Rapport Phase I Parcours DRAMS

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‫المملكة المغربية‬

Royaume du Maroc

‫وزارة الفــالحة والصيد البحري والتنمية القروية والمياه والغابات‬


Ministère de l’Agriculture, de la Pèche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts
Direction Régionale de l’Agriculture Marrakech‐Safi

Marché 22/2019

ETUDE DE DELIMITATION, D’INVENTAIRE ET DE CARACTERISATION POUR LA


CREATION DES ESPACES PASTORAUX ET SYLVO‐PASTORAUX DANS LA REGION DE
MARRAKECH ‐ SAFI

PHASE 1

Rapport relatif à la capitalisation des acquis


et note méthodologique

Société du Holding NAREVA


SUNCITY, Immeuble B, 1er étage, Avennue Annakhil, Hay Riad, RABAT - MAROC
Tél (212) 537 70 14 00 / 26 / 27 – Fax (212) 537 70 74 34
Email :[email protected] Société certifiée ISO 9001 v2008
Phase 1 : Capitalisation des acquis et note méthodologique

TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION .............................................................................. 1
2. CONTEXTE : ANCRAGE AVEC LA POLITIQUE DU PLAN MAROC VERT .............. 3
2.1 Problématique de l’activité pastorale : Aménagement et gestion des
terrains de parcours dans la zone 4

2.2 Caractéristiques écosystémiques de la zone d’intervention de la région


Marrakech-Safi 5
2.2.1 Milieu physique et naturel de la zone d’intervention 5
2.2.2 Aspects de mise en valeur agricole 7
2.2.3 Contraintes de l’élevage extensif dans la région Marrakech-Safi 8

2.3 Les principaux acteurs de l’étude 8

3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES


PASTORALES ET SYLVO-PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI .... 10
3.1 Etude relative à l’étude du pastoralisme et la transhumance dans l’aire
géographique de l’Arganeraie pour l’Agence Nationale pour le
Développement des Zones Oasiennes et de l’Agence des Oasis et de
l’Arganier (ANDZOA) 2012. B.E. ADI 10

3.2 Elaboration du schéma d’aménagement des parcours dans les plateaux et


plaines nord atlasiques Marché N° 8/2012/DIAEA/DA 12

3.3 Projet de développement rural des zones montagneuses de la province d’Al


Haouz : Etude Agropastorale dans les cercles d’Asni et d’Amezmis. B.E./
CID 2004 30

3.4 Paysages et sols de la zone d’étude du projet SMAP. commune rurale


d’ouled Dlim, marrakech (maroc) 2007, Claudia Zucca et Franco Previtali 31

3.5 Évaluation pastorale des plantations dans les zones du projet SMAP ;
Réalisée par Ali Ferchichi ; Mohammed Yessef ; Oumelkheir Belkheiri 33

3.6 Aménagement sylvopastoral et agro-forestier de l’Arganeraie et de la


Tetraclinaie des communes rurales des Ida ou tghouma province
d’essaouira 1995. 37

3.7 Contribution à la conception d’un SIG pour l’aménagement et la gestion


des parcours dans la commune rurale de Oulad Dlim-Marrakech : Cas de
l’élaboration d’une base de données. Ouhti Yousssaa 2006 IAV Hassan 2.
Rabat 38

3.8 Apport de la télédétection spatiale et des systèmes d’information


géographiques (SIG) à l’évaluation des terres. Cas de la commune rurale
de Oulad Dlim-Marrakech 38

3.9 Analyse des facteurs de dégradation des peuplements forestiers du bassin


versant Ourika et perspectives d’aménagement durable pour la lutte anti
érosive . 39

3.10 Suivi de l’état environnemental de la région de Marrakech Tensift Al Haouz, 39

3.11 La gestion durable de l’arganeraie, Enjeux et perspectives 40

3.12 Etude ethnobotanique auprès de la population riveraine de la forêt


d’Amsittène : cas de la Commune d’Imi n’Tlit (Province d’Essaouira) 44

4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE .................................... 45


4.1 Coordination, gestion et suivi de la prestation 46
Phase 1 : Capitalisation des acquis et note méthodologique

4.2 Phase 1 : capitalisation des acquis et note méthodologique 46

4.3 Phase 2 : délimitation, description, caractérisation, inventaire et évaluation


des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux 49
4.3.1 Elaboration de cartes fixant les limites géographiques des espaces pastoraux et
sylvo-pastoraux. 49
4.3.2 Démarche et procédures 50
4.3.2.1 Imagerie satellitaire : 54
4.3.2.2 Les classes d’occupation du sol 55
4.3.2.3 Méthodologie 57
4.3.2.4 La mise en œuvre technique d’un SIG 59
4.3.3 Description et analyse des spécificités et des caractéristiques des espaces
pastoraux et sylvo-pastoraux. 63
4.3.4 Caractérisation des faciès pastoraux identifiés à travers l’évaluation des
paramètres édapho-climatiques et la composition floristique. 63
4.3.5 Inventaire et évaluation des ressources pastorales de l’espace concerné. 64
4.3.6 L’élaboration d’indications sur la variabilité de la phytomasse selon la
variabilité intra et interannuelle par rapport aux conditions climatiques de
l’année en cours. 65
4.3.7 Conception, mise en place et initiation d’un protocole de suivi de l’état de la
végétation à travers l’installation de parcelles permanentes. 66

4.4 Phase 3 : Caractérisation des modes de conduite des élevages et


d’utilisation des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux et élaboration des
PDPs 66
4.4.1 Inventaire et description des infrastructures, des installations, des
équipements, des couloirs de passage et des axes de mobilité des troupeaux. 67
4.4.2 Analyse des systèmes de production animale 69
4.4.3 Capacité d’accueil des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux. 70
4.4.4 Description et l’analyse des structures sociales, notamment les droits des
usagers et des ayants droits lorsqu’ils existent. 71
4.4.5 Analyse des aspects liés à la pratique de la transhumance pastorale telle que
stipulée à l’article 2 de la loi 113-13 71

4.5 Phase 4 : Synthèse et validation de l’étude 72

4.6 Organisation de la structure 74


4.6.1 Communication et coordination 75
4.6.2 Rôles et responsabilités 76

4.7 Relation entre les parties 76

5. EQUIPE, PLANNING D’INTERVENTIONS PROPOSES ET ORGANISATION ........... 77


5.1 Présentation et Justification des profils proposés 77

5.2 Back-stopping 79

6. PLANIFICATION GENERALE DE L’EXECUTION DE LA MISSION ...................... 81


6.1 Plan de travail et calendrier d’affectation du personnel 81
6.1.1 Hypothèses 81
6.1.2 Note sur le planning 82

6.2 Rapportage 84

7. LOGISTIQUE ET MOYENS MATERIELS ................................................... 85


ANNEXES ........................................................................................ 86
Phase 1 : Capitalisation des acquis et note méthodologique

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte terrain ......................................................................................................... 52


Figure 2 : Image satellite de la région ........................................................................................ 53
Figure 3 : Les grands ensembles pastoraux (stratification à l’échelle régionale)...................................... 54
Figure 4 : Préparation des données satellitaires ............................................................................ 55
Figure 5 : Diagramme méthodologique ....................................................................................... 57
Figure 6 : Cycle de travail ...................................................................................................... 58
Figure 7 : Exemple d’un arbre de classification ............................................................................. 59
Figure 8 : Organigramme de la prestation ................................................................................... 75
Figure 9 : Planning d’intervention et calendrier des livrables ............................................................ 83

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Listes des membres de l’équipe et qualifications ............................................................ 78

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Région de Marrakech-Safi ............................................................................................ 5


Carte 2 : Les principaux écosystèmes pastoraux ............................................................................ 13
Carte 3 : L'aire de l'arganeraie dans la zone d'étude ....................................................................... 43
1. INTRODUCTION 1

1. INTRODUCTION

Les parcours représentent un patrimoine national d’une grande importance écologique, économique
et sociale pour le pays. Ces parcours constituent le principal fournisseur du marché national en viande
rouge ovine, cameline et caprine, et la principale source de revenu pour près d’un million de familles à
travers le Maroc (Direction d’Elevage 1992).

Ces parcours couvrent, à l’échelle nationale, une superficie de l’ordre de soixante-deux millions (62
millions) d’hectares dont neuf millions (9 millions) relève du domaine forestier et alfatier. Le reste de
ces terrains de parcours, (53 millions d’hectares), se trouve située à des étages bioclimatiques semi-
arides, arides et sahariens (Mhirit et Benabid 1980).

En dépit de leur faible productivité en termes de biomasse, estimée à cinquante-cinq unités


fourragères à l’hectare (55 UF/ha), il n’en demeure pas moins qu’ils produisent près de trente pour
cent (30 %) des disponibilités fourragères, correspondant en absolu à trois milliards cinq cent millions
unités fourragères (Bourbouze et Donadieu 1987).

Cette production sur parcours, constitue un mode de production vulnérable qui met en jeu l’interaction
entre l’homme (sans organisation sociale et professionnelle), l’espace, les ressources en eau (très
limités et fortement sollicitées) et l’animal (moins performant avec insuffisance de programme sanitaire
et génétique).

Cette vulnérabilité est amplifiée par les conditions édapho-climatiques devenues de plus en plus
sévères ainsi que du statut foncier de ces terrains et la déperdition des anciennes pratiques de
pacage notamment la transhumance (mouvements devenus irréguliers et n’obéissent plus aux
calendriers essentiellement saisonniers comme auparavant). Ce mode d’utilisation des terres qui est
la transhumance a été lié à une pratique ancestrale obéissant jadis à des accords coutumiers entre
les ayants droit et les nomades. L’élevage, pratiqué dans le cadre de ces accords, a connu plusieurs
changements ayant abouti à un dysfonctionnement du mode d’utilisation et de gestion de l’espace
pastorale et ceci à cause :

 Du rétrécissement de l’espace pastoral suite à une extraction importante de l’espace réservé


au pâturage pour en faire d’autres usages notamment la mise en culture, l’urbanisation et
autres infrastructures comme les routes, les autoroutes, les aéroports etc…

 De l’augmentation de l’effectif du cheptel et donc augmentation de la charge animale ayant


conduit à l’essoufflement du potentiel fourrager des parcours et la baisse des performances et
donc de la productivité de l’élevage,

 Du dérèglement au niveau des périodes de transhumance, les mouvements ne sont plus


saisonniers mais deviennent tributaire de l’abondance fourragère conjoncturelle,

 De la diversification des acteurs et des objectifs (parmi les propriétaires, souvent des
investisseurs non éleveurs et statistiques du cheptel en général non déterminées avec
exactitude),

 De l’absence de programme de long terme en matière d’aménagement et de gestion des


terrains de parcours.
1. INTRODUCTION 2

Le changement de ce mode d’élevage a engendré une série de problèmes et contraintes qui


menacent la conservation et la durabilité de la biodiversité et des ressources pastorales d’une part et
l’émergence de conflits ayant abouti à des tensions sérieuses au niveau de la gestion des parcours,
des points d’eau et des terres agricoles d’autre part.

En somme, les besoins pressants des populations et de leur bétail ainsi que la sévérité du climat
conjugués aux changements opérés dans la société et dans les usages multiples au sein de l’espace
à vocation pastorale, engendrés par des enjeux économiques et sociaux, ont conduit à la rupture de
ces relations coutumières et ancestrales entre les populations locales et les éleveurs venants d’autres
régions.

Ces changements semblent aujourd’hui à l’origine de conflits de pacage entre les ayants droit d’un
territoire donné et des transhumants venants de régions limitrophes ou même lointaines
particulièrement lors des périodes de fortes disettes.

Conscient de tous ces enjeux, le Département de l’Agriculture a initié la réforme des instruments
d’action et le renforcement de l’arsenal juridique et institutionnel régissant les modes d’utilisation,
d’aménagement et de gestion des terrains de parcours et la régulation des flux des transhumants.

A cet effet, le Département de l’Agriculture s’est attelé à préparer et mettre en œuvre la nouvelle loi
113-13 relative à la transhumance pastorale, à l'aménagement et la gestion des espaces pastoraux et
sylvo-pastoraux. Cette nouvelle loi pastorale a pour ambition de :

 Contribuer à la sécurisation de l’assiette foncière pastorale contre toutes les formes et pratiques
destructrices des ressources pastorales;

 Créer une dynamique vertueuse de réhabilitation et de gestion durable des ressources


pastorales;

 Renforcer le cadre institutionnel d’organisation, de développement et de gestion des terrains de


parcours;

 Réguler les flux des transhumants en vue de tirer profit des avantages associés à la
transhumance et de réduire les impacts négatifs qui lui sont associés (exploitation rationnelle
des ressources pastorales et réduction/atténuation des conflits).

C’est donc dans ce cadre global que la Direction Régionale de l’Agriculture de Marrakech - Safi
prévoit la réalisation de cette étude dans le but de réaliser les investigations nécessaires pour
identifier, délimiter, caractériser et inventorier les espaces pastoraux et sylvo-pastoraux, ainsi que
décrire et analyser les modes d’usage de ces espaces.

Conscient de l’importance de cette étude pour l’aboutissement des objectifs de création des espaces
pastoraux et sylvo-pastoraux dans la zone d’action de la Direction Régionale de Marrakech - Safi,
Notre bureau d’étude « ADI » a transcrit cette ambition et ces attentes en exigences élevées au
personnel chargé de cette étude.

La présente note décrit l'approche générale que nous comptons adopter tant sur le plan
organisationnel que sur le plan technique pour réussir cette mission d’ETUDE DE DELIMITATION,
D’INVENTAIRE ET DE CARACTERISATION POUR LA CREATION DES ESPACES PASTORAUX
ET SYLVO-PASTORAUX DANS LA REGION DE MARRAKECH - SAFI.
2. CONTEXTE : ANCRAGE AVEC LA POLITIQUE DU PLAN MAROC VERT 3

2. CONTEXTE : ANCRAGE AVEC LA POLITIQUE DU PLAN MAROC VERT

Pour permettre aux parcours de jouer pleinement leur rôle dans le développement de l’élevage et de
freiner le processus de leur dégradation, le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime du
Développement Rural et des Eaux et Forêts a procédé à l'élaboration de divers programmes et
stratégies d'interventions pour stopper ou atténuer cette tendance vers la rupture de l'équilibre des
écosystèmes naturels. Face à cette problématique, plusieurs projets de recherche et de
développement ont été exécutés dans divers écosystèmes et ce dans l'espoir de rétablir l'équilibre
écologique, restaurer et reconstituer les ressources naturelles en phase avancée de dégradation.

Dans cette optique, l'état a tracé une stratégie de développement de l'élevage et des parcours qui
consiste en :

 L’organisation des éleveurs en associations et assurer leur encadrement ;

 La préparation et réalisation de projets de développement intégrant les aspects socio-


économiques, écologiques et technologiques ;

 La préparation de programme de sensibilisation des populations et des éleveurs pour la


préservation des ressources naturelles ;

 La création d'associations et de coopératives professionnelles tout en les impliquant dans les


programmes de développement de l'élevage et tout en préservant les parcours et les forêts ;

 La facilitation de l'octroi de crédit aux associations et coopératives pour acheter les aliments de
bétail ;

 Le développement et amélioration des parcours par le semis et la plantation d'arbustes


fourragers et l'extension des points d'eau.

Plus récemment, la politique de développement économique et sociale du secteur agricole arrêtée


dans le cadre du Plan Maroc Vert a mis la filière des viandes rouges au centre des préoccupations
pour en faire une filière compétitive à l’horizon 2020. A cet effet, le Gouvernement et la Fédération
Interprofessionnelle des Viandes Rouges (FIVIAR) ont convenu d’établir un contrat programme qui
constituera le cadre de référence de leurs actions conjointes pour la mise à niveau de la filière des
viandes rouges.

De plus, et dans le cadre de la nouvelle politique agricole du Maroc et en particulier le Pilier 2 du Plan
Maroc Vert, l'Union Européenne (UE) et le Maroc ont signé une convention de financement du
Programme d'Appui Budgétaire à la Politique Sectorielle Agricole (PAPSA). Ce Programme vise la
dynamisation et le renforcement des performances de l'agriculture marocaine dans le but de la rendre
plus compétitive et plus respectueuse de l'environnement et de contribuer davantage à la sécurité
alimentaire nationale. Son objectif spécifique est de mettre à niveau durablement les filières agricoles
les plus proches des petits agriculteurs en promouvant l'amélioration des bases productives et la
gestion durable des ressources naturelles. Ce programme concerne quatre filières dont la viande
rouge ovine et les truffes qui sont directement liées aux terrains des parcours qui constituent leur base
productive.
2. CONTEXTE : ANCRAGE AVEC LA POLITIQUE DU PLAN MAROC VERT 4

Aussi, les orientations de la journée tenue à Agadir le 3 Juillet 2013, autour de la problématique de la
transhumance et dont l’ADI a présenté les résultats de l’étude « Impact de la transhumance sur
l’arganeraie » lancée par l’ANDZOA, et ce, en présence de Monsieur le Ministre de l’Agriculture
et de la Pêche Maritime du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Monsieur le Haut-
commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification et d’autres partenaires,
ont constitué le cadre commun, judicieux et cohérent d’orientation pour l’élaboration d’un programme
stratégique et ambitieux pour le développement des parcours et la régulation des flux des
transhumants au niveau de la majorité des parcours présahariens et sahariens du Royaume couvrant
ainsi, 6 grandes Régions à savoir : L’Oriental, Meknès Tafilalet, Souss Massa Drâa, Guelmim Es-
Smara, Laâyoune- Boujdour- Sakia El Hamra et Oued Eddahab Lagouira.

Ledit programme a été scindé en deux sous-programmes dont un prioritaire financé dans le cadre
d’un Don Qatarien et concerne les deux Régions de Souss Massa Drâa et Guelmim Es-Smara et
l’autre complémentaire couvrant le reste des Régions suscitées.

2.1 PROBLEMATIQUE DE L’ACTIVITE PASTORALE : AMENAGEMENT ET GESTION DES


TERRAINS DE PARCOURS DANS LA ZONE

La pression animale dans la zone de la DRA constitue une vraie menace pour la durabilité des
ressources pastorales. Cette pression est le concours de plusieurs conditions :

 Humaines (croissance démographique galopante et absence d’organisations professionnelles


pour la gestion des espaces pastoraux),

 Climatiques (fréquence élevée des années de sécheresse),

 Techniques (absence ou insuffisance des programmes d’amélioration pastorale et d’actions


d’accompagnements de la gestion de la santé animale) et,

 Coutumières (la déperdition ou le dérèglement des anciens modes d’utilisation des ressources
pastorales et hydriques notamment la transhumance).

Cependant, cette pratique a connu une évolution récente facilitée par les moyens de transport et de
communication engendrant ainsi des mouvements en masse et occasionnant de fortes concentrations
des troupeaux sur les sites les plus productifs conduisant en général à leurs dégradations souvent
irréversibles.

Dans cette vision, la présente étude consiste, tout en intégrant le phénomène de transhumance des
troupeaux, à promouvoir cette activité par le biais :

 D’actions d’aménagements pastorales et hydrauliques pour infléchir les conséquences des


effets de la compétition sur les ressources naturelles du territoire (fourragères, forestière,
hydraulique…)

 D’atténuation des conflits entre les usagers par la mise en place d’un système de gestion
adéquat qui prend en compte les potentialités, les contraintes aussi bien sociales, climatiques
que pastorales et zootechniques.

L’importance de cette zone d’intervention réside dans le fait qu’elle constitue un espace très sollicité
par divers usagers, et c’est dans cette optique que la problématique d’aménagement et de gestion de
cette activité pastorale s’imposent avec acuité dans la région.
2. CONTEXTE : ANCRAGE AVEC LA POLITIQUE DU PLAN MAROC VERT 5

Carte 1 : Région de Marrakech-Safi

2.2 CARACTERISTIQUES ECOSYSTEMIQUES DE LA ZONE D’INTERVENTION DE LA REGION


MARRAKECH-SAFI

2.2.1 Milieu physique et naturel de la zone d’intervention

La Région de Marrakech-Safi s’étend sur une superficie de 41 404 Km², soit 6 % du territoire national.
Elle est limitée au Nord par la région du grand Casablanca-Settat, au Sud par la région de Souss-
Massa, l’Est par la région de Béni Mellal-Khénifra et l’Ouest par l’Océan Atlantique.

Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2014, la Région compte


4.520.569 habitants, dont 42.87% sont urbains, taux inférieur au taux national (60,36%) ; la densité
est de 115 habitant au km2.

La Région regroupe sur le plan administratif la Préfecture de Marrakech et Sept Provinces:


Chichaoua, El Haouz, El Kelâa des Sraghna, Rhamna, Essaouira, Safi et Youssoufia, 215 communes
dont 18 urbaines, et 197 rurales. Le chef-lieu de la région est la Préfecture de Marrakech.

La région est caractérisée par un cadre géographique très varié composé de 5 zones naturelles :

 La zone de plateaux qui comprend les plateaux de Rehamna et Bahira, présentant une
topographie en relief d’altitude modérée ;
2. CONTEXTE : ANCRAGE AVEC LA POLITIQUE DU PLAN MAROC VERT 6

 La zone des plaines : elle englobe les plaines du Haouz central, de Rehamna puis Tassaout
Amont et Aval et la plaine de Abda qui possède de bons sols (tirs), un climat semi-aride à
influence océanique et présente un potentiel agricole élevé. Elle est néanmoins pauvre en
ressources en eau souterraine que l’on ne trouve que dans quelques nappes perchées du
plioquaternaire.

 Les bassins : Il s’agit essentiellement du Bassin d’Essaouira-Chichaoua qui est constitué par
des dépressions et des élévations sous forme de terrains de céréaliculture ou de parcours ;

 La chaine de Jbilets : c’est une zone de montagne d’altitude modérée très limitée ;

 La zone de montagne qui englobe une bonne partie de montagnes du Haut Atlas caractérisée
par des altitudes fortes et moyennes avec la présence du point culminant Jbel Toubkal, dont
l’altitude atteint 4165 m. Cette zone concentre des potentiels importants en eau.

La région dispose, également, de ressources en eau souterraines à différentes profondeurs qui lui
permettent de subvenir aux besoins de l’irrigation et qui constituent potentiellement un atout important
pour son développement socio-économique.

Le climat de la région se distingue par une variabilité apparente (température estivale moyenne des
maxima 37.7c° et des minima 4.9c°) avec une pluviométrie faible et irrégulière. La pluie varie de
800mm en région de montagne à 190mm dans la plaine. Il reste soumis aux influences de l’Océan
Atlantique et aux altitudes très élevées du Haut Atlas. Le caractère aride et semi-aride domine dans
toute la région, le subhumide apparaît seulement dans le haut atlas à une altitude comprise entre
1500 et 2000m. Presque la moitié de la superficie régionale présente des précipitations inférieures à
300 mm/an en moyenne dans la chaîne atlasique. Les basses températures permettent des
précipitations de flocon de neige à partir de 2500m d’altitude.

Le réseau hydrographique de la région comprend un grand bassin versant, celui du Tensift, et une
partie du bassin versant d’Oum Er Rbia, formés par plusieurs sous-bassins versants et drainant le
versant Nord du Haut Atlas, avec des apports d’origine pluvionivale.

Les eaux des Oueds, dont le volume est évalué à 23,64 m3/s, sont captées à la sortie de la montagne
par des séguias et ne coulent que rarement dans les plaines lors des crues. Les plus importants
affluents de l’Oued Tensift sont constitués des Oueds N’Fis, R’dat, Zat, Ourika,Rhéraya et Assif El
Mal.

Le réseau hydrographique de la Province d’Essaouira se réduit à quelques oueds dont le plus


important est l’Oued Ksob. Ce dernier prend sa source au niveau du Haut Atlas occidental et constitue
le principal collecteur d’eau de la Province, son débit moyen est estimé à 1,44 m3/s.

La partie orientale de la Région, relevant de la zone d’action de l’Agence de Bassin d’Oum Er Rbia,
est drainée par le système hydrographique des Oueds Tassaout - Lakhdar, leur régime est moins
irrégulier que ceux des affluents de l’Oued Tensift. Ils présentent un débit moyen annuel respectif de
11,7 et 16,1 m3/s.

La plaine centrale reçoit un certain nombre de petits Oueds irréguliers qui descendent des collines de
Rehamna et Youssoufia et qui convergent vers la région de Sidi Bennour (oued Aouja, M’tal, Farhi,
Bouchane,…).
2. CONTEXTE : ANCRAGE AVEC LA POLITIQUE DU PLAN MAROC VERT 7

Les ressources en eau de surface sont irrégulières et inégalement réparties. Les montagnes
constituent le château d'eau des écoulements de surface. Les apports moyens annuels sont évalués à
près de 824,5 Mm3 . Ces apports varient entre un minimum de 116 Mm3 et un maximum de l'ordre de
2 677 Mm3 . En outre, le bassin de Tensift bénéficie d'un transfert de l'ordre de 300 Mm3 à partir du
bassin de l'Oum Er Rbia destinés à l'alimentation en eau de la ville de Marrakech et à l'irrigation dans
le Haouz central.

Les forêts de la région de Marrakech–Safi s’étendent sur une superficie de 721.876 hectares, ce qui
représente 22,6% du total national, dont près de 65.120 hectares de plantations artificielles forestières
et fruitières en DRS (Défense et Restauration des Sols). Le taux de couverture forestière se situe
dans les zones forestières de montagne autour de 43 % avec une moyenne de 22 % pour toute la
région. Le caractère montagneux de la chaîne atlasique lui confère une vocation pastorale et
forestière. Le Haut Atlas est le domaine des massifs forestiers du chêne, de l’arganier, du thuya et des
autres conifères. La province d’Essaouira, qui s’étend sur environ 663.000 hectares est parmi les
provinces les plus boisées du Royaume; son domaine forestier est d’une superficie d’environ 275.700
hectares et il est couvert d’arganier, du thuya, de genévrier et d’autres espèces conférant à cet
espace une biodiversité et un potentiel cynégétique exceptionnels. Par contre, les provinces d’El
Kelâa des Saraghna et de Safi ne présentent qu’une superficie forestière d’environ 3000 hectares et
20 696 hectares.

2.2.2 Aspects de mise en valeur agricole

Si le secteur agricole constitue le principal moteur de l’économie nationale, ce constat est aussi
valable pour la région. En effet, ce secteur absorbe presque 53% de la population active de la région.
Le poids de la région au niveau national est important puisque elle détient 22% de la surface agricole
utile du pays), ce qui la place en première position selon l’importance de cette surface. La SAU18 de
la région représente 48,6% de la superficie totale régionale (1 904 363 hectares). Par province, El
Kelâa des Saraghna détient 31% suivie par Safi et Chichaoua avec respectivement 30% et 15%. Les
superficies irriguées sont de l’ordre de 301 277 ha, soit près de 16% de la SAU régionale et 24% de la
SAU irriguées au niveau national, ce qui montre son importance dans la région. La caractéristique de
la vocation agricole de la région est à dominante agro-sylvo-pastorale. Du point de vue occupation
des sols, les cultures céréalières prédominent avec près de 78% de la SAU. Viennent ensuite, loin
derrière, les plantations fruitières, les fourragères et maraîchères, avec respectivement 9,5%, 1,8% et
1,2% de la SAU. La part des terres en jachère est relativement importante 8,8% de la SAU. La
contribution de la région à la production céréalière nationale demeure importante, elle était de l’ordre
de 14% lors de la campagne 2011-2012.

La province d’El Kelâa des Saraghna vient en tête avec une production de 36% et totalise avec
Marrakech la production de 66% de la région. Les périmètres irrigués dans la zone d’action de
l’Agence Hydraulique du Bassin de Tensift sont caractérisés par l’importance de l’irrigation en PMH
(petite et moyenne hydraulique) et l’irrigation privée avec plus de 250.000 hectares cultivés, ce qui
représente la plus importante superficie des Agences de bassin marocaines. Les périmètres de la
grande hydraulique du Haouz qui s’étendent actuellement sur 41 mille hectares dépendent à raison de
plus de 70% des eaux transférées à partir du bassin de l’Oum Er Rbia. La zone d’action de l’ORMVAH
(Office Régional de la Mise en Valeur Agricole du Haouz) comprend : la préfecture de Marrakech (8
communes), la province d’Al Haouz (11 communes), la province d’El Kelâa des Saraghna (42
communes) et la province d’Azilal avec une seule commune. Cependant, les performances des
2. CONTEXTE : ANCRAGE AVEC LA POLITIQUE DU PLAN MAROC VERT 8

productions agricoles sont très dépendantes des aléas climatiques ; les fluctuations pluviométriques
se traduisent par des variantes énormes des rendements ce qui rend, de manière générale, les
projections dans ce domaine peu fiables.

L’élevage constitue l’une des sources les plus importantes des revenus de la population rurale de la
région, l’effectif du cheptel est de l’ordre de 5118 milliers de têtes et représente 18% de l’effectif total à
l’échelle nationale.

2.2.3 Contraintes de l’élevage extensif dans la région Marrakech-Safi

Pendant les années sèches, en plus de la pénurie de fourrage sur les terrains de parcours, se pose le
problème de l’abreuvement du cheptel, les efforts louables reconnus par les éleveurs vis-à-vis des
interventions des services de l’agriculture demeurent insuffisants et aussi bien en terme du nombre de
points d’eau et fourrages fixe que mobile.

Entre autres, la succession des périodes de sécheresses et les transformations radicales dans les
moyens de transports des animaux (introduction des camions), avec le développement des moyens
de communication (téléphonie portable)… constituent des contraintes majeures touchant
profondément le cœur de l’élevage extensif. Et ce, en l’absence d’un arsenal juridique adéquat
permettant la prise en compte des différentes mutations qu’a connu le mode de gestion et
d’exploitation des parcours.

D’un autre côté, on assiste à l’affrètement des institutions traditionnelles chargées de la gestion des
parcours face à l’apparition de nouvelles organisations professionnelles incapables de prendre la
relève, ce qui rend primordial et même condition sine qu’a non de la réussite du programme leur
restructuration.

Les mouvements du cheptel se caractérisent par une mobilité à l’intérieur de la zone d’intervention et
une mobilité entre les régions limitrophes (transrégionale).

Ces mobilités sont dictées en général par les conditions climatiques procurant aux troupeaux fourrage
et eau. Les petits ruminants sont en général transportés par des camions jusqu’aux lieux de pacage
alors que les dromadaires transitent par voie terrestre.

La zone d’intervention du programme est considéré comme une zone de transition entre les parcours
sahariens (de Tan-Tan jusqu’à Dakhla) et l’arganeraie. Cette dernière constitue une zone de
prédilection pour les éleveurs, qui à cause de ces fortes concentrations animales a vu la naissance de
conflits sérieux entre les transhumants et ayants de droit dans cet écosystème.

2.3 LES PRINCIPAUX ACTEURS DE L’ETUDE

Les principaux acteurs du projet sont :

 La Direction Régionale de l’Agriculture de Marrakech-Safi, qui est le maître d’ouvrage du


programme et qui en assurer la supervision globale et la coordination ainsi que la tutelle
technique du programme au niveau régional et central. Il suivra l’ensemble des réalisations
jusqu’à l’achèvement de ladite prestation ;
2. CONTEXTE : ANCRAGE AVEC LA POLITIQUE DU PLAN MAROC VERT 9

 Le Ministère de l’Agriculture représenté par Direction Régionale de l’Agriculture (DRA) de


Marrakech-Safi, les Directions Provinciales de l’Agriculture et la Direction de l’Irrigation et de
l’Aménagement de l’Espace Agricole (DIAEA), qui ont le rôle de tutelle et de validation des
orientations principales en parfaite cohérences avec celles du Ministère et des exigences des
bailleurs de fonds ;

 Le Ministère de l’Intérieur par le biais de l’autorité locale. Cette dernière joue un rôle important
pour accéder à la population et pour l’organisation des séances et des ateliers de travail avec
les bénéficiaires ;

 L’Agence du Bassin Hydraulique en tant que fournisseur d’eau et gestionnaire des ressources
en eau dans la zone d’intervention du programme ;

 L’ANDZOA en tant qu’entité chargée du développement des zones oasiennes et de l’arganier


dans la région du programme ;

 Les représentants des éleveurs qui seront impliqués dans l’ensemble des étapes de réalisation
du programme afin de concrétiser l’approche participative visée dans le cadre de ce
programme ;

 L’équipe de l’étude qui sera chargée du contrôle et de la supervision des travaux.

La mission est appelée à considérer l’ensemble des acteurs et intervenants sur l‘étude en :

 Délimitant avec précision les champs d’action de chacun des acteurs,

 Assurant une bonne coordination entre les différents intervenants.

 En précisant les outils de travail tant sur le plan technique que sur le plan social et en facilitant
l’accès à l’information pour une meilleure synergie entre les différents intervenants.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 10
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES


PASTORALES ET SYLVO-PASTORALES DE LA REGION DE
MARRAKECH-SAFI
L’activité dominante dans la région reste l’élevage extensif dont l’alimentation principale est
intimement dépendante de la végétation naturelle et plus particulièrement de la forêt en montagne et
des terrains collectifs et de cultures céréalières dans les plateaux.

Les espaces forestiers remplissent un rôle extrêmement important de réserve fourragère, et ce rôle
est d'autant plus vital quand les conditions climatiques saisonnières sont plus défavorables. La forêt
constitue ainsi un pâturage permanent étant donné que les terrains de parcours hors forêt, fortement
anthropisés, sont devenus très pauvres et ne répondent plus aux besoins du cheptel.

En approchant de près la composante pastorale et sylvo-pastorale dans la zone du projet, on constate


qu’en matière de développement, la région n’a jamais connu de projets en vraie grandeur en matière
d’inventaire, d’aménagement et développement pastoraux et sylvo-pastoraux. Les études réalisées
restent fragmentaires où seules certaines localités ont été plus étudiées par des petits projets intégrés
notamment en matière sociologiques, socioéconomiques et d’aménagement de bassin versant et de
plantations d’arbres fruitiers ou dans le cadre de mémoires de fin d’étude ou de thèses universitaires.

Concernant les projets et études à portée restreinte et très ponctuel dans l’espace, il y’a lieu de
signaler que plusieurs communes rurales dans la région ont fait l’objet de petits projets intégrés
étudiant plusieurs aspects qui touchent aux ressources naturelles (eau, sol, végétation), à l’élevage, à
l’agriculture et au mode de vie des populations locales et leurs relations avec leur milieu sous ses
différentes composantes précitées.

Dans ces études, les renseignements apportés en général sont plutôt qualitatifs. La quantification par
exemple des ressources pastorales en matière de cartographie, de composition botanique et de
production en phytomasse n’est pas précisée.

Succinctement, nous présentons, selon l’information disponible, l’essentiel des résultats obtenus dans
la région.

3.1 ETUDE RELATIVE A L’ETUDE DU PASTORALISME ET LA TRANSHUMANCE DANS L’AIRE


GEOGRAPHIQUE DE L’ARGANERAIE POUR L’AGENCE NATIONALE POUR LE
DEVELOPPEMENT DES ZONES OASIENNES ET DE L’AGENCE DES OASIS ET DE
L’ARGANIER (ANDZOA) 2012. B.E. ADI

L’arganier est une essence spécifiquement marocaine, à affinités tropicales ; c’est un arbre à usage
multiple et unique espèce de son genre. L’arganier couvre actuellement 870 000 ha, représentant
environ 17 % de la superficie forestière nationale. Parmi les espèces forestières, il vient en seconde
position après le chêne vert et est équivalent au thuya. Il est principalement localisé dans le sud-ouest
marocain où il occupe 70% de la superficie boisée.

Géographiquement, l’arganeraie s’étend sur plusieurs unités et étages bioclimatiques : du semi-aride


frais aux zones tempérées du sud (plaine du Souss) en passant par les zones subhumides dans la
montagne du Haut Atlas. L’ouverture du bassin du Souss sur les influences océaniques assure
l’humidité nécessaire au développement de l’arganier et les plus belles forêts d’argan (par leurs
densités, feuillage et hauteur) se situent sur le littoral entre Agadir et Essaouira.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 11
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

L’arganier constitue ainsi, pour ses qualités fourragères un espace pastoral exploité par les troupeaux
transhumants selon une organisation socio-territoriale particulière.

Malgré ces droits de jouissance, il a été constaté que les populations riveraines ne respectent pas la
réglementation par des abus qui se traduisent par une dégradation importante de l’arganier. Ce
problème prend plus d’ampleur avec la croissance démographique et l’augmentation de la demande
sur les produits de la forêt surtout durant les années de sécheresse.

L’utilisation des ressources sylvo-pastorales de l’arganeraie, assuré par la loi aux usagers ayants droit
correspond à une pratique fortement ancrée dans le mode de vie des populations locales. Il existe un
système intégré Elevage / Culture / Arganier avec principalement les caprins et les ovins. Cet élevage
est en grande partie encadré, par des règles coutumières, même si celles-ci connaissent parfois des
difficultés de mise en œuvre sur certains territoires.

Il existe, par ailleurs, une autre forme d’élevage par transhumance liée à une pratique ancestrale du
nomadisme sur une partie du territoire de l’arganeraie. Elle concerne essentiellement des troupeaux
de camelins (parfois mixte) qui séjournent dans certaines zones de l’arganeraie. Cette pratique,
obéissant à des accords coutumiers entre les ayants droit et les nomades, commence ces dernières
décennies à prendre plus en plus d’ampleur. Cet espace commence à s’essouffler et ne peut plus
répondre aux demandes et prélèvements souvent continues et exagérés. Et c’est dans ce cadre
qu’est venue cette étude dont l’objectif principal consiste à caractériser le phénomène de
transhumance des troupeaux dans l’arganeraie et évaluer ses conséquences sur la durabilité de
l’arganeraie et, en particulier, les effets de la compétition sur les ressources naturelles du territoire
(fourragères, forestière, hydraulique…), les conflits entre ayants droit et les nomades et sur la gestion
de l’arganeraie.

Cette étude s’est appuyée sur un diagnostic approfondi de l’état des lieux de la situation de la
transhumance avec une typologie des éleveurs et des élevages de camelin dans l’aire géographique
de l’arganeraie.

Ce diagnostic a abouti à des orientations stratégiques destinées à faire baisser la pression sur les
ressources, à réguler le pastoralisme et éliminer toute intervention anarchique.

La zone de l’étude s’étend sur un vaste terrain de 870 000 ha représentant environ 17 % de la
superficie forestière nationale et concerne les provinces suivantes

Répartition de la superficie de l’arganier par province

Provinces Superficie (ha)

Essaouira 130 000 ha

Agadir 37 000 ha

Chtouka-Aït Baha 90.000 ha

Tiznit 140 000 ha

Taroudant 360 000 ha

Inzeguane-Aït Melloul 13 000 ha


3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 12
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

La démarche méthodologique était basée sur des ateliers participatifs organisés avec les
transhumants et des personnes ressources ont touché aux aspects suivants:

 Leurs origines de provenance et raisons de leurs déplacements,


 Le calendrier spatio-temporel des mouvements,
 Les problèmes rencontrés, les types et zones de conflits
 Les insuffisances en matière de développement pastoral,
 Les problèmes contraignant le développement de l’élevage dans la région ;
 Les facteurs qui guident la mobilité ;
 L’historique de la transhumance dans la région,

Dans l’Arganeraie, toujours selon la même démarche participative, les questionnements ont touché
les points suivants :

 Avis sur la transhumance et l’élevage ;


 Histoire de la transhumance dans l’Arganeraie ;
 Provenance des transhumants ;
 Période, durée et fréquence de la mobilité ;
 Types de conflits
 Zones de conflits
 Ressources concernées par les conflits ;
 Changements opérés dans l’Arganeraie ;

Le dépouillement des données collectées a pu mettre en relief les modalités de fonctionnement de


l’activité de l’élevage et du pastoralisme dans l’aire de l’étude (Arganeraie) étendue aux zones sud
puisque ses éleveurs sont directement impliqués dans cette problématique.

Ce diagnostic a permis de déterminer toutes les composantes de la structure et du fonctionnement de


cette activité de la transhumance et a abouti à des orientations stratégiques destinées à faire baisser
la pression sur les ressources, à réguler le pastoralisme et éliminer toute intervention anarchique.

3.2 ELABORATION DU SCHEMA D’AMENAGEMENT DES PARCOURS DANS LES PLATEAUX ET


PLAINES NORD ATLASIQUES MARCHE N° 8/2012/DIAEA/DA

 Projet réalisé par le bureau d’étude MIDFAC Meknès 2011.

Considérant l’importance que revêtent les parcours sur les plans environnemental, économique et
social, et saisissant le cadre institutionnel que constitue le « Plan Maroc Vert volet Pilier II », la
Direction de l’Irrigation et de l’Aménagement de l’Espace Agricole avait lancé une étude pour
« l’Elaboration du Schéma Directeur pour l’Aménagement des Parcours des Plateaux et Plaines
Nord-atlasiques ». La dite étude vise à doter les pouvoirs publics de moyens d’action, en mettant à
leur disposition une banque de projets réalistes et réalisables pour l’aménagement de ces parcours.

La zone objet de l’étude se situe, administrativement, à cheval sur les provinces de : Rhamna, El
Youssoufia, Chichaoua, Safi, El Kelâa des Sraghna, Khouribga et Settat. Sa superficie s’étend sur
environ un million trois cent mille hectares (1 300 000 ha), avec une variation climatique allant de
l’aride saharien à Chichaoua, au semi aride au Tadla et à la Chaouia. La carte ci-dessous, reprise du
Cahier des Prescriptions Spéciales, situe la zone objet de ladite étude.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 13
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

PRINCIPAUX ECOSYTEMES PASTORAUX

ESPAGNE

TANGER

OUJDA
RABAT

CASABLANCA
5

13
13
AGADIR

1
Plaines et
Plateaux Nord-
atlasiques

ORIENTAL

RIF

MOYEN ATLAS

DAKHLA
HAUT
ATLAS

MAAMORA ET PLATEAU CENTRAL

PLAINES ET PLATEAUX NORD ATLASIQUES

MESETA COTIERE

ARGANERAIE

ZONES PRESAHARIENNES

ZONES SAHARIENNES

Carte 2 : Les principaux écosystèmes pastoraux

Le gradient d’aridité du nord vers le sud et de l’ouest vers l’est, confère à la zone une diversité de
potentiel agro-pastoral plus ou moins limité, qu’il va falloir prendre en compte pour toute action de son
aménagement et son développement.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 14
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Les termes de référence définissent clairement l’objet et les objectifs assignés à l’étude. Il s’agit
d’opérer un diagnostic de la situation actuelle et l’état des lieux des parcours dans les plateaux
et plaines nord atlasiques en vue de l’élaboration d’options d’aménagement, assorties de plans
d’action réalistes et réalisables en gardant présente à l’esprit la préoccupation majeure des
pouvoirs publics qui consiste à exploiter l’espace agricole en le conservant.

Outre les aménagements nécessaires directs pour l’exploitation des parcours dans la durée, la
présente étude explorera les opportunités en essayant d’identifier des activités levier susceptibles à
la fois de procurer aux populations de la zone des sources de revenu, et de délester, par
conséquent, les parcours de la surcharge qui pèse sur leur couvert végétal.

La prospection d’activités génératrices de revenus devra être centrée sur les potentialités de la zone
et du savoir-faire local de ses populations. Il s’agit notamment de produits locaux existants ou
susceptibles d’être introduits et promus dans la zone. C’est en fait tous les produits classés sous le
terme générique : « produit de terroir », qui renvoient à un savoir-faire partagé au sein d’une
communauté dans une histoire et sur un territoire délimité et homogène. Les produits du terroir se
situent ainsi au croisement du naturel et du culturel. C’est l’ancrage historique qui donne du sens au
lieu – terroir – auquel ces produits sont rattachés.

La démarche de l’étude consistent dans un premier temps à :

1) Réaliser un diagnostic approfondi de la situation des parcours situés dans les Plateaux et Plaines
Nord-atlasiques, notamment au niveau de l’état de leur couvert végétal, de leur sol, de leurs points
d’eau, de l’organisation des usagers, de leur gestion ;

2) Faire l’inventaire des interventions de l’Etat sous toutes leurs formes : projets intégrés, actions
sectorielles, mesures d’accompagnement, vulgarisation, encadrement des éleveurs ;

3) Faire le point sur la situation des parcours, à partir d’éléments du diagnostic et d’inventaire, pour
ressortir les forces et les faiblesses des différents modes d’intervention de l’Etat, d’une part et
d’exploitation et de gestion desdits parcours par les usagers d’autre part. Le diagnostic et l’analyse
des conditions de production, notamment les potentialités existantes, qu’il va falloir caractériser,
ainsi que l’environnement économique et social, devront aboutir à l’identification des opportunités à
saisir et des menaces à prendre en considération. Il sera question dans un deuxième temps de
concevoir une banque de projets intégrés transversaux d’aménagement des parcours réalistes et
réalisables, en capitalisant sur les points forts de l’existant et tirant profit des opportunités offertes,
conformément aux orientations du « Plan Maroc Vert »-pilier II qui accorde, faut-il le rappeler, une
grande importance au soutien et au développement d’une « agriculture solidaire » valorisant les
espaces agricoles à écologie fragile.

La synthèse des résultats de ce projet est présentée ci-après par province


3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 15
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

CHICHAOUA

La province de Chichaoua est une région dont l’économie est basée en grande partie sur l’activité de
l’élevage. Cependant, cette activité connaît aujourd’hui de plus en plus de difficultés à cause de
plusieurs contraintes d’ordre naturel et socio-économique liées particulièrement au climat et à la
gestion des terres et des ressources et infrastructures pastorales. Ces contraintes se sont répercutées
sur l’écosystème par une dégradation aussi bien de la végétation naturelle que de la végétation issue
des actions d’amélioration pastorales notamment les plantations d’arbustes fourragers.

 Pour la végétation naturelle,

Elle est caractérisée essentiellement par une flore d’apparence peu diversifiée et dominée par les
annuelles avec la présence de certaines espèces vivaces telles que Asphodelus sp., peganum
harmala, Hammada scoparia, Anabasis aphylla ; plantes indicatrices de dégradation avancée. Les
espèces à valeur pastorale élevée comme, Artemisia herba alba, salsola vermiculata, scolymus
hispanicus, launea sp. se trouvent dans un état très brouté et de faible densité.

Les niveaux de production sur ces terrains de parcours reste faibles et hautement saisonniers. Ils
varient selon les conditions climatiques et la pression exercée par le cheptel. Ils sont estimés durant
l'année 1996 (année normale) à environ 500 kg MS/ha. Aujourd’hui, les sondages réalisés dans la
région montrent que la production ne dépasse pas les 300 kg MS/ha. Cette production varie selon les
faciès pastoraux et le degré d'utilisation.

Le bilan fourrager reste déficitaire puisque les besoins des troupeaux ne sont satisfaits qu’à un taux
d’environ 48%.

 Pour les actions d’amélioration pastorale,

La province de Chichaoua a connu plusieurs interventions de l’état en matière d’aménagement


pastoral dont les plus importants ont touché :

 La plantation d’arbustes fourragers ;

 La réalisation d’infrastructures pastorales ;

 L’organisation des populations en coopératives pastorales.

Ces actions ont été programmées dans le cadre de plusieurs projets et programmes (programme de
sauvegarde du cheptel, lutte contre les effets de la sécheresse, Projet Abda, Projet de Mise en Valeur
en Bour, Fond de Développement Agricole, Budget Général etc…).

 Les plantations d’arbustes fourragers :

Elles ont été concentrées dans deux communes rurales; sidi Lmokhtar et oulad Moumna et la
commune rurale de sidi chiker.

Les principales réalisations ont été des plantations d’Atriplex nummilaria et du Cactus.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 16
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Sur la totalité des réalisations (8080 ha) seuls 2720 ha sont encore exploités soit 33.5%. La longévité
de ces plantations est particulièrement du d’une part à leur âge et d’autre part au mode de gestion
rationnel assuré par les coopératives pastorales crées pour cet effet.

 Infrastructures pastorales

L'abreuvement du cheptel dans la zone du projet est assuré par des puits privés non aménagés, et
des puits communs, réalisés dans le cadre de programmes antérieurs tel que le programme de
sauvegarde du cheptel ou le programme de la promotion nationale. Au niveau de la zone du périmètre
d'amélioration pastorale d'Ouled Bousbâa , l'analyse de la situation actuelle révèle que celle-ci est très
fréquentée par les ovins et n’est servie que par 2 puits équipés.

A sidi Chiker, les ressources hydriques sont caractérisées par l’existence d'une nappe phréatique peu
profonde, alimentée par les déviations de l’oued Tensift et Oued Jemmala, la présence de trois
barrages collinaires permet l’abreuvement du cheptel.

 Organisations socio-professionnelles

La gestion du périmètre de Oulad Bousbaâ est aujourd’hui gérée par 8 coopératives très actives. Ces
coopératives veuillent à la gestion des périmètres pastoraux améliorés et le fonctionnement et
l’entretien des infrastructures pastorales.

Ces coopératives collaborent étroitement avec les services techniques de la DPA de Chichaoua sur
tout ce qui concernent l’exploitation des périmètres pastoraux (la période et la durée de pacage et la
charge animale admise).

 Potentialités, contraintes et impacts

Cette région se caractérise actuellement par une grande vulnérabilité engendrée par une mise en
culture anarchique des terrains particulièrement fragiles et à faible potentiel de production agricole.
Cette anthropisation, sur ces terrains à vocation franchement pastorale, conjuguée à une aridité très
accentuée durant ces dernières années avec des précipitations dépassant rarement les 200 mm a eu
des conséquences néfastes sur les ressources naturelles en général et les ressources pastorales en
particulier.

La zone présente une grande diversité écosystémique et de vastes terrains de parcours qui recèle de
plusieurs ressources pastorales. Quoi qu’elle présente une dégradation apparente, la végétation
naturelle reste relativement riche en terme de diversité des plantes autochtones. La réussite de la
composante d’amélioration pastorale dans le cadre du PMVB Ouled bou Sbaa a eu un impact positif
sur le développement économique et sociale de la commune de Sidi Mokhtar.

1- Le problème du statut juridique des terres reste une sérieuse entrave à la réussite de toute action
d’amélioration pastorale. Ces contraintes foncières sont liées au manque de maîtrise et de
respect des statuts juridiques en vigueur qui régissent le mode de gestion des terres.

L’organisation des populations en coopératives pastorales a constitué un atout majeur pour la bonne
gestion des ressources pastorales. Aussi, l’élevage mérite d’être valorisé par le développement de
ressources pastorales et fourragères et par une bonne conduite sanitaire, génétique et alimentaire
afin d’optimiser sa productivité.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 17
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Marrakech - OULAD DLIM

La zone de Oulad Dlim est une région à vocation pastorale dont l’impact négatif de l’aridité, accentué
par le surpâturage, favorise la prolifération des espèces annuelles au détriment des espèces
pérennes et conduit à la dépréciation de la qualité des parcours par l’apparition d’espèces
indésirables et/ou toxiques. Les espèces ligneuses sont peu représentées à l’exception de quelques
pieds de Ziziphus lotus et des pieds plus rares d’Acacia gummifera.

Pour la production de la strate herbacée, Les niveaux de production varient selon les conditions
climatiques de l’année et du type d’aménagement.

Pour les actions d’améliorations pastorales, elles touchent aux :

 Plantations d’arbustes fourragers


 Infrastructures pastorales

 Organisations socio-professionnelles

 Plantations d’arbustes fourragers

Sur les parcours dégradés, 1020 ha ont été plantés par l’Atriplex nummilaria dans le cadre du Projet
de Mise en Valeur en Bour et 2000 ha dans le cadre du projet SMAP dont 300 ha réalisés dans le
cadre d’une convention tripartite signée entre la coopérative Ennour et la DPA de Marrakech.

Pour la phytomasse de l’Atriplex, elle est faible d’une manière générale et reste de loin inférieure aux
normes rapportées dans la littérature dans d’autres régions et sous des conditions similaires, avec des
niveaux variant entre 165 UF/ha pour les situations les plus favorables et 16 UF/ha au niveau des
jeunes plantations. La valeur alimentaire relativement élevée est enregistrée pour l’Atriplex mais pour
du matériel végétal très jeune à faible proportion de la partie ligneuse.

Quant aux anciennes plantations d’Atriplex nummilaria des sites Abda Skarna et de Skhira réalisées
dans le cadre du projet PMVB, elles se sont trop lignifiés et à se trouvent à des hauteurs hors portées
des ovins (des pieds de plus de deux mètres de hauteur). Des coupes de rajeunissements par coupe
des individus doivent être réalisées.

Parallèlement à la plantation d’Atriplex, des actions facilitatrices sont apportées aussi par le projet
SMAP en matière de sensibilisation, d’organisation et de formation.

Globalement les plantations sont réussies dans la plupart des périmètres d’Ouled Dlim. Leur gestion
par les coopératives pastorales s’avère efficace; les mises en repos et les engagements des ayant-
droits semblent respectés. Leur prise de conscience de l’intérêt de la réhabilitation des terrains de
parcours par la plantation d’arbustes fourragers semble acquise et promet de fortes chances de leur
extension à d’autres terrains.

 Infrastructures pastorales

Plusieurs points d’eau ont été créés dans le cadre de plusieurs actions et projets. Ces réalisations
sont pour la plupart gérées par les coopératives pastorales. Cependant, le maillage des points d’eau
qui respecte une répartition rationnelle du cheptel sur les terrains de parcours demande d’être
améliorée.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 18
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

 Organisations socio-professionnelles

Pour la gestion des périmètres pastoraux, 7 coopératives et 2 associations pastorales sont créés. Ces
coopératives veuillent à l’organisation de l’exploitation des usagers de ces plantations d’Atriplex.

Parallèlement à ces coopératives pastorales, d’autres associations socio-professionnelles sont


fonctionnelles dans la région. Il s’agit de 2 associations de producteurs de viande rouge, 3 pour les
activités féminines et 14 dans le domaine du développement.

Pour les actions programmées à court terme et dans le cadre du Plan Maroc Vert, on trouve :

 Programme de plantation : 1400 ha en Atriplex et 600 ha de cactus inerme,


 Aménagement de 40 km de piste
 Creusement et équipement de 05 puits pour l'abreuvement du cheptel
 Création groupement ANOC au niveau de la commune rurale d' Ouled-Dlim
 Formation des agriculteurs et techniciens

 Potentialités, contraintes et impacts

La commune rurale de Oulad Dlim, dans le contexte écologique et socio-économique de la région


possède des potentialités naturelles et sociales indéniables pour son développement.

La mise à profit de ces potentialités pour un développement durable de cette commune se heurte par
une multitude de contraintes climatique, édaphique et socio-économique.

L’extension des défrichements et les faibles productions fourragères des parcours naturelles sont
compensés par l’augmentation importante des disponibilités alimentaires produites par les périmètres
de plantations d’Atriplex. Cet arbuste contribue aussi à la protection du sol, à la régénération du
couvert végétal naturel et au retour de la faune.

L’organisation des populations en coopératives pastorales a beaucoup aidé à la réussite de ces


périmètres par une gestion rationnelle.

En ce qui concerne le cactus, il est à signaler que la zone a connu quelques expériences assez
intéressantes quoique limité dans le temps (dernièrement) et dans l’espace. Les plantations du cactus
méritent d’être encouragées, et ce en raison des avantages multiples qu’elles peuvent procurer
(conservation des eaux et des sols, réserve fourragère, fruits etc…)

Concernant l’extension de ces plantations, Il est indispensable d’instaurer une discipline de


communication et implication de tous les partenaires de développement.

EL KALAA DES SRAGHNA

La province d’El Kalâa des Sraghna se caractérise par de vastes terrains de parcours et un important
cheptel ovin pouvant faire de la région un centre national potentiel de production des viandes
rouges. La vocation pastorale de la région, malgré les grandes mutations agricoles, marque toujours
la paysage par un cortège floristique typiquement steppiques associé à des annuelles.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 19
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

L’analyse du bilan fourrager dans la région des Rhamna met en évidence l'importance de la
contribution de l'exploitation agricole, dont les apports couvrent près de 50 % de l'ensemble des
besoins alimentaires du cheptel. Celle des parcours est beaucoup plus modeste, et n'est que de 10 %
environ. Le reste est couvert par les aliments achetés sur le marché.

L’élevage, dominé par les ovins de race locale Sardi, assure 50 à 70% de revenu annuel de la
population. La charge ovine dans cette zone est en moyenne de 1,53 têtes par hectare et par an et
peut atteindre 2.52 dans certaines communes, valeur dépassant largement les capacités de
production des parcours et des jachères de la région.

Dans l’optique d’améliorer les disponibilités fourragères et assurer un stock pour les périodes de
disettes, des programmes d’amélioration des terrains de parcours sont réalisés dans la région. Le
périmètre d'El Hadra des Rhamna, d’une superficie de 2.500 ha de terre collective en est une de ces
réalisations.

Ce périmètre, considéré comme pôle de démonstration de l'aménagement et l'exploitation des


parcours, a fait l'objet de travaux de préparation du sol (sur 1230 ha) et la plantation d'arbustes
fourragers (sur 770 ha).

Les travaux ainsi réalisés jusqu'à 1994 se résument comme suit:

 Le creusement et l'équipement de trois puits;


 L'ouverture des pistes et la construction d'abreuvoirs;
 La construction d'un hangar de 500 m² couvert et d'une maisonnette de gardien;
 Les travaux de sous-solage sur 600 ha ; et
 La plantation d'arbustes fourragers (cactus et Atriplex) sur 1970 ha.

Se heurtant à une opposition sérieuse de la population, les opérations d'amélioration pastorale n'ont
pas pu être achevées. Ces perturbations ont rendu difficile la gestion des marchés des travaux
d'amélioration pastorale à cause de l'absence d'une organisation et de partenariat avec les ayants
droit.

La campagne de sensibilisation entreprise par la DPA a aboutie à convaincre les populations à


adhérer aux programmes d’aménagement et de gestion des ressources pastorales. Cette intervention
a aboutit à la programmations du P.M.V.B (1998-2002) dans la commune rurale Jâafra sur une
superficie de 53.720 ha.

Ce projet consiste en l’amélioration pastorale 2500 ha et la plantation de 1000 ha de cactus en


substitution à la jachère pour améliorer l'assolement pratiqué. Cet action a assuré une très large
promotion du cactus dans la zone, voire même à l'échelon de la région.

Le PMVB de Jâafra a été exécuté dans sa totalité sauf pour la composante pastorale à cause de la
non constitution d'une coopérative pastorale pour la gestion Du dit périmètre.

Suite à la constitution en 2002 de, la coopérative pastorale Farraj Allah, la Direction de l'Elevage a
accordé à la DPA d'El Kélâa un crédit dans le cadre du budget général pour la réalisation des
plantations d'Atriplex en dehors du cadre du P.M.V.B.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 20
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Ainsi, trois marchés ont permis la réalisation de la plantation de 430.000 raquettes de cactus inerme
(2 marchés sur le budget de la Direction de l'Elevage et 1 marché sur le budget du CT 19-04 des
Skhours). Toutefois, bien que la coopérative se soit engagée à assurer le gardiennage des parcelles
plantées, la totalité de ces raquettes ont été détruites par acte de vandalisme délibéré.

Devant cette difficulté d’intervention sur les terrains collectifs, des actions sur 1.750.000 mètres
linéaires ont été redirigées vers les parcelles privées situées dans différentes communes rurales. Ces
plantations ont connu une remarquable réussite.

Durant la période 2002-2007, les principales réalisations consistent en :

 La conservation des sols sur 250 ha

 La créations de point d’eau (citernes, sources, puits) 4 citernes

 La création d’une unité de valorisation des produits de cactus.

L'organisation professionnelle est absente dans la zone du projet à l'exception de 17 éleveurs qui ont
adhéré à l'ANOC (Association Nationale des Ovins et Caprins).

En matière d’infrastructure pastorale, il a été procédé à la construction de 2 Matfias (citernes


enterrées) d’une capacité de 200 m3 chacune permettant le stockage de l’eau de ruissellement et son
utilisation rationnelle et continue à des fins d’abreuvement et domestiques. Les deux Matfias sont en
état d’exploitation.

Bilan :

Le diagnostic de la situation l’activité pastorale et du développement de l’élevage dans la province d’El


Kalâa des Sraghna permet de tirer un certain nombre d’enseignements.

Le bilan des réalisations en matière d’améliorations pastorales et l’évaluation de l’état des parcours
montrent que la zone a tendance à subir des mutations profondes du mode de gestion de l’espace
pastoral. Le système, jadis, purement pastoral extensif a tendance de pencher vers le système agro-
pastoral comme conséquence la marginalisation du rôle des parcours au profit de l’extension de
l’agriculture.

Sur le plan de la végétation naturelle, l’émergence d’autres formes d’utilisation des terres notamment
la mise en culture sur des terrains à vocation pastorale et l'accroissement de la charge et du temps de
séjour des animaux sur ces parcours ont abouti à une homogénéisation du cortège floristique
(appauvrissement) composé actuellement essentiellement d'annuelles et de quelques espèces
pérennes de faible valeur pastorale (Hammada scoparia, anabasis aphylla, Ferula communis,
peganum harmala etc…).
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 21
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Concernant les actions d’amélioration pastorales, la région offre de grandes possibilités pour la
création de périmètres d’arbustes fourragers à base d’Atriplex nummilaria. Aussi, le cactus, en plus
des régions du sud du Maroc, El Kalâa des sraghna constitue aujourd’hui une zone modèle en la
matière. Cependant, à cause des conflits sociaux, liés principalement au statut juridique des terres,
toutes les interventions de l’état ont été vouées à l’échec. La ruée vers la « melkisation » des terrains
de parcours et le manque d’organisation sociale constituent une forte contrainte pour la réussite de
toute action d’amélioration pastorale. Actuellement et devant cette situation, les services techniques
de la DPA ont orienté leurs interventions pour l’amélioration pastorale chez des particuliers. Les
premiers résultats sont encourageants après les premières réalisations de plantations de cactus. Dans
ce sens, un programme de 6000 ha par an est prévu durant 5 années à venir. Ce programme a
débuté en septembre 2010 par 4600 ha en plus de 200 ha réalisés par la DAR sur une prévision de
1400 ha (DPA 2011).

En somme, le diagnostic et l'analyse de la situation dans la zone qui est une zone à vocation
pastorale à agro-pastorale connaît une dégradation des terrains de parcours engendrée par une
panoplie de contraintes écologiques et socio-économiques. Il est donc impératif d'adopter une
stratégie pour la réhabilitation et l'amélioration des terrains de parcours et la conservation des sols par
l’intégration de toutes les contraintes qui freinent le développement de ce secteur.

SETTAT

L'activité agricole dominante dans la province de Settat est traditionnellement la céréaliculture.


L'élevage ovin demeure très important, la Province en général et Bni Meskine en particulier étant le
berceau de la race performante, le Sardi, qui domine l’activité de l’élevage extensif de type naisseur
avec une activité d'embouche très saisonnière. L'alimentation du cheptel est basée essentiellement
sur l'utilisation des parcours (naturels ou jachère) et sur les produits de l'exploitation ainsi que des
achats de concentré lors des périodes de soudure.

Pour les terrains de parcours relevant de la zone d'action de la DPA de Settat, ils sont localisés dans
la partie Sud de la province. Ils ne couvrent environ que 20% des besoins alimentaires du cheptel de
cette partie de la province.

La végétation naturelle de ces terrains de parcours est réduite ces dernières années sous l’emprise du
défrichement et du surpâturage à un cortège floristique à base d’annuelles généralement de faible
valeur pastorale et dont la production est intimement liée aux conditions climatiques.

Les niveaux de production de ces parcours restent faibles. La phytomasse est constituée
essentiellement par les annuelles entraînant ainsi un saisonnement très marqué de la production.

Pour l’amélioration de la production de ces parcours et depuis et depuis 1972, la province a connu
plusieurs projets à caractère pastoral. La zone franchement pastorale qui a été intéressée le plus par
ces actions relève du cercle d’El Brouj.

Le bilan des réalisations peut être dressé d’une manière chronologique comme suit :
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 22
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

 Phase 1972-1983

Le premier plan d'aménagement pastoral du périmètre de Meskoura a été établi en 1972. Ce plan
visait l'installation d'infrastructures et la mise en oeuvre d'un certain nombre d'actions d'amélioration
pastorale.

Le second plan d’amélioration pastorale était en 1981. Ce programme a aboutit à:

 La plantation de 43 Km d'Eucalyptus gomphocephala et E. sideroxylon sur 3 lignes. Les taux de


réussite des plantations se sont situés entre 50% et 95% selon les sites,

 La réalisation de 19 km d'Acacia en 4 lignes,

 La plantation de 91.000 raquettes de Cactus armé et 80.000 raquettes de Cactus inerme.

Les acquis de cette première expérience ont constitué un capital de données et d'informations qui
étaient à l'origine du choix et du dimensionnement des actions définies dans le Projet de
Développement Rural Intégré de Settat (PDRI).

 Phase 1983-1995

L’opération Ley Farming, lancée par le M.A.M.V.A. a été de 4000 ha dont 2000 ha pour les
coopératives de la réforme agraire.

En Décembre 1985, Ce programme a été réalisé à 63%. Les précipitations importantes pendant
l'année 85-86 ont permis une bonne réussite de l'opération. Cependant, cette opération a connu un
déclin à cause de la sécheresse durant la campagne 86/87.

 Projet de Développement Rural Intégré de Settat (P.D.R.I)

Le P.D.R.I. s'inscrit dans le cadre du développement des zones bour. L'exécution des actions du
projet planifiées pour la période 85/86 n'a commencé qu'en 1989/90. Les actions prévues au début ont
été réajustées à cause de la réticence de la population dans certains périmètres.

Les actions menées dans le cadre de ce projet se résument en deux composantes :

 Travaux de sous-solage,

 Ensemencement et/ou plantations sur sous-solage.

Les réalisations se sont étalées sur la période 1990/1994, dans les périmètres de N'Khila (cercle de
Ben Ahmed) et de Krakra (cercle de El Brouj) et ont aboutit à des résultats encourageants.
Malheureusement, des cas de mauvaise gestion du pâturage dans ces deux périmètres ont aboutit à
une régression du taux de régénération de la strate herbacée, particulièrement les sites ensemencés
par les Medicago qui ont été pâturés pendant l'été

En matière de production animale, le projet PDRI avait visé le renforcement de la ferme de sélection
ovine de Krakra pour la réalisation d'un programme d'amélioration de la race Sardi..
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 23
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

 Fond National Forestier (FNF)

En complément aux travaux du PDRI en matière d'amélioration sylvo-pastorale, 5 sites ont bénéficié
des aménagements de 1358 ha échelonnés entre1989 et 1993. Ces sites sont Krakra, Touama,
Toualet, Ouleds M'hamed (Mzoura) et Beni Khlef. Les travaux réalisés consistent en la préparation du
sol (sous-solage), la confection d'impluvium, la plantation d'arbustes fourragers (Atriplex numularia) et
l’entretien des périmètres.

La production en biomasse de l'Atriplex a été très importante dans les différents sites. De plus ces
plantations ont permis une très bonne remontée biologique, et par conséquent un développement
considérable de la strate herbacée.

 Projet de Mise en Valeur en Bour des Ouald Freiha

Le programme consiste en une plantation de 100 ha d’Atriplex nummilaria dont le taux de réussite
atteint 86% (donnée de juin 2003). Une coopérative a été constituée pour la gestion de ce périmètre
mais cette plantation a été ravagée par la population de la commune rurale de Oulad Freiha tout
comme les 300 ha de cactus, anéantie en totalité par la commune rurale de Dar Chafai

 Réalisations en matière de recherche

Les principaux travaux de recherches entrepris au niveau de la zone d'action de la DPA de Settat
concernent d'une part des essais d'adaptation d'arbustes fourragers, et d'autres part des essais
relatifs aux techniques culturales pour l'installation des espèces annuelles.

 Intensification de la production animale

Un groupement ANOC a été créé dans cette zone en 1980 dont l’objectif principal est le
développement et l'extension de l'élevage de la race Sardi. Aujourd’hui, il existe dans la région 2
groupements. Et c’est dans cette optique et pour le développement de la filière des viandes rouges
ovines de la race Sardi, le Pilier II dans le cadre du plan Maroc vert, va financer l’opération qui
consiste :

 Au renforcement technique de 2 groupements existants et la création d’un autre groupement


ANOC,

 Au mélange fourrager sur 250 ha

 À la plantation d’arbustes fourragers sur une superficie de 1000 ha,

 À la construction d’un centre d’approvisionnement d’aliments,

 A la construction et équipement d’une unité d’abattage, de découpage un frigo.

Bilan :

Au niveau de l’amélioration pastorale, la mise en défens associée aux autres actions (sous-soulage,
ensemencement, plantation) semble avoir permis une amélioration des niveaux de production élevés
des herbacées pendant les périodes et saisons favorables.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 24
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Au niveau de la production animale, les sites améliorés, en offrant une certaine production fourragère
additionnelle, ont contribué à réduire les charges de l'achat d'aliments de supplémentation.

Sur le plan de la conduite des troupeaux, l’encadrement des élevages par l'ANOC a conduit à de
meilleures performances animales.

Les améliorations pastorales et sylvo-pastorales ne touchent qu’un espace encore limité. Leur impact
sur le bilan fourrager reste ponctuel dans l’espace et dans le temps.

Ces expériences ont démontré l’importance de l’organisation des éleveurs en coopératives, en vue de
faciliter le déroulement et l'aboutissement des opérations d'aménagement

En conclusion, le diagnostic a montré que la zone d’étude est caractérisé par :

 Un élevage extensif basé sur le cheptel ovin en particulier la race sardi et reposant sur les
produits de l’agriculture sur place, les parcours et l’achat des aliments de bétail. L’importance
de chacune de ces composantes d’alimentation dépend des conditions climatiques qui
constituent une contrainte principale dans la région.

 Les actions d'amélioration réalisées effectivement par la DPA ou le service forestier, bien que
limitées dans l'espace, ont donné des résultats encourageants. Malheureusement, à cause du
statut juridique des terres, de l’extension de la céréaliculture sur des terres à vocation pastorale
et des difficulté d’organisation des populations en coopératives pastorales, toutes les actions
ont subit une dégradation totale.

 Les actions concernant le semis d'espèces arbustives, de nature à réduire les coûts de
plantation, se sont avérées encourageantes au niveau de la recherche et méritent d'être
examinées attentivement.

 En matière d'intensification de la production animale, les résultats obtenus par le groupement


ANOC des Béni Meskine sont encourageants. Cette action, à renforcer, devrait intégrer les
actions d'alimentation, et de commercialisation pour mieux valoriser la viande de la race Sardi.
Et c’est d’ailleurs l’une des préoccupations du Programme Pilier II.

KHOURIBGA

La province, par l'étendue de ses parcours et par l'importance de l'effectif de son cheptel, constitué
essentiellement de petits ruminants, est caractérisée par un élevage de type pastoral. L'élevage
moutonnier est le plus dominant, avec un effectif qui peut dépasser en certaines périodes de l'année
les 800.000 têtes constituées d'un mélange de races (sardi, timahdit, beni guil, jaune de bejâad et leur
croisement). Cet élevage, reposant principalement sur le pastoralisme, est marqué par la mobilité des
troupeaux et des hommes d'une part et l'existence de vastes territoires à usage collectif.

La superficie des terrains de parcours se trouve aujourd’hui réduite à cause de la mise en culture
d’une grande partie (43.610 ha) et l’expropriation par l’OCP pour l’extraction des phosphates (9.314
ha). Cette mutation a conduit à réduire les espaces de pacage et par la même rend les possibilités
d’intervention de l’état de plus en plus problématique à cause de ce rétrécissement de l’espace
pastoral. Les parcours et la forêt ne représentent aujourd’hui que 39% de la superficie totale et
contribue à hauteur de 40% dans le bilan fourrager.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 25
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Devant cette situation et afin de permettre aux parcours de jouer pleinement leur rôle dans le
développement de l'élevage et de freiner le processus de dégradation, la DPA a entamé depuis les
années 80 un programme d'aménagement et de mise en valeur des terrains de parcours par la
création de plusieurs périmètres aussi bien dans le cadre du programme de sauvegarde du cheptel
que dans celui des Projets de Mise en Valeur en Bour.

 Bilan des réalisations

Le programme d'amélioration pastorale et sylvo-pastorale prévu dans le cadre des P.M.V.B est
réalisée à Oulad Fennane (1530 ha actuellement dans un état chétif), Oulad Gouaouch (500 ha dont
420 ha en de cactus), Beni Zrantel (650 ha), Boukhris (400 ha bien réussi jusqu’à ce jour), Chougrane
(1330 ha), Rouached (700 ha) et Bni Batao (850 ha)..

 Hydraulique pastorale

Pour les 3 communes, les réalisations sont comme suit : 3 puits dans le cadre du PMVB Oulad
Fennane, 5 dans le PMVB d'Ouled Gouaouch - Béni.Zrantel- Boukhrisset , 10 puits dans le cadre du
PMVB Beni Batao-Rouached-Chougrane

 Organisations associatives

En vue d'assurer la pérennité des réalisations et une gestion rationnelle des sites améliorés, des
coopératives pastorales ont été constituées : AL AMAL à Oulad Fennane, Zrantlia, Ayadia et
Gaâdat al ghouzlane à Ouled Gouaouch et Ribh, Rouached et Zouitinia à Beni Batao-Rouached-
Chougrane. dont le résultat se présente comme suit :

Le programme de lutte contre les effets de la sécheresse a permis la réalisation d’amélioration


pastorale dans plusieurs communes :

 Périmètre pastoral d'El Gaâda Lakbira ; c’est un périmètre réalisé sur le collectif d'Oued-
Abdoune d'une superficie de 2.250 ha.

La superficie ensemencée par les Medicago s'élevait à 1100 ha (échelonnée sur 2 campagnes
agricoles 1985/86 et 1986/87). Pour un meilleur succès des travaux réalisés, une association des
éleveurs a été constituée en 1988. Depuis 1990, les ayants droit ne respectaient plus la mise en
défens des parcelles traitées à cause de la sécheresse prolongée ce qui a limité les possibilités de la
régénération de la culture installée.

Plus récemment, et dans le même cadre, la DPA a réalisé en 2005/2006 une plantation de 400 ha
d’Atriplex nummilaria.

Parallèlement aux travaux de régénération du tapis végétal, le fonçage d'un puits et son équipement
en génie civile et en matériel hydromécanique de pompage dans le périmètre pastoral d'El Gâada
Lakbira a été réalisé.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 26
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

 Périmètre de Gouaara, CR de Chougrane

On y trouve deux sites ; celui de Gouaâra 1 avec des plantations d’Atriplex nummilaria bien réussi sur
une superficie de 1249 ha et Gouaâra Il sur une superficie de 3400 ha dont seulement le 1/3, réservée
exclusivement au pâturage tandis que les 2/3 sont mises en culture par les céréales.

Dans le périmètre d'aménagement pastoral et sylvo pastoral de Gouâara, l'expérience menée jusqu'à
présent en matière d'exploitation des arbustes fourragers plantés porte sur une superficie de 600 ha et
qui a été mise en défens pour une durée de 2 ans. Elle a été ouverte au pâturage durant la période de
soudure allant du début du mois d'Octobre jusqu'à la fin du mois de Janvier de chaque année. Ce
périmètre a connu une dégradation suite à la sécheresse et à la demande pressante des populations
et c’est ce cadre qu’une intervention pour sa réhabilitation a été programmée dans le cadre du PMVB
de Chougrane - Rouached - Beni Batao par des actions d'enrichissement du couvert végétal et se
poursuivent actuellement dans la cadre du programme de lutte contre les effets de la sécheresse pour
l'année 2005.

Parallèlement à l'enrichissement du tapis végétal, 2 points d'eau pour l'abreuvement du cheptel ont
été créés.

Pour les parcours Forestiers, ils sont d’une superficie de 12.000 ha à l’intérieur dequels se trouvent
plusieurs lieux de campement (Enclaves) qui sont occupés par des groupes d'usagers bien connus.

Les résultats perçus par la population sur les apports fourragers des périmètres pastoraux ont suscité
l’intérêt l'association qui a formulé des demandes pour l'extension du périmètre pour atteindre une
superficie de 2000 ha (1000 ha programmés à partir de septembre 2011). Cet intérêt a été concrétisé
sur des terres Melk par une superficie de 200 ha en association avec les cultures céréalières afin de
diversifier les ressources fourragères au niveau des exploitations et d'alléger la charge animale sur les
parcours avoisinants. Cette action a été menée dans un cadre de partenariat à hauteur de 40% pour
l'association ARIBH et 60 % pour L'Etat. Il est à signaler que la DPA a réalisé des essais de
vulgarisation de cette technique à travers la province par la plantation de 34.400 plants

 Périmètre pastoral Lahlassa Fokra

Ce périmètre, sur un terrain collectif de 350 ha, est planté par l’Atriplex nummilaria, ce périmètre est
bien réussi grâce à la sensibilité des éleveurs de l’importance des arbustes fourragers lors des
périodes de soudures et des périodes de sécheresse prolongées.

 Actions et projets programmés dans le cadre du Plan Maroc Vert

Le Plan Maroc Vert, Pilier II est venu pour infléchir les tendances de la dégradation des parcours par
le biais d’une diversification de projets intégrés. Dans cet esprit, la DPA de Khouribga a soumis des
projets qui seront exécutés dans le cadre du pilier II. Il s’agit de projets :

 Le développement de la filière laitière,


 Le développement de l’élevage caprin laitier pour la production de fromage,
 Le développement de la filière caprine Bni Zemmour Bejaad,
 Le développement de la viande ovine et caprine province de Khouribga,
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 27
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

 Le Développement de l’élevage ovin dans les parcours collectifs des Bni Zemmour ; cercle de
Bejaad.

En définitif, malgré les difficultés énumérées si dessus et compte tenu des conditions écologiques et
sociales de la zone, l'impact de l'action d'amélioration des parcours est positif et peut être perçu à
travers l'adhésion des éleveurs aux objectifs de l'action du fait de la prise en charge des périmètres
traités par les organisations professionnelles créées pour leur gestion.

Les aménagements pastoraux ont contribué à l’augmentation de la production fourragère des sites
améliorés, à la régénération de la végétation spontanée, au développement des essences forestières,
à la réhabilitation des niches écologiques permettant la réinstallation de la faune et à la lutte contre
l'érosion et le ravinement due aux eaux des pluies.

Cette disponibilité fourragère offerte par ces sites a permis de réduire les charges relatives à l'achat
des aliments de bétail pendant la période d'ouverture des sites améliorés,

Toutefois, la gestion de certains périmètres s'est heurtée à ce qui suit:

 Le non-respect des délais de pâturage (fermeture, ouverture),

 La charge animale par unité de surface est trop excessive,

 L'utilisation des branches d'arbustes fourragers plantés à des fins domestiques,

 Le manque de moyens humain et matériel pour assurer le gardiennage permanent du


périmètre,

 Le non-respect des engagements du président de la coopérative (recrutement des ouvriers et


leur mise à la disposition du Service des Eaux et Forêts, tenue des assemblées).

SAFI ET HMAR

A l’instar de toute la zone d’étude, le climat de la zone d’Ahmar est aride, avec une pluviométrie faible
et irrégulière dont la moyenne annuelle se situe autour de 160 mm. La température moyenne annuelle
est de l'ordre de 20°C.

Les plateaux d’Ahmar s’étendent sur une superficie totale de 351 430 hectares dont 78,5 % de terres
cultivées, soient 275 840 hectares. La majorité des terres agricoles ont un statut juridique de type
collectif soit 72,4 % de la superficie cultivée totale.

La superficie des terres de parcours est estimée à 47 485 hectares, soient 13,5 % de la superficie
totale. Les terres incultes et les terres relevant du domaine forestier occupent les huit pourcents
restants avec les superficies respectives de 22 050 hectares et 6 050 hectares

L'élevage joue un rôle économique essentiel dans la vie des agriculteurs, mais il est aussi tributaire
des aléas climatiques. La répartition des effectifs est caractérisée par une forte concentration des
Ovins dans le cercle des Ahmar favorisée par de vastes terrains de parcours.

Les besoins fourragers sont estimés à 15.074.500 UF/an. Les parcours contribuent pour environ 20%
dans la couverture de ces besoins du cheptel.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 28
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

La croissance de la population ainsi que la demande élevée sur les terres cultivables au profit des
céréales ont entraîné un processus de défrichement des terres de parcours, peu aptes à l'agriculture à
cause des contraintes climatiques et du sol. La réduction des terrains de parcours en même temps
que l'augmentation du cheptel ont provoqué leur dégradation progressive.

Ces terrains de parcours relevant des provinces de Safi et d’El Youssoufia (province nouvellement
créée) sont caractérisés par une relique de végétation steppique à Hammada scoparia, Peganum
harmala, et d’un cortège floristique d’annuelles comme Stipa retorta, un groupe de crucifère. Cette
végétation, très peu dense, de faible recouvrement et dans un état très brouté.

La sécheresse récurrente, la charge animale excessive, le séjour permanent du cheptel sur parcours,
les aménagements pastoraux ponctuels dans l’espace et dans le temps et le manque d’organisations
sociales sont autant de facteurs responsables de l’état de dégradation actuelle de ces terrains de
parcours.

En matière du programme d’améliorations pastorales dans la région, 3450 ha de plantations ont été
réalisés dont 500 ha en cactus et le reste en Atriplex nummilaria. Toutes ces plantations réalisées
entre 2002 et 2008 sont complètement dégradées à cause du manque d’implication de la population
dans la gestion de ces périmètres et de la succession des années de sécheresse. Actuellement, des
marchés engagés depuis 2010 sont en cours de réalisations. Ils portent sur le traitement d’une
superficie de 690 ha d’Atriplex et 160 ha de cactus.

L’organisation professionnelle est présente autour de 28 coopératives et 17 associations réparties


comme suit :

Coopératives agricoles :

 17 coopératives laitières ;
 10 coopératives d’élevage et de pastoralisme dont 7 féminines ;
 Une coopérative de production.

Associations :

 6 AUEA ;
 1 association pastorale ;
 9 associations de développement ;
 1 association canine (élevage et protection de la race Slougui).

En somme, malgré les grands espaces dédiés aux parcours et à l’élevage extensif, les contraintes
d’ordre naturel (climat et sol), socio-économique (absence d’organisation sociales et extension des
défrichements) et la manque de programme d’amélioration de parcours stratégique de long terme
limitent les possibilités de tout développement durable des ressources pastorales dans ces
écosystèmes particulièrement fragiles.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 29
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

1- Le parc national de Toubkal : une zone agro-sylvo-pastorale qui contribue à la


préservation de la biodiversité :

 Lancé en 2003, le projet “Appui à la mise en place d’une stratégie participative de gestion des
Ressources Naturelles dans la zone de El Haouz et du PNT” a été piloté par le CDRT et appuyé
par l’agence de coopération allemande GTZ « projet Assistance à la Gestion des Ressources
Naturelles », le Programme de Microfinancement du Fonds de l’Environnement Mondial
(PMF/FEM) et la Direction Provinciale de l’Agriculture du Haut Atlas (DREF-HA), et le PNT sans
oublier le rôle de la province d’Al haouz.

 Le Parc National de Toubkal (PNT) se veut une zone à vocation agro-sylvo-pastorale relevant
de la province d’El Haouz, qui consacre la conservation de la biodiversité en faveur d’un
développement durable qui respecte les équilibres écologiques et environnementaux.

 Ainsi le projet de développement “Appui à la mise en place d’une stratégie participative de


gestion des Ressources Naturelles dans la zone d’El Haouz et du PNT” s’assigne pour
principales missions le renforcement des connaissances des acteurs locaux concernés sur
l’importance écologique, culturelle, patrimoniale et économique de la zone du PNT et sur la
biodiversité locale de manière à faire connaître les menaces qui pèsent sur les ressources
naturelles et les solutions et les mécanismes à mettre en place.

 Les activités de ce projet ont été articulées, à cet effet, autour de quatre types de thématiques à
savoir la réduction de la consommation de bois et la valorisation des Plantes aromatiques et
médicinales (PAM) et conservation de l’agrobiodiversité.

 Elles ont consisté ainsi à améliorer et augmenter le nombre d’actions menées par les
associations et les acteurs institutionnels pour réduire la consommation de bois et promouvoir
les énergies renouvelables à travers notamment l’équipement des foyers et de la mosquée en
panneaux solaires, et cuves améliorées pour les hammams.

 Les actions entreprises ont visé également à promouvoir la plantation par la population de
bosquets villageois à usage multiple, ainsi que le développement de plusieurs initiatives qui ont
été engagées dans la zone concernant notamment les Plantes Aromatiques et Médicinales
(PAM).

 Dans ce cadre, le projet a contribué à faire ressortir les axes de valorisation des plantes qui
sont actuellement exploitées par la population, ce qui a permis dans un même temps
d’augmenter les revenus des villageois.

 Les initiatives ont porté également sur la promotion et la conservation des atouts écologiques et
culturels dans le domaine de l’écotourisme, outre des actions structurantes des capacités
d’intervention et de plaidoyer des acteurs locaux dans la gestion des ressources naturelles.

 La méthodologie d’intervention a consisté à travailler sur une vallée du PNT qui regroupe 12
douars de la vallée de l’Agoundis, a souligné M. Chehbouni, ajoutant que les résultats obtenus
au niveau de cette vallée seront diffusés de manière à ce qu’ils contribuent à améliorer
l’intervention dans les autres zones du PNT et de la région d’Al Haouz.

 Il a de même noté que la population, représentée par la commune d’Ijoukak et les associations
villageoises, a été impliquée directement dans la réalisation, le suivi et l’évaluation et la prise en
charge des différentes réalisations effectuées dans le projet.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 30
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

 Ce projet a visé le renforcement des capacités des structures villageoises : associations,


comités, représentations diverses, ce qui leur a permis de contribuer efficacement à la gestion,
la conservation et la valorisation des ressources naturelles de leur vallée”, a-t-il expliqué.

 Et d’ajouter que parmi les réalisations de ce projet figure la constitution d’un cadre de
concertation et de gestion des ressources qui a intégré tous les intervenants de manière à
former un jalon important dans l’amélioration des mécanismes de prise de décision et de
plaidoyer dans le domaine de préservation et de gestion des RN.

 Des formations ont été aussi réalisées par le CDRT au profit notamment des techniciens locaux
et des cadres associatifs et aux groupements villageois, a-t-il noté, précisant que le Centre a
contribué de manière significative à la création et l’organisation des villageois dans le cadre de
la Coopérative Agoundis pour le Développement de l’Environnement Forestier et Agricole
(CADEFA).

 CADEFA a bénéficié dans le cadre d’un projet avec le PNUD et les Eaux et Forêts d’un soutien
sur la mise en culture, la conditionnement et la commercialisation des produits”, a-t-il dit, notant
que la coopérative qui participe actuellement à toutes les foires agricoles nationales et
régionales a été présente cette année à la grande foire agricole d’Allemagne, sur les produits
du terroir, où le Maroc a été l’invité d’honneur.

3.3 PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL DES ZONES MONTAGNEUSES DE LA PROVINCE


D’AL HAOUZ : ETUDE AGROPASTORALE DANS LES CERCLES D’ASNI ET D’AMEZMIS.
B.E./ CID 2004

Ce projet fait partie du programme du développement des zones de montagnes de la province d’Al
Haouz financé par le FIDA. Il vise à faire le point sur la situation actuelle et potentielle des terrains de
parcours existant en vue d’élaborer un schéma de gestion de ces terrains et les mécanismes pour
assurer sa durabilité et l’autonomisation des différentes formes d’organisation des usagers de l’espace
pastoral aussi bien naturel qu’aménagé.

Les objectifs spécifiques fixés sont :

 Identifier et dresser une carte des parcours


 Caractériser ces parcours à travers la description de la végétation existante, son état et ses
niveaux de production saisonnière,
 Faire le point sur le maillage des points d’eau et leurs états,
 Identifier les usagers des parcours et décrire les modes de leur utilisation et de gestion,
 Dresser un diagnostic sur les litiges relatifs à l’utilisation des parcours
 Décrire les déplacements des troupeaux,
 Caractériser le mode de conduite des troupeaux
 Caractériser les systèmes de production agricole de la région,
 Dresser un bilan fourrager pour les principales espèces animales,
 Analyser les coûts de productions des principales productions,
 Mettre en place une base de données géospatialisée concernant tous les paramètres gérés ou
à gérer par le projet ,
 Proposer des actions visant l’autonomisation des formes d’organisation,
 Proposer un schéma de gestion et d’utilisation de l’espace pastoral.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 31
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

L’approche a été basée sur la classification à partir des images satellitaires. Les strates identifiées ont
constitué des zones de vérité terrain pour corriger, compléter et valider les informations sur la
végétation particulièrement l’identification des faciès pastoraux.

les résultats ont pu identifier les types de parcours suivants :

 Les parcours de plaines


 Les parcours de piémonts
 Les parcours de montagnes

Ces types de parcours sont ensuite ventilés selon les communes rurales concernées par l’étude et
cartographiés.

Dans ces types de parcours, sont décrits toutes les caractéristiques demandées dans les termes de
références et présentés dans les objectifs spécifiques.

Les conclusions tirées de cette étude montrent que :

 Les terrains de parcours ont très dégradés suite à l’effectif élevé du cheptel,
 Les terrains de cultures soustraits aux terrains de partir conduire à rétrécir l’espace réservé au
pâturage ,
 Les conditions édapho-climatiques constituent aussi des causes du déclin du potentiel pastoral
de la zone,
 Le manque d’organisation conduit à une exploitation anarchique de l’espace sans se soucier de
sa durabilité.
 L’analyse économique montre que l’activité de l’élevage extensif tend à devenir une activité non
rémunératrice à cause des charges d’achat des aliments de supplémentassions.

Enfin, toutes les données ont été intégrées dans un SIG afin de faciliter la gestion de ce système.

3.4 PAYSAGES ET SOLS DE LA ZONE D’ETUDE DU PROJET SMAP. COMMUNE RURALE


D’OULED DLIM, MARRAKECH (MAROC) 2007, CLAUDIA ZUCCA ET FRANCO
PREVITALI

Ce programme est réalisé dans le cadre des missions techniques organisées par le projet SMAP “plan
démonstratif sur les stratégies pour combattre la désertification des zones arides avec la participation
des communautés rurales du nord de l'Afrique”.

En adoptant une approche multidisciplinaire, le Projet a réalisé une série d’études techniques
complémentaires aux activités directes sur le terrain et qui ont pour but le renforcement des capacités
et des connaissances locales concerna nt les techniques de restauration et de gestion des parcours
dégradés.

Ci-dessous les 7 études réalisées:

1- Potentialités d’utilisation stratégique des plantes des genres Atriplex et Opuntia dans la lutte
contre la désertification.

2- Intégration de l’approche participative dans le projet SMAP.


3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 32
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

3- Evaluation pastorale des plantations réalisées dans les zones du projet SMAP.

4- Utilisation des SIG et télédétection pour le suivi-évaluation dans la zone du projet en Tunisie.

5- Apport de la géomantique et de la télédétection aux études de reproductibilité du projet SMAP.

6- Sols et paysages de la zone d’étude du projet SMAP dans la commune rurale d’Ouled Dlim,
Marrakech \ Maroc.

7- Formes, paysages et sols de la zone d’études du projet SMAP à Feriana, Kasserine, Tunisie.

Du point de vue géologique, la zone d’étude peut être divisée en trois régions:

 Au sud, la plaine de l’Haouz, sur laquelle est bâtie la ville de Marrakech et où, dans la partie
septentrionale, l’Oued Tensift la sépare des reliefs des “Jebilet”.

 Au centre, le secteur central du massif paléozoïque du Jebilet, la plus ancienne formation


montagneuse du Maroc.

 Au nord, la plaine de la Bahira.

Cette étude se concentre sur la zone du Jbilet central et centre-occidental, qui occupe la presque
totalité de la zone d’intervention.

Selon la Carte Géologique, les deux plaines sont constituées par des sédiments du Plio-Villafranchien
et du Pléistocène ancien (conglomérats ou cailloutis et limons, encroûtés) et en partie mineure par des
sédiments du Pléistocène indifférencié (conglomérats ou cailloutis et limons). On observe une
prévalence des premiers au Sud du massif et des seconds au Nord. Le long du fleuve il existe aussi
des témoins isolés de terrasses couvertes par une croûte calcaire, reconnues comme affleurements
du Pléistocène ancien ou moyen, de la “moyenne terrasse”, encroûtée. L’observation des
affleurements et des structures géologiques est facilitée par une absence presque totale de végétation
pendant toute l’année.

Le massif hercynien des Jbilet est formé par des roches paléozoïques, affectées de plis et localement
recoupées de roches magmatiques acides et basiques. Les Jbilet sont subdivisées en trois parties (El
Harti et al., 2004):

 Les Jbilet occidentales, formé es par des schistes, calcaires et conglomérats d’âge variant du
Cambrien au Carbonifère ;

 Les Jbilet centrales, formées par une série schisteuse rapportée au Viséen supérieur, connue
sous le nom de schistes de Sarhlef; le massif est déformé et métamorphosé et comporte un
cortège magmatique varié acido-basique ;

 Les Jbilet orientales, formées par une série flyschoïde d’âge Viséen supérieur.

L’observation de la Carte Géologique montre que la partie collinaire de la commune rurale de Ouled
Dlim, est comprise dans l’aire de l’étude au sein de laquelle a été réalisé un périmètre pastoral avec
une plantation d’Atriplex nummularia que nous présentons ci-après.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 33
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

3.5 ÉVALUATION PASTORALE DES PLANTATIONS DANS LES ZONES DU PROJET SMAP ;
REALISEE PAR ALI FERCHICHI ; MOHAMMED YESSEF ; OUMELKHEIR BELKHEIRI

Le projet pilote sur les stratégies de lutte contre la désertification dans les régions arides avec
l’implication des communautés agropastorales locales en Afrique du Nord (Projet SMAP) s’inscrit donc
parfaitement dans cette vision.

La mise en valeur par la plantation pastorale adoptée par le projet SMAP vise à restaurer la
couverture végétale en utilisant des espèces pérennes résistantes à la sécheresse sur des terres à
pâturage extensif fortement dégradées, afin d'atténuer le processus de dégradation et améliorer la
productivité des parcours. Les zones concernées se trouvent dans des régions caractérisées par la
pauvreté de la population rurale, la dépendance alimentaire et l'abandon des terres.

Dans ce cadre, le projet SMAP a fixé comme objectifs :

 L’estimation de la productivité des sites de parcours plantés,

 L’évaluation des effets des plantations d’arbustes fourragers sur l’écosystème et sur la
biodiversité,

 La définition des modalités de gestion durable des ressources pastorales.

La zone d’intervention des études correspond à l’espace pastoral de la commune rurale d’Oulad Dlim
relevant du Cercle Bour de la Préfecture de Sidi Youssef Ben Ali, Wilaya de Marrakech). Cette
commune rurale est située dans l’espace aride de la région de Tensift à 30 Km au Nord-Ouest de
Marrakech sur la route principale N°9 liant Marrakech à El Jadida. Elle couvre une superficie de 52
400 ha où l’espace non cultivé occupe 21 400 ha dont 15 000 ha de parcours et 6 400 ha de terres
incultes.

L’espace pastoral se caractérise par la dominance d’espèces annuelles accompagnées d’espèces


rudérales de faible valeur écologique et économique. En effet, l’impact négatif de l’aridité du climat
accentué par la pression importante du surpâturage favorise les espèces annuelles au détriment des
espèces pérennes d’intérêt pastoral. La dégradation des parcours est accentuée par l’apparition
d’espèces indésirables telles Peganum harmala et d’espèces toxiques pour les animaux comme
Ferula communis. Les espèces ligneuses sont peu représentées à l’exception de quelques pieds de
Ziziphus lotus et des arbres plus rares d’Acacia gummifera.

Dans cette étude sont dressées les caractéristiques de structure et de fonctionnement de ce


système :

 Caractérisation écologique
 Phytomasse de la strate arbustive notamment l’Atriplex
 Phytomasse de la strate herbacée
 Recouvrement du sol par la végétation
 Composition floristique
 Composition chimique de la phytomasse

Les principales conclusions tirées de cette étude se présentent comme suit :


3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 34
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

La région de l'étude se caractérise par un milieu très difficile avec une multitude de contraintes
(climatique, édaphique et d'ordre socio-économique) amplifiée par la pression humaine intense sur
ces milieux fragiles est aussi bien en terme d’agriculture que pour l’élevage, ce qui se traduit par une
réduction des superficies des parcours en faveur des cultures de céréales, une production fourragère
qui a tendance à chuter quantitativement et qualitativement au fil des années.

Toutes ces contraintes combinées ne permettent pas une grande souplesse quant à la formulation
d’un plan d’aménagement pratique faisable, réaliste et bien raisonné qui puisse mettre en valeur
toutes les ressources disponibles. Ainsi, il est nécessaire de préconiser un paquet d’actions et
interventions destinées à augmenter les niveaux de production fourragère sur les parcours et sur les
terrains de cultures d’une part, et à améliorer la conduite des troupeaux de manière à rendre l’élevage
plus efficient et réduire la pression sur le parcours d’autres part.

De plus, l’identification de nouvelles activités génératrices de revenus susceptibles de réduire la


dépendance des éleveurs vis-à-vis de l’élevage constitue une option stratégique à développer. Le
modèle approprié qui pourrait convenir à la région doit combiner et intégrer les deux systèmes de
production animale et végétale tout en développant d’autres secteurs d’activités susceptibles de
générer des revenus supplémentaires et ce dans le but de réduire l’écart entre l’offre en ressources
pastorales et la demande occasionnée par les besoins des animaux et par conséquent rétablir
l’équilibre écologique.

Le plan d’action préconisé correspond finalement à la formulation d’actions d’interventions destinées à


lever les contraintes qui s’opposent au développement durable de l’élevage et de rétablir l’équilibre
écologique.

Dans ce sens les recommandations suivantes peuvent être formulées.

1- Selon l’état de dégradation des parcours, les conditions édapho-climatiques du site et de


l’acceptation des éleveurs ayants droit au site, des actions de plantations d’arbustes fourragers
peuvent être poursuivies. Ces plantations, une fois établies, permettraient d’une part d’augmenter
la production fourragère de la zone et d’améliorer l’alimentation du cheptel surtout durant la
période de soudure, automne, ou le déficit est très accentué, et d’autre part, de établir l’équilibre
de l’écosystème dans les sites dégradés en permettant aux espèces pastorales de regagner du
terrain au détriment d’espèces indésirables. Ces actions de plantations d’arbustes fourragers
peuvent être poursuivies en privilégiant les entreprises privées chargées des travaux qui ont
montré une certaine crédibilité et du sérieux lors de la phase précédente et que les techniciens
ont bien identifié d’une part et en ciblant les individus et groupes organisés (coopératives) ayant
respecté les conditions exigées par les contrats les liant au projet ;

2- Les plantations d’arbustes fourragers réalisés sous forme de systèmes d’agro foresteries, à
travers l’association des arbustes fourragers aux cultures (blé, orge, légumineuses) doivent être
encouragées. La forme qui semble la plus appropriée est celle qui consiste à planter les arbustes
en lignes ou bandes alternées avec des espaces (au moins 5 m) au niveau desquels les cultures
associés sont pratiqués.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 35
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Lorsque les conditions édaphiques (pente forte, affleurement rocheux) sont contraignantes, il serait
intéressant de procéder à un enrichissement de la flore entre les lignes ou les bandes par des
espèces herbacées annuelles telles que les Medicago (Medicago minima, M. Laciniata), Lotus
arenarins, Vicia sp. ou pérennes telles que Cymbopogon schaenantus et Hippharenea hirta. En effet,
toutes les caractéristiques de la zone d’étude (types de sols, systèmes de productions dominants,
taille des exploitations, importance de l’aléa climatique…) militent en faveur de l’introduction des
systèmes de cultures intercalaires (alley cropping).

Ce système favorisera une intégration entre l'élevage et les cultures. En effet, en année pluvieuse, on
peut s'attendre à une bonne production en céréales et en unités fourragères provenant des haies
d'arbustes. Mais en année sèche, si la croissance des céréales se trouve handicapée, celle des
arbustes plantés pourrait constituer une alternative de sécurité pour les agriculteurs du fait de la
résistance à la sécheresse des espèces retenues.

3- Le manque de disponibilité de semences des dernières espèces à haute valeur pastorale


susceptibles d’être utilisées pour l’enrichissement de la flore ou dans les programmes
d’ensemencements, incite à prévoir l’installation de parcelles semencières de petite taille (5 à 10
ha) avec des clôtures qui serviraient comme source de dissémination naturelle des semences
aux sites avoisinants ou pour la collecte des semences en vue de les utiliser pour
l’enrichissement de la flore ou les ensemencements des autres sites à aménager. Une telle
action servirait pour la démonstration des possibilités d’amélioration de la biodiversité et des
bénéfices économiques et écologiques des mises en repos et partant comme moyen pour
changer les connaissances, attitudes et pratiques des populations vis-à-vis des espèces
pastorales ayant une valeur pastoral élevée. En effet, les expériences réalisées ou en cours de
réalisation dans d’autres régions du pays notamment à Taza dans le cadre du projet de gestion
et conservation des ressources naturelles dans la province de Taza (Projet FAO) et le PDPEO
(Projet FIDA) sont concluantes et méritent d’être capitalisés ;

4- En ce qui concerne le cactus, il est à signaler que la zone a connu quelques expériences assez
intéressantes quoique limité dans le temps (dernièrement) et dans l’espace. De plus les
plantations de cactus Opuntia ficus indica ont été également entreprises mais sur des superficies
beaucoup plus réduites. Les plantations du cactus, qui est une espèce, très adaptée au climat
aride de la région vu son système photosynthétique (plante CAM), méritent d’être encouragées,
etce en raison des avantages multiples qu’elles peuvent procurer (Il s’accommode facilement des
conditions arides et demande peu de soins surtout à l’état adulte ; sa présence pourrait freiner
l’érosion et par conséquent améliorer les conditions édaphiques du sol ; son système racinaire
superficiel lui permet de s’installer sur des sols peu profonds; il peut constituer un bon aliment
pour le bétail durant les périodes de sécheresse d’autant plus qu’il contient beaucoup d’eau ; ces
fruits très appréciés par le consommateur marocain peuvent être une source de revenu pour la
population locale). Cependant, il serait plus opportun d’utiliser dans un premier temps le cactus
comme clôture biologique à installer autour des sites aménagés d’Atriplex et/ou autour des
parcelles de cultures. Une telle pratique a de très fortes chances de générer des avantages
économiques et de susciter un intérêt auprès des populations à l’instar d’autres régions du pays
telles que la zone de Kelaâ Sraghna, Skour Rhamna, Khouribga….. ;
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 36
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

5- Enfin, le paysage de la région se caractérise par la rareté des espaces boisées avec des arbres
et arbustes. Il serait intéressant de procéder à l’installation de bosquets d’ombrages. Les
bosquets présentent une utilité primordiale pour le troupeau, ils servent comme source d’ombre
en temps chaud et comme abris pour les animaux sous mauvais temps. Les bosquets seront
installés près de chaque point d’eau aménagé dans le parcours.Une telle pratique est susceptible
d’être facilement acceptée et soutenue par les populations d’une part et servirait comme moyen
pour favoriser la réhabilitation et réintroduction de certaines espèces en voie de disparition dans
la zone telles que Accacia gummifera, Retama monosperma, et Ziziphus lotus, dont la valeur
écologique et économique, comme fourrage, source d’énergie et pour la fixation des sols et la
lutte contre la désertification, est incontestable.

6- L’introduction d’Atriplex halimus est à envisager en raison de ces caractéristiques d’adaptation et


de ces capacités de régénération naturelle. De plus, les anciennes plantations d’Atriplex du
périmètre Abda Skarna et du site Skhira réalisées dans le cadre du projet PMVB, méritent des
travaux de rajeunissement de la population par coupe des individus qui présentent des signes de
vieillesse apparents. Celles réalisées dans le cadre du projet SMAP peuvent être améliorées par
des travaux de regarnie;

7- La mise en cultures est une situation de fait qu’il ne faut pas ignorer. En effet, ces espaces
peuvent être mieux valorisés pour le développement de l’élevage qui restela principale vocation
de cette zone. Au niveau des terrains de cultures en bour, il serait très intéressant d'améliorer la
jachère par l'ensemencement pour augmenter les disponibilités alimentaires pour le cheptel et
accroître la production céréalière tout en protégeant le sol contre l'érosion. En effet, les valeurs
fourragères très faibles enregistrées dans le cadre de la présente étude pour les principales
espèces dominantes au niveau des jachères, militent en faveur d’envisager des actions destinées
à remplacer ces espèces par d’autres ayant une valeur fourragère plus importante. Ainsi, il serait
intéressant de prévoir, même à titre d’essais, chez des particuliers, des techniques d’installation
des jachères travaillées avec un enrichissement de la flore par des espèces de graminées ou
légumineuses telle que vesce, avoine, Phalaris, Médicago, Lotus… ;

8- Les cultures pratiquées dans la région sont menées d’une manière traditionnelle dont il est temps
de moderniser à travers la vulgarisation de techniques culturales appropriées et l’utilisation de
semences sélectionnées. Le projet peut apporter un appui technique en matière de recherche et
vulgarisation pour l’identification et diffusion de céréales (orge, avoine, triticales...) résistantes à
la sécheresse; et dans le but d'améliorer la production des céréales;

9- La possibilité de résoudre le problème de ce déficit ne peut se faire uniquement à travers les


techniques d'amélioration pastorale et ceci à cause du potentiel limité dû aux contraintes
imposées par le milieu physique et accentuées par l'utilisation abusive. Il est donc indispensable
d'associer ces techniques d'amélioration pastorale à des systèmes de gestion ultérieure qui vont
permettre de rétablir l'équilibre entre l'offre fourragère et pastorale et la demande;
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 37
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

10- La dépendance des éleveurs de l'élevage extensif, qui favorise le maintien d'effectifs élevés et
peu efficients et par conséquent une pression croissante sur les ressources naturelles, constitue
une contrainte majeure pour laquelle il faut trouver les solutions appropriées. Les actions qui
visent à rendre l'élevage plus performant s'imposent pour réduire la pression de pâturage
exercée sur les ressources naturelles. En effet, il est inconcevable de chercher à augmenter les
niveaux de production des parcours moyennant des techniques très coûteuses pour continuer à y
conduire des troupeaux en extensif caractérisés par des performances faibles, un état sanitaire
souvent défaillant et une conduite traditionnelle négligeant les principes élémentaires de la
conduite des troupeaux. Il faut donc valoriser la complémentarité entre le système de production
végétale qui fourni les sous-produits destinés à l'élevage (paille, jachère, mauvaises herbes...)
d'une part, et les autres ressources fourragères disponibles sur les parcours d'autre part. Le
développement d'un élevage engraisseur au niveau de la zone permettra d'absorber les jeunes
agneaux et chevreaux produits par le troupeau naisseur conduit en extensif sur les terrains de
parcours et de renfoncer la complémentarité entre les systèmes de production animale et
végétale;

11- Aussi, il faut encourager et développer toutes les actions qui sont susceptibles de générer des
revenus annexes aux éleveurs (câprier, cactus fruitier, ...) de manière à réduire leur dépendance
des produits de l'élevage et par conséquent à les prédisposer à entreprendre une conduite du
troupeaux plus performante sans se soucier d'augmenter les effectifs comme stratégie de gestion
de l'aléa climatique;

3.6 AMENAGEMENT SYLVOPASTORAL ET AGRO-FORESTIER DE L’ARGANERAIE ET DE LA


TETRACLINAIE DES COMMUNES RURALES DES IDA OU TGHOUMA PROVINCE
D’ESSAOUIRA 1995.

Bureau d’Etude ABOULKASSIM S.A. Pour la Direction provinciale de l’agriculture


arrondissement forestier Essaouira

La zone d’étude s’étend sur une superficie de 75844 hectares et présente une grande diversité de
ressources naturelles et de paysage. Cette diversité varie selon les situations depuis la frange côtière
jusqu’à la montagne des Ait Ihahane en passant par le plateau de Tamanr qui offre un paysage agro-
forestier typique de l’arganeraie.

Les usages multiples de l’arganier et du Thuya engendrent une pression forte et soutenue qui risque
de compromettre la durabilité de ces essences et de leur écosystème.

La présente étude se donne comme objectifs de faire un bilan sur l’état des ressources naturelles et
de proposer un programme d’actions susceptibles de rétablir l’équilibre en intégrant toutes les
composantes du système (homme, animal, végétation, milieu physique et la vocation).

En se basant sur l’analyse des contraintes et des opportunités et du classement des sols de la zone, 3
catégories de zones d’aménagement sont proposées :

 Zone 1 ne demandant pas d’aménagement foncier (zone sans contrainte)


 Zone 2 destinée pour l’agroforesterie nécessitant des aménagements anti érosifs
 Zone 3 à vocation sylvo-pastorale
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 38
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Les données collectées ont permis de :

 Caractériser les groupements végétaux,


 Caractériser les ressources pastorales,
 Caractériser les ressources ligneuses de la forêt d’Ida ou Throuma,
 Caractériser les systèmes de production agricole,
 Caractériser les systèmes de production animale

Ces caractérisations ont permis d’élaborer des programme d’actions de développement agro-sylvo-
pastoral et d’organisation de la population tout en intégrant les contraintes de divers ordres
(climatiques, édaphiques, sociales et économiques).

3.7 CONTRIBUTION A LA CONCEPTION D’UN SIG POUR L’AMENAGEMENT ET LA GESTION


DES PARCOURS DANS LA COMMUNE RURALE DE OULAD DLIM-MARRAKECH : CAS DE
L’ELABORATION D’UNE BASE DE DONNEES. OUHTI YOUSSSAA 2006 IAV HASSAN
2. RABAT

L’étude cherche à intégrer les systèmes d’information géographique (SIG) dans la gestion des
ressources naturelles particulièrement les ressources pastorales dans la commune rurale de Oulad
Dlim Marrakech. Il s’agit du perfectionnement d’une approche méthodologique pour la conception d’un
SIG qui servira d’outil d’aide à la décision permettant une meilleure caractérisation des parcours et
leur environnement dans cette commune.

Cette étude est inscrite dans le cadre du projet SMAP (Short and Medium term environmental Action
Project) dans cette zone pilote sur les stratégies de lutte contre la désertification dans les régions
arides avec l’implication des communautés agropastorales locales en Afrique du nord.

3.8 APPORT DE LA TELEDETECTION SPATIALE ET DES SYSTEMES D’INFORMATION


GEOGRAPHIQUES (SIG) A L’EVALUATION DES TERRES. CAS DE LA COMMUNE RURALE
DE OULAD DLIM-MARRAKECH

Hamza Iaaich 2005 IAV Hassan 2

Ce travail consiste, dans le cadre du Plan National de Lutte Contre la Désertification) (PANLCD), à
déterminer la durabilité des résultats atteints et les potentialités requises pour une dissémination des
techniques adoptées sur de plus larges étendues. L’alternative actuelle consiste à l’extension des
plantations d’un arbuste fourrager qu’est l’Atriplex nummularia.

La finalité du travail est de contribuer à l’étude et la cartographie des sols dans l’objectif de
l’évaluation des terres et de l’étude spatiale en s’aidant des SIG ainsi que de l’apport de la
télédétection spatiale comme technologie appuyant les techniques de cartographie classique en vue
d’aménagement agropastoral dans cette commune.

Les conclusions de cette étude affirment que les zones où l’extension est possible restent les glacis et
les zones de faibles pentes contrairement au secteur des Jbilets et leurs alentours où l’extension est
compromise. Cette étude recommande la mise au point d’un système de suivi des indicateurs de la
qualité des sols ainsi qu’un système parallèle de suivi des différents indicateurs de désertification.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 39
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Ce projet est conçu par le groupe de recherche de l’université de Sassari en Italie N.R.D. (Nuccleo
Ricciero di Desetificazion) et financé par l’Union Européenne.

3.9 ANALYSE DES FACTEURS DE DEGRADATION DES PEUPLEMENTS FORESTIERS DU BASSIN


VERSANT OURIKA ET PERSPECTIVES D’AMENAGEMENT DURABLE POUR LA LUTTE ANTI
EROSIVE .

Oumaima El Mahraz 2017 Enfi, Salé

Le bassin de l’Ourika, l’une des bassins les plus importants au niveau de Tensift, illustre parfaitement
la pression sur le couvert végétal. Pour lutter contre les phénomènes d’érosion, des aménagements
ont consisté en trois interventions :

 Reboisement de protection
 Amélioration sylvo-pastorale
 Régénération des forêts

Ces aménagements intègrent une gestion optimale des ressources naturelles. Et c’est dans ce
contexte qu’a été réalisée cette étude ayant pour objectif d’identifier et d’analyser les facteurs de
dégradation des peuplements forestiers et le couvert végétal en général comme composante
principale et importante dans la lutte anti érosive appropriée à long terme.

3.10 SUIVI DE L’ETAT ENVIRONNEMENTAL DE LA REGION DE MARRAKECH TENSIFT AL


HAOUZ,

Mémoire de Licence-es Sciences et Techniques BOULAASSAFER Khadija 2012 Université


Cadi Ayyad Marrakech

L’environnement au Maroc a fait l’objet de nombreux débats nationaux et internationaux et le pays


déploie depuis plusieurs années des efforts considérables à ce sujet. Il a mis en place des institutions
chargées de l’environnement et participe activement aux manifestations internationales de la
préservation de l’écologie de la planète en ratifiant des protocoles dans ce sens. A l’échelle régionale
des institutions spécialisées sont créées pour suivre l’état et l’évolution de l’environnement locale.

L’Observatoire Régionale de l’Environnement et du Développement Durable répond justement à cette


perspective. C’est au sein de cet établissement que ce travail a été effectué. Il consiste à établir un
constat de l’état de l’environnement de la région de Marrakech Tensift Al Haouz et de proposer
quelques recommandations pour atténuer les changements qu’il subit, et pour une meilleure gestion
des ressources naturelles.

La zone d’étude se caractérise par une diversité géographique avec des hautes altitudes au Haut
Atlas, les massifs du Jbilat, la plaine du Chichaoua, et le littoral d’Essaouira.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 40
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Cette étude ressort que la position géographique de la Région de Marrakech Tensift Al Haouz lui
confère un climat semi-aride et subcontinental. A l’échelle national, c’est un pôle économique
important, il jouit par ailleurs d’une diversité surtout géographique. Cette caractéristique exerce une
pression démographique sur la région par la population locale et touristique. Le taux de croissance
démographique, y est plus important par rapport à la moyenne nationale.

Cette pression agit grandement sur le milieu environnemental par la surexploitation des différentes
ressources naturelles :

 La demande excessive en eau a agit sur la quantité de la ressource. Quant à sa qualité, elle a
été altérée par les différents rejets industriels et ménagers dans le milieu naturel.

 Le sol souffre également de l’utilisation de certains engrais chimiques et pesticides dans


l’agriculture,

 La dégradation de la végétation et de la forêt en particulier sous les effets du pâturage et des


prélèvements pour les usages domestiques des éleveurs vivants dans ces terrains à vocation
pastorale et sylvo-pastorale.

3.11 LA GESTION DURABLE DE L’ARGANERAIE, ENJEUX ET PERSPECTIVES

Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et a la lutte contre la Désertification, 2011.

Aire de répartition de l’arganier : Plateau de Haha, versant sud du Haut-Atlas, plaine de Souss et
Anti-Atlas

L’arganier se maintient dans la région grâce à son intérêt socio-économique et à sa grande variabilité
génétique. Son histoire de variabilité montre une nette régression de sa superficie et son aire de
répartition.

 L’Arganier s’étendait sur 1,2 millions d ’ha avant le 19 ième siècle

 L’Arganier s’étendait sur 1,2 millions d ’ha entre 1800 et 1900

 Les forêts d ’Arganiers ont été surexploitées pour répondre à la demande énergétique: environ
90.000 ha détruits entre 1900 et 1944

 Le recul est estimé à 600 ha/an

 Dépeuplement des forêts d’arganier (densité < 100 arbres/ha) entre 1950 et 2004.

L’arganier joue plusieurs rôles :

 Ecologique : Un rempart biologique contre la désertification (Diversité Faunistique et floristique,


Rempart contre le désert, Régulation des eaux et protection des sols)

 Economique : Un potentiel important, sous exploité et mal valorisé (Huile d ’argand’environ:


32.000 T/an, Bois de feu : 350.000 m3/an et production pastorale : 1,74M qx d’orge)

 Social : Une population attachée à l’arganier ( une multitude de coopératives féminines, Emploi
7 millions J.T/an et génère des revenus d’environ 3.600 dh/ha/an/ménage (soit 25 à 45% du
revenu moyen annuel)
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 41
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Cependant, l’arganeraie connait plusieurs contraintes à son développement :

 Contraintes climatiques : Un écosystème résistant mais vulnérable aux conditions extrêmes

 Parcours en forêt avec une surcharge pastorale aggravant le déséquilibre ( 3 fois la charge
d’équilibre)

 Prélèvement de bois de feu (Une consommation qui se fait au détriment du capital ( 3 fois la
possibilité)

 Pratique des droits d’usage (fruit, labour, parcours, culture…) : Confusion entre droit de
propriété et droit de jouissance, Législation spéciale induit un intérêt pour l’arbre et non
l’écosystème Pratiques élargies: disparition programmée de l’arganeraie

 Urbanisation : Une extension aux dépens de la forêt d’arganier (4.300 ha/10 ans

 Extraction de grandes superficies pour infrastructures (routes, autoroutes, aéroports etc..).

Pour infléchir cette tendance et permettre la conservation et le développement de l’arganier, le


HEFLCD a développé un programme de Développement durable de la ressource en vue de la
réhabilitation de l’écosystème arganeraie. Pour réussir ce challenge, un développement humain
s’impose pour un développement local et promotion d’actions génératrices de revenus dont l’impact se
traduira par une baisse de la pression sur cet écosystème.

Parallèlement, un programme de recherche pluriannuelle a été développé. Il englobe plusieurs axes :

Axes Objectifs Actions

 Étude de la structure génétique des - Essais de provenances et tests


populations d’arganier : sélection et
de descendances.
amélioration génétique
 Sélection et  Étude de la variabilité
 Détermination de la variabilité
amélioration génétique par les marqueurs
phénotypique et génotypique chez
génétique biochimiques.
l’arganier

 Conservation des populations


menacées.

 Déterminer les conditions écologiques - Optimisation des conditions de


de germination des noix et de réussite
germination des semences
des plants .
d’arganier.
 Mettre au point les techniques
 Régénération d’élevage de plants pour la réussite  Mise au point d’un substrat
naturelle / des plantations. standard pour la production
reboisement de plants d’arganier.

 Mise au point d’une


technique de travail du sol
adaptée à la plantation
d’arganier.
3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 42
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

Axes Objectifs Actions

 Dégager des éléments de réponse pour - Étude de la reconstitution des


des futurs plans d’aménagement des
taillis d’arganier après coupe à
arganeraies.
blanc étoc et des dépressages
sur la production ligneuse et
 Sylviculture fourragère des arganeraies.

- Évaluation de la production
herbacée et fruitière résultante
des traitements sylvicoles.

 Évaluation de la réponse de l’arganier - Étude de la réponse de


aux changements des conditions
l’arganier au stress hydrique.
climatiques.
 Écophysiologie
de l’arganier  Détermination des potentialités éco  Évaluation de l’activité
physiologiques de l’arganier : photosynthétique des jeunes
comportement hydrique et activité plants et des arbres adultes
photosynthétique.

 Valoriser le bois de l’arganier, - Élaboration d’un référentiel des


 Valorisation utilisations du bois de l’arganier.
 Contribuer à l’amélioration de la filière
 des produits de production de l’huile d’argan et des
d’arganier produits cosmétiques - Amélioration des méthodes
d’extraction des huiles.

 Déterminer des seuils d’exploitation - Rôle et importance de l’arganier


maximale de l’arganeraie .
dans le système de
 Étude  Introduire des espèces sylvopastorales l’exploitation ébauche d’un plan
agroforestière hautement productrices. de gestion.

 du système - Introduction en plantations


arganier
comparatives, d’espèces
sylvopastorales dans l’aire de
l’arganier.

Conclusion

 La dégradation de l’Arganeraie n’est pas irréversible à condition :

 D’agir avec l’intensité et le rythme adéquats ;

 De mobiliser tous les acteurs dans le cadre d’une responsabilité collective ;

 D’intégrer les actions dans le temps et dans l’espace;

 Impliquer les usagers dans la conservation et la reconstitution de l’arganeraie.


3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 43
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

 Le défi est de mettre en cohérence le développement humain et les impératifs du


développement durable de la ressource ;

 Le développement d’un véritable mécanisme de solidarités (solidarités intergénérationnelles,


solidarités intra et interrégionales, solidarités amont-aval).

Carte 3 : L'aire de l'arganeraie dans la zone d'étude


3. CAPITALISATION DES ACQUIS : SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES PASTORALES ET SYLVO- 44
PASTORALES DE LA REGION DE MARRAKECH-SAFI

3.12 ETUDE ETHNOBOTANIQUE AUPRES DE LA POPULATION RIVERAINE DE LA FORET


D’AMSITTENE : CAS DE LA COMMUNE D’IMI N’TLIT (PROVINCE D’ESSAOUIRA)

Rachida MEHDIOUI & Azzedine KAHOUADJI, Université Mohammed V–Agdal, Faculté des
Sciences, Département de Biologie, Bulletin de l’Institut Scientifique, Rabat, section Sciences
de la Vie, 2007, n°29, 11-20.

La forêt d’Amsittène Partagée entre les communes rurales d’Imi n’Tlit, de Smimou, d’Imgrade et d’Ida
Ou Azza, couvrant un massif anticlinal jurassique dans l’arrière-pays d’Essaouira, s’étend sur une
superficie d’environ 9 000 ha. Elle s’intègre dans le secteur de l’Arganeraie et de la Tétraclinaie. Le
massif d’Amsittène culminant à 912 m, s’étend sur une quinzaine de km (Benabid 1976). Le versant
nord est relativement humide avec une végétation assez dense ; le versant sud est sec, rocheux avec
une végétation moins dense. Ce travail s’étend uniquement sur la commune rurale d’Imi n’Tlit, qui
couvre une bonne partie du versant nord du massif.

Cette étude ethnobotanique a été réalisée à l’échelle de cette commune rurale, l’une des communes
qui utilisent les ressources forestières du massif d’Amsittène (province d’Essaouira). Elle a permis de
décrire les différentes utilisations des plantes médicinales par la population locale, ainsi que leur
impact sur la dégradation de la biodiversité végétale. La zone, soumise à des conditions climatiques
souvent difficiles, est occupée par une population démunie avec un taux d’analphabétisme important.
Ces facteurs constituent les principales causes de l’intense exploitation des ressources forestières
d’Amsittène, dont les plantes médicinales sont une composante essentielle. L’enquête, réalisée en
mars-avril 2004 et mai-juin 2005, a permis d’identifier 42 plantes médicinales utilisées par la
population locale en médecine traditionnelle, dont 34 collectées principalement dans la forêt
d’Amsittène. Les résultats de l'étude ont montré que le feuillage constitue la partie la plus utilisée. La
majorité des remèdes est préparée sous forme de décoction. Le recours quasi exclusif de la
population locale aux espèces végétales médicinales dans ses soins quotidiens et l’ouverture d’un
marché plus ou moins organisé de ces plantes ne pourra qu’accentuer la pression sur ces ressources
médicinales pouvant conduire à la disparition des espèces les plus vulnérables comme Thymus
broussonetii, Lavandula dentata et Lavandula maroccana. Il devient donc urgent d’adopter une
approche de gestion durable pour la sauvegarde et la préservation des plantes médicinales de la forêt
d’Amsittène.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 45

4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

En préalable à l’analyse et à la présentation de l’approche pour chacune des phases de la prestation,


il est utile de présenter l’approche conceptuelle de l’Ingénieur-Conseil (IC) sur la globalité de la dite
prestation. Les interactions seront permanentes entre les différentes activités de la prestation. La
conception et la mise en œuvre de l’ingénierie requièrent la présence participative des éleveurs.

Comme précisé dans les Termes de référence, l’objet de la présente consultation est la mise à
disposition de Direction Régionale de l’Agriculture de Marrakech-Safi (DRAMS), d’une équipe
technique qui aura pour mission l’Etude de délimitation, d’inventaire et de caractérisation pour la
création des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux.

Ainsi la mission devrai assurer la programmation, l’actualisation et la gestion des phases de la


prestation dans les délais impartis et suivant les règles de l’art. c’est aussi question de la circulation de
l’information, le Reporting…

La mission s’exercera sous l’autorité de Direction Régionale de l’Agriculture de Marrakech-Safi par le


biais de son Directeur, sous l’étroite coordination avec la DIAEA du MAPMDREF.

Dans le cadre d’une concertation permanente avec la DRA de Marrakech-Safi, l’objectif de l’équipe
technique consistera à tout mettre en œuvre pour garantir le parfait achèvement des diverses phases
dans leur délai prévisionnel de réalisation, et dans le souci de leur facilité d’exploitation ultérieure.

Pour atteindre cet objectif, l’équipe pluridisciplinaire proposée sera organisée de telle sorte à ce que
l’ensemble des phases qui lui seront demandées seront assurées avec le maximum d’efficacité.

Notre lecture des termes de références, a permis de ressortir que les prestations à réaliser sont
organisées en quatre phases principales, décrites ci-dessous :

 Phase 1 : Capitalisation des acquis et note méthodologique


 Capitalisation sur l’ensemble des études et travaux relatifs aux espaces pastoraux et sylvo-
pastoraux réalisés au niveau de la zone d’étude notamment le plan directeur des viandes
rouges ovines et caprines, le plan directeur de la filière apicole et PAM et l’étude relative au
développement de la filière cameline (viande et lait).

 Elaboration d’une note méthodologique qui doit tenir compte de l’état des connaissances et des
spécificités de la zone d’étude, et de proposer un planning détaillé et les moyens humains et
matériels à mobiliser.

 Organisation d’un atelier de présentation et de validation de la note méthodologique.

 Phase 2 : Délimitation, description, caractérisation, inventaire et évaluation des espaces


pastoraux et sylvo-pastoraux

 Elaboration des limites géographiques, décrire, inventorier et évaluer les ressources pastorales
et les aménagements existants dans les espaces pastoraux et sylvo-pastoraux.

 Mettre en place et initier un protocole de suivi de l’état de la végétation à travers l’installation


des parcelles permanentes.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 46

 Organisation des ateliers participatifs en présence des personnes ressources et des acteurs
concernés.

 Phase 3 : Caractérisation des modes de conduite des élevages et d’utilisation des espaces
pastoraux et sylvo-pastoraux et élaboration des PDPs

Cette phase consiste à inventorier et analyser les modes de conduite des élevages et les pratiques
d’utilisation des ressources pastorales et sylvo-pastorales.

 Phase 4 : Synthèse et validation de l’étude par province avec PDP au niveau de la région
 Elaboration du rapport final de synthèse et l’organisation d’un atelier.

 Préparation d’une présentation synthétisant les éléments de l’étude.

 Avoir les éléments nécessaires pour l’élaboration d’un schéma de développement des espaces
pastoraux.

4.1 COORDINATION, GESTION ET SUIVI DE LA PRESTATION

Dans le but de réaliser les différentes phases de la présente prestation dans des meilleures
conditions, la fonction de la coordination et le suivi de l’exécution de la prestation doit être au cœur de
la préoccupation de l’IC via son expert chef de Mission qui sera chargé des aspects suivants :

 La Coordination de la mobilisation des experts et la vérification de l’atteinte des objectifs de


leurs missions conformément aux termes de référence ;

 L’examen et analyse de la documentation remise par le maître d’ouvrage ;

 L’élaboration d’un programme de travail intégrant l’ensemble des phases prévues ;

 L’identification des acteurs opérant dans l’espace pastoral et les intervenants concernés qui
sont en relation avec les phases de l’étude ;

 La préparation des réunions avec le maître d’ouvrage et ses partenaires ;

 L’identification des risques et des conditions/modalités d’opérer les misions prévues afin
d’assurer leur bon déroulement et l’atteinte des objectifs qui leur sont assignés ;

 L’élaboration et la consolidation des notes, rapports et aides mémoire techniques ainsi que la
rédaction des comptes rendus.

 La réalisation d’autres prestations dont la réfection de documents (rapport, notes de


présentation, dossiers d’AO etc ...).

4.2 PHASE 1 : CAPITALISATION DES ACQUIS ET NOTE METHODOLOGIQUE

La phase exploratoire consistera en une prospection, exploitation et analyse des sources


d’informations et les données et statistiques générales portant sur la région de Marrakech - Safi, et qui
concernent tous les aspects de l’étude consignés dans les termes de référence. La recherche de ces
données se fera auprès de toutes les administrations et les projets liés à l’étude, et permettra :

 La caractérisation de l’espace pastoral ;


 Les ressources pastorales de la région et leur mode de gestion ;
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 47

 Les filières animales liées aux parcours, ainsi que les productions de fourrages cultivés, et
l’utilisation des aliments achetés du marché ;
 Etc.

Le BE cherchera plus spécifiquement à acquérir :

 Données administratives globales

Il s’agit de présenter la situation administrative de la zone d’étude et les structures qui assurent sa
gestion au niveau territorial et de préciser les statuts juridiques, les droits d’usages, les parcs
pastoraux, les systèmes pastoraux et les modes d'exploitations des espaces de parcours.

 Facteurs climatiques

L'étude climatique sera réalisée sur la base de l’analyse des données des températures et des
pluviométries relevées dans les stations météorologiques à l’intérieur de la zone d’étude ou les plus
proches de la zone sur une période suffisamment longue ou à défaut, à partir de la date d’installation
de la station météo. D'autres éléments du climat seront pris en considération notamment les vents
dominants, l’ensoleillement, l’humidité, etc. Ces informations seront analysées et spatialisées sur la
carte de la région d’étude.

La définition de l’ambiance bioclimatique sera guidée par les indicateurs qui permettent de la
caractériser à savoir : le diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen, le diagramme
d’Emberger, le régime pluviométrique saisonnier, l’étude fréquentielle du temps, etc.

 Facteurs édaphiques

Il s’agit de réaliser une description grossière des différents types de sols existants en vue de produire
une couche d’informations sur cet aspect, qui sera utilisée pour répondre aux soucis et aux
préoccupations de la régénération naturelle et ou artificielle des espaces de parcours de la zone
d’étude.

 Facteurs floristiques

Selon les objectifs du projet, les données à collecter relatives au sujet doivent être organisées selon
deux niveaux de perception :

1- Niveau qualitatif touchant aux aspects phytoécologiques de la zone et


2- Niveau quantitatif touchant aux aspects pastoraux.

1- Niveau phytoécologique

En accord avec les objectifs du projet, ce niveau consiste à réaliser un inventaire des composantes
floristiques capable de renseigner sur les formations floristiques dominantes, sur la richesse floristique
et sur la variabilité de la structure spatiale du tapis végétal évidemment explicatif des différentes
conditions édaphiques, topographiques et anthropiques.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 48

Pour réaliser cet inventaire, le plan d’’échantillonnage sera basé sur des relevés phytoécologiques le
long de transects recoupant le maximum d’hétérogénéité écosystémique (floristique, écologique,
anthropique…).

Le nombre et la taille des stations phytoécologiques dans lesquels seront réalisés les relevés de la
végétation et des paramètres déterminants du milieu vont varier selon l’étendu de la variabilité
spatiale.

La synthèse et le dépouillement des données phytoécologiques à l’aide d’outils adéquats (méthodes


phytosociologiques, analyses multi variées, classification etc..) doivent aboutir à une caractérisation
spatiale de la composante floristique dans la région. Ces données seront organisées dans un SIG
pour divers usages notamment la stratification de l’espace et la réalisation d’une cartographie de la
végétation et le suivi de la dynamique de cette végétation en accord avec les conditions écologiques,
anthropique et climatiques.

2- Niveau quantitatif

Pour l’évaluation de la production fourragère de ces parcours, des mesures de la biomasse végétale
seront réalisées simultanément avec l’inventaire floristique le long des transects d’inventaire dans des
placettes de dimension variables. La taille et le nombre seront fonction du type de végétation et de la
morphologie des espèces et l’emplacement qui sera fonction de la diversité floristique et de la
variabilité de la structure spatiale .

Dans ces placettes, seront aussi mesurés la densité, l’estimation du recouvrement aérien de la
végétation et une appréciation de la dynamique et de la vigueur de la végétation.

 Facteurs hydraulique pastoral

L’abreuvement du cheptel constitue une composante importante dans l’activité de l’élevage extensif.
Dans ce type de région, où cette eau se fait de plus en plus à cause des raretés de pluie, de la
profondeur de la nappe et de la qualité, la disponibilité de l’eau d’abreuvement entrave souvent la
bonne utilisation des espaces pastoraux. Cette entrave est perçue à travers la disponibilité, un
mauvais maillage des points d’eau, la gestion des points d’eau et la qualité des eaux.

Le diagnostic dans la région permettra de faire un état des lieux exhaustif de l’hydraulique pastoral
touchant les informations suivantes:

 L’inventaire et la localisation des points d’eau, (la localisation géographique (coordonnées x, y),
 Type, (puits, sources, daya etc…)
 Débit moyen,
 Profondeur,
 Leur état actuel, ( fonctionnel ou non fonctionnel)
 Aménagement (cuvelage, abreuvoir,…etc),
 Nature d’équipement,
 Nombre des effectifs du cheptel l’utilisant et par espèce et période de l’année,
 Mode de gestion des équipements,
 Nature de l’organisation chargée de sa gestion,
 Le coût de sa réalisation (en cas de disponibilité des données)
 Insuffisances déclarées
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 49

 Autres facteurs

Les autres facteurs que le BE cherchera à spatialiser concernent les aspects relatifs au milieu
physique de la zone d’étude (la géologie, la topographie, etc.) en fonction de leur disponibilité.

L’acquisition de cartes satellitaires pour la caractérisation des parcours constituera une composante
importante de cette phase. Ces cartes, conjuguées aux autres documents acquis, permettront de
mieux inventorier l'existant et de le présenter sous forme de cartes. Cet inventaire sera analysé et
vérifié pour prendre connaissance de ce qui doit être évité, mis à jour ou à produire. Le résultat de
cette évaluation va permettre d'avoir une idée claire sur l'approche à suivre, sur les données à vérifier,
à compléter et sur l’organisation des ateliers et sur le travail de terrain qui suivront.

Ce travail préalable de capitalisation des acquis sera complété par des réunions et entretiens avec les
acteurs concernés par la thématique (administrations, personnes ressources) en vue de finaliser la
notes méthodologique.

4.3 PHASE 2 : DELIMITATION, DESCRIPTION, CARACTERISATION, INVENTAIRE ET


EVALUATION DES ESPACES PASTORAUX ET SYLVO-PASTORAUX

Des ateliers de diagnostic participatifs avec les personnes ressources et les principaux acteurs
concernés par la problématique des parcours (éleveurs, DRA, ONSSA, ONCA, Autorité locale, Eaux
et Forêts …) seront organisés au niveau régional, permettent de produire et de compléter les
informations manquantes sur la base de leurs savoirs. Le résultat attendu à travers cet exercice est de
spatialiser les connaissances en matière de délimitation des parcours, de caractérisation de l’état des
ressources pastorales.

Un tel exercice permet de mieux comprendre le fonctionnement, l’environnement et leurs contraintes


de l’écosystème qui sous-tend l’élevage pastoral, et ce selon une démarche adaptée à la région et
englobant tous les volets y afférents tels que spécifiés dans le Cahier des Prescriptions Spéciales
(CPS), et conformément aux dispositions de la loi 113-13 et ses textes d’application.

Les ateliers de diagnostics seront complétés par des sorties sur le terrain. Avant d’être sur le terrain,
l’équipe se réunira avec le maitre d’ouvrage. Il s’agit ici de présenter les modalités pratiques de
l’exécution des missions et de l’organisation matérielle sur le terrain pour d’éventuelles remarques et
orientations. Sur la base de cette réunion, un planning de travail sera remis au maitre d’œuvre pour
validation.

Ce travail de terrain et les ateliers participatifs, permettront d’étudier/délimiter :

 Les zones à vocation pastorale et/ou sylvo-pastorale ;


 Les usages (parcours, PAM, …) et les usagers ;
 L’appréciation des sites selon leur usage pour en sortir ceux présentant le plus d’intérêt ;
 Les équipements d’élevage, les points d’eau, etc.

4.3.1 Elaboration de cartes fixant les limites géographiques des espaces pastoraux et
sylvo-pastoraux.

Il est à signaler que par « espace pastoral », il est entendu la totalité des terres parcourues par le
bétail, dans le but d’y prélever sa nourriture. L’espace pastoral comprend :
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 50

 Des terres occupées par la végétation naturelle ou modifiée par l’homme et uniquement
consacrées à l’élevage,

 Des terres périodiquement cultivées où le bétail a accès entre deux cultures ou entre deux
cycles culturaux,

 Des terres réservées temporairement ou définitivement à la culture fourragère,

 Enfin des terres de production mixte, ligneuse ou autre, parcours forestiers, plantations ...

Les cartes établies précédemment dans le cadre de la phase « exploratoire », complétées par les
informations issues des ateliers participatifs en présence des personnes ressources et des acteurs
concernés (identifiés en concertation avec le maitre d’ouvrage), et des sorties sur le terrain
permettront d’ajouter/de vérifier les couches d’informations sur cet aspect de l’étude et aboutiront au
traçage des limites géographiques des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux.

L'approche opérationnelle de mise en place du SIG comporte deux volets essentiels : la mise en
œuvre technique (organisation du SIG puis réalisation d'applications) et la sensibilisation et la
formation des personnes ressources.

4.3.2 Démarche et procédures

Cartographier l’occupation des terres à haute résolution (1/30 000 ou plus) sur de très vastes zones
comme des pays ou des régions avec précision est d'une grande importance pour relever divers défis
de la sécurité alimentaire et hydrique, de la gestion des parcours, l’urbanisation, etc. Ces produits sont
essentiels pour le développement des filières agricoles, forestières, pastorales, etc. Il apporte
également de nombreux défis qui comprennent la gestion des grands volumes de données, la
puissance de calcul, et la collecte de données de référence et de validation sur des espaces
géographiques souvent complexes.

Dans cette étude on mettra au point une méthodologie innovante et précise pour cartographier la zone
d’étude. Cette méthode se base sur le principe d’apprentissage automatique, technique qui est issus
du domaine de l’intelligence artificielle se basant sur l’utilisation des images du satellite tel que
Landsat de 30 m et/ou Sentinel-2 de 10m. L'étude exploitera huit bandes issues des images Landsat-
8 ayant une résolution de 30m et produites tous les 16 jours :

 B2 :Bleu,
 B3 : Vert,
 B4 : Rouge,
 B5 : NIR (Near infrared),
 B6 : SWIR1 (Shortwave infrared 1),
 B7 : SWIR2 (Shortwave infrared 2),
 B10 : TIR1 (Thermal infrared 1) et

 NDVI=

La classification sera effectuée à l'aide d'un algorithme d'apprentissage automatique « Random


Forest » (RF). Des données d’apprentissage et de validation seront recueillies à partir de :

 Visites sur le terrain,


4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 51

 Utilisation d'images satellite à très haute résolution spatiale (Google Earth ou équivalent) et

 Exploitation et analyse des sources d’informations et les données et statistiques générales de la


zone d’étude

Ces données consistent principalement en la définition des différentes classes pastorales, leur
caractérisation d’une manière précise et leurs localisations dans la zone d’étude. Plusieurs centaines
de points appartenant à chacune de ces classes seront nécessaire pour garantir un résultat
satisfaisant.

Des études analogues en Australie et en Chine ont montré qu’avec cette méthode on atteint une
précision globale respective de 97,6 % et 94 % 1.

Par conséquent, l'objectif principal de cette étude est de cartographier en détail l’occupation des sols
(en montrant à toutes les classes qu'elles soient petites ou grandes), et ceci en utilisant des séries
chronologiques pluriannuelles à haute résolution (30 m) (2017-2019) (d’une périodicité de 16 jours)
sur toute la zone d’étude caractérisé par une superficie relativement importante avec des
écosystèmes distincts.

La zone d’étude est caractérisée par une superficie importante plus de 4,1 millions d’ha dont plus de
63% dédiée à l’agriculture (source DSS), une grande variabilité bioclimatique allant de l’humide à
l’aride et près de quatre espaces pastoraux distincts.

Les cartes suivantes permettent de caractériser la région :

1 Pardhasaradhi Teluguntla et al., A 30-m landsat-derived cropland extent product of Australia and China using
random forest machine learning algorithm. ISPRS Journal of Photogrammetry and Remote Sensing 144 (2018)
325–340
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 52

Figure 1 : Carte terrain


4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 53

Figure 2 : Image satellite de la région


4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 54

Figure 3 : Les grands ensembles pastoraux (stratification à l’échelle régionale)

Deux grands types de données seront utilisés dans l’étude, l’imagerie satellitaire pour faire la
classification et les classes d’occupation du sol à cartographier.

4.3.2.1 Imagerie satellitaire :

La collection d’images qui servira de base pour la classification sera générer de la manière suivante :

Collecte des images Landsat 8 (30m) disponible chaque 16jour et ceux pour trois années (2017 à
2019) ce qui donne un total de 68 cartes. Sachant que chaque satellite dispose de plusieurs bandes
spectrales nous ne retiendrons pour cette étude que les bandes suivantes :

 B2 :Bleu,
 B3 : Vert,
 B4 : Rouge,
 B5 : NIR (Near infrared),
 B6 : SWIR1 (Shortwave infrared 1),
 B7 : SWIR2 (Shortwave infrared 2),
 B10 : TIR1 (Thermal infrared 1) et

 NDVI =

Le résultat c’est un cube de données de résolution 30m et disposant de 68 x 8 = 544 bandes.


4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 55

Le volume de données ainsi générer est trop important pour réaliser l’analyse, cette deuxième étape
consiste à réduire ce cube. Pour cela nous allons définir 6 périodes dans l’année et calculer la valeur
moyenne de chaque bande au sein de chaque période ce qui ramènera notre cube à 48 bandes. Les
périodes sont :

 P1 : comprenant les mois de janvier et février


 P2 : comprenant les mois de mars et avril
 P3 : comprenant les mois de mai et juin
 P4 : comprenant les mois de juillet et août
 P5 : comprenant les mois de septembre et octobre
 P6 : comprenant les mois de novembre et décembre

Figure 4 : Préparation des données satellitaires

4.3.2.2 Les classes d’occupation du sol

Afin de réaliser une classification automatique de la zone d’études, il convient avant tout de (1) définir
les classes d’occupation du sol et (2) localiser ces classes sur la carte de la région et scinder les
localisations en deux groupes : le groupe d’entrainement qui va alimenter l’algorithme de classification
et le groupe de validation qui va servir à tester l’exactitude des résultats (le ratio généralement utilisé
entre ces deux groupes est 50% pour le premier et 50% pour le second).

Définition des classes d’occupation du sol

Plusieurs approches complémentaires vont être faites pour accomplir cette tâche :

 Exploitation et analyse des sources d’informations à savoir la documentation et les données et


statistiques générales de la zone d’étude ce qui permettra de distinguer un certain nombre de
classe.

 Réaliser une classification automatique non supervisée afin de déterminer si les classes définis
en (a) sont exhaustifs
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 56

 Si les classes définis en (a) ne sont pas exhaustifs, il faudrait prévoir des sorties sur le terrain
afin de compléter la liste des classes.

Localiser les classes d’occupation du sol

Cette localisation se fera aussi de plusieurs façons complémentaires :

a) Exploitation de certaines cartes d’occupation de sol disponibles pour la zone d’étude

b) Utilisation d'images satellite à très haute résolution spatiale (Google Earth Pro ou équivalent)

c) Visites sur le terrain,

Idéalement chaque classe devra compter au minimum une centaine de localisations différentes avec
position GPS exacte et date de collecte.

La figure suivante illustre cette opération.


4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 57

4.3.2.3 Méthodologie

Un aperçu de la méthodologie pour la cartographie de l’occupation des sols en général et des


espaces pastoraux en particulier est donnée dans le diagramme suivant. C’est une méthode itérative
qui s’appuie sur deux types de validation ; l’une visuelle et l’autre à travers la comparaison des
données réservées à la validation. Tant que cette validation n’est pas satisfaisante on procède à un
nouvel échantillonnage et à des sorties sur le terrain pour un affinage de la classe ou de la création
d’une nouvelle classe.

Figure 5 : Diagramme méthodologique


4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 58

Le cycle de travail peut se résumer par le schéma ci-dessous. Pour faire simple, on part de la réalité,
on récupère les données, on les nettoie, on les explore puis on utilise l’algorithme des « forêts
aléatoires » pour créer de l’intelligence (artificielle) qui aide à la classification.

Figure 6 : Cycle de travail

L’algorithme de classification qui sera utilisé est celui des « forêts aléatoires » (ou Random Forest
parfois aussi traduit par forêt d’arbres décisionnels) est un algorithme de classification qui réduit la
variance des prévisions d’un arbre de décision seul, améliorant ainsi leurs performances. Pour cela, il
combine de nombreux arbres de décisions dans une approche de type bagging.

L’algorithme des « forêts aléatoires » a été proposé par Leo Breiman et Adèle Cutler en 2001. Dans
sa formule la plus classique, il effectue un apprentissage en parallèle sur de multiples arbres de
décision construits aléatoirement et entraînés sur des sous-ensembles de données différents. Le
nombre idéal d’arbres, qui peut aller jusqu’à plusieurs milliers voire plus, est un paramètre important :
il est très variable et dépend du problème. Concrètement, chaque arbre de la forêt aléatoire est
entrainé sur un sous ensemble aléatoire de données selon le principe du bagging, avec un sous
ensemble aléatoire de features (caractéristiques variables des données) selon le principe des «
projections aléatoires ». Les prédictions sont ensuite moyennées lorsque les données sont
quantitatives ou utilisés pour un vote pour des données qualitatives, dans le cas des arbres de
classification. L’algorithme des forêts aléatoires est connu pour être un des classifieurs les plus
efficaces « out-of-the-box » (c’est-à-dire nécessitant peu de prétraitement des données). Il a été utilisé
dans de nombreuses applications liées au domaine de l’intelligence artificielle.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 59

Figure 7 : Exemple d’un arbre de classification

Une fois la carte de classes produite et validée une application informatique sera élaborer autour des
livrables de l’étude afin de faciliter l’exploitation des résultats.

Les résultats numériques seront livrés sous format Shapefile compatible avec la plupart des logiciels
de cartographie disponibles sur le marché.

4.3.2.4 La mise en œuvre technique d’un SIG

La mise en œuvre technique d’un SIG comporte elle aussi deux volets : l’élaboration de la base de
données géographique et la réalisation d’applicatifs qui permettent la gestion de cette dernière.

4.3.2.4.1. Procédure de constitution d’une base de données

L'objectif principal d'une base de données est de disposer d'un outil de suivi et de gestion, des
données. Pour gérer, il est nécessaire de se représenter la manière dont interagissent les différents
éléments du futur système de gestion des espaces pastoraux et sylvopastoraux de la région de
MARRAKECG-SAFI.

La procédure qui mène à la construction de la base franchit trois étapes importantes :

 L’analyse des systèmes que certains auteurs dénomment analyse du réel.


 L’élaboration d'un modèle conceptuel.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 60

 L’optimisation du modèle ou modélisation logique.

L'analyse du réel revient à expliciter la représentation que nous nous faisons du phénomène. Dans un
premier temps, cette représentation provient de notre appréhension empirique et réfléchie de la
réalité, des relations qui unissent les éléments du système. Elle est parfois très simple parce que la
complexité des interactions échappe à l'observateur ou, au contraire, peu définie, parce qu'aucune
structure claire n'a été perçue. Cette phase est cependant indispensable, elle met en évidence les
données utilisées et les besoins ressentis par les différents acteurs du système.

Le modèle conceptuel naît d'une analyse rationnelle du modèle empirique précédent. Cette analyse
recourt aux outils élaborés pour l'organisation et la gestion des bases de données. Cette phase
revient à :

 Exprimer de manière formelle le résultat du processus d'analyse de la partie de l'organisation


ou de la partie de la réalité considérée ;

 Exprimer ce résultat au moyen de types, dans une démarche structuraliste qui débouche sur
une représentation claire, explicite, cohérente et condensée de la variété des phénomènes
réels ;

 Exprimer ce résultat de manière aussi étrangère que possible de considérations d'ordre


technique qu'il conviendra d'introduire au moment de la réalisation. Il importe, en effet, à ce
stade, d'assurer l'indépendance de la solution conceptuelle par rapport aux solutions ultérieures
de la réalisation. Sans cette indépendance, on se priverait de choisir entre plusieurs solutions
de réalisation qu'il est encore prématuré de définir ;

 Exprimer en s'efforçant de les intégrer, les multiples points de vue des utilisateurs. A la variété
des phénomènes réels correspond aussi la diversité des points de vue des utilisateurs. Il
convient que chaque utilisateur retrouve, dans la richesse de l'expression conceptuelle, les
aspects pertinents et parfois particuliers des phénomènes qui l'intéressent.

La conceptualisation est une étape difficile et capitale dans la construction de la base de données.
Notre travail de conception consistera à trouver un compromis dans la représentation des faits. « On
doit chercher à construire une représentation claire, explicite, simple, sans biais et communément
admise par l'ensemble des utilisateurs pour que le système d'information, qui contiendra les données,
devienne progressivement leur mémoire commune ». L’aboutissement des compromis implique qu'il y
ait accord sur la collection des faits à considérer, sur la manière d'en rendre compte, enfin, sur la
manière de les désigner pour aboutir à un système de représentation compris et partagé. L’objectif du
Modèle Conceptuel des Données est la description des données mémorisables du domaine, sans
tenir compte :

 Des aspects économiques et techniques liés au stockage de ces données,

 Des conditions d’utilisation de ces données par tel traitement.

Cette description doit être parfaitement compréhensible à la fois par le maître d’ouvrage, propriétaire
de ces données, et par le maître d’œuvre qui a la charge d’en automatiser la manipulation.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 61

4.3.2.4.2. Modélisation Conceptuelle des Traitements

Les objectifs du Modèle Conceptuel des Traitements sont de définir les actes de manipulation de
l’information, sans préjuger de l’organisation ni des moyens mis en œuvre pour assurer cette
manipulation.

La construction du Modèle Conceptuel des Traitements comprend :

 Un aspect dynamique : c’est la recherche des conditions d’apparition des actes de manipulation
de l’information et de leur enchaînement.

 Un aspect descriptif qui consiste à expliquer précisément ces actes en faisant abstraction des
moyens mis en œuvre pour les réaliser.

4.3.2.4.3. Le choix du système

C’est lors de cette phase que nous procédons à l’élaboration de différents scénarios /solutions
possibles, à une étude comparative de ces solutions et en fin à l’élaboration du SIG définitif.

C’est à ce moment que nous prendrons les décisions portant sur les intrants à rechercher, les extrants
à produire, les outils à utiliser pour l’entrée des données, le traitement, le stockage et la sortie de
l’information.

Le choix de la solution technique doit prendre en compte :

 Les ressources humaines disponibles depuis l’administrateur de données localisées est en


charge de la gestion du patrimoine de données géographiques et jusqu’à l’utilisateur finale
considéré comme le consommateur d’information géographique qui utilise des applications clef
en main qui répondent à des procédures techniques ou administratives.

 Les formations à envisager.

 Les données à acquérir et de leur disponibilité sur le marché.

 Les solutions techniques en matière de matériel, de solution logicielle.

La procédure à suivre dans cette phase est l’élaboration de 2 à 3 solutions techniques possibles, de
faire une présentation orale de ces solutions et de leurs coûts de mise en place devant les
responsable administratif et futurs utilisateurs et de leur permettre le choix de la solution qui leur
convient le plus.

Remarque : La solution finale peut très bien être une combinaison de différentes technologies de
manipulation des SIG (Web mapping, Mobile mapping, ou tout autre solution classique de gestion de
données géographique sur ordinateur personnelle).
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 62

4.3.2.4.4. Réalisation

a) La phase d‘acquisition

Elle comporte :

 La création ou l’acquisition de données géographiques. L’établissement d’un calendrier, car


nous sommes sur des projets à moyen et long terme.

 La maîtrise d’œuvre de la partie logiciel et de sa mise en œuvre :


o Du déploiement d’un logiciel de base et des éventuels modules,
o Du déploiement de logiciels métiers (pour les utilisateurs finaux),
o D’éventuels développements spécifiques,
o De la formation,
o De l’installation,
o De l’assistance,
o ….

b) La mise en œuvre

Prendre le relais des organes de pilotage pour suivre le déroulement des travaux, la conformité des
livraisons, résoudre les éventuels problèmes. Ceci se fera sous la responsabilité du chef de projet.

Mettre en œuvre des formations professionnelles pour garantir la permanence du projet.

Continuer l’information et la sensibilisation auprès des responsables et des futurs utilisateurs en ce qui
concerne l’état d’avancement.

c) La Formation

Afin d’assurer la pérennité du projet, il est primordial de consacrer une partie importante du temps à la
formation. Celle s’adressera aux futurs utilisateurs du système de gestion de bases de données et
potentiellement du SIG, afin qu’ils acquièrent une autonomie minimale sur le terrain.

La stratégie à adopter est de diffuser le plus d’information possible, et d’inclure de manière


systématique un volet SIG dans les sessions de formations dispensées. Différentes stratégies de
formations peuvent être envisagé :

 Des sessions d’information d’une journée maximum destinées aux responsables administratifs
consacrée à la présentation générale du SIG, du GPS et de la solution technique développé
dans le cadre du projet.

 Des sessions de formation de 3 à 4 journées sous forme d’ateliers pratiques destinées aux
futurs utilisateurs du système et aux formateurs, ces sessions seront consacrées à la
présentation détaillée du SIG, du GPS et de la solution technique développé dans le cadre du
projet.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 63

Ces formations permettront à l’ensemble des personnes citées d’acquérir les notions fondamentales
et de se familiariser avec le SIG mis en place. Les ateliers pratiques permettront de transférer
l’application informatique aux coordinateurs techniques afin qu’ils maîtrisent les concepts de finalité et
de gestion du projet SIG et deviennent autonomes sur l'ensemble des aspects techniques liés à
l’utilisation du SIG.

4.3.3 Description et analyse des spécificités et des caractéristiques des espaces


pastoraux et sylvo-pastoraux.

Les espaces pastoraux et sylvo-pastoraux identifiés seront décrits et analysés pour mettre en relief
leurs potentialités et leurs contraintes. Cette analyse englobera tous les espaces y compris ceux qui
sont limitrophes d’une zone frontalière, ou d’une zone utilisée pour les besoins de la défense
nationale.

La délimitation et la cartographie des faciès pastoraux sera faite en utilisant les outils SIG et la
télédétection appuyés par la vérité terrain.

Les espaces pastoraux identifiés et délimités seront décrits par rapport à leur environnement
écologique, naturel, socioéconomique, géographique et administratif. Les spécificités de chaque
espace seront mis en relief, notamment les facilités d’accès, principaux atouts et contraintes.

4.3.4 Caractérisation des faciès pastoraux identifiés à travers l’évaluation des


paramètres édapho-climatiques et la composition floristique.

En accord avec les objectifs du projet, le BE s’attellera à réaliser un inventaire des composantes
floristiques capables de renseigner sur les formations floristiques dominantes, sur la richesse
floristique et sur la variabilité de la structure spatiale du tapis végétal évidemment explicatif des
différentes conditions édaphiques, topographiques et anthropiques.

Pour réaliser cet inventaire, le BE procédera par la détermination botanique des espèces qui
s’effectuera directement sur le terrain dans des stations écologiques dont les tailles varieront selon le
type de végétation (arborée, arbustive, buissonnante ou herbacée) et selon l’homogénéité de la
structure spatiale. Il est à signaler cependant que le nombre de stations phytoécologiques dans
lesquels seront réalisés les relevés de la végétation vont varier selon l’étendue de la variabilité
spatiale. L’objectif que se fixera le BE est que le plan d’échantillonnage soit basé sur des relevés
phytoécologiques dans les strates qui seront identifiées par l’outil de la télédétection et des images
satellitaires.

La caractérisation écologique des variables du milieu naturel, ainsi que l’appréciation de l’état de
dégradation du couvert végétal, seront effectuées à l’aide de fiches (ou relevés) phytoécologiques,
dont un modèle synthétique est présenté en Annexe 1. Ainsi, la fiche phytoécologique englobera pour
les principales formations végétales : la localité, la géologie, la topographie, la pente (%), l’exposition,
le type de sol, les recouvrements aériens global de la végétation, l’intensité de pâturage (non pâturé,
moyennement pâturé et sur-pâturé) le degré d’exploitation (non labouré, labouré et
défriché/coupé/brûlé) et l’indice de la qualité des pâturages (mauvais, moyen et bon).
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 64

La synthèse et le dépouillement des données phytoécologiques doivent aboutir à une caractérisation


spatiale de la composante floristique dans la région et une identification et délimitation des faciès
pastoraux..

Ces données et résultats seront organisées dans un SIG pour divers usages notamment la
stratification de l’espace et la réalisation d’une cartographie de la végétation et le suivi de la
dynamique de cette végétation en accord avec les conditions écologiques, anthropique et climatiques.

Une distinction et délimitation géographique des sites particuliers selon leur appréciation par les
usagers (Agdal, amskou, bled mria, hot spot pour la biodiversité, toute autre appréciation) ainsi que
les zones agricoles servant comme zone de pâturage (chaumes, alley-cropping, …) seront réalisées.

4.3.5 Inventaire et évaluation des ressources pastorales de l’espace concerné.

Pour chaque faciès pastoral, il sera procédé à ce qui suit:

 L’évaluation de l’état actuel des ressources pastorales.

L’appréciation de l’état des ressources pastorales et sylvo-pastorales se fera de différentes manières :

 en faisant appel aux cartes faites par télédétection sur la zone de l’étude, et aux ateliers de
diagnostics. En effet, il est bien établi que les réflectances spectrales dans le visible, le proche
infrarouge et le moyen infrarouge peuvent être reliées aux conditions de croissance des
plantes. Les réflectances spectrales du rouge et de l'infrarouge sont reconnues fortement
corrélées à la biomasse (Jakubauskas et Price, 1997). Le moyen infrarouge comme étant la
réflectance spectrale la plus sensible au changement de la biomasse (Danson et Curran, 1993).

 Apport complémentaire d’informations collectées lors des relevés phytoécologiques dans les
strates d’échantillonnage identifiées, comme décrit précédemment. Ainsi, des indicateurs
objectifs sur l’état actuel et sur le potentiel de régénération du couvert végétal seront présentés.
Il s’agit en autres des mesures de la densité, l’estimation du recouvrement aérien de la
végétation et une appréciation de la dynamique et de la vigueur de la végétation.

 L’évaluation des potentialités pastorales à travers la mesure de la phytomasse

Pour l’évaluation de la production fourragère de ces parcours, des mesures de la biomasse végétale
seront réalisées simultanément avec l’inventaire floristique.

La mesure de la phytomasse sera approchée selon plusieurs méthodes selon la morphologie de la


végétation et les différentes formations végétale représentée dans les faciès pastoraux.

 Strate arbustive et buissonnante, on appliquera la méthode du module standard.

Cette technique se basera sur le choix d’un module de la plante qui présente un caractère répétitif au
sein de chaque individu. Ce module sera pesé puis multiplié par le nombre de modules équivalents
pour avoir la production individuel de chaque plante. Des mesures de densité se feront en parallèle
pour permettre de rapporter cette production à l’hectare.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 65

 Strate de ligneux bas, l’estimation se fera selon la méthode morphométrique semi


destructives. Ces mesures sont la hauteur maximale (H Max), le plus grand diamètre (D
max) et le plus petit diamètre (D min). Avec ces paramètres, on peut mesurer le biovolume
de la plante (BV) en estimant la forme de la plante à un cylindre selon la formule suivante :

BV= π R²H Avec R= (DMax +DMin)/4


R : rayon du cercle

Au préalable, dans une série de placettes représentatives des différents types de végétation, seront
réalisées des mesures simultanées des dimensions morphométriques et de la biomasse sur chaque
individu. Ces mesures seront utilisées pour construire le modèle de prédiction non destructif. La
validité du modèle sera jugée par le coefficient de corrélation.

Le modèle de prédiction sera du type :


Y = a.X + b

Avec :
Y : la Biomasse totale,
a : le coefficient de régression,
X : le biovolume de la plante
b : la constante de la régression.

Enfin, la production fourragère en matière sèche par hectare sera calculée selon la densité moyenne
et le taux d’humidité dans les plantes. Ce taux sera obtenu après le séchage d’un échantillon
composé d’espèces présentes dans la zone dans une étuve pendant 24 heures.

La séparation de la partie tendre de la partie ligneuse de cette biomasse permettra de donner une
estimation de l’offre fourragère consommable sur chaque type de parcours ou faciès pastoral.

 Strate herbacée

Cette méthode sera basée sur le choix de parcelles de tailles variables selon la densité des espèces
herbacées en général de 1 à 4 m². La biomasse dans ces parcelles sera coupée et mesurée. Le taux
d’humidité permettra par la suite à calculer la phytomasse en Kg de matière sèche qui sera rapportée
à l’hectare.

Selon le degré d’appréciation animale et de la qualité du faciès, une estimation du rendement moyen
en UF/Kg de Matière Sèche puis généralisé aux superficies pour avoir les productions en UF par
hectares pour chaque faciès pastoral.

4.3.6 L’élaboration d’indications sur la variabilité de la phytomasse selon la


variabilité intra et interannuelle par rapport aux conditions climatiques de
l’année en cours.

Des images satellitaires (ex. MODIS) prises à des périodes différentes (par exemple en saison
favorable et en saison défavorable) et à des années différentes permettront de fournir des indications
utiles sur :
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 66

 La variabilité inter et intra-annuelle de la phytomasse.

L’exploitation de ces images, couplées avec les données climatiques correspondant aux périodes des
prises d’images, découlera sur l’élaboration de relation entre les conditions climatiques et la
disponibilité de la phytomasse. D’autres considérations seront prises en compte telles que le degré
d’utilisation des sites par le cheptel.

 Les tendances de dégradation (ou de régénération!).

Ces tendances seront appréciées à travers l’analyse des images pour 2 ou 3 décennies en faisant
une comparaison entre les années climatiquement identiques. De ce fait, il sera procédé à une
analyse des données des précipitations au cours de cette période et à un regroupement des années
selon la répartition des précipitations.

4.3.7 Conception, mise en place et initiation d’un protocole de suivi de l’état de la


végétation à travers l’installation de parcelles permanentes.

Des sites pilotes permanents sous formes de parcelles seront sélectionnés pour les utiliser pour le
suivi de l’état de la végétation.

Un protocole de suivi des parcelles sera proposé. Il se basera sur les points suivants :

 Identification de parcelles représentatives des types de pâturages / faciès retenus ;


 Mise en place d’un calendrier de suivi ;
 Elaboration de paramètres à mesurer : densité, recouvrement, phytomasse ;
 Mise en place d’un système de base de données relative au suivi de l’état de la végétation.

Le choix de ces parcelles de suivi tiendra compte de l’adhésion des populations. L’emplacement
devra être choisi en commun accord avec la population afin de garantir la fiabilité des données qui
seront récoltées en vue d’une appréciation crédible de la dynamique de la végétation.

4.4 PHASE 3 : CARACTERISATION DES MODES DE CONDUITE DES ELEVAGES ET


D’UTILISATION DES ESPACES PASTORAUX ET SYLVO-PASTORAUX ET ELABORATION DES
PDPS

Cette phase consiste à inventorier et analyser les modes de conduite des élevages et les pratiques
d’utilisation des ressources pastorales et sylvo-pastorales. Des ateliers de diagnostic participatifs
avec les personnes ressources et principaux acteurs concernés par la problématique des parcours
(éleveurs, techniciens et cadres des services de l’agriculture, …) seront organisés. Ils permettront de
produire, de vérifier et de compléter les informations manquantes obtenues lors de la phase
« exploratoire ». Le résultat attendu à travers cet exercice est de spatialiser les connaissances / les
savoirs en matière des activités d’élevage, des équipements et infrastructures associés, des
interactions entre composantes du milieu biophysiques et humaines, etc.

Cette phase sera déclinée comme suit :


4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 67

4.4.1 Inventaire et description des infrastructures, des installations, des


équipements, des couloirs de passage et des axes de mobilité des troupeaux.

 L’inventaire exhaustif et la caractérisation des points d’eau destinés à l’abreuvement


du cheptel.

L’abreuvement du cheptel constitue une composante importante dans l’activité de l’élevage extensif.
Dans ce type de région, où cette eau se fait de plus en plus rare à cause de l’insuffisance de la pluie,
de la profondeur de la nappe et de la qualité, la disponibilité de l’eau d’abreuvement entrave souvent
la bonne utilisation des espaces pastoraux. Cette entrave est perçue à travers la faible disponibilité de
la ressource, un mauvais maillage des points d’eau, la gestion des points d’eau et la qualité des eaux.

Le diagnostic dans la région permettra de faire un état des lieux exhaustif de l’hydraulique pastorale
touchant les aspects suivants:

 Nature du point d’eau (puits, source, citerne enterrée ...),


 Localisation (coordonnées géographiques et localisation par rapport aux pâturages),
 Etat (fonctionnel, non fonctionnel),
 Aménagement (cuvelage, abreuvoir, …), et cout afférent en cas de disponibilité des données,
 Caractérisation (volume, débit, profondeur, …),
 Grandeur permettant l‘abreuvement convenable (sans bousculade) des animaux ;
 Qualité de l’eau (saumâtre, douce),
 Equipement existant (abreuvoir, panneau photovoltaïque, …),
 Effectifs approximatifs des troupeaux usagers par espèce et par saison,
 Conflits liés à l’usage du point d’eau,
 Mode de gestion,
 Insuffisances déclarées.

La collecte des données relatives à l’hydraulique pastorale sera réalisée selon une fiche conçue pour
renseigner les différentes informations collectées (modèle indicatif présenté en annexe).

Les données seront analysées et les résultats exploités pour l’élaboration d’un maillage des points
d’eau dans la région avec leur état.

 Inventaire exhaustif, caractérisation et cartographie des abris pour bétail.

Certains éleveurs (ou l’administration) ont procédé à la construction d’abris pour protéger leurs
troupeaux contre les intempéries (chaleur, …). Il s’agit ici de les inventorier, les caractériser et les
représenter sur une carte. Les informations suivantes seront recueillies :

 Localisation de l’abri,

 Appartenance (privé, administration),

 Dimensions de l’abri et matériaux de construction (briques classiques, briques en terre,


branches d’arbres/palmier, arbustes …),

 Usage de ces abris : espèces animales concernées, effectifs approximatifs, saison d’utilisation,
autres usages (stockage des aliments/fourrages …),

 Avantages et inconvénients.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 68

 L’inventaire exhaustif, caractérisation et cartographie des voies d’accès aux parcours


et parcours forestiers identifiés.

Selon la loi 113-13, l'accès aux points d'eau et au parcours doit se faire sans porter atteinte aux
exploitations et propriétés publiques ou privées limitrophes et aux espaces pastoraux et sylvo-
pastoraux aménagés. Aussi, les parcours enclavés ne sont que difficilement accessibles par le
troupeau. Il est donc important d’établir un état des lieux sur ces voies d’accès. A cet effet, le BE les
inventoriera et étudiera leurs caractéristiques (pertinence, dimension, …).

 L’inventaire exhaustif, caractérisation et cartographie des aménagements pastoraux et


sylvo-pastoraux existants

La phase exploratoire, les ateliers participatifs et les sorties sur terrain permettront d’inventorier, de
caractériser et de cartographier les aménagements pastoraux et sylvo-pastoraux effectués au niveau
de la région d’étude et qui sont de nature autant à préserver le milieu physique qu’améliorer la
productivité des parcours. Elles peuvent inclure des actions de conservation et de régénération des
ressources naturelles centrées notamment sur : la plantation d’arbres forestiers utilisables en
alimentation animale, d’Atriplex, …, la création de pépinières et de réserves semencières à usage
pastoral, la réalisation de travaux de sol (Ados) et de conservation des eaux et des sols (CES), la
création de sites à intérêt biologique et écologique, la création de mise en repos, de clôtures, etc.

Les différentes actions réalisées seront caractérisées (quantification de l’action, date de mise en
place, pertinence atouts et contraintes associée à l’action en question …) et des actions émanant du
diagnostic et des ateliers seront proposées.

 Cartographie et caractérisation des couloirs de passage et des axes et itinéraires de


mobilité des troupeaux

La pratique de la transhumance constitue pour la majorité des éleveurs des provinces du sud, une
stratégie efficace d’adaptation aux aléas climatiques et un système d’exploitation opportuniste des
ressources pastorales face aux crises fourragères saisonnières, en tirant parti de la diversité
écologique et de la complémentarité entre les différentes zones agro-climatiques du pays. Lors de ces
déplacements, les transhumants empruntent des « couloirs de passage » ou pistes / chemins affectés
au déplacement des animaux entre localités déterminées, ou bien entre espaces pastoraux en suivant
des « itinéraires» déterminés. En empruntant ces chemins, les transhumants peuvent passer d’une
région à une autre, d’une tribu à une autre, d’un écosystème à un autre …

Pour traiter cette problématique, le BE procèdera par une collecte des données appuyée sur une
approche participative et inclusive en prenant en compte :

 Toutes les catégories d’acteurs impliqués dans la transhumance (éleveurs transhumants,


responsables d´association d´éleveurs transhumants, autorité locale, …). Les investigations
seront axées sur la problématique de la transhumance, des axes empruntés et de la gestion
des ressources naturelles,

 Tous les sites d’accueil des troupeaux transhumants.

Les informations à collecter, et à géo-référencer sur des cartes concerneront:

 Tous les couloirs de passages empruntés ;


4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 69

 Les raisons du choix des couloirs (recherche de meilleurs pâturages, d’eau pour l’abreuvement
des troupeaux, la cure salée …) et la source et modalité d’information sur le site d’accueil;

 Les moyens de transport utilisés pour le transport des animaux, des personnes
accompagnatrices … ;

 Les couts associés à ce transport ;

 Les aménagements/équipements et biens privés risquant d’être endommagés par les


transhumants, et leur caractérisation.

Une mise en confrontation entre ces pratiques et les textes réglementaires (loi 113-13) sera faite. Des
propositions de couloirs de passage émanant du travail de diagnostic et des ateliers seront formulées.

4.4.2 Analyse des systèmes de production animale

 Identification de l’ensemble des éleveurs relevant de la zone d’étude

Pour identifier les éleveurs relevant de la zone d’étude, plusieurs moyens seront employés : les
connaissances des cadres, techniciens et personnel des administrations de l’Agriculture (DRA, ONCA,
ONSSA, …) et les entretiens avec les éleveurs et leurs représentants (Chambre d’Agriculture,
Associations, Coopératives …). En effet, les éleveurs bénéficient souvent de services de la part de
ces administrations dans le cadre de formations, subventions d’aliments pour bétail, prophylaxies et
appui sanitaire etc. Les informations obtenues seront triangulées. Les informations sur l’origine de
l’éleveur et son appartenance ethnique, l’effectif de ses troupeaux par espèce, les parcours et les
parcours forestiers fréquentés, les périodes et durée d’utilisation, le mode d’utilisation de ces espaces
(agro-pasteur, transhumant, semi-nomade, nomade, …) seront collectées et analysées.

 La caractérisation du mode de conduite des troupeaux notamment le calendrier et le


bilan fourrager ;

L’élevage dans les régions du sud du pays est conduit quasi-exclusivement de manière extensive.
Certains troupeaux sont gardés dans un espace assez restreint et d’autres transhument à différentes
amplitudes. Ainsi, il s’agira de focaliser sur ces aspects de la conduite qui sont d’ailleurs plus liés à la
thématique du présent appel d’offres.

Les informations à collecter permettront de caractériser :

 Les espèces animales concernées et les tailles des troupeaux;

 Les personnes s’occupant des troupeaux (propriétaire, membres de la famille, bergers) ; leurs
âges ; frais associés (salaires, prise en charge …), leur degré de connaissances de la loi
pastorale et des enjeux de préservation des parcours ;

 Les types de transhumance (en fonction des distances parcourues) : petite, moyenne ou
grande transhumance ;

 Saison de la transhumance : période de départ ou de retour en transhumance (régulière ou


variable) ; facteur influençant la période de transhumance (pluviométrie : son importance, sa
durée, sa localisation). Un Calendrier de départ et de retour de la transhumance par groupe
d’éleveurs identifiés sera établi, comme suit :
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 70

Mois 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8
Eleveurs du
nb nb Nb … nb
groupe 1
Eleveurs du
nb nb Nb … nb
groupe 2
Eleveurs du
groupe 3 nb nb Nb … nb

Nb : Nombre d’éleveurs partant à (ou retournant de) la transhumance

 Modalités d’accès aux sites de transit et d’accueil : accès libre sans frais, location, … ;

 Périodes de complémentation alimentaire et les aliments utilisés éventuellement ;

 Abreuvement (fréquence, qualité de l’eau) et modalités d’accès aux points d’eau ;

 Gestion des sites de transit et d’accueil, notamment le temps mis sur les pâturages et les
facteurs déterminants de ce temps (disponibilité des ressources pastorales; disponibilité en eau
…)

 Contraintes majeures de l’élevage transhumant et perspectives pour une meilleure pratique et


gestion de la transhumance

 Exploitation des ressources naturelles : problèmes de dégradation des ressources pastorales,


d’accès aux ressources en eau, etc.

 Mobilité du bétail : problèmes d’insuffisance de connaissance des textes règlementaires sur la


transhumance, d’information sur les documents administratifs liés à la transhumance,
d’exacerbation des conflits entre les transhumants et les autres acteurs, d’accès aux pistes à
bétail et différentes ressources pastorales …,

 Techniques de production, de commercialisation et de santé animale.

Un calendrier fourrager sera établi. Il renseignera pour chaque espèce animale des périodes de
disponibilité alimentaire et de celles de faible offre, et par la suite de la stratégie de l’éleveur pour
gérer les périodes de soudure (complémentation …).

Le bilan fourrager sera estimé à partir de l’évaluation des besoins du cheptel (en UF/an) et la
production fourragère du parcours (en UF/an). La comparaison des besoins du cheptel et des
quantités de fourrage disponibles dans la zone d'étude renseignera sur le déficit fourrager annuel. Les
informations collectées renseigneront sur la gestion par l’éleveur d’un éventuel déficit.

4.4.3 Capacité d’accueil des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux.

Sur la base des inventaires réalisés, et après détermination de :

 Le nombre d’animaux pâturant un espace pastoral donné, exprimé en UPB ;


 La productivité de ce parcours pendant la période considérée, exprimée en UF,
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 71

Le BE évaluera :

 La charge animale réelle/actuelle en UPB de chaque espace pastoral et sylvo-pastoral


préalablement identifié. C'est la charge effective actuellement imposée au parcours ou le
rapport pondéré du nombre d'animaux à la surface du parcours. Elle sera calculée en calculant
le rapport entre le nombre d’animaux (exprimé en UPB) sur le parcours et la superficie de ce
parcours.

 La charge animale optimale en UPB de chaque espace pastoral et sylvo-pastoral préalablement


identifié. Appelée aussi « la capacité de charge », elle est définie par le nombre maximum
d’animaux qui peuvent pâturer une surface donnée, pendant une période donnée, sans
détérioration de la végétation. Sa formulation peut se faire comme suit :
(SPT X disponibilité en UF/ha) / (Besoins énergétiques d’une UPB, soit 400 UF)
Avec UPB : unité petit bétail ; SPT : surface pastorale totale.

 La charge animale supplémentaire de chaque espace pastoral et sylvo-pastoral préalablement


identifié en UPB. La confrontation entre la charge réelle (CR) et la charge optimale (CO) pour
un même espace pastoral permettra de conclure s’il y’a déficit (quand la CR>CO) ou excès
(quand la CR<CO) fourrager. Le degré de déficit ou d’excès peut être déterminé en calculant le
coefficient de surpâturage (S), qui est représenté par le rapport de la charge réelle à la charge
optimale. Il est exprimé en pourcent de la charge optimale. La relation peut s'écrire : S = 100 X
(CR / CO). Une charge animale supplémentaire peut être envisagée si S<100, et elle est
représentée par l’écart entre S et 100.

Cette charge sera exprimée en précisant les espèces animales pouvant utiliser ces espaces.

4.4.4 Description et l’analyse des structures sociales, notamment les droits des
usagers et des ayants droits lorsqu’ils existent.

Le BE sera amené à déterminer ce qui suit.

 Inventaire et description des structures et institutions sociales existantes.

Les institutions coutumières ou modernes ayant un lien avec la gestion et l’utilisation des espaces
pastoraux et sylvo-pastoraux seront inventoriées et décrites. Le BE s’intéressera notamment à
l’historique des institutions depuis leur création, son importance et sa représentativité et les rapports
pratiques des acteurs sociaux aux institutions.

 Analyse du mode de fonctionnement et des contraintes des structures sociales.

La gouvernance de l’espace pastoral par les institutions locales sera analysée pour identifier les
éventuelles contraintes auxquelles elles sont confrontées.

4.4.5 Analyse des aspects liés à la pratique de la transhumance pastorale telle que
stipulée à l’article 2 de la loi 113-13

 Inventaire exhaustif des éleveurs et du cheptel transhumant, présents au niveau de la


zone d’étude
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 72

Le BE s’appuiera sur les statistiques des administrations de l’Agriculture (DRA, ONSSA, ONCA …) et
de l’Intérieur pour établir un inventaire des éleveurs transhumants vers la région d’étude et de leurs
cheptels. Il concernera :

 L’identité de l’éleveur et/ou du berger ;


 La composition du cheptel ;
 L’origine du troupeau ;
 La localiser les lieux des campements de ces éleveurs.

Le BE s’informera sur le respect de la loi pastorale par ces éleveurs.

 Identification et localisation des zones de conflits liés à la transhumance pastorale

Les conflits surviennent souvent lors de la transhumance suite aux dégâts des troupeaux sur des
champs non récoltés ou sur les récoltes gardées encore au champ entre le début des récoltes et la fin
de l’évacuation des productions agricoles des champs. Les conflits peuvent découler aussi de la
pâture (diurne ou nocturne) des résidus de culture effectuée sans l’accord du propriétaire du champ,
spoliant ce dernier d’une ressource qu’il réservait pour ses propres animaux. L’emprise agricole rend
aussi très problématique la mobilité du bétail sur la zone cultivée qu’il faut traverser chaque jour pour
atteindre les points d’eau, les jachères et certains parcours. Ainsi, le BE s’attellera à identifier les
différents types de conflits concernant les éleveurs de la région, et les localisera sur les cartes.

4.5 PHASE 4 : SYNTHESE ET VALIDATION DE L’ETUDE

La consolidation permettra de rassembler les données et résultats obtenus relatifs aux différents
aspects de l’étude pour assurer leur utilisation par le Maitre d’Ouvrage, que ce soit à l’échelle
régionale ou nationale. Ainsi, le BE conviendra avec le Maitre d’Ouvrage sur le format le plus
approprié pour une utilisation future facile permettant l’échange et la consolidation des données.

Ainsi, au terme de cette étude, le BE préparera un rapport et une présentation synthétisant les
éléments de l’étude. A cet effet, le BE élaborera des fiches techniques synthétiques pour chaque
espace pastoral et sylvo-pastoral identifié et délimité, qui incluront :

 L’inventaire exhaustif des espèces végétales présentant un intérêt pastoral et/ou économique et
écologique (PAM, plante mellifère, truffes, ….). La différentiation des espèces végétales
distinguera entre les principaux types, à savoir celles ayant un intérêt pastoral (utilisable dans
l’alimentation du bétail, celles dont le rôle est plutôt écologique (préservation du sol de l’érosion
hydrique ou éolienne, préservation de la faune …) et celles à valeur économique (PAM, plantes
mellifère, truffes …).

 L’évaluation de l’état actuel des ressources pastorales en précisant leur état moyennant des
indicateurs objectifs et le potentiel de régénération du couvert végétal. L’état actuel des
ressources pastorales sera évalué en faisant recours aux mesures de densité et de
recouvrement et en définissant des classes. Le BE proposera des critères d’évaluation de l’état
actuel des ressources pastorales.

 L’évaluation des potentialités pastorales à travers la présentation de la phytomasse au pic de la


production (en UF/Ha) ;
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 73

 L’élaboration d’indications sur la variabilité de cette phytomasse selon la variabilité intra et


interannuelle par rapport aux conditions climatiques de l’année en cours.

 L’inventaire des installations, infrastructures et équipements pastorales (points d’eau, abris,


voies d’accès, couloirs de passage des transhumants,…).
 Le BE fournira aussi les cartes thématiques (couche géographique) et les bases de données
correspondantes/ couches d’information géographiques qui concernent les différents aspects
de l’étude présentés ci-dessous. Il est à noter que, d’une part la liste ci-dessus n’est pas
exhaustive et peut-être complétée par d’autres informations supplémentaires selon les
besoins de l’étude, d’autre part certains aspects pourraient être en surplus car n’étant pas
applicables à la région d’étude. Les cartes et bases de données sont :
o La zone à vocation pastorale (polygones) ;
o Parcours avec de cultures annuelles (multi-polygones) ;
o Parcours avec de cultures pluriannuelles (polygones) ;
o Parcours sylvo-pastoraux (polygones) ;
o Parcours collectif (polygones) ;
o Parcours agropastoraux (polygones) ;
o Parcours domaniaux (polygones) ;
o Faciès pastoraux incluant l’espèce pastorale dominante (polygones) ;
o Zones servant de pâturage (multi-polygones) ;
o Sites particuliers selon leur appréciation par les usagers (hot spot pour la biodiversité
(polygones) ;
o Découpage ethnique des utilisateurs de parcours (multi-polygones) ;
o Unités socio-territoriales (multi polygones) avec quatre attribués (lieudit, ayants droit,
utilisateurs et activités) ;
o Parcelles permanentes du protocole de suivi de l’état de la végétation (polygones) ;
o Modèle numérique de terrain (mnt) de la zone d’étude ;
o Etages bioclimatiques de la zone d’étude ;
o Production des faciès pastoraux (couche 1.g plus niveau de production moyenne
(uf/ha)) ;
o Production des faciès pastoraux dans une année pluvieuse (couche 1.g plus production
max (uf/ha))
o Production des faciès pastoraux dans une année sèche (couche 1.g plus production min
(uf/ha)) ;
o Etat des faciès pastoraux (couche 1.g plus niveau de dégradation) ;
o Points d’eau destinés à l’abreuvement du cheptel (points) ;
o Points d’eau destinés à l’abreuvement du cheptel fonctionnels (points) ;
o Points d’eau destinés à l’abreuvement du cheptel non fonctionnels (points)
o Cours d'eau et des oueds (polyligne) ;
o Couloirs de passage de transhumants (polyligne) ;
o Marchés de bétail (points) ;
o Abris pour le bétail (polyligne) ;
o Lieux des campements des éleveurs (polygones) ;
o Agdals (polygones) ;
o Zones des conflits liées à la transhumance pastorale (polygones).

Toutes les couches géo-référencées, citées ci-dessus, doivent être digitalisées sur des fonds
cartographies de résolution minimale de 1/30.000, tout en suivant autant que possible les limites
naturelles. Les couches en question seront livrées sous format shape file avec la projection WGS84.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 74

Il y a lieu de signaler que le format et l’échelle d’impression des cartes sont à décider en commun
accord avec le maître d’ouvrage selon les thématiques abordées.

Un atelier de validation de l’étude sera organisé à Marrakech par le BE à la fin des prestations. Il
présentera les résultats obtenus et les actions proposées pour une gestion durable des ressources
pastorales. L’utilisation des cartes pour une meilleure visibilité des actions sera privilégiée.

4.6 ORGANISATION DE LA STRUCTURE

Les missions de l’étude seront conduites en concertation avec :

 La Direction Régionale de l’Agriculture de Marrakech-Safi.

 Les Directions Provinciales de l’Agriculture relevant de la DRA-MS.

L’expert chef de mission a pour mission de coordonner la mobilisation des experts et la vérification de
l’atteinte des objectifs de leurs missions conformément aux termes de référence de chaque phase.

Des réunions de travail mensuelles seront tenues au siège de la DRA, au cours desquelles les mises
au point nécessaires sur le déroulement de la prestation seront faites et les dispositions à prendre.
L’IC est tenu d’élaborer les PV et les comptes rendus desdites réunions. Il incombe à l’IC de
provoquer les réunions de coordination le cas où l’Administration n’en formule pas la demande.

Durant le déroulement de la mission, l’IC tiendra l’Administration informée des relations qu’il aurait à
entreprendre avec des tiers pour accomplir les missions prévues.

L’IC fournira une équipe multidisciplinaire composée d’ingénieurs qui ont une bonne expérience en
matière d’étude et d’Assistance technique dont la présentation détaillée est fournie au chapitre
présentation de l’équipe.

L’ensemble de l’équipe assistera la DRA-MS à réaliser les différentes phases de la dite prestation et
elle sera sous l’autorité du chef de mission et exécuteront ses instructions.

La gestion et la coordination de la prestation relève tout d’abord des tâches du chef de Mission qui
coiffe les membres de l’équipe prévus dans le cadre de cette Mission.

Nous présentons ci-après l’organigramme de la mission et ses interactions avec les équipes
techniques du maitre d’ouvrage qui seront associées à toute démarche de cette mission.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 75

Appui au siège

Ingénieurs de l’IC

Figure 8 : Organigramme de la prestation

L’organigramme ci-dessus, schématise les relations et interactions entre les principaux acteurs
explicitant le cadre logique des interventions de chacun.

4.6.1 Communication et coordination

L’IC « ADI » mettra en place des structures de communication interne à travers des réunions
hebdomadaires. Ces réunions serviront à tenir au courant l’ensemble des membres des équipes de
l’Ingénieur Conseil sur les activités de chacune de ses équipes. Un tel échange périodique appuiera la
coordination des activités communes des équipes.
4. CONCEPTION ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 76

La gestion de la prestation s’appuiera sur un système de suivi interne qui sera mis en place en étroite
collaboration avec l’équipe de la DRA. Ce dispositif transparent assurera que toute l’équipe sera
toujours au courant des activités de chaque membre de l’équipe, ce qui est propice au développement
des actions de synergie entre les experts. Le cœur de ce dispositif sera un plan d’opération à élaborer
au début de l’étude et à mettre à jour périodiquement.

Un autre facteur clef de la bonne coordination entre l’équipe est le backstopping / l’appui de notre
siège. Il convient de rappeler que notre bureau d’étude a un grand historique dans la mise en œuvre
des projets. La communication interne est donc bien rodée.

4.6.2 Rôles et responsabilités

Le chef de mission sera responsable de la coordination et la supervision de l’ensemble de la mission.


Il aura comme tâche de coordonner les interventions et d’assurer la cohérence entre elles dans le
respect des spécifications des contrats d’exécution. Il a une expérience professionnelle en matière
d’aménagement des espaces pastoraux. A cette tache se rajoute la tâche d’appui technique direct à
l’équipe.

Nous notons que l’IC a donné une attention particulière à la nécessité d’avoir une Complémentarité
entre les différents profils exigés par les termes de références.

4.7 RELATION ENTRE LES PARTIES

Durant l’étape de démarrage, l’équipe de la mission prendra contact avec l’ensemble des intervenants
dans la réalisation de l’étude relatifs à cette prestation à savoir : Autorité, ABH, ANDZOA, ONSSA,
ONCA, Collectivités territoriales, élus....

Pour la bonne réussite de cette mission, l’ingénieur chef de mission devra assurer une bonne
coordination entre les différents intervenants dans la réalisation de l’étude.

Le chef de mission aura la responsabilité de l’ensemble de l’équipe, il aura à assurer la distribution


des tâches entre tous les membres de son équipe et ce en concertation avec les responsables de la
DRA-Marrakech-Safi. Il devra, en outre, avoir une bonne maîtrise de toutes les opérations à effectuer
par son équipe et veiller à leur bonne adéquation. Il devra présenter à la DRA les comptes rendus
d’activité de son équipe. Il sera donc l’interlocuteur privilégié de l’équipe vis à vis à l’Administration.
5. EQUIPE, PLANNING D’INTERVENTIONS PROPOSES ET ORGANISATION 77

5. EQUIPE, PLANNING D’INTERVENTIONS PROPOSES ET


ORGANISATION

5.1 PRESENTATION ET JUSTIFICATION DES PROFILS PROPOSES

Le succès de la mission dépend, en plus d'une bonne planification, essentiellement de la qualification


et de l'expérience des experts. Lors de la sélection de ces experts pour les postes mentionnés dans
les TdR, l’IC « ADI » a appliqué les critères suivants :

 La plus grande adéquation possible de la carrière professionnelle avec les profils définis dans
les TdR et les descriptions des tâches ainsi qu'avec les étapes de travail décrites dans notre
concept et avec les exigences correspondantes ;

 Des experts avec qui ADI a déjà travaillé dans d'autres projets et/ou qui sont personnellement
connus, et de préférence qui travaillent en permanence pour ADI;

 Des experts avec une expérience profonde du Maroc ;

 Complémentarité des experts de l'équipe ;

 Des experts francophones et/ou arabophones.

L’équipe chargée de cette mission est composée d’experts expérimentés chacun dans son domaine
de spécialisation mais qui, en plus, ont une large connaissance des domaines avoisinants et des
projets d’aménagement en général.

L’IC « ADI » a constitué pour cette prestation de service une équipe de 05 ingénieurs experts. La
complémentarité entre les différents profils constituant l’équipe de travail est essentielle, et dictée par
la diversification des interventions composant l’étude.

C’est ainsi qu’à travers cette équipe aussi pluridisciplinaire que complémentaire que la prestation
pourrait toucher à ses finalités, en parfaite harmonie avec les objectifs consignés et en parfait respect
aux clauses des Tdrs.

La répartition des tâches est résumée dans le tableau ci-dessous et les experts principaux sont
ensuite présentés.
5. EQUIPE, PLANNING D’INTERVENTIONS PROPOSES ET ORGANISATION 78

Tableau 1 : Listes des membres de l’équipe et qualifications


Effectif
Profil Noms des Experts Qualification Expérience requise
exigé
‐ Diplôme de Docteur d’Etat Es‐Sciences Agronomiques
Spécialité Ecologie Végétale de l'Institut agronomique et
Expérience dans le domaine de
Le chef d’équipe expert en pastoralisme 1 MHAMDI Allal vétérinaire Hassan II Maroc
l’aménagement des parcours
Diplôme de Doctorat‐ Ingénieur (DDI) de l'Université Claude
Bernard Lyon France
‐ Docteur Es‐Sciences Agronomiques de l’Institut Agronomique
& Vétérinaire Hassan II – Option Ecologie
‐ Diplôme d’Ingénieur des Eaux et Forêts de l’Ecole Nationale
Forestière d’Ingénieurs
Expérience dans le domaine
L’ingénieur forestier 1 ET‐TOBI Mohamed ‐ Diplôme d’Ingénieur d’Application des Eaux et Forêts de
forestier
l’Ecole Nationale Forestière d’Ingénieurs ‐ Salé
‐ Certificat de gestion adaptative des écosystèmes forestiers
méditerranéens par rapport aux changements climatiques de
l’Institut Agronomiques Méditerranéen de Zaragoza
‐ Docteur Es Sciences de l’Institut Agronomique & Vétérinaire
Hassan II
Le spécialiste en cartographie, Systèmes
‐ Diplôme d’Ingénieur d’Etat en Agronomie de l’Institut Expérience dans le domaine du
d’Information Géographique (SIG) et 1 LAHLOU Mouanis
Agronomique & Vétérinaire Hassan II SIG
télédétection spatiale
Ingénieur Agronome/ Biométrie de la Faculté des Sciences
Agronomiques de Gembloux, Belgique
‐ Lauréat de l’Université Paul Valery III (France)
‐ Diplôme des Etudes Approfondies (DEA) en Sociologie des
Le spécialiste en sociologie rurale ou BEN JELLOUL Expérience dans le domaine de la
1 organisations et en communication participative
équivalent Mohamed sociologie rurale
‐ Maitrise de Sociologie
‐ Licence de sociologie
‐ Doctorat d’Etat es‐Sciences Agronomiques de l'I.A.V. Hassan
II, Rabat/ Université du Texas A&M, USA Expérience dans le domaine de la
L’expert en production animale 1 ARABA Abdelilah
‐ Ingénieur d’Etat en Agronomie, Option : Productions Animales production animale
de l'I.A.V. Hassan et Université du Minnesota II
5. EQUIPE, PLANNING D’INTERVENTIONS PROPOSES ET ORGANISATION 79

5.2 BACK-STOPPING

Les prestations à réaliser sont étroitement liées les unes aux autres, nécessitant une coordination et un
appui rapprochés de la part de l’IC « ADI » pour assurer l’homogénéité et la qualité requises des services.
l’IC « ADI » est responsable de l’organisation de l’appui dont pourraient avoir éventuellement besoin les
experts affectés à la mission.

Le personnel responsable de l’appui technique, logistique et financier à l’équipe d’experts veillera à ce que
l’avancement du projet dans toutes ses missions ne soit pas interrompu. La continuité de la mission et des
prestations sera ainsi garantie. Les responsables d’appui au siège l’IC « ADI » seront en contact avec le chef
de mission Coordinateur de la prestation selon les besoins pour assurer la gestion technique, administrative
et financière de la prestation et du personnel affecté.

Le sièges des membres de l’IC « ADI » accompagneront et soutiendront en permanence les prestations des
experts sur place, tant du point de vue expertise spécifique que du point de vue administratif.

Conformément au système d'assurance qualité d’ADI, l'appui technique répondra aux fonctions principales
suivantes:

 Contrôle et coordination de la mission: Les membres du comité de direction de la mission


communiqueront régulièrement et directement avec la mission et participeront activement à la
planification de l’étude. La mission enverra des rapports mensuels internes où il résume l'avancement
général de la prestation. Le comité veillera à la réalisation dans les temps prévus des activités et
procéderont au contrôle mensuel de l'implication des personnels et du budget. En outre, les directeurs
de la mission garantiront que les produits et autres résultats de la réalisation de la mission
correspondent, qualitativement et quantitativement, aux exigences contractuelles.

 Appui spécifique : Le comité apportera aux experts toute l'assistance spécifique nécessaire. Selon les
besoins, ils peuvent également faire appel au pool interdisciplinaire d'experts des différents
départements du bureau d’études ADI.

 Assistance logistique de la mission : L'équipe de la mission recevra l'assistance du siège de l’IC « ADI
» dans tous les secteurs concernant l'organisation, l'administration, l'approvisionnement, l'exécution
financière effective et tous les autres aspects logistiques de la mission.

 Contrôle de la qualité des rapports : Les experts recevront à temps un rappel concernant la rédaction
des rapports convenus selon le calendrier. Ils seront envoyés au siège pour le contrôle de la qualité.

 Gestion des connaissances: l’IC « ADI » dispose de son système de gestion des connaissances. Il
repose sur les groupes thématiques, constitués par les experts du bureau (entre autres pour les
thèmes d’assistance technique, le contrôle et la supervision des travaux) qui apportent leur
contribution pour que par exemple l’IC « ADI » reste présent dans les discussions nationales et
internationales et puisse transmette un savoir-faire scientifique et technique actualisé et éprouvé.

A part l’appui officiel dans le cadre la mission et pour les biens de la mission, l’IC « ADI » appuiera ses
propres experts en cas de besoin dans les aspects logistiques et professionnels ce qui leur facilitera leur
fonctionnement au sein de l’équipe.

Au niveau d’ADI, l’appui du siège et la direction de la mission sont assurés par le personnel suivant :
5. EQUIPE, PLANNING D’INTERVENTIONS PROPOSES ET ORGANISATION 80

Mr EL MORTADI Anas- Responsable de la mission au niveau de « ADI »

Les prestations des experts sur place seront accompagner et soutenu en permanence, tant du point de vue
expertise spécifique que du point de vue administratif. Un directeur de la mission, le backstopper principal,
est nommé à cet effet. Mr EL MORTADI Anas, aura la charge de mobiliser, diriger et coordonner la mission.

Ingénieur Agroéconomiste diplômé de l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan Il, M. Anas EL MORTADI
a plus de 11 ans d'expérience et a participé à de nombreux projets de développement rural au Maroc, en
particulier les projets d'aménagement hydro-agricole des périmètres irrigués dans leur composante suivi-
évaluation, mise en valeur agricole, enquêtes de terrain, ateliers de concertation avec les agriculteurs. Il a
aussi réalisé de nombreuses études de rentabilité économiques et de faisabilité de projets d'aménagements.

La contribution de Mr El Mortadi aux programmes de formation des AUEA lui a permis de cerner la
problématique de l'approche participative et de maîtriser le contexte de développement agricole.

M. EL MORTADI, s’est, au cours de sa carrière, spécialisé en suivi-évaluation de projets et d’études. Il a tout


d’abord commencé dans le suivi des programmes de formation des AUEA à l’échelle plusieurs régions au
Maroc, puis, pour le compte de la DPA de Nador, il a été chargé d’une étude de suivi d’impact des projets
d’aménagement hydro-agricole sur les périmètres PMH du Nord.

Les dernières activités de suivi-évaluation ont concerné la mise en place de système de suivi-évaluation des
AUEA formées dans le cadre de deux grands programmes à savoir le MCA (Contrat TC1B) et le programme
PMH III pour le compte de l’ORMVASM.

En plus de ses compétences techniques, Mr El Mortadi dispose de compétences importantes d'animation,


concertation, communication qui peuvent être mises à profit pour réaliser les prestations à sa charge.

M.EL MORTADI a été chargé de la chefferie de projet pour les deux études réalisées par ADI dans le
domaine des parcours à savoir :

 Elaboration du schéma directeur pour l’aménagement des parcours sahariens des provinces de
Laayoune, Boujdour et Tarfaya (DRALBSH)

 Etude du pastoralisme et de la transhumance dans l’aire géographique de l’arganeraie (ANDZOA)

Mme EL BACHA Salima – Responsable suivi financier et comptabilité à l’ADI

Mme EL BACHA sera responsable du suivi financier et de la comptabilité du programme au niveau d’ADI.
Lauréate de l’Institut Supérieur de Commerce et d’Administration des Entreprises I.S.C.A.E avec un
Diplôme Cycle Normal - Option « FINANCE ET COMPTABILITE » et un Master spécialisé en contrôle de
gestion.

Depuis 2006, elle est chargée du Département administratif et financier au niveau du siège ADI.

Il a assuré le suivi financier et comptable des grands projets (exemple Projet d’Arboriculture Fruitière MCA)
et études d’aménagement hydro-agricoles avec plusieurs bailleurs de fonds (Banque mondiale, KFW, AFD,
BEI …)

Mme EL BACHA est donc particulièrement familiarisée avec toutes les procédures et obligations
contractuelles vis-à-vis l’administration et les bailleurs de fonds.
6. PLANIFICATION GENERALE DE L’EXECUTION DE LA MISSION 81

6. PLANIFICATION GENERALE DE L’EXECUTION DE LA MISSION

La gestion de la mission du point de vue de l’IC sera considéré comme une seule entité avec ses quatre
phases. Ils sont étroitement liés et sont de ce fait sous la responsabilité du coordonnateur de la mission.

L’IC mettra en place une gestion qui est caractérisée par les aspects clés suivants :

Contrôle et coordination de la mission:

 Communication régulière et directe avec les responsables de la mission

 Participation active à la planification de la mission

 Suivi de la qualité et de la remise des rapports périodiques

 Contrôle de la réalisation des activités de la mission dans les temps prévus

 Contrôle mensuel de la présence des personnels et de l’exécution du budget

 Suivi qualitatif et quantitatif de l’exécution des activités de la mission suivant les exigences
contractuelles

Communication :

 Contact permanent avec le Maître d’ouvrage

 Contacts fréquents, voire journaliers, entre les membres de l’équipe de l’IC

 Formalisation des contacts dans les réunions d’avancement internes à l’équipe, selon la procédure
assurance qualité en vigueur au sein d’ADI ;

 Facilité de communication entre l’Assistant Technique Coordonnateur et l’équipe d’appui aux siège de
l’IC « ADI ».

6.1 PLAN DE TRAVAIL ET CALENDRIER D’AFFECTATION DU PERSONNEL

6.1.1 Hypothèses

Le planning général de réalisation de cette prestation, ci-après, montre l’enchaînement logique des périodes
durant lesquelles les différentes phases principales auront lieu. Il est à signaler que l’accomplissement à
temps des tâches spécifiques à chaque phase est primordial à la bonne réussite de la mission.

En général, la planification détaillée tiendra compte d’évènements particuliers et de spécificités de la région,


tels que :

 Climat de la Région (chaleur excessive en été, inondations potentielles, vents, …)

 Fêtes religieuses, …

 Climat politique, notamment pendant les périodes des élections,

 ….
6. PLANIFICATION GENERALE DE L’EXECUTION DE LA MISSION 82

6.1.2 Note sur le planning

Le planning présenté ci-dessous donne une vision de l’IC pour le déroulement des phases. Cependant, il
n’est jamais figé, et il est tributaire des imprévus, des aléas, des demandes de changement ou actualisation
formulées par le coordonnateurs ou les experts de la mission, et des membres du maitre d’ouvrage.

Nous notons que l’IC « ADI » adaptera les plannings de l’exécution des prestations qui lui sont confiées aux
délais d’exécution réels des phases, à chaque fois que des éléments nouveaux ou changements, ayant une
incidence sur celui-ci, interviennent.

Il révisera régulièrement et, si nécessaire, proposera des modifications du planning de l’exécution des
prestations à fournir selon l’avancement des différentes phases.

Le schéma du planning d’intervention, présenté ci-dessous, reprennent les principales phases à accomplir
pour l’exécution de la prestation.
6. PLANIFICATION GENERALE DE L’EXECUTION DE LA MISSION 83

ETUDE DE DELIMITATION, D’INVENTAIRE ET DE CARACTERISATION POUR LA CREATION DES ESPACES PASTORAUX ET SYLVO-
PASTORAUX DANS LA REGION DE MARRAKECH SAFI
PLAN DE TRAVAIL DE MISSION

Mois 1 Mois 2 Mois 3 Mois 4 Mois 5 Mois 6 Mois 7 Mois 8 Mois 9


Description des phases principales
1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4

Phase 1 : Capitalisation des acquis et note méthodologique

Mobilisation de l'équipe du Consultant

Prise de contact et réunions d'information avec bénéficiaires


Capitalisation sur l’ensemble des études et travaux relatifs aux espaces
pastoraux et sylvo-pastoraux réalisés au niveau de la zone d’étude
Elaboration d’une note méthodologique

Organisation d’un atelier de présentation et de validation de la note


méthodologique
Phase 2 : Délimitation de l’espace pastoral, description, caractérisation, inventaire et évaluation des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux

Elaboration des limites géographiques, décrire, inventorier et évaluer les


ressources pastorales et les aménagements existants dans les espaces
pastoraux et sylvo-pastoraux
Mettre en place et initier un protocole de suivi de l’état de la végétation à
travers l’installation des parcelles permanentes.
Organisation des ateliers participatifs en présence des personnes ressources
et des acteurs concernés.
Phase 3 : Caractérisation des modes de conduite des élevages et d’utilisation des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux

Inventorier et analyser les modes de conduite des élevages et les pratiques


d’utilisation des ressources pastorales et sylvo-pastorales
Phase 4 : Synthèse et atelier de validation

Elaboration du rapport final de synthèse et l’organisation d’un atelier.

Préparation d’une présentation synthétisant les éléments de l’étude


Avoir les éléments nécessaires pour l’élaboration d’un schéma de
développement des espaces pastoraux.
Rapports

Rapport sur la phase 1


Rapport sur la phase 2
Rapport sur la phase 3
Rapport sur la phase 4

Figure 9 : Planning d’intervention et calendrier des livrables


6. PLANIFICATION GENERALE DE L’EXECUTION DE LA MISSION 84

6.2 RAPPORTAGE

Les documents afférents à l’étude seront fournis au Maitre d’Ouvrage conformément aux
exigences du CPS, à savoir des rapports qui relateront les prestations arrêtées dans le cadre du
présent marché. Une note de synthèse résumant les principaux résultats auxquels ont abouti les
prestations pour chaque phase sera jointe au rapport détaillé de la phase.

Chaque rapport est fourni en édition provisoire et en édition définitive (sur papier et sous forme
numérique sur clé USB/DVD et CD ROM), selon le tableau ci-dessous :

Rapports en édition Rapports en édition


Phases
provisoire définitive
Rapport relatif à la capitalisation des acquis et 10 (sur papier) 15 (sur papier)
note méthodologique. 10 (sur CD ROM) 15 (sur CD ROM*)
Rapport relatif à la délimitation de l’espace
pastoral, la description, la caractérisation, 10 (sur papier) 15 (sur papier)
l’inventaire et l’évaluation des espaces 10 (sur CD ROM) 15 (sur CD ROM)
pastoraux et sylvo-pastoraux.
Rapport relatif à la caractérisation des modes
de conduite des élevages et d’utilisation des 5 (sur papier) 10 (sur papier)
espaces pastoraux et sylvo-pastoraux et 5 (sur CD ROM) 10 (sur CD ROM)
l’élaboration des PDPs.
Rapport final et compte rendu de l’atelier de 10 (sur papier) 15 (sur papier)
validation . 10 (sur CD ROM) sur CD ROM)

*Le BE fournira les rapports sur clé USB/DVD au besoin.


7. LOGISTIQUE ET MOYENS MATERIELS 85

7. LOGISTIQUE ET MOYENS MATERIELS

La mise en place d’une logistique adéquate permettant à l’équipe de fonctionner efficacement


est une condition sine qua non pour un travail efficace.

Afin d’assurer l’autonomie de l’équipe de l’ étude, tout le matériel d’édition éventuellement


nécessaire en complément sera mis à sa disposition (imprimantes, ..)

Pendant l’exécution de l’étude, les experts auront accès aux moyens de communication
standard comme téléphone et accès au réseau Internet. D’office tous les experts sont équipés
d’un téléphone mobile pour faciliter la communication interne. Au niveau de Rabat, ADI possède
une connexion Internet à très haut débit permettant ainsi le transfert rapide des fichiers et E-
mails entre les experts en affectation et leur siège. Les experts seront dotés de téléphones
portables ainsi que d’ordinateurs performants. Dès le début de ses prestations, l’IC établira un
système de stockage en ligne (p.ex., DropBox qui est une application de stockage en ligne de
fichiers, multi-plateforme (Windows, Mac, Linux, iPhone, iPad, Android, Blackberry) et
accessible depuis n'importe quel navigateur Web).

Par rapport aux moyens de déplacement, l’IC assurera le transport des membres de l’équipe de
l’étude à tout moment, afin qu’ils puissent se rendre sur le lieu pour accomplir les tâches qui leur
sont confiées.

ADI mobilisera, pour toute la durée du contrat, les véhicules nécessaires pour le bon
déroulement de l’étude

Toutefois, en cas de besoin en véhicules pour le déplacement de ses équipes, ou en autres


moyens nécessaires pour la réalisation de l’étude dans les meilleures conditions, ADI veillera à
renforcer ses moyens de transport et de logistique.
0. ANNEXES 86

ANNEXES
0. ANNEXES 87

Fiche de relevé phyto-écologique

Date:
Zone
Numéro du relevé
x
Coordonnées y
z
Position topographique
Pente
Exposition
Type de sol
Recouvrement de la végétation
Trois premières espèces dominantes

Relevé phytosociologique
Abondance/
Liste des espèces Etat
dominance
0. ANNEXES 88

Mesures d’estimation de la production par faciès pastoral selon la


méthode morphométrique

Individu H Mx Dmax Dmoyen Pods frais


0. ANNEXES 89

Mesures d’estimation de la production par faciès pastoral selon la


méthode du module standard

Nombre de
Poids du module Poids total Poids sec
modules
0. ANNEXES 90

Mesures d’estimation de la production par faciès pastoral selon la


méthode destructive par petite placette pour la strate herbacée

Poids en kg Poids en kg
Placette
matière fraiche matière sèche
0. ANNEXES 91

Mesures de la production, la densité et de recouvrement par faciès


pastoral

Types de faciès selon les Recouvrement Phytomasse par


Densité
espèces dominance aérien hectare
0. ANNEXES 92

Points d’abreuvement du cheptel

Type de
Débit et Type Mode de
ressources Nom Coordonnées Etat
profondeur d’aménagement gestion
en eau

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