Introduction À La Gynécologie Naturelle - Pabla San Martin
Introduction À La Gynécologie Naturelle - Pabla San Martin
Introduction À La Gynécologie Naturelle - Pabla San Martin
INTRODUCTION À LA
GYNÉCOLOGIE NATURELLE
Nos pages sont parfois bien remplies car nous sommes soucieux de l’environnement et des porte-
monnaie de nos lecteurs : moins de pages signifie une réduction de la consommation d’énergie et de
matières premières, ainsi que des coûts de mise en page, de logistique et d’expédition. Nous avons opté
pour une police de grande taille afin d’offrir une expérience de lecture plus agréable, qui réduise la
fatigue visuelle de nos lecteurs.
AVERTISSEMENT
Ce livre est un manuel d’introduction qui accompagne le travail personnel sur la santé – au niveau
physique, émotionnel, énergétique et spirituel – que chacune de nous doit entreprendre à son rythme,
selon le contexte qui est le sien. Ce livre ne fera pas de vous une experte en gynécologie naturelle, il ne
promeut pas une nouvelle « spécialisation médicale alternative » et ne contient rien qui permette
d’organiser des séminaires payants. Contrairement à l’industrie médicale, qui normalise les diagnostics
et les traitements, nous croyons que ce qui est efficace pour une femme ne l’est pas toujours pour une
autre. Tout ce que ces pages suggèrent procède d’un processus global. L’application de recettes
particulières ne garantit pas un résultat positif. De plus, ce livre n’offre aucun diagnostic et doit
s’accompagner du support de la médecine dans les cas délicats.
Nous vous remercions de votre compréhension et du respect porté à ces sagesses antiques.
Pour davantage d’informations sur cet auteur ou cette collection, visitez notre site :
www.macroeditions.com
Coordination
Chiara Naccarato
éditoriale
Traduction Marylène Di Stefano
Révision Orsola Gelpi
Couverture Roberto Monti et Tecnichemiste srl, Bertinoro - Italie
Mise en page Valentina Pieri, Cesena - Italie
Impression Tipografia Lineagrafica, Città di Castello - Italie
ISBN: 978-88-2851-696-5
ISBN (ePub): 978-88-2851-737-5
MACRO ET L’ENVIRONNEMENT
Le Groupe Éditorial Macro porte un intérêt toujours croissant à la
sauvegarde de l’environnement à travers des actions chaque fois plus
concrètes, cohérentes et durables. Nous imprimons nos livres, dvd,
revues, catalogues et brochures en Italie sur du papier recyclable, avec
des encres écologiques. En achetant l’un de nos produits vous contribuez
à soutenir le projet de La Fattoria dell’Autosufficienza
(www.autosufficienza.it), une île autosuffisante du point de vue alimentaire
et énergétique qui a pour objectif de sensibiliser les institutions, les
entreprises et les communautés afin de rendre la vie sur notre planète
toujours plus durable. Grâce à ses efforts pour réduire continuellement son
impact écologique, le Groupe Éditorial Macro est reconnu par Greenpeace
en tant qu’éditeur Amico delle Foreste (Ami des Forêts).
TABLE DES MATIÈRES
Préface
Bienvenue
Introduction
CHAPITRE X. FERTILITÉ
Des graines de créativité en expansion
La contraception
Connaître sa fertilité
Reconnaître son mucus fertile
Les énergies de l’ovulation
Les pratiques sexuelles sans reproduction
Méthode de planification familiale
Les plantes médicinales pour la contraception
HERBIER
Bibliographie
Remerciements
Les fleurs de mon jardin
devraient être mes infirmières.
VIOLETTA PARRA
Q
e qui se trouve entre vos mains n’est pas un simple livre. Imaginez un
coffre magique de grand-mère, contenant des souvenirs, des pierres
précieuses, des photographies et les parfums d’autres mondes.
Pabla nous offre des chemins de guérison historique, sociale et politique.
Ces pages sont riches en culture d’Amérique latine, une terre qui a résisté
et résiste encore au massacre culturel ancestral. Les mots sont comme un
poing levé pour honorer la transmission orale que les femmes, les
guérisseuses, les sages-femmes et les femmes-médecins portent dans leur
utérus.
L’auteure nous invite à entrer dans l’histoire de la médecine patriarcale
violente et nous donne les clés pour pouvoir lire, connaître et protéger notre
pouvoir utérin.
Le parcours est aussi individuel pour chaque lectrice que communautaire
pour toutes les femmes en recherche.
Un livre à lire, chanter, souligner et accompagner d’une infusion d’herbes
de votre jardin et de l’odeur d’une fleur fraîche.
Phrases, mots et chapitres s’adressent aux femmes dans un langage aussi
inclusif que possible, rassemblant l’expérience et la philosophie des femmes,
des sorcières, des sages-femmes et des guérisseuses qui s’occupaient et qui
s’occupent peut-être encore en secret, des cycles de vie.
Dans ces pages, vous découvrirez comment les plantes sont des alliées de
la santé : l’auteure nous invite à connaître leur sagesse et à rechercher celles
qui sont les plus proches de nous, celles qui nous chuchotent histoires et
espoirs.
Les plantes nous révèlent leur mémoire, leurs secrets et leur âme
médicinale.
Un livre qui aspire à être un pont entre les cultures.
Des pages qui ouvrent des questions et des réflexions et nous rapprochent
de la guérisseuse interne qui est en chacune de nous.
Ce coffre renferme une histoire ancestrale, sociale, politique et
économique qui vient du Chili et des voyages sud-américains effectués par
l’auteure et vous invite à chercher les coffre enfouis dans vos terres, ceux de
votre grand-mère et de votre mère.
Quels sont les secrets féminins qui se cachent dans nos villes et nos
jardins ? Quelles sont les plantes médicinales de notre potager qui peuvent
accompagner notre guérison ?
Pabla vous invite à parcourir l’histoire pour vivre votre présent sur la
terre, sur votre Terre Mère.
L
a soif de connaissance des femmes est dévorante et inépuisable. Cette
quête nous conduit vers le souvenir, vers quelque chose que nous
avons oublié, sans comprendre très bien de quoi il s’agit.
Nous glissons vers un savoir qui nous appartient. Notre utérus palpitant
nous le rappelle, dans nos rêves et nos orgasmes. Il nous fait renaître et nous
réveille. Lui, le centre de notre équilibre, l’écorce qui nous lie au tout et à
l’origine.
Le sentier est parfois sombre et douloureux, mais nous savons que nous
ne sommes pas seulement des fleurs : nous sommes aussi des épines. La
traversée nous appelle, car la voie vers l’indéchiffrable destin passe aussi par
des saisons printanières pleines de joie.
En chemin, nous nous transformons : de filles, nous devenons femmes,
mères et parfois grands-mères. La route est longue, mais nos âmes hurlent en
choeur des chants familiers, bien qu’obscurs. La sororité règne alors sur ce
voyage vers cette connaissance ancienne, celle qui donne la vie, la nourrit, en
prend soin, la guérit et accompagne même les morts vers leur tombe.
Rien ne nous arrête, surtout si notre feu créateur bat au rythme de l’utérus
qui palpite en nous et nous unit à notre mapu (terre).
Certains craignent notre démarche, disent que nous devenons de
dangereuses kalkus (sorcières) quand nous nous aventurons dans les ruines
du mystère. Les prédateurs restent à l’affût, pour nous pousser à rependre le
droit chemin, là où notre ressenti est médicalisé, nos paroles censurées, nos
mains toujours propres et nos vêtements aussi. Ils nous détournent d’un
sentiment commun, de nous-mêmes et de notre grande ñuke (mère) pour faire
de nous des orphelines. Mais le grondement de l’orage et les forces occultes
de la nature nous réclament et nous invitent à retourner dans ce vestibule
attirant et secret.
Je ne suis ici que pour vous murmurer ce qu’on m’a dit un jour : les
chemins seront tous différents. Je dois suivre le mien. Je vous encourage à
suivre le vôtre. Et si vous avez besoin de moi, je serai dans le vent, soufflant
fort pour sécher vos larmes, vous donner un peu de répit et la force
d’avancer. L’heure est venue. Je continuerai à tisser des histoires, à cuisiner
d’anciennes recettes et à lever des étendards… Protégez-vous de vos peurs et
de toutes les vérités. Il est temps pour vous d’ouvrir les portes des
profondeurs. Plongez en vous.
C
ela fait plusieurs années que j’ai entrepris d’étudier les plantes
médicinales et la gestion autonome de la santé. Les premières
ébauches de ce livre n’étaient que de simples bulletins d’information
que j’ai recueillis lors de voyages en Amérique du Sud quand j’étais
étudiante en sociologie. J’ai rassemblé tout le matériel que j’ai pu glaner lors
de rencontres avec d’autres femmes : des témoignages ; des recettes ; des
nouvelles ; des citations extraites de livres et d’importants fanzines féministes
s’inspirant du mouvement du self-help, du livre Notre corps, nous-mêmes,
des manuels de santé Hesperian et du travail stimulant de Rina Nissim.
En 2009, j’ai publié avec les moyens du bord un premier fanzine
provocateur qui n’était qu’un recueil de textes critiques. J’ai continué à mener
des recherches pendant deux ans, pour finalement publier en 2011 un livre
plus fouillé qui tenait compte du contexte social local.
J’aiquand
relu la première et la deuxième édition de cet ouvrage que j’ai écrit
j’avais une vingtaine d’années. La première version ressemblait
plus à un fanzine ou à un pamphlet politique, contestataire et féministe
évidemment. En couverture, un vagin plein de poils trônait en gros plan, ce
qu’on critiqua et qu’on alla même jusqu’à censurer quand je l’utilisai pour
faire la promotion d’ateliers que j’animais sur la sexualité.
Depuis, plusieurs années ont passé. Et j’ai relu tous mes écrits afin de les
rafraîchir. Parce qu’on grandit, on change et qu’on finit par jeter un grand
pont par-dessus le vide. Je suis toujours d’accord avec tout ce que j’ai écrit.
La seule chose qui me dérange, c’est la manière fragmentée avec laquelle
j’abordais la santé, ne travaillant qu’à partir des symptômes et de ce qui était
physiquement palpable. Dans ces textes, le mot « corps » apparait souvent : je
l’ai employé à plusieurs reprises pour définir ce qui avait fait l’objet de
châtiments et de condamnations pendant des siècles. J’ai insisté sur sa
transcendance et l’importance de sa libération. Parce que les femmes savent
ce que veut dire habiter un corps bâillonné par la culture, la morale et les
canons de beauté. Nous savons ce que sont l’abus, le harcèlement, la
condamnation et le jugement, nous savons ce que veut dire se sentir un objet
constamment jaugé par les yeux du monde, un corps dont personne ne veut
regarder le vagin, surtout quand il n’est pas épilé, un corps qui tombe malade,
mais qui s’excite et s’enflamme aussi comme un volcan. Quand j’ai pris
conscience de ce que signifie « habiter un corps », j’ai eu l’impression d’être
arrivée au sommet d’une montagne et j’ai même hissé des drapeaux de
conquête… Mais d’une certaine façon, mon combat pour une gestion
autonome de la santé ne concernait que le corps : la structure physique et
matérielle de l’être humain.
Des années ont passé. J’ai connu plusieurs expériences de guérison avec
des femmes sages, j’ai donné naissance à un garçon, je suis devenue
accoucheuse1, j’ai davantage travaillé avec les plantes médicinales, j’ai appris
des rituels, je me suis souvenue des enseignements de ma grand-mère, entre
autres expériences à l’origine de mes transformations. J’ai fini par
comprendre que mon discours initial était inachevé. Quelque chose manquait
dans cette quête de solutions pour les femmes. S’il est très important
d’enlever la poussière qui nous recouvre et de prendre soin de notre petit
corps meurtri, j’ai aussi compris que c’est lui qui sépare notre monde
intérieur de l’extérieur, que c’est ainsi qu’il nous dissimule ou révèle qui nous
sommes, car une dimension désincarnée existe à l’intérieur, rarement prise en
considération et souvent étrangère. Nous devons à la fois apprendre et
écouter pour trouver un équilibre avec la totalité de notre être.
Au cœur de toute cette connaissance, j’en suis arrivée à dire que « nous
ne sommes pas qu’un corps ». La conscience et l’énergie se résumaient à une
armure politique qui a explosé lorsque des femmes sages m’ont aidée à
ressentir la vibration de mon corps… Non, pas de mon corps, mais… de mon
être ! et à faire l’expérience du pouvoir de guérison qui est le nôtre quand
nous dépassons les barrières mentales.
J’ai compris que continuer à rédiger des pamphlets fragmentés n’avait
aucun sens, car personne ne peut aider à guérir en rationalisant de la sorte.
J’ai compris qu’on ne trouve pas toutes les réponses dans le corps. Et qu’un
livre de recettes ne sert à rien pour réunir les morceaux d’un corps brisé,
déguiser une herbe en médicament ou appliquer un remède sur une certaine
région du corps pour la cicatriser superficiellement. Cela ne sert à rien si nous
n’appréhendons pas notre histoire, si nous n’allons pas à la racine même de
ce qui nous rend malades et ne travaillons pas sur le traumatisme et les
émotions ancrées dans le corps. Cela ne sert à rien si nous ne mobilisons pas
notre énergie vitale.
Je pensais que la connaissance physique de soi était la solution : connaître
les recoins de son sexe, de son vagin, du col de l’utérus, des glandes, etc. Des
espaces sur lesquels la culture ne nous apprend rien ou presque. Les
redécouvrir reste, pour moi, un exercice fondamental qu’il faut promouvoir,
en se souvenant toujours que la connaissance de soi, en ce qui concerne les
processus de guérison, ne passe pas que par le corps ou la compréhension de
ses fonctions biologiques. Cela ne vaut que dans le paradigme mécanique et
la fragmentation.
Personne n’apprend aux gens à connaître leur corps. Et aux femmes
encore moins, elles qui n’apprennent à connaître leur propre sexe qu’auprès
de leur partenaire ou leur médecin. Connaître et comprendre notre corps et
son fonctionnement est essentiel, même si ce n’est qu’une partie d’un grand
puzzle. Examiner le col de l’utérus à l’aide d’un spéculum (exercice que je
propose dans ce livre) est une merveilleuse façon de prendre en charge sa
propre santé. Mais je ne le propose que pour nous redécouvrir et nous
examiner de temps à autre, car la compréhension de notre entièreté dépasse
largement l’utilisation de ces instruments qui, notons-le, ont été conçus à
partir de l’expérimentation sur de nombreuses femmes et de leurs
souffrances, et que nous manipulons selon une logique médicale.
Par exemple, en arriver à se réveiller en sachant qu’on ovule sans
regarder un calendrier ni faire un test d’ovulation est fantastique ! Et
possible ! Car il existe quelque chose de plus profond, qu’on atteint par la
pratique et qui permet de percevoir ce que nous sommes et habitons. Aucun
spécialiste, aucun instrument médical, aucun livre de biologie, aucun
« manuel de gynécologie naturelle » ne peuvent nous en apprendre plus que
nous-mêmes sur ce dont nous sommes faites, sur ce que nous ressentons et
sur ce que nous voulons. S’ils peuvent nous aider et nous guider dans les
questions pratiques (indispensables), nous devons nécessairement nous
plonger dans un monde abyssal pour étudier, écouter, enregistrer et surtout
ressentir profondément. C’est ainsi que nous ouvrons la voie à la guérison.
Dans ce nouveau voyage et cette nouvelle édition non plus, je n’ai pas
trouvé réponse à tout. Je n’ai d’ailleurs pas cherché à le faire. Mais j’en ai
suffisamment appris sur moi-même pour clore définitivement ce discours. Ce
livre se présente comme un manuel de guérison holistique. Il fallait donc
s’ouvrir, grandir et, bien sûr, s’améliorer afin d’apporter sa contribution à la
santé et aux théories de l’auto-guérison.
D’après Ziley Mora, et son expérience de la sagesse mapuche, on tombe
malade à cause des weda dungun, les « mauvaises paroles » que l’on entend
dès l’enfance, des mots qui s’insinuent dans la tête, le cœur et les jambes…
Depuis l’oreille, elles traversent le corps tout entier avant d’aller stagner dans
l’âme. Nous devons trouver un moyen de nous purifier de tout ce qu’on nous
a dit et de tout ce qu’on nous a caché sur nous, notre corps, nos « âmes
sombres et pécheresses » et notre sexualité qui, pour la médecine, semble être
synonyme de maladie.
Je vous invite à faire un examen approfondi de votre état de santé afin de
préserver votre bien-être, en prenant en compte toutes les pièces et les points
cardinaux dont notre histoire est constituée ; à revoir votre régime
alimentaire, vos relations sociales et familiales ; à panser votre arbre
généalogique ; à comprendre le corps et sa symbolique ; à vous mettre en
communication avec l’énergie ; à reconnaître les émotions sans désunir le
corps de l’âme et à éprouver de l’amour et du respect pour la mapu (terre)
que nous habitons.
Enfin, je sais que ce livre est arrivé jusque dans des endroits du monde
très éloignés du mien, ce qui m’a beaucoup questionnée sur sa « neutralité »,
sur la possibilité qu’il soit compris et appliqué par des personnes appartenant
à des cultures très différentes… J’ai cependant laissé de côté cette ambition,
car ce livre, créé dans un contexte particulier, est la voix d’un territoire
colonisé et violenté. Je ne peux pas sortir de cette perspective, de mon
histoire ni de ma culture, à l’origine même de ce travail. J’ai tout à fait
conscience que mon approche de l’éducation sexuelle ou des voies de la
guérison peut être très différente de l’éducation et des modèles culturels en
vigueur dans d’autres pays. Je sais aussi que le contenu de cet ouvrage peut
remettre en question ce que signifie être une « femme » dans les conceptions
les plus courantes. Le fait que je me réfère aux femmes cis quand j’utilise les
termes « femme » ou « féminin » ne signifie pas pour autant que les
personnes transgenres ne peuvent pas elles aussi appliquer ce que propose ce
livre. Je sais qu’il manque beaucoup d’informations eu égard à la diversité
sexuelle et que c’est une dette dont il faudra nous acquitter lors de nouveaux
projets.
NOTE
1. L’accoucheuse (partera dans la version originale) est une femme qui, sans avoir fréquenté
l’université ou suivi un cours professionnel, a appris – souvent de sa mère – à accompagner les femmes
au moment de l’accouchement. La partera continue à pratiquer son activité au sein de sa communauté.
Tournons la page de l’histoire
qu’on ne cesse de nous raconter :
ce n’est pas le prince charmant qui nous sauvera,
mais le dragon qui vit en captivité dans la grotte.
CASILDA RODRIGÁÑEZ
Chapitre II
LA FEMME ET LA MÉDECINE
L’appropriation de notre sexualité
B
ien avant que les temps ne commencent à coïncider avec l’histoire
androcentrique, la conscience était liée à tous les êtres qui composent
le monde. Les interprétations magiques de la réalité, les relations
d’appartenance, le jugement circulaire du temps, le « mythe » de l’éternel
retour cohabitaient en nous. Nous avions tout ce qui nous semble aujourd’hui
impossible, incroyable et inimaginable. La Mère s’embrassait à l’aube, notre
bouche effleurait la Terre – dont notre vie se nourrit – en un geste de
profonde gratitude envers la généreuse Matrice qui nous abrite. Ne faisant
qu’un avec la Mère, nous serpentions avec plaisir. Jusqu’à ce que la sagesse
s’éloigne des secrets de notre ventre ; jusqu’à ce qu’une caresse mesquine
nous l’arrache, la nuit où les Pères se levèrent contre la liberté de notre cœur
sauvage, cette nuit sombre du massacre, quand on obligea les filles à se
soumettre1, quand on condamna les mères à la douleur de l’enfantement,
quand le serpent fut expédié en enfer, frappé de la malédiction biblique de la
douleur primitive. Toute une culture réduisit le corps au silence, jeta le voile
de l’ignorance sur les générations endormies et sur sa propre force. La
médecine se mit à contrôler le corps et la gynécologie, « la science de la
femme », tomba exclusivement aux mains des hommes, autorité incontestée.
Par ailleurs, les cycles commencèrent à être perçus comme des hérésies
grossières et désuètes, allant à l’encontre des miracles du progrès. Comme si
une voix nous murmurait : « Tu ne peux rien apprendre de toi-même, femme
ordinaire et aveugle, pâle imitation du puissant patriarcat… ».
Même si on a brûlé les sorcières, la lumière n’a pas complètement disparu
et c’est sans crainte que nous nous tenons devant ce monde fragmenté de
filles orphelines et de mères maltraitées. Parce que nous n’avons rien perdu
dans la partie la plus chaude et la plus profonde de notre mémoire charnelle :
le grand ventre qui abrite encore toute la vie humaine. Là-bas, le serpent
continue de danser, nos corps nous appartiennent toujours, ingouvernables et
mystérieux, encore capables de faire de cette vie une fête et de nos naissances
tous les orgasmes que nous méritons. La voie est tracée.
UN PEU D’HISTOIRE
Dans de nombreuses cultures, tout au long de l’histoire de l’Univers, on
retrouve l’image du serpent comme symbole mythologique de la création de
la vie et de la nature cyclique des choses : il reflète le temps et la continuité,
les périodes qui commencent et finissent, les choses qui ne disparaissent
jamais et qui changent à l’infini. Il a également été associé à la sexualité, à
l’érotisme et à l’utérus. Bref, il représente la génération de la vie en relation
avec les aspects « féminins » de l’Univers.
Marija Gimbutas, archéologue lituanienne, a trouvé des milliers d’objets
appartenant à la période paléolithique. Il s’agit d’objets en céramique dont les
motifs peints mettent en valeur le féminin. Plusieurs cultures représentaient
l’utérus sous les traits d’animaux tels que les serpents ou les grenouilles.
Cette archéologue, dans ses dizaines de livres et sur la base des milliers
d’objets retrouvés, a parlé de « culte de la Déesse » à ce propos, ce que nous
pourrions interpréter ici, en Amérique du Sud, comme le culte de la Terre
Mère. Dans ces sociétés si sages, mais paradoxalement appelées
« préhistoriques » et contrairement à ce que l’histoire nous a raconté dans la
version du « Vieux Monde », il n’y avait pas de guerres et il existait un
équilibre entre les hommes et les femmes. Ces recherches très importantes lui
valurent les critiques de certains de ses collègues, car elle avait intégré dans
l’archéologie ce qu’elle-même nomme archéomythologie. Dès lors, l’histoire
aurait une partie cachée2, celle qui vit en nous toutes comme nous le savons
naturellement, car le patriarcat n’a pas toujours été le paradigme dominant.
Les grands mythes de l’âge patriarcal associaient le serpent à tous les
maux. Dans la mythologie grecque, par exemple, cet animal représentait
l’ennemi. « Les fondements des principales cités de la Grèce patriarcale ont
presque toujours un mythe fondateur dans lequel le héros défait un serpent
monstrueux : Cadmus, pour fonder Thèbes ; Persée, pour fonder Mycènes,
etc.3 ». Mais le mythe du « péché originel », dans lequel le serpent est lui-
même une bête qui personnifie le mal et les ténèbres, symbole du chaos, sera
déterminant pour définir le basculement du serpent dans l’histoire patriarcale.
Dès lors, le serpent sera toujours considéré dans cette optique. Il est donc
diabolisé, vu comme la tentation de la femme, d’Ève – la femme originelle,
selon la tradition judéo-chrétienne – qui désobéit à Dieu et incite Adam à
croquer la pomme interdite. « Je vous ferai ennemis toi et la femme » (Gen.
3.15), dit Dieu, ôtant la possibilité d’un lien entre la femme et le serpent et,
comme l’écrit Rodrigáñez, menaçant la femme : « (…) je te priverai de ta
sexualité : je paralyserai ton utérus, tu deviendras “hystérique”, tu enfanteras
dans la douleur et l’homme te dominera. Là est le destin de la nouvelle
condition de la femme4. » Ce qui fut traduit de plusieurs manières dans la
Genèse ; le monde occidental laissa ces idées se répandre et elles
déterminèrent en grande partie la situation sociale d’assujettissement des
femmes dans cette région du monde. L’aliénation de la liberté de la femme se
revendique par la mort du serpent, exécuté par un ange armé d’une épée au
service de Dieu le Père. Comme l’explique Rodrigáñez dans plusieurs de ses
livres, l’image de la Vierge Marie écrasant la tête du serpent apparaîtra par la
suite ; le serpent sera ainsi consacré comme l’esclave soumis de Dieu et, avec
lui, tous les « maux féminins » battront dans le ventre « errant » de la femme.
NOTRE CORPS
Tout au long de l’histoire, le corps des femmes a fait l’objet d’abus et
d’expérimentations. Notre sexualité a été considérée comme un territoire
qu’il fallait contrôler, analyser et soumettre. C’est comme si une partie de
nous avait été effacée. L’histoire ne nous a pas seulement niées socialement,
mais elle nous a aussi castrées sexuellement, en commençant par la religion
et le grand mythe de la pomme, le « fruit de la connaissance », dont nous ne
devons pas nous approcher. Tout un tas de fautes est attribué à cet « être
errant » ; à cet « homme mutilé », comme nous appelle Aristote ; à ce « sexe
qui n’existe pas », comme l’affirme Sigmund Freud. Nous avons ainsi été
cataloguées et méprisées parce que mystérieuses pour la science,
provocatrices pour la morale, dangereuses pour la politique et pécheresses
pour la religion.
Culturellement, nous avons incarné le refus et la peur d’une société
patriarcale et phallocrate qui nous a considérées comme un ennemi
s’insurgeant contre sa position dominante. La réponse est une hégémonie
tyrannique que n’ont jamais connue et que ne connaissent pas les sociétés
matriarcales, où l’autonomie sexuelle des femmes et l’éducation libre de leurs
enfants sont mises en avant, où rien ne prouve que la répartition du pouvoir
soit inéquitable ni que les femmes malmènent ou dominent les hommes,
vieux ou jeunes. D’après un grand nombre d’archives sur les communautés
familiales précolombiennes, nos peuples possédaient encore, il y a quelques
siècles seulement, une organisation matriarcale, comme chez les Selk’nam et
les Iroquois, entre autres. Inutile de remonter au paléolithique pour les
rencontrer. De même, il existe aujourd’hui en Orient une communauté
matriarcale qui se distingue aux yeux du monde : l’ethnie des Moso, en
Chine, qui compte plus de 40 000 membres.
L’HISTOIRE DE LA GYNÉCOLOGIE : LA
SCIENCE DE LA FEMME
Le Kahun Gynaecological Papyrus (le papyrus d’El-Lahoun), découvert en
Égypte et datant de 1800 av. J.-C., constitue le plus ancien texte de
gynécologie. Le traité comprend trente-quatre sections évoquant des
questions de santé sexuelle, intitulées « plaintes gynécologiques ». Ce texte
ne propose aucun traitement chirurgical. Il recommande plutôt des remèdes
préparés avec des herbes et des insectes. Le Corpus Hippocraticum, un
ensemble de traités sur la santé qui comprenait aussi des « problèmes »
gynécologiques, remonte aux Ve et IVe siècles av. J.-C. Ces traités n’ont pas
été écrits par Hippocrate, mais par un groupe d’hommes dont on ne connaît
pas précisément l’identité qui suivirent toutefois l’enseignement de ce
médecin grec.
À Athènes, où la première politique « démocratique » et la « misogynie »
ont été exercées comme exemple de vie et de conduite, les femmes et les
enfants étaient considérés comme des citoyens de seconde zone. Les femmes
n’avaient le droit ni de participer à la vie sociale publique ni d’étudier, et
encore moins d’exercer la médecine, au risque de se voir infliger la peine de
mort. Agnodice, une rebelle (IVe siècle av. J.-C.), lutta contre les injustices
faites à la santé des femmes. Elle voulait étudier la médecine contre vents et
marées, et se rendit donc dans la ville égyptienne d’Alexandrie pour
apprendre auprès des grands maîtres de médecine de l’époque, Hérophile et
Érasistrate. Elle n’y parvint qu’en prenant l’identité d’un homme. Des années
plus tard, elle retourna à Athènes où elle aida de nombreuses femmes à
accoucher. En secret, toutes les femmes se la conseillaient comme sage-
femme, jusqu’à ce que son succès déclenchât la jalousie des autres médecins
qui l’accusèrent, à tort, de viol sur deux de ses patientes. Elle dut s’en
défendre devant l’aéropage en audience publique. Elle dut se déshabiller
devant les magistrats et montrer son sexe afin de démentir les accusations.
Blanchie, elle sera toutefois poursuivie pour exercice illégal de la médecine.
Mais à la surprise générale de la société athénienne, toutes les femmes se
portèrent à son secours, proclamant leur désir de mourir avec elle et leur
décision de ne plus avoir de relations sexuelles avec leur mari si Agnodice
était poursuivie. Il fut finalement décidé qu’Agnodice pourrait pratiquer la
médecine, mais avec des femmes seulement. Les Athéniennes purent alors
étudier librement la médecine.
Depuis les débuts de l’Histoire, les femmes n’ont jamais été seules au
moment d’accoucher ou en cas de questionnements liés à leur santé sexuelle
et/ou la reproduction. Elles ont toujours pu compter sur le soutien d’autres
femmes sages et expérimentées, dans un premier temps non diplômées, puis
formées à l’« obstétrique », spécialité médicale signifiant littéralement « se
tenir devant ». Cette branche a longtemps été l’apanage des hommes, qui la
dirigeaient (et la dirigent encore) avec une vision patriarcale du corps et des
processus sexuels et de reproduction.
Comme nous le savons, l’histoire a été écrite par des « hommes ». Ainsi,
personne ne met en avant le rôle ancestral des femmes comme guérisseuses,
médecins et sages-femmes, accompagnant leurs semblables depuis la nuit des
temps. Une foule d’obstacles historiques empêchèrent et empêchent toujours
les femmes d’accéder aux études et à la recherche, scientifique comprise.
Dans l’histoire de la gynécologie, nombreux sont les noms d’hommes
associés à des avancées remarquables telles que les fauteuils d’accouchement,
les instruments médicaux, les interventions chirurgicales, les médicaments et
même certains organes sexuels féminins. Les femmes et leurs réalisations
n’apparaissent jamais, car on les a dépouillées, en des époques différentes, de
leur corps et de celui de leurs semblables. L’histoire médiévale nous apprend,
par exemple, que ces guérisseuses allaient au sabbat comme des sorcières.
C’est pourquoi parler de l’histoire de la gynécologie de manière linéaire ne
génère en moi aucun plaisir. Le parcours de cette spécialité est balisé d’étapes
de plus en plus opaques, même si les sages-femmes ont continué leur travail,
parallèlement au développement de la discipline médicale. Aujourd’hui
encore, dans ce qu’on appelle mal à propos le « tiers-monde » – des
territoires que la colonisation systématique a appauvris –, des millions
d’enfants voient le jour grâce à l’expérience empirique d’accoucheuses qui
sauvent des vies et transmettent leurs connaissances pour le bien de toute la
communauté.
Rien n’égale la contribution apportée à la médecine et à la chirurgie par
l’Américain James Marion Sims au XIXe siècle. Considéré comme le
fondateur de la gynécologie moderne, son travail est le socle sur lequel repose
la gynécologie telle qu’on la connait aujourd’hui, et que nous aimerions
aborder, décoder et transformer du point de vue des femmes, elles qui
« consomment » ce système de santé.
Sims exerça comme médecin généraliste dans les champs de coton de
l’Alabama. Un jour de 1845, « ennuyé de sa vie et de son temps », il décida
de commencer à faire des expériences, dans un vieil hôpital situé derrière
chez lui, sur des Afro-américaines qui étaient exploitées dans ces champs.
Les résultats révolutionnaires de cette expérimentation le poussèrent à fonder
une clinique à New York, où il continua ses expériences avec des femmes en
situation de vulnérabilité : des immigrantes, des pauvres, des paysannes.
En Alabama, pendant cinq ans, il réduisit de nombreuses femmes en
esclavage et les utilisa pour réaliser ses expériences aberrantes. Aucune
d’entre elles ne vint là de son plein gré et ne consentit aux opérations qu’il
leur fit subir. Dans le cadre de ces expériences, Sims a même opéré les
mêmes femmes à plusieurs reprises, toujours sans anesthésie ! Le cas le plus
marquant est celui d’Anarcha, sur laquelle il pratiqua jusqu’à trente
opérations sans anesthésie, comme il le détaille lui-même dans ses mémoires.
Sims engagea ses expériences pour résoudre des problèmes de fistules
vésico-vaginales (couramment provoquées par un viol, un accouchement
difficile et l’utilisation de forceps) qui laissent une lésion dans les tissus mous
du bassin, entraînant principalement une incontinence urinaire et fécale.
Pour Betsey, Anarcha et Lucy qui, avec onze ou douze esclaves,
passèrent cinq ans dans l’« hôpital » de Sims installé dans sa cour, les
premières procédures furent particulièrement angoissantes puisqu’aucun
cathéter n’était utilisé pour drainer la vessie. Les sutures et les éponges,
placées dans les tissus, s’infectèrent rapidement, s’incrustèrent, rendant leur
retrait impossible. Lucy fut opérée la première. Elle avait 18 ans.
L’intervention dura une heure et Lucy, à quatre pattes, souffrit énormément.
Douze médecins observèrent l’opération. Dans ses mémoires, Sims raconte :
« J’ai pensé qu’elle allait mourir. Il a fallu trois mois à Lucy pour se remettre
complètement de l’opération. » Anarcha était l’une des soixante-cinq esclaves
de la plantation de coton Wescott. Après soixante-douze heures de travail,
elle souffrit d’une fistule vésico-vaginale/recto-vaginale à cause des forceps
que Sims en personne avait mal utilisés durant l’accouchement5.
C’est à cette époque que Sims créa une série d’instruments médicaux
(plus de soixante-dix, paraît-il), le « spéculum de Sims » en particulier. Un
spéculum permet d’examiner les cavités humaines ; dans ce cas précis, il sert
à dilater le vagin et à examiner le col de l’utérus, afin d’observer
d’éventuelles anomalies. Même si cet instrument a permis aux médecins et
aux femmes de connaître et d’accéder à des parties des organes internes qu’il
aurait été très difficile d’examiner autrement, il ne faut pas oublier que le
spéculum n’est qu’un simple outil – généralement utilisé de manière invasive
– dont l’usage ne donne, à notre avis, pas de meilleurs résultats s’il n’est pas
encadré par une approche holistique de la santé.
Le manque d’éthique surpasse la contribution que les « avancées » de
Sims ont pu apporter à la science suite à la participation de nombreuses
femmes soumises à des souffrances inimaginables6. Ce qui s’est passé avec
elles continue de fonctionner selon la même logique avec de nombreux
médecins quand nous nous rendons dans leur cabinet et que nous ne recevons
rien de plus que des médicaments ou des ordonnances sans être informées de
leur utilité… À quoi bon discuter de la liberté d’avorter ou de choisir le
moment où nous allons accoucher ? … On nous maltraite avec nos enfants au
moment de la naissance ; on nous impose des forceps, des machines ; on
endommage notre plancher pelvien, en réalisant des épisiotomies et on coupe
même notre utérus en deux en pratiquant des césariennes, pas toujours
indispensables. La même chose se produit avec la grande manipulation
hormonale. On nous trompe et on nous cache des informations très
importantes sur l’action des hormones de synthèse sur notre organisme et
leurs effets nuisibles. Nous restons des cobayes pour la science, et nous le
resterons tant que nous ne nous connaîtrons pas et que nous continuerons à
nous placer sous son autorité et à accepter ses prescriptions sans exiger toutes
les informations dont nous avons besoin pour guérir.
La médecine scientifique et son développement sont essentiels pour
sauver de nombreuses vies, mais son paradigme est erroné. On assiste
aujourd’hui à un phénomène inquiétant : l’industrie pharmaceutique investit
deux fois plus d’argent dans la promotion et le marketing pour former les
médecins à l’utilisation de ses médicaments que dans de nouvelles recherches
et avancées. C’est une question que pose et approfondit « Médicos sin
marca », une ONG chilienne qui encourage une pratique clinique
responsable, sans liens avec l’industrie pharmaceutique.
En termes d’attention, le manque de considération pour la douleur en
médecine a également été souligné. Soigner est devenu un service
dépersonnalisé, voire souvent élitiste, car il n’est pas accessible à tous.
Comme si cela ne suffisait pas, nos vies tournent autour de la maladie,
souffrant donc d’une trop grande médication. Nous vivons dans une société
de la peur et sommes capables d’ingurgiter tout un tas de médicaments à la
seule idée de pouvoir tomber malade. Avant même de naître, nous sommes
destinés à être les « patients » de l’industrie médicale pharmaceutique. Les
femmes d’aujourd’hui ignorent tout de leur santé ; elles ne sont plus capables
de se plaire, de se reconnaître et de se soigner. Un cadre désolant. Nous ne
comprenons pas ce qui nous arrive tout en détestant notre corps, parce qu’il
ne répond pas aux canons de beauté ou parce que nous provoquons des
« maladies hormonales ». L’étude de notre santé et la connaissance de soi
sont des outils indispensables pour prendre soin de nous. Vous constaterez
que même une approche minimaliste de vos processus vitaux est une grande
avancée pour votre bien-être. Avons-nous besoin de la médecine
allopathique ? Oui, nous en avons besoin, mais la première étape consiste à
bien se connaître, afin de ne pas se considérer comme une matière
quelconque prête pour l’expérimentation et les mauvais traitements. Nous
avons le pouvoir de nous guérir en commençant par nous connaître et nous
redécouvrir.
HISTOIRE DE GUÉRISSEUSES
NOTES
1. Basé sur le mythe selk’nam de la révolution patriarcale.
2. « Les fouilles apolitiques de Marija Gimbutas sont venues recadrer la question en affirmant que la
vielle Europe avait “une culture matrifocale et probablement matrilinéaire, agricole et sédentaire,
égalitaire et pacifique”. Cette société agricole idéale n’était pas une utopie, car elle était réelle. Elle a
existé dans le sud-est de l’Europe de 6500 av. J.-C. jusqu’à sa destruction, entre 4000 et 2500 av. J.-C.,
à cause de plusieurs vagues d’envahisseurs indo-européens, des bergers guerriers venus des steppes
russes. » Martíñez, R., « Marija Gimbutas y las diosas de la vieja Europa », in Debate feminista, 1991,
4 (2) : 359.
3. Rodrigáñez, C., El asalto al Hades: la rebelión de Edipo, autoédition, 2010, p. 162.
4. Idem.
5. « Anarcha, Lucy, Betsey y otras chicas del montón », article publié sur le site d’Anarcha Gland.
6. Pour en savoir plus sur l’éthique controversée de Sims d’un point de vue médical, voir Wall, L. L.,
« The Medical Ethics of Dr J. Marion Sims: a Fresh Look at the Historical Record », dans Journal of
Medicat Ethics, 2006, 32 (6) : 346-350.
7. Federici, S., Calibán y la bruja. Mujeres, cuerpo y acumulación originaria, Buenos Aires, Tinta
Limón, 2010, p. 252.
8. Morgan, R., Sisterhood is Powerful, New York, Vintage, 1970, p. 539-540.
9. Calvera, L., Diosas, brujas y damas de la noche, Buenos Aires, Nuevo Hacer, 2005.
10. Federici, S., op. cit., p. 247.
Chapitre III
DÉCOLONISER NOTRE CORPS
L’auto-détermination face au patriarcat et à la
médecine
RECONNAÎTRE ET RECOMPOSER LE
PUZZLE DE NOTRE SEXUALITÉ
Actuellement, les spécialistes de la santé (généralement des médecins
allopathes) nous examinent et parlent de nos « régions » en utilisant des noms
surprenants, comparables à des marques de déodorant ou de savon… d’autres
portent le nom de scientifiques qui pensaient avoir découvert quelque chose
de nouveau qui méritait qu’on le baptise de leur nom de famille.
Il en va de même avec les noms des maladies, des examens et des
médicaments. Le système médical semble vouloir se contenter de répéter des
schémas, cataloguer, sans donner beaucoup plus d’explications. Les réponses
sont parfois vagues quand nous demandons des éclaircissements.
Je vais passer en revue nos organes génitaux internes et externes dans un
langage simple et accessible, en indiquant ce que ces espaces sacrés signifient
pour moi. Valoriser, aimer, sentir, découvrir, donner du plaisir, observer,
toucher, caresser et nommer à partir d’une analogie sexuelle affectueuse est le
but de ce chapitre à la poursuite d’une construction collective pouvant
continuer à grandir et à se transformer dans le temps.
Il s’agit de tout ce qui occupe nos parties génitales extérieures et que nous
pouvons observer : du mont de Vénus aux lèvres en passant par le clitoris, le
périnée ou la partie extérieure de l’urètre et du vagin.
Chaque vulve possède ses propres caractéristiques. Tout comme notre
visage possède sa propre personnalité et des traits uniques. Bien que certains
de ces traits soient communs à toutes les vulves, il n’en existe pas deux
identiques.
Si vous faites l’effort de vous observer périodiquement, vous verrez que
votre vulve n’est jamais la même au cours d’un même mois.
Durant la puberté, on peut remarquer les premières transformations liées à
son développement, avec des variations de taille, de couleur et d’aspect. C’est
ce qui se passe aussi durant le cycle menstruel, l’excitation sexuelle, la
gestation, l’accouchement, la ménopause, les maladies, etc.
Chaque femme possède des lèvres particulières qui ont tendance à gonfler
durant l’excitation sexuelle et les règles. Parce qu’elles sont sensibles au
toucher et à la stimulation, elles grandissent et rétrécissent comme la lune,
grâce aux « bulbes clitoridiens », qui se trouvent sous les grandes lèvres, et
au clitoris, qui possède un « tissu érectile spongieux responsable du
gonflement des lèvres10 ».
Sécrété tout au long du cycle sexuel féminin par le col de l’utérus, nous le
percevons mieux quelque temps avant l’ovulation, quand il augmente
considérablement et nous permet d’observer sa consistance abondante,
comparable à du blanc d’œuf. Il aide les spermatozoïdes à remonter l’ostium
(trou dans le col de l’utérus) jusqu’aux trompes utérines où ils rencontrent
l’ovule.
Chez les femmes qui n’ont pas accouché, l’orifice est circulaire. Chez les
autres, le petit orifice prendra une forme particulière, comme un croissant de
lune ou une étoile.
Utérus : la source ou la matrice
C’est l’une des trois couches de l’utérus, celle qui est située le plus à
l’intérieur. Le péritoine, en revanche, est la couche extérieure et le myomètre,
la couche musculaire. L’endomètre est une muqueuse qui grandit et se nourrit
tout au long du cycle menstruel, passant de 3 mm après les règles à 10 mm au
moment de l’ovulation. Il abrite le zygote. C’est là que se forme le placenta.
Si la fécondation n’a pas lieu, l’organisme se débarrasse de cette muqueuse,
qui cède la place aux menstruations, étape pendant laquelle il se libère des
nutriments, des hormones, des sécrétions et du sang pour amorcer un nouveau
cycle.
Ce sont deux petits organes en forme d’amande. On les trouve sous les
trompes utérines, l’un à droite, l’autre à gauche de l’utérus. Ils sont chargés
de produire les ovules et les hormones sexuelles.
Ovocytes (ovules) : les grainesde la création et du renouveau
Ce sont des cellules sexuelles « femelles » situées dans les ovaires. Durant la
période de fertilité de la femme, un ovocyte mûrit chaque mois, bien que
plusieurs puissent le faire, dans l’un des ovaires. Une fois mature, il quitte
l’ovaire et est absorbé par une trompe utérine, pour ensuite passer dans ses
conduits. Ce n’est que lorsque l’ovocyte est fécondé qu’il devient un ovule. Si
cela n’est pas le cas, l’ovocyte poursuit son chemin dans la trompe et il est
éliminé avec l’endomètre pendant les menstruations.
Une femme possède son plus grand nombre d’ovocytes, environ vingt-
millions, quand elle n’est encore qu’un fœtus de vingt semaines dans le
ventre de sa mère. À partir de là, elle commence à les perdre13.
L
e self-help ou « auto-assistance » est le nom qu’un groupe de
féministes de Los Angeles a donné, au début des années 70, à la
pratique de l’autogestion de la santé, fondée sur la connaissance du
corps à l’aide d’auto-examens. En faisant appel à leur sagesse et en utilisant
de manière autodidacte certains instruments médicaux (comme le spéculum),
ces femmes, avides de savoir, ont exploré une idée révolutionnaire :
s’observer et partager son expérience avec la communauté.
Cette initiative, reprise par un collectif de femmes de Boston, a largement
contribué à l’apparition d’autres mouvements féministes pour la santé.
Aujourd’hui, nous pouvons accéder à leur travail inestimable connu sous le
nom de Our Bodies, Ourselves - Global Initiative (OBOGI)1, qui propose des
manuels de santé et des informations en ligne sur les résultats de la recherche
en matière de santé sexuelle et de reproduction pour les jeunes filles et les
femmes du monde entier.
Dans le même ordre d’idée, nous soulignons le travail de Susan Klein,
sage-femme, qui a rassemblé ses recherches dans Un libro para parteras,
livre pratique présentant plusieurs instruments pour se soigner et prévenir la
santé des femmes, comme l’examen à domicile avec du vinaigre pour
détecter précocement le cancer du col de l’utérus, une technique qui évite de
nombreux décès dans les régions où il est impossible d’avoir recours à
l’assistance médicale2.
A l’instar de ces mouvements de santé, conçus par et pour les femmes3,
ce livre souhaite encourager les femmes à avoir une approche authentique de
leur santé, une approche devant intégrer leur propre histoire et les sentiments
qui les ont construites. Ce sont des outils fondamentaux pour développer une
offre de soins préventifs plus efficace, concrète et proche de la réalité vécue
par les femmes dans le monde.
Nous devons enquêter et forger des connaissances pour le bien-être des
femmes en nous appuyant sur les différences sexuelles, et non pas en fonction
d’un modèle masculin ou de résultats d’études motivées uniquement par la
rentabilité de l’industrie pharmaceutique.
Nous avons besoin de nouvelles réponses de la part de la communauté
scientifique, des réponses complètes qui intègrent l’expérience consciente et
la voix des femmes, sans qu’elles soient utilisées, contaminées ou trompées
comme le font les multinationales en testant leurs vaccins et leurs
médicaments sur les femmes et les enfants du « tiers monde ».
Les femmes doivent comprendre, à partir de leur propre expérience,
comment fonctionnent l’utérus, les hormones et le cycle menstruel sans
manipulations d’aucune sorte. Il faut s’éloigner du discours médical officiel
qui enseigne de manière froide et verrouillée la compréhension des processus
de santé humaine, sans prendre en compte d’autres aspects essentiels :
culturels, spirituels, économiques, politiques, etc. indissociables de notre
santé.
Carme Valls-Llobet, endocrinologue catalane, a consacré sa longue
carrière à l’étude de la mortalité des femmes, à travers une critique de la
médecine androcentrique. Ce qui a été fondamental dans le domaine de la
recherche scientifique.
Valls-Llobet remet en question les stéréotypes à partir de l’invisibilité des
femmes dans les sciences médicales et la recherche épidémiologique […].
[Valls-Llobet] indique que le corps des femmes est contrôlé, normalisé et
conditionné par un système de genre discriminatoire4.
Valls-Llobet croit en la nécessité d’exposer les différences d’intégration
entre les sexes afin d’amorcer un changement de paradigme et d’associer
davantage les femmes dans l’espace scientifique, tant au niveau de la
recherche diagnostique que sur les traitements. « Après avoir défendu l’idée
que sexe et genre ne sont pas synonymes, [Valls-Llobet] soutient la notion de
genre, qui permet d’introduire la variable de la différence sexuelle au cœur
même de la recherche théorique5. » Ceci constitue une contribution à la
transformation du paradigme médical dominant au profit d’un changement
respectueux de notre santé et de notre environnement. Nous devons devenir
les actrices du changement et jouer un rôle actif dans notre santé, en
intervenant en tant qu’agents de soins, réfléchissant à une santé différente, la
fondant, l’exerçant et l’expérimentant : globale, communautaire et en
harmonie avec l’environnement. De cette façon, nous laisserons place à nos
propres connaissances, nous ouvrirons des espaces communautaires pour
qu’elles jaillissent et qu’on puisse les partager pour notre bien-être et celui de
notre communauté.
J’ai constaté, au fil du temps, que ceux qui s’engagent dans ces processus
accomplissent des révolutions, qui se propagent comme des graines au vent et
parviennent à transformer notre vision et celle de ceux qui nous entourent, y
compris les agents de soin et les spécialistes qui accompagnent nos
processus.
GÉRER SA SANTÉ SOI-MÊME
EXERCICE
Voici les différentes formes d’examens qui sont généralement pratiqués lors
des check-up médicaux de routine pour vérifier l’état de santé de la vulve, du
vagin, du col de l’utérus, de l’utérus et des seins.
Quand on se rend à un contrôle, il convient, avant de commencer, de
demander à son médecin ce qu’il va faire sur notre corps. Aucun de ces
examens ne devrait être douloureux, sauf s’il est pratiqué de façon brutale ou
si un organe est endommagé. Ce qui est bien, c’est qu’en le faisant soi-même,
on sait de quoi il s’agit quand quelqu’un d’autre le fait et comment il devrait
être mené pour que cela reste confortable.
Examen pelvien
Il en existe trois types8 :
1. L’examen visuel permet d’inspecter la vulve à la recherche de signes
irréguliers tels que des plaies, une inflammation ou une infection ;
2. L’examen avec un spéculum permet de voir les parois du vagin et
d’examiner le col de l’utérus afin de détecter précocement une infection
ou un cancer ;
3. L’examen à deux mains permet de vérifier l’état des organes internes :
l’utérus et les ovaires. Il doit être fait par une autre personne.
Auto-examen visuel
Matériel :
Gants stériles
Lumière (lampe ou lampe de poche)
Spéculum (jetable)
Lubrifiant (eau ou huile végétale)
Miroir
Base ferme sur laquelle s’appuyer (lit, table ou tapis)
Oreiller.
Étapes à suivre :
1. Trouver un endroit confortable pour effectuer le test. Rassembler tout le
matériel nécessaire et une fois qu’on sait comment manipuler le
spéculum, s’asseoir à l’endroit choisi, à moitié allongée, les genoux pliés
et les pieds bien écartés. Appuyer le dos contre un mur ou un oreiller.
2. Lubrifier le spéculum (uniquement si nécessaire). Avec les mains propres
ou des gants, ouvrir les lèvres d’une main et, de l’autre, tenir le manche
du spéculum en le dirigeant vers l’intérieur des cuisses (horizontalement),
puis l’insérer doucement (fermé) dans le vagin.
3. Lorsqu’il atteint le fond du vagin, le tourner lentement afin que le
manche soit dans la direction de l’anus. Commencer alors à l’ouvrir
verticalement et le plus possible, sans jamais ressentir de gêne.
4. Visser la sécurité du spéculum afin qu’il reste bien ouvert. Pointer une
lumière orientable vers le fond du vagin et l’observer le plus possible à
l’aide d’un miroir.
5. Pour mieux comprendre ce que l’on voit, nous recommandons de
chercher sur internet des photos de différents types de col de l’utérus pour
les reconnaître9. La région rose correspond aux parois du vagin. Au fond,
on trouve une bosse ronde et rose avec un trou au milieu, appelé ostium.
C’est le col de l’utérus. (Ces couleurs sont données à titre indicatif et
varient d’une personne à l’autre. Ce n’est pas toujours facile de le
reconnaître. Pousser vers l’extérieur pour qu’il apparaisse, mais essayer à
un autre moment si c’est inconfortable ou si on ne peut pas le voir).
6. Pour retirer le spéculum, desserrer la vis, le laisser ouvert et le retirer
doucement.
APPARENCE DU SIGNES
SIGNES NORMAUX
COL D’AVERTISSEMENT
Liquide, blanc ou
FLUX Vert, jaune, gris, pâteux.
transparent
Chaque femme connaît
ses parfums. Ce n’est
Fort, de décomposition,
que si vous en
ODEUR ressemblant à l’odeur du
remarquez un autre que
poisson.
vous devez faire
attention.
Plaies, blessures, sang en
Lisse, avec de petites
ASPECT dehors du cycle, verrues,
boules ou bosses.
inflammations.
Rose (de pâle à plus Une couleur inhabituelle
COULEUR foncé), bleuâtre chez les en présence de l’un des
femmes enceintes. autres signes d’alerte.
Examen vaginal à deux mains
Conseils :
Uriner avant l’examen
Trouver un endroit confortable
Se laver soigneusement les mains
Utiliser des gants stériles
Si nécessaire, utiliser un lubrifiant naturel
Rester calme, respirer par la bouche et détendre ses mains, son cou, son
dos et son ventre.
Étapes à suivre :
1. Ouvrir doucement les lèvres de la vulve de la main gauche, puis insérer
deux doigts de la main droite (le majeur et l’index) dans le vagin, en
essayant d’atteindre le col de l’utérus qui, au toucher, aura la forme d’une
bosse ronde (comme le bout du nez), de texture molle. Faire tourner les
doigts autour du col de l’utérus. Cet exercice ne devrait pas faire mal,
sauf en présence d’une infection ou s’il y a gestation.
2. De la main gauche, palper simultanément le bas de l’abdomen, en veillant
à détecter les parois de l’utérus.
3. Il faut examiner la taille, l’apparence, la mobilité, la consistance et
l’emplacement de l’utérus, des trompes et des ovaires, en essayant de
repérer toute grosseur étrange, toute douleur pelvienne ou toute tendance
inflammatoire.
Palper l’utérus ne doit pas être douloureux. Palper les ovaires peut faire
un peu mal, car ils sont difficiles à trouver.
Tests de détection précoce du cancer du col
de l’utérus
Une méthode efficace, qui consiste à se tester à domicile en appliquant du
vinaigre sur le col de l’utérus, a permis de réduire le nombre de décès dans de
nombreuses régions du monde, comme l’a montré une étude récemment
menée en Inde10. Ce type de cancer est le plus fréquent chez les femmes dans
les pays développés. On peut réaliser ce test simple à la maison, avec l’aide
d’une autre personne. Il ne demande pas de grandes connaissances ni de coûts
financiers élevés. Il permet de détecter les cellules précancéreuses et
cancéreuses, ce qui peut aider à soigner la maladie à temps en adoptant le bon
traitement. Cet exercice ne remplace pas le test de Papanicolaou (PAP) ni la
colposcopie, qu’on doit réaliser une fois par an (dès le début de la vie
sexuelle d’une femme) et jusqu’à l’âge de 65 ans.
Matériel :
Spéculum
Gaze stérile
Vinaigre (4 ou 5 % d’acide acétique)
Pinces longues.
Étapes à suivre :
1. Placer le spéculum dans le vagin et examiner le col de l’utérus (voir
« Auto-examen avec un spéculum » ci-dessus).
2. Tenir un petit morceau de gaze stérile avec des pinces stérilisées.
3. Tremper la gaze dans du vinaigre blanc pur (n’importe quel type de
vinaigre fera l’affaire, du moment qu’il contient 4 à 5 % d’acide acétique)
et la passer sur le col de l’utérus. Retirer la gaze. Le vinaigre n’est pas
dangereux pour le col de l’utérus, mais cela peut légèrement piquer.
4. Attendre une minute. Regarder à nouveau le col de l’utérus. Des taches
blanches apparaîtront au niveau du col de l’utérus en présence de cellules
anormales. Dans ce cas, consulter un spécialiste sans attendre11.
LES SEINS : DES VOLCANS EN
EXPANSION
Les seins sont un autre endroit du corps dont nous avons tendance à ignorer
la profondeur. Quelle relation entretenez-vous avec vos seins ? Les observez-
vous, les touchez-vous, les caressez-vous, les examinez-vous ?
Nous allons nous pencher sur ces montagnes de vitalité, charme, plaisir et
nourriture.
Les seins ont une structure complexe, composée intérieurement à 90 % de
tissu adipeux, ainsi que de glandes mammaires, de vaisseaux lymphatiques,
de nerfs, de petits vaisseaux sanguins et d’autres structures. À l’extérieur, on
trouve l’aréole et le mamelon.
Comme les fleurs, les seins se transforment de minute en minute.
Asymétriques, ils ne sont jamais de la même taille et changent à chaque étape
de la vie. À la puberté, ils franchissent une étape importante avec le
développement des glandes mammaires, puis continuent à évoluer tout au
long du cycle menstruel, de la gestation, de l’allaitement et de la ménopause.
Sous l’effet du froid et de l’excitation sexuelle, les mamelons se dressent,
révélant leur sensibilité. Ils sont situés près du quatrième chakra, anahata, le
chakra du cœur (centre des émotions et de la circulation des énergies) et sont
donc chargés d’émotions. Pour la médecine traditionnelle chinoise, il est
essentiel d’activer leur énergie et de prendre conscience de leur nécessaire
détente et bien-être. On dit que lorsque le cœur est chargé d’émotions
négatives, c’est dans les seins que s’accumulent le chagrin, la douleur et
l’angoisse.
En ce qui concerne la beauté et son exploitation, les seins semblent faire
l’objet d’une commercialisation publique, où la tendance est de les remplacer
par un modèle plastique, satisfaisant les canons, les désirs et l’approbation
d’autres personnes… Il est temps de connaître leur pertinence, leur besoin de
donner et de recevoir de l’affection, de commencer à les honorer, à les
caresser, à les aimer tels qu’ils sont et à les libérer de temps en temps de leur
soutien-gorge rigide pour leur faire profiter de l’air et du soleil.
Il n’y a pas que les autres qui devraient profiter de l’abondance de plaisir
qu’offrent nos seins. Pour notre bien-être, il est vital de pouvoir en profiter
nous-mêmes, de les sentir, les caresser, les stimuler, les examiner et les
masser.
Les pratiques taoïstes encouragent le massage des seins pour gagner en
vitalité, fortifier de nombreux organes et leur donner du plaisir, en activant le
Qi12. « La stimulation des seins touche particulièrement les glandes pinéale et
pituitaire, ainsi que le thymus13. »
Cet exercice présente des avantages pour notre santé, car il améliore
l’estime de soi, l’énergie sexuelle, le cycle menstruel, les hormones et les
méridiens des reins, entre autres. Masser affectueusement nos seins est un
moyen essentiel de nous soigner et de nous guérir, en maintenant un contact
conscient avec notre entièreté et son flux énergétique, qui est condensé dans
cette région.
Étapes à suivre :
1. Trouver un endroit calme et confortable, où pouvoir rester seule et se
détendre.
2. Se déshabiller le haut du corps et trouver une position confortable.
3. Se frotter les mains avec un peu d’huile.
4. Respirer trois fois profondément par le ventre.
5. Serrer ses mains l’une contre l’autre et les frotter jusqu’à générer de la
chaleur.
6. Placer doucement ses mains sur ses seins et leur envoyer de l’énergie
aimante.
7. Toucher doucement du bout des doigts ses seins en formant un cercle
autour (sans toucher les mamelons).
8. Sur l’extérieur des mamelons, commencer à dessiner des cercles vers
l’intérieur, puis vers l’extérieur. Répéter neuf fois.
9. Masser circulairement l’ensemble des seins, en pressant doucement leurs
tissus.
10. Se connecter à ce qui fait du bien et varier l’intensité du massage en
fonction des sensations. « Passer de caresses légères à des contacts plus
énergiques. Caresser ses mamelons augmentera la libération d’hormones
et l’énergie ainsi générée14. »
Allongée
1. S’allonger sur un lit ou un canapé.
2. Lever un bras et placer la main sous la tête. S’aider d’un petit coussin
placé sous l’épaule.
3. Passer les doigts de la main opposée sur le sein, doucement et en détail,
et imaginer le sein partagé en quatre parties. Palper chaque partie par des
mouvements circulaires, du bord du sein vers le mamelon.
4. Faire un petit mouvement vers le haut et le bas, en couvrant également
l’ensemble du sein dans un mouvement plus large. L’emplacement le
plus courant de ces tumeurs se trouve entre le mamelon et l’aisselle. Y
prêter attention.
5. Répéter l’opération sur l’autre sein.
6. Ne négliger aucun endroit.
7. Toujours faire cet auto-examen à la même date et noter tout ce qu’on
ressent et voit à chaque contrôle.
8. Toucher les quatre côtés de l’aisselle et son sommet (l’aisselle ressemble
à une pyramide : le côté avant est le côté arrière du muscle pectoral, le
côté arrière correspond au côté avant du muscle deltoïde, la partie
interne repose contre les côtes et la partie externe correspond à celle de
la partie interne du bras ; les vaisseaux passent par le sommet et il y a
des ganglions lymphatiques).
9. Rechercher les ganglions lymphatiques au-dessus des clavicules et en
dessous.
10. Vérifier si l’un des mamelons démange (un cancer appelé maladie de
Paget touche la peau, en l’infiltrant, et provoque des démangeaisons).
11. Se souvenir que nous recherchons cinq éléments importants :
a. Des bosses non douloureuses dans le sein.
b. Des ganglions lymphatiques palpables dans les aisselles.
c. Des ganglions lymphatiques palpables dans les clavicules.
d. Une peau plissée dans les seins, qui ressemble à une « peau
d’orange ». La graisse située en dessous colle la peau, de sorte que si
nous levons les bras, nous verrons que l’épiderme est tiré et déformé
dans cette région.
e. Écoulement de liquide d’un ou des deux mamelons, surtout s’il est
brunâtre. Il est parfois blanc ou jaunâtre. Il s’agit alors de lait de
rétention. S’il est sanguinolent, c’est un mauvais signe et vous devez
demander l’aide d’un spécialiste.
NOTES
1. Global Initiative – Our Bodies, Our Lives. On trouve de nombreuses informations sur la santé
mondiale sur le site <www.ourbodiesourselves.org>.
2. Ce livre fait partie de la série intitulée Where There is No Doctor, un projet créé par Hesperian –
Health Guides, disponible gratuitement sur <https://hesperian.org>.
3. Je vous invite à vous intéresser au travail de la Revista MyS (Mujeres y Salud), un collectif de
femmes qui, depuis 1996, propose des informations scientifiques sur la santé dans un langage
compréhensible et des connaissances issues de l’expérience des femmes elles-mêmes. Voir leur page
web : <www.mys.matriz.net>.
4. Pérez, R., « Un análisis de la relación mujeres, salud y poder », in Salud 2000, Revista de la
Federación de Asociaciones para la Defensa de la Sanidad Pública, Espagne, 2010, n° 126.
5. Idem.
6. Extrait de Mora Penroz, Z., Palabras mágicas para reencantar la tierra, Norma, Santiago du Chili,
2003, p. 100.
7. Prière transmise par une amie, l’ayant elle-même apprise d’une amie. C’est ainsi qu’elle a circulé
parmi nous. Je ne connais pas son origine.
8. Les références sont tirées de Klein, S. ; Miller, S. et Thompson, F., Un libro para parteras, Berkeley,
Hesperian, 2007, p. 374-380.
9. Le site (<www.beautifulcervix.com>) d’un projet intitulé « Beautiful Cervix » présente des milliers
de cols photographiés pendant tout un cycle lunaire, de différentes femmes au cours de différents
moments de la vie. C’est un bon exercice pour apprendre à les connaître.
10. Affirmations basées sur les résultats des recherches de Surendra Srinivas Shastrien, M.D.,
Université ASCO.
11. Klein et al., op. cit., p. 379.
12. Dans la culture traditionnelle chinoise, le Qì ou Chi représente le « flux vital d’énergie » ou la
« force vitale ».
13. Chia, M., Amor curativo a través del Tao. Cultivando la energía sexual femenina, Madrid, Editorial
Mirach, 1983, p. 126.
14. Massage recommandé dans Chia, M. et Carlton, R., La mujer multiorgásmica, Madrid, Editorial
Neo Person, 2003, p. 230.
15. Informations recommandées par le Servicio Nacional de la Mujer, SERNAM (Chili),
<www.sernameg.gob.cl>.
Les décoctions et les rituels magiques transmis
de génération en génération ont lutté contre le patriarcat,
la chasse aux sorcières,
la censure religieuse et l’orgueil scientifique.
Chapitre V
LES PLANTES MÉDICINALES
Leur préparation
L
es plantes sont une médecine sacrée qui accompagne nos vies depuis la
nuit des temps1. Elles constituent la base nutritionnelle d’une grande
partie de la population mondiale. La feuille de coca en constitue un bon
exemple : aliment de base en Bolivie, elle est présentée dans d’importantes
études comme l’une des plantes les plus nutritives au monde. Il en va de
même pour l’herbe de maté, consommée dans plusieurs pays d’Amérique du
Sud sous forme d’infusion et contenant des vitamines et des minéraux
nécessaires à notre santé.
On peut utiliser les plantes au quotidien, soit crues en salade, comme
c’est le cas avec le pissenlit, le basilic ou le plantain, soit pour assaisonner
certains plats, comme la sauge, la lavande, le romarin, l’origan et le thym,
entre autres. Leur utilisation fréquente dans les salades, les infusions, les
omelettes, les soupes, etc. nous aidera à avoir une alimentation équilibrée,
source de bien-être.
Quant à leur usage médicinal, il n’existe pas qu’une seule façon de
préparer et de consommer les plantes médicinales. Au contraire, il existe
plusieurs façons de les utiliser en fonction des besoins : par voie orale si les
troubles sont internes, sinon en infusion, décoction, teinture mère, jus, etc.
Dans le cas de troubles externes tels que l’herpès, les plaies, les verrues ou
les blessures, il faut appliquer la plante sur la peau. On doit donc la préparer
sous forme d’onguent, de cataplasme, d’huile, de pommade, de bains de
siège, entre autres. Chaque plante a une fonction caractéristique et doit être
préparée et consommée d’une manière spécifique pour obtenir l’effet désiré.
Préparation
Dans un récipient, placer la partie de la plante à utiliser. Ajouter de l’eau à
température ambiante et laisser bouillir cinq à dix minutes. Filtrer et enlever
les restes de la plante, en ne laissant que le liquide pour le consommer ou
l’appliquer.
Décoction
On l’utilise pour les parties encore plus coriaces de la plante, comme les
graines, les feuilles et l’écorce.
Préparation
Placer la partie de la plante à utiliser dans un récipient. Ajouter de l’eau à
température ambiante, faire cuire au bain-marie pendant quinze à trente
minutes en remuant de temps en temps. Filtrer et enlever les restes de la
plante, en ne laissant que le liquide pour le consommer ou l’appliquer.
Application
On peut la boire ou l’utiliser en usage externe en gargarisme, inhalation,
bains et compresses, entre autres.
1. Gargarisme : pour les infections et les irritations de la bouche, de la gorge
et des gencives. Une fois la décoction préparée, retirer la plante de l’eau
et filtrer. Laisser refroidir et mélanger avec une pincée de sel. Rincer la
bouche en se gargarisant (ne pas avaler) au moins deux fois par jour.
2. Inhalations : après avoir préparé la décoction, la retirer du feu. Placer son
visage au contact de la vapeur, au-dessus du bol d’eau portée à ébullition,
et recouvrir sa tête d’une serviette. Rester suffisamment loin pour ne pas
se brûler et respirer la vapeur pendant dix à quinze minutes, sans se
découvrir la tête ni le cou.
3. Bains de siège : pour les fissures vaginales, les plaies d’après
l’accouchement, les infections vaginales et urinaires.
Infusion ou tisane
C’est le mode de consommation des plantes médicinales le plus courant,
généralement en feuilles et en fleurs. Commencer par mettre les herbes dans
un récipient résistant à la chaleur (nous déconseillons les matières plastiques)
à raison de 50 cl pour 10 g d’herbes séchées. Verser ensuite de l’eau
préalablement portée à ébullition par-dessus (dans ce cas, ne pas faire cuire la
plante), puis couvrir le récipient, attendre dix minutes, filtrer et sucrer
(facultatif).
Macération
Faire tremper la plante médicinale dans de l’eau pure (froide) ou de l’alcool
(p. ex. de l’eau-de-vie). Laisser reposer six à neuf heures dans un récipient en
verre de couleur sombre (comme des bouteilles de vin ou de bière). Enfin,
filtrer et consommer par voie orale ou externe, en fonction des cas. Ne pas
dépasser ce laps de temps, car le mélange peut devenir toxique pour la santé.
Sirop
Il s’agit d’une infusion très concentrée à laquelle on ajoute une grande
quantité de sucre, ce qui permet de conserver la préparation pendant
longtemps (jusqu’à un an) en empêchant la fermentation.
Préparation
1. Placer 50 g de plante séchée ou 100 g de plante fraîche dans un bocal en
terre cuite ou en verre.
2. Ajouter 40 cl d’eau bouillante (s’il s’agit d’une plante ligneuse ou des
parties dures de la plante, faire une décoction au lieu d’une infusion). Un
peu plus d’eau sera parfois nécessaire quand on utilise la plante séchée,
car la plante a besoin de se réhydrater.
3. Couvrir et laisser reposer pendant deux heures.
4. Filtrer, puis presser pour obtenir le plus de liquide possible.
5. Ajouter 850 g de sucre, remuer et faire fondre à la chaleur, sans atteindre
le point d’ébullition.
6. Filtrer à nouveau.
7. Mesurer la quantité de liquide obtenue et, le cas échéant, ajouter de l’eau
préalablement bouillie pour atteindre 1 l.
8. Placer la préparation, lorsqu’elle est déjà froide, dans un bocal propre en
verre foncé avec un couvercle hermétique, le remplir jusqu’en haut et
ajouter quelques gouttes d’alcool pour éviter la formation de
champignons, avant de fermer.
9. Étiqueter le produit en indiquant son contenu (par ex., sirop de marrube),
la date de fabrication et le nom de la personne qui l’a préparé2.
Teinture mère
Il s’agit d’une préparation très concentrée, qu’on prend généralement en très
petites quantités (de 20 gouttes, soit 10 ml, à 40 gouttes maximum dans un
verre d’eau). Diluée dans un verre d’eau, on l’utilise chaude afin que l’alcool
s’évapore plus rapidement. Il suffit de laisser refroidir et de boire.
Préparation
1. Placer 200 g de plante séchée ou 400 g de plante fraîche dans un bocal en
verre foncé avec un couvercle hermétique ou en verre transparent,
enveloppé dans du papier foncé pour le protéger de la lumière du soleil.
2. Ajouter 70 cl d’alcool à 96 degrés de bonne qualité et 30 cl d’eau
bouillante (stérile), puis fermer.
3. Agiter pendant dix minutes jusqu’à ce que toute la préparation soit bien
recouverte de liquide, étiqueter en indiquant la date de fabrication et le
contenu, puis laisser dans un endroit frais, à l’abri de la lumière.
4. Pendant les sept à dix jours qui suivent, secouer un peu tous les jours.
5. Le septième jour (ou plus), filtrer avec du papier filtre de laboratoire ou à
café, une serviette en papier ou une gaze dans un entonnoir, en pressant à
l’extrémité pour extraire le liquide.
6. Conserver dans des bocaux hermétiques à l’abri de la lumière
(envelopper dans du papier journal ou un sac en plastique noir).
7. Étiqueter le récipient avec le nom de la préparation et la date de
fabrication3.
Cataplasme
On l’utilise par voie externe, directement sur la peau, pour soigner une
inflammation, une blessure, une morsure, une ecchymose, etc.
Préparation
Écraser la partie de la plante à utiliser et l’appliquer directement sur la peau
en guise de masque. Recouvrir d’un linge en coton chaud pendant quelques
minutes. Retirer et rincer.
Cataplasme d’argile
La terre est le mystérieux laboratoire de la vie.
MANUEL LEZAETA ACHARÁN
Préparation
Ramasser la terre dans un endroit qui n’est ni pollué ni traité avec des
pesticides, riche en plantes et en pousses. Creuser à environ 30 cm de
profondeur pour extraire la terre et tamiser la quantité nécessaire. Mélanger la
poudre avec de l’eau (ou une infusion de plantes médicinales) jusqu’à
l’obtention d’une pommade.
Appliquer sur le ventre pendant une heure en recouvrant d’un tissu ou
d’une serviette en coton. Se reposer pendant l’application du cataplasme.
Enlever ensuite l’argile séchée avec de l’eau ou des chiffons humides.
Si la personne souffrante présente de la fièvre, essayer de lui réchauffer
les pieds et les mains avant d’appliquer l’argile.
Compresses
En cas d’infections cutanées, d’abcès, de blessures musculaires, de
contusions et d’inflammations, ou en période de cicatrisation.
Préparation
Après avoir cuit la plante, préparer une infusion ou une teinture mère diluée
dans de l’eau. On peut appliquer les deux sur un morceau de tissu (coton ou
lin). Tremper le tissu dans le liquide, l’essorer et l’appliquer directement sur
la peau. En cas de compresses devant s’utiliser à chaud, les retremper pour
que le tissu ne refroidisse pas.
Huile végétale
Elle se prépare de la même manière que la teinture, mais en remplaçant
l’alcool par une huile végétale quelconque, pressée à froid. On utilise
généralement de l’huile d’olive, d’amande ou de calendula.
Pommades et onguents
En usage externe, à appliquer directement sur la peau aussi souvent que
nécessaire.
Préparation
Utiliser une base neutre de vaseline solide, de cire d’abeille ou de beurre de
palme, de coco, de karité, etc. (de préférence d’origine végétale). Dans les
proportions suivantes : 40 g de cire ou de beurre + 30 cl d’huile. Faire fondre
au bain-marie (sans faire bouillir). Une fois la préparation liquéfiée, retirer du
feu et mélanger avec l’huile végétale. Remuer et placer dans un récipient
foncé et hermétique.
Céréales et graines
Les broyer légèrement. Mettre trois cuillères à soupe de graines ou de blé et
trois tasses d’eau dans une casserole sur le feu. Couvrir pendant vingt
minutes. Ne pas faire bouillir, filtrer et boire trois tasses par jour.
Huiles essentielles
Substances extraites de certaines plantes aromatiques notamment par
distillation à la vapeur d’eau ou par expression. Mélangées à de l’huile, elles
sont dissoutes et vendues dans les magasins de santé ou en pharmacie.
Attention ! les huiles aromatiques qu’on trouve sur les foires artisanales sont
des copies bon marché qui ne possèdent pas les mêmes principes actifs que
les extraits essentiels. Rechercher des producteurs locaux, certifiés
biologiques, pour s’assurer de la pureté des huiles.
De plus6
Cueillir les fleurs quand elles sont le plus épanouies.
Les feuilles, avant la floraison.
L’écorce, en automne.
Les racines, après le cycle de vie de la plante.
NOTES
1. Consulter l’herbier, à la fin de ce livre, pour trouver le nom scientifique de chacune des herbes
énumérées afin de ne pas créer de confusion avec les noms qu’on utilise couramment pour les désigner.
2. Conseils d’Adriana Marcus, médecin généraliste, spécialiste des plantes médicinales, membre du
Red Jarilla de Plantas Saludables de Patagonie, Argentine.
3. Idem.
4. Manuel Lezaeta Acharán était naturopathe, avocat, professeur et écrivain chilien, créateur de la
« doctrine thermique » et pionnier de la médecine naturelle. Il a été jugé, puis acquitté, pour exercice
illégal de la médecine.
5. Références tirées de l’ouvrage Manual de plantas medicinales, insérées par la Federación Única de
Mujeres Campesinas del Altiplano Sur « Bartolina Sisa » dans sa publication Curso regional sobre
plantas medicinales (Uyuni, Bolivie, 1991). L’édition consultée est l’édition spéciale de la collection
« Nuestra biblioteca », du ministère de l’Éducation (La Paz, 1996).
6. Según Itkin, S., Plantas de la Patagonia para la salud, Buenos Aires, Editorial Caleuche, 2004, p. 7.
Chapitre VI
ALIMENTATION
Les femmes qui nourrissent : source vitale,
nourricière et créatrice
ALIMENTATION NATURELLE ET
NUTRITION POUR LES FEMMES
Les aliments naturels sont ceux que nous pouvons cultiver et digérer sans
grand effort ni technologie : des aliments crus ou vivants, alcalins, qui ne
provoquent ni putréfaction intestinale ni congestion des muqueuses internes,
qui sont faciles à assimiler et à éliminer. Les aliments naturels sont également
le soleil, l’air, l’eau, le repos, l’activité physique, etc. Tout cela, assaisonné
avec la modération du Slow Food7 et la vie simple que prône le naturisme8,
nous encourage à nous constituer en force vitale. Les aliments morts ou
mauvais pour la santé, majoritaires dans les chaînes de supermarchés,
perturbent et dégradent notre organisme, car ce sont des produits dénaturés
qui souvent « volent des vitamines et des minéraux ».
Nous souhaitons aborder le cas des aliments destinés spécifiquement aux
femmes. Nous savons que ce marché offre, d’une part, un grand nombre de
produits allégés, pauvres en calories et en graisses trans – en lien avec ce que
la publicité présente comme des stéréotypes de « femmes minces » –, et,
d’autre part, des produits qui « facilitent » le transit intestinal. Ils ne veulent
pas que nous soyons grosses, mais ils ne veulent pas non plus que nous
soyons en bonne santé. Notre digestion est une raison de plus de faire du
profit, et pour cela il faut donc créer un problème : la graisse et la
constipation, comme s’il s’agissait de maux uniquement féminins, alors qu’ils
sont la conséquence directe de la façon dont nous nous alimentons et vivons
aujourd’hui, peu importe que nous soyons hommes ou femmes, jeunes ou
vieux.
Nous devrions nous pencher sur l’importance des selles et de l’équilibre
de notre masse corporelle plutôt que de nous en alarmer. Dans la nature, les
possibilités sont nombreuses pour éviter de tomber malade et de devoir nous
soigner. La principale est d’aborder ce que nous avons mentionné
précédemment comme « l’alimentation naturelle », car le régime alimentaire,
contrairement à d’autres traitements, agit toujours, chaque jour et à chaque
instant. L’aliment le meilleur pour notre santé est en soi un médicament ;
celui qui ne l’est pas, aussi appétissant soit-il, peut facilement dérégler et
déprimer notre organisme.
Si nous voulons retrouver une alimentation naturelle et si la graisse et la
constipation nous dérange, alors voyons ensemble comment traiter ces
déséquilibres. Les aliments crus et les fibres naturelles sont bénéfiques à la
digestion. « Chaque aliment cru contient naturellement une charge électrique,
dynamique et statique, car la digestion est impossible sans électricité9. » La
constipation est essentiellement synonyme de rétention des déchets par
manque de pulsation électrique ou de mouvements péristaltiques. Dans ce
cas, nous vous conseillons de commencer la matinée par un jus d’orange qui
améliore non seulement le péristaltisme, mais aussi la digestion et la flore
intestinale. Si la constipation augmente et s’il n’est pas possible d’évacuer en
l’espace de vingt-quatre heures, le bouillon digestif du Dr Rozzi est un
remède savoureux et efficace.
Bouillon digestif : laver et couper deux pommes rouges avec la peau. Les
mettre dans une casserole (de préférence en acier inoxydable, en terre cuite
ou en faïence) et les recouvrir d’une grande quantité d’eau. Les faire cuire
jusqu’à ce que l’eau soit réduite de moitié. Filtrer la préparation, puis boire le
bouillon après les repas. On peut ajouter de l’anis ou du céleri en cas
d’acidité.
On peut résoudre la constipation et de nombreuses autres manifestations
de l’organisme non seulement par la nutrition, mais aussi sous un angle
holistique, en remontant à leurs causes sociales et émotionnelles. Comme
l’acné, ce sont des réactions au contexte dans lequel nous vivons. Le côlon ou
gros intestin, considéré comme le lieu des déchets, est aussi une source de
vitalité, un fleuve vivant, qui comme tout affluent, stagne si les déchets ne
s’écoulent pas. C’est la constipation : la rétention de déchets secs et durs dans
le corps au-delà du temps nécessaire. On peut également y voir la stagnation
des processus de libération des femmes en raison des trop nombreuses
fonctions et responsabilités que nous avons dû digérer au fil des ans. En ce
sens, la liberté de notre ventre et la récupération de notre vitalité dépendent
des mouvements d’expulsion, d’abandon de ce qui nous fait du mal (pensées,
sentiments, relations, etc.), tout comme nous nous débarrassons de l’urine ou
des matières fécales.
Par ailleurs, la graisse, plutôt que l’excès, est la réponse de notre
métabolisme social au capitalisme alimentaire, qui cherche à nous remplir
d’aliments dépourvus de fibres et surchargés d’additifs qui transforment et
saturent notre appétit au point de nous rendre dépendants. Plus l’agriculture
se dote de moyens techniques, plus notre alimentation s’appauvrit. David
Reuben souligne combien l’alimentation moderne est caractérisée par le
manque de fibres, l’une des principales causes des prétendues « maladies
modernes10 », d’après ses recherches. Une fois encore, nous trouvons dans
l’alimentation naturelle une proposition pour libérer notre vitalité. En
reconstituant la bonne quantité de fibres dans nos repas, il ne sera plus
nécessaire d’avoir recours à des produits comme les yaourts aux lactobacilles
dont on fait tant la publicité ces dernières années. L’idée est donc de se passer
des aliments paresseux11 qui ralentissent l’élimination en raison de leur faible
teneur en fibres12.
Il existe un moyen presque infaillible de savoir si l’on consomme
suffisamment de fibres. Lorsque les selles augmentent, n’ont presque pas
d’odeur et qu’on peut les évacuer une ou deux fois par jour sans effort, c’est
que la quantité de fibres est la bonne13.
En résumé, notre autonomie et la gestion de notre alimentation, nos soins,
la connaissance de notre corps ou, en d’autres termes, l’autogestion de notre
santé, est pour nous, et pour tout le monde, une question de vie ou de mort.
Mais cela permet de générer la construction de relations qui comprennent et
respectent les différents cycles de la vie.
Nous ne sommes pas seules au monde : nous communiquons
constamment avec d’autres espèces, qu’elles soient végétales ou animales,
microscopiques ou cosmiques. Il existe une infinité de mondes dans ce
monde, à l’extérieur et à l’intérieur de notre corps, qui ne cessent de se
croiser. Se donner le temps et l’espace d’écouter, de voir, de ressentir ces
mondes, de comprendre ces relations, est impératif pour notre santé. Mais
surtout, pouvoir décider en toute autonomie (sans être influencées par les
marchés capitalistes et patriarcaux, leurs discours, leurs intérêts, leurs
institutions et leurs logiques de domination) quelles relations nous
construisent ou nous brisent est pour nous une question de vitalité, une
question de santé. Eh bien, pour nous, la santé, c’est justement la quantité
d’énergie de notre corps, un corps qui constitue toute notre existence, tout
notre être, un corps qui nous accompagnera tout au long de ce voyage qu’est
la vie.
NOTES
1. Voir Trujillo, I., Las mujeres alimentan al mundo, La Havane, Caminos, 2012.
2. Le mot « pain » trouve ses racines dans l’indo-européen pa, qui signifie, entre autres, « nourrir »,
« protéger » et « conserver ». De là, il est passé au latin panis, qui signifiait la même chose, terme qui a,
à son tour, donné son nom à ce que nous connaissons aujourd’hui comme « pain », une pâte de farine
cuite.
3. Par « gynéphagie », nous entendons l’acte de se nourrir affectivement et matériellement des femmes,
qui acquiert sa spécificité et sa distinction dans les conditions sociohistoriques et culturelles qui
soutiennent et reproduisent la domination des femmes dans tous les domaines de la vie humaine. Il
s’agit d’une forme d’anthropophagie et de cannibalisme, socialement acceptée et même encouragée.
4. Compléments alimentaires destinés à remplacer le lait maternel et actuellement très répandus dans le
domaine de la maternité assistée et commerciale.
5. Si nous examinons le contenu et le déroulement des politiques actuelles qui réglementent et
administrent nos vies, nous trouverons une législation qui ne veille pas toujours à notre intégrité, mais
qui a pour conséquence la détérioration de notre vitalité. La production de la mort ou « nécropolitique »
est également une question d’États capitalistes et de systèmes juridiques qui soutiennent leur ordre.
Pour plus de références sur le concept de « nécropolitique », voir Mbembe, A., Necropolítica, Tenerife,
Melusina, 2011, traduction de Elisabeth Falomir.
6. Veraza, J., Los peligros de comer en el capitalismo, México, Ítaca, 2007, p. 31.
7. Mouvement international qui propose de retrouver le rythme de notre alimentation : saliver nos
aliments, manger plus lentement et prendre le temps de réaliser des pratiques culinaires plus nobles
avec les aliments et notre digestion.
8. Pour d’autres références sur le naturisme, voir Lezaeta Acharán, M., La medicina natural al alcance
de todos, México, PAX, 1956.
9. Rozzi Sachetti, S., Longevidad por el naturismo, Santiago du Chili, Pía Sociedad de San Pablo,
1988.
10. Reuben, D., La dieta que salvará su vida, Madrid, Cosmos, 1976.
11. Les aliments dits paresseux sont ceux qui restent dans notre organisme plus de vingt-quatre heures,
qui retardent la digestion, arrivent lentement dans le côlon et rendent l’élimination difficile. Parmi
ceux-ci, on peut citer les aliments raffinés dépourvus de fibres, comme le sucre, la farine, le riz, ou ceux
à forte teneur en glucose, comme les glaces, les gâteaux, les bonbons, les boissons gazeuses, etc.
12. Les aliments qui contiennent des fibres sont les légumes, les fruits, les farines de blé entier, de
seigle, de maïs ou de riz, les céréales, les graines et les viandes maigres, etc. Pour plus d’informations
sur ce sujet, voir le chapitre IX, intitulé « Whole Grain Reducing Diet », du livre de David Reuben.
13. Reuben, D., op. cit., p. 93.
Reconquérir l’utérus
servira à reprendre conscience,
et vice-versa.
CASILDA RODRIGÁÑEZ
Chapitre VII
L’UTÉRUS
Espace sacré
À
l’origine de la vie, deuxième cœur pour les femmes et source d’où
émane notre principale énergie sexuelle, l’utérus est situé à l’intérieur,
entre le pubis et le nombril, là où se trouve aussi le deuxième chakra,
Swadisthana, « la demeure de la force vitale ».
Sa taille varie d’un corps à l’autre, mais elle est toujours proportionnelle à
celle de notre poing fermé. L’utérus change de position, de taille et de texture
tout au long de notre vie. Il est constitué de deux parties principales : le corps
et le col, et de leurs couches, les trompes et les ovaires.
Notre utérus est non seulement le réceptacle d’une nouvelle vie, mais
aussi un lieu de création, pas nécessairement humaine : un espace d’énergie
vitale et un espace potentiel de plaisir.
Dès l’enfance, on nous parle de lui comme d’un espace de douleur : les
menstruations font mal, les contractions font mal. Ce monde rempli d’images
de souffrance restitue dans notre inconscient une réalité qui associe notre
utérus à un organe « malade » qu’il faut anesthésier.
Raide et apeuré, notre utérus intègre cette réalité. On oblige les petites
filles à s’asseoir les jambes croisées (ce qui entrave la circulation du sang et
de l’énergie), sans bouger, à ne pas gesticuler comme des « hommes », mais à
se comporter comme des « demoiselles ». Personne ne nous enseigne ce
qu’est vraiment un utérus, personne ne nous enseigne à en prendre soin, à ne
pas le maltraiter et à le respecter. Son énergie est éteinte et sa musculature
atrophiée. Lorsque nous avons nos premières règles, nous sommes effrayées
et blessées, tout comme le sang qui coule en nous.
Saviez-vous que les orgasmes sexuels émanent aussi de notre utérus ?
C’est vrai : il suffit de se connecter, de se purifier et de s’abandonner au
plaisir, d’activer sa musculature par des mouvements circulaires, pour le faire
danser et palpiter à nouveau. Vous pouvez avoir vos règles avec plaisir et
vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, accoucher avec plaisir, grâce à ses
mouvements ondulatoires. Les mal nommées « contractions utérines » ne
sont rien d’autre que des vagues de plaisir. Selon Wilhelm Reich, « la plupart
des utérus ont été spasmodiques pendant des siècles et les naissances ont
donc été douloureuses1 ».
De nombreuses cultures parlent de l’utérus comme d’un espace sacré
« qui n’a pas besoin d’échographies. Dans les sociétés matristiques, on
connaissait l’utérus et on ressentait sa fonction, sa forme et son battement2 ».
C’est ce que démontrent les milliers de représentations artistiques de la
période néolithique, où l’utérus est dépeint comme un organe serpentin
vibrant constamment dans un mouvement érotique3.
Il est essentiel de communiquer avec notre utérus en tant qu’espace sacré,
de le visualiser comme une source centrale de pouvoir dans nos vies ; de le
sentir, le caresser et l’aimer ; de commencer à l’honorer, en le représentant
dans nos vies avec des éléments liés à la fertilité, d’en prendre soin de
manière équilibrée et de ne pas oublier que chaque être humain a niché dans
un utérus avant de venir au monde.
Douleurs de l’utérus
Elles surviennent généralement pendant les règles et correspondent à des
contractions utérines, dues à la contracture des muscles pour expulser le sang.
Quand l’utérus est raide, tendu et contracté, il fait mal, surtout en présence de
caillots, qui obligent à des contractions plus fortes pour surmonter l’obstacle
de l’orifice. Nous prodiguerons des conseils pour surmonter cette gêne au
chapitre VIII. La douleur n’est pas toujours la même et son intensité varie
selon qu’il s’agit d’une dysménorrhée primaire, de fibromes, d’endométriose,
d’une inflammation pelvienne, etc. C’est pourquoi la connaissance de soi est
si importante, pour bien faire la différence entre une douleur normale et une
douleur qui requiert l’avis d’un spécialiste, des tests, d’autres médicaments,
etc.
Douleurs des ovaires
La science anatomique affirme que les ovaires ne sont dotés d’aucune
sensibilité, raison pour laquelle la fameuse « douleur des ovaires »
n’existerait pas. Il s’agirait d’autres problèmes généralement liés aux
processus d’ovulation ou aux kystes ovariens.
Au cours de la libération de chaque ovocyte (ovulation), de petits kystes
peuvent se développer dans la région des ovaires, ce qui fait partie intégrante
du processus. Le kyste n’est autre que du liquide nutritif qui enveloppe
l’ovocyte. Lorsque celui-ci est libéré, l’ovaire réabsorbe le liquide. Pendant la
maturation d’un nouvel ovocyte ou pendant sa libération, il est fréquent de
trouver de petits kystes dans les ovaires. Il est également fréquent de saigner
un peu, de ressentir de légères élongations de chaque côté du bassin ou même
de fortes douleurs. La gêne ressentie pendant l’ovulation est couramment
appelée « douleur pelvienne inter-menstruelle ». Elle est parfois due à la
rupture du follicule dont le liquide irrite les parois abdominales. Cela peut
durer de quelques heures à une journée entière. Si la douleur est plus aiguë ou
si l’écoulement de sang est trop abondant, il faut s’en alerter. Le reste est une
histoire de fertilité en pleine action. Le médecin recommandera une
contraception hormonale pour prévenir l’ovulation lorsque celle-ci constitue
un réel problème pour vous.
Les ovaires sont les organes de la vigueur, car ils sont un nid de graines
pleines d’énergie vitale. Pour les taoïstes, le qi le plus puissant d’une femme
se trouve dans les ovaires et les ovules. « Ce qi a tellement de feu yang qu’il
peut générer la vie5. » Le taoïsme recommande de pratiquer la respiration
ovarienne pour réactiver l’énergie de nos ovules avant qu’on ne la perde lors
des prochaines menstruations. En faisant respirer nos organes vitaux, nous
pouvons donc maintenir notre principale source d’énergie en équilibre, sans
la gaspiller à chaque cycle, évitant ainsi d’avoir des cycles douloureux ou
pénibles. Il faut toutefois éviter ces exercices si l’on essaie de tomber
enceinte.
Si l’ovulation provoque un quelconque type d’inconfort, suivre les
conseils suivants :
Améliorer son régime alimentaire en éliminant les aliments transformés.
Faire de l’exercice, se promener, avoir des orgasmes.
Placer une bouillotte chaude sur le bas-ventre.
Boire des infusions de gingembre, de feuilles de framboisier, de céleri ou
de valériane pour réduire la tension.
Conseils diététiques
Modifier son régime alimentaire est important pour éliminer les kystes. Il faut
manger plus de crudités, de fibres, d’huile d’olive, de noix et de poisson, et
éliminer tout ce qui contient des acides gras trans et du soja génétiquement
modifié, en raison notamment de sa forte teneur en phyto-œstrogènes.
Exercices
Faire un peu de sport quotidiennement améliore la santé générale. Pratiquer la
respiration ovarienne, la méditation utérine et la danse du ventre, en appelant
la conscience à éliminer des ovaires tout ce qui devrait en sortir et qui
provoque un déséquilibre. Ce sont des exercices fondamentaux pour aider à
faire disparaître les kystes, ainsi que pour communiquer avec sa part de
féminin, car les ovaires polykystiques apparaissent généralement chez les
femmes ayant une quantité élevée d’hormones mâles. S’informer et travailler
sur ce qui entraîne un déséquilibre avec la part de féminin dans le cosmos et
en soi. Il suffit de travailler sur un plan énergétique pour équilibrer toutes les
forces qui vivent en nous.
Plantes médicinales
Contre la douleur
Symptômes
Conseils diététiques
Plantes médicinales
Endométriose
Cette affection dite « chronique » est aujourd’hui très courante chez les
femmes en Occident. Nombreuses sont encore les lacunes à ce sujet : les
médecins ne comprennent pas bien pourquoi elle se produit ni comment la
guérir complétement. Elle survient chez les femmes en âge de procréer quand
l’endomètre (la couche la plus interne de l’utérus) sort de l’utérus, et recouvre
parfois les trompes de Fallope, les ovaires, la vessie, le rectum, les intestins et
d’autres organes.
La muqueuse prolifère chaque mois sous l’action des œstrogènes, en
commençant pendant la phase pré-ovulatoire et en augmentant jusqu’à 6 cm
pendant l’ovulation. Son rôle est d’accueillir le zygote, une fois que la
fécondation a eu lieu. Lorsqu’on souffre d’endométriose, le tissu qui se
développe à l’extérieur de l’utérus forme de nouveaux tissus. C’est ce qu’on
appelle l’« angiogenèse » (formation de nouveaux vaisseaux sanguins à partir
de vaisseaux existants).
Mais qu’est-ce qui le fait autant proliférer ? Les œstrogènes sont une
hormone très importante pour la prolifération interne. Auxquels s’ajoutent
environ quinze mille substances dans l’environnement, qu’on trouve dans
l’eau, l’air, les aliments, les hydrocarbures, les insecticides, les dioxines,
etc.6.
Nous ne pouvons pas nous contenter de penser qu’il s’agit d’une maladie
génétique ; elle possède en réalité un lien direct avec l’environnement.
L’endométriose est une maladie immunodépendante : elle est
œstrogénodépendante. Le traitement principal consiste donc à diminuer la
production de cette hormone dans le corps jusqu’à ce qu’elle soit inhibée. Il
s’agit d’un traitement qui s’attaque uniquement aux symptômes désagréables
(y compris la douleur) causés par le manque d’œstrogènes dans le cycle.
Symptômes
L’accumulation de sang et de tissus dans les organes provoque des douleurs,
avec l’apparition de kystes durs et difficiles à enlever, ce qui entraîne une
série de symptômes inconfortables. Il existe différents degrés : certaines
femmes présentent peu de symptômes, peu gênants, quand d’autres souffrent
davantage d’où la nécessité d’intervenir chirurgicalement.
Les symptômes varient et dépendent du cycle menstruel, c’est-à-dire
qu’ils se manifestent quelques jours avant les règles et se terminent avec elles
(en raison des changements hormonaux). Les symptômes comprennent
parfois une dysménorrhée, une dyspareunie (rapports sexuels douloureux), de
la fatigue, des troubles intestinaux cycliques, des ballonnements périodiques,
de la diarrhée ou de la constipation, des douleurs ou une difficulté à déféquer,
une miction douloureuse, du sang dans les urines et des saignements rectaux
cycliques, etc.
Le Dr Christiane Northrup affirme que cette maladie « survient lorsque
les besoins émotionnels d’une femme entrent en concurrence avec son
fonctionnement dans le monde extérieur » et ajoute que l’endométriose était
historiquement appelée « la maladie de la femme professionnelle7 ».
La guérison définitive de l’endométriose reste une énigme. Dans le cas de
certaines femmes, le problème se résout par une grossesse, qui modifie le
système hormonal et fait disparaître physiquement la maladie. Cependant, la
maladie altère parfois la fertilité, de sorte que la grossesse n’est pas une voie
possible pour toutes les femmes, ou ne constitue parfois pas un choix de leur
part.
Comme le problème se produit à différents niveaux, certaines personnes
n’ont besoin que de supprimer la douleur. Pour cela, il est possible d’utiliser
des antidouleurs naturels, comme les bains chauds, les bouillottes, les sels
marins, la teinture de valériane, etc. D’autres femmes auront besoin d’un
traitement hormonal pour résoudre la hausse des œstrogènes et soulager les
symptômes. Enfin, dans les cas graves, certaines personnes devront subir une
intervention chirurgicale, allant de la laparoscopie ou de la laparotomie à
l’hystérectomie. Dans ces cas, il est nécessaire d’être bien conseillé, car
beaucoup de ces opérations ne sont pas réalisées de la meilleure façon (par
manque d’études et d’avancées), elles ne sont donc pas très efficaces et il est
nécessaire, plus tard, de réaliser d’autres interventions chirurgicales pour
tenter à nouveau de résoudre le problème.
Recommandations
Conseils diététiques
Exercices
Marcher pieds nus sur la terre tous les jours. Cela aide à décharger
l’énergie.
Respirer de l’air pur. Comme nous l’avons mentionné précédemment, de
nombreuses maladies sont liées à la pollution et le corps réclame peut-être
simplement l’environnement sain dont il a besoin pour guérir.
Faire du sport, de la méditation ou du yoga au moins trois fois par
semaine.
Éviter les situations stressantes.
Plantes médicinales
Mesures de prévention
Traitement
Certaines lésions disparaissent d’elles-mêmes, mais il faut les surveiller à
l’aide de contrôles réguliers. Si les lésions persistent ou s’aggravent et selon
le degré du virus (élevé ou faible), si des cellules sont altérées, s’il y a des
verrues et/ ou des lésions, on peut les retirer chirurgicalement. Il faut
contrôler toutes les lésions pour qu’elles ne s’aggravent pas. Pour les retirer,
on utilise différentes méthodes : laser, chirurgie ou destruction des tissus par
le froid. L’objectif est d’éliminer la région où la lésion apparaît. Je vous
recommande de suivre tous les traitements médicaux, sans perdre de vue que
les lésions ne sont enlevées que superficiellement (seul le symptôme est
attaqué). Par conséquent, je vous conseille d’aborder le problème de manière
globale afin de le résoudre à la racine, car il peut réapparaître.
En complément
Nettoyage de l’utérus
Remède que recommande la tradition mapuche. Il faut pour cela ne pas
prendre de contraceptifs hormonaux, et connaître les plantes que l’on va
utiliser.
Hacher les herbes suivantes en quantités égales : boldo, salsepareille,
sauge, fenouil, lomatia hirsuta, molle, gui et quinchamali (plante de la famille
des Santalacées qui pousse dans les régions andines d’Argentine, Bolivie et
Chili, N.d.R.) Les mélanger et les empaqueter. Mettre une cuillère à soupe du
mélange d’herbes dans une tasse d’eau bouillante, laisser reposer cinq
minutes à couvert, filtrer et boire. Boire deux fois par jour, toutes les douze
heures, au lever et au coucher du soleil. Ne pas prendre lorsque le soleil
brille. Boire pendant neuf jours après la fin des règles. Le faire trois lunaisons
de suite.
Cette recette augmente également la fertilité. On conseille de ne pas avoir
de rapports sexuels avec pénétration pendant ces neuf jours, dans le cadre du
processus de purification.
NOTES
1. Reich, W., « Carta a A. S. Neil », in Correspondencia con A. S. Neil, traduit et édité par la Es. Te. R,
1956.
2. Rodrigañez, C., El asalto al Hades. La rebelión de Edipo, autoédition, 2010, p. 177.
3. Je vous conseille de lire les travaux de Casilda Rodrigáñez, qui présente ses études pour reconquérir
l’utérus spasmodique et notre énergie sexuelle féminine.
4. Northrup, C., Cuerpo de mujer, sabiduría de mujer, Barcelone, Urano, 1999, p. 148.
5. Chia, M. et Carlton, R., La mujer multiorgásmica, Madrid, Neo Person, 2003, p. 233.
6. Carme Valls Llobet est endocrinologue et directrice du programme Femmes et santé (CAPS) à
Barcelone. Extrait d’une interview donnée dans le cadre du documentaire Endométriose, la partie
émergée de l’iceberg, d’Elena Goatelli.
7. Northrup, op. cit., p. 128.
8. NISSIM, R., Manual de ginecología natural para mujeres, Barcelone, Icaria, 1993, p. 98.
9. « Con mezcla de yerbas criollas, medica penquista cura cáncer. Utiliza manzanilla, matico y
llantén », in La Tercera, 21 février 1986.
Chapitre VIII
LE CYCLE MENSTRUEL
La roue de la vie
O
n appelle couramment la période de la menstruation « les règles », ce
qui sonne comme quelque chose de strict et de linéaire, comme s’il
s’agissait d’un régime dictatorial qui nous gouverne chaque mois,
étouffant notre volonté. Cela peut paraître excessif, et pourtant... C’est l’idée
que les modèles sociaux ont véhiculée à travers les siècles. Il en va de même
pour le corps et les émotions de nombreuses femmes, qui se sentent vraiment
malades à chaque cycle lunaire.
Les règles sont devenues un fait « douloureux », « gênant », « sale » et
« sauvage », considéré comme pathologique et digne d’être dompté au
rythme effréné de la vie dans les civilisations modernes. C’est ainsi que la
science a mis au point une solution se limitant aux antalgiques et aux
hormones de synthèse pour contrôler médicalement notre cycle, créant une
distance entre notre sang et nous, et ce moment de communication et de
renouveau qui nous appartient.
Cette société, dans son aveuglement, doit apprendre que la menstruation
est un acte sacré, un moment de grande ouverture spirituelle et de sensibilité
évidente, qu’on aborde de manière vague comme quelque chose relevant plus
de l’« hystérie » ou de l’irritabilité, sans comprendre que cette sensation n’est
qu’intuition pure. Les exigences extérieures entrent en conflit avec le besoin
d’introspection des femmes, de calme et d’un rythme de fonctionnement
tranquille, car c’est l’occasion d’un dialogue avec leur sagesse intérieure.
Nous avons un deuxième cœur sacré, notre utérus. C’est pourquoi nous
devons retrouver la sagesse que nous donne notre sang, apprendre à écouter
les appels, les sensations que la vie nous offre à chaque cycle lunaire, pour
parvenir à nous purifier et nous renouveler. Si nous vivons selon des rythmes
extérieurs, des rythmes que le système nous impose, nous ne pourrons pas
commencer un nouveau cycle. Nous avons besoin de cet intervalle de temps
pour suivre notre propre rythme.
Le sang vient nettoyer nos énergies. Il faut en prendre soin, car ce n’est ni
une ordure ni une « punition », comme certains l’ont décrété et continuent de
le professer au nom de Dieu… Nous ne pouvons pas nous jeter à la poubelle,
ni délaisser ce précieux moment de purification.
Il est nécessaire de vider notre utérus/cœur de la douleur qui a compromis
notre équilibre, de nous débarrasser des mots sombres, des images et des
tabous qui nous empêchent de valoriser notre nature. Les femmes ont besoin
d’entreprendre un voyage dans les profondeurs de leur être, les sens en éveil.
Nous devons nous réapproprier les espaces usurpés et récupérer une grande
partie de la sagesse qui garde encore le silence en nous.
RITUALISER NOTRE SANG
La ceinture lunaire
Sur notre continent, les femmes de plusieurs cultures autochtones soulignent
traditionnellement leur taille d’une ceinture de laine tissée. Elles portent
également une gaine rouge qui enveloppe toute la région pelvienne lors des
cérémonies et pendant leurs règles, afin de protéger le canal cervical, qui se
dilate pour laisser descendre le sang. Sa couleur représente également la
force, la passion et la santé. On utilise également cette gaine pendant la
grossesse pour se protéger contre le mauvais œil4 ou une éclipse qui pourrait
affecter la santé du bébé. La gaine soutient et protège notre utérus et notre
dos, des régions qui ont besoin de chaleur et de soins.
On peut citer le trariwe, une ceinture caractéristique qui maintient la robe
des femmes mapuches sur laquelle sont imprimés des symboles représentant
le mythe du serpent et la création de la vie et de la fertilité. Il possède
également « des fonctions magiques : il exprime le désir que les esprits qui
donnent et protègent la vie préservent le réceptacle féminin où celle-ci prend
forme5 ».
Vénérer le sang
Le retour aux traditions qui nous relient à nos processus naturels est souvent
associé à l’archétype de la femme sauvage, ce qui peut paraître insensé dans
le maelström de béton où nous vivons.
Cependant, plus notre être se remplira de bonheur, plus nous pourrons
rompre nos chaînes.
Les exercices suivants sont parfaits pour glorifier nos menstruations et
renouer le contact avec elles :
Trouver un endroit tranquille dans la nature. Il peut s’agir du jardin ou
d’une forêt. S’offrir une petite retraite lors des premiers jours de
menstruation. Apporter des couvertures, des coussins, de l’eau et de la
nourriture. En jupe, faire un trou dans le sol et saigner au-dessus (inutile
de s’enfoncer dans le sol, il suffit de laisser descendre le fluide
directement dans la grande Matrice). Se laisser aller. On peut rester
accroupie ou se reposer le dos appuyé contre un arbre. Vibrer avec le
pouls de la Terre Mère.
Faire un autel avec des objets de pouvoir pour honorer la force de
renouvellement et la création d’un nouveau cycle. Allumer des bougies
rouges, placer des photos des femmes de sa lignée qui personnalisent la
force. Placer également des éléments de la Terre Mère : des fleurs, des
plumes, des pierres, etc. pour se relier à sa propre nature.
Organiser un cercle de femmes ou créer une tente rouge pour partager ses
expériences, ouvrir ses émotions au cercle, se laisser aimer par les autres
femmes. Brosser et tresser ses cheveux, danser, chanter et prendre soin
les unes des autres.
Fabriquer un sachet de graines et d’herbes médicinales aux propriétés
apaisantes et anti-inflammatoires pour abriter l’utérus. Il faudra un
morceau de tissu en coton (il est possible de recycler une chaussette ou la
manche d’un pull). Y mettre des graines (de riz, de lin et d’avoine) et des
fleurs séchées (lavande, pétales de rose, feuilles de boldo et écorces
d’orange) et le fermer à l’aide d’une couture. Les quantités dépendront de
la taille du sac souhaité. Pour l’utiliser, le chauffer au micro-ondes ou
avec un fer à repasser pendant deux minutes et le placer sur l’utérus ou le
dos aussi longtemps que nécessaire.
Se déconnecter pendant au moins deux heures. Éteindre la machine qui
relie au cybermonde du travail et se reposer ou faire une sieste !
Faire de l’art avec son sang ! Peindre un motif avec son sang sur du
papier, du tissu ou des éléments de la nature.
S’accorder des moments de paix, d’amour et de plaisir grâce aux
orgasmes qu’on peut atteindre par la masturbation et qui permettent de
détendre l’utérus. Cette pratique permet de résoudre les problèmes de
crampes et de tensions au moment de la menstruation.
Activer son potentiel créatif lunaire : écrire, peindre, dessiner, chanter,
faire de la musique.
Recharger ses énergies avec la lune. Si l’on n’a pas ses règles à la
nouvelle lune (lune noire), marcher, s’allonger nue sous les rayons
argentés de la lune et laisser la lumière pénétrer sa peau.
Si l’on n’a pas de gaine menstruelle, tricoter la sienne. L’arrivée des
règles est un bon moment pour la tricoter. Cela aidera aussi à s’accorder
un peu de temps libre.
Les archétypes
S’identifier aux images est important pour construire sa réalité. S’inspirer de
la mythologie révèle notre origine et nous guide sur le chemin.
Nous utilisons les archétypes que les femmes traversent dans leur vie
(fille, mère, femme sage et sorcière) afin que ces images nous aident à
représenter les énergies de chaque phase de notre cycle8.
Les saisons
Nous changeons comme les saisons de l’année. La Terre Mère, avec tous ses
modèles naturels, se transforme et se renouvelle en permanence. Les saisons
de l’année sont un autre témoignage de ce système circulaire. Nous passons
par différents climats et températures, positions et niveaux de lumière.
Naturellement, les aliments et les plantes suivent spontanément ce rythme,
fleurissant, mûrissant, éparpillant leurs graines et se reposant avant un
nouveau cycle. En revanche, l’agriculture moderne modifie le cycle
alimentaire naturel pour doper la productivité et satisfaire le marché ; la
génétique est perturbée, le sol érodé par la monoculture.
On dit que craindre ou résister au changement provoque des
déséquilibres. Héraclite, au quatrième siècle avant J.-C., disait : « Il n’y a rien
de permanent, sauf le changement. » N’agissons pas comme les passagers,
mais comme les chauffeurs de ce grand voyage. Suivre l’exemple des saisons
et intégrer leurs énergies peut nous aider à nous mettre encore plus en relation
avec chaque phase que nous vivons. Intégrez les énergies saisonnières dans
votre cycle menstruel et laissez-vous porter par elles.
La lune
La lune, dans sa danse cosmique, connaît différentes phases de luminosité et
d’obscurité, en croissant et décroissant. Partie intégrante de la nature, nous
sommes influencés par ses mouvements : elle agit sur les marées, les récoltes,
les saisons, le cycle menstruel et tout ce qui palpite sur Terre. Dans les
communautés où la lumière électrique n’existe pas, les femmes ont souvent
leurs règles à la nouvelle lune tandis qu’elles ovulent à la pleine lune. En
raison de l’effet de la lumière sur notre système hormonal, Louise Lacey a
utilisé le terme « lunaception » en 1971, à partir d’une étude qu’elle a réalisée
sur l’influence de la lumière sur notre cycle. Elle était capable de contrôler
son cycle et sa fertilité en se reposant la nuit dans l’obscurité totale, sans
aucune lumière électrique allumée, pas même la petite lumière d’un
téléphone ou d’un réveil. Et les trois jours de pleine lune, elle dormait avec
une lumière tamisée (simulant la lumière de la pleine lune), ce qui lui
permettait d’ovuler ces jours-là et de réguler son cycle en ayant ses règles à la
nouvelle lune. Ce n’est qu’un exemple de la façon dont les mouvements de la
lune sont liés à nos cycles.
Pour représenter chaque phase, nous prendrons l’exemple d’un cycle où
les menstruations commencent à la nouvelle lune et où l’ovulation se produit
à la pleine lune. Mais on peut avoir ses règles à n’importe quelle lune. Tout
est très relatif. Elles ne seront pas les mêmes à la pleine lune qu’à la nouvelle
lune en raison de leurs énergies différentes. Il faut donc rester attentive aux
mouvements de la lune, qui influencent chaque phase que l’on traverse.
Les déesses
Pour vous aider à vous connecter aux étapes de votre cycle, nous utiliserons
également le monde mythique des déesses, en identifiant leurs différents
archétypes et en les assimilant aux diverses énergies de notre cycle.
Recherchez l’énergie de chaque déesse pour chacune de vos phases. Élevez
des prières et des chants à son nom. Inutile de lui demander quoi que ce soit ;
demandez à votre force intérieure9.
L’exercice physique
La sédentarité est un autre mal qui afflige la société moderne. Le mode de vie
axé sur la productivité nous amène à subir des niveaux de stress élevés. Le
manque d’activité physique entraîne la stagnation de l’énergie et l’atrophie
des organes vitaux. Il est impossible d’appliquer un programme d’exercices
général pour chaque phase, car il doit être étudié pour chaque cas particulier.
Par conséquent, il faut créer sa propre routine en fonction de ses besoins, sans
perdre la constance ni l’équilibre de ce que sa propre énergie exige.
La période menstruelle
Elle s’étend du jour 1 au jour 5 (ou jusqu’à l’arrêt des pertes). Le premier jour
des règles est aussi celui de l’ensemble du cycle. L’écoulement sanguin est
dû à la non-fécondation de l’ovocyte, libéré par l’ovaire pour être fécondé,
phénomène par lequel la couche la plus interne de l’utérus se dispose à
recevoir le placenta. Lorsque cela ne se produit pas, la couche la plus interne
de l’utérus se détache.
Deux jours avant de voir la première goutte de sang, notre énergie
pressent déjà ce qui va arriver. On peut remarquer que l’ostium (le trou dans
le col de l’utérus) a ouvert ses portes, que sa texture s’est adoucie et qu’il
s’aligne avec le vagin pour la descente du sang. Si l’on regarde à l’intérieur,
on peut remarquer quelques gouttes de sang brunâtre qui ont déjà commencé
à descendre et restent autour du col de l’utérus.
Ces jours-ci, des mouvements énergétiques intenses sont générés par
notre utérus pour se débarrasser de sa couche précédente. L’énergie est
concentrée dans la glande pituitaire et notre utérus concentre toute son
énergie pour la faire descendre sur terre. Cela se ressent dans notre humeur et
notre état émotionnel de manière aiguë. Si vous pouvez vous connecter à ce
moment, vous pourrez marcher en harmonie avec vos menstruations.
Archétype
Étape de la sorcière [Kalku] ou plutôt de la femme sage [Kimche Domo] qui
entame une période d’introspection, de vision et de renouveau. Selon cette
énergie quelque peu passive, c’est un excellent moment pour faire une pause
et se connecter à notre kimche domo, pour se recueillir et réfléchir, pour
ralentir et faire un travail d’introspection dans les profondeurs de notre être.
Saison
Nouvelle. C’est la lune noire. Nous ne pouvons pas la voir à l’œil nu, mais
seulement lors d’une éclipse totale de Soleil. Elle représente un moment
d’introspection. On dit que c’est une période de gestion et de planification.
C’est également une période propice au nettoyage et au renouvellement des
énergies.
Déesses
Plantes médicinales
Ces plantes vous accompagneront dans cette période avec leurs propriétés
anti-inflammatoires, apaisantes et digestives, agissant sur le système digestif,
le système nerveux central et l’utérus.
Millefeuille : infusion d’une cuillère à café de feuilles séchées par tasse
d’eau. Boire jusqu’à deux tasses par jour pendant le cycle.
Valériane : prendre une décoction de sa racine, jusqu’à trois fois par jour.
Possède un effet relaxant. Si l’on ne trouve pas la racine, en prendre sous
forme de teinture mère à raison de 15 gouttes trois fois par jour.
Ortie : boire une infusion d’ortie avec du pissenlit pour purifier et
compenser les pertes de sang.
Gingembre : le boire en infusion ou mâcher le rhizome. Cela permet de
réduire les tensions et les crampes.
Alimentation
Exercice physique
Pendant cette phase, il est bon de se reposer, au moins pendant les trois
premiers jours. La méditation convient très bien pour cette période. Si vous
avez l’habitude de faire de l’exercice physique ou du sport, mettez-y un peu
plus d’engagement qu’à l’habitude, en respectant toutefois votre propre
rythme. Si vous pratiquez également le yoga, continuez, à l’exception des
postures inversées ou de celles qui demandent beaucoup d’efforts et
d’équilibre. Certaines postures sont recommandées pour les crampes
menstruelles (effectuez-les avec des respirations conscientes complètes,
longues et profondes, en détendant le ventre sur l’expiration, c’est-à-dire le
pranayama)11.
Pavanamuktasana : posture du fœtus, allongé sur le dos, les genoux pliés.
Cette posture tonifie la région sacro-lombaire et soulage la douleur.
Marjarasana : posture du chat. Alterner la posture du chat et celle de la
vache pour détendre le sacrum et se libérer des émotions.
Balasana : posture de l’enfant. Relaxante, elle améliore l’état des organes
internes. La tenir en laissant de la place au ventre.
L’étape pré-ovulatoire
Archétype
Saison
Déesses
Kalfumalen, Artemis, Medeina et Diana, qui représentent les jeunes filles qui
vivent dans les forêts et prennent soin des animaux contre les chasseurs ; la
jeune fille sauvage et libre, gardienne de la nature.
Lune
Plantes médicinales
Alimentation
Boire beaucoup d’eau.
Réduire sa consommation de sel, de sucre et de farines raffinées.
Consommer des graines de sésame dans les salades, les pâtés végétaux,
les sauces ou le lait, car elles sont riches en protéines et en calcium.
Manger des agrumes, y compris le zeste, du raisin et des cerises.
Pendant cette phase, consommer deux poignées de graines fraîches
d’alfalfa chaque jour.
Exercices
Dans cette période, nous avons beaucoup d’énergie et nous pouvons donc
faire n’importe quelle activité physique (yoga, danse, sport, etc.). Toutefois, il
ne faut pas dépasser ses limites. Essayer de ne pas épuiser toute sa force ;
rester constante tout au long du cycle.
C’est le moment idéal pour utiliser son énergie et commencer une
nouvelle activité sportive que l’on n’a encore jamais pratiquée, en profitant
du fait qu’on aura plus d’endurance et de confiance.
Le stade ovulatoire
Archétype
C’est le stade de la mère [ñuke]. C’est la période de plus grande fertilité,
justement symbolisée par l’image de la mère, non seulement en tant que
procréatrice, mais aussi en tant que symbole de l’abondance, de la protection
et de la nutrition. Comme la Terre Mère, nous sommes abondantes et
accueillantes. À ce stade, nous sommes pleines d’énergie expressive, nous
nous sentons belles et pleines d’idées créatives à « mettre au monde ».
Saison
Lune
Pleine. Elle marque le milieu du mois lunaire. À ce stade, le soleil et la lune
sont dans des positions contraires, et la lune fonctionne comme un miroir qui
reflète toute la lumière du soleil. C’est une période de floraison et de
maturation de nos fruits. Période idéale pour récolter ce qui a été semé à la
nouvelle lune. En même temps, c’est une étape de grande sensibilité.
Déesses
Pachamama, Tonatzin, Gaia et Déméter, des déesses qui représentent la
fertilité et la grande Mère universelle.
Plantes médicinales
Pendant cette période, vous pouvez vous reposer et ne boire que des tisanes
adaptées à votre énergie ou à vos besoins.
Si vous avez besoin d’aide pour contrôler votre fertilité si vous ne
souhaitez pas tomber enceinte, vous pouvez utiliser les plantes suivantes :
Absinthe, rue sauvage, bourrache et achillée : infusion à parts égales.
Boire trois tasses par jour pendant cinq jours13.
Si vous voulez booster votre libido, vous pouvez consommer les plantes
suivantes :
Cannelle : en faire macérer une poignée dans 1 l de vin doux pendant dix
jours. En boire deux petits verres par jour avant et pendant l’ovulation.
Clous de girofle : faire infuser deux ou trois clous de girofle dans une
tasse d’eau bouillante. Laisser infuser pendant vingt minutes. Boire une
ou deux tasses par jour.
Gingembre : râper une bonne quantité de racine fraîche, ajouter de l’eau
et mettre sur le feu à couvert pendant vingt minutes. Boire une petite tasse
d’infusion après les repas.
Romarin : en infusion. Boire deux ou trois tasses par jour.
Alimentation14
Réduire sa consommation de sel, de sucre et de farines raffinées.
Éviter les sodas et les graisses trans.
Augmenter sa consommation de graisses non saturées.
Manger des amandes, des pistaches et des pignons de pin.
Consommer des protéines d’origine végétale.
Ne consommer que des céréales complètes.
Incorporer des quantités importantes de fer.
Exercices
Pendant cette période, vous pouvez augmenter l’intensité des activités que
vous avez pratiquées pendant la phase précédente. Faire du yoga, du tai qi ou
du qi gong sera très agréable. Bougez votre corps de manière douce mais
intense, en exprimant toute l’abondance et la fertilité de cette période. La
danse aussi (danse du ventre, salsa, etc.) convient très bien pour mobiliser
notre utérus.
La période prémenstruelle
Du 17e jour au 1er jour des règles. « S’il n’y a pas fécondation, le follicule qui
reste à l’intérieur de l’ovaire devient “corps jaune” et commence à sécréter la
progestérone15. »
La paroi interne de l’utérus, l’endomètre, s’est développée pour recevoir
l’ovule fécondé. Pendant cette période, elle s’épaissit et s’enrichit de
nutriments. Lorsque la fécondation n’a pas lieu, l’organisme cesse de sécréter
les hormones LH et FSH, et le corps jaune ne sécrète plus les œstrogènes et la
progestérone. Comme il ne reçoit pas de stimulation hormonale, l’endomètre
se détache, et les règles finissent par arriver.
C’est une période de grande créativité, même si nos énergies commencent
progressivement à baisser et nos émotions à s’intensifier.
Archétype
Saison
L’automne. Comme les arbres qui changent de feuilles, c’est le moment idéal
pour se renouveler, pour se tourner tranquillement vers l’intérieur et
économiser son énergie en préparation du calme de l’étape suivante.
Lune
Décroissante. C’est la lune qui décroît pour se faire noire. Cette étape sert à
terminer ce qui a commencé lors de la nouvelle lune ; c’est un moment
d’achèvement, de désintégration, de réorganisation, de descente, de
nettoyage, de réflexion et de repos.
Déesses
Plantes médicinales
Alimentation
C’est une phase d’énergie intense. Il est possible que vous ayez envie de tout
faire, mais que votre corps ne donne pas le meilleur de lui-même. L’idéal est
de pratiquer régulièrement une activité physique tout au long du cycle, sans
se surmener pour ne pas provoquer de déséquilibres. C’est une bonne période
pour faire des activités physiques comme le yoga ou les arts martiaux, pour
décharger les énergies intenses et trouver un équilibre.
Conseils diététiques
Règles abondantes
Les règles sont considérées comme excessives lorsqu’elles durent plus de
sept jours ou lorsqu’elles sont très abondantes pendant tous ces jours, et
accompagnées de très gros caillots. Il est important d’en rechercher la cause.
Cela peut être le signe d’un déséquilibre plus profond que vous n’avez pas
détecté. Chez certaines femmes, l’utilisation d’un dispositif intra-utérin (DIU)
en cuivre augmente les saignements. Elles peuvent également être dues à des
polypes cervicaux, des infections pelviennes, des fibromes utérins, des kystes
ovariens ou des problèmes de thyroïde, entre autres. S’ils ne sont pas traités à
temps, ces saignements excessifs peuvent entraîner une anémie, en raison de
la grande quantité de sang perdue.
Plantes médicinales
Feuilles de framboisier : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles
séchées par tasse. Boire trois tasses par jour pendant de longues périodes.
Cannelle, clous de girofle, citron et miel : les mélanger à parts égales
dans un litre d’eau, faire bouillir pendant cinq minutes. Boire trois tasses
par jour pendant les règles.
Ortie : faire un jus avec les feuilles fraîches. L’ortie est un
vasoconstricteur et prévient l’anémie. Le prendre à jeun. En infusion
également.
Plantain : décoction (pendant cinq minutes) de quelques feuilles,
mélangées à des feuilles de figuier, dans un litre d’eau. Boire jusqu’à trois
tasses par jour.
Matico : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles séchées par tasse.
Boire trois tasses par jour.
Herbe de Platero : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles séchées par
tasse. Boire jusqu’à deux tasses par jour pendant les règles.
Géranium : infusion d’une cuillère à soupe de feuilles séchées par tasse.
Boire trois tasses par jour pendant les règles.
Conseils diététiques
Suivre les conseils diététiques que nous avons donnés pour tout le cycle.
Consommer aussi des aliments riches en vitamine C, des graines de
sésame (riches en calcium), des agrumes et leur zeste, du raisin, des
cerises, etc. Manger deux poignées de graines fraîches d’alfalfa tous les
jours pendant le cycle (elle possède des propriétés antihémorragiques),
ainsi que des vitamines A, C, E et K, et du bêta-carotène, de la thiamine,
de la riboflavine et de l’acide folique.
Douleurs
Connaître notre cycle menstruel est un outil efficace d’auto-guérison. Les
douleurs qui entourent les règles ont des origines diverses, notamment
sociales et culturelles. C’est pourquoi chacune d’entre nous doit enquêter sur
son histoire et se libérer de toutes ces douleurs imposées. Honorer et aimer
son corps, son sang et son utérus, est une étape importante pour mettre un
terme à la cause qui provoque la douleur.
Certaines femmes ont l’utérus inversé vers l’anus (utérus rétroversé), ce
qui peut provoquer de fortes douleurs pendant les règles. De même, des
infections pelviennes ou une endométriose provoquent parfois une douleur
intense.
L’équilibre émotionnel et une activité physique permanente, ainsi qu’une
alimentation saine, seront les clés pour aider à résoudre ce problème.
Plantes médicinales
Conseils diététiques
Exercices
ÉTAPE OVULATOIRE
Libération de l’ovule dans l’utérus
LH : déclenche le
processus d’ovulation.
Progestérone :
commence à
Estrogènes : continuent augmenter ; prépare
d’augmenter. La l’endomètre à la
HORMONE LIBÉRÉE
progestérone commence à réception et à
augmenter. l’implantation de
l’embryon. Il y a
également une
diminution des
œstrogènes.
Consommer des aliments qui régulent et
augmentent naturellement la progestérone : les
aliments riches en zinc comme les légumineuses
ALIMENTATION
et les viandes, les pommes de terre et les aliments
riches en vitamine B6 comme les noix et les
céréales complètes.
Consommer de l’avocat, de l’huile de maïs, des
légumineuses et des noix, car ils contiennent un
taux élevé de stérols, des composés avec une
structure comparable à celle du cholestérol qui
DIVERS
aident à limiter son absorption. Ils bloquent
l’absorption des œstrogènes et favorisent celle de
la progestérone, contribuant ainsi à réguler le
cycle dans cette phase.
ÉTAPE MENSTRUELLE
L’endomètre se détache, ce qui provoque des saignements. Jour 1 du cycle.
HORMONE
Augmentation de la FSH.
LIBÉRÉE
Dans cette phase, l’hémoglobine (protéine transportant
l’oxygène) diminue en raison des saignements. Il faut
donc augmenter la consommation d’aliments contenant
du fer hémique, que l’on trouve dans les aliments
d’origine animale (viandes et œufs) et non hémique,
présent dans les aliments végétaux (légumes à feuilles
ALIMENTATION vertes). Ceux-ci doivent être accompagnés d’aliments
riches en vitamine C pour augmenter la biodisponibilité.
Il faut également consommer des aliments contenant du
potassium pour réduire les contractions, comme les
oranges, les artichauts et le persil, et d’autres contenant
des oméga 3 pour leur effet anti-inflammatoire, comme le
poisson, les noix et les amandes.
La consommation de banane n’est pas recommandée,
malgré sa forte teneur en potassium, car c’est un aliment
astringent, qui peut provoquer une constipation. Éviter
DIVERS
également les produits laitiers, car ils provoquent en
général des ballonnements. Le fromage est également un
aliment astringent.
NOTES
1. Coler, R., El reino de las mujeres, el último matriarcado, Buenos Aires, Planeta, 2005, p. 56.
2. Mora Penroz, Z., Magia y secretos de la mujer mapuche. Sexualidad y sabiduría ancestral, Santiago
du Chili, Uqbar Editores, 2009, p. 32.
3. Diamant, A., La tienda roja, Barcelone, VíaMagna, 2009, p. 39-40.
4. Croyance populaire que partagent plusieurs cultures et peuples, selon laquelle un être humain peut
causer du « mal » à une autre personne simplement en la regardant (il peut s’agir d’un acte inconscient).
Ainsi, la personne est « ojeada », c’est-à-dire chargée de mauvaises énergies, ce qui peut
communément conduire à la maladie. C’est très souvent le cas pour les bébés et les jeunes enfants. Il
existe différents amulettes de protection en fonction de chaque culture.
5. Montecino, S., Sol viejo, sol vieja. Lo femenino en las representaciones mapuches, Collection
« Mujeres en la cultura chilena », Santiago du Chili, SERNAM, 1995, p. 35.
6. Mora, Penroz, op. cit., p. 59.
7. Salvia Ribera, A., Viaje al ciclo menstrual, Barcelone, autoédition, 2013, p. 21.
8. Le livre de Miranda Gray Lune rouge : les forces du cycle féminin (Cesena, Macro Éditions, 2020)
développe ces archétypes et phases en s’appuyant sur la mythologie et les contes traditionnels. Nous
avons nommé les quatre archétypes en nous basant sur ce travail, mais selon la sagesse mapuche.
9. La classification que je vais proposer repose sur les différents travaux de Jean Shinoda Bolen,
Miranda Gray et Silvia Selowsky, qui ont développé des recherches sur les déesses et leurs archétypes.
10. Voir le tableau à la fin de ce chapitre, où vous trouverez les conseils d’une nutritionniste sur la
façon de s’alimenter pendant tout le cycle.
11. Il est recommandé de ne pas effectuer ces exercices pendant plus de deux minutes chacun. Dans
tous les cas, demandez conseil à votre professeur de yoga afin qu’il puisse corriger les postures et
s’assurer qu’elles conviennent.
12. Pour plus de détails sur la contraception et la fertilité, je vous conseille de consulter le chapitre X.
13. Ces plantes ne fonctionnent pas comme des contraceptifs, elles ne font qu’accompagner une
méthode de contraception. Pour plus d’informations, voir le chapitre X, sur la fertilité.
14. Ces conseils diététiques visent à favoriser le processus d’ovulation et font partie du livre The
Fertility Diet du Dr Jorge Chavarro (Harvard University, 2008).
15. Salvia, Ribera, op. cit., p. 21.
16. Dans El síndrome premenstrual. Un programa natural para aliviar sus síntomas (Barcelone, Tikal,
1990, p. 83), le Dr Lark recommande de ne pas les utiliser si vous suivez un traitement hormonal.
17. Idem, p. 76.
18. Idem, p. 83.
Chapitre IX
LES HORMONES
Nos messagers d’énergie
L
es femmes entendent souvent parler des hormones dès leur plus jeune
âge. Tout le monde les nomme, sans vraiment dire de quoi il s’agit. On
les présente généralement comme quelque chose dont il faudrait
s’inquiéter. On nous pousse à croire qu’il faudra constamment les
« contrôler » tout au long de nos cycles vitaux. Mais en quoi consistent-elles
vraiment ? Comment fonctionnentelles ? Vivent-elles indépendamment de
nous ? Sont-elles incontrôlables ? N’affectent-elles et ne régulent-elles que
nos organes sexuels ? Envahissent-elles et déséquilibrent-elles nos vies ?
Sont-elles naturelles ou de synthèse ? etc.
Le terme « hormone » vient du grec et signifie « exciter ou mettre en
mouvement ». Ce sont des substances chimiques que sécrètent les cellules de
différentes glandes, dites « endocrines ». Chez les femmes, les plus
importantes sont la glande pinéale, le thymus, le pancréas et l’ovaire. Les
hormones sont mobilisées par la circulation sanguine pour mener à bien leur
action, qui consiste à organiser un système de communication : elles sont des
messagers pour notre organisme tout entier. Elles font circuler les
informations entre les cellules. Tout découle de l’action et de l’état de nos
hormones. « Ce sont des messagers qui orchestrent l’activité des organes, des
tissus et des cellules. Elles régissent tous les aspects du fonctionnement
humain, de la digestion à la reproduction, de la pensée à l’action1. »
Les troubles de santé qualifiés d’« hormonaux » ou d’« endocriniens »
sont généralement liés à un excès d’hormones (hyper-) ou à un déficit (hypo-
). On parle ainsi d’« hyperthyroïdie », d’« hypothyroïdie »,
d’« hypopituitarisme », etc. Selon une croyance populaire, les hormones ne
concerneraient que le système reproducteur. Cela ne représente toutefois
qu’une partie de leur fonction. Les femmes ne produisent pas seulement des
hormones dans les ovaires et les hommes dans les testicules. Le système
endocrinien est, avec le système nerveux, l’un des mécanismes de contrôle
les plus importants de notre organisme.
Nos étonnantes glandes endocrines jouent un rôle dans pratiquement tout
ce que nous faisons. Levez une paupière : ce sont les hormones qui veillent à
ce qu’il y ait du sucre dans le sang pour stimuler les muscles. Coupez-vous
un doigt et les hormones seront là pour aider à contrôler l’inflammation et à
barrer la route aux infections2.
Les fonctions des hormones sont nombreuses, mais on pourrait résumer
les principales en trois points :
LA THYROÏDE
Les femmes souffrent aujourd’hui d’une longue liste de maux liés à un
« déséquilibre hormonal ». Par exemple, les déséquilibres de la glande
thyroïde augmentent chaque jour. D’après les statistiques médicales, les
femmes souffrent sept fois plus de ce type d’affection que les hommes.
La thyroïde se trouve dans le cinquième chakra, situé dans la gorge
(Vishuddha), le centre de la communication et de l’expression : un lieu qui
nous invite à dire des vérités et à vouloir les entendre, le lieu de l’expression
de soi et un passage vers les mondes extérieurs et intérieurs. Lorsque ce
centre énergétique est touché, Vishuddha nous invite à rétablir clairement
l’harmonie pour retrouver la paix et l’équilibre.
Les nombreuses répressions dont sont victimes les femmes, et leur
tendance à plaire aux autres, les conduisent à ne pas exprimer leurs besoins ni
leurs désirs. Il est curieux que « thyroïde » dérive du grec thyreoeides,
signifiant « en forme de bouclier ». Se pourrait-il que le bouclier cède sous le
poids de trop d’attentions ?
Il en va de même pour les différentes affections liées aux glandes
endocrines comme les ovaires, souvent concernées aujourd’hui par le célèbre
« syndrome des ovaires polykystiques » (voir le chapitre VII sur l’utérus).
Donna Eden, co-autrice du livre Médecine énergétique au service de la
femme, souligne combien il est important de comprendre la valeur des
hormones dans nos vies. Si les femmes étaient sensibilisées dès l’enfance à la
circulation de l’énergie et à ses capacités, de nombreuses maladies
endocriniennes seraient évitées. Donna préconise ainsi de comprendre
comment l’énergie indique aux hormones ce qu’elles doivent faire : « Les
champs énergétiques jouent un rôle essentiel dans l’émission des signaux qui
permettent à cette énorme communauté de décideurs de travailler de
concert4. » Raison pour laquelle son travail présente une longue liste
d’exercices pratiques pour danser harmonieusement avec nos hormones.
LA PUBERTÉ PRÉCOCE
Un autre trouble hormonal concerne le développement précoce chez la petite
fille. Il est courant que les premières règles arrivent naturellement tôt, mais
certains médecins recommandent alors aux parents de freiner ce processus
pour éviter de nuire à la croissance de leurs enfants. Quelle solution apporte
la médecine ? Des hormones administrées par injection pour stopper net la
croissance qui, pour des raisons diverses, a déjà commencé, et ce même si
nous en ignorons les causes et les effets. Ces jeunes filles arrêtent également
de grandir et seront, à long terme, ménopausées plus tôt, ce qui pourrait être
gênant si elles décident de devenir mères à un âge avancé. Toutes ces
questions sont discutables et font encore l’objet d’études.
De mon point de vue, une fois que l’hypothèse d’une cause tumorale a été
écartée, il est très contestable de vouloir arrêter un processus qui a déjà
commencé, peu importe la raison. Je n’en vois pas l’utilité. Pour le Dr
Ruediger Dahlke, l’explication psychologique de la puberté précoce est la
suivante :
Nous sommes confrontés à des situations, comme la croissance
émotionnelle, qui ne sont pas vécues consciemment et le corps est donc
obligé de les vivre et de les exprimer. D’une manière ou d’une autre, le corps
finit par vivre tout ce que nous refusons de vivre sur le plan émotionnel ou
mental5.
Il ajoute également une autre variable inquiétante, à savoir la pollution
lumineuse dont nous souffrons dans les sociétés modernes, qui entraverait la
création naturelle de mélatonine dans l’organisme. Cela « bloque
normalement les hormones sexuelles. Sans suffisamment de mélatonine, les
hormones sexuelles atteignent leur taux le plus élevé trop tôt6 ». Il est donc
important de suivre les rythmes de la nature : se réveiller à la lumière du
soleil et se reposer sans éclairage la nuit. L’idéal est d’éviter d’endormir les
enfants avec une lumière artificielle allumée.
Je suis préoccupée par le rythme de vie effréné qui pousse les enfants à
grandir rapidement, sans vivre chaque processus et chaque étape en temps
voulu. La société, obsédée par la compétition, valorise trop l’« intelligence »
et encourage les jeunes enfants à développer des compétences correspondant
à un âge plus tardif afin d’être « en avance ». C’est une source de fierté si
notre enfant porte des vêtements deux tailles plus grandes, parle tôt, apprend
prématurément à lire, etc. Dans cette dynamique de compétition et d’orgueil,
nous faisons grandir nos enfants à la hâte. La télévision, la publicité, les
entreprises de compléments alimentaires, etc. y contribuent. Ils favorisent
tous la croissance et l’augmentation de « l’intelligence » et de ses capacités…
Maintenant, que nous dit la croissance précoce d’un enfant ? Lisons ce
que leur corps exprime, écoutons leurs besoins… cela se fera précisément
dans une phase de transition importante de l’enfance à l’adolescence. Il arrive
parfois qu’on nous pousse, quand nous sommes encore petites, à devenir d’un
coup des femmes (prêtes à être mères). Écoutons et accueillons les
transformations de nos filles, ce qui ne sera pas facile. Nous avons déjà vu
que les hormones sont une énergie que nous avons nous-mêmes la capacité
de mobiliser.
Améliorer notre alimentation jouera un rôle essentiel dans ce cas, tout
comme éliminer de notre foyer des produits chimiques et cosmétiques qui
contiennent des perturbateurs endocriniens.
Le yoga, une technique qui aide à équilibrer le système hormonal en
travaillant avec l’hypophyse, responsable de notre homéostasie, constitue un
traitement intéressant. Dinah Rodrigues a publié de nombreux livres qui
enseignent comment pratiquer le yoga des hormones (YHT) pour atténuer
différents déséquilibres tout au long des cycles féminins.
LES PERTURBATEURS
ENDOCRINIENS
Nous savons déjà que les hormones sont responsables de nombreux
changements dans notre corps, mais on parle peu de l’action des agents
externes dont l’air, les aliments, l’eau, etc. sont saturés et qui nuisent à notre
santé et à tout l’écosystème qui nous entoure. Mais attention ! La solution
proposée consiste en des comprimés de synthèse pour maîtriser le chaos
semé. Les femmes en prennent tout le temps, et une grande partie de ces
substances se retrouvent dans leur urine, puis dans les rivières et les mers,
polluant ainsi tout l’écosystème marin…
Toute la nature est modifiée par les molécules qui polluent
l’environnement, connues sous le nom de « perturbateurs endocriniens »
(PE). Il s’agit de substances que l’on peut trouver dans les aliments, les
produits et les articles d’usage courant […], qui ont une incidence élevée
dans les maladies du système reproducteur (infertilité, malformations, puberté
précoce, etc.), dans les cancers (ovaire, sein, testicule, thyroïde) et dans les
maladies neurologiques et métaboliques (syndrome métabolique, obésité,
diabète)7.
Elles causent également de graves dommages à la faune sauvage.
Les perturbateurs endocriniens comprennent8 :
les composés organiques persistants (COP) : substances organochlorées
(PCB, dioxines, HCB), substances perfluorées (PFOS, PFOA), substances
bromées (PBB, PBDE), etc.
les composants plastiques : phtalates (BBP, DBP, DEHP, etc.) et
bisphénol-A.
les composants des produits nettoyants : alkylphénols (éthoxylates,
octylphénols, etc.).
les ingrédients des cosmétiques, les produits d’hygiène et les parfums de
synthèse : parabènes, triclosan, filtres UV (BP2, BP3, 4MBC, OMC),
muscs de synthèse (MX, MK, HHCB, AHTN).
les pesticides, biocides et herbicides : organochlorés (DDT,
hexachlorobenzène, chlordane, chlordécone, mirex, toxaphène, lindane,
linuron, acétochlore et alachlore), organophosphorés (parathion,
malathion, chlorpyrifos, diazinon, dichlorvos), carbamates, pyréthrines et
pyréthroïdes, herbicides (glyphosate, atrazine), fongicides (vinclozine et
autres), etc.
les solvants : styrène, perchloroéthylène, trichloro-benzène, résorcine,
paraffines chlorées, etc.
les métaux et métalloïdes : plomb, cadmium, nickel, mercure, composés
organostanniques, arsenic.
Comme nous pouvons le constater, nous sommes entourés de
perturbateurs endocriniens. Il n’est pas facile d’y échapper, mais ce n’est pas
impossible non plus. Grâce à de petits changements, nous pouvons les
éliminer de nos vies. Modifier notre alimentation est une étape fondamentale,
qui commence par l’élimination des graisses saturées, du sucre raffiné et de la
viande de bœuf, de poulet et de porc traitée aux hormones de croissance. Les
produits laitiers sont également concernés. Les légumes en conserve et le soja
génétiquement modifié sont également à éviter. Ainsi que tous les produits
cosmétiques contenant l’un des ingrédients ci-dessus. Vous pouvez lire les
étiquettes des produits alimentaires et d’hygiène personnelle pour connaître
leur composition. D’autre part, l’exercice physique et énergétique sera
essentiel pour équilibrer vos hormones : pratiquer le yoga ou le tai qi au
quotidien aidera à harmoniser les messagers énergétiques pour tous les cycles
vitaux.
Les symptômes
Absence de menstruation.
Changements dans le flux menstruel : trop abondant ou pas assez.
Cycles menstruels plus longs ou plus courts (règles tous les dix à douze
jours, ou tous les trente-cinq à quarante-cinq jours).
Règles douloureuses, avec élancements et crampes.
Sautes d’humeur, irritabilité et sensibilité.
L’arrêt de la pilule contraceptive ou des injections d’hormones entraîne
des changements majeurs dans l’organisme, qui peuvent durer des mois,
le temps que le système se régule et se désintoxique des hormones
artificielles.
NOTES
1. Eden, D. et Feinstein, D., Medicina energética para mujeres. Alinea las energías de tu cuerpo para
mejorar tu salud y vitalidad, Barcelone, Obelisco, 2012, p. 108.
2. Ratcliff, J. D., « The Endocrine Glands : Centers of Control », dans Our Human Body, New York,
The Reader’s Digest Association, 1962, p. 271-276.
3. Palmetti, N., Cuerpo saludable, Cordoba, autoédition, 2008, p. 20.
4. Eden, D. et Feinstein, D., op. cit., p. 112.
5. Morales, M. (2012). « La salud también es contagiosa », interview à Ruediger Dahlke, 4 mars 2012,
disponible sur <http://crecejoven.com>.
6. Idem.
7. Romano Mozo, D., « Sustancias que alteran el sistema hormonal », in Ecologistas en Acción, cahier
nº 23, juin 2014, p. 5.
8. La liste de perturbateurs endocriniens est extraite de l’article de Romano Mozo (op. cit.).
Et la lune se meut au rythme
de nos utérus incandescents.
Chapitre X
FERTILITÉ
Des graines de créativité en expansion
L
a connaissance sur le fonctionnement de notre fertilité n’a pas toujours
été le territoire exclusif de la médecine et n’a pas non plus toujours
dépendu des médicaments pour être « contrôlée ». C’est une
connaissance qui, dans plusieurs cultures ancestrales, a été arrachée aux
femmes par l’imposition d’idéologies religieuses et les tabous sur le sexe.
Il est si étrange de croire que nous ne savons rien de notre fertilité… Cela
revient à dire qu’une graine n’a aucun souvenir de son cycle vital. Peut-être
nous arrive-t-il la même chose qu’à une graine transgénique quand sa
mémoire ancestrale s’efface : cette pulsion instinctive et naturelle de
connaissances, de cycles et de fluides corporels a été réprimée par des
facteurs sociaux durant le long patriarcat. Cependant, les femmes ont
aujourd’hui tendance à vouloir reconquérir ce savoir dont on les a
dépouillées, des connaissances latentes qui n’attendent qu’un appel pour
éclater à nouveau.
La « chasse aux sorcières », en Europe centrale au début de l’ère
moderne, a revêtu une portée sociale et politique hautement symbolique qui
nous marque encore aujourd’hui. Des milliers de femmes ont été anéanties
pour avoir fait un pas en avant vers plus d’autonomie sociale et, surtout,
sexuelle. Le « bûcher des sorcières » n’était qu’une excuse pour mettre un
terme à la sagesse dont certaines femmes médecins faisaient preuve sur la
vaste sexualité des femmes.
Pendant des siècles, les femmes ont été des médecins sans titre ; tenues à
l’écart des livres et de la science officielle, elles ont appris les unes des
autres, transmettant leurs expériences entre voisines ou de mère en fille. Les
villageois les appelaient « femmes sages », alors qu’elles étaient des sorcières
ou des char-latans1 aux yeux des autorités.
Elles ont effrayé le pouvoir religieux en place et on les a injustement
diabolisées pour les dépouiller de leur sagesse. Elles n’avaient pas le droit de
manipuler ce savoir, et encore moins d’être des « leaders féminins » qui
diffusent ce savoir. Elles représentaient un danger potentiel pour la société de
l’époque.
Cette pratique s’est répandue dans le monde entier comme un exemple de
ce qui arriverait à ceux qui ne respecteraient pas les règles morales et
religieuses. Elle a atteint nos terres avec la colonisation en Amérique,
pendant laquelle on diabo-lisa tout ce qui ne relevait pas des croyances de la
Sainte Église catholique. C’est ainsi que notre sagesse indigène ancestrale
s’est perdue, se transformant en culte non pas de Pachamama, la Terre Mère,
mais de l’image d’une femme (vierge) froide et triste, Marie, la mère de
Jésus, comme l’enseigne le christianisme.
Et aussi douloureux que cela puisse paraître, aujourd’hui encore, tout ce
qui est lié à notre sagesse indigène est étiqueté comme de la « sorcellerie » et
dévalorisé par la société.
La médecine androcentrique méprise les connaissances empiriques des
femmes sur leur propre sexualité. On les considère comme inefficaces ou
inutiles, « des choses, plutôt, que les femmes s’imaginent ». Ces
connaissances sont stigmatisées et cataloguées comme subjectives et peu
valables, ce qui signifie que les femmes, dans l’imaginaire socioculturel,
s’éloignent encore plus du lien avec leur sexualité et leur fertilité.
Que les hommes fussent considérés comme les seuls détenteurs de la
sagesse en médecine (aujourd’hui encore, ils sont majoritaires dans les cours
de médecine en Occident) signifie que le savoir féminin était relégué loin
derrière, soumis aux études et expériences sous l’œil scientifique des
patriarches.
Aujourd’hui, nous constatons que peu de femmes comprennent le
fonctionnement naturel de leur corps et ses évolutions cycliques chaque mois.
Il semble que l’apprentissage de la fertilité se limite à la contraception. Au vu
des différentes méthodes, essentiellement fournies par le marché
pharmaceutique, il est clair qu’il ne convient pas d’éduquer la population,
mais plutôt de la pousser à consommer ces médicaments dont elle finit par
dépendre.
La reconnaissance de notre fertilité est une pratique beaucoup plus large
que le simple apprentissage de la contraception. Savoir que nous sommes
plus ou moins fertiles durant notre vie est un outil qui peut nous apporter la
santé, nos rendre libres et autonomes pour la vie.
LA CONTRACEPTION
La pilule contraceptive, inventée il y a seulement soixante ans, a révolutionné
la sexualité des femmes en la libérant. Si elle a ouvert de nouveaux horizons
en matière de planification des naissances, et donc d’indépendance familiale
et économique des femmes, elle a simultanément constitué un recul en termes
de connaissance de soi en matière de fertilité, comme le souligne Alexandra
Pope, spécialiste du cycle menstruel et co-autrice du livre The Pill : Are you
sure it’s for you?
Aujourd’hui, on présente toujours la pilule comme un moyen de
« contrôler nos vies ». L’ironie dans tout ça, c’est que non seulement on ne
« contrôle » rien du tout, mais qu’on est aussi contrôlé par un médicament.
Le véritable sens de l’expression « avoir le contrôle » vient de la
connaissance du fonctionnement de notre corps, de l’appréciation des
changements mensuels rythmiques comme autant d’occasions de se découvrir
et de prendre soin de soi, ainsi que d’accéder aux sources profondes de
puissance que le cycle nous révèle. C’est cela la véritable liberté2 !
La pilule est un composé chimique contenant des substances hormonales
de synthèse qui agissent comme s’il s’agissait d’œstrogènes et de progestatifs
dans notre corps pour empêcher l’ovulation, en altérant la mucosité du col de
l’utérus (qui lubrifie, aide et protège les spermatozoïdes pour qu’ils se
déplacent dans l’utérus jusqu’aux trompes). Une sorte de tampon épais se
forme alors, rendant plus difficile l’accès des spermatozoïdes aux trompes de
Fallope. Il agit également sur les parois de l’utérus (l’endomètre) en
l’empêchant d’accueillir un éventuel ovule fécondé. Notons que c’est
actuellement la méthode la plus utilisée par les femmes dans le monde entier,
mais qu’elle ne protège pas contre les infections sexuellement transmissibles
(IST), aspect qu’il ne faut pas négliger. Ce médicament, comme tous les
autres, peut perdre de son efficacité si on le prend en même temps qu’un
autre médicament, notamment des antibiotiques. De plus, si vous accusez des
vomissements ou de la diarrhée dans les deux heures qui suivent la prise, il se
peut que la pilule ait été éliminée… Si vous êtes porteur d’une maladie ou
prenez régulièrement un médicament, renseignez-vous sur les interactions
possibles et/ ou utilisez une méthode barrière pour vous protéger pendant le
traitement.
Voici les différentes méthodes contraceptives à disposition :
Barrière : préservatif masculin, diaphragme, éponges vaginales,
préservatif féminin.
Dispositif intra-utérin (DIU) : en forme de T, fabriqué en cuivre.
Chimique/hormonale : pilule contraceptive, méthode sous-cutanée,
anneau vaginal, spermicides, injection hormonale, patch transdermique et
pilule du lendemain.
Chirurgicale : vasectomie et ligature des trompes.
Planification familiale (naturelle) : méthode du retrait prématuré
(éjaculation du sperme en dehors du vagin), méthode du rythme, méthode
de la température basale, méthode Billings, méthode symptothermique,
méthode de l’aménorrhée lactationnelle et sensibilisation à la fertilité,
entre autres.
Il est important que vous connaissiez votre cycle menstruel, car toutes les
femmes ont des cycles différents. Pour cela, je vous recommande
d’étudier le chapitre VIII, sur le cycle menstruel.
Notez et enregistrez tout ce qui vous arrive sexuellement et affectivement
dans chaque cycle, puis analysez les variations chaque mois et
reconnaissez vos phases.
Apprenez des cycles lunaires. Cet exercice vous aidera à vous connecter à
la lune et à vos propres énergies cycliques. Pour plus d’informations sur
ce point, consultez également le chapitre VIII.
Expérimentez et prêtez attention à vos pertes vaginales et à votre glaire
cervicale, car elles changent tout au long du cycle, ce qui permet de
reconnaître si l’on est en période d’ovulation ou pas, en fonction de leurs
caractéristiques. Vous pouvez l’examiner et voir si sa consistance indique
un état fertile (voir ci-dessous).
Prêtez attention à vos rêves et à vos fantasmes. Ces rêves sont de
puissants indicateurs de fertilité.
Ne doutez pas de votre fertilité parce que vous utilisez une méthode de
contraception naturelle et que vous ne tombez pas enceinte. La vérité,
c’est que cela fonctionne !
En guise de résumé
Les femmes passent par quatre étapes chaque mois. On dit que nous sommes
quatre femmes différentes ayant besoin de comprendre et d’être comprises.
Mais en fin de compte, nous ne sommes qu’UNE, devant consciemment
s’adapter à ses propres désirs et besoins. Connaissance de soi, amour de soi,
écoute et ressenti !
Le cycle commence par les règles. Viennent ensuite les périodes pré-
ovulatoire, ovulatoire et prémenstruelle. Et puis cela recommence. Ces quatre
périodes, que nous vivons sur un plan physique, émotionnel et spirituel, sont
modifiées par des hormones de synthèse. Le cycle se régularise à des
périodes précises. En inhibant l’ovulation, on supprime une partie importante
de notre libido, ce qui nous empêche d’en profiter, ainsi que de tout ce que
nous vivons avec nos hormones cycliques au rythme de la lune, des marées,
des saisons, etc. De cette façon, le rythme de notre cycle devient précis et
bien établi. Nous pensons être fertiles vingt-huit jours par mois, sans savoir
que nous ne sommes fertiles que vingt-quatre heures, UNE fois par mois3.
Comment le vérifier ?
Insérer un doigt juste à l’entrée du vagin et prélever un échantillon. Comparer
et se rappeler comment étaient ses pertes vaginales les jours et les semaines
d’avant. Si vous remarquez que le mucus est plus épais et extensible, étirez-le
avec votre pouce et votre index. S’il s’étire et ne rompt pas, comme du blanc
d’œuf, c’est que vous êtes peut-être en présence d’une glaire cervicale fertile.
Un autre test consiste à mettre ses doigts avec le mucus dans l’eau.
Contrairement aux pertes vaginales qui se dissolvent rapidement pendant le
reste du cycle, il ne se dissout pas dans l’eau.
En complément, vous pouvez également vérifier votre col de l’utérus.
Découvrez ci-dessous la « méthode de palpation cervicale ». Consultez
également le projet www.beautifulcervix.com, où vous trouverez plusieurs
images de cols et de leurs pertes vaginales à chaque étape du cycle, chez des
femmes d’âges différents en plus ou moins bonne santé.
Cycle menstruel : notez le premier jour de vos règles, qui sera le premier
jour de votre cycle tout entier, et marquez la fin des saignements.
Liquides : tout ce qui sort du vagin pendant le cycle est appelé « pertes
vaginales ». Cependant, au moment de l’ovulation, la « glaire cervicale
fertile » apparaît. Marquez les jours où vous remarquez une plus grande
quantité de glaire. Notez sa quantité, son élasticité, sa texture, son acidité,
sa couleur et son épaisseur.
Ovulation : marquez d’un symbole les jours où vous ressentez une
possible ovulation. Vous pouvez le percevoir de plusieurs manières. À
l’aide de l’évaluation de votre glaire cervicale, l’apparition de légers
élancements dans la région pelvienne, une sensibilité accrue des seins,
une augmentation du désir sexuel et les autres manifestations
mentionnées ci-dessus. Avec la pratique et l’expérience acquise, vous
serez en mesure de reconnaître cette phase.
Désir sexuel : notez les jours où vous ressentez le plus de désir sexuel, où
vous rêvez le plus et avez le plus de fantasmes. Ce journal vous aidera à
détecter une éventuelle ovulation et à identifier les phases du cycle que
vous traversez.
Rencontres amoureuses : marquez les jours où vous avez des rapports
sexuels, que ce soit avec pénétration, éjaculation, coït interrompu,
préservatif, etc. Cela vous aidera à suivre l’évolution de votre fertilité5.
MÉTHODES DE PLANIFICATION
FAMILIALE
Tous les signes et les sensations énumérées ci-dessus sont étudiés par les
différentes méthodes de planification familiale de sensibilisation à la fertilité.
Toutes exigent discipline et constance pour détecter votre moment le plus
fertile. Chaque méthode repose sur l’étude des signes et symptômes qui
indiquent si une femme se trouve au moment le plus ou le moins fertile de
son cycle. Nous décrirons chaque méthode par la suite, mais les principales
sont en résumé les suivantes :
Méthode de la palpation du col de l’utérus : elle consiste à palper
l’ouverture du col de l’utérus pour déterminer le moment de l’ovulation.
Méthode Billings : elle repose sur l’observation de la glaire cervicale.
Méthode de la température basale : elle consiste à enregistrer la
température basale tout au long d’un cycle menstruel pour déterminer la
phase infertile post-ovulatoire.
Méthode du calendrier : elle consiste à enregistrer et à calculer la
moyenne de notre cycle menstruel afin de déterminer la période
d’ovulation et la phase infertile.
Méthode symptothermique : elle est très complète, car elle comprend
plusieurs techniques permettant de connaître ses périodes de fertilité
comme le calendrier, l’observation de la glaire cervicale et la prise de la
température basale.
MELA : méthode d’aménorrhée lactationnelle.
INDICE DE PEARL
MÉTHODES GROSSESSES NON PLANIFIÉES DE CENT
FEMMES DURANT UN AN
Il est recommandé de réaliser cet auto-examen tous les soirs, sans avoir eu de
rapports sexuels auparavant, après avoir uriné et en ayant les ongles courts et
les mains propres.
Debout, une jambe levée et posée sur une chaise, insérer profondément
l’index et le majeur dans le vagin.
C’est après les menstruations qu’il faut commencer l’examen. Pendant la
première période, on remarquera que le col de l’utérus est dur, bas et fermé et
qu’on peut orienter l’ostium dans n’importe quelle direction. En revanche,
durant la période ovulatoire, il sera plus souple, haut, ouvert et l’ostium plus
centré, dans l’alignement du vagin.
Effectuer cet examen tout au long du cycle et noter ce que l’on perçoit. Il
faut essentiellement rechercher les trois caractéristiques suivantes :
1. Hauteur et position : en insérant ses doigts, sentir si le col de l’utérus est
haut et difficile à sentir (plus fertile), s’il est à mi-hauteur ou s’il est bas
et facile à trouver (moins fertile).
2. Consistance : quand on touche le col de l’utérus, on peut sentir qu’il est
dur ou doux. S’il est mou, c’est le signe d’une période de fertilité.
3. Ouverture de l’ostium : l’orifice externe du cou a tendance à s’ouvrir ou à
se fermer de manière très subtile. Lorsqu’il est plus ouvert, c’est le signe
d’un état de fertilité.
Selon moi, cette méthode doit être pratiquée en complément d’une autre.
Au fil des mois, vous apprendrez à ne plus le faire tous les jours, mais juste
de temps à autre, quand cela vous semble nécessaire pour détecter votre état.
Il faudra contrôler tous les jours, soit en s’essuyant en allant aux toilettes, soit
en insérant délicatement ses doigts dans le vagin. Inutile d’aller
profondément au point de sentir le col de l’utérus, l’entrée du vagin suffit.
Neem
L’huile de neem est une méthode de contraception efficace, comme l’ont
montré plusieurs études en Inde10. On peut l’appliquer sur le vagin avant un
rapport sexuel, comme spermicide, ainsi qu’après, comme « pilule du
lendemain ». L’expérience a montré que l’huile de neem est capable de tuer
en moins de trente secondes tous les spermatozoïdes et de préserver son
efficacité jusqu’à cinq heures après l’application. Elle ne génère pas de
réactions allergiques, n’irrite pas, ne nuit pas à la fertilité et fonctionne très
bien comme lubrifiant. Son seul inconvénient est son odeur, parfois un peu
forte.
Plusieurs études montrent que l’huile de neem possède des propriétés
spermicides, antimicrobiennes, antifongiques et antivirales11. Elle protège
contre les virus et les infections, et son efficacité contre certaines IST a été
démontrée. Cette plante possède une « action inhibitrice intéressante sur un
large spectre de micro-organismes, y compris Candida albicans et tropicalis,
Neisseria gonorrhoeae, le multirésistant Staphylococcus aureus et les
infections du tractus urinaire par Escherichia coli, l’Herpès simplex de type 2
et le VIH-113 ».
Jusqu’à présent, son application en tant qu’huile à usage externe est la
forme la plus testée et la plus efficace.
Le margousier est également étudié comme méthode anticonceptionnelle
pour les hommes, et de bons résultats ont déjà été obtenus14. Un extrait de
margousier administré par voie orale sous forme de gélules est en cours
d’expérimentation chez les hommes. Cela provoque une infertilité
temporaire, réversible en six semaines seulement après l’arrêt de la pilule.
L’huile de neem n’affecterait ni la fertilité ni la libido ou le sperme. « La dose
recommandée est de deux gélules de feuille de neem, trois fois par jour avant
les repas15 », à prendre au moins un mois avant que son action ne commence
à être efficace.
Igname sauvage
Willa Shaffer, sage-femme et autrice de Birth Control Without Fear : Wild
Yam (Woodland, Woodland Health, 1994), raconte comment elle a
expérimenté sur un groupe de femmes la prise quotidienne d’igname comme
méthode de contraception. Au bout de quatre années d’expérimentation, elle a
conclu que l’igname n’altère pas la fertilité ni l’ovulation, mais qu’elle rend
l’ovule stérile en durcissant son enveloppe extérieure, empêchant ainsi la
pénétration des spermatozoïdes.
Shaffer recommande deux prises quotidiennes de trois capsules de taille
« 00 ». Cesser d’en prendre pourrait ne donner aucun résultat, voire
augmenter la fertilité.
La seule contre-indication serait la consommation simultanée
d’antibiotiques (même naturels), qui ferait perdre à l’igname son action
contraceptive.
Des recherches supplémentaires sont toutefois nécessaires, et cette
méthode doit être complétée par d’autres méthodes afin d’éviter de prendre
des risques16.
NOTES
1. Ehrenreich, B. et English, D., Brujas, parteras y enfermeras. Una historia de sanadoras, Barcelone,
La Sal, 1981, p. 4.
2. Interview de María Sánchez en Revista BioCultura, 39(6).
3. Pour cela, je vous recommande la lecture de Period Repair Manual: Natural Treatment for Better
Hormones and Better Periods (édition en anglais, 2017) de Lara Briden, une spécialiste en la matière.
Je vous conseille également de relire le chapitre VIII, sur le cycle menstruel.
4. Garcia Paniagua, J. et Vargas Casarola, N., Ciclos femeninos y fertilidad consciente, México,
autoédition, 2007, p. 41.
5. Il ne s’agit que de références sur la manière d’enregistrer les phases et les transformations pertinentes
de votre cycle. Je vous recommande de noter également toute idée ou pensée que vous jugez
importante : rêves, état de santé, prise de médicaments, etc.
6. Des femmes incroyables ont déclenché de nouvelles vagues de pornographie très intéressantes. Je
vous invite à vous intéresser au « porno féministe » ou au « post-porno ».
7. Chang, J., El Tao del sexo y del amor. La antigua vía china hacia eléxtasis, Barcelone, Plaza &
Janes, 1992, p. 73.
8. Idem.
9. Döring, G. K., « The Reliability of Temperature Records as a Method of Contraception », in
Deutsche medizinische Wochenschrift, 92(23): 1055-1061, 9 juin 1967.
10. Khillare, B. et Shrivastav, TG. (2003). « Spermicidal Activity of Azadirachta indica (Neem) Leaf
Extract », in Contraception, 68(3): 225-9, septembre 2003.
11. Zeitlin, L. et al., « Tests of Vaginal Microbicides in the Mouse Genital Herpes Model », in
Contraception, 56(5): 329-35, novembre 1997.
12. Idem.
13. Yin, Z. et al. (2004). « Preparation of Contraceptive Pill Microcapsules and its Anti-fertility
Effect », in Journal of Biomedical Engineering, 21(6): 979-82, décembre 2004.
14. Ces informations proviennent de l’article <www.sisterzeus.com/neem_men.html<.
15. Certaines références proviennent du projet Living with Our Fertility, <www.sisterzeus.com>.
16. Certaines références proviennent de Queen Anne’s Lace/Wild Carrot (Daucus carota), disponible
sur <www.sisterzeus.com/qaluse.htm#5>.
Si nous voulons créer un monde moins violent,
où le respect et la gentillesse remplaceront la peur et la haine,
nous devons commencer par la manière
dont nous traitons le début de la vie.
Car c’est à ce moment-là que s’installent
nos modèles les plus profonds, de ces racines jaillissent
la peur et l’aliénation ou l’amour et la confiance.
SUZANNE ARMS
Chapitre XI
LA GESTATION,
L’ACCOUCHEMENT ET
L’ALLAITEMENT
Retrouver notre force ancestrale
a grossesse, l’accouchement et l’allaitement sont de vastes sujets qu’on peut
Conseils diététiques
Nous ne devrions manger que lorsque nous avons faim et non pas « pour
deux ». Éviter l’angoisse des « fringales » et contrôler les aliments nocifs
pour la santé.
La première phase
Elle s’étend de la première semaine de gestation à la 12e, c’est-à-dire les trois
premiers mois. Pendant cette période, la femme enceinte commence à
ressentir les premiers changements physiques et émotionnels. Cela est dû à
l’action des hormones, principalement favorisée par le placenta. Certaines
personnes n’expérimenteront pas de grands changements ni inconvénients.
D’autres les expérimenteront de plusieurs manières. Leurs seins seront très
sensibles, augmenteront de taille et se pigmenteront.
Vous pouvez remarquer l’un ou l’autre des changements suivants, un
mélange, tous ou aucun, et ils peuvent apparaître dans plusieurs cycles de la
grossesse. Tout est très relatif.
Baisse d’énergie et hausse de la fatigue
Sensibilité aux odeurs
Sensibilité émotionnelle
Brûlures d’estomac
Ballonnements et gaz
Manque d’appétit
Nausées et vomissements
Maux de tête
Douleurs utérines et mammaires
Certains désagréments peuvent être plus délicats, tels que :
Menace d’avortement
Anémie
Pression artérielle basse
Brûlures d’estomac
Manque d’appétit
Nausées et vomissements
On peut éviter les nausées en mangeant peu et plus souvent dans la journée.
N’oubliez pas d’adopter une alimentation saine et équilibrée afin de fournir
tous les nutriments nécessaires pour votre bébé et pour vous.
Éviter de se lever vite le matin et manger au moins deux biscuits salés
sans les mélanger à des liquides avant le petit-déjeuner.
Éviter de boire pendant les repas.
Éviter de manger des aliments frits et des graisses saturées.
Augmenter la vitamine B6 dans son alimentation. On peut en trouver
dans les céréales complètes, les pois chiches, les fruits à coque (comme
les cacahuètes ou les noisettes), les bananes et les légumes verts, entre
autres.
Boire une infusion de gingembre, manger un aliment qui en contient ou
en mettre un petit morceau dans la bouche jusqu’à l’arrêt des nausées. Il
est très efficace.
Prendre de la mélisse en infusion. De petites quantités aident à avoir une
meilleure digestion et à prévenir les nausées.
Si les nausées persistent après le premier cycle, préparer un thé à la
menthe et le prendre en petites quantités et bien dilué.
Éviter les odeurs fortes, ainsi que de se brosser les dents trop près des
repas et/ ou avec un dentifrice très fort.
2 à 3 heures avant le coucher, prendre une collation riche en protéines.
Maux de tête
De nombreux facteurs peuvent en être à l’origine. Il est important d’en
trouver la cause, surtout si la douleur persiste et dure plus de 48 heures.
Le stress et les émotions brusques en sont parfois la cause, tout comme
les problèmes digestifs, l’épuisement physique, etc.
Conseils :
Éviter les endroits où l’air frais ne circule pas.
Mettre des tranches de pommes de terre fraîches sur ses tempes. On peut
les faire tenir en place avec un morceau de tissu ou une gaze.
Respirer de l’huile essentielle de lavande. C’est très efficace, tout comme
mettre une goutte sur les tempes.
Il est courant que les seins soient sensibles, qu’ils grossissent et que la peau
du mamelon et de l’aréole soit pigmentée. Le colostrum peut également sortir
de vos mamelons à tout moment de la grossesse. En outre, il est fréquent de
ressentir des douleurs dans le ventre (comme des crampes menstruelles). Ce
phénomène naturel est dû au fait que notre utérus se développe et s’adapte.
Conseils :
Porter un soutien-gorge confortable maintenant bien les seins, mais les
exposer aussi à la nature en les libérant à l’air libre. Cela les détendra et
les préparera à l’allaitement, pendant lequel ils seront longtemps exposés
à une succion intense et affectueuse.
Menace d’avortement
On en parle peu, mais le risque est fréquent pendant les trois premiers mois.
Au cours des premières semaines, une grossesse sur cinq se termine par une
fausse couche. Quand existe-t-il un risque de fausse couche ? Il peut y avoir
un léger saignement (pas nécessairement rouge : il est parfois brun). S’il est
abondant, appeler immédiatement un médecin.
Conseils :
S’accorder un REPOS ABSOLU, pendant deux semaines minimum,
jusqu’à l’arrêt du saignement.
Ne pas faire d’efforts, ne pas bouger, ne porter ni talons ni vêtements
serrés.
Manger régulièrement, en excluant les aliments qui provoquent des
flatulences ou qui sont très stimulants, ou qui provoquent des
contractions, comme les épices et les condiments.
Boire des boissons chaudes.
En cas de contractions, prendre des bains de siège avec du thé à la
camomille, qui aide à détendre les muscles et à contrôler les contractions.
Toujours le faire avec l’aide d’une autre personne.
Anémie
L’anémie n’est pas une maladie, mais le symptôme d’un faible taux
d’hémoglobine dans le sang, causé par différents facteurs. Il est essentiel de
conserver une bonne alimentation. Pour l’éviter, il faut veiller à intégrer dans
son alimentation :
Lait de soja biologique
Légumes verts, notamment des épinards et des blettes, mélangés à du jus
de citron
Palourdes, qui contiennent beaucoup de fer
Céréales complètes
Graines de potiron ou de courge
Élixir à base de fer, de vitamines et d’extraits de plantes. On peut en
trouver en pharmacie.
La deuxième phase
Changements cutanés
Ligne brune
Il est très fréquent qu’elle apparaisse verticalement sur le ventre. Cela est dû
aux changements hormonaux. Elle peut apparaître en même temps que des
poils et disparaît avec le temps, après l’accouchement.
Insomnie
Il peut arriver que vous ayez des difficultés à vous endormir pendant cette
période, ainsi qu’au cours des derniers mois. Cela est dû à plusieurs facteurs :
trouver la bonne position pour dormir, les mouvements du bébé, les brûlures
d’estomac, l’envie d’uriner, etc. Essayez de vous détendre l’esprit pendant
quelques minutes avant d’aller vous coucher, en écartant tous vos soucis.
Faites également des exercices de respiration profonde.
Vous pouvez également prendre des infusions de mélisse, de feuilles
d’oranger ou de valériane, avec une cuillère à soupe de la plante par litre
d’eau bouillie.
Crampes
Conseils :
Se reposer avec les jambes surélevées. Voici une méthode simple :
s’allonger sur le lit et lever les jambes en les appuyant contre le mur. Cet
exercice est utile surtout en cas de gonflement des jambes. Essayer de le
faire pendant vingt minutes, les jambes toujours vers le haut.
Éviter le sel dans les aliments, notamment ceux qui en contiennent
beaucoup, comme les aliments en boîte, les saucisses, les fromages, les
hamburgers, etc.
Boire beaucoup d’eau ou de jus de fruits non sucrés.
Porter des vêtements amples et des chaussures confortables.
Si l’œdème apparaît brusquement et s’accompagne d’un gonflement
anormal, de fourmillements ou d’un mal de tête, il vaut mieux consulter
un médecin.
Constipation
Très fréquente à tout moment de la grossesse, elle est due à la hausse de la
progestérone et à la baisse de la motilité du tube digestif. Elle est souvent
causée par les compléments en fer que les obstétriciens prescrivent.
Recherchez une alternative naturelle, comme les élixirs de fer à base de
vitamines et de plantes.
Conseils :
Manger des aliments frais, comme des fruits et des légumes riches en
fibres (flocons d’avoine, orange, kiwi, poire, betterave, prune, papaye,
etc.)
Rester active grâce aux exercices recommandés pour la grossesse
Boire des jus de fruits à jeun
Boire beaucoup tout au long de la journée.
Infections vaginales
Infections urinaires
Elles sont très fréquentes pendant la grossesse. Le plus important est de les
diagnostiquer précocement et de les traiter immédiatement. Au cours des
premier et deuxième cycles de la grossesse, les femmes doivent donc faire
des analyses d’urine en prévention.
Une infection urinaire non traitée pendant la grossesse entraîne parfois
des troubles graves pouvant affecter votre santé et celle de votre bébé. Il
arrive également parfois, comme cela m’est arrivé, que vous souffriez d’une
infection appelée « bactériurie asymptomatique ». Dans mon cas, elle n’a pas
été traitée à temps et a provoqué une pyélonéphrite qui, à son tour, a
déclenché les symptômes d’un travail prématuré et entraîné une semaine
d’hospitalisation regrettable. Il est très important que vous consultiez votre
sage-femme ou votre médecin si les résultats des analyses vous paraissent
mauvais, afin de voir quel est le meilleur traitement. Si vos analyses d’urine
révèlent la présence de bactéries (par exemple Escherichia coli), prenez les
antibiotiques que votre médecin vous prescrira.
Ne prenez pas les herbes que nous conseillons dans ce livre pour lutter
contre les infections, car elles sont généralement abortives et/ou doivent être
consommées pendant de longues périodes, ce qui peut être risqué en cas de
grossesse. Vous pouvez compléter le traitement médical avec du jus de
canneberge, de la vitamine C et des jus de fruits naturels, et en buvant
beaucoup tous les jours. Cela ne s’applique qu’aux infections urinaires. Pour
les infections vaginales, suivre les traitements recommandés au chapitre XIII.
Diabète gestationnel
Conseils :
Réduire sa consommation de protéines, de graisses et de lait de vache.
Manger des fruits et des légumes crus.
Réguler la consommation de glucides (tels que le pain, les céréales, les
pâtes et le riz blanc). Les consommer de préférence dans leur version
complète.
Diminuer la consommation d’aliments à forte teneur en sucre : sodas, jus
de fruits, gâteaux, desserts, miel, chocolats et glaces, entre autres.
Pratiquer une activité physique, comme le yoga prénatal, pour réguler le
taux de sucre dans le sang.
La troisième phase
Commence à partir de la 33e semaine. L’accouchement a généralement lieu
entre la 37e et la 42e semaine. Il se peut que vous vous sentiez un peu plus
fatiguée, et anxieuse à l’idée de l’arrivée de votre bébé. L’idéal est de vous
reposer et de profiter de cette période, de votre bébé et de vos proches. Prenez
votre temps, ne vous précipitez pas comme si c’était la « fin du monde ». Il
s’agit d’une expérience unique ; essayez d’en profiter au maximum.
Les changements ou les affections les plus caractéristiques du dernier
cycle de la grossesse sont généralement les suivantes :
mal de dos
hypertension : pré-éclampsie
infection périnatale à streptocoques du groupe B (SGB)
hémorroïdes.
Mal de dos
Au cours de la dernière phase, cette gêne peut augmenter. Pour éviter
d’aggraver la situation, il est important de veiller à ne pas prendre trop de
poids pendant la grossesse.
Conseils :
Porter des chaussures confortables pendant la journée.
Dormir avec un oreiller sous les genoux.
Faire du yoga et des exercices physiques qui renforcent le dos et les
muscles lombaires.
Appliquer localement des compresses chaudes à la camomille.
Hypertension artérielle
On parle d’hypertension quand le sang exerce une tension plus forte que la
normale sur les parois des artères. Au Chili, elle survient dans environ 10 %
des grossesses et peut être due à une prédisposition génétique, à une
hypertension antérieure et à une pré-éclampsie (causée par la grossesse). Si la
grossesse affecte la tension, celle-ci doit être contrôlée médicalement, car une
pré-éclampsie non traitée peut, par exemple, évoluer en éclampsie et
provoquer des crises convulsives pouvant entraîner un coma.
La pré-éclampsie est un trouble qui ne se manifeste que pendant la
grossesse. On ne connaît pas ses causes et on la détecte par la hausse de la
pression artérielle et la présence de protéines dans les urines. Les principaux
symptômes sont les suivants : gonflement du corps (œdème), prise de poids
soudaine, maux de tête, bourdonnements d’oreilles, vision trouble et mictions
peu fréquentes, entre autres.
Conseils :
Se reposer et s’allonger sur le côté gauche, en s’aidant d’oreillers hauts.
De cette façon, vous n’exercez pas de pression sur la veine cave (située
du côté droit) et vous favorisez une meilleure irrigation sanguine du
placenta, ce qui assure l’apport d’oxygène et de nutriments au bébé.
Appuyer sur le point de votre main situé entre le pouce et l’index. Cela
aidera à faire baisser la pression.
Consommer beaucoup de calcium. Des études récentes ont montré qu’il
joue un rôle protecteur contre les complications de l’hypertension
artérielle chez les femmes enceintes.
Cette affection se soigne en donnant naissance au bébé.
Hémorroïdes
Pour les traiter, tenir compte des conseils diététiques pour lutter contre la
constipation et des points suivants :
Mettre de l’huile ou une pommade au calendula autour de la région
concernée.
Laver la région atteinte d’hémorroïdes avec une décoction de ballote, de
camomille, de romarin et d’herbe de banane. Faire une décoction à parts
égales de plantes dans un litre d’eau, filtrer et attendre qu’elle refroidisse.
Envelopper de la glace dans un tissu et l’appliquer sur la région
concernée.
Utiliser des cataplasmes d’aloe vera. Pour ce faire, couper les épines et
l’écorce de la plante, puis extraire le gel qui se trouve à l’intérieur. Le
laver, couper le morceau à utiliser et le mettre en cataplasme. On peut
conserver le reste de la plante au frigidaire.
L’ACCOUCHEMENT
Pour traverser cette étape puissante, qui peut durer de quelques heures à
quelques jours, vous pouvez utiliser les recettes à base de plantes suivantes,
qui font partie des connaissances que j’ai acquises lors de ma formation de
sage-femme traditionnelle et que les sages-femmes conservent depuis des
siècles.
L’idéal, pour renforcer la musculature, est de se préparer par des
exercices de Kegel pendant la grossesse et par des massages d’étirement du
périnée.
Conseils
Pour le travail
Pour l’expulsion
Matico : décoction de ses feuilles dans un litre d’eau pendant dix minutes
seulement. Filtrer, laisser refroidir et laver la région de la vulve avec cette
eau, pour régénérer la région blessée et accélérer la guérison et la chute
des points de suture en cas de déchirure.
Le placenta est un organe merveilleux. Sans lui, nos vies n’existeraient pas. Il
fait tout pour le bébé dans l’utérus, en le protégeant et en répondant à ses
besoins en matière de respiration, de nutrition et d’excrétion. C’est un organe
tellement incroyable et puissant qu’il a une vie et une aura qui lui sont
propres, selon la tradition des sages-femmes.
On enseigne peu de choses sur cet être merveilleux. Dans les hôpitaux, il
arrive souvent qu’on l’élimine comme s’il s’agissait d’un déchet. D’abord, ils
coupent le cordon ombilical à la hâte, ce qu’il faudrait éviter au moins
jusqu’à ce que le cordon cesse de pulser. Cet acte n’est pratiqué que de
manière routinière pour séparer le bébé de sa mère, le laver, effectuer une
série de contrôles inutiles et l’habiller, ce qu’on peut très bien réaliser sur la
poitrine de la mère ou quelques minutes plus tard.
Lorsque le cordon est brusquement retiré et coupé, le bébé perd le sang
qui est encore pompé par le placenta, ainsi que sa capacité à s’oxygéner, ce
dont il peut encore avoir grand besoin.
Il arrive également que le placenta soit délivré manuellement, trop
rapidement après la naissance, alors qu’il devrait l’être naturellement, tout
comme nos enfants. Dans un hôpital, on peut attendre jusqu’à une demi-
heure, mais celles d’entre nous qui travaillent dans les accouchements à
domicile savent que ce temps est très relatif et qu’on peut aider le placenta à
sortir par une stimulation naturelle.
La placentophagie
On parle de placentophagie quand les mammifères consomment leur propre
placenta. La plupart des animaux en consomment après l’accouchement et
des humains de différentes cultures en ont également consommé, selon leurs
croyances et rituels. L’un des plus populaires consiste à le consommer après
l’accouchement, la parturiente ingérant un morceau frais ou mélangé à des
fruits pour en faire un jus. On peut aussi en trouver sous forme de gélules ou
de teintures mères.
Dans la médecine traditionnelle chinoise, il existe le Zi he che, une
ancienne médecine placentaire, dont l’utilisation principale est liée au
rajeunissement et à la vitalité, principes extraits du placenta.
Jusqu’à présent, il n’existe aucune preuve scientifique en faveur de la
consommation de placenta, qui démontrerait ses avantages pour la mère et le
bébé. Cependant, de nombreuses cultures en consomment depuis des années.
Si cela vous tente, nous recommandons de faire appel à un expert en la
matière, de ne souffrir d’aucune maladie, de ne pas consommer de
médicaments pendant la grossesse et/ou de ne pas avoir contracté
d’infections, notamment à streptocoques du groupe B.
L’ALLAITEMENT
Il n’existe aucun autre aliment aussi complet et essentiel pour votre enfant
que le lait maternel. Idéalement, l’attachement devrait être favorisé dans
l’heure qui suit la naissance : mettez le bébé sur la poitrine de sa mère,
laissez-le trouver son propre chemin et, avec les sens en éveil, atteindre le
sein. Il aura peut-être sommeil et nous devrons lui donner un petit coup de
pouce8.
L’allaitement maternel n’est généralement pas simple. Pour bien faire,
vous aurez besoin de soutien, de bons conseils et, surtout, d’amour. Comme
cela semble être une question « simple », beaucoup de mères sont frustrées
quand cela ne fonctionne pas immédiatement ou « parfaitement ». Mais ne
vous inquiétez pas : moi, par exemple, qui étais très préparée, j’ai trouvé cela
difficile. Alors que certaines de mes amies trouvaient très facile d’allaiter,
sans rien savoir pourtant… Tout est très relatif. Il est important de s’informer
et de demander de l’aide à ses proches.
On dit souvent que le lait maternel ne suffit pas pour nourrir un bébé.
Mais c’est faux. Vous ne devrez utiliser un booster de lait maternel pour
compléter son alimentation que si votre bébé ne prend pas de poids pendant
des semaines et sur conseil de votre pédiatre. Mais si ce n’est pas le cas, ne
vous laissez pas influencer par les commentaires autour de vous. Votre lait
maternel sera toujours le meilleur aliment pour votre enfant.
Si vous avez des problèmes à ce stade, je vous recommande d’aller voir
un conseiller en allaitement agréé. Il pourra vous orienter au mieux.
Il existe également des banques de lait où de nombreuses femmes
allaitantes offrent leur lait à d’autres personnes qui ne peuvent pas allaiter ;
cherchez dans votre région.
Pour augmenter votre lait, vous devez boire beaucoup chaque jour et très bien
vous alimenter. En outre, vous pouvez vous aider d’infusions de fenouil et de
galega, et boire des laits végétaux d’avoine, de sésame et de graines de
courge.
Mastite
Empêchez le lait de s’accumuler dans vos seins. Si votre bébé ne tète pas ou
dort beaucoup, tirez votre lait avec vos mains ou à l’aide d’un tire-lait manuel
(ou, idéalement, allaitez un autre bébé). Si vos seins sont très engorgés et que
votre lait ne peut pas couler à cause de l’engorgement, prenez quelques
grandes feuilles de chou, faites-les tremper dans de l’eau chaude, puis placez-
les sur vos seins. Il se peut simplement que le lait s’accumule ou stagne, mais
si vous ressentez que l’un de vos seins est dur, si vous présentez une fièvre
supérieure à 38 °C ou si vous vous sentez fatiguée, vous souffrez peut-être
d’une mastite. En général, elles sont traitées par des antibiotiques pour éviter
que votre sein ne s’infecte et vous devrez peut-être subir une intervention
chirurgicale. La meilleure façon d’éviter les mastites est d’empêcher vos
seins de se remplir de lait et de faire téter votre enfant à la demande.
L
a période de fertilité d’une femme s’étend généralement de 10-15 ans à
45-55 ans1. La médecine traditionnelle chinoise appelle la période qui
suit le deuxième printemps, « car elle représente un renouveau
d’énergie et de possibilités2 ».
La fin de la période de fertilité est un processus lent, qui peut commencer
plusieurs années avant l’arrêt définitif du cycle menstruel. Dans notre culture,
c’est aussi un sujet tabou, comme tout ce qui fait partie de la sexualité. C’est
pourquoi beaucoup la vivent malheureusement en silence et dans l’isolement,
comme s’il s’agissait d’une maladie contagieuse ou dont elles devraient avoir
honte. Cependant, nous atteindrons toutes ce moment que nous ne
connaissons que comme la disparition de notre sang et qui entraîne des
symptômes prétendument désagréables. Il s’agit toutefois d’un moment
beaucoup plus complexe et puissant.
Dans de nombreuses cultures, la fin de la fertilité est une étape qu’on
vénère, car c’est le moment où les femmes se tournent vers leur propre centre
et spiritualité, où elles deviennent les gardiennes de la sagesse qu’elles
transmettent alors aux plus jeunes. Les femmes les plus âgées sont souvent
les conseillères des tribus et des villages. Compte tenu de leur vaste
expérience, elles seront les médiums entre la sagesse terrestre et la sagesse
spirituelle qui cohabitent en nous.
Lorsque le sang ne circule plus vers l’utérus, il peut aller vers le cœur. Il
nourrit alors le Shen, l’esprit intérieur de notre identité. C’est pourquoi nous
ressentons parfois l’envie de satisfaire nos besoins spirituels3.
Comme l’adolescence, le deuxième printemps est un processus de
transformation qui s’accompagne de nombreux changements physiques et
émotionnels, se manifestant de plusieurs manières, selon la façon dont nous
vivons et traversons notre sexualité.
Les stéréotypes féminins et la survalorisation de la jeunesse au détriment
de la vieillesse jouent un rôle fondamental dans notre perception au moment
de traverser cette phase. Les changements sexuels qui se produisent alors
s’accompagnent également de stigmatisation, d’ignorance et de on-dit.
Beaucoup de gens ont tendance à être désobligeants, et la société parvient très
bien à nous apeurer et à forger dans la précipitation des réalités
« effrayantes » sur ce qui nous arrivera. Notre esprit, encouragé par des
craintes antérieures, a tendance à chercher dans la hâte des médicaments pour
soulager les « symptômes » qui ne sont que des réponses naturelles au déclin
hormonal.
La femme ménopausée peut offrir à ses enfants ses connaissances et son
expérience du monde intérieur, de la source créatrice divine et de la spirale de
la lignée ; elle les aime et prend aussi soin d’eux, mais en dépassant le rôle de
la femme qui nourrit et alimente4.
Le moment est venu de valoriser la maturité et la vieillesse comme des
étapes essentielles et puissantes de notre vie et de reconnaître le potentiel
spirituel qu’elles représentent. Des étapes de sagesse, de réalisation,
d’exploration et de plongée dans de nouveaux plaisirs et de nouvelles
expressions.
Cette période de plénitude sera menée par l’archétype de la Femme sage
[kimche domo], ainsi que par la Sorcière, la Chamane, l’Enchanteresse ou la
Guérisseuse [kalku]. Le chemin des cycles aura été parcouru et la maturité, la
beauté et la sagesse seront appréciées. Comme le dit Miranda Gray, « vous
n’êtes plus lié au cycle, vous êtes le cycle5 ».
LE TRAITEMENT HORMONAL DE
SUBSTITUTION (THS)
La ménopause est un excellent exemple de la façon dont la médecine a
expérimenté et fait des erreurs avec nous. De nombreuses femmes estiment
qu’être régulées par des hormones de synthèse soulage leur « malaise » à
court ou à long terme, pourtant cela n’est pas sans contre-indications. Cela
peut aggraver un cancer préexistant ; provoquer des saignements, des
thromboses ; entraîner une prise de poids, des nausées et des maux de tête,
entre autres. Malheureusement, une fois que le corps s’est habitué au
médicament, il est difficile de l’abandonner, car les symptômes reviennent
plus intensément.
Compte tenu de la possibilité d’un risque accru de maladies
cardiovasculaires chez les femmes ménopausées, le THS a été promu comme
une mesure de protection et de prévention. Cependant, son efficacité a été
démentie, comme en témoignent plusieurs études. Ce que le THS a permis
d’améliorer, en raison de la baisse des œstrogènes, ce sont les bouffées de
chaleur6. Mais, comme nous le verrons plus loin, on peut aussi résoudre ce
problème par des remèdes naturels.
Un autre problème important, c’est que le THS est souvent recommandé
de manière routinière à de nombreuses femmes, sans étude préalable pour
chaque cas. Il convient de noter qu’il est contre-indiqué si vous souffrez de
problèmes rénaux, hépatiques ou cardiaques, de diabète, ou si vous avez des
antécédents familiaux de cancer. Dans ces cas, ce médicament peut
augmenter le risque de cancer du sein, ainsi que de maladie cardiaque et
d’accident vasculaire cérébral.
Exercices physiques
Il est essentiel de rester actif pour maintenir un équilibre entre le corps,
l’esprit et l’âme. Des pratiques telles que le yoga sont fortement
recommandées, car diverses techniques ont été développées exclusivement
pour la régulation hormonale. De même, le tai qi, le qi gong, la marche pieds
nus et la méditation sont d’excellents compléments pour garder son équilibre
et son énergie.
ALIMENTATION
L’alimentation sera essentielle pour accompagner toutes ces transformations.
Prévoir une alimentation équilibrée, en suivant les recommandations
suivantes :
Manger du soja biologique. Dans le lait, le tofu, les pousses, etc. En
consommer trois ou quatre fois par semaine, car il contient des
phytoestrogènes.
Consommer des aliments riches en vitamines A, E, B et F, ainsi qu’en
minéraux (calcium, fer, magnésium et phosphore).
Intégrer de la maca dans votre alimentation. C’est un régulateur naturel
qui traite efficacement les dérèglements hormonaux. Tubercule d’origine
andino-péruvienne, elle stimule l’hypophyse et l’hypothalamus. Utilisée
depuis l’Antiquité pour améliorer la fertilité des animaux, elle fonctionne
également comme un énergisant et un régulateur hormonal, et stimule la
mémoire.
NOTES
1. Le mot « plénopause » est un jeu de mots destiné à représenter une expérience complète de la
période de la vie d’une femme communément appelée « ménopause ». Il ne s’agit en aucun cas de
signifier un arrêt de la plénitude, bien au contraire.
2. Zhao, X., Medicina tradicional china para la mujer, Barcelone, Urano, 2006, p. 233.
3. Idem, p. 237.
4. Gray, M., Luna roja : los dones del ciclo menstrual, Buenos Aires, Gaia, 2003, p. 244.
5. Idem, p. 248.
6. Harman, S. M. et al., « Arterial Imaging Outcomes and Cardio- vascular Risk Factors in Recently
Menopausal Women. A Randomized Trial », in Annals of Internal Medicine, 2014, vol. 161, p. 249-
260.
7. « La menopausia », volume V de la Revista Vida Sana y Natural, où l’on explique l’usage de
plusieurs remèdes faits maisons (2002-2006), p. 6.
8. Idem, p. 27.
9. Vargas, L., Vargas, R. et Naccarato, P., De salvia a toronjil. Guía de medicina natural para la salud
de la mujer, Lima, Flora Tristán, 1995, p. 83.
10. Je tiens à préciser que je ne pense pas que cette période soit exclusivement celle où nous avons
besoin d’aphrodisiaques. Je tenais à indiquer cette information ici, car c’est le moment idéal pour se
faire plaisir.
11. Rätsch, C., Las plantas del amor. Los afrodisíacos en los mitos. La historia y el presente, México,
Fondo de Cultura Económica, 2011, p. 46.
12. Idem, p. 45.
13. Idem, p. 44.
Chapitre XIII
LES INFECTIONS
GYNÉCOLOGIQUES
Champignons, infections sexuellement
transmissibles (IST) et cystites
La glaire cervicale
Faisant partie des pertes vaginales, elle est sécrétée par le col de l’utérus à
partir de ses cryptes (glandes), qui, sous l’influence neurologique et
hormonale, sécrètent différents types de glaire tout au long du cycle. Elle
bloque le col de l’utérus pour empêcher les spermatozoïdes d’entrer et les
accueille dans les périodes de fertilité en vue d’une éventuelle conception ;
elle forme aussi un tampon qui bloque l’entrée d’éventuels agents pathogènes
dans notre utérus. Ces changements constituent trois phases : la phase pré-
ovulatoire ou folliculaire, l’ovulation et la phase prémenstruelle ou lutéale.
Traitement naturel
Les symptômes
Les plus courants sont une envie pressante d’uriner, une sensation de brûlure,
une miction douloureuse ou sanglante, une brûlure en fin de miction (on
éprouve une sensation de brûlure qui remonte l’urètre), une douleur au-dessus
du pubis, une fausse envie d’uriner (on ne fait que des gouttes), une urine
malodorante et plus foncée que d’habitude, etc. Il est également possible de
ne présenter aucun symptôme.
Des douleurs dans le bas du dos, de la fièvre, des nausées, des
vomissements ou du sang dans les urines peuvent être le résultat d’une
infection plus grave qui s’est propagée aux reins (pyélonéphrite). Dans ce
cas, consulter immédiatement un médecin.
Conseils :
Plantes médicinales
Canneberges : boire trois verres de jus frais par jour ou consommer des
gélules de cranberries. C’est un remède efficace pour prévenir et guérir
les cystites.
Ortie : infusion de feuilles séchées. Boire jusqu’à trois tasses par jour.
Bette à carde : infusion de trois feuilles dans un litre d’eau. Boire trois
tasses par jour.
Persil : en infusion. Boire deux tasses par jour.
Prêle des Andes : cuire trois cuillères à soupe par litre d’eau. Le jus frais
de la plante est le plus efficace. Boire trois tasses par jour pendant deux
semaines maximum.
Épi de maïs séchés (déshydratés à l’ombre) : infusion de quatre cuillères à
soupe par litre d’eau. Boire trois tasses par jour. Contre-indiqué pour les
personnes souffrant d’hypertension.
Jus de céleri et d’ananas : mélanger à parts égales et boire à jeun.
Artichauts : manger la fleur cuite et boire l’eau de cuisson.
Boue : appliquer des cataplasmes dans la région de la vessie et des reins
pour réduire l’inflammation.
Les symptômes
Les plus courants sont la modification des pertes vaginales et l’apparition
d’écoulements urétraux du pénis, ainsi que des plaies ou des ulcères génitaux
et, dans certains cas, des douleurs abdominales. Bien que chaque IST
présente des symptômes particuliers qui la différencient des autres, il est
facile de s’y perdre.
Traitements naturels
En prévention
Les antibiotiques sont, comme leur nom l’indique, des médicaments « anti-
vie ». Leur but est de tuer les bactéries à l’origine des maladies infectieuses.
Ils constituent donc la solution médicale à la plupart des IST. Dans certains
cas, ils sont tout à fait nécessaires ; ce sont généralement les plus rapides et
les plus efficaces. Cependant, en abuser est une erreur, qui ne fera que
détruire toutes vos bactéries et vos défenses. Vous devez les prendre au
sérieux et vous engager à respecter les doses prescrites. Un traitement
antibiotique à moitié suivi est pire. Si votre corps n’est pas habitué à eux, leur
action sera plus efficace. Ensuite, vous recouvrirez progressivement la santé
et rétablirez votre flore intestinale en consommant des aliments probiotiques,
ainsi que des vitamines et des herbes médicinales.
S’observer !
Quand on est traité pour une IST, il faut éviter les contacts sexuels, en
particulier les contacts avec pénétration, car on pourrait se réinfecter, ouvrir
des plaies, propager l’infection à d’autres régions, etc. Se reposer. Nettoyer et
laisser bien les plaies se cicatriser.
Nous allons passer en revue les IST les plus courantes : chlamydia,
gonorrhée, syphilis, trichomonase, HSV, VIH et PVH.
La chlamydia
Il s’agit d’une infection causée par une bactérie qu’on appelle Chlamydia
trachomatis. Parfois sans symptômes évidents chez de nombreuses
personnes. Elle peut provoquer des infections des voies urinaires chez les
deux sexes et entraîner, en l’absence de traitement, une grossesse extra-
utérine, une maladie inflammatoire pelvienne (MIP) ou la stérilité. Elle peut
également affecter les yeux s’ils entrent en contact avec des écoulements
infectés. Un bébé infecté pendant l’accouchement peut contracter une
infection oculaire, ainsi qu’une pneumonie. Un cinquième des femmes ne
présentent pas de symptômes avant le septième jour après l’infection. Elle se
manifeste généralement par une modification des pertes vaginales. On
confond souvent certains de ces symptômes avec ceux de la gonorrhée. Des
tests spécifiques sont donc nécessaires pour exclure la gonorrhée.
Symptômes
Au début, vous ne serez affectée que par ses symptômes désagréables, mais si
elle n’est pas traitée à temps, elle peut entraîner une inflammation pelvienne
ou une cicatrisation des trompes utérines, ce qui prédispose à une grossesse
extra-utérine, à des infections post-partum, voire à la stérilité.
Conseils :
Compléments naturels
La trichomonase
Elle est causée par un parasite, le Trichomonas vaginalis. Elle se transmet
principalement lors des rapports sexuels. On la rencontre le plus souvent dans
le vagin et le pénis, dans l’urètre. Elle n’affecte pas d’autres régions du corps,
comme la bouche, les mains ou l’anus. Chez les hommes cis, elle ne
provoque aucun symptôme et disparaît généralement comme elle est venue.
Chez les deux sexes, elle affecte le système urinaire, en particulier la vessie.
Symptômes
Conseils :
Conseils :
Garder les plaies propres et sèches. Pour ce faire, les laver à l’eau froide
et les sécher à l’air frais.
Appliquer la boue en cataplasme sur les plaies.
Utiliser des bains chauds avec de la farine d’avoine ou de la fécule de
maïs pour guérir les ulcères.
Thé vert : placer des sachets de thé chauds sur les éruptions cutanées.
Camomille : placer des cataplasmes chauds sur les plaies.
Aloe vera : l’appliquer en gel sur les éruptions cutanées.
La gonorrhée
Infection provoquée par une bactérie appelée Neissera gonorrhoeae. On peut
ressentir les symptômes de l’infection après la période d’incubation de la
bactérie, qui commence à partir du deuxième jour et se termine deux
semaines plus tard, bien que chez les hommes cis, cette période est parfois
plus longue (jusqu’à quatre semaines). Ce trouble se présente parfois sans
symptômes, ce qui aggrave l’état de santé et empêche un traitement en temps
utile.
Recommandations complémentaires
Alimentation
La syphilis
Elle est causée par Treponema pallidum, une bactérie. Elle se transmet par
contact génital, vaginal, anal, oral et par contact direct avec les muqueuses ou
les plaies.
Symptômes
Si elle n’est pas traitée à temps, elle peut évoluer en quatre étapes :
Stade primaire : se manifeste 10 à 90 jours après l’apparition de
l’infection. Pendant cette période, un ulcère ou une plaie appelée
« chancre » apparaît. Chez les femmes, elle peut apparaître dans le vagin
ou l’anus et être interne, ce qui signifie qu’elle peut passer inaperçue et ne
pas causer de gêne. Chez les hommes, elle apparaît sur le pénis, les
testicules ou l’anus.
Stade secondaire : se développe de deux semaines à six mois après
l’infection. Des lésions (cloques) apparaissent sur la paume des mains et
des pieds, mais aussi sur d’autres parties du corps, ainsi que des verrues
génitales chez les deux sexes. On constate généralement un malaise
général et une perte de cheveux. Les symptômes vont et viennent souvent,
laissant croire que la maladie est terminée. Or, ce n’est pas le cas :
l’affection peut durer de très nombreuses années sans symptômes
évidents. Pendant ce stade, s’il y a une grossesse, le bébé peut être
infecté.
Stade latent : il peut durer de 2 à plus de 30 ans après l’infection. C’est un
stade sans symptômes. On le diagnostique à l’aide d’analyses de sang.
Stade tertiaire : après quatre ans d’infection, les troubles les plus graves
de la syphilis apparaissent. Ils peuvent aller des tumeurs aux troubles
neurologiques, osseux et cardiaques. Si elle n’est pas traitée rapidement,
cette infection a des conséquences irréversibles ; elle peut même entraîner
la mort. À ce stade, la maladie n’est plus contagieuse.
Recommandations complémentaires
Il est essentiel d’effectuer un nettoyage complet pour restaurer l’ensemble de
l’organisme. Adopter un régime d’aliments vivants et crus, appliquer des
techniques comme le biomagnétisme et renforcer ses défenses immunitaires
grâce à des compléments vitaminés, des plantes médicinales et des
bactéricides. Nous présentons ces recommandations en complément du
traitement médical.
Plantes médicinales
Aliments et suppléments
Consommer des aliments riches en chlorophylle, comme les tomates, les
épinards et les figues, ainsi que beaucoup de citron.
Suppléments de spiruline, houblon, hydraste du Canada et trèfle rouge,
vitamine C, zinc et argent colloïdal.
Acérola
Aloe vera
Corossol.
Citronnelle
Guarea grandifolia.
NOTES
1. Références extraites de la partie sur les infections gynécologiques de <https://salud-
mujer.idoneos.com>.
2. Ma, B., Forney, L. et Ravel, J., « The Vaginal Microbiome : Rethinking Health and Diseases », in
Annual Review of Microbiology, n° 66, 2012, p. 371-389.
3. Flox, A. V. « Enter the Vaginome : Meet the Microbes that Live in our Vaginas », dans
Motherboard, 3 mars 2015. Pour plus d’informations, voir Biasucci, G., Benenati, B., Morelli, L.,
Bessi, E. et Boehm, G., « Cesarean Delivery May Affect the Early Biodiversity of Intestinal Bacteria »,
dans The Journal of Nutrition, 138(9) : 1796-1800, septembre 2008.
4. OMS. Infecciones de transmisión sexual. Note descriptive nº 110, novembre 2013.
5. L’auteur a une vision plutôt moraliste et rétrograde de la sexualité. Nous ne partageons pas ce point
de vue, et le recommandons encore moins. Mais d’autres pratiques de santé naturopathes se sont
révélées très efficaces.
Chapitre XIV
LE CANCER
Une vue d’ensemble
L’INDUSTRIE DU CANCER
Il est essentiel de s’interroger sur notre « qualité de vie » ou le « mode de
vie » que nous menons pour garantir notre bien-être et notre autonomie.
Toutefois, nous ne pouvons pas ignorer le rôle que jouent les grandes
multinationales qui contribuent grandement à la pollution et à la destruction
de notre planète… Par exemple, l’industrie minière, qui exploite les
ressources naturelles pour entre autres fabriquer des armes (!) et qui participe
non seulement à l’érosion des sols, mais s’approprie aussi l’eau et la pollue ;
l’industrie qui déboise la jungle pour produire du soja génétiquement modifié
pour l’industrie du bétail ; l’industrie du plastique, qui pollue notre
environnement et notre santé avec ses déchets ; l’industrie alimentaire, avec
ses « fast-foods » pleins de colorants, de conservateurs, d’hormones de
synthèse, etc. ; Monsanto, la principale transnationale qui modifie
l’agriculture, exploite la terre avec ses produits agro-chimiques, appauvrit les
agriculteurs locaux et nuit à notre santé en modifiant génétiquement les
semences et en utilisant les pesticides sans vergogne… Nous ne pouvons pas
ignorer qu’ils sont, eux et bien d’autres, responsables du grand cancer qui
gangrène la terre qui nous fait vivre et nous nourrit.
L’industrie de la peur
Les réponses sont décourageantes. Aucune politique ne protège vraiment la
santé des gens. Au contraire, on nous informe de manière vague, et l’industrie
médicopharmaceutique qui se nourrit de la maladie nous apeure. À quoi peut-
elle servir sinon à générer de nouvelles technologies pour guérir ou, plutôt,
« anesthésier » et « supprimer » les symptômes ? Par ailleurs, on observe une
tendance « préventive » et discutable qui incite les femmes à s’opérer pour
enlever des organes tels que l’utérus et les seins (mastectomie préventive)
afin d’éviter un éventuel cancer… Il s’agit d’une pratique acceptée et qui
devient encore plus familière si des acteurs de cinéma connus et des actrices
engagées par l’industrie médicale en font la promotion.
Comme un acte de réconfort et de « solidarité », il existe le marketing
rose du cancer, plus précisément du cancer du sein, première cause de décès
par cancer chez les femmes en Occident. De grandes multinationales qui
vendent de tout – de la nourriture aux produits cosmétiques contenant,
paradoxalement, des substances cancérigènes – encouragent à consommer
leurs « produits roses » et, ainsi, à collaborer avec des fondations qui luttent
contre le cancer… Tout un spectacle pour que les entreprises se refassent une
« image », puisqu’elles n’offrent pas de réelles solutions pour résoudre quoi
que ce soit face aux ravages de la maladie.
La pilule contraceptive
Les résultats des études scientifiques qui tentent de faire le lien entre
l’utilisation de la pilule contraceptive et les différents types de cancer chez la
femme ne sont pas clairs et les divergences sont nombreuses à ce sujet.
Cependant, nous savons à quel point le grand marché pharmaceutique est
frauduleux, ainsi que la recherche, qui exige beaucoup de fonds. Pouvez-vous
imaginer combien de marques seraient touchées si les dommages causés par
la pilule sur notre santé étaient ouvertement prouvés ? Aux États-Unis, au
cours de l’année 2014, la multinationale Bayer a dû payer d’importantes
indemnités pour les dommages provoqués par les contraceptifs oraux
Yasmin, Yaz, Ocella et Gianvi, allant des caillots veineux (thrombose
veineuse profonde ou embolie pulmonaire) à la mort… De plus en plus de
femmes s’ajoutent à la liste de qui demande réparation. Rien que dans ce
pays, il y a déjà cinq-mille procès en cours.
Plusieurs études concluent que « les risques de cancer de l’endomètre et
de l’ovaire semblent être réduits avec l’utilisation de contraceptifs oraux,
tandis que les risques de cancer du sein, du col de l’utérus et du foie peuvent
augmenter5. »
Comment est-il possible qu’ils aident à prévenir un type de cancer et
qu’ils augmentent les risques pour un autre ? La synthèse suivante a été
réalisée sur la base de différentes études figurant sur le site web de l’Institut
national du cancer des États-Unis6, et révèle les points clés suivants :
L’utilisation de contraceptifs oraux peut augmenter légèrement le risque
de cancer du sein, en particulier chez les femmes plus jeunes. Toutefois,
le degré de risque revient à la normale 10 ans ou plus après l’arrêt de la
contraception orale.
L’utilisation de contraceptifs oraux est associée à un risque plus faible de
développer un cancer des ovaires et de l’endomètre. Cet effet protecteur
augmente avec la durée d’utilisation des contraceptifs oraux.
L’utilisation de contraceptifs oraux est associée à un risque accru de
cancer du col de l’utérus ; celui-ci est toutefois peut-être dû au fait que les
femmes sexuellement actives courent un risque plus élevé d’infection par
les papillomavirus humains, à l’origine de pratiquement tous les cancers
du col de l’utérus.
Les femmes qui prennent des contraceptifs oraux présentent un risque
accru de tumeurs bénignes du foie, mais le lien entre l’utilisation de
contraceptifs oraux et ces tumeurs cancéreuses est moins clair.
L’alimentation
Améliorer les habitudes qui déséquilibrent notre santé est un acte clé de la
prévention. Il est essentiel d’identifier à temps de quel côté nous provoquons
le déséquilibre et de le transformer pour rétablir l’équilibre. Cependant, tout
le monde n’a pas la possibilité de s’alimenter « sainement ». Il existe même
de nombreux endroits où le droit fondamental d’accès à l’eau n’existe pas.
C’est le cas à Petorca, ville du Chili. Érodée par la monoculture de l’avocat.
Tout le monde ne peut pas améliorer son alimentation au milieu de toutes les
inégalités dans lesquelles nous vivons.
D’autre part, plusieurs études ont révélé la relation directe entre
l’ingestion de produits laitiers pasteurisés, en particulier la consommation de
lait de vache industrialisé, et un taux élevé de cancer du sein. C’est ce que
démontrent plusieurs études qui comparent la population des femmes
orientales avec la population nord-américaine et anglaise. Les femmes de
Chine (une population qui ne consomme pas de lait de vache) présentent un
taux de cancer du sein radicalement inférieur à celui des femmes
occidentales, qui consomment du lait et ses dérivés.
Le lait de vache est destiné au veau pendant une certaine période de sa
vie. Son industrialisation et l’exploitation des animaux dégradent la qualité
du lait, sans compter qu’il n’est naturellement pas produit pour la digestion
humaine.
Les analyses chimiques ont permis de trouver dans le lait plusieurs virus,
bactéries, hormones, antibiotiques, pesticides, et même du pus provenant de
la mastite, dont souffrent les vaches soumises à la traite industrielle.
Dans son livre Votre vie entre vos mains (Marabout, 2001), Jane Plant,
géochimiste et scientifique, responsable du British Geological Survey et
réchappée de cinq cancers du sein, montre comment l’utilisation des produits
laitiers affecte la santé humaine. Elle a pu guérir grâce à un régime sans
produits laitiers. Dans son travail, elle révèle des informations intéressantes et
cite une étude du Dr Daniel Cramer de l’université de Harvard qui, dans les
années 1980, a conclu que les produits laitiers (le yaourt en particulier)
étaient impliqués dans la prolifération des tumeurs ovariennes. De même, une
analyse récente, portant sur plus de 500 000 femmes, a révélé que celles qui
consomment de grandes quantités de lactose (l’équivalent de trois tasses de
lait par jour) ont un risque plus élevé de développer un cancer de l’ovaire que
les femmes qui consomment moins de produits laitiers7.
Les programmes Healthy Eating Plate & Healthy Eating Pyramid,
récemment créés par des experts en nutrition de la Harvard School of Public
Health et des éditeurs des Harvard Health Publications, ont créé un modèle
d’alimentation saine8 qui recommande de réduire sa consommation de
produits laitiers – riches en graisses et impliqués dans plusieurs types de
cancer (principalement des ovaires, du sein et de la prostate) – et d’augmenter
sa consommation d’eau et d’aliments riches en calcium : céréales, fruits,
légumes et compléments alimentaires.
Jane Plant recommande d’intégrer les aliments suivants à son régime
alimentaire : fruits et légumes frais (non cuits), noix, graines de sésame, tofu,
tisanes (en remplacement du thé) et lait de soja biologique.
LE CANCER DU SEIN
Il s’agit du type de cancer le plus fréquent chez les femmes. Il survient
souvent après la ménopause et implique la prolifération de cellules malignes
dans le tissu mammaire.
Il existe deux types principaux de cancer du sein : le carcinome
canalaire, qui commence dans les canaux qui transportent le lait du sein vers
le mamelon (la plupart des cas sont de ce type), et le carcinome lobulaire, qui
commence dans les lobules, qui sont responsables de la production du lait.
Dans de rares cas, le cancer du sein peut se développer dans d’autres régions
du sein.
La prévention
La prévention repose sur la responsabilisation individuelle (alimentation
saine, activité physique et équilibre des émotions), des auto-examens
réguliers et un examen médical annuel après 40 ans.
Il est nécessaire d’examiner ses seins tous les mois (aidez-vous du
chapitre IV, des auto-examens, pour le faire). Les femmes de plus de 40 ans
qui sont encore en période de menstruation doivent effectuer l’examen tous
les mois, les 8e et 9e jours, en comptant à partir du premier jour des
menstruations. Pendant ces jours, les seins n’auront pas d’engorgement
prémenstruel et seront moins sensibles ; il sera donc plus facile de ressentir
quelque chose de différent.
Comment prévenir ?
Donner et recevoir
Les seins sont des organes qui symbolisent l’abondance ; ils manifestent dans
la nature l’équilibre entre donner et recevoir en retour. Ils sont conçus pour
nourrir, sécuriser, protéger et renforcer immédiatement l’attachement au
moment de la naissance du bébé.
Cet acte généreux d’amour et de nutrition ne dure pas seulement pendant
les premiers mois et les premières années d’allaitement ; les femmes ont
tendance à délivrer symboliquement ce message en permanence, à un niveau
qui transcende la maternité et l’éducation. Dans l’imaginaire culturel
patriarcal, les seins « existent pour le plaisir et le bénéfice de quelqu’un
d’autre que soi9 ». Malheureusement, nos poitrines vivent sous la pression
des normes de beauté et de l’approbation des autres… Mais que se passe-t-il
lorsque nous donnons plus que nous ne le devrions, au point de nous oublier,
au point de ne donner ou de ne fonctionner que pour les autres ?
Objectivement, il se produit un déséquilibre qui entraîne du stress, des
moments de tension et d’angoisse. Lorsque nous ne travaillons pas sur ce
point, nous bloquons nos émotions, nos eaux, notre flux, ce qui devrait sortir,
couler et déborder. Ce qui se passe avec les larmes se passe aussi avec le lait,
qui doit couler. Autrement, les conduits qui le transportent finissent par se
boucher. C’est ce qui arrive parfois à notre corps lorsqu’apparaît un cancer tel
que le « carcinome canalaire », le plus fréquent, détecté dans 80 % des cas.
Il est courant pour les femmes de s’oublier, d’avoir une faible estime de
soi et de croire qu’elles peuvent tout gérer seules, en dépassant leurs propres
limites.
Notre culture a déformé la métaphore de la nutrition de sorte que les
femmes donnent aux autres sans se nourrir elles-mêmes. Les femmes donnent
et donnent encore jusqu’à ce que le puits se tarisse. Si les hommes et les
femmes se promenaient torse nu, nous verrions que la blessure principale des
femmes est la mastectomie. Dans le cas des hommes, ce serait l’anastomose
du pontage coronarien au milieu de la poitrine, car les hommes doivent
apprendre à ouvrir leur cœur10.
Cette synthèse est une interprétation complète, qui prend en considération
une partie essentielle du bien-être de notre santé : le soin et le développement
des émotions. Cet aspect devrait être encore plus approfondi et travaillé par
les conseillers médicaux lorsqu’ils envisagent de rechercher les origines des
différents types de cancer, comment les prévenir et les traiter. Il est important
d’y réfléchir afin de détecter l’origine de cette maladie dans chaque contexte
social.
Enfin, nous recommandons la lecture de The Cancer Journal, livre
d’Audre Lorde où elle raconte son expérience du cancer du sein dans un
journal intime, dans lequel elle expose de nombreuses questions invisibles à
la science et à la société quand on vit un cancer ; race, genre, classe sociale,
économie, etc. C’est un matériau politique indispensable pour repenser les
maladies.
NOTES
1. Instituto Nacional del Cáncer (Argentine), Manual de enfermería oncológica, 2010, disponible en
<www.msal.gov.ar>.
2. Tabuenca, A., “Cáncer de mama, una visión diferente”, in El Guardián de la Salud, 2011, nº 90.
3. Northrup, C., Cuerpo de mujer, sabiduría de mujer, Barcelone, Urano, 1999, p. 374.
4. Palmetti, N., Cuerpo saludable, Córdoba, edición de autor, 2008, p. 97.
5. Burkman, R., Schlesselman, J. J. et Zieman, M., « Safety Concerns and Health Benefits Associated
with Oral Contraception », in American Journal of Obstetrics and Gynecology, 2004, 190(4 Suppl): S5-
22.
6. <www.cancer.gov>.
7. Genkinger, J. M. et al., « Dairy Products and Ovarian Cancer: a Pooled Analysis of Twelve Cohort
Studies », in Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention, 2006, nº 15, p. 364-367.
8. Le guide d’alimentation saine est disponible sur <www.hsph.harvard.edu>.
9. Northrup, op.cit., p. 373.
10. Idem, p. 374.
Sans un support bien construit,
aucun véritable développement psychologique
ou spirituel ne peut avoir lieu,
car il n’y a pas d’endroit sûr où le mettre.
CAROL PEARSON
J’aiévénement
confiance en la nature et sa sagesse. Une fausse couche est un
qui se produit pour des raisons inconnues. On dit qu’une
grossesse sur cinq peut être concernée par une fausse couche précoce, c’est-à-
dire au bout de quelques semaines de grossesse. Dans la plupart des cas, elle
est liée à l’environnement de développement ou à l’altération de la santé de
ce nouvel être et, naturellement, la mort est présentée comme la fin d’un
cycle qui ne peut se poursuivre. L’étiologie médicale s’explique par des
facteurs génétiques, structurels (in utero), endocriniens, infectieux,
immunologiques et environnementaux. Une fausse couche est considérée
comme « spontanée » lorsqu’elle survient au cours des vingt-deux premières
semaines de grossesse. Si une fausse couche survient après cette période, on
parle de « naissance prématurée ».
Il n’est pas facile d’aborder l’avortement sous ses multiples aspects, car il
s’agit d’une mort qui touche les susceptibilités de chacun, avec ses valeurs et
ses croyances. Cependant, lorsque nous parlons d’avortement, les femmes
sont les principales concernées.
La situation est plus complexe lorsque l’on parle d’avortement provoqué,
un tabou controversé, bien qu’il s’agisse d’une pratique ancienne et d’une
expérience que vivent des milliers de femmes sur toute la planète. J’ai
confiance en la sagesse de la nature lorsque j’observe des mammifères
femelles qui vont jusqu’à provoquer des avortements, voire à rejeter et même
à tuer leur progéniture dans des cas que nous ne savons pas « humainement »
déchiffrer ni interpréter. Il s’agit tout simplement d’un mystère que nous ne
pouvons pas nier.
Les avortements, qu’ils soient spontanés ou provoqués, font l’objet d’un
veto social. On évitera toujours d’en parler ou de les exposer comme un
problème social au-delà de sa discussion politique, où il n’est traité qu’en
termes juridiques.
Comme le silence règne, tout est laissé entre les mains des médecins.
Mais s’agit-il d’un problème exclusivement médical ? Qu’advient-il des
femmes et de leur suivi ? Savons-nous comment elles doivent se rétablir à la
maison, ce que nous devons faire pour accompagner une femme après un
avortement ?
Souvent, les femmes ne reçoivent pas le traitement qu’elles méritent et ne
sont pas accompagnées pendant ce processus difficile. Jugements, reproches,
responsabilité et même abandon sont quelques-unes des « punitions » que la
société leur administre après un avortement provoqué, comme si l’avortement
était exclusivement notre responsabilité et notre problème.
Comme cette culture ne nous apprend à nous rapporter à la mort dans
aucune de ses manifestations, que ce soit comme la fin de quelque chose
(période, relation, cycle, etc.) ou comme la mort physique d’un être, nous
affrontons cette situation de manière douloureuse et isolée, souvent sans le
soutien de nos amis, de notre famille ni même des professionnels de santé,
chargés de nous fournir des informations et de nous sécuriser face à ce
dilemme. Ignorance, froideur et manque d’empathie, voilà ce que nous
trouvons dans les cliniques et les hôpitaux. Pour eux, ce n’est qu’une
procédure médicale de plus dans leur quotidien mouvementé, tandis que pour
nous, c’est notre vie qui a besoin de chaleur, d’affection et de protection.
L’avortement est un droit que chaque femme devrait pouvoir exercer dans
sa vie. Cependant, le monde continue de décider à notre place. Dans de
nombreuses régions du monde, l’avortement provoqué est illégal, si bien que
de nombreuses femmes le pratiquent en secret, dans de mauvaises conditions
et sans la sécurité ni le soutien émotionnel nécessaire. Il ne fait aucun doute
que « l’avortement met délibérément fin à une vie potentielle. Mais ne pas
autoriser l’avortement tue potentiellement deux vies1. »
Il n’est pas juste qu’un être humain soit bercé dans un corps totalement
hostile, mal accueilli, puis parfois rejeté à un très jeune âge. Ce n’est pas juste
pour cet être ni pour la mère, et une telle situation peut être évitée à l’avance.
Dans mon pays, le Chili, l’avortement a récemment été dépénalisé, mais
pour trois raisons seulement. L’avortement est autorisé en cas de non-
viabilité du fœtus, de risque de décès dû à des problèmes de santé de la
femme enceinte et de viol. Nos droits sont très limités et, en Amérique, il
existe de nombreux endroits où nous ne pouvons toujours rien faire.
Nous ne pouvons pas décider de notre corps et lorsque nous traversons
cette situation complexe, nous sommes confrontées à des milliers d’années
d’oppression et de « punitions » auxquelles nous avons été soumises et au
peu de respect et d’attention que notre corps et notre sexualité ont été
habitués à recevoir.
Adopter une alimentation légère, sans sucre raffiné, sans cigarettes et sans
alcool. Consommer de préférence des céréales complètes, des légumes
vert foncé (en bouillon), des fruits et des aliments cuits au gril.
Éviter le café, les boissons excitantes et gazeuses, la cannelle, le chocolat,
le thé noir et le maté.
Ajouter un peu de germe de blé, d’ortie et de levure de bière aux jus,
soupes et salades.
LA RÉCUPÉRATION
Il y aura toujours des fausses couches spontanées (quelles qu’en soient les
causes) et provoquées. Nous aurons besoin de convalescence, d’amour, de
soins et de compréhension, dans tous les cas, face à ce déséquilibre qui nous
affectera émotionnellement, physiquement et spirituellement. Dans certains
types de fausses couches, on observe (en fonction de la durée de la gestation)
un travail, une dilatation et des contractions pour l’expulsion.
Il n’est pas impossible de souffrir de fragilité émotionnelle en raison de la
baisse hormonale et des nombreuses transformations qui se produisent dans
le corps, identiques à celles de la période post-partum.
L’utérus va perdre beaucoup de sang. Cette période nécessite de la
tranquillité, du repos, un soutien humain, de l’affection, de l’empathie, une
bonne compagnie et une alimentation nourrissante pour accompagner ces
transformations.
Il faut être attentif à sa condition physique. Voici, par exemple, quelques
signes courants, qui ne sont pas alarmants : douleurs ou crampes légères dans
la partie inférieure de l’abdomen et saignements légers (dans la même
quantité que les règles) pendant plusieurs jours, semaines ou jusqu’à
quarante-cinq jours.
Une semaine à dix jours après la fausse couche, il faudrait passer une
échographie pour vérifier qu’aucun reste ne provoque un quelconque type
d’hémorragie ni d’infection.
Le deuil
L’expérience d’un avortement provoqué ou, surtout, spontané est souvent un
événement complexe à surmonter. Il faudra se laisser suffisamment d’espace
pour faire son deuil afin de surmonter le processus d’adaptation face à la
perte. N’hésitez pas à demander une aide psychologique à un professionnel si
vous en ressentez le besoin. Ne restez pas seule ou ne retenez pas ce que vous
devriez dire. Faites-vous entendre et, aussi facile à dire que cela puisse
paraître, essayez d’être courageuse. Vous l’avez déjà été d’avoir surmonté
cette situation dans les conditions dans lesquelles elle s’est produite et qui,
d’après ma propre expérience, ne sont généralement pas faciles.
Un deuil non résolu peut conduire à la dépression ou affecter votre santé
physique. Vous devrez être forte et vous donner l’espace nécessaire pour
faire votre deuil et passer à autre chose, sans les sentiments de culpabilité que
beaucoup de personnes ressentent.
NOTE
1. Northrup, C., Cuerpo de mujer, sabiduría de mujer, Barcelone, Urano, 1999, p. 238.
Chaque femme qui se soigne contribue à guérir toutes les
femmes qui l’ont précédée et toutes celles qui viendront après
elle.
CHRISTIANE NORTHRUP
Chapitre XVI
LA MATRICE BLESSÉE
Les retrouvailles avec la Mère
D
ans le cadre de mon histoire et du chemin que j’ai suivi pour guérir,
j’ai décidé d’ajouter ce nouveau chapitre pour exposer un problème
qui touche fréquemment les femmes.
J’ai reconnu ma blessure. Et je l’observe souvent chez d’autres femmes.
Je vois l’urgence de mes compagnes à guérir ce qui reste en vie dans la partie
la plus intime de leur ventre et qui cause une grande douleur, souvent
méconnaissable, qui se manifeste de multiples façons et qui nous maintient
dans une recherche confuse et constante.
Trouver l’origine de ce qui nous blesse, nous fait stagner et nous rend
malades n’est pas facile et les moyens de le guérir ne le sont pas non plus.
Cependant, la première et grande étape consiste à vouloir guérir, sans penser
au temps que cela prendra ni à la difficulté d’y parvenir ; il suffit d’en avoir
l’intention.
S’ouvrir à la possibilité de regarder la blessure, de la montrer et de
s’immerger dans l’auto-guérison n’est pas un chemin simple. Il est parfois
plus confortable de rester dans les recoins sombres de la victimisation et de la
culpabilité… mais il n’y a pas de meilleur voyage que celui qui consiste à
ouvrir son horizon en se libérant des attachements traumatiques.
La « blessure » se reflète de différentes manières, mais la constante est un
déséquilibre permanent avec nos références féminines : notamment notre
mère, qui exerce une grande influence sur l’histoire de notre vie (amoureuse,
sexuelle, psycho-émotionnelle). Nous affichons généralement la volonté de
ne pas être « comme notre mère ». Nous soulignons ses erreurs, idéalisons un
modèle de mère qui nous maintient dans une spirale d’angoisse face à ce qui
ne s’est pas passé comme nous le voulions ou comme nous le souhaitons
encore, agissant dans notre inconscient comme un déni envers nous-mêmes,
envers notre histoire, envers notre éducation, mais surtout envers la première
référence de ce qu’est, pour nous, « être une femme ». Dans bien des cas,
c’est là, dans notre propre ventre, que se cachent de nombreuses réponses
concernant nos problèmes de santé sexuelle.
L’ARCHÉTYPE DE LA MÈRE
Un archétype est un modèle ou une référence qui jette les bases de la
compréhension de certaines notions. Tout au long de notre vie, nous ferons
l’expérience de comportements qui renvoient à divers archétypes.
L’archétype de la mère est vaste et multiforme, et possède des
caractéristiques sombres et lumineuses. Une compréhension universelle est
celle qui se rapporte à la capacité de créer la vie.
La nature, la Mère universelle, la dame des éléments, la créature
primordiale du temps… est l’archétype de la féminité, l’origine de toute vie.
Elle symbolise toutes les phases de la vie cosmique, réunissant tous les
éléments, tant célestes qu’infernaux. Elle nourrit, protège, donne de la
chaleur, contient en elle tout en étant contenue dans les terribles forces de
dissolution, dévoreuse et livreuse de la mort ; elle est la créatrice et la
nourricière de toute vie1…
L’archétype de la mère est l’origine de la vie. C’est ici que se matérialise
la première relation affective que nous vivons, à partir du ventre de la mère,
où nous recevons pour la première fois de l’amour, de la protection et du
plaisir, mais aussi de la peur, de la crainte et du stress si l’espace n’est pas
favorable.
Chaque être humain habite un utérus à un moment ou à un autre. La mère
est notre principale référence du côté féminin de la vie. Le terme « mère » ne
renvoie pas seulement au rôle biologique, mais aussi à l’archétype, au rôle
joué par nos grands-mères, nos tantes, nos belles-mères, etc. Nous en faisons
partie et nous vivons en luttant contre cette femme que nous ne voulons pas
reproduire en nous. « Peu importe, mais jamais comme ma mère », comme le
dit la phrase analysée par Carl Jung.
Le rôle de la mère en tant qu’initiatrice de l’enfant dans le monde est
donc d’une importance fondamentale […] car elle représente l’essence
féminine qui contient les sentiments intimes envers la vie et les relations avec
les autres dans la psyché de l’enfant. Grâce à ses yeux et à ses sens, l’enfant
apprendra à se comporter et à faire confiance à ses intuitions. Les hommes et
les femmes adultes conservent plusieurs habitudes que leur mère leur a
enseignées, surtout dans la sphère intime du foyer et de la famille… Chaque
particule de l’existence est soumise au mythe de l’éternel retour représenté
par l’archétype de la Mère : conception, naissance, vie, mort et renaissance2.
NIER L’ORIGINE
Nous naissons avec une mission. Marqués par un contexte et des antécédents,
nous portons en nous l’histoire de ceux qui nous ont précédés. La chaîne de
notre ADN stocke toutes les informations, et notre mémoire corporelle et
spirituelle reste en sommeil pour être activée. L’utérus, comme une grande
bassine d’eau, a soutenu tous les êtres de sa lignée qui l’ont précédé ; c’est le
lieu que nous partageons, où nous avons le plaisir d’apprécier et de recevoir
les premières expressions d’amour. Notre première relation d’amour
commence dans le ventre de notre mère. Notre mère nous transmet une partie
de ses gènes, de sa langue, de sa culture et de son histoire. Sa façon d’être est
le fondement émotionnel de notre enfance.
Nos cellules se sont divisées et développées au rythme des battements de
son cœur ; notre peau, nos cheveux, notre cœur, nos poumons et nos os ont
été nourris par son sang, un sang rempli de substances neurochimiques
formées en réponse à ses pensées, ses croyances et ses émotions. Si elle se
sentait effrayée, anxieuse, nerveuse ou très malheureuse à cause de la
grossesse, notre corps le savait ; si elle se sentait en sécurité, heureuse et
satisfaite, nous le remarquions aussi3.
Nous sommes, dans une large mesure, le résultat de l’expérience de notre
mère, le reflet de ses joies, de ses peines et de ses traumatismes.
Comment pouvons-nous la renier ? comment pouvons-nous la rejeter
pour tout ce qu’elle a donné ? Comme le dit Bethany Webster, « notre mère
ne pouvait nous aimer que de la façon dont elle pouvait s’aimer elle-
même4 ».
Elle était la mer chaude qui nous abritait pour notre création ; son lait,
notre nourriture ; son corps, notre maison ; ses étreintes fatiguées, notre
sécurité face à la peur. Elle, la manifestation de toutes les mères et de la
grande Terre Mère.
Ce n’est que lorsque je suis devenue mère que j’ai commencé à comprendre
ma mère. J’ai fait l’expérience de l’accouchement et de l’éducation des
enfants et j’ai commencé à me demander comment ma mère avait fait pour
avoir de jeunes enfants, allaiter et être enceinte en même temps. À 23 ans,
elle avait déjà cinq enfants. Comment a-t-elle réussi à maintenir un équilibre
dans sa vie pour prouver au monde qu’elle était une bonne épouse et une
bonne mère ? Et où en était-elle en tant que femme ?
De ce fait, j’ai commencé à m’interroger sur la situation économique de
mes parents, la situation politique de mon pays (qui était alors sous dictature
militaire), le peu de soutien familial dont ils disposaient, etc.
J’ai commencé par faire preuve d’humilité, par me mettre à la place de
ma mère et de mon père et par arrêter de juger ce qu’ils auraient dû faire ou
ne pas faire pour que j’aie une meilleure enfance.
L’histoire de ma mère avec sa propre mère est exactement la même que la
nôtre. Je porte en moi l’histoire de ma mère, de mes grands-mères, arrière-
grands-mères et arrière-arrière-grands-mères… Des femmes de la classe
ouvrière, rendues invisibles par le patriarcat, victimes d’abus sexuels,
tristement maltraitées par leurs maris, des femmes profondément blessées.
J’ai la possibilité de mettre un terme à ce cycle d’histoires qui perdure, en
commençant par leur pardonner, pour guérir leurs blessures, celles qui ont
marqué mon histoire personnelle.
Elles n’ont pas besoin d’être maltraitées ni jugées. Et aujourd’hui, je
commence par moi. Elles ont été et sont toujours victimes de nombreux
jugements dans cette culture. Je veux les honorer pour ce qu’elles sont et ce
que je suis grâce à elles, sur ce chemin de guérison et d’émancipation des
forces féminines. Depuis que j’ai décidé d’arrêter de les juger et d’accepter
qui elles étaient à partir de leur propre histoire, j’ai pu laisser aller ma douleur
et les aimer librement. J’ai compris que ma blessure était leur blessure, et que
le fait de ne pas pouvoir accepter ma mère était ma propre non-acceptation.
J’ai compris que mes douleurs utérines provenaient, en grande partie, du
déni de ma mère, de ma référence principale en tant que femme, et que le
déséquilibre de mes hormones était, en réalité, le déséquilibre avec ma
matrice, avec mon origine.
Depuis que j’ai commencé à honorer mes ancêtres (non seulement les
« bonnes » qui étaient avec moi, mais aussi celles qui se sont écartées du
chemin) sans les interroger ni les juger, pour les comprendre, ma perception
du monde a complètement changé. J’ai compris que mes jugements à leur
égard provenaient de la même structure patriarcale et que je ne faisais pas
preuve d’empathie envers leurs processus particuliers et leurs contextes
inégaux. J’ai compris que mon discours était punitif et moralisateur.
Depuis que j’ai entamé le processus de guérison avec ma mère, je me
sens plus proche d’elle. Même si nous sommes des personnes très différentes,
nous avons de l’empathie pour la vie de l’autre, nous respectons nos propres
valeurs et espaces… depuis lors, je sens que je peux l’aimer en toute liberté,
ce qu’elle le fait aussi avec moi.
Les « douleurs corporelles » du collectif féminin sont guéries une à une.
Et comme la douleur corporelle féminine est guérie, la douleur de la
communauté humaine l’est aussi. Notre propre guérison n’est pas seulement
un cadeau pour nous-mêmes, c’est aussi un cadeau pour le monde9.
Aujourd’hui, je veux honorer et nommer les femmes qui ont construit
mon histoire : ma grand-mère paternelle, Adelina del Carmen Arancibia ; ma
mère, Sandra San Martín ; et ma seconde mère, María Cecilia Gutiérrez
Morales.
Je vous remercie pour votre amour, votre dévouement, et pour chaque
repas préparé par vos mains. Je vous remercie pour vos caresses, votre
soutien, vos enseignements, vos larmes de fatigue et d’angoisse.
Je suis reconnaissante d’avoir eu la chance d’avoir trois mères dans
l’histoire de ma vie, et je suis reconnaissante de trouver dans toutes les
femmes âgées qui m’entourent l’étreinte chaleureuse de la Mère universelle.
Aujourd’hui, je veux réaliser une partie de leurs rêves frustrés, de leurs
espoirs fanés, être le poing qui ne laissera plus jamais la violence nous
transpercer. Je les honore et j’honore toutes les femmes qui m’ont précédée et
que je n’ai pas eu l’occasion de connaître, mais qui aujourd’hui sont
présentes en moi, me tiennent, me soutiennent et m’embrassent. Je les sens et
les vois, présentes, dans ma foi et dans ma force quotidienne contre ce grand
système.
Aujourd’hui, je comprends mon chemin, car je sais qu’elles sont avec
moi.
NOTES
1. Cooper, J. C., An Illustrated Encyclopedia of Traditional Symbols, Londres, Butler & Tañer LTD,
1978, p. 108.
2. Manuela Dunn, citée dans Selowsky, S., El Oráculo de las diosas, Santiago du Chili, Grijalbo, 2004,
p. 121.
3. Northrup, C., Madres e hijas : creando un legado de salud física y emocional, Barcelone, Urano,
2006, p. 17.
4. Webster, B. (13 mars 2013). “Transforming the Inner Mother”, disponible sur <womboflight.com>.
5. Northrup, C., op.cit., p. 23.
6. Murdock, M., El viaje heroico de la mujer, Madrid, Gaia, 1998, p. 35.
7. Murdock, M., La hija del héroe : una exploración del lado oscuro del amor paterno basada en la
mitología, la historia y la psicología Jungiana, Madrid, Neo Person, 1996.
8. Goldhor Lerner, H., Women in Therapy, New York, Harper & Row, 1988, p. 58.
9. Webster, B. (23/05/2013). “La importancia de la Madre interna : el duelo por lo imperfecto, el
encuentro”, disponible sur <womboflight.com>.
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REMERCIEMENTS
à Ludo,
mon grand compagnon dans ce voyage ;
à Meli Wortman,
le nouveau membre de cette équipe,
notre rédactrice et conseillère « sage-femme ».
Cher “Macro Lecteur”
Ce livre, publié dans la collection Féminin Sacré (Le Jardin d’Ève) est pour
vous, femme, homme, fille et garçon
... qui souhaitez redécouvrir la beauté de votre corps, valoriser sa physicalité
et écouter ses mouvements,
... qui reconnaissez votre valeur et votre force intérieure, et exprimez des
pensées créatives,
... qui voulez rencontrer la voix de l’Univers en vous, vous connecter à la
Terre Mère, honorer vos origines divines.
Macro vous aide à promouvoir un processus d’éveil sain et équilibré grâce à
l’exploration du corps, la pensée créative et la connaissance intuitive.
Notice bibliographique
Introduction à la gynécologie naturelle /
Cesena - Italie : Macro Éditions, 2022.
Titre original : Manual introductorio a la Ginecologìa Natural
Traduction de Marylène Di Stefano
296 p. ; 17 x 24 cm
(Le jardin d’Ève)
ISBN 9788828516965
Le Groupe Éditorial Macro propose des
publications en français, italien et espagnol
Cela fait plus de 35 ans (1987) que le Groupe Macro recherche avec
enthousiasme et sélectionne dans le monde entier les toutes dernières
informations pour la santé et le bien-être de l’humanité et de la planète.
Depuis 2010, nous publions avec passion des titres d’auteurs italiens et
internationaux, pour adultes et enfants, soigneusement sélectionnés, y
compris en français (pour l’Europe et le Canada) et espagnol (pour
l’Espagne et l’Amérique du sud), proposant ainsi une meilleure diffusion
des dernières réflexions, études et recherches pour un public international de
plus en plus nombreux et fidèle.