Ridc 0035-3337 1997 Num 49 3 5491
Ridc 0035-3337 1997 Num 49 3 5491
Ridc 0035-3337 1997 Num 49 3 5491
comparé
J. Robert et J. Duffar (coll.), Droits de l'homme et libertés fondamentales, 6e éd. In: Revue internationale de droit comparé.
Vol. 49 N°3, Juillet-septembre 1997. pp. 748-750;
https://www.persee.fr/doc/ridc_0035-3337_1997_num_49_3_5491
Faut-il souligner encore l'intérêt que suscite et l' enrichissement que procure
cette œuvre si originale ?
André TUNC
Le Harry and Michael Sacher Institute lance une collection « European Legal
Tradition and Israel » dont voici le premier volume, dédié au Pr G. Tedeschi, qui
contribua largement à l'élaboration du droit israélien, dont la mémoire est évoquée
par le Pr Rabello et par le Pr R. Martini, doyen de la Faculté de droit de Sienne,
où Tedeschi avait commencé d'enseigner.
Ce volume comprend trente deux contributions en anglais organisées en
quatre parties : histoire du droit, tradition de « civil law », droit européen, droit
israélien. Et en appendice figurent la traduction d'un certain nombre de lois
israéliennes, ainsi que le plan provisoire du projet de Code civil. Il ne saurait
être question de rendre compte de chacune d'entre elles. Je tenterai donc seulement
de dégager quelques traits généraux et de signaler quelques contributions qui
peuvent intéresser le plus grand nombre de lecteurs.
Je note tout d'abord que les auteurs sont en majorité des étrangers,
principalement italiens, en raison du dédicataire de l'ouvrage. Les seize contributions
israéliennes donnent une vue très complète des tendances actuelles du droit israélien.
On relèvera ainsi la belle synthèse du président de la Cour suprême et de la
Commission de Codification, Aharon Barak, « the Tradition and Culture of the
Israeli Legal System », qui souligne le caractère original de ce système et « The
Introduction to the New Israel Private Legislation : Harmonization of Private Law
and Civil Law » du très actif Pr A. M. Rabello. On constate que le droit israélien
est en pleine mutation, se détachant de plus en plus de la Common Law sans
pour autant se reconnaître comme partie de la « Civil Law ». Et puis il y a le
projet de codification qui retient l'attention d'un grand nombre d'auteurs, qu'il
s'agisse de la codification en général — un sujet très à la mode — , de certains
modèles étrangers (particulièrement le modèle italien), des difficultés que rencontre
le projet israélien.
Signalons aussi un certain nombre d'études sur le droit du contrat et de la
responsabilité délictuelle. Il y a de quoi intéresser des spécialistes très divers.
On savait depuis longtemps qu'Israël est une terre d'élection du droit comparé.
Le présent volume le prouve une nouvelle fois. Et il faut souhaiter qu'il sera
suivi de beaucoup d'autres.
Denis TALLON
fanatique, est prompt à revendiquer, pour lui ou pour d'autres, le respect des droits
de l'homme et des libertés fondamentales. Le sujet est constamment d'actualité. On
peut regretter qu'il en soit ainsi. Mais on ne peut certes reprocher à personne d'avoir
le souci de la question. Celle-ci d'ailleurs est loin d'être purement nationale : nos
voisins ont des problèmes comparables aux nôtres et s'intéressent à la manière
dont nous les résolvons.
Cet ouvrage est le meilleur guide que puisse souhaiter qui cherche à y voir
clair dans des problèmes ardemment débattus. Son souci de l'histoire, des principes,
mais aussi des institutions et des aspirations, lui permet d'exposer l'ensemble de
la matière de la manière la plus riche, et chacun de ses aspects avec beaucoup
de précision.
L'ouvrage s'ouvre par une longue « préface », montrant l'autonomie du droit
des libertés publiques, mais s 'interrogeant aussi sur la notion de liberté et le
critère des libertés publiques et, finalement, sur l'organisation d'une protection
juridique des libertés. Le lecteur est ainsi mis à même de comprendre la complexité
de la matière, qui n'est pas exempte de contradictions internes.
Le corps de l'ouvrage se compose de deux parties, l'une consacrée à la place
des libertés publiques dans les systèmes juridiques, l'autre aux libertés de la
personne humaine dans le droit français contemporain. Les auteurs déclarent s'être
partagé la tâche : le Pr Jean Duffar a rédigé, dans la seconde partie, un ensemble
de 320 pages ; le reste est de la plume du président Jacques Robert.
Il n'est pas nécessaire d'être juriste pour lire avec plaisir et profit le titre
premier de la première partie, consacré aux libertés publiques dans les déclarations
de droits. Il s'agit des déclarations révolutionnaires françaises, dans leurs sources
philosophiques et dans leurs inspirations étrangères, des déclarations
post-révolutionnaires et des aspirations actuelles à d'autres déclarations. Il s'agit aussi des
libertés publiques dans les textes constitutionnels étrangers et dans les déclarations
internationales, y compris la Convention européenne des droits de l'homme qui
suscita longtemps des réticences de la part de la France.
Quelle est pourtant, dans la hiérarchie des normes juridiques, la force de ces
déclarations ? Le Conseil d'État leur a traditionnellement refusé force
constitutionnelle. Il a en principe maintenu cette attitude à l'égard du Préambule de la
Constitution de 1946. Mais la réaffirmation dans le Préambule de la Constitution
de 1958 des droits de l'homme tels qu'ils ont été définis en 1789 et 1946 modifie
les données du problème, que complique par ailleurs la distinction des domaines
de la loi et du règlement. Toutes ces questions sont examinées avec la science
et la précision nécessaires.
Il faut aller plus profond dans « l'incarnation » des droits de l'homme, en
étudiant les techniques de protection des libertés : c'est l'objet du troisième titre
de la première partie. Un premier chapitre présente la protection des libertés
contre la loi, aujourd'hui en France, mais aussi à l'étranger et dans des idéologies
de refus d'obéissance, de résistance à l'oppression et de révolution. Non moins
importante est la protection contre l'administration. Deux problèmes particuliers
se posent cependant, dont l'étude achève la première partie de l'ouvrage : ceux
de la défense et ceux de la protection contre le terrorisme.
La seconde partie de l'ouvrage rapproche le lecteur des problèmes de la vie
quotidienne : elle traite, on l'a dit, des libertés de la personne humaine dans le
droit français contemporain. Qu'on n'en conclue pas qu'il s'agit de problèmes
dont la solution serait évidente ! L'organisation de sa mort, la liberté de procréation,
le don du corps et le commerce du corps ne sont pas de simples questions de
cours ! On devine combien complexes sont les autres questions traitées en cette
seconde partie : la sûreté personnelle, l'hospitalisation psychiatrique, le droit à la
vie, à l'intégrité physique, au respect de l'identité et à la vie privée, la liberté
d'aller et venir. Non moins importantes sont les libertés réunies sous le titre de
750 REVUE INTERNATIONALE DE DROIT COMPARE 3-1997
L'enfant est devenu une préoccupation majeure au sein de nos sociétés jusqu'à
bénéficier d'un « accroissement d'universalité » comme en témoigne la Convention
internationale relative aux Droits de l'enfant votée par les Nations Unies le 20 juin
1989 ainsi que les diverses autres conventions dont il fait l'objet. Mais quelles
sont la nature et l'étendue de cette universalisation des droits de l'enfant ? Quelles
en sont les limites ? Quels sont les problèmes qu'elle peut, paradoxalement, poser ?
Telles sont quelques-unes des questions qui justifiaient la tenue d'un colloque
international organisé par Jacqueline Rubellin-Devichi et sa brillante, jeune et
sympathique équipe, à Lyon, les 6 et 9 octobre 1995, sur L'enfant et les conventions
internationales. Cette manifestation devait réunir, outre d'éminents universitaires
et praticiens français, des représentants de vingt-trois pays ainsi que des comparatis-
tes et des spécialistes reconnus des conventions internationales concernées.
Le présent ouvrage constitue la fidèle restitution de cette exceptionnelle
mobilisation intellectuelle, à la mesure de l'enjeu qu'est de plus en plus l'enfant
dans nos représentations du monde social et politique et de son avenir.
Classiquement, nous pourrions tenter de rendre compte de l'économie générale
d'un tel ouvrage à partir de son plan, c'est-à-dire de sa structuration formelle :
trois parties où sont successivement et principalement évoqués les différentes
conventions et les principaux objectifs qu'elles sont censées porter (Impartie),
les mises en œuvre de ces conventions dans différents contextes nationaux ou
certains aspects spécifiques du traitement de l'enfant par le droit (2e partie), la
confrontation du droit français de l'enfant avec les conventions internationales
(3e partie), l'ensemble étant précédé d'un avant-propos des «éditeurs» de
l'ouvrage et suivi d'une magistrale synthèse par Jean Häuser.
C'est effectivement là le parcours auquel est invité le lecteur. Et nous
voudrions précisément l'inciter à l'emprunter en soulignant, au-delà de la richesse
des observations ainsi offertes, l'extrême importance de quelques-uns des
problèmes qu'un tel « état de la question » permet de soulever.
La multiplication des conventions paraît bien témoigner d'abord de ce
processus d'universalisation que nous annoncions au départ et qui serait effectivement
en marche, inexorablement. Une telle perception des choses, suggérée par
l'accumulation des constats et la confrontation des analyses, peut conduire jusqu'à
envisager, comme le fait pertinemment Hugues Fulchiron, sur le mode du
diagnostic mais aussi du vœu, l'avènement d'un véritable droit international de l'enfance.
Pourtant, certaines contributions viennent opportunément nous rappeler que
le chemin est, ici aussi, encore long et que la transposition des principes affichés