement moins cher que Y. Cette substitution se traduira par
un déplacement du point de l’équilibre le long d’une même courbe
d’inférence.
2) D’autre part, le consommateur sera devenu plus riche puisque la baisse de
Px équivaut pour lui à une augmentation de son revenu réel. Pour une
dépense, il pourra se procurer d’avantage de produit.
ILLUSTRATION
Posons : R = 200 FC, Px = 4 FC et PY = 5 FC. Si le consommateur
dépense la totalité de son revenu à l’achat de x, il pourra se procurer 200 : 4 = 50
unités de x.
S’il renonce à X pour n’acheter que y, il pourra se procurer 200/5, 40 unités de
x.
PY
3,3

1
10

R)

1
= f( Px, Py,
MUSAO KALOMBO Economie Politique 34

Conséquence graphique de la demande individuel-le :


 courbe négativement inclinée
 baisse ou hausse de demande se traduit par un déplacement de la courbe
 une modification des quantités demandées à la suite d’une variation des prix
se traduit par un glissement le long de la même courbe.
La demande globale du marché collectif s’obtient en additionnant les
demandes individuel-les d’un bien. En clair, la demande globale s’obtient par la
sommation horizontale des quantités deman-dées par des individus de différents
niveaux de prix. La courbe graphique de la demande globale est soumise au
mêmes conditions que la courbe de la demande individuelle.
 négativement inclinée
 baisse ou hausse de demande se traduit par un déplacement de la courbe
 modification des quantités demandées à la suite d’une variation des prix se
traduit par un glissement le long de la même courbe de demande.

a) Tableau de demande globale


Prix Ménage Ménagé Ménage Demande
unitaire A B C globale
pain (ex) A+B+C
1 5 10 15 30
5 3 8 10 21
10 1 6 5 12
MUSAO KALOMBO Economie Politique 35

b) Représentation graphique de demande globale

15
4 5 1
0 1
0 3

3
2 0 0
5

2
2.4. LES EXCEPTIONS A LA LOI DE LA0DEMANDE
0

a) Le paradoxe de Giffen
Sir Robert Giffen avait remarqué que lorsque les prix de certains biens
tels que le pain ou la pomme de terre augmentaient, les consommateurs pauvres
accroissaient les quantités achetées de ces biens et lorsque les prix baissaient, ils
en diminuaient les achats au profit d’autres produits de qualité supérieure.
Pourquoi, parce que ces biens coûtaient relativement moins bien par rapport à
d’autres et étaient consommés en grande quantité à un niveau très bas de revenu.
Comme la baisse des prix se traduit par une augmentation du revenu réel, les
consommateurs remplacent les biens de qualité inférieure par les biens de
qualité supérieure. Les biens de Giffen appartiennent à la catégorie des biens
inférieures mais tous les biens inférieures n’obéissent pas à ce paradoxe.
b) L’effet de Veblen ou effet de snobisme
Veblen avait constaté que par snobisme, certains consommateurs
achetaient davantage certains produits lorsque ceux-ci augmentaient de prix. Ces
consommateurs croyaient que la consommation de ces produits les distinguaient
des autres couches de la population. C’est le cas des parvenus et de nouveaux
riches.
c) Période de hausse généralisée des prix
Lorsqu’on anticipe la hausse de prix, on a tendance à augmenter la
quantité achetée de peur de voir la future hausse de prix réduire à néant le
pouvoir d’achat. inversement, si les prix ont tendance à baisser périodiquement,
il peut s’ensuivre une baisse des quantités demandées afin de pouvoir profiter de
baisses de prix ultérieures.
d) Biens appréciés pour leur valeur élevée
La qualité de certains biens associée dans l’esprit de consommateurs à un
prix très élevé (bijoux en or ou en diamant). Une forte baisse du prix de ces
biens risque de conduire les consommateurs à douter de la nature ou de la
qualité réelle de ces biens et de provoquer une diminution de leur demande.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 36

Exemple : Une montre en or qui se vendait au même prix qu’une paire de


pantoufles exercerait très peu d’attrait sur les personnes
capables de se procurer une vrai montre en or.

2.5. L’ELASTICITE DE LA DEMANDE


1. L’identification
L’élasticité de la demande mesure la plus ou moins grande sensibilité de
la demande aux variations des prix (ou des revenus).
Exemple : Si le prix d’une Simba diminué de 1/2 les consommateurs ne vont pas
nécessairement acheter deux fois la bière Simba.

2. Les sortes d’élasticité


La demande est élastique lorsque le rapport de variation des quantités
demandées est supérieure au rapport de variation de prix. En valeur absolue,
l’élasticité est supérieure à 1. Ici, la dépense totale du consommateur augmente
lorsque le prix baisse et diminue lorsque ce prix augmente.
La demande est inélastique quand le rapport de variation des quantités
demandées est inférieur à 1 ou de variation des prix.
En valeur absolue, l’élasticité est inférieure à 1. Ici, et contrairement au
cas précédent, la dépense totale augmente lorsque le prix augmenté et diminue
lorsque ce dernier diminue.
La demande a une élasticité unitaire lorsque le rapport de variation des
quantités demandées est égal au rapport de variation des prix. En valeur absolue,
l’élasticité est égale à l’unité.
Pour l’élasticité unitaire, la dépense globale du consommateur reste
constante quelle que soit la variation du prix (système d’indexation P %, Q %).
La demande est dite totalement élastique lorsque le pourcentage de
variation des quantités demandées tend vers l’infini pour un pourcentage donné
de variation des prix. Mais ce cas, l’élasticité de la demande est égale à l’infini
et la courbe de demande est parallèle à l’axe horizontale. En d’autres termes,
pour un prix donné l’on est prêt à acquérir autant des quantités d’un bien qu’il y
en a sur le marché.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 37

0La demande, enfin, 3est dite totalement inélastique lorsque la variation du


prix n’entraîne aucune variation des quantités demandées. Dans ce derniers cas,
l’élasticité de la demande est parallèle à l’axe vertical.
N.B. : Lorsque l’élasticité est la même à chaque point de la courbe de demande,
cette courbe est isoélastique. Nous pouvons remarquer ce phénomène
dans la demande élastique ou parfaitement inélastique et de la
demande ayant une inélasticité unitaire.
3. Facteurs déterminant l’élasticité de la demande
Trois facteurs décident sur l’élasticité de la demande par rapport aux prix
et amènent les consommateurs à réagir plus ou moins vivement à la hausse des
prix de certains produits plutôt qu’à d’autres.
- Premièrement, la disponibilité de substituts est un facteur largement
explicatifs de l’élasticité de la demande à telle enseigne que si un produit
possède plusieurs substituts, sa demande aura la propension d’être plus
élastique qu’un autre qui n’en a presque pas.
Exemple : Si la bière importée augmente le prix et amincit le pouvoir d’achat
du consommateur, ce dernier aura tendance à la consommer moins
ou la remplacer par la bière locale ou d’autres boissons à bon
marché.
- Deuxièmement, la multiplicité des usagés auxquels un bien est affecté.
Exemple : Les multiples usages auxquels est affectée l’eau font que
l’élasticité de sa demande soit forte si son prix baisse :
 besoin de se laver
 besoin de boire
 besoin d’arroser le jardin
Par contre, si le prix de cette eau monte, le consommateur aura normalement
tendance à l’affecter aux besoins les plus importants comme boire, se laver

- Troisièmement enfin, l’importance d’un produit dans le budget du
consommateur. Un produit occupant une place prépondérante dans le budget
du consommateur aura une demande plus élastique que celle d’un produit
qui y occupe généralement une place négligeable.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 38

Exemple : Nous pouvons expliquer ce phénomène dans un ménage où


l’effritement du pouvoir d’achat a élu domicile (farine de maïs,
poisson, viande).
Toutefois, il est séant de souligner que l’élasticité de la demande pour un
produit sera élevée en longue période qu’en courte période.
En effet, les consommateurs réagissent rarement de manière instantanée
à la variation du prix d’un bien car, leur réaction dépend de la durée de la
variation du prix et de la quantité de ce bien encore en stock chez eux.

2.6. L’OFFRE
1. Identification
Dans le point précédent, nous avons étudié l’expression de l’attitude des
consommateurs vis-à-vis des biens sur le marché. La grande question, sur ce
point, consistait donc à se demander les motivations ou les raisons de l’acheteur
vis-à-vis d’un bien par rapport à un autre. A présent, il importe aussi d’examiner
les motivations qui poussent les producteurs et les vendeurs à mettre sur le
marché diverses quantités d’un bien donné à divers prix pendant une période de
temps déterminée.
L’identification de l’offre nous amène à définir la courbe d’offre
individuelle d’un bien ou l’offre d’un producteur.
La courbe d’offre individuelle d’un bien exprime les différentes
quantités possibles de ce bien de mettre en vente sur le marché à diverses
variations de prix possibles.
En clair, la courbe d’offre n’est qu’un reflet du comportement probable
ou prévisible du vendeur sur le marché au cours d’une période donnée.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 39

 Présentation graphique

1 0
0
5 Q
H
P

A 1
C
2

B 3
2

0 3 3 1
2 0 0 2
2. Les déterminants de l’offre
L’offre d’un bien dépend de plusieurs facteurs dont les principaux sont :
le prix du bien offert, le prix d’autres biens, l’élan de la technique et le coût de la
production.
Pour le premier facteur, toutes choses étant égale par ailleurs, l’offre
d’un bien est fonction du prix auquel ce bien peut se vendre. En règle générale,
les quantités offertes seront d’autant plus élevées que le prix sera élevé et moins
élevé que ce prix sera bas.
Pour le deuxième facteur l’offre d’un bien est déterminée par le prix des
autres biens. Ceci s’explique dans le cas où une entreprise qui produit deux
biens par exemple, la baisse du prix de l’un des biens peut l’amener à augmenter
sa production de l’autre bien.
L’offre aux exportations peut être favorisée par la pratique du dumping
(vente du produit en dessous du prix normal pour éliminer les concurrents).
 Les entreprises elles-mêmes peuvent le pratiquer si elles sont suffisamment
puissantes (Trusts, holdings, concentrations, groupes, cartels..).
Exemple : Les Congolais de la RDC (= cliques financières). Ces vastes
conglomérats d’entreprises très liés à l’Etat (dominent l’économie
japonaise et aussi la société dans son ensemble par les biens avec
la haute administration et le parti dirigeant libéral démocrate).
Ces conglomérats étaient très prospères avant 1945. Dissous par les alliées
en 1945, ils se reconstituent rapidement sur base non familiales.
 L’Etat peut les y aider grâce à une aide à l’exportation (crédit à très bon
marché ou même subventions).
MUSAO KALOMBO Economie Politique 40

Pour le troisième facteur, le progrès technique augmente la productivité


des facteurs de production. Ce qui, à la longue, provoque une baisse des prix et
occasionne la forte consommation qui stimule à son tour la production.
Enfin, pour le quatrième facteur principal, l’offre d’un bien est
déterminée par le coût de production. Par là, il faut entendre toutes les dépenses
effectuées pour acquérir et combiner les facteurs de production tels matières
premières, travail capital, etc. Ainsi donc, la baisse du prix des matières
premières incorporables dans le processus de fabrication d’un bien peut
largement contribuer à accroître l’offre de ce bien.
Par delà ces facteurs principaux déterminant l’offre d’un bien, il y a lieu
de noter d’autres facteurs secondaires ci-après :
 Caractère plus ou moins vital du produit (Ex. pétrole) ;
 Existence des produits substituables (Exemple : nouvelles sources d’énergie
face au pétrole) ;
 Qualité des produits par rapport aux produits concurrents (Ex. : automobiles
américains contre automobiles japonais) ;
 Puissance politique des uns sur les autres (Ex. : colonisation, domination
américaine sur les pays européens).

3. Loi de l’offre
De considérations précédentes, il est ample-ment démontré que tout
producteur n’augmente son offre qu’à condition de compenser l’accroisse-ment
des coûts que cela occasionne par un prix élevé.
Fort de cette logique, l’on peut énoncer la loi de l’offre comme suit :
Toutes choses restant égales par ailleurs, les quantités offertes d’un bien sont
une fonction croissante de son prix. En clair, plus le prix augmente, plus grandes
seront les quantités offertes et vice versa. Cette loi peut se matérialiser par le
barème d’offre ci-après :
Prenons l’exemple du marché des chemises :
Prix Quantités
10 0
20 5
30 10
40 15
50 20
100 25
Du tableau d’offre des chemises ci présenté, il convient de remarquer
qu’en dessous d’un certain prix minimum (5), l’offre est nulle. Pour inciter le
producteur ou le vendeur à offrir sa marchandise sur le marché, il faut que le
prix soit positif.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 41

4. Exceptions à la loi de l’offre


Les facteurs ci-après font qu’une baisse du prix d’un produit entraîne une
augmentation des quantités offertes et, par voie de conséquence, s’érigent en
exceptions à la loi de l’offre.
 Le premier facteur concerne ce qu’on appelle l’offre perverse et se rencontre
plus souvent dans le secteur agricole. Cela s’explique lorsque le producteur
cherchent à compenser une baise du prix de leurs récoltes en accroissant la
production.
 Ce comportement économique peut aussi s’observer chez un producteur qui
dépend fortement d’un seul produit et qui peut, maintenir un certain niveau
des recettes, augmenter ses ventes lorsque le prix baisse.
 La position de polygopole (nombreux vendeurs) dans laquelle pourraient se
trouver insérés les producteurs ou les vendeurs peut les entraîner à offrir plus
sur le marché en dépit de la baisse du prix de leurs produits.
 La politique du dumping dont nous avons parlé précédemment, peut aussi
expliquer largement la tendance du producteur ou du vendeur à offrir plus sur
le marché malgré la baisse du prix. Les mouvements du capitalisme
international dans la quête et la conquête des marchés des pays du Tiers-
Monde s’expliquent par des raisons à la fois économiques et politiques.

2.7. ELASTICITE DE L’OFFRE


1. Identification
L’élasticité de l’offre traduit l’attitude du producteur ou du vendeur sur
des quantités d’un bien à offrir lorsque son prix varie.

2. Formes d’élasticité
De même que pour la demande, l’élasticité de l’offre s’exprime sous
cinq formes :
 L’offre est dite élastique lorsque le pourcentage de variation des quantités
offertes est supérieur au pourcentage de variation des prix. La valeur de
l’élasticité est supérieure à l’unité.

la
ya

: il one te z cet
près
MUSAO KALOMBO Economie Politique 42

L’offre est dite inélastique lorsque le pourcen-tage de variation des


quantités offertes est inférieur au pourcentage de variation des prix. La valeur de
l’élasticité est inférieure à l’unité.
one

s-z
hor
L’offre a une élasticité unique lorsque le pourcentage de variation des
prix est égal à celui des quantités offertes. La valeur de l’élasticité est égale à
l’unité.
écu

sp
de
L’offre est infiniment élastique lorsque le producteur ou le vendeur
dispose à offrir n’importe quelle quantité à un prix donné. L’élasticité de cette
offre a une valeur égale à l’infini et sa courbe est parallèle à l’horizontal.

é
c

ion
lat
L’offre est infiniment inélastique lorsque la variation des prix n’entraîne
aucune variation des quantités offertes. La courbe d’offre est parallèle à l’axe
vertical.

u
e.

miq ono
MUSAO KALOMBO Economie Politique 43

3. Facteurs déterminant l’élasticité de l’offre


L’élasticité de l’offre sera d’autant plus faible que l’intervalle de
production considérée sera plus courte. L’on distingue trois sortes d’intervalles
de production :
 L’intervalle de marché traduit une situation où l’offre existe, c’est-à-dire
qu’elle est disponible en stock. Mais seulement, il en résulte une absence de
souplesse de la part du vendeur qui rend l’offre élastique.
 L’intervalle de courte période est une période au cours de laquelle l’offre
peut être modifiée en augmentant ou en diminuant l’emploi des facteurs
variables dans l’entreprise.
 L’intervalle de longue période est une période au cours de laquelle la
dimension d’une entreprise est modifiée afin d’accroître sa capacité de
production.
Par delà ces facteurs, l’élasticité de l’offre est influencée par deux autres
facteurs à savoir la nature du produit et les conditions techniques de production.
Il est vrai que si l’offre des produits qui sont difficiles à stocker comme
les produits périssables (fleurs, fruits, etc.) sera relativement élastique, par
contre, l’offre de tous les produits qui peuvent être stockés pendant longtemps
sera relativement inélastique.
Aussi, l’offre d’un bien produit rapidement et facilement sera plus
élastique que celle d’un autre bien qui exige beaucoup de temps avant d’être
venu à l’existence et mis en vente sur le marché.

2.8. LE PRIX D’EQUILIBRE DU MARCHE

1. Notion du marché
Il y a marché lorsque les candidats vendeurs et les candidats acheteurs se
rencontrent. Le marché peut être caractérisé par une concurrence parfaite ou
imparfaite.
La concurrence est parfaite, sur un marché, lorsque six conditions sont
remplies en même temps. Par contre, la concurrence est imparfaite lorsque l’une
de ces six conditions n’est pas respectée.
Les conditions requises pour la concurrence parfaite sont les suivantes :
a) L’homogénéité du produit : Les produits en provenance de plusieurs
entreprises doivent posséder exactement les mêmes caractéristiques ;
b) L’atomicité : recommande que les vendeurs et acheteurs soient perdus dans la
masse et n’aient aucune possibilité d’agir sur le prix du marché. Cela veut
dire que les acheteurs et les vendeurs sont tellement nombreux que les offres
et les demandes individuelles sont minimes et n’exercent aucune influence
MUSAO KALOMBO Economie Politique 44

sur le prix. Par ricochet, le prix devient une donnée et s’impose ainsi à tout le
monde.
c) Liberté d’action des vendeurs et des acheteurs, c’est-à-dire la fluidité qui
recommande que chaque participant au marché soit libre d’y entrer ou d’en
sortir lorsqu’il entrevoit la possibilité de réaliser un profit ou de subir des
pertes.
d) L’impersonnalité des relations : Les relations personnelles ne peuvent en
aucun cas affecter les conditions du marché ;
e) La connaissance parfaite ou la transparence du marché : Cette condition
exige que l’information la plus complète circule sur les quantités offertes et
demandées ainsi que sur les prix des produits.
f) La mobilité parfaite des facteurs de production : Ainsi, les acheteurs doivent-
ils entrer facilement en contact avec les vendeurs de leur choix.
En regard des conditions requises pour qu’il y ait un marché parfait, il
sied de faire remarquer qu’un tel marché paraît fort éloigné de la réalité. Bien
souvent, l’on remarque l’existence sous plusieurs formes des monopoles qui
imposent leurs prix, érigent des barrières à l’entrée sur le marché et gardent
jalouse-ment pour eux mêmes l’information nécessaire à la production.
De ce qui précède, il y a lieu de distinguer des monopoles de fait et des
monopoles de droit : les premiers sont imposés par la nature et les contraintes
techniques et les seconds par une protection légale motivée par une intention
économique ou politique.
Notons, par ailleurs, qu’un marché peut être libre ou dirigé. Il est libre
lorsque les individus y fixent librement les prix, il y a là sous-jacent l’idée du jeu
de la loi de l’offre et de la demande. Par contre, un marché est dirigé lorsque
l’Etat intervient soit directement pour influencer les prix, soit directement pour
les fixer.
LES TYPES DE MARCHE

Un Quelques Plusieurs
Vendeurs acheteur acheteurs acheteurs
Acheteurs
Un Monopole Monopole Monopole simple
acheteur bilatéral contrarié Oligopole
Quelques Monopole Oligopole (simple)
acheteurs contrarié bilatéral Concurrence
Plusieurs Monopole Oligopole parfaite ou
acheteurs simple (simple) bilatérale

 Monopole : Un seul acheteur Polygopsone :nombreux acheteurs


MUSAO KALOMBO Economie Politique 45

 Olygopole : quelques vendeurs seulement Polygopole : nombreux


vendeurs
 Olygopsone : quelques acheteurs Monopole : un seul vendeur
 Diopsone : 2 acheteurs Duopole : 2 vendeurs

2. Le prix d’équilibre
Le prix d’équilibre est celui qui est obtenu à la rencontre des courbes
d’offre et de demande. C’est le prix qui réalise l’égalité entre les quantités
demandées et les quantités offertes. Ce prix est unique et stable, c’est-à-dire on a
toujours tendance à y revenir si jamais par le jeu des forces du marché on tend à
s’en écarter momentanément.

2.9. INTERVENTION ETATIQUE AU NIVEAU DES PRIX


L’Etat intervient souvent sur le marché soit pour protéger ou pour
soutenir les producteurs. Les variations de prix créent des victimes et des
bénéficiaires. Devant le cas des victimes, l’Etat étant donné son rôle de
régulateur du marché, ne reste pas indifférent et il intervient soit indirectement
en influençant l’offre ou la demande qui déterminent le prix final.

1. L’Etat et la fonction des consommateurs


Pour protéger les consommateurs, l’Etat intervient sur le marché en
fixant un prix maximum. Ce prix maximum est généralement inférieur au prix
d’équilibre auquel parviennent librement les vendeurs et les acheteurs.
L’intervention de l’Etat est justifiée par son souci de freiner la hausse
des prix et de sauvegarder ainsi le pouvoir d’achat des consom-mateurs.
Toutefois, il convient de signaler que la fixation d’un prix maximum ne
résous pas le problème tant que persiste le déséquilibre entre l’offre et la
demande.
A supposer que l’Etat détermine d’autorité un prix de vente inférieur à
celui qui prévaudrait en situation d’équilibre entre l’offre et la demande sur le
marché, la conséquence immédiate qui en découle et une réduction de l’offre
suivie immédia-tement d’une hausse du prix beaucoup plus forte que celle que
l’on voulait combattre.
En effet, la fixation d’un prix inférieur au prix d’équilibre provoquerait
une réduction des quantités offertes. Et si un nouvel équilibre devrait s’établir à
ce niveau des quantités l’offre se déplacent entraînant une évasion du niveau
des prix bien au-dessus de l’ancien prix d’équilibre.
En d’autres termes, l’intervention de l’Etat va aggraver le déséquilibre
entre l’offre et la demande ouvrant ainsi grandement la porte à l’installation du
marché noir, clandestin ou occulte. Il se produit ainsi un dédoublement des prix.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 46

A côté du prix politique, il subsiste un prix véritable qui continue en fonction de


sélection entre ceux qui disposent encore du pouvoir d’achat.
Pour pallier à cette carence d’offre, l’Etat peut instaurer le rationnement
où on fixe la quantité limitée de la denrée ou du produit à laquelle chacun a droit
et en assurant le contrôle au moyen des cartes. Mais, les détenteurs de gros
revenus parviennent toujours à mettre en dérision toutes les lois et les mesures
de stabilisation des prix tant qu'il y a carence de marchandises sur le marché. De
plus, un système de rationnement exige une administration compé-tente, et
intègre et fondée sur la bonne gouvernance.
Pour surmonter ces difficultés, il faut respecter le prix imposé et l’Etat
doit subventionner la production de façon à permettre aux producteurs
d’augmenter leur offre et réaliser ainsi l’équilibre entre l’offre et la demande.

2. L’Etat et la protection des producteurs


L’Etat, de même que pour les consommateurs, peut protéger les
producteurs menacés de ruine par une sensible baisse de prix sur le marché.
Cela revient à dire que cette hypothèse soutient que les producteurs vendent
leurs biens à un prix minimum supérieur au prix d’équilibre.
Cela complique encore la situation, car à ce prix, les producteurs ne vendront
que la quantité correspondant au pouvoir d’achat des consommateurs.
Pour permettre aux producteurs de maintenir leur prix au point supérieur
par rapport aux prix d’équilibre, l’Etat peut adopter deux solutions :
- Premièrement, piquées (alléchés, aiguillonnés, stimulés, motivés) par
l’augmentation du prix, les producteurs ont tendance à augmenter l’offre. cela
va sans dire et pour éponger (absorber, écouler, liquider) le surplus de
production l’Etat doit se porter acquéreur du surplus d’offre.
- Deuxièmement, la solution consiste à accorder des subsides aux producteurs,
pour leur permettre de vendre à un prix inférieur au prix d’équilibre sans
encourir des pertes.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 47

Chapitre III. LA PRODUCTION

La production constitue la phase première et la plus importante de


l’activité économique, c’est celle qui permet la satisfaction des besoins tels que
ressentis par l’humanité.

3.1. L’IDENTIFICATION
Au sens économique du terme, produire c’est procurer à un bien une
utilité ou une plus grande que celle qu’il possède, en le récoltant, en le
transformant, en l’offrant en vente en vue de réaliser le gain, etc.
Produire un bien, c’est donc placer les éléments constitutifs de ce bien
dans des conditions telles qu’ils puissent satisfaire un besoin humain.

3.2. LA PRODUCTION ET L’ENTREPRISE


La théorie de la production consiste à analyser comment l’entreprise
combine les différents facteurs de production (Inputs) pour obtenir une
production donnée (outputs) d’une manière économiquement efficiente, c’est-à-
dire de la façon la moins coûteuse possible compte tenu de l’état de la technique
et des prix des facteurs de production.
La production a lieu au sein de l’entreprise. L’entreprise est définie
comme une organisation ayant à sa tête un chef appelé entrepreneur, lequel
prend des décisions affectant les hommes, les capitaux et les ressources
naturelles à la production des biens et services destinés à la consommation.

3.3. SORTES D’ENTREPRISES


On distingue plusieurs sortes d’entreprises d’après la nature de leurs
activités.
a) Les entreprises extractives ou primaires, sont celles qui exploitent
directement une ressource naturelle agricole ou minière ;
b) Les entreprises de fabrication, transforment une matière en un produit fini
destiné à la consommation. On les appelle aussi entreprises manufacturières.
Exemple : les entreprises qui fabriquent des meubles, des textiles, des
brasseries et autres entreprises produisant des denrées
alimentaires.
c) Les entreprises de services personnels exécutent certains actes qui satisfont
directement les besoins humains (salon de coiffure, polyclinique, cafétéria…)
d) Les entreprises de distribution servent d’intermédiaire dans la distribution
des produits, c’est-à-dire de leur acheminement des lieux de production vers
les centres de consommation (les entreprises de transports ainsi que les
MUSAO KALOMBO Economie Politique 48

maisons de commerce tant de gros que de détail rentrent dans cette


catégorie) ;
e) Les entreprises d’affaires jouent un rôle d’intermédiaire entre les épargnants
et les investisseurs pratiquant ainsi le commerce de l’argent. C’est le cas de
banques et autres institutions financières qui collectent l’épargne des
entreprises et des particuliers et la mettent à la disposition des investisseurs.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 49

3.4. FONCTION DE L’ENTREPRISE


Jean Foustie attribue six fonctions à l’entreprise :
a) La fonction technique : cette fonction s’exerce dans le cadre de l’usine et a
trait aux opérations pratiques de la production ;
b) La fonction commerciale consiste à vendre, à distribuer ce qui a été produit ;
c) La fonction comptable concerne le classement des recettes, des dépenses, des
crédits et des dettes de l’entreprise en vue de contrôle ou de l’amélioration
des actions futures de l’entreprise ;
d) La fonction financière a pour objet de procurer à l’entreprise les
investissements nécessaires à la production ;
e) La fonction administrative concerne l’embauche et le suivi du personnel. Elle
concerne également les relations avec l’Etat ;
f) La fonction de recherche et de développement consiste à rechercher les
meilleures techniques de production, les meilleures règles de gestion
commerciale, financière et administrative.

3.5. FACTEURS DE PRODUCTION


Toute opération de production suppose l’intervention de trois facteurs au
sein de l’entreprise à savoir la nature, le travail et le capital.

1. Nature
La nature, comme facteur de la production, est l’ensemble de richesses
naturelles mises à la disposition de l'homme par le créateur. Grâce à elles,
l’homme peut, moyennant son travail, satisfaire aux nombreux besoins qu’il a.
Ces ressources comprennent :
1) Les produits de la terre et les animaux et sont fonction de divers éléments
comme le climat et la configuration physique du sol.
2) Les ressources minérales : matières premières industrielles (étain, cuivre, or,
zinc, fer…) ou énergétique (pétrole, gaz naturel, huile, uranium..) ;
3) Les ressources hydrographiques : mers, fleuves et rivières (moyens de
transport, d’irrigation, sources d’énergies).
Certaines de ces ressources naturelles se reproduisent (ressources
agricoles, végétales et animales), tandis que d’autres ne se reproduisent pas mais
s’épuisent (richesses minérales). Il appartient donc à l’homme d’assurer la
reproduc-tion des premières par les jachères (techniques consistant à reposer les
terres arables pendant un temps relativement long pour les rendre fertiles et
productives), les reboisement, assèchement, etc. et d’éviter le gaspillage des
secondes.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 50

L’homme, loin d’être le produit de son milieu géographique, influence et


transforme celui-ci afin d’accroître en quantité et en qualité les ressources
disponibles.

2. Le travail ou main-d’œuvre
Le travail est certainement le facteur de production le plus important, car
il est l’œuvre de l’homme et de la société. Pour pouvoir satisfaire ses besoins,
l’individu doit disposer de bien et de services qu’il peut acquérir par son travail,
soit directement en produisant lui-même les biens ou services qu’il consomme,
soit indirectement en échangeant sa production contre d’autres biens ou services.
Il y a travail dès le moment où l’action consciente de l’homme tend, avec
le concours de la nature et du capital, à produire des biens ou des services.
C’est-à-dire à donner de l’utilité à ces biens.
La division classique en travail manuel et travail intellectuel peut être
complétée par la division suivante :
- Le travail d’invention : travaille des chercheurs, source de tout progrès
scientifique et technique ;
- Travail de direction : travail des chefs d’entreprises et de leurs collaborateurs
rendant possible la production par la réunion des facteurs de production ;
- Le travail d’exécution : travail qualifié du personnel ayant reçu une formation
spéciale et travail non qualifié.
Parmi les formes de travail : M.J. Marshall, distingue dans un ordre de
contrainte décrois-sante : 5 sortes de travail :
- Le travail forcé,
- Le travail salarié, fourni par l’immense majorité des travailleurs dans
l’économie moderne ;
- Le travail artisanal, qui est celui des artisans propriétaires de leurs
instruments de production ;
- Les formes supérieures du travail : travail de direction, travail intellectuel et
artistique.

a) Le travail dans le modèle économique traditionnel


Dans les théories classiques et néoclassiques, très marquées par le
développement du salariat, le travail est une marchandise comme une autre, un
objet d’échange que les salariés négocient par quantités d’heures avec les
entrepreneurs.
En fonction de la rémunération que le marché propose pour un travail
horaire, les offreurs de travail que sont les salariés vont arbitrer entre l’utilité
retirée de la consommation permise par un revenu supérieur et la désutilité
provoquée par le renoncement aux loisirs pour travailler. Les demandeurs de
MUSAO KALOMBO Economie Politique 51

travail, les employeurs, vont pour leur part fixer un volume d’heures de travail
leur permettant de procéder à la fabrication de biens de manière à obtenir une
égalité entre le coût du travail et sa productivité. À l’équilibre, une rémunération
horaire est déterminée et l’échange s’effectue.
Cet équilibre correspond à l’optimum de Pareto, situation dans laquelle
on ne peut augmenter la satisfaction d’un agent économique sans diminuer celle
d’un autre. Dans ce modèle, le chômage est toujours considéré comme
volontaire, puisque l’individu a la possibilité d’effectuer un arbitrage entre
travail et loisir, son choix étant en fait déterminé par la prise en compte d’un
salaire de réserve en dessous duquel il s’abstiendra.
Cependant, la théorie classique, décrivant une situation de symétrie
parfaite entre offreurs et demandeurs de travail, s’adapte mal à la réalité du
marché du travail telle qu’on l’observe dans les économies contemporaines. En
effet, elle ne permet de décrire, et a fortiori d’expliquer, ni le chômage
involontaire, ni la rigidité des salaires, ni l’organi-sation interne du travail, ni les
caractéristiques actuelles des relations entre employeurs et employés.
b) Les critiques marxistes et keynésiennes
Si Marx, le premier, a souligné que les travailleurs ne sont pas en mesure
d’opérer de véritables choix sur le marché du travail, la menace du chômage les
obligeant à accepter les conditions imposées par les employeurs, c’est à Keynes
que l’on doit la formulation de la théorie du chômage involontaire. Selon lui, en
effet, le marché du travail n’est pas revêtu d’une identité propre, et n’est en fait
que le miroir du marché des biens : si la demande de biens est inférieure à
l’offre, alors le marché du travail sera en situation de sous-emploi, car les
entreprises diminueront leur offre pour s’adapter à la baisse de la demande, et un
chômage non désiré fera son apparition.
La synthèse néoclassique confirme les observa-tions de Keynes en les
fondant sur un ensemble d’explications microéconomiques. Pour sa part, la
théorie du déséquilibre, développée notam-ment par Edmond Malinvaud,
explique le chômage involontaire par l’imparfaite flexibilité des prix et des
salaires qui empêche une coordination optimale des choix individuels.
c) Les nouvelles théories du marché du travail
Au cours des années 1980, de nouvelles hypothèses ont été développées,
qui toutes tentent d’intégrer certaines spécificités propres au marché particulier
que constitue le marché du travail. Elles prennent en compte les recherches des
courants hétérodoxes, appelés ainsi car ils s’éloignent de l’hypothèse de
rationalité qui prévaut dans les analyses classique et keynésienne. Ces courants
se sont en particulier intéressés au contexte institu-tionnel des relations de
travail et aux logiques collectives (celles des syndicats par exemple) plutôt
qu’aux stratégies individuelles. Cette démarche permet d’expliquer les
MUSAO KALOMBO Economie Politique 52

déséquilibres par l’imparfaite flexibilité des salaires et par la segmentation du


marché, à l’origine de la faible mobilité des travailleurs.
D’autres théories, enfin, tentent d’opérer la synthèse entre analyses
orthodoxes et hétérodoxes. Ainsi, la théorie des négociations s’intéresse aux
relations et aux stratégies des agents sur le marché du travail.
Martin Weitzman, par exemple, a présenté le modèle d’une économie de
partage des profits : dans ce modèle, la rémunération des travailleurs est
partiellement liée aux résultats de l’entreprise, que des subventions à l’emploi
encouragent à opter pour ce système, rendant ainsi une légitimité à l’intervention
de la puissance publique. Au niveau macroéconomique et pour une même
rémunération globale, l’économie de partage se trouve ainsi en situation de sur-
emploi, à condition que le salaire de base ne soit pas trop élevé. Les coûts
découlant de l’implantation de ce système restent quant à eux inférieurs à ceux
qui sont nécessaires pour obtenir le plein emploi dans une économie salariale
tradition-nelle. Une telle organisation économique présente, de plus, l’avantage
d’être plus stable face aux chocs macroénomiques.

d) Le problème de l'organisation du travail

Une entreprise n’est pas une boîte noire dans laquelle des facteurs de
production sont introduits pour créer mécaniquement des biens. Tirant les
conclusions de cette observation, la sociologie du travail étudie l’organisation et
la nature des tâches au sein de l’entreprise.
Cette discipline est née avec les premières recherches de l’Américain
Frederick Taylor, ingénieur autodidacte et inventeur d’une méthode
d’organisation de l’entreprise, le taylorisme, que l’on appelle également
« organisation scientifique du travail ». Cette méthode repose sur la
rationalisation des tâches, consistant dans la division entre les tâches des
concepteurs, qui assurent la mise au point des produits et le suivi des méthodes
de production, et les tâches des exécutants, chargés d’appliquer les consignes
des ingénieurs. La stricte division du travail dans le cadre de la production de
masse se révèle d’une efficacité bien supérieure à la parcellisation empirique des
tâches, comme en attestent les expériences réalisées dans les usines
d’automobiles Ford à partir du début du XXe siècle. Cependant, de nombreuses
expériences menées à partir des années 1930 ont remis en cause le caractère trop
simpliste des schémas de Taylor.
Ainsi, Elton Mayo, fondateur de l’école des relations humaines, s’est
attachée à souligner les limites inhérentes à la parcellisation des tâches. Il a fait
valoir que, dans l’entreprise, les ouvriers se structurent en groupes, qui partagent
souvent la même culture et la même sensibilité aux conditions de travail et aux
MUSAO KALOMBO Economie Politique 53

styles de commandement, de sorte qu’ils ont besoin, pour être motivés, d’une
zone de liberté dans laquelle les cadres ne pénètrent pas.
Enfin, certains sociologues du travail, comme le Français Georges
Friedmann (auteur de plusieurs ouvrages, dont Où va le travail humain ?, publié
en 1950), ont établi que le travail à la chaîne n’était pas seulement d’une
efficacité limitée quand il s’exerçait dans certaines conditions, mais qu’il
encourageait, par son aspect déresponsabilisant et répétitif, une véritable
déshumanisation.
e) L'organisation du travail aujourd'hui
Les transformations économiques intervenues depuis une vingtaine
d’années ont rendu nécessaires des modifications de l’organisation du travail
dans la plupart des grands secteurs industriels. Confrontées à la mondialisation
des échanges et à la montée de la concurrence, ainsi qu’aux évolutions de la
demande, les entreprises se sont vues contraintes de produire dans les meilleures
conditions de rentabilité mais aussi de s’adapter à des variations rapides des
goûts des consommateurs, davantage informés et deman-deurs de produits plus
différenciés. De tels change-ments ont nécessairement influé sur l’organisation
du travail.
Les entreprises japonaises se sont adaptées les premières aux mutations
de la demande mondiale et ont conçu de nouveaux modes d’organisation du
travail au cours des dernières décennies. Le « juste-à-temps » (Just in Time) et le
« zéro stock », techniques de gestion fondées sur une production directement
reliée à la demande, furent rendus possibles par la méthode de l’atelier flexible ;
il s’agit d’introduire une très grande flexibilité dans la chaîne de montage en
utilisant des ordinateurs qui pilotent des unités mobiles de production. Corollaire
de cette méthode, la déspécialisation des ouvriers à leur poste a permis
d’accroître leur efficacité en leur accordant plus de responsabilités et en exigeant
d’eux une qualification plus poussée.
Dans d’autres pays, où l’adaptabilité des salariés est moins forte (du fait
de l’existence d’un droit du travail plus contraignant et d’une présence syndicale
qui reste importante), ces adaptations ont fait l’objet de négociations,
particulièrement en Allemagne, qui possède une forte tradition de cogestion
entre syndicats et chefs d’entreprise. Elles ont fréquemment consisté dans des
incita-tions salariales pour améliorer la qualité des produits, technique propre à
encourager la responsabilisation des salariés.
Cependant, dans des pays où la culture du conflit l’emporte fréquemment
sur celle de la négociation, comme la France et la Grande-Bretagne, on
s’aperçoit que la flexibilité externe (l’embauche et le licenciement, ou le recours
aux emplois précaires) est souvent préférée à la flexibilité interne (l’adaptation
des ressources internes à de nouveaux métiers ou à de nouveaux postes). En
période de compétition accrue condui-sant à réduire les marges, le facteur
MUSAO KALOMBO Economie Politique 54

travail, considéré comme le plus mobile, est le plus souvent la première victime
des phénomènes de flexibilité.

3. Le capital
Qu’est-ce qu’un capital ?
La définition du concept capital n’est pas aisée. On croit savoir d’instinct
ce qu’il signifie. Or, il n’en est rien. Pour arriver à saisir sa portée, il convient de
l’accoler aux aspects techniques comptables et juridiques.
a) Capital technique
C’est l’ensemble des produits que l’homme utilise non pas pour la
satisfaction immédiate de ses besoins mais pour produire d’autres biens. Les
capitaux employés dans la production se composent :
- des forces naturelles dont l’homme s’est rendu maître, telles que les bêtes, les
chutes d’eau équipée, etc. ;
- des outils, des machines qui servent à la culture, à la fabrication et au
transport ;
- des installations fixes faites en vue d’une production comme les bâtiments
d’exploitation agricole, les moulins, les usines, les scieries, les fabriques… ;
- des matières premières déjà transformées, des produits intermédiaires (farde,
fer, acier, fils tissus, planches).
b) Le capital juridique
Il est constitué par tous les biens abstraits existant sous forme de droits
dont la valeur est exprimée en monnaie et qui procurent un revenu monétaire à
leurs propriétaires sans travail actuel de leur part.
Le capital juridique comprend les valeurs mobilières (actions,
obligations, fonds publics, dividendes, parts), titre de prêt, droits de proprié-tés,
droits de créances, etc. tous ces titres et ces droits procurent à leurs propriétaires
un revenu monétaire sous forme d’intérêts, de dividendes, de loyers… ou même
de services dont la valeur est exprimable en argent.
c) Le capital comptable
Le capital comptable est le solde créditeur du compte capital indiquant la
valeur monétaire des apports des entrepreneurs. Le capital initial dans les
sociétés est le capital social et nous savons qu’il est fixe en principe dans les
sociétés où la responsabilité des entreprises est limitée, mais qu’il peut être
modifié dans des conditions légales.
Quand le solde du compte capital est augmenté des réserves et des
bénéfices non distribués, on parlera de capital réel dans les entreprises indivi-
duelles, tandis qu’on parlera d’avoir social dans les sociétés.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 55

3.6. ORGANISATION DE LA PRODUCTION

1. Formes d’entreprises
L’on distingue trois types d’entreprises à savoir : L’entreprise privée,
l’entreprise publique et l’entreprise semi-publique ou mixte.
a) L’entreprise privée
Est le type d’entreprise prédominante dans l’économie du marché ou
capitaliste. Elle peut être individuelle, c’est-à-dire appartenir à un seul individu,
ou elle peut être collective, c’est-à-dire constituée sous forme de sociétés
anonymes ou personnes à responsabilité limitée.
Le profit est l’objectif essentiel de l’entreprise privée, la raison pour
laquelle elle ne se borne qu’aux seules activités lucratives et ne se soucie guère
de l’intérêt général. L’on s’accorde généra-lement pour dire que les dirigeants
d’entreprises privées se sentent beaucoup plus concernés par les affaires qu’ils
dirigent que ceux des entreprises publiques (laxisme, temps absentéisme,
pratiques corruptives, concus-sion…).
b) L’entreprise publique ou étatique
L’entreprise publique est crée par l’Etat qui en est le responsable. Elle
est fort répandue dans les pays à économie dirigée. Mais, le secteur public de
l’économie s’est aussi étendu dans les pays capitalistes à économie de marché
où l’Etat s’occupe non seulement des grands services tels que l’émission de la
monnaie ou l’organisation des postes et télécommunication, mais aussi des
activités industrielles et commerciales. L’entreprise publique cherche avant tout
à sauvegar-der l’intérêt de la collectivité.
c) L’entreprise semi-publique ou mixte
L’entreprise semi-publique représente une asso-ciation des intérêts
privés et publics. Cette association peut se situer au niveau de la constitution du
capital, de la gestion proprement dite ou des deux à la fois.
Ce genre d’entreprise offre des gros avantages. Elle permet d’une part à l’Etat de
bénéficier de capitaux privées.
En guise de conclusion, l’on peut dire qu’il n’existe pas de forme idéale
d’entreprise et qu’en définitive l’efficacité de chaque forme d’entreprise dépend
du système économique et social du pays.

2. Concentration d’entreprises
Parler de concentration d’entreprises revient à parler de la dimension
d’entreprises. Les entreprises dont nous venons de parler ont subi depuis leur
naissance une spécialisation et n’ont cessé à s’agrandir. C’est cela le problème
de la concentration. L’essence de la concentration consiste à exécuter dans une
même entreprise ou dans un groupe d’entreprises ayant des intérêts communs,
MUSAO KALOMBO Economie Politique 56

des opérations connexes que la spécia-lisation aurait réparties entre plusieurs


entreprises indépendantes.
Exemple 1 : Une papeterie se met à fabriquer elle-même sa pâte chimique des
bois au lieu de l’acheter à un spécialiste. Elle groupe dans une
entreprise deux industries connexes et spécialisées.
Exemple 2 : Un minotier cultive du maïs et implante un magasin de détail.

1.1. Concentration horizontale ou intégration horizontale


Se rencontre lorsque les entreprises d’une même branche de production
se groupent pour collaborer au lieu de se faire la concurrence. Par exemple
l’association de tous les fabricants des meubles. La concentration horizontale
caractérisée ou traduit le fait qu’une même matière première est dans l’entreprise
l’objet de plusieurs transfor-mations différentes.
N.B. : Il convient de noter que la concentration horizontale peut être parfaite ou
imparfaite. Parfaite lorsque les opérations effectuées rentrent dans l’objet
d’exploitation. Par exemple le cas de la Sometole : transforma-tion de fer
en acier pour fabriquer des tôles, des cornières, etc.
La concentration horizontale imparfaite voir déloyale est la tendance ou
la velléité à amalgamer une série d’opérations ou un ensemble d’activités qui ne
rentrent pas dans l’objet d’exploitation d’une entreprise donnée. C’est le cas par
exemple de la Brasimba qui, ayant pour objet principal de son exploitation la
production de la bière, des boissons sucrée et leur commercialisation, mais se
confère également le génie de construction, ce qui fauche aussi la mobilité des
autres entreprises de construction telles AUXELTRA-BETON, SAFRICAS et
autres qui pourraient bénéficier de cet important marché et avancer dans leurs
affaires.

2.2. Forme de concentration


a) Le cartel
C’est une entente librement conclue entre plusieurs entreprises d’une
même branche de la production qui se proposent d’exercer un monopole sur le
marché et dont chacune conserve, avec son individualité, une partie de son
indépendance économique.
L’accord de ces entreprises peut porter sur différents objets tels que la
fixation d’un prix minimum. Ce sont des cartels de limitation des prix dont les
membres prennent l’engagement de ne pas vendre leurs marchandises au
dessous d’un prix déterminé et de ne consentir à la clientèle aucune faveur qui
équivaudra à une réduction du prix de vente. Les cartels de la détermination des
quotas de production jugent rationnel de réglementer la produc-tion, de
maintenir l’offre de la marchandise à la hauteur ou même un peu en dessous des
besoins de la consommation, pour empêcher la baisse des prix.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 57

Les procédés de limitation de la production sont multiples, par exemple


les adhérants peuvent s’engager à n’utiliser partie de leurs machines, à congédier
une partie de leur personnel, à ne mettre en vente qu’une quantité déterminée de
leurs marchandises.
Les cartels de limitation des débouchés fixent la zone dans laquelle
chaque adhérent écoulera seul ses produits sans craindre la concurrence des
autres membres.
Les cartels de répartition des commandes exigent que l’acheteur adresse
toutes leurs commandes au bureau central. Celui-ci répartit lui-même les
commandes entre les membres du cartel de façon que, chacun d’eux participe à
la vente totale pendant l’année. Enfin d’année, l’ensemble de ces bénéfices est
distribué par le bureau central suivant une proportion fixée d’avance. quant aux
cartels de la répartition des bénéfices, chaque adhèrent après que le cartel ait
évalué le prix de revient de l’unité de la marchan-dise à vendre, chaque adhérent
s’engage à verser au bureau central le bénéfice réalisé.
Tous les adhérents bénéficient de façon proportionnelle, non pas au
chiffre de leurs vente mais à la participation à laquelle chacun a droit en vertus
des conventions.
En dehors de questions réglées par l’accord, chaque entreprise conserve
toute son autonomie d’action. L’entente entre les membres d’un cartel conduit
généralement à la limitation ou à la suppression de la concurrence. Le but donc
visé par les entrepreneurs qui le fondent est d’accéder à supprimer la
concurrence entre eux dans la plus grande mesure possible et par conséquent de
conquérir un monopole à plusieurs sur le marché. D’où la nécessité de grouper
dans le cartel sinon tous les entrepreneurs, du moins une forte majorité des
entrepreneurs de la branche d’industrie où leur monopole doit s’exercer.
Dans le cartel, chaque entreprise subsiste comme unité économique et
juridique, mais l’entrepreneur membre d’un cartel, tout en conser-vant la
propriété de son entreprise, limite son indépendance sur certaines ententes,
conformé-ment aux conventions qu’il a librement signées avec ses concurrents.
b) Le trust
Ce nom est attribué à une combinaison groupant sous une direction
unique plusieurs entreprises qui perdent complètement leur indépendance. Mais,
on désigne aussi par ce nom, toute entreprise industrielle ou commerciale assez
puissante pour exercer dans le genre d’industrie ou de commerce qui l’intéresse,
peu importe qu’elle ait acquis cette puissance par son développement ou par la
fusion économique de plusieurs entreprises qui étaient concurrentes et
indépendantes.
Notons par delà ces considérations que les sociétés groupées ou à
grouper en trust conservent leur individualités juridiques.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 58

c) La société holding
Est une société purement financière sans aucune activité industrielle ou
commerciale qui utilise ses fonds pour acheter les actions dans les entreprises.
Elle a l’intention de contrôler.
d) Le Groupe
Est un ensemble d’entreprises qui possèdent entre elles des liens
financiers assez forts pour inspirer une discipline collective ou une politique
commune qui limite la liberté d’orientation indivi-duelle. C’est surtout le cas de
pays monopro-ducteurs.
Exemple : le Sénégal avec l’arachide.
e) Le conglomérat
C’est une forme nouvelle de concentration apparue aux Etats-Unis pour
pallier les limites de la trustification. Il s’agit d’une concentration
intersectorielle par une série de participation d’une entreprise dans une ou
plusieurs autres entrepri-ses dont l’activité n’est pas du même type. Le
conglomérat est bien un regroupement d’entrepri-ses sous une même autorité
mais qui ne répond pas comme le holding à un seul objectif financier.

3. L’organisation du travail
L’organisation du travail est dominée par la division du travail. Celle-ci
caractérise le développe-ment de la société où chaque homme a cessé de
produire tout seul ce qu’il faut pour satisfaire ses besoins.
La division du travail a conduit à la spéciali-sation. La spécialisation
c’est la décomposition d’un processus de production d’une série d’opérations
simples dont chacune sera exécutée par un agent économique spécialisé. La
spécialisation des facteurs de production permet d’atteindre une plus grande
efficacité de l’effort individuel.
a) Les avantages de la division du travail
Accroissement du rendement. Cet accroisse-ment provient du fait que
l’ouvrier a facilement adapté ses réflexes à quelques opérations autrement et, au
demeurant vite et bien expérimen-té. Les tâches autrement et, au demeurant,
exigeant un temps plus considérable deviennent plus expéditives.
Lorsque la machine exécute bien une partie du travail de l’homme, celui-
ci peut dès lors s’occuper d’un travail plus intellectuel et peut aussi être libéré
d’un travail purement mécanique. Il a de plus en plus le temps libre pour
s’intéresser aux actions vraiment humaines : l’art, la morale, la religion.
Lorsque l’ouvrier est spécialisé, il produit plus, c’est-à-dire que son
rendement augmente. Ceci entraîne une augmentation de salaire de l’ouvrier et
celle-ci entraîne une augmentation du niveau de vie de l’ouvrier.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 59

b) Les inconvénients de la division du travail


Ils peuvent se résumer en une seule constata-tion : la spécialisation
conduit à transformer l’agent spécialisé en automate et en le confinant dans un
seul type d’activité, sa reconversion à d’autres types d’activités devient difficile
à opérer.
Jean Faurasties (Sociologue français s’intéres-sant au progrès
techniques) dans « la machine libère l’homme », a fait remarquer que la machine
libère l’homme de tâches serviles, de tâches mécaniques répétitives. Cependant,
pendant longtemps, la machine a exigé que l’homme soit esclave : l’homme
étant la machine complémen-taire. Avec la machine automate, il y a robotisation
de l’ouvrier.
La loi des rendements décroissants se vérifie également dans l’industrie.
si l’on augmentait indéfiniment, à l’intérieur de la même usine le facteur capital
(machines) et le facteur travail (main d’œuvre), on n’obtiendra pas indéfiniment
une augmentation de la production correspondante. En un certain moment, suite
au manque de place, aux difficultés de contrôle, d’approvisionnement, d’orga-
nisation, le rendement marginal de la dernière machine ou du dernier ouvrier
sera inférieur à son coût.

3.7. LES COUTS DE PRODUCTION


Le coût est une somme d’élément de charges qui, pour une marchandise,
un bien, une prestation de service ne correspondent pas au stade final
d’élaboration du produit vendu.
Le coût de revient est une somme d’éléments de charges qui, pour une
marchandise, un bien, une prestation de service, correspondent au stade final
d’élaboration vente incluse du produit considéré.

1. Coût fixe ou constant


Est celui auquel le producteur fait face de façon régulière, que celui-ci
fasse des bénéfices ou des pertes. Par exemple, la location d’un atelier par un
couturier. La consommation d’électricité, par exemple dans une projection
cinématographique, qu’il y ait beaucoup de gens ou non, on consomme la même
quantité d’énergie électrique.

2. Coût variable
Est celui qui porte sur l’achat des matières premières dont le volume
varie suivant les exigences de la production et de la demande sur le marché. Par
exemple, lorsque la demande de WAX CPA augmente, l’achat de coton
augmentera à la fabrication du bien demandé. Si la demande diminue, la C.P.A.
ralentira l’achat de coton, donc le coût dû à l’acquisition de matières premières
est variable selon les conditions du marché.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 60

3. Le coût total
Le coût total de l’entreprise comprend l’ensemble de dépenses qu’elle
doit effectuer pour réaliser une production donnée. Ce coût englobe des
dépenses explicites et implicites. Les dépenses explicites sont constituées par
des dépenses qui donnent effectivement lieu à un paiement. Par exemple, l’achat
ou la location des facteurs de production. Les dépenses implicites sont relatives
à la valeur de facteurs que l’entreprise utilise gratuitement parce qu’ils lui
appartiennent. Par exemple les bâtiments, les terrains de l’entreprise qu’elle ne
doit pas louer.
Formule :CT = CFT/CVT

4. Le coût moyen
Le coût moyen est le total ou la sommation du coût fixe moyen et du
coût variable moyen. C’est aussi le quotidien du coût total par la quantité
produite.
CT CFT Q1 CVTP3
O
Q Q Q

5. Le coût marginal
Est l’accroissement du coût total résultant de la production d’une unité
supplémentaire. C’est le coût de la dernière unité produite, utilisée ou achetée.
Q ΔCT
ΔQ
L’entreprise doit tenir compte des coûts fixes et des coûts variables dans
le processus de la production économique. Mais, il existe des relations
spécifiques entre les coûts fixes et les coûts variables et ces relations doivent
guider l’entreprise d’investir ou pas. Ces relations peuvent être étudiées
schématiquement.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 61

M
+ =
= M
CF =
Formule : CM =
:
C

+ mu
le

C
Au vue de ce schéma, trois cas se présentent
For V :
a) Si le prix est inférieur au coût variable moyen, faut-il produire ?
OA = RT : au niveau de R.T. : faut-il produire ? Non parce que le prix de
vente OA ne peut même pas couvrir le prix de revient R.P. Si l’entreprise
décide de produire, elle encourra des pertes de l’ordre de P.T.
b) Si le prix est supérieur au coût variable moyen, faut-il produire ? OD = RP.
Oui, car OD est largement suffisant pour couvrir les frais fixe RT et le frais
variable P.T.
c) Si le prix est supérieur au coût fixe moyen, faut-il produire ? Ici, on ne sait
encore rien dire à priori, on doit aller voir si le prix est en temps supérieur ou
inférieur au coût variable moyen.

3.8. LES RECETTES


1. Définition
Ce sont les sommes d’argent encaissées par les producteurs à la suite de
la vente des produits en combinant les facteurs de production
(Bénéfice = PV – PR)
Recettes n’est pas synonyme de bénéfice. Bénéfice = revenu – coûts.
Une entreprise privée, par exemple, cherche à maximiser ses bénéfices. Pour
cela, elle s’évertue à maximiser les différences entre le Revenu et les coûts,
c’est-à-dire maximiser les recettes et minimiser les coûts.
Exemple : On joue sur les recettes : on augmente le P.V. ou on joue sur le coût :
un cultivateur à la houe loue un tracteur, réalisera beaucoup de
bénéfices.

2. Types de recettes
La recette totale d’une entreprise est obtenue en multipliant le prix du
marché d’un bien donné par la quantité totale vendue de ce bien. C’est en
d’autres termes le chiffre d’affaires total de l’entreprise.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 62

Formule : RT-Pxq

A B
La recette moyenne est le quotient de la recette totale divisée par la
quantité totale vendue d’un bien.
La droite de recette moyenne n’est rien d’autre que la droite de demande
car elle indique à chaque niveau de prix la quantité demandée d’un bien.
: frais R.T.
Q
La recette marginale est définie comme l’accrois-sement des recettes
totales résultant de la vente d’une unité supplémentaire d’un bien. C’est la
recette provenant de la dernière unité vendue.
fixes RT
Q
MUSAO KALOMBO Economie Politique 63

Chapitre IV. LA REMUNERATION DES FACTEURS DE PRODUCTION

4.1. LA THEORIE DE LA POPULATION (de Thomas Robert Malthus, 1776


– 1836)
1. La portée de la théorie de Malthus
Thomas Robert Malthus, Pasteur anglican et professeur, exposa sa
théorie de la population dans un livre intitulé : Essaie sur le principe de la
population (1798).
Malthus affirmait que la population a une tendance à croître plus vite que
les subsistances dont elle peut disposer et il le démontrait de la façon suivante :
nous sommes certain, écrivait-il que la population d’un pays peut doubler au
moins en vingt-cinq ans car il n’a pas fallu plus d’un quart de siècle à la
population des Etats-Unis pour doubler. Peut être sa croissance serait-elle encore
possible dans un pays où elle trouverait des conditions plus favorables à son
développement.
Malthus a conçu sa théorie de la population en trois phases :
a) Lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doublant tous
les vingt-cinq ans, et croît selon une progression géométrique.
b) Les moyens de subsistance augmentent selon une progression arithmétique
car la production alimentaire se heurte à la loi des rendements décroissants.
Pour illustration, prenons un exemple simplifié : soit un pays qui en 1800
compte 10 millions d’habitants et dispose pour leur subsistance des
ressources alimentaires équivalant à 4.000 calories par habitant et par jour.
Voici quelle sera selon Malthus son évolution naturelle en un siècle et demi :

Année 180 1825 1850 1875 190 192 195


0 0 5 0
Population en 10 20 40 80 160 320 640
millions
Subsistances 400 4000 3000 2000 125 750 400
en calories 0 0
par jour
et par habitant

c) Nous repousserons tout moyen artificiel et hors de lois de la nature, a dit


Malthus, que l’on voudrait employer pour contenir la population. Les
obstacles que nous recommandons, a-t-il ajouté sont conformes à la raison et
sanctionnés par la religion.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 64

Malthus a cependant insisté sur l’existence des freins naturel qui en


agissant a posteriori sur le taux de mortalité tendaient à ralentir la progression de
la population comme les guerres, les famines, les épidémies ou la sécheresse.
Mais, il a aussi préconisé l’usage des freins à priori susceptibles d’agir
sur le taux de natalité tels que l’ajournement (ou atermoiement) des mariages, le
maintien du célibat pendant un temps relativement long, la rémission plus ou
moins prolongée de la continence ou de la chasteté avant le mariage. L’on peut
aussi noter que le néo-malthusianisme sur la population préconise l’usage des
pratiques anti-conventionnelles à qui des ressources suffisantes pour élever une
famille.
Le concept du néo-malthusianisme sur la population mérite d’être
précisé pour éviter son interprétation malaisée ou biaisé. Cette expression
désigne, en bloc et confusément toutes les doctrines tendant à favoriser une
limitation des naissances. Par extension, on appelle néo-malthusianisme
économique, la destruction volontaire de produits récoltés ou fabriqués par les
hommes ou la limitation délibérée de leur production.
Exemple :
- Le café brûlé dans les locomotives brésiliennes pendant la grande crise de
1930 ;
- La désaffection ou la disparition de certains produits déclarés impropres à la
Gécamines
- Dans l’Esprit des lois, Montesquieu pour souligner l’importance et
l’impersonnalité des lois établies avait montré comment à Athènes,
l’Empereur Théophile voyant un vaisseau où il y avait des marchandises pour
sa femme Théodora, le fit brûler pour lui faire voir que ce n’était pas à eux
d’exercer le commerce…
- Aussi Malthus avait-il ajouté qu’il sied de parler de l’optimum de la
population. Selon lui, il y a une combinaison optimale entre les ressources
disponibles et le nombre des hommes. Par voie de conséquences, si le revenu
par homme est plus élevé et, tant qu’on n’a pas encore atteint cet optimum, il
y a encore possibilité d’augmenter la population. Mais, si cet optimum est
dépassé, il y a intérêt à réduire la population.
A cause de la loi des rendements décroissant, le rythme d’accroissement
de la production alimentaire est fondamentalement moins rapide que celui de
l’accroissement de la population. La conséquence en est qu’une partie de la
population sera éliminée par la sous-alimentation et les maladies y afférentes si
cette population ne limite pas son rythme d’accroissement afin de conserver un
certain équilibre entre la croissance démographique et les moyens de subsis-
tance.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 65

2. Critique sur la théorie de Malthus


La théorie de Malthus peut être battue en brèche premièrement sur le
plan des chiffres, ont peut faire remarquer que le doublement de la population
tous les 25 ans paraît exagéré car il implique qu’il y a 4 générations en un siècle
au lieu de 3 en réalité.
A cela, il faut ajouter qu’il n’y a pas de rythme de population qui puisse
être considéré comme normal et imperturbable. Deuxièmement, concer-nant la
progression arithmétique de la production, il y a lieu de noter que Malthus a
négligé le rôle de la technologie qui a permis de réaliser les miracles de la
révolution agricole et industrielle en faisant progresser la production à un
rythme exponentiel (vertigineux, de croisière), brisant ainsi l’obstacle ou le
goulot d’étranglement des rendements décroissant.
Somme toute, la théorie malthusianiste bien que relativement
controversée ou discutée, elle vaut droit d’être citée dans la rationalisation du
taux démogra-phique. Ses idées eurent des répercus-sions profondes en
Angleterre où l’on traita la misère comme étant la conséquence de la paresse, et
les revendications salariales furent considérées comme dangereuses car devant
conduire à un accroissement inconsidéré de la population sans aucun rapport
avec des moyens de subsistance disponible.

3. Population dans le tiers-monde


Il convient de noter qu’en ce qui concerne les pays en voie de
développement, l’argument de Malthus possède quelque validité en ce sens que
l’on y constate de façon générale que les taux de croissance de la population
sont les plus élevés.
La situation se trouve aggravée de surcroît par les progrès sanitaires qui
diminuent le décès et allongent l’espérance moyenne de vie. L’espérance
moyenne de vie est le nombre d’années que l’on peut espérer vivre à partir de la
naissance. Elle est de 70 à 75 ans dans les pays développés et de moins de 50
ans dans les pays sous-développés.

4. Conséquences de l’explosion démographique dans le tiers-monde


Les conséquences de l’explosion démogra-phique dans le tiers-monde
peuvent se résumer par une seule observation à savoir :
La détermination accélérée du niveau général de bien-être des pays
pauvres.
D’abord, elle a aggravé la situation de la consom-mation déjà fort réduite
en accroissant le nombre de bouches à nourrir. Ensuite, elle fait supporter tout le
poids de la production par une infime partie de la population active (c’est-à-dire
en âge de travailler) est d’autant plus vrai que la population non productive
(enfants vieillards) a tendance à augmenter tandis que la population
MUSAO KALOMBO Economie Politique 66

intermédiaires à tendance à diminuer. Cette observation à conduit enfin à une


troisième conséquence à savoir, une population croissante impose des charges
supplémentaires relatives à la construction des hôpitaux, des écoles et des
équipe-ments sociaux divers. Par voie de conséquence, une population active
doit nourrir, soigner et éduquer une importante population inactive.
Néanmoins, l’explosion démographique peut représenter une réserve de
puissance et de main-d’œuvre comme le démontre le cas de production de biens
et services d’une part, et de l’autre, de la population qui doit se partager cette
production. Cela affecte l’idée de capacités extractives et distributives que tout
Etat responsable et soucieux du bien être de sa population doit incarner.
L’idéal serait que l’augmentation de la population puisse provoquer une
augmentation plus que propor-tionnelle de la production. On dira dans ce sens
que l’augmentation de la population entraîne une élévation du niveau général de
bien être parce que cette population peut disposer d’un volume important de
bien et services.

4.2. LE SALAIRE
1. Conceptualisation et caractéristique du salaire
Le salaire est défini comme étant la rémunération du facteur travail. Il
représente le prix de la location du facteur travail.
Généralement, le terme de salaire est attribuée à tout ce qui relève du
travail manuel. Quant aux autres types des travaux, on utilise les termes de
traitement, honoraires, solde, appointements, émoluments, etc.
Le niveau du salaire peut-être déterminé par l’Etat (c’est le cas général
du salaire minimum légal) ou sur le marché par la loi de l’offre et de la
demande. Le salaire représente souvent une rémunération forfaitaire du travail.
C’est-à-dire qu’il est fixé quelque soit le volume de la production. De plus, il est
payé anticipativement, avant que la production ne soit vendue.
Toutefois, le salaire peut faire l’objet d’un ajustement pour l’adapter soit
au coût de la vie, soit à l’amélioration de la productivité. Dans le premier cas, on
parle de l’indexation des salaires, c’est-à-dire que les taux des salaires sont
adaptés automatiquement aux variations du coût de la vie tel qu’il est reflété par
l’indice des prix. Dans le deuxième cas, les salaires sont adaptés aux gains de
productivités réalisées par l’entreprise et cela en vue d’intéresser davantage les
employés à la bonne marche de l’entreprise.
Le salaire social concerne le complément de salaire qui est payé au
travailleur pour compenser les inégalités matérielles provenant de charges de
famille (allocations familiales et prénatales). Ce salaire social dépend de la
situation social de l’employé. On y ajoute aussi tous les versements relatifs à
l’assurance maladie, aux congés payés ainsi qu’à la retraite.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 67

2. Modes de calcul du salaire


Plusieurs possibilités s’offrent pour le calcul de salaire. Le salaire au
temps est calculé selon la durée du travail (heure, journée, semaine, mois). Le
salaire à la pièce est un mode de calcul de salaire qui table sur le nombre
d’unités produites. Les travailleurs temporaires ou saisonniers sont souvent
payés à la journée ou à la semaine par opposition aux travailleurs permanents.
Le salaire progressifs ou salaire à prime est un mélange de ces deux systèmes
(salaire au temps et à la pièce). Il a pour but de stimuler le travailleur à
augmenter son rendement.
De par le mode de calcul de salaire, le salaire doit être perçu à deux point
de vue. Pour l’employeur, il le considère comme étant salaire-coût ; par contre,
pour l’employé, c’est un salaire-revenu.
Le salaire peut être payé en nature ou en espèce. Le salaire en nature ou
ration fut un mode de rémunération très répandu en R.D.C. avant
l’indépendance. il fut abandonné à la fin de la période coloniale parce qu’il
présentait le désavantage d’opérer le choix des biens à la place du
consommateur. Mais, sous la pression du syndicat, il vient d’être réintroduit
dans la plupart des entreprises comme un des moyens de lutte contre l’inflation,
c’est-à-dire contre la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs.
Il y a aussi lieu de distinguer le salaire nominale du salaire réel. Le
salaire nominale est le nombre d’unités monétaires que touche l’ouvrier à la fin
de son travail. Le salaire réel mesure la quantité de biens et services que le
salaire nominale permet d’acquérir sur le marché. Le salaire réel mesure le
pouvoir d’achat du salaire nominal. Toutefois, le travailleur est plus sensible aux
variations du salaire nominale que du salaire réel : c’est ce qu’on appelle
l’illusion ou le miracle monétaire.
3. Détermination du niveau des salaires
Le salaire se détermine sur le marché par le jeu de l’offre et de la
demande. Il peut aussi être fixé administrativement par l’Etat. D’une façon
générale, le salaire dépend non seulement des qualifications ou compétences
techniques, mais aussi de la rareté de ces qualifications sur le marché.
La tension salariale mesure l’écart entre le salaire le plus élevé et, le
salaire le plus bas. Elle peut également mesurer l’écart entre les salaires de
différentes professions. La tension salariale est faible dans les pays développés
(1 à 5), et fortes dans les pays pauvres (1 à plus de 50). Cela est dû en grande
partie à la différence des qualifications entre la base et le sommet, le sommet de
la pyramide salariale est composé d’un petit nombre des cadres qualifiés tandis
que la base est constituée par une grande masse de manœuvre sans aucune
qualification et généralement formés sur le tas.
Le salaire d’équilibre est déterminé à la rencontre de l’offre et de la
demande de travail tel que le montre la figure ci-après.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 68

Détermination de salaire d’équilibre sur le marché

i les
a CVM
4. Les théories des salaires PT frais var
a) La loi d’airain des salaires ou théories du salaire naturel
Esquissée par Turget et autres Physiocrates (Condillac, Quesnay,
Gournay) et, élaborée et systématisée par Ricardo, Malthus et Adam Smith, elle
s’énonce comme suit : « le salaire moyen ne dépasse jamais ce qui est
indispensable conformé-ment aux habitudes nationales pour entretenir
l’existence des ouvriers et perpétuer la race. Autrement dit, le salaire sera égal à
la somme de ce qui est nécessaire pour vivre et élever une famille ni plus ni plus
moins, le salaire serait égal au minimum vital ou à l’optimum de subsistance.
Les protagonistes de cette loi ont recouru à un mécanisme de
raisonnement simple pour illustrer leur idée et prouver la loi :
Soit SN = Salaire normal ou naturel ; salaire minimum vital
SM = Salaire pratiqué sur le marché
De ce raisonnement, deux cas anormaux peuvent surgir :
SM > SN et SM < SN
Si SM < SN alors pour les ouvriers salariés disposant de revenu plus
important, il en résultera un accroissement du niveau de vie suivie d’une
augmentation de la natalité. Par contre, si le salaire du marché se situe au-dessus
du salaire normal, il en résultera une baisse du niveau de vie et à cause de la
misère, une augmentation de la mortalité.
Se basant sur la loi d’airain des salaires, Malthus estime que
l’augmentation de salaire engendre une augmentation de la population, c’est-à-
dire une augmentation des ouvriers qui se livrent à une concurrence et font par là
baisser le niveau salariale. Dès lors, ajoute-t-il, il convient de freiner la
procréation pour garder intacte le niveau salarial et le standing of life de
l’ouvrier.
 Critiques sur la loi d’airain des salaires
a) La théorie se base sur les exploitations mécaniques selon lesquelles
l’augmentation salariale provoque un accroissement de la population. Or,
l’on remarque que les gens qui bénéficient du niveau salarial élevé sont
généralement ceux qui contrôlent le mieux les naissances alors que, des
personnes à salaires modestes ou de misères réalisent souvent des exploits
MUSAO KALOMBO Economie Politique 69

procréateurs. Les prémisses de la loi d’airain des salaires sont ainsi


contredites par ces faits, dès lors la théorie elle-même se trouve être
contestée.
b) Le minimum vital sur lequel est basée la théorie est difficile à préciser (Cfr.
Difficulté de la détermination de l’optimum de la population qui dépend de
condition du milieu et du moment et se rattache à la théorie du bien-être
collectif).
- Qu’est-ce le minimum vital ?
- Les goûts nationaux sont-ils immuables dans le temps ?
De ces questions il s’avère que la notion de minimum vital est relative et
difficile à déterminer.
c) Cette théorie ne tient pas compte de hauts salaires et de leur impact sur la
production, alors que les hauts salaires favorisent la consommation, ils
favorisent également la production.
En se basant sur la dernière critique, bon nombre de pays industrialisés
capitalistes ont adopté une politique économique des salaires élevés, lesquels
contribuent à l’augmentation de la production. Cette politique économique est
connue sous le nom de « Théorème de la toile d’araignée » qui s’énonce comme
suit :
- L’augmentation salariale entraîne une augmentation de la consommation ;
- L’augmentation de la consommation entraîne une augmentation de la
production
- L’augmentation de la production entraîne l’augmentation des salaires
b) La théorie du fonds des salaires
Cette théorie a été formulée et développée par John Stuart Mill. Elle
s’énonce comme suit : « le salaire moyen est égal au rapport du fonds des
salaires et le nombre de salariés.
P.Q Fond des salaires
Nombre de salariés
RM =Le fonds des salaires est constitué par une masse fixe d’argent que les
chefs d’entreprises destinent au paiement des salaires pour la production en
cours. Cette masse provient de la production antérieure.
 Conséquences de cette théorie
a) Les ouvriers ne peuvent pas agir collectivement sur la masse de salaires parce
que celle-ci est fixée d’avance :
b) L’augmentation de salaires de certains ouvriers se fait au détriment d’autres
ouvriers parce que le numérateur est prédéterminé :
c) L’action syndicale est rendue inutile voire nuisible car la masse d’argent à
distribuer est fixe ;
MUSAO KALOMBO Economie Politique 70

d) Pour qu’il y ait une augmentation salariale, il faut une diminution des
effectifs des ouvriers.
 Critiques sur la théorie du fonds salaires
a) Le fonds des salaires est une notion agricole : c’est-à-dire que les récoltes
précédentes fournissent un fonds d’investissement pour les récoltes futures.
Cependant, dans l’industrie : la production est un flux plus ou moins continu.
Ce flux n’est pas constant comme l’est le fonds de salaires. Si l’industrie
comprend un nombre restreint d’ouvriers, le flux sera petit. Si au contraire,
elle comprend un grand nombre d’ouvriers, le flux sera grand. Puisque le
fond des salaires est fonction du nombre des ouvriers, le dénominateur ne
sera pas constant, en réalité, de même que le numérateur.
b) On sais que les affaires au sens moderne du terme sont appuyées,
encouragées par le crédit. Ne dit-on pas que la meilleure façon de s’enrichir
et de s’appauvrir est de contracter des dettes ? De s’enrichir si ces dettes sont
affectées à des fins utiles et de s’appauvrir si elles sont utilisées de façon
irrationnelle et incontrôlée. Dès lors, puisque la théorie basée sur le fonds des
salaires est elle-même modifiée, le crédit augmente le numérateur et partant,
le quotient lui-même se trouve modifié.
c) La théorie marginaliste des salaires
Cette théorie dit que « le salaire payé à l’ouvrier doit correspondre à la
productivité de celui-ci. Le salaire est considéré comme le prix et l’ouvrier
comme la marchandise achetée sur le marché de concurrence parfaite.
 Critique sur la théorie marginale des salaires
Le marché du travail est très compartimenté et l’on ne peut y appliquer
sans discernement les recettes de la théorie marginaliste qui exigent que le point
d’équilibre soit fixé au niveau de la rencontre de l’offre et de la demande
marginale.
Le marché du travail n’est pas parfait et parmi les multiples raisons qui
expliquent l’imperfection de ce marché, nous pouvons citer :
a) Le manque ou insuffisance de mobilité des facteurs. Sur le plan travail, les
ouvriers préfèrent sauvegarder les relations qui existent entre eux et leur
patron même s’ils savent qu’en quittant leur patron ils pourraient avoir un
salaire plus élevé. Aussi, les ouvriers se sentent-ils attachés à un lieu de
travail qui a vu naître leurs enfants par exemple : au point qu’ils n’acceptent
plus aller ailleurs où pourtant le salaire est plus élevé.
b) L’intervention de l’Etat dans la fixation du salaire minimum légal n’est pas
chaque fois judicieuse. En fixant par exemple, le salaire minimum légal des
cantonniers du Katanga, l’Etat ne tient pas compte uniquement du rendement
marginal de chacun de ces cantonniers ; il ne fait qu’intervenir beaucoup
MUSAO KALOMBO Economie Politique 71

d’autres considérations d’ordre social qui n’ont aucun rapport avec le


rendement marginal de chaque cantonnier pris séparément.
c) L’intervention du syndicat dans la fixation des niveaux salariaux fausse aussi
la loi marginaliste du salaire. En clair, le marché du travail est un marché
imparfait et que la détérioration du niveau salarial dépend non seulement de
la productivité du travailleur mais aussi d’autres facteurs politico-
économiques.
Les ressources naturelles, la valeur d’un dirigeant, l’habilité des
travailleurs sont des facteurs qui interviennent dans la détermination du niveau
salarial dans un pays.
Le marché du travail est rendu plus imparfait par l’action syndicale. Les
syndicats utilisent beaucoup de tactiques pour faire augmenter les salaires.
Parmi ces tactiques ont peut citer :
- Réduction de la main d’œuvre :
Les syndicats recherchent à raréfier la main d’œuvre et rendre celle-ci chère,
c’est-à-dire à relever le prix (salaire). Dans cette perspective, les syndicats
s’évertuent à rendre l’immigration compliquée, à mettre sur pied une
législation tracassière du travail, à rendre les apprentis-sages prolongés,
restreindre l’adhésion de nouveaux membres aux syndicats.
- Négociation
Les syndicats peuvent décider d’entrer directement en pourparlers avec les
employeurs en vue de convaincre ceux-ci pour relever le taux salarial. En
RDC, cette méthode est la plus utilisée et aboutit à la confection de diverses
conventions collectives.
- Empêcher le monopsone d’exercer son pouvoir
Sur le plan du travail le monopsone est celui qui engage seul les ouvriers
dans un endroit déterminé. En RDC, le monopsone existe dans certains
coins. C’est le cas de la MIBA au Kasaï. Si l’on habite cette zone et que l’on
souhaite y devenir salarié, il faudra introduire sa demande d’engagement
auprès de cette compagnie. Celle-ci se trouvant gratifiée par sa forte position
de monopsone peut décider d’octroyer aux ouvriers les salaires très bas car,
le choix est entre travailleur ou chômeur.
Ainsi, les syndicats peuvent-ils déployer les efforts pour empêcher que le
monopsone ne fasse usage de sa force pour brimer les travailleurs en leur
allouant le salaire de misère.

4.3. LA RENTE
1. Définition et présentation de la théorie de Ricardo
MUSAO KALOMBO Economie Politique 72

Pris au sens tout à fait courant, le mot rente signifie un revenu fortuit et
qui ne provient pas du travail.
La rente est aussi définie comme un droit d’exploitation du sol que les
utilisateurs du sol devaient payer aux propriétaires.
Mais, David Ricardo a, le premier, formulé la théorie de la rente
financière. Il a observé que tandis que le prix de certains produits tels que le blé
tendait à rester plus ou moins constant, la rente foncière elle, avait tendance à
s’accroître.
L’explication de ce phénomène tient d’après lui à trois causes :
premièrement, il y a pression de la demande provenant de l’accroissement de la
popula-tion ; deuxièmement, la loi des rendements décrois-sants conduit à
mettre en culture des terres de moins en moins fertiles, c’est-à-dire de qualité
inférieure, ce qui a pour conséquence d’accroître le prix de revient ou le coût de
production du blé ; troisièmement, les conditions de concurrence assurent
l’unicité du prix sur le marché, c’est-à-dire que le blé se vend au même prix
quelle que soit la qualité de la terre sur laquelle il a été cultivé. C’est l’unicité
des prix qui a fait apparaître la rente dont bénéficient les propriétaires des terres
fertiles parce que leurs coûts de production sont moins élevés.
2. Types de rente
Le bénéfice que réalisait les propriétaires des terres fertiles et qui est
attribuable à la différence de fertilité s’appelle rente différentielle ou rente
ricardienne. Et la rente absolue apparaît sur une terre moins fertile.
Exemple : Le tableau ci-après permet de faire comprendre la notion de rentes
différentielle et absolue.
Terre A B C D E F
s
Coût 1.000. 1.000. 1.000. 1.000. 1.000.0 1.000.
de 000 000 000 000 00 000
prod.
Total
Prod. 1.000 900 800 700 600 500
En kg
Coût 1.000 1.111, - 1250 1.428, 1.666,6 2.000
de 11 57 6
prod.
unitai
re
MUSAO KALOMBO Economie Politique 73

A supposer que la terre A, jugée moins au point de vue du blé, puisse


être classée la première au point de vue production du maïs ; dès lors la rente
différentielle qu’elle fait apparaître sur la terre B sera appelée rente relative.
Par extension de la notion de rente, les mines, les gisements de pétrole,
les carrières peuvent donner des rentes différentielles ou des rentes absolues. En
effet, ces ressources peuvent être inégalement productives : les unes mieux
situées par rapport à d’autres ou étant plus faciles à explorer ; les plus favorisées
bénéficieront d’une rente différentielle si la demande est assez grande pour
nécessiter la mise en valeur de celles qui le sont moins. Les plus défavorisées
fourniront elles-mêmes une rente absolue si l’excès de la demande sur l’offre
maintient le prix au-dessus du coût de production le plus élevé.
De façon générale, les rentes de localisation naissent du fait d’une
situation particulièrement privilégiée. C’est le cas des loyers des maisons situées
dans les plus beaux quartiers de la ville par rapport aux loyers pour les mêmes
types de maisons construites à la périphérie de la ville.
Les rentes industrielles proviennent du fait que les entreprises sont
inégalement efficientes et peuvent comme les terres être classées par ordre de
productivité croissante. Toutefois ici, plus que dans le secteur agricole, la
supériorité dans la produc-tion peut provenir d’un outillage plus perfectionné,
d’un personnel plus qualifié ou d’une organisation du travail plus parfaite. C’est
la raison pour laquelle ces rentes industrielles sont appelées quasi-rente parce
qu’elles n’ont pas la même durée que la rente du sol et qu’elles ne représentent
pas tout à fait un revenu fortuit résultant de circonstances favorables
indépendantes de l’agent économique bénéficiaire.
Il y a aussi une autre notion de rente que les économistes appellent rente
économique. Elle représente tout ce qu’un facteur de production reçoit en plus
de ce qui est nécessaire pour le conserver dans son emploi actuel.

4.4. L’INTERET
1. Définition
L’intérêt est défini comme étant le prix que l’on paie pour pouvoir
disposer temporairement de fonds liquides. Plus précisément, c’est le prix payé
pour la jouissance d’un capital prêté. En ce sens, l’intérêt représente la
rémunération d’un service rendu par le prêteur à l’emprunteur. la notion
d’intérêt est une notion relative au temps. L’intérêt se calcule en pourcentage et
sur la base d’un an.
2. Marché monétaire et marché financier
Le marché des capitaux à court terme s’appelle marché monétaire ; par
contre le marché à moyen et à long terme s’appelle marché financier.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 74

Considéré comme un prix, l’intérêt est un phénomène de marché, c’est-


à-dire qu’il est déterminé par l’offre et la demande. Sur le marché monétaire,
l’offre des fonds provient des particu-liers, des entreprises ou des institutions
financières qui disposent provisoirement d’un surplus de liquidités ou épargne-
réserve. La demande des fonds provient soit des entreprises qui ont à faire face
aux besoins de trésorerie, soit de l’Etat qui doit faire face à des dépenses
urgentes en attendant des rentrées fiscales, soit même des particuliers qui ont
besoin d’argent pendant l’intervalle de paiement.
Sur le marché financier, l’offre des fonds à long terme provient des
particuliers qui disposent d’un surplus durable qu’on appelle épargne-créatrice.
La demande des fonds à long terme provient des entreprises qui doivent faire
face à des besoins d’investissement. des institutions spécialisées servent
d’intermédiaires entre les épargnants et les investisseurs comme par exemple les
banques de développement, les caisses d’épargne, etc.
Plusieurs taux d’intérêt se pratiquent sur les marchés monétaire et
financier selon l’importance de charges financières encourue par les parties.
C’est ainsi que le taux d’escompte de la Banque Centrale influence les taux
débiteurs et les taux créditeurs des Banques Commerciales. Les taux débiteurs
sont ceux que réclament les banques sur les prêts accordés par contre les taux
créditeurs sont ceux qu’elles pratiquent sur les dépôts des clients.
3. Détermination du taux d’intérêt d’équilibre.
Le taux d’intérêt sera fonction de l’offre et de la demande. L’intérêt
comprend à la fois une prime de risque et la rémunération du service rendu. Il
est vraisemblable que celui qui prête des fonds court un double risque : celui lié
à la solvabilité de l’emprun-teur et celui lié à l’érosion monétaire. De plus, ce
qui est éloigné dans le temps paraît petit et l’intérêt doit combler cette
différence. En ce qui concerne le service rendu, l’intérêt doit compenser ceux
qui renoncent à une consommation immédia-te de leurs revenus. Pour Lord John
Maynand Keynes (1883-1946), économise monétaire, in Théorie générale de
l’emploi de l’intérêt et de la monnaie, c’est le taux d’intérêt et la préférence pour
le temps.
Le taux d’intérêt est l’abstinence. Il s’ensuit que plus le taux d’intérêt est
élevé, plus on est disposé à offrir des fonds. La préférence pour un temps est le
fait que le bailleur de fonds préfère disposer de ses fonds dans le futur, il
épargne donc ses fonds. D’où la définition des économistes : « L’Epargne est
une consommation différée ».
Puisque ce qui est éloigné paraît petit, le bailleur des fonds exigera un
intérêt sur l’utilisation des fonds qu’il prête, de sorte que lorsqu’il décidera de
consommer son épargne, il ne trouve pas celle-ci amoindrie par rapport à son
volume actuel.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 75

De toutes ces considérations, il résulte que l’offre des fonds sera une
fonction croissante du taux d’intérêt. La demande des fonds peut avoir trois
origines : les particuliers, l’Etat et les entreprises. La demande des entreprises
est déterminée à la fois par le rendement qu’elles escomptent tirer des investis-
sements à réaliser et par le taux d’intérêt en vigueur. Autrement dit,
l’investisseur mettra en balance l’intérêt à payer avec le bénéfice supplémentaire
qu’il tirera de l’emprunt, et l’entreprise continuera à investir aussi longtemps
que le taux de rendement de l’investissement sera supérieur aux taux d’intérêt à
payer pour obtenir des fonds.
Le taux d’intérêt d’équilibre se fixe au croisement des courbes d’offre et
de demande de capital. Cette théorie a été appelée théorie réelle du taux d’intérêt
car elle est basée sur les phénomènes d’épargne et d’investissement.
Représentation graphique du taux d’intérêt d’équilibre
H

M=

ir
e avail
Keynes s’est opposé à cette théorie car, pour lui, le taux d’intérêt est un
phénomène numéraire, c’est-à-dire qu’il dépend de l’offre et de la demande de
monnaie et non du point d’équilibre de ces variables (offres et demande), d’où le
nom de théorie monétaire donné à sa conception. D’après Keynes, le rôle de
l’intérêt est de vaincre la préférence pour la liquidité. Trois motifs expliquent
pourquoi les individus désirent conserver des liquidités :
- Il y a d’abord le motif de transaction. Il faut de l’argent liquide pour effectuer
les dépenses courantes entre les intervalles de paiement ;
- Ensuite, il y a le motif de précaution. On détient de l’argent pour se prémunir
contre les aléas du futur, pour faire face aux dépenses imprévues ;
- Enfin, vient le motif de spéculation. On garde des fonds pour pouvoir profiter
des variations des prix ou des taux d’intérêt. si le taux d’intérêt est faible, la
préférence pour la liquidité augmente car le sacrifice consenti à garder les
liquidités apparaît moins lourd.

4.5. LE PROFIT
1. Définition
MUSAO KALOMBO Economie Politique 76

Ce concept peut être défini à deux points de vue : le point de vue


économique et le point de vue comptable.
Au point de vue économique, le profit d’une entreprise est la différence
entre ses recettes totales et ses coûts totaux. Ces derniers comprennent la
rémunération de tous les facteurs ayant concouru à la production.
De façon théorique, le profit économique n’est que le solde résiduel qui
subsiste après paiement des rentes, des salaires et des intérêts à tous ceux qui ont
apporté des facteurs de production tels que la terre, le travail, le capital.
Au point de vue comptable et pratique le profit d’une entreprise est le
solde qui subsiste après paiement des achats des biens et services à d’autres
entreprises, après paiement des intérêts au capital emprunté et après payement à
l’Etat des taxes indirectes. Ainsi défini, le profit apparaît comme le solde du
compte d’exploitation.
2. Courants de pensée du rôle de profit
a) Le courant socialiste au 19ème siècle
Au 19ème siècle, le courant socialiste avait fortement critiqué la notion de
profit. Pour Karl Marx, les travailleurs doivent être considérés comme les seuls
créateurs du produit national et de ce fait auraient dû recevoir la totalité de ce
revenu. De leur côté, par contre, les capitalistes ne paient aux travailleurs que ce
qui est nécessaire pour assurer leur subsistance et s’accaparer de la différence
appelée plus-value, laquelle augmentée avec l'effort productif de ces travailleurs.
b) La pensée de Frank Knight
Pour cet auteur, le profit constitue la contrepartie du risque encouru par
l’entrepreneur. ce risque comporte deux parties : une partie mesurable contre
laquelle l’entrepreneur peut s’assurer normalement. Par exemple les risques
d’incendie, de vol. Et une partie non mesurable liée à l’incertitude qui entoure
bien souvent l’acte d’entreprendre pour éviter que l’incertitude ne décourage les
initiatives comme le suggère Knight, un profit doit être accordé à ceux qui
acceptent de courir des risques.
En d’autres mots, le profit est la rémunération obtenue par la prise en
charge d’un risque ; les activités économiques comportent des grands risques et
doivent assurer à ceux qui les entreprennent, non seulement des intérêts
substantiels mais aussi du profit, c’est-à-dire une prime positive susceptible de
neutraliser les effets néfastes du risque.
c) La conception de Joseph Schumpeter
Pour Joseph Schumpeter, le profit économique sert à rémunérer l’activité
innovatrice des entrepreneurs. Le profit est donc la rémunération de
l’entrepreneur qui innove et prend des risques.
Schumpeter a dénombré cinq sortes d’innovations :
- fabrication d’un produit nouveau ;
MUSAO KALOMBO Economie Politique 77

- introduction d’une nouvelle méthode de production ;


- ouverture d’un débouché nouveau ;
- conquête d’une nouvelle source des matières premières ;
- organisation nouvelles des marchés.

Deuxième Partie :

LA MACROECONOMONIE
MUSAO KALOMBO Economie Politique 78

INTRODUCTION

Nous pouvons définir la macroéconomie comme étant des phénomènes


économiques globaux et de leur interaction. La macroéconomie traite de quatre
phénomènes fondamentaux qui sont l’explication des cycles économiques, le
chômage, l’inflation et le déficit budgétaire. Durant ce cours, nous utiliserons
des modèles économiques qui nous permettront d’expliquer les relations entre
ces quatre phénomènes fondamentaux. La force d’un modèle réside dans sa
simplicité, dans la réduction qu’il opère de la réalité, de son abstraction. Le
modèle nous permet ainsi de jauger de l’efficacité d’une politique économique
donnée. Il ne faut cependant pas oublier la complexité que recouvre la simplicité
du modèle.
Nous utiliserons les plus souvent une économie dite positive, à savoir
sans jugements de valeur. Nous devrons expliquer les différentes écoles de
pensée macroéconomique, soit l’explication d’une économie dite normative, qui
procèdent de jugement de valeur. Ces écoles sont les écoles classiques et
néoclassiques, keynésiennes et néo-keynésiennes.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 79

Chapitre V. LA MONNAIE

5.1. DEFINITION ET IDENTIFICATION DE LA MONNAIE


La monnaie peut être définie de plusieurs façons :
- Elle est un bien qui procure un pouvoir d’achat immédiat, général et
indéterminée.
- Elle est un bien qui brise le troc et transforme un échange direct
marchandises contre marchandises en échange indirect, un échange en deux
parts, c’est-à-dire marchandise – monnaie – marchandise.
- Instrument intermédiaire entre les échanges.
- Elle simplifie les opérations d’échange de marchandise, rend le choix de
particuliers diversifié et satisfaisant.

5.2. FONCTION DE LA MONNAIE


1. Fonction de circulation
La monnaie circule à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Cette circulation
indique en même temps un mouvement d’échanges commerciaux et autres.
2. Fonction de rémunération de compte ou de comparaison
L’unité monétaire étant considérée comme la base de référence et ayant
une valeur donnée et acceptée par les parties en cause, on procède alors à la
comparaison du prix ou de la valeur de biens à échanger. Elle facilite, de ce fait,
les opérations d’échange de biens économiques. C’est un instrument accepté par
tout le monde en échange de biens ou de services ou en paiement de dettes et il
est accepté pour des utilisations ultérieures.
3. Fonction d’épargne, rétention, d’accumulation ou de réserve
La monnaie accumule et garde des valeurs acquises (épargnes). Elle
permet aussi de rendre disponible maintenant des valeurs futures.
4. Fonction de liberté
La monnaie est un bien qui confère à son détenteur un certain pouvoir :
celui de se libérer d’une dette, c’est-à-dire de liquider ses dettes en dépensant la
monnaie.
Ainsi donc, celui qui dispose de liquidité monétaire est plus libre de ses
mouvements d’achat, de vente que celui qui n’en a pas. La liquidité est dite
primaire lorsqu’elle est absolue, c’est-à-dire lorsqu’on dispose présentement de
l’argent liquide prêt à être dépensé.
Elle est dite secondaire lorsqu’on dispose de documents qui peuvent être
rapidement transformés en monnaie liquide ou liquidité primaire. Exemple :
Dépôt à vue en Banque, compte chèques postaux, le bon trésor.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 80

La liquidité est tertiaire lorsqu’on se réfère à des documents convertibles


en liquidité primaire seulement après un certain temps prolongé. Exemple :
Actions ou obligations.

5.3. QUALITES DE LA MONNAIE


Pour qu’un bien joue efficacement le rôle qui lui est assigné, la monnaie
doit remplir les quatre conditions suivantes :
a) Il faut qu’elle soit économique divisible.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 81

Exemple : A sa création, le Franc Congolais monnaie était divisible en centime


Multiple Sous-multiple
1F
C
5F
C
10 F

b) Il faut qu’il soit homogène


Exemple : Il faut qu’un nouveau billet de 1000 FC ait la même valeur qu’un
vieux billet.
c) Il faut qu’il soit précieux, c’est-à-dire fortement recherché par rapport à son
poids et à son volume
d) Il faut qu’il soit indestructible. Il faut que ce bien soit conservé sans perte
physique ni économique.
Exemple : Il faut qu’un billet mouillé puisse être séché et garder la même
valeur qu’avant qu’il ne soit mouillé.
Les divers pays du monde ont pratiqué l’échange des biens d’une
manière ou d’une autre. Au Congo, c’est en 1889 que fut introduit le franc
congolais. En Europe occidentale, les populations d’antan avaient pratiqué le
troc et de celui-ci on avait introduit le métal comme moyen d’échange des biens.
Progressivement, ils ont introduit deux méthodes. Ce phénomène fut appelé
BIMETALISME (cfr, argent). On a constaté par après que le bimétallisme avait
cédé la place au MONOMETALISTE. Déjà au 14 siècle, Nicolas GREEEN et
au 16ème siècle COPERNIC avaient remarqué la disparition du
BIMETALLISME au profit du monométallisme. Sir Thomas Gresham (1519-
1579) est le premier qui formule la loi sur ce phénomène et s’énonce comme
suit.
Lorsque dans un pays circule deux monnaies dont l’une est considérée
par le public comme mauvaise, la mauvaise monnaie chasse la bonne monnaie.
La loi semble être paradoxale ; en effet, n’est-il pas normal que la bonne
chasse la mauvaise. La parabole de l’orange pourrie mise dans un panier avec
les bonnes et qui, par la suite, fait pourrir ces dernières est assez éloquente.
La loi de GRESHAM se justifie par le fait que le public trouve
avantageux de garder la bonne monnaie non altérée, non dévaluée et tend à
thésauriser. Cette bonne monnaie c’est-à-dire à l’écarter, la chasser du marché.

5.4. SORTES DE MONNAIE


1. Les monnaies anciennes
a) La monnaie bien de consommation
MUSAO KALOMBO Economie Politique 82

La première monnaie utilisée comme intermédiaire a été constitué par des


biens de consommation : bétail, sel, poisson séché et autres denrées
alimentaires.
b) La monnaie métallique
Eu égard à leur qualité, les métaux précieux ont été adoptés de façon
collective comme instruments monétaires (or et argent).
c) La monnaie représentative des métaux précieux
Il s’agit de billets émis jadis par les fabricants et vendeurs des métaux
précieux ferré et remis aux déposants en contre partie du métal précieux trop
encombrant dont ils se débarrassaient. Ils représentaient effectivement de l’or ou
de l’argent comme ils étaient entièrement couverts par une encaisse métallique
et remboursable à vue.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 83

2. Les monnaies actuelles


a) La monnaie fiduciaire
Cette forme, matérialisée par les billets de banque, se distingue de la
monnaie représentative par le fait qu’elle n’est pas totalement couverte par
une encaisse métallique.
Elle trouve sa justification dans l’insuffisance du métal à satisfaire les
besoins croissants de moyens de paiement ressentis par l’économie moderne.
son acceptation comme moyen de paiement résulte de la confiance que le
public place dans le pouvoir ou l’organisme émetteur.
Etant donné le danger que pourrait représenter pour le public tout émission
excessive de monnaie fiduciaire, les Etats ont rapidement eu tendance à
confier le privilège d’émettre les billets de banque à une seule banque
appelée INSTITUTION D’EMISSION.
b) La monnaie scripturale
Elle existe uniquement sous forme d’inscription en compte, d’où son nom
Monnaie scripturale. Avec cette monnaie, l’on a atteint un degré plus avancé
de dématérialisation de la monnaie fiduciaire. Les chèques et les virements
bancaires sont les moyens d’utilisation de cette monnaie et donnent lieu à
des transferts de sommes par un simple jeu d’écritures comptables.

5.5. VALEUR DE LA MONNAIE


A l’époque de la monnaie métallique, la valeur de la monnaie
correspondait à la valeur du métal fin qu’elle contenait. A l’époque du billet de
banque, la valeur de la monnaie n’est plus sa valeur intrinsèque ; mais une
valeur qui correspond à son pouvoir d’achat ; c’est là une conséquence de la
dématérialisation progressive de l’unité monétaire.
A tout prendre, la mesure des variations de la valeur d’une monnaie
est réalisée par la comparaison, dans le temps, de la quantité de biens et de
services qu’un même volume de monnaie permet d’acquérir.

5.6. INFLATION
1. Définition
L’inflation est une émission exagérée de papier monnaie issue d’un
déséquilibre économique caractérisé par une hausse générale, durable,
cumulative et plus ou moins forte des prix.
Selon l’importance de la hausse des prix l’inflation est catégorisée selon
l’ordre de grandeur croissante.
- L’inflation latente appelée encore inflation larvée ou rampante est perçue
lorsque la hausse des prix est inférieure à 3 % par an ;
MUSAO KALOMBO Economie Politique 84

- L’inflation ouverte dite également inflation déclarée se réalise lorsque la


hausse des prix est comprise entre 3 et 6 % par an environ ;
- L’inflation galopante est décrétée par la hausse des prix excédant 6 % par an.
2. Cause de l’inflation
a) L’excès de demande de biens et de services par rapport à l’offre
Est la première cause « classique » de l’inflation. Les agents économiques
d’une économie demandent à cette économie plus de biens et de services
qu’elle n’est capable d’en produire. Les producteurs, de leur côté, devant cet
afflux de demandes et dans l’incapacité d’augmenter la capacité productive,
vont augmenter leurs prix pour pallier à cette situation. On dit dans ce cas
que l’inflation est « tirée » par la demande.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 85

b) Les coûts de production


Sont la deuxième cause classique de l’inflation. Si pour une raison
extérieure, les coûts de production viennent à augmenter, les producteurs
répercutent les hausses des coûts de production sur les prix de vente. On dit
alors que l’inflation est « poussée » par les coûts.
Ce phénomène se produit en particulier lorsque les entrepreneurs doivent
subir une hausse du prix des matières premières ou des sources d’énergie : il
se produit également lorsqu’ils doivent faire face à des charges salariales en
augmentation.
Pour illustration si, pour une raison donnée (par exemple, une hausse du prix
du pétrole décidée par les pays producteurs), les coûts de production
augmentent, les producteurs vont répercuter sur leurs prix de vente, cette
hausse des coûts qu’ils subissent. Les salariés, dont le revenu n’a pas varié,
vont ressentir une baisse de leur pouvoir d’achat et vont exiger pour le
maintien de leur pouvoir d’achat une augmentation de leurs salaires.
Les producteurs sur certaines pressions peuvent augmenter mais pour
maintenir intacts leurs profits, conditions nécessaire de survie de leurs
entreprises, ils vont augmenter les prix de vente dans des proportions
supérieures aux augmentations salariales qu’ils ont accordées. De nouveau,
les salariés ressentiront une perte de pouvoir d’achat et exigeront de
nouvelles hausses de salaires.
Le phénomène inflationniste s’auto-entretient. D’où, l’inflation crée de
l’inflation.
3. Effets de l’inflation
a) Erosion de la monnaie nationale
Cette érosion affaiblit le pays dans ses rapports économiques avec
l’étranger. Si la monnaie vaut moins, il lui en faudra davantage pour obtenir la
même quantité de biens ou de services.
b) Effets positifs sur les agents économiques endettés
Ces agents peuvent ainsi rembourser leurs dettes dans une monnaie
dépréciée. Mais, elle se lèse, en revanche, tous les agents économiques
créanciers en les appauvrissant.
c) Déformation de la réalité des choses
Pendant la période inflationniste, personne n’a l’impression de perdre
quelque chose. Chacun a l’impression que ses revenus sont indexés sur la hausse
des prix et tout le monde est convaincu d’avoir des dettes allégées par l’érosion
monétaire.
Pour toutes ces raisons, les gouvernements des pays occidentaux ont fait,
depuis la fin des années soixante dix ou au début des années quatre-vingt de la
lutte contre l’inflation la priorité de leurs politiques économiques à savoir
MUSAO KALOMBO Economie Politique 86

l’usage de toutes les armes dont ils disposent : politiques monétaires,


budgétaires, politiques des revenus, assainissement de l’économie par des
réformes structurelles et conjoncturelles.

5.7. LE CHOMAGE COMME L’UN DES PROBLEMES


MACROECONOMIQUES
1. Le marché agrégé du travail
Dans l’approche macroéconomique, nous aborderons le chômage comme
un phénomène global et, ce faisant, nous ne distinguerons pas les différents
types de salariés.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 87

A. La fonction de production agrégée


Définition: La fonction de production agrégée montre la relation entre la
quantité de biens et services produits (PIB réel) et la quantité de
facteurs de production utilisés. PIB réel = Y = F(L;K;…).
ala
ires
s= moyen
quili
b

S
Remarques:
 Il y a une relation croissante entre le niveau d’emploi et le niveau de
production;
 L’évolution de la production n’est pas constante.

Définition
La productivité marginale du travail est l’accroissement du PIB réel qui
résulte de l’addition successive d’une unité de travail, ; la technologie, le stock
de capital et les autres facteurs de production restant constants. La pente de la
fonction de production est donc:
PIB réel = f(L)
L
Loi des rendements marginaux décroissants.

B. La demande de travail
Définition
La courbe de demande de travail (DL) exprime la quantité de travail que
l’ensemble des entreprises souhaitent embaucher pour chaque période et pour
chaque niveau de taux de salaire.
Le taux de salaire est le salaire par travailleur et le taux de salaire réel est
le rapport entre le taux de salaire nominal (W) et le niveau des prix (p). Ainsi :
re W
p
Si nous partons du principe qu’une entreprise cherche la maximisation
de son profit alors, sur le marché du travail :
 p.PmL > W ; si l’entreprise a intérêt à embaucher;
 p.PmL < W ; si l’entreprise a intérêt à ne pas embaucher.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 88

La formule suivante représente le calcul de l’entreprise en matière


d’emploi : p.PmL = W
ou pital
W = w
p
Voici la représentation de ceci en terme réel:
Y

0
Tau
xd
érêt ’int

 L < L0  PmL > w0  embauche


 L > L0  PmL < w0  n’embauche pas
MUSAO KALOMBO Economie Politique 89

Plus le coût du travail de l’entreprise est bas plus l’entreprise est incitée à
embaucher. Et voici la situation en terme nominal:
el

B
w=
PmL

f(L
 PI )
C. L’offre de travail
Définition
La courbe d’offre de travail exprime la quantité de travail que les
ménages sont prêts à offrir aux entreprises pour chaque niveau de taux de
salaire.
Quelques notions de bases:
 La population active est l’ensemble des travailleurs qui travaillent ou
souhaitent travailler;
 Les chômeurs enregistrés sont les personnes sans emploi mais à la
recherche d’un travail;
 Le taux d’activité est le rapport entre la population active et la population
résidente.
Il y a deux hypothèses possibles sur le comportement des salariés:
1. La quantité de travail offerte est fonction du salaire réel (néo-classiques):
L L0

L1
1. Les salariés ne modifient pas leur offre de travail lorsque le niveau général
des prix ne varie pas (keynésiens). Ils sont dans l’illusion monétaire, c'est-à-
dire qu’ils confondent salaire réel et salaire nominal:
w1
0

w
MUSAO KALOMBO Economie Politique 90

Le salaire nominal est pour un niveau de prix donné (ce qui est une constante
dans l’esprit des travailleurs). De plus, si P1>P0, et que les travailleurs ne
sont pas victimes de l’illusion monétaire, alors il y aura déplacement de
OL(p0).
Si nous mettons les deux hypothèses en parallèle :
L
w
L L0 0 W

(P1) L

DL W
(P0) p
1

Dans les deux cas il y a la même variation d’offre de travail mais:


(a) La diminution est simplement celle de l’offre de travail;
(b) Si il y a une variation du niveau général des prix et que les travailleurs
sont victimes de l’illusion monétaire alors il n’y aura pas de
changements;
(c) La diminution est soit due à la baisse de l’offre de travail soit à une
hausse des salaires nominaux. Et si les travailleurs ne sont pas victimes
de l’illusion monétaire.
D. L’équilibre du marché du travail
L’équilibre se situe lorsque DL=OL, soit:
W
L
1 L(P0

) OL(P0)

L
OL
Etablissons une distinction entre:
 Le chômeur « volontaire », c'est-à-dire la personne qui n’a pas d’emploi et
fait partie de la population active mais n’accepte pas de travailler au taux
de salaire qui est offert par les entreprises;
 Le chômeur « involontaire », c'est-à-dire la personne qui n’a pas d’emploi
et fait partie de la population active et qui souhaite travailler au taux de
salaire offert par les entreprises.
Dans ce graphique, au point we, le chômage « involontaire » n’existe pas.
Il n’y a plus que du chômage « volontaire ».
MUSAO KALOMBO Economie Politique 91

Définitions:
 Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs total et la
population active;
 Le taux de chômage naturel est le pourcentage de la population active au
chômage quand le marché du travail est en équilibre.

2. Les salaires et l’emploi


Nous pouvons observer deux optiques sur le fonctionnement du marché
du travail. Il y a l’optique néoclassique qui veut que les salaires nominaux soient
flexibles sur le marché du travail et l’optique keynésienne qui veut, au contraire,
que ces salaires soient rigides.

A. Hypothèse des salaires nominaux flexibles


Cette hypothèse a trois conséquences:
1. le taux de chômage effectif (U) est en théorie toujours égal au taux de
chômage naturel (UN);
2. l’offre globale est complètement verticale [cf. feuille];
3. les fluctuations de l’emploi, des salaires et du PIB réel s’expliquent par les
fluctuations de la demande de travail et de l’offre de travail.
B. Hypothèse des salaires nominaux rigides
Il n’y a pas d’ajustement sur le marché du travail qui permette de
retrouver rapidement un équilibre. Il y a plusieurs raisons à la rigidité
(essentiellement à la baisse) des salaires :
 la législation;
 les syndicats;
 la théorie du contrat implicite, c'est-à-dire qu’il est coûteux pour l’entreprise
de renégocier un contrat et qu’il est dans l’intérêt des travailleurs d’avoir un
contrat à long terme;
 la théorie du salaire d’efficience (inspiration néo-keynésienne), c'est-à-dire
que les entreprises en proposant un salaire un peu plus élevé que le salaire
d’équilibre enregistrent des gains dans leur productivité en attirant les
« bons » travailleurs;
 la variation des prix (à la baisse) peut être plus rapide que celle des salaires,
c'est-à-dire que même si il y a une baisse des salaires nominaux, les salaires
ne changent pas et même augmentent comme en 1929.
Ainsi, si w > we alors il y a apparition de chômage involontaire, soit
Ueffectif>Unaturel.
Cette hypothèse a donc trois conséquences:
1. Ueffectif > Unaturel;
MUSAO KALOMBO Economie Politique 92

2. L’offre globale correspond à l’OGCT;


3. La rigidité des salaires explique une part importante du chômage
effectif.

3. Les causes du chômage


A. Les différents types de chômage
Il y en a quatre types principaux :
1. le chômage frictionnel. Il est dû à la rotation des travailleurs sur le marché du
travail;
2. le chômage structurel. Il est dû à une inadéquation entre les qualifications
offertes par les salariés et celles demandées par les entreprises à un niveau
régional, sectoriel ou professionnel ;
3. le chômage conjoncturel. Il est dû à l’insuffisance de la demande globale
(DG). Il existe forcément lorsqu’il y a un écart récessionniste, c'est-à-dire
lorsque le PIBeffectif<PIBpotentiel (de plein emploi);
4. le chômage (classique) lié au salaire réel. Il est dû à des salaires réels trop
élevés.
B. L’école néoclassique et l’école keynésienne
1. L’hypothèse néoclassique, supposant la flexibilité des salaires nominaux :
 le taux de chômage effectif (U effectif) est à peu près toujours égal au taux
de chômage naturel (UN) ;
 la causalité est la suivante: l’emploi détermine le PIB effectif;
 la variation du chômage effectif s’explique principalement par des
variations du chômage naturel ;
 si U effectif>UN cela signifie qu’il y a rigidité et qu’il faut accentuer la
flexibilité sur le marché du travail.
2. L’hypothèse keynésienne, supposant la rigidité des salaires nominaux à la
baisse :
 le taux de chômage effectif (U effectif) est plus grand que le taux de
chômage naturel (UN). Il n’y a pas d’ajustement;
 la causalité est la suivante: le niveau de production (PIB réel) détermine le
taux d’emploi;
 les variations de la demande globale (DG) expliquent principalement les
variations du chômage;
 pour faire varier U effectif il faut mettre en place une politique de gestion
de la demande.
C. Les causes des variations possibles du taux de chômage naturel
 Les changements démographiques (variation du chômage frictionnel);
MUSAO KALOMBO Economie Politique 93

 L’augmentation des changements structurels de l’économie (variation du


chômage structurel);
 L’effet d’hystérèse (le taux de chômage naturel est influencé par les
transformations du chômage effectif, ainsi plus un pays à un taux de
chômage élevé plus il sera difficile d’abaisser le chômage naturel);
 Les indemnités chômages (qui augmenteraient suivant leur niveau le
chômage volontaire selon la théorie néoclassique).
MUSAO KALOMBO Economie Politique 94

Prenons l’exemple du cas suisse :

Nombre de nombre de places


chômeurs vacantes
enregistrés
1990 18000 17300
1991 39000 10500
1992 92000 8200
1994 171000 5200

Quelles sont les raisons de la hausse du chômage naturel en Suisse?


 La politique des étrangers. Une hausse de la population étrangère résidente
a entraîné une hausse des travailleurs inexpérimentés sur le marché suisse
du travail;
 La décentralisation de la production suisse;
 La hausse des inscriptions au chômage;
 L’effet d’hystérèse.

Quelles sont les différences entre les cas américain et européen?

La flexibilité des salaires entre les Etats-Unis et l’Europe provoque une


création d’emploi plus forte dans le premier pays mais entre les deux entités il y
a une très grande différence dans la protection sociale. De plus, la couverture
sociale est plus faible aux Etats-Unis. Dans ce pays nous assistons donc à un
accroissement des inégalités sociales. La probabilité d’entrer au chômage aux
Etats-Unis est beaucoup plus grand qu’en Europe (mais d’en sortir aussi).

Chapitre VI : LA COMPTABILITE NATIONALE

6.1. LA CONCEPTUALISATION
Nous pouvons envisager la comptabilité nationale à un double point de
vue : comme technique et comme science.
Comme science, elle étudie le comportement des réseaux exactement
comme la micro-économie étudie les comportements des agents économiques
individuels ou comme la macroéconomie analyse les comportements des
groupes d’agents considérés à l’échelle de la nation ou de la collectivité.
Comme technique, la comptabilité nationale est avant tout un moyen de
représentation ou de description quantitative et systématique de l’activité
économique de la nation.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 95

De ce point de vue, il n’est plus une seule nation moderne qui ne possède ou ne
s’efforce de mettre sur pied sa propre comptabilité nationale. En RDC, la
Banque centrale publie chaque année dans son rapport annuel une synthèse sous
forme de tableaux chiffrés (comptes consolidés) des relations qui s’établissent
entre les principaux secteurs économiques qui composent l’économie nationale.
Dès lors, la comptabilité nationale apparaît comme une méthode
permettant de fournir une mesure quantitative exprimée en termes monétaires de
la totalité de l’activité économique d’une nation au cours d’une période donnée.
Chacun des termes de cette définition a été intentionnellement choisi et
est chargé de sens :
1. « Méthode de mesure quantitative » : comme technique, la comptabilité
nationale est un ensemble de règles régissant la collectivité et la
présentation des renseignements chiffrés dans un cadre rigoureux.
2. « Termes monétaires » : la mesure de cette activité est exprimée en termes
monétaires. Par exemple, on ne mesurera pas les quantités de cuivre, de
cobalt, de diamant ou d’or en unités physiques respectives, mais en unités
monétaires.
3. « Période donnée » : l’estimation porte sur l’activité économique se déroulant
dans une période de temps donné, généralement une année.
4. « La totalité de l’activité économique » : l’estimation doit embrasser en
principe l’ensemble des activités (consommation, transformation,
distribution, …). Mais en pratique, quelques problèmes peuvent se poser,
en particulier pour le pays en développement où un grand nombre
d’activités ne sont pas mesurables, ou elles le sont de manière insuffisante.

6.2. LE DEFICIT BUDGETAIRE ET LE ROLE DES POUVOIRS PUBLICS


a) Le rôle des pouvoirs publics
Nous pouvons donner trois justifications de l’intervention de l’Etat dans
la sphère économique :
1. il s’agit de toute la matière que nous avons traiter jusqu’à présent;
2. il s’agit de la micro-économie. La tentative d’allocation optimale des
ressources. La situation ou P=Cm est la situation idéale si le marché
fonctionne. Quelles sont les « déficiences » possibles du marché qui
justifient l’intervention de l’Etat?
 Les biens publics qui sont par nature des biens collectifs (non rivalité) et
dont l’exclusion d’une partie des consommateurs est impossible (non
exclusion);
 Les externalités, c'est-à-dire lorsqu’un agent économique, qui par son
activité de consommation ou de production, affecte le bien être des agents
MUSAO KALOMBO Economie Politique 96

économiques. Nous pouvons donner les exemples de la pollution ou de


l’éducation ;
 Un manque de concurrence (qui est une situation non optimale);
 Une asymétrie de l’information. En effet, la concurrence parfaite
présuppose une information parfaite mais il existe de nombreux cas où
nous pouvons observer une forte asymétrie entre producteurs et
consommateurs.
3. l’allocation optimale des ressources n’assure pas une redistribution équitable
des revenus. La justice sociale est la condition nécessaire de la cohésion
sociale.
b) Le déficit et la dette
Définition
Le déficit public c’est la différence entre les dépenses publiques et les
recettes publiques.
Quelles sont les dépenses de l’Etat?
 Dépenses en biens et services
 Transferts
 Intérêts de la dette
 Dépenses courantes de l’Etat
 Dépenses d’investissement
 Dépenses totales de l’Etat

Quelles sont les recettes de l’Etat?

 Impôts sur le revenu et la fortune (y


compris les transferts reçus)
 Impôts indirects (comme la TVA)
 Autres recettes
 Recettes totales publiques
Le solde budgétaire s’établit comme suit: B = T – G – i x D où T
représente les recettes nettes publiques (sans transferts), G les dépenses
publiques et D la dette. Ainsi:
D = G – T – i x D où G-T représente le déficit primaire et i·D le service de
la dette. Donc si:
 G – T = 0  D > 0 ;
 D < 0  G – T – i x D < 0.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 97

Par exemple, le déficit de l’Etat en Suisse, en 1995, était de 7 milliards


de FS soit 2% du PIB1995. La dette de l’Etat en 1995 était de 170 milliards de FS
soit 47% du PIB1995.
c) Le déficit et les cycles économiques
Dans le cas : B = T – G – i x D alors:
 B>0 représente un excédent budgétaire;
 B<0 représente un déficit budgétaire;
 B=0.
Le solde budgétaire est calculé à la fois de manière exogène, c'est-à-dire
à l’extérieur du monde économique par la volonté politique, et de manière
endogène, c'est-à-dire qu’il dépends des cycles économiques. Par exemple, une
période de récession pousse vers un déficit budgétaire ( T;  G); tandis qu’une
reprise poussera vers un excédent budgétaire ( T; G).
d) Les effets du déficit budgétaire
1°) Les effets comparés du financement par l’emprunt ou par la création
monétaire
i) L’emprunt
 Il y a un effet « boule de neige » parce que ; D = G – T – i x D ;
 Il y a un effet d’éviction car la hausse des taux d’intérêts entraîne la
baisse des investissements;
 Il y a un effet sur l’inflation ; emprunt  remboursement  possible
création monétaire  anticipation des agents économiques  création
d’inflation];
ii) La création monétaire
 Les différences fondamentales avec l’emprunt sont le fait qu’il n’y a pas
de service de la dette à payer et que ce moyen est sûr de générer de
l’inflation.
2°) Le déficit public à 0
 Les arguments pour :
 le déficit public a un effet négatif sur la croissance en raison de l’effet
d’éviction ;
 il y a un risque d’inflation à long terme ;
 il s’agit d’un fardeau pour les générations futures.
 Les arguments contre :
 il est difficile d’atteindre l’équilibre et il y a un risque de crée une
politique économique procyclique ;
 si il y a un fardeau pour les générations futures il faut tout de même
relativiser ce phénomène;
MUSAO KALOMBO Economie Politique 98

 il y a la problématique de la différenciation entre les dépenses courantes


et celles d’investissements.

6.3. LA BALANCE DES PAIEMENTS EN ECONOMIE OUVERTE


A. Les composantes de la balance des paiements
Définition
La balance des paiements est une statistique qui recense sur une période
toutes les transactions (réelles, financières) entre les résidents d’un pays et les
non-résidents.
Il y a deux types de transactions: une sur les marchandises et les
services, l’autre sur les actifs (monnaies, titres, immeubles, etc.).
1°) La balance des transactions courantes (compte courant)
- débit crédit +
Flux des paiements de Flux de paiements de non-
résidents à des non- résidents à des résidents
résidents
Au sein du compte courant il y a trois balances: la balance commerciale, la
balance des revenus de facteur et la balance des transferts unilatéraux.
2°) La balance des capitaux (mouvements de capitaux)
Il s'agit des transactions portant sur les actifs.
- débit Crédit +
Augmentation des avoirs Augmentation des avoirs
étrangers détenus par des suisses détenus par des non-
résidents résidents

Notons qu’au point J (cf. feuille ci-après) il s’agit de la variation des réserves
en devises détenues par la banque centrale. Par exemple, l’achat de dollars
apparaîtrait au débit de la balance des paiements.
B. La signification de la balance des paiements
Par définition, le solde de la balance des paiements est toujours égal à
zéro.
Lorsque le compte courant est déficitaire (excédentaire) alors le solde du
compte courant est négatif (positif). De même, le solde de la balance des
mouvements de capitaux est alors positif (négatif) et le pays emprunte (prête) au
reste du monde.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 99

6.4. LE MARCHE DES CHANGES


A. le taux de change
Le taux de change est le prix d’une monnaie contre une autre monnaie.
Nous définirons ‘e’ comme le taux de change, c'est-à-dire le prix d’une
unité de monnaie étrangère exprimée en monnaie nationale.
 Si il y a une variation de e positive (e>0) alors il y a une dépréciation de la
monnaie nationale;
 Si il y a une variation de e négative (e<0) alors il y a une appréciation de la
monnaie nationale.
Nous avons deux types de marchés: le marché comptant et le marché à
terme.
B. L’équilibre sur le marché au comptant
Quels sont les acteurs concernés: les ménages, les entreprises, les
investisseurs, les collectivités publiques, les banques, les assurances (pour leur
propre compte), la banque centrale (pour la politique monétaire).
(b)
(c)

a)
0
MUSAO KALOMBO Economie Politique 100

La demande de monnaie étrangère est à mettre au débit de la balance des


paiements. Alors que l’offre de monnaie étrangère est à mettre au crédit de la
balance des paiements. Notons que les prix exprimés dans une monnaie
étrangère (par exemple, en dollars) se déduit comme suit:
PFS
L(P1)

e
MUSAO KALOMBO Economie Politique 101

Chapitre VII : ECHANGE INTERNATIONAL

L’étude de l’échange international réside en la saisie de politique


commerciale. On distingue trois principales politiques commerciales suivant
qu’elles ont pour principe motivation l’encouragement du commerce avec
l’extérieur ou au contraire la restriction de ces relations et leur contrôle.

7.1. LE LIBRE-ECHANGE
C’est une politique voulant faciliter au maximum les relations
économiques extérieures. Une certaine idéologie justifie une telle tendance dans
la mesure où le libre-échange est censé favoriser la division internationale du
travail, dans la mesure où il est censé couvrir des marchés toujours plus
importants aux industries du pays qui s’y engagent, enfin dans la mesure où le
libre-échange ou le développement des relations avec l’étranger contribue à
l’affermissement de la paix entre les pays.
Comme avantages, le libre-échange, en facilitant les échanges
commerciaux entre les peuples facilite du même coup les échanges de idées et
développe aussi l’esprit de tolérance, de compréhension et de solidarité entre les
peuples.
Le libre-échange est considéré comme susce-ptible d’entraîner
également les inconvénients parmi lesquels le plus important est celui de
pouvoir favoriser les ententes des producteurs sur le plan international, ententes
réalisées au détriment du consommateur.
Il peut également mettre en difficulté les industries nationales qui
mériteraient d’être protégées.
Pour ces raisons, le libre-échange est une politique tendancieuse,
expérimentée des milliers des fois et jamais entièrement réalisée. On peut en
dire autant de l’autarcie.

7.2. L’AUTARCIE
Politique qui veut limiter au strict minimum les contacts avec l’étranger.
C’est une politique tendancieuse qui généralement est commandée par des
circonstances difficiles (ex-guerre), mais également par la volonté de réaliser au
maximum les potentialités nationales. De ce fait, elle n’est accessible qu’aux
grands pays, c’est-à-dire ceux qui disposent des ressources assez nombreuses et
qui par ailleurs constituent également des marchés viables ou susceptibles de
garantir un minimum de viabilité aux industries nationales.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 102

7.3. LE PROTECTIONNISME

1. Définition
On entend par protectionnisme, la politique commerciale qui vise à
engager des relations avec les économies étrangères, mais dans une mesure
soumise à un strict contrôle. L’objectif de cette politique est double :
1. tirer profit le plus possible des contacts avec le monde extérieur ;
2. protéger les activités économiques nationales contre la concurrence de
l’activité étrangère.
De ce point de vue, le protectionnisme est généralement bien perçu par
les industries nationales dans la mesure où elles ont besoin d’une protection des
pouvoirs publics.
Le protectionnisme économique peut être une politique passagère ou
temporaire s’il vise à sauvegarder des intérêts nationaux menacés par une crise
passagère. Mais d’une manière plus générale, le protectionnisme est une
politique durable dans la mesure où en fait se réclament de cette politique des
pays présentant des structures économiques caractérisées par une certaine
fragilité durable.
Appliqué d’une manière durable, le protectionnisme tout comme le libre-
échange ou l’autarcie constituent une pratique économique ayant un certain
degré idéologique et philosophique.

2. Avantages et inconvénients du protectionnisme


a) Avantages
 Argument économique : crée une bourgeoisie nationale nationaliste, future
force de développement intégral.
1. Protéger les industries naissantes. Il s’agit d’une protection provisoire et
qui se justifie par le fait qu’une industrie naissante commence toujours
par avoir des coûts de productions plus élevés. Cette protection cessera
après un certain temps lorsque les coûts de production auront diminué et
que l’entreprise nationale pourra supporter la concurrence étrangère.
2. Se protéger contre la politique de dumping pratiquée parfois par des pays
étrangers.
Le dumping consiste pour un pays à exporter ses produits à un prix
inférieur à celui pratiqué sur le marché intérieur ou même parfois inférieur
au prix de revient. Le but poursuivi par ce pays étant d’obtenir des
devises.
3. Assurer l’équilibre de la balance commerciale afin d’éviter des difficultés
monétaires.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 103

 Argument politique : Assurer l’indépendance économique et militaire du


pays à l’égard de l’étranger en produisant soi-même les biens nécessaires à
sa subsistance et sa défense.
 Argument social : Eviter le chômage que la concurrence des produits
étrangers amènent sur le marché intérieur.
 Argument fiscal : assurer des recettes supplémentaires à l’Etat par la
perception des droits de douane.
b) Inconvénients
 Les consommateurs paient des marchandises à des prix élevés. Le bien-être
général n’augmente pas, car il ne bénéficie pas de la division et de la
spécialisation international du travail.
 Les entreprises protégées de toute concurrence ne se donnent pas la peine
de se moderniser et d’augmenter leur rendement.
 Le protectionnisme est une source de conflits internationaux à l’inverse du
libre-échange qui développe la solidarité.
3. Instrument de la politique protectionniste
a) Les droits de douane : On entend par droit de douane, les taxes qui frappent
les marchandises à l’entrée ou à la sortie du territoire national en référence
soit à la valeur soit à la quantité de ces marchandises, soit à la nature et à
l’utilité de ces marchandises pour l’économie nationale.
Par la pratique de ces techniques, les pouvoirs publics peuvent favoriser ou
au contraire freiner l’expansion de certaines activités nationales. Le choix de
telle ou telle technique dépend de son efficacité présumée pour la réalisation
des fins de l’Etat ou de son caractère équitable ou de sa simplicité ou encore
de son adaptabilité.
b) Le contingentement : C’est la limitation en quantité ou en valeur de
certaines importations ou exportations. Elle est assimilable à une prohibition
partielle.
Comparé aux droits de douane, le contingentement constitue une mesure
plus radicale et, de ce fait, il est efficace selon les circonstances, encore qu’il
est une mesure autarcique.
c) La licence : On appelle licence, les autorisations accordées par les pouvoirs
publics dans une mesure contrôlée soit pour l’importation soit pour
l’exportation. La nature même de l’autorisation consiste dans le fait de
permettre aux commerçants d’utiliser un quota de la créance sur l’étranger,
c’est-à-dire des devises étrangères.
d) Les traités et les conventions de commerce : Ce sont des mesures globales
ou plutôt un ensemble de mesures qui lient deux Etats en réglementant avec
le plus de détails possibles leurs relations commerciales. La convention
MUSAO KALOMBO Economie Politique 104

concerne généralement un nombre limité de produits. Elle est résiliable en


principe à tout moment et est une fois d’entente qui intervient en période de
crise. Quant aux traités, quoique conclu pour une certaine durée, ils sont en
principe plus stables et caractérisent de ce fait des périodes de stabilité
économique. Le GATT (Général Agreement on Tariffiant Trade) constituait
le cadre approprié des traités et conventions de commerce. Depuis 1993, Le
GATT a été remplacé par l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce)
dont le siège est à Genève.
e) La clause de nation la plus favorisée : C’est l’un des points que l’on trouve
généralement dans les traités modernes de commerce. Il signifie que chaque
nation signataire d’un traité s’engage à faire bénéficier son partenaire des
tarifs les plus avantageux qu’ils seraient amenés, par la suite, à accorder à un
pays tiers.
Cette clause est née avec le développement du commerce.
Quel est finalement le meilleur système, Le libre-échange, l’autarcie, le
protectionnisme ?
Il faut prendre le libre-échange pour régler et n’utiliser le
protectionnisme et l’autarcie que dans certains cas bien précis comme ceux
d’aider une entreprise naissante de se protéger du dumping ou de s’assurer d’une
certaine indépendance économique ou militaire. Mais le protectionnisme et
l’autarcie doivent rester si possible d’une utilisation limitée.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 105

Chapitre 8 : LA CRISE FINANCIERE ET LE G20

8.1. QUELQUES CONSIDERATIONS SUR LE G8


Le Groupe des huit (G8) est un groupe de discussion et de partenariat
économique de huit pays parmi les plus puissants économiquement du monde :
les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, le
Canada, et la Russie. Ensemble, les pays du G8 représentent 61% de l'économie
mondiale.
D’abord G6 à sa création en 1975, puis G7 (intégration du Canada en
1976), le groupe s’est élargi à la Russie en 1998 pour devenir le G8.
Du 15 au 17 juillet 2006 s'est tenu à Saint-Pétersbourg (Russie) le 32e
sommet du G8 qui a porté essentiellement sur la sécurité énergétique et sur
l'éducation mais n'a montré qu'une diplomatie limitée par rapport au conflit entre
Israël, Palestine et Liban.
Les dirigeants des pays du G8 se réunissent chaque année lors d'un
sommet réunissant les chefs d'État ou de gouvernement, ainsi que les présidents
de la Commission et du Conseil européens (ainsi que pour certaines activités,
des représentants d'autres pays ou d'autres unions internationales, invitées à
participer).
Durant toute l'année, le G8 dispose d'un agenda chargé dans le pays hôte,
où se rencontrent les ministres et chargés de missions dans chaque domaine
(économie et finances, défense et sécurité internationale, éducation,
développement, etc.), afin de préparer l'agenda du sommet annuel, puis mettre
en œuvre les initiatives prises lors du sommet.
Plusieurs membres du G8 plaident pour un élargissement du G8 pour
inclure la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, le Brésil, l'Égypte et le Mexique. Ce
qui deviendrait le G14.
Le processus de Heiligendamm, du nom du sommet de juin 2007.
Invités jusqu’ici au cas par cas, les «six» (Afrique du Sud, Égypte,
Brésil, Chine, Inde et Mexique) seront désormais associés aux grands débats du
G8 sur les thèmes cruciaux comme le climat. Leurs points de vue seront pris en
compte par les «sherpas» qui préparent les sommets. Mais c’est à l’OCDE que le
G8 laisse le soin d’assurer la liaison.
Ces rencontres sont contestées par des mouvements altermondialistes qui
remettent en cause la légitimité du G8 et l'accusent de vouloir « diriger le
monde », au mépris des autres pays, pour imposer une politique libérale.
Cependant, ces sommets offrent une base à partir de laquelle il est
possible de réfléchir à des interventions politiques concrètes.
Allemagne : Chancelière Angela Merkel (depuis 2005)
MUSAO KALOMBO Economie Politique 106

Canada : Premier Ministre Stephen Harper (depuis 2006)


Etats-Unis : Président Barack Obama (depuis 2009)
France : Président Nicolas Sarkozy (depuis 2007)
Italie : Président du Conseil Silvio Berlusconi (depuis 2008) Présidence du G8
pour 2009
Japon : Premier Ministre Taro Aso (depuis 2008)
Royaume-Uni : Premier Ministre Gordon Brown (depuis 2007)
Russie : Président Dmitri Medvedev (depuis 2008)
Union européenne :
Commission : Président José Manuel Barroso (depuis 2004)
Présidence tournante (République tchèque, premier semestre 2009) :
Président du gouvernement Mirek Topolanek

8.2. CRISE FINANCIERE de 2008


La crise financière de l'automne 2008 est l'aggravation de la crise
financière de 2007-2008 débutée à l'été 2007 par la crise des subprimes. Cette
seconde phase d'une même crise financière, marquée par un accroissement de la
crise de liquidité et de la crise de confiance et un renchérissement
supplémentaire du crédit par une augmentation du taux interbancaire, commence
au cours de la semaine du 14 septembre 2008 lorsque plusieurs établissements
financiers américains entrent en cessation de paiement, et sont soit sauvés in
extremis par la Réserve fédérale américaine (Fed) (la compagnie d'assurance
AIG par exemple), soit rachetés par des concurrents en meilleure situation, soit
mis en liquidation (Lehman Brothers). La crise touche tous les pays du monde,
en particulier en Europe où plusieurs institutions financières connaissent de très
graves difficultés et sont sauvées par l'intervention des États et des banques
centrales (Banque centrale européenne dans la zone euro). Certains marquent le
début de la crise par la nationalisation de Freddie Mac et Fannie Mae le
6 septembre 2008.
Les gouvernements et banques centrales ont réagi, de manière plus ou
moins concertée, à un début de crise systémique avec l'objectif à très court terme
de maintenir la continuité du système de paiements et du marché interbancaire
qui auraient été très affectés par la faillite de plusieurs grandes banques. À cette
fin, les banques centrales ont abaissé leurs taux directeurs et la Fed a élargi sa
prise en pension de titres à des actifs risqués ; le gouvernement des États-Unis a
repris via une structure de défaisance une partie des « actifs toxiques » détenus
par les banques (première phase du Plan Paulson) ; des États ont élargi leur
garantie des dépôts des particuliers et ont partiellement nationalisé des
institutions bancaires en faillite ou proches de l'être (Royaume-Uni en
particulier). Les pays les plus exposés à la crise, en particulier parce qu'ils sont
endettés en monnaie étrangère, comme l'Islande et l'Ukraine, ont connu une forte
dévaluation de leur monnaie et sont entrés dans une situation de cessation de
paiement qu'une aide financière du FMI a résolue.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 107

La crise s'est rapidement répercutée sur les marchés boursiers par une
chute des cours (certains parlent du « krach de l'automne 2008 » (1), tandis que
le resserrement du crédit pour les entreprises et les ménages pèse sur l'activité
économique déjà affaiblie par la crise en cours depuis 2007.
L'aggravation de la crise financière a fortement accentué la crise
économique commencée début 2008, visible par la dégradation rapide des
prévisions économiques d'activité pour 2009, poussant les gouvernements à
engager des plans de relance financés par la dette. Les discussions concernant la
régulation des activités financières se sont accentuées, notamment au cours du
sommet du G20 de novembre 2008.

8.3. CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS


A. Automne 2008, phase aiguë de la crise financière de 2007-2008
La crise financière a débuté au cours de l'été 2007 avec la crise des
subprimes. Si déjà en 2007 et au début de 2008, quelques établissements
bancaires ont été mis en faillite, tel New Century, le numéro deux du subprime
américain, et si surtout le 16 mars 2008 JPMorgan Chase a repris Bear Stearns
avec l'aide de la Fed, la situation s'aggrave très rapidement au début du mois de
septembre 2008. Fannie Mae et Freddie Mac, deux organismes semi-étatiques
chargés du refinancement des prêts immobiliers aux ménages, vont commencer
à connaître de graves difficultés. Les évènements vont alors se précipiter et la
faillite de Lehman Brothers aggravera grandement la situation. Le paysage
bancaire sera profondément modifié tandis que les places boursières connaîtront
de fortes variations (du 01/01/2008 au 24/10/2008, le CAC 40 baisse de
43,11 %, le Dax (Allemagne) de 46,75 %, le FTSE 100 (Royaume-Uni) de
39,86 %, le Nikkei (Japon) de 50,03 % et le Dow Jones (États-Unis) de
36,83 %).
B. Septembre 2008
Niveau moyen du Dow Jones Industrial, entre janvier 2006 et novembre
2008.
 Le 7 septembre, Freddie Mac et Fanny Mae sont mises sous tutelle. Ces
deux institutions « qui assurent ou garantissent près de 5 300 milliards de
dollars de prêts soit 40% environ de l'encours de crédit immobilier
américain » sont considérées comme « trop grandes pour faire faillite ». Le
Trésor américain envisage d'y investir 200 milliards USD pour les sauver.

(1) OLIVIER PASTRE, « La crise des subprimes et ses conséquences »,


MUSAO KALOMBO Economie Politique 108

 Le 12 septembre 2008, l'allemande Deutsche Postbank, filiale de Deutsche


Post, est rachetée par sa compatriote la Deutsche Bank pour 9,3 milliards
d'euros.
 Le 15 septembre 2008, Lehman Brothers se déclare en faillite après que
Bank of America et la Barclay, qui étaient intéressées par son rachat, se
furent retirées du dossier, faute de garanties données par les autorités
fédérales. Bank of America rachète alors Merril Lynch 50 milliards de
dollars. Cette dernière est en effet à court de liquidités après avoir perdu 57
milliards de dollars depuis l'été 2007. La faillite de Lehman Brothers
« ébranle le système financier mondial ». Cette faillite qui constituerait « la
banqueroute la plus importante de toute l'histoire financière des États-Unis »
provoque un affolement des bourses mondiales où les actions du secteur
bancaire plongent de plus de 7% (à Londres la Barclay perd 8,20% et à Paris
la Société générale 7,63%). Pour apaiser les tensions, la Banque centrale
européenne annonce un appel d'offres rapide. La Fed et le département du
Trésor des États-Unis seront par la suite accusés d'avoir aggravé la crise en
ne sauvant pas Lehman Brothers dont la faillite a provoqué un début de crise
systémique.
 Le 16 septembre 2008, AIG, premier assureur américain, est sauvé par l'État
au prix d'un prêt de 85 milliards de dollars accordé par la Fed et d'une
nationalisation du capital à hauteur de près de 80%. En effet, la Fed le
considère comme « too risky to fail » c'est-à-dire que sa faillite aurait fait
courir de grand risque aux marchés et à l'économie.
 À partir du 16 septembre 2008, la britannique Barclays et la japonaise
Nomura rachètent les actifs de Lehman Brothers qui s'est déclaré en faillite
le week-end des 13-14 septembre.
 Morgan Stanley voit fin septembre l'entrée à son capital (21% des actions
pour 9 milliards de dollars) de la plus grande banque japonaise, Mitsubishi
UFJ Financial Group (MUFG).
 Le 19 septembre 2008, la banque britannique Halifax-Bank of Scotland
(HBOS) est rachetée pour 12,2 milliards de dollars par la Lloyds TSB.
 Le 25 septembre 2008, Washington Mutual, l'une des premières caisses
d'épargne américaines, a été saisie et l'essentiel des actifs seront revendus à
JPMorgan Chase, pour 1,9 milliard de dollars, qui devient alors la première
banque américaine par l'actif sous gestion.
 Le 28 septembre 2008, la banque du Bénélux Fortis, est nationalisée
partiellement, les trois États du Bénélux apportant 11,2 milliards d'euros de
capitaux propres pour 49% du capital.
 Le 28 septembre 2008 également, la banque britannique Bradford &
Bingley, spécialisée en crédit immobilier, est nationalisée. Son réseau
bancaire est racheté par l'espagnol Banco Santander pour 773 millions
MUSAO KALOMBO Economie Politique 109

d'euros (déjà propriétaire d'Abbey et d'Alliance & Leicester acheté fin 2007
pour un prix qui s'avère, en septembre 2008, de 1,6 milliard d'euros).
 Le 28 septembre, toujours, la banque allemande Hypo Real Estate,
spécialisée dans le financement de l'immobilier, est sauvée par un plan
d'urgence de 35 milliards d'euros qui doit permettre « une liquidation dans
l'ordre et non en catastrophe »
 Le 30 septembre, la première banque mondiale pour le financement des
collectivités locales, la franco-belge Dexia, lève 6,4 milliards d'euros auprès
des gouvernements belges, français et luxembourgeois ainsi qu'auprès des
actionnaires existants.
C. Octobre 2008
 Le 3 octobre 2008, Wachovia est rachetée, pour 15 milliards de $ par Wells
Fargo, redonnant à ce dernier la première place mondiale.
 Le 5 octobre 2008, Unicrédit, première banque d'Italie, fait appel au marché
pour 6,3 milliards d'euros.
1. Le 5 octobre 2008, BNP Paribas prend le contrôle de Fortis en Belgique et
au Luxembourg pour 14,7 milliards d'euros, tandis que l'État belge devient le
premier actionnaire du groupe français.
2. Le 6 octobre 2008, le gouvernement allemand a obtenu du secteur bancaire
et de l'assurance qu'il accorde une ligne de crédit supplémentaire de 15
milliards d'euros à Hypo Real Estate.
3. Le 8 octobre, huit banques britanniques (HSBC, Barclays, HBOS, Royal
Bank of Scotland, Lloyds TSB, Standard Chartered, Nationwide et Abbey
filiale de Santander) sont partiellement nationalisées. Il faut entendre par là
qu'en échange d'une entrée dans leur capital, et d'une garantie du Trésor sur
les emprunts obligataires de 250 milliards de livres, le gouvernement
britannique entend notamment peser sur la politique des dividendes, sur les
rémunérations des dirigeants, ainsi que sur la distribution de crédit aux
petites entreprises et aux acquéreurs immobiliers
4. Le Erreur ! Source du renvoi introuvable. 2008, l'assureur japonais
Yamato Life se déclare en faillite.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 110

D. Novembre 2008
1. Le 3 novembre, Le Figaro titre que les actionnaires ont perdu 20 000
milliards de dollars entre la fin 2007 et le 29 octobre 2008 soit « l'équivalent
de la moitié des richesses produites en un an sur la planète ou dix fois le
produit intérieur brut de la France ». Le Monde des 26-27 octobre faisait état
de 25 000 milliards de dollars évanouis et d'une perte de presque la moitié de
la capitalisation boursière des grandes places financières.
1. Le 23 novembre, le gouvernement américain, pour aider Citigroup, lance un
plan d'urgence prévoyant une injection de capital de 20 milliards de dollars
et une garantie pour les actifs risqués à hauteur de 306 milliards de dollars.
1. Le 27 novembre, la chaîne de magasins britan-nique Woolworths est placée
sous administration judiciaire. Woolworths qui emploie 30000 personnes
dans 800 magasins, est endetté à hauteur de 400 millions d'euros.
E. Décembre 2008
1. Le 12 décembre, Bernard Madoff, ancien patron du NASDAQ, est arrêté par
le FBI et mis en examen pour une fraude qui pourrait atteindre les 50
milliards de dollars.
1. Le 19 décembre, le gouvernement des États-Unis d'Amérique annonce qu'il
est prêt à débloquer 17,4 milliards de dollars pour sauver les constructeurs
de voitures General Motors, Chrysler et éventuelle-ment Ford, proches de la
faillite. À cours de liquidités, General Motors reçoit immédiatement 9,4
milliards de dollars et Chrysler 4 milliards. La somme est prise sur les 700
milliards de dollars du plan Paulson prévus pour le sauvetage des banques
américaine.
1. Le 20 décembre, la banque allemande Hypo Real Estate annonce qu'elle va
se séparer de plus de la moitié de ses effectifs.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 111

F. Janvier 2009
1. Le 6 janvier 2009, Alcoa, le producteur américain d'aluminium, numéro un
mondial du secteur, annonce qu'il va supprimer 13.500 emplois et réduire de
18% sa production[33].

8.4. LES PLANS DE SAUVETAGE (septembre et octobre 2008)


Des plans de sauvetage du secteur bancaire menacé de défaillances en
chaîne vont être lancés aux États-Unis, dans les pays européens et dans de
nombreux autres pays du monde. Ces plans ont le plus souvent deux grands
acteurs : les gouvernements et les banques centrales (institutions indépendantes
des gouvernements aux États-Unis et dans la zone euro). Par ailleurs aux États-
Unis le FBI, qui dispose de très peu d'agents chargés de la délinquance en col
blanc[34], a été chargé d'enquêter sur un certain nombre de groupes (dont Lehman
Brothers, AIG, Freddie Mac et Fanny Mae) et de fraudes possibles.
Les banques centrales vont agir d'au moins deux façons différentes, en
abaissant les taux directeurs et prenant en pension des actifs parfois risqués des
institutions financières en difficulté. Par exemple, début octobre la Fed a doublé
le niveau de liquidité mises à la disposition des banques, la portant à 9000
milliards de dollars. Mais cette façon de faire peut à terme affecter la solidité des
banques centrales. Dans cet esprit, Kenneth Rogoff dans un article publié dans le
journal Les Échos, s'inquiète des risques pris par les banques centrales. Par
ailleurs, il estime qu'« il est temps d'admettre que l'industrie financière n'est pas
simplement victime d'une panique spéculative sur l'immobilier mais subit des
changements de fond ». Dans une perspective plus tournée vers le futur, Les
banques centrales et au premier rang la Fed ont commencé à réfléchir à la
nouvelle architecture financière mondiale. Les 23 et 24 août 2008 lors d'une
réunion à Jackson Hole dans le Wyoming Ben Bernanke président de la banque
centrale américaine Fed a proposé « une évolution de la réglementation et de la
supervision des banques ». Par ailleurs, début octobre, cette institution a
commencé à étudier avec un petit nombre des banques la création d'une chambre
de compensation sur le marché des Credits default swaps.
Pour enrayer la crise systémique, les État-Unis ont lancé le plan Paulson.
Le secrétaire au Trésor des États-Unis Henry Paulson a annoncé le 18 septembre
2008 que l'État américain allait mettre en place une structure de défaisance qui
achètera aux institutions financières et gérera des actifs toxiques (notamment les
dérivés de crédits subprime) qu'elles ont en portefeuille, annonçant un montant
global d'environ 700 milliards de dollars américains. La dette nette des États-
Unis passerait ainsi de 10 600 à 11 300 milliards de dollars.
Les défaillances bancaires apparaissant en Europe (Dexia, Fortis, Hypo
Real Estate...), les États européens sont à leur tour intervenus en octobre 2008,
annonçant des plans de grande ampleur comprenant à la fois des garanties
étatiques pour le refinancement (le gros des montants annoncés), mais aussi des
MUSAO KALOMBO Economie Politique 112

mesures de recapitalisation menées par les États, pouvant conduire de facto à la


nationalisation de banques (Royaume-Uni en particulier). Le mouvement a été
lancé par le plan du gouvernement britannique de Gordon Brown suivi par les
autres États autour du week-end des 11-12 octobre. Les principaux plans sont :
1. France : opérations des banques garanties par l'État pour 320 milliards
d'euros et aide à la recapitalisation des banques pour 40 milliards d'euros ;
2. Allemagne : opérations des banques garanties par l'État pour 400 milliards
d'euros et aide à la recapitalisation des banques pour 80 milliards ;
3. Grande-Bretagne : Opérations des banques garanties par l'État pour 320
milliards d'euros et aide à la recapitalisation des banques pour 64 milliards ;
4. Suisse : recapitalisation de l'UBS par l'État pour 3,9 milliards d'euros et
fonds d'achat d'actifs bancaire pour 40 milliards d'euros ;
5. Inde : aide au marché financier de 9 milliards d'euros ;
6. Chine : baisse des taux d'intérêts ;
7. Singapour : fonds de 75 milliards d'euros pour garantir tous les dépôts
bancaires ;
8. Arabie saoudite : aide aux banques de 30 milliards d'euros et baisse des taux
d'intérêts par la banque centrale.
À la suite des plans européens, l’État fédéral américain a à son tour annoncé
un plan de recapitalisation des banques. Il devait utiliser 185 milliards d'euros
pour entrer au capital de neuf banques : Citigroup, Wells Fargo, JP Morgan
Chase, bank of America.

8.5. SAUVETAGE DES BANQUES : acte II


Début janvier, malgré les plans de sauvetage la crise bancaire ne semble pas
circonscrite obligeant les gouvernements à agir.

A. Janvier
1. Le 7 janvier en France, le chef de l'État annonce un nouveau soutien aux
banques d'un montant estimé à 10,5 millards d'Euros
2. le 8 janvier, la Commerzbank est recapitalisée à hauteur de 10 milliards
d'euros par le gouvernement allemand
3. Autour du 15 janvier, la Deutsche Bank annonce des pertes et provoque
une forte baisse en bourse des banques européennes
4. Le 19 janvier, suite aux pertes de Citibank et de Bank of America, les
États-Unis envisagent la création d'un banque regroupant les actifs
toxiques (Bad Bank)
5. Le 19 janvier Gordon Brown présente un nouveau plan. Ce jour là la
Royal Bank of Scotland annonce des pertes de 30 milliards d'Euros.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 113

6. le 20 janvier les valeurs financières baissent de 15% à Wall Street. La


crise bancaire devient un sujet prioritaire pour le nouveau gouvernement
américain
7. Autour du 20 janvier, polémique en France sur les bonus des patrons des
banques
8. 28 janvier le FMI dans son Rapport sur la stabilité financière dans le
monde[5] évalue les risques de dépréciation des actifs de crédit détenus
par les banques à 2.200 milliards de dollars, en hausse de 800 milliards
par rapport à ses estimations d'octobre 2008. Pour Olivier Blanchard, chef
économiste du FMI, les banques auraient besoin d'un apport de fonds
propres de 500 milliards. En accusation « les produits financiers risqués,
aujourd'hui décriés pour leur toxicité...[qui] comprennent pour l'essentiel
des dérivés complexes de crédit échangés de gré à gré sur des marchés
dérégulés ». Pour le FMI, il est convient de procéder à la recapitalisation
des établissements financiers et de s'occuper des "actifs compromis" en
inscrivant les actions immédiates dans une vision de long terme reposant
sur des règles claires et cohérentes et sur la coopération internationale
B. Février
1. 10 février, les États-Unis présentent un plan de stabilité financière
comprenant: un "Financial Stability Trust" pour consolider les fonds
propres des banques qui en auraient besoin, un "fonds d'investissement
public privé" pour délester les banques de leurs actifs toxiques, un
"Consummer and Business Lending Initiative" pour relancer les prêts aux
consom-mateurs et aux petites entreprises, et enfin des fonds doivent
servir à éviter les saisies immobilières. L'enveloppe affectée à ce plan peut
aller jusqu'à 2.000 milliards de dollar, financée par le Trésor et la Fed.
2. 22 février, le gouvernement britannique a consacré dans les mois
précédents 105 milliards de livres (118, 4 milliards d'euros) au sauvetage
des banques

8.6. L'AGGRAVATION DE LA SITUATION ECONOMIQUE MONDIALE


A. Une crise économique qui tend à devenir mondiale
Le renforcement de la crise financière a été un facteur d'aggravation et
de propagation de la crise économique, via la crise de liquidité, le resser-rement
du crédit et l'effet richesse (la forte baisse de valeur des actifs boursiers réduit la
valeur de l'épargne de ceux qui détiennent ces actifs, et les incite à épargner
davantage – et donc à moins consommer – pour reconstituer leur épargne).
L'économie de tous les pays est touchée de manière plus ou moins prononcée,
via une réduction de la croissance économique et une hausse du chômage.
Avant le renforcement de la crise financière, l'OCDE prévoyait déjà une
récession dans certains pays de sa zone. En novembre 2008, cette institution a
MUSAO KALOMBO Economie Politique 114

publié des estimations et prévisions selon lesquelles plusieurs pays membres


(entre autres la Zone Euro, les États-Unis et le Japon) auraient une croissance
négative en 2009 et connaîtraient une remontée du chômage, le nombre de
chômeurs des pays membres passant de 34 millions à l'automne 2008 à 42
millions en 2010. Elle ne prévoit pas de reprise avant le second semestre 2010.
Cette crise a également montré qu'il n'y aurait pas de découplage entre
les cycles économiques et financiers des pays développés et ceux du reste de la
planète. En effet le ralentissement en Europe et aux États-Unis se transmet aux
autres par le biais d'importations moindre. Par ailleurs la crise écono-mique a
entraîné une baisse des cours des matières premières (pétrole, etc.) qui affecte
notamment l'Argentine, l'Afrique et la Russie. Enfin ces pays sont également
directement affectés par la crise financière d'une part parce qu'ils subissent les
effets du resserrement du crédit, par les problèmes que connaissent leur système
bancaire et par le fait que de nombreux pays qui ne disposent pas d'une monnaie
considérée comme « sûre » voient la crise financière se doubler d'une crise
monétaire d'autant qu'ils ont parfois empruntés en devises étrangères. C'est
notamment le cas de l'Islande (voir crise financière de 2008 en Islande) et de
l'Ukraine, qui étaient fortement endettés à l'international en monnaie étrangère,
qui les a rendu vulnérables à une chute du taux de change de leur propre
monnaie.

8.7. LA QUESTION DES MESURES STRUCTURELLES VISANT A


MODIFIER L'ARCHITECTURE FINANCIERE ET BANCAIRE
« Débat sur l'intervention étatique dans le secteur financier. »
Des modifications de la régulation financière aux échelles nationale et
internationale sont envisagées et discutées depuis le début de la crise financière
de 2007-2008. L'aggravation de la crise au cours de l'automne 2008 et a renforcé
les discussions entre les gouvernements.
Christian de Boissieu et Jean-Hervé Lorenzi dans un article du journal Le
Monde d'octobre 2008 estiment que « L'heure, aujourd'hui, est à la refondation
du système bancaire et financier international » et en appellent à un Bretton
Woods financier. L'expression est contestée par certains comme Philippe
Chalmin qui craint la résurgence de l'idée de monnaie internationale et
approuvés par d'autres tels Martin Wolf éditorialiste au Financial Times qui
prône une meilleure coopération internationale. Du fait du poids grandissant des
pays émergents dans l'économie mondiale (Chine, Brésil, Inde) et de la position
très fortement créditrice de la Chine, la discussion des problèmes économiques
et financiers, généralement pratiquée au sein du G8, est élargie au groupe des 20
principaux pays, le G20 pour la réunion du 15 novembre à Washington. Un des
problèmes sous-jacents aux réflexions sur la nouvelle architecture financière
mondiale est de réduire les déséquilibres de balance courante (tel le large déficit
américain) et de renforcer ainsi la légitimité des institutions internationales.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 115

8.8. LE SOMMET DU G20 A WASHINGTON DE LA MI-NOVEMBRE


2008
D'après le communiqué final la crise résulterait d'un manque de
coopération économique, de problèmes d'évaluation des risques, de normes
comptables peu adaptées et disparates, et de déficiences quant à la surveillance
des marchés. Le sommet du G20 a condamné la tentation protectionniste et a
recommande dans son communiqué final « des mesures budgétaires pour
stimuler la demande interne avec des résultats rapides », il souligne aussi
« L'importance du soutien que la politique monétaire peut apporter dans les
conditions appropriées à chaque pays ».
Sur la question de la nouvelle architecture financière internationale, le
G20 a décidé de se réunir à Londres fin mars début avril et de lancer un certain
nombre d'études visant :
1. à améliorer la transparence et les systèmes comptable au niveau notamment
de l'IASB;
2. à renforcer le contrôle prudentiel par une révision des normes régissant les
agences de notation et par un examen des risques liés aux Credit Default
Swap;
3. à améliorer la gestion du risque en mettant au point de nouveau modèle et en
révisant les régimes de rémunérations des traders;
4. à améliorer la supervision des marchés en renforçant la coopération entre les
instances nationales et en renforçant la surveillance des grandes sociétés
financières internationales,
5. à améliore la régulation en demandant au Fonds monétaire international
(FMI) et au Forum de stabilité financière des formuler des recommandations
pour limiter les effets cycliques de la finance ;
6. à renforcer la capacité des institutions financières internationales à aider les
économies en difficulté.
Dans les faits, ce nouveau sommet a été programmé pour Londres le 2
avril 2009 avec l'objectif plus général de renforcer la coordination
principalement dans quatre domaines: plans de relance économique,
assainissement du système bancaire, dispositifs et règles de surveillance du
secteur financier et aide aux pays émergents les plus touchés par la crise.

8.9. LA REFLEXION DES ECONOMISTES SUR LA NOUVELLE


STRUCTURE FINANCIERE INTERNATIONALE
La crise a un peu surpris les économistes aussi, pour nourrir la réflexion,
Barry Eichengreen et Richard Baldwin ont demandé, dans le cadre du Centre for
Economic Policy Research à des économistes de réputation internationale
(World Class Economists) (Alberto Alesina, Erik Berglöf, Willem Buiter,
Guillermo Calvo, Stijn Claessens, Paul De Grauwe, Wendy Dobson, Barry
Eichengreen, Daniel Gros, Refet Gürkaynak, Takatoshi Ito, Vijay Joshi, Yung
Chul Park, Raghuram Rajan, Dani Rodrik, Michael Spence (économiste), Guido
MUSAO KALOMBO Economie Politique 116

Tabellini, David Vines, Ernesto Zedillo et Jeromin Zettelmeyer) de rédiger un


cours article sur le thème "What G20 leaders must do to stabilise our economy
and fix the financial system".
Les points à discuter selon certains économistes français
Quatorze catégories de mesure de prévention des crises ont été proposées :
1. Encadrer la titrisation
2. Taxer les marchés de gré à gré
3. Améliorer la législation sur l'attribution des crédits
4. Réglementer les fonds spéculatifs et le capital-investissement
5. Conforter le contrôle interne des institutions financières
6. Limiter les bonus et les « golden rémunérations »
7. Revoir les normes comptables
8. Étendre la lutte contre l'inflation à l'immobilier et à la bourse
9. Interdire la spéculation aux banques de dépôt
10. Renforcer le Fonds monétaire international
11. Limiter la volatilité des monnaies
12. Augmenter le pouvoir des autorités de régulation
13. Relancer la coopération contre les places offshore
14. Encadrer les agences de notation

8.10. GROUPE DES 20


Le Groupe des 20 (ou G20) est un forum économique qui a été créé en
1999, après la succession des crises financières dans les années 1990 (2).

Questions internationales, n° 34, novembre-décembre 2008, p. 26.


2
( ) Alexandre Shields : ). Il vise à favoriser la concertation internationale,
en intégrant le principe
d'un dialogue élargi tenant compte du poids économique croissant pris par un certain nombre
de pays.
Le G20 représente les deux tiers du commerce et de la population mondiale et plus de 90 %
du produit mondial brut (somme des PIB de tous les pays du monde) (245.html" H).
Le 15 novembre 2008, pour la première fois de son histoire, ce sont les chefs d'État ou de
gouvernement qui se sont réunis et non uniquement les ministres des finances.

A. Création
Le G20 a été créé en marge du G7 du 25 septembre 1999 de Washington, lors d'une
réunion des ministres des finances du groupe (2arper contre une refonte globale du système financier
(2) Idem
( 2)
). Le but de ce nouveau groupe est alors de favoriser la stabilité financière internationale et
de créer des possibilités de dialogues entre pays industrialisés et pays émergents, ce que les
réunions des ministres des finances du G7 ne permettaient pas.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 117

Les actuels membres du G20 représentent environ 65,2% de la


population mondiale. Les régimes se répartissent ainsi : 1 union de type
confédérale, 14 républiques (dont 7 républiques fédérales et 1 république
populaire) et 5 monarchies (dont 1 monarchie absolue).
Les 3 États de l'ALENA sont membres du G20 qui compte également 2
Etats du MERCOSUR, 4 Etats de l'Union Européenne (qui siège également en
sa propre qualité) et 3 Etats membres de l'Organisation de la conférence
islamique. Le continent asiatique est relativement bien représenté avec des pays
comme la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, le Japon mais aussi la
Turquie et l'Arabie Saoudite ; l'Afrique du Sud est la seule représentante du
continent africain au G20.

B. Membres du G20
Les membres du G20 sont représentés par les ministres des finances et les directeurs des
banques centrales des 19 pays suivants :
1. Allemagne 14. Italie
2. Afrique du Sud 15. Japon
3. Arabie saoudite 16. Mexique
4. Argentine 17. Royaume-Uni
5. Australie 18. Russie
6. Brésil 19. Turquie
7. Canada
8. Chine
9. Corée du Sud
10. Etats-Unis
11. France
12. Inde
13. Indonésie
L'Union européenne est représentée par le Président du conseil et celui de la Banque centrale
européenne, ce qui explique le nom de G20.
Le G20 accueille également les institutions de Bretton Woods, le directeur général du FMI,
le président de la banque mondiale, celui du comité monétaire et financier international et celui du
comité de développement du FMI et de la banque mondiale (2icle95" Université du Québec à Montréal : Du G10 au G20
(PDF)

( 2)
).
Les membres du G20 appartiennent aux pays du G8 et à 11 pays à économies
émergentes(2rticle95" Université du Québec à Montréal : Du G10 au G20 (PDF)
(2) La Russie membre du G8 est elle même une économie émergente, l'Australie est le seul pays développé
retenu en dehors du G8 avec peut-être la Corée du Sud. L'Espagne, et à un degré moindre les Pays-Bas, la
Pologne, la Belgique, la Suède et la Suisse n'ont pas été retenues bien que leur PNB soient relativement
importants. Les principaux pays émergents non retenus aux PIB moyens sont l'Iran, la Thaï
MUSAO KALOMBO Economie Politique 118

C. Sommets passés et à venir


1. 1999 : Berlin, 1. 2008 : São Paulo,
Allemagne Brésil
2. 2000 : Montréal, 2. 2008 : (15 novembre)
Canada Washington, États-
3. 2001 : Ottawa, Unis
Canada 3. 2009 : (2 avril)
4. 2002 : New Delhi, Londres, Royaume-Uni
Inde 4. 2009 : (septembre)
5. 2003 : Morelia, New York, États-unis
Mexique
6. 2004 : Berlin,
Allemagne
7. 2005 : Pékin,
Chine
8. 2006 : Melbourne,
Australie
9. 2007 : Le Cap,
Afrique du Sud

D. Le sommet du G20 à Washington de la mi-novembre 2008


D'après le communiqué final (3). Le sommet du G20 a condamné la
tentation protectionniste et recommande dans son communiqué final « des
mesures budgétaires pour stimuler la demande interne avec des résultats
rapides », il souligne aussi « L'importance du soutien que la politique monétaire
peut apporter dans les conditions appropriées à chaque pays » (4).
Sur la question de la nouvelle architecture financière internationale, le
G20 a décidé de se réunir à Londres fin mars début avril et de lancer un certain
nombre d'études visant :
1. à améliorer la transparence et les systèmes comptables au niveau notamment
de l'IASB;

lande, la Colombie, le Venezuela, les Émirats-Arabes-Unis et la M


(3) Alexandre Shields : Harper contre une refonte globale du système financier [archive], Le ),
la crise
financière de 2008 résulterait d'un manque de coopération économique, de problèmes
d'évaluation des risques, de normes comptables peu adaptées et disparates, et de déficiences
quant à la surveillance des marchés (3Devoir (samedi 15 et 16 novembre 2008). Consulté le 2008-11-15.
(3) Pierre-Yves Dugua, Le G20 prône
la relance par tous les moyens, Le Figaro économie du 17/11/2008
(4) Les citations sont extraits de l'article de Pierre-Yves Dugua, Le G20 prône
MUSAO KALOMBO Economie Politique 119

2. à renforcer le contrôle prudentiel par une révision des normes régissant les
agences de notation et par un examen des risques liés aux Credit Default
Swap;
3. à améliorer la gestion du risque en mettant au point de nouveaux modèles et
en révisant les modes de rémunération des traders;
4. à améliorer la supervision des marchés en renforçant la coopération entre les
instances nationales et en renforçant la surveillance des grandes sociétés
financières internationales,
5. à améliorer la régulation en demandant au FMI (Fonds Monétaire
international) et au Forum de stabilité financière de formuler des
recommandations pour limiter les effets cycliques de la finance,
6. à renforcer la capacité des institutions financières internationales à aider les
économies en difficulté (5).
E. Le sommet du G20 à Londres début avril 2009
« G20 de Londres du 2 avril 2009 ».

Les principaux Résultats:


1. 1000 milliards de dollars supplémentaires pour le FMI et la Banque
mondiale
Le G20 s'est engagé à augmenter de 1000 milliards de dollars les
ressources du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
Selon le communiqué final, les dirigeants des deux institutions seront désormais
nommés au mérite.
En pratique, le FMI verra notamment ses moyens tripler, avec 500
milliards de dollars supplémentaires, a précisé Gordon Brown au cours d'une
conférence de presse. Ces fonds seront constitués par de "l'argent nouveau" et
par des droits de tirages spéciaux (DTS) du FMI.
Le Fonds va également pouvoir vendre de l'or pour financer son aide aux
pays les plus pauvres. Et 250 milliards de dollars seront consacrés à aider le
financement du commerce pour relancer les échanges mondiaux.
1. Une liste noire des paradis fiscaux
"Le temps du secret bancaire est révolu", s'est félicité Nicolas Sarkozy
lors de sa conférence de presse à l'issue du sommet. Le principe d'une liste noire
des pays fiscalement non-coopératifs a en effet été entériné par le G20. L'OCDE
devrait publier dans les heures qui viennent la liste de ces Etats qui ne sont pas
en conformité avec les règles mondiales d'échange d'informations fiscales.
Une liste de sanction est également prévue pour ces places non
coopératives : "dans la déclaration, elles vont de l'alourdissement des contraintes
administratives à l'interdiction des organisations internationales à placer de
la relance par tous les moyens, Le Figaro économie du 17/11/200
MUSAO KALOMBO Economie Politique 120

fonds dans ces Etats. Et une palette de sanction doit être définie par les ministres
des Finances même si un certain nombre sont prévues dans la déclaration", a
précisé Nicolas Sarkozy.
1. De "nouvelles règles" de gouvernance des marchés financiers
Par ailleurs, les pays du G20 se sont mis d'accord pour mettre en oeuvre
de "nouvelles règles" sur les salaires et les bonus au niveau mondial, a annoncé
le Premier ministre britannique à l'issue du sommet.
Les dirigeants ont adopté des principes communs et des sanctions sont
déjà prévues pour les faire respecter : "ceux qui auront des politiques risquées en
supporteront le prix en termes d'exigences en capital. Pour faire clair, les
superviseurs pourront imposer à des banques qui n'auront pas des politiques de
rémunération des traders raisonnables des obligations en termes d'augmentation
de leurs fonds propres. Là aussi c'est du jamais vu", a déclaré Nicolas Sarkozy.
Les Hedge funds et les fonds seront eux aussi encadrés par des
superviseurs. L'activité des banques elle aussi sera contrôlée, notamment tout ce
qui concerne les activités de titrisation et de hors-bilan qui devront être plus
transparentes. Un nouvel organisme de la finance mondiale doit également voir
le jour pour prévenir les crises.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 121

CONCLUSION

Après avoir analysé l’objet d’étude du cours d’Economie Politique et


présenté la méthodologie mise en œuvre dans les recherches en économie
politique, ce cours a essayé de donner une vue synoptique de l’économie
politique, d’apporter une certaine lumière sur la micro-économie et la macro-
économie. La crise financière et économique au niveau international a aussi fait
l’objet d’une analyse de son armature sans oublier les stratégies arrêtées au
niveau mondial pour endiguer la crise et stabiliser la situation socio-économique
des Etats.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 122

NOTES ET REFERENCES

1. Alexandre Shields : Harper contre une refonte globale du système


financier [archive], Le Devoir, 2008.
2. Alexis Jacquemin, Henry Tulkens et Paul Mercier, Fondements d'économie
politique, 3e édition, Bruxelles, 2001.
3. Antoin Murphy, « L.-J. Plumard de Dangeul (1722 - 1777), Membre de
l'Académie des Sciences de Stockholm - Un précurseur de l'Économie
politique », in Revue Historique et Archéologique du Maine, Le Mans, 2000,
3° série T. 20, tome CLI de la Collection.
4. Antoine de Montchrestien (1616), p.3 J.Arrous, Introduction à l'économie
politique, Paris, Dalloz, 1994
5. Antoine-Elisée Cherbuliez, Étude sur les causes de la misère, tant morale
que physique et sur les moyens d’y porter remède (1853).
6. Christian de Boissieu, Jean-Hervé Lorenzi, « Un nouveau Bretton Woods »,
Le Monde du 08/10/08
7. Cimade, Analyse du Rapport Mazeaud , juillet 2008.
8. Frédéric Bastiat, Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas, Choix de sophismes et
de pamphlets économiques, (ISBN 2878940040).
9. http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761575540_2/travail.html
10. http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_politique
11. Jacques Attali, 2008, La crise et après ?, Fayard
12. Jacques Généreux, L'économie politique. Analyse économique des choix
publics et de la vie politique, Paris, Larousse, 1996.
13. Jean-Bernard Véron, "L'aide au développement face à la guerre", Focus
stratégique n° 7, publication de l'Institut français des relations
internationales, mai 2008, 37 pages
14. Laurent Thevenin, « L'ampleur de la crise financière bouleverse le paysage
bancaire international », Les Échos du 1/10/2008.
15. Paul Jorion, Vers la crise du capitalisme américain?, La Découverte, Paris,
2007 .
16. Paul Jorion, L'implosion. La finance contre l'économie : ce qu'annonce et
révèle la crise des subprimes, Fayard, Paris, 2008.
17. Rosa Luxemburg, Introduction à l'économie politique (1907-1917),
Toulouse, Smolny, 2008.
MUSAO KALOMBO Economie Politique 123
MUSAO KALOMBO Economie Politique 124

TABLE DES MATIERES

AVERTISSEMENT ...................................................I
INTRODUCTION ..................................................... 1
I. OBJECTIFS DU COURS D’ECONOMIE POLITIQUE 1
II. STRATEGIE DE TRAVAIL ................................... 2
III. INSTRUMENTS DE TRAVAIL............................ 2
IV. DEMARCHE METHODOLOGIQUE ................ 3
1. La méthode déductive ....................................... 3
2. La méthode inductive ........................................ 3
3. La méthode statique .......................................... 3
4. La méthode dynamique ..................................... 4
5. La méthode statistique ...................................... 4
V. L’ECONOMIE POLITIQUE ET LES SCIENCES CONNEXES 4
IERE PARTIE : QUELQUES CONSIDERATIONS SUR LA MICRO-
ECONOMIE .............................................................. 4
A. PRESENTATION ................................................. 5
B. OBJETS ET POSTULATS DE LA MICROECONOMIE 5
CHAPITRE I. LA CONCEPTUALISATION DE LA
MICROECONOMIE ................................................ 6
1.1. APPROCHES THEORIQUES ET DEVELOPPEMENT DES CONCEPTS
.................................................................................. 7
1.2. QUELQUES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
.................................................................................. 9
A. L’antiquité grecque .......................................... 9
1. PLATON (429-347 avant J.C. .......................... 9
2. ARISTOTE (384-322 Avant J.C.) ..................... 9
B. La période médiévale ..................................... 10
C. Doctrine libérale (16ème–18ème siècle) et la période mercantiliste 10
1. ADAM SMITH (1723-1790) ........................... 11
2. Jean Baptiste SAY (1767-1832) ...................... 12
3. François QUESNAY et l’école physiocrate (1664-1774) 12
1.3. CONCEPTS ECONOMIQUES FONDAMENTAUX 14
1. LES BESOINS ................................................. 14
2. LES BIENS ...................................................... 15
3. L’UTILITE ...................................................... 16
4. LA VALEUR .................................................... 18
5. LE CIRCUIT ECONOMIQUE (dans sa dimension simple) 19
1.4. LA RATIONALITE DU CONSOMMATEUR... 20
1.5. DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL 22
MUSAO KALOMBO Economie Politique 125

1. LES INDICATEURS ECONOMIQUES: COMMENT MESURER LE


DEVELOPPEMENT ? ......................................... 22
2. HISTORIQUE ................................................. 23
3. LES DIFFERENTS MODELES DE DEVELOPPEMENT 26
4. LES OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT ET
LE NEPAD ........................................................... 30
5. LES ANNEES 2000 ......................................... 31
6. LES MOYENS DU DEVELOPPEMENT ........ 31
CHAPITRE II. L’EQUILIBRE DU MARCHE ... 32
2.1. LA NOTION DE LA DEMANDE...................... 32
2.2. COURBE DE LA DEMANDE X ...................... 32
2.3. L’EFFET DE SUBSTITUTION DE REVENU . 33
2.4. LES EXCEPTIONS A LA LOI DE LA DEMANDE 35
2.5. L’ELASTICITE DE LA DEMANDE ................. 36
2.6. L’OFFRE ......................................................... 38
1. Identification ................................................... 38
2. Les déterminants de l’offre .............................. 39
3. Loi de l’offre .................................................... 40
4. Exceptions à la loi de l’offre ........................... 41
2.7. ELASTICITE DE L’OFFRE ............................. 41
1. Identification .................................................... 41
2. Formes d’élasticité .......................................... 41
3. Facteurs déterminant l’élasticité de l’offre ..... 43
2.8. LE PRIX D’EQUILIBRE DU MARCHE .......... 43
1. Notion du marché ............................................ 43
2. Le prix d’équilibre ........................................... 45
2.9. INTERVENTION ETATIQUE AU NIVEAU DES PRIX 45
1. L’Etat et la fonction des consommateurs ........ 45
2. L’Etat et la protection des producteurs ........... 46
CHAPITRE III. LA PRODUCTION .................... 47
3.1. L’IDENTIFICATION ....................................... 47
3.2. LA PRODUCTION ET L’ENTREPRISE .......... 47
3.3. SORTES D’ENTREPRISES ............................. 47
3.4. FONCTION DE L’ENTREPRISE ................... 49
3.5. FACTEURS DE PRODUCTION ..................... 49
1. Nature .............................................................. 49
2. Le travail ou main-d’œuvre ............................. 50
3. Le capital ......................................................... 54
3.6. ORGANISATION DE LA PRODUCTION ....... 55
1. Formes d’entreprises ....................................... 55
2. Concentration d’entreprises ............................ 55
1.1. Concentration horizontale ou intégration horizontale 56
MUSAO KALOMBO Economie Politique 126

2.2. Forme de concentration ............................... 56


3. L’organisation du travail ................................ 58
3.7. LES COUTS DE PRODUCTION ..................... 59
1. Coût fixe ou constant ....................................... 59
2. Coût variable ................................................... 59
3. Le coût total ..................................................... 60
4. Le coût moyen .................................................. 60
5. Le coût marginal .............................................. 60
3.8. LES RECETTES .............................................. 61
1. Définition ........................................................ 61
2. Types de recettes .............................................. 61
CHAPITRE IV. LA REMUNERATION DES FACTEURS DE
PRODUCTION ........................................................ 63
4.1. LA THEORIE DE LA POPULATION (DE THOMAS ROBERT MALTHUS, 1776
– 1836) .................................................................... 63
1. La portée de la théorie de Malthus.................. 63
2. Critique sur la théorie de Malthus .................. 65
3. Population dans le tiers-monde ....................... 65
4. Conséquences de l’explosion démographique dans le tiers-monde 65
4.2. LE SALAIRE .................................................... 66
4.3. LA RENTE ....................................................... 71
4.4. L’INTERET ..................................................... 73
4.5. LE PROFIT..................................................... 75
DEUXIEME PARTIE : LA MACROECONOMONIE 77
INTRODUCTION ................................................... 78
CHAPITRE V. LA MONNAIE............................. 79
5.1. DEFINITION ET IDENTIFICATION DE LA MONNAIE 79
5.2. FONCTION DE LA MONNAIE ...................... 79
5.3. QUALITES DE LA MONNAIE ........................ 80
5.4. SORTES DE MONNAIE .................................. 81
5.5. VALEUR DE LA MONNAIE ........................... 83
5.6. INFLATION .................................................... 83
5.7. LE CHOMAGE COMME L’UN DES PROBLEMES
MACROECONOMIQUES ...................................... 86
1. Le marché agrégé du travail ........................... 86
2. Les salaires et l’emploi .................................... 91
3. Les causes du chômage.................................... 92
CHAPITRE VI : LA COMPTABILITE NATIONALE 94
6.1. LA CONCEPTUALISATION........................... 94
MUSAO KALOMBO Economie Politique 127

6.2. LE DEFICIT BUDGETAIRE ET LE ROLE DES POUVOIRS PUBLICS


................................................................................ 95
6.3. LA BALANCE DES PAIEMENTS EN ECONOMIE OUVERTE 98
6.4. LE MARCHE DES CHANGES ....................... 99
CHAPITRE VII : ECHANGE INTERNATIONAL101
7.1. LE LIBRE-ECHANGE .................................. 101
7.2. L’AUTARCIE ................................................ 101
7.3. LE PROTECTIONNISME ............................. 102
1. Définition ...................................................... 102
2. Avantages et inconvénients du protectionnisme102
CHAPITRE 8 : LA CRISE FINANCIERE ET LE G20 105
8.1. QUELQUES CONSIDERATIONS SUR LE G8105
8.2. CRISE FINANCIERE DE 2008 ...................... 106
8.3. CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS ........ 107
8.4. LES PLANS DE SAUVETAGE (SEPTEMBRE ET OCTOBRE 2008) 111
8.5. SAUVETAGE DES BANQUES : ACTE II ....... 112
8.6. L'AGGRAVATION DE LA SITUATION ECONOMIQUE MONDIALE 113
8.7. LA QUESTION DES MESURES STRUCTURELLES VISANT A
MODIFIER L'ARCHITECTURE FINANCIERE ET BANCAIRE 114
8.8. LE SOMMET DU G20 A WASHINGTON DE LA MI-NOVEMBRE
2008 ...................................................................... 115
8.9. LA REFLEXION DES ECONOMISTES SUR LA NOUVELLE
STRUCTURE FINANCIERE INTERNATIONALE115
8.10. GROUPE DES 20........................................ 116
CONCLUSION ...................................................... 121
NOTES ET REFERENCES ................................. 122
TABLE DES MATIERES .................................... 124

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