Introduction À La Gynécologie Naturelle - Pabla San Martin

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PABLA SAN MARTÍN

INTRODUCTION À LA
GYNÉCOLOGIE NATURELLE

Paris • Montréal • Cesena • Barcelona • Madrid


Santiago de Chile • Ciudad de México
www.macroeditions.com
AVERTISSEMENT
Le Groupe Éditorial Macro dispose de nombreux textes, recherches et expériences personnelles qui
confirment les données présentées dans les ouvrages qu’il publie. L’être humain est une “entité” dotée
de caractéristiques extraordinaires, souvent invraisemblables, à l’image de l’infinie richesse de la
Nature et de l’Univers dont nous faisons partie. L’éditeur décline toute responsabilité quant à
l’utilisation qui pourrait être faite par les lecteurs des gigantesques quantités d’informations
scientifiques, médicales, psychologiques, diététiques et alimentaires présentées dans ses livres. Chacun
est tenu d’évaluer avec sagesse et bon sens le parcours psychologique, thérapeutique et
nutritionnel qui lui convient le mieux. Chacun est tenu de prendre en compte toutes les informations
nécessaires, en comparant les risques et les bienfaits des différents traitements et régimes diététiques
disponibles.

Nos pages sont parfois bien remplies car nous sommes soucieux de l’environnement et des porte-
monnaie de nos lecteurs : moins de pages signifie une réduction de la consommation d’énergie et de
matières premières, ainsi que des coûts de mise en page, de logistique et d’expédition. Nous avons opté
pour une police de grande taille afin d’offrir une expérience de lecture plus agréable, qui réduise la
fatigue visuelle de nos lecteurs.

AVERTISSEMENT
Ce livre est un manuel d’introduction qui accompagne le travail personnel sur la santé – au niveau
physique, émotionnel, énergétique et spirituel – que chacune de nous doit entreprendre à son rythme,
selon le contexte qui est le sien. Ce livre ne fera pas de vous une experte en gynécologie naturelle, il ne
promeut pas une nouvelle « spécialisation médicale alternative » et ne contient rien qui permette
d’organiser des séminaires payants. Contrairement à l’industrie médicale, qui normalise les diagnostics
et les traitements, nous croyons que ce qui est efficace pour une femme ne l’est pas toujours pour une
autre. Tout ce que ces pages suggèrent procède d’un processus global. L’application de recettes
particulières ne garantit pas un résultat positif. De plus, ce livre n’offre aucun diagnostic et doit
s’accompagner du support de la médecine dans les cas délicats.
Nous vous remercions de votre compréhension et du respect porté à ces sagesses antiques.

Pour davantage d’informations sur cet auteur ou cette collection, visitez notre site :
www.macroeditions.com

Titre original : Manual introductorio a la Ginecologìa Natural

© Pabla Pérez San Martín


© Ginecosofía Ediciones, 2015
www.ginecosofia.com

Coordination
Chiara Naccarato
éditoriale
Traduction Marylène Di Stefano
Révision Orsola Gelpi
Couverture Roberto Monti et Tecnichemiste srl, Bertinoro - Italie
Mise en page Valentina Pieri, Cesena - Italie
Impression Tipografia Lineagrafica, Città di Castello - Italie

1re édition mars 2022

© 2022 Macro Éditions


Collection « Le jardin d’Ève
» www.macroeditions.com (France)
www.gruppomacro.com (Italie)
Via Giardino, 30 - 47522 Cesena - Italie

ISBN: 978-88-2851-696-5
ISBN (ePub): 978-88-2851-737-5

MACRO ET L’ENVIRONNEMENT
Le Groupe Éditorial Macro porte un intérêt toujours croissant à la
sauvegarde de l’environnement à travers des actions chaque fois plus
concrètes, cohérentes et durables. Nous imprimons nos livres, dvd,
revues, catalogues et brochures en Italie sur du papier recyclable, avec
des encres écologiques. En achetant l’un de nos produits vous contribuez
à soutenir le projet de La Fattoria dell’Autosufficienza
(www.autosufficienza.it), une île autosuffisante du point de vue alimentaire
et énergétique qui a pour objectif de sensibiliser les institutions, les
entreprises et les communautés afin de rendre la vie sur notre planète
toujours plus durable. Grâce à ses efforts pour réduire continuellement son
impact écologique, le Groupe Éditorial Macro est reconnu par Greenpeace
en tant qu’éditeur Amico delle Foreste (Ami des Forêts).
TABLE DES MATIÈRES

Préface
Bienvenue
Introduction

CHAPITRE I. CORPS ET ÉNERGIE


Une déclaration de principes

CHAPITRE II. LA FEMME ET LA MÉDECINE


L’appropriation de notre sexualité
Un peu d’histoire
Notre corps
L’histoire de la gynécologie : la science de la femme
Histoire de guérisseuses

CHAPITRE III. DÉCOLONISER NOTRE CORPS


L’auto-détermination face au patriarcat et à la médecine
Pas de fourreau pour votre épée !
Reconnaître et recomposer le puzzle de notre sexualité
Parties génitales et organes sexuels

CHAPITRE IV. DO IT YOURSELF


La santé par et pour les femmes
Gérer sa santé soi-même
Guérir l’origine, c’est se connaître encore plus profondément
Corps : récupérer l’espace colonisé
La connaissance de soi et les auto-examens
Les seins : des volcans en expansion

CHAPITRE V. LES PLANTES MÉDICINALES


Leur préparation
Comment les préparer
Comment les récolter

CHAPITRE VI. ALIMENTATION


Les femmes qui nourrissent : source vitale, nourricière et
créatrice
Alimentation naturelle et nutrition pour les femmes

CHAPITRE VII. L’UTÉRUS


Espace sacré
Les troubles liés à l’utérus
Douleurs de l’utérus
Douleurs des ovaires
Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
Myomes ou fibromes utérins
Endométriose
Papillomavirus humain (PVH)

CHAPITRE VIII. LE CYCLE MENSTRUEL


La roue de la vie
Ritualiser notre sang
Recycler son sang, qui n’est pas un déchet !
Küyentún : l’action de la lune
Des compléments pour accompagner votre cycle
Les quatre phases de notre énergie cyclique
Conseils pour les déséquilibres durant le cycle
L’alimentation dans le cycle de la femme

CHAPITRE IX. LES HORMONES


Nos messagers d’énergie
Les hormones de synthèse
La thyroïde
La puberté précoce
Les perturbateurs endocriniens
Équilibrer nos hormones

CHAPITRE X. FERTILITÉ
Des graines de créativité en expansion
La contraception
Connaître sa fertilité
Reconnaître son mucus fertile
Les énergies de l’ovulation
Les pratiques sexuelles sans reproduction
Méthode de planification familiale
Les plantes médicinales pour la contraception

CHAPITRE XI. LA GESTATION, L’ACCOUCHEMENT ET


L’ALLAITEMENT
Retrouver notre force ancestrale
Les femmes ont besoin les unes des autres
La gestation : faire mûrir le fruit
Les trois cycles de la gestation
L’accouchement
Le placenta : l’arbre de la vie
L’allaitement

CHAPITRE XII. LA PLÉNOPAUSE


Le deuxième printemps
Le traitement hormonal de substitution (THS)
Conseils pour la transition
Alimentation
Les plantes aphrodisiaques : les recettes d’Aphrodite

CHAPITRE XIII. LES INFECTIONS GYNÉCOLOGIQUES


Champignons, infections sexuellement transmissibles (IST) et
cystites
Les différences entre les infections à levures et les infections vaginales
Les fluides vaginaux : des gardiens silencieux
Les levures vaginales
Les infections génito-urinaires : la cystite
Les infections sexuellement transmissibles (IST)

CHAPITRE XIV. LE CANCER


Une vue d’ensemble
Une nouvelle vision
L’industrie du cancer
Il n’est jamais trop tard pour prévenir
Le cancer du sein

CHAPITRE XV. FAUSSE COUCHE SPONTANÉE OU


PROVOQUÉE
Les soins du lendemain
Les signaux d’alerte
Quelques conseils pratiques
La récupération
Les rituels d’adieu

CHAPITRE XVI. LA MATRICE BLESSÉE


Les retrouvailles avec la Mère
L’archétype de la mère
Nier l’origine
La maladie comme héritage
Derrière la mère se cache une femme
La blessure comme opportunité
Guérir la lignée une bonne fois pour toutes

HERBIER
Bibliographie
Remerciements
Les fleurs de mon jardin
devraient être mes infirmières.
VIOLETTA PARRA

L’Église dit : le corps est un sentiment de culpabilité.


La science dit : le corps est une machine.
La publicité dit : le corps est un business.
Le corps dit : je suis une fête.
EDUARDO GALEANO
PRÉFACE

Q
e qui se trouve entre vos mains n’est pas un simple livre. Imaginez un
coffre magique de grand-mère, contenant des souvenirs, des pierres
précieuses, des photographies et les parfums d’autres mondes.
Pabla nous offre des chemins de guérison historique, sociale et politique.
Ces pages sont riches en culture d’Amérique latine, une terre qui a résisté
et résiste encore au massacre culturel ancestral. Les mots sont comme un
poing levé pour honorer la transmission orale que les femmes, les
guérisseuses, les sages-femmes et les femmes-médecins portent dans leur
utérus.
L’auteure nous invite à entrer dans l’histoire de la médecine patriarcale
violente et nous donne les clés pour pouvoir lire, connaître et protéger notre
pouvoir utérin.
Le parcours est aussi individuel pour chaque lectrice que communautaire
pour toutes les femmes en recherche.
Un livre à lire, chanter, souligner et accompagner d’une infusion d’herbes
de votre jardin et de l’odeur d’une fleur fraîche.
Phrases, mots et chapitres s’adressent aux femmes dans un langage aussi
inclusif que possible, rassemblant l’expérience et la philosophie des femmes,
des sorcières, des sages-femmes et des guérisseuses qui s’occupaient et qui
s’occupent peut-être encore en secret, des cycles de vie.
Dans ces pages, vous découvrirez comment les plantes sont des alliées de
la santé : l’auteure nous invite à connaître leur sagesse et à rechercher celles
qui sont les plus proches de nous, celles qui nous chuchotent histoires et
espoirs.
Les plantes nous révèlent leur mémoire, leurs secrets et leur âme
médicinale.
Un livre qui aspire à être un pont entre les cultures.
Des pages qui ouvrent des questions et des réflexions et nous rapprochent
de la guérisseuse interne qui est en chacune de nous.
Ce coffre renferme une histoire ancestrale, sociale, politique et
économique qui vient du Chili et des voyages sud-américains effectués par
l’auteure et vous invite à chercher les coffre enfouis dans vos terres, ceux de
votre grand-mère et de votre mère.
Quels sont les secrets féminins qui se cachent dans nos villes et nos
jardins ? Quelles sont les plantes médicinales de notre potager qui peuvent
accompagner notre guérison ?
Pabla vous invite à parcourir l’histoire pour vivre votre présent sur la
terre, sur votre Terre Mère.

Lorenza Urbani Lunetta

Éducatrice menstruelle italo-argentine,


du projet “Educación Menstrual Lunatica”
et auteure de “Irupé e il Menarca”.
BIENVENUE

L
a soif de connaissance des femmes est dévorante et inépuisable. Cette
quête nous conduit vers le souvenir, vers quelque chose que nous
avons oublié, sans comprendre très bien de quoi il s’agit.
Nous glissons vers un savoir qui nous appartient. Notre utérus palpitant
nous le rappelle, dans nos rêves et nos orgasmes. Il nous fait renaître et nous
réveille. Lui, le centre de notre équilibre, l’écorce qui nous lie au tout et à
l’origine.
Le sentier est parfois sombre et douloureux, mais nous savons que nous
ne sommes pas seulement des fleurs : nous sommes aussi des épines. La
traversée nous appelle, car la voie vers l’indéchiffrable destin passe aussi par
des saisons printanières pleines de joie.
En chemin, nous nous transformons : de filles, nous devenons femmes,
mères et parfois grands-mères. La route est longue, mais nos âmes hurlent en
choeur des chants familiers, bien qu’obscurs. La sororité règne alors sur ce
voyage vers cette connaissance ancienne, celle qui donne la vie, la nourrit, en
prend soin, la guérit et accompagne même les morts vers leur tombe.
Rien ne nous arrête, surtout si notre feu créateur bat au rythme de l’utérus
qui palpite en nous et nous unit à notre mapu (terre).
Certains craignent notre démarche, disent que nous devenons de
dangereuses kalkus (sorcières) quand nous nous aventurons dans les ruines
du mystère. Les prédateurs restent à l’affût, pour nous pousser à rependre le
droit chemin, là où notre ressenti est médicalisé, nos paroles censurées, nos
mains toujours propres et nos vêtements aussi. Ils nous détournent d’un
sentiment commun, de nous-mêmes et de notre grande ñuke (mère) pour faire
de nous des orphelines. Mais le grondement de l’orage et les forces occultes
de la nature nous réclament et nous invitent à retourner dans ce vestibule
attirant et secret.
Je ne suis ici que pour vous murmurer ce qu’on m’a dit un jour : les
chemins seront tous différents. Je dois suivre le mien. Je vous encourage à
suivre le vôtre. Et si vous avez besoin de moi, je serai dans le vent, soufflant
fort pour sécher vos larmes, vous donner un peu de répit et la force
d’avancer. L’heure est venue. Je continuerai à tisser des histoires, à cuisiner
d’anciennes recettes et à lever des étendards… Protégez-vous de vos peurs et
de toutes les vérités. Il est temps pour vous d’ouvrir les portes des
profondeurs. Plongez en vous.

Pabla Pérez San Martín

Équinoxe d’automne 2015


Putaendo, Chili

Les termes mapu, kalkus et ñuke sont en mapudungun, langue amérindienne


du peuple mapuche.
INTRODUCTION

C
ela fait plusieurs années que j’ai entrepris d’étudier les plantes
médicinales et la gestion autonome de la santé. Les premières
ébauches de ce livre n’étaient que de simples bulletins d’information
que j’ai recueillis lors de voyages en Amérique du Sud quand j’étais
étudiante en sociologie. J’ai rassemblé tout le matériel que j’ai pu glaner lors
de rencontres avec d’autres femmes : des témoignages ; des recettes ; des
nouvelles ; des citations extraites de livres et d’importants fanzines féministes
s’inspirant du mouvement du self-help, du livre Notre corps, nous-mêmes,
des manuels de santé Hesperian et du travail stimulant de Rina Nissim.
En 2009, j’ai publié avec les moyens du bord un premier fanzine
provocateur qui n’était qu’un recueil de textes critiques. J’ai continué à mener
des recherches pendant deux ans, pour finalement publier en 2011 un livre
plus fouillé qui tenait compte du contexte social local.

Le Manuel d’introduction à la gynécologie naturelle que vous tenez entre


les mains est la troisième édition de cet ouvrage, publiée au Chili en 2015.
Résultat d’une enquête de plus en plus approfondie et transformatrice, il
clôture un cycle. Comme son titre l’indique, ce n’est qu’une introduction sur
le chemin de la santé. Nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire et que
cet ouvrage ne constitue qu’un point de vue parmi tant d’autres. J’espère que
ces informations seront utiles et que vous pourrez vous aussi enquêter et
tracer votre propre route vers la guérison. Que vous puissiez toujours être
accompagnée de personnes pouvant vous soutenir et, si nécessaire, d’un
thérapeute lucide et respectueux.
Eau corporelle, la terre me boira.
Feu, air dense, je ne durerai pas.
JAIME SABINES
Chapitre I
CORPS ET ÉNERGIE
Une déclaration de principes

J’aiquand
relu la première et la deuxième édition de cet ouvrage que j’ai écrit
j’avais une vingtaine d’années. La première version ressemblait
plus à un fanzine ou à un pamphlet politique, contestataire et féministe
évidemment. En couverture, un vagin plein de poils trônait en gros plan, ce
qu’on critiqua et qu’on alla même jusqu’à censurer quand je l’utilisai pour
faire la promotion d’ateliers que j’animais sur la sexualité.
Depuis, plusieurs années ont passé. Et j’ai relu tous mes écrits afin de les
rafraîchir. Parce qu’on grandit, on change et qu’on finit par jeter un grand
pont par-dessus le vide. Je suis toujours d’accord avec tout ce que j’ai écrit.
La seule chose qui me dérange, c’est la manière fragmentée avec laquelle
j’abordais la santé, ne travaillant qu’à partir des symptômes et de ce qui était
physiquement palpable. Dans ces textes, le mot « corps » apparait souvent : je
l’ai employé à plusieurs reprises pour définir ce qui avait fait l’objet de
châtiments et de condamnations pendant des siècles. J’ai insisté sur sa
transcendance et l’importance de sa libération. Parce que les femmes savent
ce que veut dire habiter un corps bâillonné par la culture, la morale et les
canons de beauté. Nous savons ce que sont l’abus, le harcèlement, la
condamnation et le jugement, nous savons ce que veut dire se sentir un objet
constamment jaugé par les yeux du monde, un corps dont personne ne veut
regarder le vagin, surtout quand il n’est pas épilé, un corps qui tombe malade,
mais qui s’excite et s’enflamme aussi comme un volcan. Quand j’ai pris
conscience de ce que signifie « habiter un corps », j’ai eu l’impression d’être
arrivée au sommet d’une montagne et j’ai même hissé des drapeaux de
conquête… Mais d’une certaine façon, mon combat pour une gestion
autonome de la santé ne concernait que le corps : la structure physique et
matérielle de l’être humain.
Des années ont passé. J’ai connu plusieurs expériences de guérison avec
des femmes sages, j’ai donné naissance à un garçon, je suis devenue
accoucheuse1, j’ai davantage travaillé avec les plantes médicinales, j’ai appris
des rituels, je me suis souvenue des enseignements de ma grand-mère, entre
autres expériences à l’origine de mes transformations. J’ai fini par
comprendre que mon discours initial était inachevé. Quelque chose manquait
dans cette quête de solutions pour les femmes. S’il est très important
d’enlever la poussière qui nous recouvre et de prendre soin de notre petit
corps meurtri, j’ai aussi compris que c’est lui qui sépare notre monde
intérieur de l’extérieur, que c’est ainsi qu’il nous dissimule ou révèle qui nous
sommes, car une dimension désincarnée existe à l’intérieur, rarement prise en
considération et souvent étrangère. Nous devons à la fois apprendre et
écouter pour trouver un équilibre avec la totalité de notre être.
Au cœur de toute cette connaissance, j’en suis arrivée à dire que « nous
ne sommes pas qu’un corps ». La conscience et l’énergie se résumaient à une
armure politique qui a explosé lorsque des femmes sages m’ont aidée à
ressentir la vibration de mon corps… Non, pas de mon corps, mais… de mon
être ! et à faire l’expérience du pouvoir de guérison qui est le nôtre quand
nous dépassons les barrières mentales.
J’ai compris que continuer à rédiger des pamphlets fragmentés n’avait
aucun sens, car personne ne peut aider à guérir en rationalisant de la sorte.
J’ai compris qu’on ne trouve pas toutes les réponses dans le corps. Et qu’un
livre de recettes ne sert à rien pour réunir les morceaux d’un corps brisé,
déguiser une herbe en médicament ou appliquer un remède sur une certaine
région du corps pour la cicatriser superficiellement. Cela ne sert à rien si nous
n’appréhendons pas notre histoire, si nous n’allons pas à la racine même de
ce qui nous rend malades et ne travaillons pas sur le traumatisme et les
émotions ancrées dans le corps. Cela ne sert à rien si nous ne mobilisons pas
notre énergie vitale.
Je pensais que la connaissance physique de soi était la solution : connaître
les recoins de son sexe, de son vagin, du col de l’utérus, des glandes, etc. Des
espaces sur lesquels la culture ne nous apprend rien ou presque. Les
redécouvrir reste, pour moi, un exercice fondamental qu’il faut promouvoir,
en se souvenant toujours que la connaissance de soi, en ce qui concerne les
processus de guérison, ne passe pas que par le corps ou la compréhension de
ses fonctions biologiques. Cela ne vaut que dans le paradigme mécanique et
la fragmentation.
Personne n’apprend aux gens à connaître leur corps. Et aux femmes
encore moins, elles qui n’apprennent à connaître leur propre sexe qu’auprès
de leur partenaire ou leur médecin. Connaître et comprendre notre corps et
son fonctionnement est essentiel, même si ce n’est qu’une partie d’un grand
puzzle. Examiner le col de l’utérus à l’aide d’un spéculum (exercice que je
propose dans ce livre) est une merveilleuse façon de prendre en charge sa
propre santé. Mais je ne le propose que pour nous redécouvrir et nous
examiner de temps à autre, car la compréhension de notre entièreté dépasse
largement l’utilisation de ces instruments qui, notons-le, ont été conçus à
partir de l’expérimentation sur de nombreuses femmes et de leurs
souffrances, et que nous manipulons selon une logique médicale.
Par exemple, en arriver à se réveiller en sachant qu’on ovule sans
regarder un calendrier ni faire un test d’ovulation est fantastique ! Et
possible ! Car il existe quelque chose de plus profond, qu’on atteint par la
pratique et qui permet de percevoir ce que nous sommes et habitons. Aucun
spécialiste, aucun instrument médical, aucun livre de biologie, aucun
« manuel de gynécologie naturelle » ne peuvent nous en apprendre plus que
nous-mêmes sur ce dont nous sommes faites, sur ce que nous ressentons et
sur ce que nous voulons. S’ils peuvent nous aider et nous guider dans les
questions pratiques (indispensables), nous devons nécessairement nous
plonger dans un monde abyssal pour étudier, écouter, enregistrer et surtout
ressentir profondément. C’est ainsi que nous ouvrons la voie à la guérison.
Dans ce nouveau voyage et cette nouvelle édition non plus, je n’ai pas
trouvé réponse à tout. Je n’ai d’ailleurs pas cherché à le faire. Mais j’en ai
suffisamment appris sur moi-même pour clore définitivement ce discours. Ce
livre se présente comme un manuel de guérison holistique. Il fallait donc
s’ouvrir, grandir et, bien sûr, s’améliorer afin d’apporter sa contribution à la
santé et aux théories de l’auto-guérison.
D’après Ziley Mora, et son expérience de la sagesse mapuche, on tombe
malade à cause des weda dungun, les « mauvaises paroles » que l’on entend
dès l’enfance, des mots qui s’insinuent dans la tête, le cœur et les jambes…
Depuis l’oreille, elles traversent le corps tout entier avant d’aller stagner dans
l’âme. Nous devons trouver un moyen de nous purifier de tout ce qu’on nous
a dit et de tout ce qu’on nous a caché sur nous, notre corps, nos « âmes
sombres et pécheresses » et notre sexualité qui, pour la médecine, semble être
synonyme de maladie.
Je vous invite à faire un examen approfondi de votre état de santé afin de
préserver votre bien-être, en prenant en compte toutes les pièces et les points
cardinaux dont notre histoire est constituée ; à revoir votre régime
alimentaire, vos relations sociales et familiales ; à panser votre arbre
généalogique ; à comprendre le corps et sa symbolique ; à vous mettre en
communication avec l’énergie ; à reconnaître les émotions sans désunir le
corps de l’âme et à éprouver de l’amour et du respect pour la mapu (terre)
que nous habitons.
Enfin, je sais que ce livre est arrivé jusque dans des endroits du monde
très éloignés du mien, ce qui m’a beaucoup questionnée sur sa « neutralité »,
sur la possibilité qu’il soit compris et appliqué par des personnes appartenant
à des cultures très différentes… J’ai cependant laissé de côté cette ambition,
car ce livre, créé dans un contexte particulier, est la voix d’un territoire
colonisé et violenté. Je ne peux pas sortir de cette perspective, de mon
histoire ni de ma culture, à l’origine même de ce travail. J’ai tout à fait
conscience que mon approche de l’éducation sexuelle ou des voies de la
guérison peut être très différente de l’éducation et des modèles culturels en
vigueur dans d’autres pays. Je sais aussi que le contenu de cet ouvrage peut
remettre en question ce que signifie être une « femme » dans les conceptions
les plus courantes. Le fait que je me réfère aux femmes cis quand j’utilise les
termes « femme » ou « féminin » ne signifie pas pour autant que les
personnes transgenres ne peuvent pas elles aussi appliquer ce que propose ce
livre. Je sais qu’il manque beaucoup d’informations eu égard à la diversité
sexuelle et que c’est une dette dont il faudra nous acquitter lors de nouveaux
projets.

NOTE
1. L’accoucheuse (partera dans la version originale) est une femme qui, sans avoir fréquenté
l’université ou suivi un cours professionnel, a appris – souvent de sa mère – à accompagner les femmes
au moment de l’accouchement. La partera continue à pratiquer son activité au sein de sa communauté.
Tournons la page de l’histoire
qu’on ne cesse de nous raconter :
ce n’est pas le prince charmant qui nous sauvera,
mais le dragon qui vit en captivité dans la grotte.
CASILDA RODRIGÁÑEZ
Chapitre II
LA FEMME ET LA MÉDECINE
L’appropriation de notre sexualité

B
ien avant que les temps ne commencent à coïncider avec l’histoire
androcentrique, la conscience était liée à tous les êtres qui composent
le monde. Les interprétations magiques de la réalité, les relations
d’appartenance, le jugement circulaire du temps, le « mythe » de l’éternel
retour cohabitaient en nous. Nous avions tout ce qui nous semble aujourd’hui
impossible, incroyable et inimaginable. La Mère s’embrassait à l’aube, notre
bouche effleurait la Terre – dont notre vie se nourrit – en un geste de
profonde gratitude envers la généreuse Matrice qui nous abrite. Ne faisant
qu’un avec la Mère, nous serpentions avec plaisir. Jusqu’à ce que la sagesse
s’éloigne des secrets de notre ventre ; jusqu’à ce qu’une caresse mesquine
nous l’arrache, la nuit où les Pères se levèrent contre la liberté de notre cœur
sauvage, cette nuit sombre du massacre, quand on obligea les filles à se
soumettre1, quand on condamna les mères à la douleur de l’enfantement,
quand le serpent fut expédié en enfer, frappé de la malédiction biblique de la
douleur primitive. Toute une culture réduisit le corps au silence, jeta le voile
de l’ignorance sur les générations endormies et sur sa propre force. La
médecine se mit à contrôler le corps et la gynécologie, « la science de la
femme », tomba exclusivement aux mains des hommes, autorité incontestée.
Par ailleurs, les cycles commencèrent à être perçus comme des hérésies
grossières et désuètes, allant à l’encontre des miracles du progrès. Comme si
une voix nous murmurait : « Tu ne peux rien apprendre de toi-même, femme
ordinaire et aveugle, pâle imitation du puissant patriarcat… ».
Même si on a brûlé les sorcières, la lumière n’a pas complètement disparu
et c’est sans crainte que nous nous tenons devant ce monde fragmenté de
filles orphelines et de mères maltraitées. Parce que nous n’avons rien perdu
dans la partie la plus chaude et la plus profonde de notre mémoire charnelle :
le grand ventre qui abrite encore toute la vie humaine. Là-bas, le serpent
continue de danser, nos corps nous appartiennent toujours, ingouvernables et
mystérieux, encore capables de faire de cette vie une fête et de nos naissances
tous les orgasmes que nous méritons. La voie est tracée.

UN PEU D’HISTOIRE
Dans de nombreuses cultures, tout au long de l’histoire de l’Univers, on
retrouve l’image du serpent comme symbole mythologique de la création de
la vie et de la nature cyclique des choses : il reflète le temps et la continuité,
les périodes qui commencent et finissent, les choses qui ne disparaissent
jamais et qui changent à l’infini. Il a également été associé à la sexualité, à
l’érotisme et à l’utérus. Bref, il représente la génération de la vie en relation
avec les aspects « féminins » de l’Univers.
Marija Gimbutas, archéologue lituanienne, a trouvé des milliers d’objets
appartenant à la période paléolithique. Il s’agit d’objets en céramique dont les
motifs peints mettent en valeur le féminin. Plusieurs cultures représentaient
l’utérus sous les traits d’animaux tels que les serpents ou les grenouilles.
Cette archéologue, dans ses dizaines de livres et sur la base des milliers
d’objets retrouvés, a parlé de « culte de la Déesse » à ce propos, ce que nous
pourrions interpréter ici, en Amérique du Sud, comme le culte de la Terre
Mère. Dans ces sociétés si sages, mais paradoxalement appelées
« préhistoriques » et contrairement à ce que l’histoire nous a raconté dans la
version du « Vieux Monde », il n’y avait pas de guerres et il existait un
équilibre entre les hommes et les femmes. Ces recherches très importantes lui
valurent les critiques de certains de ses collègues, car elle avait intégré dans
l’archéologie ce qu’elle-même nomme archéomythologie. Dès lors, l’histoire
aurait une partie cachée2, celle qui vit en nous toutes comme nous le savons
naturellement, car le patriarcat n’a pas toujours été le paradigme dominant.
Les grands mythes de l’âge patriarcal associaient le serpent à tous les
maux. Dans la mythologie grecque, par exemple, cet animal représentait
l’ennemi. « Les fondements des principales cités de la Grèce patriarcale ont
presque toujours un mythe fondateur dans lequel le héros défait un serpent
monstrueux : Cadmus, pour fonder Thèbes ; Persée, pour fonder Mycènes,
etc.3 ». Mais le mythe du « péché originel », dans lequel le serpent est lui-
même une bête qui personnifie le mal et les ténèbres, symbole du chaos, sera
déterminant pour définir le basculement du serpent dans l’histoire patriarcale.
Dès lors, le serpent sera toujours considéré dans cette optique. Il est donc
diabolisé, vu comme la tentation de la femme, d’Ève – la femme originelle,
selon la tradition judéo-chrétienne – qui désobéit à Dieu et incite Adam à
croquer la pomme interdite. « Je vous ferai ennemis toi et la femme » (Gen.
3.15), dit Dieu, ôtant la possibilité d’un lien entre la femme et le serpent et,
comme l’écrit Rodrigáñez, menaçant la femme : « (…) je te priverai de ta
sexualité : je paralyserai ton utérus, tu deviendras “hystérique”, tu enfanteras
dans la douleur et l’homme te dominera. Là est le destin de la nouvelle
condition de la femme4. » Ce qui fut traduit de plusieurs manières dans la
Genèse ; le monde occidental laissa ces idées se répandre et elles
déterminèrent en grande partie la situation sociale d’assujettissement des
femmes dans cette région du monde. L’aliénation de la liberté de la femme se
revendique par la mort du serpent, exécuté par un ange armé d’une épée au
service de Dieu le Père. Comme l’explique Rodrigáñez dans plusieurs de ses
livres, l’image de la Vierge Marie écrasant la tête du serpent apparaîtra par la
suite ; le serpent sera ainsi consacré comme l’esclave soumis de Dieu et, avec
lui, tous les « maux féminins » battront dans le ventre « errant » de la femme.

NOTRE CORPS
Tout au long de l’histoire, le corps des femmes a fait l’objet d’abus et
d’expérimentations. Notre sexualité a été considérée comme un territoire
qu’il fallait contrôler, analyser et soumettre. C’est comme si une partie de
nous avait été effacée. L’histoire ne nous a pas seulement niées socialement,
mais elle nous a aussi castrées sexuellement, en commençant par la religion
et le grand mythe de la pomme, le « fruit de la connaissance », dont nous ne
devons pas nous approcher. Tout un tas de fautes est attribué à cet « être
errant » ; à cet « homme mutilé », comme nous appelle Aristote ; à ce « sexe
qui n’existe pas », comme l’affirme Sigmund Freud. Nous avons ainsi été
cataloguées et méprisées parce que mystérieuses pour la science,
provocatrices pour la morale, dangereuses pour la politique et pécheresses
pour la religion.
Culturellement, nous avons incarné le refus et la peur d’une société
patriarcale et phallocrate qui nous a considérées comme un ennemi
s’insurgeant contre sa position dominante. La réponse est une hégémonie
tyrannique que n’ont jamais connue et que ne connaissent pas les sociétés
matriarcales, où l’autonomie sexuelle des femmes et l’éducation libre de leurs
enfants sont mises en avant, où rien ne prouve que la répartition du pouvoir
soit inéquitable ni que les femmes malmènent ou dominent les hommes,
vieux ou jeunes. D’après un grand nombre d’archives sur les communautés
familiales précolombiennes, nos peuples possédaient encore, il y a quelques
siècles seulement, une organisation matriarcale, comme chez les Selk’nam et
les Iroquois, entre autres. Inutile de remonter au paléolithique pour les
rencontrer. De même, il existe aujourd’hui en Orient une communauté
matriarcale qui se distingue aux yeux du monde : l’ethnie des Moso, en
Chine, qui compte plus de 40 000 membres.

L’HISTOIRE DE LA GYNÉCOLOGIE : LA
SCIENCE DE LA FEMME
Le Kahun Gynaecological Papyrus (le papyrus d’El-Lahoun), découvert en
Égypte et datant de 1800 av. J.-C., constitue le plus ancien texte de
gynécologie. Le traité comprend trente-quatre sections évoquant des
questions de santé sexuelle, intitulées « plaintes gynécologiques ». Ce texte
ne propose aucun traitement chirurgical. Il recommande plutôt des remèdes
préparés avec des herbes et des insectes. Le Corpus Hippocraticum, un
ensemble de traités sur la santé qui comprenait aussi des « problèmes »
gynécologiques, remonte aux Ve et IVe siècles av. J.-C. Ces traités n’ont pas
été écrits par Hippocrate, mais par un groupe d’hommes dont on ne connaît
pas précisément l’identité qui suivirent toutefois l’enseignement de ce
médecin grec.
À Athènes, où la première politique « démocratique » et la « misogynie »
ont été exercées comme exemple de vie et de conduite, les femmes et les
enfants étaient considérés comme des citoyens de seconde zone. Les femmes
n’avaient le droit ni de participer à la vie sociale publique ni d’étudier, et
encore moins d’exercer la médecine, au risque de se voir infliger la peine de
mort. Agnodice, une rebelle (IVe siècle av. J.-C.), lutta contre les injustices
faites à la santé des femmes. Elle voulait étudier la médecine contre vents et
marées, et se rendit donc dans la ville égyptienne d’Alexandrie pour
apprendre auprès des grands maîtres de médecine de l’époque, Hérophile et
Érasistrate. Elle n’y parvint qu’en prenant l’identité d’un homme. Des années
plus tard, elle retourna à Athènes où elle aida de nombreuses femmes à
accoucher. En secret, toutes les femmes se la conseillaient comme sage-
femme, jusqu’à ce que son succès déclenchât la jalousie des autres médecins
qui l’accusèrent, à tort, de viol sur deux de ses patientes. Elle dut s’en
défendre devant l’aéropage en audience publique. Elle dut se déshabiller
devant les magistrats et montrer son sexe afin de démentir les accusations.
Blanchie, elle sera toutefois poursuivie pour exercice illégal de la médecine.
Mais à la surprise générale de la société athénienne, toutes les femmes se
portèrent à son secours, proclamant leur désir de mourir avec elle et leur
décision de ne plus avoir de relations sexuelles avec leur mari si Agnodice
était poursuivie. Il fut finalement décidé qu’Agnodice pourrait pratiquer la
médecine, mais avec des femmes seulement. Les Athéniennes purent alors
étudier librement la médecine.
Depuis les débuts de l’Histoire, les femmes n’ont jamais été seules au
moment d’accoucher ou en cas de questionnements liés à leur santé sexuelle
et/ou la reproduction. Elles ont toujours pu compter sur le soutien d’autres
femmes sages et expérimentées, dans un premier temps non diplômées, puis
formées à l’« obstétrique », spécialité médicale signifiant littéralement « se
tenir devant ». Cette branche a longtemps été l’apanage des hommes, qui la
dirigeaient (et la dirigent encore) avec une vision patriarcale du corps et des
processus sexuels et de reproduction.
Comme nous le savons, l’histoire a été écrite par des « hommes ». Ainsi,
personne ne met en avant le rôle ancestral des femmes comme guérisseuses,
médecins et sages-femmes, accompagnant leurs semblables depuis la nuit des
temps. Une foule d’obstacles historiques empêchèrent et empêchent toujours
les femmes d’accéder aux études et à la recherche, scientifique comprise.
Dans l’histoire de la gynécologie, nombreux sont les noms d’hommes
associés à des avancées remarquables telles que les fauteuils d’accouchement,
les instruments médicaux, les interventions chirurgicales, les médicaments et
même certains organes sexuels féminins. Les femmes et leurs réalisations
n’apparaissent jamais, car on les a dépouillées, en des époques différentes, de
leur corps et de celui de leurs semblables. L’histoire médiévale nous apprend,
par exemple, que ces guérisseuses allaient au sabbat comme des sorcières.
C’est pourquoi parler de l’histoire de la gynécologie de manière linéaire ne
génère en moi aucun plaisir. Le parcours de cette spécialité est balisé d’étapes
de plus en plus opaques, même si les sages-femmes ont continué leur travail,
parallèlement au développement de la discipline médicale. Aujourd’hui
encore, dans ce qu’on appelle mal à propos le « tiers-monde » – des
territoires que la colonisation systématique a appauvris –, des millions
d’enfants voient le jour grâce à l’expérience empirique d’accoucheuses qui
sauvent des vies et transmettent leurs connaissances pour le bien de toute la
communauté.
Rien n’égale la contribution apportée à la médecine et à la chirurgie par
l’Américain James Marion Sims au XIXe siècle. Considéré comme le
fondateur de la gynécologie moderne, son travail est le socle sur lequel repose
la gynécologie telle qu’on la connait aujourd’hui, et que nous aimerions
aborder, décoder et transformer du point de vue des femmes, elles qui
« consomment » ce système de santé.
Sims exerça comme médecin généraliste dans les champs de coton de
l’Alabama. Un jour de 1845, « ennuyé de sa vie et de son temps », il décida
de commencer à faire des expériences, dans un vieil hôpital situé derrière
chez lui, sur des Afro-américaines qui étaient exploitées dans ces champs.
Les résultats révolutionnaires de cette expérimentation le poussèrent à fonder
une clinique à New York, où il continua ses expériences avec des femmes en
situation de vulnérabilité : des immigrantes, des pauvres, des paysannes.
En Alabama, pendant cinq ans, il réduisit de nombreuses femmes en
esclavage et les utilisa pour réaliser ses expériences aberrantes. Aucune
d’entre elles ne vint là de son plein gré et ne consentit aux opérations qu’il
leur fit subir. Dans le cadre de ces expériences, Sims a même opéré les
mêmes femmes à plusieurs reprises, toujours sans anesthésie ! Le cas le plus
marquant est celui d’Anarcha, sur laquelle il pratiqua jusqu’à trente
opérations sans anesthésie, comme il le détaille lui-même dans ses mémoires.
Sims engagea ses expériences pour résoudre des problèmes de fistules
vésico-vaginales (couramment provoquées par un viol, un accouchement
difficile et l’utilisation de forceps) qui laissent une lésion dans les tissus mous
du bassin, entraînant principalement une incontinence urinaire et fécale.
Pour Betsey, Anarcha et Lucy qui, avec onze ou douze esclaves,
passèrent cinq ans dans l’« hôpital » de Sims installé dans sa cour, les
premières procédures furent particulièrement angoissantes puisqu’aucun
cathéter n’était utilisé pour drainer la vessie. Les sutures et les éponges,
placées dans les tissus, s’infectèrent rapidement, s’incrustèrent, rendant leur
retrait impossible. Lucy fut opérée la première. Elle avait 18 ans.
L’intervention dura une heure et Lucy, à quatre pattes, souffrit énormément.
Douze médecins observèrent l’opération. Dans ses mémoires, Sims raconte :
« J’ai pensé qu’elle allait mourir. Il a fallu trois mois à Lucy pour se remettre
complètement de l’opération. » Anarcha était l’une des soixante-cinq esclaves
de la plantation de coton Wescott. Après soixante-douze heures de travail,
elle souffrit d’une fistule vésico-vaginale/recto-vaginale à cause des forceps
que Sims en personne avait mal utilisés durant l’accouchement5.
C’est à cette époque que Sims créa une série d’instruments médicaux
(plus de soixante-dix, paraît-il), le « spéculum de Sims » en particulier. Un
spéculum permet d’examiner les cavités humaines ; dans ce cas précis, il sert
à dilater le vagin et à examiner le col de l’utérus, afin d’observer
d’éventuelles anomalies. Même si cet instrument a permis aux médecins et
aux femmes de connaître et d’accéder à des parties des organes internes qu’il
aurait été très difficile d’examiner autrement, il ne faut pas oublier que le
spéculum n’est qu’un simple outil – généralement utilisé de manière invasive
– dont l’usage ne donne, à notre avis, pas de meilleurs résultats s’il n’est pas
encadré par une approche holistique de la santé.
Le manque d’éthique surpasse la contribution que les « avancées » de
Sims ont pu apporter à la science suite à la participation de nombreuses
femmes soumises à des souffrances inimaginables6. Ce qui s’est passé avec
elles continue de fonctionner selon la même logique avec de nombreux
médecins quand nous nous rendons dans leur cabinet et que nous ne recevons
rien de plus que des médicaments ou des ordonnances sans être informées de
leur utilité… À quoi bon discuter de la liberté d’avorter ou de choisir le
moment où nous allons accoucher ? … On nous maltraite avec nos enfants au
moment de la naissance ; on nous impose des forceps, des machines ; on
endommage notre plancher pelvien, en réalisant des épisiotomies et on coupe
même notre utérus en deux en pratiquant des césariennes, pas toujours
indispensables. La même chose se produit avec la grande manipulation
hormonale. On nous trompe et on nous cache des informations très
importantes sur l’action des hormones de synthèse sur notre organisme et
leurs effets nuisibles. Nous restons des cobayes pour la science, et nous le
resterons tant que nous ne nous connaîtrons pas et que nous continuerons à
nous placer sous son autorité et à accepter ses prescriptions sans exiger toutes
les informations dont nous avons besoin pour guérir.
La médecine scientifique et son développement sont essentiels pour
sauver de nombreuses vies, mais son paradigme est erroné. On assiste
aujourd’hui à un phénomène inquiétant : l’industrie pharmaceutique investit
deux fois plus d’argent dans la promotion et le marketing pour former les
médecins à l’utilisation de ses médicaments que dans de nouvelles recherches
et avancées. C’est une question que pose et approfondit « Médicos sin
marca », une ONG chilienne qui encourage une pratique clinique
responsable, sans liens avec l’industrie pharmaceutique.
En termes d’attention, le manque de considération pour la douleur en
médecine a également été souligné. Soigner est devenu un service
dépersonnalisé, voire souvent élitiste, car il n’est pas accessible à tous.
Comme si cela ne suffisait pas, nos vies tournent autour de la maladie,
souffrant donc d’une trop grande médication. Nous vivons dans une société
de la peur et sommes capables d’ingurgiter tout un tas de médicaments à la
seule idée de pouvoir tomber malade. Avant même de naître, nous sommes
destinés à être les « patients » de l’industrie médicale pharmaceutique. Les
femmes d’aujourd’hui ignorent tout de leur santé ; elles ne sont plus capables
de se plaire, de se reconnaître et de se soigner. Un cadre désolant. Nous ne
comprenons pas ce qui nous arrive tout en détestant notre corps, parce qu’il
ne répond pas aux canons de beauté ou parce que nous provoquons des
« maladies hormonales ». L’étude de notre santé et la connaissance de soi
sont des outils indispensables pour prendre soin de nous. Vous constaterez
que même une approche minimaliste de vos processus vitaux est une grande
avancée pour votre bien-être. Avons-nous besoin de la médecine
allopathique ? Oui, nous en avons besoin, mais la première étape consiste à
bien se connaître, afin de ne pas se considérer comme une matière
quelconque prête pour l’expérimentation et les mauvais traitements. Nous
avons le pouvoir de nous guérir en commençant par nous connaître et nous
redécouvrir.

HISTOIRE DE GUÉRISSEUSES

Nous, les sorcières, maîtrisons les flammes


Les sages-femmes empiriques, autrement appelées « sages-femmes
traditionnelles », sont celles qui accompagnent la santé sexuelle des femmes
depuis la nuit des temps. Ce sont les gardiennes d’une grande sagesse
ancestrale que la science n’a pas pu – et ne pourra pas – comprendre. Ces
guérisseuses, sans diplôme universitaire, ont sauvé énormément de vies en
supervisant nombre d’accouchements et en veillant à la santé des mères et des
nouveau-nés.
Également appelées « guérisseuses », elles ont toujours associé la
guérison à l’utilisation d’herbes et de potions médicinales, appliquant des
techniques et des manipulations transmises de génération en génération. Le
plus souvent, les sages-femmes sont les filles, petites-filles ou nièces de
sages-femmes qu’elles accompagnent généralement depuis leur enfance,
lorsqu’elles commencent leur apprentissage.
Plusieurs évolutions historiques ont mis un terme à ce duo ancien et
indispensable : la femme qui accouche et celle qui l’accompagne. Les
évènements connus sous le nom de « chasses aux sorcières », qui secouèrent
l’Europe centrale au début de l’ère moderne, marquent un tournant,
annonçant le déclin du rôle historique des femmes en tant que sujets actifs de
la guérison, spécialistes de la santé sexuelle des femmes (sage-femme,
guérisseuse). « La chasse aux sorcières a accentué les divisions entre les
femmes et les hommes, alimenté la peur des hommes vis-à-vis du pouvoir des
femmes et détruit un univers de pratiques, croyances et acteurs sociaux7. »
Un grand nombre de femmes célibataires, de veuves, de paysannes et de
guérisseuses, principalement issues des couches sociales pauvres, ont été
arbitrairement condamnées pour pratique de la « sorcellerie ». Elles ont été
victimes d’un holocauste misogyne. Seule une partie d’entre elles exerçaient
la médecine, et différents documents mentionnent qu’elles ont aidé à guérir et
à enrayer des épidémies de peste dans les villes surpeuplées du Moyen Âge.
Les mêmes qui ont ensuite été persécutées et brûlées sur le bûcher de
l’Inquisition. On ne sait pas exactement combien ont été assassinées et
incarcérées, mais on parle de milliers de femmes dans plusieurs endroits
d’Europe. Le manifeste féministe WITCH, publié en 1968, parle de neuf
millions de femmes brûlées.
Les sorcières ont toujours osé être des femmes courageuses, agressives,
intelligentes, non conformistes, curieuses, indépendantes, sexuellement
libres, révolutionnaires. […] [Une sorcière] vit et rit en chaque femme. Elle
est la partie libre de chacune d’entre nous. […] Tu es une sorcière parce que
tu es une femme, indomptable, aérienne, joyeuse et immortelle8.
Le nouveau paradigme consiste à condamner toute femme qui guérit sans
avoir les diplômes pour le faire. Comme le raconte Leonor Calvera9, l’Église
interdit ainsi tout type de guérison réalisée en dehors de son giron. Raison
pour laquelle les curés se mirent, stratégiquement, à sortir de leurs églises et à
verser de l’eau bénite sur les lépreux, les aveugles, les invalides et les fous,
prêchant qu’ils subissaient le châtiment que Dieu leur avait infligé pour leurs
péchés.
Toutes ces accusations injustes et paranoïaques contre les femmes
arriveront des années plus tard sur notre continent.
« Ce sont les missionnaires et les conquistadors qui lancèrent les premiers
l’accusation d’adorer le diable dans le “Nouveau Monde” pour mieux
asservir les populations locales10. » Cet artifice simple a servi à préparer le
terrain à un autre massacre progressif, il y a cinq cents ans, avec l’invasion et
le pillage de nos terres par les côlons. Ce continent indigène, riche de savoirs
ancestraux et chamaniques, fut soumis à une religion et au culte d’un Dieu
unique. Notre Pachamama [Mère Terre] fut reléguée au culte de la Vierge
Marie. Ainsi, toute la conscience spirituelle de notre continent fut punie,
anéantie. Les sages-femmes, les guérisseuses, les chaman(e)s furent accusés
du crime de « sorcellerie ». L’holocauste se poursuit encore aujourd’hui,
quand la médecine hégémonique persécute les médecines ancestrales, les
cataloguant comme « peu valables » et jugeant la pratique des accoucheuses
comme risquée et illégale.
On a oublié cette sagesse qui connaissait les secrets et les remèdes de
grands-mères pour contrôler la fertilité en suivant les cycles de la lune et en
palpant la chaleur du ventre, pour soigner des maux plus ou moins complexes
– qu’on considère aujourd’hui comme de véritables « syndromes et
maladies » –, pour avorter, pour aider d’autres femmes à accoucher sans
douleur, sans peur et sans violence… Il est impressionnant de constater que le
nombre de césariennes augmente chaque jour et dépasse dans de nombreux
pays les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS),
selon laquelle on ne devrait pratiquer cette intervention que dans 10 à 15 %
des naissances. Devoir justifier les avantages d’un accouchement par voie
basse me semble absurde, car c’est évident. Il est toutefois nécessaire
d’informer et de prendre conscience des réalités consternantes du marché de
la médecine.
On a tellement donné un caractère pathologique à nos maux, comme les
menstruations ou la ménopause, qu’ils ressemblent aujourd’hui plus à une
maladie nécessitant nombre de soins, alors que nous savons très bien que ce
n’est pas le cas. J’ai appris et admis la capacité innée que chacun possède de
se guérir soi-même, en s’appropriant son corps et son fonctionnement, en
apprenant les principes de base de la santé (l’anatomie, les premiers secours
et l’auto-examen, entre autres) et en s’aidant des plantes médicinales.
J’ai vérifié cette réalité auprès de plusieurs femmes de mon entourage au
Chili, mais aussi dans les communautés andines et amazoniennes. J’ai voyagé
dans tout le sud de notre continent (Abya Yala), rendant visite à différentes
femmes et à leurs familles, les écoutant et apprenant d’elles. Ce livre ne
dévoile pas leurs « secrets » et ne sort pas de leur contexte les traditions et les
remèdes dont elles prennent tant soin, car l’industrie pharmaceutique les
brevète avec beaucoup de facilité après leur avoir interdit de semer leurs
propres graines. J’ai consciemment respecté leurs connaissances.
Ce livre est avant tout une enquête et une synthèse des pratiques
populaires d’utilisation des plantes, mais aussi de la recherche féministe,
autant d’informations qui, je crois, sont accessibles même dans les villes.

NOTES
1. Basé sur le mythe selk’nam de la révolution patriarcale.
2. « Les fouilles apolitiques de Marija Gimbutas sont venues recadrer la question en affirmant que la
vielle Europe avait “une culture matrifocale et probablement matrilinéaire, agricole et sédentaire,
égalitaire et pacifique”. Cette société agricole idéale n’était pas une utopie, car elle était réelle. Elle a
existé dans le sud-est de l’Europe de 6500 av. J.-C. jusqu’à sa destruction, entre 4000 et 2500 av. J.-C.,
à cause de plusieurs vagues d’envahisseurs indo-européens, des bergers guerriers venus des steppes
russes. » Martíñez, R., « Marija Gimbutas y las diosas de la vieja Europa », in Debate feminista, 1991,
4 (2) : 359.
3. Rodrigáñez, C., El asalto al Hades: la rebelión de Edipo, autoédition, 2010, p. 162.
4. Idem.
5. « Anarcha, Lucy, Betsey y otras chicas del montón », article publié sur le site d’Anarcha Gland.
6. Pour en savoir plus sur l’éthique controversée de Sims d’un point de vue médical, voir Wall, L. L.,
« The Medical Ethics of Dr J. Marion Sims: a Fresh Look at the Historical Record », dans Journal of
Medicat Ethics, 2006, 32 (6) : 346-350.
7. Federici, S., Calibán y la bruja. Mujeres, cuerpo y acumulación originaria, Buenos Aires, Tinta
Limón, 2010, p. 252.
8. Morgan, R., Sisterhood is Powerful, New York, Vintage, 1970, p. 539-540.
9. Calvera, L., Diosas, brujas y damas de la noche, Buenos Aires, Nuevo Hacer, 2005.
10. Federici, S., op. cit., p. 247.
Chapitre III
DÉCOLONISER NOTRE CORPS
L’auto-détermination face au patriarcat et à la
médecine

ien souvent, notre sexualité est vulgairement réduite à sa dimension génitale.


Cependant, nous savons qu’elle constitue un monde vaste qui va bien au-delà
des parties génitales, du physiquement visible et/ou pénétrable.
Nous devons reconnaître cet espace qu’on nous a longtemps caché

B afin de l’explorer librement ; de l’étudier de notre propre point de vue,


sans peur ni tabou, préjugé, moralisme ou normalisation de la
médecine ; de comprendre l’histoire que les organes génitaux
véhiculent partout dans le monde et la nôtre avec elle. Que savez-vous de vos
parties génitales ? Comment les appelez-vous ? En avez-vous honte ? Que
vous a-t-on dit à propos de « ces endroits » quand vous étiez enfant ?
Je me souviens que personne, quand j’étais petite ni même adolescente,
ne mentionnait les organes génitaux féminins comme il se doit, c’est-à-dire
avec respect. En cours de biologie, on utilisait parfois le mot « vagin », pour
indiquer tout ce qui se cachait sous les poils pubiens. Le « sujet » était alors
clos. On abordait froidement le thème des organes sexuels internes sous
l’angle de leur fonction biologique reproductive, un peu sous celui de
l’hygiène et de la prévention d’une longue liste de maladies vénériennes.
Ma famille a omis de mentionner le nom des parties génitales ; c’étaient
des endroits totalement réduits au silence. Parmi mes camarades de classe, no
comment… Les noms péjoratifs donnés à nos organes génitaux formaient une
longue liste qui s’allongeait de jour en jour sur la porte des toilettes.
J’ai appris, comme beaucoup d’entre vous, en parlant tous les jours avec
mes amies, en lisant, en débattant, etc. Malgré ce manque d’affection et de
respect pour notre corps, j’ai commencé à enquêter sur chaque nom, à
apprécier les différences, à découvrir des endroits fantastiques, remplis de
plaisir. J’ai compris que l’humiliation qu’essuie notre sexualité avait une
origine très lointaine, pleine de paradigmes et de philosophies qui continuent
malheureusement de triompher dans de nombreux endroits et qui inspirent
nos phrases et nos sentiments au quotidien.

PAS DE FOURREAU POUR VOTRE


ÉPÉE !
En enquêtant sur l’origine des noms que portent nos organes génitaux, j’ai
découvert une histoire d’expérimentations, de mépris et d’escroqueries envers
notre corps1. « Vagin » est, par exemple, un mot d’origine latine qui signifie
littéralement « fourreau » ; c’est-à-dire une enveloppe pour garder et protéger
un objet. Cet objet, dans l’histoire des hommes, était leur épée, et le vagin, le
« fourreau pour le phallus ». Ce sont les anatomistes qui ont analysé les corps
féminins pendant des siècles et qui ont déterminé leurs noms sur la base
d’analogies insultantes. Ainsi, lorsqu’il est question de nos organes génitaux,
nous pouvons constater que « les travaux gynécologiques se caractérisaient
par l’utilisation d’euphémismes vagues tels que sinos pudoris (grotte de la
honte)2 » et un grand « et cætera ».
Aujourd’hui encore, on commet couramment une erreur conceptuelle en
continuant de parler indifféremment du vagin et de la vulve, deux organes
pourtant différents. Pendant de nombreuses années, on a ignoré l’existence du
clitoris, de l’hymen, du périnée, etc. Et même la vulve, que nous pouvons
tous voir à l’œil nu, est longtemps restée invisible. On utilisait le terme
« vagin » pour parler de la vulve et la décrire, oubliant de fait que le vagin
n’est que la cavité fibromusculaire qui commence dans le vestibule vaginal et
se termine par le col de l’utérus. La « vulve », en revanche, indique tous les
organes génitaux externes, du mont de Vénus à l’anus, en passant par le
clitoris, les lèvres, l’entrée du vagin et le périnée.
L’histoire de notre anatomie regorge d’arguments surprenants. Dans The
Woman’s Encyclopedia of Myths and Secrets de Barbara G. Walker, il est fait
allusion au clitoris sans que l’on comprenne son rôle ni en quoi il consiste
précisément : il est décrit comme « la marque du diable ».
Il s’agissait d’un mamelon d’un demi-centimètre de long, que l’assistant
du bourreau voyait à l’œil nu, mais qui était caché, car il se trouvait dans un
endroit très secret qu’il était inconvenant de regarder ; cependant, comme il
ne voulait pas taire une chose aussi étrange, il finit par la montrer aux
badauds. Les spectateurs n’avaient jamais rien vu de tel3.
À partir du xvie siècle, les anatomistes, en plein délire, ont fouillé les
organes sexuels des femmes afin de découvrir cette « naissance ratée »4, cet
être qui n’a pas réussi à développer ses organes reproducteurs extérieurement,
ce corps lamentablement « incomplet ». Ces affirmations sur notre sexe ont
été avancées sur la base des observations des hommes, des créatures
« biologiquement parfaites ». C’est ainsi qu’André Vésale, le fondateur de
l’anatomie moderne, dans son livre De humani corporis fabrica, a décrit les
organes sexuels féminins comme l’équivalent des organes sexuels masculins,
en représentant le vagin comme un pénis interne. « D’après ces illustrations
surprenantes, les différences entre les organes génitaux féminins et masculins
seraient d’ordre spatial et non structurel5. »
L’origine de ces théories est antérieure à la Renaissance. C’est Aristote
qui a établi la différence malheureuse entre les hommes et les femmes en
fonction de leur température, identifiant l’homme par l’élément feu (le plus
élevé sur l’échelle – arbitraire – de l’Univers) et la femme par l’élément eau,
considéré comme inférieur. Conformément à cette doctrine, le médecin grec
Gallien affirmera : « Les femmes ne disposent pas de la chaleur nécessaire au
développement du phallus. Par leur nature plus froide et humide, leur pénis
reste rétracté à l’intérieur de leur corps6. »
Ces idées ont ensuite été transformées au XVIe siècle par Gabriel Fallope,
le premier selon lui à avoir décrit anatomiquement le clitoris. Il prit lui aussi
l’homme comme étalon de mesure, mais affirma pourtant que le clitoris
n’était pas à l’intérieur de la femme, mais à l’extérieur : il le présente comme
un petit pénis, en raison de sa capacité d’érection quand on le stimule.
Ces notions constitueront le socle de tout un mode de pensée où l’homme
est la référence et la mesure de toute chose. Les hommes possèdent le feu, la
chaleur, la force, le phallus et la connaissance. Des raisonnements tels que
« la femme a toujours été et reste un homme mutilé », découlant d’Aristote,
jetèrent les bases de la pensée misogyne, à l’origine de tous les aspects de la
vie et, pourquoi pas, de la médecine occidentale et de sa gestion de notre
santé.
Le cervix, qu’on appelle aujourd’hui le « col de l’utérus », a subi le même
traitement. Ce terme ne se réfère qu’à la région où se termine l’utérus, où se
trouve l’orifice externe du cervix, porte de sortie des menstrues vers le vagin,
et l’endroit par où les spermatozoïdes entrent et par où le bébé sort au
moment de l’accouchement. Pendant longtemps, les anatomistes de la
Renaissance appelèrent « cervix » aussi bien l’utérus que son col et les
trompes.
Ce terme cache une curiosité : il ne signifie pas « col », mais vient du
latin cervidae qui signifie « cervidé » : mammifère ruminant à bois caducs
(parce qu’on racontait que notre utérus avait des cornes, comme certains
mammifères). La comparaison reposait sur des organes que nous connaissons
aujourd’hui sous le nom de « trompes utérines », « découvertes » par Gabriel
Fallope qui les a baptisées « trompes de Fallope ».
La sexualité et les parties génitales féminines étaient et restent un mystère
pour le monde entier. Dans la culture occidentale, notre corps a fait l’objet de
spéculations philosophiques, scientifiques et religieuses et notre sexualité a
été réduite à sa « seule » fonction biologique, en faisant abstraction du plaisir
qu’elle procure.
Aujourd’hui encore, on sait peu de choses sur le clitoris. Par exemple, on
ignore que cet organe n’appartient ni au système reproductif ni à l’appareil
urinaire ; qu’il n’existe que pour nous donner du plaisir ; un organe doux et
charmant qui paraît petit à première vue, puisqu’il ne laisse voir que son
sommet et son capuchon, alors qu’il est très grand (il peut mesurer jusqu’à
environ 10 cm). Quand il est stimulé, il entre en érection et ses milliers de
terminaisons nerveuses se perdent en nous.
Comme nous l’avons vu, il est douloureux de penser à l’histoire de nos
ancêtres et de nos sœurs qui aujourd’hui encore vivent, dans plusieurs régions
du monde, sous le joug d’un legs sauvage qui les soumet à des théories et des
croyances qui diabolisent notre sexualité.

RECONNAÎTRE ET RECOMPOSER LE
PUZZLE DE NOTRE SEXUALITÉ
Actuellement, les spécialistes de la santé (généralement des médecins
allopathes) nous examinent et parlent de nos « régions » en utilisant des noms
surprenants, comparables à des marques de déodorant ou de savon… d’autres
portent le nom de scientifiques qui pensaient avoir découvert quelque chose
de nouveau qui méritait qu’on le baptise de leur nom de famille.
Il en va de même avec les noms des maladies, des examens et des
médicaments. Le système médical semble vouloir se contenter de répéter des
schémas, cataloguer, sans donner beaucoup plus d’explications. Les réponses
sont parfois vagues quand nous demandons des éclaircissements.
Je vais passer en revue nos organes génitaux internes et externes dans un
langage simple et accessible, en indiquant ce que ces espaces sacrés signifient
pour moi. Valoriser, aimer, sentir, découvrir, donner du plaisir, observer,
toucher, caresser et nommer à partir d’une analogie sexuelle affectueuse est le
but de ce chapitre à la poursuite d’une construction collective pouvant
continuer à grandir et à se transformer dans le temps.

PARTIES GÉNITALES ET ORGANES


SEXUELS
Poils pubiens : la mousse parfumée

Ils apparaissent généralement à la puberté. Ils servent à protéger et à garantir


de la chaleur aux parties génitales, un rôle qui a perdu de son utilité au fil du
temps à cause des vêtements que l’on porte. Cependant, l’une des tâches les
plus importantes des poils consiste à protéger les parties génitales contre les
agents pathogènes. Simultanément, ils réduisent les frottements de peau lors
des rapports sexuels, évitant ainsi que l’épiderme s’infecte. Pour la culture
chinoise, « un triangle équilatéral qui pousse légèrement vers le haut est un
signe de beauté, tandis qu’un poil abondant est synonyme de sensualité et
passion7. »

Vulve : la mer de connaissances

Il s’agit de tout ce qui occupe nos parties génitales extérieures et que nous
pouvons observer : du mont de Vénus aux lèvres en passant par le clitoris, le
périnée ou la partie extérieure de l’urètre et du vagin.
Chaque vulve possède ses propres caractéristiques. Tout comme notre
visage possède sa propre personnalité et des traits uniques. Bien que certains
de ces traits soient communs à toutes les vulves, il n’en existe pas deux
identiques.
Si vous faites l’effort de vous observer périodiquement, vous verrez que
votre vulve n’est jamais la même au cours d’un même mois.
Durant la puberté, on peut remarquer les premières transformations liées à
son développement, avec des variations de taille, de couleur et d’aspect. C’est
ce qui se passe aussi durant le cycle menstruel, l’excitation sexuelle, la
gestation, l’accouchement, la ménopause, les maladies, etc.

Mont de Vénus : l’adorable montagne


Composé d’un coussin de tissu graisseux qui protège l’os pubien, il forme
une éponge souple et protectrice. Recouvert de poils, il possède des glandes
sébacées et sudoripares. Son nom vient de la déesse romaine de l’amour.
Lèvres : les demi-lunes8
Quand nous observons notre vulve, du pubis au périnée, nous rencontrons nos
deux grandes lèvres à l’extérieur, qui sont poilues et entourent les petites
lèvres à l’intérieur, imberbes et de texture douce. Les lèvres possèdent « des
glandes sudoripares et des glandes sébacées parfumées, essentielles pour ces
tissus sensibles9 ».

Chaque femme possède des lèvres particulières qui ont tendance à gonfler
durant l’excitation sexuelle et les règles. Parce qu’elles sont sensibles au
toucher et à la stimulation, elles grandissent et rétrécissent comme la lune,
grâce aux « bulbes clitoridiens », qui se trouvent sous les grandes lèvres, et
au clitoris, qui possède un « tissu érectile spongieux responsable du
gonflement des lèvres10 ».

Clitoris : source de plaisir


Il se situe dans la partie supérieure de la vulve. Habituellement, nous voyons
sa tête, son capuchon et son gland. Cependant, le clitoris dans son intégralité
peut mesurer entre 10 et 13 cm, et grandit même au fil du temps.
Il possède un corps caverneux composé de six à huit-mille terminaisons
nerveuses qui, lorsqu’elles sont stimulées, donnent du plaisir. Ce corps a la
forme de jambes ouvertes dessinant le bulbe du vestibule.
En 1987, Josephine Lowndes Sevely publia une étude décrivant en détail
chaque partie qui compose ce que nous connaissons sous le nom de
« clitoris », où elle réfute l’idée que « le clitoris est un petit pénis » comme
on l’avait dit pendant des siècles. La seule similitude entre eux, et non des
moindres, c’est qu’ils grossissent lors de l’excitation sexuelle. Plusieurs
courants critiques continuent toutefois de débattre de cette question pour
essayer de donner un sens nouveau à certaines ressemblances, qui dépassent
la simple binarité.
Capuchon clitoridien : peau qui recouvre le gland du clitoris. C’est un pli
de peau protecteur, formé par l’union des petites lèvres. En Chine, on le
connait sous le nom de « champ d’or » ou « graine de blé »11.
Tête du clitoris : ce qu’on appelle communément « clitoris » n’est qu’une
petite partie visible, c’est-à-dire la pointe.
Gland du clitoris : situé sous le capuchon. On a l’habitude de l’appeler
« pénis féminin » en raison de sa ressemblance avec le gland du pénis.
C’est un endroit qui peut donner beaucoup de plaisir, grâce à ses milliers
de terminaisons nerveuses, à son tissu érectile et à ses vaisseaux sanguins.
Sensible au toucher, il sort de son capuchon, grandit et change de couleur
quand on le stimule.
Vestibule vulvaire : la cour céleste12
Région de la vulve bordant les petites lèvres (qu’on remarque quand on les
écarte). Lieu humide grâce à l’action des glandes vulvovaginales.

Vessie : le chant doré


Organe du tractus urinaire qui retient et expulse tous les déchets filtrés par les
reins. Le liquide qui en résulte s’appelle « urine ». Elle descend dans l’urètre
avant d’être excrétée par le méat urinaire. La vessie est située dans la région
pelvienne, entre le pubis et l’anus. Cet organe doit maintenir un équilibre
constant entre rétention et évacuation.

Urètre : conduit transportant l’urine de la vessie au méat urinaire. Il


mesure entre 3,5 et 4 cm de long.
Méat urinaire : on peut le reconnaître quand on ouvre les lèvres de la
vulve. Il est situé entre le clitoris et le vagin. C’est un petit orifice par
lequel l’urine est expulsée et où l’urètre communique avec l’extérieur.

Périnée (plancher pelvien) : le pont du pouvoir


Situé entre l’entrée du vagin et l’anus, il est constitué de muscles et de
ligaments chargés d’apporter souplesse et résistance aux organes pelviens
qu’il soutient. Il est important de connaître cette région, de la stimuler et de
l’exercer, car elle joue un rôle déterminant dans notre santé sexuelle. Des
problèmes courants tels que l’incontinence urinaire, le prolapsus (chute de
l’utérus et de la vessie), les déchirures durant l’accouchement et l’incapacité à
contrôler le sphincter sont directement liés à un mauvais contrôle et emploi
de cette région du corps. Rien ne vaut les exercices de Kegel pour les
renforcer.

Vagin : le chemin qui mène à la source


Contrairement à la vulve, le vagin est la partie interne, la cavité
fibromusculaire qui s’étend du vestibule vaginal au col de l’utérus. Sa taille et
sa profondeur varient en fonction de l’anatomie de chaque femme. C’est
l’endroit par où descendent les fluides, comme le mucus cervical et le sang
menstruel. C’est la porte d’entrée des spermatozoïdes, de la pénétration lors
des relations sexuelles et de la masturbation, mais aussi l’endroit par où sort
le bébé au moment de l’accouchement. Il possède des glandes lubrifiantes et
des substances parfumées pour attirer et encourager les rapports sexuels, ainsi
que pour protéger l’écosystème vaginal.

Hymen : le bouton de fleur


Membrane qui entoure l’orifice externe à la jonction de la vulve et de l’entrée
du vagin. Sa couleur et sa taille varient d’une femme à l’autre. Il se distingue
par sa forme et ses caractéristiques.
Un poids religieux, historique et moral pèse sur cette région, car il est
censé être « le seul moyen de vérifier qu’une femme est vierge » (si l’hymen
saigne lors du premier rapport sexuel). Les études et notre expérience ont
montré que c’est faux, car l’hymen peut ou non se rompre avant, pendant ou
après un rapport sexuel, par exemple pendant une activité sportive, ou à cause
de mouvements brusques ou durant la masturbation et/ou la pénétration, tout
comme il peut également s’étirer sans se rompre en plusieurs occasions (à
l’exception de l’accouchement), car il s’agit d’une membrane fibreuse
élastique.
Son nom trouverait son origine dans la mythologie gréco-romaine et fait
référence au dieu Hyménée, qui représente la célébration du mariage.
Il en existe plusieurs types, mais nous n’illustrerons que certaines des
formes les plus courantes.

Cervix ou col de l’utérus : la porte de la source


Situé à l’extrémité du vagin, c’est la porte d’entrée de l’utérus. On peut le
voir si on s’examine à l’aide d’un spéculum. Au bout du vagin, il y a une
petite boule avec un trou au milieu : l’ostium. Au toucher, il ressemble au
bout du nez, avec une consistance douce. Si vous vous observez
périodiquement, vous remarquerez que le col de l’utérus change tout au long
du cycle mensuel, aussi bien de position que de couleur et d’apparence.

Mucus cervical : le gardien protecteur

Sécrété tout au long du cycle sexuel féminin par le col de l’utérus, nous le
percevons mieux quelque temps avant l’ovulation, quand il augmente
considérablement et nous permet d’observer sa consistance abondante,
comparable à du blanc d’œuf. Il aide les spermatozoïdes à remonter l’ostium
(trou dans le col de l’utérus) jusqu’aux trompes utérines où ils rencontrent
l’ovule.

Le mucus redeviendra ensuite moins abondant, avec un pH acide. En


période de fertilité plus basse, il isolera le col de l’utérus de l’entrée des
spermatozoïdes, en formant une espèce de bouchon, et son acidité protégera
la cavité vaginale et le col de l’utérus des agents pathogènes extérieurs.

Ostium (orifice cervical interne et externe) : le passage


lumineux
C’est le petit orifice situé au milieu du col de l’utérus. Son diamètre est si
petit qu’il est impossible pour un doigt d’y pénétrer. Il s’ouvre pour permettre
au sang menstruel de s’écouler, aux spermatozoïdes d’entrer et au bébé de
sortir, moment où il se dilate le plus. Après l’accouchement, il reprend sa
taille initiale.

Chez les femmes qui n’ont pas accouché, l’orifice est circulaire. Chez les
autres, le petit orifice prendra une forme particulière, comme un croissant de
lune ou une étoile.
Utérus : la source ou la matrice

C’est notre deuxième cœur, vers et depuis lequel émanent de nombreux


mouvements de notre énergie sexuelle. Il est situé à l’intérieur, et on peut le
trouver en tâtant entre le pubis et le nombril, où se trouve aussi le deuxième
chakra, Svadhisthana, la « demeure de la force vitale ».

D’un point de vue biologique, c’est un muscle « creux » ; sa taille varie


d’un corps à l’autre, mais elle est toujours proportionnelle à celle de notre
poing fermé. Il change de position, de taille et de texture tout au long du
cycle menstruel. Il est constitué de deux parties principales : le col et le corps
de l’utérus.
Les parois internes de l’utérus, appelées « endomètre », subissent des
modifications tout au long du cycle menstruel.

Endomètre : la doublure pourpre

C’est l’une des trois couches de l’utérus, celle qui est située le plus à
l’intérieur. Le péritoine, en revanche, est la couche extérieure et le myomètre,
la couche musculaire. L’endomètre est une muqueuse qui grandit et se nourrit
tout au long du cycle menstruel, passant de 3 mm après les règles à 10 mm au
moment de l’ovulation. Il abrite le zygote. C’est là que se forme le placenta.
Si la fécondation n’a pas lieu, l’organisme se débarrasse de cette muqueuse,
qui cède la place aux menstruations, étape pendant laquelle il se libère des
nutriments, des hormones, des sécrétions et du sang pour amorcer un nouveau
cycle.

Trompes utérines : les chemins sinueux


Oviductes musculaires qui relient les ovaires à l’utérus. Elles jouent un rôle
essentiel : elles protègent et ouvrent un chemin par lequel elles « poussent »
l’ovocyte depuis l’ovaire pour qu’il s’installe dans l’une des deux trompes de
Fallope et qu’il y ait fécondation. Si ce n’est pas le cas, l’ovocyte poursuit sa
route vers l’utérus et les menstruations se produisent.

Ovaires : les nids de perles

Ce sont deux petits organes en forme d’amande. On les trouve sous les
trompes utérines, l’un à droite, l’autre à gauche de l’utérus. Ils sont chargés
de produire les ovules et les hormones sexuelles.
Ovocytes (ovules) : les grainesde la création et du renouveau

Ce sont des cellules sexuelles « femelles » situées dans les ovaires. Durant la
période de fertilité de la femme, un ovocyte mûrit chaque mois, bien que
plusieurs puissent le faire, dans l’un des ovaires. Une fois mature, il quitte
l’ovaire et est absorbé par une trompe utérine, pour ensuite passer dans ses
conduits. Ce n’est que lorsque l’ovocyte est fécondé qu’il devient un ovule. Si
cela n’est pas le cas, l’ovocyte poursuit son chemin dans la trompe et il est
éliminé avec l’endomètre pendant les menstruations.
Une femme possède son plus grand nombre d’ovocytes, environ vingt-
millions, quand elle n’est encore qu’un fœtus de vingt semaines dans le
ventre de sa mère. À partir de là, elle commence à les perdre13.

Glandes vulvovaginales : le nectar du plaisir


Ces glandes portent plusieurs noms. Les glandes vestibulaires majeures
s’appellent aussi « glandes de Bartholin », du nom de l’anatomiste danois
Caspar Bartholin. Elles se trouvent près du vestibule du vagin, l’une à droite,
l’autre à gauche. Bien que minuscules extérieurement, on les situe à 4 et 8
heures, comme le montre l’illustration. Elles sécrètent des phéromones et un
liquide qui lubrifie le vagin et les lèvres.
Les glandes vestibulaires mineures, couramment appelées « glandes de
Skene » ou « para-urétrales », sont situées dans la partie supérieure du vagin,
à l’intérieur des parois vaginales, près du clitoris et de l’urètre. Elles servent à
augmenter l’apport de sang pendant l’excitation sexuelle. Et comme il est de
coutume dans la médecine patriarcale, leur nom évoque celui du gynécologue
écossais Alexander Skene, le « premier » à les avoir décrites
scientifiquement. Ces glandes prostatiques sécrètent le liquide de
l’éjaculation féminine. On raconte couramment que cette émanation de
liquide se produit quand on stimule le point G (thèse discutable). La
stimulation prostatique peut provoquer cette éjaculation. Pour l’instant, son
existence est largement méconnue, ce qui pousse de nombreuses femmes à
croire qu’elles urinent quand cela leur arrive, ce qui n’est pas le cas ! Il s’agit
d’un liquide différent. C’est une invitation à explorer son corps et à le
redécouvrir, en se débarrassant des étiquettes médicales patriarcales qu’on a
collées dessus…
Le projet Anarcha Gland invite à repenser le nom des glandes para-
urétrales ou de Skene en les nommant « glande d’Anarcha » (pour la glande
éjaculatoire) et « glandes de Lucy & Betsey » (pour les glandes lubrifiantes
ou vestibulaires). Au chapitre II, nous avons rapporté l’histoire de ces
femmes dont le corps a été soumis à des expériences, torturé, dans le cadre
des études sur lesquelles repose la médecine gynécologique moderne.
NOTES
1. Plongez-vous dans les ouvrages Historia de la vagina, Un territorio virgen al descubierto, de
Catherine Blackledge, Barcelone, Ediciones Península, 2003 et Vulva, la revelación del sexo invisible,
de Mithu M. Sanyal, Barcelone, Anagrama, 2012.
2. Sanyal, op. cit., p. 18.
3. Sanyal, op. cit., p. 17.
4. Paroles de Pseudo Albert le Grand, saint, proclamé docteur de l’Église le 16 décembre 1931 par le
pape Pie XI.
5. Blackledge, op. cit., p. 74.
6. Idem, 77.
7. Camphausen, R., Diccionario de la sexualidad sagrada, Barcelone, Editorial Alejandría, 1999, p.
333.
8. Plutôt que des « grandes et petites lèvres », puisqu’elles changent en fonction des corps, Charlotte
Roche les décrit comme des « croissants de lune » dans son roman érotique Zones humides (Paris, J’ai
lu, 2010).
9. Camphausen, op. cit., p. 335.
10. Idem.
11. Idem.
12. C’est ainsi que les Chinois appellent cette région. Camphausen, op. cit., p. 336.
13. Northrup, C., Cuerpo de mujer, sabiduría de mujer, Barcelone, Urano, 1999, p. 146.
Chapitre IV
DO IT YOURSELF
La santé par et pour les femmes

L
e self-help ou « auto-assistance » est le nom qu’un groupe de
féministes de Los Angeles a donné, au début des années 70, à la
pratique de l’autogestion de la santé, fondée sur la connaissance du
corps à l’aide d’auto-examens. En faisant appel à leur sagesse et en utilisant
de manière autodidacte certains instruments médicaux (comme le spéculum),
ces femmes, avides de savoir, ont exploré une idée révolutionnaire :
s’observer et partager son expérience avec la communauté.
Cette initiative, reprise par un collectif de femmes de Boston, a largement
contribué à l’apparition d’autres mouvements féministes pour la santé.
Aujourd’hui, nous pouvons accéder à leur travail inestimable connu sous le
nom de Our Bodies, Ourselves - Global Initiative (OBOGI)1, qui propose des
manuels de santé et des informations en ligne sur les résultats de la recherche
en matière de santé sexuelle et de reproduction pour les jeunes filles et les
femmes du monde entier.
Dans le même ordre d’idée, nous soulignons le travail de Susan Klein,
sage-femme, qui a rassemblé ses recherches dans Un libro para parteras,
livre pratique présentant plusieurs instruments pour se soigner et prévenir la
santé des femmes, comme l’examen à domicile avec du vinaigre pour
détecter précocement le cancer du col de l’utérus, une technique qui évite de
nombreux décès dans les régions où il est impossible d’avoir recours à
l’assistance médicale2.
A l’instar de ces mouvements de santé, conçus par et pour les femmes3,
ce livre souhaite encourager les femmes à avoir une approche authentique de
leur santé, une approche devant intégrer leur propre histoire et les sentiments
qui les ont construites. Ce sont des outils fondamentaux pour développer une
offre de soins préventifs plus efficace, concrète et proche de la réalité vécue
par les femmes dans le monde.
Nous devons enquêter et forger des connaissances pour le bien-être des
femmes en nous appuyant sur les différences sexuelles, et non pas en fonction
d’un modèle masculin ou de résultats d’études motivées uniquement par la
rentabilité de l’industrie pharmaceutique.
Nous avons besoin de nouvelles réponses de la part de la communauté
scientifique, des réponses complètes qui intègrent l’expérience consciente et
la voix des femmes, sans qu’elles soient utilisées, contaminées ou trompées
comme le font les multinationales en testant leurs vaccins et leurs
médicaments sur les femmes et les enfants du « tiers monde ».
Les femmes doivent comprendre, à partir de leur propre expérience,
comment fonctionnent l’utérus, les hormones et le cycle menstruel sans
manipulations d’aucune sorte. Il faut s’éloigner du discours médical officiel
qui enseigne de manière froide et verrouillée la compréhension des processus
de santé humaine, sans prendre en compte d’autres aspects essentiels :
culturels, spirituels, économiques, politiques, etc. indissociables de notre
santé.
Carme Valls-Llobet, endocrinologue catalane, a consacré sa longue
carrière à l’étude de la mortalité des femmes, à travers une critique de la
médecine androcentrique. Ce qui a été fondamental dans le domaine de la
recherche scientifique.
Valls-Llobet remet en question les stéréotypes à partir de l’invisibilité des
femmes dans les sciences médicales et la recherche épidémiologique […].
[Valls-Llobet] indique que le corps des femmes est contrôlé, normalisé et
conditionné par un système de genre discriminatoire4.
Valls-Llobet croit en la nécessité d’exposer les différences d’intégration
entre les sexes afin d’amorcer un changement de paradigme et d’associer
davantage les femmes dans l’espace scientifique, tant au niveau de la
recherche diagnostique que sur les traitements. « Après avoir défendu l’idée
que sexe et genre ne sont pas synonymes, [Valls-Llobet] soutient la notion de
genre, qui permet d’introduire la variable de la différence sexuelle au cœur
même de la recherche théorique5. » Ceci constitue une contribution à la
transformation du paradigme médical dominant au profit d’un changement
respectueux de notre santé et de notre environnement. Nous devons devenir
les actrices du changement et jouer un rôle actif dans notre santé, en
intervenant en tant qu’agents de soins, réfléchissant à une santé différente, la
fondant, l’exerçant et l’expérimentant : globale, communautaire et en
harmonie avec l’environnement. De cette façon, nous laisserons place à nos
propres connaissances, nous ouvrirons des espaces communautaires pour
qu’elles jaillissent et qu’on puisse les partager pour notre bien-être et celui de
notre communauté.
J’ai constaté, au fil du temps, que ceux qui s’engagent dans ces processus
accomplissent des révolutions, qui se propagent comme des graines au vent et
parviennent à transformer notre vision et celle de ceux qui nous entourent, y
compris les agents de soin et les spécialistes qui accompagnent nos
processus.
GÉRER SA SANTÉ SOI-MÊME

Je suis en mauvaise santé, car je ne me connais plus.


Comme si j’étais dans un pays étranger6.
SAGESSE MAPUCHE

Savoir gérer sa santé sous-entend de rompre avec des paradigmes importants


(ce qui est parfois difficile), car se prendre en charge signifie non seulement
reconnaître des aspects physiologiques, changer ses habitudes alimentaires ou
ajouter des infusions d’herbe dans notre vie, mais aussi plonger dans notre
histoire particulière et soigner des aspects essentiels que nous avons tendance
à éviter et qui sont souvent les symptômes d’une blessure profonde.
Avant d’aborder le sujet de la connaissance de soi et de l’auto-examen, je
voudrais mettre l’accent sur notre transcendance qui dépasse la matière et le
somatique. Je souhaite souligner l’importance de la dimension métaphysique
de la connaissance de soi. Celle-ci comprend notamment notre histoire
ancestrale et notre arbre généalogique et nous permet de nous situer sur ce
sillon, au sein d’un contexte global.
Gérer sa santé soi-même nécessite de s’appuyer sur le contexte
historique/ spirituel de chacun. Après des années d’expérience, je peux vous
assurer que la connaissance physique de soi et que la compréhension
biologique, politique ou théorique de notre corps ne suffiront pas à nous
éviter de tomber malades. Cela ne nous sauvera pas tant que nous
continuerons à ignorer notre origine et à ne pas nous réconcilier avec elle,
tant que notre conscience restera fragmentée, tant que le mental et maintenant
le corps seront les seuls fondements pour aborder les processus de
santé/maladie.

GUÉRIR L’ORIGINE, C’EST SE


CONNAÎTRE ENCORE PLUS
PROFONDÉMENT
Pour parvenir à comprendre la nature de notre inconfort, pour nous guérir en
profondeur, en joignant les pièces pour retrouver l’équilibre intérieur qui
nous maintient en vie, il faut transcender l’acte réducteur qui consiste à ne
concentrer notre attention que sur le symptôme physique de l’inconfort (la
maladie) qui se présente à un certain moment de la vie.
Nous devons partir du principe que quelque chose crie à l’aide et se fait
corps pour attirer notre attention… Nous devons nous tourner vers les
profondeurs de nos émotions pour en comprendre les causes.
Nous ne sommes pas que ce corps maltraité et ses organes ne sont pas des
objets étrangers aux manifestations. « Mon utérus me fait mal », « mes reins
ne fonctionnent pas »… Ne sommes-nous pas l’utérus et les reins ? Nous
sommes le pouls, la vibration, l’orgasme et le sang qui coule de notre
utérus… Nous créons cette réalité. L’inconfort n’est que la manifestation
physique de tout un processus qui se construit petit à petit, en tant qu’êtres
autopoïétiques ayant besoin de s’alimenter vitalement d’amour et de bonheur.
Connaître l’origine de nos maux, qui se transforment en blessures visibles
ou non, est un outil essentiel pour ensuite nous dispenser les soins
indispensables. Nous devons nous demander pourquoi ces déséquilibres se
produisent, à quel moment ils s’accentuent et si notre mère, nos grands-mères
et nos sœurs aînées ont vécu la même chose.
Il est important de reconnaître nos blessures cachées, nos habitudes, mais
aussi les mauvais traitements que nous subissons et notre propre exploitation,
ces schémas que nous répétons et qui sont le fruit de notre histoire familiale
qu’il faut retracer. Ce sont des outils essentiels pour nous analyser à partir
d’héritages que nous reproduisons inconsciemment.
Identifier nos douleurs, nos déceptions, nos traumatismes et les abus qui
cohabitent en nous est la clé pour mettre à nu et comprendre le « mythe de
l’éternel retour ». La compréhension de notre malaise constant ne peut se
résoudre à partir d’un seul niveau et d’un seul moment ; elle doit embrasser
notre histoire et notre environnement. La guérison doit également englober
l’acceptation de cette histoire, ainsi que la possibilité de faire participer la
communauté à cette guérison.

EXERCICE

Se retrouver avec sa mère ou son père. Et si ce n’est pas


possible, avec un membre de la famille proche. Essayer de
revivre le moment de sa naissance et toute la période concernant
sa venue au monde : la grossesse, la naissance, l’allaitement, les
premières années de vie, etc. On peut demander à ces
personnes d’écrire une lettre ou se réunir pour revivre cet instant.

Analyser le contexte social, économique et religieux de son


pays et de sa famille. Reconstituer un peu l’histoire de sa
venue au monde. Non seulement nous existons et nous
éprouvons des émotions depuis aussi longtemps que nous
pouvons nous en souvenir, mais nous faisons aussi partie de
cet Univers depuis plus longtemps que nous le pensons et
nous sommes arrivées avec une mission que nous devons
découvrir et remplir.

Remercier ceux qui vous ont mise au monde, élevée, nourrie


et éduquée pour leur soutien, leur amour et la vie qu’ils vous
ont donnée…

Honorer sa lignée, pardonner ses fautes et ses erreurs,


assumer son histoire, prendre des mesures importantes et
sacrées pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Communiquer avec ses ancêtres et leur histoire singulière.
Confier son problème au monde, partager son expérience,
lire, faire des recherches, voyager, etc. Se renouveler et,
surtout, s’aimer !

« Je remercie tous les jours,


car l’abondance
vit dans la gratitude
rien de mal ne peut m’arriver,
car je suis
la fille des étoiles
de la lumière
des eaux
des montagnes
je suis la fille de l’amour inconditionnel,
je m’aime
je m’accepte,
je me pardonne
je mérite d’être heureuse7. »

CORPS : RÉCUPÉRER L’ESPACE


COLONISÉ
Pour en revenir à la forme, ce que nous pouvons voir, toucher et sentir est ce
que nous appelons « corps », un espace fragmenté, séparé de la conscience et
maltraité par le système/le milieu. C’est notre tranchée, notre armure, notre
matière, qui réclame à grands cris le contact, l’amour et le respect.
Peut-être pensez-vous que nous ne savez rien de votre corps ni de chacun
de ses organes, car nous nous habituons à l’idée que cet espace soit plus
familier aux autres qu’à nous-mêmes, plus proche du spécialiste que de notre
propre savoir… Dans le cas des parties génitales, les femmes envisagent cette
« région interdite » avec beaucoup de pudeur et de crainte. J’ai entendu de
nombreuses femmes, jeunes et moins jeunes, avouer qu’elles n’avaient jamais
regardé leur vulve ou mis un doigt dans leur vagin pour l’observer et le
ressentir. Notre partenaire sexuel ou le/la gynécologue nous connaissent
généralement mieux, à cet égard, que nous nous connaissons nous-mêmes.
Connaître son corps dans sa totalité est plus simple qu’il n’y paraît. Il est
possible d’appréhender chacune de ses parties à l’aide de quelques exercices
de routine. Après s’être examinée pendant un certain temps et avoir associé
les régions à la sensation, on comprend à temps quand quelque chose ne
tourne pas rond et l’on peut suivre le bon traitement pour résoudre le
problème.
Les auto-examens que nous allons détailler ci-après aident à reconnaître
les organes génitaux et les seins. Soyez attentive à toute plaie, kyste, perte de
sang en dehors du cycle, grosseur ou liquide dans les seins.
Si quelque chose échappe à votre compréhension, n’hésitez pas à
consulter un spécialiste pour qu’il dresse un diagnostic précis. Les auto-
examens ne constituent pas un diagnostic ; ils ne servent qu’à connaître et à
nouer le contact avec son corps, ce qui peut demander beaucoup de temps. Il
faut apprendre à connaître son corps dans son « état naturel ».
Les médecins réalisent plusieurs types d’examen de routine. En voici
quelques-uns, ainsi que les moyens de les réaliser soi-même, seule ou avec
l’aide d’une autre personne.
Un bon exercice consiste à noter sur un calendrier tout ce que l’on
remarque et à effectuer des contrôles aux mêmes dates, chaque mois. L’idée,
c’est d’entrer en contact avec son corps et de tenir un registre à jour de l’état
de son ressenti (humeur, appétit, désirs, énergie, heures de repos, insomnie,
etc.).

LA CONNAISSANCE DE SOI ET LES


AUTO-EXAMENS

Immersion, immersion, fermons les vannes, aventurons-nous


dans les profondeurs incertaines. Immersion, immersion,
dérivons verticalement, laissant le vertige nous caresser,
regardant là-haut s’éloigner la surface.
JORGE DREXLER – MUNDO ABISAL

Voici les différentes formes d’examens qui sont généralement pratiqués lors
des check-up médicaux de routine pour vérifier l’état de santé de la vulve, du
vagin, du col de l’utérus, de l’utérus et des seins.
Quand on se rend à un contrôle, il convient, avant de commencer, de
demander à son médecin ce qu’il va faire sur notre corps. Aucun de ces
examens ne devrait être douloureux, sauf s’il est pratiqué de façon brutale ou
si un organe est endommagé. Ce qui est bien, c’est qu’en le faisant soi-même,
on sait de quoi il s’agit quand quelqu’un d’autre le fait et comment il devrait
être mené pour que cela reste confortable.

Examen pelvien
Il en existe trois types8 :
1. L’examen visuel permet d’inspecter la vulve à la recherche de signes
irréguliers tels que des plaies, une inflammation ou une infection ;
2. L’examen avec un spéculum permet de voir les parois du vagin et
d’examiner le col de l’utérus afin de détecter précocement une infection
ou un cancer ;
3. L’examen à deux mains permet de vérifier l’état des organes internes :
l’utérus et les ovaires. Il doit être fait par une autre personne.

Auto-examen visuel

Il s’agit d’un exercice de base pour reconnaître ses organes génitaux.


S’observer à l’aide d’un miroir. Trouver un endroit confortable, bien se laver
les mains et examiner ses organes génitaux externes un par un : les lèvres, le
pubis, le clitoris, le vagin. Les identifier et rechercher une irritation, une
rougeur, un gonflement, des verrues, des bosses, des plaies ou un écoulement
anormal.

Auto-examen avec un spéculum


Le spéculum est un instrument médical qui sert à examiner le vagin jusqu’au
col de l’utérus (les spéculums jetables sont facilement disponibles dans les
magasins de matériel médical). Il en existe trois tailles : la taille moyenne est
la plus utilisée chez les jeunes femmes qui n’ont pas encore accouché. Son
utilisation est généralement liée au dépistage préventif du cancer du col de
l’utérus.

Matériel :
Gants stériles
Lumière (lampe ou lampe de poche)
Spéculum (jetable)
Lubrifiant (eau ou huile végétale)
Miroir
Base ferme sur laquelle s’appuyer (lit, table ou tapis)
Oreiller.

Étapes à suivre :
1. Trouver un endroit confortable pour effectuer le test. Rassembler tout le
matériel nécessaire et une fois qu’on sait comment manipuler le
spéculum, s’asseoir à l’endroit choisi, à moitié allongée, les genoux pliés
et les pieds bien écartés. Appuyer le dos contre un mur ou un oreiller.
2. Lubrifier le spéculum (uniquement si nécessaire). Avec les mains propres
ou des gants, ouvrir les lèvres d’une main et, de l’autre, tenir le manche
du spéculum en le dirigeant vers l’intérieur des cuisses (horizontalement),
puis l’insérer doucement (fermé) dans le vagin.
3. Lorsqu’il atteint le fond du vagin, le tourner lentement afin que le
manche soit dans la direction de l’anus. Commencer alors à l’ouvrir
verticalement et le plus possible, sans jamais ressentir de gêne.
4. Visser la sécurité du spéculum afin qu’il reste bien ouvert. Pointer une
lumière orientable vers le fond du vagin et l’observer le plus possible à
l’aide d’un miroir.
5. Pour mieux comprendre ce que l’on voit, nous recommandons de
chercher sur internet des photos de différents types de col de l’utérus pour
les reconnaître9. La région rose correspond aux parois du vagin. Au fond,
on trouve une bosse ronde et rose avec un trou au milieu, appelé ostium.
C’est le col de l’utérus. (Ces couleurs sont données à titre indicatif et
varient d’une personne à l’autre. Ce n’est pas toujours facile de le
reconnaître. Pousser vers l’extérieur pour qu’il apparaisse, mais essayer à
un autre moment si c’est inconfortable ou si on ne peut pas le voir).
6. Pour retirer le spéculum, desserrer la vis, le laisser ouvert et le retirer
doucement.

Le col de l’utérus change tout au long du cycle biologique d’une femme.


À certains moments, il sera plus bas et l’ostium sera orienté dans des
directions différentes, ou plus ouvert pendant les menstruations et l’ovulation.
Vous constaterez également que sa couleur varie, de même que la consistance
de la glaire cervicale, ce qui vous aidera à reconnaître l’évolution de votre
fertilité. De plus, l’ostium change de forme après un accouchement par voie
naturelle et le col de l’utérus peut paraître plus pâle pendant la ménopause.

Tableau de différences pour noter ce que l’on voit lors de l’examen

APPARENCE DU SIGNES
SIGNES NORMAUX
COL D’AVERTISSEMENT
Liquide, blanc ou
FLUX Vert, jaune, gris, pâteux.
transparent
Chaque femme connaît
ses parfums. Ce n’est
Fort, de décomposition,
que si vous en
ODEUR ressemblant à l’odeur du
remarquez un autre que
poisson.
vous devez faire
attention.
Plaies, blessures, sang en
Lisse, avec de petites
ASPECT dehors du cycle, verrues,
boules ou bosses.
inflammations.
Rose (de pâle à plus Une couleur inhabituelle
COULEUR foncé), bleuâtre chez les en présence de l’un des
femmes enceintes. autres signes d’alerte.
Examen vaginal à deux mains

Vous pouvez demander à une personne de confiance de vous aider et vous


pouvez également aider une autre femme. Ce n’est qu’un examen et un
exercice de reconnaissance. Si vos organes internes vous font mal, consultez
un spécialiste.

Conseils :
Uriner avant l’examen
Trouver un endroit confortable
Se laver soigneusement les mains
Utiliser des gants stériles
Si nécessaire, utiliser un lubrifiant naturel
Rester calme, respirer par la bouche et détendre ses mains, son cou, son
dos et son ventre.

Étapes à suivre :
1. Ouvrir doucement les lèvres de la vulve de la main gauche, puis insérer
deux doigts de la main droite (le majeur et l’index) dans le vagin, en
essayant d’atteindre le col de l’utérus qui, au toucher, aura la forme d’une
bosse ronde (comme le bout du nez), de texture molle. Faire tourner les
doigts autour du col de l’utérus. Cet exercice ne devrait pas faire mal,
sauf en présence d’une infection ou s’il y a gestation.
2. De la main gauche, palper simultanément le bas de l’abdomen, en veillant
à détecter les parois de l’utérus.
3. Il faut examiner la taille, l’apparence, la mobilité, la consistance et
l’emplacement de l’utérus, des trompes et des ovaires, en essayant de
repérer toute grosseur étrange, toute douleur pelvienne ou toute tendance
inflammatoire.

Palper l’utérus ne doit pas être douloureux. Palper les ovaires peut faire
un peu mal, car ils sont difficiles à trouver.
Tests de détection précoce du cancer du col
de l’utérus
Une méthode efficace, qui consiste à se tester à domicile en appliquant du
vinaigre sur le col de l’utérus, a permis de réduire le nombre de décès dans de
nombreuses régions du monde, comme l’a montré une étude récemment
menée en Inde10. Ce type de cancer est le plus fréquent chez les femmes dans
les pays développés. On peut réaliser ce test simple à la maison, avec l’aide
d’une autre personne. Il ne demande pas de grandes connaissances ni de coûts
financiers élevés. Il permet de détecter les cellules précancéreuses et
cancéreuses, ce qui peut aider à soigner la maladie à temps en adoptant le bon
traitement. Cet exercice ne remplace pas le test de Papanicolaou (PAP) ni la
colposcopie, qu’on doit réaliser une fois par an (dès le début de la vie
sexuelle d’une femme) et jusqu’à l’âge de 65 ans.

Matériel :
Spéculum
Gaze stérile
Vinaigre (4 ou 5 % d’acide acétique)
Pinces longues.

Étapes à suivre :
1. Placer le spéculum dans le vagin et examiner le col de l’utérus (voir
« Auto-examen avec un spéculum » ci-dessus).
2. Tenir un petit morceau de gaze stérile avec des pinces stérilisées.
3. Tremper la gaze dans du vinaigre blanc pur (n’importe quel type de
vinaigre fera l’affaire, du moment qu’il contient 4 à 5 % d’acide acétique)
et la passer sur le col de l’utérus. Retirer la gaze. Le vinaigre n’est pas
dangereux pour le col de l’utérus, mais cela peut légèrement piquer.
4. Attendre une minute. Regarder à nouveau le col de l’utérus. Des taches
blanches apparaîtront au niveau du col de l’utérus en présence de cellules
anormales. Dans ce cas, consulter un spécialiste sans attendre11.
LES SEINS : DES VOLCANS EN
EXPANSION

La purification et le soulagement des seins peuvent


également soulager le fardeau du coeur.
MAITREYI D. PIONTEK

Les seins sont un autre endroit du corps dont nous avons tendance à ignorer
la profondeur. Quelle relation entretenez-vous avec vos seins ? Les observez-
vous, les touchez-vous, les caressez-vous, les examinez-vous ?
Nous allons nous pencher sur ces montagnes de vitalité, charme, plaisir et
nourriture.
Les seins ont une structure complexe, composée intérieurement à 90 % de
tissu adipeux, ainsi que de glandes mammaires, de vaisseaux lymphatiques,
de nerfs, de petits vaisseaux sanguins et d’autres structures. À l’extérieur, on
trouve l’aréole et le mamelon.
Comme les fleurs, les seins se transforment de minute en minute.
Asymétriques, ils ne sont jamais de la même taille et changent à chaque étape
de la vie. À la puberté, ils franchissent une étape importante avec le
développement des glandes mammaires, puis continuent à évoluer tout au
long du cycle menstruel, de la gestation, de l’allaitement et de la ménopause.
Sous l’effet du froid et de l’excitation sexuelle, les mamelons se dressent,
révélant leur sensibilité. Ils sont situés près du quatrième chakra, anahata, le
chakra du cœur (centre des émotions et de la circulation des énergies) et sont
donc chargés d’émotions. Pour la médecine traditionnelle chinoise, il est
essentiel d’activer leur énergie et de prendre conscience de leur nécessaire
détente et bien-être. On dit que lorsque le cœur est chargé d’émotions
négatives, c’est dans les seins que s’accumulent le chagrin, la douleur et
l’angoisse.
En ce qui concerne la beauté et son exploitation, les seins semblent faire
l’objet d’une commercialisation publique, où la tendance est de les remplacer
par un modèle plastique, satisfaisant les canons, les désirs et l’approbation
d’autres personnes… Il est temps de connaître leur pertinence, leur besoin de
donner et de recevoir de l’affection, de commencer à les honorer, à les
caresser, à les aimer tels qu’ils sont et à les libérer de temps en temps de leur
soutien-gorge rigide pour leur faire profiter de l’air et du soleil.
Il n’y a pas que les autres qui devraient profiter de l’abondance de plaisir
qu’offrent nos seins. Pour notre bien-être, il est vital de pouvoir en profiter
nous-mêmes, de les sentir, les caresser, les stimuler, les examiner et les
masser.
Les pratiques taoïstes encouragent le massage des seins pour gagner en
vitalité, fortifier de nombreux organes et leur donner du plaisir, en activant le
Qi12. « La stimulation des seins touche particulièrement les glandes pinéale et
pituitaire, ainsi que le thymus13. »
Cet exercice présente des avantages pour notre santé, car il améliore
l’estime de soi, l’énergie sexuelle, le cycle menstruel, les hormones et les
méridiens des reins, entre autres. Masser affectueusement nos seins est un
moyen essentiel de nous soigner et de nous guérir, en maintenant un contact
conscient avec notre entièreté et son flux énergétique, qui est condensé dans
cette région.

Automassage des seins


Matériel :
Endroit calme
Huile végétale (amande, olive ou pépins de raisin)
Bougies, encens ou huiles essentielles (facultatif).

Étapes à suivre :
1. Trouver un endroit calme et confortable, où pouvoir rester seule et se
détendre.
2. Se déshabiller le haut du corps et trouver une position confortable.
3. Se frotter les mains avec un peu d’huile.
4. Respirer trois fois profondément par le ventre.
5. Serrer ses mains l’une contre l’autre et les frotter jusqu’à générer de la
chaleur.
6. Placer doucement ses mains sur ses seins et leur envoyer de l’énergie
aimante.
7. Toucher doucement du bout des doigts ses seins en formant un cercle
autour (sans toucher les mamelons).
8. Sur l’extérieur des mamelons, commencer à dessiner des cercles vers
l’intérieur, puis vers l’extérieur. Répéter neuf fois.
9. Masser circulairement l’ensemble des seins, en pressant doucement leurs
tissus.
10. Se connecter à ce qui fait du bien et varier l’intensité du massage en
fonction des sensations. « Passer de caresses légères à des contacts plus
énergiques. Caresser ses mamelons augmentera la libération d’hormones
et l’énergie ainsi générée14. »

Auto-examen mammaire (AEM)15


On recommande de faire cet examen tous les mois afin de diagnostiquer
rapidement les tumeurs, les kystes ou les cancers. Cela ne prend que dix
minutes et vous sera très utile pour prendre soin de votre santé. Comme pour
le massage, il faudra trouver un endroit calme, propice à l’introspection.
Apprendre à connaître les caractéristiques de ses seins, c’est aussi la
possibilité d’écarter toute maladie et d’être probablement plus à même de
détecter rapidement toute anomalie.

Ce qu’il faut garder à l’esprit :


Les seins ne sont jamais de la même taille. Ils changent à chaque étape du
cycle menstruel.
Il est bon de les examiner le même jour chaque mois.
Après les règles en particulier, car les seins sont au minimum de leur
taille et il est plus facile de détecter d’éventuelles grosseurs anormales. En
revanche, juste avant les règles, on peut ressentir un durcissement ou une
douleur.
Il faut s’examiner dans un endroit bien éclairé.
Une bosse ronde, discrète et dure est probablement un kyste non
cancéreux.
Le cancer provoque souvent un durcissement dans un endroit particulier
et n’est généralement pas douloureux.
On sent parfois des ganglions lymphatiques enflés sous les aisselles ou
au-dessus des clavicules.
Il existe des vidéos sur Internet dont on peut s’aider.

Debout devant un miroir


1. Se tenir debout devant un miroir, les bras relâchés le long du corps, et
regarder ses seins.
2. Observer ses seins, les bras levés au-dessus de la tête.
3. Les observer, les mains fermement posées sur les hanches.
4. Dans chacune de ces positions, rechercher toute anomalie, telle qu’une
différence de forme (et non de taille), un aplatissement ou une bosse dans
un sein, une ride ou un pli de la peau, un écoulement de liquide par un
mamelon si vous le pressez doucement, une rougeur ou un endroit dur
dans le mamelon. Noter si l’un des mamelons est particulièrement dur ou
manque de souplesse et si les deux mamelons pointent dans des
directions symétriques.

Allongée
1. S’allonger sur un lit ou un canapé.
2. Lever un bras et placer la main sous la tête. S’aider d’un petit coussin
placé sous l’épaule.
3. Passer les doigts de la main opposée sur le sein, doucement et en détail,
et imaginer le sein partagé en quatre parties. Palper chaque partie par des
mouvements circulaires, du bord du sein vers le mamelon.
4. Faire un petit mouvement vers le haut et le bas, en couvrant également
l’ensemble du sein dans un mouvement plus large. L’emplacement le
plus courant de ces tumeurs se trouve entre le mamelon et l’aisselle. Y
prêter attention.
5. Répéter l’opération sur l’autre sein.
6. Ne négliger aucun endroit.
7. Toujours faire cet auto-examen à la même date et noter tout ce qu’on
ressent et voit à chaque contrôle.
8. Toucher les quatre côtés de l’aisselle et son sommet (l’aisselle ressemble
à une pyramide : le côté avant est le côté arrière du muscle pectoral, le
côté arrière correspond au côté avant du muscle deltoïde, la partie
interne repose contre les côtes et la partie externe correspond à celle de
la partie interne du bras ; les vaisseaux passent par le sommet et il y a
des ganglions lymphatiques).
9. Rechercher les ganglions lymphatiques au-dessus des clavicules et en
dessous.
10. Vérifier si l’un des mamelons démange (un cancer appelé maladie de
Paget touche la peau, en l’infiltrant, et provoque des démangeaisons).
11. Se souvenir que nous recherchons cinq éléments importants :
a. Des bosses non douloureuses dans le sein.
b. Des ganglions lymphatiques palpables dans les aisselles.
c. Des ganglions lymphatiques palpables dans les clavicules.
d. Une peau plissée dans les seins, qui ressemble à une « peau
d’orange ». La graisse située en dessous colle la peau, de sorte que si
nous levons les bras, nous verrons que l’épiderme est tiré et déformé
dans cette région.
e. Écoulement de liquide d’un ou des deux mamelons, surtout s’il est
brunâtre. Il est parfois blanc ou jaunâtre. Il s’agit alors de lait de
rétention. S’il est sanguinolent, c’est un mauvais signe et vous devez
demander l’aide d’un spécialiste.

Au Chili, le Servicio Nacional de la Mujer, le SERNAM, recommande


aux femmes, en plus d’examiner leurs seins tous les mois, de réaliser un
examen physique des seins avec un professionnel qualifié tous les trois ans à
partir de 35 ans, et tous les ans en présence de facteurs de risque. Si l’examen
présente des modifications ou s’il est positif, une mammographie sera
prescrite, et si les résultats suggèrent la présence d’une pathologie maligne, la
patiente sera orientée vers un spécialiste. Ces politiques de santé varient d’un
pays à l’autre.
En France, les autorités de santé recommandent le dépistage du cancer du
sein à toutes les femmes de 50 à 74 ans, à réaliser tous les deux ans. La
mammographie est gratuite et sera éventuellement suivie d’autres examens
pour confirmer le diagnostic.

NOTES
1. Global Initiative – Our Bodies, Our Lives. On trouve de nombreuses informations sur la santé
mondiale sur le site <www.ourbodiesourselves.org>.
2. Ce livre fait partie de la série intitulée Where There is No Doctor, un projet créé par Hesperian –
Health Guides, disponible gratuitement sur <https://hesperian.org>.
3. Je vous invite à vous intéresser au travail de la Revista MyS (Mujeres y Salud), un collectif de
femmes qui, depuis 1996, propose des informations scientifiques sur la santé dans un langage
compréhensible et des connaissances issues de l’expérience des femmes elles-mêmes. Voir leur page
web : <www.mys.matriz.net>.
4. Pérez, R., « Un análisis de la relación mujeres, salud y poder », in Salud 2000, Revista de la
Federación de Asociaciones para la Defensa de la Sanidad Pública, Espagne, 2010, n° 126.
5. Idem.
6. Extrait de Mora Penroz, Z., Palabras mágicas para reencantar la tierra, Norma, Santiago du Chili,
2003, p. 100.
7. Prière transmise par une amie, l’ayant elle-même apprise d’une amie. C’est ainsi qu’elle a circulé
parmi nous. Je ne connais pas son origine.
8. Les références sont tirées de Klein, S. ; Miller, S. et Thompson, F., Un libro para parteras, Berkeley,
Hesperian, 2007, p. 374-380.
9. Le site (<www.beautifulcervix.com>) d’un projet intitulé « Beautiful Cervix » présente des milliers
de cols photographiés pendant tout un cycle lunaire, de différentes femmes au cours de différents
moments de la vie. C’est un bon exercice pour apprendre à les connaître.
10. Affirmations basées sur les résultats des recherches de Surendra Srinivas Shastrien, M.D.,
Université ASCO.
11. Klein et al., op. cit., p. 379.
12. Dans la culture traditionnelle chinoise, le Qì ou Chi représente le « flux vital d’énergie » ou la
« force vitale ».
13. Chia, M., Amor curativo a través del Tao. Cultivando la energía sexual femenina, Madrid, Editorial
Mirach, 1983, p. 126.
14. Massage recommandé dans Chia, M. et Carlton, R., La mujer multiorgásmica, Madrid, Editorial
Neo Person, 2003, p. 230.
15. Informations recommandées par le Servicio Nacional de la Mujer, SERNAM (Chili),
<www.sernameg.gob.cl>.
Les décoctions et les rituels magiques transmis
de génération en génération ont lutté contre le patriarcat,
la chasse aux sorcières,
la censure religieuse et l’orgueil scientifique.
Chapitre V
LES PLANTES MÉDICINALES
Leur préparation

L
es plantes sont une médecine sacrée qui accompagne nos vies depuis la
nuit des temps1. Elles constituent la base nutritionnelle d’une grande
partie de la population mondiale. La feuille de coca en constitue un bon
exemple : aliment de base en Bolivie, elle est présentée dans d’importantes
études comme l’une des plantes les plus nutritives au monde. Il en va de
même pour l’herbe de maté, consommée dans plusieurs pays d’Amérique du
Sud sous forme d’infusion et contenant des vitamines et des minéraux
nécessaires à notre santé.
On peut utiliser les plantes au quotidien, soit crues en salade, comme
c’est le cas avec le pissenlit, le basilic ou le plantain, soit pour assaisonner
certains plats, comme la sauge, la lavande, le romarin, l’origan et le thym,
entre autres. Leur utilisation fréquente dans les salades, les infusions, les
omelettes, les soupes, etc. nous aidera à avoir une alimentation équilibrée,
source de bien-être.
Quant à leur usage médicinal, il n’existe pas qu’une seule façon de
préparer et de consommer les plantes médicinales. Au contraire, il existe
plusieurs façons de les utiliser en fonction des besoins : par voie orale si les
troubles sont internes, sinon en infusion, décoction, teinture mère, jus, etc.
Dans le cas de troubles externes tels que l’herpès, les plaies, les verrues ou
les blessures, il faut appliquer la plante sur la peau. On doit donc la préparer
sous forme d’onguent, de cataplasme, d’huile, de pommade, de bains de
siège, entre autres. Chaque plante a une fonction caractéristique et doit être
préparée et consommée d’une manière spécifique pour obtenir l’effet désiré.

COMMENT LES PRÉPARER


Cuisson
On l’utilise pour les plantes robustes ou les parties les plus dures de la plante,
comme les tiges, les feuilles et l’écorce.

Préparation
Dans un récipient, placer la partie de la plante à utiliser. Ajouter de l’eau à
température ambiante et laisser bouillir cinq à dix minutes. Filtrer et enlever
les restes de la plante, en ne laissant que le liquide pour le consommer ou
l’appliquer.

Décoction
On l’utilise pour les parties encore plus coriaces de la plante, comme les
graines, les feuilles et l’écorce.

Préparation
Placer la partie de la plante à utiliser dans un récipient. Ajouter de l’eau à
température ambiante, faire cuire au bain-marie pendant quinze à trente
minutes en remuant de temps en temps. Filtrer et enlever les restes de la
plante, en ne laissant que le liquide pour le consommer ou l’appliquer.

Application
On peut la boire ou l’utiliser en usage externe en gargarisme, inhalation,
bains et compresses, entre autres.
1. Gargarisme : pour les infections et les irritations de la bouche, de la gorge
et des gencives. Une fois la décoction préparée, retirer la plante de l’eau
et filtrer. Laisser refroidir et mélanger avec une pincée de sel. Rincer la
bouche en se gargarisant (ne pas avaler) au moins deux fois par jour.
2. Inhalations : après avoir préparé la décoction, la retirer du feu. Placer son
visage au contact de la vapeur, au-dessus du bol d’eau portée à ébullition,
et recouvrir sa tête d’une serviette. Rester suffisamment loin pour ne pas
se brûler et respirer la vapeur pendant dix à quinze minutes, sans se
découvrir la tête ni le cou.
3. Bains de siège : pour les fissures vaginales, les plaies d’après
l’accouchement, les infections vaginales et urinaires.

Une fois la plante cuite, placer la préparation obtenue dans un bidet ou un


évier. Se placer sur la vapeur en position accroupie (en veillant à ne pas se
brûler) et recouvrir ses hanches, ses fesses et ses jambes avec une serviette
pour éviter que la vapeur s’échappe. Ce traitement peut être effectué jusqu’à
3 fois par jour pendant 10 à 15 minutes maximum. Déconseillé en cas de
dispositif intra-utérin au cuivre, traitements pour stimuler la fertilité,
grossesse et menstruations.

Infusion ou tisane
C’est le mode de consommation des plantes médicinales le plus courant,
généralement en feuilles et en fleurs. Commencer par mettre les herbes dans
un récipient résistant à la chaleur (nous déconseillons les matières plastiques)
à raison de 50 cl pour 10 g d’herbes séchées. Verser ensuite de l’eau
préalablement portée à ébullition par-dessus (dans ce cas, ne pas faire cuire la
plante), puis couvrir le récipient, attendre dix minutes, filtrer et sucrer
(facultatif).

Macération
Faire tremper la plante médicinale dans de l’eau pure (froide) ou de l’alcool
(p. ex. de l’eau-de-vie). Laisser reposer six à neuf heures dans un récipient en
verre de couleur sombre (comme des bouteilles de vin ou de bière). Enfin,
filtrer et consommer par voie orale ou externe, en fonction des cas. Ne pas
dépasser ce laps de temps, car le mélange peut devenir toxique pour la santé.

Sirop
Il s’agit d’une infusion très concentrée à laquelle on ajoute une grande
quantité de sucre, ce qui permet de conserver la préparation pendant
longtemps (jusqu’à un an) en empêchant la fermentation.

Préparation
1. Placer 50 g de plante séchée ou 100 g de plante fraîche dans un bocal en
terre cuite ou en verre.
2. Ajouter 40 cl d’eau bouillante (s’il s’agit d’une plante ligneuse ou des
parties dures de la plante, faire une décoction au lieu d’une infusion). Un
peu plus d’eau sera parfois nécessaire quand on utilise la plante séchée,
car la plante a besoin de se réhydrater.
3. Couvrir et laisser reposer pendant deux heures.
4. Filtrer, puis presser pour obtenir le plus de liquide possible.
5. Ajouter 850 g de sucre, remuer et faire fondre à la chaleur, sans atteindre
le point d’ébullition.
6. Filtrer à nouveau.
7. Mesurer la quantité de liquide obtenue et, le cas échéant, ajouter de l’eau
préalablement bouillie pour atteindre 1 l.
8. Placer la préparation, lorsqu’elle est déjà froide, dans un bocal propre en
verre foncé avec un couvercle hermétique, le remplir jusqu’en haut et
ajouter quelques gouttes d’alcool pour éviter la formation de
champignons, avant de fermer.
9. Étiqueter le produit en indiquant son contenu (par ex., sirop de marrube),
la date de fabrication et le nom de la personne qui l’a préparé2.

Teinture mère
Il s’agit d’une préparation très concentrée, qu’on prend généralement en très
petites quantités (de 20 gouttes, soit 10 ml, à 40 gouttes maximum dans un
verre d’eau). Diluée dans un verre d’eau, on l’utilise chaude afin que l’alcool
s’évapore plus rapidement. Il suffit de laisser refroidir et de boire.

Préparation
1. Placer 200 g de plante séchée ou 400 g de plante fraîche dans un bocal en
verre foncé avec un couvercle hermétique ou en verre transparent,
enveloppé dans du papier foncé pour le protéger de la lumière du soleil.
2. Ajouter 70 cl d’alcool à 96 degrés de bonne qualité et 30 cl d’eau
bouillante (stérile), puis fermer.
3. Agiter pendant dix minutes jusqu’à ce que toute la préparation soit bien
recouverte de liquide, étiqueter en indiquant la date de fabrication et le
contenu, puis laisser dans un endroit frais, à l’abri de la lumière.
4. Pendant les sept à dix jours qui suivent, secouer un peu tous les jours.
5. Le septième jour (ou plus), filtrer avec du papier filtre de laboratoire ou à
café, une serviette en papier ou une gaze dans un entonnoir, en pressant à
l’extrémité pour extraire le liquide.
6. Conserver dans des bocaux hermétiques à l’abri de la lumière
(envelopper dans du papier journal ou un sac en plastique noir).
7. Étiqueter le récipient avec le nom de la préparation et la date de
fabrication3.

Cataplasme
On l’utilise par voie externe, directement sur la peau, pour soigner une
inflammation, une blessure, une morsure, une ecchymose, etc.

Préparation
Écraser la partie de la plante à utiliser et l’appliquer directement sur la peau
en guise de masque. Recouvrir d’un linge en coton chaud pendant quelques
minutes. Retirer et rincer.

Cataplasme d’argile
La terre est le mystérieux laboratoire de la vie.
MANUEL LEZAETA ACHARÁN

On l’utilise par voie externe pour soigner de multiples douleurs. Selon


Manuel Lezaeta Acharan4, l’application de ce cataplasme permet non
seulement de traiter l’inflammation et la douleur, de purifier et de cicatriser,
mais aussi d’extraire tous les maux du corps par l’intermédiaire de la fièvre
interne, qui sort par les pores.

Préparation
Ramasser la terre dans un endroit qui n’est ni pollué ni traité avec des
pesticides, riche en plantes et en pousses. Creuser à environ 30 cm de
profondeur pour extraire la terre et tamiser la quantité nécessaire. Mélanger la
poudre avec de l’eau (ou une infusion de plantes médicinales) jusqu’à
l’obtention d’une pommade.
Appliquer sur le ventre pendant une heure en recouvrant d’un tissu ou
d’une serviette en coton. Se reposer pendant l’application du cataplasme.
Enlever ensuite l’argile séchée avec de l’eau ou des chiffons humides.
Si la personne souffrante présente de la fièvre, essayer de lui réchauffer
les pieds et les mains avant d’appliquer l’argile.

Compresses
En cas d’infections cutanées, d’abcès, de blessures musculaires, de
contusions et d’inflammations, ou en période de cicatrisation.

Préparation
Après avoir cuit la plante, préparer une infusion ou une teinture mère diluée
dans de l’eau. On peut appliquer les deux sur un morceau de tissu (coton ou
lin). Tremper le tissu dans le liquide, l’essorer et l’appliquer directement sur
la peau. En cas de compresses devant s’utiliser à chaud, les retremper pour
que le tissu ne refroidisse pas.
Huile végétale
Elle se prépare de la même manière que la teinture, mais en remplaçant
l’alcool par une huile végétale quelconque, pressée à froid. On utilise
généralement de l’huile d’olive, d’amande ou de calendula.

Pommades et onguents
En usage externe, à appliquer directement sur la peau aussi souvent que
nécessaire.

Préparation
Utiliser une base neutre de vaseline solide, de cire d’abeille ou de beurre de
palme, de coco, de karité, etc. (de préférence d’origine végétale). Dans les
proportions suivantes : 40 g de cire ou de beurre + 30 cl d’huile. Faire fondre
au bain-marie (sans faire bouillir). Une fois la préparation liquéfiée, retirer du
feu et mélanger avec l’huile végétale. Remuer et placer dans un récipient
foncé et hermétique.

Céréales et graines
Les broyer légèrement. Mettre trois cuillères à soupe de graines ou de blé et
trois tasses d’eau dans une casserole sur le feu. Couvrir pendant vingt
minutes. Ne pas faire bouillir, filtrer et boire trois tasses par jour.

Huiles essentielles
Substances extraites de certaines plantes aromatiques notamment par
distillation à la vapeur d’eau ou par expression. Mélangées à de l’huile, elles
sont dissoutes et vendues dans les magasins de santé ou en pharmacie.
Attention ! les huiles aromatiques qu’on trouve sur les foires artisanales sont
des copies bon marché qui ne possèdent pas les mêmes principes actifs que
les extraits essentiels. Rechercher des producteurs locaux, certifiés
biologiques, pour s’assurer de la pureté des huiles.

COMMENT LES RÉCOLTER


1. Vérifier qu’il s’agit de la bonne plante, qu’elle ne présente aucun
champignon et qu’elle est en bon état.
2. Ne pas cueillir de plantes à proximité d’endroits pollués, tels que les
routes, les décharges et les égouts.
3. Les récolter de préférence les jours de beau temps et le matin. L’idéal,
c’est que les plantes ne soient pas couvertes de rosée.
4. Laver la plante avec de l’eau froide bouillie, ajouter quelques gouttes de
jus de citron et retirer les parties sales.
5. Séchage : étape très importante pour conserver les plantes toute l’année.
a. Séchage des graines, des racines et des tiges : les couper en morceaux
et les laisser sécher au soleil. Les rentrer pendant la nuit, puis les
exposer à nouveau au soleil jusqu’à ce qu’elles soient sèches.
b. Séchage des fleurs, des feuilles et des tiges fines : les faire sécher
dans des endroits frais et ombragés, à l’abri de la poussière et des
insectes. Par exemple, en les suspendant dans un sac pour les courses
quelque part dans la maison.
6. Conservation des plantes : après les avoir nettoyées et séchées, les
conserver dans des bocaux en verre hermétiques recouverts d’un linge,
les laisser dans un endroit frais et à l’abri de la lumière, en veillant à noter
leur nom et la date de stockage, car elles finissent par perdre leurs
propriétés médicinales5.

De plus6
Cueillir les fleurs quand elles sont le plus épanouies.
Les feuilles, avant la floraison.
L’écorce, en automne.
Les racines, après le cycle de vie de la plante.

Conseils pour préparer des remèdes naturels


Éviter d’utiliser des ustensiles en aluminium, car ce matériau libère des
substances nocives sous l’effet de la chaleur.
Utiliser des plats en verre, en émail, en inox, en terre cuite, en faïence ou
en bois.
De préférence, utiliser de l’eau filtrée, de l’eau de source ou de l’eau
bouillie (puis refroidie).
Ne pas utiliser de sucre raffiné pour sucrer une infusion ou une décoction.
Nous recommandons d’utiliser du miel, mais sans le mettre dans l’eau
bouillante, car il perdrait une grande partie de ses propriétés ; il est
préférable d’attendre que l’eau refroidisse un peu.
Les quantités recommandées concernent des herbes séchées ; pour des
herbes fraîches, en utiliser deux fois plus, car elles contiennent beaucoup
d’eau.

NOTES
1. Consulter l’herbier, à la fin de ce livre, pour trouver le nom scientifique de chacune des herbes
énumérées afin de ne pas créer de confusion avec les noms qu’on utilise couramment pour les désigner.
2. Conseils d’Adriana Marcus, médecin généraliste, spécialiste des plantes médicinales, membre du
Red Jarilla de Plantas Saludables de Patagonie, Argentine.
3. Idem.
4. Manuel Lezaeta Acharán était naturopathe, avocat, professeur et écrivain chilien, créateur de la
« doctrine thermique » et pionnier de la médecine naturelle. Il a été jugé, puis acquitté, pour exercice
illégal de la médecine.
5. Références tirées de l’ouvrage Manual de plantas medicinales, insérées par la Federación Única de
Mujeres Campesinas del Altiplano Sur « Bartolina Sisa » dans sa publication Curso regional sobre
plantas medicinales (Uyuni, Bolivie, 1991). L’édition consultée est l’édition spéciale de la collection
« Nuestra biblioteca », du ministère de l’Éducation (La Paz, 1996).
6. Según Itkin, S., Plantas de la Patagonia para la salud, Buenos Aires, Editorial Caleuche, 2004, p. 7.
Chapitre VI
ALIMENTATION
Les femmes qui nourrissent : source vitale,
nourricière et créatrice

n raconte que ce sont les femmes qui nourrissent matériellement et


émotionnellement le monde1. Si ce n’est pas avec du pain2, c’est avec des
mots et des gestes. Les femmes savent, par expérience et tradition, ce qu’elles

O sont : une source nourricière et créatrice, vitale pour autrui, non


seulement parce que nombre d’entre elles sont unies par la possibilité
de porter un enfant, d’accoucher, d’allaiter et d’éduquer, mais aussi
parce qu’elles font partie, même si leurs expériences de vie sont différentes,
du même tissu historique de femmes qui luttent naturellement contre la faim
ici et ailleurs. Donner et nourrir sont, depuis des temps reculés, des actions
quotidiennes quand on naît femme.
Donner le sein est probablement le début de cette longue histoire de
femmes qui nourrissent, car c’est avec le lait et l’affection que commence la
construction d’expériences vitales pleines d’affection et de protection. Nous
sommes les artistes du lait vital et les jongleuses de la cuisine, rendant
toujours hommage aux mains sages des grands-mères qui ont les premières
pratiqué l’art culinaire.
Au plus profond d’elles, les femmes sont un aliment pour le monde, mais
nous n’avons pas toujours rempli ce rôle de notre propre chef. Cuisiner nous
libère, mais nous opprime aussi. Nous sommes accablées par la naturalisation
historique de cet art, de ce travail rendu invisible, qui l’a transformé en
obligation réservée aux femmes, comme un aspect « naturel », intrinsèque au
féminin.
Le déséquilibre est évident : nous savons comment nourrir et donner de
l’amour par la nourriture, mais nous ne sommes pas toujours capables de le
faire. Nous cessons souvent de faire ce qui nourrit notre propre vitalité pour
satisfaire les besoins des autres. Nous savons donner même quand les
réserves de pain ou d’énergie s’épuisent. Il nous est difficile de réaliser à quel
point continuer sur cette voie est autodestructeur. Nous ne sommes pas
infinies et nous risquons de tomber malades quand nous essayons de nourrir
avec ce que nous n’avons pas. Face à cela, comment se relever ?
En matière de santé, nous sommes confrontés à des obstacles majeurs et à
de nombreuses distractions. Non contents de leur succès et à la limite de la
cupidité, les marchés capitalistes et patriarcaux ont misé sur l’industrie
cosmétique et alimentaire pour soumettre quotidiennement notre peau et nos
intestins. Le capitalisme est un consommateur compulsif de vies, un parasite
des femmes, un gynéphage3 par excellence. Ses produits nous séduisent et
nous tombons dans son piège : nous entreprenons un rituel quotidien de lutte
contre l’acné et les rides, un transit lent, les graisses trans et les sucres. Un
marché tout entier semble soulager cette situation de malnutrition, mais ce
qui semble nous nourrir ne nous fait en réalité que du mal. La gourmandise
consumériste est une thérapie en temps de crise, qui nous éblouit avec la
publicité sans même nous laisser le temps de nous connaître.
L’acné, ainsi qu’un métabolisme lent sont des manifestations d’un
déséquilibre nécessaire à la connaissance de soi. Une éruption cutanée
indique que quelque chose est réprimé et tente d’apparaître au grand jour
(peut-être sa propre sexualité ou la violence du système social). La peau, en
tant que frontière, est toujours exposée aux flux et aux conséquences de la vie
que nous menons. La culture qui nous fait vivre s’inscrit donc en elle. L’acné
rosacée, le psoriasis et d’autres maladies de la peau sont la conséquence du
contexte social, économique, alimentaire et émotionnel dans lequel nous
évoluons. Notre peau elle-même nous transforme en êtres indésirables. Nous
nous couvrons quand nous avons le plus besoin de nous déshabiller. La
solution la meilleure et la plus immédiate, c’est d’enlever tout ce que l’on
porte, de prendre des bains de soleil, de se détendre, d’aller à la plage et de
laisser les embruns salés de la mer nous caresser la peau.
Mais nous ne sommes jamais suffisamment disponibles et seules pour
réaliser ce qui nous arrive et agir. La remise en question de sa propre
soumission et l’esquisse de nouvelles possibilités sont rares lorsque les
femmes en cuisine se pressent au milieu des fourneaux et des casseroles
devant la télévision. En ce sens, ce que nous gagnons sur le marché destiné
aux femmes, c’est le temps que nous n’avons pas, car la cuisine et les autres
tâches domestiques le dévorent. Mais les coûts sont plus élevés que les
bénéfices. Nous perdons notre temps et notre autonomie en croyant que les
cosmétiques et l’industrie agro-alimentaire vont guérir nos maux, alors qu’ils
ne font que combler temporairement un vide, avec des additifs qui finiront
par nous faire entrer dans un cercle d’achats finalisés à nous uniformiser aux
stéréotypes de la publicité plutôt que de nous concentrer sur notre propre
force vitale, qui se nourrit d’amour-propre et de soins.
La cuisine est un espace de pouvoir et d’autonomie, comme notre peau,
notre utérus et notre vulve. L’alimentation moderne, artificielle, acide et
génétiquement modifiée, tout comme la gynécologie conventionnelle, plutôt
que de nous rendre heureuses et d’accompagner notre développement en tant
que corps en constante évolution, nous prive de la possibilité de vivre
consciemment. Dès les premières règles, on nous bombarde de serviettes
hygiéniques jetables et toxiques, nous ôtant la capacité de connaître notre
propre sang. Et si le sein ne donne pas de lait, un substitut4 prend
immédiatement la relève. Les exemples d’interventions envahissantes ne
manquent pas et pourraient continuer jusqu’à notre mort. L’alimentation
naturelle, ainsi que la prise en charge de notre sexualité ouvrent la voie à
l’amour-propre et à l’amour collectif qui nous rapprochent de nous-mêmes,
nous laissent entrevoir la frontière perdue et nous nourrissent de caresses. Cet
espace doit être construit pour favoriser des relations humaines véritablement
nourrissantes.
Le système alimentaire capitaliste actuel produit des modèles corporels,
des stéréotypes et des maladies plutôt que des aliments. Comme le souligne
Jorge Veraza, « le trait distinctif [du capitalisme alimentaire] est qu’il est
essentiellement inapproprié aux besoins de consommation des êtres humains
parce qu’en adéquation avec les besoins de production du capital6. » Pour
redevenir autonomes et retrouver notre souveraineté, nous observons et
revendiquons une alimentation naturelle que nous essayons d’élaborer à partir
de ce que l’expérience naturopathe nous apporte. Nous possédons la
connaissance : nous savons comment utiliser la médecine naturelle « faite
maison » pour remettre tous les jours sur pied des familles entières.
L’alimentation naturelle est un secteur en construction, entré en
résistance, par lequel nous essayons de créer les conditions favorables à la
préservation de notre vitalité afin de prévenir les déséquilibres microbiens
propres à l’industrie agro-alimentaire et à la vie moderne. L’économie de
notre corps dépend en grande partie de notre relation à la nourriture. Seul un
régime naturel et alcalin fait de nous des guerrières sages et bien nourries.
Les aliments artificiels et acides nous affaiblissent et nous obligent à
constamment réparer nos organismes.

ALIMENTATION NATURELLE ET
NUTRITION POUR LES FEMMES
Les aliments naturels sont ceux que nous pouvons cultiver et digérer sans
grand effort ni technologie : des aliments crus ou vivants, alcalins, qui ne
provoquent ni putréfaction intestinale ni congestion des muqueuses internes,
qui sont faciles à assimiler et à éliminer. Les aliments naturels sont également
le soleil, l’air, l’eau, le repos, l’activité physique, etc. Tout cela, assaisonné
avec la modération du Slow Food7 et la vie simple que prône le naturisme8,
nous encourage à nous constituer en force vitale. Les aliments morts ou
mauvais pour la santé, majoritaires dans les chaînes de supermarchés,
perturbent et dégradent notre organisme, car ce sont des produits dénaturés
qui souvent « volent des vitamines et des minéraux ».
Nous souhaitons aborder le cas des aliments destinés spécifiquement aux
femmes. Nous savons que ce marché offre, d’une part, un grand nombre de
produits allégés, pauvres en calories et en graisses trans – en lien avec ce que
la publicité présente comme des stéréotypes de « femmes minces » –, et,
d’autre part, des produits qui « facilitent » le transit intestinal. Ils ne veulent
pas que nous soyons grosses, mais ils ne veulent pas non plus que nous
soyons en bonne santé. Notre digestion est une raison de plus de faire du
profit, et pour cela il faut donc créer un problème : la graisse et la
constipation, comme s’il s’agissait de maux uniquement féminins, alors qu’ils
sont la conséquence directe de la façon dont nous nous alimentons et vivons
aujourd’hui, peu importe que nous soyons hommes ou femmes, jeunes ou
vieux.
Nous devrions nous pencher sur l’importance des selles et de l’équilibre
de notre masse corporelle plutôt que de nous en alarmer. Dans la nature, les
possibilités sont nombreuses pour éviter de tomber malade et de devoir nous
soigner. La principale est d’aborder ce que nous avons mentionné
précédemment comme « l’alimentation naturelle », car le régime alimentaire,
contrairement à d’autres traitements, agit toujours, chaque jour et à chaque
instant. L’aliment le meilleur pour notre santé est en soi un médicament ;
celui qui ne l’est pas, aussi appétissant soit-il, peut facilement dérégler et
déprimer notre organisme.
Si nous voulons retrouver une alimentation naturelle et si la graisse et la
constipation nous dérange, alors voyons ensemble comment traiter ces
déséquilibres. Les aliments crus et les fibres naturelles sont bénéfiques à la
digestion. « Chaque aliment cru contient naturellement une charge électrique,
dynamique et statique, car la digestion est impossible sans électricité9. » La
constipation est essentiellement synonyme de rétention des déchets par
manque de pulsation électrique ou de mouvements péristaltiques. Dans ce
cas, nous vous conseillons de commencer la matinée par un jus d’orange qui
améliore non seulement le péristaltisme, mais aussi la digestion et la flore
intestinale. Si la constipation augmente et s’il n’est pas possible d’évacuer en
l’espace de vingt-quatre heures, le bouillon digestif du Dr Rozzi est un
remède savoureux et efficace.
Bouillon digestif : laver et couper deux pommes rouges avec la peau. Les
mettre dans une casserole (de préférence en acier inoxydable, en terre cuite
ou en faïence) et les recouvrir d’une grande quantité d’eau. Les faire cuire
jusqu’à ce que l’eau soit réduite de moitié. Filtrer la préparation, puis boire le
bouillon après les repas. On peut ajouter de l’anis ou du céleri en cas
d’acidité.
On peut résoudre la constipation et de nombreuses autres manifestations
de l’organisme non seulement par la nutrition, mais aussi sous un angle
holistique, en remontant à leurs causes sociales et émotionnelles. Comme
l’acné, ce sont des réactions au contexte dans lequel nous vivons. Le côlon ou
gros intestin, considéré comme le lieu des déchets, est aussi une source de
vitalité, un fleuve vivant, qui comme tout affluent, stagne si les déchets ne
s’écoulent pas. C’est la constipation : la rétention de déchets secs et durs dans
le corps au-delà du temps nécessaire. On peut également y voir la stagnation
des processus de libération des femmes en raison des trop nombreuses
fonctions et responsabilités que nous avons dû digérer au fil des ans. En ce
sens, la liberté de notre ventre et la récupération de notre vitalité dépendent
des mouvements d’expulsion, d’abandon de ce qui nous fait du mal (pensées,
sentiments, relations, etc.), tout comme nous nous débarrassons de l’urine ou
des matières fécales.
Par ailleurs, la graisse, plutôt que l’excès, est la réponse de notre
métabolisme social au capitalisme alimentaire, qui cherche à nous remplir
d’aliments dépourvus de fibres et surchargés d’additifs qui transforment et
saturent notre appétit au point de nous rendre dépendants. Plus l’agriculture
se dote de moyens techniques, plus notre alimentation s’appauvrit. David
Reuben souligne combien l’alimentation moderne est caractérisée par le
manque de fibres, l’une des principales causes des prétendues « maladies
modernes10 », d’après ses recherches. Une fois encore, nous trouvons dans
l’alimentation naturelle une proposition pour libérer notre vitalité. En
reconstituant la bonne quantité de fibres dans nos repas, il ne sera plus
nécessaire d’avoir recours à des produits comme les yaourts aux lactobacilles
dont on fait tant la publicité ces dernières années. L’idée est donc de se passer
des aliments paresseux11 qui ralentissent l’élimination en raison de leur faible
teneur en fibres12.
Il existe un moyen presque infaillible de savoir si l’on consomme
suffisamment de fibres. Lorsque les selles augmentent, n’ont presque pas
d’odeur et qu’on peut les évacuer une ou deux fois par jour sans effort, c’est
que la quantité de fibres est la bonne13.
En résumé, notre autonomie et la gestion de notre alimentation, nos soins,
la connaissance de notre corps ou, en d’autres termes, l’autogestion de notre
santé, est pour nous, et pour tout le monde, une question de vie ou de mort.
Mais cela permet de générer la construction de relations qui comprennent et
respectent les différents cycles de la vie.
Nous ne sommes pas seules au monde : nous communiquons
constamment avec d’autres espèces, qu’elles soient végétales ou animales,
microscopiques ou cosmiques. Il existe une infinité de mondes dans ce
monde, à l’extérieur et à l’intérieur de notre corps, qui ne cessent de se
croiser. Se donner le temps et l’espace d’écouter, de voir, de ressentir ces
mondes, de comprendre ces relations, est impératif pour notre santé. Mais
surtout, pouvoir décider en toute autonomie (sans être influencées par les
marchés capitalistes et patriarcaux, leurs discours, leurs intérêts, leurs
institutions et leurs logiques de domination) quelles relations nous
construisent ou nous brisent est pour nous une question de vitalité, une
question de santé. Eh bien, pour nous, la santé, c’est justement la quantité
d’énergie de notre corps, un corps qui constitue toute notre existence, tout
notre être, un corps qui nous accompagnera tout au long de ce voyage qu’est
la vie.

Collaboration de CLAUDIA SEGUEL ROBLES, diplômée en philosophie.


Remarque : pour des informations spécifiques sur l’alimentation à chaque
étape du cycle menstruel, voir le tableau à la fin du chapitre VIII.

NOTES
1. Voir Trujillo, I., Las mujeres alimentan al mundo, La Havane, Caminos, 2012.
2. Le mot « pain » trouve ses racines dans l’indo-européen pa, qui signifie, entre autres, « nourrir »,
« protéger » et « conserver ». De là, il est passé au latin panis, qui signifiait la même chose, terme qui a,
à son tour, donné son nom à ce que nous connaissons aujourd’hui comme « pain », une pâte de farine
cuite.
3. Par « gynéphagie », nous entendons l’acte de se nourrir affectivement et matériellement des femmes,
qui acquiert sa spécificité et sa distinction dans les conditions sociohistoriques et culturelles qui
soutiennent et reproduisent la domination des femmes dans tous les domaines de la vie humaine. Il
s’agit d’une forme d’anthropophagie et de cannibalisme, socialement acceptée et même encouragée.
4. Compléments alimentaires destinés à remplacer le lait maternel et actuellement très répandus dans le
domaine de la maternité assistée et commerciale.
5. Si nous examinons le contenu et le déroulement des politiques actuelles qui réglementent et
administrent nos vies, nous trouverons une législation qui ne veille pas toujours à notre intégrité, mais
qui a pour conséquence la détérioration de notre vitalité. La production de la mort ou « nécropolitique »
est également une question d’États capitalistes et de systèmes juridiques qui soutiennent leur ordre.
Pour plus de références sur le concept de « nécropolitique », voir Mbembe, A., Necropolítica, Tenerife,
Melusina, 2011, traduction de Elisabeth Falomir.
6. Veraza, J., Los peligros de comer en el capitalismo, México, Ítaca, 2007, p. 31.
7. Mouvement international qui propose de retrouver le rythme de notre alimentation : saliver nos
aliments, manger plus lentement et prendre le temps de réaliser des pratiques culinaires plus nobles
avec les aliments et notre digestion.
8. Pour d’autres références sur le naturisme, voir Lezaeta Acharán, M., La medicina natural al alcance
de todos, México, PAX, 1956.
9. Rozzi Sachetti, S., Longevidad por el naturismo, Santiago du Chili, Pía Sociedad de San Pablo,
1988.
10. Reuben, D., La dieta que salvará su vida, Madrid, Cosmos, 1976.
11. Les aliments dits paresseux sont ceux qui restent dans notre organisme plus de vingt-quatre heures,
qui retardent la digestion, arrivent lentement dans le côlon et rendent l’élimination difficile. Parmi
ceux-ci, on peut citer les aliments raffinés dépourvus de fibres, comme le sucre, la farine, le riz, ou ceux
à forte teneur en glucose, comme les glaces, les gâteaux, les bonbons, les boissons gazeuses, etc.
12. Les aliments qui contiennent des fibres sont les légumes, les fruits, les farines de blé entier, de
seigle, de maïs ou de riz, les céréales, les graines et les viandes maigres, etc. Pour plus d’informations
sur ce sujet, voir le chapitre IX, intitulé « Whole Grain Reducing Diet », du livre de David Reuben.
13. Reuben, D., op. cit., p. 93.
Reconquérir l’utérus
servira à reprendre conscience,
et vice-versa.
CASILDA RODRIGÁÑEZ
Chapitre VII
L’UTÉRUS
Espace sacré

À
l’origine de la vie, deuxième cœur pour les femmes et source d’où
émane notre principale énergie sexuelle, l’utérus est situé à l’intérieur,
entre le pubis et le nombril, là où se trouve aussi le deuxième chakra,
Swadisthana, « la demeure de la force vitale ».
Sa taille varie d’un corps à l’autre, mais elle est toujours proportionnelle à
celle de notre poing fermé. L’utérus change de position, de taille et de texture
tout au long de notre vie. Il est constitué de deux parties principales : le corps
et le col, et de leurs couches, les trompes et les ovaires.
Notre utérus est non seulement le réceptacle d’une nouvelle vie, mais
aussi un lieu de création, pas nécessairement humaine : un espace d’énergie
vitale et un espace potentiel de plaisir.
Dès l’enfance, on nous parle de lui comme d’un espace de douleur : les
menstruations font mal, les contractions font mal. Ce monde rempli d’images
de souffrance restitue dans notre inconscient une réalité qui associe notre
utérus à un organe « malade » qu’il faut anesthésier.
Raide et apeuré, notre utérus intègre cette réalité. On oblige les petites
filles à s’asseoir les jambes croisées (ce qui entrave la circulation du sang et
de l’énergie), sans bouger, à ne pas gesticuler comme des « hommes », mais à
se comporter comme des « demoiselles ». Personne ne nous enseigne ce
qu’est vraiment un utérus, personne ne nous enseigne à en prendre soin, à ne
pas le maltraiter et à le respecter. Son énergie est éteinte et sa musculature
atrophiée. Lorsque nous avons nos premières règles, nous sommes effrayées
et blessées, tout comme le sang qui coule en nous.
Saviez-vous que les orgasmes sexuels émanent aussi de notre utérus ?
C’est vrai : il suffit de se connecter, de se purifier et de s’abandonner au
plaisir, d’activer sa musculature par des mouvements circulaires, pour le faire
danser et palpiter à nouveau. Vous pouvez avoir vos règles avec plaisir et
vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, accoucher avec plaisir, grâce à ses
mouvements ondulatoires. Les mal nommées « contractions utérines » ne
sont rien d’autre que des vagues de plaisir. Selon Wilhelm Reich, « la plupart
des utérus ont été spasmodiques pendant des siècles et les naissances ont
donc été douloureuses1 ».
De nombreuses cultures parlent de l’utérus comme d’un espace sacré
« qui n’a pas besoin d’échographies. Dans les sociétés matristiques, on
connaissait l’utérus et on ressentait sa fonction, sa forme et son battement2 ».
C’est ce que démontrent les milliers de représentations artistiques de la
période néolithique, où l’utérus est dépeint comme un organe serpentin
vibrant constamment dans un mouvement érotique3.
Il est essentiel de communiquer avec notre utérus en tant qu’espace sacré,
de le visualiser comme une source centrale de pouvoir dans nos vies ; de le
sentir, le caresser et l’aimer ; de commencer à l’honorer, en le représentant
dans nos vies avec des éléments liés à la fertilité, d’en prendre soin de
manière équilibrée et de ne pas oublier que chaque être humain a niché dans
un utérus avant de venir au monde.

LES TROUBLES LIÉS À L’UTÉRUS


Tout au long de ce Manuel, nous vous parlerons des conséquences possibles
d’un déséquilibre de l’utérus sur la santé. Nous vous invitons toutefois à
élargir ces connaissances et à approfondir chaque expérience personnelle.
Notre ventre est directement lié à notre capacité créative et à notre confiance
en nous.
Les problèmes utérins surviennent lorsque le manque d’assurance d’une
femme l’empêche d’exprimer pleinement sa créativité. Elle pense alors ne
pas disposer des ressources intérieures pour le faire ; que c’est « elle » la
cause4.
Nous allons maintenant mentionner certains troubles courants de l’utérus.
N’oubliez pas de toujours en rechercher les raisons.

Douleurs de l’utérus
Elles surviennent généralement pendant les règles et correspondent à des
contractions utérines, dues à la contracture des muscles pour expulser le sang.
Quand l’utérus est raide, tendu et contracté, il fait mal, surtout en présence de
caillots, qui obligent à des contractions plus fortes pour surmonter l’obstacle
de l’orifice. Nous prodiguerons des conseils pour surmonter cette gêne au
chapitre VIII. La douleur n’est pas toujours la même et son intensité varie
selon qu’il s’agit d’une dysménorrhée primaire, de fibromes, d’endométriose,
d’une inflammation pelvienne, etc. C’est pourquoi la connaissance de soi est
si importante, pour bien faire la différence entre une douleur normale et une
douleur qui requiert l’avis d’un spécialiste, des tests, d’autres médicaments,
etc.
Douleurs des ovaires
La science anatomique affirme que les ovaires ne sont dotés d’aucune
sensibilité, raison pour laquelle la fameuse « douleur des ovaires »
n’existerait pas. Il s’agirait d’autres problèmes généralement liés aux
processus d’ovulation ou aux kystes ovariens.
Au cours de la libération de chaque ovocyte (ovulation), de petits kystes
peuvent se développer dans la région des ovaires, ce qui fait partie intégrante
du processus. Le kyste n’est autre que du liquide nutritif qui enveloppe
l’ovocyte. Lorsque celui-ci est libéré, l’ovaire réabsorbe le liquide. Pendant la
maturation d’un nouvel ovocyte ou pendant sa libération, il est fréquent de
trouver de petits kystes dans les ovaires. Il est également fréquent de saigner
un peu, de ressentir de légères élongations de chaque côté du bassin ou même
de fortes douleurs. La gêne ressentie pendant l’ovulation est couramment
appelée « douleur pelvienne inter-menstruelle ». Elle est parfois due à la
rupture du follicule dont le liquide irrite les parois abdominales. Cela peut
durer de quelques heures à une journée entière. Si la douleur est plus aiguë ou
si l’écoulement de sang est trop abondant, il faut s’en alerter. Le reste est une
histoire de fertilité en pleine action. Le médecin recommandera une
contraception hormonale pour prévenir l’ovulation lorsque celle-ci constitue
un réel problème pour vous.

Ressentir sa puissance ovarienne !

Les ovaires sont les organes de la vigueur, car ils sont un nid de graines
pleines d’énergie vitale. Pour les taoïstes, le qi le plus puissant d’une femme
se trouve dans les ovaires et les ovules. « Ce qi a tellement de feu yang qu’il
peut générer la vie5. » Le taoïsme recommande de pratiquer la respiration
ovarienne pour réactiver l’énergie de nos ovules avant qu’on ne la perde lors
des prochaines menstruations. En faisant respirer nos organes vitaux, nous
pouvons donc maintenir notre principale source d’énergie en équilibre, sans
la gaspiller à chaque cycle, évitant ainsi d’avoir des cycles douloureux ou
pénibles. Il faut toutefois éviter ces exercices si l’on essaie de tomber
enceinte.
Si l’ovulation provoque un quelconque type d’inconfort, suivre les
conseils suivants :
Améliorer son régime alimentaire en éliminant les aliments transformés.
Faire de l’exercice, se promener, avoir des orgasmes.
Placer une bouillotte chaude sur le bas-ventre.
Boire des infusions de gingembre, de feuilles de framboisier, de céleri ou
de valériane pour réduire la tension.

Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)


Il s’agit du trouble endocrinien le plus fréquent chez les femmes en âge de
procréer. La modification des cycles, l’anovulation et la sous-fertilité, entre
autres, sont les conséquences de cette affection, qui s’accompagne de
symptômes désagréables comme des douleurs intenses dans le bas-ventre,
une rétention d’urine, des rapports sexuels douloureux, une gêne autour de
l’anus, une constipation, etc. Et d’autres sont liés à un excès de testostérone
(hormone mâle), qui entraîne une prise de poids, une résistance à l’insuline,
une pilosité et de l’acné. Les symptômes varient en fonction de l’importance
du trouble et leur diagnostic sera confirmé par des analyses de sang.

Conseils diététiques
Modifier son régime alimentaire est important pour éliminer les kystes. Il faut
manger plus de crudités, de fibres, d’huile d’olive, de noix et de poisson, et
éliminer tout ce qui contient des acides gras trans et du soja génétiquement
modifié, en raison notamment de sa forte teneur en phyto-œstrogènes.

Exercices
Faire un peu de sport quotidiennement améliore la santé générale. Pratiquer la
respiration ovarienne, la méditation utérine et la danse du ventre, en appelant
la conscience à éliminer des ovaires tout ce qui devrait en sortir et qui
provoque un déséquilibre. Ce sont des exercices fondamentaux pour aider à
faire disparaître les kystes, ainsi que pour communiquer avec sa part de
féminin, car les ovaires polykystiques apparaissent généralement chez les
femmes ayant une quantité élevée d’hormones mâles. S’informer et travailler
sur ce qui entraîne un déséquilibre avec la part de féminin dans le cosmos et
en soi. Il suffit de travailler sur un plan énergétique pour équilibrer toutes les
forces qui vivent en nous.

Plantes médicinales

Pissenlit : en infusion ; une cuillère à soupe de feuilles séchées par tasse.


Boire trois tasses par jour.
Feuille de framboisier : en infusion ; une cuillère à soupe de feuilles
séchées par tasse. Boire trois tasses par jour pendant trois à six mois.
Gattilier : teinture mère. Une utilisation régulière favorise l’ovulation.
Trois fois par jour pendant un à trois ans*.
Mélange de racines : préparer une teinture mère avec 12 gouttes de dong
quai, 8 gouttes de pivoine chinoise, 4 gouttes de fausse licorne, 4 gouttes
d’actée à grappes noires et 4 gouttes d’igname sauvage. Prendre 32
gouttes deux à quatre fois par jour*.
Palmier nain : teinture mère. À fortes doses, il peut réduire la croissance
des poils, stopper la prise de poids, éliminer l’acné et même stimuler
l’ovulation. David Winston associe le gattilier avec le palmier nain et le
pissenlit pour des résultats optimaux. Quatre à six gouttes par jour*.

Contre la douleur

Valériane : en infusion ou en teinture mère. 15 gouttes trois fois par jour.


Les huiles essentielles de sauge (10 gouttes), de fenouil (10 gouttes), de
géranium (7 gouttes) et de rose damascena (3 gouttes), mélangées à deux
cuillères à soupe d’huile d’olive en friction sur le ventre aident également
à soulager la douleur*.
Basilic : huile essentielle, légèrement diluée avec une huile non minérale,
pour le massage de la région abdominale.

*Recommandations tirées d’un article de Susun Weed, « Polycystic Ovarian


Syndrome », disponible sur www.susunweed.com

Boisson pour kystes et fibromes

Une tasse de pulpe d’aloe vera


Une tasse de miel
Une tasse de tequila
Une tasse de jus de citron.

Mettre tous les ingrédients dans un mixeur et mélanger jusqu’à


l’obtention d’une crème. La mettre dans un bocal en verre hermétique et la
conserver au réfrigérateur. Boire, à jeun, une petite tasse par jour pendant un
mois. Après le traitement, passer des examens pour analyser l’état des
fibromes ou des kystes. Reprendre ce traitement au bout de quatre mois, le
cas échéant.

Myomes ou fibromes utérins


Il s’agit de la troisième affection gynécologique la plus courante et elle passe
généralement inaperçue, car elle est asymptomatique ; il s’agit du type de
tumeur (bénigne) le plus courant qui peut apparaître dans l’utérus. Elle n’est
pas cancéreuse et se manifeste généralement à partir de l’âge de 30 ans
jusqu’après la ménopause. Elle peut commencer plusieurs années auparavant,
mais comme elle ne présente pas de symptômes, elle ne se manifeste qu’après
un certain temps.
Sur le plan médical, seuls 10 % environ des femmes atteintes de fibromes
ont besoin d’un traitement médical ou chirurgical non invasif. Un examen à
deux mains permet de détecter facilement le problème, car l’utérus s’agrandit
si les fibromes sont importants (voir les instructions pour l’examen à deux
mains dans le chapitre IV).
On peut les classer en fonction de leur emplacement et de leur taille. Il
existe des « myomes sous-muqueux, intramuraux ou sous-séreux. Les
premiers naissent dans le myomètre et se développent jusque dans la cavité
utérine (endomètre) ; les myomes intramuraux sont situés entièrement dans
l’épaisseur de la paroi utérine (myomètre) ; et les myomes sous-séreux se
développent à l’extérieur de l’utérus, jusque dans la cavité abdominale ».

Symptômes

Menstruations inhabituelles (très abondantes), dans certains cas


hémorragiques ;
Anémie, due à une forte perte de sang ;
Douleurs menstruelles sévères ;
Douleur lors de rapports sexuels avec pénétration (si elle est due à la
sécheresse, elle s’améliore avec l’application locale d’huile de sauge) ;
Pression dans la vessie, avec augmentation de la fréquence des mictions,
voire avec une infection urinaire due à la compression des voies
urinaires ;
Constipation.

Conseils diététiques

Consommer des aliments riches en fer : fruits secs (amandes, noix,


noisettes, raisins, pistaches, etc.) ;
Augmenter sa consommation quotidienne de crudités : épinards,
chouxfleurs, choux de Bruxelles, artichauts, brocolis, blettes ;
Manger des mandarines à jeun. Elles contribuent à réduire les kystes et
les fibromes ;
Manger deux gousses d’ail cru à jeun ;
Manger des légumineuses : pois chiches, haricots, lentilles, fèves, soja
biologique ;
Manger des céréales complètes : flocons d’avoine, riz et blé ;
Réduire sa consommation de graisses saturées ;
Augmenter sa consommation de fibres, magnésium et vitamine B pour
lutter contre l’excès d’œstrogènes ;
Manger du germe de blé : deux cuillères à soupe pendant les repas ou
deux comprimés par jour ;
Prendre de la levure de bière : deux cuillères à soupe pendant les repas ou
deux comprimés par jour.

Plantes médicinales

Ortie et pissenlit : les boire en infusion ou consommer leurs feuilles crues


en salade ;
Bourse-à-pasteur : teinture mère. Pour réduire les saignements, prendre
20 gouttes trois fois par jour ;
Salsepareille : en infusion. Boire une tasse avant le déjeuner et une autre
avant le dîner ;
Valériane : en infusion ou en teinture mère contre la douleur ;
Bains de siège froids le matin pour stimuler la circulation ;
Cataplasmes d’argile, avant le coucher. Placer 1 cm d’argile à
température ambiante sur la région de l’abdomen. L’enlever une heure
plus tard avec de l’eau froide.

Endométriose
Cette affection dite « chronique » est aujourd’hui très courante chez les
femmes en Occident. Nombreuses sont encore les lacunes à ce sujet : les
médecins ne comprennent pas bien pourquoi elle se produit ni comment la
guérir complétement. Elle survient chez les femmes en âge de procréer quand
l’endomètre (la couche la plus interne de l’utérus) sort de l’utérus, et recouvre
parfois les trompes de Fallope, les ovaires, la vessie, le rectum, les intestins et
d’autres organes.
La muqueuse prolifère chaque mois sous l’action des œstrogènes, en
commençant pendant la phase pré-ovulatoire et en augmentant jusqu’à 6 cm
pendant l’ovulation. Son rôle est d’accueillir le zygote, une fois que la
fécondation a eu lieu. Lorsqu’on souffre d’endométriose, le tissu qui se
développe à l’extérieur de l’utérus forme de nouveaux tissus. C’est ce qu’on
appelle l’« angiogenèse » (formation de nouveaux vaisseaux sanguins à partir
de vaisseaux existants).
Mais qu’est-ce qui le fait autant proliférer ? Les œstrogènes sont une
hormone très importante pour la prolifération interne. Auxquels s’ajoutent
environ quinze mille substances dans l’environnement, qu’on trouve dans
l’eau, l’air, les aliments, les hydrocarbures, les insecticides, les dioxines,
etc.6.
Nous ne pouvons pas nous contenter de penser qu’il s’agit d’une maladie
génétique ; elle possède en réalité un lien direct avec l’environnement.
L’endométriose est une maladie immunodépendante : elle est
œstrogénodépendante. Le traitement principal consiste donc à diminuer la
production de cette hormone dans le corps jusqu’à ce qu’elle soit inhibée. Il
s’agit d’un traitement qui s’attaque uniquement aux symptômes désagréables
(y compris la douleur) causés par le manque d’œstrogènes dans le cycle.

Symptômes
L’accumulation de sang et de tissus dans les organes provoque des douleurs,
avec l’apparition de kystes durs et difficiles à enlever, ce qui entraîne une
série de symptômes inconfortables. Il existe différents degrés : certaines
femmes présentent peu de symptômes, peu gênants, quand d’autres souffrent
davantage d’où la nécessité d’intervenir chirurgicalement.
Les symptômes varient et dépendent du cycle menstruel, c’est-à-dire
qu’ils se manifestent quelques jours avant les règles et se terminent avec elles
(en raison des changements hormonaux). Les symptômes comprennent
parfois une dysménorrhée, une dyspareunie (rapports sexuels douloureux), de
la fatigue, des troubles intestinaux cycliques, des ballonnements périodiques,
de la diarrhée ou de la constipation, des douleurs ou une difficulté à déféquer,
une miction douloureuse, du sang dans les urines et des saignements rectaux
cycliques, etc.
Le Dr Christiane Northrup affirme que cette maladie « survient lorsque
les besoins émotionnels d’une femme entrent en concurrence avec son
fonctionnement dans le monde extérieur » et ajoute que l’endométriose était
historiquement appelée « la maladie de la femme professionnelle7 ».
La guérison définitive de l’endométriose reste une énigme. Dans le cas de
certaines femmes, le problème se résout par une grossesse, qui modifie le
système hormonal et fait disparaître physiquement la maladie. Cependant, la
maladie altère parfois la fertilité, de sorte que la grossesse n’est pas une voie
possible pour toutes les femmes, ou ne constitue parfois pas un choix de leur
part.
Comme le problème se produit à différents niveaux, certaines personnes
n’ont besoin que de supprimer la douleur. Pour cela, il est possible d’utiliser
des antidouleurs naturels, comme les bains chauds, les bouillottes, les sels
marins, la teinture de valériane, etc. D’autres femmes auront besoin d’un
traitement hormonal pour résoudre la hausse des œstrogènes et soulager les
symptômes. Enfin, dans les cas graves, certaines personnes devront subir une
intervention chirurgicale, allant de la laparoscopie ou de la laparotomie à
l’hystérectomie. Dans ces cas, il est nécessaire d’être bien conseillé, car
beaucoup de ces opérations ne sont pas réalisées de la meilleure façon (par
manque d’études et d’avancées), elles ne sont donc pas très efficaces et il est
nécessaire, plus tard, de réaliser d’autres interventions chirurgicales pour
tenter à nouveau de résoudre le problème.

Recommandations

Éviter d’utiliser des protège-slips, des tampons et des serviettes jetables,


car ils contiennent des substances chimiques, comme les dioxines, en lien
avec les chocs toxiques et l’endométriose. Utiliser des tampons de coton
ou des coupes menstruelles.
Faire des séances d’acupuncture. L’acupuncture, l’auriculothérapie et la
moxibustion se sont révélées très efficaces dans le traitement de
l’endométriose.
Être très patient. Pour cela, nous recommandons de pratiquer
quotidiennement la méditation.

Conseils diététiques

Se purifier en jeûnant, en consommant des fruits et des légumes crus.


Inclure cette pratique dans son régime hebdomadaire et les résultats
seront très rapides.
Consommer du céleri, du persil, des graines de lin, du brocoli, du chou,
des artichauts et des choux de Bruxelles, car ces aliments équilibrent le
taux d’hormones.
Éviter toutes les graisses animales, les produits laitiers, le sucre raffiné, le
café, le sel et le tabac.
Incorporer du poisson dans son alimentation ou consommer des
compléments d’oméga 3, d’acide eicosapentaénoïque (EPA) et d’acide
docosahexaénoïque (DHA).

Exercices

Marcher pieds nus sur la terre tous les jours. Cela aide à décharger
l’énergie.
Respirer de l’air pur. Comme nous l’avons mentionné précédemment, de
nombreuses maladies sont liées à la pollution et le corps réclame peut-être
simplement l’environnement sain dont il a besoin pour guérir.
Faire du sport, de la méditation ou du yoga au moins trois fois par
semaine.
Éviter les situations stressantes.

Plantes médicinales

Gingembre : mâcher la racine ou boire en infusion pour les crampes, les


vertiges et les nausées.
Valériane : en teinture, pour apaiser les douleurs, 15 gouttes trois fois par
jour. On peut augmenter la dose, si nécessaire.
Pissenlit : consommer les feuilles en salade crue ou les boire en infusion.
Bardane et hamamélis : en infusion ou en gélules.
Cassis, prêle, feuilles de framboisier : en teinture, un mélange de tous.
Boire 15 gouttes trois fois par jour.
Papillomavirus humain (PVH)
Si j’ai mis cette infection dans ce chapitre, c’est qu’il s’agit bien d’une
maladie sexuellement transmissible ; un virus qui affecte la santé du col de
l’utérus, qu’il est donc nécessaire de prendre en compte.
Le PVH est constitué de différents groupes de virus à ADN. Il en existe
une centaine de types, classés en deux groupes : à faible risque et à haut
risque. De nombreux types n’affectent que la peau et les muqueuses et
guérissent rapidement. Cependant, d’autres virus à haut risque déterminent
parfois l’apparition de cellules précancéreuses. Le traitement prend alors de
quelques mois à plusieurs années. Toutes les lésions précancéreuses
n’évoluent pas vers un cancer du col de l’utérus. Cependant, il vaut mieux
traiter précocement les lésions et s’engager dans un suivi continu. La
médecine conventionnelle traite les cellules anormales et cancéreuses par une
simple cautérisation ou congélation (cryothérapie).
Comme il ne provoque pas de symptômes évidents, le PVH passe souvent
inaperçu et n’est pas traité à temps. Cependant, il existe des tests spécifiques,
tels que le frottis cervical, que les femmes doivent passer régulièrement pour
détecter toute anomalie. De même, un auto-examen régulier avec un
spéculum aide à rester attentive aux symptômes étranges, tels que des lésions,
des taches ou des verrues. Il existe également une méthode de dépistage
préventif très efficace que l’on peut faire chez soi. Il s’agit d’un test à
domicile avec du vinaigre qu’on applique sur le col de l’utérus (voir le
chapitre IV pour les instructions).
Le PVH est l’infection sexuellement transmissible la plus courante
aujourd’hui. La méthode de prévention la plus accessible et la plus populaire
est l’utilisation du préservatif, ainsi que le dépistage et les tests réguliers
mentionnés plus haut. Le vaccin qui est délibérément administré à des filles
vierges dès l’âge de 9 ans est une nouvelle preuve du manque d’éthique des
systèmes de santé, car son efficacité n’a pas encore été prouvée. De longues
années d’expérience sont nécessaires pour constater les résultats. Par ailleurs,
les nombreux effets secondaires sur la santé des jeunes filles, principalement
dans les pays du tiers monde où les vaccins et les médicaments sont
expérimentés, ont soulevé de nombreuses questions.
Comment le PVH se transmet-il ?

Il se transmet lors des rapports sexuels (pénétration, rapport oral, manuel,


etc.) ;
On peut le transmettre à un bébé durant l’accouchement ou en cas de
rupture prématurée des membranes, même si le risque reste généralement
faible.

Quels sont les facteurs de risque ?

Âge précoce du premier rapport sexuel ;


Partenaires sexuels multiples ;
Multiparité (cinq naissances ou plus) ;
Antécédents d’infections sexuellement transmissibles ;
Tabagisme ;
Immunosuppression ;
Mauvaise alimentation ;
Utilisation de contraceptifs oraux pendant plus de cinq ans.

Mesures de prévention

Éducation sexuelle précoce ;


Utilisation du préservatif ;
Auto-examen : méthode du vinaigre à domicile pour détecter les cellules
anormales ;
Suivi et dépistage par le test Pap ;
Alimentation équilibrée comprenant la consommation de fruits et de
légumes riches en bêta-carotène, en vitamine C et en acide folique. On
peut également prendre des compléments alimentaires qui en
contiennent ;
Suppression de l’alcool et du tabac ;
Suppression de la viande rouge, des saucisses et des aliments raffinés.

Traitement
Certaines lésions disparaissent d’elles-mêmes, mais il faut les surveiller à
l’aide de contrôles réguliers. Si les lésions persistent ou s’aggravent et selon
le degré du virus (élevé ou faible), si des cellules sont altérées, s’il y a des
verrues et/ ou des lésions, on peut les retirer chirurgicalement. Il faut
contrôler toutes les lésions pour qu’elles ne s’aggravent pas. Pour les retirer,
on utilise différentes méthodes : laser, chirurgie ou destruction des tissus par
le froid. L’objectif est d’éliminer la région où la lésion apparaît. Je vous
recommande de suivre tous les traitements médicaux, sans perdre de vue que
les lésions ne sont enlevées que superficiellement (seul le symptôme est
attaqué). Par conséquent, je vous conseille d’aborder le problème de manière
globale afin de le résoudre à la racine, car il peut réapparaître.

En complément

Éviter le stress au quotidien ;


Faire de l’exercice trois fois par semaine ;
Se reposer six à huit heures par jour ;
Se purifier à l’aide d’une alimentation riche en fruits et légumes crus, et
en consommant des plantes médicinales ;
Faire des bains de siège ;
Faire bouger son utérus : danse du ventre et ronde ;
Communiquer avec l’utérus : respiration ovarienne, tai chi chuan et
méditation.

Nettoyage de l’utérus
Remède que recommande la tradition mapuche. Il faut pour cela ne pas
prendre de contraceptifs hormonaux, et connaître les plantes que l’on va
utiliser.
Hacher les herbes suivantes en quantités égales : boldo, salsepareille,
sauge, fenouil, lomatia hirsuta, molle, gui et quinchamali (plante de la famille
des Santalacées qui pousse dans les régions andines d’Argentine, Bolivie et
Chili, N.d.R.) Les mélanger et les empaqueter. Mettre une cuillère à soupe du
mélange d’herbes dans une tasse d’eau bouillante, laisser reposer cinq
minutes à couvert, filtrer et boire. Boire deux fois par jour, toutes les douze
heures, au lever et au coucher du soleil. Ne pas prendre lorsque le soleil
brille. Boire pendant neuf jours après la fin des règles. Le faire trois lunaisons
de suite.
Cette recette augmente également la fertilité. On conseille de ne pas avoir
de rapports sexuels avec pénétration pendant ces neuf jours, dans le cadre du
processus de purification.

Guérison des lésions cervicales


Cette technique est recommandée par Rina Nissim, médecin suisse spécialiste
des traitements gynécologiques naturels. Elle recommande de fabriquer des
tampons naturels avec du coton enveloppé de gaze stérile8. Appliquer le
mélange d’huiles suivant : 60 gouttes d’huile d’amande douce, 20 gouttes
d’huile de germe de blé, 4 gouttes d’huile essentielle de thuya et 4 gouttes
d’huile essentielle de cyprès.
Introduire le tampon jusqu’à ce qu’il touche le col de l’utérus et en laisser
sortir une partie pour mieux le retirer. Le laisser en place toute la nuit et
l’enlever le matin. Ce traitement doit durer plusieurs semaines ou mois, avec
des interruptions pendant les règles.

Nettoyage de l’utérus et du col de l’utérus

Marina Lorenz, médecin chilien, a guéri de nombreux cas de PVH avec


lésions grâce à la technique suivante : mettre des quantités égales de matico,
plantain et camomille dans une casserole, verser dessus 1 l d’eau bouillante et
laisser refroidir. Filtrer et verser le liquide dans un irrigateur. Cet instrument
permet d’effectuer une douche vaginale profonde en une seule fois, en
plaçant la femme sur le dos, au-dessus d’une bassine pour recueillir le
liquide. Ne pas utiliser de poire, mais un irrigateur pour un résultat
satisfaisant. Répéter le traitement tous les jours. Au bout d’un mois, on
pourra observer une amélioration avec la guérison des ulcères. « Au bout
d’un mois environ, les plaies commencent à “granuler”, c’est-à-dire à se
refermer9. »

NOTES
1. Reich, W., « Carta a A. S. Neil », in Correspondencia con A. S. Neil, traduit et édité par la Es. Te. R,
1956.
2. Rodrigañez, C., El asalto al Hades. La rebelión de Edipo, autoédition, 2010, p. 177.
3. Je vous conseille de lire les travaux de Casilda Rodrigáñez, qui présente ses études pour reconquérir
l’utérus spasmodique et notre énergie sexuelle féminine.
4. Northrup, C., Cuerpo de mujer, sabiduría de mujer, Barcelone, Urano, 1999, p. 148.
5. Chia, M. et Carlton, R., La mujer multiorgásmica, Madrid, Neo Person, 2003, p. 233.
6. Carme Valls Llobet est endocrinologue et directrice du programme Femmes et santé (CAPS) à
Barcelone. Extrait d’une interview donnée dans le cadre du documentaire Endométriose, la partie
émergée de l’iceberg, d’Elena Goatelli.
7. Northrup, op. cit., p. 128.
8. NISSIM, R., Manual de ginecología natural para mujeres, Barcelone, Icaria, 1993, p. 98.
9. « Con mezcla de yerbas criollas, medica penquista cura cáncer. Utiliza manzanilla, matico y
llantén », in La Tercera, 21 février 1986.
Chapitre VIII
LE CYCLE MENSTRUEL
La roue de la vie

O
n appelle couramment la période de la menstruation « les règles », ce
qui sonne comme quelque chose de strict et de linéaire, comme s’il
s’agissait d’un régime dictatorial qui nous gouverne chaque mois,
étouffant notre volonté. Cela peut paraître excessif, et pourtant... C’est l’idée
que les modèles sociaux ont véhiculée à travers les siècles. Il en va de même
pour le corps et les émotions de nombreuses femmes, qui se sentent vraiment
malades à chaque cycle lunaire.
Les règles sont devenues un fait « douloureux », « gênant », « sale » et
« sauvage », considéré comme pathologique et digne d’être dompté au
rythme effréné de la vie dans les civilisations modernes. C’est ainsi que la
science a mis au point une solution se limitant aux antalgiques et aux
hormones de synthèse pour contrôler médicalement notre cycle, créant une
distance entre notre sang et nous, et ce moment de communication et de
renouveau qui nous appartient.
Cette société, dans son aveuglement, doit apprendre que la menstruation
est un acte sacré, un moment de grande ouverture spirituelle et de sensibilité
évidente, qu’on aborde de manière vague comme quelque chose relevant plus
de l’« hystérie » ou de l’irritabilité, sans comprendre que cette sensation n’est
qu’intuition pure. Les exigences extérieures entrent en conflit avec le besoin
d’introspection des femmes, de calme et d’un rythme de fonctionnement
tranquille, car c’est l’occasion d’un dialogue avec leur sagesse intérieure.
Nous avons un deuxième cœur sacré, notre utérus. C’est pourquoi nous
devons retrouver la sagesse que nous donne notre sang, apprendre à écouter
les appels, les sensations que la vie nous offre à chaque cycle lunaire, pour
parvenir à nous purifier et nous renouveler. Si nous vivons selon des rythmes
extérieurs, des rythmes que le système nous impose, nous ne pourrons pas
commencer un nouveau cycle. Nous avons besoin de cet intervalle de temps
pour suivre notre propre rythme.
Le sang vient nettoyer nos énergies. Il faut en prendre soin, car ce n’est ni
une ordure ni une « punition », comme certains l’ont décrété et continuent de
le professer au nom de Dieu… Nous ne pouvons pas nous jeter à la poubelle,
ni délaisser ce précieux moment de purification.
Il est nécessaire de vider notre utérus/cœur de la douleur qui a compromis
notre équilibre, de nous débarrasser des mots sombres, des images et des
tabous qui nous empêchent de valoriser notre nature. Les femmes ont besoin
d’entreprendre un voyage dans les profondeurs de leur être, les sens en éveil.
Nous devons nous réapproprier les espaces usurpés et récupérer une grande
partie de la sagesse qui garde encore le silence en nous.
RITUALISER NOTRE SANG

Ullchatum : un rite de passage


L’histoire nous apprend que des femmes de cultures différentes prenaient le
temps de s’isoler au moment de leurs règles. C’est le cas notamment des
Indiennes d’Amérique du Nord, qui se réunissaient pour avoir leurs règles à
l’intérieur d’une tente qui leur était exclusivement réservée, où des femmes
sages leur apprenaient comment synchroniser leurs menstruations. Ces
femmes avaient leurs règles ensemble, à chaque nouvelle lune… Elles
cessaient simplement de s’occuper de tout et profitaient de cette pause pour
se reconnecter au monde et se réenchanter, en ouvrant leur propre espace de
réflexion, en partageant leurs connaissances et en devenant plus vigoureuses
pour envisager un nouveau cycle avec un regard pur.
De nombreuses communautés de femmes reprennent aujourd’hui ces
pratiques dans plusieurs régions du monde. Elles se réunissent dans des
cercles de femmes et des tentes rouges, lors de la période de la menstruation,
où elles se libèrent des schémas nocifs qui affectent à la fois leur sexualité et
leur menstruation. Elles y vénèrent leurs cycles, et s’offrent mutuellement
affection et soutien dans ce qui touche à leurs émotions et leur sexualité.
Notre culture occidentale ne possède pas aujourd’hui cette même
richesse. L’arrivée des premières règles n’est pas vénérée, la ménopause non
plus.
Les différentes cultures et tribus ayant une approche matriarcale ont
beaucoup à nous apprendre : elles célèbrent par un beau rituel la bénédiction
de l’arrivée de la fertilité chez les filles. C’est encore le cas en Chine dans le
village matriarcal de Mosuo, où les jeunes filles reçoivent de nouveaux
vêtements confectionnés par leur mère et les femmes de la communauté : une
chemise, une jupe et surtout la « coiffe en laine de yak – le long bœuf à poils
foncés de l’Himalaya – […] un bonnet qui se termine à l’arrière par une
queue qui arrive à la taille1. » En outre, à l’âge de 13 ans, les jeunes filles
reçoivent les clés de la maison où elles pourront recevoir leurs futurs amants
pour la nuit, même si l’on sait que leur vie sexuelle ne commence que des
années plus tard. La maison s’appelle Babahuago, la « salle des fleurs ».
Plusieurs récits anciens des Mapuches racontent que l’arrivée des règles
chez les jeunes filles était célébrée de plusieurs manières. Selon Ziley Mora,
au printemps, avant l’arrivée des premières règles, on pratiquait l’Ullchatum,
un rite au cours duquel la malen [jeune fille] recevait de sa mère et des
femmes de son entourage un bain de fleurs sur les bords d’une rivière. La
mère donnait le dernier bain à sa fille et c’est aussi la dernière fois qu’elle
l’habillait. C’est à ce moment-là qu’on lui donnait ses nouveaux vêtements de
femme mapuche, un costume comprenant tous les éléments en tissu et les
bijoux en argent typiques de ce peuple. D’autres expliquent que la jeune fille
est conduite vers une ruka faite de quatre bâtons d’arbres indigènes kila
(chusquea culeou) et recouverte de couvertures et de peaux multicolores. […]
Cet auvent ou ruka était appelé rukamalen [maison de la jeune fille, belle
maison] ou wenteruka [maison du trou supérieur ou maison de l’ouverture
au-dessus], étant donné son caractère d’autel initiatique2.
La jeune fille reste dans la rukamalen pour purifier son corps par le jeûne
et recevoir les enseignements des femmes sages de sa lignée.
Consacrer ces rites de passage est fondamental pour embrasser le
changement qui s’offre à nous. C’est ce que raconte cet extrait romantique
qui décrit la cérémonie de la première lune :
« Elles ont frotté du henné sur les ongles de Rachel et sur la plante de ses
pieds. Elles ont peint ses paupières en jaune, et ont mis tous les bracelets,
pierres précieuses et bijoux qu’elles ont pu trouver sur ses doigts, ses orteils,
ses chevilles et ses poignets. Elles lui ont couvert la tête avec le plus beau des
foulards brodés et l’ont conduite à la tente rouge.
Elles chantaient des chansons pour les déesses. […] elles mangeaient le
miel des dattes et un gâteau de blé fait en forme de triangle représentant la
vulve. […] Ensuite, elles l’ont emmenée dans le champ, où elle s’est unie à la
terre. Rachel était étourdie de plaisir. Remplie de joie et d’attentes, elle resta
dans la tente pendant trois jours, conservant le précieux fluide dans un vase
de bronze, car le sang de la première lune d’une vierge était une puissante
libation pour le champ3. »
Dans plusieurs régions du monde, les jeunes filles se plient à des rites
d’initiation quand elles deviennent des femmes. Ceux-ci sont parfois violents
comme quand on les enferme ou les soumet à différents actes, y compris le
rite de la « mutilation génitale ». Il convient de préciser que cet acte était et
est toujours pratiqué par des populations ayant une approche « patriarcale » ;
il n’a jamais été pratiqué dans une société « matriarcale ».

La ceinture lunaire
Sur notre continent, les femmes de plusieurs cultures autochtones soulignent
traditionnellement leur taille d’une ceinture de laine tissée. Elles portent
également une gaine rouge qui enveloppe toute la région pelvienne lors des
cérémonies et pendant leurs règles, afin de protéger le canal cervical, qui se
dilate pour laisser descendre le sang. Sa couleur représente également la
force, la passion et la santé. On utilise également cette gaine pendant la
grossesse pour se protéger contre le mauvais œil4 ou une éclipse qui pourrait
affecter la santé du bébé. La gaine soutient et protège notre utérus et notre
dos, des régions qui ont besoin de chaleur et de soins.
On peut citer le trariwe, une ceinture caractéristique qui maintient la robe
des femmes mapuches sur laquelle sont imprimés des symboles représentant
le mythe du serpent et la création de la vie et de la fertilité. Il possède
également « des fonctions magiques : il exprime le désir que les esprits qui
donnent et protègent la vie préservent le réceptacle féminin où celle-ci prend
forme5 ».

Vénérer le sang
Le retour aux traditions qui nous relient à nos processus naturels est souvent
associé à l’archétype de la femme sauvage, ce qui peut paraître insensé dans
le maelström de béton où nous vivons.
Cependant, plus notre être se remplira de bonheur, plus nous pourrons
rompre nos chaînes.
Les exercices suivants sont parfaits pour glorifier nos menstruations et
renouer le contact avec elles :
Trouver un endroit tranquille dans la nature. Il peut s’agir du jardin ou
d’une forêt. S’offrir une petite retraite lors des premiers jours de
menstruation. Apporter des couvertures, des coussins, de l’eau et de la
nourriture. En jupe, faire un trou dans le sol et saigner au-dessus (inutile
de s’enfoncer dans le sol, il suffit de laisser descendre le fluide
directement dans la grande Matrice). Se laisser aller. On peut rester
accroupie ou se reposer le dos appuyé contre un arbre. Vibrer avec le
pouls de la Terre Mère.
Faire un autel avec des objets de pouvoir pour honorer la force de
renouvellement et la création d’un nouveau cycle. Allumer des bougies
rouges, placer des photos des femmes de sa lignée qui personnalisent la
force. Placer également des éléments de la Terre Mère : des fleurs, des
plumes, des pierres, etc. pour se relier à sa propre nature.
Organiser un cercle de femmes ou créer une tente rouge pour partager ses
expériences, ouvrir ses émotions au cercle, se laisser aimer par les autres
femmes. Brosser et tresser ses cheveux, danser, chanter et prendre soin
les unes des autres.
Fabriquer un sachet de graines et d’herbes médicinales aux propriétés
apaisantes et anti-inflammatoires pour abriter l’utérus. Il faudra un
morceau de tissu en coton (il est possible de recycler une chaussette ou la
manche d’un pull). Y mettre des graines (de riz, de lin et d’avoine) et des
fleurs séchées (lavande, pétales de rose, feuilles de boldo et écorces
d’orange) et le fermer à l’aide d’une couture. Les quantités dépendront de
la taille du sac souhaité. Pour l’utiliser, le chauffer au micro-ondes ou
avec un fer à repasser pendant deux minutes et le placer sur l’utérus ou le
dos aussi longtemps que nécessaire.
Se déconnecter pendant au moins deux heures. Éteindre la machine qui
relie au cybermonde du travail et se reposer ou faire une sieste !
Faire de l’art avec son sang ! Peindre un motif avec son sang sur du
papier, du tissu ou des éléments de la nature.
S’accorder des moments de paix, d’amour et de plaisir grâce aux
orgasmes qu’on peut atteindre par la masturbation et qui permettent de
détendre l’utérus. Cette pratique permet de résoudre les problèmes de
crampes et de tensions au moment de la menstruation.
Activer son potentiel créatif lunaire : écrire, peindre, dessiner, chanter,
faire de la musique.
Recharger ses énergies avec la lune. Si l’on n’a pas ses règles à la
nouvelle lune (lune noire), marcher, s’allonger nue sous les rayons
argentés de la lune et laisser la lumière pénétrer sa peau.
Si l’on n’a pas de gaine menstruelle, tricoter la sienne. L’arrivée des
règles est un bon moment pour la tricoter. Cela aidera aussi à s’accorder
un peu de temps libre.

RECYCLER SON SANG, QUI N’EST


PAS UN DÉCHET !
Actuellement, l’utilisation de serviettes hygiéniques et de tampons jetables
fabriqués avec des produits chimiques très nocifs pour la santé est la méthode
la plus populaire au monde pour recueillir l’écoulement sanguin. Leurs
composants – rayonne, dioxines, amiante et polyacrylate, etc. – sont autant de
substances toxiques qui restent dans le vagin et qui, dans le cas des tampons,
absorbent non seulement le sang, mais aussi d’autres fluides nécessaires à
l’équilibre de la flore vaginale.
Les résidus chimiques qui se logent dans le vagin et le col de l’utérus
pendant les périodes de menstruation favorisent l’apparition de bactéries
causée par les toxines que notre corps abrite et parfois à l’origine d’une
infection ou du syndrome du choc toxique (SCT). Le SCT est une infection
vaginale provoquée par l’utilisation prolongée de tampons qui peut entraîner
de la fièvre, des douleurs musculaires, de la fatigue et même la mort dans
certains cas.
Le sang possède des cellules souches (cellules régénératrices de
l’endomètre) capables de régénérer les plaies et de guérir les maladies. On
trouve également des cellules souches dans la moelle osseuse et le cordon
ombilical. Dans le monde des sages-femmes traditionnelles, il est courant
d’utiliser le placenta comme remède. On conserve le cordon ombilical extrait
du placenta pour servir de médicament en cas de maladies respiratoires de
l’enfant.
Le sang que nous jetons est une très bonne source de nutriments pour le
sol. On peut le mélanger à une grande quantité d’eau pour diluer sa puissance
et arroser les plantes et les arbres.
Plusieurs générations de femmes utilisent déjà ce type de produits, avec
lesquels nous polluons non seulement notre corps, mais aussi la planète.
Notre sang ne peut en aucun cas être source de contamination. Nos grands-
mères peuvent nous faire part de leurs expériences avec des linges de coton,
méthode qu’on utilise depuis le plus longtemps et que beaucoup de femmes
continuent à utiliser ou que certaines ont reprise. Cela révolutionne le
paradigme dominant et nous pousse à connaître notre sang et à nous
connecter encore plus avec notre menstruation. Il existe également des
alternatives comme la coupe menstruelle, un petit récipient en silicone qu’on
insère dans le vagin pour recueillir le sang (il ne l’absorbe pas) et qu’on retire
pour le vider au bout de quelques heures. Quelles que soient les alternatives,
je vous invite à en prendre connaissance.

KÜYENTÜN : L’ACTION DE LA LUNE

Dans la langue mapudungun (du peuple mapuche), menstruation et


mouvement régulier de la lune ont la même signification : küyentún [action
de la lune : le processus cyclique et persistant -tün- de la lune, küyen]6.
La période de la menstruation constitue l’un de ces moments prouvant
clairement que nous nous inscrivons dans un cycle qui donne le la d’une fin
constante. Comme tout être qui habite la Terre, nous faisons à chaque instant
l’expérience d’une nature cyclique.
En nous coexistent des jeux et des mouvements d’énergie et d’hormones
sexuelles : œstrogènes, progestérone, hormone folliculostimulante (FSH),
hormone lutéinisante (LH). « Les hormones sexuelles affectent tout le corps,
mais les organes sexuels sont les protagonistes de l’action7. »
Nous fluctuons comme les marées, les saisons, les plantes et les
mouvements de la lune. Pendant l’âge fertile, nous passons par quatre
grandes étapes : prémenstruelle, menstruelle, pré-ovulatoire, ovulatoire, à
nouveau prémenstruelle et ainsi de suite, jusqu’à l’arrivée de la ménopause.
À chacune de ces étapes, plusieurs transformations s’opèrent en nous,
auxquelles nous devons être attentives afin de nous comprendre plus
profondément et de répondre aux énergies de chaque phase.
Nous passerons en revue ces quatre grandes étapes sous leurs différents
aspects, du biologique au monde des images et des énergies qui nous
habitent. Je recommande l’utilisation de plantes médicinales à chaque
moment du cycle, que les femmes soient attentives à la phase de la lune, à
l’énergie saisonnière et archétypale que chaque étape représente, et qu’elles
intègrent l’exercice et une alimentation saine à leur routine quotidienne.
Chaque être qui habite cette planète est unique. Par conséquent, chaque
femme vit son cycle menstruel d’une manière particulière en fonction de son
propre contexte. Ces informations ne sont qu’une référence. Aucune femme
ne devrait douter de ses sensations ou de son propre rythme. Par exemple, ne
pas saigner à la nouvelle lune ou à la pleine lune n’est pas nécessairement un
signe de « déséquilibre ». Chaque femme perçoit et habite le monde
différemment, et chaque cycle sera influencé par ses émotions, son rythme de
travail, son alimentation, sa vie sexuelle, ses hormones, ses médicaments et
son environnement, etc. Ainsi, certaines femmes peuvent être réglées tous les
vingt-quatre jours, voire tous les trente-cinq jours.
Nous n’utiliserons à titre d’exemple qu’un cycle de vingt-huit jours,
commençant à la nouvelle lune, juste pour illustrer les étapes franchies.
Chaque femme devrait enregistrer son cycle et sa durée pour bien identifier
les différentes étapes.

DES COMPLÉMENTS POUR


ACCOMPAGNER VOTRE CYCLE

Les archétypes
S’identifier aux images est important pour construire sa réalité. S’inspirer de
la mythologie révèle notre origine et nous guide sur le chemin.
Nous utilisons les archétypes que les femmes traversent dans leur vie
(fille, mère, femme sage et sorcière) afin que ces images nous aident à
représenter les énergies de chaque phase de notre cycle8.

Les saisons
Nous changeons comme les saisons de l’année. La Terre Mère, avec tous ses
modèles naturels, se transforme et se renouvelle en permanence. Les saisons
de l’année sont un autre témoignage de ce système circulaire. Nous passons
par différents climats et températures, positions et niveaux de lumière.
Naturellement, les aliments et les plantes suivent spontanément ce rythme,
fleurissant, mûrissant, éparpillant leurs graines et se reposant avant un
nouveau cycle. En revanche, l’agriculture moderne modifie le cycle
alimentaire naturel pour doper la productivité et satisfaire le marché ; la
génétique est perturbée, le sol érodé par la monoculture.
On dit que craindre ou résister au changement provoque des
déséquilibres. Héraclite, au quatrième siècle avant J.-C., disait : « Il n’y a rien
de permanent, sauf le changement. » N’agissons pas comme les passagers,
mais comme les chauffeurs de ce grand voyage. Suivre l’exemple des saisons
et intégrer leurs énergies peut nous aider à nous mettre encore plus en relation
avec chaque phase que nous vivons. Intégrez les énergies saisonnières dans
votre cycle menstruel et laissez-vous porter par elles.

La lune
La lune, dans sa danse cosmique, connaît différentes phases de luminosité et
d’obscurité, en croissant et décroissant. Partie intégrante de la nature, nous
sommes influencés par ses mouvements : elle agit sur les marées, les récoltes,
les saisons, le cycle menstruel et tout ce qui palpite sur Terre. Dans les
communautés où la lumière électrique n’existe pas, les femmes ont souvent
leurs règles à la nouvelle lune tandis qu’elles ovulent à la pleine lune. En
raison de l’effet de la lumière sur notre système hormonal, Louise Lacey a
utilisé le terme « lunaception » en 1971, à partir d’une étude qu’elle a réalisée
sur l’influence de la lumière sur notre cycle. Elle était capable de contrôler
son cycle et sa fertilité en se reposant la nuit dans l’obscurité totale, sans
aucune lumière électrique allumée, pas même la petite lumière d’un
téléphone ou d’un réveil. Et les trois jours de pleine lune, elle dormait avec
une lumière tamisée (simulant la lumière de la pleine lune), ce qui lui
permettait d’ovuler ces jours-là et de réguler son cycle en ayant ses règles à la
nouvelle lune. Ce n’est qu’un exemple de la façon dont les mouvements de la
lune sont liés à nos cycles.
Pour représenter chaque phase, nous prendrons l’exemple d’un cycle où
les menstruations commencent à la nouvelle lune et où l’ovulation se produit
à la pleine lune. Mais on peut avoir ses règles à n’importe quelle lune. Tout
est très relatif. Elles ne seront pas les mêmes à la pleine lune qu’à la nouvelle
lune en raison de leurs énergies différentes. Il faut donc rester attentive aux
mouvements de la lune, qui influencent chaque phase que l’on traverse.

Les déesses
Pour vous aider à vous connecter aux étapes de votre cycle, nous utiliserons
également le monde mythique des déesses, en identifiant leurs différents
archétypes et en les assimilant aux diverses énergies de notre cycle.
Recherchez l’énergie de chaque déesse pour chacune de vos phases. Élevez
des prières et des chants à son nom. Inutile de lui demander quoi que ce soit ;
demandez à votre force intérieure9.

Les plantes médicinales


L’esprit de la plante médicinale est ce qui guérit. C’est ce que nous
enseignent les peuples indigènes. Utilisez-les avec respect et comme des
aliments qui nourrissent, nettoient et guérissent. Ce sont de bons alliés pour
nous accompagner dans notre cycle. À certains moments, nous en aurons plus
besoin que d’autres. Toutefois, n’oubliez pas de leur demander l’autorisation
et de les remercier chaque fois que vous les utilisez. Pour tout savoir sur les
modes de préparation, voir le chapitre V consacré aux plantes médicinales.
L’alimentation10
Nous nous nourrissons d’air, d’eau, de lumière et d’aliments. Ce que nous
ingérons est fondamental pour notre vitalité. Notre santé décline lorsque nous
vivons dans un air pollué, sans lumière solaire ou lorsque nous mangeons
mal. De nombreuses maladies et affections sont dues à une alimentation
pauvre et déséquilibrée. Cela influence beaucoup notre énergie et notre
humeur. Nous allons donc passer en revue quelques conseils diététiques pour
chaque phase du cycle.

L’exercice physique
La sédentarité est un autre mal qui afflige la société moderne. Le mode de vie
axé sur la productivité nous amène à subir des niveaux de stress élevés. Le
manque d’activité physique entraîne la stagnation de l’énergie et l’atrophie
des organes vitaux. Il est impossible d’appliquer un programme d’exercices
général pour chaque phase, car il doit être étudié pour chaque cas particulier.
Par conséquent, il faut créer sa propre routine en fonction de ses besoins, sans
perdre la constance ni l’équilibre de ce que sa propre énergie exige.

LES QUATRE PHASES DE NOTRE


ÉNERGIE CYCLIQUE
Nous illustrerons la durée de chaque phase en prenant exemple sur un cycle
de vingt-huit jours, afin d’ordonner les étapes. Organisez vos phases en
fonction de la durée de votre propre cycle.

La période menstruelle
Elle s’étend du jour 1 au jour 5 (ou jusqu’à l’arrêt des pertes). Le premier jour
des règles est aussi celui de l’ensemble du cycle. L’écoulement sanguin est
dû à la non-fécondation de l’ovocyte, libéré par l’ovaire pour être fécondé,
phénomène par lequel la couche la plus interne de l’utérus se dispose à
recevoir le placenta. Lorsque cela ne se produit pas, la couche la plus interne
de l’utérus se détache.
Deux jours avant de voir la première goutte de sang, notre énergie
pressent déjà ce qui va arriver. On peut remarquer que l’ostium (le trou dans
le col de l’utérus) a ouvert ses portes, que sa texture s’est adoucie et qu’il
s’aligne avec le vagin pour la descente du sang. Si l’on regarde à l’intérieur,
on peut remarquer quelques gouttes de sang brunâtre qui ont déjà commencé
à descendre et restent autour du col de l’utérus.
Ces jours-ci, des mouvements énergétiques intenses sont générés par
notre utérus pour se débarrasser de sa couche précédente. L’énergie est
concentrée dans la glande pituitaire et notre utérus concentre toute son
énergie pour la faire descendre sur terre. Cela se ressent dans notre humeur et
notre état émotionnel de manière aiguë. Si vous pouvez vous connecter à ce
moment, vous pourrez marcher en harmonie avec vos menstruations.

Archétype
Étape de la sorcière [Kalku] ou plutôt de la femme sage [Kimche Domo] qui
entame une période d’introspection, de vision et de renouveau. Selon cette
énergie quelque peu passive, c’est un excellent moment pour faire une pause
et se connecter à notre kimche domo, pour se recueillir et réfléchir, pour
ralentir et faire un travail d’introspection dans les profondeurs de notre être.

Saison

L’hiver. Un temps de protection, de liquide abondant qui doit émaner du


corps de la Terre Mère. Les marées descendent comme notre sang. Saison
pendant laquelle nous avons besoin de chaleur et pendant laquelle il y a plus
d’heures d’obscurité ; nous avons donc tendance à nous reposer un peu plus.
Lune

Nouvelle. C’est la lune noire. Nous ne pouvons pas la voir à l’œil nu, mais
seulement lors d’une éclipse totale de Soleil. Elle représente un moment
d’introspection. On dit que c’est une période de gestion et de planification.
C’est également une période propice au nettoyage et au renouvellement des
énergies.

Déesses

Hécate, Inana et Perséphone, déesses de la sagesse, de l’intuition, du monde


souterrain et de la lune noire.

Plantes médicinales
Ces plantes vous accompagneront dans cette période avec leurs propriétés
anti-inflammatoires, apaisantes et digestives, agissant sur le système digestif,
le système nerveux central et l’utérus.
Millefeuille : infusion d’une cuillère à café de feuilles séchées par tasse
d’eau. Boire jusqu’à deux tasses par jour pendant le cycle.
Valériane : prendre une décoction de sa racine, jusqu’à trois fois par jour.
Possède un effet relaxant. Si l’on ne trouve pas la racine, en prendre sous
forme de teinture mère à raison de 15 gouttes trois fois par jour.
Ortie : boire une infusion d’ortie avec du pissenlit pour purifier et
compenser les pertes de sang.
Gingembre : le boire en infusion ou mâcher le rhizome. Cela permet de
réduire les tensions et les crampes.

Alimentation

Boire beaucoup d’eau.


Réduire sa consommation de sel, de sucre et de farines raffinées.
Éviter la viande rouge, les saucisses et les produits laitiers.
Privilégier des aliments riches en potassium, comme les légumineuses, le
germe de blé, les cacahuètes, l’avocat, le sésame, les noix, etc. Le
potassium aide non seulement à réguler les fluides dans le corps, mais
aussi à déterminer la contraction ou la relaxation des muscles, évitant
ainsi les crampes.
Consommer des aliments riches en fer, comme les légumineuses, les
céréales complètes, les fruits secs, etc. Lorsque le fer n’est pas d’origine
animale, il faut le mélanger à des aliments riches en vitamine C afin que
l’organisme puisse l’absorber.
Consommer des aliments diurétiques, comme les ananas, les pastèques,
les concombres, etc., car ils favorisent la production d’urine.
Consommer régulièrement des légumes verts, des produits à base de soja
et de la levure nutritionnelle comme la levure de bière.

Exercice physique
Pendant cette phase, il est bon de se reposer, au moins pendant les trois
premiers jours. La méditation convient très bien pour cette période. Si vous
avez l’habitude de faire de l’exercice physique ou du sport, mettez-y un peu
plus d’engagement qu’à l’habitude, en respectant toutefois votre propre
rythme. Si vous pratiquez également le yoga, continuez, à l’exception des
postures inversées ou de celles qui demandent beaucoup d’efforts et
d’équilibre. Certaines postures sont recommandées pour les crampes
menstruelles (effectuez-les avec des respirations conscientes complètes,
longues et profondes, en détendant le ventre sur l’expiration, c’est-à-dire le
pranayama)11.
Pavanamuktasana : posture du fœtus, allongé sur le dos, les genoux pliés.
Cette posture tonifie la région sacro-lombaire et soulage la douleur.
Marjarasana : posture du chat. Alterner la posture du chat et celle de la
vache pour détendre le sacrum et se libérer des émotions.
Balasana : posture de l’enfant. Relaxante, elle améliore l’état des organes
internes. La tenir en laissant de la place au ventre.
L’étape pré-ovulatoire

Étape qui s’étend de la fin de la menstruation à l’ovulation. D’après le cycle


précédent (vingt-huit jours), elle s’étend du jour 6 au jour 12. Cette période
est également connue sous le nom de stade œstrogénique ou non fertile. Le
système commence à sécréter beaucoup d’œstrogènes en raison de la
maturation du follicule à l’intérieur de l’ovaire, qui se prépare à sortir. Il
s’agit d’une période variable, à tel point qu’on peut la prolonger ou la
raccourcir en fonction des processus de chacune. Il faut donc prêter attention
à son cycle : s’il est court – par exemple, s’il dure moins de 25 jours – la
phase fertile (ovulatoire) arrivera plus tôt.

Archétype

Étape de la fille ou de la jeune fille [malen]. C’est une période de croissance


de l’énergie lumineuse et rayonnante. D’une grande inspiration, d’une
activité physique et intellectuelle. C’est une étape active pour émerger, car
nous disposons d’énergies puissantes pour réaliser les projets actuels et
futurs. Le mot « jeune fille » dérive de « maîtresse » : c’est le temps de
l’indépendance, idéal pour revitaliser l’enfant sauvage qui vit en nous.

Saison

Le printemps. Moment de lumière, de floraison abondante et d’énergie qui


monte à la cime des arbres. Comme eux, nous avons beaucoup d’énergie
corporelle et de lumière pour créer.

Déesses
Kalfumalen, Artemis, Medeina et Diana, qui représentent les jeunes filles qui
vivent dans les forêts et prennent soin des animaux contre les chasseurs ; la
jeune fille sauvage et libre, gardienne de la nature.
Lune

Croissante. C’est l’aspect de la lune dans sa moitié. C’est une étape de


croissance, où nous avons beaucoup d’énergie et de créativité, idéale pour
entreprendre de nouveaux projets, qu’il s’agisse de travailler dans le jardin ou
de se faire couper les cheveux. Tout ce qu’on commence ici se soldera par un
succès garanti dans la phase de la pleine lune du même mois.

Plantes médicinales

C’est le moment où nous nous préparons à l’ovulation. Les plantes suivantes


peuvent vous accompagner pendant ce processus :
Feuilles de framboisier : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles
séchées par tasse. Boire trois tasses par jour.
Pour équilibrer les pertes de sang pendant la menstruation :
Feuilles de pissenlit crues en salade ou en jus de feuilles fraîches.
En cas de règles abondantes, utiliser l’un des mélanges de plantes
suivants :
Armoise, ortie et achillée : infusion à parts égales. Boire jusqu’à trois
tasses par jour, pendant cinq jours après la fin des règles.
Plantain : décoction de quelques feuilles mélangées à des feuilles de
figuier pendant cinq minutes dans un litre d’eau. Boire jusqu’à trois tasses
par jour, pendant cinq jours après la fin des règles.
Matico : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles séchées par tasse.
Boire jusqu’à trois tasses par jour, pendant trois jours après la fin des
règles.
En complément d’une méthode de contraception naturelle12, le moment
est venu d’utiliser les plantes suivantes :
Rue sauvage, achillée et ortie : infusion à parts égales. Boire jusqu’à trois
tasses par jour de la fin des règles à la fin de l’ovulation (augmenter la
dose pendant les trois jours de l’ovulation).

Alimentation
Boire beaucoup d’eau.
Réduire sa consommation de sel, de sucre et de farines raffinées.
Consommer des graines de sésame dans les salades, les pâtés végétaux,
les sauces ou le lait, car elles sont riches en protéines et en calcium.
Manger des agrumes, y compris le zeste, du raisin et des cerises.
Pendant cette phase, consommer deux poignées de graines fraîches
d’alfalfa chaque jour.

Exercices
Dans cette période, nous avons beaucoup d’énergie et nous pouvons donc
faire n’importe quelle activité physique (yoga, danse, sport, etc.). Toutefois, il
ne faut pas dépasser ses limites. Essayer de ne pas épuiser toute sa force ;
rester constante tout au long du cycle.
C’est le moment idéal pour utiliser son énergie et commencer une
nouvelle activité sportive que l’on n’a encore jamais pratiquée, en profitant
du fait qu’on aura plus d’endurance et de confiance.

Le stade ovulatoire

Du jour 13 au jour 16. L’ovulation elle-même se produit sur une période de


vingt-quatre à quarante-huit heures. L’ovaire libère l’ovule. Si celui-ci n’est
pas fécondé, il meurt dans la trompe utérine.
Le 14e jour est généralement considéré comme le « pic de la fertilité »
dans un cycle de vingt-huit jours. Cependant, les spermatozoïdes peuvent
vivre pendant trois à cinq jours dans les organes féminins – avec l’aide du
mucus cervical. Ce qui signifie qu’une femme peut tomber enceinte jusqu’à
cinq jours avant l’ovulation, ou même deux jours après, car l’ovule est encore
prêt à recevoir le spermatozoïde.
Notre taux d’œstrogènes a atteint son maximum et l’hormone lutéinisante
a été activée. Ainsi, l’ovocyte mature sort de l’ovaire et se fraie un chemin
dans la trompe utérine. Le col de l’utérus, prêt à recevoir les spermatozoïdes,
s’ouvre et s’hydrate, en sécrétant de la glaire cervicale pour protéger les
spermatozoïdes et les aider à survivre et à se frayer un chemin dans la
trompe.
Il est impossible de connaître le moment exact de l’ovulation, mais après
avoir suivi votre cycle pendant quelques mois, vous pourrez vous en
rapprocher. Un certain nombre de facteurs indique que l’ovulation est proche.
Par exemple, un changement dans l’ouverture et la position du col de
l’utérus : plus il est haut, mou et ouvert, plus l’ovulation est proche. De
même, la modification de la glaire cervicale : plus elle ressemble à du blanc
d’œuf cru, plus on a de chances d’être fertile. Et la variation de la température
basale : une hausse signifie que vous venez d’ovuler ou que vous êtes sur le
point de le faire. La deuxième partie du cycle peut durer de 12 à 16 jours.
Pendant cette phase, notre température augmente, notre désir sexuel
s’accentue, notre peau et nos cheveux ont tendance à être plus éclatants et nos
énergies à exprimer ce que nous ressentons et ce qui nous arrive.

Archétype
C’est le stade de la mère [ñuke]. C’est la période de plus grande fertilité,
justement symbolisée par l’image de la mère, non seulement en tant que
procréatrice, mais aussi en tant que symbole de l’abondance, de la protection
et de la nutrition. Comme la Terre Mère, nous sommes abondantes et
accueillantes. À ce stade, nous sommes pleines d’énergie expressive, nous
nous sentons belles et pleines d’idées créatives à « mettre au monde ».

Saison

L’été. Période de grande lumière, de chaleur et d’abondance. Tout comme les


fruits débordent des arbres, nous sommes fertiles comme la terre, métaphore
de la naissance des idées et des enfants. Nous sentons que nous avons la
capacité de nous exprimer et d’entrer davantage en relation avec l’extérieur.

Lune
Pleine. Elle marque le milieu du mois lunaire. À ce stade, le soleil et la lune
sont dans des positions contraires, et la lune fonctionne comme un miroir qui
reflète toute la lumière du soleil. C’est une période de floraison et de
maturation de nos fruits. Période idéale pour récolter ce qui a été semé à la
nouvelle lune. En même temps, c’est une étape de grande sensibilité.

Déesses
Pachamama, Tonatzin, Gaia et Déméter, des déesses qui représentent la
fertilité et la grande Mère universelle.

Plantes médicinales

Pendant cette période, vous pouvez vous reposer et ne boire que des tisanes
adaptées à votre énergie ou à vos besoins.
Si vous avez besoin d’aide pour contrôler votre fertilité si vous ne
souhaitez pas tomber enceinte, vous pouvez utiliser les plantes suivantes :
Absinthe, rue sauvage, bourrache et achillée : infusion à parts égales.
Boire trois tasses par jour pendant cinq jours13.
Si vous voulez booster votre libido, vous pouvez consommer les plantes
suivantes :
Cannelle : en faire macérer une poignée dans 1 l de vin doux pendant dix
jours. En boire deux petits verres par jour avant et pendant l’ovulation.
Clous de girofle : faire infuser deux ou trois clous de girofle dans une
tasse d’eau bouillante. Laisser infuser pendant vingt minutes. Boire une
ou deux tasses par jour.
Gingembre : râper une bonne quantité de racine fraîche, ajouter de l’eau
et mettre sur le feu à couvert pendant vingt minutes. Boire une petite tasse
d’infusion après les repas.
Romarin : en infusion. Boire deux ou trois tasses par jour.

Alimentation14
Réduire sa consommation de sel, de sucre et de farines raffinées.
Éviter les sodas et les graisses trans.
Augmenter sa consommation de graisses non saturées.
Manger des amandes, des pistaches et des pignons de pin.
Consommer des protéines d’origine végétale.
Ne consommer que des céréales complètes.
Incorporer des quantités importantes de fer.

Exercices
Pendant cette période, vous pouvez augmenter l’intensité des activités que
vous avez pratiquées pendant la phase précédente. Faire du yoga, du tai qi ou
du qi gong sera très agréable. Bougez votre corps de manière douce mais
intense, en exprimant toute l’abondance et la fertilité de cette période. La
danse aussi (danse du ventre, salsa, etc.) convient très bien pour mobiliser
notre utérus.

La période prémenstruelle

Du 17e jour au 1er jour des règles. « S’il n’y a pas fécondation, le follicule qui
reste à l’intérieur de l’ovaire devient “corps jaune” et commence à sécréter la
progestérone15. »
La paroi interne de l’utérus, l’endomètre, s’est développée pour recevoir
l’ovule fécondé. Pendant cette période, elle s’épaissit et s’enrichit de
nutriments. Lorsque la fécondation n’a pas lieu, l’organisme cesse de sécréter
les hormones LH et FSH, et le corps jaune ne sécrète plus les œstrogènes et la
progestérone. Comme il ne reçoit pas de stimulation hormonale, l’endomètre
se détache, et les règles finissent par arriver.
C’est une période de grande créativité, même si nos énergies commencent
progressivement à baisser et nos émotions à s’intensifier.
Archétype

Étape de la Sorcière [lawentuchefe]. C’est une période de changements très


intense, pendant laquelle l’énergie s’épuise et qui renvoie à la sagesse de la
femme-médecine, sage connaisseuse des propriétés curatives des herbes
médicinales [lawen]. On l’appelle aussi l’étape de la transformation ou de
l’alchimiste. C’est une période de renouveau, idéale pour se débarrasser des
mauvaises énergies qui peuvent nous entourer.

Saison

L’automne. Comme les arbres qui changent de feuilles, c’est le moment idéal
pour se renouveler, pour se tourner tranquillement vers l’intérieur et
économiser son énergie en préparation du calme de l’étape suivante.

Lune

Décroissante. C’est la lune qui décroît pour se faire noire. Cette étape sert à
terminer ce qui a commencé lors de la nouvelle lune ; c’est un moment
d’achèvement, de désintégration, de réorganisation, de descente, de
nettoyage, de réflexion et de repos.

Déesses

Kali, Iansa, Lilith et Aphrodite, déesses de la création et de la destruction


(Kali), de la foudre (Iansa), de la puissance et de la liberté (Lilith) et de la
transformation (Aphrodite).

Plantes médicinales

La phase de la lawentuchefe, de la femme-médecine, nous invite à nous


ouvrir à la transformation. C’est le moment idéal pour se purifier, en profitant
de l’énergie et de la créativité qui abondent.
Cynorrhodon, cannelle et matico : infusion à parts égales. Boire jusqu’à
trois tasses par jour, aussi longtemps que nécessaire.
Pendant cette période, certaines femmes souffrent souvent de symptômes
désagréables que la médecine moderne regroupe sous le nom de syndrome
prémenstruel (SPM). Ces troubles agissent à plusieurs niveaux et affectent
chaque femme différemment. Nous ferons référence aux symptômes les plus
courants : sautes d’humeur, irritabilité, anxiété, envie de sucre, tremblements,
ballonnements, sensibilité des seins et prise de poids.
Les herbes suivantes sont recommandées par le Dr Susan M. Lark,
spécialiste de ce syndrome, qui conseille d’utiliser un mélange de bardane, de
racine de gingembre et de salsepareille en infusion. En cas d’affections telles
que l’acné et la peau grasse, préparer une infusion à parts égales de pissenlit,
luzerne et racine de bardane, à consommer jusqu’à l’arrivée des règles16.

Alimentation

Réduire sa consommation de sel, de sucre et de farines raffinées.


Éliminer la viande rouge, les aliments frits, les sodas et les produits
laitiers pour détoxifier l’organisme.
Augmenter la consommation de fruits et de légumes frais.
Se purifier en buvant du jus de carotte à jeun (uniquement si vous n’avez
pas de problèmes de sucre) pendant au moins une semaine avant les
menstruations, car il fluidifie le sang, prévient les crampes et nettoie le
corps.
Incorporer à son alimentation des aliments riches en vitamine A, comme
les carottes, le potiron, le saumon, les feuilles de pissenlit, les feuilles de
moutarde, les feuilles de betterave, les pêches, les asperges et le poivron
rouge. Cette vitamine est utile pour la peau, ainsi que pour prévenir
l’apparition de l’acné, fréquente à ce stade.
Augmenter la consommation d’aliments riches en vitamines B, qui
contribuent à renforcer et à équilibrer le métabolisme. On les trouve
couramment dans les céréales complètes, la levure de bière, le foie et les
légumineuses. Le stress entraîne une perte de cette vitamine17.
Consommer des aliments contenant des minéraux tels que le calcium, le
magnésium, l’iode, le fer, le zinc, le potassium et le sélénium.
Exercices

C’est une phase d’énergie intense. Il est possible que vous ayez envie de tout
faire, mais que votre corps ne donne pas le meilleur de lui-même. L’idéal est
de pratiquer régulièrement une activité physique tout au long du cycle, sans
se surmener pour ne pas provoquer de déséquilibres. C’est une bonne période
pour faire des activités physiques comme le yoga ou les arts martiaux, pour
décharger les énergies intenses et trouver un équilibre.

CONSEILS POUR LES


DÉSÉQUILIBRES DURANT LE CYCLE
Les conseils suivants concernent les déséquilibres qui surviennent parfois au
cours du cycle. Bien que fréquents, ces symptômes peuvent être le signe
avant-coureur d’une affection plus grave. Consultez un spécialiste si, par
exemple, vos règles deviennent insupportablement douloureuses – il faut
faire très attention ici, car nous avons tendance à nous habituer à la douleur,
alors que les règles ne devraient pas être douloureuses – si vos règles se
transforment en hémorragie ou si elles disparaissent pendant plus d’un mois.
La première étape consiste à très bien connaître son cycle afin de reconnaître
à temps un éventuel problème.

Les déséquilibres hormonaux


Nos hormones sont sensibles. Elles sont comme une mer sur laquelle nous
naviguons : elles maintiennent à flot l’équilibre de notre santé. Si la mer
devient polluée, s’il y a une tempête ou un raz-de-marée, cela nous affectera
immanquablement. Dans les chapitres IX et X, nous approfondirons la
question des hormones.
Nos règles sont parfois irrégulières, à cause des changements hormonaux.
C’est pourquoi vous devriez envisager, en accompagnement d’un traitement
et tout au long du cycle, d’utiliser en infusion ou en gélules les plantes
médicinales suivantes, traditionnellement employées pour améliorer les
déséquilibres hormonaux chez la femme : réglisse, chardon, damiana,
salsepareille, feuilles de framboisier et igname sauvage18.

L’aménorrhée ou l’absence de règles


Elle peut avoir plusieurs causes qu’il n’est pas toujours facile de déterminer.
Si elle n’est pas le résultat d’une grossesse ou d’un allaitement, elle peut être
liée au stress, à une mauvaise alimentation, à une activité physique excessive,
à une perte de poids importante, à des changements hormonaux, à l’abandon
d’un contraceptif hormonal, etc., ainsi qu’à la ménopause et à plusieurs
maladies. Ce qui nécessite un suivi médical si l’absence de règles se
prolonge.
Le stress et une mauvaise alimentation jouent un rôle important. Il est
donc essentiel, au-delà de la prise d’une plante médicinale pour aider à
rétablir le cycle, de trouver les causes du dérèglement pour résoudre le
problème à la racine.

Plantes médicinales qui aident à rétablir les


menstruations

Feuilles de framboisier : en teinture mère, 30 à 100 gouttes par jour, de


l’absence de règles jusqu’à leur apparition. (Il s’agit de rétablir et non
d’induire.)
Calendula : en teinture mère, 4 gouttes par jour. Ou ses fleurs en infusion,
une tasse par jour.
Agripaume : décoction. Boire trois tasses par jour pendant quatre ou cinq
jours au maximum.
Tanaisie : infusion d’une cuillère à soupe de graines et de fleurs par tasse,
trois tasses par jour.
Sauge : infusion, trois tasses par jour.
Triqui Triqui : infusion, trois tasses par jour.
Lavande : infusion d’une cuillère à soupe de fleurs par tasse, trois tasses
par jour.

Conseils diététiques

Suivre nos conseils diététiques pour l’ensemble du cycle.


Augmenter la consommation de fer : principalement à partir d’aliments
d’origine animale comme la viande, le poisson, les œufs et les fruits de
mer, grâce à leur teneur en fer hémique que l’organisme absorbe
facilement. Cependant, on peut également trouver du fer dans les graines,
les fruits et les légumes. Ceux-ci contiennent du fer non hémique, difficile
à assimiler et qu’il faut transformer pour créer des globules rouges. Pour
cela, il faut le consommer avec des aliments riches en vitamines A, C et
bêta-carotène, comme les blettes, les épinards, les raisins secs, les
oranges, etc. C’est pourquoi les grands-mères recommandent de manger
des lentilles mélangées à du jus d’orange.

Règles abondantes
Les règles sont considérées comme excessives lorsqu’elles durent plus de
sept jours ou lorsqu’elles sont très abondantes pendant tous ces jours, et
accompagnées de très gros caillots. Il est important d’en rechercher la cause.
Cela peut être le signe d’un déséquilibre plus profond que vous n’avez pas
détecté. Chez certaines femmes, l’utilisation d’un dispositif intra-utérin (DIU)
en cuivre augmente les saignements. Elles peuvent également être dues à des
polypes cervicaux, des infections pelviennes, des fibromes utérins, des kystes
ovariens ou des problèmes de thyroïde, entre autres. S’ils ne sont pas traités à
temps, ces saignements excessifs peuvent entraîner une anémie, en raison de
la grande quantité de sang perdue.

Plantes médicinales
Feuilles de framboisier : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles
séchées par tasse. Boire trois tasses par jour pendant de longues périodes.
Cannelle, clous de girofle, citron et miel : les mélanger à parts égales
dans un litre d’eau, faire bouillir pendant cinq minutes. Boire trois tasses
par jour pendant les règles.
Ortie : faire un jus avec les feuilles fraîches. L’ortie est un
vasoconstricteur et prévient l’anémie. Le prendre à jeun. En infusion
également.
Plantain : décoction (pendant cinq minutes) de quelques feuilles,
mélangées à des feuilles de figuier, dans un litre d’eau. Boire jusqu’à trois
tasses par jour.
Matico : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles séchées par tasse.
Boire trois tasses par jour.
Herbe de Platero : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles séchées par
tasse. Boire jusqu’à deux tasses par jour pendant les règles.
Géranium : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles séchées par tasse.
Boire trois tasses par jour pendant les règles.

Conseils diététiques

Suivre les conseils diététiques que nous avons donnés pour tout le cycle.
Consommer aussi des aliments riches en vitamine C, des graines de
sésame (riches en calcium), des agrumes et leur zeste, du raisin, des
cerises, etc. Manger deux poignées de graines fraîches d’alfalfa tous les
jours pendant le cycle (elle possède des propriétés antihémorragiques),
ainsi que des vitamines A, C, E et K, et du bêta-carotène, de la thiamine,
de la riboflavine et de l’acide folique.

Douleurs
Connaître notre cycle menstruel est un outil efficace d’auto-guérison. Les
douleurs qui entourent les règles ont des origines diverses, notamment
sociales et culturelles. C’est pourquoi chacune d’entre nous doit enquêter sur
son histoire et se libérer de toutes ces douleurs imposées. Honorer et aimer
son corps, son sang et son utérus, est une étape importante pour mettre un
terme à la cause qui provoque la douleur.
Certaines femmes ont l’utérus inversé vers l’anus (utérus rétroversé), ce
qui peut provoquer de fortes douleurs pendant les règles. De même, des
infections pelviennes ou une endométriose provoquent parfois une douleur
intense.
L’équilibre émotionnel et une activité physique permanente, ainsi qu’une
alimentation saine, seront les clés pour aider à résoudre ce problème.

Plantes médicinales

Anis : infusion d’une demi-cuillère à soupe de graines par tasse. Boire


deux tasses par jour.
Romarin : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles fraîches ou d’une
demi-cuillère à soupe de feuilles sèches par tasse. Boire deux tasses par
jour.
Camomille : infusion d’une cuillère à soupe de capitules par tasse. Boire
trois tasses par jour. Ou en teinture mère, jusqu’à 10 gouttes, deux fois
par jour.
Achillée millefeuille : infusion de deux cuillères à soupe d’herbe
déshydratée dans un litre d’eau. Commencer à boire une semaine avant
les règles et continuer pendant. Boire deux tasses par jour.
Feuilles de framboisier : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles par
tasse. Boire trois tasses par jour.

Conseils diététiques

Suivre nos conseils diététiques qui concernent tout le cycle.


Essayer de ne pas consommer de protéines animales ni de produits
laitiers.
Éviter le sel, le sucre et les produits raffinés (farine blanche et pain
blanc).
Consommer des aliments riches en potassium tout au long de vos règles :
fruits juteux, melon, oranges, légumes verts et pommes de terre, ainsi que
les feuilles de pissenlit, pour leurs propriétés diurétiques et de
décompression pelvienne.
Consommer des aliments riches en magnésium : ce minéral possède de
multiples propriétés, essentielles au bon fonctionnement de notre santé, et
améliore notamment les douleurs menstruelles. Les aliments qui en
contiennent sont le cacao pur, les céréales complètes, l’avoine, le maïs,
les épinards, le pollen, le germe de blé, etc.
Manger fréquemment des légumes vert foncé et orange, avant et pendant
les règles.
Mâcher le rhizome de gingembre : il dilate les vaisseaux sanguins et aide
à détendre les muscles utérins.
Manger des aliments riches en vitamine A : laitue, épinards, carottes,
citrouille, ail, oignon, pêche, etc. Ils contribueront à réduire la tension
artérielle.
Consommer des aliments riches en calcium : graines de sésame, algues,
amandes, blé, avoine, noisettes, pissenlit, etc. Cela permet de réduire les
tensions et les crampes.

Exercices

Bains chauds : poser une bouillotte ou un sachet de graines anti-


inflammatoires et relaxantes sur le ventre.
Bouger le bassin dans un mouvement circulaire et ramper sur le sol pour
détendre la région du sacrum.
S’accorder des orgasmes : ils contribueront à réduire la douleur et à
diminuer la tension.
S’isoler et se reposer aussi longtemps que nécessaire.
L’ALIMENTATION DANS LE CYCLE DE
LA FEMME
Nous avons tous une horloge biologique, responsable du rythme de nos
cycles. Comme nous l’avons vu, ce cycle est composé de quatre étapes (pré-
ovulatoire, ovulatoire, prémenstruelle et menstruelle), dans lesquelles
interviennent deux hormones importantes : FSH et LH. Vous trouverez ci-
dessous un tableau détaillant ces étapes et comment nous pouvons réguler
notre cycle par l’alimentation.
Avec la collaboration de Daniela Córdova, diplômée en nutrition.

ÉTAPE PRÉ-OVULATOIRE (OU FOLLICULAIRE)


Elle commence par la formation du follicule, un élément en forme de poche
dans lequel l’ovocyte est stocké jusqu’à sa maturation.
FSH : agit sur la croissance du follicule, qui contiendra
HORMONE plus tard l’ovocyte qui, à son tour, abritera l’ovule.
LIBÉRÉE Œstrogène-œstradiol : favorise la croissance folliculaire
et la maturation des ovocytes, qui seront ensuite libérés.
Inclure des phyto-œstrogènes comme le soja, l’huile
ALIMENTATION d’olive, les olives, le céleri, l’orge, le brocoli, les cerises
et les prunes, car ils contiennent des œstrogènes naturels.
Consommer des aliments contenant du tryptophane, acide
DIVERS aminé précurseur de la sérotonine, qui régule le taux
d’œstrogènes : pâtes, riz, céréales et légumineuses.

ÉTAPE OVULATOIRE
Libération de l’ovule dans l’utérus
LH : déclenche le
processus d’ovulation.
Progestérone :
commence à
Estrogènes : continuent augmenter ; prépare
d’augmenter. La l’endomètre à la
HORMONE LIBÉRÉE
progestérone commence à réception et à
augmenter. l’implantation de
l’embryon. Il y a
également une
diminution des
œstrogènes.
Consommer des aliments qui régulent et
augmentent naturellement la progestérone : les
aliments riches en zinc comme les légumineuses
ALIMENTATION
et les viandes, les pommes de terre et les aliments
riches en vitamine B6 comme les noix et les
céréales complètes.
Consommer de l’avocat, de l’huile de maïs, des
légumineuses et des noix, car ils contiennent un
taux élevé de stérols, des composés avec une
structure comparable à celle du cholestérol qui
DIVERS
aident à limiter son absorption. Ils bloquent
l’absorption des œstrogènes et favorisent celle de
la progestérone, contribuant ainsi à réguler le
cycle dans cette phase.

ÉTAPE PRÉMENSTRUELLE (OU LUTÉALE)


Libération de l’ovule mature, qui peut ou non être fécondé. Début de ce que
l’on appelle le « syndrome prémenstruel » ou les manifestations
prémenstruelles.
LH

HORMONE Pic de l’augmentation de la progestérone.


LIBÉRÉE Entraîne une rétention d’eau et de sodium dans les reins,
ce qui se traduit par une accumulation de liquide dans les
seins et une légère augmentation de poids.
Éviter la viande rouge, les saucisses et les acides gras
saturés (beurre, fromage, aliments frits), car ils affectent
le système inflammatoire. Éviter également la caféine et
la théine, car elles augmentent la nervosité et l’anxiété.
ALIMENTATION Consommer des aliments contenant des oméga 3 pour
leur effet anti-inflammatoire (poisson, noix et amandes),
ainsi que des aliments riches en fibres pour prévenir la
constipation (légumes à feuilles vertes, betteraves, maïs et
céréales complètes).
Entre 40 et 90 % des femmes présentent des œdèmes à
des degrés divers dans cette phase. Les aliments tels que
DIVERS
le sel sont à éviter car ils favorisent la rétention d’eau,
augmentant ainsi le pourcentage d’œdèmes.

ÉTAPE MENSTRUELLE
L’endomètre se détache, ce qui provoque des saignements. Jour 1 du cycle.
HORMONE
Augmentation de la FSH.
LIBÉRÉE
Dans cette phase, l’hémoglobine (protéine transportant
l’oxygène) diminue en raison des saignements. Il faut
donc augmenter la consommation d’aliments contenant
du fer hémique, que l’on trouve dans les aliments
d’origine animale (viandes et œufs) et non hémique,
présent dans les aliments végétaux (légumes à feuilles
ALIMENTATION vertes). Ceux-ci doivent être accompagnés d’aliments
riches en vitamine C pour augmenter la biodisponibilité.
Il faut également consommer des aliments contenant du
potassium pour réduire les contractions, comme les
oranges, les artichauts et le persil, et d’autres contenant
des oméga 3 pour leur effet anti-inflammatoire, comme le
poisson, les noix et les amandes.
La consommation de banane n’est pas recommandée,
malgré sa forte teneur en potassium, car c’est un aliment
astringent, qui peut provoquer une constipation. Éviter
DIVERS
également les produits laitiers, car ils provoquent en
général des ballonnements. Le fromage est également un
aliment astringent.

Avec la collaboration de Daniela Córdova, diplômée en nutrition.

NOTES
1. Coler, R., El reino de las mujeres, el último matriarcado, Buenos Aires, Planeta, 2005, p. 56.
2. Mora Penroz, Z., Magia y secretos de la mujer mapuche. Sexualidad y sabiduría ancestral, Santiago
du Chili, Uqbar Editores, 2009, p. 32.
3. Diamant, A., La tienda roja, Barcelone, VíaMagna, 2009, p. 39-40.
4. Croyance populaire que partagent plusieurs cultures et peuples, selon laquelle un être humain peut
causer du « mal » à une autre personne simplement en la regardant (il peut s’agir d’un acte inconscient).
Ainsi, la personne est « ojeada », c’est-à-dire chargée de mauvaises énergies, ce qui peut
communément conduire à la maladie. C’est très souvent le cas pour les bébés et les jeunes enfants. Il
existe différents amulettes de protection en fonction de chaque culture.
5. Montecino, S., Sol viejo, sol vieja. Lo femenino en las representaciones mapuches, Collection
« Mujeres en la cultura chilena », Santiago du Chili, SERNAM, 1995, p. 35.
6. Mora, Penroz, op. cit., p. 59.
7. Salvia Ribera, A., Viaje al ciclo menstrual, Barcelone, autoédition, 2013, p. 21.
8. Le livre de Miranda Gray Lune rouge : les forces du cycle féminin (Cesena, Macro Éditions, 2020)
développe ces archétypes et phases en s’appuyant sur la mythologie et les contes traditionnels. Nous
avons nommé les quatre archétypes en nous basant sur ce travail, mais selon la sagesse mapuche.
9. La classification que je vais proposer repose sur les différents travaux de Jean Shinoda Bolen,
Miranda Gray et Silvia Selowsky, qui ont développé des recherches sur les déesses et leurs archétypes.
10. Voir le tableau à la fin de ce chapitre, où vous trouverez les conseils d’une nutritionniste sur la
façon de s’alimenter pendant tout le cycle.
11. Il est recommandé de ne pas effectuer ces exercices pendant plus de deux minutes chacun. Dans
tous les cas, demandez conseil à votre professeur de yoga afin qu’il puisse corriger les postures et
s’assurer qu’elles conviennent.
12. Pour plus de détails sur la contraception et la fertilité, je vous conseille de consulter le chapitre X.
13. Ces plantes ne fonctionnent pas comme des contraceptifs, elles ne font qu’accompagner une
méthode de contraception. Pour plus d’informations, voir le chapitre X, sur la fertilité.
14. Ces conseils diététiques visent à favoriser le processus d’ovulation et font partie du livre The
Fertility Diet du Dr Jorge Chavarro (Harvard University, 2008).
15. Salvia, Ribera, op. cit., p. 21.
16. Dans El síndrome premenstrual. Un programa natural para aliviar sus síntomas (Barcelone, Tikal,
1990, p. 83), le Dr Lark recommande de ne pas les utiliser si vous suivez un traitement hormonal.
17. Idem, p. 76.
18. Idem, p. 83.
Chapitre IX
LES HORMONES
Nos messagers d’énergie

L
es femmes entendent souvent parler des hormones dès leur plus jeune
âge. Tout le monde les nomme, sans vraiment dire de quoi il s’agit. On
les présente généralement comme quelque chose dont il faudrait
s’inquiéter. On nous pousse à croire qu’il faudra constamment les
« contrôler » tout au long de nos cycles vitaux. Mais en quoi consistent-elles
vraiment ? Comment fonctionnentelles ? Vivent-elles indépendamment de
nous ? Sont-elles incontrôlables ? N’affectent-elles et ne régulent-elles que
nos organes sexuels ? Envahissent-elles et déséquilibrent-elles nos vies ?
Sont-elles naturelles ou de synthèse ? etc.
Le terme « hormone » vient du grec et signifie « exciter ou mettre en
mouvement ». Ce sont des substances chimiques que sécrètent les cellules de
différentes glandes, dites « endocrines ». Chez les femmes, les plus
importantes sont la glande pinéale, le thymus, le pancréas et l’ovaire. Les
hormones sont mobilisées par la circulation sanguine pour mener à bien leur
action, qui consiste à organiser un système de communication : elles sont des
messagers pour notre organisme tout entier. Elles font circuler les
informations entre les cellules. Tout découle de l’action et de l’état de nos
hormones. « Ce sont des messagers qui orchestrent l’activité des organes, des
tissus et des cellules. Elles régissent tous les aspects du fonctionnement
humain, de la digestion à la reproduction, de la pensée à l’action1. »
Les troubles de santé qualifiés d’« hormonaux » ou d’« endocriniens »
sont généralement liés à un excès d’hormones (hyper-) ou à un déficit (hypo-
). On parle ainsi d’« hyperthyroïdie », d’« hypothyroïdie »,
d’« hypopituitarisme », etc. Selon une croyance populaire, les hormones ne
concerneraient que le système reproducteur. Cela ne représente toutefois
qu’une partie de leur fonction. Les femmes ne produisent pas seulement des
hormones dans les ovaires et les hommes dans les testicules. Le système
endocrinien est, avec le système nerveux, l’un des mécanismes de contrôle
les plus importants de notre organisme.
Nos étonnantes glandes endocrines jouent un rôle dans pratiquement tout
ce que nous faisons. Levez une paupière : ce sont les hormones qui veillent à
ce qu’il y ait du sucre dans le sang pour stimuler les muscles. Coupez-vous
un doigt et les hormones seront là pour aider à contrôler l’inflammation et à
barrer la route aux infections2.
Les fonctions des hormones sont nombreuses, mais on pourrait résumer
les principales en trois points :

1. Homéostasie : les hormones maintiennent l’équilibre de l’organisme par


autorégulation, en inhibant ou en stimulant les processus cellulaires.
2. Reproduction : les hormones préparent et stimulent les cellules sexuelles
féminines en vue d’une éventuelle reproduction et encouragent les
glandes mammaires à produire du lait maternel.
3. Développement du corps : lancer la croissance et la contrôler.

Comme nous pouvons le constater, les hormones jouent un rôle


fondamental dans l’équilibre de la santé. Elles sont très sensibles et un simple
manque ou une légère hausse peuvent entraîner des déséquilibres qui se
manifesteront de plusieurs manières, altérant notre santé.

LES HORMONES DE SYNTHÈSE


La science s’est lancée dans le projet ambitieux de contrôler nos hormones.
L’exemple le plus criant est la quantité d’hormones que prennent les femmes
ménopausées. Celles-ci leur font en réalité plus de mal que de bien, mais on
leur fait croire à tort que l’arrêt des règles est forcément suivie d’une période
exigeant de prendre des médicaments (voir le chapitre XII sur la
« plénopause »).
La grande erreur de la science est de vouloir contrôler la nature et de nous
faire croire qu’elle aura toujours besoin d’être domptée ou régulée. La
médecine a tendance à vouloir tout uniformiser, certaine que le remède
prescrit pour une personne sera efficace pour toutes les autres, ignorant des
milliers d’aspects importants (d’ordre racial, culturel, économique,
nutritionnel, émotionnel, psychologique, etc.) qui déterminent la santé de
chacun à un moment donné. C’est aussi vrai avec les traitements hormonaux :
ce qui donne parfois d’excellents résultats chez une femme (en occultant,
peut-être, les effets secondaires) peut se révéler fatal chez une autre. Les
effets secondaires des hormones de synthèse sont parfois très graves, car nos
hormones sont uniques et dépendent de nous-mêmes, de notre alimentation,
de notre information génétique, de notre état d’âme, etc. Vouloir normaliser
nos hormones afin qu’elles fonctionnent comme une horloge constitue non
seulement un défi complexe pour la médecine, mais frise aussi la folie. La
science tente de canaliser nos hormones « turbulentes », alors qu’elles ne sont
qu’un signe mesurable de la façon dont nous nous portons, dont nous-mêmes
sommes « turbulentes » : notre énergie reste coincée, latente ; notre maison
cabossée essaie d’exprimer un malaise. Pour reprendre les termes de Nestor
Palmetti, « un tel contexte n’est généré que par nous et notre mode de vie3 ».

LA THYROÏDE
Les femmes souffrent aujourd’hui d’une longue liste de maux liés à un
« déséquilibre hormonal ». Par exemple, les déséquilibres de la glande
thyroïde augmentent chaque jour. D’après les statistiques médicales, les
femmes souffrent sept fois plus de ce type d’affection que les hommes.
La thyroïde se trouve dans le cinquième chakra, situé dans la gorge
(Vishuddha), le centre de la communication et de l’expression : un lieu qui
nous invite à dire des vérités et à vouloir les entendre, le lieu de l’expression
de soi et un passage vers les mondes extérieurs et intérieurs. Lorsque ce
centre énergétique est touché, Vishuddha nous invite à rétablir clairement
l’harmonie pour retrouver la paix et l’équilibre.
Les nombreuses répressions dont sont victimes les femmes, et leur
tendance à plaire aux autres, les conduisent à ne pas exprimer leurs besoins ni
leurs désirs. Il est curieux que « thyroïde » dérive du grec thyreoeides,
signifiant « en forme de bouclier ». Se pourrait-il que le bouclier cède sous le
poids de trop d’attentions ?
Il en va de même pour les différentes affections liées aux glandes
endocrines comme les ovaires, souvent concernées aujourd’hui par le célèbre
« syndrome des ovaires polykystiques » (voir le chapitre VII sur l’utérus).
Donna Eden, co-autrice du livre Médecine énergétique au service de la
femme, souligne combien il est important de comprendre la valeur des
hormones dans nos vies. Si les femmes étaient sensibilisées dès l’enfance à la
circulation de l’énergie et à ses capacités, de nombreuses maladies
endocriniennes seraient évitées. Donna préconise ainsi de comprendre
comment l’énergie indique aux hormones ce qu’elles doivent faire : « Les
champs énergétiques jouent un rôle essentiel dans l’émission des signaux qui
permettent à cette énorme communauté de décideurs de travailler de
concert4. » Raison pour laquelle son travail présente une longue liste
d’exercices pratiques pour danser harmonieusement avec nos hormones.

LA PUBERTÉ PRÉCOCE
Un autre trouble hormonal concerne le développement précoce chez la petite
fille. Il est courant que les premières règles arrivent naturellement tôt, mais
certains médecins recommandent alors aux parents de freiner ce processus
pour éviter de nuire à la croissance de leurs enfants. Quelle solution apporte
la médecine ? Des hormones administrées par injection pour stopper net la
croissance qui, pour des raisons diverses, a déjà commencé, et ce même si
nous en ignorons les causes et les effets. Ces jeunes filles arrêtent également
de grandir et seront, à long terme, ménopausées plus tôt, ce qui pourrait être
gênant si elles décident de devenir mères à un âge avancé. Toutes ces
questions sont discutables et font encore l’objet d’études.
De mon point de vue, une fois que l’hypothèse d’une cause tumorale a été
écartée, il est très contestable de vouloir arrêter un processus qui a déjà
commencé, peu importe la raison. Je n’en vois pas l’utilité. Pour le Dr
Ruediger Dahlke, l’explication psychologique de la puberté précoce est la
suivante :
Nous sommes confrontés à des situations, comme la croissance
émotionnelle, qui ne sont pas vécues consciemment et le corps est donc
obligé de les vivre et de les exprimer. D’une manière ou d’une autre, le corps
finit par vivre tout ce que nous refusons de vivre sur le plan émotionnel ou
mental5.
Il ajoute également une autre variable inquiétante, à savoir la pollution
lumineuse dont nous souffrons dans les sociétés modernes, qui entraverait la
création naturelle de mélatonine dans l’organisme. Cela « bloque
normalement les hormones sexuelles. Sans suffisamment de mélatonine, les
hormones sexuelles atteignent leur taux le plus élevé trop tôt6 ». Il est donc
important de suivre les rythmes de la nature : se réveiller à la lumière du
soleil et se reposer sans éclairage la nuit. L’idéal est d’éviter d’endormir les
enfants avec une lumière artificielle allumée.
Je suis préoccupée par le rythme de vie effréné qui pousse les enfants à
grandir rapidement, sans vivre chaque processus et chaque étape en temps
voulu. La société, obsédée par la compétition, valorise trop l’« intelligence »
et encourage les jeunes enfants à développer des compétences correspondant
à un âge plus tardif afin d’être « en avance ». C’est une source de fierté si
notre enfant porte des vêtements deux tailles plus grandes, parle tôt, apprend
prématurément à lire, etc. Dans cette dynamique de compétition et d’orgueil,
nous faisons grandir nos enfants à la hâte. La télévision, la publicité, les
entreprises de compléments alimentaires, etc. y contribuent. Ils favorisent
tous la croissance et l’augmentation de « l’intelligence » et de ses capacités…
Maintenant, que nous dit la croissance précoce d’un enfant ? Lisons ce
que leur corps exprime, écoutons leurs besoins… cela se fera précisément
dans une phase de transition importante de l’enfance à l’adolescence. Il arrive
parfois qu’on nous pousse, quand nous sommes encore petites, à devenir d’un
coup des femmes (prêtes à être mères). Écoutons et accueillons les
transformations de nos filles, ce qui ne sera pas facile. Nous avons déjà vu
que les hormones sont une énergie que nous avons nous-mêmes la capacité
de mobiliser.
Améliorer notre alimentation jouera un rôle essentiel dans ce cas, tout
comme éliminer de notre foyer des produits chimiques et cosmétiques qui
contiennent des perturbateurs endocriniens.
Le yoga, une technique qui aide à équilibrer le système hormonal en
travaillant avec l’hypophyse, responsable de notre homéostasie, constitue un
traitement intéressant. Dinah Rodrigues a publié de nombreux livres qui
enseignent comment pratiquer le yoga des hormones (YHT) pour atténuer
différents déséquilibres tout au long des cycles féminins.

LES PERTURBATEURS
ENDOCRINIENS
Nous savons déjà que les hormones sont responsables de nombreux
changements dans notre corps, mais on parle peu de l’action des agents
externes dont l’air, les aliments, l’eau, etc. sont saturés et qui nuisent à notre
santé et à tout l’écosystème qui nous entoure. Mais attention ! La solution
proposée consiste en des comprimés de synthèse pour maîtriser le chaos
semé. Les femmes en prennent tout le temps, et une grande partie de ces
substances se retrouvent dans leur urine, puis dans les rivières et les mers,
polluant ainsi tout l’écosystème marin…
Toute la nature est modifiée par les molécules qui polluent
l’environnement, connues sous le nom de « perturbateurs endocriniens »
(PE). Il s’agit de substances que l’on peut trouver dans les aliments, les
produits et les articles d’usage courant […], qui ont une incidence élevée
dans les maladies du système reproducteur (infertilité, malformations, puberté
précoce, etc.), dans les cancers (ovaire, sein, testicule, thyroïde) et dans les
maladies neurologiques et métaboliques (syndrome métabolique, obésité,
diabète)7.
Elles causent également de graves dommages à la faune sauvage.
Les perturbateurs endocriniens comprennent8 :
les composés organiques persistants (COP) : substances organochlorées
(PCB, dioxines, HCB), substances perfluorées (PFOS, PFOA), substances
bromées (PBB, PBDE), etc.
les composants plastiques : phtalates (BBP, DBP, DEHP, etc.) et
bisphénol-A.
les composants des produits nettoyants : alkylphénols (éthoxylates,
octylphénols, etc.).
les ingrédients des cosmétiques, les produits d’hygiène et les parfums de
synthèse : parabènes, triclosan, filtres UV (BP2, BP3, 4MBC, OMC),
muscs de synthèse (MX, MK, HHCB, AHTN).
les pesticides, biocides et herbicides : organochlorés (DDT,
hexachlorobenzène, chlordane, chlordécone, mirex, toxaphène, lindane,
linuron, acétochlore et alachlore), organophosphorés (parathion,
malathion, chlorpyrifos, diazinon, dichlorvos), carbamates, pyréthrines et
pyréthroïdes, herbicides (glyphosate, atrazine), fongicides (vinclozine et
autres), etc.
les solvants : styrène, perchloroéthylène, trichloro-benzène, résorcine,
paraffines chlorées, etc.
les métaux et métalloïdes : plomb, cadmium, nickel, mercure, composés
organostanniques, arsenic.
Comme nous pouvons le constater, nous sommes entourés de
perturbateurs endocriniens. Il n’est pas facile d’y échapper, mais ce n’est pas
impossible non plus. Grâce à de petits changements, nous pouvons les
éliminer de nos vies. Modifier notre alimentation est une étape fondamentale,
qui commence par l’élimination des graisses saturées, du sucre raffiné et de la
viande de bœuf, de poulet et de porc traitée aux hormones de croissance. Les
produits laitiers sont également concernés. Les légumes en conserve et le soja
génétiquement modifié sont également à éviter. Ainsi que tous les produits
cosmétiques contenant l’un des ingrédients ci-dessus. Vous pouvez lire les
étiquettes des produits alimentaires et d’hygiène personnelle pour connaître
leur composition. D’autre part, l’exercice physique et énergétique sera
essentiel pour équilibrer vos hormones : pratiquer le yoga ou le tai qi au
quotidien aidera à harmoniser les messagers énergétiques pour tous les cycles
vitaux.

ÉQUILIBRER NOS HORMONES


Comme nous l’avons vu, de nombreux facteurs peuvent causer les troubles
hormonaux. Il est donc toujours bon d’essayer de trouver leur origine. Une
mauvaise alimentation ? La ménopause ? La pilule ? De brusques
changements de poids ? Le stress ? Une dépression ? La pollution ?

Les symptômes

Absence de menstruation.
Changements dans le flux menstruel : trop abondant ou pas assez.
Cycles menstruels plus longs ou plus courts (règles tous les dix à douze
jours, ou tous les trente-cinq à quarante-cinq jours).
Règles douloureuses, avec élancements et crampes.
Sautes d’humeur, irritabilité et sensibilité.
L’arrêt de la pilule contraceptive ou des injections d’hormones entraîne
des changements majeurs dans l’organisme, qui peuvent durer des mois,
le temps que le système se régule et se désintoxique des hormones
artificielles.

Les plantes médicinales pour équilibrer nos


hormones

Armoise : décoction des feuilles et des fleurs séchées dans de l’eau


pendant cinq minutes. Boire une tasse par jour.
Réglisse (racine), feuille de framboisier et rose : décoction des feuilles et
des fleurs séchées dans de l’eau pendant cinq minutes. Boire une tasse
trois fois par jour. Suivre ce traitement pendant six semaines, se reposer
pendant trois semaines et recommencer aussi souvent que nécessaire.

NOTES
1. Eden, D. et Feinstein, D., Medicina energética para mujeres. Alinea las energías de tu cuerpo para
mejorar tu salud y vitalidad, Barcelone, Obelisco, 2012, p. 108.
2. Ratcliff, J. D., « The Endocrine Glands : Centers of Control », dans Our Human Body, New York,
The Reader’s Digest Association, 1962, p. 271-276.
3. Palmetti, N., Cuerpo saludable, Cordoba, autoédition, 2008, p. 20.
4. Eden, D. et Feinstein, D., op. cit., p. 112.
5. Morales, M. (2012). « La salud también es contagiosa », interview à Ruediger Dahlke, 4 mars 2012,
disponible sur <http://crecejoven.com>.
6. Idem.
7. Romano Mozo, D., « Sustancias que alteran el sistema hormonal », in Ecologistas en Acción, cahier
nº 23, juin 2014, p. 5.
8. La liste de perturbateurs endocriniens est extraite de l’article de Romano Mozo (op. cit.).
Et la lune se meut au rythme
de nos utérus incandescents.
Chapitre X
FERTILITÉ
Des graines de créativité en expansion

L
a connaissance sur le fonctionnement de notre fertilité n’a pas toujours
été le territoire exclusif de la médecine et n’a pas non plus toujours
dépendu des médicaments pour être « contrôlée ». C’est une
connaissance qui, dans plusieurs cultures ancestrales, a été arrachée aux
femmes par l’imposition d’idéologies religieuses et les tabous sur le sexe.
Il est si étrange de croire que nous ne savons rien de notre fertilité… Cela
revient à dire qu’une graine n’a aucun souvenir de son cycle vital. Peut-être
nous arrive-t-il la même chose qu’à une graine transgénique quand sa
mémoire ancestrale s’efface : cette pulsion instinctive et naturelle de
connaissances, de cycles et de fluides corporels a été réprimée par des
facteurs sociaux durant le long patriarcat. Cependant, les femmes ont
aujourd’hui tendance à vouloir reconquérir ce savoir dont on les a
dépouillées, des connaissances latentes qui n’attendent qu’un appel pour
éclater à nouveau.
La « chasse aux sorcières », en Europe centrale au début de l’ère
moderne, a revêtu une portée sociale et politique hautement symbolique qui
nous marque encore aujourd’hui. Des milliers de femmes ont été anéanties
pour avoir fait un pas en avant vers plus d’autonomie sociale et, surtout,
sexuelle. Le « bûcher des sorcières » n’était qu’une excuse pour mettre un
terme à la sagesse dont certaines femmes médecins faisaient preuve sur la
vaste sexualité des femmes.
Pendant des siècles, les femmes ont été des médecins sans titre ; tenues à
l’écart des livres et de la science officielle, elles ont appris les unes des
autres, transmettant leurs expériences entre voisines ou de mère en fille. Les
villageois les appelaient « femmes sages », alors qu’elles étaient des sorcières
ou des char-latans1 aux yeux des autorités.
Elles ont effrayé le pouvoir religieux en place et on les a injustement
diabolisées pour les dépouiller de leur sagesse. Elles n’avaient pas le droit de
manipuler ce savoir, et encore moins d’être des « leaders féminins » qui
diffusent ce savoir. Elles représentaient un danger potentiel pour la société de
l’époque.
Cette pratique s’est répandue dans le monde entier comme un exemple de
ce qui arriverait à ceux qui ne respecteraient pas les règles morales et
religieuses. Elle a atteint nos terres avec la colonisation en Amérique,
pendant laquelle on diabo-lisa tout ce qui ne relevait pas des croyances de la
Sainte Église catholique. C’est ainsi que notre sagesse indigène ancestrale
s’est perdue, se transformant en culte non pas de Pachamama, la Terre Mère,
mais de l’image d’une femme (vierge) froide et triste, Marie, la mère de
Jésus, comme l’enseigne le christianisme.
Et aussi douloureux que cela puisse paraître, aujourd’hui encore, tout ce
qui est lié à notre sagesse indigène est étiqueté comme de la « sorcellerie » et
dévalorisé par la société.
La médecine androcentrique méprise les connaissances empiriques des
femmes sur leur propre sexualité. On les considère comme inefficaces ou
inutiles, « des choses, plutôt, que les femmes s’imaginent ». Ces
connaissances sont stigmatisées et cataloguées comme subjectives et peu
valables, ce qui signifie que les femmes, dans l’imaginaire socioculturel,
s’éloignent encore plus du lien avec leur sexualité et leur fertilité.
Que les hommes fussent considérés comme les seuls détenteurs de la
sagesse en médecine (aujourd’hui encore, ils sont majoritaires dans les cours
de médecine en Occident) signifie que le savoir féminin était relégué loin
derrière, soumis aux études et expériences sous l’œil scientifique des
patriarches.
Aujourd’hui, nous constatons que peu de femmes comprennent le
fonctionnement naturel de leur corps et ses évolutions cycliques chaque mois.
Il semble que l’apprentissage de la fertilité se limite à la contraception. Au vu
des différentes méthodes, essentiellement fournies par le marché
pharmaceutique, il est clair qu’il ne convient pas d’éduquer la population,
mais plutôt de la pousser à consommer ces médicaments dont elle finit par
dépendre.
La reconnaissance de notre fertilité est une pratique beaucoup plus large
que le simple apprentissage de la contraception. Savoir que nous sommes
plus ou moins fertiles durant notre vie est un outil qui peut nous apporter la
santé, nos rendre libres et autonomes pour la vie.

LA CONTRACEPTION
La pilule contraceptive, inventée il y a seulement soixante ans, a révolutionné
la sexualité des femmes en la libérant. Si elle a ouvert de nouveaux horizons
en matière de planification des naissances, et donc d’indépendance familiale
et économique des femmes, elle a simultanément constitué un recul en termes
de connaissance de soi en matière de fertilité, comme le souligne Alexandra
Pope, spécialiste du cycle menstruel et co-autrice du livre The Pill : Are you
sure it’s for you?
Aujourd’hui, on présente toujours la pilule comme un moyen de
« contrôler nos vies ». L’ironie dans tout ça, c’est que non seulement on ne
« contrôle » rien du tout, mais qu’on est aussi contrôlé par un médicament.
Le véritable sens de l’expression « avoir le contrôle » vient de la
connaissance du fonctionnement de notre corps, de l’appréciation des
changements mensuels rythmiques comme autant d’occasions de se découvrir
et de prendre soin de soi, ainsi que d’accéder aux sources profondes de
puissance que le cycle nous révèle. C’est cela la véritable liberté2 !
La pilule est un composé chimique contenant des substances hormonales
de synthèse qui agissent comme s’il s’agissait d’œstrogènes et de progestatifs
dans notre corps pour empêcher l’ovulation, en altérant la mucosité du col de
l’utérus (qui lubrifie, aide et protège les spermatozoïdes pour qu’ils se
déplacent dans l’utérus jusqu’aux trompes). Une sorte de tampon épais se
forme alors, rendant plus difficile l’accès des spermatozoïdes aux trompes de
Fallope. Il agit également sur les parois de l’utérus (l’endomètre) en
l’empêchant d’accueillir un éventuel ovule fécondé. Notons que c’est
actuellement la méthode la plus utilisée par les femmes dans le monde entier,
mais qu’elle ne protège pas contre les infections sexuellement transmissibles
(IST), aspect qu’il ne faut pas négliger. Ce médicament, comme tous les
autres, peut perdre de son efficacité si on le prend en même temps qu’un
autre médicament, notamment des antibiotiques. De plus, si vous accusez des
vomissements ou de la diarrhée dans les deux heures qui suivent la prise, il se
peut que la pilule ait été éliminée… Si vous êtes porteur d’une maladie ou
prenez régulièrement un médicament, renseignez-vous sur les interactions
possibles et/ ou utilisez une méthode barrière pour vous protéger pendant le
traitement.
Voici les différentes méthodes contraceptives à disposition :
Barrière : préservatif masculin, diaphragme, éponges vaginales,
préservatif féminin.
Dispositif intra-utérin (DIU) : en forme de T, fabriqué en cuivre.
Chimique/hormonale : pilule contraceptive, méthode sous-cutanée,
anneau vaginal, spermicides, injection hormonale, patch transdermique et
pilule du lendemain.
Chirurgicale : vasectomie et ligature des trompes.
Planification familiale (naturelle) : méthode du retrait prématuré
(éjaculation du sperme en dehors du vagin), méthode du rythme, méthode
de la température basale, méthode Billings, méthode symptothermique,
méthode de l’aménorrhée lactationnelle et sensibilisation à la fertilité,
entre autres.

Il en existe beaucoup. Cependant, les grossesses non désirées restent un


problème social majeur dans le monde entier. Les méthodes de contraception
barrière et hormonales, celles qui rencontrent aussi le plus de succès auprès
des femmes, ne sont pas efficaces à 100 %, ne sont pas accessibles à
l’ensemble de la population mondiale et entraînent parfois des réactions
allergiques, une gêne ou des effets secondaires, en plus de ne pas protéger
contre les IST.
Je reçois fréquemment des demandes de femmes qui veulent abandonner
les méthodes hormonales et trouver une alternative naturelle pour contrôler
leur fertilité. Elles veulent changer, car elles ne sont pas satisfaites de ces
méthodes aux conséquences négatives à court terme (dépression, sautes
d’humeur, sécheresse vaginale et baisse de la libido, etc.), sans parler des
nombreuses conséquences à long terme, passées sous silence par l’industrie
pharmaceutique.
Les hormones de synthèse modifient de nombreux processus naturels,
transformant l’ensemble du cycle menstruel en un cycle « artificiel »,
puisqu’elles induisent une « fausse menstruation ». Comme un « placebo »
sur le plan psychologique, l’idée est que vous verrez du « sang » à un
moment donné de votre cycle. On dit souvent que ces produits chimiques
« régulent » la menstruation, alors que le cycle menstruel n’a pas vraiment
lieu, c’est juste une illusion.
Je tiens à préciser que, même si je pense que les contraceptifs hormonaux
ont des effets néfastes sur la santé des femmes et sur la planète, je comprends
et respecte leur utilisation parce que c’est un choix, généralement le plus
confortable et le plus sûr pour la plupart des gens. Mon questionnement
concerne plutôt l’importance d’être informé et de savoir consciemment ce
que nous mettons dans notre corps et dans le grand corps de notre Mère
Terre, et combien il est merveilleux à la fois de connaître et de se mettre en
relation avec sa propre fertilité.
CONNAÎTRE SA FERTILITÉ
Compte tenu du vide énorme qui entoure les connaissances sur la fertilité
humaine, les gens n’ont souvent pas confiance dans l’efficacité des méthodes
naturelles, principalement parce qu’elles nous invitent à nous prendre en
charge et nous mettent au défi de communiquer naturellement avec notre
physiologie. De nombreuses femmes peuvent trouver cela difficile, tandis que
d’autres ne sont même pas conscientes de cette possibilité.
Culturellement, nous devrions commencer à écouter et à comprendre
notre nature cyclique. La médecine nous habitue à nous gaver de
médicaments sans nous enseigner leurs contre-indications. Avez-vous déjà
demandé à une femme âgée (votre grand-mère, par exemple) comment elle
contrôlait sa fertilité ? Eh bien, c’est une question très intéressante.
En nous mettant en relation avec nos corps cycliques, nous pouvons
prendre conscience de notre fertilité, c’est-à-dire nous comprendre et nous
sentir de l’intérieur, reconnaître nos désirs et nos rythmes, assimiler que nous
sommes des ovaires qui ovulent, des graines fertiles, des utérus qui
nourrissent et abritent, du sang, de l’humidité, des fluides protecteurs, etc.,
que nous sommes capables de dialoguer avec notre nature, que nous pouvons
couler ensemble consciemment, harmonieusement, sans mettre en danger
notre santé sexuelle ni altérer nos délicats équilibres hormonaux.
Avec un peu de pratique et de patience, vous pourrez reconnaître chaque
changement du cycle hormonal et comprendre ce qui vous arrive et dans
quelle partie du cycle vous vous trouvez. Avec le temps, vous serez à même
de comprendre les manifestations de votre fertilité, car votre corps, votre
esprit et votre âme dialogueront et votre conscience corporelle remarquera ce
qui vous arrive et ce dont vous avez besoin.

Quels sont les avantages d’une méthode


naturelle de contrôle de la fertilité ?

Favorise la connaissance de soi.


Ne présente aucun effet secondaire.
Stimule la communication, l’exploration et la créativité sexuelle du
couple.
Ne gêne en rien une future grossesse et en facilite même la planification.
Ne nécessite pas d’investissement financier.
Ne nuit ni au corps ni à l’écologie de la planète.

Quelques conseils pour reconnaître les


périodes de fertilité

Il est important que vous connaissiez votre cycle menstruel, car toutes les
femmes ont des cycles différents. Pour cela, je vous recommande
d’étudier le chapitre VIII, sur le cycle menstruel.
Notez et enregistrez tout ce qui vous arrive sexuellement et affectivement
dans chaque cycle, puis analysez les variations chaque mois et
reconnaissez vos phases.
Apprenez des cycles lunaires. Cet exercice vous aidera à vous connecter à
la lune et à vos propres énergies cycliques. Pour plus d’informations sur
ce point, consultez également le chapitre VIII.
Expérimentez et prêtez attention à vos pertes vaginales et à votre glaire
cervicale, car elles changent tout au long du cycle, ce qui permet de
reconnaître si l’on est en période d’ovulation ou pas, en fonction de leurs
caractéristiques. Vous pouvez l’examiner et voir si sa consistance indique
un état fertile (voir ci-dessous).
Prêtez attention à vos rêves et à vos fantasmes. Ces rêves sont de
puissants indicateurs de fertilité.
Ne doutez pas de votre fertilité parce que vous utilisez une méthode de
contraception naturelle et que vous ne tombez pas enceinte. La vérité,
c’est que cela fonctionne !

Abandon des hormones de synthèse


Conseils pour la transition

1. Faire preuve de patience durant la désintoxication


Après l’arrêt de la pilule contraceptive, ainsi que de toute autre méthode
hormonale, il se peut que vous connaissiez des déséquilibres hormonaux.
Vous serez en plein bouleversement et vos émotions seront dans les
limbes de l’intensité, il est donc courant que votre cycle menstruel soit
modifié : les saignements peuvent disparaître ou commencer à durer
plusieurs jours, être abondants ou légers ; il se peut que vous vous sentiez
irritable ou sensible, ou que vous ayez des boutons, parmi bien d’autres
choses inconfortables. Il s’agit de la période de désintoxication, pendant
laquelle vous devrez trouver une autre méthode de contraception, comme
l’utilisation d’un préservatif, afin de ne pas risquer une grossesse non
désirée, car c’est aussi une période très risquée pendant laquelle
beaucoup de femmes pensent qu’elles deviennent folles. C’est pourquoi
un grand nombre d’entre elles souhaitent réguler les choses en retournant
à leur ancienne méthode, parce qu’elles croient que cette période durera
toujours… mais non, avec le travail et la prise de conscience, tout
s’équilibrera petit à petit. Nous devons être patientes avec les
transformations dont notre corps et nos émotions auront besoin.
2. Connaître à fond la sexualité cyclique
La sagesse que procure la connaissance du cycle menstruel est
merveilleuse. Si vous ne savez rien, vous allez commencer par
progressivement vous souvenir… Votre corps est sage, et vous vous
connecterez aux étapes de votre cycle au fur et à mesure que vous vous
reconnaîtrez. Le connaître pas à pas est essentiel pour comprendre et
suivre consciemment sa fertilité. En comprenant cela, il sera beaucoup
plus facile d’opter pour une méthode de planification naturelle.

En guise de résumé
Les femmes passent par quatre étapes chaque mois. On dit que nous sommes
quatre femmes différentes ayant besoin de comprendre et d’être comprises.
Mais en fin de compte, nous ne sommes qu’UNE, devant consciemment
s’adapter à ses propres désirs et besoins. Connaissance de soi, amour de soi,
écoute et ressenti !
Le cycle commence par les règles. Viennent ensuite les périodes pré-
ovulatoire, ovulatoire et prémenstruelle. Et puis cela recommence. Ces quatre
périodes, que nous vivons sur un plan physique, émotionnel et spirituel, sont
modifiées par des hormones de synthèse. Le cycle se régularise à des
périodes précises. En inhibant l’ovulation, on supprime une partie importante
de notre libido, ce qui nous empêche d’en profiter, ainsi que de tout ce que
nous vivons avec nos hormones cycliques au rythme de la lune, des marées,
des saisons, etc. De cette façon, le rythme de notre cycle devient précis et
bien établi. Nous pensons être fertiles vingt-huit jours par mois, sans savoir
que nous ne sommes fertiles que vingt-quatre heures, UNE fois par mois3.

Plongez dans votre fertilité


Si vous avez déjà surmonté les points mentionnés pour la transition, vous
pouvez passer à l’étape suivante pour reconstruire le puzzle de votre fertilité
et nager dans les cycles, les fluides, les hormones, pour ne faire qu’un avec
votre nature.
La période d’ovulation est la phase où vous êtes le plus fertile. Prêtez une
attention particulière à tous les changements, aussi bien physiques
qu’émotionnels, que vous traverserez durant cette étape. Secouez votre nature
endormie ! Vous devrez vous écouter, vous observer et, surtout, vous
ressentir afin d’établir une relation avec les manifestations de votre fertilité.
Les sensations physiques que vous pouvez ressentir pendant la phase
d’ovulation sont les suivantes : en ce qui concerne les organes génitaux
externes, les grandes et les petites lèvres de la vulve peuvent être plus
ouvertes et charnues. La glaire cervicale sera plus abondante, aqueuse,
liquide et, surtout, élastique. Elle ressemblera à du blanc d’œuf. Elle sera
blanchâtre ou claire et aura un goût sucré ou alcalin. Vous pouvez également
trouver un peu de sang ou des restes de tissus dans la glaire cervicale.

RECONNAÎTRE SON MUCUS FERTILE4


FLUX FERTILE NON FERTILE
Aqueux, liquide,
Apparence Sec, collant, crémeux
élastique
Goût Doux, alcalin Salé, acide
Blanc cassé ou
Couleur Blanc
transparent
Quantité Abondant Rare

Remarque : voir l’illustration de la méthode de la glaire cervicale ou


« méthode Billings » ci-après.

Comment le vérifier ?
Insérer un doigt juste à l’entrée du vagin et prélever un échantillon. Comparer
et se rappeler comment étaient ses pertes vaginales les jours et les semaines
d’avant. Si vous remarquez que le mucus est plus épais et extensible, étirez-le
avec votre pouce et votre index. S’il s’étire et ne rompt pas, comme du blanc
d’œuf, c’est que vous êtes peut-être en présence d’une glaire cervicale fertile.
Un autre test consiste à mettre ses doigts avec le mucus dans l’eau.
Contrairement aux pertes vaginales qui se dissolvent rapidement pendant le
reste du cycle, il ne se dissout pas dans l’eau.
En complément, vous pouvez également vérifier votre col de l’utérus.
Découvrez ci-dessous la « méthode de palpation cervicale ». Consultez
également le projet www.beautifulcervix.com, où vous trouverez plusieurs
images de cols et de leurs pertes vaginales à chaque étape du cycle, chez des
femmes d’âges différents en plus ou moins bonne santé.

LES ÉNERGIES DE L’OVULATION


Pendant l’ovulation, vous pouvez ressentir de légers élancements dans la
région pelvienne, toujours d’un côté (droit ou gauche). Cela est dû à la
rupture du follicule pour libérer l’ovule. Vous pouvez également avoir les
seins plus sensibles, souffrir de constipation, transpirer davantage et avoir la
peau et les cheveux gras.
Sur le plan émotionnel, vous vous sentez plus sûre de vous, avec l’envie
de donner et de protéger ceux que vous aimez. Sur le plan énergétique, vous
avez une haute estime de vous-même : vous vous sentez plus belle et plus
rayonnante, plus affectueuse et plus sociable. Votre désir sexuel augmente,
les rêves saisissants et érotiques abondent… Laissez libre cours à votre
imagination et profitez-en !

Quand le mucus se modifie


Plusieurs facteurs peuvent modifier le mucus naturel : une mauvaise
alimentation, le stress, l’utilisation de pilules hormonales et l’abus de
médicaments en particulier. Le sperme, les déodorants vaginaux, les
serviettes et tampons jetables et les parfums, entre autres, sont également
parfois à l’origine de mycoses vaginales, une affection très courante qui
modifie complètement la muqueuse, ce qui ne permet pas de reconnaître
facilement la fertilité. Il est important d’envisager plusieurs outils, ainsi que
des méthodes de contrôle des naissances (ce que nous verrons plus tard), afin
de ne pas perdre le fil de sa fertilité et de toujours savoir comment tenir un
registre permanent.

Un calendrier pour nous accompagner


Tenez constamment un registre de tout ce que vous remarquez pendant votre
cycle. Il est essentiel de connaître toutes les phases de votre cycle afin de
mieux déterminer votre période de fertilité. Une fois que vous avez enregistré
toutes vos phases, concentrez-vous sur certaines caractéristiques qui
identifient la période d’ovulation, qui se manifeste généralement par les
signes suivants :
Sensations physiques

douleur (légers élancements) dans la région pelvienne, du côté gauche ou


droit ;
augmentation de la température basale (voir ci-dessous, « méthode de la
température basale ») ;
le col de l’utérus se hausse, devient doux, humide et l’ostium légèrement
plus ouvert (voir ci-dessous, « méthode de palpation du col ») ;
sensibilité des seins ;
rétention d’eau ;
constipation ;
augmentation de la transpiration ;
peau et cheveux gras ;
vulve un peu plus enflée ;
augmentation du mucus cervical ;
augmentation du désir sexuel, des fantasmes et des rêves érotiques.

Ce sont généralement les symptômes les plus courants qu’observent les


femmes, même si certaines ressentent souvent des symptômes d’inconfort,
allant des nausées, des maux de tête et des saignements à de fortes douleurs
abdominales au moment de l’ovulation. Ces cas devront être examinés
médicalement pour savoir exactement de quoi il s’agit.
Malgré ces questions d’ordre général, je n’aime pas standardiser. L’idéal
serait de vous « connecter » à votre corps afin de savoir ce qui vous arrive
lorsque vous ovulez. Vous pouvez ressentir le besoin de manger certains
aliments, de faire du sport, de regarder des films érotiques, de vous caresser
et de vous masturber davantage, etc. Vous êtes unique ! Découvrez-vous !

Comment enregistrer le cycle ?


Notez en mots, en symboles et en couleurs tout ce qui vous semble
nécessaire : ce que vous ressentez physiquement, émotionnellement et
spirituellement. Prenez des notes à partir du premier jour de vos règles (jour
1), pour que tout soit plus clair. Enregistrez votre énergie sexuelle, vos pertes,
vos sensations d’ovulation, etc. Observez vos changements et comparez-les
aux phases de la Lune. Au bout de quelques mois, vous serez capable
d’observer une série de comportements qui vous sera très utile pour prendre
certaines décisions et gérer sagement votre cycle.

Cycle menstruel : notez le premier jour de vos règles, qui sera le premier
jour de votre cycle tout entier, et marquez la fin des saignements.
Liquides : tout ce qui sort du vagin pendant le cycle est appelé « pertes
vaginales ». Cependant, au moment de l’ovulation, la « glaire cervicale
fertile » apparaît. Marquez les jours où vous remarquez une plus grande
quantité de glaire. Notez sa quantité, son élasticité, sa texture, son acidité,
sa couleur et son épaisseur.
Ovulation : marquez d’un symbole les jours où vous ressentez une
possible ovulation. Vous pouvez le percevoir de plusieurs manières. À
l’aide de l’évaluation de votre glaire cervicale, l’apparition de légers
élancements dans la région pelvienne, une sensibilité accrue des seins,
une augmentation du désir sexuel et les autres manifestations
mentionnées ci-dessus. Avec la pratique et l’expérience acquise, vous
serez en mesure de reconnaître cette phase.
Désir sexuel : notez les jours où vous ressentez le plus de désir sexuel, où
vous rêvez le plus et avez le plus de fantasmes. Ce journal vous aidera à
détecter une éventuelle ovulation et à identifier les phases du cycle que
vous traversez.
Rencontres amoureuses : marquez les jours où vous avez des rapports
sexuels, que ce soit avec pénétration, éjaculation, coït interrompu,
préservatif, etc. Cela vous aidera à suivre l’évolution de votre fertilité5.

LES PRATIQUES SEXUELLES SANS


REPRODUCTION
De nombreuses méthodes de planification familiale encouragent l’abstinence
sexuelle les jours de fécondité. C’est une option assez sûre. Mais quel est
l’intérêt de s’abstenir quand on a une vie sexuelle active ? Quel est l’intérêt
quand la libido agit de façon incroyable… Ma réponse est que nous devons
démanteler ce système patriarcal d’éducation sexuelle qui nous apprend à
vivre notre sexualité de façon phallocentrique et agressivement
pornographique6.
Nous pouvons profiter de nos fantasmes et de nos désirs si nous nous
autorisons à vivre notre sexualité au-delà de la norme. Une fois que vous
aurez réussi à identifier périodiquement votre phase d’ovulation, vous devrez
vous plonger dans toute votre créativité orgasmique inexplorée, pour en
profiter seule et pas forcément accompagnée.
L’utilisation de préservatifs (masculins ou féminins) est une bonne option
complémentaire pour les jours fertiles (lorsque vous savez déjà les identifier).
Cette méthode est efficace à plus de 97 % pour la contraception et à 95 %
contre les IST.
Vous pouvez également intégrer à votre sexualité des pratiques qui ne
sont pas exclusivement axées sur la pénétration : des jeux, des jouets, la
masturbation, le sexe oral, le sexe anal, etc. ainsi que des positions sexuelles
alternatives pour profiter de votre sexualité de manière créative, libérée des
barrières de l’hétéronorme.
Certaines positions sont plus adaptées à la reproduction. On raconte que
la position du « missionnaire » (l’homme dessus, la femme dessous) est celle
qu’utilisaient les colonisateurs quand ils violaient les femmes de notre
continent pour qu’elles tombent enceinte. La position de la prière (la femme
repose sur ses genoux et ses avant-bras), la position latérale ou celle où la
femme est dessous et soulève son bassin ont les mêmes effets sur la
conception. Toutes ces positions permettent au sperme d’atteindre
directement le col de l’utérus.
Une habitude très ancienne consiste à éjaculer en dehors du vagin (coït
interrompu), bien qu’on ne puisse pas la considérer comme une méthode sûre
contre la survenue d’une grossesse, car il est possible que le liquide pré-
séminal (sécrété par le pénis avant l’éjaculation) contienne une certaine
quantité de spermatozoïdes. L’éjaculation favorise la progression des
spermatozoïdes en leur imprimant un certain mouvement de « propulsion »,
mais même sans elle, ils peuvent accomplir leur voyage vers l’ovule, à travers
le milieu fertile qu’est une femme qui ovule et/ou qui a un orgasme
(s’accompagnant de spasmes musculaires qui l’aident à l’atteindre).
L’orgasme sans éjaculation constitue une variante. Cette sagesse, répandue
dans le sexe tantrique et taoïste, repose sur des valeurs orientées vers une plus
grande longévité des hommes. Elle est l’équivalent de l’exercice de la
respiration ovarienne chez la femme. Cette pratique génère moins
d’épuisement pour l’homme après l’orgasme. Selon les enseignements du
Tao, cet exercice entretient l’essence du Yang, ce qui augmenterait sa force
vitale. Il n’est pas aussi rigoureux qu’on le croit (il est recommandé
d’éjaculer de temps en temps, mais de l’éviter la plupart du temps) et pourrait
être pratiqué les jours fertiles, lorsque l’on a déjà acquis une certaine
discipline dans l’exercice. « Plus vous faites l’amour, plus vous bénéficiez de
l’harmonie du Yin et du Yang ; et moins vous éjaculez, moins vous perdez
les bénéfices de cette harmonie7. »
La sagesse indique que cet exercice améliore l’état de santé de l’homme,
ainsi que l’équilibre de ses organes vitaux, ce qui lui permet de vieillir en
bonne santé.
Au printemps, un homme peut se permettre d’éjaculer une fois tous les
trois jours. En été et en automne, deux fois par mois. Pendant le froid de
l’hiver, il faut économiser le sperme et ne pas éjaculer du tout. La voie du
paradis est d’accumuler l’essence Yang pendant l’hiver. Un homme atteindra
la longévité s’il respecte ces règles. Une éjaculation dans le froid de l’hiver
est cent fois plus dangereuse qu’au printemps8.
En bref, il faut inclure dans sa vie toutes les compétences et capacités qui
ne sont pas centrées sur le phallocentrisme afin d’enrichir infiniment sa
sexualité.

MÉTHODES DE PLANIFICATION
FAMILIALE
Tous les signes et les sensations énumérées ci-dessus sont étudiés par les
différentes méthodes de planification familiale de sensibilisation à la fertilité.
Toutes exigent discipline et constance pour détecter votre moment le plus
fertile. Chaque méthode repose sur l’étude des signes et symptômes qui
indiquent si une femme se trouve au moment le plus ou le moins fertile de
son cycle. Nous décrirons chaque méthode par la suite, mais les principales
sont en résumé les suivantes :
Méthode de la palpation du col de l’utérus : elle consiste à palper
l’ouverture du col de l’utérus pour déterminer le moment de l’ovulation.
Méthode Billings : elle repose sur l’observation de la glaire cervicale.
Méthode de la température basale : elle consiste à enregistrer la
température basale tout au long d’un cycle menstruel pour déterminer la
phase infertile post-ovulatoire.
Méthode du calendrier : elle consiste à enregistrer et à calculer la
moyenne de notre cycle menstruel afin de déterminer la période
d’ovulation et la phase infertile.
Méthode symptothermique : elle est très complète, car elle comprend
plusieurs techniques permettant de connaître ses périodes de fertilité
comme le calendrier, l’observation de la glaire cervicale et la prise de la
température basale.
MELA : méthode d’aménorrhée lactationnelle.

Également connues à tort sous le nom de « méthodes de contraception


naturelle », elles n’ont pas vocation à empêcher la capacité de concevoir,
c’està-dire qu’elles n’interrompent et ne modifient pas la fertilité ni le cycle
menstruel ; elles essaient uniquement de fonctionner sur la base de la
reconnaissance de la fertilité féminine. Comme on le sait, les hommes ont
naturellement une fertilité constante, contrairement aux femmes, qui sont
cycliques : notre fertilité évolue, elle n’est pas permanente au cours du mois.
Par exemple, notre ovule ne survit que vingt-quatre heures maximum après
l’ovulation, à moins qu’il ne soit fécondé.
Ces méthodes non invasives reposent sur l’étude de la fertilité consistant
à interpréter plusieurs signes. Chaque méthode exige essentiellement
d’observer, d’enregistrer et de déduire. Pour cela, il faut prendre
régulièrement des notes, mais aussi étudier exhaustivement la méthode ou
l’association de méthodes que vous choisissez d’utiliser, car une mauvaise
application ou une application incomplète comporte un risque, comme pour
toute autre méthode, même la contraception hormonale.
L’efficacité des résultats dépendra de l’étude de chaque méthode, ainsi
que des conseils ou de l’accompagnement d’un éducateur en méthodes de
planification familiale (si nécessaire) qui vous aidera à lever vos doutes. Il
faut également tenir compte du fait que la bonne application de la méthode
suppose la participation et l’apprentissage actif du partenaire sexuel.
Ces méthodes ne protègent pas contre les IST. Il ne faut donc pas négliger
cet aspect et ne pas craindre d’utiliser des préservatifs en complément.
L’efficacité de ces ressources est encore plus grande quand le partenaire
sexuel est conscient du processus et y participe.
Nous présentons un tableau comparatif de l’efficacité de différentes
méthodes de contraception et de planification familiale sur la base de cent
grossesses non planifiées pendant un an.

INDICE DE PEARL
MÉTHODES GROSSESSES NON PLANIFIÉES DE CENT
FEMMES DURANT UN AN

Comprimé combiné 0,3 à 8


Pilule combinée 0,3 à 8
Anneau œstroprogestatif 0,3 à 8
Patch œstroprogestatif 0,3 à 8
Dispositif intra-utérin (DIU) 0,1 à 0,8
Préservatif masculin 2 à 15
Diaphragme 6 à 16
Spermicide 18 à 29
Stérilisation féminine 0,5
Stérilisation masculine 0,1 à 0,15
Coït interrompu 4 à 27
Pas de méthode contraceptive 85
Méthode Ogino (calcul) 15 à 19
Méthode de la température basale 0,3 à 2
Méthode Billings (mucus cervical) 2,7 à 21
MÉTHODES SYMPTOTHERMIQUES
Moco-thermique (contrôle simple) 1,1 à 22
Méthodes combinées (double
0,4 à 2,3
vérification)

Informations en gris : Serfaty, D., Contraception, Paris, Masson, 2007.


Méthodes naturelles : Bibliographie de 1 à 24 sur le site <www.pfn.be>.
Comme vous pouvez le constater, les méthodes de planification familiale
fonctionnent très bien et, associées, sont beaucoup plus efficaces qu’une
méthode seule. Je vous invite donc à vous pencher sur elles. Je vais
maintenant passer en revue celles qu’on utilise le plus couramment.

Méthode du rythme ou du calendrier


Il s’agit d’une méthode simple permettant d’identifier les jours pendant
lesquels une femme peut être fertile. Ce n’est qu’un moyen de faire une
estimation, même si cela dépend toujours de la durée du cycle. L’ovulation
précède toujours les menstruations de près de deux semaines dans un cycle
régulier de vingt-huit jours. En d’autres termes, les menstruations
surviendront environ quatorze jours après l’ovulation.
Il faut savoir que la durée de vie d’un ovule est de douze à vingt-quatre
heures après l’ovulation et que les spermatozoïdes peuvent vivre pendant
trois à cinq jours grâce à la glaire cervicale. C’est pourquoi il est si important
de prendre soin de soi pendant la période de fertilité. Il est beaucoup plus
pratique de considérer les trois à cinq jours qui précèdent et les deux jours qui
suivent le pic d’ovulation comme une période de « soins », pendant laquelle
il faut prendre des mesures pour éviter une grossesse.
Méthode de palpation cervicale
Cette technique repose sur la reconnaissance de sa fertilité par la palpation du
col de l’utérus tout au long du cycle menstruel. Dans cette région du corps,
les œstrogènes agissent en modifiant la consistance du col de l’utérus.
L’ostium, dans le col de l’utérus, est la porte d’entrée des spermatozoïdes.
Lorsque nous sommes proches de l’ovulation, il sécrète une glaire cervicale
particulière qui aide les spermatozoïdes à remonter et les protège pendant leur
voyage.

Comment réaliser l’auto-observation ?

Il est recommandé de réaliser cet auto-examen tous les soirs, sans avoir eu de
rapports sexuels auparavant, après avoir uriné et en ayant les ongles courts et
les mains propres.
Debout, une jambe levée et posée sur une chaise, insérer profondément
l’index et le majeur dans le vagin.
C’est après les menstruations qu’il faut commencer l’examen. Pendant la
première période, on remarquera que le col de l’utérus est dur, bas et fermé et
qu’on peut orienter l’ostium dans n’importe quelle direction. En revanche,
durant la période ovulatoire, il sera plus souple, haut, ouvert et l’ostium plus
centré, dans l’alignement du vagin.
Effectuer cet examen tout au long du cycle et noter ce que l’on perçoit. Il
faut essentiellement rechercher les trois caractéristiques suivantes :
1. Hauteur et position : en insérant ses doigts, sentir si le col de l’utérus est
haut et difficile à sentir (plus fertile), s’il est à mi-hauteur ou s’il est bas
et facile à trouver (moins fertile).
2. Consistance : quand on touche le col de l’utérus, on peut sentir qu’il est
dur ou doux. S’il est mou, c’est le signe d’une période de fertilité.
3. Ouverture de l’ostium : l’orifice externe du cou a tendance à s’ouvrir ou à
se fermer de manière très subtile. Lorsqu’il est plus ouvert, c’est le signe
d’un état de fertilité.

Selon moi, cette méthode doit être pratiquée en complément d’une autre.
Au fil des mois, vous apprendrez à ne plus le faire tous les jours, mais juste
de temps à autre, quand cela vous semble nécessaire pour détecter votre état.

Méthode de la température basale


Il s’agit d’une méthode très efficace si on l’applique correctement. Son taux
d’échec se situe entre 0,3 et 3,1 %9.
La température basale est la température interne la plus basse du corps au
repos. Cette méthode consiste à déterminer la période de fertilité à partir de la
hausse de la température corporelle provoquée par la progestérone, une
hormone.
Prendre sa température à l’aide d’un thermomètre au gallium, tous les
jours à la même heure à compter du cinquième jour du cycle menstruel, c’est-
à-dire à la fin des menstruations. Après trois mois minimum, et une fois que
les jours approximativement fertiles ont été identifiés, il suffira de prendre la
température les jours que l’on considère comme proches de la hausse de
température. Mais cela ne devrait être fait qu’après une première période
d’essai.
Prendre sa température par le rectum ou le vagin pendant trois minutes.
Placer le thermomètre à côté du lit, car il ne faut pas s’être levée avant le test
et il faut avoir dormi au moins trois heures auparavant. Tenir à portée de
main le tableau sur lequel seront enregistrées quotidiennement les
températures.
Au repos, la température du corps est stable. Si nous suivons
quotidiennement nos températures, nous remarquerons un jour qu’elles
augmentent (lentement, régulièrement, mais sûrement) de 0,2 à 0,5 degré. Si
cela se produit pendant trois ou quatre jours de suite, on saura que l’ovulation
a eu lieu. Cette méthode nous permettra ensuite de reconnaître notre période
infertile post-ovulatoire. Cela doit être consigné sur un tableau où la variation
est visible.
Après ces jours de hausse, nous pouvons établir que nous sommes dans
une période où les chances de grossesse seront minimes jusqu’au prochain
cycle menstruel.
Notre température est régulée par l’hypothalamus, un système qui réagit
aux stimuli physiques et chimiques de notre environnement. Il faut donc, par
exemple, tenir compte du fait qu’un repas copieux pris la veille, une
mauvaise nuit, une fièvre ou une grippe, ou encore des médicaments peuvent
modifier la température. Pour que cette méthode soit efficace, il faut prendre
en compte ces facteurs importants. La discipline et la persévérance sont
essentielles.
Cette méthode nous apprend que lorsque le corps a augmenté sa
température et l’a maintenue telle quelle, c’est que nous avons ovulé. Cette
technique pose donc un diagnostic après coup et nous permet, à partir de là,
de profiter de la période suivante, moins féconde.

La méthode de la glaire cervicale ou


« méthode Billings »
Cette méthode est connue sous le nom de ses initiateurs, les docteurs John et
Evelyn Billings. Le mucus cervical, ou « pertes vaginales », est sécrété par le
col de l’utérus pour nous protéger des agents pathogènes et favoriser la
fertilité.
Pendant la période de notre cycle connue sous le nom de « profil
d’infertilité de base » (PIB), la glaire cervicale agit comme un tampon épais
qui ne permet pas aux spermatozoïdes de passer par l’ostium. Cependant,
pendant la période de fertilité, ce mucus augmente en quantité avec une
consistance élastique, aidant et protégeant les spermatozoïdes pour entrer
dans le vagin. Sans l’existence de ce mucus fertile caractéristique, les
spermatozoïdes ne vivraient que quelques minutes dans l’environnement
acide du vagin.
Comme nous allons le voir, le mucus varie tout au long du cycle. Il sera
donc nécessaire d’effectuer un auto-examen pour reconnaître l’état de notre
glaire et comprendre dans quelle phase nous nous trouvons, afin de se
préparer à une éventuelle période de fertilité.
En résumé, nos fluides se manifestent de cette manière tout au long de
notre cycle :
Période menstruelle : pendant cette phase, il est impossible de mesurer le
mucus ; il est donc recommandé d’éviter l’auto-examen durant cette
période.
Période pré-ovulatoire : après les menstruations, une période « sèche »
commence, au cours de laquelle on ne voit ni ne sent le mucus. On
appelle cette période « profil ou séquence d’infertilité de base ». Dans
certains cas, du mucus peut apparaître, mais il aura une consistance
épaisse et collante.
Période ovulatoire : une semaine après les menstruations, le mucus
commence à changer de plus en plus. Peu à peu, il augmente en quantité,
devient plus fin et plus élastique, se préparant à son état le plus fertile.
Vous pourrez sentir sa consistance de blanc d’œuf, le prendre avec vos
doigts et l’étirer sans qu’il se casse.
Période prémenstruelle : nous entrons à nouveau dans une période sèche,
au cours de laquelle il y aura très peu de mucus, avec une consistance
collante, ou simplement pas de mucus du tout.
Comment réaliser l’examen ?

Il faudra contrôler tous les jours, soit en s’essuyant en allant aux toilettes, soit
en insérant délicatement ses doigts dans le vagin. Inutile d’aller
profondément au point de sentir le col de l’utérus, l’entrée du vagin suffit.

Comment et quand noter ?

On peut le faire à tout moment, en notant bien la sensation et l’aspect du


mucus.
Comme je l’ai mentionné précédemment, de nombreux facteurs peuvent
modifier le mucus, tels que le stress, les champignons, le sperme, les IST,
etc., ce qui peut entraîner une certaine confusion. C’est pourquoi il est si
important de renforcer ces méthodes par l’application d’autres méthodes pour
les rendre plus efficaces.

Méthode d’aménorrhée lactationnelle (MELA)


Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), cette méthode
est efficace à plus de 98 % si l’on prend les trois précautions suivantes :
1. N’avoir observé aucune menstruation cinquante-six jours après
l’accouchement.
2. Pratiquer l’allaitement maternel exclusif.
3. Le bébé a moins de 6 mois.

Il arrive souvent que les menstruations des femmes disparaissent pendant


une longue période après l’accouchement. Certaines femmes recommencent à
avoir leurs règles quelques mois plus tard, quand d’autres attendent jusqu’à
un an. Ce processus, appelé « aménorrhée », ainsi que la pratique de
l’allaitement maternel exclusif, inhibe l’ovulation.
La supplémentation doit être évitée pendant les six premiers mois de vie
du nourrisson, tout comme l’utilisation de tétines et de biberons contenant de
l’eau ou des jus. L’intervalle entre les tétées ne doit pas dépasser quatre
heures le jour et six heures la nuit.
Depuis l’Antiquité, l’allaitement maternel est une méthode de contrôle
des naissances pendant la période post-partum. Elle est fiable au cours des six
premiers mois lorsque les trois points ci-dessus sont réunis. Cependant, il
peut y avoir des exceptions et je recommande une méthode barrière. Après 6
mois, il faut commencer à utiliser une autre méthode de contraception.

Méthode symptothermique (MST)


Il s’agit d’une méthode très efficace qui associe toutes les observations dont
nous avons parlé précédemment sur la façon d’identifier l’ovulation, ainsi
que l’étude et l’enregistrement de la température basale. Pour la compléter, il
faut élaborer son propre schéma de signes physiologiques en fonction de ce
qui se passe fréquemment pendant l’ovulation. Ces signes sont souvent
considérés comme peu objectifs, car ils répondent à la particularité de chaque
femme, mais ils n’en sont pas moins valables pour autant. C’est pourquoi il
est si important de très bien se connaître.
La température sera en revanche une donnée objective, grâce à laquelle
nous pourrons repérer d’autres symptômes qui se produisent lorsque la
température augmente. En complément, nous devrons prêter attention à la
glaire, la consistance du col de l’utérus, l’augmentation du désir sexuel, les
douleurs au niveau des ovaires, la sensibilité des seins, etc. Nous utiliserons
principalement un mélange de ces trois méthodes : la méthode de la
température basale, la méthode de la glaire cervicale et la méthode du
calendrier, ainsi que toutes les notes que vous souhaitez ajouter à votre
dossier.

Rechercher et appliquer des méthodes de planification familiale et s’en tenir


à l’une d’entre elles ou en associer plusieurs.
LES PLANTES MÉDICINALES POUR LA
CONTRACEPTION
Les femmes ont toujours complété le contrôle de leur fertilité par l’utilisation
d’herbes qui gênent la conception, ainsi que par l’expérimentation de moyens
permettant de réguler leurs menstruations ou d’interrompre une grossesse.
Ces connaissances ont progressivement disparu et, de nos jours, la science ne
développe pas d’études concernant l’efficacité de ces méthodes de
contraception, évidemment parce que cela ne fait pas l’affaire du marché
pharmaceutique. Cependant, la nature est à la disposition de qui en a besoin :
une seule graine semée dans notre jardin au cours d’un cycle peut nous
nourrir et nous guérir gratuitement.
On sait que de nombreuses femmes utilisaient autrefois des techniques
naturelles en guise de méthodes barrière contre la conception. La plus
courante était l’utilisation de vinaigre ou de jus de citron comme spermicides,
qu’elles introduisaient dans le vagin à l’aide d’une éponge qui faisait
également office de bouchon protecteur. Cette pratique était très populaire
dans plusieurs régions du monde. De même, les femmes, depuis l’Antiquité,
utilisent toutes sortes d’herbes amères comme l’armoise, l’absinthe,
l’angélique et le persil, entre autres, qui figurent sur la liste des herbes
emménagogues, c’est-à-dire qui stimulent le flux menstruel, voire, dans
certains cas, interrompent une grossesse.
Les plantes suivantes complètent la connaissance de notre fertilité et vont
agir sur notre organisme en empêchant la fécondation de l’ovule ou comme
spermicides. Nous allons approfondir l’étude de trois plantes utilisées depuis
des temps immémoriaux pour leur action sur la fertilité. Comme les méthodes
hormonales, elles ne sont pas efficaces à 100 % et je les recommande en
complément lorsque vous utilisez déjà une méthode de planification naturelle.

Neem
L’huile de neem est une méthode de contraception efficace, comme l’ont
montré plusieurs études en Inde10. On peut l’appliquer sur le vagin avant un
rapport sexuel, comme spermicide, ainsi qu’après, comme « pilule du
lendemain ». L’expérience a montré que l’huile de neem est capable de tuer
en moins de trente secondes tous les spermatozoïdes et de préserver son
efficacité jusqu’à cinq heures après l’application. Elle ne génère pas de
réactions allergiques, n’irrite pas, ne nuit pas à la fertilité et fonctionne très
bien comme lubrifiant. Son seul inconvénient est son odeur, parfois un peu
forte.
Plusieurs études montrent que l’huile de neem possède des propriétés
spermicides, antimicrobiennes, antifongiques et antivirales11. Elle protège
contre les virus et les infections, et son efficacité contre certaines IST a été
démontrée. Cette plante possède une « action inhibitrice intéressante sur un
large spectre de micro-organismes, y compris Candida albicans et tropicalis,
Neisseria gonorrhoeae, le multirésistant Staphylococcus aureus et les
infections du tractus urinaire par Escherichia coli, l’Herpès simplex de type 2
et le VIH-113 ».
Jusqu’à présent, son application en tant qu’huile à usage externe est la
forme la plus testée et la plus efficace.
Le margousier est également étudié comme méthode anticonceptionnelle
pour les hommes, et de bons résultats ont déjà été obtenus14. Un extrait de
margousier administré par voie orale sous forme de gélules est en cours
d’expérimentation chez les hommes. Cela provoque une infertilité
temporaire, réversible en six semaines seulement après l’arrêt de la pilule.
L’huile de neem n’affecterait ni la fertilité ni la libido ou le sperme. « La dose
recommandée est de deux gélules de feuille de neem, trois fois par jour avant
les repas15 », à prendre au moins un mois avant que son action ne commence
à être efficace.

Igname sauvage
Willa Shaffer, sage-femme et autrice de Birth Control Without Fear : Wild
Yam (Woodland, Woodland Health, 1994), raconte comment elle a
expérimenté sur un groupe de femmes la prise quotidienne d’igname comme
méthode de contraception. Au bout de quatre années d’expérimentation, elle a
conclu que l’igname n’altère pas la fertilité ni l’ovulation, mais qu’elle rend
l’ovule stérile en durcissant son enveloppe extérieure, empêchant ainsi la
pénétration des spermatozoïdes.
Shaffer recommande deux prises quotidiennes de trois capsules de taille
« 00 ». Cesser d’en prendre pourrait ne donner aucun résultat, voire
augmenter la fertilité.
La seule contre-indication serait la consommation simultanée
d’antibiotiques (même naturels), qui ferait perdre à l’igname son action
contraceptive.
Des recherches supplémentaires sont toutefois nécessaires, et cette
méthode doit être complétée par d’autres méthodes afin d’éviter de prendre
des risques16.

Graines de carotte sauvage


Ces graines sont connues depuis longtemps comme méthode de
contraception, y compris en cas d’urgence post-coïtale. C’est la plante
sauvage qui pousse sur les berges des rivières que nous recommandons le
plus. Elle se distingue par ses ombelles chargées de graines. Il ne faut pas la
confondre avec la ciguë, car elles se ressemblent, mais la ciguë est toxique.
Les semences industrialisées peuvent contenir des produits chimiques nocifs
pour la santé. Leur utilisation n’est donc pas sûre. Dans ma région
(Valparaíso), cette herbe pousse en quantité et regorge de graines à la fin de
l’été. Vérifiez dans votre région ; peut-être pouvez-vous la récolter ou trouver
des graines et les semer vous-même. C’est une plante originaire d’Europe et
d’Asie sud-occidentale.
On dit qu’elle empêche l’ovule de se fixer dans l’utérus. C’est le cas
quand on la consomme pendant une longue période, car elle peut arrêter la
hausse du taux d’œstrogènes nécessaire pour préparer l’utérus à la grossesse.
Son dosage le plus couramment utilisé est une cuillère à soupe quotidienne de
graines, que l’on peut écraser dans un mortier pour libérer leur huile et la
mélanger à de l’eau ou du jus.
En tant que méthode de contraception, on peut les utiliser pendant tout le
mois. Si on connaît bien son cycle, on peut les consommer uniquement
pendant la période de fertilité, pendant dix jours à partir du début de
l’ovulation, et se reposer jusqu’à la nouvelle période de fertilité pour éviter
l’éventuelle fixation de l’ovule.
En cas d’urgence, il faut consommer les graines quotidiennement pendant
dix jours après un rapport sexuel non protégé17.
Remarque : toutes ces informations sur la manière de reconnaître sa
période de fertilité visent à l’autocontrôle et à pouvoir planifier ou éviter une
grossesse. En cas de « problèmes de fertilité », nous vous recommandons de
consulter un thérapeute holistique, car le sujet est vaste et ses causes
multiples. Nous n’avons donc pas pu l’inclure dans ce livre. Nous savons que
nous devrons nous acquitter de cette dette dans une nouvelle étape.

NOTES
1. Ehrenreich, B. et English, D., Brujas, parteras y enfermeras. Una historia de sanadoras, Barcelone,
La Sal, 1981, p. 4.
2. Interview de María Sánchez en Revista BioCultura, 39(6).
3. Pour cela, je vous recommande la lecture de Period Repair Manual: Natural Treatment for Better
Hormones and Better Periods (édition en anglais, 2017) de Lara Briden, une spécialiste en la matière.
Je vous conseille également de relire le chapitre VIII, sur le cycle menstruel.
4. Garcia Paniagua, J. et Vargas Casarola, N., Ciclos femeninos y fertilidad consciente, México,
autoédition, 2007, p. 41.
5. Il ne s’agit que de références sur la manière d’enregistrer les phases et les transformations pertinentes
de votre cycle. Je vous recommande de noter également toute idée ou pensée que vous jugez
importante : rêves, état de santé, prise de médicaments, etc.
6. Des femmes incroyables ont déclenché de nouvelles vagues de pornographie très intéressantes. Je
vous invite à vous intéresser au « porno féministe » ou au « post-porno ».
7. Chang, J., El Tao del sexo y del amor. La antigua vía china hacia eléxtasis, Barcelone, Plaza &
Janes, 1992, p. 73.
8. Idem.
9. Döring, G. K., « The Reliability of Temperature Records as a Method of Contraception », in
Deutsche medizinische Wochenschrift, 92(23): 1055-1061, 9 juin 1967.
10. Khillare, B. et Shrivastav, TG. (2003). « Spermicidal Activity of Azadirachta indica (Neem) Leaf
Extract », in Contraception, 68(3): 225-9, septembre 2003.
11. Zeitlin, L. et al., « Tests of Vaginal Microbicides in the Mouse Genital Herpes Model », in
Contraception, 56(5): 329-35, novembre 1997.
12. Idem.
13. Yin, Z. et al. (2004). « Preparation of Contraceptive Pill Microcapsules and its Anti-fertility
Effect », in Journal of Biomedical Engineering, 21(6): 979-82, décembre 2004.
14. Ces informations proviennent de l’article <www.sisterzeus.com/neem_men.html<.
15. Certaines références proviennent du projet Living with Our Fertility, <www.sisterzeus.com>.
16. Certaines références proviennent de Queen Anne’s Lace/Wild Carrot (Daucus carota), disponible
sur <www.sisterzeus.com/qaluse.htm#5>.
Si nous voulons créer un monde moins violent,
où le respect et la gentillesse remplaceront la peur et la haine,
nous devons commencer par la manière
dont nous traitons le début de la vie.
Car c’est à ce moment-là que s’installent
nos modèles les plus profonds, de ces racines jaillissent
la peur et l’aliénation ou l’amour et la confiance.
SUZANNE ARMS
Chapitre XI
LA GESTATION,
L’ACCOUCHEMENT ET
L’ALLAITEMENT
Retrouver notre force ancestrale
a grossesse, l’accouchement et l’allaitement sont de vastes sujets qu’on peut

L difficilement traiter en un seul chapitre. Nous allons toutefois tenter de


passer en revue certaines questions importantes liées à ces périodes
uniques de la vie, riches en transformation, apprentissage et croissance.
Ce chapitre n’est qu’un guide de base pour vous accompagner dans le
traitement de certains maux de manière non invasive.
En tant que femme, mère et sage-femme traditionnelle, je ne cesse de
m’interroger sur un phénomène récurrent qui touche les personnes qui
attendent un enfant : la peur que véhiculent la société et les autorités
sanitaires, à qui nous confions nos vies. La peur s’abat sur nous comme une
pluie d’orage. La peur des risques, des maladies et de la mort transparaît dans
les conversations, les contrôles médicaux, les publicités, les films… Bref,
nous paniquons devant les processus naturels, la nature indomptable et la
vulnérabilité même de la vie.
La gestation est un processus merveilleux qu’on traite malheureusement
comme une « maladie » aujourd’hui. Les femmes enceintes et leurs bébés
sont soumis à trop de contrôles, d’examens, d’échographies, etc. La grossesse
est la voie nécessaire pour faire mûrir le fruit, qui ne descendra que lorsqu’il
sera prêt à le faire… Or, la médecine se précipite et interfère avec la nature,
en prétextant toujours qu’elle le fait pour prévenir un éventuel « risque ».
Le rythme de vie effréné que nous menons (parfois sans nous en rendre
compte) va à l’encontre de notre santé. Il est donc courant que les femmes
souffrent d’une longue liste de maux au moment de leur grossesse. Ceux-ci
reposent essentiellement sur notre perception de l’équilibre santé/maladie,
ainsi que sur nos habitudes alimentaires. Il est fréquent que les changements
hormonaux provoquent des sensations « gênantes », qui ne sont pourtant pas
le symptôme de quelque chose de grave ; peut-être ressent-on quelques
« déséquilibres », puisqu’il s’agit d’une métamorphose pleine de nouvelles
sensations, mais rien de plus sérieux ne devrait se produire. Les symptômes
sont souvent amplifiés, surtout lorsque les peurs sont somatisées, ce qui
amène certaines femmes à vivre sous médicaments tout au long de leur
grossesse, voire après l’accouchement.
La peur culturelle est un facteur important. On nous fait croire que la
procréation est une période de « vulnérabilité », comme si toutes les maladies
et tous les risques nous guettaient. Certaines femmes enceintes sont effrayées
à l’idée d’avoir des contractions. Nous anticipons et craignons
l’accouchement qu’on associe, du cinéma aux histoires d’horreur urbaines, à
la souffrance et à la punition divine du type « tu accoucheras dans la
douleur » que Dieu (selon la Bible) a lancée à Ève (la première femme) pour
avoir désobéi à son mari et à « Lui ».
Le caractère sacré de la matérialisation de l’esprit d’un autre être par la
naissance est aujourd’hui programmé comme s’il s’agissait d’un rendez-vous
chez le dentiste. Accoucher dans une clinique ou un hôpital est un événement
froid, anonyme où interviennent trop de mains différentes, générant dans
presque 90 % des cas le premier trauma : naître sous la violence obstétrique.
Peu de professionnels de santé garantissent l’attachement immédiat de la
mère et du bébé, ainsi que la stimulation de l’allaitement précoce. Tout est
très rapide, désinvolte et agressif. Ce qui pour nous est l’un des événements
les plus importants de notre vie n’est, pour le système médical, qu’un simple
numéro à ajouter à sa longue liste de soins.
La nouvelle ère nous fait craindre le naturel, qualifié d’« archaïque ».
Cela nous conduit vers la robotisation du monde, nous pousse à nous fier aux
machines et à dépendre davantage d’elles, et donc à croire beaucoup moins
en nous-mêmes. Nous n’écoutons pas la sagesse de notre corps et nous
savons encore moins comment nous guérir sans l’aide d’un spécialiste qui
prescrit des médicaments.
La technologie génère de la « sécurité », mais aussi de la peur : peur de la
vie et donc de la mort, de notre capacité à réguler et de l’aptitude qu’ont, par
exemple, les plantes médicinales à nous guérir.
Avec toutes les machines que la technologie médicale nous offre, on nous
envoie en somme ce message : « Vous n’êtes pas assez bonne pour accoucher
toute seule ; la machine est supérieure à vous et à vos instincts. Les instincts
sont imprévisibles, la machine ne l’est pas1. »

Personne ne mérite de vivre une grossesse dans la peur (y compris les


hommes trans, les personnes intersexuées, les personnes ayant un genre
différent. Nous ne voulons pas nier leur existence et tout ce qui est écrit dans
ce livre les concerne), encore moins d’accoucher sans soutien ni respect ou
affection. Nous ne pouvons pas permettre que nos enfants continuent à naître
sous le joug de ce système, qui a besoin que nous soyons effrayées dès la
naissance. Exigeons le respect que nous méritons. Être une femme ne signifie
pas être « malade ». La grossesse, l’accouchement et l’allaitement ne sont pas
des pathologies ; ce sont des processus physiologiques beaux et naturels. Je
ne peux pas ignorer qu’il existe des risques, pourtant minimes dans la
majorité des cas. Je suis certaine que la plupart des risques et des pathologies
sont créés par notre propre esprit. Les abus, les traumatismes, les peurs
culturelles, une mauvaise alimentation et le manque de préparation
participent à un panorama défavorable, conjugués à l’attention obtuse
qu’apporte habituellement le système de santé.
Il ne s’agit pas seulement de mettre fin à la douleur inutile de
l’accouchement […]. Mais de mettre aussi fin à la violence intériorisée qui
consiste à inhiber notre sexualité et notre capacité orgasmique dès l’enfance,
à nier notre corps et notre vie2.
Soyons conscientes que notre corps est fait pour la grossesse,
l’accouchement et l’allaitement si c’est ce que nous désirons. Nous naissons
avec un deuxième cœur qui donne la vie – notre utérus ! – que nous devons
honorer, car à partir des premières règles, il se prépare à accueillir une
nouvelle vie à chaque menstruation.
Nous devons à nouveau pouvoir concevoir harmonieusement une vie,
accoucher sans peur, avec plaisir et dans un état d’amour total. Nos enfants
ont besoin de nos contractions, de notre puissance ancestrale, de notre lait…
et non des succédanés qui (on essaie de nous en convaincre) sont « plus
nourrissants » que nous. Nous avons toujours été en mesure d’offrir à nos
enfants tout cela et bien plus encore.

LES FEMMES ONT BESOIN LES UNES


DES AUTRES
Le patriarcat s’efforce de briser les liens entre les femmes, méprisant nos
capacités et nos connaissances, brisant la transmission traditionnelle des
savoirs ancestraux. On nous a retiré la sagesse de la naissance au profit d’une
spécialité médicale androcentrique, dirigée par une vision machiste du monde
qui « multiplie les instruments de violence visant à briser le lien entre la mère
et l’enfant3 ». Toute cette fragmentation se manifeste dans les relations
humaines basées sur la violence, qui trouvent en grande partie leur origine
dans la façon dont nous naissons.
Actuellement, ce sont les hommes qui dirigent le paradigme médical. Les
sages-femmes ou les infirmières obstétriciennes se plient à leurs ordres, ce
qui signifie que ces femmes se comportent envers les autres selon le diktat
patriarcal. Il est rare qu’elles accompagnent de manière aimante et
empathique les processus féminins, comme cela s’est passé et se passe encore
avec les sages-femmes traditionnelles, au service des autres sous la protection
et les lois de la nature. Hélas, on les a arrachées à leur travail ancestral.
Depuis la chasse aux sorcières, leur savoir est sous-évalué. Pourtant, sans
elles, nous ne serions pas en vie. De même, on assiste aujourd’hui à une
explosion du nombre de doulas, de sages-femmes et de médecins ayant une
vision plus consciente et plus aimante sur la grossesse et l’accouchement,
dans le respect de la femme enceinte et de son bébé.
La chasse aux sorcières a eu des conséquences durables. En effet, un
aspect de la condition féminine a depuis toujours été associé à la sorcellerie et
les femmes qui ont continué à agir en tant que guérisseuses ont toujours été
entourées d’un halo de superstition et de peur. Cette exclusion précoce et
destructrice des femmes de la pratique autonome de la guérison a constitué
un précédent violent et un avertissement pour l’avenir4.
Les femmes continuent d’être un mystère pour la science et la
médicalisation joue en faveur de ce système qui nous maintient sous
anesthésie, muettes et isolées. Selon Eduardo Galeano, « les scientifiques
disent que nous sommes faits d’atomes, mais un petit oiseau m’a dit que nous
sommes faits d’histoires5 ». Nous apprenons les mystères féminins à partir
des histoires que nous transmettent nos aînées ; c’est d’elles que nous
recevons notre savoir ancestral. Il en a été ainsi pendant des millénaires et
nous constatons aujourd’hui que cette chaîne de connaissances a été
interrompue. Aujourd’hui, nous assistons à l’extinction des communautés de
femmes qui, historiquement, protégeaient, conseillaient et assistaient même
aux naissances. Tout cela a été délégué à un service médical dépersonnalisé.
Les femmes doivent recréer une communauté et tisser comme des
araignées la chaîne du savoir féminin. Transformons ce monde, chantons aux
autres femmes nos bonnes expériences et commençons à démystifier toutes
les mauvaises choses qu’on nous a enseignées sur nous-mêmes.
LA GESTATION : FAIRE MÛRIR LE
FRUIT
Nous parlerons de « gestation » et non de « grossesse », car ce terme a une
connotation très négative. L’Académie royale espagnole (RAE) définit le
terme « grossesse » [« embarazo » dans le texte original, N.d.T.] comme
« empêchement, difficulté, obstacle », comme un processus ou une situation
gênante. Cette connotation contribue au fait que la gestation soit considérée
comme une période critique ou à risque pour la santé. De même, l’expression
« se rétablir » est couramment utilisée quand les femmes accouchent, laissant
penser qu’elles sont « malades » pendant neuf mois…
La « gestation » est un concept qu’on utilise en zoologie pour désigner les
femelles vivipares qui portent leurs enfants dans leur utérus pendant des
périodes plus ou moins longues. Chez les humains, la période estimée est de
neuf mois. Comme les animaux mammifères, nous (qui sommes aussi des
mammifères) avons le pouvoir de générer la meilleure nourriture pour notre
progéniture.

Conseils diététiques

Intégrer dans son régime alimentaire :


Fruits et légumes en abondance
Jus de fruits naturels
Graines (sésame, chia, pavot, etc.)
Germes ou graines germées (luzerne, lentilles, haricots, etc.)
Légumineuses (haricots, pois chiches, lentilles, haricots, etc.)
Fruits secs (amandes, noix, châtaignes, pignons, etc.)
Aliments à base de céréales complètes (flocons d’avoine, sucre brun, riz,
nouilles, pain et craquelins)
Eau en abondance
Sel marin, de préférence.
Diminuer sa consommation de :
Malbouffe (restauration rapide et aliments frits)
Graisses saturées et graisses trans (éliminer la margarine et la remplacer
par du beurre, du ghee ou du vanaspati ghee).
Huiles non pressées à froid (préférer l’huile d’olive ou de pépins de
raisin)
Sucreries et chocolats (bourrés de sucre, graisses animales, conservateurs,
colorants, etc.)
Boissons gazeuses
Aliments raffinés (tels que le sucre blanc et la farine blanche).

Nous ne devrions manger que lorsque nous avons faim et non pas « pour
deux ». Éviter l’angoisse des « fringales » et contrôler les aliments nocifs
pour la santé.

LES TROIS CYCLES DE LA


GESTATION
Nous allons diviser la gestation en trois cycles importants. Au cours de
chacune d’entre elles, nous examinerons les changements qui s’opèrent
progressivement, mais également, dans certains cas, les maladies qu’on peut
traiter par une alimentation saine et des préparations médicinales.
Tout comme nos visages sont différents, chaque femme est différente,
chacune est la construction des années, d’une histoire familiale qui la contient
et la complète. Chaque ventre est différent, chacun est nourri différemment.
Par conséquent, ne croyez pas que ce qui est arrivé à une amie ou à votre
mère vous arrivera nécessairement. Il n’y a pas deux grossesses identiques.
Nous avons créé ce guide pour vous accompagner et vous montrer que de
nombreux symptômes ou changements sont courants et ne doivent pas être
traités comme des maladies. Depuis des milliers d’années, il existe des
alternatives écologiques et saines pour vous soigner, vous guérir et vous
éloigner de tous les médicaments que l’industrie médicale vous propose
aujourd’hui et qui peuvent nuire à votre santé et à celle de votre bébé.

La première phase
Elle s’étend de la première semaine de gestation à la 12e, c’est-à-dire les trois
premiers mois. Pendant cette période, la femme enceinte commence à
ressentir les premiers changements physiques et émotionnels. Cela est dû à
l’action des hormones, principalement favorisée par le placenta. Certaines
personnes n’expérimenteront pas de grands changements ni inconvénients.
D’autres les expérimenteront de plusieurs manières. Leurs seins seront très
sensibles, augmenteront de taille et se pigmenteront.
Vous pouvez remarquer l’un ou l’autre des changements suivants, un
mélange, tous ou aucun, et ils peuvent apparaître dans plusieurs cycles de la
grossesse. Tout est très relatif.
Baisse d’énergie et hausse de la fatigue
Sensibilité aux odeurs
Sensibilité émotionnelle
Brûlures d’estomac
Ballonnements et gaz
Manque d’appétit
Nausées et vomissements
Maux de tête
Douleurs utérines et mammaires
Certains désagréments peuvent être plus délicats, tels que :
Menace d’avortement
Anémie
Pression artérielle basse

Baisse d’énergie et augmentation de la fatigue


Dans ce cas, nous ne pouvons que recommander le repos, la méditation et la
relaxation. Tout notre système sacré corps-âme-esprit en a besoin pour
s’adapter au nouveau chantier qui progresse pour accueillir et nourrir le
nouvel être avec lequel nous cohabitons. Essayer de dormir au moins huit
heures par jour.

Sensibilité aux odeurs


Vous serez en mesure de percevoir comment vos sens se développent.
Essayez de vous mettre consciemment en relation avec tout ce qui se passe. Il
se peut que votre sensibilité gustative et olfactive augmente
considérablement. Le changement hormonal dynamique et l’énergie
cosmique qui nous traverse, du fait que nous sommes une réplique de la Terre
Mère, exercent une influence. Conseils : éviter les odeurs fortes, notamment
celles des produits chimiques, des parfums, des désodorisants pour la maison
ou la voiture, etc. Ce n’est pas vraiment un problème et vous verrez que cette
sensibilité diminuera, surtout au cours du deuxième cycle de la grossesse.

Brûlures d’estomac

Elles se produisent en raison de changements hormonaux qui détendent le


sphincter gastro-œsophagien. Cela favorise l’afflux d’acides dans l’estomac,
qui s’ajoute à la croissance de l’utérus, surtout au cours des derniers mois,
lorsque l’estomac est comprimé. Conseils : manger plus fréquemment et en
petites quantités, lentement et en mâchant bien les aliments. Manger au moins
deux heures avant de se coucher le soir. Éliminer le café et les aliments gras
et épicés qui provoquent des flatulences. Manger des carottes fraîches est
efficace contre les brûlures d’estomac.

Manque d’appétit

Il est souvent normal de ne pas avoir d’appétit. Si cela se produit, ne vous


inquiétez pas : faites attention à vos changements sans forcer quoi que ce soit.
Toutefois, si le manque d’appétit cause des problèmes et devient très
fréquent, intégrez les aliments suivants dans votre régime alimentaire :
Feuilles vertes crues : épinards, blettes, laitue, chicorée, etc. Préparer une
salade de laitue mélangée à d’autres légumes verts et les manger avant le
repas, que ce soit au déjeuner ou au dîner, car elle contribue à augmenter
l’appétit, mais ne pas manger trop tard le soir.
Graines de chia : les consommer pendant les repas, dans les salades, les
jus de fruits, etc. Elles constituent une bonne source d’oméga 3 et
augmentent l’appétit.
Fraise : faire un jus, ajouter de l’eau et boire le mélange à jeun.
Citron : mélanger le jus de trois citrons dans une tasse d’eau chaude et le
boire une demi-heure avant chaque repas.
Ail : le consommer cru durant les repas, car ses propriétés stimulent le
système digestif et augmentent l’appétit.

Nausées et vomissements
On peut éviter les nausées en mangeant peu et plus souvent dans la journée.
N’oubliez pas d’adopter une alimentation saine et équilibrée afin de fournir
tous les nutriments nécessaires pour votre bébé et pour vous.
Éviter de se lever vite le matin et manger au moins deux biscuits salés
sans les mélanger à des liquides avant le petit-déjeuner.
Éviter de boire pendant les repas.
Éviter de manger des aliments frits et des graisses saturées.
Augmenter la vitamine B6 dans son alimentation. On peut en trouver
dans les céréales complètes, les pois chiches, les fruits à coque (comme
les cacahuètes ou les noisettes), les bananes et les légumes verts, entre
autres.
Boire une infusion de gingembre, manger un aliment qui en contient ou
en mettre un petit morceau dans la bouche jusqu’à l’arrêt des nausées. Il
est très efficace.
Prendre de la mélisse en infusion. De petites quantités aident à avoir une
meilleure digestion et à prévenir les nausées.
Si les nausées persistent après le premier cycle, préparer un thé à la
menthe et le prendre en petites quantités et bien dilué.
Éviter les odeurs fortes, ainsi que de se brosser les dents trop près des
repas et/ ou avec un dentifrice très fort.
2 à 3 heures avant le coucher, prendre une collation riche en protéines.

Maux de tête
De nombreux facteurs peuvent en être à l’origine. Il est important d’en
trouver la cause, surtout si la douleur persiste et dure plus de 48 heures.
Le stress et les émotions brusques en sont parfois la cause, tout comme
les problèmes digestifs, l’épuisement physique, etc.

Conseils :
Éviter les endroits où l’air frais ne circule pas.
Mettre des tranches de pommes de terre fraîches sur ses tempes. On peut
les faire tenir en place avec un morceau de tissu ou une gaze.
Respirer de l’huile essentielle de lavande. C’est très efficace, tout comme
mettre une goutte sur les tempes.

Douleurs utérines et mammaires

Il est courant que les seins soient sensibles, qu’ils grossissent et que la peau
du mamelon et de l’aréole soit pigmentée. Le colostrum peut également sortir
de vos mamelons à tout moment de la grossesse. En outre, il est fréquent de
ressentir des douleurs dans le ventre (comme des crampes menstruelles). Ce
phénomène naturel est dû au fait que notre utérus se développe et s’adapte.

Conseils :
Porter un soutien-gorge confortable maintenant bien les seins, mais les
exposer aussi à la nature en les libérant à l’air libre. Cela les détendra et
les préparera à l’allaitement, pendant lequel ils seront longtemps exposés
à une succion intense et affectueuse.

Menace d’avortement
On en parle peu, mais le risque est fréquent pendant les trois premiers mois.
Au cours des premières semaines, une grossesse sur cinq se termine par une
fausse couche. Quand existe-t-il un risque de fausse couche ? Il peut y avoir
un léger saignement (pas nécessairement rouge : il est parfois brun). S’il est
abondant, appeler immédiatement un médecin.

Conseils :
S’accorder un REPOS ABSOLU, pendant deux semaines minimum,
jusqu’à l’arrêt du saignement.
Ne pas faire d’efforts, ne pas bouger, ne porter ni talons ni vêtements
serrés.
Manger régulièrement, en excluant les aliments qui provoquent des
flatulences ou qui sont très stimulants, ou qui provoquent des
contractions, comme les épices et les condiments.
Boire des boissons chaudes.
En cas de contractions, prendre des bains de siège avec du thé à la
camomille, qui aide à détendre les muscles et à contrôler les contractions.
Toujours le faire avec l’aide d’une autre personne.

Anémie
L’anémie n’est pas une maladie, mais le symptôme d’un faible taux
d’hémoglobine dans le sang, causé par différents facteurs. Il est essentiel de
conserver une bonne alimentation. Pour l’éviter, il faut veiller à intégrer dans
son alimentation :
Lait de soja biologique
Légumes verts, notamment des épinards et des blettes, mélangés à du jus
de citron
Palourdes, qui contiennent beaucoup de fer
Céréales complètes
Graines de potiron ou de courge
Élixir à base de fer, de vitamines et d’extraits de plantes. On peut en
trouver en pharmacie.
La deuxième phase

Elle s’étend environ de la 13e à la 24e semaine. En d’autres termes, elle


correspond aux 4e, 5e et 6e mois de grossesse. Au cours de cette étape, vous
vous serez habituée aux changements initiaux, qui peuvent ou non avoir été
inconfortables. Vous commencerez à vous sentir mieux, vous aurez plus
d’énergie et faire de l’activité physique sera plus sûr. Le yoga prénatal est
alors fortement recommandé. Votre ventre va se développer rapidement et
vous commencerez à sentir les premiers mouvements du bébé.
La relation deviendra plus forte et vous aurez davantage conscience que
vous avez un ou plusieurs bébés dans votre ventre.
Comme dans le cycle précédent, cette étape comporte des changements
caractéristiques, mais leur apparition se produit aussi parfois à d’autres
moments, tandis que certaines des sensations ressenties au début de la
grossesse peuvent se poursuivre. Les changements les plus caractéristiques de
ce cycle sont les suivants :
Saignement des gencives et salivation excessive
Modifications de la peau (taches et vergetures)
Ligne brune (sur le ventre)
Insomnie
Gêne au niveau des côtes
Crampes
Rétention d’eau
Constipation.

Certains sont plus délicats :


Infections vaginales
Infections urinaires
Diabète gestationnel.

Saignement des gencives


Au cours de cette période, il est très fréquent que les dents soient plus
sensibles lors du brossage et de la consommation d’aliments durs. Si le
saignement est trop fort, consulter un dentiste, car il pourrait s’agir d’une
gingivite. Il est important de maintenir une bonne hygiène bucco-dentaire
tout au long de la grossesse.
On raconte que le bébé absorbe le calcium nécessaire à sa croissance à
partir des dents de sa mère. Mais ce n’est pas le cas. Le calcium nécessaire
sera apporté par l’alimentation de la mère.

Changements cutanés

La peau devient parfois plus foncée, avec l’apparition de taches de rousseur


ou de boutons. Il existe de nombreuses théories et mythes à ce sujet.
L’important est de protéger la peau d’une exposition excessive au soleil en
utilisant un écran solaire.
Dans le cas des vergetures, on dit que leur importance dépend de
l’élasticité de la peau de chacune, ce qui est parfois héréditaire. Dans tous les
cas, il faut conserver un bon régime alimentaire pour éviter de prendre trop de
poids, en consommant des aliments qui contiennent des vitamines A et E
(comme les jus de carottes et de fruits). On peut également nourrir sa peau en
la massant avec de l’huile d’amande douce, de germe de blé, de jojoba ou de
rose musquée, etc.

Ligne brune

Il est très fréquent qu’elle apparaisse verticalement sur le ventre. Cela est dû
aux changements hormonaux. Elle peut apparaître en même temps que des
poils et disparaît avec le temps, après l’accouchement.

Insomnie

Il peut arriver que vous ayez des difficultés à vous endormir pendant cette
période, ainsi qu’au cours des derniers mois. Cela est dû à plusieurs facteurs :
trouver la bonne position pour dormir, les mouvements du bébé, les brûlures
d’estomac, l’envie d’uriner, etc. Essayez de vous détendre l’esprit pendant
quelques minutes avant d’aller vous coucher, en écartant tous vos soucis.
Faites également des exercices de respiration profonde.
Vous pouvez également prendre des infusions de mélisse, de feuilles
d’oranger ou de valériane, avec une cuillère à soupe de la plante par litre
d’eau bouillie.

Gêne au niveau des côtes


C’est parce que votre bébé s’installe et bouge pour continuer à grandir.
Inutile de s’inquiéter. Détendez-vous, car votre petit bout vous montre qu’il
est en bonne santé et qu’il grandit.

Crampes

Ne pas reproduire des habitudes sédentaires pendant cette période, sauf en


cas de complications. Si ce n’est pas déjà le cas, se déplacer (sans faire trop
d’efforts), marcher, s’étirer et faire travailler ses muscles. En cas de crampes,
essayer de se détendre et de fléchir la région concernée, de surélever les
jambes quand on se repose.
Pour prévenir les crampes ou réduire leur fréquence, consommer des
légumes, des aliments riches en potassium (comme les bananes) et des
aliments riches en calcium.

Rétention d’eau (œdème)

Elle se manifeste par des sensations de lourdeur, de fatigue et de gonflement


dans les mains, les pieds, les jambes et les chevilles, une situation qui peut
s’accentuer en fin de journée, surtout dans les dernières semaines de
grossesse.

Conseils :
Se reposer avec les jambes surélevées. Voici une méthode simple :
s’allonger sur le lit et lever les jambes en les appuyant contre le mur. Cet
exercice est utile surtout en cas de gonflement des jambes. Essayer de le
faire pendant vingt minutes, les jambes toujours vers le haut.
Éviter le sel dans les aliments, notamment ceux qui en contiennent
beaucoup, comme les aliments en boîte, les saucisses, les fromages, les
hamburgers, etc.
Boire beaucoup d’eau ou de jus de fruits non sucrés.
Porter des vêtements amples et des chaussures confortables.
Si l’œdème apparaît brusquement et s’accompagne d’un gonflement
anormal, de fourmillements ou d’un mal de tête, il vaut mieux consulter
un médecin.

Constipation
Très fréquente à tout moment de la grossesse, elle est due à la hausse de la
progestérone et à la baisse de la motilité du tube digestif. Elle est souvent
causée par les compléments en fer que les obstétriciens prescrivent.
Recherchez une alternative naturelle, comme les élixirs de fer à base de
vitamines et de plantes.

Conseils :
Manger des aliments frais, comme des fruits et des légumes riches en
fibres (flocons d’avoine, orange, kiwi, poire, betterave, prune, papaye,
etc.)
Rester active grâce aux exercices recommandés pour la grossesse
Boire des jus de fruits à jeun
Boire beaucoup tout au long de la journée.

Infections vaginales

Les changements hormonaux favorisent les pertes vaginales. Si vous


remarquez d’autres caractéristiques telles qu’une odeur, des démangeaisons
ou une irritation, vous avez peut-être une infection vaginale à levures.
Le vagin, dans son état normal, se protège en produisant une acidité
naturelle. Lorsque l’état naturel du vagin est modifié, une infection est
provoquée par un type de champignon (appelé Candida), qui se trouve
normalement dans le vagin, mais qui ne se reproduit que lorsque l’acidité de
son environnement est modifiée. En raison des changements hormonaux, cela
se produit souvent pendant la grossesse. Nous aborderons ces infections et
leur traitement au chapitre XIII.

Infections urinaires
Elles sont très fréquentes pendant la grossesse. Le plus important est de les
diagnostiquer précocement et de les traiter immédiatement. Au cours des
premier et deuxième cycles de la grossesse, les femmes doivent donc faire
des analyses d’urine en prévention.
Une infection urinaire non traitée pendant la grossesse entraîne parfois
des troubles graves pouvant affecter votre santé et celle de votre bébé. Il
arrive également parfois, comme cela m’est arrivé, que vous souffriez d’une
infection appelée « bactériurie asymptomatique ». Dans mon cas, elle n’a pas
été traitée à temps et a provoqué une pyélonéphrite qui, à son tour, a
déclenché les symptômes d’un travail prématuré et entraîné une semaine
d’hospitalisation regrettable. Il est très important que vous consultiez votre
sage-femme ou votre médecin si les résultats des analyses vous paraissent
mauvais, afin de voir quel est le meilleur traitement. Si vos analyses d’urine
révèlent la présence de bactéries (par exemple Escherichia coli), prenez les
antibiotiques que votre médecin vous prescrira.
Ne prenez pas les herbes que nous conseillons dans ce livre pour lutter
contre les infections, car elles sont généralement abortives et/ou doivent être
consommées pendant de longues périodes, ce qui peut être risqué en cas de
grossesse. Vous pouvez compléter le traitement médical avec du jus de
canneberge, de la vitamine C et des jus de fruits naturels, et en buvant
beaucoup tous les jours. Cela ne s’applique qu’aux infections urinaires. Pour
les infections vaginales, suivre les traitements recommandés au chapitre XIII.

Diabète gestationnel

Le diabète augmente en raison des changements alimentaires et de l’excès de


nourriture malsaine que nous propose l’industrie agro-alimentaire. On en
attribue généralement la responsabilité au patrimoine génétique, alors que
cela relève surtout des habitudes alimentaires transmises d’une génération à
l’autre. Les hormones jouent également un rôle fondamental en la matière,
puisqu’elles peuvent modifier l’action de l’insuline, entraînant une hausse du
taux de glucose dans le sang de la femme enceinte. Cette affection est
diagnostiquée après 20 semaines de grossesse à l’aide d’un test de tolérance
au glucose, car il n’y a généralement pas de symptômes évidents.
Lorsqu’une femme parvient à équilibrer son alimentation, cette affection
peut passer inaperçue, sans altérer la santé de la mère ni celle de son bébé.
L’idée est d’équilibrer le taux de sucre dans le sang. Nous recommandons de
se rendre chez un nutritionniste expert en diabète pour prendre des conseils
sur une alimentation optimale, en fonction du type de régime suivi (carnivore,
végétarien, végétalien, etc.). Le régime alimentaire sera principalement axé
sur la baisse des glucides rapides dans le sang.

Conseils :
Réduire sa consommation de protéines, de graisses et de lait de vache.
Manger des fruits et des légumes crus.
Réguler la consommation de glucides (tels que le pain, les céréales, les
pâtes et le riz blanc). Les consommer de préférence dans leur version
complète.
Diminuer la consommation d’aliments à forte teneur en sucre : sodas, jus
de fruits, gâteaux, desserts, miel, chocolats et glaces, entre autres.
Pratiquer une activité physique, comme le yoga prénatal, pour réguler le
taux de sucre dans le sang.

La troisième phase
Commence à partir de la 33e semaine. L’accouchement a généralement lieu
entre la 37e et la 42e semaine. Il se peut que vous vous sentiez un peu plus
fatiguée, et anxieuse à l’idée de l’arrivée de votre bébé. L’idéal est de vous
reposer et de profiter de cette période, de votre bébé et de vos proches. Prenez
votre temps, ne vous précipitez pas comme si c’était la « fin du monde ». Il
s’agit d’une expérience unique ; essayez d’en profiter au maximum.
Les changements ou les affections les plus caractéristiques du dernier
cycle de la grossesse sont généralement les suivantes :
mal de dos
hypertension : pré-éclampsie
infection périnatale à streptocoques du groupe B (SGB)
hémorroïdes.

Mal de dos
Au cours de la dernière phase, cette gêne peut augmenter. Pour éviter
d’aggraver la situation, il est important de veiller à ne pas prendre trop de
poids pendant la grossesse.

Conseils :
Porter des chaussures confortables pendant la journée.
Dormir avec un oreiller sous les genoux.
Faire du yoga et des exercices physiques qui renforcent le dos et les
muscles lombaires.
Appliquer localement des compresses chaudes à la camomille.

Hypertension artérielle

On parle d’hypertension quand le sang exerce une tension plus forte que la
normale sur les parois des artères. Au Chili, elle survient dans environ 10 %
des grossesses et peut être due à une prédisposition génétique, à une
hypertension antérieure et à une pré-éclampsie (causée par la grossesse). Si la
grossesse affecte la tension, celle-ci doit être contrôlée médicalement, car une
pré-éclampsie non traitée peut, par exemple, évoluer en éclampsie et
provoquer des crises convulsives pouvant entraîner un coma.
La pré-éclampsie est un trouble qui ne se manifeste que pendant la
grossesse. On ne connaît pas ses causes et on la détecte par la hausse de la
pression artérielle et la présence de protéines dans les urines. Les principaux
symptômes sont les suivants : gonflement du corps (œdème), prise de poids
soudaine, maux de tête, bourdonnements d’oreilles, vision trouble et mictions
peu fréquentes, entre autres.

Les précautions à prendre :


Éviter l’excès de sel dans les aliments (saucisses, pain, fromage, fast-food
et pizzas, etc.).

Conseils :
Se reposer et s’allonger sur le côté gauche, en s’aidant d’oreillers hauts.
De cette façon, vous n’exercez pas de pression sur la veine cave (située
du côté droit) et vous favorisez une meilleure irrigation sanguine du
placenta, ce qui assure l’apport d’oxygène et de nutriments au bébé.
Appuyer sur le point de votre main situé entre le pouce et l’index. Cela
aidera à faire baisser la pression.
Consommer beaucoup de calcium. Des études récentes ont montré qu’il
joue un rôle protecteur contre les complications de l’hypertension
artérielle chez les femmes enceintes.
Cette affection se soigne en donnant naissance au bébé.

Infection périnatale à streptocoques du groupe B (SGB)


Il s’agit d’une bactérie qui apparaît dans le tube digestif. On la rencontre
parfois dans le vagin et la vessie. Des analyses sont effectuées au cours de la
troisième phase de la grossesse pour détecter sa présence dans le vagin et
éviter d’éventuels problèmes au nouveau-né, puisque sa présence peut
affecter la poche des eaux et entraîner une rupture prématurée des
membranes. Cela peut affecter la santé du bébé et provoquer une septicémie,
une pneumonie, une méningite, une arthrose, une paralysie cérébrale, voire la
mort.
Lorsque cette infection est détectée, le traitement préventif proposé par la
médecine allopathique utilise des antibiotiques. On parle
d’« antibioprophylaxie intrapartum ».
Les instructions suivantes6 suggèrent comment prévenir et guérir une
infection à SGB. Après ce traitement, il faudra faire des analyses pour
connaître l’état de l’infection :
1. Peler, hacher ou écraser une gousse d’ail frais pour activer l’allicine.
2. L’attacher à une ficelle pour pouvoir la retirer facilement le lendemain.
3. Placer la gousse d’ail au fond du vagin au moment d’aller se coucher.
4. Si possible, éviter de se lever pendant la nuit.
5. La retirer le lendemain matin.
6. Répéter cette procédure huit nuits de suite.

Hémorroïdes
Pour les traiter, tenir compte des conseils diététiques pour lutter contre la
constipation et des points suivants :
Mettre de l’huile ou une pommade au calendula autour de la région
concernée.
Laver la région atteinte d’hémorroïdes avec une décoction de ballote, de
camomille, de romarin et d’herbe de banane. Faire une décoction à parts
égales de plantes dans un litre d’eau, filtrer et attendre qu’elle refroidisse.
Envelopper de la glace dans un tissu et l’appliquer sur la région
concernée.
Utiliser des cataplasmes d’aloe vera. Pour ce faire, couper les épines et
l’écorce de la plante, puis extraire le gel qui se trouve à l’intérieur. Le
laver, couper le morceau à utiliser et le mettre en cataplasme. On peut
conserver le reste de la plante au frigidaire.

L’ACCOUCHEMENT
Pour traverser cette étape puissante, qui peut durer de quelques heures à
quelques jours, vous pouvez utiliser les recettes à base de plantes suivantes,
qui font partie des connaissances que j’ai acquises lors de ma formation de
sage-femme traditionnelle et que les sages-femmes conservent depuis des
siècles.
L’idéal, pour renforcer la musculature, est de se préparer par des
exercices de Kegel pendant la grossesse et par des massages d’étirement du
périnée.

Conseils

Pour le travail

Laurier : en infusion. Boire dès le début. Permet de maintenir la


dynamique des contractions.
Romarin : en infusion. Ne boire que dans la deuxième phase du travail,
car il détend les muscles et renforce le muscle cardiaque.
Basilic : en infusion. À boire quand le travail demande de longues heures,
pour son effet calmant.
Menthe poivrée : huile essentielle. En mettre quelques gouttes sur un
mouchoir pour le sentir en cas de vertiges et d’épuisement. On peut
également utiliser un diffuseur pour brûler quelques gouttes d’huile.

Pour éviter les déchirures

Camomille : en infusion. Utiliser une gaze propre (stérilisée) mouillée


avec l’infusion chaude. Une autre personne doit la placer sur la région du
périnée et appuyer doucement.

Pour l’expulsion

Poivre : décoction de ses graines (préalablement écrasées). Il suffit de


trois à quatre unités par tasse d’eau. Faire cuire pendant quelques minutes
et boire. Cela aidera si l’expulsion est retardée.
En massage

Lavande et poivre : huile essentielle diluée dans une huile végétale.


Masser le bas du dos et les hanches (cette opération doit être effectuée par
une autre personne).

Pour les plaies postpartum

Matico : décoction de ses feuilles dans un litre d’eau pendant dix minutes
seulement. Filtrer, laisser refroidir et laver la région de la vulve avec cette
eau, pour régénérer la région blessée et accélérer la guérison et la chute
des points de suture en cas de déchirure.

LE PLACENTA : L’ARBRE DE LA VIE

Il a été conçu au moment de votre création.


Il est génétiquement exactement comme vous. À moins que
vous n’ayez un frère jumeau monozygote (identique), rien ne
vous ressemble autant que votre placenta.
ROBIN LIM - LA PLACENTA: EL CHAKRA OLVIDADO7

Le placenta est un organe merveilleux. Sans lui, nos vies n’existeraient pas. Il
fait tout pour le bébé dans l’utérus, en le protégeant et en répondant à ses
besoins en matière de respiration, de nutrition et d’excrétion. C’est un organe
tellement incroyable et puissant qu’il a une vie et une aura qui lui sont
propres, selon la tradition des sages-femmes.
On enseigne peu de choses sur cet être merveilleux. Dans les hôpitaux, il
arrive souvent qu’on l’élimine comme s’il s’agissait d’un déchet. D’abord, ils
coupent le cordon ombilical à la hâte, ce qu’il faudrait éviter au moins
jusqu’à ce que le cordon cesse de pulser. Cet acte n’est pratiqué que de
manière routinière pour séparer le bébé de sa mère, le laver, effectuer une
série de contrôles inutiles et l’habiller, ce qu’on peut très bien réaliser sur la
poitrine de la mère ou quelques minutes plus tard.
Lorsque le cordon est brusquement retiré et coupé, le bébé perd le sang
qui est encore pompé par le placenta, ainsi que sa capacité à s’oxygéner, ce
dont il peut encore avoir grand besoin.
Il arrive également que le placenta soit délivré manuellement, trop
rapidement après la naissance, alors qu’il devrait l’être naturellement, tout
comme nos enfants. Dans un hôpital, on peut attendre jusqu’à une demi-
heure, mais celles d’entre nous qui travaillent dans les accouchements à
domicile savent que ce temps est très relatif et qu’on peut aider le placenta à
sortir par une stimulation naturelle.

La placentophagie
On parle de placentophagie quand les mammifères consomment leur propre
placenta. La plupart des animaux en consomment après l’accouchement et
des humains de différentes cultures en ont également consommé, selon leurs
croyances et rituels. L’un des plus populaires consiste à le consommer après
l’accouchement, la parturiente ingérant un morceau frais ou mélangé à des
fruits pour en faire un jus. On peut aussi en trouver sous forme de gélules ou
de teintures mères.
Dans la médecine traditionnelle chinoise, il existe le Zi he che, une
ancienne médecine placentaire, dont l’utilisation principale est liée au
rajeunissement et à la vitalité, principes extraits du placenta.
Jusqu’à présent, il n’existe aucune preuve scientifique en faveur de la
consommation de placenta, qui démontrerait ses avantages pour la mère et le
bébé. Cependant, de nombreuses cultures en consomment depuis des années.
Si cela vous tente, nous recommandons de faire appel à un expert en la
matière, de ne souffrir d’aucune maladie, de ne pas consommer de
médicaments pendant la grossesse et/ou de ne pas avoir contracté
d’infections, notamment à streptocoques du groupe B.
L’ALLAITEMENT
Il n’existe aucun autre aliment aussi complet et essentiel pour votre enfant
que le lait maternel. Idéalement, l’attachement devrait être favorisé dans
l’heure qui suit la naissance : mettez le bébé sur la poitrine de sa mère,
laissez-le trouver son propre chemin et, avec les sens en éveil, atteindre le
sein. Il aura peut-être sommeil et nous devrons lui donner un petit coup de
pouce8.
L’allaitement maternel n’est généralement pas simple. Pour bien faire,
vous aurez besoin de soutien, de bons conseils et, surtout, d’amour. Comme
cela semble être une question « simple », beaucoup de mères sont frustrées
quand cela ne fonctionne pas immédiatement ou « parfaitement ». Mais ne
vous inquiétez pas : moi, par exemple, qui étais très préparée, j’ai trouvé cela
difficile. Alors que certaines de mes amies trouvaient très facile d’allaiter,
sans rien savoir pourtant… Tout est très relatif. Il est important de s’informer
et de demander de l’aide à ses proches.
On dit souvent que le lait maternel ne suffit pas pour nourrir un bébé.
Mais c’est faux. Vous ne devrez utiliser un booster de lait maternel pour
compléter son alimentation que si votre bébé ne prend pas de poids pendant
des semaines et sur conseil de votre pédiatre. Mais si ce n’est pas le cas, ne
vous laissez pas influencer par les commentaires autour de vous. Votre lait
maternel sera toujours le meilleur aliment pour votre enfant.
Si vous avez des problèmes à ce stade, je vous recommande d’aller voir
un conseiller en allaitement agréé. Il pourra vous orienter au mieux.
Il existe également des banques de lait où de nombreuses femmes
allaitantes offrent leur lait à d’autres personnes qui ne peuvent pas allaiter ;
cherchez dans votre région.

Recette pour augmenter le lait

Pour augmenter votre lait, vous devez boire beaucoup chaque jour et très bien
vous alimenter. En outre, vous pouvez vous aider d’infusions de fenouil et de
galega, et boire des laits végétaux d’avoine, de sésame et de graines de
courge.
Mastite
Empêchez le lait de s’accumuler dans vos seins. Si votre bébé ne tète pas ou
dort beaucoup, tirez votre lait avec vos mains ou à l’aide d’un tire-lait manuel
(ou, idéalement, allaitez un autre bébé). Si vos seins sont très engorgés et que
votre lait ne peut pas couler à cause de l’engorgement, prenez quelques
grandes feuilles de chou, faites-les tremper dans de l’eau chaude, puis placez-
les sur vos seins. Il se peut simplement que le lait s’accumule ou stagne, mais
si vous ressentez que l’un de vos seins est dur, si vous présentez une fièvre
supérieure à 38 °C ou si vous vous sentez fatiguée, vous souffrez peut-être
d’une mastite. En général, elles sont traitées par des antibiotiques pour éviter
que votre sein ne s’infecte et vous devrez peut-être subir une intervention
chirurgicale. La meilleure façon d’éviter les mastites est d’empêcher vos
seins de se remplir de lait et de faire téter votre enfant à la demande.

Blessures aux mamelons


Ce phénomène est très courant, c’est pourquoi il est important de travailler
sur les mamelons avant l’allaitement. Tout au long de notre vie, les
mamelons sont des espaces qui ne sont jamais librement exposés, qui vivent
cachés. Un bon exercice pendant la gestation consiste à les exposer au soleil,
à la lumière, au vent, à l’air, au toucher. Étirez-les, brossez-les doucement,
massez-les pour qu’ils se forment. La façon dont le bébé suce est très intense
et profonde. Si le mamelon n’est pas formé vers l’extérieur, il est fréquent
qu’il se blesse et que votre enfant le façonne avec sa bouche.
Essayez de sécher les plaies au soleil ou sous la lumière d’une lampe.
Vous pouvez utiliser une crème à la lanoline pure ou une pommade au bleuet
et/ ou au calendula. Vous pouvez également écraser les feuilles de ces herbes
et les mettre directement sur le mamelon, puis les retirer, laver et sécher vos
plaies à l’aide d’un sèche-cheveux.
NOTES
1. Schmid, V., La sabiduría del cuerpo al gestar, parir y maternar, Buenos Aires, Mujer Sabia
Editoras, 2011, p. 31.
2. Rodrigáñez, C., Pariremos con placer, Buenos Aires, Madreselva, 2010, p. 11.
3. Navoiseau-Bertaux, M. H., « Placenta, clítoris, prepucio, Leboyer contra la violencia de los
adultos », 2010, publié en espagnol le 29 janvier 2013 sur <http://analiz-arte.blogspot.com.ar>.
(disponible en français sur academia.edu sous le titre « Placenta, clitoris, prépuce, Leboyer contre la
violence des adultes »)
4. Ehrenreich, B. et English, D., Brujas, parteras y enfermeras. Una historia de sanadoras, Barcelone,
La Sal, 1981, p. 7.
5. Galeano, E., Los hijos de los días, Montevideo, Siglo XXI, 2011.
6. Cohain, J. S., « Case Series : Symptomatic Group B Streptococcus Vaginitis Treated With Fresh
Garlic », in Integrative Medicine, 2010, 9(3): 40-43.
7. Tenerife, Ob Stare, 2014, p. 17.
8. Pour cela, je vous propose de relire les recommandations pour un allaitement efficace promues par
l’UNICEF.
Chapitre XII
LA PLÉNOPAUSE
Le deuxième printemps

L
a période de fertilité d’une femme s’étend généralement de 10-15 ans à
45-55 ans1. La médecine traditionnelle chinoise appelle la période qui
suit le deuxième printemps, « car elle représente un renouveau
d’énergie et de possibilités2 ».
La fin de la période de fertilité est un processus lent, qui peut commencer
plusieurs années avant l’arrêt définitif du cycle menstruel. Dans notre culture,
c’est aussi un sujet tabou, comme tout ce qui fait partie de la sexualité. C’est
pourquoi beaucoup la vivent malheureusement en silence et dans l’isolement,
comme s’il s’agissait d’une maladie contagieuse ou dont elles devraient avoir
honte. Cependant, nous atteindrons toutes ce moment que nous ne
connaissons que comme la disparition de notre sang et qui entraîne des
symptômes prétendument désagréables. Il s’agit toutefois d’un moment
beaucoup plus complexe et puissant.
Dans de nombreuses cultures, la fin de la fertilité est une étape qu’on
vénère, car c’est le moment où les femmes se tournent vers leur propre centre
et spiritualité, où elles deviennent les gardiennes de la sagesse qu’elles
transmettent alors aux plus jeunes. Les femmes les plus âgées sont souvent
les conseillères des tribus et des villages. Compte tenu de leur vaste
expérience, elles seront les médiums entre la sagesse terrestre et la sagesse
spirituelle qui cohabitent en nous.
Lorsque le sang ne circule plus vers l’utérus, il peut aller vers le cœur. Il
nourrit alors le Shen, l’esprit intérieur de notre identité. C’est pourquoi nous
ressentons parfois l’envie de satisfaire nos besoins spirituels3.
Comme l’adolescence, le deuxième printemps est un processus de
transformation qui s’accompagne de nombreux changements physiques et
émotionnels, se manifestant de plusieurs manières, selon la façon dont nous
vivons et traversons notre sexualité.
Les stéréotypes féminins et la survalorisation de la jeunesse au détriment
de la vieillesse jouent un rôle fondamental dans notre perception au moment
de traverser cette phase. Les changements sexuels qui se produisent alors
s’accompagnent également de stigmatisation, d’ignorance et de on-dit.
Beaucoup de gens ont tendance à être désobligeants, et la société parvient très
bien à nous apeurer et à forger dans la précipitation des réalités
« effrayantes » sur ce qui nous arrivera. Notre esprit, encouragé par des
craintes antérieures, a tendance à chercher dans la hâte des médicaments pour
soulager les « symptômes » qui ne sont que des réponses naturelles au déclin
hormonal.
La femme ménopausée peut offrir à ses enfants ses connaissances et son
expérience du monde intérieur, de la source créatrice divine et de la spirale de
la lignée ; elle les aime et prend aussi soin d’eux, mais en dépassant le rôle de
la femme qui nourrit et alimente4.
Le moment est venu de valoriser la maturité et la vieillesse comme des
étapes essentielles et puissantes de notre vie et de reconnaître le potentiel
spirituel qu’elles représentent. Des étapes de sagesse, de réalisation,
d’exploration et de plongée dans de nouveaux plaisirs et de nouvelles
expressions.
Cette période de plénitude sera menée par l’archétype de la Femme sage
[kimche domo], ainsi que par la Sorcière, la Chamane, l’Enchanteresse ou la
Guérisseuse [kalku]. Le chemin des cycles aura été parcouru et la maturité, la
beauté et la sagesse seront appréciées. Comme le dit Miranda Gray, « vous
n’êtes plus lié au cycle, vous êtes le cycle5 ».

LE TRAITEMENT HORMONAL DE
SUBSTITUTION (THS)
La ménopause est un excellent exemple de la façon dont la médecine a
expérimenté et fait des erreurs avec nous. De nombreuses femmes estiment
qu’être régulées par des hormones de synthèse soulage leur « malaise » à
court ou à long terme, pourtant cela n’est pas sans contre-indications. Cela
peut aggraver un cancer préexistant ; provoquer des saignements, des
thromboses ; entraîner une prise de poids, des nausées et des maux de tête,
entre autres. Malheureusement, une fois que le corps s’est habitué au
médicament, il est difficile de l’abandonner, car les symptômes reviennent
plus intensément.
Compte tenu de la possibilité d’un risque accru de maladies
cardiovasculaires chez les femmes ménopausées, le THS a été promu comme
une mesure de protection et de prévention. Cependant, son efficacité a été
démentie, comme en témoignent plusieurs études. Ce que le THS a permis
d’améliorer, en raison de la baisse des œstrogènes, ce sont les bouffées de
chaleur6. Mais, comme nous le verrons plus loin, on peut aussi résoudre ce
problème par des remèdes naturels.
Un autre problème important, c’est que le THS est souvent recommandé
de manière routinière à de nombreuses femmes, sans étude préalable pour
chaque cas. Il convient de noter qu’il est contre-indiqué si vous souffrez de
problèmes rénaux, hépatiques ou cardiaques, de diabète, ou si vous avez des
antécédents familiaux de cancer. Dans ces cas, ce médicament peut
augmenter le risque de cancer du sein, ainsi que de maladie cardiaque et
d’accident vasculaire cérébral.

Quels sont les symptômes de la ménopause ?


Des années avant l’arrêt définitif de la menstruation, le corps va
progressivement constater la chute des hormones. Cela peut être progressif,
ce qui peut être déroutant et perturbant. Il s’agit de la période de
préménopause, pendant laquelle les menstruations sont totalement
irrégulières. Ce n’est qu’après avoir passé un an, voire vingt-quatre mois dans
certains cas, sans menstruation, que l’on considère que la ménopause, qui
signifie elle-même « la dernière menstruation », est survenue. La période qui
suit est appelée « post-ménopause », et ce n’est qu’à ce moment-là qu’une
femme peut ne plus se soucier de sa méthode de contraception. Il est courant
qu’au cours de la transition, de nombreuses femmes tombent enceintes par
surprise parce que leur cycle est « instable ». Chaque femme vivra cette
transition différemment. Tout dépend de la manière dont vous vous êtes
préparée à cette étape et de votre état de santé physique et émotionnel.
Il est fréquent, en raison d’un taux d’hormones faible, de ressentir des
symptômes perturbants. Ce n’est que lorsque ceux-ci deviennent un problème
de santé grave qu’il est nécessaire d’avoir recours aux médicaments. Ces
symptômes vont de l’irrégularité menstruelle aux bouffées de chaleur, en
passant par l’insomnie, l’instabilité émotionnelle, les infections vaginales et
urinaires, la sécheresse vaginale, la tension mammaire et les problèmes
osseux et circulatoires, entre autres. Il est possible de présenter l’un ou l’autre
de ces symptômes, un mélange, ou aucun. La médecine tente de les résoudre
par l’apport d’hormones de synthèse. Elle essaie de régulariser cette étape en
faisant en sorte, d’une certaine façon, que les hormones, qui diminuent
naturellement dans le corps de la femme, recommencent à circuler. De plus,
on prescrit souvent des tranquillisants, des ovules vaginaux, des médicaments
contre l’ostéoporose, etc.
CONSEILS POUR LA TRANSITION
Rencontrer des femmes qui traversent la même phase : organiser des
cercles de femmes et développer en même temps une activité artistique
pour faire jaillir les énergies créatrices.
Chercher de la littérature amoureuse qui couvre cette période et travailler
avec l’archétype de la femme sage, qui vous accompagnera.
S’ouvrir aux bonnes expériences et éviter les mauvaises, dont on sera
certainement bombardé.
Parler de « plénopause ». Dire adieu à la « ménopause », car ce n’est pas
une fin, mais le début de quelque chose de nouveau, un second printemps.
Naturaliser sa démarche auprès de sa communauté, de sa famille, de son
partenaire, de ses amis et de toutes les personnes qui vous aiment et
veulent vous accompagner.
Se libérer de la catégorie « maladie » et, avec elle, se débarrasser des
médicaments hormonaux. Découvrir les traitements à base de plantes,
mais aussi diététiques, énergétiques et physiques qui peuvent aider à
équilibrer les hormones.
Profiter de sa sexualité ! La masturbation et les orgasmes sont la
meilleure solution contre la sécheresse vaginale.

Exercices physiques
Il est essentiel de rester actif pour maintenir un équilibre entre le corps,
l’esprit et l’âme. Des pratiques telles que le yoga sont fortement
recommandées, car diverses techniques ont été développées exclusivement
pour la régulation hormonale. De même, le tai qi, le qi gong, la marche pieds
nus et la méditation sont d’excellents compléments pour garder son équilibre
et son énergie.

ALIMENTATION
L’alimentation sera essentielle pour accompagner toutes ces transformations.
Prévoir une alimentation équilibrée, en suivant les recommandations
suivantes :
Manger du soja biologique. Dans le lait, le tofu, les pousses, etc. En
consommer trois ou quatre fois par semaine, car il contient des
phytoestrogènes.
Consommer des aliments riches en vitamines A, E, B et F, ainsi qu’en
minéraux (calcium, fer, magnésium et phosphore).
Intégrer de la maca dans votre alimentation. C’est un régulateur naturel
qui traite efficacement les dérèglements hormonaux. Tubercule d’origine
andino-péruvienne, elle stimule l’hypophyse et l’hypothalamus. Utilisée
depuis l’Antiquité pour améliorer la fertilité des animaux, elle fonctionne
également comme un énergisant et un régulateur hormonal, et stimule la
mémoire.

Complément alimentaire, on la trouve facilement en gélules et on peut la


consommer mélangée à de l’eau, des jus ou des soupes. Commencer par une
demi-cuillère à soupe par jour, puis augmenter jusqu’à une cuillère à soupe,
en fonction des symptômes. On la trouve également sous forme de gélules,
qu’on peut prendre trois à six fois par jour, en fonction des besoins.
Déconseillée aux femmes qui prennent une contraception hormonale ou
suivent un THS.

Contre les problèmes de souplesse vaginale

Consommer de la vitamine E, qui contribuera à réduire la perte


d’œstrogènes. Vous pouvez en trouver dans les noix, les amandes, les
céréales complètes, le germe de blé, etc.
Perles d’onagre : son huile, en capsules, contient des acides gras
essentiels polyinsaturés, qui résolvent les problèmes de rétention d’eau,
de bouffées de chaleur, de sécheresse des muqueuses, etc.

Contre la sécheresse vaginale


Utiliser localement les huiles essentielles de sauge et de cyprès, diluées
dans de l’huile de jojoba.
Faire bouillir les graines de lin dans de l’eau filtrée (pendant 6 minutes) ;
le rapport est de 1 tasse de graines de lin pour 6 tasses d’eau. Laisser
reposer pendant quelques minutes. Filtrer le liquide et votre lubrifiant est
prêt !

Pour traiter les pics d’énergie (bouffées de chaleur)

Pois, graines de tournesol et concombre : en ajouter à l’alimentation trois


fois par semaine.
Salsepareille : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles par tasse. Boire
une tasse par jour.
Sauge : infusion d’une cuillère à soupe par tasse. Boire une tasse tous les
soirs avant d’aller se coucher. Réduit les bouffées de chaleur nocturnes et
aide à passer une bonne nuit de sommeil.
Substitut de l’eau : boire au moins trois petits verres d’eau par jour
pendant au moins neuf jours7. On peut répéter ce traitement aussi souvent
qu’on veut.

1. Écraser un céleri et un citron avec son zeste.


2. Faire bouillir tous les ingrédients pendant trente minutes.
3. Les laisser reposer pendant dix minutes.
4. Filtrer le mélange et le conserver dans des bouteilles en verre.

Contre l’ostéoporose (perte de minéraux et de calcium dans les


os)
Durant notre enfance et pendant la grossesse, l’apport en calcium est essentiel
pour éviter toute une série de problèmes à venir lors de la ménopause. Nous
devons consommer des aliments riches en calcium et en vitamine D, qui aide
à fixer le calcium.
Consommer des noix et des graines (tournesol, sésame, amandes,
noisettes, pistaches, avoine, cacao, figues séchées, raisins secs, etc.)
Manger des agrumes (mandarine, pamplemousse, citron et citron vert),
car en plus d’être riches en vitamine C, ils contiennent du calcium.
Consommer également des légumes qui apportent du calcium (carotte,
artichaut, céleri, chou-fleur et oignon, entre autres).

Smoothie pour combattre l’ostéoporose8 : en prendre trois fois par


semaine, aussi longtemps que nécessaire.

1. Laver la coquille d’un œuf.


2. La faire bouillir dans une casserole d’eau pendant quatre minutes.
3. Retirer la coquille de l’eau et l’écraser dans un mortier.
4. Dans un autre bol, mélanger la coquille écrasée avec le jus d’un citron et
mixer.
5. Laisser reposer douze heures minimum pour que le citron puisse extraire
le calcium de la coquille d’œuf.

En complément de ces changements alimentaires, il convient de marcher


quotidiennement pendant au moins une demi-heure, pour aider à fixer le
calcium, et de s’exposer aux rayons du soleil (sauf aux heures les plus
chaudes), car cela favorise son absorption.
En outre, il faut éviter le café, les cigarettes, les farines raffinées, le sucre
raffiné et les sodas noirs, comme le cola, qui « volent » le calcium.

Pour équilibrer le système nerveux


Toute transformation soudaine peut entraîner de la nervosité ou de l’anxiété.
Pour vous accompagner dans ces changements, nous vous recommandons les
recettes suivantes.
Mélisse : infusion d’une cuillère dans un litre d’eau. Boire deux tasses par
jour.
Manger des légumes verts le soir, notamment de la laitue, qui contient du
magnésium et favorise le sommeil. En cas d’insomnie, boire une infusion
de feuilles de laitue tendre9.

LES PLANTES APHRODISIAQUES :


LES RECETTES D’APHRODITE
Nous pouvons utiliser ces plantes et épices à tout moment de la vie ; leur
utilisation n’est pas réservée à la ménopause10.
Une fois que nous nous connaissons, nous pouvons exciter notre libido et
mieux en profiter grâce à des plantes et potions magiques qui nous
accompagnent depuis toujours. Le mot « aphrodisiaque » vient de la déesse
grecque de l’amour, Aphrodite, « née de l’écume », une divinité qui
représente la beauté, l’érotisme, la sensualité et la sexualité. La mythologie
regorge de plantes, ainsi que de minéraux et d’aliments, qui stimulent
l’énergie sexuelle/sensuelle. Voici des plantes, des fruits, des huiles et des
épices connus pour nourrir les passions et l’érotisme, favoriser la circulation
sanguine des organes génitaux, stimuler et activer l’énergie. On les utilise
depuis des millénaires même si ces produits ont, bien sûr, été interdits à
certaines périodes de l’histoire, accusés d’incitation aux rituels
« démoniaques ».
Nous les incluons dans ce chapitre pour stimuler le deuxième printemps
et ainsi en profiter plus intensément. Ils seront également très utiles en
complément pour les femmes qui manquent de désir ou d’énergie sexuelle.
Ananas : manger le fruit frais ou préparé « avec du piment en poudre ou
du miel macéré dans du rhum blanc ; un petit verre par jour est réputé
augmenter la force sexuelle11. »
Armoise : en infusion. On connaît aussi sa forme alcoolisée, l’absinthe,
appelée « fée verte » pour son caractère enivrant et stimulant. À forte
dose, elle peut être toxique.
Ylang-ylang : en diffuseur pour l’aromathérapie et en huile essentielle
diluée pour les massages corporels.
Cannelle : à boire en décoction, avec des clous de girofle et du vin rouge.
On l’utilise aussi en aromathérapie sous forme d’huile essentielle, qu’on
peut diluer pour les massages corporels.
Ail : manger le bulbe cru dans les salades pour réveiller les passions. Cet
aliment a de nombreuses connotations mystiques liées à la magie et à la
sorcellerie. « Les Romains le consacraient à la déesse de la fertilité,
Cérès, et faisaient un breuvage d’amour en le mélangeant avec de la
coriandre12. »
Agave : c’est un remède curatif, enivrant et d’usage rituel. Boire le liquide
et le distillat des tiges (pulque). Il a un effet légèrement intoxicant et
désinhibant13.
Sauge sclarée : huile essentielle. Appliquer l’huile diluée sur les endroits
sensibles de la peau ou l’inhaler directement. Il a un effet stimulant et
excitant.
Chanvre : la plante femelle fumée en cigarette est très excitante.
Clou de girofle : en infusion. Le boire mélangé à du miel et de la
cannelle.
Fenugrec : décoction d’une demi-cuillère à soupe dans un litre d’eau.
Boire un verre tous les soirs.
Gingembre : manger la racine crue râpée dans des salades ou boire des
infusions. On utilise également la racine bien lavée comme stimulant pour
se masturber, cette pratique sexuelle étant appelée « figging ».
Salsepareille : utilisée mélangée à du réglisse. On prépare une décoction
des racines des deux. Boire deux verres par jour trente minutes avant les
repas (contre-indiqué en cas d’hypertension).

NOTES
1. Le mot « plénopause » est un jeu de mots destiné à représenter une expérience complète de la
période de la vie d’une femme communément appelée « ménopause ». Il ne s’agit en aucun cas de
signifier un arrêt de la plénitude, bien au contraire.
2. Zhao, X., Medicina tradicional china para la mujer, Barcelone, Urano, 2006, p. 233.
3. Idem, p. 237.
4. Gray, M., Luna roja : los dones del ciclo menstrual, Buenos Aires, Gaia, 2003, p. 244.
5. Idem, p. 248.
6. Harman, S. M. et al., « Arterial Imaging Outcomes and Cardio- vascular Risk Factors in Recently
Menopausal Women. A Randomized Trial », in Annals of Internal Medicine, 2014, vol. 161, p. 249-
260.
7. « La menopausia », volume V de la Revista Vida Sana y Natural, où l’on explique l’usage de
plusieurs remèdes faits maisons (2002-2006), p. 6.
8. Idem, p. 27.
9. Vargas, L., Vargas, R. et Naccarato, P., De salvia a toronjil. Guía de medicina natural para la salud
de la mujer, Lima, Flora Tristán, 1995, p. 83.
10. Je tiens à préciser que je ne pense pas que cette période soit exclusivement celle où nous avons
besoin d’aphrodisiaques. Je tenais à indiquer cette information ici, car c’est le moment idéal pour se
faire plaisir.
11. Rätsch, C., Las plantas del amor. Los afrodisíacos en los mitos. La historia y el presente, México,
Fondo de Cultura Económica, 2011, p. 46.
12. Idem, p. 45.
13. Idem, p. 44.
Chapitre XIII
LES INFECTIONS
GYNÉCOLOGIQUES
Champignons, infections sexuellement
transmissibles (IST) et cystites

e nos jours, il est très courant de souffrir d’une infection gynécologique au


cours de sa vie. Il en existe plusieurs types, qui se situent dans la

D vulve (entraînant une « vulvite »), le vagin (« vaginite »), le col de


l’utérus (« cervicite ») et les régions du tractus génital supérieur
comme l’utérus (« maladie inflammatoire pelvienne – MIP »). Il
existe également des infections génito-urinaires, qui peuvent affecter la
vessie, l’urètre ou les reins.
Si les infections proviennent de micro-organismes dont elles sont
ellesmêmes à l’origine, on parle d’« infections endogènes », comme celles
provoquées par la flore vaginale. En revanche, s’ils pénètrent dans
l’organisme depuis l’extérieur, on les qualifie d’« exogènes », comme lors
d’une infection sexuellement transmissible (IST), par exemple.
Les infections endogènes sont généralement la candidose vulvovaginale,
la vaginose bactérienne et l’infection b-hémolytique à streptocoque. Les
infections exogènes comprennent la chlamydia, l’herpès génital (herpes
simplex ou HSV), la gonorrhée, la trichomonase, la syphilis, le virus de
l’immunodéficience humaine (VIH), le papillomavirus humain (PVH) et la
mycoplasmose1.
La « vaginite » est généralement le diagnostic médical le plus courant
pour les infections vaginales. On utilise cependant ce nom pour tout type
d’inflammations ou d’infections du vagin. Soyons donc plus précis. Les
symptômes les plus courants sont les pertes vaginales, les démangeaisons,
l’inflammation des organes génitaux, les douleurs lors de la miction et/ou des
rapports sexuels et une odeur désagréable, entre autres.
Un traitement naturel reposera sur un diagnostic précis. Par exemple,
demandez-vous si la vaginite est due à une infection à chlamydia ou à un
virus ou champignon non traité.
Si le traitement médical suivi après un premier diagnostic ne donne pas
de bons résultats, il faut réaliser des tests pour déterminer de quelle infection
vous souffrez exactement afin de suivre un traitement efficace, car il peut
s’agir d’une IST qui attaque discrètement vos organes.

LES DIFFÉRENCES ENTRE LES


INFECTIONS À LEVURES ET LES
INFECTIONS VAGINALES
Les gens confondent souvent les symptômes d’une infection à levures et ceux
d’une infection vaginale. Contrairement au champignon, les infections
(couramment appelées IST) provoquent un écoulement à l’odeur plus forte,
jaune ou vert, et parfois mousseux. Chez les hommes, elles peuvent être
asymptomatiques. Toutefois, si une infection est diagnostiquée chez un
partenaire sexuel (peu importe son sexe), les deux doivent suivre un
traitement. Les symptômes les plus courants sont une gêne lors des rapports
sexuels avec pénétration, des démangeaisons externes sur toute la vulve et le
vagin, ainsi que des pertes vaginales de différents types (jaunâtres, verdâtres
et/ou mousseuses). Il peut également y avoir une inflammation des lèvres
vaginales, ainsi qu’une odeur désagréable et intense.
Lorsque les symptômes se manifestent chez les hommes, ils peuvent
comprendre des brûlures après la miction ou l’éjaculation, un écoulement
particulier ou des démangeaisons dans l’urètre. Nous aborderons bientôt
chacune de ces IST plus en détail.
Grâce à un travail affectueux et profond de connaissance de soi, il sera
plus facile de reconnaître ces déséquilibres, ce qui est très important, car
beaucoup de gens, notamment les hommes cis, ne suivent souvent aucun
traitement par pudeur ou parce qu’ils pensent qu’il ne s’agit que d’un
champignon qui disparaîtra avec le temps, comme par « magie », alors que
les champignons comme les infections doivent être soignés, chacun avec leur
propre traitement.

LES FLUIDES VAGINAUX : DES


GARDIENS SILENCIEUX
Le vagin dispose d’un écosystème très efficace pour se défendre contre les
agents extérieurs. Grâce à l’action concertée de notre organisme tout entier,
l’acidité de la flore, reconnaissable dans les pertes vaginales, le protège.
Toute situation qui modifie l’équilibre acido-basique laisse nos organes sans
défense contre l’apparition d’agents pathogènes ou une éventuelle infection.
L’utilisation de protège-slips, serviettes hygiéniques jetables, savons,
déodorants vaginaux, contraceptifs hormonaux et sous-vêtements
synthétiques, entre autres, peut modifier cet écosystème. De plus, le sperme,
avec un pH de 6, est beaucoup plus alcalin ou basique que le vagin, avec son
pH de 4,5. Il faut donc éviter qu’il y reste.
De même, il faut éviter de prendre trop longtemps des antibiotiques et de
consommer une alimentation trop riche en farines et sucres raffinés, afin
qu’aucun de ces agents ne neutralise nos mécanismes naturels de défense.
L’écoulement vaginal est parfaitement autorégulé : son macrobiote
composé de bactéries vivantes, principalement des Lactobacillus, nettoie et
protège contre les agents pathogènes. De même, l’action des œstrogènes est
essentielle au maintien de cet équilibre. Si ces hormones sont altérées,
l’humidité l’est aussi, ainsi que la consistance et la composition de nos pertes.
Comme les pertes vaginales changent tout au long du cycle mensuel, il
faut apprendre à reconnaître les transformations : font-elles partie des
changements hormonaux ou nous alertent-elles sur un problème ? Sans ces
pertes, il sera plus facile pour les levures de se développer ou pour les
infections de se propager. Il est aujourd’hui reconnu que l’action de l’acide
lactique (présent dans un vagin sain) protège contre plusieurs infections.
L’acide lactique s’est révélé plus efficace que la seule acidité comme
microbicide contre le VIH ou des agents pathogènes tels que Neisseria
gonorrhoeae. L’exposition à des bactéries Gram négatives, en présence
d’acide lactique, aurait des effets stimulants sur le système de défense
immunitaire inné de l’hôte2.
L’altération de notre flore vaginale se manifeste par un écoulement
inhabituel de pertes accompagnées d’une mauvaise odeur, d’une irritation,
etc. C’est un avertissement, pour essayer de revenir à l’équilibre de notre
écosystème.
L’environnement social nous apprend à cacher toutes sortes de
« fluides ». Paradoxalement, nous sommes des « êtres fluides » : pertes
vaginales, sang menstruel, lait maternel, etc. On nous apprend à ne pas avoir
de contact avec ces sécrétions, à les faire sortir de nous et à aseptiser nos
« parties intimes » autant que possible. Cela nous conduit à agir contre notre
propre santé, car le vagin au moins se nettoie tout seul et n’a besoin que
d’eau pour son hygiène. Trop d’hygiène finit par nuire à son système de
protection naturel.
Maintenir l’équilibre de notre flore vaginale est si essentiel que
l’utilisation et l’application de probiotiques pour favoriser l’équilibre des
micro-organismes dans notre organisme sont largement étudiées aujourd’hui.
Une étude intéressante a révélé que le canal vaginal est le premier site de
colonisation microbienne des bébés nés naturellement. Les communautés
microbiennes des bébés nés par césarienne sont beaucoup moins diversifiées,
phénomène associé à un risque accru d’obésité, d’asthme, de maladie
cœliaque et de diabète. À la lumière de cette découverte, la recherche s’est
attachée à déterminer dans quelle mesure il serait efficace de « baptiser » les
bébés nés par césarienne avec des microbes vaginaux3.
Nous parlons toutefois d’un vagin sain, qui possède un vaste monde de
bactéries protectrices. Quand une infection est présente dans le vagin, elle
peut nuire à la santé du nouveau-né lors de son passage dans le canal de
naissance. C’est pourquoi on réalise un test préventif pendant la grossesse, en
particulier pour déterminer la présence de streptocoque du groupe B, un type
de bactérie qui vit dans le tractus intestinal et le tractus vaginal et qui ne nuit
naturellement pas à son porteur, mais qui occasionne parfois chez le
nouveau-né des dommages au sang, aux poumons ou au cerveau. Nous
recommandons de toujours effectuer ce test.

La glaire cervicale
Faisant partie des pertes vaginales, elle est sécrétée par le col de l’utérus à
partir de ses cryptes (glandes), qui, sous l’influence neurologique et
hormonale, sécrètent différents types de glaire tout au long du cycle. Elle
bloque le col de l’utérus pour empêcher les spermatozoïdes d’entrer et les
accueille dans les périodes de fertilité en vue d’une éventuelle conception ;
elle forme aussi un tampon qui bloque l’entrée d’éventuels agents pathogènes
dans notre utérus. Ces changements constituent trois phases : la phase pré-
ovulatoire ou folliculaire, l’ovulation et la phase prémenstruelle ou lutéale.

Comment se comporte la glaire cervicale pendant le cycle ?


Pendant la phase pré-ovulatoire ou folliculaire : à la fin de la
menstruation, nous traversons une période « sèche », pendant laquelle
apparaît une glaire cervicale acide, concentrée dans le col de l’utérus pour
le protéger des infections et de l’entrée éventuelle de spermatozoïdes.
C’est une période de faible fertilité. La glaire présente une consistance
épaisse, non élastique et une couleur blanche, jaunâtre ou opaque. Cette
phase dure généralement sept jours sur un cycle de vingt-huit.
Pendant l’ovulation : les hormones se préparent lentement à l’ovulation,
raison pour laquelle les cryptes du col de l’utérus commencent à sécréter
des glaires plus élastiques et moins acides quelques jours auparavant.
Progressivement, l’écoulement devient sensiblement plus abondant, et on
se sent plus humide. À l’examen, le mucus a la consistance du blanc
d’œuf. Il est clair et ne se rompt pas si on l’étire avec les doigts. Le pic de
fertilité approche. C’est le moment où le col de l’utérus se dilate et
s’aligne avec le vagin pour une éventuelle entrée des spermatozoïdes. Le
rôle de ce mucus fertile est de protéger et de guider les spermatozoïdes du
vagin vers les trompes utérines. Il leur donne aussi plus de temps pour
vivre : ils peuvent survivre pendant trois à cinq jours à l’intérieur du
corps. D’autre part, la glaire cervicale nous aide à avoir une meilleure
lubrification pour ces jours de plus grande libido.
Pendant la phase prémenstruelle ou lutéale : après l’ovulation, si
l’ovocyte n’est pas fécondé, trois jours après le jour de fécondité
maximale, le tampon de glaire, qui ferme l’entrée de l’utérus et nous
protège des agents pathogènes, réapparaît. Ce mucus est épais et collant,
de texture épaisse et de couleur blanche ou jaune. Cette période sera une
période d’infertilité et durera jusqu’à l’apparition d’une nouvelle
menstruation.

Faisons connaissance avec nos fluides !


Le vagin et ses glandes sécrètent des fluides lubrifiants lors de l’excitation
sexuelle. Ceux-ci sont composés d’eau, de pyridine, de squalène, d’urée,
d’acide acétique et d’acide lactique, entre autres. Leur consistance dépend de
la phase du cycle dans laquelle on se trouve. Le squalène est notre lubrifiant
naturel par excellence, une substance qui existe également dans le foie des
requins. Curieux, n’est-ce pas ? On l’extrait de ces animaux pour servir de
crème hydratante et de lubrifiant et on lui a même trouvé des propriétés anti-
cancéreuses.
Les seules pertes vaginales nuisibles sont celles qui se manifestent
lorsque nous avons un champignon ou une infection, car leur apparition est
généralement inconfortable. La plupart des produits chimiques (tels que les
protège-slips, conçus pour dissimuler la glaire cervicale) s’attaquent à notre
propre système de défense, interférant avec notre écologie vaginale.
Par ailleurs, la contraception hormonale (en modifiant nos hormones)
interfère avec le fonctionnement naturel de notre glaire cervicale pour
empêcher la conception. La présence de levures vaginales est donc fréquente
quand nous prenons ce genre de médicaments, raison pour laquelle
reconnaître notre glaire dans ses phases naturelles devient difficile.
La pollution et le stress, ainsi qu’une mauvaise alimentation ou une baisse
de nos défenses immunitaires, entre autres, affectent notre mucus sacré et
protecteur. Il est temps d’interagir avec l’écosystème de notre flux et de le
protéger à l’aide d’aliments contenant des probiotiques, sans tomber dans
l’obsession de l’hygiène avec sa cohorte de produits chimiques que propose
le marché.

LES LEVURES VAGINALES


Candida albicans est le champignon qui provoque le plus souvent des
infections. C’est un champignon que l’on trouve partout, dans la flore
commune de la bouche, de l’intestin et du vagin. Il peut vivre dans le vagin
sans problème, mais si l’équilibre écologique du vagin est perturbé, ce
champignon peut se développer et se multiplier, devenant nuisible. Lorsque
l’acidité est perturbée, elle permet au champignon de se reproduire et de
provoquer une infection.
Il se peut que nous souffrions de levures vaginales à un moment ou à un
autre de notre vie. Il est important de les traiter à un stade précoce pour éviter
leur propagation et les désagréments qu’elles entraînent, allant de
l’inflammation des voies urinaires à des douleurs abdominales sévères.
Symptômes
Les principaux symptômes sont des pertes anormales (très abondantes,
blanches, laiteuses et épaisses) et une rougeur de la vulve, avec des brûlures
et des démangeaisons. En outre, les rapports sexuels avec pénétration peuvent
être douloureux, ainsi que la miction.

Traitement naturel

Yaourt nature (kéfir) : contient des lactobacilles vivants. Introduire du


yaourt dans le vagin, à l’aide d’une petite cuillère ou d’une seringue (sans
aiguille). Une fois qu’il est en place, mettre une serviette sur le vagin pour
empêcher que le yaourt ressorte et s’allonger. Le lendemain matin, laver à
l’eau. Ce traitement doit durer sept nuits de suite.
Capsules de yaourt : ce sont des œufs de yaourt qui portent le nom de
« Lactobacillus acidophilus ». Les mettre dans le vagin cinq mois
consécutifs.
Pilules probiotiques : consulter un médecin pour connaître le dosage et la
durée du traitement. Elles sont très efficaces pour traiter tous les types de
champignons en restaurant la flore stomacale et utérine.
Ovules vaginaux de calendula et d’hamamélis : à utiliser cinq à sept nuits
de suite.
Pommade ou huile de sauge : en mettre avec le doigt à l’intérieur du
vagin cinq à sept nuits de suite.
Pour les démangeaisons, se laver avec une tasse d’eau bouillie (bouillie
puis refroidie à température ambiante) mélangée à deux cuillères à soupe
de vinaigre de cidre de pomme ou de jus de citron. Ne pas se gratter !
Cela ne ferait qu’empirer la situation.
Ail écrasé et mis à macérer dans de l’eau froide : se laver avec cette eau.
Opter pour chacune de ces options séparément. En terminer une, se
reposer pendant une semaine, et si le champignon est toujours là, en
choisir une autre.
LES INFECTIONS GÉNITO-URINAIRES :
LA CYSTITE
Les infections des voies urinaires sont également très courantes. La cystite est
une inflammation de la vessie fréquente chez les femmes. Nous sommes plus
enclines à l’attraper, car notre urètre est plutôt court et proche de l’anus, ce
qui favoriserait une infection. Vous serez encore plus sujette aux infections
urinaires si vous utilisez une pilule contraceptive, si vous souffrez de diabète,
de calculs rénaux, si vous êtes enceinte, si votre système immunitaire est
affaibli, etc. La cystite devient plus persistante quand nous ne laissons pas
s’écouler les eaux de nos émotions, par exemple en pleurant ou en exprimant
délibérément ce que nous ressentons ou ce dont nous avons besoin.
La vessie retient, stocke et expulse tous les déchets synthétisés par les
reins. Cet organe doit maintenir un équilibre constant entre rétention et
évacuation, un équilibre non seulement physique mais aussi psycho-
émotionnel. Ce qui est vieux ou périmé doit nous quitter ; nous devons cesser
de le retenir pour le libérer. Pourquoi le retenir ? Cet organe est également lié
à la rage ou à la colère accumulées, ainsi qu’à l’irritabilité de nos émotions,
qui génèrent la même sensation dans notre vessie.

Les symptômes
Les plus courants sont une envie pressante d’uriner, une sensation de brûlure,
une miction douloureuse ou sanglante, une brûlure en fin de miction (on
éprouve une sensation de brûlure qui remonte l’urètre), une douleur au-dessus
du pubis, une fausse envie d’uriner (on ne fait que des gouttes), une urine
malodorante et plus foncée que d’habitude, etc. Il est également possible de
ne présenter aucun symptôme.
Des douleurs dans le bas du dos, de la fièvre, des nausées, des
vomissements ou du sang dans les urines peuvent être le résultat d’une
infection plus grave qui s’est propagée aux reins (pyélonéphrite). Dans ce
cas, consulter immédiatement un médecin.
Conseils :

Boire beaucoup d’eau, au moins deux litres par jour.


Éviter le sucre blanc, le café, le thé, l’alcool, les assaisonnements forts, le
sel et les cigarettes, ainsi que les produits laitiers, la farine et les aliments
épicés, qui augmentent les symptômes.
Ne pas retenir l’envie d’uriner.
Pendant les rapports sexuels, éviter les positions qui provoquent des
douleurs à cause de l’inflammation.
Consommer des fruits et des légumes frais, en alternant avec des jus de
fruits dépuratifs.
Uriner peu de temps après un rapport sexuel.
Prendre des bains de siège avec une décoction de feuilles et de fleurs de
mauve. Ou avec du pichirromero ou du plantain.
Placer une bouillotte entre l’aine et la région pelvienne.

Plantes médicinales

Canneberges : boire trois verres de jus frais par jour ou consommer des
gélules de cranberries. C’est un remède efficace pour prévenir et guérir
les cystites.
Ortie : infusion de feuilles séchées. Boire jusqu’à trois tasses par jour.
Bette à carde : infusion de trois feuilles dans un litre d’eau. Boire trois
tasses par jour.
Persil : en infusion. Boire deux tasses par jour.
Prêle des Andes : cuire trois cuillères à soupe par litre d’eau. Le jus frais
de la plante est le plus efficace. Boire trois tasses par jour pendant deux
semaines maximum.
Épi de maïs séchés (déshydratés à l’ombre) : infusion de quatre cuillères à
soupe par litre d’eau. Boire trois tasses par jour. Contre-indiqué pour les
personnes souffrant d’hypertension.
Jus de céleri et d’ananas : mélanger à parts égales et boire à jeun.
Artichauts : manger la fleur cuite et boire l’eau de cuisson.
Boue : appliquer des cataplasmes dans la région de la vessie et des reins
pour réduire l’inflammation.

LES INFECTIONS SEXUELLEMENT


TRANSMISSIBLES (IST)
Autrefois connues comme « maladies vénériennes », l’OMS les appelle
aujourd’hui « infections sexuellement transmissibles ». On ne les appelle pas
« maladies », car la plupart d’entre elles sont généralement asymptomatiques,
de sorte qu’elles peuvent passer inaperçues. En outre, nombre d’entre elles
peuvent être transmises non seulement par contact sexuel, mais aussi par
contact avec les muqueuses et les plaies, lors de transfusions sanguines, en
touchant des ustensiles avec du sang, etc. Une personne (un bébé, par
exemple) peut contracter une infection dans l’utérus de sa mère, pendant
l’accouchement ou l’allaitement. Il s’agit généralement de chlamydia,
gonorrhée, hépatite B, VIH, PVH, HSV-2 et syphilis.
Cependant, le principal mode de propagation de ces infections est le
contact sexuel, qui peut être vaginal, anal ou oral. « Il existe plus de trente
bactéries, virus et parasites à l’origine des infections sexuellement
transmissibles. Les IST figurent parmi les cinq causes principales pour
lesquelles les adultes consultent un médecin4. »

Les symptômes
Les plus courants sont la modification des pertes vaginales et l’apparition
d’écoulements urétraux du pénis, ainsi que des plaies ou des ulcères génitaux
et, dans certains cas, des douleurs abdominales. Bien que chaque IST
présente des symptômes particuliers qui la différencient des autres, il est
facile de s’y perdre.
Traitements naturels

Il existe des cas de guérison naturelle de maladies graves, comme la syphilis.


C’est ce que raconte le Dr Manuel Lezaeta Acharán dans son livre La
Medicina Natural al alcance de todos. Dans son travail, il expose plusieurs
façons de guérir et d’équilibrer notre corps. Souvenons-nous que nous
parlons d’un travail non négligeable, pour lequel nous devrons nous
déprogrammer et nous livrer à la purification absolue et au soin de soi. Si
vous parvenez à apprécier sa méthode, ce sera incroyable, car elle va des
promenades pieds nus dans la rosée du matin aux frictions à l’eau froide, en
passant par les vapeurs en caisson, la purification du sang, les excursions en
montagne, les régimes et les cataplasmes de boue, etc5.

En soutien aux traitements médicaux


La médecine conventionnelle soigne les IST avec des antibiotiques. Mais leur
utilisation excessive les rend inefficaces dans de nombreux cas et les
bactéries deviennent même résistantes. Nous vous proposons ci-après des
conseils naturels, à suivre en complément d’un traitement complet.
Commencer par suivre les instructions de son thérapeute et les compléter par
ces conseils pour retrouver la santé.

En prévention

Le principal soin sera toujours de connaître et de respecter son corps,


ainsi que de s’éduquer et d’éduquer son ou ses partenaires sexuels.
Pratiquer le sexe sans risque, en utilisant systématiquement des
préservatifs en latex, masculins ou féminins.
Éviter d’utiliser des produits intraveineux ou injectables (seringues,
cathéters, etc.), notamment en cas de transfusions sanguines et de
consommation de drogues, car ils pourraient être infectés.
Si vous êtes enceinte, faites-vous tester, car une femme enceinte infectée
(qui ne le sait parfois pas) peut transmettre une infection à son bébé
pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement.

Conseils pour prendre soin de sa santé sexuelle

Éviter les déodorants génitaux, car ils modifient le pH naturel du vagin et


génèrent un cercle vicieux avec l’apparition de champignons, qui
facilitent la propagation des infections. Pour le nettoyage, appliquer un
minimum de savon neutre sur la région pubienne et l’anus.
Éviter les serviettes et tampons synthétiques, car leurs agents de
blanchiment, leurs produits chimiques et leurs arômes touchent
directement notre peau et nos muqueuses, modifiant le flux normal et
provoquant même des mycoses.
Éviter les sous-vêtements synthétiques : les remplacer par des vêtements
en coton. Éviter également les vêtements moulants, car ils ne permettent
pas aux organes génitaux de respirer.
De temps à autre, prendre des bains de soleil sur les parties génitales. Ils
aident à renforcer l’humidité vaginale, à lutter contre les champignons, à
activer le travail des ovaires et à réduire les désagréments liés au
syndrome prémenstruel.
Dans la salle de bains, toujours essuyer de l’avant vers l’arrière, et non
l’inverse. Sinon, les bactéries des selles risquent de passer dans le vagin
et d’entraîner une infection.
Ne pas se retenir d’uriner quand on en sent l’envie. Le faire quand on le
sent et, si possible, toujours avant et après les rapports sexuels.
Éviter de s’asseoir sur des toilettes sales ou publiques. Uriner presque
debout ou à l’aide de cônes écologiques.
En cas d’infections récurrentes, ne pas faire d’automédication et ne pas
suivre le même traitement. Essayer de rechercher de nouveaux
diagnostics et, surtout, de nouvelles alternatives pour parvenir à la
guérison complète.
Les traitements à base de plantes médicinales peuvent prendre beaucoup
de temps, il faut donc être patient. Essayer de rechercher les causes des
symptômes et essayer toujours de suivre un régime alimentaire bon pour
la santé.
Antibiotiques

Les antibiotiques sont, comme leur nom l’indique, des médicaments « anti-
vie ». Leur but est de tuer les bactéries à l’origine des maladies infectieuses.
Ils constituent donc la solution médicale à la plupart des IST. Dans certains
cas, ils sont tout à fait nécessaires ; ce sont généralement les plus rapides et
les plus efficaces. Cependant, en abuser est une erreur, qui ne fera que
détruire toutes vos bactéries et vos défenses. Vous devez les prendre au
sérieux et vous engager à respecter les doses prescrites. Un traitement
antibiotique à moitié suivi est pire. Si votre corps n’est pas habitué à eux, leur
action sera plus efficace. Ensuite, vous recouvrirez progressivement la santé
et rétablirez votre flore intestinale en consommant des aliments probiotiques,
ainsi que des vitamines et des herbes médicinales.

S’observer !

Contrôler périodiquement ses organes génitaux à l’aide d’un spéculum ou


simplement avec les mains et un miroir. Avec le temps, il sera facile de
reconnaître l’état naturel de sa vulve et de chaque organe. On sera en
mesure de détecter à temps si quelque chose ne va pas. On reconnaîtra les
pertes anormales, les taches, les plaies, les verrues, du sang en dehors du
cycle, des inflammations, etc.
Notre mucus cervical contient de nombreuses bonnes bactéries,
responsables du maintien de l’acidité qui nous protège contre de
nombreuses infections. En présence d’une infection ou d’un champignon,
les écoulements ont tendance à se modifier : ils augmentent, changent de
couleur, sentent mauvais, démangent, etc.
Il existe de nombreuses infections asymptomatiques. Si vous soupçonnez
que quelque chose a affecté votre corps et que cela dépasse votre
compréhension, n’hésitez pas à passer des examens médicaux pour
obtenir un diagnostic sûr et prudent.
Une fois le diagnostic posé, envisagez le meilleur traitement possible.
Suivez-le avec persévérance jusqu’au bout. Idéalement, il faudrait le
compléter par un régime alimentaire, des exercices physiques, une
thérapie psycho-émotionnelle, etc. Une fois le traitement terminé, il
faudrait passer le test correspondant pour savoir si le traitement a été
efficace et si l’IST a disparu. Si vous en avez, votre/vos partenaire(s)
sexuel(s) devraient faire de même.

Quand on est traité pour une IST, il faut éviter les contacts sexuels, en
particulier les contacts avec pénétration, car on pourrait se réinfecter, ouvrir
des plaies, propager l’infection à d’autres régions, etc. Se reposer. Nettoyer et
laisser bien les plaies se cicatriser.
Nous allons passer en revue les IST les plus courantes : chlamydia,
gonorrhée, syphilis, trichomonase, HSV, VIH et PVH.

La chlamydia
Il s’agit d’une infection causée par une bactérie qu’on appelle Chlamydia
trachomatis. Parfois sans symptômes évidents chez de nombreuses
personnes. Elle peut provoquer des infections des voies urinaires chez les
deux sexes et entraîner, en l’absence de traitement, une grossesse extra-
utérine, une maladie inflammatoire pelvienne (MIP) ou la stérilité. Elle peut
également affecter les yeux s’ils entrent en contact avec des écoulements
infectés. Un bébé infecté pendant l’accouchement peut contracter une
infection oculaire, ainsi qu’une pneumonie. Un cinquième des femmes ne
présentent pas de symptômes avant le septième jour après l’infection. Elle se
manifeste généralement par une modification des pertes vaginales. On
confond souvent certains de ces symptômes avec ceux de la gonorrhée. Des
tests spécifiques sont donc nécessaires pour exclure la gonorrhée.

Symptômes

Pertes vaginales jaunâtres au niveau du col de l’utérus


Brûlure pendant la miction
Odeur vaginale
Rapports sexuels douloureux
Infection du rectum : douleur à la défécation, avec présence possible de
saignements et/ou de pus.
Conjonctivite.

Les symptômes courants chez les hommes sont similaires à ceux de la


gonorrhée, dont nous parlerons plus loin.

Comment est-elle diagnostiquée ?


À partir d’échantillons de matière organique prélevés sur le col de l’utérus ou
le pénis, ainsi que d’échantillons d’urine.

Quels sont les troubles ?

Au début, vous ne serez affectée que par ses symptômes désagréables, mais si
elle n’est pas traitée à temps, elle peut entraîner une inflammation pelvienne
ou une cicatrisation des trompes utérines, ce qui prédispose à une grossesse
extra-utérine, à des infections post-partum, voire à la stérilité.

Conseils :

La médecine allopathique la traite avec des antibiotiques. Comme il s’agit


d’une affection qui, si elle n’est pas contrôlée à temps, peut causer des
dommages irréparables et se transmettre largement, le traitement doit toujours
être effectué avec le ou les partenaires sexuels.

Compléments naturels

Pour travailler avec le système immunitaire, consommer beaucoup de jus


d’orange à jeun, ainsi que des infusions de thé vert.
Echinacée : teinture mère, 20 gouttes trois fois par jour pendant un mois.
Cela aidera à renforcer le système immunitaire pour combattre les
infections.
Pollen : en ajouter aux repas (deux cuillères à soupe par jour), car il a des
propriétés antibactériennes (sauf en cas d’allergie).
Propolis : teinture, 15 gouttes trois fois par jour, pour traiter les
infections.
Pilules probiotiques : on peut les prendre pendant un traitement
antibiotique ; vérifier avec son médecin quelle dose prendre et pendant
combien de temps.
Après le traitement, vérifier que l’infection a disparu au bout de quatre
semaines maximum.

La trichomonase
Elle est causée par un parasite, le Trichomonas vaginalis. Elle se transmet
principalement lors des rapports sexuels. On la rencontre le plus souvent dans
le vagin et le pénis, dans l’urètre. Elle n’affecte pas d’autres régions du corps,
comme la bouche, les mains ou l’anus. Chez les hommes cis, elle ne
provoque aucun symptôme et disparaît généralement comme elle est venue.
Chez les deux sexes, elle affecte le système urinaire, en particulier la vessie.

Symptômes

Inflammation de la vulve et du vagin


Écoulement jaunâtre et malodorant
Brûlures pendant la miction et démangeaisons de la vulve
Petits points rouges sur les parois vaginales et le col de l’utérus (vous
pouvez vérifier avec un spéculum).

Comment est-elle diagnostiquée ?

À partir d’un auto-examen ; si vous connaissez les symptômes courants, vous


pouvez évaluer si vous avez contracté la trichomonase. Pour confirmer le
diagnostic, votre gynécologue peut prélever un échantillon de pertes
vaginales, qui sera analysé en laboratoire, car l’infection ne présente bien
souvent pas de symptômes.

Quelles sont les conséquences possibles ?


Peut entraîner une irritation et une inflammation graves. Si elle n’est pas
traitée, elle facilite l’infection par d’autres IST et peut provoquer des
naissances prématurées chez les femmes enceintes.

Conseils :

Elle est généralement traitée par des antibiotiques, le métronidazole ou le


tinidazole. Le même traitement doit être suivi par votre ou vos partenaires
sexuels.
Suivre les conseils pour la chlamydia.
Pour les démangeaisons, suivre le même traitement que pour les levures
vaginales.
Ail : le manger cru pendant les repas.
Hydraste du Canada : prendre cinq granules homéopathiques en 5 CH,
trois ou quatre fois par jour.

Le virus de l’herpès simplex (HSV)


Il s’agit d’une maladie infectieuse causée par un virus, qui est donc
intracellulaire : une fois que la vésicule d’herpès apparaît, elle ne peut pas
survivre en dehors des cellules de l’hôte. Elle vivra éternellement dans un
secteur, où une ampoule peut apparaître et rester en sommeil. Chaque fois
que les défenses immunitaires faiblissent (à cause du stress, d’une mauvaise
alimentation, etc.), l’ampoule typique apparaît. Il existe différents types
d’herpès pouvant apparaître dans n’importe quelle région du corps. Le type le
plus courant est le type I (HSV-1) qui apparaît couramment dans la bouche et
qu’on connaît sous le nom de « bouton de fièvre » ; le deuxième est l’herpès
de type II (HSV-2) qui apparaît le plus souvent dans la région génitale et se
propage par contact avec les organes génitaux. Il n’existe pas de remède
définitif connu pour le virus et les traitements n’aident qu’à réduire les
symptômes.

Les symptômes du HSV-2


Les plus courants sont la douleur, la sensation de brûlure, le gonflement des
glandes, la fièvre, la grippe, les douleurs musculaires. Ils peuvent apparaître
entre deux jours et plusieurs semaines après l’infection. Comme toujours,
cela diffère d’une personne à l’autre : certaines présentent une éruption
cutanée au lieu des symptômes de la grippe. Souvent, la plaie n’est pas
visible, elle est seulement interne.
L’herpès vit dans notre organisme et peut réapparaître, notamment
lorsque nous traversons des périodes de grand stress, consommons trop
d’alcool ou des drogues, changeons de régime alimentaire, bref, lorsque nos
défenses sont affaiblies. Pour éviter les crises, il faut réduire les situations
stressantes, les médicaments et les aliments stimulants (chocolat, noix,
caféine, sucre, alcool, noix de coco, avoine, blé, son et cacahuètes).
Vous pouvez le transmettre à votre bébé pendant l’accouchement
uniquement si l’herpès est actif. C’est pourquoi il est important de se faire
examiner avant l’accouchement pour connaître l’état de votre herpès.

Conseils :

Ail : le manger cru en grande quantité ou le prendre en gélules.


Bardane : teinture mère, 30 gouttes trois fois par jour.
Salsepareille : teinture mère, 10 gouttes par jour ou décoction de la racine
dans un litre d’eau. Boire trois tasses par jour.

Pour les éruptions cutanées

Garder les plaies propres et sèches. Pour ce faire, les laver à l’eau froide
et les sécher à l’air frais.
Appliquer la boue en cataplasme sur les plaies.
Utiliser des bains chauds avec de la farine d’avoine ou de la fécule de
maïs pour guérir les ulcères.
Thé vert : placer des sachets de thé chauds sur les éruptions cutanées.
Camomille : placer des cataplasmes chauds sur les plaies.
Aloe vera : l’appliquer en gel sur les éruptions cutanées.

Pour renforcer le système immunitaire

Enrichir votre alimentation e compléments ou aliments riches en vitamines A,


E et C.
Activer le thymus (thymos : du grec, signifiant « cœur », « âme »,
« désir »). C’est un organe qui se développe lorsque nous sommes heureux et
qui rétrécit lorsque nous sommes tristes ou malades. Il se trouve au centre de
la poitrine. On l’active en le tapotant avec les articulations. Réaliser cet
exercice en gardant les jambes écartées de la largeur des épaules et
légèrement fléchies. Le faire tous les matins. Durant l’exercice, respirer
profondément deux ou trois fois. C’est un organe oublié, mais,
paradoxalement, c’est un pilier de notre système immunitaire.

La gonorrhée
Infection provoquée par une bactérie appelée Neissera gonorrhoeae. On peut
ressentir les symptômes de l’infection après la période d’incubation de la
bactérie, qui commence à partir du deuxième jour et se termine deux
semaines plus tard, bien que chez les hommes cis, cette période est parfois
plus longue (jusqu’à quatre semaines). Ce trouble se présente parfois sans
symptômes, ce qui aggrave l’état de santé et empêche un traitement en temps
utile.

Symptômes chez la femme


Il n’y a parfois pas de symptômes évidents, et s’il y en a, il arrive qu’on les
confonde avec les symptômes d’une autre infection. Les plus courants sont
les suivants :
Pertes vaginales abondantes
Inconfort ou douleur en urinant
Augmentation de la miction
Saignement en dehors du cycle
Douleur pendant les rapports sexuels
Douleur dans le bas-ventre.

Symptômes chez l’homme

Brûlure lors de la miction, miction très fréquente


Sécrétions dans le pénis avec une mauvaise odeur
Urètre irrité, ouvert, rouge ou enflammé.

Recommandations complémentaires

Prêle des Andes, basilic et ortie : infusion à parts égales. Boire


régulièrement, au moins trois tasses par jour.
Boldo : en infusion. Boire jusqu’à trois tasses par jour. Renforce le
système immunitaire, nettoie le foie et combat les infections. Au Chili, on
l’utilise traditionnellement pour combattre cette infection.
Chardon bénit : décoction de ses feuilles pour le lavage des organes
génitaux. Il possède des substances désinfectantes, fébrifuges et anti-
inflammatoires.
Bardane : décoction de ses racines et graines pour purifier le sang et
activer les organes : intestin, reins, utérus et prostate. En médecine
chinoise, cette plante est utilisée pour le traitement du cancer et du VIH.

Pour guérir les blessures


Arnica ou matico : lavages avec son infusion ou utilisation sous forme de
pommade.

Alimentation

Ail et oignon : les manger crus en grande quantité. Ils possèdent de


multiples propriétés bactéricides.

La syphilis
Elle est causée par Treponema pallidum, une bactérie. Elle se transmet par
contact génital, vaginal, anal, oral et par contact direct avec les muqueuses ou
les plaies.

Symptômes

Si elle n’est pas traitée à temps, elle peut évoluer en quatre étapes :
Stade primaire : se manifeste 10 à 90 jours après l’apparition de
l’infection. Pendant cette période, un ulcère ou une plaie appelée
« chancre » apparaît. Chez les femmes, elle peut apparaître dans le vagin
ou l’anus et être interne, ce qui signifie qu’elle peut passer inaperçue et ne
pas causer de gêne. Chez les hommes, elle apparaît sur le pénis, les
testicules ou l’anus.
Stade secondaire : se développe de deux semaines à six mois après
l’infection. Des lésions (cloques) apparaissent sur la paume des mains et
des pieds, mais aussi sur d’autres parties du corps, ainsi que des verrues
génitales chez les deux sexes. On constate généralement un malaise
général et une perte de cheveux. Les symptômes vont et viennent souvent,
laissant croire que la maladie est terminée. Or, ce n’est pas le cas :
l’affection peut durer de très nombreuses années sans symptômes
évidents. Pendant ce stade, s’il y a une grossesse, le bébé peut être
infecté.
Stade latent : il peut durer de 2 à plus de 30 ans après l’infection. C’est un
stade sans symptômes. On le diagnostique à l’aide d’analyses de sang.
Stade tertiaire : après quatre ans d’infection, les troubles les plus graves
de la syphilis apparaissent. Ils peuvent aller des tumeurs aux troubles
neurologiques, osseux et cardiaques. Si elle n’est pas traitée rapidement,
cette infection a des conséquences irréversibles ; elle peut même entraîner
la mort. À ce stade, la maladie n’est plus contagieuse.

Recommandations complémentaires
Il est essentiel d’effectuer un nettoyage complet pour restaurer l’ensemble de
l’organisme. Adopter un régime d’aliments vivants et crus, appliquer des
techniques comme le biomagnétisme et renforcer ses défenses immunitaires
grâce à des compléments vitaminés, des plantes médicinales et des
bactéricides. Nous présentons ces recommandations en complément du
traitement médical.

Plantes médicinales

La sanguinaire : en infusion, trois tasses par jour. Aide à purifier le sang.


Le boldo : en infusion, trois tasses par jour. Renforce le système
immunitaire, nettoie le foie et combat les infections.
Jacaranda : infusion des feuilles, quatre tasses par jour. C’est un
dépuratif du sang.

Pour guérir les blessures

Matico, arnica et noyer : cataplasmes, directement sur la peau ou lavages


avec l’infusion de ces plantes.
Boue : cataplasmes sur les plaies, d’un centimètre d’épaisseur.

Aliments et suppléments
Consommer des aliments riches en chlorophylle, comme les tomates, les
épinards et les figues, ainsi que beaucoup de citron.
Suppléments de spiruline, houblon, hydraste du Canada et trèfle rouge,
vitamine C, zinc et argent colloïdal.

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)


J’ai suivi de près les travaux de Daniela Saig, ingénieur agronome spécialisée
dans les plantes médicinales, qui a intitulé son projet de thèse « Choix de
plantes médicinales améliorant la qualité de vie des patients atteints du
VIH », présentée en 2007 à l’université fédérale de Minas Gerais (UFMG),
au Brésil. Dans le cadre de ses recherches, elle a mené des expériences avec
des personnes diagnostiquées séropositives, sous traitement antirétroviral.
Quelles plantes médicinales leur permettraient d’améliorer leur qualité de vie,
contre les effets secondaires désagréables des médicaments ? Je partage
brièvement les conclusions de ses recherches, qui ont porté sur l’amélioration
de l’immunité et la lutte contre les problèmes de digestion et du système
nerveux.

Plantes qui améliorent le système immunitaire

Acérola
Aloe vera
Corossol.

Plantes qui agissent sur les problèmes digestifs

Diarrhée : écorce de grenade et goyave


Flatulences : romarin et menthe
Nausées : gingembre
Manque d’appétit : absinthe.
Plantes qui agissent sur le système nerveux

Citronnelle
Guarea grandifolia.

Le papillomavirus humain (PVH)


Pour en savoir plus sur ce virus, lire la fin du chapitre VII, consacré à
l’utérus.

NOTES
1. Références extraites de la partie sur les infections gynécologiques de <https://salud-
mujer.idoneos.com>.
2. Ma, B., Forney, L. et Ravel, J., « The Vaginal Microbiome : Rethinking Health and Diseases », in
Annual Review of Microbiology, n° 66, 2012, p. 371-389.
3. Flox, A. V. « Enter the Vaginome : Meet the Microbes that Live in our Vaginas », dans
Motherboard, 3 mars 2015. Pour plus d’informations, voir Biasucci, G., Benenati, B., Morelli, L.,
Bessi, E. et Boehm, G., « Cesarean Delivery May Affect the Early Biodiversity of Intestinal Bacteria »,
dans The Journal of Nutrition, 138(9) : 1796-1800, septembre 2008.
4. OMS. Infecciones de transmisión sexual. Note descriptive nº 110, novembre 2013.
5. L’auteur a une vision plutôt moraliste et rétrograde de la sexualité. Nous ne partageons pas ce point
de vue, et le recommandons encore moins. Mais d’autres pratiques de santé naturopathes se sont
révélées très efficaces.
Chapitre XIV
LE CANCER
Une vue d’ensemble

D’après la science, le cancer se produit principalement à partir d’un


groupe de cellules anormales qui se déploient de manière incontrôlée,
donnant naissance à une tumeur ou à un néoplasme, et qui ont la capacité
d’envahir ou de se développer dans d’autres tissus ou organes, phénomène
connu sous le nom de « métastase ».
La « cancérogenèse » est le processus par lequel le cancer apparaît. Elle
est causée par des anomalies de l’ADN des cellules. Plusieurs facteurs
peuvent en être à l’origine, certains encore méconnus. On peut les classer
comme suit :
Physiques : rayonnements ionisants ou ultraviolets, fibres minérales,
rayons X, lumière du soleil et amiante, entre autres.
Produits chimiques : benzopyrène, nitrosamines (présentes dans la fumée
de cigarette), nitrites (additifs alimentaires dans la charcuterie), métaux
lourds (plomb, mercure, cadmium) et hormones, entre autres.
Biologiques : virus, bactéries, papillomavirus humain (PVH), virus
d’Epstein-Barr, hépatites B et C, bactéries Helicobacter pylori, etc1.
Habitudes durables : régimes alimentaires riches en graisses, en sucre et
en glucides et pauvres en fibres ; tabagisme, excès d’alcool, obésité,
utilisation de contraceptifs oraux ou d’un traitement hormonal substitutif.

Il existe des tumeurs bénignes et malignes. Les premières se développent


lentement, n’envahissent pas d’autres tissus ou organes et ne réapparaissent
généralement pas une fois retirées. En revanche, les tumeurs dites
« malignes » grandissent rapidement, envahissent et se développent dans
d’autres tissus, réapparaissent parfois après avoir été retirées et peuvent
entraîner la mort.

UNE NOUVELLE VISION


Le médecin allemand Ryke Geerd Hamer a souffert d’un cancer. La mort de
son fils Dick l’a conduit à étudier l’origine possible de cette maladie. C’est à
cette occasion qu’il a fait des expériences et conclu que toute maladie se
développe à partir d’une situation traumatique qui nous frappe par surprise.
Ce conflit brutal se résume en un syndrome, que ce médecin a appelé
« DHS » (Dick Hamer Syndrome) qui se développe à la fois dans le cerveau
et dans certains organes du corps.
Après avoir analysé systématiquement des centaines de scanners
cérébraux de patientes atteintes d’un cancer du sein, le Dr Hamer a
clairement établi que le cancer des glandes mammaires est toujours lié à des
soucis ou des combats dans ce qu’une femme considère comme son « nid »
(son foyer, ses enfants, son partenaire, son animal de compagnie, son lieu de
travail, etc.)2.
Certaines visions holistiques de la santé s’accordent à dire que le cancer
apparaît généralement après des périodes émotionnelles complexes et très
stressantes : dépression, deuil, manque d’estime de soi, abus, tristesse, colère,
ressentiment, souffrance accumulée, etc. Un état émotionnel critique qu’on
vit pendant longtemps affaiblit notre système immunitaire, ce qui favorise
parfois le chemin vers une maladie de ce type, sans compter qu’une mauvaise
alimentation, l’exposition à des produits chimiques et d’autres facteurs qui
dégradent la qualité de vie influent également sur l’apparition de la maladie.
« Rappelons-nous que ce n’est pas l’émotion elle-même qui cause le
problème, mais l’incapacité à l’exprimer et à la libérer complètement, ainsi
qu’à réagir à la situation d’une manière saine et souple3. »
Du point de vue nutritionnel, on dit qu’aucune maladie ne peut nous
attaquer si la nourriture que nous avons couvre sainement tous nos besoins.
Nestor Palmetti, diététicien et nutritionniste naturel, affirme qu’une cellule
normale peut devenir cancéreuse lorsque l’environnement est dégradé par des
surcharges (toxémie) et des carences (oxygène). Dans ce contexte, le sort de
la cellule cancéreuse dépend entièrement du terrain, car une cellule
cancéreuse ne se transforme pas automatiquement en tumeur. Tout être
vivant, que ce soit un microbe ou une cellule (cancéreuse ou non), ne peut
vivre que dans un organisme qui l’accepte et lui offre les conditions de son
développement. Quand c’est le cas, les microbes se multiplient et une
infection peut apparaître ; s’il s’agit d’une cellule cancéreuse, sa
multiplication peut générer une tumeur. Mais lorsque le terrain n’offre pas les
conditions nécessaires, le microbe est inoffensif et est détruit, tandis que la
cellule cancéreuse ne parvient pas à se développer4.

L’INDUSTRIE DU CANCER
Il est essentiel de s’interroger sur notre « qualité de vie » ou le « mode de
vie » que nous menons pour garantir notre bien-être et notre autonomie.
Toutefois, nous ne pouvons pas ignorer le rôle que jouent les grandes
multinationales qui contribuent grandement à la pollution et à la destruction
de notre planète… Par exemple, l’industrie minière, qui exploite les
ressources naturelles pour entre autres fabriquer des armes (!) et qui participe
non seulement à l’érosion des sols, mais s’approprie aussi l’eau et la pollue ;
l’industrie qui déboise la jungle pour produire du soja génétiquement modifié
pour l’industrie du bétail ; l’industrie du plastique, qui pollue notre
environnement et notre santé avec ses déchets ; l’industrie alimentaire, avec
ses « fast-foods » pleins de colorants, de conservateurs, d’hormones de
synthèse, etc. ; Monsanto, la principale transnationale qui modifie
l’agriculture, exploite la terre avec ses produits agro-chimiques, appauvrit les
agriculteurs locaux et nuit à notre santé en modifiant génétiquement les
semences et en utilisant les pesticides sans vergogne… Nous ne pouvons pas
ignorer qu’ils sont, eux et bien d’autres, responsables du grand cancer qui
gangrène la terre qui nous fait vivre et nous nourrit.

L’industrie de la peur
Les réponses sont décourageantes. Aucune politique ne protège vraiment la
santé des gens. Au contraire, on nous informe de manière vague, et l’industrie
médicopharmaceutique qui se nourrit de la maladie nous apeure. À quoi peut-
elle servir sinon à générer de nouvelles technologies pour guérir ou, plutôt,
« anesthésier » et « supprimer » les symptômes ? Par ailleurs, on observe une
tendance « préventive » et discutable qui incite les femmes à s’opérer pour
enlever des organes tels que l’utérus et les seins (mastectomie préventive)
afin d’éviter un éventuel cancer… Il s’agit d’une pratique acceptée et qui
devient encore plus familière si des acteurs de cinéma connus et des actrices
engagées par l’industrie médicale en font la promotion.
Comme un acte de réconfort et de « solidarité », il existe le marketing
rose du cancer, plus précisément du cancer du sein, première cause de décès
par cancer chez les femmes en Occident. De grandes multinationales qui
vendent de tout – de la nourriture aux produits cosmétiques contenant,
paradoxalement, des substances cancérigènes – encouragent à consommer
leurs « produits roses » et, ainsi, à collaborer avec des fondations qui luttent
contre le cancer… Tout un spectacle pour que les entreprises se refassent une
« image », puisqu’elles n’offrent pas de réelles solutions pour résoudre quoi
que ce soit face aux ravages de la maladie.

IL N’EST JAMAIS TROP TARD POUR


PRÉVENIR
J’appelle les familles à lire les étiquettes des aliments, à modifier leur régime
alimentaire pour qu’il devienne plus sain… Les familles peuvent encore
arrêter de mal nourrir leurs enfants, en commençant par éliminer les substituts
du lait maternel, puis les bouillies et les sucreries industrialisées, dont la
plupart contiennent des colorants et des conservateurs cancérigènes.
Il en va de même pour les produits de beauté, tels que le maquillage, les
crèmes, les parfums, les shampooings, les crèmes coiffantes, etc. La plupart
de ces produits sont remplis de substances chimiques nocives, et ne sont donc
rien d’autre que des bombes toxiques, inutiles dans nos vies. À ce stade, il
convient de rappeler la sagesse de l’Ayurveda (l’un des plus anciens systèmes
de santé en cours), qui proclame de « ne rien mettre sur sa peau que l’on ne
puisse mettre dans sa bouche ». Vous imaginez-vous en train de manger des
crèmes ou des déodorants ? C’est ainsi que les adeptes de cette philosophie
n’utilisent que des huiles corporelles végétales (puisque tout entre par la
peau). Il est très courant d’utiliser l’huile de sésame pour le corps, les
cheveux, la sécheresse vaginale, etc. Il existe de nombreux cosmétiques
naturels que nous pouvons commencer à utiliser.

La pilule contraceptive
Les résultats des études scientifiques qui tentent de faire le lien entre
l’utilisation de la pilule contraceptive et les différents types de cancer chez la
femme ne sont pas clairs et les divergences sont nombreuses à ce sujet.
Cependant, nous savons à quel point le grand marché pharmaceutique est
frauduleux, ainsi que la recherche, qui exige beaucoup de fonds. Pouvez-vous
imaginer combien de marques seraient touchées si les dommages causés par
la pilule sur notre santé étaient ouvertement prouvés ? Aux États-Unis, au
cours de l’année 2014, la multinationale Bayer a dû payer d’importantes
indemnités pour les dommages provoqués par les contraceptifs oraux
Yasmin, Yaz, Ocella et Gianvi, allant des caillots veineux (thrombose
veineuse profonde ou embolie pulmonaire) à la mort… De plus en plus de
femmes s’ajoutent à la liste de qui demande réparation. Rien que dans ce
pays, il y a déjà cinq-mille procès en cours.
Plusieurs études concluent que « les risques de cancer de l’endomètre et
de l’ovaire semblent être réduits avec l’utilisation de contraceptifs oraux,
tandis que les risques de cancer du sein, du col de l’utérus et du foie peuvent
augmenter5. »
Comment est-il possible qu’ils aident à prévenir un type de cancer et
qu’ils augmentent les risques pour un autre ? La synthèse suivante a été
réalisée sur la base de différentes études figurant sur le site web de l’Institut
national du cancer des États-Unis6, et révèle les points clés suivants :
L’utilisation de contraceptifs oraux peut augmenter légèrement le risque
de cancer du sein, en particulier chez les femmes plus jeunes. Toutefois,
le degré de risque revient à la normale 10 ans ou plus après l’arrêt de la
contraception orale.
L’utilisation de contraceptifs oraux est associée à un risque plus faible de
développer un cancer des ovaires et de l’endomètre. Cet effet protecteur
augmente avec la durée d’utilisation des contraceptifs oraux.
L’utilisation de contraceptifs oraux est associée à un risque accru de
cancer du col de l’utérus ; celui-ci est toutefois peut-être dû au fait que les
femmes sexuellement actives courent un risque plus élevé d’infection par
les papillomavirus humains, à l’origine de pratiquement tous les cancers
du col de l’utérus.
Les femmes qui prennent des contraceptifs oraux présentent un risque
accru de tumeurs bénignes du foie, mais le lien entre l’utilisation de
contraceptifs oraux et ces tumeurs cancéreuses est moins clair.

L’alimentation
Améliorer les habitudes qui déséquilibrent notre santé est un acte clé de la
prévention. Il est essentiel d’identifier à temps de quel côté nous provoquons
le déséquilibre et de le transformer pour rétablir l’équilibre. Cependant, tout
le monde n’a pas la possibilité de s’alimenter « sainement ». Il existe même
de nombreux endroits où le droit fondamental d’accès à l’eau n’existe pas.
C’est le cas à Petorca, ville du Chili. Érodée par la monoculture de l’avocat.
Tout le monde ne peut pas améliorer son alimentation au milieu de toutes les
inégalités dans lesquelles nous vivons.
D’autre part, plusieurs études ont révélé la relation directe entre
l’ingestion de produits laitiers pasteurisés, en particulier la consommation de
lait de vache industrialisé, et un taux élevé de cancer du sein. C’est ce que
démontrent plusieurs études qui comparent la population des femmes
orientales avec la population nord-américaine et anglaise. Les femmes de
Chine (une population qui ne consomme pas de lait de vache) présentent un
taux de cancer du sein radicalement inférieur à celui des femmes
occidentales, qui consomment du lait et ses dérivés.
Le lait de vache est destiné au veau pendant une certaine période de sa
vie. Son industrialisation et l’exploitation des animaux dégradent la qualité
du lait, sans compter qu’il n’est naturellement pas produit pour la digestion
humaine.
Les analyses chimiques ont permis de trouver dans le lait plusieurs virus,
bactéries, hormones, antibiotiques, pesticides, et même du pus provenant de
la mastite, dont souffrent les vaches soumises à la traite industrielle.
Dans son livre Votre vie entre vos mains (Marabout, 2001), Jane Plant,
géochimiste et scientifique, responsable du British Geological Survey et
réchappée de cinq cancers du sein, montre comment l’utilisation des produits
laitiers affecte la santé humaine. Elle a pu guérir grâce à un régime sans
produits laitiers. Dans son travail, elle révèle des informations intéressantes et
cite une étude du Dr Daniel Cramer de l’université de Harvard qui, dans les
années 1980, a conclu que les produits laitiers (le yaourt en particulier)
étaient impliqués dans la prolifération des tumeurs ovariennes. De même, une
analyse récente, portant sur plus de 500 000 femmes, a révélé que celles qui
consomment de grandes quantités de lactose (l’équivalent de trois tasses de
lait par jour) ont un risque plus élevé de développer un cancer de l’ovaire que
les femmes qui consomment moins de produits laitiers7.
Les programmes Healthy Eating Plate & Healthy Eating Pyramid,
récemment créés par des experts en nutrition de la Harvard School of Public
Health et des éditeurs des Harvard Health Publications, ont créé un modèle
d’alimentation saine8 qui recommande de réduire sa consommation de
produits laitiers – riches en graisses et impliqués dans plusieurs types de
cancer (principalement des ovaires, du sein et de la prostate) – et d’augmenter
sa consommation d’eau et d’aliments riches en calcium : céréales, fruits,
légumes et compléments alimentaires.
Jane Plant recommande d’intégrer les aliments suivants à son régime
alimentaire : fruits et légumes frais (non cuits), noix, graines de sésame, tofu,
tisanes (en remplacement du thé) et lait de soja biologique.

Les aliments anticancéreux


Les aliments suivants sont connus pour leurs propriétés nutritionnelles
équilibrées qui aident à prévenir l’apparition du cancer : brocoli, thé vert, ail,
tofu, probiotiques, orange, carotte, graines de lin, oignon, algues, tomate,
huile d’olive, champignons, blé complet, grenade et curcuma. Il n’est pas
superflu d’ajouter que plus les aliments sont naturels et exempts de produits
chimiques, de pesticides et d’hormones, meilleurs ils seront pour notre
organisme.

LE CANCER DU SEIN
Il s’agit du type de cancer le plus fréquent chez les femmes. Il survient
souvent après la ménopause et implique la prolifération de cellules malignes
dans le tissu mammaire.
Il existe deux types principaux de cancer du sein : le carcinome
canalaire, qui commence dans les canaux qui transportent le lait du sein vers
le mamelon (la plupart des cas sont de ce type), et le carcinome lobulaire, qui
commence dans les lobules, qui sont responsables de la production du lait.
Dans de rares cas, le cancer du sein peut se développer dans d’autres régions
du sein.
La prévention
La prévention repose sur la responsabilisation individuelle (alimentation
saine, activité physique et équilibre des émotions), des auto-examens
réguliers et un examen médical annuel après 40 ans.
Il est nécessaire d’examiner ses seins tous les mois (aidez-vous du
chapitre IV, des auto-examens, pour le faire). Les femmes de plus de 40 ans
qui sont encore en période de menstruation doivent effectuer l’examen tous
les mois, les 8e et 9e jours, en comptant à partir du premier jour des
menstruations. Pendant ces jours, les seins n’auront pas d’engorgement
prémenstruel et seront moins sensibles ; il sera donc plus facile de ressentir
quelque chose de différent.

Comment prévenir ?

Améliorer ses habitudes alimentaires. Cela joue un rôle clé dans la


prévention de tout type de cancer.
Diminuer sa consommation de graisses, de lait de vache et des produits
dérivés.
Éviter la caféine dans le café, les sodas noirs et le thé.
Consommer des aliments riches en vitamine C, bêta-carotène et sélénium.
Éviter le surpoids, qui est également un facteur de risque important.
Éviter d’utiliser trop de produits cosmétiques industrialisés, qui
contiennent des huiles minérales, des parfums artificiels, des phtalates,
des PEG (polyéthylène glycol), des colorants, du formaldéhyde, du
phénol, du phényle et des solvants, entre autres.
Prendre soin de ses émotions. Ne pas les exacerber et ne pas s’attarder
longtemps sur les choses non dites ou non résolues.

Donner et recevoir
Les seins sont des organes qui symbolisent l’abondance ; ils manifestent dans
la nature l’équilibre entre donner et recevoir en retour. Ils sont conçus pour
nourrir, sécuriser, protéger et renforcer immédiatement l’attachement au
moment de la naissance du bébé.
Cet acte généreux d’amour et de nutrition ne dure pas seulement pendant
les premiers mois et les premières années d’allaitement ; les femmes ont
tendance à délivrer symboliquement ce message en permanence, à un niveau
qui transcende la maternité et l’éducation. Dans l’imaginaire culturel
patriarcal, les seins « existent pour le plaisir et le bénéfice de quelqu’un
d’autre que soi9 ». Malheureusement, nos poitrines vivent sous la pression
des normes de beauté et de l’approbation des autres… Mais que se passe-t-il
lorsque nous donnons plus que nous ne le devrions, au point de nous oublier,
au point de ne donner ou de ne fonctionner que pour les autres ?
Objectivement, il se produit un déséquilibre qui entraîne du stress, des
moments de tension et d’angoisse. Lorsque nous ne travaillons pas sur ce
point, nous bloquons nos émotions, nos eaux, notre flux, ce qui devrait sortir,
couler et déborder. Ce qui se passe avec les larmes se passe aussi avec le lait,
qui doit couler. Autrement, les conduits qui le transportent finissent par se
boucher. C’est ce qui arrive parfois à notre corps lorsqu’apparaît un cancer tel
que le « carcinome canalaire », le plus fréquent, détecté dans 80 % des cas.
Il est courant pour les femmes de s’oublier, d’avoir une faible estime de
soi et de croire qu’elles peuvent tout gérer seules, en dépassant leurs propres
limites.
Notre culture a déformé la métaphore de la nutrition de sorte que les
femmes donnent aux autres sans se nourrir elles-mêmes. Les femmes donnent
et donnent encore jusqu’à ce que le puits se tarisse. Si les hommes et les
femmes se promenaient torse nu, nous verrions que la blessure principale des
femmes est la mastectomie. Dans le cas des hommes, ce serait l’anastomose
du pontage coronarien au milieu de la poitrine, car les hommes doivent
apprendre à ouvrir leur cœur10.
Cette synthèse est une interprétation complète, qui prend en considération
une partie essentielle du bien-être de notre santé : le soin et le développement
des émotions. Cet aspect devrait être encore plus approfondi et travaillé par
les conseillers médicaux lorsqu’ils envisagent de rechercher les origines des
différents types de cancer, comment les prévenir et les traiter. Il est important
d’y réfléchir afin de détecter l’origine de cette maladie dans chaque contexte
social.
Enfin, nous recommandons la lecture de The Cancer Journal, livre
d’Audre Lorde où elle raconte son expérience du cancer du sein dans un
journal intime, dans lequel elle expose de nombreuses questions invisibles à
la science et à la société quand on vit un cancer ; race, genre, classe sociale,
économie, etc. C’est un matériau politique indispensable pour repenser les
maladies.

NOTES
1. Instituto Nacional del Cáncer (Argentine), Manual de enfermería oncológica, 2010, disponible en
<www.msal.gov.ar>.
2. Tabuenca, A., “Cáncer de mama, una visión diferente”, in El Guardián de la Salud, 2011, nº 90.
3. Northrup, C., Cuerpo de mujer, sabiduría de mujer, Barcelone, Urano, 1999, p. 374.
4. Palmetti, N., Cuerpo saludable, Córdoba, edición de autor, 2008, p. 97.
5. Burkman, R., Schlesselman, J. J. et Zieman, M., « Safety Concerns and Health Benefits Associated
with Oral Contraception », in American Journal of Obstetrics and Gynecology, 2004, 190(4 Suppl): S5-
22.
6. <www.cancer.gov>.
7. Genkinger, J. M. et al., « Dairy Products and Ovarian Cancer: a Pooled Analysis of Twelve Cohort
Studies », in Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention, 2006, nº 15, p. 364-367.
8. Le guide d’alimentation saine est disponible sur <www.hsph.harvard.edu>.
9. Northrup, op.cit., p. 373.
10. Idem, p. 374.
Sans un support bien construit,
aucun véritable développement psychologique
ou spirituel ne peut avoir lieu,
car il n’y a pas d’endroit sûr où le mettre.
CAROL PEARSON

Dans son berceau de terre une cloche le bercera,


et le matin, la pluie lavera son petit visage.
Lorsque la chair meurt,
l’âme cherche des réponses dans le mystère du monde
qui a ouvert sa fenêtre pour elle.
VIOLETA PARRA - EL RIN DEL ANGELITO
Chapitre XV
FAUSSE COUCHE SPONTANÉE
OU PROVOQUÉE
Les soins du lendemain

J’aiévénement
confiance en la nature et sa sagesse. Une fausse couche est un
qui se produit pour des raisons inconnues. On dit qu’une
grossesse sur cinq peut être concernée par une fausse couche précoce, c’est-à-
dire au bout de quelques semaines de grossesse. Dans la plupart des cas, elle
est liée à l’environnement de développement ou à l’altération de la santé de
ce nouvel être et, naturellement, la mort est présentée comme la fin d’un
cycle qui ne peut se poursuivre. L’étiologie médicale s’explique par des
facteurs génétiques, structurels (in utero), endocriniens, infectieux,
immunologiques et environnementaux. Une fausse couche est considérée
comme « spontanée » lorsqu’elle survient au cours des vingt-deux premières
semaines de grossesse. Si une fausse couche survient après cette période, on
parle de « naissance prématurée ».
Il n’est pas facile d’aborder l’avortement sous ses multiples aspects, car il
s’agit d’une mort qui touche les susceptibilités de chacun, avec ses valeurs et
ses croyances. Cependant, lorsque nous parlons d’avortement, les femmes
sont les principales concernées.
La situation est plus complexe lorsque l’on parle d’avortement provoqué,
un tabou controversé, bien qu’il s’agisse d’une pratique ancienne et d’une
expérience que vivent des milliers de femmes sur toute la planète. J’ai
confiance en la sagesse de la nature lorsque j’observe des mammifères
femelles qui vont jusqu’à provoquer des avortements, voire à rejeter et même
à tuer leur progéniture dans des cas que nous ne savons pas « humainement »
déchiffrer ni interpréter. Il s’agit tout simplement d’un mystère que nous ne
pouvons pas nier.
Les avortements, qu’ils soient spontanés ou provoqués, font l’objet d’un
veto social. On évitera toujours d’en parler ou de les exposer comme un
problème social au-delà de sa discussion politique, où il n’est traité qu’en
termes juridiques.
Comme le silence règne, tout est laissé entre les mains des médecins.
Mais s’agit-il d’un problème exclusivement médical ? Qu’advient-il des
femmes et de leur suivi ? Savons-nous comment elles doivent se rétablir à la
maison, ce que nous devons faire pour accompagner une femme après un
avortement ?
Souvent, les femmes ne reçoivent pas le traitement qu’elles méritent et ne
sont pas accompagnées pendant ce processus difficile. Jugements, reproches,
responsabilité et même abandon sont quelques-unes des « punitions » que la
société leur administre après un avortement provoqué, comme si l’avortement
était exclusivement notre responsabilité et notre problème.
Comme cette culture ne nous apprend à nous rapporter à la mort dans
aucune de ses manifestations, que ce soit comme la fin de quelque chose
(période, relation, cycle, etc.) ou comme la mort physique d’un être, nous
affrontons cette situation de manière douloureuse et isolée, souvent sans le
soutien de nos amis, de notre famille ni même des professionnels de santé,
chargés de nous fournir des informations et de nous sécuriser face à ce
dilemme. Ignorance, froideur et manque d’empathie, voilà ce que nous
trouvons dans les cliniques et les hôpitaux. Pour eux, ce n’est qu’une
procédure médicale de plus dans leur quotidien mouvementé, tandis que pour
nous, c’est notre vie qui a besoin de chaleur, d’affection et de protection.
L’avortement est un droit que chaque femme devrait pouvoir exercer dans
sa vie. Cependant, le monde continue de décider à notre place. Dans de
nombreuses régions du monde, l’avortement provoqué est illégal, si bien que
de nombreuses femmes le pratiquent en secret, dans de mauvaises conditions
et sans la sécurité ni le soutien émotionnel nécessaire. Il ne fait aucun doute
que « l’avortement met délibérément fin à une vie potentielle. Mais ne pas
autoriser l’avortement tue potentiellement deux vies1. »
Il n’est pas juste qu’un être humain soit bercé dans un corps totalement
hostile, mal accueilli, puis parfois rejeté à un très jeune âge. Ce n’est pas juste
pour cet être ni pour la mère, et une telle situation peut être évitée à l’avance.
Dans mon pays, le Chili, l’avortement a récemment été dépénalisé, mais
pour trois raisons seulement. L’avortement est autorisé en cas de non-
viabilité du fœtus, de risque de décès dû à des problèmes de santé de la
femme enceinte et de viol. Nos droits sont très limités et, en Amérique, il
existe de nombreux endroits où nous ne pouvons toujours rien faire.
Nous ne pouvons pas décider de notre corps et lorsque nous traversons
cette situation complexe, nous sommes confrontées à des milliers d’années
d’oppression et de « punitions » auxquelles nous avons été soumises et au
peu de respect et d’attention que notre corps et notre sexualité ont été
habitués à recevoir.

LES SIGNAUX D’ALERTE


Si vous présentez ces symptômes après un avortement, vous avez besoin
d’une aide médicale. Il s’agit peut-être d’une hémorragie qui peut entraîner
une anémie ou une infection causée par des restes dans l’utérus.
Crampes sévères, ballonnements et/ou durcissement dans le bas-ventre ;
Saignement abondant ou saignement pendant plus de deux semaines,
caillots sanguins très importants ;
Mauvaise odeur dans le vagin ;
Fièvre ;
Pouls rapide, plus de 100 battements par minute ;
Nausées, vertiges ou sensation d’évanouissement.

Pour prévenir les infections et aider à se


rétablir

Boire beaucoup (de préférence des boissons chaudes) et consommer des


aliments contenant de la vitamine C (comme les oranges, les ananas, les
kiwis, la papaye, la mangue) aident à combattre les infections.
Éviter les efforts physiques (au moins pendant une semaine).
Se laver régulièrement, mais ne pas se doucher et ne pas se prendre de
bains plusieurs jours après l’arrêt du saignement.
Utiliser des tampons ou des chiffons de coton propres pour absorber le
sang et les changer souvent. Ne pas utiliser de tampons ni de coupes
menstruelles.
Il est recommandé de ne pas avoir de rapports sexuels, comme lors de la
« quarantaine » après l’accouchement.

QUELQUES CONSEILS PRATIQUES


Avoine : renforce le système nerveux et aide à lutter contre les
déséquilibres éventuels. Sédatif naturel, grâce à l’action de l’avénine,
l’avoine combat la dépression, l’anxiété et le stress. Elle apporte force et
énergie et améliore le système immunitaire. Elle aide à récupérer des
pertes de sang, car elle contient des minéraux comme le fer, le sélénium,
le manganèse, le cuivre et le zinc. Votre régime alimentaire devrait
l’intégrer au petit déjeuner, avec du lait ou dans des soupes.
Infections : éplucher de l’ail et le consommer aussitôt, cru, afin qu’il ne
perde pas son pouvoir antibiotique à la cuisson. Si son goût est trop fort,
le laisser macérer dans de l’eau et du vinaigre. L’ail peut aider à prévenir
d’éventuelles infections.
Réparer l’utérus et le tonifier : préparer une infusion avec une cuillère à
soupe de feuilles de framboisier séchées dans une tasse d’eau et boire
trois tasses par jour pendant deux semaines.
Crampes et douleurs : prendre des infusions de gingembre, d’absinthe, de
coquelicot, de bardane, de camomille, de paico, de quintral, de rue, de
tilleul et de yerba mora, entre autres. Pour les coliques, l’origan est très
efficace.
Pour calmer les nerfs : giroflée, boldo, laitue, lavande, valériane, mélisse,
tilleul et camomille.
Anémie : face à des pertes de sang importantes, consommer des aliments
riches en fer. Incorporer à votre alimentation des fruits et légumes comme
les épinards, le fenouil, l’hibiscus, le cassis, la cerise, la mûre, la carotte,
le raisin et la poire, entre autres. Le fer non héminique doit toujours être
mélangé à des aliments riches en vitamine C pour faciliter son absorption.
Système immunitaire : au bout de quelques jours, consommer de
l’échinacée en teinture mère pour renforcer sa santé : quinze gouttes trois
fois par jour.
Fausse couche incomplète : consommer des infusions de basilic trois fois
par jour pour l’éviter et favoriser l’élimination des tissus.
Pour arrêter la production de lait maternel : faire une infusion de sauge.
En boire au maximum trois tasses par jour. J’ai appris que de nombreuses
femmes, au Brésil, continuent de fabriquer traditionnellement un collier
de fleurs de laurier-rose, qu’elle place autour de leur cou et qui permet de
tarir le lait maternel en quelques jours.
Conseils diététiques

Adopter une alimentation légère, sans sucre raffiné, sans cigarettes et sans
alcool. Consommer de préférence des céréales complètes, des légumes
vert foncé (en bouillon), des fruits et des aliments cuits au gril.
Éviter le café, les boissons excitantes et gazeuses, la cannelle, le chocolat,
le thé noir et le maté.
Ajouter un peu de germe de blé, d’ortie et de levure de bière aux jus,
soupes et salades.

LA RÉCUPÉRATION
Il y aura toujours des fausses couches spontanées (quelles qu’en soient les
causes) et provoquées. Nous aurons besoin de convalescence, d’amour, de
soins et de compréhension, dans tous les cas, face à ce déséquilibre qui nous
affectera émotionnellement, physiquement et spirituellement. Dans certains
types de fausses couches, on observe (en fonction de la durée de la gestation)
un travail, une dilatation et des contractions pour l’expulsion.
Il n’est pas impossible de souffrir de fragilité émotionnelle en raison de la
baisse hormonale et des nombreuses transformations qui se produisent dans
le corps, identiques à celles de la période post-partum.
L’utérus va perdre beaucoup de sang. Cette période nécessite de la
tranquillité, du repos, un soutien humain, de l’affection, de l’empathie, une
bonne compagnie et une alimentation nourrissante pour accompagner ces
transformations.
Il faut être attentif à sa condition physique. Voici, par exemple, quelques
signes courants, qui ne sont pas alarmants : douleurs ou crampes légères dans
la partie inférieure de l’abdomen et saignements légers (dans la même
quantité que les règles) pendant plusieurs jours, semaines ou jusqu’à
quarante-cinq jours.
Une semaine à dix jours après la fausse couche, il faudrait passer une
échographie pour vérifier qu’aucun reste ne provoque un quelconque type
d’hémorragie ni d’infection.

Le deuil
L’expérience d’un avortement provoqué ou, surtout, spontané est souvent un
événement complexe à surmonter. Il faudra se laisser suffisamment d’espace
pour faire son deuil afin de surmonter le processus d’adaptation face à la
perte. N’hésitez pas à demander une aide psychologique à un professionnel si
vous en ressentez le besoin. Ne restez pas seule ou ne retenez pas ce que vous
devriez dire. Faites-vous entendre et, aussi facile à dire que cela puisse
paraître, essayez d’être courageuse. Vous l’avez déjà été d’avoir surmonté
cette situation dans les conditions dans lesquelles elle s’est produite et qui,
d’après ma propre expérience, ne sont généralement pas faciles.
Un deuil non résolu peut conduire à la dépression ou affecter votre santé
physique. Vous devrez être forte et vous donner l’espace nécessaire pour
faire votre deuil et passer à autre chose, sans les sentiments de culpabilité que
beaucoup de personnes ressentent.

LES RITUELS D’ADIEU


Nous avons rarement l’occasion d’embrasser la mort comme faisant partie de
nos cycles. Elle s’accompagne généralement d’une période douloureuse.
Essayez de vivre ce processus consciemment, sans rationaliser vos émotions.
Un acte fondamental consiste à dire au revoir à l’être qui est mort. Nous
pouvons effectuer un petit rituel de séparation et ramener symboliquement
celui qui n’est plus à son origine, la terre. Trouvez un endroit tranquille, si
possible dans la nature, ou dans votre jardin. Creusez un petit trou et enterrez
quelque chose qui, pour vous, à ce moment précis, symbolise l’avortement.
Laissez-le dans la terre. Faites vos adieux, dites ce que vous jugez nécessaire
(avec une chanson, une lecture, un mantra, etc.). Ne manquez pas l’occasion
affectueuse de le faire, afin de ne laisser aucune fenêtre ouverte sur un cycle
qui montre déjà sa fin.
Et si mon sang tombe sur le sol, des pousses de passiflore
germeront entre mes pieds s’enchevêtrant aux genoux avec
un sol fertile et créatif et si je laisse la lumière de ton esprit
voler parmi les feuilles de cet automne en libérant des
souffles de liberté et de décision je le laisserai emporter la
culpabilité et les douleurs.
Le givre de l’aube humidifiera mes pieds nus là où l’éclat
chatoyant de l’heure bleue nourrit la volonté et le renouveau
du cosmos, le retour du soleil me donnera un nouvel espoir
pour retrouver les forces d’une guerrière.
Je cultiverai dans mon être le retour à une nouvelle vie en
caressant ma vulve avec de l’aloe vera, en tirant ma
puissance de toute la terre fertile que je suis. La soupe de
plantain cicatrisera mes plaies.
Je me repose, me regarde, m’aime et retrouve de l’énergie
pour être médecine.
Des feuilles et des branches pleines de sagesse vont
germer, j’apprendrai à l’homme à prendre soin de sa
semence, je toucherai mes fluides pour connaître la fertilité.
Avec l’armoise et le chilko, je cultive les secrets, je me
renouvelle et contrôle mon désir.
Je suis une femme, je suis une lune fertile en quête de
liberté.
AWAWE - LUNA FÉRTIL

NOTE
1. Northrup, C., Cuerpo de mujer, sabiduría de mujer, Barcelone, Urano, 1999, p. 238.
Chaque femme qui se soigne contribue à guérir toutes les
femmes qui l’ont précédée et toutes celles qui viendront après
elle.
CHRISTIANE NORTHRUP
Chapitre XVI
LA MATRICE BLESSÉE
Les retrouvailles avec la Mère

D
ans le cadre de mon histoire et du chemin que j’ai suivi pour guérir,
j’ai décidé d’ajouter ce nouveau chapitre pour exposer un problème
qui touche fréquemment les femmes.
J’ai reconnu ma blessure. Et je l’observe souvent chez d’autres femmes.
Je vois l’urgence de mes compagnes à guérir ce qui reste en vie dans la partie
la plus intime de leur ventre et qui cause une grande douleur, souvent
méconnaissable, qui se manifeste de multiples façons et qui nous maintient
dans une recherche confuse et constante.
Trouver l’origine de ce qui nous blesse, nous fait stagner et nous rend
malades n’est pas facile et les moyens de le guérir ne le sont pas non plus.
Cependant, la première et grande étape consiste à vouloir guérir, sans penser
au temps que cela prendra ni à la difficulté d’y parvenir ; il suffit d’en avoir
l’intention.
S’ouvrir à la possibilité de regarder la blessure, de la montrer et de
s’immerger dans l’auto-guérison n’est pas un chemin simple. Il est parfois
plus confortable de rester dans les recoins sombres de la victimisation et de la
culpabilité… mais il n’y a pas de meilleur voyage que celui qui consiste à
ouvrir son horizon en se libérant des attachements traumatiques.
La « blessure » se reflète de différentes manières, mais la constante est un
déséquilibre permanent avec nos références féminines : notamment notre
mère, qui exerce une grande influence sur l’histoire de notre vie (amoureuse,
sexuelle, psycho-émotionnelle). Nous affichons généralement la volonté de
ne pas être « comme notre mère ». Nous soulignons ses erreurs, idéalisons un
modèle de mère qui nous maintient dans une spirale d’angoisse face à ce qui
ne s’est pas passé comme nous le voulions ou comme nous le souhaitons
encore, agissant dans notre inconscient comme un déni envers nous-mêmes,
envers notre histoire, envers notre éducation, mais surtout envers la première
référence de ce qu’est, pour nous, « être une femme ». Dans bien des cas,
c’est là, dans notre propre ventre, que se cachent de nombreuses réponses
concernant nos problèmes de santé sexuelle.

L’ARCHÉTYPE DE LA MÈRE
Un archétype est un modèle ou une référence qui jette les bases de la
compréhension de certaines notions. Tout au long de notre vie, nous ferons
l’expérience de comportements qui renvoient à divers archétypes.
L’archétype de la mère est vaste et multiforme, et possède des
caractéristiques sombres et lumineuses. Une compréhension universelle est
celle qui se rapporte à la capacité de créer la vie.
La nature, la Mère universelle, la dame des éléments, la créature
primordiale du temps… est l’archétype de la féminité, l’origine de toute vie.
Elle symbolise toutes les phases de la vie cosmique, réunissant tous les
éléments, tant célestes qu’infernaux. Elle nourrit, protège, donne de la
chaleur, contient en elle tout en étant contenue dans les terribles forces de
dissolution, dévoreuse et livreuse de la mort ; elle est la créatrice et la
nourricière de toute vie1…
L’archétype de la mère est l’origine de la vie. C’est ici que se matérialise
la première relation affective que nous vivons, à partir du ventre de la mère,
où nous recevons pour la première fois de l’amour, de la protection et du
plaisir, mais aussi de la peur, de la crainte et du stress si l’espace n’est pas
favorable.
Chaque être humain habite un utérus à un moment ou à un autre. La mère
est notre principale référence du côté féminin de la vie. Le terme « mère » ne
renvoie pas seulement au rôle biologique, mais aussi à l’archétype, au rôle
joué par nos grands-mères, nos tantes, nos belles-mères, etc. Nous en faisons
partie et nous vivons en luttant contre cette femme que nous ne voulons pas
reproduire en nous. « Peu importe, mais jamais comme ma mère », comme le
dit la phrase analysée par Carl Jung.
Le rôle de la mère en tant qu’initiatrice de l’enfant dans le monde est
donc d’une importance fondamentale […] car elle représente l’essence
féminine qui contient les sentiments intimes envers la vie et les relations avec
les autres dans la psyché de l’enfant. Grâce à ses yeux et à ses sens, l’enfant
apprendra à se comporter et à faire confiance à ses intuitions. Les hommes et
les femmes adultes conservent plusieurs habitudes que leur mère leur a
enseignées, surtout dans la sphère intime du foyer et de la famille… Chaque
particule de l’existence est soumise au mythe de l’éternel retour représenté
par l’archétype de la Mère : conception, naissance, vie, mort et renaissance2.

NIER L’ORIGINE
Nous naissons avec une mission. Marqués par un contexte et des antécédents,
nous portons en nous l’histoire de ceux qui nous ont précédés. La chaîne de
notre ADN stocke toutes les informations, et notre mémoire corporelle et
spirituelle reste en sommeil pour être activée. L’utérus, comme une grande
bassine d’eau, a soutenu tous les êtres de sa lignée qui l’ont précédé ; c’est le
lieu que nous partageons, où nous avons le plaisir d’apprécier et de recevoir
les premières expressions d’amour. Notre première relation d’amour
commence dans le ventre de notre mère. Notre mère nous transmet une partie
de ses gènes, de sa langue, de sa culture et de son histoire. Sa façon d’être est
le fondement émotionnel de notre enfance.
Nos cellules se sont divisées et développées au rythme des battements de
son cœur ; notre peau, nos cheveux, notre cœur, nos poumons et nos os ont
été nourris par son sang, un sang rempli de substances neurochimiques
formées en réponse à ses pensées, ses croyances et ses émotions. Si elle se
sentait effrayée, anxieuse, nerveuse ou très malheureuse à cause de la
grossesse, notre corps le savait ; si elle se sentait en sécurité, heureuse et
satisfaite, nous le remarquions aussi3.
Nous sommes, dans une large mesure, le résultat de l’expérience de notre
mère, le reflet de ses joies, de ses peines et de ses traumatismes.
Comment pouvons-nous la renier ? comment pouvons-nous la rejeter
pour tout ce qu’elle a donné ? Comme le dit Bethany Webster, « notre mère
ne pouvait nous aimer que de la façon dont elle pouvait s’aimer elle-
même4 ».
Elle était la mer chaude qui nous abritait pour notre création ; son lait,
notre nourriture ; son corps, notre maison ; ses étreintes fatiguées, notre
sécurité face à la peur. Elle, la manifestation de toutes les mères et de la
grande Terre Mère.

LA MALADIE COMME HÉRITAGE


Quelle relation nouez-vous avec votre mère ? Quelle relation noue votre mère
avec sa mère (votre grand-mère) ? Quelle relation noue votre grand-mère
avec sa propre mère (votre arrière-grand-mère) ? Et ainsi de suite… Le
schéma de relation peut se répéter sur plusieurs générations. Nous sommes en
grande partie déterminées par la façon dont était notre mère, et nous pouvons
reproduire cette relation avec notre/nos fille(s).
Le lien qui se construit avec notre mère, avec ses aspects positifs et
douloureux, est la base sur laquelle nous nous reposerons plus tard pour
appréhender notre santé et notre sexualité. L’amour, l’estime de soi, le rejet
ou la haine de notre corps sont étroitement liés à la vision que notre mère
avait d’elle-même. Comment pourrait-il en être différemment ? Elle était
notre premier monde et c’est elle qui nous a appris tout ce que nous devons
savoir pendant nos premières années de vie.
Il est courant d’entendre des phrases du genre : « Ma mère est morte d’un
cancer, ce sera donc aussi mon destin » ; « Ma mère était diabétique, j’ai
donc de fortes chances d’avoir cette maladie » ; « Ma mère n’avait pas de lait,
je n’en aurai pas non plus » ; « Ma mère a accouché dans la douleur, je vais
donc programmer une césarienne pour ne pas souffrir comme elle » ; « Ma
mère a connu une ménopause horrible, j’espère ne pas en arriver là », etc.
Je crois fermement que les maladies ne sont pas 100 % génétiques, mais
plutôt au croisement d’habitudes héritées, qu’il s’agisse de nutrition ou de
valeurs concernant notre corps, avec tous les aspects sociaux et culturels que
notre mère et notre famille nous transmettent sur la compréhension du
processus santé/maladie.
Il faut absolument rompre certains cercles vicieux. Nous ne pouvons pas
simplement blâmer l’« inexactitude de la biologie » pour notre santé. Nous
créons la réalité ! Nous ne pouvons pas penser que nous sommes victimes
d’un destin ou vivre dans le ressentiment de ce qui aurait pu être. Vous avez
maintenant la possibilité de vous donner l’amour que vous n’avez pas reçu,
les valeurs que vous désirez, la nourriture, le temps et l’affection dont vous
avez besoin. Nous sommes toutes filles du patriarcat et nous devons guérir la
sexualité de nos mères et de nos ancêtres, problème dont nous avons hérité.
Nous devons y parvenir, car c’est là que beaucoup de douleurs, d’abus et de
blessures non refermées trouvent leur origine depuis des siècles, dans une
ronde à laquelle nous devons mettre un terme.

DERRIÈRE LA MÈRE SE CACHE UNE


FEMME
Le système social encourage les femmes à devenir « mères » à un moment
donné de leur vie. Les loisirs et les jouets visent à nous faire remplir ce rôle
dès notre plus jeune âge, et nous le faisons à l’image et à la ressemblance de
notre mère. Le système a besoin des mères, en tant qu’agents culturels, pour
reproduire ce même ordre social à l’infini.
Lorsqu’une femme adulte assume le fait de ne pas être mère, elle est
généralement mal jugée par la société, mais que se passe-t-il lorsqu’on
devient mère ? Est-ce que tout est rose ? Est-ce que tous nos rêves se
réalisent ? On dit qu’il suffit de regarder nos enfants pour oublier la douleur
et l’effort qui accompagnent souvent la maternité… Il est généralement tabou
de discuter du côté sombre qui accompagne ce rôle, on suppose que nous
nous en sortirons bien, compte tenu des conditions. Mais « mauvaise mère »,
jamais. Et je pense que personne ne veut en être une, nous croyons toutes
faire de notre mieux. Cependant, on parle peu du fait que l’éducation des
enfants est l’une des tâches les plus difficiles que nous ayons à accomplir.
Je pense qu’il manque des espaces de discussion pour trouver du soutien
dans la parentalité. Historiquement, le rôle de mère est un exercice que
n’assument que les femmes, qu’elles soient ou non en couple. La société et
ses modèles familiaux relèguent l’essentiel des soins à la seule figure
maternelle, alors que nous savons qu’il s’agit d’une tâche difficile qui ne peut
être réalisée que dans l’harmonie, lorsque les femmes trouvent un soutien et
peuvent s’épanouir librement.
Contrairement à ce que raconte le mythe, l’éducation n’est pas un
dispositif inné chez la femelle humaine […]. Aucune mère humaine n’a
jamais été conçue pour être la seule source d’énergie vitale de son enfant sans
recevoir également un soutien extérieur, tant pour elle que pour ses besoins
individuels5.
Une mère qui n’arrive pas à satisfaire ses propres besoins pour s’épanouir
pleinement peut développer une série de frustrations susceptibles de
déclencher des relations orageuses entre elle et son enfant, entraînant des
périodes d’hystérie, de dépression et d’agressivité.
C’est uniquement à cause du rôle de « mère » que nous effaçons
complètement la « femme » qui se cache derrière, dans tous ses multiples
aspects : créative, rêveuse, indépendante et libre, qui peut profiter des plaisirs
de la vie. « La mère est une cible parfaite, facile à blâmer pour la confusion et
le manque d’estime de soi qu’expérimentent de nombreuses femmes dans une
culture qui glorifie le masculin6. »
Malheureusement, nous avons du mal à considérer nos mères comme des
êtres neutres, au-delà du fait d’être « notre mère ». Elle est une cible facile
pour la critique et l’analyse, un lieu commun pour l’abnégation, l’épuisement
et le sacrifice. Où se situent les besoins d’une femme-mère pour que la
relation mère-enfant soit pleine d’amour ? Un fait intéressant est le rôle de la
femme-mère dans la société matriarcale de la communauté Mosuo en Chine,
où les femmes vivent sous la lignée de leur famille pour toujours. Aucune
femme ni aucun homme ne se marient. Elles peuvent choisir librement leur
amant pour la vie ou en changer, ainsi que le père de leur progéniture. Les
soins donnés aux enfants sont partagés entre leur mère, leurs tantes, leurs
oncles et leurs sœurs, qui font partie de leur propre clan. Dans cette société,
aucune femme ne souffre d’abandon et aucun enfant ne meurt de faim ni ne
souffre de l’abandon de sa mère ou de son père ; aucune famille n’est
détruite ; il n’y a pas de séparation, pas de divorce, pas de veuvage.

LA BLESSURE COMME OPPORTUNITÉ

Enfants, nous pensions que lorsque nous serions grands,


nous ne serions plus vulnérables.
Mais être mature, c’est accepter notre vulnérabilité. Vivre,
c’est être vulnérable.
MADELEINE L’ENGLE

Je ne veux pas libérer la « mère » de ses erreurs et de ses responsabilités dans


l’histoire de sa vie. Je ne veux pas faire d’elle une « victime », comme le fait
ce système. Je crois que chacune doit reconnaître ses erreurs et les panser à
l’endroit qui lui correspond, comme toute autre personne.
J’ai plutôt l’intention de contempler et d’analyser l’archétype et le rôle
assigné à la femme-mère, au nom duquel elle doit répondre à des attentes qui
priment sur tous les autres aspects de son être.
Nos mères sont le résultat d’une maternité dans une société patriarcale, où
il n’y a pas de droit à l’erreur et où il n’est pas possible de dépasser la limite
du comportement attendu ; une situation malheureusement très courante,
mais qui n’engendre pourtant que culpabilité, angoisse et traumatisme.
En y réfléchissant, j’ai compris que ce que j’ai rejeté la moitié de ma vie à
propos de ma sexualité et de ma construction en tant que femme cis (qui
s’oppose à mon essence sauvage), c’est ce que cette société a construit
comme archétype de la Mère : l’origine du rejet de mon être a quelque chose
à voir directement avec le rejet de ma mère, mon premier miroir et ma
première référence en tant qu’être humain.
Ma mère a été absente pendant une grande partie de mon enfance, et le
fait qu’elle soit hors norme m’a poussée à la rejeter encore plus et à
dévaloriser toute ma part féminine. Je suis devenue « la fille du héros »,
comme l’écrit Maureen Murdock dans son livre sur la relation entre les filles
et leur père7.
C’est mon père qui a sauvé l’histoire et, comme cela arrive dans de
nombreuses histoires où même les mères sont présentes, les filles répondent à
la projection du père : elles sont les reines, les princesses et le principal centre
d’attention. Nous faisons tout pour qu’il nous accepte et tout ce que nous
faisons vise à le surprendre, en suivant les modèles de comportement d’une
jeune fille bonne, studieuse, correcte, etc. Cette situation génère un triangle
morbide et compétitif avec la mère, où la fille lutte contre sa mère pour être la
préférée de l’homme de la maison.
Au cours de ces dernières années, j’ai compris l’importance de rétablir
l’équilibre avec la Matrice qui m’offrit la vie : me rencontrer à nouveau, me
réconcilier avec moi-même, pouvoir me reconnaître en elle, l’embrasser et
l’honorer.
Attaquer la vie d’autres femmes, ce n’est pas seulement leur faire
violence, mais aussi s’attaquer à nous-mêmes et collaborer au processus de
non-acceptation de notre corps et de nos cycles sexuels ; cela contribue à
nous faire perdre notre confiance en nous-mêmes et à ne faire que la guerre.
La mission est d’arrêter de se projeter sur elle, « la mère », afin de la
libérer. Elle est, avant tout, une femme et un être indépendant ; sa vie et ses
actions ne doivent pas être jugées, comme celles de n’importe quelle autre
personne. La première étape consiste à nous séparer de ce que nous attendons
idéalement d’elle, à la laisser être et à l’accepter telle qu’elle est.
Se séparer de la mère est plus complexe pour une fille que pour un fils,
car la fille doit se différencier d’une figure maternelle à laquelle elle
s’identifie, tandis que le fils doit se différencier d’une figure maternelle dont
il apprend à répudier les qualités et les comportements en lui pour devenir un
homme8.

GUÉRIR LA LIGNÉE UNE BONNE FOIS


POUR TOUTES

Guérir pour comprendre, lâcher prise et accepter. Afin de


remercier, d’honorer et d’équilibrer.
MADELEINE L’ENGLE

Ce n’est que lorsque je suis devenue mère que j’ai commencé à comprendre
ma mère. J’ai fait l’expérience de l’accouchement et de l’éducation des
enfants et j’ai commencé à me demander comment ma mère avait fait pour
avoir de jeunes enfants, allaiter et être enceinte en même temps. À 23 ans,
elle avait déjà cinq enfants. Comment a-t-elle réussi à maintenir un équilibre
dans sa vie pour prouver au monde qu’elle était une bonne épouse et une
bonne mère ? Et où en était-elle en tant que femme ?
De ce fait, j’ai commencé à m’interroger sur la situation économique de
mes parents, la situation politique de mon pays (qui était alors sous dictature
militaire), le peu de soutien familial dont ils disposaient, etc.
J’ai commencé par faire preuve d’humilité, par me mettre à la place de
ma mère et de mon père et par arrêter de juger ce qu’ils auraient dû faire ou
ne pas faire pour que j’aie une meilleure enfance.
L’histoire de ma mère avec sa propre mère est exactement la même que la
nôtre. Je porte en moi l’histoire de ma mère, de mes grands-mères, arrière-
grands-mères et arrière-arrière-grands-mères… Des femmes de la classe
ouvrière, rendues invisibles par le patriarcat, victimes d’abus sexuels,
tristement maltraitées par leurs maris, des femmes profondément blessées.
J’ai la possibilité de mettre un terme à ce cycle d’histoires qui perdure, en
commençant par leur pardonner, pour guérir leurs blessures, celles qui ont
marqué mon histoire personnelle.
Elles n’ont pas besoin d’être maltraitées ni jugées. Et aujourd’hui, je
commence par moi. Elles ont été et sont toujours victimes de nombreux
jugements dans cette culture. Je veux les honorer pour ce qu’elles sont et ce
que je suis grâce à elles, sur ce chemin de guérison et d’émancipation des
forces féminines. Depuis que j’ai décidé d’arrêter de les juger et d’accepter
qui elles étaient à partir de leur propre histoire, j’ai pu laisser aller ma douleur
et les aimer librement. J’ai compris que ma blessure était leur blessure, et que
le fait de ne pas pouvoir accepter ma mère était ma propre non-acceptation.
J’ai compris que mes douleurs utérines provenaient, en grande partie, du
déni de ma mère, de ma référence principale en tant que femme, et que le
déséquilibre de mes hormones était, en réalité, le déséquilibre avec ma
matrice, avec mon origine.
Depuis que j’ai commencé à honorer mes ancêtres (non seulement les
« bonnes » qui étaient avec moi, mais aussi celles qui se sont écartées du
chemin) sans les interroger ni les juger, pour les comprendre, ma perception
du monde a complètement changé. J’ai compris que mes jugements à leur
égard provenaient de la même structure patriarcale et que je ne faisais pas
preuve d’empathie envers leurs processus particuliers et leurs contextes
inégaux. J’ai compris que mon discours était punitif et moralisateur.
Depuis que j’ai entamé le processus de guérison avec ma mère, je me
sens plus proche d’elle. Même si nous sommes des personnes très différentes,
nous avons de l’empathie pour la vie de l’autre, nous respectons nos propres
valeurs et espaces… depuis lors, je sens que je peux l’aimer en toute liberté,
ce qu’elle le fait aussi avec moi.
Les « douleurs corporelles » du collectif féminin sont guéries une à une.
Et comme la douleur corporelle féminine est guérie, la douleur de la
communauté humaine l’est aussi. Notre propre guérison n’est pas seulement
un cadeau pour nous-mêmes, c’est aussi un cadeau pour le monde9.
Aujourd’hui, je veux honorer et nommer les femmes qui ont construit
mon histoire : ma grand-mère paternelle, Adelina del Carmen Arancibia ; ma
mère, Sandra San Martín ; et ma seconde mère, María Cecilia Gutiérrez
Morales.
Je vous remercie pour votre amour, votre dévouement, et pour chaque
repas préparé par vos mains. Je vous remercie pour vos caresses, votre
soutien, vos enseignements, vos larmes de fatigue et d’angoisse.
Je suis reconnaissante d’avoir eu la chance d’avoir trois mères dans
l’histoire de ma vie, et je suis reconnaissante de trouver dans toutes les
femmes âgées qui m’entourent l’étreinte chaleureuse de la Mère universelle.
Aujourd’hui, je veux réaliser une partie de leurs rêves frustrés, de leurs
espoirs fanés, être le poing qui ne laissera plus jamais la violence nous
transpercer. Je les honore et j’honore toutes les femmes qui m’ont précédée et
que je n’ai pas eu l’occasion de connaître, mais qui aujourd’hui sont
présentes en moi, me tiennent, me soutiennent et m’embrassent. Je les sens et
les vois, présentes, dans ma foi et dans ma force quotidienne contre ce grand
système.
Aujourd’hui, je comprends mon chemin, car je sais qu’elles sont avec
moi.

NOTES
1. Cooper, J. C., An Illustrated Encyclopedia of Traditional Symbols, Londres, Butler & Tañer LTD,
1978, p. 108.
2. Manuela Dunn, citée dans Selowsky, S., El Oráculo de las diosas, Santiago du Chili, Grijalbo, 2004,
p. 121.
3. Northrup, C., Madres e hijas : creando un legado de salud física y emocional, Barcelone, Urano,
2006, p. 17.
4. Webster, B. (13 mars 2013). “Transforming the Inner Mother”, disponible sur <womboflight.com>.
5. Northrup, C., op.cit., p. 23.
6. Murdock, M., El viaje heroico de la mujer, Madrid, Gaia, 1998, p. 35.
7. Murdock, M., La hija del héroe : una exploración del lado oscuro del amor paterno basada en la
mitología, la historia y la psicología Jungiana, Madrid, Neo Person, 1996.
8. Goldhor Lerner, H., Women in Therapy, New York, Harper & Row, 1988, p. 58.
9. Webster, B. (23/05/2013). “La importancia de la Madre interna : el duelo por lo imperfecto, el
encuentro”, disponible sur <womboflight.com>.
HERBIER

NOM COURANT NOM SCIENTIFIQUE


Absinthe Artemisia absinthium L.
Acérola Malpighia glabra
Achillée millefeuilles Achillea millefolium L.
Actée à grappes noires Cimicifuga racemosa L.
Agave Agave americana L.
Alfalfa ou Luzerne cultivée Medicago sativa L.
Aloé Aloe vera
Ananas Ananas comosus
Angélique Angelica archangelica L.
Angélique de Chine Angelica sinensis
Anis vert Pimpinella anisum L.
Armoise commune Artemisia vulgaris L.
Arnica Arnica montana L.
Agripaume cardiaque Leonurus cardiaca
Basilic Ocimum basilicum
Boldo Peumus boldus
Bourrache officinale Borago officinalis L.
Buddléia Buddleja globosa
Cacao Theobroma cacao L.
Calendula Calendula officinalis L.
Camomille Matricaria chamomilla L.
Cannelle Cinnamomum zeylanicum

NOM COURANT NOM SCIENTIFIQUE


Cannelle de Magellan Drimys winteri
Capselle bourse-à-pasteur Capsella bursapastoris
Carotte sauvage Daucus carota ssp.carota
Cassis Ribes nigrum L.
Cèdre blanc Thuja occidentalis
Chanvre cultivé Cannabis sativa L.
Chardon béni Cnicus benedictus L.
Chia Salvia hispanica L.
Citronnelle Cymbopogum citratus
Clou de Girofle Syzygium aromaticum
Coca Erythroxylum coca
Coquelicot Papaver rhoeas L.
Coriandre Coriandrum sativum
Corossol Annona muricata
Curcuma Curcuma longa L.
Cyprès commun Cupressus sempervirens L.
Damiana Turnera diffusa
Échinacée Echinacea angustifolia L.
Églantier Rosal silvestre
Fabiane imbriquée Fabiana imbricata R. y P
Fausse licorne Chamaelirium luteum
Fenouil Foeniculum vulgare

NOM COURANT NOM SCIENTIFIQUE


Fenugrec Trigonella foenum-graecum
Framboise Rubus idaeus
Galéga officinale Galega officinalis
Gattilier Vitex agnus-castus
Géranium Pelargonium zonale
Gingembre Zingiber officinale
Giroflée des murailles Erysimum cheiri
Goyave Psidium guajava L.
Grande bardane Arctium lappa L.
Grande ciguë Conium macalatum
Grenadier Punica granatum
Gui blanc Viscum album L.
Hamamélis Hamamelis virginiana L.
Houblon Humulus lupulus L.
Hydraste du Canada Hydrastis canadensis L.
Igname sauvage Dioscorea villosa
Jacaranda Jacaranda mimosifolia
Laurier Laurus nobilis L.
Laurier rose Nerium oleander
Lavande Lavandula officinalis
Lin cultivé Linum usitatissimum
Maca ou Ginseng andin Lepidium meyenii W.

NOM COURANT NOM SCIENTIFIQUE


Marrube blanc Marrubium vulgare L.
Mauve sylvestre Malva sylvestris L.
Mélisse officinale Melissa officinalis L.
Menthe Mentha spp.
Morelle noire Solanum nigrum
Moutarde Brassica spp L.
Myrte luma Luma apiculata
Neem Azadirachta indica
Noix Juglans regia L.
Origan Origanum vulgare L.
Ortie Urtica dioica L.
Palmier nain Serenoa repens
Persil Petroselinum crispum
Piment Capsicum annum
Pissenlit Taraxacum officinale
Pivoine de Chine Paeonia lactiflora
Plantain majeur Plantago major L.
Poivre noir Piper nigrum
Poivre rose Schinus molle
Prêle des Andes Equisetum bogotense H. B. K.
Propolis Propolis Gr.
Quinchamali Quinchamalium chilense Molina
NOM COURANT NOM SCIENTIFIQUE
Quintral Tristerix corymbosus
Radal Lomatia hirsuta
Romarin Rosmarinus officinalis
Rosier de Damas Rosa x damascena
Rosier églantier Rosa eglanteria
Ruta Ruta graveolens L.
Salsepareille Smilax aspera
Sanguinaria Polygonum sanguinaria R.
Sauge Salvia officinalis L.
Sauge sclarée Salvia sclarea
Sésame Sesamum indicum
Spiruline Arthrospira platensis
Tanaisie commune Tanacetum vulgare
Thé du Mexique Dysphania ambrosioides L.
Thé noir Camellia sinensis
Thé vert Camellia sinensis
Thym Thymus vulgaris
Tilleul commun Tilia europea L.
Tournesol Helianthus annuus
Trèfle des prés Trifolium pratense L.
Tribule terrestre Tribulus terrestres
Triqui Triqui Libertia sessiliflora
NOM COURANT NOM SCIENTIFIQUE
Valériane Valeriana officinalis L.
Verveine blanche Lippia alba
Yerba mate Ilex paraguariensis
Ylang-ylang Cananga odorata
BIBLIOGRAPHIE

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Zhao, X., Medicina tradicional china para la mujer, Barcelone, Urano, 2006.
REMERCIEMENTS

À ma mère et à mon père,


que je regarde avec des yeux différents après avoir accouché ;

au fond, à mes racines, à mes grands-mères,


qui ont subi plus brutalement le poids du patriarcat… ;

à mon fils, Damián,


pour avoir été le pouls de ce travail ;

à Ludo,
mon grand compagnon dans ce voyage ;

à Meli Wortman,
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