EE - Eclairage Moteurs Compensation

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6.

2 L'EFFICACITE ENERGETIQUE DANS L'ECLAIRAGE

6.2.1 Problématique

L'éclairage est une des cibles des programmes d'efficacité compte tenu de sa part dans les
bilans et factures énergétique. Cela se justifie par les diverses fonctions que peut occuper
l'éclairage :

 fonction utilitaire : éclairement des zones de travail pour le confort visuel ;


 fonction sécuritaire : indication des issues de secours ou éclairage des routes ;
 fonction esthétique : éclairage architectural ;
 fonction psychologique : création d'ambiance.

L'éclairage efficace doit s'inscrire dans un cadre plus large de maîtrise d'énergie dans les
bâtiments au regard de ses interrelations directes avec les besoins de conditionnement d'air.

6.2.2 But d'un système d'éclairage efficace

Offrir un environnement visuel adapté et assurer une bonne performance énergétique.

6.2.3 Caractéristiques d'un système d'éclairage

 Indice de Rendu des Couleurs (IRC)

La qualité de la lumière produite diffère d'un système d'éclairage à un autre.


Certaines couleurs ou longueurs d'onde peuvent prédominer, ce qui affecte la
perception que l'observateur a des objets. L'IRC se mesure sur une échelle de 1 à 100
et exprime la capacité de l'ampoule à reproduire les couleurs : un IRC de 100 signifie
une reproduction parfaite.

 Efficacité lumineuse ou Efficacité énergétique

L'efficacité lumineuse est assimilée à l’efficacité énergétique des systèmes d'éclairage


et se mesure par le rapport suivant :

quantitédelumièreémise
= lm/W
puissanceélectriquerequisepourproduirela lumière

lm/W = lumens par watt

 Durée de vie

Durée de vie individuelle d’une lampe : Intervalle de temps pendant lequel une
lampe fonctionne jusqu'à défaillance
Durée de vie médiane nominale : Intervalle de temps déclaré par le fabricant ou par
le vendeur responsable au bout duquel 50% des lampes d’un échantillon important
de lampes atteignent la fin de leur durée de vie individuelle

1/
Remarque : Le terme « défaillance » varie d’un fabricant à l’autre
• Ne fonctionne plus ?
• Pas assez de lumière ? Qualité de la lumière ?
• Intérêt économique ?
Durée de vie individuelle utile d’une lampe : Intervalle de temps pendant lequel une
lampe produit un flux lumineux supérieur à 80% de sa valeur nominale, sans
papillotement et dans des conditions réelles d’installation
Durée de vie utile : Intervalle de temps moyen au bout duquel une lampe doit être
remplacée parce qu’elle a atteint la fin de sa durée de vie individuelle utile ou parce
qu’il devient plus économique de la remplacer par une neuve

 Température

Source : Intec

6.2.4 Technologies

Source : Intec

2/
Tableau comparatif
INDICATIONS
TECHNOLOGIES AVANTAGES INCONVENIENTS Prix d’achat Puissance Durée de vie
(FCFA) (W) (Heures)
 Prix d’achat  Très faible durée de vie
 Rendu des couleurs  Très faible efficacité
Lampe à incandescence (LI)
 Allumage instantané lumineuse : 10 lm/W
 Très peu polluante  Forte dissipation de
NB : Lampe de référence dont les qualités 250 40 et 60 1 000
chaleur
lumineuses sont appréciées et servent de
 Attire les insectes
référence.
(rayonnement infrarouge)

Lampe halogène  Prix d’achat  Faible durée de vie


 Rendu des couleurs  Faible efficacité lumineuse
 Allumage instantané : 12 à 25 lm/W
 Très peu polluant  Forte dissipation de
chaleur 1 350 28 à 52 2 000
 Attire les insectes
(rayonnement infrarouge)
 Très peu utilisée au Mali

 Durée de vie  Appareillages externes


Tube fluorescent (néon)  Efficacité lumineuse : 55‐ (starter + ballast)
65 lm/W  Incompatibilité avec les
 Prix d’achat culots des LI
 Rendu des couleurs  Gamme limitée en 500 5 000
puissance (pas de petites et 20 et 40 à
puissances) 1 000 10 000
 Temps d’allumage
 2 à 10 mg de mercure
 Rayonnement UV

3/
INDICATIONS
TECHNOLOGIES AVANTAGES INCONVENIENTS Prix d’achat Puissance Durée de vie
(FCFA) (W) (Heures)
 Efficacité lumineuse : 40‐  Qualité très variable en
Lampes fluocompactes (LFC) 60 lm/W fonction du fournisseur
 Rendu des couleurs  Durée de vie utile limitée
 Compatibilité avec culots  Prix d’achat relativement
des LI élevé 750 6 000
 Durée de vie par rapport  Temps d’allumage à 5 à 20 à
aux LI  1 à 3 mg de mercure 2 250 8 000
 Rayonnement
électromagnétique
 Rayonnement UV

 Durée de vie > durée de  Prix d’achat élevé


Lampes LED vie économique  Rayonnement
 Efficacité lumineuse → électromagnétique (plus
100 lm/W faible que LFC)
 Allumage instantané  Absence de
1 000
 Robustesse standardisation
à 1 à 20 50 000
 Très peu polluante, y  Alimentation volumineuse
et énergivore (30%) 25 000
compris rayonnements
UV et IR  Nombreux fabricants avec
 Rendu des couleurs design très différent
 Compatibilité avec culots
des LI

4/
ENERGIE & SOCIETE

6.3 LES MOTEURS ELECTRIQUES EFFICACES D'ENERGIE

6.3.1 Problématique

La force motrice requise pour opérer les ventilateurs, pompes, refroidisseurs, compresseurs
et autres appareils que l’on retrouve en grand nombre dans les édifices et industries, est
essentiellement fournie par des moteurs électriques. Ces moteurs, qui transforment
l’énergie électrique en énergie mécanique, peuvent représenter jusqu’à 60% de l’énergie
électrique consommée dans les industries et 30% dans les édifices à bureaux et hôtels.

Dans de nombreuses applications, les besoins de force mécanique varient selon les besoins
de la charge raccordée (ventilateur, pompe, etc.). Un moteur électrique s’adapte bien à ces
variations mais au prix d’une baisse marquée de son efficacité et donc d’une augmentation
de la dépense d’énergie.

Certaines pratiques de base ainsi que les développements technologiques récents offrent
des solutions efficaces pour la transformation de l’énergie et sa modulation en fonction des
besoins réels de la charge raccordée. La mise en œuvre de ces pratiques et de ces nouvelles
technologies permet de valoriser le potentiel d’économie d’énergie disponible dans la
demande de force motrice des édifices et industries.

6.3.2 Principes de base

a) Technologies existantes

Le rôle d’un moteur électrique est de transformer l’énergie électrique en énergie mécanique
utilisée par les appareils des édifices et industries tels que ventilateurs, pompes,
refroidisseurs, compresseurs, etc., pour des utilisations diverses (réfrigération, traitement de
l’air, ascenseurs, procédés industriels, etc.). Chaque moteur offre des caractéristiques
d’opération et de rendement différentes, spécifiées par le constructeur. Plusieurs types de
moteurs électriques sont disponibles.

 Les moteurs à induction à cage d’écureuil monophasés et triphasés (AC) sont les
moteurs électriques les plus utilisés aujourd’hui. Le moteur polyphasé est privilégié
pour son efficacité, sa faible dimension, sa simplicité de construction et sa fiabilité.

 Les moteurs synchrones (AC) sont essentiellement réservés aux fortes charges et aux
applications à vitesse parfaitement constante.

 Les moteurs à courant continu (DC) sont souvent réservés aux applications où la
vitesse doit être contrôlée avec précision.

5/
ENERGIE & SOCIETE

Différents types de moteurs électriques

MOTEURS
ELECTRIQUES

Moteurs AC Moteurs DC
(à courant alternatif) (à courant continu)

Monophasés Polyphasés Aimant Shunt


permanent

Synchrones Induction Synchrones Induction Série

Rotor Cage Rotor Cage


bobiné d'écureuil bobiné d'écureuil

6/
b) Principe général de fonctionnement

Dans un moteur à induction, la circulation d’un courant alternatif à travers l’enroulement


des fils de l’armature (le stator) produit un champ magnétique tournant, qui crée un courant
induit dans le rotor. Ce courant réagit avec le champ tournant et crée un couple
d’entraînement du rotor dans le sens de rotation du champ tournant.

c) Efficacité

L’efficacité d’un moteur est le rapport entre la puissance mécanique fournie par le moteur et
la puissance électrique absorbée pour le faire fonctionner.

Puissance mécanique produite kW sortie


Efficacité = 
Puissance électrique absorbée kW entrée

Les pertes dans le moteur sont représentées par la différence entre la puissance absorbée et
la puissance fournie.

Pertes = Puissance absorbée (électrique) — Puissance fournie (mécanique)

L'efficacité du moteur est influencée à la fois par :

 les éléments internes de sa construction (conducteurs, roulements, ventilation, etc.)


qui induisent des pertes internes (pertes dans le fer, pertes d’échauffement, pertes
mécaniques) ;
 les éléments liés à son utilisation (caractéristiques de la charge et dimensionnement
du moteur).

Les moteurs efficaces sont des moteurs à induction dont les composantes ont été
sélectionnées pour diminuer les pertes internes (choix de l’acier, tôles minces du noyau,
conducteurs plus gros dans le stator, paliers plus petits et de meilleure qualité, circulation
d’air améliorée, etc.). Les entraînements à vitesse variable permettent, quant à eux, une
meilleure adaptation du moteur à la charge demandée.

d) Courbes de charge ‐ Facteur de puissance

Un moteur atteint son efficacité maximale lorsqu’il opère à sa capacité nominale. L'efficacité
est particulièrement réduite si le moteur opère à faible charge, et la consommation
d’énergie résultante est alors plus élevée que requise.

La puissance réactive (kVAr) requise pour créer le champ magnétique tournant est à peu
près constante, quelque soit la charge. Le facteur de puissance résultant à faible charge (kW)
est donc faible, ce qui peut entraîner des pénalités de la part du fournisseur d’électricité.

7/
 Courbes d'efficacité et de charge nominale des moteurs

 Facteur de puissance

Puissance Puissance
apparente réactive
kVA kVAr

Puissance réelle
kW

Puissance réelle
Facteur de puissance =
Puissance apparente

e) Entraînements à vitesse variable

La puissance requise pour les applications de ventilation et de pompage (à pression


constante) est proportionnelle au carré du débit. Le débit est quant à lui proportionnel à la

8/
vitesse de la pompe ou du ventilateur. Par conséquent, une simple réduction de 10% du
débit d’une pompe ou d’un ventilateur réduit de 20% la puissance requise. Une réduction de
50% du débit correspond à une réduction de 75% de la puissance. En contrôlant la vitesse
du moteur, on peut donc effectuer de grandes économies d’énergie en contrôlant avec
précision les procédés.

Un entraînement à vitesse variable est un appareil électronique de puissance qui fait varier
la fréquence de l’énergie électrique fournie à un moteur à courant alternatif. La vitesse du
moteur étant liée à la fréquence de l’énergie électrique fournie, la variation de fréquence se
traduit directement en variation de vitesse du moteur. L’entraînement à vitesse variable
permet donc de contrôler avec précision la puissance fournie à un procédé et remplace les
contrôles mécaniques qui sont normalement utilisés pour dissiper un surplus d’énergie dans
le procédé (soupapes de contrôle sur des circuits hydrauliques, registres de sortie sur un
ventilateur).

Les composantes électroniques en utilisation aujourd’hui convertissent l’énergie électrique


alternative du réseau (50 ou 60 Hz) en courant continu qui est ensuite transformé en
courant alternatif au niveau de fréquence requis pour le procédé. Comme cette double
transformation est effectuée par des éléments électroniques, son efficacité est très élevée
(typiquement 97%).

Les composantes de l’entraînement à vitesse variable sont contenues dans un boîtier de


contrôle de dimensions variables qui peut être localisé à proximité ou à distance du moteur.
Une boucle de contrôle permet d’ajuster la vitesse du moteur en fonction des besoins réels
du procédé.

6.3.3 Evaluation

a) Calcul de la puissance électrique du moteur

Pour connaître les caractéristiques requises lors du remplacement d’un moteur, il est
important de connaître la charge actuelle du moteur en place. La puissance peut être
mesurée directement (avec un wattmètre) ou indirectement par la mesure de la tension, de
l’intensité du courant et du facteur de puissance.

Tension (V)

Ps (kW)
P (kW) Intensité (A)

FP

Tension x Intensité x 3 Tension x Intensité x 3 x cos 


P ( kW )  
1000 x tg  2
1 1000

9/
La puissance de sortie du moteur (la puissance réellement utilisée par la charge raccordée)
se déduit alors facilement :

Ps = Puissance produite = Puissance absorbée x Efficacité

Comme l’efficacité d’un moteur à induction régulier est plus faible à charge réduite qu’à
charge nominale, il faut utiliser un facteur correctif, selon le rapport de charge du moteur.
Cette correction n’est pas requise pour un moteur efficace. La puissance requise par le
procédé sera alors :

Puissance fournie (non corrigée) = Puissance absorbée x Efficacité

Rapport de charge = Puissance fournie (non corrigée) / Puissance nominale

Puissance fournie (corrigée) = Puissance absorbée x Efficacité x Facteur de correction

Facteur de correction de l’efficacité d’un moteur à induction à charge partielle

Rapport de
Puissance nominale du moteur (kW)
charge
(kW/kW
25 50 100 150 250 500 1 000 1 500
nominal)
0.10 0.728 0.812 0.864 0.899 0.923 0.940 0.953 0.963
0.15 0.757 0.836 0.884 0.915 0.936 0.951 0.962 0.970
0.20 0.782 0.856 0.900 0.928 0.947 0.960 0.969 0.976
0.25 0.794 0.866 0.908 0.934 0.952 0.964 0.973 0.979
0.30 0.808 0.878 0.917 0.942 0.958 0.969 0.977 0.982
0.35 0.826 0.891 0.928 0.950 0.964 0.974 0.98! 0.985
0.40 0.841 0.903 0.937 0.957 0.970 0.978 0.984 0.988
0.45 0.849 0.909 0.941 0.960 0.973 0.980 0.986 0.990
0.50 0.970 0.976 0.981 0.984 0.986 0.989 0.991 0.992
0.55 0.976 0.981 0.985 0.987 0.989 0.991 0.993 0.994
0.60 0.980 0.985 0.988 0.990 0.991 0.993 0.995 0.995
0.65 0.984 0.988 0.990 0.992 0.993 0.995 0.996 1.000
0.70 0.987 0.990 0.992 0.993 0.995 0.996 1.000 1.000
0.75 0.989 0.992 0.994 0.995 0.996 1.000 1.000 1.000
0.80 0.99! 0.993 0.995 0.996 1.000 1.000 1.000 1.000
0.85 0.992 0.994 0.996 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000
0.90 0.993 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 1,000
0.95 0.995 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000
1.00 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000

10/
b) Calcul des économies ‐ Moteur efficace

‐ Économie de puissance

La puissance économisée (PEco) dépend de la puissance requise pour la charge entraînée


(PREQ) et de l’efficacité du moteur à remplacer (Eff1) et du moteur de remplacement (Eff2).

PECO 
PREQ

PREQ

Eff 2  Eff1 
x PREQ
Eff1 Eff 2 Eff 2 x Eff1

L’économie monétaire réalisée par cette réduction de puissance dépend de nombreux


facteurs, dont :

 le mode de facturation de la puissance ;


 la coïncidence de l’économie de puissance avec la pointe de puissance mesurée pour
la facturation de l’électricité ;
 le profil annuel de l’appel de puissance de l’entreprise.

On accordera un facteur de coïncidence (Fc) avec la pointe d’appel de puissance pour tenir
compte de tous ces éléments.

‐ Économie d’énergie

L’économie d’énergie (EECO en kWh) est calculée directement à partir de la puissance


économisée (PECO) et des heures d’opération (HresOP).

EECO = PECO x HresOP

Les économies réalisées doivent permettre de récupérer l’investissement d’un nouveau


moteur dans un délai acceptable par le propriétaire de l’immeuble ou de l’usine. Un délai de
2 ans peut paraître long pour un industriel tandis que les institutions peuvent accepter des
délais de retour de l’investissement de 5 ans. Chaque projet doit être évalué en fonction des
attentes propres à chaque client.

c) Calcul des économies ‐ Entraînement à vitesse variable

Les calculs d’économies réalisables par l’utilisation d’un entraînement à vitesse variable sont
simples mais demandent une bonne connaissance du procédé visé et des profils d’utilisation
actuelle et projetée, c’est à dire le nombre d’heures d’opération et les différents degrés de
charge du moteur à contrôler.

‐ Économie de puissance

Généralement il n’y a pas d’économie de puissance à l’utilisation d’un entraînement à


vitesse variable puisqu’il y a toujours la possibilité d’utiliser le moteur à sa pleine puissance
11/
au moins une fois par période de facturation de l’électricité.

‐ Économie d’énergie

Le calcul des économies est effectué à partir des profils d’utilisation du système à contrôler.
Les économies découlent directement de la réduction de la puissance utilisée pendant
certaines périodes.

6.3.4 Problèmes observés ‐ Solutions techniques

Les moteurs électriques sont des éléments de construction robuste, à longue vie utile (il est
courant de trouver des moteurs de vingt ans et plus lors de visites techniques) et dont le
coût de remplacement est élevé. Les propriétaires et opérateurs de bâtiments sont donc
souvent réticents à remplacer un moteur qui fonctionne encore bien, par un nouveau
moteur, plus moderne et plus efficace. Dans ce contexte, le remplacement du moteur en fin
de vie est une opportunité à envisager.

Dans le cadre d’une démarche d’efficacité énergétique, il est donc important d’identifier les
moyens les moins coûteux de valoriser le potentiel d’économie d’énergie, et d’évaluer
correctement les situations qui peuvent justifier le remplacement d’un moteur existant par
un moteur efficace, l’ajout d’un entraînement à vitesse variable ou la combinaison des deux
mesures.

a) Diminution de la charge et diminution des heures d’opération

L’énergie la plus facile à économiser est celle qui n’est pas consommée. La première étape
dans la démarche d’efficacité énergétique est donc d’identifier les charges qui peuvent être
réduites et celles qui peuvent être arrêtées.

Les systèmes de ventilation sont un bon exemple de ces deux approches. La conversion d’un
système à volume d’air fixe en système à volume d’air variable (VAV) rend possible la
modulation de la charge de ventilation pour la faire coïncider avec les besoins réels. Il en
résulte une réduction de la charge pour la majorité des heures d’opération. En contrepartie,
si les besoins de ventilation sont relativement constants durant les heures d’occupation et
qu’ils sont inexistants en inoccupation, il est aussi possible d’arrêter les systèmes lorsque le
bâtiment est inoccupé. Il en résulte alors une réduction des heures effectives d’opération
des moteurs.

Dans le cas où ni la charge ni les heures d’opération ne peuvent être réduites,


l’augmentation d’efficacité du moteur est alors une option à considérer.

b) Protection du moteur

Des dispositifs de protection adéquats doivent être installés pour protéger les moteurs des
surintensités et surcharges. Un dispositif de coupure doit aussi être installé pour permettre
l’ouverture des conducteurs d’alimentation du moteur à des fins d’entretien.

12/
Des protections additionnelles sont aussi disponibles pour protéger le moteur des chutes de
tension et des défaillances de phases sur le circuit d’alimentation.

c) Entretien des moteurs

Les moteurs électriques requièrent peu d’entretien. La fréquence des opérations d’entretien
dépend des conditions d’opération du moteur :

 Les heures de fonctionnement ;


 Le taux de charge du moteur ;
 La variabilité de la charge ;
 La fréquence des arrêts‐départs ;
 Les conditions ambiantes de température et de saleté ;
 L’importance des fonctions de la charge entraînée dans l’immeuble ou l’unité de
production.

Des vérifications simples permettent cependant d’identifier les problèmes avant qu’un bris
ne survienne. Ainsi, l’apparition de vibrations ou un échauffement anormal du moteur sont
des signes précurseurs à identifier. Le manufacturier du moteur peut aussi recommander les
fréquences d’entretien et de lubrification applicables.

d) Dimensionnement

Un moteur surdimensionné est peu efficace (l’efficacité est maximale pour une utilisation de
75 à 100% de la charge). Il est donc essentiel de vérifier que le moteur est adapté à la charge
réelle et actuelle entraînée, d’autant plus que les besoins d’un immeuble ou d’une usine
évoluent dans le temps et que les moteurs ont souvent été surdimensionnés par rapport aux
besoins, notamment en matière de circulation d’air. Cette vérification se traduit par
l’évaluation des besoins réels de charge lors de l’étude préliminaire au remplacement d’un
moteur. La maximisation de l’investissement dans un moteur efficace dépend du choix d’un
moteur dont la capacité sera la plus proche possible de la charge.

e) Remplacement d’un moteur

En cas de bris d’un moteur ou de modifications d’un procédé, il est opportun de considérer
l’installation d’un moteur efficace. Une évaluation détaillée du type de charge entraînée
(profil de charge dans le temps) et des besoins réels de puissance par un spécialiste du
procédé entraîné (pompage, ventilation, etc.) est indispensable. Les moteurs installés à
l’origine sont en effet souvent surdimensionnés ; de plus, si le procédé a évolué, il est
possible que la puissance requise ait diminué. Si l’analyse du profil de charge dans le temps
démontre de fortes variations, l’installation d’un entraînement à vitesse variable pourrait
être justifiée.

Les autres avantages des moteurs efficaces sont leur plus longue durée de vie, leurs moins
grandes pertes de chaleur (économies d’énergie sur le plan de la climatisation) et leur niveau
sonore moindre que les moteurs conventionnels.

13/
ETUDE DE CAS
Enoncé
On dispose d'un moteur de 50 kW avec une efficacité moyenne de 85 %. Le moteur entraîne
une pompe centrifuge. La puissance mesurée au niveau du moteur est de 15 kW. Quelle est
la puissance requise pour entraîner la pompe ?
Solution
 Puissance fournie (non corrigée) = 15 x 0,85 = 12,75 kW
 Rapport de charge = 12,75 / 50 = 0,255
 Facteur de correction = 0,915
 Puissance fournie (corrigée) = 15 x 0,85 x 0,915 = 11,7 kW

Pour des raisons d'efficacité on désire remplacer le moteur par un moteur efficace de 15 kW
dont l'efficacité est de 94 %. Quelle est l'économie de puissance réalisée ?
 Eff1 = 0,85 x 0,915 = 0,78
 Eff2 = 0,94
 PREQ = 11,7 kW
 PECO = (0,94 – 0,78) / (0,78 x 0,94) x 11,7 = 2,6 kW

La pompe est utilisée pour circuler l’eau de chauffage et est en opération 24 heures par jour,
8 mois par année. La puissance facturée est la puissance réelle mesurée. Le coût mensuel du
kW est de 10 500 Fcfa.
 Fc = 100 %, 8 mois par année
 Fc = 0 %, 4 mois par année
 L'économie financière puissance est : 2,6 kW x (8 x 100%+4 x 0%) x 10500 = 218 400
Fcfa/an
 L'économie d'énergie est : EECO = 2,6 kW x 8 mois x 30 jrs/mois x 24 heures/jr = 9 984
kWh
 Avec un coût de l’énergie de 125 Fcfa/kWh, l’économie monétaire est de :
Economie financière énergie = 9 984 kWh x 75 Fcfa/kWh = 748 800 Fcfa/an
 L’économie totale, puissance et énergie s’élève à :
Économie financière Totale = (Économie financière Puissance) + (Économie financière
Energie) = 218 400 + 748 800 = 967 200 Fcfa/an
Conclusion
Le choix de remplacer un moteur régulier par un moteur efficace dépend de différents
facteurs, dont la période de récupération maximale acceptée par le propriétaire.
L’augmentation de la fiabilité du système et de sa durée de vie et la diminution des coûts
d’entretien sont d’autres paramètres à prendre en compte et qui contribuent à rentabiliser
le surcoût d’achat d’un moteur efficace. Si les économies générées par le remplacement
d’un moteur ne permettent pas de justifier son remplacement immédiat en respectant les
paramètres financiers du propriétaire, il est toutefois recommandé d’installer un moteur
efficace lors du grillage du moteur actuel.

14/
6.4. LA COMPENSATION DE L’ENERGIE REACTIVE
6.4.1. Principe de la compensation
Les audits énergétiques dans le tertiaire et dans les unités industrielles ont généralement fait ressortir des
économies substantielles par une analyse efficiente des factures d’électricité. Une telle analyse permet de
constater que les économies évoquées résultent essentiellement de l’optimisation de deux paramètres :
 le facteur de puissance qui est une caractéristique du récepteur électrique ;
 la puissance souscrite qui est une caractéristique du contrat d’abonnement (contrat de fourniture
d’électricité).
Les utilisateurs reçoivent l’énergie électrique sous forme d’un courant alternatif. L’énergie consommée est
composée de deux parties :
 une partie active transformée en chaleur ou en mouvement ;
 une partie réactive transformée par les actionneurs électriques pour créer leurs propres champs
électromagnétiques.
La compensation d’une installation électrique consiste à installer une source d'énergie réactive qui permet
d'améliorer de facteur de puissance de l'installation.

Le facteur de puissance (FP) est traduit par l’expression :


FP = P / S ≈ cos() où P en KW et S en KVA
Quant à la tangente , sa valeur correspond à l'énergie réactive que le distributeur doit livrer pour fournir
une puissance active donnée. Ainsi :
tg() = (énergie réactive) / (énergie active) = Q / P où Q en KVAR et P en KW
La puissance réactive passe de Q à Q’, avec :
Q’ = Q ‐ Qc
Constat : La puissance apparente passe de S à S’ qui est diminuée.
La puissance réactive de compensation à installer : Qc = P (tg ‐ tg‘)
6.4.2. Moyens de compensation
La compensation peut se faire en basse tension ou en haute tension en utilisant des condensateurs. En
basse tension la compensation est réalisée avec deux familles de produits :

15/
 les condensateurs de valeurs fixes ou condensateurs fixes,
 les équipements à régulation automatique ou batteries automatiques qui permettent d'ajuster en
permanence la compensation aux besoins de l'installation.
6.4.3. Modes de compensation
Globale Partielle Individuelle

La batterie de condensateurs est La batterie de condensateurs est La batterie de condensateurs


raccordée en tête de l'installation raccordée au tableau de est raccordée directement aux
et reste en service de façon distribution et fournit l'énergie bornes de chaque récepteur du
permanente. réactive par atelier ou par groupe type inductif, notamment les
de récepteur. moteurs.

Convient lorsque la charge est Convient lorsque l'installation est Convient lorsque la puissance
stable et continue. étendue et comporte des ateliers de certains récepteurs est très
dont les régimes de charge sont importante par rapport à la
différents. puissance totale, elle offre le
plus d'avantages.

4. Matériels

Source : http://sitelec.org/cours/abati/compens.htm

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