Montages linéaires à amplificateurs

opérationnels

Prise en compte des imperfections

des amplificateurs opérationnels
 Ampli op ?

Un amplificateur opérationnel appartient à

la famille des Amplificateurs Linéaires
Intégrés (A.L.I.)

Il existe d'autres A.L.I ex :

OTA

Amplis d'instrumentation
 Pourquoi des amplificateurs
opérationnels
• Performances « moyennes » des étages à
transistors (sauf en association complexe )
• Pour des besoins « courants » notamment en
termes de bande passante ou de
consommation
• Permettent la synthèse simple de
nombreuses fonctions (amplification,
filtrage, génération de signaux).
 Schémas

VCC+ VCC+
Ou :
+ +
ε
V+ - -

VCC - s VCC-
V-
Tensions d ’alimentation continues
VCC+ et VCC- pas fonctionnelles
donc souvent pas représentées.
•Souvent VCC-=-VCC+ : alimentation symétrique (mais de moins en
moins pour cause d ’alimentation par piles ou batteries)
• ε=V+-V- : tension différentielle d ’entrée
 Notations :

• V+ entrée non inverseuse

• V- entrée inverseuse
s Saturation haute
VCC+-Vd
Zone linéaire :
pente Ad>>
ε
(typ : 105-106)

Saturation basse
VCC-+Vd
 Notations :

• Ad : amplification différentielle
• Vd : tension de déchet (typ : 1V dans un AO
« standard » genre TL 081 ; <0,1V dans un
AO de technologie rail-to-rail)
• Largeur de la zone linéaire :
+ −
VCC − VCC − 2.Vd
#30µV
Ad
+ −
Pour VCC = 15V VCC = −15V Vd = 0V Ad = 106
 Conséquence :

• AO fonctionne en zone linéaire : ε#0V

• Dans le cas contraire il fonctionne en
saturation haute ou basse en fonction du
signe de ε ; fonctionnement en commutation
ou en comparateur.
• 2 modes bien distincts de fonctionnement de
l ’AO en fonction du circuit où il est inséré.
 Approximation AO idéal

• Pas de courant dans les entrées inverseuse et

non inverseuse.
• Tension de sortie ne dépend que de ε, la
sortie se comporte comme une source de
tension idéale (impédance de sortie nulle).
• Ad infini.
• Seule limitation : les saturations.
 Utilisation avec des
réactions, des contre-
réactions.
Retour de la sortie sur la patte inverseuse
Millmann en V- :

R2 R1
ε = V + −V − = 0 − ve − vs
R1 + R2 R1 + R2

ve vs

Schéma bloc :
R2 + ε
ve −
R1 + R2
. Ad vs
-
R1
R1 + R2
 Retour sur la patte -

• Une perturbation dans la boucle (par

exemple une augmentation de ε) est
compensée par celle-ci donc système bouclé
stable (ne diverge pas).
• En résolvant le schéma on obtient :
vs R2 R1
ε= =− .ve − .vs
Ad R1 + R2 R1 + R2
 1 R1  R2
vs  +  = − .ve
A
 d R1 + R 2  R1 + R2

R2 R R + R2
vs = − .ve #− 2 .ve si 1 << R1
R1 + R2 R1 Ad
R1 +
Ad
 Remarques

• Montage « contre-réactionné »
• Avec un retour vers la patte - un AO peut
fonctionner dans sa zone linéaire
• On a alors : V-#0V sans être raccordé
physiquement à la masse : entrée inverseuse
est masse « virtuelle » (ou fictive)
 Retour de la sortie vers
l ’entrée non inverseuse
Idem en permutant pattes + et -
R2 R1
ε = V + −V − = ve + vs
R1 + R2 R1 + R2

ve vs

Schéma bloc :
R2 + ε
ve R1 + R2
. Ad vs
+
R1
R1 + R2
 Retour sur la patte +
• Une perturbation dans la boucle (par
exemple une augmentation de ε) est
amplifiée par celle-ci donc système bouclé
instable (il diverge vers la saturation haute
ou basse ) ; AO « réactionné ».
• Les écarts à l ’idéalité de l ’AO se
comportent comme des perturbations
• Un AO réactionné ne peut demeurer dans sa
zone linéaire.
 Retour vers entrées
inverseuse et non inverseuse
R1 R2
V+ = .vs + .ve
R1 + R2 R1 + R2
R4
V− = .vs
R3 + R4
R2  R1 R4 
ε= .ve +  − .vs
R1 + R2  R1 + R2 R3 + R4 

Stabilité si
R1 R4
Schéma bloc : β= − <0
R1 + R2 R3 + R4
R2 + ε
ve R1 + R2
. Ad vs
+
R1 R4
−
R1 + R2 R3 + R4
 Montages d ’amplification
linéaire
Amplificateur non inverseur

vs R
Av = = 1+ 2
ve R1
Sous réserve que vs reste dans l ’intervalle
permis par les tensions d ’alimentation et
la tension de déchet. Le courant entrant
dans l ’entrée + étant nul, Z e = ve = +∞
ie
 Amplification linéaire
Suiveur = variante du non inverseur avec R2=0 et R1
infini.
Av = 1
Utilité : « tampon » d ’isolation d ’impédance.

Vs=Ve
Source

Re
Vs = .Ve
Re + Rs
 Etages d ’amplification
linéaires
Etage inverseur
vs R
=− 2
ve R1

Masse virtuelle (0V)

Résistance d ’entrée : Ve
Z e = = R1
i
 Additionneur

Les impédances d ’ entrée vues par les sources Ve1, Ve2 et

Ve 3 sont respectivement R1, R2 et R3.
 Soustracteur

Attention : Les impédances d ’entrée vues par chaque

source ne sont pas identiques, et en plus l ’impédance
d ’entrée vue par Ve2 dépend de la valeur de Ve1 ! Intérêt
éventuel de faire précéder les entrées de suiveurs...
 Intégrateurs

Ve dV
i= = −C s
R dt
1
⇒ Vs = −
RC ∫ Ve .dt
Masse virtuelle
Intégrateur inverseur de constante de temps τ=RC
Mais il n ’existe pas de contre réaction en régime continu
donc cet intégrateur dérive à cause des non idéalités
statiques de l ’AO vers sa saturation haute ou basse.
 Intégrateur modifié
Etude en régime sinus :

1
Z = R1
1 + j.R1.C.ω
VS Z R 1
=− =− 1
Ve R R 1 + j.R1.C.ω

Filtre passe bas d ’ordre 1

de fc=1/(2.π.R1.C)
Masse virtuelle VS 1
Si f>>fC #−
Ve j.R .C.ω
R1 assure la contre réaction en régime
statique. Ze=R
 Dérivateur

dVe
Vs = − RC
dt

1
Ze =
Masse jCω
virtuelle
 Ampli transimpédance
Transformation courant-
tension.

Vs = − R.I
Z e = 0.

Masse virtuelle
 Transformation tension-
courant

Z e = +∞
id=e/R

i=0

Le dipôle ne peut pas être référencé à la masse !

 Filtrage actif : pourquoi ?

• Filtrage avec amplification

• Possibilité de cascader les cellules élémentaires
• Trop fortes imperfections des impédances
passives.
– Ex : inductances : pertes des enroulements et du noyau,
encombrement pour valeurs importantes, capacités
interspires.
Comportement
capacitif si
f>1/2π(LC)1/2
 Apport le plus élémentaire :
insertion de suiveurs dans
une chaîne de filtrage passif

Le suiveur isole les cellules élémentaires les unes des autres

donc la fonction de transfert à vide est le produit des fonctions
de transfert à vide des cellules élémentaires.
 Exemple de filtre actif :
passe bas d ’ordre 2

La fonction de transfert "générique" d'un filtre passe bas d'ordre 2 est du type :

On identifie les deux formules pour les valeurs suivantes de ωo et z :

 Ex : passe haut d ’ordre 2

La pulsation de cassure et le coefficient de surtension de ce filtre sont :

 Filtre à contre réactions
multiples; filtre de Rauch
On applique
Millmann en M
puis sur l ’entrée
inverseuse (masse
M virtuelle)

Masse virtuelle
Y2
.Y1
Vs Y5
=−
Ve Y2
Y1 + Y2 + Y3 + Y4 + .Y3
Y5
 Filtre de Rauch

Nombreux degrés de liberté ; pour simplifier on impose :

•aucune inductance
•éléments purs : Yi=1/Ri ou j.Ci.ωi
1 1
•Ex : Y1 = Y2 = Y3 = Y4 = Y5 = j.C.ω
R1 R
Conduit à un passe-bas d ’ordre 2 :
Vs R 1 1
=− = A0
Ve R1 R  ω ω2
1 + jRC  + 2 .ω − R .C .ω
2 2 2
1 + 2 jz − 2
R
 1  ω 0 ω0
 Conversion d ’impédance
Sous réserve de stabilité
(dépend du géné de Thévenin
ramené sur l ’entrée inverseuse
I1
par le reste du circuit ;sinon
permuter les accès + et -) :
V1 I2
V + = V − ⇒ k .R.I1 = − R.I 2 ⇒ I 2 = −k .I1
V2=V1 V + = V1 = Z .I 2 = −k .Z .I1
V1
Ze = = −k .Z
I1
•Z=résistance : fabrication d ’une résistance <0 utilisable pour
compenser les pertes d ’un résonateur série ou // (oscillateur quasi
sinus)
•Z= capacité : fabrication d ’une capacité négative
 Convertisseur d ’impédance
négatif (NIC)
Le circuit précédent est appelé « convertisseur
d ’impédance négatif de rapport k ».
I1 I2
NIC
V1 (k) V2
Gyrateur
 Gyrateur

2 2

R g + R g . Z Rg
=

R g
Z Z

2
Rg résistance de
R g Rg2 gyration ; si
Ze = −
Z Z Z=1/j.C.ω
Ze=jRg2Cω
Self simulée (active) référencée à la masse de valeur Léq=Rg2C
Ex : Rg=10kΩ, C=10nF donne Léq=1H !!
 Ampli logarithmique
Montage non linéaire mais où l ’AO fonctionne en linéaire.

i Diode doit être

passante donc
Ve>0 (sinon
i
retourner diode)

Masse Ve  Vs 
i = # I S exp − 
virtuelle R  ηVT 
 Ve 
⇒ VS = −ηVT . ln 
 RI s 
 Ampli exponentiel
Montage non linéaire mais où l ’AO fonctionne en linéaire.

Diode doit être

passante donc Ve<0
(#-0,6V)

 Ve 
Masse Vs = R.I S exp − 
virtuelle  η .VT 
A partir d ’amplis log et exp et d ’un additionneur il est
possible de constituer un multiplieur « 1 quadrant ».
 Ecarts à l ’idéalité des AO

• Impact sur quelques montages

• Limitations :
– de tension d ’alimentation : ex : +/-18V
– de tension de sortie liées aux tensions d ’alimentation :
− +
VCC + Vd ≤ Vs ≤ VCC − Vd ; Vd#0V pour un ampli « rail-to-rail »
– écart maxi de V+ et V- par rapport à + ex−:+/-13,5V
VCC + VCC
– sortance en courant ex : |Is|<10 mA
2
– puissance maxi dissipée (=(VCC+-VCC-).Ialim)
 Exemple d ’effet :
Ampli rail to rail alimenté sous +/- 15V monté en inverseur:

 1 1 
I S = VS  + 
 Ru R2 
VS < 15V
IS max
= 10mA ⇒ I Ru < 9mA
Vs max
Ru > = 1,66kΩ
I Ru
max
 Dérives statiques
Tension d ’offset ou de décalage en entrée

On devrait avoir Vs=0V

en pratique l ’AO se trouve en
saturation haute ou basse.

Tension d ’offset =tension à

appliquer entre les entrées
pour annuler la tension de
sortie.
Typ : TL081 |VIO|<6mA
 Offset
Modèle de l ’AO avec prise en compte de l ’offset :
dVIO
#10 µV / K
dT

AO avec réglage de
compensation d ’offset.
Exemple de prise en compte
Suiveur
 Dérives statiques : courants
de polarisation
Courants continus très faibles entrants (algébriquement ! peuvent
être <0) dans les entrées + et -.
Faibles : ~1nA (AO bipolaire
ex : 741) ; ~10pA (AO avec
entées à effet de champ ex :
TL081)
On spécifie plutôt :
I+ + I−
I IB = Courants d ’entrée
2
de polarisation et
I IO = I+ −I−
de décalage.
IIO souvent<<IIB.
 Exemple d ’effets des
courants de polarisation
Ampli inverseur : entrée court circuitée.
On devrait avoir Vs=0V ;
I-
I=0

Vs=R2.I-

Ex : R2=10kΩ , I-=20pA donne VS=0,2µV

 Comportement BF petit-
signal
Résistance différentielle d ’entrée
v
Rd =
i
i
Rd>> qq 10 MΩ
(AO à FET)
 Comportement BF petit-
signal
Résistance d ’entrée de mode commun

ic v
RC =
ic ic
Souvent >> (typ 100 Rd)

Impact souvent complètement négligeable.

 Comportement BF
La sortie de l ’AO ne se comporte pas exactement comme une
source de tension idéale commandée par ε.

RS=qq 100Ω

V + +V −
( +
Ad . V − V −
) + Ac .
2

Amplification de mode Amplification de mode

différentiel (105 à 106) commun (effet parasite)
 Taux de réjection de mode
commun (TRMC)
Ou : Common Mode Rejection Ratio (CMRR)
Ad
CMRRdB = 20. log10
Ac
typiquement : >80dB
Diminue avec f.
 Schéma avec l ’ensemble
des effets.

V + +V −
( +
Ad . V − V −
) + Ac .
2

L ’impact de ces effets est faible , on peut donc les prendre en

compte séparément.
 Comportement à fréquence
plus élevée
L ’amplification différentielle d ’un AO non compensé (TL080)
a un comportement fréquentiel du type « second ordre »
fortement amorti.
1
Ad ( f ) = Ad 0 .
 f  f 
1 + j. .1 + j. 
 f1   f2 
En Bode asymptotique on obtient :
Ad dB 20 log Ad0 ∠Ad
0
-20dB/déc -π/2

-π
-40dB/déc

0dB f (éch log)

f1 f2 fT f1 f2 fT
 Stabilité

• fT : fréquence de transition
• Sur [f2, fT] l ’AO a encore un gain
différentiel élevé et Ad a une phase égale à π
(équivalent à une permutation des entrées
inverseuse et non inverseuse).
• Utilisé avec une contre réaction en BF, il se
retrouve réactionné sur cette bande.
• Conséquence : risque d ’oscillation ou
d ’instabilité.
 Compensation de l ’AO
•Le problème consiste à éviter qu ’aux fréquences où la phase
de Ad vaut π, le module de Ad soit encore supérieur à 0dB.
•Solution : on introduit une coupure supplémentaire de type
passe-bas sur Ad avec une fréquence de coupure f0 (typ :
quelques Hz) pour que la fréquence de transition fT soit
inférieure à f1 ou f2 : « compensation » de l ’AO
•Historiquement : filtre RC derrière la sortie (encombrant car
f0 faible) ; désormais intégré grâce à une astuce de design.
 Courbe de réponse
résultante (AO compensé)
AddB Sur [0, fT], la phase de
20.log Ad0 Ad reste comprise entre 0 et
-π/2

-20dB/déc et : Ad 0
Ad ( f ) ≈
f
1 + j.
fT f0

f1 f0 : qq Hz
f
f0
 Effets de la compensation
sur l ’utilisation en
amplification.
vs A0
Ad ( f ) = #
f
Ampli non inverseur :
ε
1+ j
f0
v R1
ε = s = ve − vs
Av R1 + R2

On combine :
vs 1
=
ve 1 + j f
f0 R1
+
A0 R1 + R2
 Produit gain-bande
vs 1
= ; aux fréquences supérieures à f0, où il est intéressant de connaître l'évolution du
ve f
1+ j
f0 R1
+
A0 R1 + R2
f vs 1 1
gain du montage, on peut supposer >>1, soit # = ABF ;
f0 ve jf R1 A f
+ 1 + j BF
f 0 A0 R1 + R2 f 0 A0
R2
ABF = 1 + représentant l'amplification BF du montage (ie : obtenu sans prendre en compte le caractère fini et
R1
variable en fréquence de Avd) ; f0A0 est le produit gain bande de l'AO , et la fréquence de coupure globabe de l'étage
est f0A0/ABF.
 Exemple :

Un calcul analogue pourrait être mené pour un ampli

inverseur.
 Réponse à l ’échelon
Ex :

Ve

Vmax Réponse linéaire

d ’un passe bas
Vs VCC+-Vd d ’ordre 1 de gain
(saturation) statique Ad0 et de
fréquence de
coupure f0.

Pente à l ’origine : Ad0.Vmax/τ=Ad0.Vmax.2π.f0 % Vmax

 Vitesse de balayage en
sortie (Slew Rate)
• En fait on observe que la pente précédente est limitée : au
delà d ’une certaine valeur de Vmax la pente cesse de
croître.
• Il existe une valeur limite de la pente que peut restituer la
sortie : le slew-rate
dVs
SR =
dt max

• Ce slew rate limité est lié au circuit de compensation (en

plus de son effet purement linéaire)
• AO standard : SR#qq 10V/µs
 Effets du slew-rate
• Bande passante grand signal
– montage amplificateur attaqué par une sinusoïde à l ’intérieur de la
bande passante autorisée par le produit gain-bande et
l ’amplification de l ’étage.
– Vs=A.cos ωt et A permet un fonctionnement dans les limites de
dynamique permises par les tensions d ’alimentation.
– On doit avoir en tout instant pour un fonctionnement sans
distorsion liée au SR :
dV s SR
= A ω . sin ω t ≤ SR ⇒ f ≤
dt 2π A
Distorsion par slew-rate
 Effet du slew-rate
Utilisation de l ’AO comme comparateur : la sortie de l ’AO
doit commuter entre VCC+-Vd et VCC-+Vd.
Le temps nécessaire est :
+ −
VCC − VCC − 2.Vd
tcomm =
SR
Si on a besoin de transitions rapides : AO « rapide » (à fort SR)
ou mieux : un AO non compensé (pas utilisable avec contre-
réactions)= « comparateur ».
 AUTRES ALI

OTA : amplificateur opérationnel transconductance.

Côté entrées : semblable à un

AO ; sortie se comporte comme
un géné de courant commandée
par la tension différentielle
d'entrée : Is=gm(V+-V-)

Ampli d'instrumentation : ampli différentiel à sortie en
tension à gain différentiel fini et défini précisément, à très
fortes résistances d'entrée (cf TD) pour la mesure flottante
de faibles tensions .
Boîtiers