Vaccination

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Soins en

gynécologie et
périnatalité
Vaccination

Pr. Omaima CHANGUITI


I. Quelques notions de base sur la vaccination
La vaccination consiste à introduire, chez un individu, une préparation antigénique dérivée ou
proche d’un agent infectieux déterminé, de manière à créer une réponse immunitaire capable
de le protéger contre la survenue d’une maladie liée à cet agent infectieux. Ceci augmente la
rapidité et l’efficacité de la réaction de protection contre l’infection. Ceci est possible grâce à
la mémoire immunitaire.
1. Bases immunologiques :
1.1. Réponse cellulaire et humorale
Ce sont les lymphocytes T qui sont le support de l’immunité à médiation cellulaire et de la
mémoire immunologique et les lymphocytes B, qui se différencient en plasmocytes sécréteurs
d’immunoglobulines spécifiques, IgM, IgG, IgA, supports de l’immunité humorale.
1.2. Réponse primaire et secondaire
Le premier contact avec l’antigène est suivi d’une réponse primaire caractérisée par une
ascension différée et lente des anticorps qui culmine entre la 2ème et 4ème semaine à un niveau
faible, pour décroître ensuite rapidement. Tout contact ultérieur, même très lointain, avec le
même antigène induira une réponse secondaire, mettant en œuvre la mémoire immunologique
thymodépendante, caractérisée par une ascension rapide (en quelques jours), importante et
durable des anticorps protecteurs.
1.3.Réactions immunitaires
Se vacciner c’est déclencher une réponse immunitaire primaire suite au premier contact avec le
vaccin. S’infecter, une fois vacciné, déclenche une réponse immunitaire secondaire suite à
l’entrée de l’agent infectieux en contact avec l’individu vacciné, assurant ainsi une réponse dite
secondaire, capable de le protéger contre l’infection. En général, l’immunité vaccinale est de
type humoral, mais elle peut être de type cellulaire, comme dans le cas du BCG, ou elle peut
être mixte.
2. Différents types de vaccins
Il existe des vaccins vivants atténués, vaccins tués, et vaccins sous-unités (ou acellulaires) sont
encore les grands types de vaccins qui sont en développement aujourd’hui.
2.1. Les vaccins vivants atténués
Ils conservent leur capacité de se multiplier chez l’homme vacciné, mais ont perdu leurs effets
pathogènes (virulence). Ils ont un pouvoir vaccinant plus efficace, car l’immunité induite est de
longue durée. Une seule injection est souvent suffisante. La virulence de l’agent pathogène est
atténuée par passages soit sur cultures cellulaires soit sur œufs embryonnés pour les vaccins
vivants atténués conventionnels. Pour les nouveaux vaccins vivants l’atténuation peut se faire
génétiquement, en utilisant des techniques permettant d’éliminer ce gène ou de le rendre non
fonctionnel : on aboutit à un vaccin vivant génétiquement atténué. Ils ne sont pas dépourvus de
risques infectieux (réversion du virus poliomyélite oral).
2.2. Les vaccins inactivés
Ils sont constitués d’agents infectieux (bactérie ou virus) tués par divers agents physiques et
chimiques (la température, divers réactifs chimiques : formol). Ils induisent une immunité de
plus courte durée, nécessitant des rappels, par comparaison avec les vaccins vivants atténués.

2.3. Les vaccins sous-unités (acellulaires)


Ces vaccins sont constitués d’une ou de plusieurs molécules immunisantes provenant de l’agent
infectieux. Les recherches actuelles privilégient la mise au point de vaccins « moléculaires»
comprenant des antigènes purifiés ou produits par génie génétique. Ils permettent d’éviter
d’éventuelles réponses secondaires liées à d’autres composants de l’agent infectieux.
3. Les maladies cibles de vaccination au Maroc
Actuellement, le ministère de la santé assure gratuitement la disponibilité de 11 antigènes pour
la protection de la santé de l’enfant de moins de 5 ans, dans toutes les formations sanitaires à
l’échelle nationale pour prévenir les maladies cibles du Programme National d’Immunisation :
• La Tuberculose ;
• La Poliomyélite ;
•La Coqueluche ;
• Le Tétanos ;
• La Diphtérie ;
• L’Hépatite virale type B ;
• L’Haemophilus Influenza type B ;
• La Rougeole ;
• La Rubéole ;
• Les infections à pneumocoque ;
• Les diarrhées à Rotavirus.
Il est conseillé de :
- Suivre le calendrier national de vaccination et respecter les différentes dates de vaccination
recommandées par le ministère de la santé pour assurer une protection optimale des enfants vis-
à-vis des différentes maladies cibles.
- Utiliser le carnet de santé de l’enfant pour noter les vaccins administrés et les prochains
rendez-vous de vaccination.
• Vacciner l’enfant contre les maladies cibles suivantes : Tuberculose, Diphtérie, Tétanos,
Coqueluche, Poliomyélite, Rougeole et contre l’hépatite et l’Haemophilus Influenzae
type b, le pneumocoque, le rotavirus et la rubéole.
• La première dose du vaccin contre l’hépatite B sera administrée avant la fin des
premières 24 heures et ce pour prévenir le risque de la transmission mère-enfant de
l’hépatite B.
• Dans le cadre de la stratégie nationale d’élimination de la rougeole, une 2ème prise de
vaccin contre la rougeole associé à celui contre la rubéole est réalisée à l’âge de 18 mois.
• A partir de l’âge de 15 ans et tous les 10 ans, un rappel contre la diphtérie, le tétanos et
la poliomyélite sera administré. Le dosage pour la diphtérie est la moitié de celui utilisé
habituellement jusqu’à l’âge de 5 ans avec utilisation de la forme acellulaire pour le
vaccin contre la coqueluche : dT + (VPO) (dT combiné avec Coqueluche acellulaire).
Calendrier vaccinal

4. L’évaluation de l’état vaccinal de l’enfant et modalités de rattrapage


Le professionnel de santé doit évaluer si l’enfant est vacciné selon le schéma vaccinal du PNI
ou non. Quatre règles de base pour le rattrapage peuvent être proposées :
• 1) Règle 1 : Il vaut mieux considérer qu’une personne n’est pas vaccinée que de la croire
erronément protégée. En cas d’absence de document vaccinal, s’assurer en posant des
questions précises concernant les types, les sites et le nombre de prises vaccinales.
• 2) Règle 2 : Une interruption du schéma de vaccination ne nécessite ni de recommencer
toute la série de vaccins ni d’y ajouter des doses supplémentaires. En principe, en cas
d’interruption d’un schéma vaccinal de base, on poursuivra la vaccination là où elle a
été interrompue, indépendamment du temps écoulé depuis la dernière dose reçue.
• 3) Règle 3 : La qualité de la réponse immunitaire obtenue dépend du respect de l’âge
minimum lors de l’administration de la première dose de vaccin, de l’intervalle minimal
(4 semaines) entre deux doses et du nombre de doses reçues y compris le ou les rappels
pour certains vaccins.
• 4) Règle 4 : L’utilisation de vaccins combinés favorise généralement une meilleure
compliance en réduisant le nombre total d’injections nécessaires. Cette utilisation
conduit parfois à l’administration d’une dose supplémentaire pour un ou plusieurs des
composants du vaccin combiné. Cela n’est pas préjudiciable à l’enfant (cas de l’HB qui
est intégré dans le PENTA).
5. Modalités de rattrapage vaccinal
• Il doit toujours être le plus court possible, afin de garantir au sujet la protection désirée
dans les meilleurs délais. Les critères suivants sont à considérer pour juger de la validité
des vaccinations déjà reçues :
- Minimum d’administration de la première dose ;
- Intervalles minimaux qui doivent être respectés entre les doses consécutives.
Lorsqu’un intervalle de 4 semaines est préconisé, cela signifie que l’écart entre les doses doit
être d’au moins 28 jours.
• Pour les enfants n’ayant pas bénéficié de la primo vaccination (vaccination durant la
première année de la vie), il est fortement recommandé de faire le rattrapage durant la
deuxième année de la vie (12 - 23 mois) pour éviter l’exposition des enfants non encore
vaccinés contre les principales maladies cibles. Pour les autres cas, demander l’avis du
médecin pédiatre.
Effets indésirables
• Les effets indésirables de la vaccination dépendent d’abord de l’agent infectieux
combattu, du type de vaccin (agent atténué, inactivé, sous-unités d’agent, etc), du mode
d’administration (injection intramusculaire, injection intradermique, prise orale,
vaporisateur intra nasal, etc.) ainsi que de la nature du solvant, de la présence éventuelle
d’adjuvants destinés à renforcer l’efficacité thérapeutique du vaccin et de conservateurs
chimiques antibactériens.
• Il n’existe donc pas d’effet secondaire commun à tous les modes de vaccination.
Néanmoins, suivant les vaccins, certains effets indésirables, en général bénins, se
retrouvent de manière plus ou moins fréquente. L’une des manifestations les plus
courantes est la fièvre et une inflammation locale qui traduisent le déclenchement de la
réponse immunitaire recherchée par la vaccination. Dans de très rares cas, la vaccination
peut entraîner des effets indésirables sérieux et, exceptionnellement, fatals. Un choc
anaphylactique, extrêmement rare, peut par exemple s’observer chez des personnes
susceptibles avec certains vaccins.
II. Vaccins et grossesse :
1. Objectifs :
• La vaccination en cours de grossesse peut donc avoir 3 objectifs :
– Protéger la mère dont l’immunité est modifiée pendant la grossesse.
– Protéger le fœtus d’éventuelles fœtopathies infectieuses et/ou de complications obstétricales.
– Conférer une immunité passive au nouveau-né : la plupart des vaccins étant non immunogènes
dans les premiers mois de vie.
2. Risques :
• La vaccination chez la femme enceinte peut néanmoins exposer à plusieurs risques
théoriques pour :
– La femme enceinte : risques classiques d’une vaccination en général.
– Le fœtus : risque tératogène éventuel pour les vaccins vivants.
– Le nouveau-né : risque d’interactions avec les vaccinations au cours des premiers mois de
vie.

• À l’heure actuelle, d’une manière générale, on considère qu’il n’y a pas de risque pour
le fœtus après une vaccination par des vaccins inactivés ou par des anatoxines.
Par contre, les vaccins vivants atténués sont de principe contre-indiqué au cours de la grossesse
afin d’éviter la transmission du virus vaccinal au fœtus et l’éventualité d’une malformation
néonatale.
L’administration accidentelle pendant la grossesse ou dans les semaines précédentes ne justifie
d’ailleurs pas de pratiquer une interruption de grossesse.
Les vaccins indiqués durant la grossesse :
– Une certaine prudence doit être observée vis-à-vis de la vaccination chez la femme enceinte,
surtout pendant les trois premiers mois. La période du post-partum est, en revanche, une période
très propice pour compléter les vaccinations, en particulier contre la Rubéole, contre l’Hépatite
B et le Tétanos.
– Une consultation de vaccination est nécessaire, notamment en cas de voyage ou en cas de
doute.
– Il est recommandé de protéger la femme enceinte par la vaccination selon les
recommandations du programme national d’immunisation (la situation épidémiologique
courante contre les microorganismes émergents).

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