2009 07 Methodologie Indice Eau

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DOCUMENT

TECHNIQUE
Commissariat général
au développement
durable

Service de
l’observation et
des statistiques

Méthodologie de l’indice
d’évolution de la qualité
physico-chimique des
cours d’eau
Juillet 2009

Ministère de l’Écologie, de l’Énergie,


du Développement durable et de la Mer
en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
COMMISSARIA
C T
O
GENERAL AU
M SOMMAIRE
M DEVELOPPEME
I NT
S
S TABLE DES ILLUSTRATIONS ................................................... 3
A PREAMBULE ................................................................. 4
1 ETUDE PRELIMINAIRE .................................................... 4
1.1 ORIGINE DES DONNEES .................................................... 4
1.2 LES TYPES DE POLLUANTS ................................................. 4
1.2.1 Les matières organiques et oxydables ............................ 4
1.2.2 Les matières azotées hors nitrates .............................. 5
1.2.3 Les nitrates .................................................... 5
1.2.4 Les matières phosphorées ........................................ 5
1.2.5 Les particules en suspension .................................... 5
1.2.6 La couleur ...................................................... 5
1.2.7 La température .................................................. 5
1.2.8 La minéralisation ............................................... 5
1.2.9 L’acidification ................................................. 5
1.2.10 Le phytoplancton ................................................ 5
1.2.11 Les micro-organismes ............................................ 5
1.2.12 Les métaux ...................................................... 5
1.2.13 Les micropolluants organiques et pesticides ..................... 5
1.3 LES TYPES DE STATIONS DE MESURE .......................................... 6
1.4 ETUDE STATISTIQUE DES STATIONS COURS D’EAU ................................. 6
1.4.1 Statistiques de base : contexte ................................. 6
1.4.2 Critères de calcul .............................................. 6
1.5 LE CHOIX DE L’INDICATEUR DE TENDANCE CENTRALE ............................... 6
2 DETERMINATION DES PARAMETRES A PRENDRE EN COMPTE ..................... 10
3 TRAITEMENT DES DONNEES BRUTES ........................................ 10
3.1 DONNEES SOURCES ...................................................... 10
3.2 VALEURS NON QUANTIFIEES ............................................... 10

4 DETERMINATION DES STATIONS A PRENDRE EN COMPTE ....................... 10


5 CALCUL DES INDICES ................................................... 11
5.1 INDICE LOCALISE ...................................................... 11
5.1.1 Indice non pondéré ............................................. 11
5.1.2 Indice pondéré ................................................. 11
5.1.3 Choix de la base 100 ........................................... 12
5.2 INDICE FRANCE ....................................................... 12
5.3 APPLICATION AUX MACROPOLLUANTS .......................................... 12
5.3.1 Test de la pondération temporelle .............................. 12
5.3.2 Détermination de la période d’étude ............................ 13
5.3.3 Influence de la pondération surfacique ......................... 13
5.3.4 Influence du choix de la base 100 .............................. 14
5.3.5 Agrégation de l’indice à l’échelle nationale ................... 15
5.3.6 Influence des données manquantes ............................... 16
5.4 SYNTHESE ........................................................... 17
6 ETUDE TYPOLOGIQUE .................................................... 17

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TABLE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1 : Etude de la pondération temporelle des concentrations moyennes
annuelles (fréquence faible) .............................................. 8
Figure 2 : Etude de la pondération temporelle des concentrations moyennes
annuelles (fréquence élevée) .............................................. 9
Figure 3 : Carte des bassins versants de type Réseau National des Données
sur l’eau ................................................................ 11
Figure 4 : exemple de l’influence de la pondération temporelle sur l’indice
nitrates de 2 bassins versants ........................................... 12
Figure 5 : exemple de l’influence de la pondération surfacique sur l’indice
nitrates France .......................................................... 14
Figure 6 : exemple de l’influence du choix de la base 100 ................ 15
Figure 7 : Influence du mode d’agrégation à l’échelle nationale .......... 16

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PRÉAMBULE
L’état des eaux est évalué à ce jour à l’aide de l’indice SEQ (Système
d’Evaluation de la Qualité des Eaux), décliné selon le milieu : pour la
qualité de l’eau en SEQ-Eau (SEQ-eau cours d’eau, eaux souterraines, plans
d’eau et eaux marines), pour celle du milieu physique en SEQ-Physique et
pour les aspects biologiques en SEQ-Bio. Cet indice SEQ permet de qualifier
l’état de l’eau par rapport à une altération et vis-à-vis d’un usage
particulier et dans une optique de dépassement de seuil ponctuel. Cet outil
d’évaluation est construit par rapport à un milieu « référence » qui
s’apparente plutôt à une petite rivière de montagne et est exprimé en
classes de qualité avec code couleur associé. Mis à jour sur une période
définie, généralement une année, cet indice n’est non seulement pas adapté
aux critères d’évaluation de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) mais ne
permet pas non plus d’appréhender facilement une tendance, puisque basé sur
des aptitudes à des usages particuliers. Un nouveau système d’évaluation
conforme à la DCE est en cours de développement mais il ne permet pas, a
priori, l’étude d’une tendance déconnectée des aspects réglementaires.
L’objectif du SOeS au travers de cette étude a été de développer une
méthodologie d’indice qui permette d’appréhender une tendance de l’état des
eaux. L’indice porte sur la physico-chimie des cours d’eau, selon une
approche par paramètre et s’appuie sur les travaux antérieurs menés au
CGDD/SOeS sur l’air. Ce document a pour but de décrire les principes de la
méthodologie appliquée.

1 ÉTUDE PRÉLIMINAIRE
1.1 Origine des données
Les données de la qualité physico-chimique des cours d’eau font intervenir
plusieurs acteurs : les Agences de l’eau, le ministère de la santé et
également des acteurs locaux comme les conseils généraux. Pour répondre à
la demande de l’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) ou pour
constituer le bilan pesticides, ces données sont régulièrement collectées
et archivées par le CGDD/SOeS.
En ce qui concerne les cours d’eau, les données des Agences de l’eau sont
centralisées par l’OIEau (Office International de l’eau) au sein de la
Banque Nationale de Données sur l’Eau (BNDE) dans l’attente d’un système
d’information opérationnel. Cette base reprend les paramètres suivis au
titre des réseaux nationaux et complémentaires de bassins, à savoir les
macropolluants (nitrates…) et certains micropolluants comme les métaux et
pesticides. Le CGDD/SOeS dispose des données de la BNDE depuis 1971.

1.2 Les types de polluants


La qualité physico-chimique des cours d’eau ne se résume pas au suivi d’un
paramètre mais d’un ensemble, aux origines diverses, présenté ci-dessous.
1.2.1 Les matières organiques et oxydables
En reprenant la classification du SEQ-Eau, cette désignation regroupe :
- l’oxygène dissous : indispensable pour la survie de la faune
aquatique, il constitue un diagnostic utile de la qualité
biologique du milieu ;
- la demande chimique (DCO) ou biochimique en oxygène (DBO), qui
permet de mesurer les matières organiques contenues dans l’eau (la
DBO ne représentant qu’une consommation potentielle) ;
- le carbone organique total, qui permet de mesurer plus finement
que la DCO les composés organiques ;
- l’azote ammoniacal, indicateur de performance des stations
d’épuration puisque les eaux naturelles doivent en contenir peu ;
- l’azote organique.

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1.2.2 Les matières azotées hors nitrates
Cette appellation regroupe les nitrites, forme intermédiaire de l’azote,
l’ammonium et l’azote Kjeldhal. En conditions normales, la teneur en
nitrites est faible. Les nitrites peuvent provoquer une intoxication par
asphyxie.
1.2.3 Les nitrates
Les nitrates proviennent principalement de l’utilisation d’engrais.
Associés aux phosphates, ils peuvent provoquer des épisodes de croissance
exagérée de la flore, ce qui peut se traduire par la suite par une
diminution de l’oxygène disponible. Les nitrates jouent un rôle important
dans le cycle de l’azote et constituent un indicateur de pollution.
1.2.4 Les matières phosphorées
Les dérivés du phosphore ont une grande influence sur la fertilité des
eaux. On distingue les phosphates inorganiques (type orthophosphates
assimilables par les plantes, polyphosphates) et organiques. Les phosphates
interviennent dans le processus d’eutrophisation.
1.2.5 Les particules en suspension
Le paramètre s’apprécie avec la mesure des matières en suspension et la
turbidité.
1.2.6 La couleur
Le degré de couleur dépend de la concentration en matières colorantes, du
pH et de la turbidité.
1.2.7 La température
Une eau trop froide ou trop chaude perturbe le bon équilibre de
l’écosystème aquatique.
1.2.8 La minéralisation
S’apprécie avec la conductivité, la salinité, les anions majeurs et mineurs
type chlorures, sulfates, les cations type dureté et l’alcalinité.
1.2.9 L’acidification
Le pH est un élément important à mesurer permettant d’apprécier l’acidité
du milieu.
1.2.10 Le phytoplancton
Constitué d’algues microscopiques en suspension, il est mesuré par la
teneur en chlorophylle. Leur prolifération est nuisible.
1.2.11 Les micro-organismes
Ils permettent d’évaluer la qualité bactériologique et leur suivi est
particulièrement important dans le cadre de la production d’eau potable.
1.2.12 Les métaux
La plupart des métaux, dès lors qu’ils se trouvent en forte concentration
dans l’eau, sont toxiques.
1.2.13 Les micropolluants organiques et pesticides
Cela regroupe les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP),
cancérigènes, les PCB, les résidus de solvants, les pesticides.

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1.3 Les types de stations de mesure
Les sites de mesures de la qualité de l’eau sont différenciés selon le
milieu qu’ils suivent, stations de surveillance pour les cours d’eau et
plans d’eau, points d’eau pour les eaux souterraines. Il n’y a pas de
typologie établie au sein de ces stations, au contraire de l’air, où les
stations sont classées selon le type d’implantation et les pressions qui
peuvent influencer les mesures (stations urbaines, rurales…).
Historiquement, les stations de surface étaient réparties en réseau
national de bassin (RNB), réseau complémentaire (RCB) ou étude ou encore
pour le suivi spécifique des pesticides selon le producteur (conseils
généraux, groupes phytosanitaires…). Les stations de surveillance des cours
d’eau peuvent éventuellement être caractérisées selon l’occupation du sol
dans leur bassin versant.
Depuis 2007, suite à la mise en œuvre du programme de surveillance, les
stations sont organisées selon différents réseaux : réseau de contrôle de
surveillance, réseau de contrôle opérationnel, réseau d’enquête… Seul le
réseau de contrôle de surveillance, constitué dans le but de donner une
image cohérente de l’état des eaux en France, est destiné à être pérenne.

1.4 Étude statistique des stations cours d’eau


1.4.1 Statistiques de base : contexte
Les paramètres de la physico-chimie classique de type nutriments sont
mesurés de manière assez régulière et avec un bon historique. Ce n’est pas
forcément le cas pour les micro-organismes, les métaux et les pesticides.
Par contre, au contraire de la surveillance de la qualité de l’air par
exemple, se pose le problème de mesures irrégulières dans l’année : la
fréquence n’est pas la même d’une station à une autre et d’un paramètre à
un autre.
1.4.2 Critères de calcul
Pour assurer une certaine représentativité des stations sélectionnées, la
méthodologie reprend certains critères antérieurs :
- du bilan pesticides : disposer de 4 analyses minimum dans l’année ;
- du SEQ : 1 analyse minimum par trimestre.

1.5 Le choix de l’indicateur de tendance centrale


L’idée est de travailler sur des moyennes annuelles de concentrations. Pour
ce faire, plusieurs méthodes peuvent être envisagées pour la calculer :
- moyenne arithmétique simple ;
- moyenne pondérée par le temps : pour compenser l’irrégularité des
analyses. Dans ce cas, chaque analyse est pondérée par la somme de
la moitié des jours la séparant de la précédente et de la
suivante. Pour la première et la dernière analyse de l’année, les
bornes sont placées au 1er janvier et 31 décembre.

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Illustration :
45j 46j 52.5 76j 76j 60j

01/01 15/02 01/06 01/11 31/12

Cette méthode est par ailleurs préconisée dans des études de méthode
publiées par l’AEE.

Exemples :
¾ série d’analyses de nitrates (station 01008000) au comportement
saisonnier :
DATE CONCENTRATION (mg/l)
09/01/2006 17
06/02/2006 17
02/03/2006 21
03/04/2006 15 Moyenne arithmétique 14.2
28/06/2006 12,2 Moyenne pondérée temps 13.5
19/07/2006 8,6
30/08/2006 9,4
02/10/2006 11,8
21/11/2006 10,7
07/12/2006 18,8
Si on ne disposait que des données hivernales (les plus élevées) :
DATE CONCENTRATION (mg/l)
09/01/2006 17
06/02/2006 17
02/03/2006 21 Moyenne arithmétique 16.6
03/04/2006 15 Moyenne pondérée temps 14.4
21/11/2006 10,7
07/12/2006 18,8

La pondération par le temps permet a priori de limiter l’impact des fortes


concentrations.

Plusieurs séries de données de nitrates répondant aux critères de sélection


(4 analyses dans l’année, 1 par trimestre) ont été testées, afin d’étudier
l’influence de cette méthode de calcul.
À noter que les données de nitrates présentent toutes un comportement
saisonnier (plus fortes concentrations en période hivernale).

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STATION 03001000 STATION 03024392

35 10
9
30
8

concentration (mg/l)
concentration (mg/l)

25 7
6
20
5
15 4

10 3
2
5
1
0 0
01/02/96 01/04/96 01/06/96 01/08/96 01/10/96 01/12/96 01/02/96 01/04/96 01/06/96 01/08/96 01/10/96 01/12/96

Concentration Concentration
date (mg/l) date (mg/l)
20/02/1996 30 21/02/1996 8.8
23/04/1996 22.8 24/04/1996 5.1
25/06/1996 18.2 26/06/1996 5.2
27/08/1996 10.4 28/08/1996 3.3
22/10/1996 9.2 23/10/1996 2.2
10/12/1996 33.2 11/12/1996 5.8
Moyenne
arithmétique 20.6 Moyenne arithmétique 5.1
Moyenne pondérée Moyenne pondérée
temps 19.9 temps 5.0
Figure 1 : ÉTUDE de la pondération temporelle des concentrations moyennes
annuelles (fréquence faible)

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STATION 04134500 STATION 04101500

35 70

30 60
concentration (mg/l)

concentration (mg/l)
25 50

20 40

15 30

10 20

5 10

0 0
11/01/96 11/03/96 11/05/96 11/07/96 11/09/96 11/11/96 15/01/96 15/03/96 15/05/96 15/07/96 15/09/96 15/11/96

date concentration date concentration


11/01/1996 23.3 15/01/1996 37
25/01/1996 28.9 19/02/1996 35.5
08/02/1996 27.6 18/03/1996 23
22/02/1996 27.5 15/04/1996 13.5
07/03/1996 32.8 20/05/1996 7.5
21/03/1996 23.4 17/06/1996 0.5
04/04/1996 18 15/07/1996 1
25/04/1996 15.1 20/08/1996 3.5
02/05/1996 9.8 16/09/1996 9
06/06/1996 6.2 14/10/1996 1
04/07/1996 3.1 18/11/1996 5
01/08/1996 1 16/12/1996 58.5
29/08/1996 0.5 Moyenne arithmétique 16.2
Moyenne pondérée
03/10/1996 4 14.8 temps
07/11/1996 6.4
21/11/1996 11
05/12/1996 14.2
19/12/1996 18.2
Moyenne arithmétique 15.1
Moyenne pondérée
temps 11.8
Figure 2 : ÉTUDE de la pondération temporelle des concentrations moyennes
annuelles (fréquence élevée)

Pour les séries régulières comme pour les stations 03001000, 03024392 et
04101500, la pondération par le temps a d’autant plus d’influence que les
analyses sont nombreuses et l’amplitude des concentrations importante. La
pondération dans ce cas minimise le poids des pics de concentration.
La station 04134500 présente un suivi plus irrégulier dans l’année et
surtout sur une fréquence d’analyses plus importante en période hivernale :
la pondération par conséquent induit une moyenne plus faible (différence de
3.3 mg/l soit environ -20%) car l’impact de ces analyses répétées est
réduit.

La pondération par le temps minimise dans les séries de données, des


analyses qui sont répétées sur une courte période dans un autre objectif,
principalement de dépassement de seuil.

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2 DÉTERMINATION DES PARAMÈTRES A PRENDRE EN COMPTE
La mise en œuvre de la directive cadre sur l’eau a fixé par le biais des
programmes de surveillance les paramètres à suivre, ainsi que les
périodicités et fréquences associées. Il en résulte que si les
macropolluants sont suivis annuellement sur toutes les stations du réseau
de contrôle de surveillance, les micropolluants ont eux des périodicités
plus lâches et ne sont pas tous suivis sur l’ensemble des stations, selon
les priorités établies.
Par ailleurs, les performances analytiques liées aux micropolluants, en
particulier les pesticides, sont irrégulières et peuvent ne pas être
satisfaisantes dans le cadre de la construction d’un indice : le taux de
quantification est par exemple souvent assez faible, ce qui rend le calcul
d’une moyenne annuelle délicat.
De ce fait, l’étude a été restreinte aux macropolluants, qui présentent un
suivi plus ancien et plus stable.
Les paramètres suivants, assez classiques, peuvent être étudiés :
température, oxygène dissous et saturation, pH, conductivité, DBO5, DCO,
azote Kjeldhal, NH4+ (azote ammoniacal), NO3- (nitrates), NO2- (nitrites),
3-
PO4 (orthophosphates), phosphore total, COT, MES, turbidité, chlorophylle
a.

3 TRAITEMENT DES DONNÉES BRUTES


3.1 Données sources
Les données sources provenant de la Banque Nationale des Données sur l’eau
(BNDE) ont été utilisées.
La fréquence des analyses peut être assez variable, que ce soit d’une
station à une autre ou d’une année sur l’autre. Les critères du SEQ ont été
reconduits : seules les stations présentant au minimum 1 analyse par
trimestre sont retenues.

3.2 Valeurs non quantifiées


La concentration réelle du polluant peut s’avérer inférieure au minimum
quantifié par le laboratoire. Ce phénomène, relativement courant pour les
micropolluants, l’est beaucoup moins pour les macropolluants. Ainsi, entre
1997 et 2001, seules 2% des analyses étaient non quantifiées pour les
nitrates, 12% pour les orthophosphates.
Pour traiter ces analyses, plusieurs pistes peuvent être envisagées :
- faire des estimations basses, en affectant 0 à ces analyses et
hautes, en affectant comme valeur la limite associée (option
préconisée par Ospar1) ;
- considérer que la concentration est nulle ;
- affecter à ces analyses la moitié de la limite associée (option de
l’Agence européenne pour l’environnement et de la Directive Cadre
sur l’Eau).
Du fait de son usage au niveau européen, cette dernière option de calcul a
été appliquée.

4 DÉTERMINATION DES STATIONS A PRENDRE EN COMPTE


La détermination des stations à prendre en compte est un facteur important
dans le calcul d’un indice. Idéalement, on souhaite un panier à la fois
constant mais toujours représentatif de la réalité. Dans le cas présent, le
champ des stations est en constante évolution : en forte progression jusque

1
Convention marine pour la protection de l’Atlantique Nord-Est, comprenant un volet
d’estimation des flux polluants. 10

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dans les années 2000, puis variable d’une année sur l’autre. La
stabilisation est attendue à partir de 2007 avec la mise en place du réseau
de contrôle de surveillance dans le cadre de la DCE.
Il a été décidé d’utiliser comme pour l’indice air une méthode avec panier
semi-évolutif. Elle consiste à utiliser pour le calcul de l’indice de
l’année n, les stations ayant fonctionné cette même année et la précédente
(méthode biannuelle).
Cette méthode présente l’avantage de tenir compte de l’évolution du réseau
tout en mesurant l’évolution entre deux années sur les mêmes stations.

5 CALCUL DES INDICES


La méthodologie s’appuie dans tous les cas sur des moyennes annuelles de
concentration, les analyses non quantifiées étant remplacées par la moitié
de la limite de quantification associée. Celle-ci a été envisagée en
moyenne annuelle simple et en moyenne pondérée par le temps.

5.1 Indice localisé


Il s’agit dans un premier temps de définir l’entité géographique minimale
où l’indice est calculé. Dans un premier temps, les indices sont calculés
par bassin versant tel que défini par la BDCarthage®, soit 55 bassins
versants appelés bassins versants de type réseau national de données sur
l’eau (RNDE).

Figure 3 : Carte des bassins versants de type Réseau National des Données
sur l’eau
5.1.1 Indice non pondéré
La moyenne des concentrations du polluant choisi est calculée par bassin
par moyenne arithmétique simple des stations le composant. Un indice est
ensuite calculé en faisant le rapport avec la concentration moyenne
annuelle calculée de la même manière l’année précédente.
5.1.2 Indice pondéré
La moyenne des concentrations du polluant choisi est calculée par bassin
par moyenne pondérée par le temps des concentrations mesurées par les
différentes stations le composant. Un indice est ensuite calculé en faisant
le rapport avec la concentration moyenne annuelle calculée de la même
manière l’année précédente.

11

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5.1.3 Choix de la base 100
Dans tous les cas, le calcul de l’indice nécessite de choisir une valeur
servant de base 100.
Deux possibilités sont offertes en ce qui concerne le choix de la base 100
:
- propre à chaque bassin versant, comme égale à une concentration
représentative de ce bassin ;
- commune à tous, fixée sur une valeur seuil à définir.

5.2 Indice France


L’indice France peut ensuite être calculé selon différentes approches :
- par moyenne simple des indices élémentaires par bassin versant ;
- par moyenne pondérée par les surfaces de chaque bassin versant des
indices élémentaires ;
- en repartant des concentrations moyennes des bassins et en
appliquant le calcul de l’indice élémentaire à l’échelle France,
en pondérant ou non par les surfaces des bassins versant.

5.3 Application aux macropolluants


L’indice a été calculé par paramètre listé au §2, sur la période 1976 à
2006, en testant l’influence de la pondération par le temps lors du calcul
des concentrations moyennes annuelles.
5.3.1 Test de la pondération temporelle
Sur les indices nitrates, la pondération par le temps induit une amplitude
moyenne moins importante sur la période 1976-2006 : 112 contre 115 points
d’indice. Cette pondération par le temps n’influe cependant pas sur la
tendance générale.
Versants mer du Nord et transf rontaliers Pyrénées méditeranéennes

200 300
concentration (mg/l)
concentration (mg/l)

250
150
200
100 150
100
50
50
0 0
1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004

sans_po nd avec_po nd sans_po nd avec_po nd

Figure 4 : exemple de l’influence de la pondération temporelle sur l’indice


nitrates de 2 bassins versants
NB : Dans cet exemple, a été appliquée la méthode d’une base 100 propre à chaque bassin
versant (ici la concentration moyenne annuelle de 1976).

Dans les deux cas, la pondération par le temps n’influe pas sur les
évolutions interannuelles de l’indice (cas de tous les indices élémentaires
par bassin versant).
Pour le bassin où l’influence se fait le plus sentir, la pondération par le
temps limite légèrement l’amplitude de l’indice (166 contre 172 points
d’indice), ce qui améliore sa lisibilité.

12

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Conclusion :
La pondération par le temps permet donc :
- de limiter l’impact d’analyses répétées sur des périodes
sensibles en vue de détecter des dépassements de seuils et donc
d’avoir une moyenne annuelle, certes lissée mais plus
représentative ;
- de diminuer l’amplitude des indices, ce qui améliore sa
lisibilité ;
- de respecter l’évolution générale de l’indice.
Elle sera préférée par la suite.
5.3.2 Détermination de la période d’étude
Les indices élémentaires ont été calculés sur toutes les données
disponibles.
D’un bassin à un autre, la disponibilité des stations est très variable.
Ainsi, les bassins d’Adour Garonne bénéficient d’un réseau très stable qui
permettrait de considérer l’ensemble de la période 1976-2006 quand le
nombre de stations rentrant dans l’échantillon ne cesse d’augmenter sur
Loire Bretagne. Cette instabilité nuit à la robustesse de l’indice.

Exemple de disponibilité des données nitrates selon les critères de


l’indice :
BASSIN Données exploitables dès
Artois-Picardie 1986
Rhin-Meuse 1992
Seine-Normandie 1992
Loire-Bretagne 1998
Adour-Garonne 1976
Rhône Méditerranée Corse 1998

Conclusion :
Par conséquent, la période d’étude a été réduite afin d’harmoniser au mieux
le réseau des stations à l’échelle nationale soit 1998-2007, 1998 étant
l’année à partir de laquelle plus de 90% du territoire est couvert.
5.3.3 Influence de la pondération surfacique
La pondération surfacique est un moyen de prendre en compte la taille des
bassins versants dans les calculs et également d’associer à celui-ci une
représentativité en fonction des bassins éventuellement manquants. Pour en
étudier l’impact sur les évolutions interannuelles, les indices
élémentaires ont été agrégés, en moyenne simple et en moyenne pondérée.

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115 2500

110 2000

nb de stations
105 1500
indice

100 1000

95 500

90 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

année

stations indice pondéré indice en moyenne simple

Figure 5 : exemple de l’influence de la pondération surfacique sur l’indice


nitrates France
NB : Dans cet exemple, a été appliquée la méthode d’une base 100 propre à chaque bassin
versant pour le calcul des indices élémentaires (ici la concentration moyenne annuelle de
1976) et les concentrations moyennes annuelles ont été calculées sous pondération temporelle.

Conclusion :
La pondération surfacique (indice trait plein) ne modifie pas les
évolutions interannuelles telles que dessinées par un indice en moyenne
arithmétique (en pointillés). Cette pondération permet par contre de
prendre en compte les tailles des bassins versant et d’intégrer dans le
calcul une modulation selon les bassins effectivement présents en y
associant par exemple un pourcentage de représentativité. Les calculs
feront donc intervenir une pondération par la surface respective de chacun
des bassins versant.
5.3.4 Influence du choix de la base 100
Le choix de la base 100 influe sur les évolutions de chaque bassin versant
car en modifie l’ordre de grandeur et les plages de variation de l’indice.
Ainsi, une base 100 commune à tous peut masquer les évolutions sur les
bassins à faible ou au contraire à forte concentration selon le choix de la
base 100.

Exemple :
Base 100 commune à tous prise comme la moyenne des concentrations de 1998
soit 15,5 mg/l.
Évolution de l’indice au sein du bassin Allier amont sur les nitrates, peu
impactés par ce type de pollution (concentration moyenne de référence en
1998 : 3,2 mg/l).

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150 5

125

concentration (mg/l)
indice 100

75 2.5

50

25

0 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 205 2006 2007

base 100 propre base 100 commune concentration

Figure 6 : exemple de l’influence du choix de la base 100

Entre 2003 et 2004, l’indice augmente d’environ 13%. Avec une base 100
propre au bassin, cela se traduit par un indice passant de 110 à 125 alors
qu’avec une base 100 commune à tous, l’indice n’augmente que de 3 points
(de 22 à 25).
Le choix d’une base 100 commune à tous ne permet pas à l’échelle d’un
bassin versant de rendre compte finement de l’évolution de celui-ci. Par
contre, il a l’intérêt de prendre en compte l’hétérogénéité de
‘contamination’ des bassins.

Conclusion :
Le choix d’une base 100 commune à tous, qui constitue un compromis pour
obtenir un indice significatif en évolution et valeur, risque cependant de
minimiser au sein de l’indice national les hausses éventuelles dans les
bassins présentant de faibles concentrations de départ (et par conséquent
de faibles indices). Cette méthode conduit à ne pas donner le même poids à
chaque bassin, ce qui rend l’indice moins représentatif.
Il est donc préférable de rester sur une base 100 propre à chaque bassin,
tout au moins à l’échelle de présentation des résultats au bassin. Dans ce
cas l’indice France devra être complété d’une vue détaillée des bassins
indiquant les niveaux de concentration de référence.
5.3.5 Agrégation de l’indice à l’échelle nationale
Les indices élémentaires sont donc calculés pour chaque bassin à partir des
concentrations moyennes annuelles pondérées par le temps et à l’aide d’une
base 100 propre à chacun, la concentration en 1998.
L’agrégation nationale peut être menée de 2 façons différentes :
- à partir des indices élémentaires, mais dans ce cas un poids
identique est donné à chaque bassin ;
- en calculant une concentration moyenne annuelle à l’échelle
nationale et en appliquant les calculs de l’indice élémentaire sur
ces valeurs, ce qui permet de prendre en compte l’hétérogénéité
des bassins mais peut masquer certaines évolutions par
compensation entre les concentrations.

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115

110

105

100
indice

95

90

85

80
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

à partir des concentrations à partir des indices élémentaires

Figure 7 : Influence du mode d’agrégation à l’échelle nationale

Le mode d’agrégation ne modifie pas les évolutions interannuelles mais


celle menée à partir des concentrations réduit l’étendue de l’indice, 12
contre 16 points.

Conclusion :
Le fait d’agréger les indices élémentaires peut induire un biais puisque
les différentes bases 100 ne sont pas comparables entre elles : pour les
nitrates, la base 100 du bassin de l’Isère est de 3 mg/l, celle de la
Bretagne Nord, de 43 mg/l.
L’agrégation à partir des concentrations sera préférée car prend en compte
les ordres de grandeur assez différents des concentrations, même si les
évolutions des bassins à faible concentration peuvent être masquées.
L’agrégation nationale est donc complémentaire d’une vue par bassin.
5.3.6 Influence des données manquantes
En raison des critères de sélection des stations, bien que la période
d’étude ne démarre qu’en 1998, le calcul de l’indice n’est pas possible
ponctuellement pour certains bassins. Par exemple, en Rhône-Méditerranée-
Corse, les stations utilisées dans l’échantillon ont vu en 2003 leurs
analyses limitées au 1er semestre, ce qui est incompatible avec le calcul
des moyennes annuelles.
Afin de garantir une certaine robustesse à l’indice, les agrégations ne
seront menées qu’à partir de séries complètes de données sur la période. À
l’échelle nationale, sur la période 1998-2007, 93% du territoire est malgré
tout couvert.
Il est par ailleurs délicat d’extrapoler les années manquantes en raison de
l’influence des conditions climatiques.

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5.4 Synthèse
L’indice d’évolution est donc calculé par paramètre, au niveau le plus fin
pour chaque bassin versant de type RNDE, à l’aide des concentrations
moyennes annuelles et en prenant une base 100 propre à chacun. Les stations
sélectionnées doivent présenter au minimum 1 analyse par trimestre et être
présentes au moins 2 années de suite.
L’agrégation nationale est menée sur les bassins présents tout au long de
la période mais de nouveau à partir des concentrations et non à partir des
indices élémentaires.

6 ÉTUDE TYPOLOGIQUE
Les évolutions des bassins élémentaires sont également étudiées au regard
de l’occupation du sol. Pour cela, l’occupation du sol dans chaque bassin
versant de type RNDE est reconstituée à l’aide des données de la base
CORINE Land Cover 2006. Pour simplifier, les postes de plus haut niveau de
la nomenclature sont utilisés, à savoir :
- territoires artificialisés : poste 1
- territoires agricoles : poste 2
- forêts et milieux semi-naturels : poste 3
- zones humides : poste 4
- surfaces en eau : poste 5
Les bassins sont ensuite regroupés selon la proportion en ces différents
postes afin de constituer des classes comme les bassins agricoles ou
urbains etc.
Un indice agrégé est ensuite calculé selon la typologie choisie et comparé
à l’échelle nationale ou à d’autres typologies.
Les classifications suivantes ont été considérées :
- bassins agricoles : plus de 75 % de leur surface en poste 2 ;
- bassins urbains : plus de 7 % en poste 1 ;
- bassins forestiers : plus de 50 % en poste 3.
Pour les nitrates, les bassins mixtes, avec 40 à 65% de leur surface en
poste 2 et les bassins peu agricoles, avec moins de 40% ont également été
étudiés.

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