I

Chapitre Concepts de maintenance et

sureté de fonctionnement

Le retour d’expérience ou REX, « fonction scientifique et l’engineering d’analyse, est une

activité et une compétence à part entière ». Il est un formidable moyen d’apprentissage.
Le REX, outil de management de la connaissance, constitue une opportunité d’amélioration des
pratiques professionnelles pour l’ensemble des acteurs quel que soient leurs niveaux
hiérarchiques et leurs statuts. Il est un élément de progrès pour toute organisation.
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1- Maintenance

Conformément à la norme (EN 13306)

« Ensemble de toutes les actions techniques, administratives et de management durant le cycle de vie
d’un bien, destinées à le maintenir ou à le rétablir dans un état dans lequel il peut accomplir la
fonction requise. »
1-1- Objectifs de maintenance
Les services de maintenance doivent définir leurs objectifs qui doivent correspondre à la politique de
leur entreprise. Les objectifs peuvent toucher tous les aspects du management avec les précisions
d’échéance : Financier, Technique et Humain
1-2- Méthode de maintenance :
Les méthodes de maintenance peuvent être classées en trois grandes familles : la maintenance
préventive, corrective et d’amélioration

MAINTENANCE

MAINTENANCE MAINTENANCE MAINTENANCE

PREVENTIVE CORRECTIVE D’AMELIORATION

MAINTENANCE MAINTENANCE
SYSTEMATIQUE CONDITIONNELLE

2- Sûreté de fonctionnement (SdF)

Conformément à la norme (EN 13306) : « Ensemble des propriétés qui décrivent la

disponibilité et les facteurs qui la conditionnent : fiabilité, maintenabilité et logistique de
maintenance ».
Définition selon la norme CEI 50 (191): «La sûreté de fonctionnement est l’aptitude d’une
entité à assumer une ou plusieurs fonctions requises dans des conditions données».
2-1- Qu'est-ce que la sûreté de fonctionnement
La sûreté de fonctionnement est souvent appelée la science des défaillances ; elle inclut leur
connaissance, leur évaluation, leur prévision, leur mesure et leur maîtrise. Il s'agit d'un domaine
transverse qui nécessite une connaissance globale du système comme les conditions d'utilisation, les

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risques extérieurs, les architectures fonctionnelle et matérielle, la structure et fatigue des matériaux.
Beaucoup d'avancées sont le fruit du retour d'expérience et des rapports d'analyse d'accidents.
La sûreté de fonctionnement peut être vue comme étant le traitement des fautes

(s'attaquer aux sources des défaillances) :

- Prévention des fautes,

- Tolérance aux fautes,
- élimination des fautes,
- prévision des fautes.

Le concept de sûreté Le concept de sécurité

Définition : Définition :

« La sûreté consiste en l’ensemble des mesures prises en

vue de protéger :
• le personnel, « La sécurité consiste en l’ensemble des mesures
• les installations, prises en vue de prévenir un risque et être en
• les informations, mesure de faire face en cas de survenance
• l’image de l’entreprise. d’accident ».
contre toute forme d’agression volontaire
que constituent les menaces ou tout
acte de malveillance ».

LA SURETE INTENTIONNEL LA SECURITE ACCIDENTEL

Mise en œuvre : Mise en œuvre :

La mise en œuvre du concept de sûreté respecte la logique La mise en œuvre du concept de sécurité respecte la
d’agression : logique d’accident imprévu :
• Protéger un environnement demande d’anticiper les modes • Protéger son entreprise et ses employés en matière de
opératoires des agresseurs, en intégrant les différents enjeux santé et sécurité au travail, demande d’anticiper les
humains, organisationnels, techniques et budgétaires, modes opératoires des accidents potentiels, en intégrant
• Maintenir une veille, les différents enjeux humains, organisationnels,
• Détecter les agressions. techniques et budgétaires,
• Identifier le risque accident,
• Informer le personnel,
• Former le personnel,
• Mettre en place l’organisation adéquate (humaine /
matérielle),

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 Chapitre I : Concepts de maintenance et sureté de fonctionnement U.Y.F MEDEA

2-2- Taxonomie
La sûreté de fonctionnement manipule un certain nombre de concepts que nous précisons dans cette
partie en donnant des définitions précises. La sûreté de fonctionnement peut être vue comme étant
composée des trois éléments suivants :
- Attributs : points de vue pour évaluer la sûreté de fonctionnement ;
- Entraves : événements qui peuvent affecter la sûreté de fonctionnement du système ;
- Moyens : moyens pour améliorer la sûreté de fonctionnement.

Figure 01.Arbre de la sûreté de fonctionnement.

2-3- Objectif de la sûreté de fonctionnement (SdF):

L'objectif de la Sdf est d'atteindre l’idéal de la conception de système: zéro accident, zéro arrêt, zéro
défaut (et même zéro maintenance).
« La Sdf est un domaine d’activité qui propose des moyens pour augmenter la fiabilité et la sûreté des
systèmes dans des délais et avec des coûts raisonnables »
2- 4- Composantes de la sûreté de fonctionnement
La Sdf est défini par un certain nombre de composantes (FMDS) :

1- Fiabilité 2. Maintenabilité 3. Disponibilité 4. Sécurité.

Fiabilité (Reliability):

C'est l'aptitude d'un élément E a accomplir une fonction requise dans des conditions données, pendant
1
une durée donnée
R(t) = Pr[ E non défaillant sur [0, t]]

Exemple 01 :
Ma voiture me permettra d'accomplir le trajet prévu dans les conditions prévues, compte tenu des
conditions de circulation (elle n'aura pas de panne durant le trajet).
Exemple 02 : La machine ne doit pas interrompre la production par ses défaillances.

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Maintenabilité (Maintenability) :
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C'est l'aptitude d'un élément E a être rétablie dans un état dans lequel il peut accomplir une fonction requise.
M(t) = Pr[ E est réparé sur [0, t]]

Exemple 3:
Lorsque la voiture est chez le garagiste (pour entretien programmé ou réparation), la durée
d'immobilisation et le coût doivent être les plus faibles possibles.

Disponibilité (Availability) :
3
C'est l'aptitude d'un élément E a être en état d'accomplir une fonction requise dans des conditions données,
et a un instant donne.
A(t) = Pr[ E non défaillant à l'instant t]

Exemple 4 :
Ma voiture est "prête" lorsque je veux l'utiliser (elle n'est pas chez le garagiste, elle est en état de
marche).

Sécurité :
Propriété d’un système de présenter, pour son environnement et pour lui même, un risque, déterminé en
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fonction des dangers potentiels inhérents à sa réalisation et à sa mise en œuvre, qui ne soit pas supérieur à un
risque convenu.

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 II
Chapitre Fiabilité des systèmes

La fiabilité a sans doute pris son développement depuis la dernière guerre mondiale. Elle
est vite devenue une science à part entière dans les applications appartenant à de
nombreux domaines. Elle a pour fondements mathématiques la statistique et le calcul des
probabilités qui sont nécessaires à la compréhension et à l’analyse des données de fiabilité.
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1. Fiabilité d’un système:

La fiabilité est la probabilité pour qu’une entité puisse accomplir une fonction requise, dans des
conditions données, pendant un intervalle de temps donné [ , ] ; que l’on écrit :
( , ) , 0≤ ( )≤1
(Cette définition, celle de la CEI (Commission Electrotechnique Internationale), est donnée dans la norme 191 de juin 1988.)

Fig.02. Fiabilité exponentielle

1.1. Architecture de fiabilité

R1 R2
- Système en série fig.03.a:
Fig.03(a).système en série
R(t) = R1 × R2×…×Rn
R1

- Système en Parallèle fig.03.b:

Le système est en panne si tous les éléments sont en pannes : R2

R(t) = 1-(1-R1)(1-R2) =1- Ri Fig.03(b).système en parallèle
Exemple 1 :
Soit un poste de radio constitué de quatre composants connectés en série, une alimentation
RA=0.95, une partie récepteur RB=0.92 ; un amplificateur RC=0.97 et haut parleur RD= 0.89 ;
déterminer la fiabilité RS de l’appareil.
RS= RA. RB .RC. RD=0.95x 0.92x0.97x0.89=0.7545 (soit une fiabilité de 75% environ)
Exemple 2:
Trois dispositifs A, B et C de même fiabilité RA= RB= RC=0.75 sont connectés en parallèle
a) Déterminons la fiabilité de l’ensemble
= 1 − (1 − 0.75) = 0.984
Si on réduit le nombre des composants à deux
= 1 − (1 − 0.75) = 0.9375
Si on met quatre dispositifs en parallèle
= 1 − (1 − 0.75) = 0.9961

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 Chapitre II : Fiabilité des systèmes U.Y.F MEDEA

b) Quel nombre de diapositif en parallèle faudrait-il mettre pour avoir une fiabilité globale de 0,999
(99,9%)
= 0.999 = 1 − (1 − 0.75) = 1 − (0.25)
D’où : (0.25) = 1 − 0.999 = 0.001
En utilisant les logarithmes népériens pour :
(0.25) = (0.001)
(−1.386)=(-6.908) ⇒ = 4.983
Ce qui implique d’avoir au moins cinq dispositifs en parallèle.
c) Si on souhaite avoir une fiabilité globale de 99% avec trois dispositifs seulement en parallèle, quelle
devrait être la fiabilité R de chacun de ces dispositifs:
= 0.999 = 1 − (1 − )
D’où : (1 − ) = 1 − 0.999 = 0.010
En utilisant les logarithmes népériens :
3 ln(1 − ) = (0.010)
3 (1 − ) = (−4.605)
(1 − ) = (−1.535)
(1 − ) = 0.2154
Soit R=0,7846 (soit une fiabilité minimale de 78,46 %
1.2. Taux de défaillance :

C’est la probabilité (0≤ R≤ 1) ; un produit doit accomplir de manière satisfaisante une fonction
requise, sous des conditions données et pendant une période de temps donné.
L’écriture mathématique du taux de défaillance à l’instant (t), notéλ(t), défini sur (R) est la suivante :
1 R(t) − R(t + ∆t)
λ(t) = lim .
∆ → ∆t R(t)
Précédemment le taux de défaillance (λ) a été défini par des expressions mathématiques a travers un
calcul de probabilité. On peut également l’exprimé par une expression physique :
nombre total des defaillances pendant le service
λ=
duree totale de bon fonctionnement
1.3. Temps moyen de bon fonctionnement :

Le MTBF (Mean Time Between Failure) est souvent traduit comme étant la moyenne des temps de
bon fonctionnement mais représente la moyenne des temps entre deux défaillances. En d’autres
termes, Il correspond à l’espérance de la durée de vie (t).

= ( )

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Physiquement le MTBF peut être exprimé par le rapport des temps :

( ) é
=

Si ( λ) est constant : =

Par définition le MTBF est la durée de vie moyenne du système.

Fig.4. Les grandeurs de MTBF

Avec :
MUT (mean up time): Durée moyenne de fonctionnement après la réparation et la défaillance
suivante
MDT (mean down time) : durée moyenne entre une défaillance et la remise en état suivante.
Exemple d’application :
un compresseur industriel a fonctionné pendant 8000 heures en service continu avec 6 pannes dont
les durées respectives sont : 8 ; 25 ; 10,5 ; 4 ;11 et 8 heures. Déterminer son MTBF.
8500 − (8 + 25 + 10,5 + 4 + 11 + 8)
= = 1405.58 ℎ
6
Et si ( λ) est supposé constant :
= = 7.114. 10 é /ℎ

1.4. La courbe en baignoire:

L’évolution du taux de défaillance d’un produit pendant toute sa durée de vie est caractérisée par ce
qu’on appelle en analyse de fiabilité la courbe en baignoire Fig. 05.
Le taux de défaillance est élevé au début de la vie du dispositif. Ensuite, il diminue assez rapidement
avec le temps (taux de défaillance décroissant), cette phase de vie est appelée période de jeunesse.
Après, il se stabilise à une valeur qu’on souhaite aussi basse que possible pendant une période appelée
période de vie utile (taux de défaillance constant).
A la fin, il remonte lorsque l’usure et le vieillissement font sentir leurs effets, c’est la période de
Vieillissement (taux de défaillance croissant):

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Figure 05. La courbe en baignoire.

1.5. Détermination de durée de vie :

Il est intéressant de savoir à quel instant la fiabilité atteindre un seuil déterminé :
On a: ( )= => ( )= => = − ( )
= ( )

Exemple 1 :
Si le moteur du camion possède une MTBF=2000 heure.
- A quelle date ( ) ce camion aura une fiabilité de 90%.
Solution : = 2000ℎ = => = = ∶ = 5. 10
On a : ( ) = 0.9 = => = ( )

= = 210 ℎ =8
. .
Exemple 2 :
Une machine de production dont la durée totale de fonctionnement est de 1500 heures, se compose
de quatre sous-systèmes A, B, C et D montés en série et ayant les MTBF respectifs suivants :
MTBF(A) = 4500 heures MTBF(B)= 3200 heures MTBF(C)= 6000 heures MTBF(D)= 10500
heures.
- Déterminons les taux de pannes et le MTBF global (MTBF(S))
- Déduire la fiabilité globale du système.
Solution :
a) Taux de pannes de l’ensemble :
1 1
= = = 0.000222 é ℎ = 0.222 1000 ℎ .
4500
1 1
= = = 0.000313 é ℎ = 0.313 1000 ℎ .
3200

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1 1
= = = 0.000167 é ℎ = 0.167 1000 ℎ .
6000
1 1
= = = 0.000095 é ℎ = 0.095 1000 ℎ .
10500
b) Le taux de défaillance global :

= . . . = 0.000797 ( ℎ )
c) Alors La fiabilité globale s’écrit :
( )= . ( )
= = 0.303
( ) = 30.3 %
Exemple 3:
Considérant une machine automatisée fonctionnant pendant un cycle opératoire de 155 heures.
Pendant cette période le système subit 5 défaillances à des moments différents, suivies d’une
réparation puis d’une remise en activité. Les durées respectives des défaillances sont : 2,5h ; 8,3h ; 3,7
; 1,8 et 7,5 h.
- Calculer λ.
Exemple 4:
Soit un système de pompage se compose de deux sous systèmes identiques, utilisés de la même
manière et mis en service à la même date. dont la durée totale de fonctionnement est de 3500
heures, les MTBF de deux sous système respectifs suivants :
MTBF (s1) = 4000 heures, MTBF (s2) = 3400 heures.
- Déterminons les taux de pannes de deux sous système.
- Trouver le MTBF globale du système.
- Calculer la fiabilité du système.

Vanne 1 Pompe 1
Actionneur

Power
Vanne 2 Pompe 2

E.D.F

Système de pompage

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