Électrocinétique Cours PDF

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 43

cours d’électricité

Filières : GIM
Semestre : SI
Année universitaire : 2021/2022

Pr F. Fergani
Table des matières

I Electrocinétique 3

1 Généralités sur les circuits électriques 4


1 Concepts de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1 Conducteur électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Circuit électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Courant électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Tension électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.5 Dipôle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.6 Conducteur ohmique (Résistance) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.7 Association des conducteurs ohmiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.8 Diviseurs de tension et de courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.9 Effet Joule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

2 Etude des réseaux électriques 11


1 Lois de Kirchhoff . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.1 Utilisation des lois de Kirchhoff . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2 Théorèmes généraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.1 Théorème de superposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2 Théorème de Thévenin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3 Théorème de Norton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.4 Théorème de Millman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.5 Transformation de Kenelley . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

3 Régime transitoire 21
1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

1
1.2 Relations courant tension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.3 Remarque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2 Étude d’un circuit RC série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.1 Équation différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.2 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3 Étude d’un circuit RL série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.1 Équation différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4 Circuit (RLC) série : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.1 Équation diérentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.2 Régime libre : décharge d’un condensateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.3 Les différents régimes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.4 Réponse du circuit RLC série à un échelon de tension : régime forcé . . . . . 33

4 Circuits linéaires en régime alternatif sinusoïdal 34


1 Introduction et rappels mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
1.2 Rappels mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
1.3 Représentation de Fresnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2 Grandeurs électriques en régimes sinusoïdaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.1 Caractéristiques d’une grandeur sinusoïdale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2 Déphasage entre deux signaux synchrones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3 Dipôles linéaires en régime sinusoïdal forcé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3.1 Loi d’Ohm complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.2 Impédance complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
4 Étude du circuit RLC série en régime sinusoidal forcé . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.1 Impédance complexe du circuit RLC série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.2 Résonance en intensité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.3 Comparaison des courbes de résonance pour différentes valeurs de Q . . . . . . 41
5 Puissance en régime sinusoïdal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
5.1 Puissance instantanée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
5.2 Puissance moyenne et facteur de puissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

2
Première partie

Electrocinétique

3
Chapitre 1

Généralités sur les circuits électriques

L’électrocinétique est l’étude des courants électriques, c’est-à-dire l’étude des charges électriques
en mouvement dans les conducteurs. Autrement dit, c’est l’étude des circuits et les réseaux électriques.

1 Concepts de base

1.1 Conducteur électrique

En électricité, un conducteur est un matériau qui contient des porteurs de charge électrique
pouvant se déplacer facilement. Lorsque ce conducteur est soumis à un champ électrique le mouvement
de porteurs de charge devient globalement ordonné, ce qui fait qu’on observe un courant électrique.
Par extension, un conducteur est un composant électrique ou électronique de faible résistance,
servant à véhiculer le courant d’un point à un autre. Parmi les matériaux conducteurs, on peut citer
les métaux, les électrolytes (ou solution ioniques) et les plasmas.
Les conducteurs parfait n’existent pas, on utilise des conducteurs ohmiques, dont les meilleurs
sont l’argent, l’or et l’aluminium.

1.2 Circuit électrique

1.2.1 Définitions

* Circuit électrique : un circuit électrique est un ensemble de conducteurs reliés par des fils de
jonction dont lequel circule un courant électrique.

* Dipôle : composant électrique possédant deux bornes. Par exemple, les lampes, les interrupteurs,
les générateurs, les piles, les diodes, les résistances et les moteurs sont des dipôles.

* Noeud d’un circuit : est le point de jonction entre au moins trois fils de connexion (vior la figure

4
a).

* Maille d’un réseau : partie d’un circuit formant un contour fermé. On choisit une orientation sur
chaque maille (vior la figure b).

* Branche d’un circuit : est un ensemble de dipôles montés en série entre deux nœuds consécutifs
(vior la figure c).

1.2.2 Exemple
Le circuit ci-contre comporte :
* six dipôles D1 à D6
* deux noeuds B et E
* trois branches BE, BCDE et BAFE

1.3 Courant électrique

1.3.1 Définition :

Le courant électrique est le déplacement des porteurs de charges dans un conducteur sous l’effet
d’un champ électrique externe. Le sens du courant électrique (représenté par une flèche) est, par
convention, celui dans lequel se déplaceraient les charges positives (donc sens inverse des électrons). Il
est généralement compté positif de la borne du générateur à la borne  dans le circuit extérieur

5
1.3.2 Intensité du courant électrique :

Intensité moyenne : L’intensité moyenne du courant électrique est la quantité de charge qui
traverse une section du conducteur par unité de temps :

I  ∆Q
∆t

Intensité instantanée : L’intensité instantanée du courant électrique est la dérivée de la charge


électrique dq traversant une section S pendant la durée dt :
$
'
'
'
'
'
'
' I en ampèrepAq
'
'
'
'
'
&
i
dq
dt
avec
'
' q en coulombpC q
'
'
'
'
'
'
'
'
secondepsq
'
'
% t en

Application 1 : Charge d’une batterie


Pour recharger une batterie, un chargeur délivre un courant d’intensité 5,0 A sous une tension
de 12 V et fonctionne pendant 10 heures.
a) Quelle quantité d’électricité circule dans les fils d’alimentation de la batterie lors de cette
charge ?
b) Les porteurs de charge sont des électrons. Combien d’électrons ont circulé pendant cette
charge ?

Réponse :
a) La quantité d’électricité Q peut être calculée en utilisant la formule : Q  I t
En remplaçant par les valeurs données :
Q  5, 0A  36000s  180000C
b) Sachant que la charge élémentaire d’un électron est d’environ |e|  1, 6.1019 C.
Pour trouver le nombre d’électrons n qui ont circulé, nous utilisons la formule :

n
Q
|e|
En remplaçant par les valeurs calculées et on trouve : n  1, 125.1024 électrons

6
1.4 Tension électrique

1.4.1 Définition

La tension électrique est une différence du potentiel électrique entre deux points d’un circuit.
La tension est mesurée avec un voltmètre qui la donne en Volt (V). Cette tension est représentée dans
un circuit électrique par une flèche dont l’extrémité désigne le potentiel le plus élevé.

UAB  VA  VB

Remarque : la différence de potentiel aux bornes d’un fil est nulle.

1.5 Dipôle

On appelle dipôle électrocinétique tout système relié à l’extérieur uniquement par deux conduc-
teurs. On distingue deux sortes de dipôles :

1.5.1 Dipôle passif

Un dipôle passif est un dipôle qui ne peut pas fournir de l’énergie


électrique mais seulement en consommant. Sa caractéristique passera forcé-
ment par l’origine : en l’absence de courant, ses deux bornes sont aux même
potentiel.
En convention un dipôle passif ou un récepteur, la tension est orientée
en sens contraire de l’intensité (ce qui est compréhensible puisque, le récepteur consomme de l’énergie,
son potentiel est plus élevé en entrée).

1.5.2 Dipôle actif

Un dipôle actif fournit à l’extérieur de l’énergie électrique. La carac-


téristique de ces dipôles ne passe pas par l’origine.
En convention générateur, la tension est orientée dans le même sens
que l’intensité.
Remarque : si deux dipôles sont reliés entre eux, les conventions
peuvent être récepteur pour l’un et générateur pour l’autre.

7
1.6 Conducteur ohmique (Résistance)

1.6.1 Définition

Un conducteur ohmique est un dipôle linéaire passif dans lequel le passage d’un courant provoque
un effet thermique appelé effet de Joule. On lui donne souvent le nom de résistor. Le resistor est
modélisé par une résistance R qui est exprimée en Ohm Ω.

1.6.2 Loi d’Ohm

Lorsqu’on applique une différence du potentiel UAB  VA  VB au bornes d’une résistance


électrique il y a passage d’un courant de la borne A vers la borne B à travers la résistance. La loi qui
lie ces paramètre est dite la loi d’Ohm : UAB  R.I. Cette loi peut être mise sous la forme I  G.UAB ,
1
avec G  est la conductance qui s’exprime en Siemens pS q.
R

Remarque
* Le courant électrique qui traverse une résistance est de sens inverse à la tension à ses bornes.
* La caractéristique d’un conducteur ohmique est une droite passe par l’origine. Alors la résis-
tance est un dipôle linéaire passif.
* La résistance d’un fil cylindrique de section S et de longueur l et de résistivité ρ est :

1
R
G
 ρ Sl  σ1 Sl

avec : ρ la résistivité du conducteur pΩ.mq et σ la conductivité du conducteur pS.m1 q

8
1.7 Association des conducteurs ohmiques

* Des résistances sont montées en série s’elles sont traversées par le même courant et on a :

VA  VB  R1 I R2 I ... Rn I  pR1 R2 ... Rn qI

Résistance équivalente : Re  R1 R2 ... Rn

Re  Σii1N Ri

* Des résistances sont montées en parallèle s’elles sont maintenues par la même tension et on a :

VA  VB
 R1I  R2I  ...  RnI
VA  VB
Re
 VA  VB VA  VB ... VA  VB
R1 R2 Rn
1
Re
 R1 1
R2
...
1
Rn
1

1
Re
 Σii1N R1
i

Application : Deux résistances R1 et R2 en parallèle alors :

1
Re
 RR1.RR2  PSomme
roduit
1 2

1.8 Diviseurs de tension et de courant

1.8.1 Diviseur de tension

9
Dans le montage ci-contre, les deux résistances R1 et R2 sont en sé-
rie et parcourue par le même courant, donc par application de loi d’Ohm
Ve  pR1 R2 qI. On a de même Vs  R1 I.
Alors, Vs 
R1
Ve .
R1 R2
Donc, la tension de sortie est une fraction de la tension d’entrée.
Remarque : Pour le cas où R1  R2 , Vs 
Ve
: méthode
2
demi-tension utiliser pour déterminer les résistances de grandes valeurs

1.8.2 Diviseur du courant

2 dipôles en parallèle aux bornes desquels on connaît la tension U :


Les deux résistances R1 et R2 sont en parallèle et ont une même tension
à leurs bornes. Selon la loi d’Ohm on a U  I pR1{{R2q.
De même de la tension aux bornes de la résistance de sortie U  R2 .I2
donc I2  I
R1
.
R1 R2
Donc, le courant de sortie est une fraction du courant d’entrée.
Remarque : Pour le cas où R1  R2 , I1  I2  : méthode demi-
I
2
courant utiliser pour déterminer les résistances de faibles valeurs.

1.9 Effet Joule

Lorsque un courant i traverse une résistance R pendant la durée dt , on a dissipation de l’énergie.


La formule de l’énergie dissipée par effet joule est :

» tf
dW  u.i.dt ñ W  u.i.dt
ti

En continue :
W  RI 2∆t ñ P  RI 2
Application 3 : On considère un générateur de f.é.m. E  10V et de
résistance interne r  5Ω alimentant un résistor de résistance R  5Ω.
1- Déterminer la tension U aux bornes du résistor R et l’intensité I du
courant qui le traverse.
2- Calculer les puissances dissipées par effet Joule.
3- Calculer la puissance reçue par le générateur idéal de tension.
4- Faire un bilan de puissance pour l’ensemble du circuit.

10
Chapitre 2

Etude des réseaux électriques

1 Lois de Kirchhoff

Les lois de l’électrocinétique, connues sous le nom de lois de Kirchhoff, sont des applications de
deux lois de la conservation fondamentales : celle de la conservation de l’énergie (loi des mailles), qui
traite des tensions et celle de la conservation de la charge (loi des nœuds) qui traite des courants.

1.0.1 Première loi : Loi des nœuds

En un nœud d’un circuit, la somme des courants Ie qui y aboutissent est égale à la somme des
courants Is qui en repartent.
¸ ¸
Is  Ie

De façon plus générale, La somme algébrique des intensités des courants électriques qui passent par
un nœud dans un circuit électrique est nulle :


εk Ik 0

k 0

εk vaut 1 si le courant εk aboutit sur le nœud et –1 s’il en repart.

Exemple :
I1 I2 I5  I3 I4

Ou bien
I1 I2 I5  I3  I4 0

11
1.0.2 Loi des mailles

La somme algébrique des tensions le long d’une maille parcourue dans un sens déterminé est
nulle
¸
Uk 0
k

avec Uk : Tension aux bornes du composant électrique k.


Démonstration :

Plus généralement la loi des mailles s’écrit :

¸
εk U k 0
k

εk  1 si la tension Uk est orientée dans le sens de la maille.


εk  1 dans le cas contraire.
Remarque :

* L’orientation sur la maille est choisie arbitrairement.

* Deux mailles sont dites indépendantes si elles n’ont pas de surface commune.

Exemple : Considérons la maille ABCDA orientée comme indiqué.

La loi des mailles s’écrit :


U1 U2 U3 U4 0

12
1.1 Utilisation des lois de Kirchhoff

Pour utiliser les lois de Kirchhoff on peut suivre les étapes :

* Numéroter les branches et les nœuds


* Noter le courant Ii de chaque branche i
* Noter la tension aux bornes de chaque dipôle par une flèche (convention récepteur ou générateur)
* Orienter arbitrairement les mailles et écrire les équations des mailles et des nœuds
— n-1 lois des nœuds pour n nœuds
— m lois des mailles pour m mailles indépendantes
* Résoudre le système d’équation pour trouver les courants et les tensions inconnus.

Exemple :
Un réseau comprend un générateur de f.e.m E  120V et de résistance interne r  2Ω, un
moteur de f.c.e.m. E 1  100V et de résistance r1  10Ω, ainsi qu’une résistance R  38Ω. Calculer I1,
I2 et I3 , ainsi que la tension U  VA  VB .
Analyse de circuit :

Mise en équation :

* Une équation de nœud :


Nœud A : I1  I2  I3 0 p1 q
* Deux équations de maille :

13
Maille 1 [AGBRA] : R.I2 r.I1  E  0 p2 q
Maille 2 [ARBMA] : R.I2 E1 r1 .I3  0 p3 q
Résolution du système d’équations :
Il suffit de résoudre le système d’équation pour trouver l’intensité du courant, puis la tension
électrique pour chaque branche. Après résolutions on trouve :

* Les intensités du courant : I1  4.117A ; I2  2.941A ; I3  1.176A


* les tensions U ( pour chaque branche) : U  E  r.I1  R.I2  E 1 r 1 .I3 ñ U  111, 76V

L’utilisation des lois de Kirchhoff permet d’atteindre le résultat de manière certaine. Mais la résolution
d’un système d’équations linéaires devient difficile lors que le nombre d’inconnus est important. La
résolution de certain système d’équation nécessite l’utilisation des logiciels de calcul.

2 Théorèmes généraux

2.1 Théorème de superposition

Dans un réseau de conducteur, l’intensité du courant dans chaque branche est la somme algé-
brique des courants dans cette branche que produirait chacun des générateurs agissant seul, on passive
les autres générateurs et on les remplacés par leurs résistances internes.
Pour appliquer ce théorème, on procède comme suit :
- On supprime successivement tous les générateurs sauf un,
- On calcul pour chaque branche tous les courants partiels,
- L’intensité de courant dans une branche donnée du circuit est la somme de toutes les intensités
partielles dans cette branche.
Exemple :
Nous allons calculer le courant I, à l’aide du théorème de superposition du circuit suivant :

Posons I  I1 I” ; avec I 1 : le courant fournit par E1 et I” : le courant fournit par E2


Détermination de I 1 :

14
On pose : R1  R1 R3 et R”  R4 R5
On applique le diviseur de courant on obtient :

I 1  R R”R”r2 r I1
2 2

I1  ER1 ; avec Re  R1 r1 pR2{{pR” r2 qq


e
p R1 r1 qpR2 R” r2 q R2 pR” r2 q
R 
e
R2 R” r2

I1  pR 1 pr2 R”qE1
r1 qpR2 R” r2 q R2 pR” r2 q

Détermination de I” :

1
I”  R R R1 r1 r I2
2 1

I2  ER21 ; avec Re1  R” r2 pR2{{pR1 r1 qq


e
p R” r2 qpR2 R1 r1 q R2 pR1 r1 q
R 
R1
e
R2 r1

pr1 R1 qE2
I” 
pR” r2 qpR2 R1 r1 q R2 pR1 r1 q

On en déduit que :

pr2 R”qE1 pr1 R1 qE2


I  I1 I” 
pR 1 r1 qpR2 R” r2 q R2 pR” r2 q pR” r2 qpR2 R1 r1 q R2 pR1 r1 q

2.2 Théorème de Thévenin

Tout circuit linéaire peut être modélisé par un générateur de f.é.m Eth en série avec une résistance
Rth .
Enoncé :

Tout circuit linéaire entre deux bornes A et B est équi-


valent à un générateur de Thévenin de force électromo-
trice Eth et de résistance interne Rth .

Pour calculer Eth et Rth , on débranche le circuit extérieur vu entre A et B, Eth est alors la
d.d.P. entre ces deux points à vide (I=0)et Rth est la résistance équivalente vue toujours entre A et

15
B.
Exemple :

A l’aide du théorème de Thévenin, Calculer l’inten-


sité de courant dans la branche du récepteur E2 de
la figure ci contre.

On garde la branche où on veut calculer le courant,


et on remplace le reste par un dipôle actif (Eth ,
Rth )

Détermination de la résistance de Thévenin Rth


Pour déterminer Rth la résistance vue entre les bornes de sortie A et B du dipôle lorsque les sources in-
dépendantes de tension et de courant constituant ce dipôle sont remplacées par un court circuit pour les

sources de tension et par un circuit ouvert pour les sources de courant. Rth  pr1 R1 q{{R2

Rth  pr1
R2
R1 qR2
R1 r1

Calcul de la f.é.m. du générateur de Thévenin Eth :


La f.e.m d’un générateur est la tension entre ses bornes lorsqu’il ne débite aucun courant (I=0). Eth
est donc la d.d.p du dipôle actif lorsqu’il n’est pas relié à un circuit extérieur.
On débranche le générateur E2 et l’on calcule la d.d.p Eth par le pont diviseur de tension, la configu-
ration sera donc :

16
Eth R R2
R1 r1
E1
2

Calcul de l’intensité i

Eth  E2
i
Rth r2

Remarque : les sources de courant sont remplacées par des circuits ouverts lors de calcul de
Rth .

2.3 Théorème de Norton

Tout réseau linéaire constituant un dipôle en régime continu peut étre remplacé par un dipôle
équivalent constitué d’un générateur de courant IN et une résistance RN branchée en parallèle avec
cette source tel que :
• IN est le courant de court-circuit entre les deux bornes de ce dipôle (U = 0) ;
• RN est la résistance vue entre les deux bornes du dipôle après avoir rendu passives toutes les
sources indépendantes du réseau.

Procédure à suivre :
Partant du circuit initial, on veut appliquer le théorème de Norton entre deux nœuds A et B du
circuit :

17
- Débrancher la partie AB du circuit.
- Calculer RN la résistance de Norton (la résistance équivalente du circuit). RN  résistance
mesurée entre A et B en l’absence de toute source idéale de tension ou de courant, on remplace les
sources de tension par des courts circuits et les sources de courant par des circuits ouverts.
- Rebrancher les sources de tension et de courant. Calculer l’intensité de Norton (intensité circulant
entre les deux nœuds A et B) à vide pUAB  0).
Remarque :
• Un générateur de courant idéal si RN Ñ 8 (ne consomme pas d’énergie)
• Un générateur de tension est idéal si RT h Ñ 0
• court-circuité un générateur de tension c’est le remplacer par un fil ; et court-circuité un géné-
rateur de courant c’est le remplacer par un interrupteur ouvert.
Exemple :

On considère le circuit électrique donné par la fi-


gure ci-après, calculer le courant I qui traverse la
résistance R3 en appliquant le théorème de Norton

Calcul de RN :
R3 étant toujours débranchée, on court-circuite E, la configuration sera donc :

RN  R1{{R2  RR1.RR2
1 2

Calcul de l’intensité IN :

IN  RE
1

Calcul de I :

18
on applique la formule du diviseur de courant, ce
qui conduit à

I  R RN R IN
N 3

Equivalence Thévenin- Norton

Le générateur de Thévenin est équivalent à


celui de Norton telle que :

RN  RT h et ET h  RT h.IN

2.4 Théorème de Millman

Le théorème de Millmann n’est rien d’autre que la loi des nœuds exprimé en terme de potentiel.

On a : I1 I2 I3 I4  I5 I6 0

I1  V1 R VM  G1pV1  VM q
1
V2  VM
I2   G2pV2  VM q
R2
V3  VM
I 3  G pV  V q 3 3 M
R3
V4  VM
I4  R4
 G4pV4  VM q

G1 pV1  VM q G 2 pV 2  V M q G 3 pV 3  V M q G 4 pV 4  V M q  I 5 I6 0
On tire que :
°
VM  I5 I6 G1 .V1 G2 .V2
G 1 G2 G3
G3 .V3
G4
G4 .V4
 Gi .Vi εIi
°
Gi

d’une manière générale, soient deux points A et B reliés par n branches, constituées d’un générateur
Ei en série avec une résistance Ri on peut écrire

19
Ce théorème est très utile dans le cas d’un réseau électrique constitué de plusieurs branches en
parallèle.
Exemple :

0
E1
 RE2
UAB  R1
1 1
2 R3
1
R1 R2 R3

Ensuite on calcule facilement les courants dans chaque branche.

2.5 Transformation de Kenelley

Il s’agit d’une technique pour manipuler des réseaux constitué uniquement des résistances. Elle
permet de transformer un réseau triangle en réseau étoile et inversement de la façon suivante :

Figure 2.1 – (1) le circuit en étoile et (2) le circuit en triangle

a. Transformation du réseau triangle en réseau étoile

Ra R R1 .R2
R2 R3
, Rb R R2 .R3
R2 R3
, Rc R R3 .R1
R2 R3
1 1 1

b. Transformation du réseau étoile en réseau triangle

R1  Ra.Rb Rb .Rc
Rb
Ra .Rc
, R2  Ra.Rb Rb .Rc
Rc
Ra .Rc
, R3  Ra.Rb Rb .Rc
Ra
Ra .Rc

20
Chapitre 3

Régime transitoire

1 Introduction

En physique, un régime transitoire est le régime d’évolution d’un système qui n’a pas encore
atteint un état stable ou un régime établi (permanent ou périodique). Un régime transitoire peut
apparaître lors d’une modification d’un système. Il peut être caractérisé par un taux d’amortissement,
un temps de relaxation ou encore un facteur de qualité. Au contraire le régime permanent est un
régime dans lequel ces grandeurs peuvent dépendre du temps, les variations étant permanentes au
cours du temps ; exemple : régime permanent sinusoïdal.
Pour un circuit électrique un régime transitoire apparaît par exemple à l’ouverture ou à la
fermeture d’un interrupteur, à la modification de la tension ou de l’intensité délivrée par un générateur,
au passage d’un signal continu à un signal périodique. Il prend la forme d’un régime apériodique ou
d’un régime pseudopériodique
Notez bien que les grandeurs constantes seront notées en lettres majuscules ; les grandeurs
variables seront notées en lettres minuscules.

1.1 Définitions

1.1.1 Les condensateurs

Le condensateur est un composant électrique qui permet d’emmagasiner de l’énergie élec-


trique. Un condensateur possède une capacitance C, et son unité est le farad [F]. La plupart des
condensateurs sont constitués de deux surfaces conductrices (armatures) séparées par un isolant (di-
électrique). Le contact électrique se fait sur chacune des armatures.

21
Schéma pour le condensateur dans un circuit élec-
trique :

1- Associations de condensateurs
* Association parallèle ( somme des charges )
L’association en parallèle induit une augmentation de la surface des armatures donc :

d’une manière générale, la capacité équivalente pour N condensateurs en parallèle est égale à la
somme des capacités.

Céq  Ci

i 1

Remarque : L’association en parallèle permet d’augmenter la capacité.


* Association série ( somme des tensions )

d’une manière générale, l’inverse de la capacité équivalente pour N condensateurs en parallèle


est égale à la somme des inverses des capacités.


1 1

i1 i
Céq C

Remarque : L’association en série permet d’augmenter la tension d’utilisation.

22
2- Puissance et énergie stockée dans un condensateur
La puissance reçue par le condensateur (de manière algébrique) est :

1 2
PC  uC .i  uC dq
dt
 CuC
uC
dt
 d
dt
Cu
2 C

L’énergie stockée dans un condensateur dépend de la charge Q accumulée et donc de la tension U à


ses bornes :
 12 Cu2C  12 qC
2
PC  dEdtC soit EC

avec q en coulombs (C), uC en volts (V), EC en joules (J) et C en Farads (F).

1.1.2 Les bobines

Une bobine est un dipôle constitué par un enroulement cylindrique d’un fil conducteur. Chaque
boucle de conducteur est appelée spire. Une bobine possède une inductance, et son unité est le Henry

[H]. Schéma pour la bobine dans un circuit électrique :

1- Associations d’inductances :
* Association parallèle
L’association en parallèle de bobines d’inductances Li est équivalente à une unique bobine d’inductance
Léq telle que :


1 1

i1 i
Léq L

* Association série
L’association en série de bobines d’inductances Li est équivalente à une unique bobine d’inductance
Léq telle que :

23

Léq  Li

i 1

2- Puissance et énergie magnétique emmagasinée dans une bobine


La puissance reçue par la bobine (bobine idéale r=0) (de manière algébrique) est :

1 2
PL  uL.i  L dt
di
.i 
d
dt 2
Li

L’énergie EL emmagasinée par la bobine s’en déduit :

PL  dE
dt
L
soit EL  12 Li2

avec L en Henry (L), uL en volts (V) et EL en joules (J).

1.2 Relations courant tension

Rappelons les relations entre uptq et iptq pour les dipôles passifs usuels.
- Résistances
La loi d’Ohm donne : uptq  R.iptq, R en ohms ( Ω)
- Inductances
»
diptq 1
De la loi de Lenz, on tire : uptq  L , iptq  uptqdt, L en henrys (H)
dt L
- Condensateurs
»
duptq 1
De dq ptq  C.duptq, on tire : iptq  C , uptq  iptqdt, C en farads (F)
dt C

1.3 Remarque

*Les circuits étant linéaires, toute grandeur électrique x(t) est décrite par une équation différen-
tielle linéaire à coefficient constant.
*On détermine les constantes d’intégration grâce aux conditions initiales
*On appelle échelon de tension e(t) défini par :

24
$
'
'
'
'
'
'
& E si t ¡ 0
eptq 
'
'
'
'
'
'
% 0 si t 0.

2 Étude d’un circuit RC série

2.1 Équation différentielle

Pour connaître l’évolution de la tension aux bornes


d’un condensateur soumis à un échelon de tension,
écrivons l’équation différentielle vérifiée par uC ptq ;
le condensateur se charge.
La loi des mailles
* On bascule K vers (1) : le condensateur se
charge,
ñ uC ptq uR ptq  E  0
La loi des mailles
La loi d’ohm ñ uC ptq Ri  E  0
Or i  ñ uC ptq R  E  0. Comme
dq dq
dt dt
q  CuC , uC ptq RC E
duC
dt
L’équation différentielle

Avec A et B sont des constantes et τ  RC est appelée constante de temps ou temps de


relaxation.
Comme uC2 ptq solution particulière de l’équation (*), nous pouvons considérer le régime sta-
tionnaire (indépendant du temps) c.-à-d.

1
duC2
dt
 0 ñ RC uC2 
E
RC
ñ uC2  E
t

La solution générale de l’équation (*) s’écrit donc : uC ptq  Be τ E
Détermination de la constante en écrivant la condition initiale imposée au circuit, à savoir la continuité

25
de la tension aux bornes du condensateur : uC pt  0 q  uC pt  0q  0.
Il vient B E  0 ñ B  E
La solution de l’équation différentielle complète
s’écrit :

t t
 
uC ptq  Ee τ E ô uC ptq  E p1  e τ q

La tension aux bornes du condensateur est conti-


nue.
- L’expression de l’intensité du courant dans le circuit peut se déterminer à partir de uC ptq :
$
'
'
'
'
dq ptq
t '
' p  0q  0
 C uCdtptq
& i t
E 
iptq  ô iptq  e τ avec
dt R '
'
'
'
'
' p  0 q  ER
% i t

L’intensité du courant traversant le condensateur


est discontinue.

* On bascule K vers (2) : le condensateur se décharge


On applique la loi des mailles : uC ptq uR ptq  0
La loi d’ohm ñ uC ptq Ri  0

1
uC ptq 0 ñ uC ptq  0
duC duC
RC
dt dt RC
t

Cette équation différentielle du premier ordre a pour solution : uC ptq  Ee τ

2.2 Résumé

Les principaux résultats pour un circuit RC sont regroupés dans ce tableau, aussi bien concernant
la charge que la décharge du condensateur.

26
3 Étude d’un circuit RL série

3.1 Équation différentielle


On remplace le condensateur par une bobine idéale
dans le circuit précèdent : l’interrupteur k est en
position (1) : E  Ri L
di
dt
donc l’équation différentielle du circuit est :

i
di R E
dt L L

La solution de cette équation différentielle ; en posant τ  RL et en tenant compte que le courant qui
traverse une bobine est continu alors on trouve que :

t

iptq  p1  e τ q
E
R

27
La tension aux bornes de la bobine idéale est :

t

uL ptq  L  Ee τ
di
dt

3.2 Résumé

Les principaux résultats pour un circuit RL sont regroupés dans ce tableau, aussi bien concernant
l’établissement du courant que sa rupture.

28
4 Circuit (RLC) série :

4.1 Équation diérentielle


On étudie le circuit RLC soumis à un échelon de
tension E, on s’intéresse à la tension aux bornes du
condensateur et à l’intensité qui parcourt le circuit.
La bobine est idéale. On applique la loi des mailles :

uL ptq uR ptq uC ptq  E

Comme i  C
duc
, on a :
dt

d2 uc
LC 2
dt
RC
duc
dt
q
C
E
Cette équation diérentielle est une équation du second ordre à coefficient constant, le circuit RLC série
est appelé circuit du second ordre.

4.2 Régime libre : décharge d’un condensateur

Nous allons nous intéresser dans un premier temps au comportement du circuit lorsque le conden-
sateur à été préalablement chargé sous la tension E du générateur, et lorsqu’il se décharge dans la
bobine et la résistance.
L’équation diérentielle correspondant à ce régime libre (appelé aussi régime propre) est la sui-
vante :
uL ptq uR ptq uc ptq  0

À partir de la loi d’Ohm et de la relation liant la tension aux bornes de l’inductance et l’intensité du
d2 uc
uc  0 .
duc
courant, cette relation devient : LC 2 RC
dt dt
Pour alléger la notation, la dépendance en temps est omise. $
'
'
'
'
d2 uc 1
'
'
& uc tp  0q  E
dt2
R duc
L dt LC
uc  0 avec les conditions initiales :'
'
'
'
'
'
% i tp  0q  0
L’équation différentielle vérifiée par la tension au borne du condensateur est du deuxième ordre
à coefficients constants avec un second membre nul. Pour résoudre cette équation, on pose λ 
R
le
2L
1
cœfficient d’amortissement (plus ce facteur sera grand, plus l’amortissement sera élevé) ainsi ω02 
LC
pulsation propre.

29
Pour caractériser ce circuit, on utilise souvent une autre grandeur appelée facteur de qualité.
Elle est reliée à toutes les grandeurs dont on vient de parler :

1
Q  Lω 0
RCω0 R

On trouve :
 
u:c

2λu9c ω02 uc  0  pq
Donc il faut chercher les racines de l’équation caractéristique associée :

 
r2

2λr ω02 0

Celle-ci a pour discriminan :


∆1  λ2  ω02  pλ  ω0qpλ ω0 q

4.3 Les différents régimes

Le polynôme caractéristique acceptant plusieurs solutions selon la valeur de son discriminant.

4.3.1 Régime apériodique : ∆1 ¡0


1
Si ∆1 ¡ 0 alors λ ¡ ω0 ô Q 2
Racines du polynôme
Le polynôme admet deux racines négatives, on a :

b b
r1  λ λ2  ω02 et r2  λ  λ2  ω02

La solution de l’équation diérentielle (*) s’écrit donc :

r1  Aer t 1
Ber2 t

Les racines étant toutes deux négatives, on s’assure que la solution uc ptq ne tend pas vers l’infini, cela
n’aurait pas de signification physique.
On peut utiliser les conditions initiales pour expliciter les constantes A et B. C’est parce que
le circuit est du deuxième ordre qu’existent ces deux constantes et qu’il faut deux conditions initiales
pour les déterminer.

30
donc l’expression de la tension aux bornes du condensateur est

uc ptq  e 
r2 E r1 t r1 E r2 t
r2  r1 r2  r1
e

1
Lorsque Q , il n’y a pas d’oscillations électrique
2
car l’amortissement est trop fort.
la figure ci-contre présente la tension aux bornes du
condensateur en régime apériodique libre du circuit
RLC série

4.3.2 Régime critique ∆1 0


Si ∆1  0 alors λ  ω0 ô Q  12
Racines du polynôme
Le polynôme admet une racine double négative, on a :

r1  r2  λ
La solution de l’équation diérentielle (*) s’écrit donc :

r1  pAt B qer1 t  pAt B qeλt

On utilise les conditions initiales précédemment défini, on trouve

uc ptq  E pλt 1qeλt

Le régime critique étant le premier régime apériodique, l’allure de la courbe est identique à celle du
régime apériodique, le "retour à l’équilibre" se fait plus rapidement.

4.3.3 Régime pseudo-périodique : ∆1 0

Si ∆1 0 alors λ ω0 ô Q ¡ 12
Racines du polynôme
Le polynôme admet deux racines complexes conjuguées. Si on pose ω 2  ∆1 :

r1  λ jω et r2  λ  jω

31
La solution de l’équation diérentielle (*) s’écrit donc :

r1  Aer t
1
Ber2 t

avec A et B des constantes complexes


On utilise les conditions initiales précédemment défini, on trouve

uc ptq  E pcos ωt sin ωtqeλt


λ
ω

Cette solution se découpe en deux parties :


– Une partie oscillante à la pulsation ω ;
– Une amplitude décroissance de manière exponen-
tielle.
Cette solution est pseudo-périodique de pseudo-période T  2π a 2π
Quand l’amortissement
ω ω02  λ2 ?
est nul ou très faible, la pseudo-période T est égale à la période propre T0  2π LC. Quand l’amor-
tissement augmente, la pseudo période augmente.
la figure ci-contre présente la tension aux bornes du condensateur en régime pseudo-périodique
libre du circuit RLC série.
Les principaux résultats pour un circuit RLC en régime libre sont regroupés dans le tableau
suivant

32
4.4 Réponse du circuit RLC série à un échelon de tension : régime forcé
Étudions la charge du condensateur de capacité C à
travers une bobine d’inductance L et une résistance
R à l’aide d’un générateur de tension continue de
fem E (schéma ci-contre). Le circuit est fermé à t
= 0. L’équation différentielle vérifiée par uc ptq est :

d2 uc
LC
dt 2
RC
duc
dt C
q
 E pq
avec à uc p0q  0 et ipt  0q  0, car à t = 0 le condensateur est déchargé et aucun courant ne circule
dans le circuit.
Cette équation est du second ordre à coefficients constants avec second membre constant. Pour
résoudre une telle équation, il faut :
– résoudre l’équation homogène sans second membre : u1 ptq
– trouver une solution particulière u2 ptq de l’équation avec second membre
La solution de l’équation avec second membre est : uc ptq  u1ptq u2 ptq. Cherchons la solution
particulière u2 ptq de (**) de la même forme que l’excitation, c’est-à-dire constante :

2
u2 ptq  U ñ LC ddtU2 E ñU E
dU
RC U
dt

Trois régimes sont observés suivant l’expression de u1 ptq. Les constantes A et B sont obtenues grâce
aux conditions initiales.

33
Chapitre 4

Circuits linéaires en régime alternatif


sinusoïdal

1 Introduction et rappels mathématiques

1.1 Introduction

Dans les premiers chapitres d’électrocinétique, nous avons travaillé sur les régimes transitoires
des circuits comportant conducteur ohmique, bobine et condensateur : on leur appliquait un échelon
de tension et regardions l’évolution de la tension et/ou de l’intensité.
Nous allons garder les mêmes circuits, mais cette fois-ci leur comportement sera étudié dans le
cas d’un régime variable (les tension et intensité varient au cours du temps) permanent sinusoïdal (ces
variations sont périodiques).
Après avoir défini les grandeurs électriques en régimes variables, on introduira la notation com-
plexe qui est un outil d’aide à la résolution des équations. Il sera alors temps de parler des résonances
du circuit RLC

1.2 Rappels mathématiques

— Un nombre complexe écrit dans sa forme cartésienne a pour expression : z a jb


avec a la partie réelle et b la partie imaginaire, et j le nombre complexe vérifiant j 2  1.
?
— Le module de z noté |z | a pour expression : |z |  a2 b2
— Son argument θ est défini par : cos θ  et sin θ 
a b
|z| |z|
— Un nombre complexe écrit sous sa forme polaire a pour expression :

z  rpcos θ j sin θq  rejθ

34
?
avec r  |z|  a2 b2 son module et θ son argument.

1.3 Représentation de Fresnel

Il s’agit d’une représentation vectorielle qui permet


une visualisation géométrique de la grandeur sinu-
soïdale.
A la grandeur xptq  Xm cospωt ϕq, on associe
dans le plan complexe un vecteur de longueur Xm
et dont l’angle avec l’axe horizontal est ωt ϕ.
Figure 4.1 – Représentation de Fresnel
d’un signal sinusoïdal
La représentation de Fresnel est utilisée pour visualiser facilement le déphasage de différents
signaux de même pulsation.

2 Grandeurs électriques en régimes sinusoïdaux

2.1 Caractéristiques d’une grandeur sinusoïdale

Les circuits que nous allons étudier seront soumis


à une tension sinusoïdale. Graphiquement, on peut
dessiner cette fonction ainsi.
Il a la forme suivante :
xptq  Xm cospωt ϕq

avec Xm : amplitude du signal ;



ω : pulsation en rad.s1 ;
T
ϕ : phase à l’origine des dates (t=0) en rad.
ωt ϕ phase à l’instant t.
Compléments mathématique :
• Expression de la valeur moyenne d’une fonction périodique. Soit xptq une grandeur périodique de
période T . On note xptq ¡ sa valeur moyenne :

»T
1
<x(t)>= xptqdt
T 0

• Expression de la valeur efficace d’une fonction périodique Soit xptq une grandeur périodique de

35
période T . On note Xef f sa valeur efficace

d
»T
a 1
Xef f  x2 pt q ¡  T
x2 ptqdt
0

Remarques
-La valeur moyenne d’un signal sinusoïdal est nulle : uptq ¡ 0.
-la valeur efficace de xptq  Xm cospωt ϕq vaut Xef f  X?m2

2.2 Déphasage entre deux signaux synchrones

Soit deux grandeurs sinusoïdales de même fré-


quence (elles sont dites synchrones),
x pt q  Xm cospωt ϕ1 q et y ptq  Ym cospωt ϕ2 q
La différence de phase (déphasage) entre les deux
signaux vaut ∆ϕ  ϕ2  ϕ1 .

∆ϕ est l’avance de phase du signal y ptq sur le signal xptq


2π∆t
Le décalage temporel ∆t entre les deux courbes correspond à un déphasage ∆ϕ 
T

3 Dipôles linéaires en régime sinusoïdal forcé :

Un courant sinusoïdal d’amplitude Im et de pulsation ω donné par iptq  Im cospωtq traverse :


• une résistance R
La loi d’Ohm donne : uR ptq  Riptq ñ uR ptq  RIm cospωtq.
La tension aux bornes de la résistance est, à chaque instant, proportionnelle au courant.
• un condensateur C
La relation entre uc ptq et iptq est :

»
uc ptq
i pt q  C
dt
ñ ucptq  C1 iptqdt 
Im

sinpωtq 
Im

cospωt  q
π
2

La tension uc ptq est en retard de par rapport au courant iptq.


π
2
• une inductance L
La relation entre uL ptq et iptq est : .

iptq
uL ptq  L ñ uLptq  LωIm sinpωtq  LωIm cospωt q
π
dt 2

36
La tension uL ptq est en avance de iptq par rapport au courant iptq.
Dans le cas du condensateur et de l’inductance, il n’y a plus proportionnalité entre le courant
iptq et la tension uptq. Par suite, dans un circuit comportant des condensateurs et des inductances, il
existe un déphasage ϕ de la tension par rapport au courant.

3.1 Loi d’Ohm complexe

• Pour résoudre simplement le problème, la notation complexe est utilisée :

• Écrivons la tension complexe aux bornes :


– du condensateur :

e j 2
 π
 π2 1
uC ptq    jCω iptq
Im j ωt
e Im ejωt
Cω Cω

– d’une inductance :


uL ptq  LωIm ej  Lωej  jLωiptq
π π
ωt 2 2 Im ejωt

– La loi d’Ohm complexe, en convention récepteur, s’écrit :

3.2 Impédance complexe

Le tableau regroupe les valeurs d’impédance pour les dipôles linéaires élémentaires :

37
– Représentation de Fresnel :
l’amplitude complexe U de la tension aux bornes des dipôles linéaires élémentaires et sa représentation
dans le plan complexe, est reportée dans le tableau ci-dessous :

4 Étude du circuit RLC série en régime sinusoidal forcé

Considérons le circuit RLC comportant en série une


résistance R, une inductance L et une capacité C,
alimenté par un générateur de tension sinusoïdale :
eptq  Em cos ωt

Appliquons la loi des mailles : uL ptq uc ptq uR ptq  eptq


Ce qui nous donne comme équation différentielle :

»
diptq 1 dq ptq
L iptqdt Riptq  eptq avec iptq 
dt C dt

ou
d2 iptq diptq 1 deptq
L R iptq 
dt dt C dt

La solution d’une telle équation est la superposition


• d’une solution de l’équation sans second membre (régime transitoire), cette solution tend vers 0
lorsque t Ñ 8 (t ¡ 10τ ).
• d’une solution particulière de l’équation complète (le régime permanent).

Comme eptq est une fonction sinusoïdale de pulsation ω, on peut choisir une solution particu-

38
lière de l’équation complète de la forme : iptq  Im cospωt φq. Nous pouvons résoudre l’équation
différentielle en utilisant la notation complexe : eptq  Em ejωt et iptq  Im ejφ ejωt
L’équation devient : eptq  Ziptq

4.1 Impédance complexe du circuit RLC série

L’impédance complexe du dipôle série est la somme des impédances complexes de chaque élément

1 1
Z  ZR ZL ZC R jCω
jLω R j pLω 

q

On tire que : d
 2
1
Z  |Z |  R2 Lω 

dZ
Cherchons si Z présente un extremum, pour cela calculons

1
pLω  Cω1 qpL q
dZ

 d 
Cω 2
2
R2 Lω  1

Cette impédance passe par un minimum pour une pulsation ω0 vérifiant

1
dZ

 0 ñ Lω0  Cω  0 ô ω0  ? 1
0 LC

ω0 est la pulsation propre du dipôle RLC.


Représentons l’impédance complexe dans le plan complexe (représentation de Fresnel)

4.2 Résonance en intensité

Écrivons la loi d’Ohm complexe avec les amplitudes complexes : E  Z I avec E  Em et


I  Im ejφ . Introduisons la pulsation réduite x 
ω
et le facteur de qualité Q qui est un facteur sans
ω0

39
dimension
1
Q  RCω
Lω0
R 0

L’amplitude complexe du courant s’écrit :

Im ejφ R Em
j pLω  1
q

Si on note :
1
Z R j pLω 

q  |Z |ejθ  Zejθ
Alors :
Im ejφ  Ze
Em

 EZm ejθ soit φ  θ et Im  EZm
L’intensité maximale vaut donc :

Im d 
Em
2
R2 Lω  1

L’argument θ de l’impédance complexe Z vérifie :

 Lω Z Cω ;  Lω R Cω
1 1
cos θ  RZ ; sin θ tan θ

Le déphasage φ  θ est donc connu par les relations :

Lω  1
tan φ   Cω
, et cos φ  cos θ
R

• On pose ω0  ?1 la pulsation pour laquelle φ  0 :


LC
- Si ω ω0 : le circuit est capacitif et φ ¡ 0 (iptq est en avance sur eptq ).
- Si ω¡ ω0 : le circuit est inductif et φ 0 (iptq est en retard sur eptq).
- Pour ω  ω0 : il y a résonance d’intensité de pulsation ωR (eptq et iptq sont
en phase). L’intensité est alors maximale et vaut : Imax 
Em
et l’impédance est minimale.
R

40
- La bande passante, notée ∆ω, en rad.s1 , corres-
pond aux pulsations pour lesquelles l’amplitude de
l’intensité Im pω q est supérieure ou égale à ? ñ
Imax
2
∆ω 1
ω0
 Lω  Q .
R
0
La bande passante ne dépend que des caractéristiques propres du circuit RLC. Quand la ré-
sistance R est faible, le facteur de qualité Q est grand, la bande passante étroite et la résonance en
intensité aiguë.
Par contre, lorsque la résistance est élevée, le facteur de qualité Q est faible, la bande pas- sante large
et la résonance floue.

4.3 Comparaison des courbes de résonance pour différentes valeurs de Q


∆ω 1
De la relation
ω0
 Q
on peut déduire que le
facteur de qualité Q caractérise la résonance :
• plus Q est important, plus ∆ω est petit : plus la
résonance est dite « aigue » ;
• plus Q est petit, plus ∆ω est grand : plus la
résonance est dite « floue ».

5 Puissance en régime sinusoïdal

5.1 Puissance instantanée

Considérons un circuit comportant des générateurs et des récepteurs. Pour un de ces dipôles, la
puissance électrique instantanée, notée p, est définie comme le travail électrique échangé pendant une
unité de temps.
La puissance instantanée est égale au produit de la tension aux bornes du dipôle et de l’inten- sité du
courant qui le traverse :

41
Si uptq  Um cospωt φu q et iptq  Im cospωt φi q alors :

 
p(t)=u(t)*i(t)=Um cospωt φu q  Im cospωt φi q
 

Or
1
cos a  cos b  pcospa bq cospa  bqq
2

donc 
pptq  cosp2ωt φi q cospφu  φi q
Um Im
φu
2

La puissance instantanée oscille deux fois plus vite que la tension et l’intensité (pulsation 2ω ).

5.2 Puissance moyenne et facteur de puissance

On calcule la puissance moyenne par :



»T
1
Pm  pptq ¡
T
pptqdt(4.1)
 0

L’intégrale sur une période de cosp2ωt φu φi q est nulle. en notant φ  φu  φi , on a :

Pm  Um2Im cos φ  Uef f Ief f cos φ

Le terme cos φ est appelé facteur de puissance.


Conséquences :
La présence du déphasage entre la tension et l’intensité dans l’expression de la puissance moyenne
implique que celle-ci est nulle lorsque le déphasage est égale à  π2 : Dans le cas d’un condensateur
ou d’une bobine, la puissance moyenne reçue est nulle.

42

Vous aimerez peut-être aussi