Cours 01 COMPLEXE

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MPSI Mise à jour : 31/08/2015 Nombres complexes

 CORPS DES NOMBRES COMPLEXES


________________________________________________________________________________________

Introduits par BOMBELLI (1522-1572) pour l'écriture des solutions de l'équation du troisième degré découvertes par
TARTAGLIA (1500-1557) et CARDAN (1501-1576), ils permettent de résoudre des équations algébriques, interviennent dans
la trigonométrie et dans la géométrie plane. Ils doivent leur écriture définitive à EULER (1707-1783).
_____________________________________________________________________

A RAPPEL DES DEFINITIONS ET PREMIERES PROPRIETES

I) Définitions
Definition:  = {z = a + i b | (a,b) 2, i2 = – 1}.
Ses éléments s’appellent les nombres complexes
Propriété: Tout complexe z s'écrit de manière unique sous la forme z = a + i b avec a
et b réels.  z  ,  ! (a,b)  2 | z = a + i b
Définition, notation: a = Re(z) est la partie réelle , b = Im(z) la partie imaginaire
Remarque: Les réels sont les nombres complexes de partie imaginaire nulle.
Définition: On appelle imaginaire pur tout complexe dont la partie réelle est nulle. On
note i l’ensemble de ces imaginaires purs.
Remarque: On a une bijection entre 2 et 

II) Opérations dans 


Addition
On munit l'ensemble  d'une addition + définie par : si z = a + i b et z' = a' + i b' avec a, b,
a' et b' réels, alors z + z' = (a + a') + i (b + b').
Cette addition est: ¤ associative (z + z') + z" = z + (z' + z")
¤ commutative z + z' = z' + z
¤ possède un élément neutre 0+z=z+0=z
¤ tout élément possède un symétrique (opposé): si z' = ( a) + i ( b) alors
z + z' = z' + z = 0
On dit alors que (,+) est un groupe commutatif ou abélien. (appelé groupe additif de ).
Multiplication
On munit l'ensemble  d'une multiplication  définie par: si z = a + i b et z' = a' + i b' avec
a, b, a' et b' réels zz' = (aa' – bb') + i (ab'+a'b) = z z'.
Cette multiplication est: ¤ associative
¤ commutative
¤ distributive à droite et à gauche par rapport à l'addition:
z  (z' + z") = z  z' + z  z" et (z + z')  z" = z  z" + z'  z"
¤ possède un élément neutre 1 = 1 + i 0
¤ tout élément non nul possède un symétrique (inverse):
a b
si z = a + i b avec a et b réels et z' = 2 +i 2 , on a z  z' = z'  z = 1
a + b2 a + b2
On dit que (,+, ) est un corps commutatif.

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III) Conjugaison

Soit f :    , z = a + ib  f(z) = a – ib . On note f (z) = z .

Définition: f est la conjugaison et z est le conjugué de z
Propriétés: (i) f est une application involutive (i.e. f o f = Id  )
(ii)  (z,z') 2, f (z + z') = f (z) + f (z')
(iii)  (z,z') 2, f (z  z') = f (z)  f (z')
(iv) z   f (z) = z
(v) z  i  f (z) = - z  

(vi)  z , Re(z) = z + z et Im(z) = z - z


2 2i
   
p
(vii) On a les généralisations: z  , p , pz = p z et z p = z
*
 
n n 
n n 
et (z1,...,zn) n ,  z k =  z k et  zk =  zk
k=1 k=1 k=1 k=1
Dem: Immédiat. Laissée en exercice.

IV) Représentation géométrique des nombres complexes  


Si on se donne un repère orthonormé du plan (O; e1 , e2 ), les points du plan sont déterminés de
manière unique par leurs coordonnées (x,y) dans ce repère. On identifie ainsi les vecteurs du plan
et l'ensemble 2 des couples de réels.
M (x,y)
Définition: On appelle affixe du point M de y d’affixe z
coordonnées (x,y), le nombre complexe z = x + i y
Réciproquement, si z est un nombre complexe, on appelle image 
de z le point M de coordonnées (Re(z),Im(z)) e1

Définition: Si un vecteur u a pour composante (x,y)
   O
dans la base ( e1 , e2 ), on appelle affixe du vecteur u , le x
nombre complexe z = x + i y e2

Interprétation de quelques opérations M (z)



Conjugaison Si M est d'affixe z, le point d'affixe
y
z est le point N symétrique de M par rapport à l'axe (Ox). Q (z+b)
Opposé Si M est d'affixe z, le point d'affixe – z 

est le point P symétrique de M par rapport au point O. e1

Addition Si M est d'affixe z, le point d'affixe z + b e2


O
est l'image Q de M par la translation de vecteur le vecteur x
d'affixe b. b

N
P (– z)

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V) Module

Définition: N:    , z → N(z) = z  z est appelée application module .

Remarque: L'application est bien définie car pour tout z , z  z est un réel positif.

Propriétés:  z , |Re(z)|  N(z) , |Im(z)|  N(z) , N( z ) = N(z)

Dem: Vient du fait que, si z = x + i y avec x et y réels , z  z = x2 + y2

Propriété : Le module d’un produit est le produit des modules i.e.


 (z,z') 2 , N (z.z') = N(z).N(z')
      
Dem: N(z z') = z z'  z z' = z  z'  z  z' = z  z  z'  z' = z z z'  z'
Donc N(z z') = N'z) N(z')
Corollaire 1 : z* , N(z -1 ) = (N(z))-1
Dem: On a : + , N() = 

1  +, on a :
En appliquant le résultat sur le module d’un produit à z-1 =  z avec  =
N(z) 2
N(z-1) = N() N( z ) =  N(z) = 1


N(z)
Corollaire 2 : Le module d’un quotient est le quotient des modules
Dem: On regroupe la formule donnant le module d’un produit et celle donnant le module d’un inverse

Propriété : Inégalité triangulaire :  (z,z') 2 , N (z + z')  N(z) + N(z')


      
Dem: (N(z + z'))2 = (z + z') ( z + z' ) = (z + z') ( z + z' ) = z z + z' z + z z' + z' z'

Donc (N(z + z'))2 = (N(z))2 + (N(z'))2 + 2 Re(z z' ) . 
Or : Re(z")  N(z") d'où : (N(z + z'))2 ≤ (N(z))2 + (N(z'))2 + 2 N(z) N( z' )
Aussi : (N(z + z'))2 ≤ (N(z) + N(z'))2 . Or les termes N(z+z’) et N(z) + N(z’) sont des réels positifs et
la fonction racine carrée est croissante sur +, donc N(z + z') ≤ N(z) + N(z')

Notation définitive: Comme la fonction module que nous venons de définir et la fonction
valeur absolue coïncide sur , on peut prolonger la notation | | et il n'y aura pas confusion entre le

module et la valeur absolue pour un réel : |z| = z z
Exercice: Montrer que (z,z') 2 on a: | |z| - |z'| |  |z+z'|  |z| + |z'| . Etude des cas
d'égalités.

Interprétation géométrique
 
Si u est un vecteur du plan d'affixe z, | z| est la norme du vecteur u .
Si A et B point d’affixe respective a et b, la distance AB est |a–b|.
Si A est un point d’affixe a , l’ensemble des points M d’affixe z vérifiant |z–a| < R est le
disque ouvert de centre A et de rayon R. ( pour le disque fermé on remplace "<R" par " R")
 
L'inégalité triangulaire traduit simplement le fait que si AB est d'affixe z et BC d'affixe
z', alors la distance AC est inférieure ou égale à AB + BC

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B COMPLEXES DE MODULE 1 ET TRIGONOMETRIE


I) Cercle trigonométrique
Définition: Le cercle trigonométrique est le cercle de centre O et de rayon 1.
M
Soit M un point de ce cercle trigonométrique.
 

On note  une mesure de l'angle entre e1 et OM .


sin
Alors M a pour coordonnées (cos(), sin())

Remarque: En s'aidant du cercle trigonométrique, on peut
retrouver des formules "trigonométriques". cos

Exercice: En s'aidant du cercle trigonométrique, exprimer


en fonction de cos(x) et sin(x) les expressions suivantes :
cos(x + 2), sin(x – 4 ), cos(- x), sin( - x ), sin(x + ), cos (x), sin(x)…

II) Groupe U des nombres complexes de module 1


Définition: On pose U = {z  | |z| = 1 }.
Sur U, la loi  est interne (le produit de deux éléments de U est un élément de U) et vérifie :
¤ elle est associative , commutative, U possède un élément neutre pour  (car 1 U)
¤ tout élément de U possède un symétrique (inverse) pour la loi  car l'inverse d'un
complexe de module 1 est un complexe de module 1
Aussi (U, ) est un groupe commutatif . On l'appelle groupe des unités de .
Interprétation géométrique
L'ensemble U est l'ensemble des affixes des points du cercle trigonométrique
III) Exponentielle imaginaire
Soit t . On pose e i t = cos(t) + i sin(t).
On remarque que pour tout t , e i t U (car t, cos2 t + sin2 t = 1)
On appelle alors exponentielle imaginaire l'application de  vers U qui à t associe e i t
eit+ eit eit eit
Propriété: On a les relations d'Euler cos(t) = et sin(t) =
2 2i
it -i t
Dem: Cela vient du fait que le conjugué de e est e et des formules donnant les parties réelle et
imaginaire d'un complexe à l'aide de son conjugué
Propriétés: (i) (t,t') 2, e i t e i t' = e i (t + t')
(ii) L'application  U, t  e i t est surjective (i.e. tout élément de U est atteint par cette application)
(iii) (t,t') 2, e i t = e i t'   k  | t' = t + 2k   t'  t [2 
Dem: (i) e i t e i t' = (cos t + i sin t) ( cos t' + i sin t')
= (cos t cos t' – sin t sin t' ) + i (cos t sin t' + cos t' sin t)
= cos (t+t') + i sin (t+t') = e i (t + t') (les formules trigonométriques 1 et 2 étant admises)
(ii) Soit z U. On écrit z = a + i b avec (a,b) 2. On a |z| = 1 donc a²+b²=1.
Ainsi a[-1,1]. Aussi  x [0,] | a = cos x . On a alors sin x et b égaux ou opposés car ils ont le même carré 1 – a².
S'ils sont égaux, on pose t = x, sinon on prend t = -x et on a z = eit
(iii) e i t = e i t'  ei(t-t') = 1  cos (t-t') = 1 et sin(t-t') = 0
  k  | t' - t = 2k   k  | t' = t + 2k 
Remarque: Les propriétés précédentes se résument dans le résultat suivant :
L'application  U, t  e i t est un morphisme surjectif de noyau 2

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Corollaire : Formule de Moivre : n *, (cos t + i sin t) n = cos nt + i sin nt


Dem: On fixe t et on raisonne par récurrence sur n
IV) Arguments d'un nombre complexe non nul
z
Soit z*. On a |z| 0. On considère le complexe Z = . On a ZU.
|z|
Définition: On appelle argument de z*, tout élément de l'ensemble {t  | e i t = Z = z }.
|z|
Ecriture trigonométrique d'un nombre complexe non nul
Tout nombre complexe non nul s'écrit sous la forme z =  e i  avec z +* et .  est
le module de z et  est un argument de z, et l'écriture s'appelle forme trigonométrique de z
Remarque: Il n'y a pas unicité de la forme trigonométrique d'un complexe non nul

Propriété: Deux arguments d'un même complexe non nul différent d'un multiple de 2 
Dem: Provient directement de la propriété précédente

Propriété: Un argument d'un produit (resp. quotient) de deux complexes non nuls z et z' est la
somme (resp. différence) d'un argument de z et d'un argument de z'.
Dem: Provient directement de la propriété précédente

V) Trigonométrie
a) Formules élémentaires
Angle a+b
On a déjà utilisé deux résultats élémentaires :
1 cos(a+b) = cos(a) cos(b) – sin(a) sin(b)
2 sin(a+b) = cos(a) sin(b) + sin(a) cos(b)
Ces résultats seront montrés en Math Spé mais on peut les retrouver en écrivant ei(a+b) = eia eib
sin(t)
On appelle tangente la fonction qui à t réel associe tan(t) =
cos(t)
Remarque: tan(t) est l'ordonnée du point d'intersection entre la droite (OM) et la tangente du
cercle trigonométrique au point d'affixe 1
On en déduit pour a, b et a+b admettant des tangentes (i.e. non congrus à  modulo  ) :
2
3 tan(a+b) = tan(a) + tan(b)
1 - tan(a) tan(b)
Angle a b En remplaçant b par – b, on obtient alors de même:
4 cos(a-b) = cos(a) cos(b) + sin(a) sin(b) 5 sin(a-b) = sin(a) cos(b) - cos(a) sin(b)
et 6 tan(ab) = tan(a) - tan(b)
1 + tan(a) tan(b)
Angle 2a
Dans le cas où a = b on obtient les formules :
7 cos(2a) = cos2(a) – sin2(a) = 2 cos2(a) – 1 = 1 – 2 sin2(a)
8 sin(2a) = 2 sin(a) cos(a) et 9 tan(2a) = 2 tan(a) 2
1 - tan (a)
On peut alors trouver les premières formules de linéarisation à l'aide de la formule 7 :
10 cos2a = 1 + cos(2a) 11 sin2a = 1 - cos(2a) et 12 sin(a) cos(a) = 1 sin(2a)
2 2 2

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Transformation d'un produit en somme


En effectuant 1 + 4 , on obtient : 13 cos(a) cos(b) = 1 (cos(a+b) + cos(a-b))
2
En effectuant 4  1 , on obtient : 14 sin(a) sin(b) = 1 (cos(ab)  cos(a+b))
2
En effectuant 2  5 , on obtient : 15 sin(a) cos(b) = 1 (sin(ab)  sin(ab))
2

Transformation d'une somme en produit


On applique les formules 13 , 14 et 15 avec p = a+b et q = ab et on trouve :
16 cos(p) + cos(q) = 2 cosp+q cospq
 2   2 
17 cos(p)  cos(q) =  2 sinp+q sinpq = 2 sinp+q sinqp
 2   2   2   2 
18 sin(p)  sin(q) = 2 sinp+q cospq
 2   2 
b) Linéarisation : Méthode de Fourier
Linéariser, c'est transformer un produit cosp(x) sinq(x) en somme de cos et sin d'arcs multiples de x

1
Soit z = eix. On a z = = e - i x et donc cos(x) = 1 z + 1 et sin(x) = 1 z  1
z 2 z 2i z
1 z + 1 z  1 On développe cette formule et on regroupe les
Ainsi : cosp(x) sinq(x) = p+q
p q
2 q
i  z  z
1 1
termes en zm et 1m . Puis on remplace zm + m par 2 cos(mx) et zm  m par 2i sin(mx)
z z z
Exemple: cos(x) sin3(x) = 41 3 z + 1 z  1 = -1 z + 1 z3 3 z + 3  1 
3
2 i  z  z 24 i  z  z z3
= -14 z4 3 z2 + 3 - 2 + z2 - 3 + 2  4 = -14 z4  4 2 z2  2 
1 3 1 1 1
2 i z z z  2 i  z  z 
D'où : cos(x) sin (x) = 1 (2 sin(2x) – sin(4x))
3
8

c) Expression de fonctions trigonométriques en fonction de l'angle moitié


Expression de certaines formules en  en fonction de 
2 
2
D'après 7 on a : 19 cos() = 2 cos – 1 = 1 – 2 sin2= cos2 – sin2
2  2 2 2
2 2
On en déduit : 20 1 + cos() = 2 cos et 21 1 – cos() = 2 sin 
2 2
D'après 8 on a : 22 sin() = 2 cos sin
2 2
Des formules 20 et 22 , on déduit : 1+e i  = 1+ cos() + i sin() = 2cos (cos + i sin)
 2  2  2

i 
D'où 23 1 + e i  = 2 cos e 2 : le complexe 1 + ei est d'argument /2 modulo 
2
 i
i
De même 24 1 – e = – 2 i sin   e 2 
2

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d) Transformation d'une somme de la forme a cos(t) + b sin(t)


Théorème: Soit t, (a,b) 2. Alors :
a cos(t) + b sin(t) = A cos(t – ) avec A et  module et argument du complexe a + ib
Remarque : En Physique et/ou en SI, vous rencontrerez souvent des fonctions sin ou cos à
ajouter. Le "A" de la formule est appelé "amplitude" et "" "déphasage".
Dem: Dans l'expression a cos(t) + b sin(t), on reconnait la partie réelle du complexe :
(cos(t) + i sin(t))  (a – i b). Or si A et  sont les module et argument de a + i b, on a :
a – i b = A e – i  Ainsi (cos(t) + i sin(t))  (a – i b) = ei t  A e – i  = A ei(t – ) D'où le résultat.

VI) Exponentielle complexe


Soit z avec z = x + i y , (x,y) 2. On pose e z = e x e i y
Théorème: L'application z  e z (notée également z  exp(z) et appelée exponentielle
complexe) est un morphisme surjectif de  sur * dont le noyau est 2 i  c'est à dire :
* exp(0) = 1 ** exp(z + z ' ) = exp(z) exp(z ' ) *** exp(z) = 1
exp(z)
**** W ,  z  | W = e
* z
***** (z, z ' ) , e = e   k | z ' = z + 2 i k 
2 z z'
0 i0
Dem: * exp(0) = e e = 1.
** exp(z + z ' ) = e x + x ' e i (y + y ') = e x e x ' e i y e i y ' = (e x e i y ) (e x ' e i y ' ) = exp(z) exp(z ' )
*** exp(z) = e – x e – i y = 1 1 = 1
exp(x) exp(i y) exp(z)
**** Tout élément de  s'écrit sous la forme  e i  = e z avec z = ln( + i 
*
xx'
x  x ' i (y y ')  e =1  x  x' = 0
***** e = e  e e = e e
z z' x iy x' iy'
 e e = 1  i (y y ')
  
 e =1  y  y '  0 [2 

 z ' z [2 i ]

Propriétés: Le module de e z est exp(Re(z)) et un argument de e z est Im(z)

Résolution de e z = a avec a *


D'abord remarquons que si  et  ' sont deux réels strictement positifs,
 e =  'e i  '   = ' et  =  ' [2 Ainsi :
i

 e x = |a|  x = ln|a|
e =a 
z   
 y  arg(a) [2   y  arg(a) [2 

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C APPLICATIONS ALGEBRIQUES

I) Racines nièmes de l'unité


Soit L'équation (En) : zn = 1. C'est une équation algébrique de degré n à coefficients réels donc
les racines sont réelles ou complexes conjuguées deux à deux. 0 n'étant pas solution, on peut
chercher les racines sous la forme z =  e i  avec  +* et .
 n = 1   = 1
n in
L'équation (En) devient alors :  e = 1      2   car >0
 n   0 [2     0  n 
2ik
Donc les solutions de (En) sont : z k  e n avec k
On remarque que : z k' = z k  k'  k [n]
2ik
Ainsi on obtient n racines distinctes : z k  e n =  k avec k {0,.., n-1} .
Les images de ces racines sont situées sur le cercle trigonométrique et forment un polygone
régulier.
1=i

1=j

1= 1 0=1 0=1 2= 1 0=1

 2=j2 3= i
 n n n n

Propriétés: * 1 est racine n-ième de 1  n est pair


** Soit n*, k {1,.., n-1} et k la racine n-ième de 1 d'ordre k, alors
1 +  k +  k2 + ... + kn-1 = 0

Dem: *  k =  1  2 k   [2 ]  2 k = n car k{0,.., n-1})


n
** z  1 = 0  (z –1) (z + ... + z + 1) = 0.
n n-1

 0 = 1 annule le premier facteur


 Pour k {1,.., n-1},  k annule le second facteur (car il n'annule pas le premier...) donc
1 +  k +  k2 + ... + kn-1 = 0
 
Cas particulier: Avec n = 3, on a la formule : 1 + j + j2 = 0 = 1 + j + j 2

Remarque: Si on note Un l'ensemble des racines n-ièmes de l'unité, on a Un  U et le


produit et le quotient d'éléments de Un est encore dans Un. On dira alors que Un est un sous-
groupe de U.

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II) Applications aux équations usuelles


1) Equation zn = a (E) : racine n-ième d'un nombre complexe
Soit n *. Soit a et soit l'équation (E) : z n = a.
 Si a = 0. Alors 0 est racine d'ordre n de l'équation
 Si a  0. Supposons que l'on connaisse une racine particulière de l'équation (E) : z0  0.
2ik
L'équation (E) devient : z = z0    = 1   k  [[0, n  1 ]]
z n
n n
| z = k = e n
z0 z0
  k  [[0, n  1 ]] | z = k z0 : (E) possède n solutions distinctes : les z k = k z0 où kUn
La "difficulté" étant donc de trouver z0 : soit algébriquement (par exemple dans le cas n = 2) soit
trigonométriquement
i
Remarque: Si a =  ei , avec   +* , on peut prendre z 0  n  e n
2) Equation z2 = a (E) : racine carrée d'un complexe
La méthode précédente est toujours valable. Par contre, on peut vouloir obtenir l'expression
algébrique des solutions.
On pose a =  + i avec (,) couple de réels. on cherche une racine z sous la forme x + i y avec
(x,y) réels: (E)  z2 = x2 – y2 + 2 i xy =  + i = a et |z2| = |a| (égalité des modules)
 x – y = 
2 2
 x = (   )
2 1
2
 2
 x =  (   )
1
1
2
 2

D'où (E)   x2 + y2 = 2   y = (   )


2 1  2   y =  (   )
1  2 (1,2){-1,1}2

 x y est du signe de   x y est du signe de 
2
2x y =  2 2

 Si >0 , on prend 1 = 2 (on trouve deux solutions opposées)


 Si <0 , on prend 1 = – 2 (on trouve deux solutions opposées)
 Si = 0 , alors soit x soit y est nul et donc l'un des signes n'intervient pas
3) Equation du second degré : (E) a z2 + b z + c = 0 avec a0
a z2 + b z + c = 0  z2 + b z + c = 0  z + b  = b - 4 2a c =  2
2 2

a a  2a 4a (2a)
Par la méthode appropriée (c.f. § précédents), on obtient une racine carrée  de  (on obtient en fait
deux qui sont opposées) et alors les solutions de l'équation proposée sont :
b +  b  
z1 = et z 2 =
2a 2a
Remarque: Le choix de  n'influe pas sur les solutions : il ne fait qu'échanger z1 et z2
Remarque: La somme des racines de l'équation (E) a z2 + b z + c = 0 est – b alors que le
a
c
produit vaut
a

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MPSI Mise à jour : 31/08/2015 Nombres complexes

D APPLICATIONS GEOMETRIQUES
 
On reprend le repère orthonormé du plan (O; e1 , e2 ).
I) Ecriture complexe de quelques transformations
On rappelle qu'en Terminales, vous avez vu que l'application  du plan qui au point M d'affixe z
associe le point M' d'affixe z' est :
 Si z' = k z avec k réel fixé, alors  est l'homothétie de centre O et de rapport k
 Si z' = ei z avec  réel fixé, alors  est la rotation de centre O et d'angle 
 Si z' = z + b avec b complexe fixé, alors  est la translation de vecteur d'affixe b

 Si z' = z , alors  est la symétrie d'axe l'axe des abscisses
On en déduit la propriété suivante
Propriété: Les applications du plan d'écritures complexes z  z' sont :
i) si z  z' = a z où a complexe non nul : il s'agit de la composée de la rotation de
centre O et d'angle Arg(a) et de l'homothétie de centre O et de rapport |a|
ii) si z  z' = a z + b où a complexe non nul et b complexe quelconque : il s'agit de
la composée de l'application précédente et de la translation de vecteur d'affixe b.
On dit que c'est une similitude directe de rapport |a| et d'angle Arg(a). Si, de
plus a est différent de 1, cette similitude directe est de centre son point fixe.
Dem: Immédiat.
II) Interprétation en terme de nombres complexes de quelques notions de géométrie plane
Notion Interprétation à l'aide des complexes
géométrique
Distance Si A est d'affixe a et B d'affixe b, |b  a| est la distance AB.
  

Mesure d'angle Si u non nul d'affixe z, alors Arg(z) est une mesure de l'angle ( e1 , u )
Si A, B, C sont trois points distincts 2 à 2 d'affixes respectives a, b et c, alors
une mesure de l'angle (AB , AC) est Arg  c – a = Arg (c–a) – Arg(b – a)
 

b – a
Barycentre Si {(Ak, k) | 1kn } système de points pondérés de poids total non nul, zk affixe de
n

 k
zk
Ak et G est le barycentre de ce système, alors l'affixe de G est k = 1n

 k
k=1

Si A, B et C sont trois points distincts 2 à 2 d'affixes respectives a, b et c,


Alignement alors: 1) A, B et C sont alignés  c – a  
b–a
2) AB et AC sont orthogonaux  c – a  i 
 
Orthogonalité
b–a
Exercice: Démontrer ces résultats

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