DM09 2122
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On appellera ici nombre premier de type 1 (respectivement de type 3) un nombre premier p tel que le reste de la division
euclidienne de p par 4 est 1 (respectivement 3). On veut montrer qu’il existe une infinité de premiers de type 3. Pour cela, on
raisonne par l’absurde en supposant qu’il n’y en a qu’un nombre fini n, qu’on note 3 = q1 < q2 < . . . < qn . On pose
N = 4q2 · · · qn + 3
.
1. (a) Déterminer les nombres premiers inférieurs ou égaux à 50 à l’aide d’un algorithme vu en cours.
(b) Donner sans justification les nombres q1 , q2 , . . . , q8 .
2. Montrer qu’un nombre premier impair est forcément de type 1 ou de type 3.
3. Montrer que N n’est pas divisible par 2.
4. Montrer que lorsqu’on divise par 4 un produit fini de premiers impairs de type 1, le reste est 1.
5. En déduire que N admet au moins un facteur premier de type 3.
6. Conclure.
Dans cette partie, on construit une preuve de l’infinitude des nombres premiers totalement différente de celle d’Euclide, qui
repose sur des arguments combinatoires. Par conséquent, pour répondre aux questions de cette partie, on s’interdira d’utiliser
l’argument d’Euclide.
On fixe r ∈ N? et p1 < p2 < . . . < pr des nombres premiers. Pour n ∈ N? , on note En l’ensemble des entiers strictement
positifs et inférieurs ou égaux à n dont les facteurs premiers sont dans {p1 , p2 , . . . , pr }, i.e.
ln(n) ln(pr n)
(a) Montrer que, pour tout k ∈ [[1, r]], Card (Akn ) ≤ +1 ≤ .
ln(pk ) ln(pk )
(b) Montrer que An ⊂ A1n × A2n × · · · × Arn .
(c) En déduire une constante positive C telle que : ∀n ≥ 1, Card (An ) ≤ C(ln(pr n))r .
2. Exhiber une bijection de An vers En , en justifiant la bijectivité.
un
3. (a) Déduire des questions précédentes que lim = 0.
n→+∞ n
(b) Montrer qu’il existe un N ∈ N tel que, pour tout n ≥ N, un < n.
4. Montrer qu’il existe une infinité de nombres premiers.
Dans cette partie, on construit une preuve de l’infinitude des nombres premiers totalement différente de celle d’Euclide et de la
précédente, qui repose sur des arguments analytiques.
On fixe n ≥ 1 et on reprend les notations de la partie II concernant les premiers p1 , p2 , . . . , pr et l’ensemble En .
1. (a) Montrer, par récurrence sur α, que pour tout α ∈ N et tout nombre entier m ≥ 2, mα ≥ α.
(b) Montrer que En ⊂ pα1 1 pα2 2 · · · pαr r ; (α1 , α2 , . . . , αr ) ∈ [[0, n]]r .
!
r n
1 1
2. En déduire que ∑ ≤ ∏ ∑ αk .
m∈En m k=1 αk =0 pk
n
1 ? 1
3. Calculer les sommes ∑ αk et en déduire une constante M qu’on explicitera telle que ∀n ∈ N , ∑ ≤ M.
αk =0 pk m∈En m
1 1
4. (a) Soit m ∈ N? . Montrer que ∀x ∈ [m, m + 1], ≤ et en déduire par intégration que ln(m + 1) − ln(m) ≤ m1 .
x m
n
1
(b) Montrer que ∀n ∈ N? , ∑ ≥ ln(n + 1).
m=1 m
5. Montrer qu’il existe une infinité de nombres premiers.
IV. Fonction ζ
n
1
1. Définition de la fonction ζ. On fixe s ∈]1, +∞[ et on note, pour n ≥ 1, Sn (s) = ∑ s
.
m=1 m
(a) Étudier la monotonie de la suite (Sn (s))n≥1 .
Z m
1 dx
(b) Pour m ∈ N \ {0, 1}, montrer que s ≤ s
.
m m−1 x
s
(c) En déduire que Sn (s) ≤ pour tout n ≥ 1, puis la convergence de la suite (Sn (s))n≥1 .
s−1
(
]1, +∞[ −→ R
Ce résultat nous permet de définir la fonction ζ : s 7−→ ζ(s) = lim Sn (s) .
n→+∞
2. Monotonie. Montrer que la fonction ζ est décroissante. Cette décroissance est-elle stricte ? Jusitifier votre réponse.
3. Limites.
(a) Montrer sans les calculer que les limites lim ζ(s) = `1 et lim ζ(s) = `∞ existent, puis que `1 ∈ R+ ∪ {+∞} et
s −→ 1 s −→ +∞
>
`∞ ∈ [1, +∞[.
(b) Déduire de la question 1c la valeur de `∞ .
(c) On se donne A ≥ 0.
NA
1
i. Déduire de la partie précédente qu’il existe un NA ∈ N? tel que ∑ ≥ A + 1.
m=1 m
ii. Montrer alors qu’il existe α > 0 tel que, pour tout s ∈]1, 1 + α], SNA (s) ≥ A.
iii. En déduire la valeur de `1 .
.
V. Identité d’Euler
On reprend ici les notations de la partie concernant la fonction ζ et on note p1 < p2 < . . . < pn . . . la suite infinie des nombres
premiers. On fixe un réel s > 1.
n+1
1
r 1 − ps
1. (a) Montrer que ∀r, n ∈ N? , ∏ k
1
≤ S(p1 p2 ···pr )n (s).
k=1 1 − ps k
r
1
(b) En déduire que ∀r ∈ N? , ∏ 1
≤ ζ(s).
k=1 1 − ps k
n+1
1
r 1− psk
2. (a) Montrer que ∀r ∈ N? , ∀n ≥ log2 (pr ), ∏ ≥ S pr (s).
k=1 1 − p1s
k
!
r r
1 1
(b) En déduire que la suite ∏ 1 − 1s converge et que ζ(s) = lim ∏ 1− 1
.
r→+∞
k=1 p k r≥1
k=1 psk