Guide Pratique Conduite Du Naissage
Guide Pratique Conduite Du Naissage
Guide Pratique Conduite Du Naissage
Réussir
la conduite
du naissage
Truies performantes,
porcelets vigoureux
BRETAGNE
Préface Sommaire
Pour rester compétitifs, les élevages de porcs 1. Organiser sa conduite en bandes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 4
doivent sans cesse évoluer. L’amélioration 1.1. Des atouts multiples
des performances techniques des animaux, 1.2. Le jour du sevrage : point de départ de la conduite en bandes
l’intégration des exigences règlementaires 1.3. L’intervalle entre bandes déterminant de la chaîne bâtiment
liées au bien-être animal et à l’environ-
nement, la limitation des consommations 2. Préparer l’entrée des animaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 10
d’intrants afin de réduire le coût de production 2.1. Les différents modes de renouvellement des truies
et limiter l’impact environnemental sont 2.2. La quarantaine, un cap à franchir
autant de points auxquels les éleveurs de 2.3. Les vaccinations
porcs font face au quotidien.
3. Assurer la fertilité et la détection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 13
Le pôle porc des Chambres d’agriculture de 3.1. La détection des chaleurs
Bretagne accompagne les éleveurs dans ces 3.2. Le moment de l’insémination
évolutions. Face à la quantité importante 4. Conduire les truies gestantes en groupe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 16
d’informations, synthétiser les messages 4.1. Truies en groupes : modes de logement et surfaces
essentiels est nécessaire. A travers l’expertise des agents 4.2. Case verrat
du pôle, vous découvrirez l’organisation et la technicité de 4.3. Matériaux manipulables
l’élevage porcin qui a su évoluer et s’adapter au cours du
temps. 5. Être attentif en maternité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 23
5.1. Préparation de la truie et de la case
Ce guide pratique veut être accessible au plus grand nombre. 5.2. Les soins aux porcelets
Il s’intéresse à la conduite de l’élevage porcin et plus parti- 5.3. L’alimentation sous la mère
culièrement à l’atelier naissage. Un lien vers des brochures
(ou études) détaillées est affiché. 6. Gérer l’alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 27
6.1. L’alimentation en gestation
En complémentarité de ce guide, nous vous invitons à 6.2. L’alimentation en maternité
découvrir sa suite : la conduite sevrage-vente en élevage
porcin. 7. Piloter son bâtiment. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 33
7.1. Ventilation et chauffage
Pôle Porc 7.2. Les entrées d’air
Chambre d’agriculture 7.3. Utilisation des nids en maternité
de Bretagne
8. Maîtriser le sanitaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 39
8.1. Connaître le statut sanitaire de ses animaux
8.2. L’importance de la biosécurité
8.3. Le nettoyage-désinfection en maternité
8.4. La qualité de l’eau
2 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 3
1. Organiser sa conduite en bandes
GESTANTES
Sanitaire > Utilisation des salles en tout plein tout vide
4 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 5
1. Organiser sa conduite en bandes > suite
L’intervalle entre bandes impacte le nombre de bandes à loger au même stade et Dans une conduite en 5 bandes avec un sevrage à 21 jours, il faut loger une bande en
au même moment. Plus l’intervalle entre bandes est court, plus il faut loger des maternité. Dans une conduite en 7 bandes avec un sevrage à 28 jours, il faut en loger
bandes de truies en même temps et donc prévoir des salles et/ou des bâtiments en deux en même temps. La place nécessaire en termes de salles et/ou de bâtiments est
conséquence. différente.
Conduite en 7 bandes, sevrage à 28 jours
Le nombre de bandes à loger n’indique pas le nombre de salles ou de bâtiments
nécessaires qui dépend du nombre de truies par bande. Il faut conduire les
7 bandes
animaux en bande stricte, une salle ne contient que les truies d’une même
bande.
Le saviez-vous ?
En 4 bandes sevrage 21 jours,
la verraterie est toujours pleine
si les truies sont mises en groupes
28 jours après l’insémination.
%
d’une bande à l’autre (exemple des conduites en 4 bandes, sevrage 28 jours ou
10 21 14 2 3 6
28 (9 x 14) + 21 3 3 6
20 21 7 4 5 12
21 28 7 5 5 12
6 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 7
1. Organiser sa conduite en bandes > suite
Exemples d’enchaînement des semaines suivant le type de conduite Temps de travail en naissage
Répartition du temps de travail en naissage Le temps de travail en naissage
par truie présente et par an se répartit entre différentes
Lavage 50 min tâches. Il est très variable
Vaccination 12 min d’une exploitation à l’autre.
Transfert 30 min Les activités quotidiennes
(alimentation, surveillance,
soins quotidiens) représentent
Mises-bas Activité
et soins l’activité majeure en naissage,
quotidienne
2h07 or c’est sur ce poste que les
4h42
élevages les plus efficaces
gagnent le plus de temps.
Légende : Semaines Reproduction
Sevrage 54 min
Inséminations
L’automatisation des systèmes d’alimentation et d’abreuvement
Mises bas est le premier moyen de réduire son temps de travail.
Sans « évènement »
2.1. Les différents modes de renouvellement des truies 2.2. La quarantaine, un cap à franchir
En 2013, le taux de renouvellement moyen des truies en Bretagne est de 41,3%. Le Elément essentiel dans la gestion du troupeau et des performances des futurs
renouvellement des truies se fait principalement par achat de cochettes parentales reproducteurs, la quarantaine est un maillon de l’élevage à prendre en compte pour
(74 % des cochettes – GTTT Bretagne, 2014). L’achat de cochettes parentales permet garantir une bonne préparation des animaux avant leur introduction dans le troupeau.
de bénéficier du progrès génétique à la fois sur la truie et sur le verrat. L’utilisation La réussite de la quarantaine repose sur le bâtiment, le sanitaire et la conduite.
majoritaire de femelles croisées dans les élevages permet aussi de bénéficier de
l’effet d’hétérosis entre les races pures. Les performances de ces femelles croisées Bien concevoir sa quarantaine pour des reproducteurs performants
sont alors supérieures à la moyenne de celles des races pures. Bâtiment
Cependant, l’augmentation de la taille des ateliers porcins, leur environnement > Isolé du reste de l’élevage
sanitaire et la volonté de réduire les coûts de revient amènent certains éleveurs à > Confortable : au moins 1,30 m²/cochette
choisir l’autorenouvellement. Les deux pratiques les plus courantes sont : sur caillebotis, 2,50 m² sur paille ; chauffé
> l’autorenouvellement à partir du croisement alternatif, c’est-à-dire de truies si nécessaire (à l’entrée ou en hiver). La
hybrides dont les meilleures sont croisées alternativement par de la semence de température recherchée sur caillebotis est
Large White femelle ou de Landrace. de 22°C, 15-17°C sur paille
> Conduit en tout plein / tout vide
> l’autorenouvellement à partir de cochettes grand-parentales (de race pure)
achetées à 8 kg ou à 110 kg. > Perpendiculaire aux vents dominants
> Avec un accès direct depuis l’extérieur
L’autorenouvellement est réalisé en élevages pour deux raisons essentielles : pour la livraison.
économique (coût de renouvellement moins élevé) et sanitaire (moins d’entrées
d’animaux dans l’élevage). Pour ce faire, il faut disposer de cases, voire de salles
pour pouvoir élever ces futurs reproductrices dans de bonnes conditions (logement, Penser à la quarantaine des verrats. Le verrat
alimentation différenciée…). est aussi un jeune reproducteur, le conduire de la
même manière (vaccination, aliment…) dans une
case à part.
Le saviez-vous ? Sanitaire
La quarantaine permet de réaliser deux phases essentielles :
La sélection sur la prolificité des truies > Une phase d’observation de manière à limiter l’introduction de nouveaux pathogènes
a d’abord permis de gagner en nombre de nés par portée.
%
?
> Une phase d’adaptation de manière à adapter le microbisme des animaux entrants
et l’homogénéité de la portée. =
≥ 15 jours ≥ 28 jours
OBSERVATION ADAPTATION
Ainsi, en 20 ans la productivité des truies a augmenté
de 7 porcelets sevrés par truie productive et par an. Etat sanitaire, Contaminer
symptômes + vacciner et vermifuger La durée de
Changement de tenue, quarantaine ne doit
lavage de mains pas être négligée.
Chaque éleveur choisit son mode de renouvellement en fonction Une durée de six
Eviter la contamination Développer l’immunité semaines minimum
de sa disponibilité en bâtiments et en main d’œuvre, de ses objectifs,
de l’élevage des animaux introduits est requise.
de ses goûts et de l’état sanitaire de son troupeau.
10 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 11
2. Préparer l’entrée des animaux > suite 3. Assurer la fertilité et la détection
%
?
d’un aliment spécifique cochette.
12 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique
Cha 13
3. Assurer la fertilité et la détection > suite
Le verrat est indispensable mais il convient d’être méfiant quant à son Petites astuces pour l’insémination
comportement.
Dans la majorité des cas, l’insémination des truies se fait
Des aménagements ou des équipements limitent les risques liés aux déplacements à partir de semences achetées dans des Centres d’Insémi-
du verrat : nation Artificielle (CIA) agréés. Certains éleveurs, environ
> l’installation de portillons à ouvrir depuis le côté « truies » 15 % font le choix du prélèvement à la ferme à partir de leur
propre verrat. Cette pratique n’est pas aisée et nécessite
> l’utilisation d’un chariot pour verrat, manuel ou téléguidé. Ce type d’équipement un nombre suffisant de verrats, une bonne valeur génétique
requiert un sol plat et des angles permettant le braquage du chariot. et des équipements adaptés (laboratoire et espace dédié).
Lorsque le déclenchement et l’expression des chaleurs est Pour ne pas être obligé de tenir les doses pendant
difficile, il est important de stimuler les truies avec une mise l’insémination, celles-ci peuvent être suspendues soit à un
en œuvre de stress favorables, tels que la douche. câble support qui traverse la rangée de verraterie soit à un
système de stimulation de la truie (cf. photo).
3.2. Le moment de l’insémination Un chariot bien équipé permet d’avoir tout le matériel sous la main et de gagner du
temps.
La durée et le positionnement des chaleurs varient entre les élevages et entre les
truies. Aussi est-il essentiel d’inséminer au bon moment. Il faut prévoir d’inséminer 15 à 20 % de truies en plus de la taille de la bande
en cas de retour en chaleur, pour ne pas avoir de place vide en maternité.
Le moment optimal se situe 5 à 24 heures avant l’ovulation,
celle-ci ayant lieu dans le dernier tiers des chaleurs.
Synchronisation des cochettes
Les inséminations après l’ovulation sont à éviter, car elles favorisent les
infections uro-génitales. Les cochettes sont synchronisées sur le cycle des truies de la bande où elles seront
intégrées. Un progestagène (Altrénogest) leur est distribué en sec par voie orale
La difficulté essentielle réside donc dans l’identification du moment de l’ovulation et pendant 18 jours consécutifs. Il a pour objectif de bloquer l’œstrus et l’ovulation. Le
donc dans le choix du bon moment d’insémination des truies. traitement est arrêté la veille du sevrage de la bande où elles seront intégrées pour
Choix de l’heure de l’insémination déclencher des chaleurs de manière synchronisée.
en fonction de la durée de l’intervalle sevrage-œstrus (I.S.O)
15 à 20 % de cochettes sont à introduire par bande
pour assurer le renouvellement.
1 ère
insémination 2 insémination 3 insémination
e e
(facultative) Une fois les inséminations réalisées, une surveillance est nécessaire afin de
déterminer les truies vides et les retours.
Détection 17 heures 17 heures 10 heures
du matin J0 J+1 J+2 Un contrôle de la gestation par échographie est préconisé,
I.S.O. long
Détection 10 heures 10 heures 17 heures il est réalisé entre 22 et 28 jours après insémination.
du soir J+1 J+2 J+2 Les truies confirmées pleines peuvent ainsi être mises en groupes.
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4. Conduire les truies gestantes en groupe
Le moment de la mise en groupe doit être réfléchi car il a un impact sur les
performances de reproduction. La mise en groupe à 28 jours de gestation apporte les Intérêts : Limites :
meilleurs résultats de performances, en termes de taux de fécondation en première > L’équipement de la case est simple > Obtenir des groupes homogènes
saillie et de sevrés. et robuste. L’éleveur peut choisir n’est pas aisé, en particulier lorsque
des cases pour différentes taille la taille des bandes est limitée (< 25
Ce qu’il faut absolument éviter, c’est le regroupement au cours de la période
de groupes : 6 - 7 - 8 truies afin truies). La compétition alimentaire
7 jours jusqu’à 20 jours après insémination, dans l’idéal 28 jours.
de s’adapter au nombre de truies est forte et peut contraindre à retirer
C’est une période sensible car elle correspond à la nidation embryonnaire. Ainsi, gestantes de la bande. des groupes les truies agressives,
mieux vaut éviter les agressions entre congénères pendant cette période. A 28 jours agressées, boiteuse ou qui perdent
> L’éleveur n’a plus besoin de racler
après l’insémination, les embryons sont bien implantés et le risque d’avortement trop d’état. Il faut prévoir 5 % de places
ses cases car les truies piétinent les
est réduit. Le contrôle de la gestation par échographie est aussi plus facilement supplémentaires en infirmerie, ce qui
déjections.
réalisable avec des truies bloquées. L’éleveur a la possibilité de rajouter de l’aliment augmente le coût des bâtiments.
individuellement aux truies les plus maigres pour une meilleure reprise d’état. Pour
les cochettes, en revanche, il est préférable de les conduire en groupes homogènes
de manière à privilégier leur mobilité et leur développement corporel.
Transfert des animaux
Alimenter les truies en un seul repas permet de limiter
Le déplacement des animaux d’une salle à l’autre peut être facilité par des la compétition alimentaire, particulièrement en fin de repas.
équipements simples. L’objectif est de présenter une seule direction possible : des Eviter la place supplémentaire à l’auge,
panneaux pleins fixés dans les couloirs sont donc des aides précieuses. Une simple qui augmente les changements de places en cours de repas.
pelle en masquant le champ de vision de la truie facilite la sortie de la stalle de
Privilégier les bat-flancs pleins, d’au moins 50 cm après l’auge
verraterie.
pour limiter les déplacements pendant les repas.
Les truies sont curieuses et émotives. Pour des déplacements efficaces,
assurez-vous que le sol est homogène, non glissant et sans objet sur le
parcours. Les zones d’ombre et de lumière sont également à éviter car les
truies peuvent les prendre pour un changement de sol.
16 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 17
4. Conduire les truies gestantes en groupe
> suite
Réfectoire-courette DAC
Ce système se définit par la constitution de groupes de 6 à 14 truies, avec une ou Ce système permet l’individualisation de l’alimentation grâce à un système
deux rangées de réfectoires. Sur litière, ce mode de logement s’accommode princi- informatique, dans des groupes de 40 à 350 truies. La station d’alimentation est
palement d’une disposition sur un seul rang et les truies sont classiquement divisées utilisée pour 40 à 60 truies.
en deux à trois groupes par bande. La zone paillée est un couloir de 3 à 4 mètres de
La conduite peut-être en groupe « statique » et dans ce cas, un groupe de truies
large. Le paillage est réalisé entre deux fois par semaine et une fois toutes les deux
correspond généralement à une bande.
semaines.
Le troupeau peut aussi être conduit en groupe « dynamique ». La composition du
groupe est alors régulièrement modifiée par le départ des truies vers la maternité
Intérêts : Limites : d’une part et l’intégration de nouvelles truies en provenance de la verraterie d’autre
> Possibilité d’isoler temporairement > Réfectoires fortement sollicités en part. Sur paille, les stations sont sur un quai surélevé d’une trentaine de centimètres.
les truies pour l’alimentation et les cas de bagarres. La surface de couchage paillée minimale est comprise entre 1,2 et 1,4 m²/truie.
interventions (vaccinations).
> Peu de recul sur le vieillissement des
> Possibilité de garder les habitudes de équipements.
Le saviez-vous ?
travail similaires aux truies bloquées.
> Les courettes sont souvent sales,
> Compétition alimentaire réduite. car les truies ne s’y couchent pas.
Le raclage s’impose pour garder les
Pour les aménagements récents avec DAC,
> Le réfectoire est une zone de
%
?
sols propres.
la surface totale des bâtiments paillés est comprise
+
protection en cas de bagarres.
> Les truies peuvent s’isoler dans le entre 2,3 et 3 m2 par truie. Il faut compter entre
réfectoire, celui-ci sert préféren-
tiellement de zone de couchage. Sur = 200 et 450 kg de paille par truie selon le type de litière,
le système de logement et la durée de présence
paille, la hauteur du quai dépend du
type de litière, accumulée ou raclée.
de truies dans le bâtiment.
Il varie de 25 à 50 centimètres.
18 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 19
4. Conduire les truies gestantes en groupe > suite
50 cm
présence. L’usage du prolongateur
est fortement recommandé car il rend
l’acte moins traumatisant pour la truie
= Minimum 2 m
3m
l’éleveur et l’animal.
20 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 21
4. Conduire les truies gestantes en groupe > suite 5. Être attentif en maternité
22 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 23
5. Être attentif en maternité > suite
La première tétée doit avoir lieu 5.2. Les soins aux porcelets
le plus tôt possible pour une prise
de colostrum rapide. Sitôt nés, les cordons ombilicaux sont sectionnés et désinfectés : une poudre
antiseptique est souvent répandue dans la case et dans le nid à cet effet. Cette poudre
En effet, la composition du colostrum, en favorise aussi le séchage des porcelets de manière à les réchauffer rapidement. Le
particulier sa richesse en IgG, (ImmunoGlogu- porcelet à la naissance ne possède que d’infimes réserves lipidiques et ne dispose
lines, facteurs de résistance microbienne) pas d’immunité : le séchage permet de limiter sa dépense énergétique, renforce sa
évolue rapidement. Trois heures après la vigueur et facilite ainsi l’absorption de colostrum.
naissance du premier porcelet, cette teneur
a diminué de 31 %. Cette consommation de Ne pas tirer sur les cordons !
colostrum, riche en énergie, va conditionner
l’acquisition de l’immunité passive et donc Dès la fin de la mise bas, sous 48 heures, les dents des porcelets sont meulées si
les chances de survie. En effet, les anticorps de la truie ne sont pas transmis aux la mamelle de la truie est congestionnée ou blessée, les queues sont coupées si un
porcelets à travers le placenta. risque de cannibalisme est avéré et du fer est administré aux porcelets (par injection
ou par voie orale).
Même s’il est transféré rapidement sous une autre truie, il est impératif
Ensuite, les porcelets mâles sont castrés sous une semaine avec l’emploi d’un
que le porcelet consomme du colostrum de sa propre mère.
analgésique dans l’attente de solutions fiables et généralisables de détection des
Les mises bas sont souvent induites dans les élevages afin de faciliter l’organisation odeurs sexuelles dans la viande. Certains acheteurs demandent cependant des porcs
du travail et s’assurer que toutes les adoptions soient finies pour le weekend. Pour non castrés pour des marchés spécifiques.
éviter des porcelets immatures ou peu vigoureux à la naissance, il faut connaître la
durée réelle de gestation des truies, celle-ci peut varier de 112 à 117 jours selon les Les échanges de porcelets entre truies, s’il y a lieu d’en réaliser
types génétiques et le nombre de porcelets à naître. pour homogénéiser le nombre ou le poids des porcelets par truie
doivent avoir lieu rapidement, dans les premières 24 h après mise bas.
Il est donc conseillé d’éviter d’induire les mises bas de cochettes,
dont on ne connaît pas encore la durée de gestation. Il faut veiller à pratiquer ces adoptions entre truies de mêmes rangs ou proches (1 et
2, 3 et 4, 5 et plus) pour des raisons de différence de statut immunitaire entre truies
en fonction de leur rang de portée (notamment les primipares et les rangs 2 qui ont
une immunité plus faible et des porcelets plus légers) et de taille de tétines (inutile de
Le saviez-vous ? mettre des petits porcelets sous une truie âgée aux grosses tétines).
En Norvège, Suède et Suisse, la contention des truies Ne pas laisser trop de porcelets sous les primipares.
en maternité est interdite. Les éleveurs sont
%
Au besoin (si problème d’état au cours de la lactation), les soulager de un ou
aidés financièrement pour cela.
Dans d’autres pays, tels que
les Pays Bas, le bien-être des
? +
deux porcelets à 21 jours.
=
En présence de porcelets surnuméraires par rapport aux capacités d’allaitement des
truies ou en cas de risque grave d’altération de l’état de la truie, un sevrage anticipé
truies en maternité est peut être réalisé 21 jours après mise bas. Cela implique alors de disposer d’un local
un argument commercial. adapté à recevoir ces petits porcelets (propreté, équipement, chauffage) et d’aliments
Les truies peuvent être spécifiques à leurs stades physiologiques : lait en poudre, aliments secs adaptés…
libérées en case de maternité La distribution de ces aliments spécifiques sous forme de bouillie
trois jours après la mise bas. permet souvent de mettre plus facilement les porcelets à manger
Ce système reste associé (attention cependant à l’hygiène : renouveler 3 à 4 fois/jour).
à un marché de niche.
24 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 25
5. Être attentif en maternité > suite 6. Gérer l’alimentation
L’augette doit être intégralement vidée tous les jours. Besoins de la truie
durant la lactation
Distribuer un seul aliment (1er âge) à partir
d’une semaine d’âge, éventuellement précédé
de distribution de maïs grain humide
pendant quelques jours.
Au-delà de 85 jours, la croissance du fœtus est
Cela permet une gestion simple de la distribution de l’aliment aux porcelets sous la très forte et l’alimentation de la truie doit y pourvoir.
mère, un gain de temps et évite le risque de confusion entre les aliments. Cela aboutit
aux mêmes performances de croissance sous la mère qu’avec plusieurs aliments
successifs, pour un moindre coût.
> En milieu de gestation, de 30 à 85 jours, la truie a des besoins limités, en dehors
de l’entretien. Attention à ne pas les sous-estimer, ils sont pour des truies
respectivement de 200 ou 250 kg de poids vif de 2,3 ou 2,7 kg d’un aliment à
9,0 MJ d’énergie nette.
> Durant la fin de la gestation, au-delà de 85 jours, la croissance du fœtus est très
forte et l’alimentation de la truie doit y pourvoir sans que celle-ci puise sur les
réserves qu’elle vient de reconstituer. Ce niveau d’alimentation sera sans effet
sur le poids des porcelets eux-mêmes mais permettra leur développement dans
de bonnes conditions.
26 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 27
6. Gérer l’alimentation > suite
Plan d’alimentation type sur l’ensemble du cycle de reproduction 6.2. Alimentation en maternité
En maternité, les truies consomment de l’aliment type gestante jusque 2-3 jours
après la mise bas, puis passent à l’aliment allaitante. Sitôt la mise bas terminée, la
truie doit consommer le plus rapidement possible pour favoriser sa lactation, celle-ci
devenant rapidement limitante par rapport à la forte croissance des porcelets et la
truie étant obligatoirement en déficit nutritionnel.
Pour limiter les pertes de poids et d’état de la truie en lactation, il faut atteindre
un plafond journalier de l’ordre de 8 à 9 kg huit jours après mise bas,
pour un poids de portée sevrée de 75 kg (sevrage à 21 jours)
ou 100 kg (sevrage à 28 jours d’âge) grâce à une progression alimentaire
de l’ordre de 800 g par jour.
La capacité d’ingestion de la truie étant limitée, tout retard dans la progression de
consommation ou blocage (montée trop rapide) aura un impact direct sur le niveau
de lactation, donc le poids de portée, et ne pourra être rattrapé ensuite.
Le jour du sevrage, la quantité d’aliment distribuée à la truie est réduite brutalement
Caractéristiques des aliments truie
de manière à créer un stress favorable à l’expression des chaleurs.
Stade physiologique Unité Gestante Allaitante
Besoin journalier d’une truie en fonction de son poids
Energie nette de l’aliment truie MJ/kg 8,7 à 9,7 9,5 à 10,0
au sevrage et de son épaisseur de lard
Matières Azotées Totales (Corpen) g/kg 140 maxi 165 maxi
Lysine digestible (LYSdig) g/kg 5,0 mini 8,3 à 8,7
Énergie nette en MJ
Ainsi, avec un aliment de 9,0 MJ EN, pour un écart : Cellulose brute g/kg 6à8 4à5
> de poids de 10 kg, ce sont 70 grammes d’aliment par jour en moyenne qu’il faut
apporter en plus pour une truie d’un poids compris entre 170 et 240 kg de poids vif. L’équilibre en acides aminés est un subtil équilibre entre eux et le niveau
énergétique. Le raisonnement se fait sur les acides aminés digestibles.
> d’épaisseur de lard dorsal d’1 mm, ce sont 33 grammes d’aliment par jour en Ils ne peuvent se substituer les uns aux autres et le déficit du moindre
moyenne qu’il faut apporter en plus. d’entre eux déséquilibre l’aliment d’où une chute des performances.
28 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 29
6. Gérer l’alimentation > suite
Pour un sevrage à 28 jours, la truie ne doit pas perdre en lactation Quantité d’aliment supplémentaire à apporter
plus de 3, voire 4 mm de lard. pour couvrir les besoins de thermorégulation (g/jour)
Faire un diagnostic de l’état de son troupeau en mesurant l’épaisseur de lard au site Groupe, Groupe,
Stalle bloquée
dorsal P2. Ceci permettra d’établir la quantité d’aliment que la truie devra recevoir caillebotis litière
afin d’atteindre l’objectif fixé.
Température ambiante 18°C 16°C 14°C 10°C
Stade % de truies Stade Exemple Truie 180 kg 110 g 230 g 70 g 70 g
à mesurer d’ELD*
Truie 250 kg 140 g 290 g 90 g 90 g
à atteindre
Gestation 0-21 jours 50 (mm) Température critique 20 °C 16°C 12°C
21-84 jours 40 inférieure
Saillie 15-17
84-107 jours 20
107-114 jours 20 Mise bas 20-21 Ces quantités sont raisonnées pour un aliment à 9 MJ d’énergie nette par kg.
Sevrage
Lactation 0-10 jours 30
(28 jours) 16-17
10-27 jours 20
* mesuré avec un Renco® Le saviez-vous ?
Les objectifs doivent être adaptés en fonction du poids de la truie, de son âge, de son Lorsqu’une truie est debout, ses besoins d’entretien sont doublés
type génétique et des conditions d’élevage. par rapport à la position couchée. Le temps passé debout des
truies logées en grands groupes comme au DAC peut-être
important : de l’ordre de 4h19 par jour (± 1h54).
De plus, le temps passé debout est répétable d’un jour sur l’autre
pour une même truie. Ainsi, selon le poids vif de l’animal
et le temps moyen passé debout, l’apport alimentaire
devrait être adapté.
%
? +
=
> Truie > Truie > La truie sevrée doit reconstituer
maigre grasse ses réserves en un mois.
Les apports alimentaires des truies en groupes doivent être ajustés en fonction des
besoins de thermorégulation. Quand la température est inférieure à la température
critique inférieure (TCI) (voir page suivante), ce qui arrive rarement sur caillebotis ou
pendant de très courtes périodes, la truie commence à utiliser une partie de l’énergie > Des capteurs, utilisés dans le
apportée par la ration pour couvrir ses besoins de thermorégulation, c’est-à-dire domaine de la recherche, placés
pour se réchauffer. sur la patte des truies permettent
d’enregistrer en continu leur
activité.
30 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 31
6. Gérer l’alimentation > suite 7. Piloter son bâtiment
32 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 33
7. Piloter son bâtiment > suite
Bien gérer sa ventilation en gestantes Lorsqu’il fait froid et que les animaux viennent d’entrer dans une salle, on parlera du
débit minimum. Son objectif est d’évacuer toute la vapeur d’eau émise par des porcs
Avec la mise en groupes des gestantes, la maîtrise de la température et de l’état à leur entrée dans une salle par temps froid (moins de 5 °C).
des sols est devenue plus complexe. De plus en plus d’échangeurs de chaleur sont
installés en gestantes. Cet appareil récupère les calories perdues par la ventilation A l’inverse, lorsqu’il fait chaud, il s’agira alors du débit maximum. Son objectif est de
pour réchauffer l’air entrant. C’est un choix judicieux qui peut aider à éviter les sols limiter l’élévation de la température dans la salle lorsqu’il fait chaud à l’extérieur.
humides. Cependant, avant d’investir dans des équipements parfois onéreux, il L’extraction (ou débit) est assurée par un ou plusieurs ventilateurs par salle. Leur
faut s’assurer que le bâtiment est correctement isolé et que la ventilation est bien diamètre permet de connaître approximativement leur débit maxi.
maîtrisée.
Quand la tension d’alimentation d’un ventilateur passe de 220 V à 80 V, le débit est
Pour sécher un sol, faut-il ventiler ? divisé par 4 ou 5, ce qui est insuffisant au regard des besoins des animaux pour
Oui mais sécher avec de l’air froid et humide n’est pas simple. lesquels le rapport entre le débit maxi et le débit mini est de 7 en maternité et 6 en
gestantes. C’est pourquoi des dispositifs de freinage sont nécessaires.
Ainsi, favoriser une entrée qui permette un bon réchauffement
de l’air neuf est très important. Schéma de fonctionnement
En cas de sols humides, les températures de consigne en salles gestantes d’un boîtier de régulation de ventilation
peuvent être diminuées à 18 °C pour assurer une meilleure ventilation.
Le saviez-vous ?
La plupart des systèmes de logement des truies en groupes
%
permettent aux animaux de se blottir les uns contre
les autres. Ainsi, il est possible, quand la salle est pleine,
de diminuer la température de consigne jusqu’à 18 °C
? +
=
afin de mieux sécher les sols.
34 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 35
7. Piloter son bâtiment > suite
DEBIT MINI =
NIVEAU MINI + FREINAGES
Le saviez-vous ?
Aujourd’hui arrivent sur le marché des ventilateurs
fonctionnant en courant continu. Ils sont donc capables
Faire évoluer les températures de réduire leur débit jusqu’à un niveau suffisamment bas
de consigne dans le même limitant le besoin de guillotines. De plus, ces ventilateurs
sens que les températures sont économes en énergie !
extérieures. Augmenter la
consigne en période chaude
aura pour effet de ne pas faire 7.2. Les entrées d’air
baisser la température la Leur objectif est d’assurer un bon mélange entre l’air frais entrant et l’air chaud à
nuit et créer des amplitudes > Trappe automatisée
> Guillotines
%
?
l’intérieur de la maternité. Pour cela :
journalières préjudiciables (Diaphragme)
+
manuelles
aux animaux. Toujours privilégier les entrées d’air injectant l’air frais en hauteur.
Lorsque des animaux sont retirés d’une salle (sevrage sur place en
maternité ou départ d’une bande en gestantes), il est impératif de =
Il faut bannir les entrées d’air par le bas qui ne propulseraient pas l’air
froid suffisamment dans la masse d’air chaud.
réajuster la ventilation de la salle en question. En effet, les animaux partis
ne participent plus au réchauffement de la salle. Il y a donc un risque Les sections indiquées sur le tableau ci-dessous sont données pour atteindre le débit
que les porcelets aient froid en maternité ou que le sol soit humide en maxi en été. Elles sont trop importantes pour le débit mini en hiver. Ces sections sont
gestantes. sources de disfonctionnements lorsqu’il fait froid.
Certains nouveaux bâtiments sont aujourd’hui conçus avec une sortie d’air centralisée, Ainsi, il est préférable de choisir une entrée d’air
qui regroupe l’air sortant de toutes les salles en un point du bâtiment. La dépression à section réglable entre l’hiver et l’été.
dans la gaine de ventilation centralisée est assurée par des ventilateurs triphasés de
600 à 900 mm de diamètre. Ces derniers sont régulés par un ou plusieurs variateurs Dès la conception du bâtiment, il est important
de fréquence. Le plus souvent, des volets motorisés entre la gaine et les salles de prévoir des entrées d’air suffisantes depuis Vous ne parvenez pas
assurent le réglage du débit de chaque salle. l’extérieur vers l’intérieur du bâtiment. Les à maintenir les températures ?
sections à retenir sont calculées pour une 1) vérifiez votre puissance de
La centralisation de la sortie d’air permet l’installation
vitesse d’air maximum de 3 m/s au débit chauffage = 150 watts par case
d’un laveur d’air et/ou d’un échangeur de chaleur.
maximum, soit : de maternité
Section 140 cm² / truie 230 cm² / truie 3) réduisez l’entrée d’air
Combles dans la salle
> Centralisation
de la sortie d’air (si section réglable)
De même, les sections d’entrée d’air du
par gaine basse couloir vers les combles sont à calculer pour 4) fermez légèrement l’entrée
une vitesse d’air maximum de 4 m/s au débit d’air donnant dans les combles
maximum, soit :
1 2 Volets motorisés <
Gestante Maternité
entre la gaine
et les salles Section 105 cm² / truie 175 cm² / truie
36 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 37
7. Piloter son bâtiment > suite 8. Maîtriser le sanitaire
7.3. Utilisation des nids en maternité 8.1. Connaître le statut sanitaire de ses animaux
Privilégiez un écart de température important entre l’intérieur et l’extérieur du nid Le Bilan Sanitaire d’Elevage (BSE) est une rencontre annuelle entre l’éleveur et son
afin que les porcelets aient envie d’aller dessous (21°C ambiance, 30 à 35 degrés dans vétérinaire afin de réaliser un suivi sanitaire de l’élevage. Des bilans sérologiques
le nid). sont à renseigner, un protocole de soins est mis en place. Il faut appliquer à tous
les animaux le plan de vaccination, de déparasitage et les traitements prescrits par
Si les nids ont un réel intérêt en termes d’économie énergétique et de le vétérinaire. Les animaux sont les premiers vecteurs de contaminants dans un
confort pour la truie, ils ne doivent pas entraver le travail. Choisir des nids élevage. Lors de la réalisation des vaccinations, veiller à toujours utiliser une aiguille
facilement manipulables et lavables ! par truie et une par portée.
Un système de blocage des porcelets peut être associé aux nids pour gagner du temps L’éleveur se doit de protéger son élevage de divers contaminants
lors des soins. et à ce titre un plan de lutte contre les nuisibles (rongeurs, oiseaux…),
vecteurs de maladies, est nécessaire, parfois accompagné d’un plan
de lutte contre les insectes.
Pour en savoir plus :
Brochure 2008 “Maîtrise de la ventilation et du chauffage en porcherie” Afin d’éviter au maximum l’introduction d’agents pathogènes dans l’élevage,
il est conseillé de le clôturer, de connaitre le statut sanitaire des jeunes
reproducteurs introduits dans l’élevage, disposer d’un sas d’entrée,
de tenues spécifiques et de moyens de désinfection (pédiluves, chaux vive).
Il est recommandé de ne pas mélanger des animaux issus de bandes différentes
dans une même salle, privilégier des tailles de cases qui limitent
les mélanges d’animaux, préférer des cloisons pleines entre cases
de manière à éviter les contacts nez-à-nez des animaux de cases différentes
et éviter les mélanges jusqu’à la sortie.
% Le saviez-vous ?
? +
=
Le niveau moyen des dépenses de santé dans les élevages
bretons enregistrés en GTE est de 114 euros par truie
présente et par an, soit 5,70 euros/100 kg de carcasse.
8.2. L’importance de la biosécurité
La biosécurité est un ensemble de mesures permettant de réduire le risque d’in-
troduction d’agents pathogènes au sein de l’élevage (biosécurité interne) et entre
élevages (biosécurité externe). Quelques recommandations en terme de biosécurité :
Organiser les circuits et les bâtiments
Les circuits de circulation doivent être distincts entre les livraisons d’aliments ou
d’animaux et ceux d’embarquement, d’enlèvement du lisier ou de ramassage des
cadavres. Les bâtiments doivent être organisés de manière à ce que les déplacements
de personnel et mouvements d’animaux suivent la marche en avant. Ils doivent être
disposés perpendiculairement aux vents dominants en respectant cette marche,
38 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 39
8. Maîtriser le sanitaire > suite
2 Retrait des
Des mesures d’hygiène au quotidien vêtements
Douche Douche
En maternité, de par la multitude des interventions qui peuvent être effectuées, il « extérieurs »
et douche,
est indispensable de disposer d’un lavabo à proximité ainsi que d’une pharmacie et ou à défaut, Vêtements
d’un réfrigérateur pour y conserver les produits. Les jeunes animaux sont particu- lavage « d’élevage »
des mains
lièrement sensibles et des maladies récurrentes comme la diarrhée peuvent vite se
propager si des mesures d’hygiène ne sont pas respectées. Dans l’idéal une tenue 3 Habillement 3
Bottes
avec la tenue
spécifique au stade naissage est utilisée, des pédiluves ou pédichaux sont situés à et les bottes
« d’élevage »
l’entrée des bâtiments ou des salles et le suivi des cases avec des animaux malades d’élevage
4
doit se faire en dernier et en veillant à se nettoyer les mains et les bottes à chaque 4 Lavage puis
intervention. désinfection
des bottes INTERIEUR
Les déplacements de l’éleveur restent un vecteur majeur de transferts Clôture Lave bottes
ELEVAGE Pédiluve
de pathogènes entre salles. Essayez de respecter une marche en avant
dans vos déplacements (ex : ne pas alimenter l’engraissement puis la
maternité).
8.3. Le nettoyage-désinfection en maternité
Le SAS d’entrée : les points essentiels Le nettoyage-désinfection des locaux joue un rôle essentiel dans la maîtrise du
Situé à l’entrée de l’élevage, le SAS permet le contrôle de l’entrée : sanitaire. Il diminue la pression d’infection et marque une rupture du microbisme
entre deux bandes d’animaux.
> du matériel propre et désinfecté,
> des visiteurs et du personnel. Ceux-ci doivent prendre conscience de l’entrée Cinq étapes essentielles sont à respecter :
dans l’élevage et respecter les conditions d’entrée et d’hygiène. Une sonnette est
> La préparation
présente, un numéro de téléphone est affiché et un registre d’entrée est visible.
Sortir le petit matériel pour être nettoyé et désinfecté par immersion dans un bac
Zone « sale » et zone « propre » d’eau chaude. Racler les grosses souillures et dépoussiérer les parties hautes
Le sas sépare deux zones : l’extérieur dit « sale », et l’intérieur de l’élevage, dit avec un jet plat. Vider les préfosses lorsque cela est possible ou alors réduire au
« propre ». Un local tampon sépare les deux. Il est équipé d’une douche ou à défaut minimum le niveau de lisier pour éviter les éclaboussures lors du nettoyage.
d’un lavabo fonctionnel (savon, torchon propre et essuie-mains). Un simple banc > Le trempage
peut suffire pour séparer ces deux zones. Il facilite et réduit le temps de lavage. En hydratant les souillures, il réduit la
Les équipements (nombre de douches, tenues…) doivent être adaptés à la taille quantité d’eau utilisée et l’usure des matériaux. Il doit être fait le plus tôt possible
de l’élevage. Le sas répond au droit du travail avec des installations prévues pour après la sortie des animaux. Pour être efficace, un temps de quatre heures est
personnel masculin et féminin. recommandé, optimum 12 heures et minimum deux heures.
40 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 41
8. Maîtriser le sanitaire > suite
L’eau est un aliment majeur qui influe sur les performances des animaux. Les Quels que soient l’abreuvoir
risques de contaminations peuvent provenir du point de captage, du circuit et des et le stade physiologique,
canalisations avec la présence possible d’un biofilm résultant de l’accumulation de le débit doit être de
bactéries, champignons et/ou algues adhérents à la surface interne des tuyaux et 1 litre à la minute.
enfin l’efficacité du traitement. Ce dernier est à raisonner selon la qualité de l’eau
de l’élevage et peut faire appel à différents biocides et/ou procédé de déferrisation,
d’abattement du manganèse, d’acidification, d’adoucissement, d’électrolyse de l’eau
ou de traitement ultra-violet.
Une analyse bactériologique de l’eau doit être réalisée tous les ans et une
autre vérifiant les critères physico-chimiques tous les 5 ans.
42 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 43
9. Connaître son impact environnemental
Dac
Compost
mature 53,3 41,4 22,3 11,7 1,8 0,03 1,68 1,8 3,0 6,6 77 488
Produit frais* 25,0 22,0 24,1 0,46 0,02 0,44 0,31 0,57 1,3 26 165
Compost
mature* 34,5 25,4 13,6 10,2 1,25 0,02 1,18 0,89 1,70 3,8 54 330
RC
44 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 45
Références bibliographiques Disponible également…
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Y. Tertre A., février 2014. Rapport d’études. sur les performances zootechniques et le Brochure éditée par la Chambre d’agriculture de Bretagne
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Développement de la méthode et utilisation chambre d’agriculture de Bretagne. 12 p. Dépôt légal : décembre 2014
dans six élevages. Bertin C., Ramonet Y., 2015. > Froid dehors, froid dedans. Des truies au Prix de vente 20 euros TTC
Journée de la Recherche Porcine. frais sur litière. Ramonet Y., Quiniou N., no- Commande : pole.porc@bretagne.chambagri.fr
5. Etre attentif en maternité vembre-décembre 2013. TechPorc, p 10-12.
> Acquisition de l’immunité passive chez les 7. Piloter son bâtiment
porcelets et production de colostrum chez la
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8. Maitriser le sanitaire Retrouvez les informations
F. , Demay H., Renoult H., Homo C., Boutin D.,
> La biosécurité en élevage de production. sur la production porcine sur :
Calvar C., Lemoine T., 2014. 12 p.
Gaillard L., Surel Y. , Bouétard R.
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potassium, cuivre et zinc des porcs, Juin 2003.
CORPEN (Ed) Paris, 41p.
46 Guide Pratique I Réussir la conduite du naissage I Chambre d’agriculture de Bretagne Chambre d’agriculture de Bretagne I Réussir la conduite du naissage I Guide Pratique 47
Contacts
Responsable du Pôle porc
Brigitte LANDRAIN
02 98 52 49 25 · brigitte.landrain@bretagne.chambagri.fr
Alimentation et FAF
Hervé ROY
02 23 48 26 74 · hervé.roy@bretagne.chambagri.fr
Conduite, sanitaire et performances
Catherine CALVAR
02 97 46 28 39 · catherine.calvar@bretagne.chambagri.fr
Thomas LEMOINE
02 96 79 21 81 · thomas.lemoine@bretagne.chambagri.fr
Systèmes d’élevage
Marie-Laurence GRANNEC
02 23 48 26 79 · marie-laurence.grannec@bretagne.chambagri.fr
Yannick RAMONET
02 96 79 21 90 · yannick.ramonet@bretagne.chambagri.fr
Bâtiment, énergie
Frédéric KERGOULAY
02 98 52 49 56 · frederic.kergoulay@bretagne.chambagri.fr
Travail
Caroline DEPOUDENT
02 98 52 49 55 · caroline.depoudent@bretagne.chambagri.fr
Environnement
Aurore LOUSSOUARN
02 98 52 48 54 · aurore.loussouarn@bretagne.chambagri.fr
Solène LAGADEC
02 23 48 26 76 · solene.lagadec@bretagne.chambagri.fr
Bien-être animal
Marie-Estelle CAILLE
02 97 46 28 38 · marie-estelle.caille@bretagne.chambagri.fr
Yannick RAMONET
02 96 79 21 90 · yannick.ramonet@bretagne.chambagri.fr
BRETAGNE