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PROCEDURE CIVILE
Introduction : Evolution de l’organisation judiciaire au Maroc
I-Traits, principes et compétence des juridictions : 1. Les traits et principes généraux de la justice : A• Les traits généraux de la justice b. Les principes garantissant une bonne justice: ➛Le principe d'impartialité du juge: L'impartialité du juge est le principe selon lequel celui- ci doit être neutre, objectif. Les garanties procédurales de l'impartialité: -La collégialité: Cette pratique favorise la neutralité et la qualité des décisions. C'est une garantie contre la subjectivité et la corruption. -Les voies de recours: C'est une garantie contre la partialité du juge. Au fait, les parties peuvent faire appel d'une décision judiciaire pour qu'elle soit réexaminée et confirmée ou infirmée, offrant ainsi une possibilité de correction en cas de partialité présumée du juge. Art 4 du CPC: Un magistrat ne peut connaitre en appel ou en cassation d'une affaire dont il a eu connaissance déjà dans une juridiction de jugement d'un degré inférieur. -Interdiction des liens familiaux dans une même juridiction: 1. Interdiction entre magistrats eux-mêmes : Dans le cadre de l'article 24 du Dahir du 15 juillet 1974 portant organisation judiciaire du Royaume, modifié, Les conjoints, parents et alliés jusqu'au degré d'oncle ou de neveu inclusivement ne peuvent être simultanément magistrats d'une même juridiction, sauf dispense accordée par décision du conseil supérieur de la magistrature dans certaines conditions. Même avec une dispense, ils ne peuvent pas siéger dans une même affaire. 2. Interdiction entre magistrats et avocats : En vertu de l'article 25 du même texte, Tout magistrat dont un parent ou allié jusqu'au degré d'oncle ou de neveu inclusivement est l'avocat d'une partie en cause ne peut siéger dans cette affaire, sous peine de nullité du jugement ou de l'arrêt. 3. Interdiction entre magistrats et justiciables : Bien qu'il n'existe pas de disposition spécifique, les juges doivent éviter tout conflit d'intérêts ou apparence de partialité dans les affaires impliquant des personnes avec lesquelles ils ont des liens familiaux directs, en vertu du principe général d’impartialité. -Récusation: La récusation est une procédure légale par laquelle une partie à un procès demande que l'un ou plusieurs juges soient écartés ou remplacés par d'autres juges, principalement en raison de soupçons de partialité envers la partie adverse. Les cas dans lesquelles la récusation peut être demandée sont prévues par l'article 295 du CPC, à titre d'exemple (S'il y a amitié ou inimitié notoire entre le juge et l'une des parties/Quand le magistrat est créancier ou débiteur de l'une des parties...) La récusation peut être demandée non seulement par les parties impliquées dans l'affaire (récusation demandée par le justiciable), mais aussi par le magistrat lui-même (auto récusation du magistrat) s'il estime qu'il se trouve dans l'une des situations de récusation prévues par l'art 295 du CPC, sans attendre que la partie adverse fasse la demande. En pratique, la partie qui souhaite demander la récusation d'un juge doit soumettre une requête motivée devant la juridiction compétente, détaillant les motifs pour lesquels elle estime que le juge en question devrait être récusé. ! Le non respect de l’art 295 du CPC est considéré comme faute grave actuellement. -Prise à partie: la prise a partie est une mise en cause de la responsabilité du magistrat. on demande la réparation en cas de déni de justice (le déni peut être de bonne foi, par ex si la magistrate était en congé de maternité et a oublié le dossier dans son bureau. et c'est justement pour ça que le déni de justice est constaté par 2 réquisitions notifiées au juge, en personne, de quinzaine en quinzaine conformément a l'art 393 du CPC. Ainsi conformément à l'art 394 du CPC, après les 2 réquisitions demeurées sans effet, le magistrat peut être pris a partie), en cas de dol, en cas de fraude, en cas de faute professionnelle grave, et en cas de concussion (la concussion c'est quant le magistrat va ordonner la perception d'une somme qui n'est pas du, non prévue par la loi). c'est la Cour de cassation qui est compétente pour statuer (art 395 du CPC). Si la requête est rejetée, le demandeur est condamné au profit de trésor à une amende qui ne peut être inférieure à mille dirhams et supérieure a 3000 dirhams, sans préjudice de dommages-intérêts envers les autres parties, s'il y a lieu (art 398 du CPC). Par contre, si la requête est admise, elle est communiquée dans les huit jours au magistrat pris à partie lequel est tenu de fournir tous moyens de défense dans les huit jours de cette communication (article 399 du CPC). Les chambres réunies de la cour statuent en cas d'admission de la prise a partie à l'exclusion de la chambre qui a statué sur l'admission (art 400 du CPC) -Interdiction de connaitre des affaires déjà jugées: Un magistrat ne peut pas connaître en appel ou en cassation d'une affaire dont il a déjà eu connaissance dans une juridiction de jugement d'un degré inférieur, selon l'article 4 du CPC. ➛Le principe du caractère contradictoire de la procédure: Le principe du caractère contradictoire de la procédure civile stipule que toutes les parties doivent être présentes pour garantir l'équité du procès et pour que ces parties soient en mesure de se défendre. La convocation des parties doit être faite dans un délai irréductible, entre la convocation et la première audience. Conformément à l'article 40 du CPC, ce délai est de 5 jours pour les parties résidant dans le ressort du tribunal, et de 15 jours pour celles résidant en dehors du ressort du tribunal. Egalement, on peut intenter une action en justice contre des personnes habitant à l’étranger par le biais d'une lettre recommandée avec accusé de réception ou par voie diplomatique, avec des délais spécifiés par l’art 41 du CPC. C’est à peine de nullité du jugement si on respecte pas le délai. Mais si les parties se présentent c’est pas grave car le but c’est la présence des parties. 2. La compétence des juridictions: La compétence c’est l’aptitude d’une juridiction à connaître un procès. on a 2 catégories, compétence d'attribution et compétence territoriale. A • Compétence d’attribution a • Les juridictions de droit commun: sont celles qui ont une compétence générale, càd qui connaissent de tous les litiges, à l’exception de ceux dont la compétence est spécialement attribuée par la loi à une autre juridiction. a-1- Le TPI: ➛Compétence du TPI: Les TPI sont au nombre de 108. Ils sont considérés comme les juridictions de droit commun par excellence, étant donné qu'ils connaissent le plus grand nombre de litiges en affaires civiles, commerciales, administratives et sociales. En règle générale tous les litiges à l'exception de ceux dont la compétence est attribuée par la loi à une autre juridiction. Donc le TPI a une compétence générale. Les TPI connaissent les litiges en premier et dernier ressort, soit à charge d'appel, sous réserve de la compétence spéciale attribuée aux chambres de la justice de proximité et aux sections de la famille: →en premier et dernier ressort des demandes jusqu'à la valeur de 20 mille dhs →en premier ressort, à charge d'appel devant les CA, des demandes d'une valeur supérieur à 20 mille dhs ou si la valeur de l'objet du litige est indéterminée. →en matière sociale, le juge statue sans appel dans la limite de 20 000 DH et à charge d'appel si la demande est d'une valeur supérieure ou si son taux est indéterminé. Compétences des TPI selon la matière -Civile Civil : responsabilités, indemnités, contrats, Foncier ..... Affaires de statut personnel : Divorce , Etat civil , Sauvegarde et protection de la famille, homologation des mineurs, successions, kafala etc.... -Sociale Travail ou l’apprentissage, Réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles , Contestations auxquelles peut donner lieu l'application des législations et réglementations sur la sécurité sociale. -Pénale Délits, Contraventions -Administrative Dommages corporels véhicule de droit public, recours contre décisions conservateurs. -Commerciale Montant inférieur à 20 millions de dhs La présence du ministère public n’est obligatoire que lorsqu’il est partie principale ou lorsque sa présence est rendue obligatoire par la loi. Toute chambre peut instruire et juger les affaires soumises au tribunal quelle que soit leur nature, à l’exception des affaires relevant de la section de la famille et des sections de la justice de proximité. ➛Les sections de la justice de proximité: Les juridictions communales et d’arrondissement n’existent plus depuis août 2011. Elles ont été remplacées par les juridictions de proximité qui se répartissent en 2 sortes de sections : celles installées au sein des tribunaux de première instance (communes urbaines); et celles installées dans le ressort du centre du juge résident (communes rurales). La procédure devant ces juridictions est orale, gratuite et exempte de toute taxe judiciaire pour les personnes physiques. Audiences sont à juge unique en présence du greffier et du ministère public pour les contraventions. EN MATIÈRE CIVILE Actions personnelles et mobilières qui n'excédent pas < 5000 dirhams. Exclus de sa compétence: Litiges relatifs au code de la famille; Affaires immobilières et sociales; Expulsions des logements. EN MATIÈRE PÉNALE Infractions prévues par la loi fixant l'organisation et les attributions de la justice de proximité. Le juge ne pourra prononcer que des amendes allant de 200 à 1200 dirhams. Selon l’article 8, la partie lésée peut intenter un recours en annulation du jugement devant le président du TPI dans un délai de 8 jours à compter de la date de notification du jugement, et ce, selon les cas ou le juge de proximité n’a pas respecté certaines dispositions : -Sa compétence en raison de la valeur (qui ne doit pas dépasser 5000 Dirhams); -N'a pas effectué la tentative de conciliation; Le président du TPI statue sur la demande dans un délai de 15 jours suivant la date de son dépôt, hors la présence des parties. Dans le cas ou le président décide la convocation de l'une des parties pour amples éclaircissements, il statue dans un délai d'un mois. Ce jugement n’est susceptible d’aucune voie de recours. a-2. Compétence du président du TPI: il jouit d’une compétence propre que lui confère sa qualité de: Juge sur requête: Le président du TPI est compétent pour statuer par voie d’ordonnance sur toute requête ayant pour but de : • Ordonner des constats; • Ordonner des sommations; • Ordonner des mesures d'urgence en quelque matière que ce soit non prévue par une disposition spéciale et ne portant pas préjudice aux droits des parties. Juge des requêtes aux fins d'injonction de payer: La créance relative au paiement d'une somme d'argent supérieure à 5000dhs, correspondante à un titre authentique, d’un effet de commerce (lettre de change, billet à ordre ou d’un chèque), ou d’une reconnaissance de dette peut faire l’objet d’une requête aux fins d'injonction de payer. Donc la requête aux fins d'injonction de payer au Maroc peut être initiée si 3 conditions sont remplies : la créance doit être liquide et supérieure à 5000 dirhams, le débiteur doit être domicilié au Maroc si non la procédure n'est pas applicable, et le demandeur doit être représenté par un avocat. Le président du TPI et le président du tribunal de commerce ou de leurs délégués sont seuls compétents pour connaître des requêtes aux fins d'injonction de payer, selon la nature civile ou commerciale de la créance et son montant. Si la créance semble justifiée, le président du tribunal rend une ordonnance condamnant le débiteur au paiement. Cette ordonnance est exécutoire dès sa délivrance. En cas de rejet (par décision motivée) de la demande, le demandeur peut saisir la juridiction compétente suivant les formes du droit commun, sans possibilité de recours contre la décision de rejet. Pour garantir un recouvrement rapide tout en préservant les droits du débiteur, une phase d'opposition et d'appel a été introduite dans la procédure. Le débiteur peut contester l'ordonnance rendue contre lui par voie d'opposition devant le même tribunal dans un délai de quinze jours à partir de sa notification. Juge des référés: Le président du TPI peut être appelé à statuer comme juge des référés, il est seul compétent pour connaître, en cette qualité et souvent en vertu de l'urgence, de toutes les difficultés relatives à l'exécution d'un jugement ou d'un titre exécutoire, ou pour ordonner une mise sous séquestre, ou toute autre mesure conservatoire, que le litige soit ou non engagé devant le juge du fond. Donc le juge des référés statue dans tous les cas où il y a une urgence, et l'attente peut porter préjudice au demandeur de droit. En cas d'urgence, la procédure de référé judiciaire permet de demander à la justice d'ordonner des mesures provisoires tendant à: -prévenir un dommage, -faire cesser un trouble manifestement illicite, par ex un homme qui a été caricaturisé sous forme d'âne sur internet. le juge va se prononcer pour préserver l'honneur de la victime et ne pas être insultée. -préserver des droits. le législateur prévoit des mesures conservatoires comme la mise sous séquestre qui rend le bien momentanément indisponible, et la saisie conservatoire cad il y'aura ni exécution ni vente judiciaire. La différence entre les deux c'est qu'en saisie on peu disposer du bien mais sans le vendre, en mise sous séquestre on ne peut pas disposer du bien car il est considéré comme indisponible. Les mesures prises par le président dans le cadre d'une procédure de référé ont un caractère provisoire et non définitif. Elles sont susceptibles d'être remises en cause par le juge qui statuera sur le fond de l'affaire, au cours d'une procédure ultérieure. Elles n’ont donc pas l’autorité de la chose jugée. a-3- Les compétences de la CA: - Les CA traitent les appels des jugements des TPI dont la valeur dépasse 20 000 DH, ainsi que des appels des ordonnances rendues par leurs présidents. -La chambre d'appel du TPI entend les appels des jugements rendus en premier ressort par les TPI jusqu'à la valeur de 20 000 DH. -Exceptionnellement, la CA peut agir comme une juridiction de première instance dans certaines matières spéciales, telles que les affaires criminelles ou les cas d'évocation. -La CA est compétente comme juridiction de renvoi lorsque la CC prononce la cassation d’un arrêt rendu par la même juridiction du second degré ou une autre et ordonne le renvoi. La présence du ministère public est obligatoire lors des audiences pénales à peine de nullité, mais facultative dans d'autres matières, sauf cas spécifiés par le CPP. a-4. Compétence des premiers présidents des CA: Le premier PCA peut dans tous les cas d’urgence, ordonner en référé en cours de l’instance d’appel toutes les mesures qui ne se heurtent pas à une contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend. Il peut également ordonner l’exécution provisoire et la suspendre ou l’arrêter dans certains cas lorsqu’elle a été ordonnée en première instance. a-5- Compétence de la CC: Son rôle est d'examiner la bonne application des lois et statuer sur des questions de faits. Les compétences de la CC sont au nombre de 7: 1- les pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en dernier ressort par toutes les juridictions du Royaume à l’exception des demandes dont la valeur est inférieure à (20.000) dirhams et de celles relatives au recouvrement des loyers et des charges qui en découlent ou à leur révision ; 2- les recours en annulation pour excès de pouvoirs formés contre les décisions émanant des autorités administratives ; 3- les recours formés contre les actes et décisions par lesquels les juges excèdent leurs pouvoirs ; 4- Les règlements de juges entre juridictions n'ayant au dessus d'elles aucune juridiction supérieure commune autre que la CC ; 5- les prises à partie contre les magistrats et les juridictions à l'exception de la CC ; 6- les instances en suspicion légitime ; 7- les dessaisissements pour cause de sûreté publique, ou pour l'intérêt d'une bonne administration de la justice. L'art 359 du CPC prévoit 5 cas où on a droit au pourvoi. Il faut que les décisions du juges soient motivées si non on a droit à un pourvoi en cassation 1- Violation de la loi interne 2- Violation d'une règle de procédure ayant causé préjudice à une partie 3- Incompétence 4- Excès de pouvoirs 5- Défaut de base légale ou défaut de motifs (le cas le plus fréquent) b • Les juridictions spécialisées b-1. Les juridictions de commerce: Compétence du tribunal de commerce: Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître: 1 - des actions relatives aux contrats commerciaux; 2 - des actions entre commerçants à l'occasion de leurs activités commerciales; 3 - des actions relatives aux effets de commerce; 4 - des différends entre associés d'une société commerciale; 5 - des différends à raison de fonds de commerce. Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaitre des demandes dont le principal dépasse la valeur de 20 000 dirhams. Ils traitent également toutes demandes reconventionnelles ou en compensation, quelle que soit leur valeur. Les affaires liées aux accidents de la circulation sont exclues de la compétence des tribunaux de commerce. Un commerçant peut convenir avec un non-commerçant de soumettre leurs litiges au tribunal de commerce. Les parties peuvent également choisir de soumettre leurs litiges à la procédure d'arbitrage et de médiation. Compétence du président du tribunal de commerce: Le président du tribunal de commerce exerce des attributions en matière commerciale et celles dévolues au président du tpi selon le cpc. Il agit en tant que juge des référés, pouvant ordonner en référé des mesures non contestées et des mesures conservatoires pour prévenir un dommage imminent ou faire cesser un trouble manifestement illicite. De plus, il est compétent pour les requêtes en injonction de payer dépassant 20 000 dirhams, basées sur des effets de commerce et des titres authentiques. Compétence des cours d’appel de commerce: Les cours d'appel de commerce traitent les appels des jugements des tribunaux de commerce et des ordonnances rendues par leurs présidents. Les audiences sont tenues par trois magistrats, dont un président, assistés d'un greffier, sauf disposition contraire. Compétence du premier président des cours d’appel de commerce: Lorsque le litige est soumis à la cour d'appel de commerce, lesdites attributions sont exercées par son premier président. b-2. Les juridictions administratives : Elles comprennent les tribunaux administratifs et les CA administratives. Les tribunaux administratifs et leurs compétences: Les tribunaux administratifs sont au nombre de 10 et sont installés dans les principales régions du Royaume. Le président du TA désigne un ou deux commissaires royaux de la loi et du droit parmi les magistrats de cette juridiction, pour une période de 3 ans. Ils examinent les affaires présentent des conclusions écrites et orales de manière indépendante et impartiale lors des audiences publiques, ils aident les juges à analyser la décision et les éclairent sur les faits et ne remplacent pas le MP, et ne défendent pas l'état. Les TA sont compétents pour juger en premier ressort les recours en annulation pour excès de pouvoir, les litiges relatifs aux contrats administratifs, les actions en réparation des dommages causés par une autorité administrative, et d'autres contentieux administratifs. Ils sont, en outre, compétents pour l'appréciation de la légalité des actes administratifs dans les conditions prévues par la loi, en matière de contentieux électoral et fiscal, de l’expropriation pour cause d’utilité publique, des pensions civiles, de la situation individuelle des fonctionnaires, etc. La particularité du recours (recours gracieux) c'est le fait de se diriger directement vers le sup hiérarchique ou l'autorité qui a pris la décision et leur demander de corriger leur erreur avant de se diriger vers la justice (60j comme délai). par la suite, soit la rétractation soit le rejet. en cas du silence on doit attendre encore 60j pour considérer le silence comme rejet. on a 2 types de réparation, une section pour le recours en annulation et une autre section pour tout le reste (réparation/contrats administratifs/ élections/ fiscalité...) Les règles du CPC s'appliquent devant les TA, sauf disposition contraire. Compétence des présidents des tribunaux administratifs: Le président du TA ou la personne déléguée par lui est compétent, en tant que juge des référés et des ordonnances sur requête, pour connaître des demandes provisoires et conservatoires. Cours d’appel administratives Les CA administratives ont été instituées en remplacement de la chambre administrative de la CC. Elles sont compétentes pour connaître en appel des jugements des TA et des ordonnances de leurs présidents, sauf disposition contraire. Compétence des présidents des cours d’appel administratives: Le premier président ou le vice-président de la CA administrative exerce les compétences de juge des référés lorsque la cour est saisie d'un litige. • Compétence territoriale on parle du lieu et non d'attribution A. Le principe général: tribunal du domicile du défendeur • La compétence territoriale appartient au tribunal du domicile réel ou élu du défendeur (là où il y a le centre de ses intérêts). • Si la personne n'a pas de domicile réel, le lieu de résidence. • Si la personne n'a ni domicile réel ni lieu de résidence, le tribunal du domicile du demandeur ou de sa résidence sera saisi. • Pluralité des défendeurs: s'il y a plusieurs défendeurs, le demandeur peut saisir, à son choix, le tribunal du domicile ou de la résidence de l'un d’eux. Domicile réel: Le domicile réel est le lieu où une personne a son habitation habituelle et le centre de ses affaires et intérêts. Domicile élu: Le domicile élu est un domicile spécial choisi pour l'exécution de certains actes ou pour l'accomplissement de certains faits et obligations. Domicile légal: Le domicile légal est un domicile imposé par la loi pour certaines personnes, comme un incapable ou un fonctionnaire public. Changement de domicile: Toute personne physique peut changer de domicile en transférant son habitation habituelle et le centre de ses affaires et intérêts dans un autre lieu. Résidence: La résidence est le lieu où une personne se trouve effectivement à un moment déterminé, même temporairement, avec une certaine stabilité. C.Le règlement des incidents de compétence: a. Exception d’incompétence: Par ce moyen, le plaideur demande à la juridiction saisie de se déclarer incompétente. Elle peut concerner la compétence d’attribution ou la compétence territoriale. La compétence d’attribution peut être soulevée d’office par le juge, même si elle n’est pas revendiquée par le défendeur. Il n’en est pas de même pour l’incompétence territoriale qui ne peut être soulevée que par le défendeur. Les exceptions d’incompétence doivent, à peine d’irrecevabilité être soulevées avant toute exception ou moyen de défense au fond. Elle ne peut être invoquée en cause d'appel que dans le cas d'un jugement rendu par défaut. Le demandeur à l'exception est tenu de faire connaître, à peine d'irrecevabilité, la juridiction devant laquelle l'affaire doit être portée. Si l'exception est accueillie, le dossier est transmis à la juridiction compétente et celle- ci se trouve saisie de plein droit et sans frais. b. Conflits de compétence: Le conflit de compétence est la contestation relative à la compétence d’une juridiction. Il y a conflit de compétence lorsque deux juridictions de même degré sont saisies de la même affaire ou d’affaires connexes. Il y a litispendance lorsqu’il a été formé précédemment devant un autre tribunal une demande pour le même objet. (Art 109 du CPC) Il y a connexité lorsque deux juridictions sont saisies de deux affaires distinctes mais rattachées entre elles par un lien de connexité. (Art 109 du CPC) Dans les deux cas, le renvoi peut être ordonné sur la demande des parties ou de l'une d'elles. c- Le règlement de juges: Règlement de juges : Le règlement de juges est une procédure judiciaire qui permet de résoudre un conflit entre plusieurs juridictions qui se sont déclarées compétentes ou incompétentes pour un même litige. La demande en règlement de juges est portée par requête devant la juridiction immédiatement supérieure commune aux juridictions dont les décisions sont attaquées. La requête est examinée en chambre du conseil sans la présence des parties ou de leurs mandataires. Si la juridiction saisie estime qu'il n'y a pas lieu à règlement de juges, elle rend une décision de rejet motivée. Si la juridiction saisie estime qu'il peut y avoir lieu à règlement de juges, elle renvoie l'affaire au magistrat rapporteur pour qu'il soit statué dans les formes ordinaires. II-Le procès civil : 1. L’action en justice • Les conditions de recevabilité de l’action Trois conditions sont requises pour qu’une action en justice soit recevable. elles sont d'ordre public, et s'imposent quelle que soit la nature du contentieux (civil, administratif ou commercial). Le juge doit les vérifier d'office. • l’intérêt à agir: est la première condition. Il doit être: • Juridique (conforme à l'ordre public et à la loi) • Direct et personnel (concerner directement le demandeur) • Né et actuel (exister au moment de l'action, pas éventuel ou hypothétique) • Qualité à agir (le demandeur doit prouver qu'il est titulaire de droit) • La qualité à agir est le titre ou la qualité en vertu desquels le demandeur a le droit de solliciter l'examen de sa prétention. • Peuvent agir: • Le titulaire du droit litigieux et ses héritiers • Son représentant légal, judiciaire ou conventionnel (avocat obligatoire dans certaines procédures) • Capacité juridique est l'aptitude à acquérir et exercer un droit. • Le principe est la capacité, l'incapacité est l'exception • Les mineurs et majeurs protégés sont en principe incapables • Certains mineurs peuvent agir avec autorisation (ex : émancipation à 16 ans) • tutelle dative, c'est quand le juge désigne quelqu'un pour représenter une telle personne En résumé, l'intérêt, la qualité et la capacité sont des conditions essentielles pour qu'une action en justice soit recevable. Le juge doit les vérifier d'office. 2. Les formes de l’action I- La demande: Initiée par le demandeur, celui qui prend l'initiative de s'adresser au juge. 1. Demande introductive d'instance (ou initiale) Il s’agit de la demande par laquelle un plaideur prend l’initiative d’une procédure soumettant au juge ses prétentions, cad qu’elle introduit l’instance. Cette demande prend la forme soit d’une requête écrite, soit d’une déclaration verbale faite auprès du greffe du tribunal. 2. Demande incidente C'est toute demande faite pendant un procès en cours, et non au début. Elle prend la forme de conclusions ou de mémoires en défense. • Si elle vient du demandeur, on parle de demande additionnelle: Le demandeur formule une nouvelle prétention liée à la demande initiale. • Si elle vient du défendeur, c'est une demande reconventionnelle: Le défendeur attaque à son tour le demandeur avec une nouvelle demande, transformant le demandeur initial en défendeur pour cette nouvelle action. • Si un tiers intervient volontairement, c'est une intervention volontaire: Un tiers s'implique dans un procès déjà en cours pour protéger ses droits ou assister une des parties initiales. • Si un tiers est appelé de force dans le procès, c'est une intervention forcée: Une des parties au procès appelle à l'instance un tiers pour que le jugement redu lui soit opposable. Par ex, un défendeur peut appeler son assureur pour le forcer à payer une indemnisation si nécessaire. Terminologie des parties Demandeur (ou requérant) : La personne qui initie la procédure judiciaire. Défendeur : La personne contre qui l'action est dirigée. Demandeur reconventionnel : Le défendeur qui fait à son tour une demande contre le demandeur initial. Intervenant : Un tiers qui entre dans la procédure volontairement ou de force. Appelant : La partie qui fait appel d'une décision. Intimé : La partie contre qui l'appel est fait. Opposant : La partie qui s'oppose à une décision. Défendeur à l'opposition : L'adversaire de l'opposant. Demandeur au pourvoi : La partie qui saisit la Cour de cassation. Défendeur au pourvoi : L'adversaire du demandeur au pourvoi. Les effets de la demande de la justice: La demande en justice produit des effets tant à l’égard du juge qu’à l’égard des parties. A. à l’égard du juge: Le juge doit examiner la demande et statuer sur toutes les prétentions des parties, mais il ne peut accorder au-delà de ce qui lui a été demandé. (ultra petita) Si deux juridictions sont saisies de la même demande, entre les mêmes parties et ayant le même objet, cela crée une situation de litispendance. B. à l’égard des parties: La demande en justice interrompt la prescription, même si elle est formée devant un juge incompétent. Elle fait courir des intérêts. Elle rend transmissible aux héritiers certaines actions. II- La défense: Les moyens de défense en justice se divisent en trois catégories principales : les défenses au fond, les exceptions, et les fins de non-recevoir. 1. Les Défenses au Fond Il s’agit de tout moyen qui tend à rejeter comme non justifié la prétention de l’adversaire. De ce fait, le défendeur s’attaque au droit du demandeur, en soutenant que ce droit n’a jamais existé ou est éteint. 2. Les Exceptions Il s’agit de tout moyen qui tend à déclarer la procédure irrégulière ou à suspendre le cours. C’est une exception de procédure. Le CPC distingue notamment: Exception d'incompétence, Exception de litispendance, Exception de connexité. 3. La Fin de Non-Recevoir Moyen qui tend à faire déclarer la demande de l'adversaire irrecevable sans examiner le fond, pour défaut du droit d'agir. 2. L’instance • Les actes de procédure Les actes de procédure comprennent des actes écrits (la requête introductive d’instance, les convocations) et des actes verbaux (les plaidoiries des avocats, le renvoi de l’instance par le juge). A. La Notification des Actes de Procédure La notification est le moyen par lequel les actes de procédure sont portés à la connaissance des personnes concernées. Elle peut se faire de plusieurs manières: Les Procédés de Notification Notification Directe: Par un agent du greffe ou un huissier de justice, directement à la personne ou à son mandataire. Notification par Voie Administrative: Dans les zones rurales reculées, décidée par le juge dans des cas particuliers, cette méthode utilise des fonctionnaires de la sûreté nationale, la gendarmerie royale ou tout autre moyen utilisant la force publique (cheikh) Notification par Voie Diplomatique: Utilisée lorsque le destinataire réside à l'étranger, l'acte est transmis par des voies hiérarchiques pour être acheminé par la voie diplomatique ou par lettre recommandée, en conformité avec les conventions diplomatiques applicables. Voie Postale: Les actes peuvent être envoyés par courrier postal, souvent en lettre recommandée avec accusé de réception quand l'adresse est connue mais on ne trouve personne ou cette dernière habite à l'étranger. Notification à l'Audience: Effectuée verbalement par le juge lorsque les parties sont présentes à l'audience. La présence des parties et la notification sont consignées dans l'ordonnance. Notification à Curateur: Si le domicile et la résidence d'une partie sont inconnus, le juge peut nommer un curateur (souvent un agent du greffe) pour recevoir les notifications. Le curateur recherche la partie avec l'aide du ministère public et des autorités administratives, et informe le juge et la partie concernée lorsqu'elle est retrouvée. (on peut faire appel à la base électronique et considérer la dernière adresse comme valable) • Le déroulement du procès 1. Introduction de la demande: par une requête écrite et signée du demandeur ou de son mandataire. Elle peut également être faite par déclaration verbale, enregistrée par un agent assermenté du greffe. Multiples défendeurs : Si la demande est contre plusieurs défendeurs, il faut autant d'exemplaires de la requête qu'il y a de défendeurs. 2. Saisine du juge ou du tribunal: L'introduction de la demande ne suffit pas, il faut payer la taxe judiciaire sauf si le demandeur bénéficie de l'assistance judiciaire. la taxe est soit fixe (150dhs tpi/165ca/750cc) soit %, il faut également payer les droits de plaidoiries (10dhs) 3. Enregistrement de la requête: Les affaires sont inscrites sur un registre avec les noms des parties, la date des convocations, et un numéro d’identification. 4. Désignation du juge: Le président du tribunal désigne un juge pour s'occuper de l'affaire après l’enregistrement de la requête. soit un juge unique ou un collège, ça dépend de la nature de l'affaire 5. Convocation à l’audience: Les parties sont convoquées par une notification écrite mentionnant les détails de la demande et les informations de l'audience (j/h). 6. Notification de la convocation: doit être remise sous pli fermé avec les détails nécessaires, incluant la signature de l’agent et le sceau du tribunal. 7. Délai de comparution: 5j pour les parties résidant près du tribunal ou dans une localité limitrophe, 15j si elle se trouve dans tout autre endroit sur le territoire du Royaume, à peine de nullité du jugement qui serait rendu par défaut. Pour les parties résidant à l'étranger (art 41 du CPC). 8. Examen de l’affaire: l'examen de l'affaire est fait par le juge chargé de l'affaire ou juge rapporteur, cela dépend de l'organisation du tribunal (collégial ou à juge unique) et de la nature de l'affaire. • Contrôle des phases de la procédure : Le juge veille à ce que toutes les étapes de la procédure soient respectées. • Respect des règles et des délais : Il s'assure que les règles et les délais impartis aux parties sont suivis. • Garantie des droits de la défense : Le juge veille à ce que les droits de la défense des parties et des intervenants soient garantis. Le juge demande aux parties de produire leurs conclusions et les documents justificatifs nécessaires dans un délai qu'il fixe. En principe, ce sont les avocats des parties qui échangent leurs conclusions jusqu'à ce que le magistrat estime que l'affaire est prête à être jugée. La constitution d'avocat est obligatoire en matière écrite : Sauf cas de dispense, les parties doivent avoir un avocat pour les affaires écrites. Le défendeur doit également constituer un avocat. S'il ne le fait pas ou si l'avocat ne dépose pas de conclusions écrites, il sera jugé par défaut, même s'il comparaît personnellement ou dépose un mémoire en défense. Lorsque l'affaire est prête à être jugée, le juge rapporteur rédige un rapport écrit qui: • Relate les incidents de procédure : Le rapport décrit les différentes étapes de la procédure et les formalités légales accomplies. • Analyse les faits et les moyens des parties : Le rapport analyse les faits de l'affaire et les arguments des parties. • Résumé des conclusions : Il reproduit ou résume les conclusions des parties. • Éléments à trancher : Il énonce les éléments sur lesquels il faut statuer, sans donner son avis. 9. Mesures d’instruction: on va explorer des preuves soit par la demande des parties soit à l'initiative du juge • Expertise en cas de faute médicale, pour connaitre la valeur réelle d'un immeuble, ou quand une personne prétend avoir subi un dommage. l'expert peut être un topographe, un médecin, expert comptable ou immobilier c'est le juge qui les désigne et détermine leurs rémunérations en avance. Ainsi, le juge n'est pas obligé de suivre les résultats de l'expertise. l'expert est désigné quand il y a des points techniques qui dépassent les connaissances du juge. l'expert est obligé de convoquer les parties avec leurs mandataires à peine de nullité. • Visite des lieux par le juge en personne pour encadrer une situation qui mérite. par ex un père qui prétend être dans un état pitoyable et demande la pension alimentaire à son fils riche. le fils indique que le père n'est pas si pauvre, il a son argent. • Enquête judiciaire est faite par le juge, c'est pas une enquête policière! jugement avant dire droit. L'enquête est ordonnée pour vérifier des faits par l'audition de témoins, lorsque ces faits sont pertinents et utiles pour instruire l'affaire (art 71). • Comparution personnelle il peut paraître utile au tribunal ou au juge chargé du dossier d’ordonner la comparution personnelle de l’une des parties pour répondre directement et oralement aux qst qu’il souhaite leur poser pour éclaircir certains points ou apporter des précisions jugées nécessaires à la manifestation de la vérité. • Serment est l’affirmation faite en justice, sous forme solennelle par une partie. Il s’exprime par la formulation traditionnelle: « Je jure devant Dieu ». Le CPC distingue deux sortes de serments: Le serment décisoire: Ce serment est demandé par l'une des parties au litige (généralement le demandeur). Il est utilisé pour mettre fin au litige en permettant à une partie de prouver ses prétentions de manière décisive. ex: une femme divorcée qui prétend ne jamais avoir reçu de pension alimentaire pendant un an. l'homme va demander à la femme de prêter serment (si elle refuse, c'est une preuve contre elle conformément au DOC, car le serment est une preuve et le refus de serment aussi) Dans ce cas, la femme peut lui réferer serment, et lui demander de prêter serment qu'il lui a donné la pension alimentaire Le serment supplétoire: Ce serment est ordonné par le juge lui-même. Il est utilisé lorsque la preuve apportée par une partie est jugée insuffisante. Le juge demande à cette partie de prêter serment pour compléter ses preuves. • Vérification d’écriture est une procédure utilisée lorsqu'une partie conteste l'authenticité d'un document sous seing privé (non notarié) en niant son écriture ou sa signature. Le tribunal procède à la vérification en comparant l'écriture ou la signature contestée avec des échantillons authentiques. Si l’écriture ou la signature est prouvée comme étant authentique, la partie qui a contesté à tort est passible d'une amende civile de 100 à 300 dirhams, ainsi que de dommages-intérêts et des dépens. • Incident de Faux se produit lorsqu'une partie affirme qu'un document produit au cours d'un procès est faux. Si le juge estime que le document n’est pas déterminant pour la décision, il peut ignorer la demande. Si le document est déterminant et la partie adverse souhaite l'utiliser, le juge suspend la décision sur le fond et ordonne le dépôt de l'original au greffe. La pièce contestée doit être déposée au greffe dans un délai de huit jours. Le juge procède à l'instruction de la demande d'inscription en faux. Si la demande d'inscription en faux est rejetée, le demandeur est passible d'une amende de 500 à 1500 dirhams, en plus des dommages-intérêts et des dépens. Si le faux est prouvé, les éléments sont transmis au ministère public pour des poursuites pénales. 10. Audience: Les juges du TPI peuvent siéger tous les jours, sauf les dimanches et jours fériés. Les audiences sont publiques sauf si l’ordre public ou les bonnes mœurs exigent un huis clos. 11. Frais de justice: Incluent les droits de plaidoirie (10dhs), les droits fiscaux, et les frais d’enquête et d’instruction, la taxe judiciaire. La taxe est déterminée en fonction de la nature et du montant de la demande. 12. Dépens: En général, la partie perdante paie les dépens cad tout ce qui a été dépensé durant le litige. Ils incluent les frais essentiels comme les droits fiscaux et les frais d’expertise, mais pas les honoraires d’avocat. • les incidents de procédure Ce sont des événements qui peuvent affecter le déroulement d’un procès civil. Ils peuvent suspendre, interrompre ou éteindre l’instance de diverses manières. A. Causes de Suspension de l'Instance: La suspension de l'instance survient lorsque des événements arrêtent momentanément le cours du procès. parmi ces événements, on cite: Exception dilatoire, Sursis à statuer suite à une poursuite pénale. La suspension est décidée par le tribunal, qui n'est pas dessaisi de l'affaire. Elle peut être liée aux parties (demandée par elles) ou être une décision du tribunal pour des raisons procédurales. L’instance reprend dès que la cause de suspension a disparu. B. Causes d'Interruption de l'Instance: L’interruption de l’instance se produit en raison de changements significatifs concernant les parties. Les causes courantes incluent: Décès d’une partie, Modification de la capacité juridique. Le juge invite les ayants droit ou représentants légaux de la partie décédée ou devenue inapte à reprendre l’instance. L'interruption ne se produit que si l'affaire n'est pas prête à être jugée. L’instance est suspendue jusqu’à ce que les nouveaux représentants des parties reprennent le procès. C. Causes d'Extinction de l'Instance: L’instance se termine normalement par le jugement. Mais, les parties peuvent mettre fin à l’instance par le désistement (art 119 du CPC) ou par l’acquiescement. • Désistement: Désistement d’instance: (non définitif) Une partie renonce à la procédure en cours, mais peut réengager une nouvelle instance. Désistement d’action: (définitif) Une partie renonce au droit de poursuivre l’action, éteignant ainsi définitivement le droit d’agir. • Acquiescement: il s’agit du fait de la part du défendeur de se soumettre aux prétentions de l’autre. il peut concerner soit la demande, soit le jugement. • Radiation: Le demandeur ou son mandataire est régulièrement convoqué à une audience. Si le demandeur ne se présente pas à la date fixée, le tribunal peut décider de radier l'affaire du rôle de l'audience. Cette décision est prise en l'absence d'éléments permettant au tribunal de statuer sur la demande sans la comparution du demandeur. Après la décision de radiation, le demandeur a deux mois pour solliciter la poursuite de l'examen de l'affaire. Si le demandeur ne fait pas cette demande dans les 2 mois, le tribunal peut ordonner la radiation définitive de l'instance. Si, malgré l'absence du demandeur, le tribunal dispose des éléments nécessaires pour statuer sur la demande, il peut rendre un jugement. Ce jugement est réputé contradictoire, même en l'absence du demandeur ou de son mandataire, et le tribunal se prononce en fonction des éléments disponibles. Si le demandeur relance l'affaire dans les deux mois, l'instance peut reprendre. En l'absence de relance, la radiation devient définitive et l'instance est éteinte. 3. La fin du procès civil Le jugement au sens large désigne toute décision émanant d’une juridiction. • jugement pour désigner les décisions rendues par les tribunaux de droit commun et spécialisés. • arrêt aux décisions des CA et de la CC • ordonnance est employé pour désigner les décisions du président de la juridiction. Les jugements sont rendus en audience publique et exécutés au nom du Roi et en vertu de la loi. • Les différentes sortes du jugement 1. Jugements Contradictoires et Jugements par Défaut Jugements Contradictoires sont rendus lorsque les défendeurs sont présents ou représentés lors du procès. Un jugement est réputé contradictoire lorsque le jugement est susceptible de recours et lorsque le défendeur a été touché à personne et n’a pas comparu. Ils ne sont pas ainsi susceptibles d’opposition. Jugement est par Défaut lorsque la décision est en dernier ressort et que le défendeur convoqué régulièrement n’a pas été touché à personne ou lorsque le délai entre la notification de la convocation et le jour fixé pour la comparution prévu par le CPC n’a pas été respecté. 2. Jugements en Premier Ressort et Jugements en Dernier Ressort Jugements en Premier Ressort sont des jugements qui peuvent faire l'objet d'une contestation, comme par la voie d'appel. Par exception, les jugements qui ne sont pas susceptibles d'être contestés devant une CA sont dit rendus en "premier et dernier ressort". 3. Jugements Avant Dire Droit et Jugements Définitifs Jugements Définitifs statuent sur le fond du procès et mettent fin à la contestation. Jugements Avant Dire Droit ne statuent pas sur le fond du procès. Ils peuvent ordonner des mesures provisoires ou des mesures d'instruction. 4. Jugements Ordinaires et Jugements d’Expédient Jugements Ordinaires sont des jugements rendus dans le cours normal des procédures judiciaires. Jugements d’Expédient résultent d'un accord préalable entre les parties sur un point spécifique, que le juge formalise dans son jugement. on l'appelle aussi jugement convenu en raison de l'entente préalable entre les parties. 5. Jugement Interprétatif vise à clarifier ou expliquer un jugement antérieur qui n'est pas suffisamment clair ou précis. 6. Jugements Tendant à Réparer les Erreurs Matérielles corrigent des erreurs matérielles commises dans le jugement, telles que des erreurs de calcul, de chiffres, ou des fautes concernant le nom des parties. • Les effets du jugement Le jugement produit généralement trois effets principaux: le dessaisissement du juge, la création ou le renforcement du droit, et l'autorité de la chose jugée. 1. Le Dessaisissement du Juge: Une fois qu'un jugement est prononcé, le juge qui a rendu la décision est dessaisi de l'affaire. Cela signifie qu'il ne peut plus revenir sur sa décision ni la modifier. Les limites prévues au Dessaisissement: Jugements Avant Dire Droit ne dessaisissent pas le juge. Un juge peut interpréter son propre jugement, à condition que le jugement ne soit pas en cours d'appel. Réparation des Erreurs Matérielles sur requête. Si le juge a omis de statuer sur une partie de la demande, il peut compléter son jugement. Dans certains cas, comme l'opposition, la tierce opposition ou le recours en rétractation, le juge peut rétracter son jugement. 2. La Création ou le Renforcement du Droit: Le juge crée le droit quand il s'agit d'un jugement constitutif. Il le renforce dans les autres cas à plusieurs points de vue. 3. L’Autorité de la Chose Jugée: Dès qu'un jugement est rendu, il bénéficie de l'autorité de la chose jugée, signifiant qu'il est impossible de remettre en question les points sur lesquels le tribunal a statué. Force de la Chose Jugée : Un jugement acquiert la force de la chose jugée lorsqu'il n'est plus susceptible de recours suspensif d'exécution, ou lorsque les délais de recours ont expiré. L'autorité de la chose jugée empêche de contester les décisions rendues, alors que la force de la chose jugée concerne l'exécution immédiate du jugement lorsqu'aucun recours suspensif n'est possible. III- L’exécution des décisions de justice 1. Les voies ordinaires d’exécution 2. L’exécution forcée des jugement