Memoire de Master 2 - Kouambla-1

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UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY

UFR : SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE

INSTITUT D’ETHNO SOCIOLOGIE (IES)

Département de sociologie

MÉMOIRE DE MASTER
MENTION :SOCIOLOGIE
PARCOURS: SOCIOLOGIE DE LA FAMILLE ET DE L’EDUCATION

SUJET DE RECHERCHE
POLITIQUE DE SCOLARISATION OBLIGATOIRE
ET PERFORMANCE SCOLAIRE EN COTE D’IVOIRE

Présenté par : Sous la supervision scientifique de :


KOUAMBLA ZRANWIEU DEVY M. ROCH GNABELI

Licencié (ès) Sciences sociales Professeur Titulaire de Sociologie

Sous la direction scientifique de :


Professeur KOUTOU CLAUDE
Maître de conférences, Département de Sociologie

ANNEE ACADEMIQUE 2023-2024 I


II
Département de sociologie

MEMOIRE DE MASTER 1

OPTION : Sociologie du politique et de l’intégration

SUJET DE RECHERCHE
POLITIQUE DE SCOLARISATION OBLIGATOIRE
ET PERFORMANCE SCOLAIRE EN COTE D’IVOIRE

Présenté par :

KOUAMBLA ZRANWIEU DEVY

Licencié ès Sciences Sociales

III
SOMMAIRE
AVANT PROPOS……………………………………………………………………………V

DEDICACE ........................................................................Erreur ! Signet non défini.

REMERCIEMENTS ...........................................................Erreur ! Signet non défini.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .........................Erreur ! Signet non défini.

LISTE DES TABLEAUX................................................... IErreur ! Signet non défini.

FIGURES ET CARTES………………………………………………………………….....X
RESUME…………………………………………………………………………………….XI

INTRODUCTION……………………………………………………………………………14
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE…………………….……………………..16

CHAPITRE I : SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE………………………….17

CHAPITRE II : CADRE DE REFERENCE THEORIQUE……………………………....20

CHAPITRE III : REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE…………………………...35

DEUXIEME PARTIE : FONDEMENT D’ORDRE MEDOTHOLOGIQUE……………..44

CHAPITRE IV : DESCRIPTION DU CADRE DE L’ETUDE, DE LA POPULATION ET


DE L’ECHANTILLON………………………………………………………………………45

CHAPITRE V : METHODE ET PROCEDURE DE COLLECT ET D’ANALYSE


DONNEES…………………………………………………………………………………..55

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION……………………………….60

CHAPITRE VII : ANALYSE DES RESULTATS…………………………………………61

CHAPITRE VIII : DISCUSSION DES RESULTATS…………………………………….73

CONCLUSION............................................................................................................78

BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................81

ANNEXES .................................................................................................................88

TABLE DES MATIERES ...........................................................................................98

IV
AVANT PROPOS
Ce document est réalisé dans le cadre d’un mémoire, condition pour
l’obtention du diplôme de Master en Sociologie. Il est question d’une étude portant sur
la Politique de Scolarisation Obligatoire en Côte d’Ivoire et la performance scolaire des
apprenants. Notre intention en entreprenant cette étude est d’enrichir nos
connaissances sur cette réalité sociale, et l’approfondir en apportant un niveau
d’analyse susceptible d’éclairer la lanterne de l’ensemble des acteurs de l’Education
nationale sur les causes profondes des mauvais résultats scolaires dans les
établissements scolaires publics et privés dont les effectifs sont supérieurs à la norme
par enseignant.

La sociologie en plus de son aspect préventif de la dénonciation des phénomènes


sociaux, a le devoir d’exposer les problèmes qui touchent directement ou
indirectement à la bonne marche de la société tel que le dysfonctionnement du
système éducatif à travers des échecs dû à la massification des effectifs engendrée
par la PSO.

A travers les résultats de cette étude, l’on espère apporter des éclaircis sur le taux
d’échecs scolaires et la faiblesse du niveau scolaire des enfants de six à seize ans
inscrit dans le système scolaire ivoirien. Toutefois, nous rappelons qu’après
l’approbation de cette première étape de l’étude, par le jury, nous avons été autorisé
à poursuivre cette recherche entamée dans ce document.

V
DEDICACE

A,

Maman DEA Banyeu Eugenie « Banhié » et sa belle-fille Akou Patience MAWUGBE


Epouse KOUAMBLA

Au,

Pasteur Alexandre KATA, de l’Eglise Evangélique des Assemblée de Dieu de Danané

A,

Mes Professeurs, Claude KOUTOU et MAZOU qui ne cessent de nous apporter leurs
soutiens.

A,

Toute la famille KOUAMBLA ainsi qu’à nos amis DIOH Levi, SEROU Rodrigue, DIOH
Alain et COFFI Florence, OUATTARA Wondjo et AKA Wilfried K, pour leurs
encouragements.

A,

Mes enfants Zrambayoueu Chris-Eden, Zrambanan Eraste, Zrambayi Lucky Legrant


et Zranwieu Aaron KOUAMBLA

MERCI §§§

VI
REMERCIEMENTS

Nous tenons à réitérer notre gratitude à tous ceux qui, d’une façon ou d’une
autre, ont contribué à la réalisation de ce travail. Nous tenons à remercier sincèrement
notre Directeur, Professeur KOUTOU Claude, Maitre de Conférence, Département de
Sociologie, Université Félix Boigny de Cocody-Abidjan, pour avoir accepté de diriger
ce travail. Sa rigueur scientifique, sa disponibilité, sa modestie, ses encouragements
et son accueil cordial qu’il nous a toujours réservé nous ont profondément touchés.

Infiniment merci au superviseur scientifique, Professeur MAZOU, Maître de


Conférence, Département de Sociologie, Université Alassane Ouattara de Bouaké,
pour son attention rigoureuse et son intérêt porté à ce travail. Notre gratitude au
Professeur Henri BAH, Professeur Titulaire, Département de Philosophie Université
Alassane Ouattara de Bouaké.

Nos sincères remerciements aux membres du jury qui nous font le grand
honneur d’évaluer ce travail. Grand merci à Monsieur KONE Paul, Directeur du Groupe
l’ARDOISE pour son sens d’hospitalité et leur disponibilité en nous fournissant des
informations administratives nous permettant de mener à bien notre travail de
recherche.

Merci enfin à nos frères et amis, pour l’amour fraternel et la solidarité. Leur
affection, une grâce. Ce mémoire est leur cadeau.

VII
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
BAC : Baccalauréat

BEPC : Brevet d’Etude du Premier Cycle

DEPP : Direction de l’Evaluation de la Prospective et de la Performance

DSPS : Direction de la Statistique et Etudes Prospectives et Sociales


CEP : Centre d’Education Préscolaire

CEPE : Certificat d’Etude Primaire Elémentaire

IEPP : Inspection de l’Enseignement Primaire Public

IES : Institut Ethnosociologie

MENA : Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation

MENET-FP : Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de


la Formation Professionnelle

MESRS : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

METFP : Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONU : Organisation des Nations Unies

ODH : Organisation des Droits de l’Homme

PAPSE : Projet d’Amélioration de la Prestation des Services Educatifs

PSO : Politique de Scolarisation Obligatoire

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat

TBA : Taux Brut d’Admission

TBS : Taux Brut de Scolarisation

TNA : Taux Net d’Admission

TNS : Taux Net de Scolarisation

UFHB : Université Felix Houphouët Boigny

VIII
UFR : Unité de Formation et de Recherche

UNESCO : United Nations Educational Science and Cultural Organization


(Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture)

UNICEF: United Nations International Children’s Emergency Fund

ZEP : Zone d’Education Prioritaire

IX
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Présentation du nombre d’enquêté par catégorie

Tableau 2 : Connaissance Général de la PSO par les enquêté

Tableau 3 : Evolution des effectifs et des salles de classes

Tableau 4 : Taux d’Admission (TBA, TNA), Taux de Scolarisation (TBS, TNS), Taux
d’Achèvement (TAP), Indice de Parité entre les Sexes (IPS) et Coefficient d’efficacité
interne dans le primaire pour l’année scolaire 2022- 2023

X
FIGURES ET CARTES GEOGRAPHIQUES

Carte 1 : Carte géographique Abidjan République de Côte d’Ivoire

Carte 2 : Carte géographique Groupe Scolaire ANONO 1,2,3,4,5 et 6 de Cocody


Abidjan

XI
RESUME

Il y a déjà plus de 7 ans que le législateur a rendu l’école obligatoire en Côte


d’Ivoire, et on continue à discuter des conditions efficaces de sa mise en œuvre. On
examine dans ce document les effets de ces lois sur le niveau de scolarité et les
résultats scolaires subséquents des personnes qui ont dû obligatoirement intégrer
l’école. Nos résultats démontrent que l’école obligatoire a nettement augmenté le
nombre d’élèves dans les écoles publiques en Côte d’Ivoire et surtout les effectifs au
Groupe scolaires ANONO 1,2,3,4,5, et 6, où nous avons mené l’étude, allant jusqu’à
plus de 100 élèves dans une classe. Cependant, la massification des effectifs influence
négativement la performance des apprenants et des enseignants, donc de
l’enseignement en général. Cette étude propose, au législateur, de mettre en priorité
nationale la gestion rationnelle de la masse intégrant les classe en construisant des
salles et en recrutant le personnel, pour une école performante et de qualité.

Mots clés : école obligatoire en Côte d’Ivoire ; performance des apprenants ;


gestion rationnelle de la masse

XII
INTRODUCTION

Depuis une vingtaine d’années, les systèmes d’enseignement de très nombreux


pays sont engagés dans des transformations profondes de leurs politiques éducatives.
D’une part, on assiste progressivement à une globalisation des politiques éducatives.
Si elles restent formellement définies par les États, ces dernières sont de plus en plus
enchâssées dans des procédures de mise en comparaison de leurs résultats (via par
exemple les classements des pays produits par l’enquête Pisa de l’OCDE ;
Lingard/Rawolle/Taylor, 2005 ; Mangez/Cattonar, 2009) et dans des procédures de
coordination de leurs objectifs.

La réussite scolaire, les apprentissages, la définition des programmes,


l’insertion des jeunes, la professionnalisation des formations, l’évolution du métier
d’enseignant, le rôle des parents, la mixité sociale, ou encore la vie dans les
établissements, tous ces thèmes sont très présents dans les débats actuels sur l’école.
Toutes les sciences s’intéressant à l’humain s’en saisissent aujourd’hui, notamment
les neurosciences ou l’économie. Ils sont aussi classiquement l’objet de recherches
dans un des champs les plus riches de la sociologie française, la sociologie de
l’éducation, Sociologie de l’école, Edition 5, Marie Duru-Bellat- Géraldine Farges -
Agnès Van Zanten.

L’éducation joue un rôle important dans le progrès et le développement des


nations. Elle est un facteur principal qui détermine l’avenir, la promotion et le bien-être
de la population d’un pays. Elle est le facteur de transformation sociale, économique
et politique. L’éducation devrait être accessible à tous et conformément à la déclaration
universelle des Droits de l’homme du 10 décembre 1948 adoptée par l’Assemblée
Générale des Nations-Unies qui stipule que toute personne a droit à l’éducation et
l’enseignement doit être en pleine égalité avec tous en fonction de leurs mérites
(EDDEPS 1986.PS).

Dans un texte de 1911 intitulé « l’éducation sa nature et son rôle », Emile


Durkheim invoque l’« observation historique »pour affirmer que « chaque société,
considéré à un moment déterminé de son développement, a un système d’éducation
qui s’impose aux individus. Chaque société se fixe un certain « idéal de l’homme », de
ce qu’il doit être du point de vu intellectuel physique et moral : cet idéal est le pole

14
même de l’éducation, Emile Durkheim (1911) Education et Sociologie puff.
Quadrillage.

Ainsi, après son accession à l’indépendance en 1960, l’Etat ivoirien fait de la


formation des élites une priorité pour le développement du pays. En effet, ayant
compris que l’éducation tient une place de choix dans le développement, l’Etat s’est
investi dans l’enseignement, en général (supérieur et secondaire), avec pour objectif
« l’acquisition de savoir, savoir-faire et savoir être … » (Dechi 2OO6). Dès lors, l’on
assiste à la construction des salles des infrastructures sur l’ensemble du territoire,
recrutements des enseignants, équipements des laboratoires et bibliothèques,
restaurations et ébergement des élèves et étudiants, bourses…

La Côte d’Ivoire, tout comme la plupart des pays africains présente un faible
taux de d’alphabétisation, à ce jour. Les disparités entre les deux sexes y sont
remarquées. Cette situation de sous éducation chez les adultes que chez les enfants
fait l’objet depuis quelques années d’un intérêt tout particulier tant au niveau des
décideurs que des chercheurs. Le développement économique, social et culturel de
toute société est la conjugaison de plusieurs facteurs tels que l’éveil des consciences,
l’acquisition des connaissances, et de façon globale l’éducation. Il est clair que le
développement de toute nation structurée de l’humanité passe inéluctablement par
l’éducation qui reste le moyen pour toute société d’assurer sa pérennité. Aussi vieille
que les sociétés humaines, l’éducation est un domaine qui exige attention, régularité
et continuité. Dès lors, la croissance économique, le recul de la pauvreté, l’amélioration
des conditions de vie et de travail de la population ainsi que la qualité de la santé et
l’espérance de vie sont des objectifs liés à l’éducation, surtout celle de la masse
populaire.

La population ivoirienne se caractérise par sa jeunesse, puisque 38,2 % ont


moins de 15 ans ; 75,6 % ont moins de 35 ans et les personnes âgées de plus de 65
ans ne représentent que 2,6 %. L’âge médian est de 19 ans. La population ivoirienne
compte environ 29,4 M d’habitants aujourd’hui selon le RGPH-2021 avec une
urbanisation intense. La population urbaine représentant 52,5 % de la population
totale. Cette population est inégalement répartie. Le miracle ivoirien des années 1970
à 1980, perçu par la forte croissance économique, fut doublée d’un effort de
compensation de la faiblesse du pouvoir d’achat des couches défavorisées, par des
politiques implicites et explicites de subventions à l’éducation, à la santé et à la
15
consommation au travers de la dépense publique (G. Durufle, 1988, P.107-112). Aux
lendemains des indépendances, l’essentiel était d’assurer à la fois la relève des cadres
coloniaux par des cadres africains et l’ouverture de l’enseignement primaire au plus
grand nombre, sans politiques spécifiques, destinées à remettre en cause les
disparités engendrées par les politiques scolaires coloniales (Marie France Langue
(1998).

L’étude sur la « Politique de scolarisation obligatoire et la performance


scolaire en Côte d’Ivoire », se propose de faire une analyse diagnostique de la mise
en œuvre de la politique de scolarisation obligatoire et d’évaluer la performance du
système à partir des résultats scolaires de ces dernières années. Le constat que nous
faisons est d’autant plus utile que notre analyse des caractéristiques du PSO nous
amène à étudier son application par les pays occidentaux et à lire des pays du monde
qui ont ou qui ne l’ont pas adopté à ce jour. Le système éducatif en Afrique
francophone étant hérité, l’on se propose de mener une lecture comparée de cette
héritage à celle des pays du Commonwealth en particulier. Les visions de l’égalité et
du mérite correspondent à la politique de démocratisation « quantitative » de
l’enseignement, c’est-à-dire d’ouverture progressive du système d’enseignement à
des couches sociales qui en étaient autrefois exclues (Prost, 1986).

La première partie de notre recherche traite des fondements théoriques de la


construction de l’objet de la recherche. Il présente la justification du choix du sujet, la
problématique, les hypothèses de la recherche, les objectifs de la recherche, la revue
critique de la littérature et le champ de référence conceptuel. Ce chapitre aborde
l’approche méthodologique de la recherche. Il s’intéresse à la délimitation et la
présentation du champ d’investigation, des techniques de la recherche, des outils ou
instruments d’investigation, de la phase de l’enquête et de l’échantillonnage. Cette
étape de la recherche met en exergue le contexte général de l’étude tout en spécifiant
la démarche scientifique à adopter pour la mener à bien. La seconde partie consiste à
présenter, analyser puis interpréter les résultats de la recherche. Elle constitue l’étape
du travail qui permet la vérification des informations issues des données recueillies sur
le terrain.

16
PREMIERE PARTIE :

CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE

17
CHAPITRE I : FONDEMENT THEORIQUE DE LA CONSTRUCTION DE

L’OBJET DE LA RECHERCHE

1.1 Raisons du choix du sujet

A l’étape théorique du mémoire, il s’agit pour le chercheur de faire l’état de sa


propre connaissance du champ en question et surtout, de ce qui, pris dans ce champ,
éclaire, généralise, approfondit, explique et enrichit les principales dimensions du
problème qu’il traite (AKTOUT, 1987). C’est le lieu d’apprécier, de façon générale et
particulière les connaissances du chercheur de son champ de spécialisation, ainsi que
sa capacité de s’en servir dans la théorisation des concepts constituant un sujet donné.
Selon Paul N’DA (2015), c’est une étape importante dans la construction de l’objet de
recherche. Cette étape débute généralement par la présentation des motivations qui
ont milité en faveur du sujet de l’étude qui sont d’ordre personnel, social et scientifique.

1.1.1 Motivation d’ordre personnel

La réalisation de cette étude s’est opérée en considération de quatre raisons


essentielles d’ordre personnel.

D’abord, l’observation de notre parcours scolaire dans le même système


éducatif, il y a environ deux décennies et la persistance des mêmes difficultés malgré
les efforts politiques, économiques et sociaux dans le monde et en Côte d’Ivoire, nous
a permis de constater que des problèmes perdurent depuis. Du nord au sud, de l’est
à l’ouest en passant par le centre, les problèmes de l’école demeurent identiques.
Mieux, la démographie galopante d’environ 3% de taux de natalité annuel, nous
interpelle sur la l’avenir du système. Ensuite, notre participation en tant que
représentant de la société civile dans l’élaboration du plan sectoriel
Education/Formation 2016-2025, nous a aidé à comprendre qu’il y a urgence à faire
des propositions plus pratiques pour une éducation qui réduise les difficultés d’accès
et du maintien des enfants. Le constat théorique est que les enfants en âge d’être
inscrits dans les écoles, demeurent dans les rues, mais pis, ceux qui y sont, ont des
résultats qui suscitent des inquiétudes. Et enfin, vue notre passion pour l’approche
sociologique de l’éducation, approfondir notre culture sociologique a toujours suscité
un intérêt particulier.

18
1.1.2 Motivation d’ordre social

Les raisons d’ordre social qui ont motivées le choix de ce sujet de recherche
sont de deux ordres. D’abord, à la sortie des crises politiques et militaires de 1999 à
2011, l’Etat, moteur essentiel de la production, se sent de moins en moins légitime
dans ses interventions face aux inégalités spatiale et sociale, dues ainsi à la
redéfinition des priorités et des urgences qui ont fragilisé le système éducatif déjà
obsolète des années 1960 et de formalisation de l’école pour tous. C’est en cela que
cette étude de la politique de scolarisation obligatoire instauré en 2015 en Côte
d’Ivoire, en rapport avec la qualité du système, relève par elle-même un procès qui
semble toute, reste un défi à relever plus d’une demi décennie plus tard. Ensuite, Cette
étude peut conduire les parents ayant des enfants en âge d’aller à l’école, à prendre
conscience de la nécessité de scolariser ces enfants pour faciliter leur insertion
familiale, professionnelle et sociale d’autant plus que l’école peut être l’espace
privilégié dans l’apprentissage des enfants. Au plan global, la présente étude peut
permettre de cerner les difficultés d’apprentissage des enfants en tenant compte des
normes et de la qualité de l’enseignement. Aussi, les gouvernants sont-ils amenés à
prendre conscience de la nécessité de réussir la scolarisation effective de « tous les
enfants de 6 à 16 ans » et la réintégration de ceux ayant été frappés par le décrochage
scolaire pour faciliter leur intégration sociale. Enfin, la démocratisation de l’école
pourra s’étendre à tous les enfants pour espérer répondre aux critères d’émergence
des indices de développement humain.

1.1.3. Raisons d’ordre scientifique

La question de l’école pour tous, sans distinction de sexe ni d’origine, a


intéressé bon nombre de chercheurs. Pour le sociologue, l’école n’est pas seulement
un lieu de rencontre entre des acteurs individuels, mais aussi un espace politique, car
l’institution scolaire est investie par des groupes internes à l’État ou agissant en
interaction avec lui dans une optique stratégique, c’est-à-dire à travers des politiques
qui visent à orienter et transformer son fonctionnement. L’analyse de ces politiques,
des visées des groupes qui les ont élaborés et des processus qui conduisent à leur
institutionnalisation ou à leur rejet, ainsi que celle des effets qu’elles produisent à court
et à long terme, sont des dimensions essentielles d’une sociologie de la scolarisation.

19
La diversité des angles sous lesquels plusieurs auteurs antérieurs ont abordé les
résultats scolaires, résulte de la complexité et de la pertinence de celui-ci, et dénote
sa portée scientifique.
A travers cette recherche, nous comptons contribuer à l’avancement des
connaissances, surtout sous l’angle des failles de la politique de scolarisation du
système éducatif ivoirien quant à l’aspect sociologique de la performance scolaire des
enfants.

20
CHAPITRE II : SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE

2.1. Problématique

La politique de scolarisation est un terme générique désignant des mesures


politiques visant explicitement à influencer la situation éducative des individus dans un
Etat.
Elle est un ensemble d’actions mises en œuvre progressivement par les
pouvoirs publics pour parvenir à contrôler le développement à travers l’éducation et la
formation des populations.

L’accès à l’éducation est un droit fondamental garanti par la Déclaration


Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) de 1948 et par la Convention des Nations
Unies relative aux droits de l’enfant de 1989. Les textes législatifs et réglementaires
liés à l’éducation sont nombreux au plan international, en Afrique et en Côte d’Ivoire.

En France, La réforme Berthoin (lancée en 1959, mais effective seulement en


1967) constitue une étape importante du processus, malgré la modestie des
changements envisagés : la scolarité obligatoire est portée de 14 à 16 ans et un cycle
d’observation après l’enseignement élémentaire est créé pour tous (6e et 5e). Mais
c’est en fait la réforme Fouchet (1963) qui donne naissance aux collèges
d’enseignement secondaire (CES). Les études s’y déroulent néanmoins dans quatre
sections différentes, dont deux traditionnellement secondaires et deux
traditionnellement primaires, le « moderne court », qui reprend les enseignements des
anciens Collèges d’enseignement général (CEG), et les « classes de transition »,
destinées à accueillir, à la place des classes de fin d’études primaires, les élèves
incapables de suivre l’une des trois sections précédentes. Aux lendemains des
indépendances en Afrique francophone, l’essentiel était d’assurer à la fois la relève
des cadres coloniaux par des cadres africains et l’ouverture de l’enseignement
primaire au plus grand nombre, sans politiques spécifiques, destinées à remettre en
cause les disparités engendrées par les politiques scolaires coloniales (Marie France
Langue (1998).
Aussi lors de son adresse à la Nation, le 31 décembre 2014, le Président de
la République, a-t-il pris l’engagement de rendre obligatoire la scolarisation pour tous
les enfants âgés de 6 à 16 ans vivant en Côte d’Ivoire, à compter de la rentrée scolaire

21
2015-2016. Cet engagement s’est traduit par l’adoption de la loi n°215-635 du 17
septembre 2015 portant modification de la loi n°95-696 du 7 septembre 1995 relative
à l’Enseignement qui dispose en son article 2, alinéa 1 que :

« Dans le cadre du service public de l’enseignement, la scolarisation est obligatoire


pour tous les enfants des deux sexes âgés de six à seize ans ».

La Politique de Scolarisation Obligatoire (PSO) s’inscrit dans la stratégie de


développement de la Côte d’Ivoire qui fait de l’éducation l’un de ses principaux moteurs
et vise à ce que d’ici à 2025 :

« Tous les enfants, filles et garçons âgés de 6 à 16 ans, aient droit à une éducation
de base de qualité qui leur permet d’acquérir les connaissances et les compétences
nécessaires pour vivre pleinement leur citoyenneté en toute responsabilité et participer
pleinement à la vie de la Nation, de leur communauté et de leur famille ».

L’Education, selon le Centre mondial de la recherche et de la prospective Data


Must Speak (2020), demeure un levier essentiel pour l’atteinte des Objectifs de
Développement Durable. En effet, il est admis qu’une éducation de qualité est, non
seulement, le fondement pour améliorer le vécu quotidien des populations grâce à
l’acquisition de compétences pratiques, mais elle constitue également l’un des
investissements les plus productifs et les plus propices au développement car elle
permet aux personnes de sortir de la pauvreté, tout en contribuant à leur
autonomisation. Investir dans l’éducation des enfants est donc une impérieuse
nécessité pour tous les Etats et particulièrement la Côte d’Ivoire dont l’ambition est
d’être un pays émergent. Ainsi, une politique d’éducation suppose une marge d’action,
l’analyse d’une situation, des objectifs et des stratégies coordonnées d’un groupe
d’acteurs mobilisant diverses ressources. La présence de ces différents éléments est
néanmoins difficile à évaluer.

En ce qui concerne la marge d’action, les analyses qui se situent dans le long
terme font généralement apparaître les pesanteurs du social par rapport aux projets
des acteurs. Pour certains chercheurs, cela veut dire non pas qu’il n’y ait pas de marge
d’action pour le politique mais que la décision qui réussit est celle qui épouse, de façon
consciente ou inconsciente, une dynamique sociale préexistante. Toutefois, à certains

22
moments et notamment quand les institutions sont inexistantes, affaiblies ou en crise,
les choix singuliers de certains hommes politiques, faits dans le temps court, exercent
une influence déterminante. Cela a été le cas, par exemple, de la loi Guizot (1833) sur
l’enseignement primaire ou, plus près de nous, de la loi Faure (1968) sur les
universités. Les objectifs poursuivis sont loin d’être toujours clairs pour les acteurs et
peuvent être conflictuels non seulement entre les groupes en présence, mais aussi au
sein d’un même groupe. Les stratégies sont elles-mêmes très difficiles à saisir car elles
sont étroitement imbriquées et peuvent évoluer très rapidement en fonction des
changements de contexte ou des intentions que l’on prête aux uns et aux autres. Enfin,
les ressources, c’est-à-dire l’argent, le temps, l’investissement militant, le charisme
auprès des médias ou de l’opinion, sont mobilisées différemment et avec un succès
inégal suivant les acteurs et les circonstances (Prost, 1993).

D’ailleurs, depuis 2011, les dépenses globales d’éducation se sont accrues


(sources publiques et privées). Elles sont passées de 784,2 milliards de FCFA en 2011
à 1 447 milliards de FCFA en 2015, soit un taux de croissance annuel moyen de 16,5%
et l’Etat reste le premier bailleur avec en moyenne 66% des dépenses totales. De plus,
la part des dépenses de l’Education Nationale en pourcentage du PIB est passée de
2,9% en 2011 à 3,3% en 2014, un niveau qui place la Côte d’Ivoire parmi les pays de
la sous-région investissant relativement le plus dans le sous-secteur éducation.
Scolarisation et qualité du système éducatif, Source MENET-FP / DSPS / Rapport
d’analyse statistique du système éducatif en 2016-2017, p11.

En plus de la volonté du gouvernement d’adapter la formation au marché de


l’emploi en vue de résorber le chômage, l’objectif de tout évidence est d’accroitre l’offre
éducative, d’améliorer la qualité et l’efficacité du système éducatif pour répondre à la
problématique de l’éducation de base et de l’employabilité des futures générations. A
partir de 2015, l’on note une augmentation de la part du budget consacrée à
l’éducation. Le budget alloué au secteur Education-Formation en 2018 en Côte d'Ivoire
s'élève à plus de 1 285 milliards de FCFA, soit 19% du budget global du pays. Le pays
consacre 5% de son PIB à l’éducation. Cette proportion est nettement supérieure à la
moyenne africaine, dans un contexte marqué par de fortes inégalités liées à l’accès, à
la richesse familiale, au lieu de résidence ou au genre. Selon les rapports précédents,
les dépenses courantes représentent 41% du Budget de fonctionnement de l’État hors
dette. Cela dénote de l’importance que le pays accorde à ce secteur dans la répartition

23
des ressources publiques. En outre, la part des dépenses courantes de
l’Enseignement Préscolaire et Primaire représente plus de 46% des dépenses
ordinaires totales du secteur justifiant ainsi l’engagement de l’État à progresser
résolument vers la scolarisation primaire universelle. Cela traduit également, de façon
manifeste, le soutien à la politique de scolarisation obligatoire.

Toutefois, en se référant au chiffre de la démographie, le pays se caractérise


par sa jeunesse, puisque 38,2 % ont moins de 15 ans ; 75,6 % ont moins de 35 ans.
(Source Rapport final RGPH2021). La croissance démographique annuelle atteint 2,9
% (Sources : gouvernement et Banque mondiale).

Avec l’obligation scolaire, la Côte d’Ivoire a pris l’option de valoriser les


ressources humaines et de les considérer désormais aussi indispensables que les
ressources minières et forestières. Si l’économie jouit d’un apport prépondérant à
l’essor du développement de l’éducation, quelle est l’influence de la PSO sur le
contexte socioculturel ?

Au niveau de la scolarisation, l’accès à l’école et la capacité de couverture du


système éducatif ont constitué les points saillants de notre analyse. Il faut donc relever
le défi de la scolarisation « obligatoire » de plus de 39% des habitants ivoiriens ou non
ivoiriens inclus dans l’intervalle 6-16 ans soit 94,8% de taux de scolarisation en 2021
(RGPH2021). L’admission aux différents degrés d’enseignement, principalement le
primaire et le secondaire général, les taux bruts et les taux nets d’admission se sont
accrus au CP1, en classe de 6ème et en classe de 2nd. Cependant, tous les enfants
en âge scolaire n’ont pas tous accès à l’école. Quant à l’accès aux niveaux d’études,
à l’intérieur des cycles d’enseignement, dans le primaire comme dans le secondaire
général, le profil de scolarisation transversal indique, certes, une augmentation du taux
d’accès des nouveaux entrants, mais il baisse au fur et à mesure que le niveau
d’études s’élève.

Pour la mise en œuvre de cette politique, le Ministère de l’Education Nationale


et de l’Alphabétisation (MENA) a entrepris d’importants projets de développement des
infrastructures scolaires et d’amélioration de l’écosystème scolaire. En effet, s’il est
primordial que tous les enfants accèdent à l’école, il est tout aussi recommandé que
les conditions soient réunies pour qu’ils puissent y être maintenus jusqu’à l’âge de 16
ans et achever ainsi au moins le 1er cycle du secondaire, après l’acquisition des

24
compétences et habilités requises pour faciliter leur insertion dans le tissu
économique. La dimension qualitative consiste, notamment, à veiller à ce que : les
infrastructures scolaires soient non seulement en nombre suffisant pour accueillir tous
les enfants d’âge scolaire et aussi en bon état ; les commodités soient disponibles et
fonctionnelles ; l’encadrement des élèves respectent les normes pédagogiques ; les
élèves aient le matériel nécessaire aux apprentissages ; les enseignants reçoivent la
formation idoine afin d’avoir les compétences académiques et pédagogiques requises
mais aussi que leur affectation dans les écoles et établissements se fasse en fonction
des besoins réels. L’on est en droit de s’interroger sur les changements intervenus au
niveau du système éducatif, depuis la mise en œuvre de la PSO. En dépit de toutes
les dispositions prises par l’Etat, il existe plusieurs handicaps à la réussite des missions
éducatives. Le système éducatif connaît toujours certaines difficultés d’ordre
structurelles, infrastructurelles, financières et humaines.

Pour Raymond Robert Tremblay et Yvan Perrier (2006), un problème de


recherche est l’écart qui existe entre ce que nous savons et ce que nous voudrions
savoir à propos d’un sujet. Dès lors, la massification ou l’augmentation des effectifs en
vue de répondre aux exigences de scolarisation obligatoire en Côte d’Ivoire n’entraine-
t-elle pas des effets pervers ? Autrement dit, comment les résultats scolaires se portent
depuis la mise en route de cette obligation scolaire ? Quels sont les effets induits de
la PSO sur la performance scolaire ? De cette question, découlent les questions
spécifiques suivantes :

1- Quelles sont les caractéristiques de la politique de scolarisation obligatoire ?


2- Quels sont les performances enregistrées par l’éducation nationale depuis la
mise en œuvre de la politique scolarisation obligatoire adoptée en 2015 ?
3- En quoi la politique de scolarisation obligatoire influence-t-elle la performance
scolaire des apprenants ?

25
2.2. Objectifs de l’étude

2.2.1. Objectif général

Cette étude vise à comprendre et analyser la politique de scolarisation


obligatoire (PSO) de la Côte d’Ivoire en vue d’évaluer son impact sur la performance
socioéducative des apprenants.

2.2.2. Objectifs spécifiques

De manière spécifique, cette étude vise à :

 Décrire les caractéristiques de la Politique de Scolarisation Obligatoire


 Identifier les mécanismes sociopolitiques à la base
 Etablir le rapport entre l’obligation scolaire et La performance du système
éducatif à travers les résultats scolaires.

2.3. Hypothèse de la recherche

La faible performance du système éducatif peut se percevoir au regard de la


performance scolaire des apprenants dans un contexte d’exécution de la politique de
scolarisation obligatoire.
Le taux décroissant des résultats scolaires ces dernières années est la
conséquence de l’augmentation des effectifs qui elle, n’est pas proportionnelle aux
investissements dans le secteur éducation formation.

Cette hypothèse est déterminée par le terrain, c’est-à-dire la constatation,


l’examen et la confrontation des éléments significatifs des faits observés.

2.4. Modèle d’analyse

Le modèle d’analyse nous permet de faire une jonction entre la théorie et la


pratique ; cette phase de la recherche nous permet de traduire les informations
collectées par observation de terrain et entrevues, traiter avec précision, c’est-à-dire
les traduire en « données ». Dans la présente étude, l’hypothèse montre que les taux

26
en baisse des résultats expliquent les difficultés de mise en œuvre de la scolarisation
obligatoire en Côte d’Ivoire depuis 2015. Cette hypothèse admet deux variables :

 La variable dépendante ou variable à expliquer


 La variable indépendante ou variable explicative

Ainsi, la variable dépendante, qui est la performance scolaire substituable aux


résultats des enfants de 6 à 16 ans, effectivement enregistrés dans les classes,
comporte pour nous, trois dimensions : les dimensions idéologiques, symbolique et
conséquencielle.

Pour la variable indépendante qui est la mise en œuvre de la politique


scolarisation obligatoire (PSO), nous avons également trois dimensions : les
dimensions idéologiques, symbolique et conséquencielle.

2.5. Approche conceptuelle

Il nous est utile, à ce stade de cette étude, de procéder à l’opérationnalisation


de cet ensemble structuré et cohérent des variables. Cette opérationnalisation
consiste à l’isolement concret des faits observés qu’il faudra traiter pour effectuer
l’analyse. A cet effet, les concepts méritent d’être élucidés, car la tâche primaire du
sociologue dans une recherche est de définir son objet d’étude. Et elle consiste à « ne
point contempler ce que personne n’a encore contemplé, mais de méditer comme
personne n’a encore médité sur ce que tout le monde a devant les yeux » (GRAWITZ,
1986). Ainsi, par souci d’une réalisation adéquate de cette recherche, il est judicieux
de définir les concepts de : Politique de scolarisation obligatoire, Performance scolaire
des apprenants.

2.5.1. Politique de scolarisation obligatoire

Le terme « politique » est polysémique, il recouvre au moins trois sens :


D’abord la politique en son sens plus large « politikos » indique le cadre général d’une
société organisée et développée. Ensuite, dans une acception beaucoup plus
restreinte, la politique, au sens de « politikè », ou d’art politique se réfère à la pratique

27
du pouvoir, soit donc aux luttes de pouvoir et de représentativité. Enfin, la politique au
sens de « politecia », renvoie à la constitution et concerne donc la structure et le
fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) d’une communauté, d’une société,
d’un groupe social. La politique porte sur les actions, l’équilibre, le développement
interne ou externe de cette société, ses rapports internes et ses rapports à d’autres
ensembles. La politique est donc principalement ce qui a trait au collectif, à une somme
d’individualité et/ou de multiplicité. C’est dans cette optique que les études politiques
ou la science politique s’élargissent à tous les domaines d’une société (économie,
droit, sociologie, etc.). La politique de scolarisation renvoie à l’action d’un Etat, de
pouvoirs publics. La définition conceptuelle de « politique scolarisation », c’est : un
instrument appliqué par des gouvernements pour réglementer et supplémenter l’école.
C’est le fait de permettre à tous les enfants, sans distinctions de sexes ni d’origine
sociale, vivant sur le même territoire national, de bénéficier de l’éducation ; c’est un
devoir national dont la responsabilité incombe à l’Etat.

Le terme « politique scolarisation obligatoire » est aussi un contrat social entre


l’Etat et les citoyens dans lequel les droits et fonctions sont convenus par tous pour
promouvoir l’intérêt commun. La politique de scolarisation obligatoire,
opérationnellement, suppose que le service public de l’éducation contribue à l’égalité
des chances et doit permettre à chacun de développer sa personnalité, d’élever son
niveau de formation initiale et continue, de s’insérer dans la vie sociale et
professionnelle, d’exercer sa citoyenneté A travers notre étude, le concept de politique
scolarisation obligatoire renvoie à la fonction centrale de redistribution éducationnelle
et à la légitimité de l’Etat. « Cette redistribution s’étend à l’éventail des prestations
fournies par les services publics, depuis l’emploi jusqu’à la protection de la nature et à
l’urbanisme en passant par les politiques de santé, de famille et d’éducation » (Jürgen
HABERMAS, 2000, P.72).

En 2015, la politique de scolarisation obligatoire a été adoptée, obligeant les


parents à scolariser tous leurs enfants âgés de 6 à 16 ans, garçons et filles. Cette
politique constitue une réponse à la demande d’éducation en Côte d’Ivoire et s’inscrit
dans le contexte de l’école pour tous (plan sectoriel éducation/ formation, 2017). Peu
après, en 2017, le plan sectoriel éducation/formation couvrant la période 2016-2025 a
été élaboré. Ce document décrit l’opérationnalisation de l’orientation stratégique
relative à l’accélération du développement de l’éducation. Il repose sur les différents

28
secteurs du système éducatif et sur le développement de l’éducation de base (du
primaire au 1er cycle du secondaire, soit dix ans d’études pour l’éducation de base).
L’un des points abordés concerne l’aménagement des programmes scolaires dans le
cadre du socle commun de connaissances et de compétences.

2.5.2. Performance scolaire

Pour mieux apprécier le concept de performance, nous nous intéressons de


prime abord à son origine puis à ses différentes définitions dans la littérature. La
performance vient de "performer" d’origine latine, apparu au XIIIème siècle, signifiait
accomplir, exécuter (Richard, 1990). Dans la langue Anglaise, ce mot tire son origine
du verbe "to perform" et fait son apparition au XVème siècle. Il signifiait alors
accomplissement, réalisation, et résultats réels. Pour Pesqueux (1989), la langue
anglaise attribut une signification beaucoup plus exhaustive que la langue française.
Au XIXème siècle, le terme « performance » désignait de façon plurielle l’ensemble
des résultats obtenus par des chevaux de courses sur des hippodromes. Au XXème
siècle, cette définition s’est étendue aux exploits sportifs, elle désignait également les
capacités d’une machine ou d’un véhicule, sur son rendement et sur sa fiabilité
exceptionnelle (Hubault et Noulin, 1996).

Cette notion de « performance » est ancienne et a suscité l’intérêt de la


communauté intellectuelle et des individus. C’est en 1979 que pour la première fois le
mot « performance » fait son apparition dans des titres d’ouvrages en gestion et
désigne les résultats satisfaisants des politiques macro-économique et financière des
entreprises (Boshe, 1998). Ce concept devient donc le terme central dans le domaine
des sciences économiques et de gestion des entreprises, et soulève des controverses.
En effet, la notion de performance apparaît comme un concept large et dépend des
disciplines et écoles auxquelles les différents auteurs sont issus. Il n’existe donc pas
un consensus sur la définition de performance, car chaque situation et chaque
entreprise peut trouver des réponses différente (Bourguignon, 1995 ; Lebas, 1996,
Morin, et al 1994).

Ce concept est polysémique et plusieurs auteurs se sont illustrés dans sa


tentative de définition. Nous retiendrons les définitions de Bourguignon et de Lebas.
En effet, pour Bourguignon (1997) conçoit la performance en trois points :

29
 La performance est le succès, elle n’existe pas en soi. Elle dépend des
représentations de la réussite qui varient selon les entreprises, les
acteurs … ;

 La performance est le résultat de l’action, cette performance n’exclut pas


un jugement de valeur comme c’est le cas de la performance- Succès ;

 La performance est action. C’est un processus et non un résultat qui


apparaît à un moment donné dans le temps (Baird, 1986)

Cette définition de la performance semble plus large que la performance-


résultat car, elle englobe aussi les activités et les tâches à accomplir (Bourguignon,
1995) et est également moins courant, vu son absence dans la définition française.
Lebas (1995) il met l’accent sur la difficulté de définir la performance de façon claire et
s’attèle à proposer ces caractéristiques communes qui permettraient de bien la cerner.
Ce sont :

 Accomplir, réaliser une activité interne ou externe ;


 Réaliser un résultat ;
 Comparer un résultat par rapport à une référence interne ou externe ;
 Aptitude à réaliser ou à accomplir un résultat ;
 Appliquer des concepts de progrès continus dans un but de compétition ;
 Juger la performance, vu que les acteurs concernés risquent de ne pas avoir
la même vision et la même appréciation ;
 Mesurer par chiffre une expression communicable.

Plusieurs facteurs sont réputés être à l’origine de la performance. Ces facteurs


relèvent de la condition socioéconomique de l’apprenant, de l’environnement scolaire
(effet maître, de l’interaction avec les pairs). Et bien d’autres écrits mettent en lumières
les dispositions psychologiques de l’élève.

Dans le cadre du présent travail, la définition de la performance doit être perçue


comme le succès rejoignant ainsi l’idée de Bourguignon (1997). Elle est le résultat

30
d’une action efficiente qui englobe un ensemble d’activités dans la perspective avouée
d’atteindre un objectif précis. Inscrit dans une perspective éducative, l’on ne pourrait
définir la performance scolaire sans évoquer le rendement scolaire. Aussi, pour bon
nombre d’auteurs (Légendre, 1993), la performance scolaire renvoie au rendement
scolaire. La performance scolaire est le « résultat par une personne, lors de la
réalisation d’une tâche spécifique dont l’exécution obéit à des règles préétablies »
(Legendre, 1993, p.977). Le rendement étant le produit proportionnel que donne
quelque chose, la qualité du rendement doit être conséquente. D’ailleurs, le mot
rendement vient du verbe « rendre » qui signifie « produire ». Mais toute production
est soumise à la condition du temps. En d’autres termes, la taille ou la qualité du
rendement est aussi fonction de la durée du travail ou de la tâche à accomplir. Le
rendement serait donc le rapport entre le temps que l’on passe à exécuter un travail,
l’effort que l’on fournit et le résultat obtenu.

Dans le cadre de notre étude, le rendement scolaire désigne l’évaluation des


connaissances acquises dans le cadre scolaire. Un apprenant ayant un bon
rendement scolaire est celui qui a obtenu des notes positives aux examens ou
contrôles qu’il a subis tout au long de l’année scolaire. En d’autres termes, le
rendement scolaire sert à mesurer les capacités de l’élève tout en révélant ce qu’il a
appris au cours du processus formatif. La capacité de l’élève à répondre aux attentes
éducatives est également mise en cause. En ce sens, le rendement scolaire est
associé à l’aptitude. Par ailleurs, selon Doron et Parot (1998), le rendement scolaire
se définit comme « l’évaluation collective des résultats de l’apprentissage scolaire ».
Pour cet auteur, le rendement scolaire est le résultat de toute une classe. L’évaluation,
en ce sens, ne saurait concerner un seul élève. Landsheere (1979) aborde dans le
même sens. En effet pour lui, le rendement scolaire est « l’ensemble des performances
scolaires d’une population donnée. Il peut concerner le rendement de l’enseignement
des sciences à la fin de l’enseignement secondaire général dans un pays ou dans un
sous-système scolaire ».

Le rendement scolaire est perçu ici comme le produit d’un investissement non
seulement de l’apprenant et du temps qu’il consacre à sa formation mais aussi celui
des encadreurs, dans l’encadrement de l’enfant. Cette définition sous-tend que plus
un apprenant passe du temps à apprendre et à recevoir un enseignement et un
encadrement de qualité, plus il présente un rendement scolaire performant. Le

31
rendement scolaire est donc la finalité d’un apprentissage qui tient compte de
l’assiduité de l’élève en classe, de l’attention accordée aux enseignements
disciplinaires et aux conseils prodigués par le personnel éducatif. Par exemple, en ce
qui concerne la pratique sportive, en tant que discipline scolaire, le rendement ou la
performance en éducation physique et sportive est le résultat d’un élève dans la
réalisation de l’une des activités de cette discipline d’enseignement. L’on pourrait
définir la performance scolaire en sport comme une prestation ou une réalisation
motrice articulant logique sportive et logique didactique. Concernant la logique
sportive, l’élève doit produire une performance « reconnaissable » au regard d’un
certain nombre de pratiques sociales (réaliser une performance au javelot c’est
produire un jet mesuré, « performer » en sports collectifs c’est faire basculer le rapport
de forces en sa faveur pour battre l’équipe adverse etc …).

La logique didactique porte sur les intentions pédagogiques de l’enseignant


en termes de transformations souhaitées ou de contenus que les élèves doivent
s’approprier sur une durée d’apprentissage fixée et compte tenu des possibilités des
élèves. On pointe ici toute l’importance de prendre en compte le contexte scolaire. Les
normes à partir desquelles devront être appréciées les performances des élèves sont,
dans ce cas, internes à l’école car déterminées profondément par un certain nombre
de contraintes qui pèsent sur la quantité d’apprentissage (hétérogénéité du public,
conditions matérielles, motivation des élèves, durée des cycles …). Si la référence aux
champs des pratiques sociales de type sportif reste de mise, les performances
évaluées ne peuvent en aucun cas occulter les contraintes du temps didactique, ce
qu’expriment bien les textes programmes pour lesquels les compétences visées sont
déterminées en fonction de durées d’apprentissage bien précises.

L’ensemble de ces réflexions nous montre bien, semble-t-il, toute la


pertinence du concept de performance scolaire. La performance est la mesure, le
processus, la manière dont le résultat a été atteint, la qualité de l’action effectuée. Des
grilles d’indicateurs, observables et hiérarchisés permettent ces mesures. De même,
en terme collectif la performance de l’élève ne prend pas seulement en compte des
données quantitatives individuelles, elle concerne aussi le niveau général, efficacité
technique mesurés à l’aide d’indicateurs qualitatifs et de référentiels. La performance
est donc objectivée à la fois par l’appréciation qualitative de l’action globale et par la
mesure quantitative du résultat.

32
ll importe de souligner que dans le cadre de notre étude, les performances
individuelles seront très peu évaluées au détriment des résultats collectifs, annuels et
à des fois selon le découpage scolaire (semestriel ou trimestriel), selon la cible. La
performance scolaire dépend essentiellement des effets conjoints et propres, relatifs
aux attitudes et aux caractéristiques externes et cognitive antérieure.

2.5.3 Les concepts généraux de l’éducation

2.5.3.1. Le concept d’« inégalité scolaire »

Les inégalités scolaires sont des différences de réussite, d’orientation, d’accès à


un niveau selon les caractéristiques sociales (origine sociale, géographique, genre…).
En 1960, en se fondant sur les fréquences d’accès à l’enseignement supérieur par
catégorie socioprofessionnelle, Bourdieu et Passeron ont montré dans leur étude
qu’un enfant de cadre à quarante fois plus de chances qu’enfant d’ouvrier d’accéder à
l’université en tenant compte de la répartition de ces groupes dans la population active.
Cette politique favorisée par l’égalité de chances, estime que tous les individus sont
fondamentalement égaux et qu’ils doivent occuper des positions sociales inégales en
fonction de leur mérite. Ils s’appuient sur une idée de mérite selon laquelle, les
individus ne devraient leurs performances scolaires qu’à eux même. Selon Durru Bella,
« tout sociologue sait que le mérite est une fiction ». Il n’est pas certain que le mérite
scolaire mesure tout le mérite des individus. L’école ignore bien les qualités et les
compétences qui sont utile cependant à la vie sociale.

2.5.3.2. Le concept de compétence

La compétence désigne une capacité d’action ou de compréhension


(capacité cognitive) mise en œuvre dans une pratique, qu’elle soit ordinaire,
professionnelle ou savante. Dans les usages courants, la notion de compétence est
parfois opposée à celle de qualification, dans la mesure où une compétence est définie
au cas par cas, et ne donne pas nécessairement lieu à une reconnaissance officielle.
La compétence est socialement instituée, par exemple sous la forme de la liste des

33
tâches (actions) qu’un individu est capable d’accomplir (voir les « bilans de
compétence »). Dans les travaux sur l’opinion, la notion de compétence politique
permet de rendre compte d’inégalités dans l’appréhension des enjeux et des
problèmes politiques. Les théoriciens de la justice ont également mis en avant diverses
compétences générales des individus, appelées en anglais capabilités, comme un
objectif pour les politiques de lutte pour le bien-être.

2.5.3.3. Le concept de l’égalité d’accès

L’éducation a toujours été une ressource rare réservée à une élite sociale et
à quelques que cas d’élèves exceptionnellement doués. Ce n’est qu’au terme du 20
ème siècle que l’école pour tous a vu un début de réalisation. L’égalité d’accès rime
avec la démocratisation quantitative de l’école. Ce modèle de justice consistait à
allonger l’âge de la scolarité obligatoire, à différer la sélection

2.5.3.4. Le concept de l’égalité de chances

Lorsqu’on mesure la valeur d’une école par le pourcentage d’enfants d’origine


défavorisée accédant aux niveaux supérieurs de l’enseignement, et non par le nombre
d’enfants scolarisé, on passe de l’égalité d’accès à l’égalité de chances.

2.5.3.5. Le concept de l’égalité des résultats

La compétition méritocratique doit être tempérée par un « principe de différence


» limitant les effets inégalitaires de cette compétition méritocratique. Les inégalités
issues de la compétition méritocratique sont justes, si elle ne dégrade pas le sort des
plus faibles. Le système scolaire le plus juste est celui qui resserre les inégalités entre
les meilleurs et les moins bons des élèves. 9) La socialisation, Elle peut se définir
comme l’apprentissage des manières d’être et d’agir caractéristique des groupes
sociaux auxquels appartiennent les individus. Grace à la socialisation, l’individu
s’approprie les normes et les valeurs spécifiques à son milieu social. Les normes (lois
et règlements) sont apprises grâce à la sanction, les valeurs, (respect) n’ont pas de
caractère contraignant. Deux types de socialisation : la socialisation primaire et
secondaire La première se déroule à l’école et concerne l’apprentissage des savoirs

34
et des comportements généraux. Cette socialisation s’opère à l’école et dans la famille.
La socialisation secondaire, elle se fait à l’âge à adulte elle s’opère grâce à
l’apprentissage pendant la vie adulte l’individu personnalise son identité.

2.5.3.6. Concept de la démocratisation de l’enseignement

Les termes de démocratie et démocratisation ont une étymologie commune.


Le premier renvoie à l’organisation politique et la démocratisation à la consommation
de biens (éducation, loisirs). Les deux concepts ont en commun une réflexion sur la
notion d’égalité des individus. La spécificité des recherches sur la démocratisation est
de déborder la question de l’égalité des droits pour étudier les inégalités de fait lorsque
fut constaté, au début des années 1960 (Girard et Bastide, 1963), que l’égalité formelle
n’était pas une condition suffisante pour assurer une égalité de fait. A la question de
la démocratisation deux significations se distinguent : La première évoque un
phénomène de diffusion de l’instruction tout au long de l’histoire de l’école par des
controverses et des affrontements persistants. Ce phénomène de diffusion est
indissociable de grande périodes politiques : la fin de l’ancien régime, la révolution, la
monarchie de juillet, et les III et V république. La seconde signification de l’expression
renvoie à une tout autre idée, celle de l’égalisation des chances scolaires.

Dans cette perspective, la démocratisation de l’école est acquise si l’accès


aux études est de moins de moins dépendant de variables telles que le milieu social,
le sexe, l’origine nationale, ethnique ou géographique. Ainsi le concept se recoupe en
plusieurs concepts : La démocratisation quantitative selon (Prost, 1986) désigne un
élargissement de l’accès à l’école avec maintien des inégalités, voire une accentuation
de celle-ci. Elle ne supprime pas les inégalités, elle les déplace. La démocratisation
qualitative : le destin scolaire est moins dépendant de l’origine sociale et davantage lié
au mérite individuel. La démocratisation ségrégative : le premier terme rend compte
de l’élargissement social de l’accès au bac toutes séries confondues, le second de la
divergence croissante du recrutement social entre les différentes séries de
Baccalauréats. La démocratisation uniforme : elle indique d’une part, un accès élargi
à l’école à toutes les catégories sociales en raison de l’allongement général des études
et d’autres parts, un maintien des inégalités d’accès entre ces catégories.

35
CHAPITRE III: LA REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE

La revue critique de littérature se définit comme un inventaire des travaux de


recherche effectués sur un thème donné. Selon N’da (2015, pp91-92) « la revue de
littérature consiste à faire la recension des écrits pertinents relativement au sujet à
l’étude. Il s’agit en quelque sorte, de faire le bilan critique de ce qui a été produit dans
le domaine de recherche concerné. Le problème de recherche et également les
questions de recherche ne peuvent être correctement élucidés que dans la mesure où
l’on dispose des connaissances précises sur l’objet d’étude. »

Dans le cadre de la présente étude, la revue critique de la littérature nous a


amené à consulter des ouvrages, des articles, des périodiques, des rapports
humanitaires traitant des questions liées à l’école et donc a l’éducation, en lien avec
la politique d’obligation scolaire en Côte d’Ivoire et dans le monde. Le premier point de
cette revue va essayer d’épiloguer d’abord sur les questions structurant la
performance de l’apprenant et suivra la question du système éducatif au plan politique,
sociale et économique, en lien avec l’éducation en générale.

3.1. Littérature sur la Performance scolaire

La présente étude donne d’analyser les idées des auteurs qui ont fait des
recherches dans le domaine de la performance scolaire singulièrement dans le
domaine de la pratique d’activités éducatives.

Il est largement reconnu que la qualité des apprentissages dépend fortement


de celles des enseignants. Cette relation semble exister dans de nombreux pays : une
analyse des résultats des Trends in International Mathematics and Science Study
2011 du niveau 4 dans 45 pays a permis de constater que « plus la qualité de
l’enseignant était bonne, moins le niveau des acquis était faible » (UNESCO, 2014, p
: 233). Bernard et al. ont ainsi mesuré l’impact de la variable représentée par
l’enseignant, prouvant que « l’effet maître » (effet global de l’enseignant sur les
acquisitions scolaires) explique pour 10 à 15 pourcent la variation des niveaux 27 de
réussite des élèves dans les pays développés, ce taux atteignant 27 pourcent en
moyenne en Afrique subsaharienne francophone (Bernard et al., 2004).

36
Les recherches effectuées sur l’efficacité des différents systèmes éducatifs à travers
le monde ont permis d’identifier un ensemble de facteurs de réussite qui constituent
un cadre conceptuel pour aborder la question de la performance scolaire. Ces facteurs
s’articulent autour de deux grandes théories : les théories liées à l’apprentissage
scolaire et celle ayant portée l’accent sur le management et le leadership à l’école.

En effet, la performance scolaire ou encore les écarts de performances


entre les écoles sont expliqués par des facteurs comme l’origine sociale des élèves,
le type d’école fréquenté, des enseignants mieux formés et de l’effet-maître. Selon
Bourdieu et Passeron (1970), la variation observée dans la performance scolaire est
due aux différences culturelles et sociales des élèves (niveau d’étude, profession et
revenu des parents). Pour Beck et Murphy (1998), à travers la théorie de l’effet
établissement, la performance scolaire dépend du type d’établissement fréquenté par
les élèves. Le contexte scolaire à une incidence sur le « choix » d’étude des élèves et
que l’environnement scolaire constitué de micro-milieux socialement, culturellement,
scolairement et institutionnellement différenciés à une influence sur l’origine des
préférences en termes d’études supérieures. Quand un élève est scolarisé dans un
établissement favorisé, à niveau scolaire et à origine sociale équivalent, il cherchera
le plus souvent à effectuer de longues études ou des études sélectives. Dans ces
établissements l’influence des inspecteurs d’orientation en termes de conseils et en
termes d’information ont un impact déterminant sur la prise de décision d’orientation
des élèves. Leurs aspirations dans le « choix » de l’établissement supérieur et de ses
filières dépendent du lycée qu’ils fréquentent. Les inégalités conceptuelles d’aspiration
vont varier selon leur capacité à intérioriser les finalités des filières d’enseignement du
supérieur par des aspirations scolaires et professionnelles spécifiques. La
performance scolaire est déterminée par la théorie de l’effet-maître. Pour Bressoux
(2006), la performance scolaire dépend de la qualité de l’enseignant, sa pédagogie,
sa formation et de ses expériences.

Selon Hanushek (1971) ; Robin (2009) ; Kerckoff (1986), la performance


scolaire dépend de la composition sociale des classes, et du groupe d’influence.
Durant les premières années du primaire, la variance des progressions est de 14%
concernant l’effet-classe et seulement 5% pour l’effet établissement. L’écart est encore
plus important au collège (Duru-Bellat et Mingat, 1988) et se retrouve au lycée, mais
davantage en mathématique qu’en français (Felouzis, 1997). Ces effets classes sont

37
plus forts chez les élèves les plus faibles. La constitution de classes de niveau au
collège, bien qu’officiellement interdite du fait de la double hiérarchisation scolaire et
sociale qu’elle implique, existe tout de même et donne lieu à des progressions
différentes (Duru-Bellat et Mingat, 1988). Celles-ci sont importantes dans les classes
de niveau moyen à élever. Les progressions dans les classes hétérogènes sont plus
fortes pour les élèves les plus faibles, tandis que les meilleurs progressent moins vite
(deux fois moins que ce 30 que les plus faibles) (Bressoux, 1994). Dans ces classes
de « niveaux », les enseignants vont moduler leurs pratiques pédagogiques selon leurs
représentations du niveau des élèves et donc leur donner plus ou moins de chance
pour s’améliorer et parfois redéfinir les objectifs des programmes (Beaudelot et
Leclercq, 2005). Les élèves eux-mêmes vont s’identifier à ce groupe et adopter ou
renforcer des attitudes ou des comportements en rapport avec le contexte social de la
classe dont la norme en la matière de performance scolaire ou d’ambition diffère. Dans
un groupe faible, les élèves vont ainsi exercer une pression sur l’enseignant afin qu’il
limite ses exigences où favoriser une dégradation progressive de l’attention. Dans les
groupes forts, les interactions entre élèves disposant de ressources culturelles
importantes peuvent stimuler les apprentissages, donc la performance scolaire. C’est
d’ailleurs à leurs contacts que les élèves de milieux populaires peuvent éviter de
développer des comportements scolaires déviants ou de retrait et d’essayer
d’apprendre (Thrupp, 1999). Ces élèves sont parfois considérés comme leurs pairs
par les enseignants, même s’ils n’ont pas appris plus, du fait qu’ils appartiennent à un
groupe fort : ainsi, au lieu d’anticiper l’échec de l’élève et de le provoquer dans certains
cas, l’enseignant peut développer à son égard une attente positive qui va alors le
stimuler (Brophy & Good, 1986).

Il est établi qu’il existe une relation entre les caractéristiques du temps
d’enseignement et la performance scolaire. Selon Bressoux (1994), le facteur temps
est fondamental dans l’acquisition de connaissances des apprenants. Cet auteur
précise que le temps alloué à une discipline est positivement lié aux acquisitions
scolaires. Wiley (1976), relève qu’il existe un impact positif du temps passé à l’école
sur les acquisitions. Mortimore et al (1988) indiquent une relation positive entre le
temps effectif d’apprentissage et les acquisitions scolaires. Abondant dans le même
sens, Rutter et al (1979) révèlent que le temps d’apprentissage est lié à un meilleur
comportement des élèves (moins de déviance, moins de problèmes de disciplines).

38
Plusieurs travaux (Brookover et al, 1979, Mortimore et Al, 1988, Teddlie et al, 1989)
cités par Bressoux (1994) mettent en avant la maximisation du temps effectif
d’apprentissage comme un facteur fréquemment associé à la performance scolaire.
De façon générale, il est observé que le temps d’enseignement est relié positivement
aux acquisitions des élèves (Harnischfeger et Wiley ,1976 ; Fuller, 1987 ; Lockheed
etVespoor, 1989).

Pour sa part Stallings (1980) que cite Bressoux a pu relever, au niveau de


l’enseignement secondaire, que le temps interactif qui s’avère profitable pour la
progression des élèves en lecture (Bressoux, 1994). Selon Duru-Bellat, Mingat et al
(1994), il se dégage de plusieurs recherches que l’utilisation du temps,
particulièrement le temps effectivement alloué aux apprentissages est susceptible
d’influencer positivement les apprentissages scolaires et donc la performance scolaire
des apprenants. De leur côté, Fuller et Clarke (1994), cités par Scheerens (2000)
concluent que le temps d’apprentissage est un facteur relativement notable dans les
acquisitions de connaissances des élèves. Dans le même sens, Chatel (2001),
analysant les résultats des recherches anglo-saxonnes, révèle que la variable
généralement corrélée avec la performance scolaire des établissements plus efficace
est le temps effectivement passé à des tâches d’apprentissage.

Dans la perspective d’améliorer la qualité de l’éducation, il convient de créer


de meilleurs contextes dont la formation continue des enseignants (AGEPA, 2000).
Pour Duru-Bellat et Mingat (1994), la qualité de l’enseignement est liée à certaines
caractéristiques de l’enseignant parmi lesquelles on peut citer la formation
pédagogique des enseignants. Comme facteur favorisant la performance scolaire,
Niane (2003) retient un suivi et un encadrement rapproché des enseignants. Koné
(2000) relève à la suite de nombreux travaux se rapportant au sujet que le niveau de
formation des enseignants est un facteur déterminant de la performance scolaire.
Selon lui, ce facteur se traduit chez l’enseignant par la maîtrise de la préparation et de
l’exécution des leçons.

Pelltier (2005) précise, dans le même sens que la réussite scolaire des
élèves dans les écoles pourrait être liée à la formation continue des enseignants. Cette
activité peut être réalisée à travers l’organisation de séances d’auto-formation, la
démultiplication des documents issus des travaux de séminaires, des stages et des
ateliers. Dans les pays à faible revenu, souligne une étude de l’UNESCO (2005),
39
l’amélioration de la formation des enseignants présente un impact positif sur les acquis
cognitifs des apprenants et donc sur la performance scolaire de ceux-ci. Il importe
donc de professionnaliser le personnel enseignant par des dispositifs de formation
initiale et continue (CONFENEN,2006). Selon Clarke (2010), la formation continue des
enseignants aboutie à de meilleures performances scolaires en comparaison de la
formation académique de longue durée.

Les évaluations et les contrôles fréquents des progrès des élèves sont
également des facteurs associés aux performances scolaires des apprenants. A la
suite des travaux réalisés par Edmond (1979) sur l’efficacité des écoles, Bressoux
(1994) retient des évaluations et des contrôles fréquents des progrès des élèves
comme facteurs associés aux performances scolaires des élèves. Pour sa part,
Scheerens (2000) souligne les possibilités d’améliorer la performance scolaire par le
biais des évaluations fréquentes de la progression des élèves. Les résultats des
premières recherches entreprises en la matière révèlent que l’évaluation fréquente des
progrès accomplis par les élèves est un facteur associé à la qualité des
apprentissages.

Dans la même veine, Clarke (2000) souligne que des évaluations fréquentes
s’avèrent un atout favorable à la performance scolaire. Duru-Bellat et Al (1992) ont
abouti aux mêmes résultats. Ces auteurs révèlent que la fréquence élevée des devoirs
est un paramètre qui influe sur la performance scolaire. Des travaux réalisés dans le
contexte des Pays les Moins Avancés (PMA) ont montré que plusieurs autres facteurs
scolaires exercent une influence positive sur les performances scolaires des élèves.
Heyneman (1986), cité par Duru-Bellat et Al (2004) montre que dans les pays pauvres
le contexte scolaire est très important.

Ces études ont permis de conclure que plus un pays est pauvre, plus la
qualité scolaire déterminerait le rendement.

3.2. Littérature sur Ecole Pour Tous (EPT)

Très tôt, le Gouvernement ivoirien a accordé une grande priorité au


développement du système éducatif. Au début des années 70, les responsables
ivoiriens ont opté pour l’introduction de la télévision éducative dans l’enseignement

40
primaire, mais cette innovation majeure a été abandonnée au début des années 80 en
raison de son coût et de l’hostilité des parents. Pendant cette période, une Commission
de réforme, rassemblant les principaux partenaires, a été constituée et ses
conclusions ont débouché sur la loi de réforme de l’éducation, votée par l’Assemblée
Nationale en 1977. La loi prévoyait notamment des passerelles à tous les niveaux
d’éducation, afin d’offrir des chances d’insertion sociale à tous, mais n’a pas connu
d’application en raison de son coût estimé prohibitif. Depuis les années 80, on assiste
à des remises en questions successives du système éducatif ivoirien du fait des
résultats non satisfaisants par rapport aux attentes des citoyens. Tous les
gouvernements qui se sont succédés n’ont de cesse décrier la situation de l’école et
son environnement. Dans une interview accordée au quotidien Fraternité Matin dans
la parution du 8 juin 2000, le Ministre de l’Education Nationale AMANI Michel disait : «
l’école ivoirienne est inadaptée à la société, c’est une école importée. La conséquence
en est l’indifférence totale de la population à la vie de l’école ».

Le Président BEDIE dans son discours programme de 1995 disait qu’il faut
une réforme radicale de notre système éducatif. Le Professeur Pierre KIPRE, Ministre
de l’Education Nationale de 1993 à 1999 a engagé des réformes de fond en vue de
lutter contre l’échec scolaire et d’assurer une implication responsable de la
communauté éducative. On nota le renforcement du dispositif institutionnel, (deux
décrets organisant la carte scolaire du primaire et celle du secondaire, loi sur
l’enseignement privé, convention avec les municipalités, la décentralisation de
l’organisation des examens, l’immatriculation des élèves du secondaire…). Divers
organes ont été créés pour promouvoir l’approche participative et renforcer le rôle de
la communauté : les Commissions Sous-préfectorales, départementales et régionales
de carte 5 scolaire, le Service autonome de promotion de l’enseignement privé
(SAPEP), cadre du partenariat avec le Privé, le Fonds national de l’école, le Service
autonome de l’alphabétisation (SAA) , le Comité consultatif de l’Education National,
organe de concertations avec les partenaires sociaux ; les Comités de Gestion des
Ecoles et Etablissements secondaires ). On nota aussi la création du Comité National
pour l’Alphabétisation (CNAL) par décret n° 98-194 du 30 avril 1998, doté d’un
Secrétariat Permanent. L’accent a été mis sur la qualité de l’école, la réduction des
coûts directs et des coûts d’opportunité pour les familles avec un programme de prêt
des manuels scolaires dans 75 % des localités de la Côte d’Ivoire, le développement

41
des cantines scolaires etc. Cette politique va être amplifiée dès l’avènement de la
politique du Gouvernement de la 2 è République où les responsables politiques vont
prôner l’Ecole gratuite pour tous les élèves, et supprime le port obligatoire des
uniformes. Programmes conduits dans le cadre de ces réformes mises en œuvre On
peut citer deux grandes initiatives complémentaires, l’une relevant des bailleurs de
fonds tels que la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD) et,
l’autre soutenue par les organisations de la famille des Nations-Unies sous la
coordination de l’UNICEF.

3.3. Littérature sur Système éducatif ivoirien

La politique, ou encore la politique publique est d’abord un concept


empirique destiné à décrire l’action concrète de l’Etat ou d’une autorité publique ou
autrement dit, de l’Etat en action (Muller et J. 1987).

Selon le prologue des politiques sociales, la notion de politique sociale


renvoie à l’action d’un Etat, des pouvoirs publics au profit des faibles, des démunis. Et
ces princes des Eglises, pendant l’Ancien Régime au XIX° siècle qui furent les
premiers à définir les premières esquisses des politiques sociales.

En Côte d’Ivoire, le système éducatif répond à un certain nombre de normes


et de valeurs caractérisant son fonctionnement : Inclusion, équité et genre : assurer la
scolarisation de tous ; Qualité des enseignements et de l’apprentissage ; pertinence,
efficacité interne et externe, gestion des flux et des passerelles et planification des
situations d’urgence et de crise ; Société apprenante (apprentissage tout au long de la
vie) ; Gouvernance et gestion (dialogue social et mécanismes de financement y
compris) ; Digitalisation du système éducatif : enjeux et perspectives, un cadre
institutionnel régissant le paysage éducatif ivoirien qui aménage le panorama du
système éducatif ivoirien ; L’existence de cadres juridiques, réglementaires et
institutionnels autour du fonctionnement des services du Ministère de l’éducation
nationale et de l’alphabétisation (MENA) ; Des accords de coopération régionaux et
internationaux aidant le système éducatif ivoirien à atteindre les normes
internationales ; Un cadre pédagogique qui planifie l’offre éducative, encadre le rôle
des acteurs, propose des profils d’enseignants selon les compétences et la

42
déontologie et assure une articulation logique entre la politique éducative, les
programmes d’enseignement et les pratiques pédagogiques ; Mise en œuvre de la
politique éducative nationale à travers l’élaboration d’un cadre d’orientation
programmatique synthétisant la marche à suivre en matière de programmes
d’enseignement ; Dispositif d’encadrement pédagogique couvrant l’ensemble du
territoire national ; Stratégie nationale de formation continue des enseignants, en cours
d’élaboration ; Réduire les importants déficits en personnels enseignants constatés au
niveau du préscolaire, du primaire et du secondaire ; Consolider la formation des
enseignants ; Accroître le nombre d’infrastructures et les effectifs scolaires et partant
améliorer l’accès à l’enseignement ; Existence d’un cadre d’orientation stratégique
concernant la réforme du collège, en cours de validation ; Existence d’un référentiel
métiers s’appliquant à l’administration des établissements scolaires; Instauration d’une
réforme de la formation initiale des maîtres (référentiel de compétences s’appliquant
aux stagiaires, nouveau mode de gouvernance, communication); Mise en place de
plans de carrière pour le personnel du Ministère de l’éducation nationale et de
l’alphabétisation; Mise en place d’un programme national pour l’amélioration des
premiers apprentissages (lecture, écriture et calcul), en cours de validation ; Réforme
des Comités de gestion des établissements scolaires (COGES), en cours de
validation.

Selon Emile Durkheim « l’éducation est l’action exercée par les générations
adultes sur celles qui ne sont pas encore mûre pour la vie sociale. Elle a pour objectif
de susciter et de développer chez l’enfant un certains nombres d’état physique,
intellectuel et moraux que réclament de lui, et al. société physique dans son ensemble
et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné ». Pour Rebou, éducation
vient du latin « educare » qui signifie élever les animaux et les plantes. L’éducation est
une action exercée sur autrui pour développer ses facultés physiques, intellectuelles
et morales ainsi que son caractère. C’est l’ensemble des moyens qui constituent et
façonne un être. C’est le processus de socialisation des conditions.

Reproduction sociale Selon Karl Marx, la reproduction sociale est la reproduction de


l’entièreté de la société, ce qui nous ramène à l’unique marchandise. La force de travail
qui a besoin d’être réapprovisionnée et au final remplacée sans que cela ne provoque
des ruptures ou d’arrêts dans le circuit continu de reproduction dans leur ensemble.

43
Pour Bourdieu c’est les dispositions culturelles transmises au sein de la famille. Il met
l’accent sur l’importance du patrimoine économique dans le fonctionnement des
sociétés contemporaines pour lui la famille est l’« un des lieux para excellence » de
l’accumulation du capital sous ses différentes espèces et de son transmission entre
les générations. A travers l’organisation du mariage, la famille apparait comme une
instance de reproduction sociale essentielle dans les sociétés.

44
DEUXIEME PARTIE :

CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

45
CHAPITRE IV : FONDEMENT METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

4.1. Délimitation du champ de l’étude

Selon Gaston BACHELARD (1938), tout travail de recherche est situé dans
un espace, s’inscrit dans un continuum et comporte des limites. Ainsi, la recherche
portant sur la politique de scolarisation obligatoire et ses effets sur la performance
scolaire des apprenants doit être basée sur une solide connaissance du milieu et des
acteurs concernés par le système éducatif de la Côte d’Ivoire. La connaissance n’est
possible qu’à travers la délimitation du champ d’étude. Dans le cadre de la présente
étude, la délimitation du champ d’étude s’est faite à trois niveaux : le niveau
géographique relatif à l’espace géophysique, le niveau social relatif aux acteurs
concernés par l’étude et le niveau sociologique relatif aux caractéristiques
sociologiques des acteurs à prendre en compte dans l’étude.

4.1.1. Champ géographique


-

Située dans le district Autonome d’Abidjan, la Direction Régionale de


l’Education Nationale d’Abidjan 1 (DRENA 1) est localisée dans le sud de la Côte
d’Ivoire, plus précisément dans la région administrative des Lagunes. La DRENA 1
administre les structures des communes du Plateau, Adjamé, Cocody, Bingerville et
Sous-préfecture. Son siège se trouve dans la commune du Plateau au sein de
l’immeuble Kaladji, à la Rue GOURGAS, entre les Avenues Franchet d’ESPEREY et
CHARDY.

Comme à l’origine, ce qui explique son nom, la commune de Cocody et plus


spécifiquement le village

La DRENA 1 regorge, au préscolaire et au primaire huit (08) IEPP dont 166


écoles (60 au public et 106 au privé) et au primaire 464 écoles (233 au public et 231
au privé). Au secondaire général public, dix-neuf (19) Etablissements secondaires
existent et repartis par commune et soixante-six (66) Etablissements secondaires
privés.

46
Au niveau des effectifs, la DRENA 1 a un effectif d’élèves au secondaire général de
69562 dont public 39.901 et privé 296.661. Le nombre d’enseignants est de 1326 au
privé et 1734 au public.

Carte 1 : Carte géographique Abidjan République de Côte d’Ivoire

Expert Géologue, Doctorant INPHB

Carte 2 : Carte géographique Groupe Scolaire ANONO 1,2,3,4,5 et 6 de Cocody


Abidjan

Expert Géologue, Doctorant INPHB

47
Plus spécifiquement, le Groupe Scolaires ANONO 1,2,3,4,5 et 6 est l’une des
école primaire publique de Cocody, créée en 1968. Elle possède en son sain le cycle
préscolaire et primaire de six école, du CP1 au CM2. Son effectif est d’environ 2300
élèves pour l’année scolaire 2023 et 2024.

Ce chiffre est estimatif en raison de la position de l’école qui accueil en dofférentes


périodes des élèves du CP1 au CM2. Cela est dû au fait que Anono est un quartier de
niveau social moyen. Mieux, la mobilité des parents change constamment les effectifs.

4.1.2. Champ social

Ce champ social s’identifie aux principaux acteurs sociaux capable de donner


des informations afin de consolider notre travail de recherche portant sur la politique
de l’école obligatoire et la performance scolaire des élèves en Côte d’Ivoire.

A cet effet, nous nous référons aux personnes physiques ou morales dont la
caractéristique commune est leur participation en qualité d’acteur du système éducatif.
Ainsi, l’on a recours :

 Aux autorités administratives et politiques


 Aux chefs d’établissements publics du primaires et secondaires
 Aux enseignants
 Aux responsables des parents d’élèves (COGES)
 Aux élèves
 Aux ONGs partenaires

4.1.3. Champ sociologique

La présente étude vise à poser les jalons d’une réflexion sur la façon dont
sont appréhendés les échecs des enfants à travers leur performance, au regard de la
politique de scolarisation obligatoire en Côte d’Ivoire en cours depuis l’année scolaire
2015-2016, afin de dynamiser le regard porté sur ces apprenants et d’améliorer leurs
conditions de travail. Ainsi, cette recherche s’inscrit dans la sociologie de la famille et

48
de l’éducation d’un point de vue politique et social en réponse à la problématique des
inégalités d’accès et de maintien des enfants de 06 à 16 ans dans le système éducatif.

4.2. Techniques et outils de collecte de données

Les matériaux de collecte, dans la présente étude, s’articulent essentiellement


autour des grilles de lecture de documents multi-sources (Les Rapports annuels, les
articles scientifiques, les mémoires et thèses, les ouvrages spécialisés, etc.), des
grilles d’observation et des protocoles d’interview.

4.2.1. Techniques de collecte de données

La technique est définie comme l’ensemble des moyens et procédés qui


permettent au chercheur de rassembler des données et des informations sur son sujet
de recherche. Elle se présente comme des techniques mis à la disposition de la
recherche dans le but d’accéder aux résultats sûrs. P. N’Da, (2012)

4.2.1.1. Recherche documentaire

Selon Raymond QUIVY et Luc CAMPENHOUDT, le recours à la


documentation dans l’élaboration d’un travail de recherche s’avère impératif. A cet
effet, cette recherche documentaire a consisté à consulter des documents spécialisés,
concernant le sujet à l’étude. La consultation de multiples sources écrites permet de
garantir l’objectivité des faits observés.

Nous avons répertorié et exploité les mémoires et thèses et les ouvrages de


méthodologie et spécialisés dans les bibliothèques ; notamment la bibliothèque
centrale de l’Université F H B, la bibliothèque du département de sociologie et celle du
Centre Culturel Français (CCF). L’outil internet nous a permis d’exploiter des
communications et articles scientifiques sur des site et page des institutions
partenaires de l’éducation nationale et de l’alphabétisation tels que les l’INS, la DECO,

49
le MENA ? le MESRS au plan national et l’UNESCO, l’Union Européenne en Côte
d’Ivoire, le PNUD, l’Agence Française de développement, au plan international.

La recherche documentaire nous a permis donc de construire la problématique


et de poser les bases méthodologiques en vue de circonscrire les objectifs et les
hypothèses du sujet à l’étude.

4.2.1.2. L’observation

L’observation directe est « un outil de cueillette de données où le chercheur


devient le témoin des comportements des individus et des pratiques au sein des
groupes en séjournant sur les lieux mêmes où ils se déroulent (Stéphane
MARTINEAU, 2005). Elle se présente sous les dehors de l’évidence, n’exigeant aucun
autre instrument que le chercheur lui-même. Elle est fondamentale dans la recherche.
Cette observation in situ comprend l’ensemble des opérations par lesquelles le modèle
d’analyse est soumis à l’épreuve des faits et confronté à des données observables.

Elle consiste en une observation de visu ; elle consiste à percevoir, à noter


et à enregistrer des comportements ou des événements au 47 moment où ils se
produisent. Elle permet de définir des données pertinentes par rapport au problème
de recherche.

Ainsi, l’observation directe non participante nous a permis de nous


imprégner des réalités du terrain d’étude, de constater et de confronter les faits
significatifs observés. En outre, elle nous a donné d’apprécier de près les indices des
corrélations entre les différents indicateurs ou les interrelations possibles entre les
variables et les liens qui lient la performance scolaire des élèves (dans des classes
des établissements publics à faible résultats et des établissements privés au fort taux
d’admissions) à la massification des effectifs au regard de l’obligation instaurée par le
pouvoir public. L’observation a été ensuite appuyée par des interviews ou entretiens
semi-directifs.

50
4.2.1.3. La pré-enquête

Elle s’est effectuée pendant une année au Groupe Scolaire Anono 1,2,3,4,5
et 6, dans le village d’Anono, DRENA 1 Cocody, dans le District d’Abidjan. Cette phase
de l’enquête a permis de tester nos guides d’entretien pour savoir s’ils sont adaptés ;
ce qui nous a conduit à les réduire pour les rendre moins répétitif et moins long ; de
recueillir des informations qui ont facilité la révision de notre problématique et de
préciser d’avantage notre hypothèse de travail.

Dans la présente étude, le recours au dépouillement manuel semble adapter


à l’analyse thématique des guides d’entretien. Il présente un avantage considérable
quant à la catégorisation des variables des différents thèmes, afin de mieux apprécier
les réponses recueillies sur le terrain d’investigation. Le choix du dépouillement
manuel, aussi se justifie par le fait que l’étude s’inscrit dans une approche qualitative.

4.2.1.4. L’entretien

L’entretien est un échange au cours duquel l’interlocuteur (l’enquêté)


exprime son vécu, ses expériences, ses perceptions, ses analyses, ses interprétations
sur un fait ensuite l’enquêteur (le chercheur) lui facilite la tâche (cette expression) par
ses questions ouvertes et ses réactions afin d’éviter que la discussion s’éloigne des
objectifs de la recherche. P. N’Da, (2006). Selon le même auteur cité plus haut, il s’agit
de tête à tête oral entre deux personne ou une personne et un groupe dont l’un
transmet à l’autre des informations recherchées sur un problème bien précis.

Il a permis la collecte de données en rapport avec nos objectifs visés. Le choix


de l’entretien semi-dirigé est pertinent dans la mesure où le chercheur s’assure que
l’interviewé lui communique son point de vue, librement, sur certains aspects précis
du sujet d’entrevue, tout en recadrant la discussion. Cette technique permet, au cours
de l’entretien, de recentrer l’entretien sur les objectifs chaque fois que l’enquêté s’en
écarte. Il permet aussi à l’interviewé de parler ouvertement, dans les mots qu’il
souhaite et dans l’ordre qui lui convient, et de s’attarder sur des questions qu’il juge
plus importantes et plus significatives. De plus, les questions posées sont les mêmes
pour tous les participants, et elle favorise une homogénéité des données.

51
L’entretien semi-directif nous a permis donc de mieux cerner les perceptions,
les motivations et les idéologies qui légitiment l’acte des acteurs sociaux concernés.
Vue la complexité du sujet à l’étude, les entretiens ont été faits de façon individuelle
afin de permettre aux participants de s’exprimer librement sans être influencé par une
quelconque présence. Son apport a consisté, par exemple, à savoir auprès de nos
enquêtés comment les résultats des élèves se dégradent pour donner lieu à une faible
performance quant à l’accroissement des effectifs dans les salles de classes, à
stimuler nos enquêtés à nous renseigner spécifiquement sur le fonctionnement de la
politique de scolarisation obligatoire et sur le lien pouvant exister entre la performance
des apprenants et l’obligation scolaire. Ainsi, les entretiens ont porté sur les
caractéristiques de la politique de scolarisation obligatoire, les mécanismes
sociopolitiques à la base des résultats des élèves et l’émergence de la massification
des effectifs par classe.

4.2.2. Outils de collecte de données

Les outils de collecte des données concernent l’ensemble de procédés utilisés


pour recueillir les données empiriques servant plus ou moins à tester, compléter et à
corriger les hypothèses. Ce sont les instruments qui permettent de collecter les
données dans le cadre de recherche scientifique. C’est un équipement pour atteindre
un but, mais il se situe au niveau des faits et des étapes pratiques. L’étude, quant à
elle, s’inscrit dans une perspective qualitative dans le sens où, elle s’intéresse aux
facteurs explicatifs des performances relativement à l’augmentation des effectifs
favorisée par la PSO. Pour ces raisons, le Guide d’entretien a été retenu comme l’outil
approprié pour la collecte des données de cette recherche qualitative.

4.2.2.1. Le guide d’entretien

Le guide d’entretien a été retenu afin de nous permettre d’approfondir les


informations se rapportant à notre sujet d’étude. L’entretien est une situation
d’échange conversationnelle entre deux personnes afin de recueillir des informations
dans un cadre spécifié. Le guide d’entretien est un outil qui permet de collecter des

52
données à partir d’un ensemble de questions ouvertes ou questions guides, d’où le
nom guide d’entretien (N’Da, 2011). Il s’agit d’une méthode employée dans la plupart
des recherches qualitatives. Pour le type d’entretien, nous avons opté pour l’entretien
directif qui est la combinaison des deux autres types qui sont l’entretien directif et non
directif.

Ainsi, c’est au total trois (03) qui ont servis à la collecte de données. Les guides
comprenaient chacun, respectivement trois (03), trois (03) et deux (02) grands
chapitres de questions, appelés rubrique. Il s’agit notamment : Généralité sur la
politique de scolarisation obligatoire, les mécanismes socio-politiques, le lien entre la
politique de scolarisation obligatoire et la performance des apprenants, les
caractéristiques de la politique social

Toutefois, le guide était constitué de questions ouvertes, qui offraient par


ailleurs la latitude aux acteurs de se prononcer sur les différents thèmes, sans pour
autant s’écarter de l’objectif de l’enquête. Cela a permis de recueillir des informations
en rapport avec leurs perceptions, leurs idéologies et les significations sur la question
des performances individuelles et collectives, les idéologies et la connaissance de la
politique de scolarisation obligatoire.

4.3. Population cible et échantillonnage

L’échantillon de l’étude se compose d’environ 350 élèves issus de six classes


de plus de 70 élèves par classe, dont 51 % de filles, en moyenne. Ceux-ci fréquentent
classes réparties de manière équitable, et choisies selon la méthode d’échantillonnage
par grappes, en fonction des niveaux scolaires de l’école primaire public d’Anono
1,2,3,4,5 et 6. L’âge des élèves varie entre 6 et 14 ans, avec une moyenne égale à 08.

De plus, nous avons interrogé six (06) parents et chefs coutumiers selon les
critères de choix par grappe, six (06) chefs d’établissement, douze (12) enseignants,
1 membre de la DECO et membre du Cabinet du Ministre et 1 agent des organisations
partenaires technique et financier et un responsable d’ONG partenaire de
l’éducation national en Côte d’Ivoire. Au total, 350 personnes ont participé à l’enquête
de manière directe ou indirecte. Cette échantillon nous a permis de consolider nos

53
hypothèses, mais surtout de recueillir des informations utiles à la réalisation de nos
objectif de départ.

Tableau 1 - Présentation des enquêtés

STATUT FONCTION / classe EFFECTIF Origine

Elèves Primaire CP1-CM2 350 Groupe Scolaire Anono


1, 2, 3, 4, 5, 6
Parents d’élèves et Parents 04 Chef du village d’Anono
chef coutumier Chef coutumier 01
Chefs
d’établissement Primaire 06 Groupe Scolaire Anono
Enseignants 1, 2, 3, 4, 5, 6

Enseignants Primaire 12 Anono 1, 2, 3, 4, 5, 6


Partenaire ONG Fondation 01 Cocody
BEBOUKAMI
Total 374

4.4. Méthode d’exploitation des données recueillies

Dans cette étape du travail, il s’agit pour nous d’analyser nos données en faisant
recours à certaines méthodes.

4.4.1. Méthode d’analyse des données recueillies

Cette étude s’inscrit dans la tradition ethnographique. L’essentiel des données


d’analyse provient des entretiens semi-directifs effectués avec les données du
système éducatif concernés ou membres des organisations de la société civile et
politique. Par conséquent, nous nous inscrivons dans l’analyse qualitative des
comportements. Pour le traitement et l'analyse des données, nous avons opéré un
dépouillement manuel suivant les objectifs de la recherche, compte tenu de la quantité
réduite de données collectées lors des entrevues. Cette opération consistait à explorer
chaque entretien pour y repérer des nœuds de sens ou segments des propos des

54
acteurs. Les résultats de cet exercice appliqués à chaque entretien pris
individuellement ont été mis en commun à partir d'une analyse transversale. Il s'agit
en fait d'une décomposition de ce thème en dimensions puis en indicateurs découlant
des propos des acteurs.

4.4.2. Conditions et difficultés de l’enquête

La présente étude, comme bon nombre d’études, comporte des limites dont la
prise en compte permettra de mieux apprécier ses résultats. Bien qu’elles n’affectent
pas fondamentalement la pertinence de l’analyse et les résultats, il convient toutefois
de nommer les plus importantes.

Malgré les efforts de notre population concernée par l’étude, nous avons connu
quelques difficultés notamment par rapport à limite du nombre des personnes à
interroger pour éviter les réponses redondantes. En nous limitant à ce nombre nous
perdions d’autres éléments de réponses sur le phénomène de l’abandon scolaire. En
effet, nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés dans l’élaboration du
présent mémoire. Dans un premier temps, nous avons eu un véritable problème au
niveau de notre champ d’étude.

. En effet, lors de notre enquête proprement dite sur ce terrain, l’un des directeurs
qui au départ avait donné son accord pour notre recherche a refusé de nous donner
les informations nécessaires à l’élaboration de ce travail et cela après plusieurs
rendez-vous manqués. En outre, nous avons été confronté au problème de localisation
et de la disponibilité des enquêtés. Nous avons dû faire face à la méfiance et à la
réticence de certaines personnes plus particulièrement les parents d’élèves qui ont
abandonné l’école.

Enfin, nous avons été confrontés à des difficultés dans le but de rencontrer au
moins deux responsables d’ONGs partenaires de l’éducation nationale en Côte
d’Ivoire. Toutes démarches entreprises pour avoir un entretien avec lui sont restées
sans suite favorable, nous nous sommes contentés d’une seule organisation. Ces
difficultés ne nous ont pas empêchés pour autant de mener notre recherche à son
terme. Au contraire, elles nous ont aguerri.

55
CHAPITRE V : METHODES DE COLLECTE ET D’ANALYSE DES DONNEES

5. Procédure de collecte des données

La mobilisation des élèves a été faite grâce aux concours des directeurs et des
instituteurs en charge des classes enquêtées (principalement les classes qui ont plus
de 70 élèves). Après un entretien de chaque salle de classe sur le motif de leur
présence et la présentation du questionnaire sans manquer de souligner ce que nous
attendons d’eux, il a été procédé aux entretiens groupés et semi-groupés. Cet exercice
s’est déroulé en trois journées, en raison de deux classes par jour, pour des entretiens
de 45 minutes

5.1. Techniques et outils de traitement des données

Les techniques de collecte des données concernent l’ensemble des procédés


utilisés pour recueillir les données empiriques servant plus ou moins à tester,
compléter et à corriger les hypothèses. Ce sont les instruments qui permettent de
collecter les données dans le cadre de recherche scientifique. Les techniques comme
la méthode répondent à la question « comment a-t-on procédé ? ». C’est un moyen
pour atteindre un but, mais il se situe au niveau des faits et des étapes pratiques.
L’étude, quant à elle, s’inscrit dans une perspective qualitative dans le sens où, elle
s’intéresse aux facteurs explicatifs des performances scolaires des apprenants en lien
avec la massification des effectifs imposée par la politique de scolarisation obligatoire.
Pour ces raisons, trois techniques ont été utilisées pour l’enquête. Ce l’entretien, la
recherche documentaire et l’observation.

5.2. Entretien individuel et guide d’entretien

Dans cette opération, le chercheur décèle chez l’enquêté ses perceptions, ses
représentations d’une situation ou d’un phénomène donné (Campenhoudt et Quivy
1995). Comme outil d’entretien, l’étude a été réalisée au moyen de guide d’entretien
semi-directif. Le choix de l’usage d’un guide d’entretien semi directif pour recueillir les
informations du terrain est orienté et guidé par l’approche qualitative dans laquelle
s’inscrit l’étude. En effet, un guide d’entretien semi-structurés en thématiques ont été

56
soumis à la catégorie des enseignants. Les guides d’entretiens ont intégré des aspects
liés à la connaissance, aux caractérisés et aux conditions de la PSO.

5.3. Recherche documentaire et grille de lecture

La recherche documentaire est définie par Grawitz (1986) comme la technique


qui privilégie la recension et l’accès à ces données. La recherche documentaire
implique également d’identifier les centres de documentation accessible au public, de
consulter divers types de documents et de dresser un éventail de ce qui est disponible
sur une thématique, de noter les références bibliographiques, d’analyser le contenu
des documents et de préparer les fiches de lectures.

La documentation écrite et la documentation électronique ont permis de passer


en revue la littérature disponible. Plusieurs documents ont été utilisés pour réunir les
informations qui se rapportent à la pratique au sujet.

Ces documents sont composés d’ouvrages de méthodologie, d’ouvrages


généraux, de documents administratifs, de revues, d’articles, de rapports de
conférences, de mémoires. Aux représentations sociales, travail et aux resultats des
élèves, nous ont aidé à construire notre problématique et l’élaboration des objectifs de
recherche. Ces documents ont été obtenus à partir de sources diverses collecte de
ces documents sont divers : bibliothèque, Internet, les archives et documentations du
Groupe Scolaire Anono 1,2,3,4,5 et 6.

5.4. Analyse de contenu

Pour comprendre l’influence de la politique de l’école obligation sur les résultats


scolaires des élèves de l’école primaire publique de Cocody Anono, la démarche
adoptée est celle de la méthode de l’analyse de contenu.

L’analyse de contenu est une méthode qualitative d’entretien utilisée dans les
sciences sociales. C’est une méthode de classification et de codification dans diverses
catégories des éléments du document analysé pour en faire ressortir les différentes
caractéristiques en vue de mieux comprendre le sens précis (Depelteau, 2000). Elle

57
consiste ainsi à l’examen systématique et méthodologique de document (écrits, oraux,
audio, visuels). C’est une technique d’étude détaillée des contenus.

L’analyse de contenu a pour rôle de dégager des significations, les rapports


sociaux non directement perceptibles à la simple lecture des documents. En sciences
sociales, l’analyse de contenu offre la possibilité de traiter de manière méthodologique
des informations et des témoignages que représentent un certain degré de profondeur
et de complexités comme les rapports d’entretien et d’entretien semi-directif. Selon
Quivy et Campebhoudt (1995), l’analyse de contenu permet lorsqu’elle porte sur un
matériau riche et pénétrant de satisfaire harmonieusement aux exigences de la rigueur
méthodologique et de la profondeur inventive qui n’est pas toujours facilement
conciliable. Il existe plusieurs techniques d’analyse de contenu, mais pour une bonne
compréhension de l’étude, l’analyse thématique convient au mieux à cette étude. C’est
un procédé qui consiste à découper transversalement le corpus. Il s’agit d’utiliser le
thème comme unité de découpage. L’analyse thématique a permis de faire ressortir
les perceptions des enquêtés sur chaque thème relatif aux objectifs de l’étude. À cet
effet, il a été question de :

- Repérer les idées significatives contenues dans le discours : c’est le lieu de


dégager les segments de discours en relation avec l’objet d’étude ;

- Catégoriser les idées recensées : c’est la catégorisation des segments de


discours afin de les analyser. Chaque thème est défini par une grille d’analyse
élaborée empiriquement. Ce qui a permis de construire des catégories analytiques :

- Le profil sociodémographique des enquêtés ; - Les perceptions et


connaissances liés aux effectifs ;

- Les types de rapports sociaux en lien avec le milieu socioculturel et le niveau


d’acquisition et aux résultats des élèves ;

- Les enjeux liés aux différents aux échecs et surtout au redoublements.

5.5. Logiciel Sphinx

Sphinx est un logiciel de traitement et d’analyse de données quantitatives et


qualitatives en sciences sociales. Au cours de l’étude il a permis :

- L’élaboration du masque de saisie ;

58
- La collecte des données ;

- Les traitements, analyses et diffusion des résultats.

Les données ont été analysées, corrélées au moyen du logiciel informatique de


dépouillement Sphinx et ce selon les objectifs de l’étude.

5.6. Dépouillement

Dans le cadre de cette étude, les guides d’entretiens ont été dépouillés
manuellement.

Ainsi, les données sur le terrain ont été collectées au moyen de dictaphone puis
retranscrites et saisies à l’aide d’un éditeur de texte notamment le Microsoft Word
Office. L’analyse de données s’est faite sous forme d’une analyse de contenu du
discours livré par les enquêtés lors des entretiens selon la méthode suivante :
codification, extraction pour chaque thème des messages clés exprimés par les
enquêtés, illustration de ces messages par un verbatim qui reflète les propos des
enquêtés.

5.7. Conditions de production des données

L’enquête s’est déroulée sur 2 mois en deux phases. Une première phase, sur
une semaine, a consisté à la collecte des données au moyen de l’observation. La
seconde phase de l’enquête s’est tenue sur 1 mois. Elle a consisté à la collecte des
données au moyen d’un guide d’entretien et ce dans l’objectif d’approfondir certains
aspects théoriques. Les deux investigations, dans leur ensemble, se sont déroulées
sans heurts majeurs. Les personnes visées ont accepté de répondre aux questions. Il
faut tout de même reconnaître que quelques difficultés ont été remarquées.

Tout d’abord, la mauvaise qualité ou l’incapacité de l’enregistrement numérique


quand l’entretien était réalisé dans des endroits très bruyants. Ensuite, la non
disponibilité des propriétaires de certains enseignants. En effet, les n’étaient pas
disponibles pour causes d’occupation pour les cours. En somme, les barrières à la
réalisation effective de l’enquête ont été surmontées et l’enquête a pu se tenir sans
grandes difficultés.

59
5.7.1. L’enregistrement, la prise de notes, et la retranscription

5.7.1.1. L’enregistrement des données

Dans le souci de recueillir l’intégralité des données au cours de l’entretien en


vue d’une retranscription ultérieure, les propos des enquêtés ont été enregistrés à
l’aide d’un téléphone doté d’un magnétophone et d’une mémoire à grande capacité.
Bien avant, l’autorisation d’être enregistré a été demandée explicitement à chaque
enquêté, pour des questions d’objectivité au niveau des résultats de la recherche.
Ainsi, nous mettions le magnétophone ou la caméra en marche à l’entame de
l’entretien, et nous en marquions l’arrêt plusieurs minutes après la fin de l’entrevue
étant donné que certains enquêtés lâchaient par moment en cet instant là sans
forcément s’en rendre compte, des informations utiles à la compréhension de la réalité
étudiée.

5.7.1.2. La prise de notes

Muni d’un stylo et d’un calepin, la prise de note consistait à marquer voire à
consigner les éventuelles thématiques et pistes d’interprétations qui émanant des
propos des enquêtés. Cette option a permis de relever certaines informations utiles à
l’analyse des données.

5.7.1.3. Retranscription des données

La retranscription est un processus qui consiste à reporter à l’écrit le discours


des enquêtés. C’est un premier moyen d’analyse puisqu’en écoutant l’enregistrement
de manière attentive et en la retranscrivant le plus fidèlement possible l’on s’imprègne
du discours de ceux-ci. Dans le cas de l’étude, la retranscription ou encore la
préparation des données s’est faite durant les semaines qui ont suivies les entretiens.
A cet effet, pour un entretien de 15 minutes en moyenne, il fallait 2h de temps de pour
la retranscription. Quant aux entrevues qui excédaient les 15 minutes, il fallait
composer entre 2h30 et 4h pour retranscrire. Toutefois, les données ont été
retranscrites l’une après l’autre, soit entretien après entretien, via un ordinateur doté
du logiciel de traitement de texte Word 2016, et casque audio

60
TROISIEME PARTIE :

ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS

61
CHAPITRE VI : ANALYSE DES RESULTATS

Cette étude analyse la performance scolaire des apprenants au regard de la


politique de scolarisation obligatoire adoptée et mise en œuvre dès 2016-2017 par
l’Etat de Côte d’Ivoire. Les résultats obtenus sont présentés selon les principes de la
théorie de l’acteur stratégique de Michel CROISIER et Erhad FRIEDBERG (1970).

Sur cette base, les résultats s’articulent autour de quatre rubriques :

 Généralité sur la politique de scolarisation obligatoire


 Les performances enregistrées ces dernières années par le MENETP et le
MENA en termes de résultats scolaires au primaire
 L’influence de la politique de scolarisation obligatoire sur le niveau d’étude des
élèves

6.1. Généralité sur la politique de scolarisation obligatoire

Dans cette section, nous nous interrogeons d’abord sur les connaissances
générales et spécifiques sur la généralité sur la politique de scolarisation obligatoire.
Nous cherchons ensuite à savoir si ces connaissances ont effectivement augmenté la
population scolaire et les effectifs dans les classes. Enfin, à partir des indicateurs
socioéconomiques (budget national) et socio-éducatifs (infrastructures scolaires,
recrutement des enseignants et besoins divers en éducation), nous analysons la
représentation sociale que les chefs d’établissement et les enseignants eux-mêmes
se font de la politique de scolarisation obligatoire en Côte d’Ivoire.

Les informations sont de deux sources. Une source documentaire


principalement issu des rapports du Ministère de l’Education Nationale, des
organismes non gouvernementales partenaires, des institutions internationales, des
bilans, des représentations diplomatiques, des recherches scientifiques et des
programmes. La seconde source est l’entretien dans le cadre de nos enquêtes avec
les acteurs, leur avis et connaissances personnelles.

62
Tableau 2 : Résultats des enquêtes « Généralités de la PSO »

Nombre Bonne Connaissance Aucune


d’enquêtés Connaissance moyenne connaissance
Parents 04 01 01 02
d’élèves et chef 100% 25% 1% 50%
coutumier
Directeurs 07 05 02 00
d’école primaire 100% 71,43% 28,57% 00%

Enseignants 12 04 06 02
100% 33,33% 50% 16,66%
Partenaire 01 01 00 00
100% 100% 00% 00%
Elèves 350 00 00 350
100% 00% 00% 100%

L’étude à partir des données factuelles de la connaissance de la PSO dans le


secteur de l’éducation nécessite l’analyse du niveau général de connaissance sur
l’obligation scolaire. Les données collectées indiquent que les directeurs du primaire
public dans leur majorité ont des informations relatives à la PSO initiées par le
gouvernement en 2016. En effet, 71,43 % des chefs d’établissement enquêtés, ayant
des expériences professionnelles diverses, ont affirmé connaître la politique de
scolarisation en cours en Côte d’Ivoire. Cela permet de dire que les enquêtés sont plus
ou moins capables de nous fournir des informations (recherchées) relativement justes,
parce qu’en général vécues par ceux-ci sous différentes formes et à divers titres
(enseignant, élève fonctionnaire) et différentes formes (ateliers de formation, lecture,
visites, télévision etc…). Dans tous les cas, nos interlocuteurs sont des acteurs de
l’éducation qui ont plus ou moins une idée de l’impact de la politique de scolarisation
obligatoire dans le système éducatif en général, et particulièrement sur la performance
des élèves en Côte d’Ivoire.

63
Tableau 3 : Evolution des effectifs élèves du nombre de salles de classe, et du
nombre d’enseignants par statut dans le primaire public pour les années
scolaires 2017-2018 à 2022-2023

Année scolaire 2017- 2018- 2019- 2020- 2021- 2022-


2018 2019 2020 2021 2022 2023
Effectifs élèves 3 255 797 3 308 667 3 336 678 3 307 236 3 424 3 406 700
847
Effectifs salles 77 261 77 629 78 523 79 073 81 067 82 126
de classe
Effectif 76 401 78 196 81 424 79 364 80 134 82 715
enseignants

Sources : MENA / DESPS : Statistiques scolaires de poche 2022-2023


Rapport annuel du PAPSE Janv-Dec 2023
MENET-FP / DSPS / Rapport d’analyse statistique du système éducatif
en 2016-2017

Résultats aux examens scolaires Il s’agit dans cette partie de présenter les
résultats aux examens scolaires comme éléments d’appréciation de la qualité du
système éducatif. Cette présentation, pour chaque examen, consistera à analyser
l’évolution des taux de réussite de 2013/14 à 2016/17 puis à exposer les disparités
entre les différentes régions éducatives.

Résultats du Certificat d’Etudes Primaires et Elémentaires (CEPE). Le CEPE


est le premier diplôme du système éducatif, il reste un moyen important pour la mesure
des acquis scolaires du primaire jugé nécessaires pour accéder au niveau secondaire.
La barre d’admission demeure à 85 points, ce qui représente 10 de moyenne. Le
nombre de candidats présents pour cet examen est passé de 432 691 en 2016 à 473
306 en 2017 soit une augmentation de 9,4%. Tandis que celui des admis a connu une
croissance de 6,3% sur la même période passant ainsi de 360 549 à 383 281. Le taux
de réussite au CEPE session 2017 est en recul par rapport à celui de la session 2016,
passant de 83,33% à 80,98%. Ce résultat vient rompre avec la tendance haussière

64
enregistrée de 2012 à 2016(Graphique 37). Toutefois, l’on demeure à environ 8
candidats admis sur 10 présentés. Le taux de réussite selon le sexe, bien qu’en baisse,
demeure plus élevé chez les garçons (81,28%) que chez les filles (80,62%). Le résultat
au CEPE observé par Direction régionale, fait apparaître un écart plus grand en 2017
par rapport à 2016 entre le plus fort taux et le plus faible. En effet, en 2016, la DRENET
de Boundiali enregistrait le plus fort taux de réussite (93,9%) tandis que la DRENET
de Gagnoa fermait la marche avec 66,7% soit un écart de 27,2 points. En 2017, la
première place est toujours occupée par la DRENET de Boundiali avec 97,93% de
taux de réussite et la DRENET de Bondoukou occupe la dernière place avec 54,72%
d’admis, ce qui correspond à un écart de 43,21 points. Comme en 2016 les DRENET
de Boundiali, Duékoué, Dabou et Touba sont entre les cinq premières, auxquelles il
faut ajouter Abidjan4. Séguéla, Bouna et Bondoukou occupent le bas du tableau

Tableau 3: Taux d’Admission (TBA, TNA), Taux de Scolarisation (TBS, TNS),


Taux d’Achèvement (TAP), Indice de Parité entre les Sexes (IPS) et Coefficient
d’efficacité interne dans le primaire pour l’année scolaire 2022- 2023

Féminin Ensemble
Masculin

TBA 99,82% 100,57% 100,18%

TNA 74,77% 75,42% 75,09%


INDICATEURS
TBS 96,14% 97,14% 96,63%

TNS 93,58% 94,94% 94,24%

TAP 76,59% 80,77% 78,61%

MENA / DESPS : Statistiques scolaires de poche 2022-2023

Le financement, le fonctionnement et les résultats du système éducatif ont été


explorés selon plusieurs angles complémentaires et selon une perspective analytique
dans les divers chapitres du Rapport d’Etat sur le Système Educatif National. Il importe
maintenant d’adopter une perspective plus synthétique pour examiner de façon
transversale les questions concernant le diagnostic global du système. On restera

65
toutefois au niveau du diagnostic factuel sans aborder de façon directe les
recommandations en termes d’actions de politique éducative ; cependant comme la
distance entre le diagnostic et les recommandations est nécessairement faible, il
identifiera de fait des questions importantes auxquelles l’action devra répondre pour
améliorer l’efficacité et l’équité dans la période future dans un contexte de soutenabilité
financière. Pour ce dernier aspect, le modèle de simulation sectoriel, qui articule un
modèle central pour les enseignements primaires et secondaires avec quatre modules
thématiques de simulation, respectivement sur la petite enfance, l’alphabétisation des
adultes, l’enseignement technique et la formation professionnelle, et l’enseignement
supérieur, qui ont été construits en relation avec ce diagnostic, pourra être d’une utilité
particulière.

6.2. Caractéristiques de la Politique de scolarisation obligatoire et statistiques


scolaires

6.2.1. Les caractéristiques de la PSO

La scolarisation est un droit fondamental pour tous les enfants. L’Organisation


des Nations Unies attache un prix à ce droit et l’a défini comme un Objectif du
Développement Durable (ODD) dans les pays non développés. Le point quatre des
ODD stipule qu’il faut assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied
d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie
(Assemblée Générale de l’ONU, 2015).

Pourtant, en 2018 encore, 258 millions d’enfants et de jeunes n’étaient pas


scolarisés ; ce total comprend 59 millions d’enfants en âge de fréquenter le primaire,
62 millions d’enfants en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire et 138
millions en âge de fréquenter le deuxième cycle du secondaire (Institut de Statistique
de l’UNESCO, 2018).

Le phénomène des « enfants hors école » persiste. Il s’agit, d’une part, de ceux
qui décrochent et, d’autre part, de ceux qui n’ont jamais été inscris. La Côte d’Ivoire
fait partie des pays qui ont adhéré à l’idée de la scolarisation pour tous. Dans cette
logique, la loi n° 2015-635 du 17 septembre 2015 modifiant la loi n° 95-696 du 7

66
septembre 1995 relative à l’enseignement a été adopté par le gouvernement ivoirien.
Cette loi fait principalement mention de la scolarisation obligatoire de tous les enfants
dont l’âge varie entre 6 et 16 ans, sans discrimination. En d’autres termes, depuis la
rentrée scolaire 2015-2016, la Côte d’Ivoire a pris des dispositions légales pour que
tous les enfants en âge scolaire soient dans les salles de classe aux heures de cours.

L’une des dimensions les plus importantes de cette politique de scolarisation


obligatoire est la prise en compte du genre et de l’égalité des chances entre les
garçons et les filles. Ces dernières sont une priorité pour le gouvernement qui a aussi
adopté un Plan Stratégique d’Accélération de l’Éducation des Filles (PSAEF) en mars
2018, l’objectif étant de renforcer les actions en faveur de l’éducation des filles en Côte
d’Ivoire

Les choix structurels et fonctionnels dans la mise en œuvre de la Politique de


Scolarisation Obligatoire (PSO) résultent de mécanismes sociopolitiques complexes.
Voici quelques facteurs qui peuvent influencer ces choix : Priorités gouvernementales,
participation communautaire, ressources financières, stabilité politique, partenariats
internationaux, recherche et évaluation, diversité culturelle.

Au niveau des priorités gouvernementales, les orientations politiques et les


priorités gouvernementales peuvent déterminer l'importance accordée à l'éducation et
à la mise en œuvre de la PSO. Au plan de la participation communautaire, l'implication
des communautés dans le processus décisionnel peut influencer les choix structurels,
en tenant compte des besoins locaux et des réalités socio-économiques. Quant aux
ressources financières, les contraintes budgétaires peuvent façonner les choix
structurels, déterminant le financement alloué à l'éducation et à la mise en œuvre de
la PSO. La stabilité politique, les contextes politiques influencent la stabilité et la
continuité des politiques éducatives, impactant ainsi les choix structurels dans la
durée. Les partenariats internationaux ou la participation à des initiatives et
partenariats internationaux peut influencer les choix structurels en fournissant des
ressources et des modèles de bonnes pratiques. En fin, la recherche et l’évaluation,
les données de recherche et les évaluations de l'efficacité des politiques éducatives
peuvent orienter les choix structurels pour optimiser les résultats.

67
Les diversités culturelles ont favorisé la prise en compte de la différence qui
influence les choix fonctionnels pour adapter les programmes éducatifs aux besoins
spécifiques des communautés.

6.3. Politique de scolarisation obligatoire et la performance scolaire

La relation entre la politique de scolarisation obligatoire (PSO) et la performance


scolaire est généralement étroite. La PSO vise à assurer que tous les enfants aient
accès à l'éducation, créant ainsi une base éducative plus large. Cependant, la véritable
influence sur la performance dépend de la qualité de l'enseignement, des ressources
disponibles et de la mise en œuvre efficace de la politique. Une PSO bien gérée peut
améliorer la performance scolaire en offrant une éducation de qualité à un plus grand
nombre d'élèves, mais d'autres facteurs, tels que les conditions socio-économiques,
peuvent également jouer un rôle.

La politique de scolarisation obligatoire en Côte d’Ivoire vise à garantir l’accès à


l’éducation pour tous les enfants. Son impact sur la performance scolaire des
apprenants peut dépendre de divers facteurs tels que la qualité de l’enseignement, les
ressources disponibles et les conditions socio-économiques. Une mise en œuvre
efficace avec des ressources adéquates peut contribuer positivement à la performance
scolaire en fournissant une base éducative solide.

La politique de scolarisation obligatoire (PSO) présente plusieurs caractéristiques clés


que l’on peut résumer à l’obligation d’inscription (01), à l’âge minimal (02), à la durée
obligatoire du parcours (03), aux sanctions (04), aux objectifs éducatifs (05) et à
l’inclusion (06).

La PSO implique généralement l'établissement d'une obligation légale pour les


parents d'inscrire leurs enfants à l'école pendant une période déterminée. En Côte
d'Ivoire, les lois associées à l'obligation d'inscription dans le cadre de la Politique de
Scolarisation Obligatoire (PSO) sont régies par le Code de l'éducation.

Les principales dispositions légales comprennent l’Article 27 du Code de


l'éducation qui stipule l'obligation d'inscription à l'école primaire pour tous les enfants
à partir d'un âge spécifié, la durée de la scolarité obligatoire qui mentionne que les lois

68
peuvent spécifier la durée minimale de la scolarité obligatoire, souvent couvrant une
période de plusieurs années. Aussi, pour les sanctions peuvent être prévues pour les
parents ou les tuteurs ne respectant pas l'obligation d'inscription, avec des
conséquences légales ou administratives.

D’autres informations spécifiques et à jour sur les lois en vigueur, l’on était
recommandé de consulter les textes juridiques officiels ou de contacter les autorités
éducatives en Côte d'Ivoire.

Elle spécifie souvent un âge minimum auquel les enfants doivent commencer
l'éducation formelle. En Côte d'Ivoire, l'âge minimal pour l'inscription dans le cadre de
la Politique de Scolarisation Obligatoire (PSO) est généralement fixé à six ans pour le
début de l'éducation primaire. Cependant, il est crucial de se référer aux dispositions
spécifiques du Code de l'éducation en vigueur et aux réglementations éducatives pour
obtenir des informations précises et à jour sur cette question. Les détails concernant
l'âge minimal d'inscription peuvent être spécifiés dans les textes législatifs et
réglementaires du système éducatif ivoirien.

Détermine la période minimale de scolarisation obligatoire, souvent exprimée


en nombre d'années. La période de scolarité obligatoire est généralement fixée à six
ans, correspondant au cycle de l'enseignement primaire et s’étant jusqu’à 16 ans selon
plusieurs intervenants.

Des sanctions peuvent être prévues pour les parents ou tuteurs ne respectant
pas cette obligation, afin d'assurer la mise en œuvre. Les sanctions pour le non-respect
des textes de la Politique de Scolarisation Obligatoire (PSO) en Côte d'Ivoire peuvent
inclure différentes mesures, et elles sont généralement définies par la législation
éducative du pays. Certaines sanctions possibles peuvent être des sanctions
financières imposées aux parents ou tuteurs qui ne respectent pas l'obligation
d'inscription de leurs enfants, des actions administratives pouvant être prises, telles
que des avertissements formels, des entretiens avec les autorités éducatives, ou
d'autres mesures non pénales, l’obligation de se conformer qui notes que parents
peuvent être contraints de se conformer à l'obligation d'inscription, par exemple en
inscrivant leurs enfants à l'école dans un délai spécifié et les poursuites pénales et,
dans les cas graves de non-respect répété, des poursuites pénales peuvent être
envisagées, avec des peines légales en conséquence.

69
La PSO est généralement associée à des objectifs éducatifs visant à améliorer
l'accès à l'éducation et à promouvoir la qualité de l'enseignement. Les données
recueillies sur les objectifs éducatifs de la Politique de Scolarisation Obligatoire (PSO)
en Côte d'Ivoire visent généralement à atteindre les résultats suivants :

- Accès universel à l'éducation : Garantir que tous les enfants, sans distinction,
aient la possibilité d'accéder à l'éducation primaire.
- Réduction des inégalités : Contribuer à réduire les disparités en matière d'accès
à l'éducation, en veillant à ce que tous les groupes sociaux aient des chances
égales.
- Amélioration de la qualité de l'enseignement : Mettre l'accent sur la qualité de
l'éducation fournie, assurant un environnement d'apprentissage propice au
développement des compétences.
- Promotion de la scolarité continue : Encourager la persévérance scolaire et
réduire les taux d'abandon en maintenant l'inscription des enfants pendant la
durée obligatoire.
- Prévention de l'analphabétisme : Contribuer à l'éradication de l'analphabétisme
en assurant une base éducative solide pour tous les enfants.

Ces objectifs visent à créer un système éducatif inclusif, équitable et de qualité


en Côte d'Ivoire, en alignement avec les principes de la PSO. Les détails spécifiques
peuvent être précisés dans les documents officiels du gouvernement relatifs à
l'éducation.

L'inclusion dans la Politique de Scolarisation Obligatoire (PSO) en Côte


d'Ivoire vise à assurer la participation éducative de tous les groupes d'âge, de genres
et de contextes sociaux. Les efforts d'inclusion peuvent se manifester à travers
plusieurs aspects :

- Élimination des barrières économiques : Mise en place de mesures visant à


réduire les obstacles financiers pour garantir que les familles, indépendamment
de leur situation économique, puissent inscrire leurs enfants à l'école.

70
- Accessibilité géographique : Mise en place de structures éducatives
accessibles géographiquement, notamment dans les zones rurales ou
éloignées.
- Sensibilisation : Campagnes de sensibilisation pour informer les communautés
sur l'importance de l'éducation et de la participation à la PSO, mettant l'accent
sur l'égalité des sexes et la diversité.
- Adaptations pour besoins spéciaux : Intégration de mesures spécifiques pour
répondre aux besoins éducatifs particuliers, favorisant ainsi l'inclusion des
enfants ayant des besoins spéciaux.

…L’encadrement pédagogique est l’ensemble des actions menées par les


responsables pédagogiques (enseignant, directeurs, chef d’établissement etc.) pour
améliorer le niveau d’apprentissage des élèves. Pour l’enseignant, il consiste à
assurer le contrôle et l’enseignement des élèves à travers les cours dispensés. Pour
le mesurer, le système éducatif emploie généralement deux indicateurs : la taille des
classes (nombre d’élève moyen par classe) et le taux d’encadrement…

La taille des classes est « l’un des problèmes du système éducatif aujourd’hui
qui influence de la qualité de l’enseignement …», M.A, enseignant interrogé.

La qualité est liée non seulement au contenu des cours, à la compétence des
enseignants, mais aussi et surtout à l’ensemble des conditions dans lesquelles les
enseignements sont dispensés. La taille des classes est donc un facteur essentiel
dans la transmission du savoir. Cela dit, il est reconnu qu’un effectif réduit du nombre
d’élèves dans une classe contribue efficacement à la qualité de l’enseignement. Pour
mesurer cette taille, le ratio élève / salle de classe sera utilisé.

Le rapport d’analyse statistique du système éducatif en 2016-2017 note que,


dans le primaire, l’évolution du ratio élèves/salle de classe a connu deux grandes
évolutions dans l’ensemble depuis 2013. Un accroissement entre 2016 et 2024. Bien
qu’au-delà de la norme UNESCO qui est de 40 élèves par classe, le public enregistre,
quel que soit l’année, le ratio le plus élevé dans le primaire et le privé a des conditions
un peu plus améliorées puisqu’il y’ a en moyenne 38 élèves par salle de classe, ce qui
est inférieur à la norme. Toutefois il y a une hausse du ratio à 2023-2024 pour ce statut,
pendant que celui du public est en baisse, ce qui entraine une baisse dans l’ensemble.

71
L’analyse au niveau régional fait apparaître de grandes disparités. 16 DRENET ont
des ratios supérieurs à la moyenne nationale avec en tête, le district d’Abidjan.

De même, selon M. B. directrice d’école, le groupe scolaires ANANO 1, 2, 3, 4,


5 et 6 présente un effectif moyen de 58 élèves par salle. Selon ses propos :

« Nous avons des effectifs très élevés ici, par exemple, à Anono 1, le plus bas effectif
est 58 élèves, si non, c’est mieux que Anono 4 ou on peut trouver plus de 105
élèves… »

Le taux d’encadrement se mesure avec le ratio élève / maître. Sur la période


2013/14 à 2016/17, il n’y a pas eu une grande amélioration du nombre d’élèves par
maître puisque ce ratio est passé de 43 de 2013 à 42 en 2016 dans l’ensemble. La
situation est pratiquement stable dans le public avec 44 élèves par maître sur les deux
dernières années, au moment où elle se dégrade progressivement, dans le privé
même si le ratio est toujours inférieur à la norme de l’UNESCO. Au niveau régional,
l’analyse de ce ratio fait apparaître de grandes disparités. En effet, 20 DRENA ont un
ratio supérieur à la moyenne nationale, soit un ratio variant de 43 à 49. Abidjan
demeure, parmi les directions qui enregistrent le plus grand nombre moyen d’élèves
par maître, dont, Cocody Anono 1,2,3,4,5 et 6 est la zone rouge, le nombre de Maitre
par élève atteint 53 pour 1.

Redoublement dans les différents cycles d’enseignement Le redoublement


s’apprécie à l’aide de deux indicateurs : le taux de redoublement et la proportion de
redoublant. Le taux de redoublement est la proportion des élèves inscrits dans une
classe donnée au cours d’une année scolaire donnée qui étudient dans la même
classe au cours de l’année scolaire suivante. La proportion de redoublants quant à
elle, est la part des redoublants (issues de l’effectif de l’année précédente) dans
l’effectif actuel. Une proportion de redoublants élevée à un niveau donné du système
est la conséquence directe d’un taux de redoublement élevé. L’idéal, pour un système
éducatif, est d’avoir un taux de redoublement le plus proche possible de 0%. En effet,
plus le taux de redoublement est élevé plus il traduit des problèmes d’efficacité interne.
Le taux de redoublement dans notre pays est de 11,5% au primaire pour l’année
2015/16.

Réduire le redoublement dans le système éducatif, revient à mettre l’accent sur le


public car c’est lui qui tire le taux national vers le haut. La différence entre le taux de

72
redoublement des filles et celui des garçons n’est que de 0,2%. Il est de 11,4% pour
les filles contre 11,6% pour les garçons. Entre 2010/11 et 2015/16, cette différence est
à son minimum cette année.

La probabilité de redoubler une classe n’a aucun rapport avec le sexe. Scolarisation
et qualité du système éducatif, année 2016-2017 MENET-FP / DSPS / Rapport
d’analyse statistique du système éducatif en 2016-2017 111 L’analyse du
redoublement par niveau révèle que le taux de redoublement au CP1 est le plus faible
avec 9,7% et le plus élevé au CE2 avec 13,5%.

73
CHAPITRE VII : DISCUSSION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE

S’il est clair que les directeurs, les partenaires et les enseignants du primaire
public, dans leur généralité, ont une connaissance des réformes et de la politique de
scolarisation obligatoire mis en œuvre par le système éducatif ivoirien, il semble
intéressant de s’interroger sur leur perception ou leur représentation de son efficacité
quant aux effectifs et à la bonne marche des résultats finaux. Cette étude des de la
politique de Scolarisation Obligatoire et de la performance scolaire, en lien avec la
politique éducative, s’appuie particulièrement sur le rapport entre les infrastructures et
les besoins en terme de résultats, des conditions de travail des enseignants, la
possibilité de réduire les effectifs et les difficultés particulières rencontrées par les
élèves eux-mêmes pour acquérir le savoir. Au-delà de la politique éducative que ce
travail cherche à faire connaître, ces indicateurs permettent également de rendre
compte des conditions de travail des apprenants, un des indicateurs caractéristiques
de la PSO. En réalité, ce questionnement permet de saisir le secteur éducatif dans un
contexte socioéconomique particulier, c’est-à-dire l’instauration des mesures
particulièrement drastiques des Institutions de Bretton Woods en Côte d’Ivoire.

Les résultats des enquêtes montrent qu’avant la PSO, les infrastructures


éducatives n’étaient pas suffisantes pour répondre aux besoins sociaux en matière
d’éducation mais répondaient mieux aux normes. C’est ce que pensent 56,35 % des
répondants contre 40,48 % des enseignants enquêtés qui estiment que ces
infrastructures répondaient aux attentes des populations, étant donné le nombre
relativement limité des apprenants (26 élèves selon le PASEF, 1998).

La corrélation indique que cette attitude est certainement liée à leur parcours
scolaire dans le même système éducatif et leur expérience professionnelle, ce qui leur
a permis d’avoir une idée claire se rapportant aux réalités socio-historiques de
l’éducation nationale. L’analyse comparative entre les données quantitatives et
qualitatives laisse apparaître que, même si les besoins en infrastructures socio-
éducatives étaient insuffisants, leur niveau de couverture et leur entretien en termes
de rénovation régulière du cadre de travail des maîtres étaient relativement
appréciables. Source, Précarisation de la profession enseignante au primaire en Côte
d’Ivoire

74
« Dans l’enseignement primaire, 79% des écoles sont publiques et elles
accueillent 81% des effectifs élèves. » MENA/DSPS 2021-2022

« Le CEPE est le premier diplôme du système éducatif, il reste un moyen important


pour la mesure des acquis scolaires du primaire jugés nécessaires pour accéder au
niveau secondaire. La barre d’admission demeure à 85 points, ce qui représente 10
de moyenne… l’on demeure à environ 8 candidats admis sur 10 présentés. » MENET-
FP / DSPS / Rapport d’analyse statistique du système éducatif en 2016-2017

7.1. Confrontation des résultats


De nombreux chercheurs et institutions ont accordé un traitement particulier
à la problématique de la politique de scolarisation obligatoire en lien avec la
performance scolaire des apprenants dans les pays en situation de pauvreté, ainsi
qu’à la recherche de solutions durables.

Ces travaux nous ont permis d’appréhender et d’aborder plusieurs


dynamiques saillantes en termes d’influence ou d’impact de la massification des
apprenants dans les salles de cours sur les résultats scolaires. Il s’agit entre autres,
des dysfonctionnements de la politique scolarisation mettant en mal le système
éducatif et entrainant ainsi les échecs, les abandons et les dépenses publics. Il
convient de préciser que ces travaux ouvrent le champ de la discussion des résultats
de notre investigation qui prend appui sur le lien entre la mise en œuvre de la PSO en
Côte d’Ivoire et l’augmentation des effectifs « massification » qui, influence
l’apprentissage et le niveau d’acquisition des connaissances des élèves.

Notre ambition, en amorçant la présente étude n’était nullement pas de


prétendre épuiser la problématique des dysfonctionnements de la Politique de
scolarisation Obligatoire. D’autant plus que la profondeur de la thématique,
l’insuffisance du temps mis à profit et le caractère complexe de celle-ci ne le
permettraient pas. Toutefois, nous pouvons l’éclairer, à partir des données collectées
dans les rapports, les les mémoires, les articles et sur le terrain, au Groupe Scolaire
ANONO 1,2,3,4,5 et 6, dans la Direction Régionale Abidjan 1 et plus spécifiquement
dans la commune de Cocody, mettant en exergue la complexité de l’éducation des
plus jeunes dans un contexte de précarité sous l’ère de la modernité. Nous avons
procédé par des analyses qui émergent des résultats obtenus.

75
Il a été approuvé par les enquêtés et endossé par les partenaires techniques et
financiers. La recherche vient à point nommé pour opérationnaliser le plan national de
développement et contribuer ainsi à l’avènement d’une Côte d’Ivoire, puissance
industrielle, unie dans sa diversité culturelle, démocratique et ouverte sur le monde.

Dans cette perspective, notre étude vise à atteindre le résultat stratégique


suivant :« réduire les problèmes liés aux conditions d’apprentissage en vue de la
formation des ressources humaines de qualité et productives.»

L’analyse diagnostique fait état de ce que les effectifs scolarisés se sont accrus
à tous les niveaux d’enseignement sur la période de mise en œuvre de la politique de
scolarisation obligatoire, contribuant à une augmentation des niveaux de couverture
jusqu’en 2016. En effet, l’accroissement annuel moyen des effectifs est de 13,6% pour
le préscolaire, 7,5% pour le primaire, 8,5% pour le premier cycle du secondaire
général, 6,7% pour le deuxième cycle du secondaire général, 11,7% pour
l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle (ETFP) et 2,1% pour le
supérieur. Les effectifs du préscolaire ont augmenté de façon importante, notamment
depuis 2016, avec le secteur public comme moteur principal des évolutions
constatées. Source : MENETFP/Statistique scolaire de Poche 2018-2019.

Les enfants (filles et garçons) de 6 à 11 ans et les personnes de 10 ans et plus


(y compris les femmes) non alphabétisées ou hors du système éducatif, accèdent
respectivement à une éducation de qualité et achèvent le cycle primaire et accèdent à
des prestations d’alphabétisation ou d’éducation non formelle de qualité ; Les enfants
en âge d’aller à l’école primaire disposent d’une offre adéquate en matière d’éducation
; Les enfants en âge d’aller au primaire disposent d’un environnement scolaire, familial
et communautaire favorable à la demande de services d’éducation ; Les personnes de
10 ans et plus non alphabétisées ou hors du système éducatif disposent d’une offre
adéquate d’alphabétisation ou d’éducation non formelle Les élèves de 12 à 15 ans
accèdent à une éducation de qualité et achèvent le premier cycle du secondaire
général ; Les élèves du premier cycle du secondaire disposent d’une offre d’éducation
adéquate ; Les élèves du premier cycle du secondaire bénéficient d’un environnement
scolaire, familial et communautaire favorable à la demande de services d’éducation ;
Les élèves de 16 à 18 ans accèdent à une éducation secondaire générale de qualité ;
Les élèves du secondaire second cycle disposent d’une offre d’éducation adéquate. ;
Les élèves du secondaire second cycle bénéficient d’un environnement scolaire,
76
familial et communautaire favorable à la demande de services d’éducation. ; Les
personnes de plus de 12 ans accèdent à un enseignement technique et une formation
professionnelle de qualité ; Les personnes de plus de 12 ans disposent d’une offre
adéquate en matière d’enseignement technique et de formation professionnelle ; Les
établissements disposent d’un environnement favorable à l’apprentissage des métiers.
Il situe les responsabilités des acteurs aux différents niveaux (central, régional et local)
du système.

7.2. Intérêt des résultats, généralisation et limites de l'étude

Les résultats de l’étude attestent que les effectifs pléthoriques sont les facteurs
majeurs de la performance différenciée chez les élèves, les enseignants et pour
l’ensemble du système éducation impulsée par la politique de scolarisation obligatoire.
Des aspects de preuves intrinsèques tels que, la gestion des classes, la composition
et la correction des devoirs et le suivi des matériaux didactiques, le plaisir de faire les
activités sont des facteurs qui fondent la performance des élèves. En outre, la
compétition, les résultats sont des éléments de motivation extrinsèque de
l’apprentissage qui justifient la performance des élèves.

Ainsi, les résultats obtenus témoignent de la pertinence de la massification des


effectifs des classes sur leurs performances qui se charactérise par les
redoublements, les abandons, la faiblesse du niveau d’étude. Ce travail a donc de
l’intérêt car il favorise la compréhension des difficultés des élèves de écoles publiques
de Côte d’Ivoire et plus spécifiquement, ceux de l’école primaire public d’Anono, dans
la commune de Cocody. Il peut aider l’ensemble des acteurs et surtout les enseignants
et les élèves à pour leur performance.

Cependant, les résultats de l’étude ne peuvent être généralisés car ils prennent
uniquement en compte les élèves du primaire. Ils doivent être approfondis en prenant
en compte le préscolaire, le primaire, le secondaire général, le secondaire technique
et même le supérieur public, mais aussi, étendre l’étude aux établissements privés
appartement au même système.

Un système éducatif performant s’impose à tout pays qui aspire à un


développement durable. Les enjeux de l’éducation au niveau national sont multiples.
77
Ainsi, la mise en valeur des ressources humaines est un facteur essentiel et
déterminant pour la mise en œuvre du processus de développement économique et
social d’un pays.

L’examen socio-historique des politiques d’éducation donne un premier aperçu


de la complexité de la relation entre les finalités poursuivies, leur traduction
institutionnelle et leurs effets. Pour le sociologue, cependant, cette perspective ne
saurait suffire. Une approche plus analytique est nécessaire pour pouvoir dégager
comment s’agencent, dans l’élaboration des politiques, leur mise en œuvre et leur
évaluation des idées et des données, des réseaux d’acteurs, des instruments et des
processus propres au champ de l’éducation ou importés d’autres secteurs (Ball, 1994,
2006 ; van Zanten, 2014).

De ce qui précède, on note que les limites de l’étude se trouvent au niveau de


la généralisation des résultats vu que la taille de l’échantillon est relativement faible.

78
CONCLUSION

Ce travail vise à étudier les effets des caractéristiques de la massification des


effectifs favorisée par la politique de l’école obligatoire sur sa performance scolaire des
apprenants. Il cherche à saisir le rôle de quelques mécanismes dynamiques du
système éducatif dans la détermination des variables scolarisation obligatoire et
performance. Auprès de 356 enquêtés, nous testons d’abord un modèle général quant
à son applicabilité aux principes d’association et de non-artificialité en appliquant une
analyse en communautés pour étudier les relations entre les blocs de variables
retenus. Nous affinerons ensuite les résultats par une analyse en pistes causales, en
aboutissant à un modèle structural. Celui-ci permet de déterminer l’articulation entre
les variables et de dresser le portrait de l’élève performant à l’école et de celui qui ne
l’est pas, de l’efficacité des enseignants en terme de condition de travail. Cette étude
va prouver que les effectifs comptent pertinemment dans la mise en œuvre d’un
système éducatif qui recherche un résultat satisfaisant, relatifs aux caractéristiques
essentielles de départ, sont à considérer comme variables intermédiaires qui
dépendent des facteurs essentiels de l’école comme facteur de socialisation et
d’intégration.

L'objectif global de l'inclusion dans la PSO en Côte d'Ivoire est de créer un


système éducatif équitable, où chaque enfant a la possibilité de bénéficier d'une
éducation de qualité, indépendamment de ses origines ou de ses caractéristiques
particulières. Les détails spécifiques doivent être consultable dans les politiques
éducatives et les lois en vigueur dans le pays

La mise en œuvre réussie de ces caractéristiques peut contribuer à une


augmentation significative de la fréquentation scolaire et, idéalement, à une
amélioration de la performance scolaire globale.

A des degrés différents selon le niveau de développement économique et


social, tous les pays ont subi la double pression de la démocratisation de
l’enseignement et de la transformation de la société. L’explosion des effectifs
scolarisés, conséquence des politiques de scolarisation universelle dans
l’enseignement primaire puis secondaire, a créé un certain nombre de tensions dans
l’école, qui a dû s’adresser à un public de plus en plus diversifié. La société a, elle
aussi, subi des bouleversements importants dans sa structure avec la conversion

79
d’une économie largement agricole vers une économie industrielle puis de services.
Les attentes de la société à l’égard de l’école sont devenues de plus en plus complexes
et pressantes. La révolution technologique et la mondialisation ont profondément
modifié les attitudes, les aptitudes et les compétences que l’éducation a pour fonction
de produire ou de transmettre aux nouvelles générations.

L’allongement de la scolarité et la perspective de l’apprentissage tout au long


de la vie, seul en mesure d’accompagner la transformation continue de la société,
implique une redéfinition des objectifs et de l’organisation des différents niveaux du
système éducatif. La prise de conscience que cette redéfinition demande non plus des
réformes ponctuelles de réajustement mais une adaptation permanente se traduit par
une pression forte et constante sur les enseignants, les établissements et les systèmes
scolaires dans leur ensemble. Les transformations initiées par la hiérarchie éducative
affectent tous les établissements scolaires. Ainsi, l’organisation scolaire mise en place
peut améliorer le rendement des élèves ou à contrario créer de la démotivation et
conduire à des échecs scolaires, voire au décrochage

La scolarité obligatoire doit garantir au moins à chaque élève les moyens


nécessaires à l’acquisition d’un socle commun constitué d’un ensemble de
connaissances et de compétences qu’il est indispensable de maîtriser pour accomplir
avec succès sa scolarité et construire son avenir personnel et professionnel. En effet,
l’éducation de base, en Côte d’Ivoire, comprend l’enseignement préscolaire,
l’enseignement primaire également appelé « Cycle primaire », et l’enseignement
secondaire général, scindé en deux cycles, 1er et 2nd cycle du secondaire général. Ce
même système intègre également l’enseignement technique, la formation
professionnelle, l’enseignement supérieur, et l’alphabétisation et l’éducation des
adultes.

Pour un système éducatif performant, des études approfondies doivent être


menées au regard des nombreux défis auxquels le pays fait face pour une amélioration
de la qualité. Depuis l’adoption de la politique de scolarisation obligatoire (PSO) et de
la mesure d’accompagnement assurée par la distribution de kits scolaires, le système
a connu des améliorations structurelles et fonctionnelles notables.

Parmi les mesures d’accompagnement de la PSO, qui sont principalement


la construction des salles de classes, et l’amélioration des conditions d’apprentissage,

80
figure en bonne place la formation et le recrutement des enseignants. En effet, si tous
les enfants d’âge scolaire doivent fréquenter les écoles, il faut impérativement des
enseignants supplémentaires pour leur dispenser les cours. Le recrutement massif
pour combler les besoins en enseignants est certes incontournable, encore faut-il que
ces enseignants aient les compétences académiques et aptitudes pédagogiques
requises pour encadrer les enfants et que leur affectation dans les écoles et
établissements publics soit en adéquation avec les besoins réels de ces écoles. Il est,
par conséquent, primordial que les enseignants soient non seulement qualifiés mais
qu’ils soient équitablement répartis. Cela est d’autant plus important que l’enseignant
est considéré comme l’un des piliers de la qualité de l’éducation.

81
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II- RAPPORTS ET STATISTIQUES DES INSTITUTIONS

Rapport Annuel du PAPSE (Janvier-Décembre 2023) : Projet d’Amélioration de la


prestation des services éducatifs

Côte d’Ivoire Institut National de Statistique (INS) : Recensement Général de la


Population et de l’Habitat de 2021 (RGPH)

Direction des Stratégies, de la Planification et ses Statistiques (DSPS) :


Statistiques scolaires de poche 2017-2018

Direction des Stratégies, de la Planification et ses Statistiques (DSPS) :


Statistiques scolaires de poche 2018-2019

Rapport d’analyse statistique du système éducatif en 2016-2017 (MENET-FP /


DSPS) : Scolarisation et qualité du système éducatif, année 2016-2017

Rapport d’analyse 2008-2009, L’état de l’école en Côte d’Ivoire

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Speak | Côte d’Ivoire Comprendre les facteurs de performance des écoles ivoiriennes
-2020

Direction des études, stratégies, de la planification et des statistiques (2020),


Rapport d’analyse statistique, Système éducatif ivoirien 2020. Ministère de l’éducation
nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle de Côte
d’Ivoire, 2020.

86
Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique et de la
Formation Professionnelle-DSPS (2017), Rapport d’analyse statistique du système
éducatif en 2016 2017 de Côte d’Ivoire

Bureau Business France d’Abidjan, Guide des Affaires Côte d’Ivoire (2023)
réalisé par MEG GUERIN sous la direction de JEAN-CESAR LAMMERT, Directeur du
Bureau Business France Côte d’Ivoire -juin 2023

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développement de Côte d’Ivoire, 2016.

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2014_R_BD1.pdf
 www.education.gouv.fr/etudes-et-statistiques –
 www.education.gouv.fr/series-chronologiques-de-donnees-statistiques-sur-le-
systeme-educatif

88
ANNEXES

89
ANNEXE 1

GUIDE D’ENTRETIEN

« POLITIQUE DE SCOLARISATION OBLIGATOIRE ET PERFORMANCE


SCOLAIRE EN COTE D’IVOIRE »

Cible : les élèves, les parents d’élèves, les chefs d’établissements, les leaders
communautaires et religieux, les partenaires de l’éducations en Côte d’Ivoire etc.

Introduction : Bonjour, je me nomme KOUAMBLA Zranwieu Dévy. Je réalise une étude


qui cherche à comprendre l’impact de la politique de l’école obligatoire sur la
performance scolaire ses apprenants. La durée de cet entretien n’excèdera pas 1
heure 30 minutes. Au cours de l’entretien, j’aimerais que nous discussion des
questions liées à vos connaissances de l’école obligatoire en terme d’accroissement
des effectifs et du niveau des élèves en terme d’acquisition de connaissances et de
tenue des classes par les enseignants depuis ces cinq (5 ans) dernières années.

Principes de base : nous nous intéresserons à vos connaissances et opinions. Il n’y a


pas de mauvaises réponses donc toutes vos critiques et suggestions sont les
bienvenues. Nous vous proposons de donner des avis francs qui permettrons de
comprendre le sujet ou la question posée. Quelques-uns parmi vous pourront être
d’accord ou non avec ce que l’autre propose ou dit, ce qui est parfaitement normal.
Nous vous encourageons à partager vos idées de façon ouverte. N’attendez pas que
je vous demande ou vous passe la parole pour intervenir. Mais, essayons de ne pas
interrompre les autres quand ils exposent. Rassurez-vous, tout le monde aura le temps
de partager son point de vue et sachez que toutes vos idées et inquiétudes sont de
valeur.

Confidentialité : Tout ce qui sera dit est confidentiel. Seulement les prénoms seront
utilisés. Un dictaphone enregistrera ce qui sera dit afin que nous ayons un compte
rendu exact de vos opinions pour produire notre rapport. Nous prendrons aussi des
notes pendant cet entretien.

Etes-vous d’accord pour participer à l’entretien ? Quelqu’un a-t-il des questions ?


présentons-nous.

90
IDENTIFICATION DE L’ENQUETE

Nom :

Prénoms :

Age :

Niveau d’étude :

Lieu de l’enquête :

Catégorie / Statut social:

1- GUIDE D’ENTRETIEN ADMINISTRE AUX ADMINISTRATEURS ET


ENSEIGNANTS

Rubrique 1 : Généralité sur la politique de scolarisation obligatoire

1) Que savez-vous de la politique de scolarisation obligatoire ?


2) En quelle année a-t-elle été instituée ?
3) Pourquoi selon vous a-t-elle été instituée ?
4) Quels étaient ses objectifs ?
5) Quel bilan faites-vous de ses objectifs ?

Rubrique 2 : Les mécanismes socio-politiques

1) Qu’elle est impact de la PSO sur l’ensemble des apprenants ?


2) Pensez-vous que l’école est de qualité avec cette décision politique ?
3) Vos effectifs de résultats se sont-ils améliorés ?
4) Comment améliorer la performance des apprenants malgré les effectifs
croissants ?
5) Que proposerez-vous pour que la performance des apprenants s’améliore ?

Rubrique 3 : Le lien entre la politique de scolarisation obligatoire et la


performance des apprenants
1) Question 1
91
1.a- Quels facteurs influencent la qualité de l’enseignement ?
1.b- Quels intrants scolaires ont le plus d’effet sur la performance des élèves ?
2) Question 2
2.a- la PSO influence-t-il le niveau d’étude des enfants ?
2.b- Comment selon vous est-il possible d’améliorer la performance des
apprenants ?
3.b- le manque d’équipements comme tables bancs, a-t-il un effet sur les
performances scolaires ?
3) Donnez votre avis sur les performances au plan national, ces dernières années.
4) L’un des problèmes de l’école aujourd’hui c’est cette politique. Qu’en pensez-
vous ?

92
2. GUIDE D’ENTRETIEN AUX PARENTS ET CHEFS COUTUMIERS

Rubrique 1 : les caractéristiques de la politique sociale de l’école

1) Qu’est-ce que l’école représente pour vous ?


2) Savez-vous que l’école est obligatoire en Côte d’Ivoire depuis 2015 ?
3) D’aucuns pensent que la famille est le socle de tout épanouissement, surtout
celui des enfants en âge d’aller à l’école. Qu’en pensez-vous ?
4) Selon vous, quelles sont les apports Du gouvernement, dans le sens
d’alléger les charges de la famille ?

Rubrique 2 : Les mécanismes socio-politiques


1) Savez-vous que les parents dont les enfants ne vont pas à l’école sont
sanctionnés ?
2) Que faire pour aider le gouvernement à réussir sa politique de l’école
obligatoire ?

Rubrique 3 : Le lien entre la politique de scolarisation obligatoire et la


performance des apprenants
1) Question 1
1.a- Quels facteurs influencent la qualité de l’enseignement ?
1.b- Quels intrants scolaires ont le plus d’effet sur l’apprentissage des élèves ?
2) Question 2
2.a- Comment favoriser un accès équitable et inclusif à l’éducation ?
2.b- Quels sont les facteurs qui réduisent les abandons et les redoublements ?
2.c- Comment améliorer l’accès à l’éducation des filles et prévenir les abandons
scolaires ?
3) Question 3
3.a- le manque d’équipements comme tables bancs, a-t-il un effet sur les
performances scolaires ?
4) Que pensez-vous de la performance scolaire de vos enfants depuis 2015 ?
5) D’aucuns disent que ne niveau des élèves est faibles parce que les effectifs par
classes sont élevés. Qu’en pensez-vous ?

93
3. GUIDE D’ENTRETIEN ADMINISTRE AUX ELEVES

Rubrique 1 : les caractéristiques de la politique social de l’école

1) Dans quel quartier vivez-vous ?


2) Quel est l’effectif de votre classe ?
3) Pourquoi n’avez-vous pas tous de bonnes notes ?
Rubrique 2 : le lien entre la politique de l’école obligatoire et la performance

1) Arrivez-vous à bien comprendre les cours ?


2) Dans quelle condition aimeriez-vous travailler ?
3) Combien souhaiteriez-vous être dans la classe pour être performant ?

94
ANNEXEE 2

L’effectif d’une classe de 72 élèves


(Image capturée lors de l’entretien, par l’observation sur le tableau de la
classe)

95
ANNEXE 3

Liste de classe d’un effectif de plus 72 élèves


(Image captée lors de l’entretien avec madame la Directrice de
ANONO 1)

96
ANNEXE 4

Les salles de classe de 3 élèves par table


(Image captée lors des entretiens avec les élèves)

97
Annexe 5
Documents de confirmation de la de la performance (Doc 2), croissance des
effectifs (Doc1), et des tranches d’âges par cycle (Doc3)
(Source : Recherche documentaire, MENA, DSPS)

Document 2 : TBS et TNS


Document 1 : TBA et TNA

Document 3 : Tranches d’âges par cycle PSO

98
tranches d’âges par cycle
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ..................................................................... IIIErreur ! Signet non défini.

REMERCIEMENTS ...........................................................Erreur ! Signet non défini.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .........................Erreur ! Signet non défini.

LISTE DES TABLEAUX.................................................... Erreur ! Signet non défini.

FIGURES ET CARTES………………………………………………………………….....XI
RESUME…………………………………………………………………………………….XII

INTRODUCTION……………………………………………………………………………13

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE…………………….……………………..16

CHAPITRE I : SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE………………………….17

1.1. Raison du Choix du sujet ……………………………..…………………………..17


1.1.1. Motivation d’ordre personnel………………………………………………………18
1.1.2. Motivation d’ordre social…………………………………………………………...19
1.1.3. Motivation d’ordre scientifique………………………………………………….…20

CHAPITRE II : CADRE DE REFERENCE THEORIQUE……………………………....20

2.1. Problématique………………………………………………………………..…..
2.2. Objectif de l’étude……………………………………………………………......22
2.2.1. Objectif général…………………………………………………………………..22
2.2.2. Objectif spécifiques………………………….…………………………………….22
2.3. Hypothèse de la recherche...……………………………………………………22
2.4. Modèle d’analyse…………………….……………………………………………23
2.5. Approche conceptuel…………………….……………………………………….24
2.5.1. Politique de Scolarisation obligatoire……………………………………….…..25
2.5.2. Performance scolaire………………………………………………………….….26
2.5.3. Concepts généraux de l’éducation……………………………………………...29
2.5.3.1.Concept d’ « inégalité scolaire »…………………………………………..…….29
2.5.3.2.Concept de compétence……………………………………………………..…..30

99
2.5.3.3.Concept de l’égalité d’accès…………………………………………………….30
2.5.3.4.Concept de l’égalité de chances………………………………………………..31
2.5.3.5.Concept de l’égalité des résultats………..……………………………….…….31
2.5.3.6.Concept de la démocratisation de l’enseignement…………………………...32

CHAPITRE III : REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE…………………………...35


3.1. Littérature sur la performance scolaire…………………………………………..33
3.2. Littérature sur l’Ecole Pour Tous (EPT)………………………………………….37
3.3. Littérature sur le système éducatif………………………………………………..38

DEUXIEME PARTIE : FONDEMENT D’ORDRE MEDOTHOLOGIQUE……………..44

CHAPITRE IV : DESCRIPTION DU CADRE DE L’ETUDE, DE LA POPULATION ET


DE L’ECHANTILLON…………………………………………………………….…….…..45

4.1. Délimitation du champ de l’étude………………………………………………..45


4.1.1. Champ géographique…………………………………………………………..…45
4.1.2. Champ social……………………………………………………………………….46
4.1.3. Champ sociologique……………………………………………………………….47
4.2. Techniques et outils de collecte de données…………………………………...48
4.2.1 Techniques de collecte de données……………………………………………..48
4.2.1.1.Recherche documentaire ………………………………………………………...49
4.2.1.2.L’observation……………………………………………………………………….49
4.2.1.3.La pré-enquête………………………………………………………………….….50
4.2.1.4.L’entretien…………………………………………………………………………..51
4.2.2. Outils de collecte de données…………………………………………………….51
4.2.2.1.Le guide d’entretien……………………………………………………………….52
4.3. Population cible et échantillonnage……………………………………………..52
4.4. Méthode d’exploitation des données…………………………………………….53
4.4.1. Méthode d’analyse des données recueillies……………………………………53
4.4.2. Conditions et difficultés……………………………………………………………54

CHAPITRE V : METHODE ET PROCEDURE DE COLLECT ET D’ANALYSE


DONNEES…………………………………………………………………………………..55

100
5.1. Procédure de collecte de données……………………………………………....55
5.2. Techniques et outils de traitement des données………………………………..55
5.2. Entretien individuel et guide d’entretien………………………………………….56
5.3. Recherche documentaire et grille de lecture…………………………………….57
5.4. Analyse de contenu………………………………………………………………...57
5.5. Logiciel Sphinx……………………………………………………………………...58
5.6. Dépouillement………………………………………………………………………59
5.6. Conditions de production des données…………………………………………..60
5.7.1. L’enregistrement, la prise de notes, et la retranscription……………………58
5.7.1.1. L’enregistrement des données………………………………………………….58
5.7.1.2. La prise de notes………………………………………………………………….59
5.7.1.3. Retranscription des données……………………………………………………59

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION……………………………….60

CHAPITRE VI : ANALYSE DES RESULTATS………………………………………….61

6.1. Généralité sur la politique de la scolarisation obligatoire……………………..61


6.2. Caractéristiques de la politique de scolarisation obligatoire et statistiques
scolaires……………………………………………………………………………………..65
6.3. Politique de scolarisation obligatoire et la performance scolaire……………..70

CHAPITRE VII : DISCUSSION DES RESULTATS……………………………………..73

7.1. Confrontation des résultats…………………………………………………………..73

7.2. Intérêt des résultats, généralisation et limites de l’étude………………………….77

CONCLUSION............................................................................................................78

BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................81

ANNEXES .................................................................................................................88

TABLE DES MATIERES ...........................................................................................98

101

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