Semaine 1 Finale

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 29

DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

Chapitre 1 : PERCEPTION ET
COGNITION
TABLE DES MATIÈRES

1.Les processus perceptuels.......................................................1


1.1.Sélection....................................................................................1
1.2 Organisation..............................................................................1
1.3 Interprétation.............................................................................3
1.4 Reconnaissance..........................................................................4
o Comparaison des deux théories :.....................................................................6

1.5 Attention....................................................................................7
1.6 Adaptation sensorielle................................................................8
 Filtrage des stimuli constants..........................................................................9
 Concentration sur les changements – Survie et réaction rapide................9
 Efficacité cognitive............................................................................................. 9
 Exemple pratique.............................................................................................10
Conclusion................................................................................................................ 10

1.7 Conclusion................................................................................10
2.Les illusions perceptuelles et les biais perceptuels.................11
2.1. Illusions perceptuelles.............................................................11
2.2. Biais perceptuels.....................................................................12
2.3. Différences principales.............................................................13
2.4. Exemple pour illustrer la différence..........................................13
2.5.Conclusion................................................................................14
3.Les biais cognitifs.................................................................14
3.1 Biais de confirmation................................................................14
3.2 Biais de disponibilité.................................................................15
3.3 Biais d'ancrage.........................................................................16
3.4 Biais de surconfiance................................................................17
3.5 Biais de Statu Quo....................................................................17
3.6. Effet Halo................................................................................18
o Nike et les athlètes célèbres..........................................................................19

1
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

o Red Bull et les sports extrêmes.....................................................................19


 Conclusion......................................................................................................... 20

3.7.Biais d’affect............................................................................20
Exemples de biais d'affect :..................................................................................20
Pourquoi les biais d'affect sont-ils importants ?...............................................21
Comment gérer les biais d'affect ?......................................................................21

3.8 Conclusion................................................................................22
4.Différences entre biais perceptuels et biais cognitifs..............23
1. Biais cognitifs.............................................................................23
2. Biais perceptuels........................................................................24
Synthèse des différences :..............................................................24
Conclusion :...................................................................................24

2
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

1.LES PROCESSUS PERCEPTUELS

Les processus perceptuels sont les mécanismes par lesquels notre cerveau
interprète et organise les informations sensorielles reçues des organes des
sens (vue, ouïe, toucher, goût, et odorat) pour nous permettre de
comprendre et d'interagir avec notre environnement. Voici les principaux
processus perceptuels :

1.1.SÉLECTION

 Définition : La sélection est le processus par lequel le cerveau


choisit quelles informations sensorielles traiter parmi toutes celles
qui sont disponibles. Notre environnement regorge de stimuli, mais
nous n'en percevons consciemment qu'une petite partie. Ce
processus est essentiel pour éviter une surcharge sensorielle.

 Facteurs d'influence : La sélection est influencée par des facteurs


internes (comme nos besoins, motivations, et attentes) et des
facteurs externes (comme l'intensité, la nouveauté, et le
mouvement des stimuli). Par exemple, un bruit soudain captera
notre attention plus qu'un bruit constant.
 Exemple : Imaginez que vous êtes dans une fête animée avec
beaucoup de bruit de fond, de musique, et de conversations. Vous
êtes en train de parler à un ami. Même si votre environnement est
rempli de différents sons, vous êtes capable de sélectionner la voix
de votre ami et de vous concentrer sur ce qu'il dit. C'est le processus
de sélection à l'œuvre, où votre cerveau filtre les informations non
pertinentes pour se concentrer sur ce qui est important pour vous.

1.2 ORGANISATION

 Définition : L'organisation est le processus par lequel le cerveau


structure les informations sensorielles en un tout cohérent. Les
stimuli perçus sont regroupés en objets ou événements distincts,
selon certaines règles innées ou apprises.
 Théories de la Gestalt : L'organisation perceptuelle est souvent
décrite à travers les principes de la Gestalt, une école de
psychologie qui met en avant la tendance naturelle de l'esprit à
percevoir des formes globales plutôt que des éléments isolés.

3
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

 Exemple : Regardez une constellation d'étoiles dans le ciel


nocturne. Plutôt que de voir chaque étoile de manière isolée, votre
cerveau les organise en motifs ou en figures reconnaissables,
comme la Grande Ourse. Ce processus d'organisation vous permet
de structurer des informations visuelles éparses en formes
cohérentes.

Les principaux principes de la Gestalt incluent :

o Proximité : Les éléments proches les uns des autres sont


perçus comme faisant partie d'un même groupe ou une unité.
La distance physique entre les objets influence la perception.

Exemple :En graphisme, ce principe est souvent utilisé pour


grouper des éléments connexes, comme dans un menu de site
web où les options sont regroupées de manière à être perçues
comme appartenant à la même catégorie.

o Similarité : Les objets qui partagent des caractéristiques


similaires (telles que la couleur, la forme, la taille ou la
texture) sont perçus comme faisant partie d’un même groupe.

Exemple : En design, cela se manifeste souvent dans les


icônes d'application où des symboles similaires indiquent des
fonctions connexes (par exemple, des boutons de réseaux
sociaux de même couleur pour suggérer qu'ils appartiennent
au même type d'action).

o Continuité : Les éléments alignés de manière continue ou


fluide sont perçus comme étant liés ou faisant partie du même
chemin. Le cerveau préfère percevoir des lignes continues
plutôt que des changements brusques de direction.

Exemple : Si deux lignes se croisent, comme dans une


intersection de routes, nous avons tendance à percevoir deux
lignes continues traversant l'une sur l'autre plutôt que quatre
segments séparés.

o Clôture (fermeture) : Le cerveau a tendance à "compléter"


les formes incomplètes pour percevoir des images entières.

4
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

Cela nous aide à voir des objets familiers même lorsqu’ils ne


sont pas complètement dessinés.

Exemple : Imaginez un cercle dessiné avec des parties


manquantes, comme un cercle de pointillés. Notre cerveau
complète les espaces vides pour percevoir un cercle entier.
Les logos de marques utilisent souvent ce principe, comme le
logo de WWF (un panda) qui est constitué de quelques traits
noirs, mais notre esprit complète les parties manquantes pour
reconnaître la forme de l'animal.

o Figure-Fond : Nous percevons des images comme ayant un


objet principal (la figure, l’objet d’intérêt) qui se détache de
son arrière-plan (le fond, le reste de l’environnement). Notre
cerveau sépare automatiquement les parties saillantes d'une
image des parties de fond.

Exemple : L'illusion de Rubin (le vase de Rubin) en est un


excellent exemple : il s'agit d'une image ambigüe où on peut
voir soit un vase (figure), soit deux profils de visages (fond)
selon la manière dont on focalise notre attention. Les affiches
de films utilisent souvent ce principe pour attirer l'attention sur
les éléments importants tout en minimisant le bruit de fond.

Notez que les logos de marques utilisent parfois ces deux derniers
principes combinés, comme le logo de WWF (un panda) qui est constitué
de quelques traits noirs, mais notre esprit complète les parties
manquantes pour reconnaître la forme de l'animal.

1. Principe figure-fond : Le panda est la figure qui se détache


du fond blanc. Ce principe explique comment nous percevons une
forme principale (le panda) en contraste avec l'arrière-plan. Notre
perception est organisée de manière à séparer ces deux éléments,
facilitant ainsi la reconnaissance de la forme.
2. Principe de clôture : Ce principe fonctionne ici car le logo ne
représente pas complètement tous les contours du panda. Pourtant,
notre cerveau "complète" automatiquement les parties manquantes
pour former une image cohérente. Bien que certaines parties du
panda soient suggérées par des espaces blancs, nous percevons
tout de même l'animal dans son ensemble.

5
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

Ainsi, ces deux principes se combinent dans le logo de la WWF pour créer
une image à la fois simple et percutante.

1.3 INTERPRÉTATION

 Définition : L'interprétation est le processus par lequel le cerveau


donne du sens aux informations organisées. C'est à ce stade que les
stimuli sensoriels prennent un sens en fonction de nos expériences
passées, de nos connaissances, et de notre contexte culturel.

 Influences du contexte, des attentes et des expériences : Nos


attentes, qui sont basées sur nos expériences antérieures,
influencent fortement notre perception. Par exemple, imaginez que
vous marchez dans un parc en fin de journée. Soudain, vous
apercevez une silhouette sombre et floue dans les buissons. Votre
cerveau commence immédiatement à interpréter ce que vous
voyez :

1. Contextualisation: Vous vous souvenez qu'il fait sombre, et que


c'est l'heure où les animaux peuvent sortir. Vous pourriez
immédiatement penser que cette silhouette pourrait être un
animal nocturne, comme un chat errant ou un petit chien.
2. Expériences passées: Si, par le passé, vous avez entendu des
histoires de cambriolages ou d'agressions dans des parcs la nuit,
votre cerveau pourrait interpréter la silhouette comme
potentiellement menaçante, et vous faire ressentir de la peur ou
de l'inquiétude.
3. Attentes: Si vous avez entendu des bruits de pas juste avant de
voir la silhouette, vous pourriez interpréter que quelqu'un marche
dans votre direction, ce qui pourrait modifier votre réaction en
fonction de votre sentiment de sécurité dans cet environnement.

En résumé, l'interprétation de cette silhouette est influencée par


votre contexte (le parc sombre), vos expériences passées (histoires
de danger) et vos attentes (bruits de pas), ce qui vous permet de
réagir de manière appropriée, par exemple, en vous éloignant
rapidement ou en préparant une réponse défensive. Cette capacité
d'interprétation permet de donner du sens à notre environnement et
de prendre des décisions basées sur des perceptions qui sont
souvent ambiguës ou incomplètes.

6
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

 Constances perceptuelles : L'interprétation maintient des


"constances" perceptuelles malgré les variations dans les conditions
de stimulation. Par exemple, la constance de la taille nous permet
de percevoir un objet comme ayant une taille constante même si sa
distance change, et la constance de la couleur nous fait percevoir
les couleurs de manière stable même sous différentes conditions
d'éclairage.

1.4 RECONNAISSANCE

 Définition : La reconnaissance est le processus par lequel le


cerveau identifie et catégorise les objets ou les événements perçus
en les comparant avec des modèles stockés en mémoire.

 Théories de la reconnaissance :
o Reconnaissance par les caractéristiques : Cette théorie
suggère que nous reconnaissons les objets en identifiant leurs
caractéristiques de base (lignes, angles, formes) et en les
combinant pour former un tout reconnaissable.

Exemple : Lecture de lettres dans un texte

Situation : Imaginez que vous lisez un texte imprimé. Lorsque


vous reconnaissez la lettre "A", votre cerveau identifie les
caractéristiques de cette lettre : deux lignes diagonales
convergentes et une ligne horizontale qui les relie au milieu.
Ce sont les caractéristiques qui définissent "A". Ensuite, votre
cerveau les combine pour reconnaître qu'il s'agit bien de cette
lettre particulière.

Autre exemple : Reconnaissance d'un visage

Situation : Lorsque vous reconnaissez un visage familier, votre


cerveau identifie des caractéristiques distinctives comme la
forme des yeux, la largeur du nez, ou la courbure des lèvres. Si
vous rencontrez quelqu'un que vous connaissez bien, comme
un ami proche, vous le reconnaîtrez peut-être à ses yeux
uniques ou à sa coiffure caractéristique. Vous n'avez pas

7
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

besoin de tout le visage pour savoir qui c'est ; certaines


caractéristiques clés suffisent.

Retenons cependant que la reconnaissance des visages est un


processus particulièrement complexe qui fait intervenir des
régions spécifiques du cerveau, comme le gyrus fusiforme. La
reconnaissance des visages implique non seulement
l'identification de caractéristiques faciales uniques, mais aussi
la reconnaissance des émotions et de l'identité.

o Théorie de la reconnaissance par gabarits : Selon cette


théorie, nous avons des "gabarits" ou des schémas complets
stockés dans notre mémoire pour différents objets ou formes,
et la reconnaissance se fait en comparant les objets perçus
avec ces gabarits.

Exemple : Reconnaissance de chiffres sur un écran digital

Situation : Vous avez un gabarit de chaque chiffre (0-9) dans


votre mémoire. Lorsque vous voyez un "8", vous le comparez
au gabarit de "8" que vous avez mémorisé. Si les lignes et la
disposition des segments correspondent, vous le reconnaissez
comme un "8".

Autre exemple : Utilisation d'une carte de fidélité à la caisse

Situation : Pensez à une situation où vous utilisez une carte de


fidélité au supermarché. Le système de caisse scanne le code-
barres (la séquence de lignes et d’espaces) sur votre carte et
le compare avec les gabarits de codes-barres stockés dans le
système. Si un gabarit correspondant est trouvé, il identifie
votre carte et associe vos informations de fidélité au compte
correct.

o Comparaison des deux théories :

 Reconnaissance par les caractéristiques est plus flexible


car elle permet de reconnaître des objets même s'ils ne
correspondent pas parfaitement à un modèle (par exemple,

8
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

lire une écriture manuscrite où chaque "A" est légèrement


différent).
 Reconnaissance par gabarits est plus rapide si l'objet
correspond exactement au gabarit mémorisé (comme des
chiffres imprimés de manière standard), mais peut être moins
efficace lorsque des variations importantes sont présentes.

La reconnaissance par les caractéristiques et


la reconnaissance par gabarits sont deux théories distinctes dans
le domaine de la perception, chacune décrivant un processus
différent pour expliquer comment nous identifions et reconnaissons
des objets. Ces processus peuvent se dérouler de manière
complémentaire, mais ils ne se produisent pas
forcément exactement en même temps, car ils impliquent des
mécanismes cognitifs distincts. Cependant, il est possible que ces
deux processus puissent coopérer ou se chevaucher dans certains
contextes, en fonction de la nature de la tâche perceptive.

Exemple pratique :

Lecture : Lorsque nous lisons, nous pouvons utiliser la


reconnaissance par caractéristiques pour identifier les lettres
individuelles, mais également la reconnaissance par gabarits pour
reconnaître des mots entiers ou des formes de mots. Un lecteur
expérimenté reconnaît souvent des mots entiers (reconnaissance
par gabarits), mais il peut aussi se concentrer sur des
caractéristiques spécifiques dans des cas ambigus ou pour déchiffrer
de nouveaux mots.

Reconnaissance des Visages : Lors de la reconnaissance d'un


visage, la reconnaissance par gabarits pourrait être utilisée pour
identifier un visage globalement, mais si un visage est partiellement
masqué ou non familier, la reconnaissance par caractéristiques
pourrait entrer en jeu pour analyser des éléments spécifiques
comme les yeux, la bouche ou la forme du nez.

Conclusion

Les processus de reconnaissance par caractéristiques et


de reconnaissance par gabarits peuvent coexister et, dans
certains cas, se dérouler de manière séquentielle ou simultanée.

9
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

Leur utilisation dépend souvent du contexte perceptif, du niveau de


familiarité de l'objet, et des besoins en matière de précision ou de
rapidité. En général, ces deux processus ne sont pas totalement
indépendants, et le cerveau peut utiliser des informations issues des
deux systèmes pour améliorer la reconnaissance dans diverses
situations perceptuelles.

1.5 ATTENTION

 Définition : Bien que souvent considérée séparément, l'attention


joue un rôle central dans tous les processus perceptuels. Elle est le
mécanisme par lequel nous concentrons nos ressources cognitives
sur certaines informations tout en ignorant d'autres.

 Types d'attention :
o Attention sélective : La capacité à se concentrer sur un seul
stimulus ou une seule tâche tout en filtrant les autres
informations.

Exemple : Étudier dans une bibliothèque animée

Imaginez que vous êtes en train de réviser pour un examen


dans une bibliothèque universitaire. Il y a des gens qui
discutent à une table voisine, quelqu'un qui tapote sur son
clavier, et un groupe d'étudiants qui passe. Pourtant, vous
parvenez à ignorer ces distractions et à vous concentrer
uniquement sur vos notes de cours et votre livre de référence.

Dans cette situation, votre attention sélective vous permet de


focaliser toute votre attention sur vos études, en filtrant les
bruits de fond et les conversations autour de vous, même s'ils
sont perceptibles.

o Attention divisée : La capacité à traiter simultanément


plusieurs stimuli ou à effectuer plusieurs tâches en même
temps.

Exemple : Conduire tout en écoutant de la musique et en


suivant les indications GPS

10
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

Vous conduisez votre voiture vers un nouvel endroit tout en


écoutant de la musique. Vous devez à la fois prêter attention à
la route, aux autres véhicules, et écouter les instructions de
votre GPS qui vous indique la direction à suivre. Ici, votre
attention divisée est nécessaire pour gérer plusieurs tâches à
la fois : contrôler la voiture, être vigilant aux conditions de la
route, écouter la musique, et suivre les indications du GPS.
Vous traitez simultanément des informations visuelles,
auditives et kinesthésiques.

o Attention soutenue : La capacité à maintenir l'attention sur


une tâche ou un stimulus pendant une période prolongée.

Exemple : Jouer à un jeu vidéo pendant une compétition

Vous participez à un tournoi de jeux vidéo en ligne, où vous


devez rester concentré pendant une heure complète de jeu
pour réussir.

Le jeu nécessite de réagir rapidement à des ennemis, de


suivre des stratégies complexes et de coordonner vos
mouvements avec d'autres joueurs. Dans ce contexte, votre
attention soutenue vous permet de rester concentré tout au
long de la partie, sans laisser votre concentration faiblir, même
face à la fatigue ou à l'envie de prendre une pause. Vous êtes
constamment attentif aux détails du jeu pour performer au
mieux et garder un avantage compétitif.

1.6 ADAPTATION SENSORIELLE

Définition : Le processus d’adaptation sensorielle est un


mécanisme essentiel du système nerveux qui permet au cerveau de
se concentrer sur les changements dans l'environnement plutôt que
sur les stimuli constants. Ce mécanisme joue un rôle crucial dans la
manière dont nous percevons notre environnement et réagissons
aux dangers potentiels. Voici comment l'adaptation sensorielle
fonctionne et pourquoi elle est importante pour la survie :

 Filtrage des stimuli constants


Lorsque nous sommes exposés à un stimulus constant, comme une
odeur, un bruit de fond, ou une sensation tactile, nos récepteurs

11
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

sensoriels et nos voies neuronales deviennent progressivement


moins sensibles à ce stimulus. Ce processus réduit l'attention
accordée à ces stimuli constants. Par exemple, si vous entrez dans
une pièce avec une forte odeur de parfum, vous la remarquerez
immédiatement, mais après quelques minutes, votre perception de
cette odeur diminuera, même si elle est toujours présente. Cela se
produit parce que vos récepteurs olfactifs s'y sont adaptés. Autre
exemple, l’ « anesthésie » partielle de la peau quant au contact des
vêtements et sensations internes.

 Concentration sur les changements – Survie et réaction


rapide
En filtrant les stimuli constants, l'adaptation sensorielle libère les
ressources du cerveau pour se concentrer sur les changements
soudains ou nouveaux dans l'environnement. Ces changements
peuvent indiquer des opportunités (comme l'odeur de nourriture) ou
des menaces (comme un bruit soudain qui pourrait signaler un
danger). Par exemple, si vous marchez dans une forêt, vous ne
prêterez pas beaucoup d'attention au bruit constant du vent dans
les arbres, mais un craquement de branches ou un bruit inattendu
attirera immédiatement votre attention. Ce changement soudain
pourrait signaler la présence d'un prédateur ou d'un autre danger
potentiel.
Dans un contexte de survie, être capable de détecter et de réagir
rapidement aux changements est crucial.
L'adaptation sensorielle permet au système nerveux de se
concentrer sur les stimuli nouveaux et potentiellement
pertinents, tout en ignorants les informations non menaçantes qui
restent constantes. Cette capacité à se concentrer sur ce qui est
nouveau ou inattendu améliore la réactivité du cerveau face aux
menaces, ce qui augmente les chances de survie.

 Efficacité cognitive
L'adaptation sensorielle permet également une utilisation plus
efficace des ressources cognitives. En réduisant la surcharge
sensorielle causée par des stimuli constants, le cerveau peut se
concentrer sur des tâches importantes, comme chercher de la
nourriture, socialiser ou planifier des actions futures. Cela permet de
mieux naviguer dans un environnement complexe sans être distrait
par des stimuli constants et non pertinents.

 Exemple pratique

12
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

Imaginez que vous êtes dans une salle de classe avec le bruit
constant d'un ventilateur en arrière-plan. Au début, le bruit peut être
dérangeant, mais après un certain temps, vous ne le remarquerez
plus.
Si quelqu'un claque soudainement une porte, vous réagirez
immédiatement au bruit. L'adaptation sensorielle vous a permis
d'ignorer le bruit constant du ventilateur pour vous concentrer sur le
changement brusque, qui pourrait signaler quelque chose
d'important à prendre en compte.

Conclusion
Le processus d'adaptation sensorielle est un mécanisme
fondamental qui permet au cerveau de prioriser les informations en
fonction de leur pertinence pour la survie. En se désensibilisant aux
stimuli constants, il permet une meilleure détection des
changements et des nouveautés dans l'environnement, augmentant
ainsi les chances de survie et améliorant la capacité de réagir de
manière appropriée aux menaces ou aux opportunités.

1.7 CONCLUSION

Les processus perceptuels sont essentiels pour que nous puissions


naviguer dans et comprendre notre environnement. Ils impliquent la
sélection des informations sensorielles, leur organisation en structures
cohérentes, leur interprétation en fonction des expériences et des
attentes, et leur reconnaissance en tant qu'objets ou événements
spécifiques. Chacun de ces processus est influencé par des facteurs
internes (comme les expériences passées et les attentes) et externes
(comme les caractéristiques des stimuli), ce qui permet au cerveau de
créer une perception stable et significative du monde qui nous entoure.

2.LES ILLUSIONS PERCEPTUELLES ET LES BIAIS PERCEPTUELS

2.1. ILLUSIONS PERCEPTUELLES

Définition : Les illusions perceptuelles sont distorsions de la réalité


sensorielle, des erreurs de perception où le cerveau interprète mal les
stimuli sensoriels, créant une perception qui ne correspond pas à la
réalité. Elles se produisent lorsqu'il y a un décalage entre ce que nous
percevons et la réalité objective. Elles surviennent souvent à cause de la
manière dont notre cerveau interprète et organise les informations

13
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

sensorielles. Ces illusions peuvent affecter la perception de la taille, de la


forme, de la couleur, de la distance, ou du mouvement d'un objet.

Caractéristiques des illusions perceptuelles :

 Origine sensorielle : Elles sont généralement liées à des


limitations ou des particularités des systèmes sensoriels eux-
mêmes, indépendamment de nos croyances ou attentes.
 Phénomène universel : Les illusions perceptuelles sont souvent
partagées par la plupart des gens, car elles sont basées sur les
mécanismes fondamentaux du système perceptif humain.
 Exemples :
o Illusion de Müller-Lyer : Deux lignes de même longueur
apparaissent comme étant de longueurs différentes en raison
de la disposition des flèches à leurs extrémités.
o Illusion d'Ebbinghaus : Un cercle semble plus grand ou plus
petit en fonction de la taille des cercles qui l'entourent.
o Effet McGurk : Lorsqu'une image de bouche articulant un son
est synchronisée avec un son différent, cela crée une
perception audio-visuelle incorrecte.

Il existe plusieurs types d'illusions perceptuelles, chacune exploitant


différents aspects de la perception :

 Illusions d'optique : Ce sont les plus courantes et incluent des


illusions de contraste, de luminosité, de couleur et de forme.
 Illusions de mouvement : Elles donnent l'impression que quelque
chose bouge alors que ce n'est pas le cas. Par exemple, l'illusion de
mouvement apparent, où des images fixes montrées rapidement en
succession donnent l'illusion de mouvement (comme dans les films
ou les animations).
 Illusions de taille : Elles font percevoir un objet comme étant de
taille différente de sa taille réelle en fonction de son contexte.
L'illusion de la Lune en est un exemple, où la Lune semble plus
grande près de l'horizon qu'à son zénith.
 Illusions de profondeur : Elles impliquent la perception de la
distance ou de la profondeur là où il n'y en a pas, comme un trompe-
l’œil.

2.2. BIAIS PERCEPTUELS

14
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

Les biais perceptuels se réfèrent aux distorsions systématiques dans la


manière dont nous percevons et interprétons les stimuli sensoriels. Ces
biais résultent souvent de la façon dont notre cerveau utilise
des raccourcis cognitifs pour traiter l'information rapidement et
efficacement. Ils sont influencés par des facteurs tels que les attentes,
l'expérience passée, et le contexte.

Caractéristiques des biais perceptuels :

 Origine cognitive : Les biais perceptuels résultent des processus


de traitement cognitif qui influencent la perception. Ils sont souvent
influencés par nos croyances, nos attentes ou notre attention
sélective.
 Influence de l'expérience : Ils sont souvent le fruit de l'expérience
passée et des attentes qui façonnent la manière dont nous
percevons et interprétons les informations sensorielles.
 Exemples :
o Biais de taille : La tendance à percevoir un objet plus proche
comme plus grand qu'un objet plus éloigné de taille similaire.
o Biais d'attention : Notre perception est influencée par ce sur
quoi nous nous concentrons. Par exemple, ne pas remarquer
un objet inattendu dans notre champ visuel lorsque notre
attention est focalisée ailleurs (comme dans le fameux test du
"gorille invisible").
o Biais de contraste :La perception d'un objet est influencée
par la différence de contraste par rapport à son
environnement. Par exemple, une couleur peut paraître plus
claire ou plus foncée en fonction des couleurs adjacentes.
o 2. Biais de familiarité :Les individus ont tendance à préférer
et à mieux reconnaître des stimuli auxquels ils ont déjà été
exposés, même s'ils ne s'en souviennent pas consciemment.
Cela peut influencer la perception des visages, des lieux, etc.
o 3. Biais de continuité (ou de regroupement) : Les gens
ont tendance à percevoir les objets qui se trouvent sur une
ligne continue ou qui semblent se suivre comme étant liés. Ce
principe est utilisé en design et en cartographie, par exemple.
o 4. Biais de fermeture (ou de complétion) : Les individus
ont tendance à percevoir un objet incomplet comme étant
complet en comblant mentalement les espaces manquants.
C'est un principe important dans la perception des formes et
des motifs.
o 5. Biais de figure-fond : Ce biais se produit lorsqu'une
personne perçoit une image ambiguë qui peut être vue de
deux manières différentes (par exemple, le vase de Rubin). Ce
qui est perçu comme la figure principale ou l'arrière-plan peut
15
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

varier en fonction de l'attention ou des attentes de


l'observateur.
o 6. Biais d'ancrage perceptuel : Les jugements perceptuels
(comme la taille, la longueur ou le poids) peuvent être
influencés par des points de référence précédents. Par
exemple, après avoir vu un objet très grand, un objet de taille
moyenne peut sembler plus petit qu'il ne l'est réellement.
o 7. Biais de mouvement apparent (ou de stroboscopie)La
perception du mouvement peut être influencée par la
présentation rapide de stimuli statiques en séquence. Ce biais
est à la base de la perception des films et des animations.
o 8. Biais de silhouette : Les objets dont la forme est plus
facilement reconnaissable par leur silhouette ou leur contour
sont perçus différemment des objets ayant des détails internes
complexes.
o 9. Biais de perspective : Les objets apparaissant plus
éloignés sont perçus comme étant plus petits, et vice-versa.
C'est un biais fondamental dans la perception de la profondeur
et de la distance.

Ces biais montrent que la perception n'est pas une simple reproduction du
monde extérieur mais est influencée par de nombreux facteurs cognitifs,
contextuels et expérientiels.

2.3. DIFFÉRENCES PRINCIPALES

 Origine :
o Les biais perceptuels sont davantage liés à la manière dont
notre cerveau traite et interprète les informations en fonction
de facteurs cognitifs, comme les attentes et l'expérience.
o Les illusions perceptuelles sont des distorsions de la
perception causées par des particularités du système sensoriel
lui-même, souvent indépendantes des attentes ou des
croyances.
 Manifestation :
o Les biais perceptuels peuvent varier d'une personne à
l'autre selon l'expérience, les attentes, ou le contexte.
o Les illusions perceptuelles sont généralement universelles
et peuvent être reproduites de manière similaire chez la
plupart des individus, car elles se basent sur les mêmes
principes perceptifs.

2.4. EXEMPLE POUR ILLUSTRER LA DIFFÉRENCE

16
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

 Biais perceptuel : Imaginons que vous voyez une personne courir


vers vous avec un objet. Si vous vous attendez à ce que cette
personne vous attaque (basé sur votre expérience ou vos attentes),
vous pourriez percevoir cet objet comme une arme (biais
perceptuel), même si c'est en réalité un parapluie.
 Illusion perceptuelle : Si vous regardez une image de deux lignes
avec des flèches pointant dans des directions opposées (illusion de
Müller-Lyer), même en sachant qu'elles sont de la même longueur,
vous continuez à les percevoir différemment.

2.5.CONCLUSION

Les biais perceptuels sont des distorsions de perception influencées par


des processus cognitifs tels que les attentes et les expériences, tandis que
les illusions perceptuelles sont des erreurs de perception plus
universelles, causées par les caractéristiques de nos systèmes sensoriels.
Ces deux concepts illustrent la manière dont notre perception du monde
n'est pas toujours fidèle à la réalité objective, et ils sont importants pour
comprendre les limites et les particularités de la perception humaine.

En résumé, les biais perceptuels sont influencés par nos processus


cognitifs et émotionnels, tandis que les illusions perceptuelles résultent
des caractéristiques inhérentes à la façon dont nos sens et notre cerveau
interprètent les stimuli sensoriels.

3.LES BIAIS COGNITIFS

Les biais cognitifs sont des distorsions systématiques dans le traitement


de l'information qui influencent nos jugements, décisions et
comportements. Ils résultent de la manière dont notre cerveau traite et
interprète l'information, en utilisant des raccourcis mentaux
appelés heuristiques. Ces biais se produisent parce que le cerveau
cherche à économiser de l'énergie cognitive et à traiter l'information de
manière rapide et efficace.

Voici comment ces biais peuvent influencer les processus cognitifs et


perceptuels :

3.1 BIAIS DE CONFIRMATION

 Définition : Le biais de confirmation est la tendance à rechercher,


interpréter, et se souvenir des informations de manière à confirmer

17
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

ses croyances ou hypothèses préexistantes, tout en ignorant ou en


minimisant les informations contradictoires.
 Influence sur la perception :
o Perception sélective : Le biais de confirmation peut
entraîner une perception sélective, où l'individu prête
attention aux aspects de l'environnement qui soutiennent ses
attentes et ignore ceux qui ne le font pas. Par exemple, une
personne qui croit que les nouvelles technologies sont
nuisibles pourrait ne remarquer que les articles ou études qui
corroborent cette vision.

 Explication cérébrale :
Systèmes de récompense : Lorsque nous trouvons des
informations qui confirment nos croyances, le cerveau libère de la
dopamine, ce qui procure une sensation de satisfaction. Cela
renforce notre tendance à rechercher des informations similaires à
l'avenir.
Économie cognitive : Le cerveau préfère traiter des informations
qui s'intègrent facilement dans des schémas existants, car cela
demande moins d'effort cognitif que de remettre en question ses
croyances.

 Impact : Ce biais peut limiter la capacité à percevoir objectivement


la réalité, conduisant des erreurs de jugement ou à un renforcement
des croyances erronées et des préjugés.
 Exemple : Les publicités personnalisées sur les réseaux sociaux
exploitent souvent ce biais en montrant des contenus qui
correspondent aux opinions ou intérêts déjà exprimés par
l'utilisateur, ce qui peut augmenter l'engagement. Si un
consommateur croit que les voitures électriques sont meilleures
pour l'environnement, il est plus susceptible de remarquer et de se
souvenir des publicités qui confirment cette croyance

3.2 BIAIS DE DISPONIBILITÉ

 Définition : Le biais de disponibilité se produit lorsque les décisions


ou jugements sont influencés par des exemples qui viennent
facilement à l'esprit, souvent parce qu'ils sont récents, frappants, ou
émotionnellement marquants.
 Influence sur la perception :

18
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

o Perception de la fréquence et de la probabilité : Ce biais


peut fausser la perception de la fréquence ou de la probabilité
d'événements. Par exemple, après avoir entendu parler d'un
accident d'avion dans les médias, une personne pourrait
surestimer la probabilité d'un tel accident lors de son prochain
vol, malgré des statistiques montrant que les accidents
d'avion sont extrêmement rares.
 Explication cérébrale :
o Réseaux neuronaux et fréquence : Le cerveau organise les
informations en réseaux associatifs. Les événements
fréquemment rappelés activent plus facilement ces réseaux,
ce qui donne l'illusion qu'ils sont plus courants.
o Émotions : Les événements marquants émotionnellement
(comme les catastrophes ou les accidents) sont plus
facilement mémorisés et rappelés, influençant notre
perception de leur fréquence.
 Impact: Le biais de disponibilité peut conduire à des décisions ou à
des réactions disproportionnées face à des événements qui
semblent plus courants ou probables qu'ils ne le sont réellement.
 Exemples en communication :
o Mise en avant de cas concrets : Les marketeurs exploitent
ce biais en mettant en avant des exemples frappants ou
récents dans leurs campagnes publicitaires. Par exemple, une
publicité pour une assurance pourrait mettre en avant le
témoignage d'une personne ayant récemment subi un
accident, rendant le risque plus tangible pour les
consommateurs.
o Effet de dramatisation : En accentuant la gravité ou
l'urgence d'un problème, les campagnes peuvent rendre un
risque ou un besoin plus "disponible" dans l'esprit du
consommateur, incitant à l'achat.
 Autre exemple : Après avoir vu des reportages sur des
cyberattaques, les consommateurs peuvent être plus enclins à
acheter des logiciels de sécurité pour leurs appareils.

3.3 BIAIS D'ANCRAGE

 Définition : Le biais d'ancrage est la tendance à s'appuyer trop


fortement sur la première information reçue (l'ancre) lors de la prise
de décisions, même si cette information est insuffisante ou
incorrecte.
 Influence sur la perception :

19
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

o Effet de primauté : Lors de l'interprétation d'une situation, la


première impression ou l'information initiale peut colorer la
perception ultérieure. Par exemple, si l'on vous dit qu'une
personne est "très intelligente" avant de la rencontrer, vous
pourriez interpréter ses comportements en fonction de cette
ancre, même si elle agit de manière incohérente avec cette
description.
 Impact : Ce biais peut empêcher une réévaluation objective des
informations nouvelles ou contradictoires, conduisant à des
jugements erronés.
 Exemple en communication :
o Stratégies de prix : Le biais d'ancrage est souvent utilisé
dans la fixation des prix. Par exemple, un produit peut être
initialement proposé à un prix élevé (l'ancre), par exemple
200€, puis une réduction est appliquée, disons 150€, faisant
paraître l'offre plus avantageuse, les consommateurs ont
tendance à comparer le prix réduit à l'ancre initiale, toujours
élevée, plutôt qu'à la valeur réelle du produit.
o Comparaison de produits : Lors de la comparaison de
plusieurs options, les marketeurs peuvent positionner un
produit de manière à ce qu'il soit perçu comme une "bonne
affaire" par rapport aux autres, en ancrant les prix des
alternatives à des niveaux plus élevés.
 Autre exemple : Lors des soldes, un produit affiché à -50 % par
rapport à son prix d'origine semble plus attractif, même si le prix
d'origine était surévalué.

3.4 BIAIS DE SURCONFIANCE

 Définition : Le biais de surconfiance est la tendance à surestimer


ses propres capacités, ses connaissances ou la précision de ses
jugements.
 Influence sur la perception :

o Ignorer les signaux d'alerte : Une personne avec un biais


de surconfiance pourrait ignorer les signaux qui contredisent
ses évaluations initiales.

 Impact : Ce biais peut conduire à des décisions imprudentes ou à


l'échec de reconnaître ses erreurs, car les signaux contradictoires
sont minimisés ou ignorés.

20
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

 Exemple : Par exemple, un groupe d'étudiants en communication


doit préparer une présentation importante pour leur cours. Ils ont
reçu des instructions claires sur le sujet et les attentes du
professeur, ainsi que des ressources recommandées pour
approfondir leur compréhension. Cependant, certains membres du
groupe se sentent très confiants quant à leur connaissance du sujet,
car ils pensent avoir déjà une bonne maîtrise de celui-ci grâce à des
discussions antérieures en classe ou à leur propre expérience.

3.5 BIAIS DE STATU QUO

 Définition : Le biais de statu quo est la tendance à préférer que les


choses restent comme elles sont, plutôt que de les changer, par
peur du changement ou par confort avec la situation actuelle.
 Influence sur la perception :
o Perception des alternatives : Les alternatives aux
situations actuelles peuvent être perçues comme plus risquées
ou moins attrayantes, même si elles sont objectivement
meilleures. Par exemple, un employé pourrait rester dans un
emploi insatisfaisant parce qu'il perçoit le changement comme
risqué, même si une autre offre est meilleure.
 Impact : Ce biais peut limiter l'exploration de nouvelles
opportunités ou l'adaptation à des changements bénéfiques.
 Exemples en communication :
o Réduction de la résistance au changement : Les
marketeurs doivent souvent surmonter le biais de statu quo
pour convaincre les consommateurs d'adopter de nouveaux
produits ou services. Cela peut se faire en minimisant les
risques perçus du changement et en accentuant les bénéfices
de la nouvelle option.
o Programmes de fidélité : Les programmes de fidélité
exploitent ce biais en rendant la continuation avec une
marque plus attrayante que le changement, en offrant des
récompenses ou des points pour l'utilisation continue des
services.
 Autre exemple : Une entreprise de télécommunications pourrait
offrir des avantages exclusifs aux clients qui renouvellent leur
contrat, réduisant ainsi leur motivation à passer à un autre
fournisseur.

21
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

3.6. EFFET HALO

 Définition : L'effet halo est la tendance à faire des généralisations


sur une personne, une marque, ou un produit sur la base d'une seule
caractéristique positive (ou négative).
 Influence sur la perception :
o Perception globale : Si une personne a une caractéristique
positive (par exemple, elle est physiquement attirante), on est
plus susceptible de lui attribuer d'autres qualités positives,
même sans preuves (par exemple, qu'elle est compétente ou
sympathique).
 Impact : L'effet halo peut entraîner des jugements biaisés, où une
caractéristique influence indûment la perception d'autres aspects
non liés.

L'effet halo est couramment utilisé dans le marketing pour capitaliser sur
la perception positive d'un élément (comme un produit, une marque, ou
une célébrité) afin d'améliorer l'image d'autres produits ou de la marque
dans son ensemble. Voici quelques exemples notables de campagnes
exploitant l'effet halo :

 Exemples :
o Apple et ses produits connectés

Exploitation de l'effet halo : Apple est un exemple classique


d'une entreprise qui a utilisé l'effet halo pour renforcer la
perception de ses produits. Le succès phénoménal de l'iPhone
a créé un effet halo qui a rehaussé l'image de tous les autres
produits Apple, y compris l'iPad, les MacBooks, les Apple
Watch, et les services Apple tels qu'Apple Music.

Exemple de campagne : Lors du lancement de l'Apple


Watch, Apple a utilisé la réputation de qualité, de design
élégant, et d'innovation technologique associée à l'iPhone pour
promouvoir sa montre connectée. Les consommateurs,
satisfaits de l'iPhone, ont été plus enclins à essayer l'Apple
Watch, même s'ils ne connaissaient pas encore ce produit.

Résultat : Grâce à l'effet halo créé par l'iPhone, l'Apple Watch


a été perçue comme un produit de haute qualité dès son

22
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

lancement, renforçant ainsi les ventes et la fidélité des clients


à l'écosystème Apple.

o Nike et les athlètes célèbres

Exploitation de l'effet halo : Nike utilise régulièrement des


athlètes célèbres pour promouvoir ses produits. Ces célébrités,
en particulier celles reconnues pour leurs performances
exceptionnelles, créent un effet halo qui rehausse la
perception des produits Nike.

Exemple de campagne : L'une des campagnes les plus


emblématiques est celle de Michael Jordan et les chaussures
Air Jordan. Le succès de Michael Jordan en tant que l'un des
plus grands basketteurs de tous les temps a créé un effet halo,
faisant des Air Jordan un symbole de performance, de style, et
de statut.

Résultat : Non seulement les Air Jordan sont devenues une


ligne de produits très réussie, mais elles ont également
renforcé l'image de Nike comme une marque de sport de
premier plan, associée à l'excellence athlétique.

o Red Bull et les sports extrêmes

Exploitation de l'effet halo : Red Bull a créé un effet halo en


associant sa marque à des sports extrêmes et des exploits
audacieux. La marque est devenue synonyme d'énergie,
d'audace, et d'excitation.

Exemple de campagne : Le saut en parachute


stratosphérique de Felix Baumgartner, sponsorisé par Red Bull,
a été un événement mondialement médiatisé. Cet exploit a
renforcé l'association entre Red Bull et des performances
extraordinaires, même dans des conditions extrêmes.

23
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

Résultat : L'image de Red Bull en tant que boisson


énergisante capable de "donner des ailes" a été
considérablement renforcée.

 Conclusion

L'effet halo est une stratégie puissante en marketing, utilisée


par de nombreuses marques pour amplifier l'attrait de leurs
produits en s'appuyant sur des associations positives. Qu'il
s'agisse de tirer parti du succès d'un produit phare, de l'image
d'une célébrité, ou de la réputation d'une marque, l'effet halo
permet de renforcer la perception globale et la valeur perçue
d'une marque ou d'une gamme de produits, influençant ainsi
positivement les décisions d'achat des consommateurs.

3.7.BIAIS D’AFFECT

Les biais d'affect sont des distorsions dans le processus de prise de


décision ou de jugement causées par les émotions et les sentiments que
nous ressentons au moment de prendre une décision ou d'évaluer une
situation. Ils influencent la manière dont nous percevons et réagissons aux
événements, souvent de manière inconsciente, en nous faisant privilégier
des informations ou des choix qui sont émotionnellement congruents avec
nos sentiments actuels.

Exemples de biais d'affect :

1. Effet de halo émotionnel :

Lorsqu'une émotion positive ou négative à propos d'une personne ou


d'une situation influence nos perceptions de toutes les autres
caractéristiques associées. Par exemple, si quelqu'un nous semble
sympathique (émotion positive), nous pourrions inconsciemment supposer
qu'ils sont également compétents et fiables, même sans preuve.

2. Biais d'humeur :

Notre humeur actuelle peut affecter la façon dont nous percevons les
événements ou les informations. Par exemple, une personne de bonne
humeur peut évaluer une situation de manière plus optimiste et minimiser

24
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

les risques, tandis qu'une personne de mauvaise humeur pourrait se


concentrer sur les aspects négatifs et percevoir davantage de dangers.

3. Biais d'impact émotionnel :

C'est la tendance à surestimer la durée ou l'intensité des émotions futures


en réponse à un événement. Par exemple, les gens peuvent croire qu'ils
seront plus heureux après avoir gagné à la loterie qu'ils ne le seront
réellement, ou plus bouleversés après un échec qu'ils ne le seront
finalement.

4. Biais de confirmation émotionnelle :

La tendance à rechercher, interpréter, ou se rappeler des informations qui


confirment nos croyances ou sentiments existants, surtout lorsque ces
croyances sont chargées émotionnellement. Par exemple, quelqu'un en
colère contre une organisation pourrait ignorer les informations positives
et se concentrer sur les nouvelles négatives qui confirment son
ressentiment.

Pourquoi les biais d'affect sont-ils importants ?

 Impact sur la prise de décision : Les biais d'affect influencent


notre jugement et nos décisions, parfois de manière irrationnelle. Ils
peuvent nous amener à prendre des décisions qui ne sont pas
basées sur des faits ou une logique mais sur des émotions
passagères.
 Influence sur les relations interpersonnelles : Ces biais
peuvent affecter comment nous percevons et interagissons avec les
autres, influençant ainsi les relations sociales et professionnelles.
 Conséquences en marketing et en politique : Les émotions
jouent un rôle crucial dans la façon dont les gens réagissent aux
campagnes publicitaires et aux discours politiques. Les biais d'affect
sont exploités pour influencer les opinions et les comportements.

Les biais d'affect montrent à quel point nos émotions jouent un rôle
essentiel dans notre vie quotidienne et influencent souvent nos actions
plus que nous ne le pensons.

Comment gérer les biais d'affect ?

25
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

1. Prendre conscience de nos émotions au moment de prendre des


décisions importantes.
2. Prendre du recul avant de juger une situation, pour laisser
l'émotion initiale s'estomper.
3. Considérer des perspectives alternatives ou chercher des
informations contradictoires pour équilibrer le jugement.
4. Pratiquer la pleine conscience et des techniques de gestion du
stress pour mieux réguler les émotions.

3.8 CONCLUSION

Les biais cognitifs et perceptuels jouent un rôle crucial dans la façon dont
nous percevons et interprétons le monde. Ils peuvent déformer notre
perception, influencer nos jugements, et conduire à des décisions qui ne
sont pas toujours rationnelles ou optimales. Les biais cognitifs peuvent
intensifier ou créer des illusions perceptuelles . Par exemple, une personne
qui s'attend à voir quelque chose de particulier (comme un visage dans les
nuages) peut percevoir cette forme même si elle n'est pas réellement
présente. Ces illusions peuvent renforcer des croyances erronées ou créer
des perceptions déformées de la réalité, influencées par les attentes, les
croyances ou les désirs préexistants.

En prenant conscience de ces biais, il est possible de développer une


meilleure compréhension des limitations de notre perception et de nos
processus de décision, ce qui peut aider à corriger ou à compenser ces
distorsions dans les situations critiques.

Les biais cognitifs influencent de manière significative les décisions en


marketing, tant du côté des consommateurs que du côté des
professionnels du marketing. Ces biais affectent la manière dont les
consommateurs perçoivent les produits, prennent des décisions d'achat,
et interagissent avec les marques notamment.

Les biais cognitifs ont des impacts globaux significatifs sur la


communication et les relations interpersonnelles :

1. Malentendus et Communication Inefficace : Les biais peuvent


entraîner des interprétations erronées, des jugements hâtifs et une
écoute sélective, rendant la communication moins précise et moins
efficace.

26
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

2. Renforcement des Stéréotypes et Préjugés : Ils peuvent


renforcer des stéréotypes existants et des croyances négatives, ce
qui limite l'ouverture d'esprit et la compréhension mutuelle.
3. Favoritisme et Discrimination : Les biais influencent souvent la
manière dont nous percevons et traitons les autres, menant à des
traitements inéquitables et des jugements basés sur des
impressions superficielles plutôt que sur des faits.
4. Conflits et Tensions Relationnelles : En influençant la perception
des comportements et des intentions des autres, les biais peuvent
provoquer des malentendus, des ressentiments et des conflits,
nuisant aux relations interpersonnelles.
5. Influence Négative sur la Prise de Décision : Les biais peuvent
fausser le jugement et la prise de décision, conduisant à des choix
inefficaces ou inappropriés, notamment dans des contextes
professionnels et personnels.
6. Réduction de l’Empathie et de la Compréhension : En poussant
à des attributions internes (blâmer les autres pour leurs
caractéristiques personnelles plutôt que pour des facteurs externes),
les biais réduisent l'empathie et la capacité à comprendre les
perspectives des autres.
7. Influence sur le Consensus de Groupe : Les biais peuvent
fausser la dynamique de groupe en favorisant le conformisme ou la
polarisation des opinions, ce qui limite la diversité des idées et des
solutions.

En somme, les biais cognitifs influencent profondément nos interactions


sociales et professionnelles, affectant la qualité de la communication et
des relations humaines.

4.DIFFÉRENCES ENTRE BIAIS PERCEPTUELS ET BIAIS COGNITIFS

Il existe une différence entre les biais cognitifs et les biais perceptuels.
Bien qu'ils soient tous deux des types d'erreurs dans la manière dont nous
percevons et interprétons le monde, ils se distinguent par leur origine et
leur domaine d'application.

1. BIAIS COGNITIFS

27
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

Les biais cognitifs sont des erreurs systématiques dans le traitement de


l'information et la prise de décision. Ils résultent de la manière dont notre
cerveau traite les informations, influençant notre jugement, notre
raisonnement et nos croyances. Les biais cognitifs sont souvent le résultat
de raccourcis mentaux, appelés heuristiques, que notre cerveau utilise
pour simplifier le traitement de l'information.

Exemples de biais cognitifs :

 Biais de confirmation : Tendance à rechercher, interpréter et se


souvenir des informations de manière à confirmer ses croyances
préexistantes.
 Biais de disponibilité : Tendance à estimer la probabilité d'un
événement en fonction de la facilité avec laquelle des exemples
viennent à l'esprit.
 Biais d'ancrage : Tendance à se fier excessivement à la première
information reçue (l'ancre) lors de la prise de décision.

Les biais cognitifs influencent la manière dont nous pensons, raisonnons,


et décidons dans des situations complexes et peuvent affecter nos
croyances et nos décisions dans des domaines tels que les finances, les
relations, et les décisions quotidiennes.

2. BIAIS PERCEPTUELS

Les biais perceptuels sont des distorsions dans la manière dont


nous percevons les stimuli sensoriels, tels que la vue, l'ouïe, ou le toucher.
Ils se produisent lorsque notre système perceptif interprète les
informations sensorielles de manière inexacte, ce qui peut mener à des
illusions perceptuelles ou des distorsions de la réalité.

Exemples de biais perceptuels :

 Illusions d'optique : Des images comme la célèbre illusion de Müller-


Lyer, où deux lignes de même longueur paraissent de longueurs
différentes en raison de la disposition des flèches aux extrémités.
 Effet McGurk : Un phénomène auditif où la perception de ce que l'on
entend est influencée par ce que l'on voit. Par exemple, voir
quelqu'un prononcer "ga" tout en écoutant "ba" peut être perçu
comme "da".
 Constance perceptuelle : La tendance à percevoir les objets comme
inchangés (en taille, forme, couleur) malgré les variations des

28
DE MAERE Stéphanie – Psychologie de la communication – 2024/25

conditions de perception, comme les variations d'éclairage ou de


distance.

Les biais perceptuels sont plus directement liés à la manière dont


nous voyons, entendons ou ressentons les stimuli physiques autour de
nous et peuvent être influencés par des facteurs comme le contexte, les
attentes, ou l'expérience passée.

SYNTHÈSE DES DIFFÉRENCES :

 Origine :
o Les biais cognitifs concernent le traitement mental de
l'information, influençant le raisonnement, les jugements et la
prise de décision.
o Les biais perceptuels concernent la perception sensorielle,
influençant la manière dont nous voyons, entendons, ou
ressentons les stimuli.
 Exemples :
o Cognitif : Biais de confirmation, biais de disponibilité.
o Perceptuel : Illusions d'optique, effet McGurk.

CONCLUSION :

En résumé, les biais cognitifs affectent notre pensée et notre jugement,


tandis que les biais perceptuels concernent la manière dont nous
percevons le monde sensoriel. Les deux types de biais montrent que notre
perception de la réalité est souvent influencée par des processus
automatiques et inconscients qui peuvent nous induire en erreur. Ces
concepts sont importants à comprendre, surtout en communication, car ils
influencent la manière dont nous interprétons les informations et
interagissons avec les autres.

29

Vous aimerez peut-être aussi