Bilinguisme Fongbe / Français Et Transfert de Competences Dans Les Centres D'alphabetisation Au Benin. Quelles Implications Pour Les Acteurs ?.

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ISSN 1727 – 8651

JOURNAL
de la

RECHERCHE SCIENTIFIQUE
de

l'UNIVERSITÉ DE LOMÉ

LOME - TOGO

Le Journal de la Recherche Scientifique de l’Université de Lomé est


référencé dans African Journal on Line (AJOL) [www.inasp.org/ajol]

VOLUME 22 Numéro 4
(2020)
Instructions aux auteurs (Directives aux auteurs)

Le Journal de la Recherche Scientifique de l’Université de Lomé est un journal


international et pluridisciplinaire qui publie des travaux de recherche rédigés en
français ou en anglais. Les domaines couverts par le journal sont les huit définis par
le Réseau pour l'excellence de l'enseignement supérieur en Afrique de l'Ouest
(REESAO) :
 Lettres, Langues et Arts ;
 Sciences de l’Homme et de la Société
 Sciences de l’éducation et de la Formation
 Sciences et Technologies
 Administration, Sciences Juridiques et Politiques
 Sciences Economiques et de Gestion
 Sciences de l’agriculture, de l’alimentation et de la nutrition
 Sciences de la Santé

Le journal reçoit des articles originaux, des revues de la littérature, des petites
communications, des commentaires et critiques d’articles et des études de cas. Les
articles soumis ne doivent pas avoir été publiés antérieurement, ni être actuellement
soumis au processus d'évaluation d’une autre revue scientifique.
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institutions) ainsi que leurs adresses email. Le nom de l’auteur correspondant
doit être identifié par un astérisque (*) et son adresse électronique doit être
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 Un résumé (français) et un abstract (anglais) : le résumé doit indiquer
brièvement les objectifs de l’étude, la méthodologie suivie et les matériels, les
principaux résultats obtenus (résultats qualitatifs et quantitatifs) et la
conclusion. Il doit être court et précis. Le résumé est un bloc de 250 mots au
maximum. Un résumé doit pouvoir présenter le travail de recherche
indépendamment de l'article. Les références doivent être évitées dans le résumé.
Ne pas utiliser d'abréviations, des caractères spéciaux et des formules
mathématiques dans le résumé.
 Les mots clés en français et keywords en anglais : au maximum six (6). Les
mots-clés ne doivent pas répéter les termes du titre.
 Introduction : elle fait le point de la revue de la littérature récente sur le sujet
(justification du sujet), soulève de façon précise la problématique de la présente
étude, les hypothèses ou objectifs scientifiques, les approches et énonce le plan
du manuscrit.
 Matériel et méthodes/Méthodologie : on y décrit clairement la méthodologie
utilisée. Les références des méthodes d’analyse, des équipements et des produits
chimiques doivent être fournies.
 Résultats : cette section renferme les principaux résultats obtenus. Les résultats
peuvent être présentés sous forme de figure ou de tableau dans la mesure du
possible. Toutes les illustrations doivent être claires et faciles à reproduire. Elles
seront insérées dans le texte et à la bonne place. On évitera les couleurs dans les
tableaux. Pour les équations, il est recommandé d’utiliser un éditeur d’équations
compatible en traitement de texte word. Les tableaux et les figures doivent être
numérotés en chiffres arabes et doivent comporter une légende courte et
explicite en français. Les unités doivent être choisies dans le Système
International. Il est souhaitable d’utiliser les puissances négatives à la place des
barres (mgl-1 et non mg/l). Pour les noms scientifiques dans les systématiques,
utiliser l’italique plutôt que souligner.
 Discussion : il est souhaitable de séparer la discussion des résultats. Dans la
discussion, on apportera des interprétations approfondies des résultats, on
montrera les liens de l’étude avec les travaux récents de la littérature et on mettra
en évidence l’apport de la contribution. La discussion peut être associée
directement au résultat.
 Conclusion : une conclusion retrace les principaux résultats et leurs
contributions.
 Remerciements : les remerciements suivent directement la section de la
conclusion. Cette section non numérotée est utilisée pour identifier les
personnes qui ont aidé les auteurs dans l'accomplissement du travail présenté et
de reconnaître les sources de financement. (Remerciements des contributions
techniques importantes et des sources de financement de l’étude)
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également présentées dans la liste des références (et vice versa).
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phrase, par exemple, « La référence [3] montre ... ».
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exemple [2], [6], [7], [8], [9]) Et non [2,6,7,8,9].
 Les résultats non publiés ne doivent pas figurer dans la liste des références,
mais ils peuvent être mentionnés dans le texte.
 Les références doivent être présentées dans un ordre consécutif (dans l'ordre
de leur apparition dans le texte).
 Pour la présentation des références on distinguera les cas suivants :
Exemples : (en général)
Des articles de revues :
[1] S. K. Srivastava and K. Kaur, “Stability of Impulsive Differential Equation with
any Time Delay,” International Journal of Innovation and Applied Studies, vol. 2,
no. 3, pp. 280–286, 2013.
[2] O. V. ADEOLUWA, O. S. ABODERIN, and O. D. OMODARA, “An
Appraisal of Educational Technology Usage in Secondary Schools in Ondo State
(Nigeria),” International Journal of Innovation and Applied Studies, vol. 2, no. 3,
pp. 265–271, 2013.
Des livres:
[11] C. Tichi, Electronic Hearth: Creating an American Television Culture.
Oxford University Press, 1991.
[12] A. R. Jennings, Financial Accounting. Cengage Learning EMEA, 2001.
Un chapitre dans un livre :
[7] Mettam, G. R., and Adams, L. B., How to prepare an electronic version
of your article, In: B. S. Jones, and R. Z. Smith (Eds.), Introduction to the electronic
age, New York: E-Publishing Inc, pp. 281-304, 1994.
[8] O'Neil, J. M., and Egan, J., Men's and women's gender role journeys: A
metaphor for healing, transition, and transformation, In: B. R. Wainrib (Ed.),
Gender issues across the life cycle, New York, NY: Springer, pp. 107-123, 1992.
Sites Internet : A n’utiliser que dans des cas exceptionnels ; préciser si possible les
noms des auteurs et la date de consultation
[5] Smith, Joe, One of Volvo's core values, 1999. [Online] Available:
http://www.volvo.com/environment/index.htm (July 7, 1999).

Comité du Journal
Le Journal de la Recherche Scientifique de l’Université de Lomé est cogéré par
trois comités, à savoir un Comité scientifique, un Comité de rédaction et un Comité
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Professeur B.TCHAM (Togo)
Professeur K. BEDJA (Togo)
Professeur K. KILI, (Togo)
Professeur G. DJANEYE-BOUNDOU (Togo)
Professeur G. TCHANGBEDJI, (Togo)
Professeur N. BIGOU-LARE (Togo)
Professeur A. SANTOS (Togo)
Professeur M. KPODAR (Togo)
Professeur A. VOVOR (Togo)
Professeur K. AMOUZOU (Togo)
Professeur B. GNON (Togo)
Professeur K. NUBUKPO (Togo)
Professeur E. AGBODJI (Togo)
Professeur D. DOSSEH (Togo)
Professeur K. A. BALOGOU (Togo)
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dirigé par un Directeur de Publication qui est le Directeur de la Recherche et un
responsable de section.

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 Dr NAPO Gbati, MC (Maître de Conférences)
 Dr ADJONOU Kossi, MA (Maître Assistant)

Secrétariat
LAWSON-HELOU Nadou Cécilia
M. Tata Koffi KUWONU
M N N’SILE
JOURNAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
DE L’UNIVERSITE DE LOME (TOGO)
_______________________________________________________________________________
VOLUME 22, Numéro 4, (Spécial 2020)

SOMMAIRE
Sciences de la Santé

1. ATTA D. B. & al. (Togo)


Les indications et les résultats de l’électrocardiogramme réalisé en pratique ambulatoire
cardiologique à Lomé (Togo), .......................................................................................................... 1

2. TOWOEZIM T.H. & al. (Togo)


Les fractures sus et intercondyliennes du fémur chez l’adulte : aspects épidémiologiques,
lésionnels, thérapeutiques et évolutifs au CHU Sylvanus Olympio (SO) de Lomé., ...................... 11

3. AGBEKO Foli & al (Togo)


Intérêt de l’examen systématique du nouveau-né au Centre Hospitalier Régional de Lomé
Commune, Togo,……………………………………………………………………………………………21

4. AGBÉKO Foli & al. (Togo)


Prise en charge précoce du nouveau-né exposé à l’hépatite B : expérience du Centre Hospitalier
Régional Lomé commune, Togo, ................................................................................................... 31

5. AMANA B. & al. (Togo)


Cancers du cavum au Togo : aspects épidémiologiques, diagnostiques et évolutifs. ..................... 41

6. AYOUBA G. & al. (Togo)


Traitement des fractures bimalléolaires chez l’adulte au CHU Sylvanus Olympio de Lomé, ......... 49

7. Dr FIAWOO M. & al (Togo)


Maladies des exostoses multiples ou malidie de Bessel Halgen au CHU Sylvanus Olympio de
Lomé : série de cas…………………………………………………………………………………………59

8. AKAKPO A.S & al., (Togo)


Varicelle en milieu hospitalier à Lomé (Togo). Etude de 2003 à 2018, .......................................... 71

9. KETEVI A.A. & al, (Togo)


Etude du spermogramme dans le couple infertile à Lomé, ............................................................ 79
10. NONON SAA K. B. (Togo)
La lutte contre la cécité dans la région Central du Togo : quelles stratégies pour quels
résultats……………………………………………………………………………………………………..87

11. ATTA D. B. & al. (Togo)


Contrôle de l’HTA chez le patient reçu en consultation de cardiologie au CHU Sylvanus Olympio de
Lomé (Togo), .................................................................................................................................. 99

12. DOUMBA S. & al, (Burkina Faso)


Evaluation de la douleur chez les enfants avec syndrome drépanocytaire majeur : expérience d’un
hôpital en Afrique subsaharienne, .................................................................................................107

13. AMANA B. & al. (Togo)


Traumatismes cranio-faciaux par coups et blessures volontaires au CHU Sylvanus Olympio de
Lomé, ............................................................................................................................................113

14. KAMAGATÉ T. & al. (Côte d’Ivoire)


Recherche des hémoglobinopathies qualitatives chez les hémophiles à Abidjan, Côte d’Ivoire,
.......................................................................................................................................................121

15. NIAMKEY J.T. & al. (Côte d’Ivoire)


Mécanismes et étiologies des insuffisances mitrales primaires sévères à l’Institut de Cardiologie
d’Abidjan, ......................................................................................................................................131

16. KAMISSSOKO AB & al, (Guinée)


Prise en charge des rhumatismes inflammatoires chroniques en Guinée, ...................................137

17. ASSOGBA E.R. & al, (Togo)


Burnout et relation de soins à la Clinique Universitaire de gynécologie obstétrique (CUGO) de
Cotonou .........................................................................................................................................145

18. SALIFOU S. & al, (Togo)


Troubles psychiques du post-partum : aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques au
Centre Hospitalier universitaire Sylvanus Olympio de Lomé, ........................................................159

19. NONON SAA K. B. (Togo)


Contribution de la chirurgie de la cataracte à petite incision manuelle dans la lutte contre la cécité
dans la Région Centrale du Togo ……………………………………………………………………….167

20. AYOUBA G. & al. (Togo)


Intérêt du fixateur externe circulaire en orthopédie dans un pays à ressource limité, ...................179
21. KOMBATE N.K. & al. (Togo)
Evaluation des résultats fonctionnels à court terme après prothèse totale de hanche à l’hôpital
d’Afagnan (Togo), .........................................................................................................................189

22. OUSSOU M.A. & al. (Togo)


Chéloïdes des oreilles secondaires à un second piercing au service de Dermatologie du Centre
Hospitalier et Universitaire de Treichville, Abidjan - Côte d’Ivoire, ................................................199

23. SALIFOU S. & al, (Togo)


Apport du soutien psychologique dans la récupération fonctionnelle des personnes handicapées
prises en charge au CNAO-RF de Lomé, .....................................................................................205

24. SOEDJE KMA & al. (Togo)


Connaissances, attitudes et pratiques sur la contraception : cas des filles apprenties de Kpalimé,
… ...................................................................................................................................................215

Sciences de l’agriculture, de l’alimentation et de la nutrition et Sciences de la Technologie


25. ANDELE Y. & al., (Burkina Faso)
Pratiques phytosanitaires en production et conservation post-récolte du niébé dans le canton
d’Akparé (région des plateaux) au Togo,……………………………………………………………….227

26. DJINADOU A. K. A. & al. (Bénin)


Genre et sélection variétale participative de riz dans la vallée de l’Ouémé au sud du Bénin, .......245

27. KAMAN Mondobozi Lélén & al, (Togo)


Sur l’existence et l’unicité de la solution fortement généralisée du deuxième problème mixte pour
une équation d’Euler-Poisson-Darboux avec potentiel de Dirac, ..................................................261

28. KPADENOU Claude Codjo & al. (Bénin)


Analyse de l’efficacité d’utilisation des ressources en production maraîchère en zones urbaine et
péri-urbain de Parakou au nord-Bénin, .........................................................................................267

29. KPANZOU Sarakawa Abalo Malibida & al, (Togo)


Caractérisation pétro structurale du massif granulitique de Djabatouré, .......................................281

Sciences Economiques et de Gestion

30. MANGA MENYOMO Alain Marcel & WOROU HOUNDEKON D. (Bénin)


La confiance : une explication de la performance de la relation interentreprises pour les PME du
secteur BTP., ................................................................................................................................293
31. WOROU HOUNDEKON Rosaline D. (Bénin)
L’instrumentation managériale des start-ups digitales en contexte d’incertitude au Bénin, ..........309

32. ESSAMA NANGA Emmanuel Eric & WOROU HOUNDEKON Rosaline D. (Bénin)
Conflits et structure des relations de compétition des entreprises de la téléphonie mobile : le cas du
Cameroun, ....................................................................................................................................329

33. YOUSSOUFOU ABDOURAMANI B. Nouhoume & WOROU HOUNDEKON Rosaline D. (Bénin)


Pratiques de contrôle de gestion dans le contexte des institutions de microfinance au Bénin, .....347

Sciences de l’Homme et de la Société

34. AIZO Christelle, MAMA Vincent Joseph et CHABI ADIMI Salomon Olatoundji (Bénin)
Apport du Système d’Information Géographique (SIG) et de l’Analyse Multicritère (AMC) dans
l’étude du tracé des lignes d’interconnexion électrique du Bénin et du Togo, ...............................361

35. Dr BAO I. (Sénégal)


La médecine entre le biologique et le socio-culturel au Sénégal., ................................................375

36. DOHOU Modeste C. (Bénin)


L’internat, un « substitut de famille » pour l’éducation des jeunes : cas de l’internat Mgr Noël
Boucheix de Porto-Novo, ..............................................................................................................385

37. GNIMADI Codjo Clément & al. (Bénin)


Production de la natte de jonc « juncus effusus » dans la commune de Comé (République du
Bénin), ...........................................................................................................................................397

38. HOUEHA N. S., KELANI R. R. D. & GBAGUIDI G. G. A. (Bénin)


Bilinguisme fongbé / français et transfert de compétences dans les centres d’alphabétisation au
Bénin. Quelles implications pour les acteurs ?. .............................................................................411

39. HOUNKPE A. D. Gladys & KPONOU Joseph (Bénin)


Accès et maintien des filles à l’école dans la commune d’Abomey., .............................................423

40. SILUE Karna, YOMAN N’goh Koffi Michael, DJAKO Arsène (Côte d’Ivoire)
Dynamique spatiale de l’anacarde et problématique de la sécurité alimentaire dans la zone dense
du département de Korhogo (Nord-Côte d’Ivoire), ........................................................................445

41. KOUADIO Anne Marilyse, ASSUE Jean-Aimé Yao, WALA Richmond Yao (Côte d’Ivoire)
L’importance des activités informelles dans l’amélioration des conditions de vie des populations de
la ville de Bouaké (Côte d’Ivoire), ..................................................................................................463
42. SY A. & al, (Togo)
Modou s'est jeté dans les bras de la mer : lecture psychopathologique d’une crise suicidaire par
honneur chez un jeune homme Lebou, .........................................................................................483

43. ZOGBO Zady Édouard (Côte d’Ivoire)


Impacts sanitaires et environnementaux de l’exploitation des bas-fonds dans le district de
Yamoussoukro (Centre de la Côte d’Ivoire), .................................................................................489

Administration, Sciences Juridiques et Politiques

44. KUAGBENU Afi Akpé (Togo)


Le bail à usage professionnel de l’entreprenant en droit uniforme OHADA…….....……………….503
J. Rech Sci Univ. Lomé (Togo), Spécial 2020, 22(4) : 411-421

BILINGUISME FONGBE / FRANÇAIS ET TRANSFERT DE


COMPETENCES DANS LES CENTRES D’ALPHABETISATION
AU BENIN. QUELLES IMPLICATIONS POUR LES ACTEURS ?.

FONGBE / FRENCH AND SKILLS TRANSFER IN LITERACY CENTERS IN


BENIN. WHAT IMPLICATIONS FOR THE ACTORS?

HOUEHA N. S.*1, KELANI R. R. D.2 et GBAGUIDI G. G. A.3


1,*- (Assistant), Ecole Normale Supérieure de Natitingou
BP 72 Natitingou, Bénin, Tél. /Fax :+(229) 97007020
E-mail : [email protected]
2- (Maître de Conférences)
Ecole Normale Supérieure de Natitingou, BP 72 Natitingou, Bénin
Tél. +(229) 96737535

3- (Maître de Conférences)
Institut National de la Jeunesse et de l’Education Physique et du Sport
01 BP 169 Porto-Novo, Bénin, Tél. +(229) 97982350

(Reçu le 06 Septembre 2019 ; Révisé le 28 Novembre 2019 ; Accepté le 05 Décembre 2019)

RESUME

Le bilinguisme français / langue nationale est à l’épreuve dans les centres


d’alphabétisation du Bénin. En effet, face aux exigences d’ordre pédagogique et
didactique qui visent l’amélioration de la qualité des enseignements/apprentissages dans
les centres d’alphabétisation, le français fondamental a été introduit dans les programmes
d’alphabétisation au Bénin. Au moyen d’entretiens, d’administration de questionnaire et
d’analyse documentaire, la présente contribution se consacre aux enjeux du bilinguisme
français / langue nationale dans les centres d’alphabétisation au regard de l’atteinte des
objectifs de l’Education Pour Tous. Il ressort des analyses que les programmes
d’alphabétisation bilingue (français-langue nationale) facilitent le transfert des
compétences. Il se dégage l’intérêt de l’arrimage l’alphabétisation au modèle du
programme éducatif formel.
Mots-clés : Alphabétisation, éducation, adultes, enseignement/apprentissage,
compétence, bilinguisme.

ABSTRACT

French bilingualism / national language is being tested in literacy centers in Benin.


Indeed, faced with the pedagogical and didactic requirements that aim to improve the
quality of teaching / learning in literacy centers, basic French has been introduced in
literacy programs in Benin. Through interviews, questionnaire administration and
document analysis, this contribution focuses on the issues of French bilingualism /
national language in literacy centers in terms of achieving the objectives of Education For
All. Analyses show that bilingual literacy programs (French-national language) facilitate
the transfer of skills. The interest in linking literacy to the model of the formal educational
program emerges.
Keywords: Literacy, education, adults, teaching / learning, competence, bilingualism.

411
HOUEHA N. S., KELANI R. R. D. & GBAGUIDI G. G. A.

INTRODUCTION avant la présentation des résultats qui sera suivie


d’une discussion.

L ’accès à une éducation de qualité, fait partie


des Objectifs du Développement Durable
(ODD) adoptés par l’ONU en septembre 2015.
1. EXPLORATION THEORIQUE
Le cadre théorique de notre étude se réfère
Depuis 2000, l’un des Objectifs du Millénaire principalement aux notions de langue nationale,
pour le Développement adoptés à New York du bilinguisme et de compétence.
(Etats-Unis) par les 193 Etats membres de
l’ONU, est d’assurer l’éducation primaire pour 1.1. Langue nationale comme identité
tous. En effet, l’accès à l’éducation pour tous De manière générale, une langue maternelle est
(EPT), mouvement lancé en mars 1990 à considérée comme une langue apprise depuis
Jomtien (Thaïlande) lors de la Conférence l’enfance, une langue nationale est considérée
mondiale sur l’éducation, vise surtout la lutte comme une langue propre à chaque pays et une
contre l’analphabétisme. langue officielle est celle choisie comme langue
C’est dans cette optique que le Bénin, à travers de travail. Une langue maternelle peut avoir le
des dispositifs d’éducation (formelle et non statut de langue nationale (cas du Bénin). Dans
formelle), œuvre également pour l’amélioration le cadre de notre étude, il faut souligner que le
de son taux d’alphabétisation qui, suivant le fongbé, langue maternelle, est une langue
rapport de l’INSAE (2015), paraît très faible nationale et sert de langue d’alphabétisation
(44,6%,). En effet, dans le sous-secteur de dans les communes cibles (Za-Kpota et
l’alphabétisation, on note depuis quelques Bohicon). Le français, langue étrangère est
années, des innovations en matière de utilisée comme langue officielle ou langue de
pédagogie, de contenu de programme et de travail et sert de langue d’enseignement dans le
disciplines d’enseignement. C’est le cas de système éducatif formel.
l’introduction du français fondamental comme
matière d’enseignement dans les programmes Considérée comme propre à chaque pays, la
d’alphabétisation. Cependant, la mise en œuvre langue nationale permet aux communautés
de ces innovations n’est pas encore effective d’affirmer leur identité. Pour Michelet J. (1880),
dans les centres d’alphabétisation du Bénin. la langue est la représentation fidèle du génie
des peuples, l'expression de leur caractère, la
Notre recherche de type qualitatif, menée auprès révélation de leur existence intime, leur Verbe,
de dix-neuf (19) alphabétiseurs de la commune pour ainsi dire. En considérant que « l'histoire
de Za-Kpota et de trois (03) personnes de France commence avec la langue française.
ressources chargées de la mise en œuvre du La langue est le signe principal d'une
Programme de Cours Accéléré (PCA) dans la nationalité » (ibid., 1861 : 1), nous pouvons
commune de Bohicon, vise à appréhender les donc affirmer que la langue constitue l’identité
enjeux du bilinguisme fongbé (langue nationale des peuples. Cette affirmation se précise
d’alphabétisation dans les communes cibles), et davantage avec Diop S. cité par Hima A. (2007 :
du français (langue officielle au Bénin), sur le 3) qui pense que :
processus d’enseignement / apprentissage dans
les centres d’alphabétisation. Elle vise aussi à La promotion des langues n’est pas un enjeu
évaluer les implications du bilinguisme pour les théorique. Elle s’inscrit dans le cadre concret
animateurs, notamment en matière de du développement des peuples et de leur combat
compétences à acquérir et de connaissances à pour la reconnaissance de leur identité.
transmettre. Elle vise enfin, à interroger la place L’enseignement, et d’une manière générale,
des organisations dans la mise en œuvre de ce l’ensemble du système éducatif, peut et doit
bilinguisme en vue de l’atteinte des objectifs de jouer à cet égard un rôle déterminant. De sa
l’EPT au Bénin. capacité à s’adapter aux réalités nouvelles et à
Nous présenterons d’abord le cadre théorique de intégrer les langues maternelles, dépendent, en
cette étude et notre démarche méthodologique effet, la sauvegarde des authenticités et
l’avènement d’un dialogue culturel plus juste
412
J. Rech Sci Univ. Lomé (Togo), Spécial 2020, 22(4) : 411-421
Bilinguisme fongbé / français et transfert de compétences dans les centres d’alphabétisation
au Bénin. Quelles implications pour les acteurs ?.

parce que fondé sur l’égalité et la - des considérations d’ordre économique et


complémentarité. politique
- des exigences d’ordre pédagogique.
Il convient donc de faire la promotion des
langues nationales dans les centres En effet, dans son rapport sur la place de la
d’alphabétisation en vue de favoriser la langue maternelle dans l’enseignement scolaire,
reconnaissance identitaire des communautés Legendre J. (2006), souligne que :
bénéficiaires des programmes d’alphabétisation L’assemblée parlementaire considère que des
et d’éducation d’adultes. Il convient également considérations d’ordre différent influencent la
d’œuvrer pour l’introduction effective des place de la langue maternelle dans
langues nationales dans l’éducation formelle en l’enseignement scolaire. Il y a le droit, aussi bien
vue de favoriser le dialogue interculturel. A cet le droit à l’éducation que le droit à une identité
effet, il serait aussi intéressant de voir nationale. Il y a la sauvegarde du patrimoine
l’importance des langues nationales dans linguistique, européen et mondial, il y a la
l’éducation. promotion du dialogue et des échanges par la
diversité linguistique et il y a les considérations
1.2. Importance des langues nationales dans pédagogiques, sans compter l’utilisation
l’éducation politique qui est souvent faite de cette place.
L’usage des langues nationales pour
l’enseignement est motivé par plusieurs raisons En ce qui concerne les motivations d’ordre
dont notamment : pédagogie, le point de vue de certains auteurs
- des exigences liées au droit ainsi qu’à la sont récapitulés dans le tableau I ci-dessous :
sauvegarde et à la promotion du patrimoine
linguistique,

Tableau I : Récapitulation des points de vue de certains auteurs au sujet des motivations de
l’usage des langues nationales dans l’éducation

Auteurs Portée de l’éducation en langue maternelle sur l’ensei-


gnement/apprentissage
Ouane A. (1995) Un individu est normalement plus mature dans sa langue maternelle et tout
apprentissage dans cette même langue sera relativement plus facile
Poth J. (1988) Garantit le décollage intellectuel de l’enfant dès le début de la scolarité.
Lui apporte l’équilibre sans lequel il s’atrophie, la possibilité de verbaliser
sa pensée et de s’intégrer dans le monde qui l’environne
Legendre J. (2006) Favorise l’acquisition des compétences,
Hima A. (2007) augmente significativement les chances de réussite scolaire,
Boko G. C. (2007) voire donne de meilleurs résultats
da Cruz M. (2008)

Boko G. C. (2007) Bonne construction des agrégats de la personnalité depuis l’enfance


Soutien permanent du cercle familial qui participe au processus
d’appropriation, de consolidation et de réinvestissement des savoirs
diffusés
Chelli A. (2011) Garanties l’émancipation de l’enfant,
améliore la prise en charge de l’enseignement des langues étrangères dont
le français

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HOUEHA N. S., KELANI R. R. D. & GBAGUIDI G. G. A.

1.3. Du bilinguisme au transfert de favorise le développement des compétences et a


compétences pour but, le développement des pratiques
De manière générale, la connaissance est définie professionnelles.
comme la maîtrise intellectuelle acquise par
l'apprentissage, la recherche ou l'expé-rience. Avec Nonaka I. et Takeuchi H. (1997), nous
Elle est également définie comme le mode pouvons schématiser ce processus d’appro-
d'acquisition du savoir ou la compréhension priation de la connaissance en quatre étapes
intellectuelle voire spirituelle du monde. Quant (Voir schéma ci-dessous). Il s’agit de :
à la compétence, elle est définie comme la - la formalisation des connaissances d’une
capacité à remplir une fonction ou à effectuer personne qui consiste à passer des
certaines tâches. Nous pouvons en déduire que connaissances tacites individuelles aux
l’accès à la connaissance facilite le connaissances explicites de l’individu.
développement des compétences. - la standardisation des connaissances qui
consiste à passer des connaissances explicites
Selon Beaudoin S. (2001 : 7), le transfert de individuelles aux connaissances explicites
connaissances est un processus d’appropriation collectives
« par lequel des personnes, des groupes ou des - l’imprégnation des connaissances qui
organisations développent, par l’intermédiaire consiste à passer des connaissances explicites
d’actions concrètes, un plus grand contrôle sur collectives aux connaissances tacites collectives
les aspects de leur réalité (matérielle, - la socialisation qui consiste à passer des
psychologique ou sociale) qu’ils considèrent connaissances tacites collectives aux
importants ». Ce processus d’appropriation connaissances tacites individuelles.

Formalisation

Connaissances Connaissances
explicites tacites
collectives individuelles

Connaissances Connaissances
tacites explicites
collectives individuelles

Socialisation Standardisation

Figure : Schématisation du processus d’appropriation des connaissances, à partir de Nonaka I.et


Takeuchi H. (1997

Imprégnation A partir de ce schéma, nous pouvons dire qu’il


existe un lien fort entre les différentes étapes
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Bilinguisme fongbé / français et transfert de compétences dans les centres d’alphabétisation
au Bénin. Quelles implications pour les acteurs ?.

d’appropriation de connaissances qui se Soulignons avec N. Legros2, que l'introduction


présente sous forme d’une spirale ou d’un « effet de l'enseignement d'une langue étrangère à
boule de neige » partant de la formalisation à la l'école, offre des immenses possibilités
standardisation, de la standardisation à d'apprentissage à l’apprenant en matière de
l’imprégnation, de l’imprégnation à la langue. De plus, les apprenants bénéficiant d'un
socialisation et de la socialisation pour revenir à enseignement bilingue ont de meilleures
la formalisation. performances dans leur langue maternelle et
dans les matières enseignées en langue 2 que les
Pour Nonaka I. et Takeuchi H. (ibid.), les apprenants monolingues.
connaissances tacites individuelles sont toutes Pour Chelli A. (2011), une nouvelle politique
celles qui correspondent aux connaissances éducative qui valoriserait les langues
instinctives d’un individu. Il s’agit des savoirs maternelles, améliorerait la prise en charge de
que l’on possède et qu’on ne peut expliquer. Les l’enseignement des langues étrangères dont le
connaissances explicites individuelles, français qui reste, avant tout et malgré tout, un
correspondent aux connaissances personnelles outil indispensable dans les relations
que nous sommes capables d’expliquer. Quant économiques et un sésame pour l’ouverture sur
aux connaissances explicites collectives, elles le monde.
correspondent aux connaissances valables dans Eu égard à tout ce qui précède, nous pouvons
un certain contexte (valeurs, normes et dire que l’enseignement bilingue permet
connaissances scientifiques acquises par le d’approfondir la connaissance des langues, de
groupe), tandis que les connaissances tacites faciliter les apprentissages et d’améliorer les
collectives regroupent tous les savoirs qui résultats scolaires des apprenants.
correspondent à la manière de se comporter en
groupe. 2. Démarche méthodologique
Il s’agit d’une enquête qualitative réalisé au
L’enseignement ou la transmission de Bénin et au cours de laquelle nous avons
connaissances en contexte bilingue peut être administré un questionnaire semi-ouvert à
considéré comme l’usage d’une pédagogie qui l’ensemble des 20 animateurs en activité dans la
s'appuie sur le bilinguisme. Le bilinguisme, de commune de Za-Kpota en vue de voir les
manière générale, est défini comme l’usage facteurs défavorables à l’enseignement du
courant de deux langues. Selon une étude du français fondamental dans les centres
Centre International d’Etudes Pédagogiques1, d’alphabétisation. Le taux de récupération est de
l’enseignement bilingue permet d’approfondir 19/20. L’observation de quatre (04) séances
la connaissance des langues et des cultures qui d’alphabétisation dans deux (02) centres
leur sont associées, ce qui invite à penser et à différents (Ajido et Dan-Tota) nous a permis de
appréhender le monde différemment. Les faire des études de cas. L’expérience des
apprentissages réalisés dans l’autre langue apprenants du Programme de Cours Accéléré
enrichissent la connaissance et la maîtrise de la (PCA) dans la commune de Bohicon a été
première langue. Tous les apprenants trouvent explorée à travers trois (03) entretiens semi-
une valeur ajoutée dans l’enseignement dirigés auprès des personnes impliquées dans sa
bilingue, indépendamment des niveaux mise en œuvre. Cette exploration nous a permis
d’apprentissage. Le passage par une autre de recueillir des données dans un contexte de
langue d’enseignement peut même parfois aider bilinguisme éducatif.
à lever des difficultés scolaires et à mieux
apprendre. 3. RESULTATS ET DISCUSSIONS

1 CIEP (2015), « 10 idées reçues sur le bilinguisme et 2 Legros Nadine, « La formation des enseignants et
l’enseignement bilingue », Département langue française, l'éducation bilingue en France », Université de Lille 3,
Sèvres cedex, www.ciep.fr France, www.celelc.org
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Les données recueillies s’articulent autour de messages qui constituent une partie des
trois axes principaux. Il s’agit du droit à représentations que les enquêtés ont de leurs
l’éducation et à la promotion des langues activités. A partir de la transcription d’un slogan
nationales, des obstacles à l’enseignement du d’alphabétisation en langue nationale fon et de
français dans les centres d’alphabétisation et des sa transcription en français (voir tableau n°02),
influences du bilinguisme sur le processus nous pouvons affirmer que l’éducation en
d’enseignement / apprentissage. langue nationale est un droit et favorise la
promotion et la valorisation de la langue
3.1. Droit à l’éducation et promotion des nationale.
langues nationales
Les chansons et slogans qui servent d’animation
dans les centres d’alphabétisation véhiculent des

Tableau II : Slogan d’animation dans les centres d’alphabétisation


en fongbé et traduction en français

Slogan d’alphabétisation en fongbé Slogan traduit en français

- « Mɛ tomɛ gbe ɔ ? - « Dans les langues nationales,


- E ɖo na yɔ wlan, bo xa, bo lɛn ! - il faut savoir écrire, lire et compter !
- Mɛ tomɛ gbe ɔ ? - Dans les langues nationales,
- E ɖo na yɔ wlan, bo xa, bo lɛn ! - il faut savoir écrire, lire et compter !
- Mɛ tomɛ gbe ɔ ? - Les langues nationales,
- Nu kɔn wɛ na yi dandan ! - doivent être obligatoirement développées
- Bɔ mi ɖo gbe sisɔ mɛ nu nyɔ wlan nyɔ xa zɔ ɔ !
- Bɔ gbé mi tɔn lɛ na yi nukɔn ! » - Prêts pour l’alphabétisation,
- Afin que nos langues nationales se
développent ! »

A travers ce slogan transcrit, un accent est mis seulement savoir lire, écrire et compter
sur le droit à l’éducation - « il faut savoir écrire, (s’instruire), mais aussi pour faire la promotion
lire et compter » - notamment le droit à de leur langue nationale. Tout ceci cadre bien
l’éducation dans les langues nationales. En effet avec le raisonnement de Legendre J. (op. cit.),
« dans les langues nationales- il faut savoir qui cite parmi les considérations qui sous-
écrire, lire et compter ! ». Un accent est tendent l’usage de la langue maternelle dans
également mis sur la nécessité voire l’obligation l’enseignement, la sauvegarde du patrimoine
de faire la promotion des langues nationale – linguistique et le droit, aussi bien le droit à
« les langues nationales : doivent être l’éducation que le droit à une identité nationale.
obligatoirement développées » et un
engagement est pris à cet effet : « prêts pour Il serait donc intéressant que les gouvernants
l’alphabétisation,… ». Il en ressort également investissent davantage dans les programmes
que l’alphabétisation, voire l’éducation doit être d’alphabétisation en langue nationale en vue de
un moyen de promotion des langues nationales. garantir aux populations, le droit à l’éducation
En effet, « prêts pour l’alphabétisation - afin et à une identité ainsi que la promotion des
que nos langues nationales se développent ! ». langues nationales et du dialogue culturel. Cela
n’exclurait pas l’enseignement d’une langue
Nous pouvons en déduire que, l’éducation étrangère comme le français fondamental.
notamment l’éducation en langue nationale est 3.2. Facteur(s) défavorable(s) à l’ensei-
un droit et lorsque les peuples s’engagent dans gnement du français fondamental dans les
l’alphabétisation ou l’éducation, c’est pour non centres d’alphabétisation
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Bilinguisme fongbé / français et transfert de compétences dans les centres d’alphabétisation
au Bénin. Quelles implications pour les acteurs ?.

Malgré l’introduction du français fondamental


dans les programmes d’alphabétisation, les 3.2.1. Non effectivité de l’enseignement du
enquêtes de terrain montrent que très peu français fondamentale dans plusieurs centres
d’alphabétiseurs enseignent cette discipline d’alphabétisation
dans leur centre. Nous avons catégorisé les Les données recueillies auprès des alphabé-
données recueillies à cet effet, en deux. La tiseurs en ce qui concerne les disciplinent qu’ils
première catégorie de données concerne la non enseignent ainsi que les disciplines qu’ils
effectivité de l’enseignement du français dans souhaitent enseigner dans la perspective de la
les centres et la seconde se rapporte aux facteurs professionnalisation de leur métier, se présent
qui y sont à l’origine et qui se rapportent comme suit (tableaux III a et III b) :
notamment à la faiblesse du niveau de
qualification des animateurs.

Tableau III a : Répartition des enquêtés selon les compétences ou disciplines enseignées dans les
centres d’alphabétisation

Disciplines enseignées en fon Autres disciplines


Création
Lecture Education Sciences
et Sciences Formation Français
et civique et de la Maths
gestion de la vie professionnelle fondamental
écriture sociale terre
d’activité

Effectif 19 05 18 17 13 02 06 00

Tableau III b : Répartition des enquêtés selon les disciplines qu’ils souhaitent enseigner
dans les centres d’alphabétisation
Disciplines enseignées en fon Autres disciplines
Lecture Création Education Sciences
Sciences Formation Français
et et gestion civique et de la Maths
de la vie professionnelle fondamental
écriture d’activité sociale terre
Effectif 18 06 14 16 13 04 09 02

Les tableaux III a et III b révèle qu’au niveau moitié (09/19) d’entre eux, envisage de
des centres d’alphabétisation, les alphabétiseurs l’enseigner. En ce qui concerne les
au-delà de la lecture et de l’écriture, enseignent mathématiques, aucun d’eux ne les enseigne et
d’autres matières qui favorisent la transmission très peu d’entre eux sont motivés à les enseigner
de connaissances (éducation civique et sociale = (02/19).
18/19, Sciences de la vie = 17/19, Sciences de la
terre = 13/19). Ce qui peut concourir à Cette situation pourrait s’expliquer par le fait
développer les aptitudes intellectuelles des que le niveau de qualification actuel des
apprenants. Cependant, malgré son intro- alphabétiseurs est très bas et ne leur permet pas
duction dans le programme d’alphabétisation au de disposer des compétences nécessaires pour
Bénin, ils sont très peu nombreux à enseigner le enseigner les mathématiques ni le français
français fondamental (06/19) mais près de la fondamental.

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3.2.2 Faible qualification des alphabétiseurs et accès au métier peu règlementé

Tableau IV : Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction ou de qualification


Niveau d’instruction dans le système Niveau de qualification
formel
Sans Primaire Secondaire Supérieur Formation Formation Alphabétisé

Total
instruction (CEP) (BEPC) (BAC) initiale au métier continue/ métier
d’animateur d’animateur
Effectif 06 11 02 00 19 Néant Néant 19

Les données compilées dans le tableau IV montrent que 17/19 des alphabétiseurs n’ont pas fait des
études secondaires et 6/19 (le tiers environ), n’ont jamais étudié dans le système éducatif formel.

Tableau V : Répartition des enquêtés selon leur mode de recrutement

Modalités de recrutement
Test / concours Recommandation Etude de dossier
Effectifs 04 02 15

Le tableau V montre que presque tous les 3.3. Influences du bilinguisme sur le
alphabétiseurs sont admis dans le métier par processus enseignement/apprentissage
« étude de dossier » (15/19) ou par Les principales données recueillies sur le
« recommandation » (02/19). Seulement 04/19 Programme de Cours Accéléré (PCA) / centre
des alphabétiseurs déclarent avoir subi un de Bohicon, se résument comme suit :
« test » de recrutement.
 Le PCA est une école de deuxième chance
A partir de tout ce qui précède, nous pouvons pour les analphabètes ou personnes
dire que le faible niveau de qualification des déscolarisées de 10 à 17 ans. Ce programme est
animateurs constitue un obstacle pour la mise en subdivisé en trois (03) niveaux Le niveau I
œuvre effective de l’enseignement du français correspond au (CI - CP), le niveau II correspond
fondamental dans les centres d’alphabétisation. au (CE1 - CE2) et le niveau 3 correspond au
En effet, avec Heckman J. et Carneiro P. (2003) (CM1 - CM2) de l’enseignement primaire
qui pensent que les compétences engendrent les formel.
compétences, nous pouvons dire que moins le
niveau de formation ou de qualification de  Les cours se déroulent exclusivement les
l’enseignant est élevé, moins il sera compétent matins de 8h à 13h pendant 4 jours sur 7 (lundi,
pour transmettre des connaissances à ses mardi, jeudi et vendredi). Les après-midis et les
apprenants. A cet effet, et dans la perspective de autres jours de la semaine sont réservés pour
faciliter le transfert des connaissances dans les l’apprentissage d’un métier ou la vacation à des
centres d’alphabé-tisation et d’éducation activités professionnelles par les apprenants.
d’adultes, il serait intéressant pour les structures  L’animation des cours se fait en français
en charge de l’alphabétisation, de règlementer langue étrangère et en langue nationale fon
l’accès au métier d’animateur des centres (fongé).
d’alphabéti-sation en visant la compétence lors
du recrutement de ceux-ci. Il serait aussi  Des taux de réussite de 100% à l’examen
intéressant pour ces structures, d’investir dans la du CEP en 2015 (1ère participation) et en 2019
formation des animateurs en activité. (2ème participation) ont été enregistrés (tableau
VI ci-dessous).

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Tableau VI : Taux de réussite des apprenants du PCA, centre de Houndonho (Bohicon) à


l’examen du CEP de 2015 à 2019.
Année Inscrits Admis Taux de réussite Observations
2015 15 15 100% 1ère participation
2016 Néant Néant Néant Non-participation à l’examen du
2017 Néant Néant Néant CEP pour raisons d’ordre
2018 Néant Néant Néant organisationnel
2019 11 11 100% 2ème participation
Source : Données statistiques du PCA Bohicon, centre de Houndonho, 2019

A partir des données recueillies, nous percevons en vue d’améliorer le niveau de connaissances
qu’il y a une équivalence de niveau entre le des apprenants dans leur langue maternelle.
Programme de Cours Accéléré (éducation non Ceci favoriserait aussi les échanges
formelle) et le programme dispensé dans les interculturels et l’ouverture des néo-alphabètes
écoles primaires (éducation formelle). Nous sur le monde.
percevons également qu’un lien a été établi
entre le centre de formation et le monde de CONCLUSION
l’emploi notamment à travers l’apprentissage ou
l’exercice d’un métier par les apprenants. Ce qui Cette recherche participe à la reconnaissance de
facile l’auto-emploi ou l’insertion la place des langues nationales dans le processus
professionnelle. Nous percevons aussi qu’il d’enseignement / apprentissage dans les centres
s’agit d’un bilinguisme français (langue d’éducation d’adultes. Elle participe surtout à
étrangère) / fon (langue nationale). Les deux l’identification des facteurs qui constituent des
participations du centre à l’examen national du obstacles pour l’enseignement du français
Certificat d’Etudes Primaire ont donné des fondamental dans les centres d’alphabétisation.
résultats très encourageants (100%). Nous Elle révèle enfin, que l’enseignement bilingues
pouvons donc en déduire que les programmes (français fondamental / langues nationales) a des
d’alphabétisation bilingue (français-langue influences positives sur le transfert des
nationale) arrimés sur le modèle du programme compétences dans les centres d’alphabétisation.
éducatif formel, facilitent l’enseignement /
apprentissage et par ricochet, le transfert des Comme perspectives, il apparait de manière
compétences au niveau des centres impérieuse pour les institutions en charge de
d’alphabétisation. l’alphabétisation de faciliter la création une
passerelle entre l’enseignement non formel
En vue de faciliter le transfert de connaissances (l’alphabétisation) et l’enseignement formel, de
dans les centres d’alphabétisation, il serait rehausser le niveau de recrutement des futurs
intéressant de créer une passerelle entre animateurs ou de renforcer la capacité
l’éducation non formelle, l’éducation formelle d’intervention des animateurs en activité à
et le marché de l’emploi. A cet effet, il convient travers leur mise en formation. Il apparait aussi
pour les structures en charge de indispensable pour les animateurs en activité, de
l’alphabétisation, de veiller à l’arrimage des se faire former en vue d’acquérir les
programmes d’alphabétisation aux programmes compétences indispensables pour l’amélio-
dispensés dans les écoles formelles, d’une part, ration de leurs prestations et surtout pour la mise
et d’articuler les programmes d’alphabétisation en œuvre des innovations dans le sous-secteur
aux besoins d’emplois, d’autre part. Il serait de l’alphabétisation notamment en ce qui
aussi intéressant pour ces structures d’œuvrer concerne l’enseignement des nouvelles
pour l’enseignement effectif du français disciplines telles que les mathématiques et le
fondamental dans les centres d’alphabétisation français fondamental.

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