Leçon : L'ère de la bipolarisation de 1947 à 1991.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les alliés (vainqueurs)

vont se diviser. La rupture entre l'URSS et les Etats-Unis fait suite à la
résurgence des divergences idéologiques (capitalisme opposé au
communisme) dans un contexte de conquêtes des Etats européens
affaiblis : les USA décident de faire redécoller l'Allemagne en violation
des accords de Yalta pour se donner du prestige en Europe tandis que
les Soviétiques par le biais de l'armée rouge contraignent les pays de
l'Europe de l'Est à basculer dans le Communisme. Pour freiner cette
expansion du communisme en Europe, qui apparemment a divisé
l'Europe en 2 blocs idéologiquement opposés (rideau de fer), les USA
adoptent la doctrine Truman ou Containment en 1947. La doctrine
Truman et son volet économique, le plan Marshall vont précipiter la
division du monde en 2 blocs : à l'Ouest le bloc capitaliste conduit par les
Etats Unis, regroupe la plupart des pays qui ont adhéré à l'OTAN et à
"'OECE. A l'Est, le bloc communiste mené par l'URSS, regroupe les pays
qui ont adhéré au pacte de Varsovie, au Kominform et au CAEM. Dans
ce bloc, la doctrine Jdanov dénonce le camp impérialiste des
occidentaux. L'année 1947 consacre donc la rupture.
Dès 1948, on assiste à une série de crises dans lesquelles les Etats
Unis et l'URSS s'affrontent indirectement (guerre froide). Cette guerre
froide a débuté par la première crise de Berlin en 1948 et a atteint son
paroxysme à Cuba en 1962.
La première crise de Berlin a été déclenchée suite au relèvement
économique des zones occidentales en Allemagne (fusion des zones
occidentales, création du Deutschemark et réindustrialisation). Le blocus
des soviétiques visant à asphyxier Berlin ouest n'a pas empêché les
américains de ravitailler leurs zones par un gigantesque pont aérien.
L'URSS perd le bras de fer et l'Allemagne sort divisée de cette crise : la
RDA à l'Est et la RFA à l'Ouest.
En 1953, il y'a le Dégel des relations internationales (la coexistence
pacifique) lié à la mort de Staline et à l'arrivée au pouvoir de dirigeants
plus modérés aux Etats-Unis et en URSS.
Ce dégel sera essentiellement marqué par la fin de la guerre de Corée et
des visites diplomatiques réciproques entre les 2 camps opposés. Ce
dégel sera de courte durée car une deuxième crise éclate à Berlin en
1961.
La deuxième crise de Berlin ou Crise du mur de Berlin tire son origine de
l'exode massif des berlinois de l'Est vers Berlin Ouest. Pour freiner cet
exode, les dirigeants de Berlin Est soutenus par les soviétiques
construisent un mur séparant les 2 parties de la capitale allemande. Ce
mur est érigé dans la nuit du 12 au 13 aout 1961. Comme conséquence,
ce mur matérialisera la division de l'Europe et prouvera l'incapacité des
soviétiques à affronter la puissance économique des USA qui nomment
ce mur : « le mur de la honte ».
La crise de Cuba, survenue en 1962, fait suite à la menace des intérêts
américains par Fidel Castro : nationalisation des entreprises sucrières
américaines et redistribution des terres. Pour se protéger des tentatives
de déstabilisation américaine, Castro sollicite et obtient l'assistance des
soviétiques. Ceux-ci installeront des fusées dirigées vers les Etats Unis.
La découverte de ces fusées par l'aviation américaine provoquera la
colère des américains. Les américains lancent un ultimatum aux
soviétiques avec intention d'engager une guerre nucléaire. De crainte
d'une escalade nucléaire qui sera dommageable pour toute la planète,
l'ONU engage des negociations qui aboulissent au rétrait des armes
soviétiques.
Conséquemment, le président Etasunien John Kennedy est applaudi
tandis que Nikita Khrouchtchev (URSS) est désavoué.
Une nouvelle ère s'installe : la coexistence pacifique ou la grande détente.
C'est une ère de compromis suscité par l'équilibre de la terreur, le cout élevé
des dépenses militaires, les crises financières et les crises de leadership au
sein de chaque bloc. Cette détente s'est manifestée par des visites
diplomatiques, par l'installation du téléphone rouge (1963), par des traités de
désarmement et des accords de coopération économique. Elle sera par
moment émaillée de crises comme la deuxième guerre du Vietnam (1964-
1975).
Cette guerre qui s'est déroulée au sud du Vietnam a opposé le pouvoir de
Saigon (soutenu par les USA) aux Viêt-Cong (soutenus par le Vietnam nord, la
Chine et l'URSS). Malgré le soutien massif américain, les Viêt-Cong ont réussi
à faire tomber Saigon après le retrait des américains, désabusés par les
drames du têt et qui ne supportaient plus les critiques internes et celles de
l'opinion internationale. Le Vietnam sort réunifier et les américains sont
désavoués. C'est la victoire du communisme en Asie.
Toutefois, l'ère de la détente va enregistrer l'essoufflement du modèle
soviétique et son effondrement suite à l'arrivée au pouvoir de Mikhaïl
Gorbatchev (1985). Les reformes de Gorbatchev que sont: la pérestroïka
(restructuration économique) et la glasnost (transparence), censées
solutionner la profonde crise socio-économique de l'URSS vont échouer. Elles
vont plutôt susciter, l'essor des mouvements nationalistes en Europe de l'est et
des mouvements sécessionnistes en URSS, Ces mouvements aboutiront à la
chute des régimes communistes en Europe de l'est (1989-1990) et à
l'implosion de l'URSS en 1991.
Gorbatchev démissionne le 25 décembre 1991 consacrant ainsi la disparition
de l'URSS et du bloc de l'Est. Le monde devient alors unipolaire sous la
houlette des USA qui répandent aisément leur idéologie et leur mode de vie.

Leçon 2 : L'accession à l'indépendance de la Côte d'ivoire.

Colonie française depuis le 10 mars 1893, la Côte d'Ivoire va accéder à

l'indépendance le 07 août 1960. Cette accession à l'indépendance est le fruit
des facteurs internes : une lutte émancipatrice suscitée par les pesanteurs de
la colonisation et l'éclosion d'une élite locale.
Elle est aussi le fruit d'un contexte international favorable (facteurs externes) :
impact de la deuxième guerre mondiale, conférence de Brazzaville qui
annonce des promesses visant à libéraliser les actions syndicales et politiques
et à atténuer les abus du système coloniale, le soutient de l'ONU, des
puissances anti colonialistes (URSS et USA) et des indépendantistes
asiatiques (conférence de Bandung de 1955)
La marche vers l'indépendance de la Côte d'Ivoire s'est faite en trois grandes
phases : l'espoir, la lutte et la collaboration. L'espoir (1944-1947) est marqué
par les promesses de la conférence de Brazzaville (03 janvier au 08 février
1944), par la création de l'union Française (27 octobre 1946) qui institue la
citoyenneté pour les indigènes ainsi qu'un fond dinvestissement (FIDES), par
la création des partis politiques et syndicats dont le PDCI-RDA et le Syndicat
Agricole Africain sont les plus populaires. La lutte (1948-1950), suscitée par
l'apparentement du PDCI -RDA de Félix Houphouët Boigny avec le parti
communiste français, va ouvrir une période de répression et de lutte. Le
gouverneur. Laurent Péchoux réprime violemment les manifestations du
PDCI-RDA: 52morts, des centaines de blessés et 5000 arrestations,
l'interdiction des activités du PDCI. Le PDCI adopte alors une nouvelle
stratégie : la collaboration (1950-1960).
Félix Houphouet Boigny travaille désormais avec l'UDSR au pouvoir en
France. Il est élu à l'assemblée nationale puis entre au gouvernement français
(1956). Il élabore la loi cadre avec Gaston Deferre. Cette loi accorde
l'autonomie interne aux colonies. Accédant au pouvoir en France, le Général
Charles De Gaule propose la communauté franco-africaine en 1958, une
forme d'autonomie plus grande avec le contrôle de la France sur certains
domaines. La Côte d'Ivoire l'accepte en votant « oui » au referendum à plus
de 90 %. Mais vu les indépendances des pays anglophones et de ceux qui ont
refusé la communauté (Guinée de Sékou Touré) et vu les pressions
internationales, la France décide alors d'octroyer l'indépendance à la côte
d'ivoire le 07 août 1960.

Leçon : L'indépendance de l'Algérie

La colonie française d'Algérie a été conquise en 1830. Elle devient une colonie
de peúplement et est intégrée à la métropole car considérée comme un
département français
(1896). Malgré ce statut, il existe un code de l'indigénat (le citoyen français est
différent du sujet français). Les graves inégalités socio-économiques ont
conduit à la naissance et au développement du nationalisme algérien.
Plusieurs mouvements voient le jour: Etoile Nord-Africaine, Parti Populaire
Algérien, Union Démocratique du Manifeste Algérien (UDMA)..
Face aux protestations de plus en plus vives (Sétif 8 mai 1945), la France
adopte le statut de 1947 qui prévoit une gestion mixte de la colonie. Les
Algériens refusent ce statut car le pouvoir exécutif est aux mains de la
métropole qui tripatouille les élections de 1948 en sa faveur. C'est alors que
toutes les tendances nationalistes radicales fédèrent pour créer le Front de
Libération National (FLN) le 10 octobre 1954.La direction politique du FLN est
assuré par Ahmed Ben Bella et elle dispose d'une branche armée : l'Armée de
Libération Nationale (ALN).
Le FLN déclenche la guerre le 01 novembre 1954 en exigeant l'indépendance
totale (la toussaint rouge). La métropole n'entend pas laisser un bout de ce
territoire qu'elle considère comme partie intégrante de la France. La guerre se
durcie entre 1955 et 1958 et on enregistre de nombreux morts de part et
d'autre. Rappelé au pouvoir en mai 1958, De Gaulle engage les négociations
de paix après plusieurs tergiversations. Ces négociations seront mises à mal
par l'Organisation de L'Armée Secrète OAS, une organisation française
clandestine qui veut maintenir la colonisation par la force. Les généraux
français proches de TOAS tentent de renverser le pouvoir à Alger mais
échouent. Les négociations reprennent le 08 mai 1961 à Evian (France) et
conduisent au référendum d'auto-détermination qui permet au peuple algérien
de voter à 99 % de oui pour l'indépendance. L'Algérie proclame son
indépendance le 05 Juillet 1962 avec comme 1er Président AHMED BEN
BELLA.