2009 07 Methodologie Indice Eau
2009 07 Methodologie Indice Eau
2009 07 Methodologie Indice Eau
TECHNIQUE
Commissariat général
au développement
durable
Service de
l’observation et
des statistiques
Méthodologie de l’indice
d’évolution de la qualité
physico-chimique des
cours d’eau
Juillet 2009
1 ÉTUDE PRÉLIMINAIRE
1.1 Origine des données
Les données de la qualité physico-chimique des cours d’eau font intervenir
plusieurs acteurs : les Agences de l’eau, le ministère de la santé et
également des acteurs locaux comme les conseils généraux. Pour répondre à
la demande de l’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) ou pour
constituer le bilan pesticides, ces données sont régulièrement collectées
et archivées par le CGDD/SOeS.
En ce qui concerne les cours d’eau, les données des Agences de l’eau sont
centralisées par l’OIEau (Office International de l’eau) au sein de la
Banque Nationale de Données sur l’Eau (BNDE) dans l’attente d’un système
d’information opérationnel. Cette base reprend les paramètres suivis au
titre des réseaux nationaux et complémentaires de bassins, à savoir les
macropolluants (nitrates…) et certains micropolluants comme les métaux et
pesticides. Le CGDD/SOeS dispose des données de la BNDE depuis 1971.
Cette méthode est par ailleurs préconisée dans des études de méthode
publiées par l’AEE.
Exemples :
¾ série d’analyses de nitrates (station 01008000) au comportement
saisonnier :
DATE CONCENTRATION (mg/l)
09/01/2006 17
06/02/2006 17
02/03/2006 21
03/04/2006 15 Moyenne arithmétique 14.2
28/06/2006 12,2 Moyenne pondérée temps 13.5
19/07/2006 8,6
30/08/2006 9,4
02/10/2006 11,8
21/11/2006 10,7
07/12/2006 18,8
Si on ne disposait que des données hivernales (les plus élevées) :
DATE CONCENTRATION (mg/l)
09/01/2006 17
06/02/2006 17
02/03/2006 21 Moyenne arithmétique 16.6
03/04/2006 15 Moyenne pondérée temps 14.4
21/11/2006 10,7
07/12/2006 18,8
35 10
9
30
8
concentration (mg/l)
concentration (mg/l)
25 7
6
20
5
15 4
10 3
2
5
1
0 0
01/02/96 01/04/96 01/06/96 01/08/96 01/10/96 01/12/96 01/02/96 01/04/96 01/06/96 01/08/96 01/10/96 01/12/96
Concentration Concentration
date (mg/l) date (mg/l)
20/02/1996 30 21/02/1996 8.8
23/04/1996 22.8 24/04/1996 5.1
25/06/1996 18.2 26/06/1996 5.2
27/08/1996 10.4 28/08/1996 3.3
22/10/1996 9.2 23/10/1996 2.2
10/12/1996 33.2 11/12/1996 5.8
Moyenne
arithmétique 20.6 Moyenne arithmétique 5.1
Moyenne pondérée Moyenne pondérée
temps 19.9 temps 5.0
Figure 1 : ÉTUDE de la pondération temporelle des concentrations moyennes
annuelles (fréquence faible)
35 70
30 60
concentration (mg/l)
concentration (mg/l)
25 50
20 40
15 30
10 20
5 10
0 0
11/01/96 11/03/96 11/05/96 11/07/96 11/09/96 11/11/96 15/01/96 15/03/96 15/05/96 15/07/96 15/09/96 15/11/96
Pour les séries régulières comme pour les stations 03001000, 03024392 et
04101500, la pondération par le temps a d’autant plus d’influence que les
analyses sont nombreuses et l’amplitude des concentrations importante. La
pondération dans ce cas minimise le poids des pics de concentration.
La station 04134500 présente un suivi plus irrégulier dans l’année et
surtout sur une fréquence d’analyses plus importante en période hivernale :
la pondération par conséquent induit une moyenne plus faible (différence de
3.3 mg/l soit environ -20%) car l’impact de ces analyses répétées est
réduit.
1
Convention marine pour la protection de l’Atlantique Nord-Est, comprenant un volet
d’estimation des flux polluants. 10
Figure 3 : Carte des bassins versants de type Réseau National des Données
sur l’eau
5.1.1 Indice non pondéré
La moyenne des concentrations du polluant choisi est calculée par bassin
par moyenne arithmétique simple des stations le composant. Un indice est
ensuite calculé en faisant le rapport avec la concentration moyenne
annuelle calculée de la même manière l’année précédente.
5.1.2 Indice pondéré
La moyenne des concentrations du polluant choisi est calculée par bassin
par moyenne pondérée par le temps des concentrations mesurées par les
différentes stations le composant. Un indice est ensuite calculé en faisant
le rapport avec la concentration moyenne annuelle calculée de la même
manière l’année précédente.
11
200 300
concentration (mg/l)
concentration (mg/l)
250
150
200
100 150
100
50
50
0 0
1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004
Dans les deux cas, la pondération par le temps n’influe pas sur les
évolutions interannuelles de l’indice (cas de tous les indices élémentaires
par bassin versant).
Pour le bassin où l’influence se fait le plus sentir, la pondération par le
temps limite légèrement l’amplitude de l’indice (166 contre 172 points
d’indice), ce qui améliore sa lisibilité.
12
Conclusion :
Par conséquent, la période d’étude a été réduite afin d’harmoniser au mieux
le réseau des stations à l’échelle nationale soit 1998-2007, 1998 étant
l’année à partir de laquelle plus de 90% du territoire est couvert.
5.3.3 Influence de la pondération surfacique
La pondération surfacique est un moyen de prendre en compte la taille des
bassins versants dans les calculs et également d’associer à celui-ci une
représentativité en fonction des bassins éventuellement manquants. Pour en
étudier l’impact sur les évolutions interannuelles, les indices
élémentaires ont été agrégés, en moyenne simple et en moyenne pondérée.
13
110 2000
nb de stations
105 1500
indice
100 1000
95 500
90 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
année
Conclusion :
La pondération surfacique (indice trait plein) ne modifie pas les
évolutions interannuelles telles que dessinées par un indice en moyenne
arithmétique (en pointillés). Cette pondération permet par contre de
prendre en compte les tailles des bassins versant et d’intégrer dans le
calcul une modulation selon les bassins effectivement présents en y
associant par exemple un pourcentage de représentativité. Les calculs
feront donc intervenir une pondération par la surface respective de chacun
des bassins versant.
5.3.4 Influence du choix de la base 100
Le choix de la base 100 influe sur les évolutions de chaque bassin versant
car en modifie l’ordre de grandeur et les plages de variation de l’indice.
Ainsi, une base 100 commune à tous peut masquer les évolutions sur les
bassins à faible ou au contraire à forte concentration selon le choix de la
base 100.
Exemple :
Base 100 commune à tous prise comme la moyenne des concentrations de 1998
soit 15,5 mg/l.
Évolution de l’indice au sein du bassin Allier amont sur les nitrates, peu
impactés par ce type de pollution (concentration moyenne de référence en
1998 : 3,2 mg/l).
14
125
concentration (mg/l)
indice 100
75 2.5
50
25
0 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 205 2006 2007
Entre 2003 et 2004, l’indice augmente d’environ 13%. Avec une base 100
propre au bassin, cela se traduit par un indice passant de 110 à 125 alors
qu’avec une base 100 commune à tous, l’indice n’augmente que de 3 points
(de 22 à 25).
Le choix d’une base 100 commune à tous ne permet pas à l’échelle d’un
bassin versant de rendre compte finement de l’évolution de celui-ci. Par
contre, il a l’intérêt de prendre en compte l’hétérogénéité de
‘contamination’ des bassins.
Conclusion :
Le choix d’une base 100 commune à tous, qui constitue un compromis pour
obtenir un indice significatif en évolution et valeur, risque cependant de
minimiser au sein de l’indice national les hausses éventuelles dans les
bassins présentant de faibles concentrations de départ (et par conséquent
de faibles indices). Cette méthode conduit à ne pas donner le même poids à
chaque bassin, ce qui rend l’indice moins représentatif.
Il est donc préférable de rester sur une base 100 propre à chaque bassin,
tout au moins à l’échelle de présentation des résultats au bassin. Dans ce
cas l’indice France devra être complété d’une vue détaillée des bassins
indiquant les niveaux de concentration de référence.
5.3.5 Agrégation de l’indice à l’échelle nationale
Les indices élémentaires sont donc calculés pour chaque bassin à partir des
concentrations moyennes annuelles pondérées par le temps et à l’aide d’une
base 100 propre à chacun, la concentration en 1998.
L’agrégation nationale peut être menée de 2 façons différentes :
- à partir des indices élémentaires, mais dans ce cas un poids
identique est donné à chaque bassin ;
- en calculant une concentration moyenne annuelle à l’échelle
nationale et en appliquant les calculs de l’indice élémentaire sur
ces valeurs, ce qui permet de prendre en compte l’hétérogénéité
des bassins mais peut masquer certaines évolutions par
compensation entre les concentrations.
15
110
105
100
indice
95
90
85
80
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Conclusion :
Le fait d’agréger les indices élémentaires peut induire un biais puisque
les différentes bases 100 ne sont pas comparables entre elles : pour les
nitrates, la base 100 du bassin de l’Isère est de 3 mg/l, celle de la
Bretagne Nord, de 43 mg/l.
L’agrégation à partir des concentrations sera préférée car prend en compte
les ordres de grandeur assez différents des concentrations, même si les
évolutions des bassins à faible concentration peuvent être masquées.
L’agrégation nationale est donc complémentaire d’une vue par bassin.
5.3.6 Influence des données manquantes
En raison des critères de sélection des stations, bien que la période
d’étude ne démarre qu’en 1998, le calcul de l’indice n’est pas possible
ponctuellement pour certains bassins. Par exemple, en Rhône-Méditerranée-
Corse, les stations utilisées dans l’échantillon ont vu en 2003 leurs
analyses limitées au 1er semestre, ce qui est incompatible avec le calcul
des moyennes annuelles.
Afin de garantir une certaine robustesse à l’indice, les agrégations ne
seront menées qu’à partir de séries complètes de données sur la période. À
l’échelle nationale, sur la période 1998-2007, 93% du territoire est malgré
tout couvert.
Il est par ailleurs délicat d’extrapoler les années manquantes en raison de
l’influence des conditions climatiques.
16
6 ÉTUDE TYPOLOGIQUE
Les évolutions des bassins élémentaires sont également étudiées au regard
de l’occupation du sol. Pour cela, l’occupation du sol dans chaque bassin
versant de type RNDE est reconstituée à l’aide des données de la base
CORINE Land Cover 2006. Pour simplifier, les postes de plus haut niveau de
la nomenclature sont utilisés, à savoir :
- territoires artificialisés : poste 1
- territoires agricoles : poste 2
- forêts et milieux semi-naturels : poste 3
- zones humides : poste 4
- surfaces en eau : poste 5
Les bassins sont ensuite regroupés selon la proportion en ces différents
postes afin de constituer des classes comme les bassins agricoles ou
urbains etc.
Un indice agrégé est ensuite calculé selon la typologie choisie et comparé
à l’échelle nationale ou à d’autres typologies.
Les classifications suivantes ont été considérées :
- bassins agricoles : plus de 75 % de leur surface en poste 2 ;
- bassins urbains : plus de 7 % en poste 1 ;
- bassins forestiers : plus de 50 % en poste 3.
Pour les nitrates, les bassins mixtes, avec 40 à 65% de leur surface en
poste 2 et les bassins peu agricoles, avec moins de 40% ont également été
étudiés.
17