Module I (Les Modeles Thermodynamiques)
Module I (Les Modeles Thermodynamiques)
Module I (Les Modeles Thermodynamiques)
REPUBLIC OF CAMEROON
Paix-Travail-Patrie
Peace-work-Fatherland
UNIVERSITE DE NGAOUNDERE
UNIVERSITY OF NGAOUNDERE
ECOLE DE GEOLOGIE ET DE
SCHOOL OF GEOLOGY AND MINING
L’EXPLOITATION MINIERE
ENGINEERING
DEPARTEMENT DE MINE GEOLOGIE MINING AND GEOLOGY DEPARTMENT
Réalisé par :
ALLAWADI ADJI
Ingénieur de Conception
En Raffinage et Pétrochimie
INTRODUCTION
Ce chapitre, traitant des modèles thermodynamiques tel que l’illustre l’intitulé, n’en
est pas un cours approfondi. Mais plutôt, juste un rappel sur les modèles thermodynamiques.
En ce sens, il ne sera question d’effectuer des longues démonstrations mathématiques ni des
développements détaillés des équations. Nous allons simplement faire un bref aperçu sur les
modèles thermodynamiques qui sont importants dans la modélisation et le calcul des propriétés
thermodynamiques des composés chimiques mis en jeu dans les procédés de traitement. Les
limites et la pertinence des différents modèles seront présentés et surtout leurs circonstances
d’utilisation. En effet, il s’avère que, d’aucunes formulations des modèles thermodynamiques
sont beaucoup plus adaptées pour des familles de composés chimiques bien spécifiques que
d’autres. Aussi, faut-il rappeler également que certains modèles sont plutôt recommandés pour
des conditions opératoires bien limitées.
Dans la simulation des procédés, le choix d’un modèle thermodynamique adapté, tenant compte
de la nature des composés chimiques en question et des opérations de traitement auxquels ces
composés chimiques seront soumis, constitue une pierre angulaire qui conditionne de façon
rigoureuse la qualité et la portée des résultats. Plus un modèle serait adapté pour le couple
(mélange de composé chimique – procédé), plus les résultats obtenus seront proches de la
réalité : étant donné que la finalité de la simulation est, de se rapprocher le plus près possible
des résultats qu’on aurait pu obtenir en répétant l’opération de traitement à l’échelle réelle. Le
présent chapitre donne en quelque sorte une brève suggestion d’aide au choix d’un modèle
thermodynamique pour des éventuelles simulations.
Dans le but de faciliter l’étude théorique des mélanges, la communauté scientifique a créé des
concepts de base importante à la modélisation des mélanges : il s’agit de la notion d’idéalité.
En réalité les mélanges idéaux et les gaz parfaits n’existent pas. Mais leur considération apporte
un effet simplificateur dans le développement des outils nécessaires à l’étude des mélanges
réels. Pour un mélange dit idéal, les suppositions faites traduisent le mécanisme selon lequel
chaque composé réagit/interagit indifféremment avec chaque autre composé dans sa phase.
Autrement dit tous les composés du mélange se comportait comme s’ils étaient identiques. Or
dans la réalité, un mélange peut ne pas être constitué des composés identiques. Mais cela
n’exclut pas le fait certains composés ont des comportement (ou propriétés) suffisamment
- Idéalité de la phase gazeuse pour des faibles pressions (< 2bar) et haute température ;
- Idéalité liquide pour les molécules présentant des interactions « faibles » tels que les
hydrocarbures simples de même nombre d’atomes de carbone ;
- Idéalité liquide pour des molécules présentant des interactions similaires, ou qui
s’annulent les unes avec les autres (comme le cas du mélange eau-acétone) ;
- Idéalité pour une phase gaz relativement simple, par rapport à une phase liquide
complexe ;
- Idéalité des phases solides.
2. Equation d’état de Nothnagel
Comme l’équation des gaz parfaits n’est pas adaptée pour la modélisation des mélanges non
idéaux, l’équation d’état de Nothnagel permet de corriger cette limite. Elle s’écrit :
𝑅𝑇
𝑃=
𝑣−𝑏
P : Pression ;
T : Température ;
v : Volume ;
b : Paramètre d’interaction.
Cette équation est pratique pour modéliser les propriétés des phases gazeuses comportant des
molécules associatives (fortes interactions entre elles).
5. Starling-BWR
Généralement appelé BWRS, elle est juste une évolution de l’équation précédente, mais
cette fois, étendue à onze paramètres notamment avec l’introduction du volume molaire
critique, nécessaire à son utilisation. Cette équation s’applique spécifiquement aux fluides de
masses molaires faibles et non polaires. Des bons résultats sont obtenus pour la modélisation
des hydrocarbures légers (C1-C8) mais des moins bons résultats près du point critique. Dans ce
6. Soave-BWR
Modifiée uniquement pour les hydroca rbures, elle est adaptée pour tout l’ensemble du
diagramme de phase (jusqu’ à la région critique). Cette modification prend en compte aussi le
cas des mélanges.
7. Lee-Kesler
Etant qualifiée comme variante prédictive la plus connue de BWR, cette équation est
formulée à partir de deux expressions :
- L’expression du facteur de compressibilité d’un fluide simple (argon ou méthane) ;
- L’expression du facteur de compressibilité d’un fluide de référence (n-octane).
Ainsi, le facteur de compressibilité Z à déterminer est dans cette équation s’exprime en fonction
de deux variables qui sont : le facteur de compressibilité du fluide simple (Z(0)) et du facteur de
compressibilité du fluide de référence (Z(R)) :
𝜔
𝑍(𝑇𝑟 , 𝑉𝑚𝑟 , 𝜔) = 𝑍 (0) (𝑇𝑟 , 𝑉𝑚𝑟 , 𝜔 = 0) + [ 𝑍 (0) (𝑇𝑟 , 𝑉𝑚𝑟 , 𝜔 (𝑅) ) − (𝑇𝑟 , 𝑉𝑚𝑟 , 𝜔 (0) = 0)]
𝜔 (𝑅)
Dans cette équation, le fluide est décrit par trois variables notamment les propriétés réduites
(volume molaire réduite et température réduite) et le facteur acentrique). Ce qui lui offre le
caractère prédictif. Pour expliciter cette équation, les expressions de Z(0) et Z(R) sont calculées
à partir d’une équation modifiée de BWR que nous n’allons pas détaillée dans ce document.
Evidemment, une variante de cette équation a été mise sur pied pour l’adapter au cas des
mélanges.
L’équation de Lee-Kesler est très pratique pour le calcul des propriétés résiduelles des phases
pures, des masses volumiques, volumes molaires, enthalpies et entropies liquide ou vapeur pour
des hydrocarbures légers (< C8) non (ou très faiblement) polaires.
8. MBWR
C’est une modification de l’équation BWR caractérisée par l’ajout des paramètres ajustables
dépendant de la température. Bien qu’il ne soit pas question d’entrer dans l’étude de cette
équation, rappelons que ces paramètres ajoutés sont déterminés à partir des propriétés des
composés purs.
9. Redlich-Kwong (RK)
Dérivée de l’équation célébrissime de Van der Waals, la forme classique de l’équation de
Redlich-Kwong est de la configuration P=f(T,Vm) :
𝑎⁄
𝑅𝑇 𝑇 0,5
𝑃= −
𝑉𝑚 − 𝑏 𝑉𝑚 (𝑉𝑚 + 𝑏)
Où les a et b sont uniquement fonction des composés chimiques et de la composition.
𝑅 2 𝑇𝑐2,5
𝑎 = 𝑎∗
𝑃𝑐
∗
𝑅 2 𝑇𝑐
𝑏=𝑏
{ 𝑃𝑐
Avec 𝑎∗ ≈ 0,42748023 et 𝑏 ∗ ≈ 0,08664035
L’équation de Redlich-Kwong est très pratique pour le calcul de propriétés thermodynamiques
de phases vapeur. Elle s’applique à des systèmes à basses pressions (< 10 atm) pour des
systèmes faiblement non idéaux.
10. Soave-Redlich-Kwong (SRK)
Généralement connu sous le nom SRK, elle s’écrit :
𝑅𝑇 𝑎𝑐 𝛼(𝑇)
𝑃= −
𝑉𝑚 − 𝑏 𝑉𝑚 (𝑉𝑚 + 𝑏)
Avec
𝑅 2 𝑇𝑐2
𝑎(𝑇) = 𝑎∗ 𝛼(𝑇)
𝑃𝑐
𝑅𝑇𝑐
𝑏 = 𝑏∗
{ 𝑃𝑐
∗ ∗
Où 𝑎 ≈ 0,427480 et 𝑏 ≈ 0,086640 et :
2
𝛼(𝑇) = [1 + 𝑚(1 − √𝑇𝑟 )]
Avec m = M0 + M1w +M2w2. Ces coefficients sont disponibles dans les Handbooks.
SRK est très utile et recommandée pour les applications dans les procédés pétrochimiques,
modélisation des hydrocarbures. Avec Peng-Robinson, cette équation est essentielle et
relativement irremplaçable pour les calculs d’équilibres liquide-vapeur sous pression.
L’équation SAFT en général, est adaptée pour modéliser les mélanges fortement non idéaux.
PC-SAFT (Perturbed-Chain for Statistical Associating Fluid Theory) et autres
variantes de SAFT
Cette variante de SAFT est très utile pour modéliser des équilibres de phase ou des propriétés
thermodynamiques de composés « associatifs ». Il est donc à privilégier pour les molécules
ayant des liaisons hydrogènes. De même, elle présente des bons résultats pour la modélisation
des molécules complexes, telles que les molécules pharmaceutiques conjointement avec leurs
équilibres liquide-solide.
Une variante pour les molécules polaires existe à l’instar de GC-PCP-SAFT, très pratique pour
modéliser les mélanges complexes (mélanges d’amines, d’alcanes et d’alcools).
Une autre variante connue sous le nom CPA pour Cubic Plus Association présente l’intérêt
d’être relativement simple par rapport aux autres. Elle est considérée comme la meilleure
approche pour modéliser des mélanges comprenant des hydrocarbures légers, de l’eau et des
alcools.
Les modèles présentés jusqu’ici sont basés sur les grandeurs résiduelles, maintenant allons
aborder les modèles à coefficient d’activité qui ne prennent en compte que les phases denses.
13. Van Laar
Elle s’écrit :
𝐸
𝐺𝑚 𝐴𝐵𝑥1 𝑥2
=
𝑅𝑇 𝐴𝑥1 + 𝐵𝑥2
Ce qui aboutit au final à :
2
𝐴𝑥1
𝑙𝑛 𝛾2 = 𝐵 × ( )
𝐴𝑥1 + 𝐵𝑥2
Le modèle de Van Laar est simple et ne peut donc s’appliquer pour modéliser les équilibres
impliquant des mélanges fortement non idéaux. Il en est de même pour le modèle qui lui est
similaire, dont celui de Margules.
14. Modèle de Wilson
C’est un modèle thermodynamique à enthalpie libre excès. C’est un modèle classique du Génie
des Procédés pour la prédiction d’équilibres liquide-vapeur ou de l’estimation d’enthalpie libre
d’excès de mélanges miscibles. Ses résultats sont pertinents et donne ainsi une bonne
𝑙𝑛 𝛾𝑖 = 𝑙𝑛 𝛾𝑖𝑐𝑜𝑚𝑏𝑖𝑛𝑎𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒 + 𝑙𝑛 𝛾1𝑟é𝑠𝑖𝑑𝑢𝑒𝑙
La méthode UNIQUAC est applicable à de nombreux liquides non électrolytiques contenant
des molécules, polaires ou non, y compris des solutions partiellement miscibles, ce qui en fait
une méthode efficace pour la plupart des besoins en chimie. L’un des désavantages de ce
modèle est qu’il exige des données expérimentales.
CONCLUSION
La bonne maitrise du choix des modèles thermodynamiques durant une étude théorique
(par la simulation) d’un procédé est un critère incontournable qui conditionne la portée des
résultats obtenus et de façon directe la qualité des analyses des données de sortie. Le but étant
de choisir le modèle thermodynamique qui représentera le mieux le type de mélange obtenu
afin d’obtenir les résultats qui seront proches de qui ce qu’on aurait obtenu en faisant les tests
au laboratoire, à l’échelle pilote et même à l’échelle industrielle. C’est donc dire que réussir le
choix du modèle thermodynamique, c’est déjà approché le meilleur résultat. Rappelons qu’il
existe une panoplie des modèles que nous n’avions pas abordé dans le cadre de ce document.
Ainsi faudrait néanmoins savoir les circonstances de leurs utilisations. Heureusement, la plupart
des simulateurs des procédés ont une grande partie des modèles thermodynamiques et y sont
intégrées. L’utilisateur s’en servira lors de ces projets et c’est son choix qui pourra déterminer
la qualité des résultats obtenus. Certains simulateurs sont programmés à opérer de façon
automatique le choix du modèle adapté pour le mélange conçu par l’utilisateur. Quoiqu’il en
soit la connaissance commune ou la littérature permet déjà d’orienter le choix d’un modèle
thermodynamique.