Chapitre 01
Chapitre 01
Chapitre 01
Ce chapitre présente l’essentiel des notions mathématiques portant sur les opérateurs
vectoriels et tensoriels et la notation indicielle, qui est largement utilisée dans le cours de
Mécanique des Fluides.
Pour repérer la position d’un point M dans l’espace à trois dimensions, il est nécessaire
d’introduire trois axes non coplanaires. Le repérage peut alors être réalisé par l’introduc-
tion de (voir figure ci-dessous) :
1
CHAPITRE 1. RAPPEL D’ANALYSE VECTORIEL 2
Un champ est un outil physique qui donne, pour un point de l’espace, une valeur d’une
grandeur physique. Autrement dit, le champ établit une correspondance entre une position
de l’espace et une valeur prise par la grandeur physique étudiée.
Pour commencer, nous allons définir un champ scalaire ou vectoriel à partir de notions que
tout étudiant connait. Soit un trièdre orthonormé (→−e x, →
−
e y, →
−
e z ) et M un point de l’espace,
−−→
de coordonnées (x, y, z) ; d’où le vecteur position de M s’écrit : OM = X → −e x +Y →
−
e y +Z →
−ez
Un champ scalaire donne la valeur d’une grandeur physique scalaire en fonction de la po-
sition, pour un temps donné. exemple de : température, densité, pression...etc. La fonction
f(M) est dite fonction scalaire de point M ou champ scalaire si :f (M ) = f (x, y, z).
On parle de champ scalaire lorsque la grandeur physique est un nombre (réel). La température
et la pression d’une zone sont décrits par des champs scalaires. Il existe différentes
manières de représenter un champ scalaire selon son application : coloriage de contours,
équipotentielles, graphe 3D...
Pour un moment donné, un champ vectoriel, ou champ de vecteurs, donne la valeur d’une
grandeur vectorielle en fonction de la position M. Autrement dit, chaque point de l’espace
est mis en correspondance avec un vecteur. Comme pour les champs scalaires, un champ
vectoriel peut être étudié dans un espace 2D, ou 3D et dans le temps. Par exemples, le
champ de la pesanteur, le champ magnétique, en mécanique des fluides le mouvement de
gaz ou de liquides est étudié en utilisant des champs de vitesse.
→
−
Le vecteur vitesse V (M ) est dit fonction vectorielle de point M ou champ vectoriel si :
→
−
V (M ) = →
−u (x, y, z)→
−
ex+→−v (x, y, z)→
−
ey+→ −
w (x, y, z)→
−
e z.
CHAPITRE 1. RAPPEL D’ANALYSE VECTORIEL 3
Un champ vectoriel établit un lien entre une position de l’espace est une grandeur physique
vectorielle. Les champs de vitesse en sont un exemple. Le champ de pesanteur est un
champ vectoriel uniforme localement. Les champs électriques et magnétiques sont d’autres
exemples de champ vectoriels.
On l’appelle Nabla ou aussi l’opérateur d’Hamilton chez les mathématiciens, les opérateurs
mathématiques (Gradient, Divergence et rôtationnel) peuvent être appliqués mathématiquement
et utilisés sur des champs scalaires et vectoriels à travers l’opérateur différentiel Nabla,
pour retrouver : le Gradient, la divergence, le rôtationnel, Laplacien scalaire et Laplacien
vectoriel.
Pour présenter le concept très utile de l’opérateur Nabla, il faut insister de connaitre
le principe du champ scalaire et champ vectoriel (définis précédemment), pour ne plus
confondre entre les deux notions intuitives.
— Champ scalaire : soit une fonction ϕ, en coordonnées cartésiennes son champ
ϕ : R3 −→ R
scalaire est définie par :
M (x, y, z) −→ ϕ(x, y, z) = ϕ(M )
exemples : température, pression ; énergie potentiel...etc.
→
−
— Champ vectoriel : soit un vecteur A (M ), mathématiquement on défini le champ
→
−
A : R3 −→ R3
A (x , y , z )
x 1 1 1
vectoriel de ce vecteur par :
→
− →
− →
r (x, y, z) −→ A (−r)=
Ay (x2 , y2 , z2 )
Az (x3 , y3 , z3 )
c’est dans le cas d’un état stationnaire ; c’est à dire, qui ne dépend pas de t (temps).
CHAPITRE 1. RAPPEL D’ANALYSE VECTORIEL 4
exemples : champ des vitesses, champ des forces, champ magnétique, champ électrique
...etc.
Remarque : Il est alors évident que pour avoir les composantes de cet opérateur dans
les différents systèmes de coordonnées, il suffit de reprendre celles du gradient (ci-après)
et d’enlever la fonction ϕ .
Il faut noté ! Le gradient donne donc des informations sur la direction, sur le sens de la
variation de la fonction f mais aussi sur l’importance de cette évolution.
→
− ∂(rAr ) 1 ∂Aθ ∂Az
Coordonnées cylindriques :div A = 1r ∂r + r ∂θ + ∂x
→
− ∂ (r2 Ar ) 1 ∂(sinθAθ ) 1 ∂Aϕ
Coordonnées sphériques :div A = r12 ∂r + rsinθ ∂θ + rsinθ ∂ϕ
→
−
Remarque : en coordonnées cartésiennes, il faut utiliser ∇ . Avec les coordonnées
→
−
sphériques, compte tenu des multiples implications de ∇ sur la base, il sera préférable
d’utiliser le théorème d’Ostrogradski-Green (voir section 3.3). Dans le cas des coordonnées
cylindriques, les deux possibilités sont à peu près équivalentes.
1 ∂(sinθAϕ ) ∂Aθ
rsinθ ∂θ
− ∂ϕ
−→ →
−
1
1 ∂Ar ∂(rAϕ )
— Coordonnées sphériques :rot A =
r sinθ ∂ϕ − ∂r
1 ∂(rAθ ) ∂Ar
r ∂r
− ∂θ
Remarque : une remarque fondamentale consiste à dire que le caractère rotationnel
n’est pas lié à la courbure des lignes de champ. Il ne suffit pas que ces lignes de champ
soient rectilignes pour que l’écoulement soit irrotationnel bien au contraire ! Cet opérateur
nous donne donc des informations sur le caractère localement tourbillonnaire du champ
CHAPITRE 1. RAPPEL D’ANALYSE VECTORIEL 6
vectoriel.
1. Le Laplacien
scalaire
:Le Laplacien
d’une fonction scalaire ϕ est : 4ϕ =
∂ϕ ∂ ∂ϕ
∂x ∂x ∂x
−−→
∂ϕ
∂
• ∂ϕ
∂ ∂ϕ
∂
∂ϕ
∂ ∂ϕ
div(gradϕ) = div
∂y
=
∂ ∂y
=
∂x ∂x
+ ∂y ∂y ∂z ∂z
=
∂ϕ ∂ ∂ϕ
∂z ∂z ∂z
∂2ϕ ∂2ϕ ∂2ϕ ∂2ϕ ∂2ϕ ∂2ϕ →
− →− →−
∂x2
+ ∂y 2
+ ∂z 2
=⇒ 4ϕ = ∂x2
+ ∂y 2
+ ∂z 2
= ∇ • ∇ϕ = ∇ 2 ϕ = 4ϕ
→
−
2. Le Laplacien vectoriel
: Le Laplacien d’un champ vectoriel (vecteur A )
4Ax
→
−→−
est : 4 A = 4Ay , à noter que Ax , Ay etAz ce sont des champs scalaires. il
4Az
est bien appliqué en mécanique des fluides dans le cas des calculs des équations de
Navier-Stokes.
−−→
∂ 2 Ax ∂ 2 Ax ∂ 2 Ax
4Ax = div(gradAx ) = + +
∂x2 ∂y 2 ∂z 2
−−→
∂ 2 Ay ∂ 2 Ay ∂ 2 Ay
donc, on écrit : 4Ay = div(gradAy ) = ∂x2
+ ∂y 2
+ ∂z 2
4Az = div(−−→
∂ 2 Az ∂ 2 Az ∂ 2 Az
gradAz ) = + +
∂x2 ∂y 2 ∂z 2
→
−
on obtient
à la fin le Laplaciend’un vecteur A , qui s’écrit sous cette forme de vecteur :
∂ 2 Ax ∂ 2 Ax ∂ 2 Ax
∂x2 + ∂y2 + ∂z2
→
−→− 2
∂ Ay ∂ 2 Ay ∂ 2 Ay
4A = ∂x2 + ∂y2 + ∂z2
∂ 2 Az ∂ 2 Az ∂ 2 Az
∂x2
+ ∂y2 + ∂z2
Remarque : la majorité des étudiants se trompent dans l’écriture du Laplacien de
∂ 2 Ax
∂x2
→
− →
−→−
∂ 2 Ay
vecteur A , ou il mette : 4 A =
∂y 2
; qui est évidemment faut !
∂ 2 Az
∂z 2
Remarque très importante : il faut bien noter qu’on ne peut pas utiliser un pseudo
opérateur Nabla ”∇” en coordonnées cylindriques, cylindropolaires ou sphériques. Atten-
CHAPITRE 1. RAPPEL D’ANALYSE VECTORIEL 7
tion ! Ça ne marche pas et ça ne fonctionne que en coordonnées cartésiennes, car c’est le
seule systèmes de coordonnées avec lequel on peut trouver ces opérateurs sus-cités.
1.9 Applications :
Réponses :
−−→ −
1. Le vecteur position P M :→
r = (x − xP )→
−
e x + (y − yP )→
−
e y + (z − zP )→
−
ez
−−→ −
et le module du vecteur position P M :→
r = (x − xP )→
−
e x + (y − yP )→
−
e y + (z − zP )→
−
ez
→
− (x−x )→
−
e +(y−y )→
−
e +(z−z )→
−
e →
−
2. ∇ 1r = − = − rr3
P x P y P z
2 2 2 3/2
[(x−xP ) +(y−yP ) +(z−zP ) ]
3. En tenant compte du résultat précédent et sachant que le rotationnel d’un gradient est
nul, on obtient le produit vectoriel :
→
− −→
→−
∇ × rr3 = 0
CHAPITRE 1. RAPPEL D’ANALYSE VECTORIEL 8
→
− −→
∇ • rr3 = 0
Exercice 2 :
Soit :f (x, y) = x2 + y 3