UNITE IV Assurance de Qualite Dans Lenseignement

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UNIVERSITE DE LISALA

CENTRE INTERUNIVERSITAIRE DE RECHERCHE


PLURIDISCIPLINAIRE (CIREP)
STATUT : UNIVERSITE PUBLIQUE
Web : www.cirep.ac.cd
Email : [email protected]

NOTES DE COURS D’ASSURANCE DE


QUALITE DANS L’ENSEIGNEMENT
OBJECTIFS DU COURS

L'objectif général de ce cours est de former les participants à mettre en place des
processus et des pratiques visant à garantir la qualité de l'enseignement
dispensé, à améliorer les performances des apprenants et à répondre aux
besoins éducatifs de manière efficace.

Les objectifs spécifiques du cours sont :

 Comprendre les principes et les concepts clés de l'assurance qualité dans


l'enseignement.
 Apprendre à définir des objectifs d'apprentissage alignés avec les normes
éducatives et les besoins des apprenants.
 Acquérir des compétences pour concevoir des évaluations formatives et
sommatives efficaces.
 Savoir comment intégrer les retours d'expérience des apprenants, des
enseignants et des autres parties prenantes pour améliorer la qualité de
l'enseignement.
 Apprendre à mettre en place des mécanismes de suivi et d'évaluation pour
assurer la transparence et la reddition de comptes dans le processus
d'assurance qualité.
 Comprendre l'importance de la formation continue des enseignants et des
pratiques pédagogiques inclusives pour garantir l'équité dans
l'enseignement.
Ces objectifs spécifiques visent à fournir aux participants les connaissances et
les compétences nécessaires pour assurer la qualité de l'enseignement et
contribuer à l'amélioration continue des pratiques éducatives.
LE CONTEXTE

 Le développement de l’enseignement supérieur dans le monde s’est


accompagné de tendances lourdes dont l’impact est certain sur les
modalités d’accès, les modes de gestion, le financement et la qualité
de l’enseignement supérieur.

 Ces tendances se rencontrent dans :

 ✓ L’apparition de nouveaux offreurs de formation et


d’éducation (sociétés multinationales, universités
d’entreprise et entreprises de médias, …),

 ✓ De nouvelles formes d’enseignement, tels que


l’enseignement à distance, le e-learning,…

 ✓ Une diversification des diplômes et des qualifications,

 ✓ Une mobilité accrue des étudiants, des enseignants et3 des


programmes au-delà des frontières nationales
LE CONTEXTE (SUITE)

Dans ce contexte, les établissements d’enseignement supérieur sont


appelés à :

➢ Remettre en question de façon permanente leur fonctionnement,

➢ Lier leurs objectifs aux attentes de la société et au respect


des normes internationales.
Ils s’imposent, dès lors, de façon systématique, un regard critique
interne et externe et procèdent à des réajustements en fonction
des résultats de l’évaluation ;
Le but étant de garantir la qualité de leurs produits, prestations
et services afin de donner confiance aux utilisateurs potentiels
Ce faisant, ils adoptent une « démarche qualité » qui découle
d’une volonté exprimée à travers une « politique qualité »
De nos jours, l’assurance qualité est devenue une mode dans
l’enseignement supérieur. Tout le monde parle de qualité, d’assurance
qualité et de démarche qualité. Mais est-ce que ceux qui en parlent
maitrisent réellement les sens et les enjeux?

DÉFINITIONS ET APPROCHES

1 – Qu’est-ce que « la qualité » de l’enseignement supérieur ?


Le concept de « qualité » est qualifié comme un
concept multidimensionnel, complexe, évolutif et
dynamique.
La qualité dans l’E.S est un concept dynamique, à plusieurs
dimensions et à plusieurs niveaux, qui se rapporte aux
paramètres contextuels d’un modèle éducatif, aux missions et
objectifs des établissements, des références spécifiques dans un
système, un établissement, une formation ou une discipline
donnés.
De multiples conceptions de la qualité:
 adéquation aux objectifs ( fitness for purpose »)
 adéquation des objectifs (fitness of purpose),
 excellence,
 seuil ou référence minimale,
 amélioration continue,
 bon rapport qualité/prix, etc.
 On a tendance à confondre la qualité à la norme, mais il existe une
différence réelle et subtile entre les deux concepts.

DIFFÉRENCE ENTRE LA QUALITÉ ET LES NORMES

Les normes sont bien souvent largement incomprises et


parfois confondues avec la qualité elle-même. Il y a en
effet un lien étroit entre ces deux termes.
Une norme peut être un critère prédéterminé (par ex. les cours
doivent être jugés « bons » dans les évaluations de la faculté) ou un
niveau de réussite (par ex. les cours de la faculté ont été jugés «
moyens » par les étudiants).
Les normes sont habituellement des indicateurs mesurables et
visent à comparer et à évaluer certains éléments. La qualité,
quant à elle, renvoie au processus (par ex. la manière dont le
cours a été donnée).
Dans les débats relatifs aux normes et à la qualité, il est souvent
question de la possibilité de mesurer un procédé pédagogique par
rapport au niveau des résultats obtenus.
Tandis que la qualité est centrée sur le processus, c’est-àdire la
manière dont les choses sont faites, la norme est utilis6é pour mesurer le
résultat.

LES NORMES DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Il existe quatre grands types de normes dans l’enseignement


supérieur :
les normes académiques, liées aux aptitudes intellectuelles des
étudiants ;
les normes de compétence, liées aux aptitudes techniques des
étudiants ;
les normes de service, liées au service fourni par l’établissement
à l’étudiant ;
les normes organisationnelles, qui sont les principes et les
procédures par lesquels l’établissement veille à offrir un
environnement d’apprentissage et de recherche approprié.

QU’EST-CE QUE LA DÉMARCHE


QUALITÉ?

⚫ C’est un processus qui permet d’envisager de façon objective et


raisonnée l’amélioration continue d’une structure, notamment
afin de s’adapter aux éléments contextuels dans lesquels elle
évolue.
⚫ Elle représente ainsi un outil de changement, créant une
dynamique de développement, aussi bien en interne qu’en
externe
⚫ - C’est un processus qui se caractérise par sa
permanence. C’estaussi une graduation
⚫ - Elle est critériée, contextualisée et différenciée
⚫ - C’est une démarche avant tout interne
⚫ - Elle ne donne pas lieu à l’attribution d’un label
(ou d’unecertification)

⚫ N.B.: Ne pas confondre Démarche qualité et Assurance


qualité !!!!

⚫ La définition qui semble la plus communément adoptée aujourd’hui


est celle de
«l ‘adaptation aux objectifs» (réalisation des objectifs fixés au départ par
l’établissement).

LA DÉMARCHE QUALITÉ DANS SA MISE EN ŒUVRE

Dans sa mise en œuvre, la démarche qualité


✓ Améliore l’efficacité et l’efficience des établissements
d'enseignement supérieur (EES) et de la recherche scientifique.
L’AQ en tant que démarche et outil d’amélioration de la qualité
demeure un mode de régulation dans le fonctionnement des
établissements universitaires.
✓ Améliore la qualité de la formation du capital humain par
le renforcement des capacités des apprenants en termes
d’adaptation aux mutations, de création et d'innovation au
service du développement économique et social.
✓ Travaille à la promotion des libertés académiques qui
stimulent la créativité, l’innovation, les compétences et le
développement de la recherche scientifique pour une formation
conforme aux normes internationales.
✓ Répond aux besoins socio-économiques, à l'adaptation aux
mutations économiques et culturelles et assure le transfert des
connaissances et de la technologie pour le développement et la
compétitivité internationale. Les principes de participation par
implication de tous les acteurs de la communauté universitaire
dans un climat de transparence facilite l’instauration de
processus de démocratisation des décisions qui est un enjeu
social central
QU’EST-CE QUE L’ASSURANCE QUALITÉ

L’expression « assurance-qualité » vise les stratégies, les procédures,


les actions et les attitudes nécessaires pour garantir un maintien et
une amélioration de la qualité. Selon Vlãscesanu, Grünberg et Pârlea
(2004), l’assurance qualité est un « terme général qui désigne un
processus permanent et continu visant à évaluer (estimer, contrôler,
garantir, maintenir ou améliorer) la qualité du système, des
établissements ou des programmes de l’enseignement supérieur ».
Or, dans les faits, l’assurance qualité en éducation désigne une
importation de la notion de « qualité totale » dans le secteur de
l’éducation à partir du secteur privé : « Cette dernière notion, issue du
monde industriel, vise à garantir à un consommateur potentiel ce qu’il
est en droit d’obtenir d’un produit pour susciter sa confiance ». En
conséquence, l’assurance qualité vise à mettre en place un marché
international de l’éducation basé sur une logique publicitaire fondée
sur la réputation et le branding des établissements, c’est-à-dire sur les
opérations de communication de la valeur de la marque dirigées vers la
« clientèle » étudiante.
- Elle atteste d’un niveau de qualité;
- Elle est basée sur le respect de normes;
- Elle est « binaire » (oui ou non);
- Elle est ponctuelle, voire « événementielle »;
- Elle est attestée par un institut officiel;
Elle peut donner lieu à l’attribution d’un label ou d’une certification.
LA DIFFÉRENCE ENTRE L’ASSURANCE QUALITÉ ET LA
QUALITÉ

L’assurance qualité ne définit pas la qualité. Elle s’assure de


la qualité des processus ou des résultats et peut servir à des fins
de conformité, de vérification, de reddition de comptes ou
d’amélioration / de renforcement.

Une différence de taille réside dans le fait que la qualité est


un concept, et l’assurance qualité qui est un recueil de
méthodes visant à vérifier, maintenir et renforcer la qualité au
moyen de différents procédés, outils et instruments à différents
niveaux, de la politique au programme, voire au cours.
LES ENJEUX DE L’ASSURANCE QUALITÉ

Il peut y avoir quatre principaux enjeux de l’assurance qualité :


1- Enjeux Pédagogiques

✓ Amélioration de la qualité des formations des diplômés,

✓ Reconnaissance des diplômes,

✓ Harmonisation des cursus et des curricula.


2- Enjeux de Gouvernance

✓ Efficacité et Efficience de la gestion,


✓ Reddition des comptes.
3- Enjeux Economiques

✓ Réponses aux attentes des besoins des secteurs utilisateurs,


✓ Développement de la mobilité,

✓ Développement de l’employabilité.
4- Enjeux Sociétaux

✓ Protection des étudiants et leurs parents dans le secteur de


l’enseignement privé
✓ Participation et Transparence

QU’EST-CE QU’UN SYSTÈME D’ASSURANCE


QUALITÉ

Un « système d’assurance qualité » est un


ensemble d’éléments mis en place par une
institution dans le but de lui permettre de confirmer
à elle même et à
d’autres concernés que les conditions nécessaires ont
été mises en place pour que les étudiants puissent
atteindre les objectifs que l’institution s’étaient fixés.

La qualité ne se décrète pas ; elle se définit, se prépare, se construit, s’accompagne et


s’évalue…
DE LA NÉCESSITÉ D’INSTITUTIONNALISER
L’ASSURANCEQUALITÉ

Pour répondre à cette exigence de qualité et de pertinence,


exprimée en tant que besoins socio- économiques par le pays,
mais aussi pour s’adapter aux normes et standards
internationaux de la qualité de l’enseignement supérieur, des
politiques institutionnelles ont vu le jour à travers le monde et
s’attachent, par la mise en place de systèmes d’assurance qualité
dans l’enseignement supérieur, à concilier entre les différents
rôles que ce dernier est appelé à jouer pour garantir des
formations et diplômes qui répondent aux attentes des étudiants
et leurs parents, de l’environnement économique et de la société
dans son ensemble.
Il ya cependant plusieurs approches de la qualité da1n
4s
l’enseignement supérieur.
LES APPROCHES DE LA QUALITÉ

 Un système d’assurance qualité peut s’appuyer sur une ou


plusieurs méthodes (ou approches), telles que :
 -l’audit de la qualité ;
 -l’évaluation ;
- l’accréditation.
 Il appartient à chaque responsable de s’inscrire
dans une approche que lui-même retiendra
L’AUDIT DE LA QUALITÉ

 L’audit sur la qualité vérifie si les intentions


déclarées (ou implicites) d’un établissement
correspondent bien à la réalité.

 il est aussi considéré comme un processus à trois volets


au cours duquel on vérifie :

 Si les procédures de qualité sont adaptées aux


objectifs déclarés (pertinence) ;

 Si les activités effectivement menées sont


conformes au projet (conformité) ;

 Si ces activités sont efficaces par rapport aux


objectifs déclarés (efficacité).
L’ÉVALUATION

• L’évaluation peut être considérée comme une opération qui débouche sur
l’attribution d’une note, exprimée par un chiffre (1 à 4 par exemple), par une
lettre (A à F par exemple) ou par une appréciation (excellent, bien, assez bien,
par exemple).

• Elle peut être assurée soit par une agence gouvernementale soit par une
association non gouvernementale au sein même des établissements (ex. Comité
des présidents/des recteurs). Elle peut être assurée aussi par un organisme
indépendant.

• L’évaluation de l’assurance qualité dans les IES se fait sur la base des
référentiels conçus par certaines institutions. Ces outils s’appuient le plus
souvent sur des valeurs, des critères et des indicateurs de qualité. Ils
permettent de traduire une vision de la qualité et une démarche propre à
chaque établissement, mais aussi d’améliorer l’organisation et la gestion de
l’institution et de mieux répartir le partage des responsabilités dans le cadre
d’une démarche qualité.
La différence essentielle entre l’audit et l’évaluation se situe au niveau
des résultats :

 l’audit donne une description des résultats de l’enquête. L’audit n’a pour
objet l’évaluation de la qualité et des performances en tant que telles mais il
permet de s’assurer que les mécanismes et les procédures sont appropriés et
bien appliqués. Cette méthode sert à évaluer les forces et les faiblesses du
mécanisme d’assurance qualité adopté l’établissement d’enseignement
supérieur.

 mais l’évaluation donne une note à ces résultats.


 Cependant, le processus d’enquête est le même, dans la mesure où on
cherche dans les deux cas à vérifier les résultats par rapport aux objectifs.

L’ACCRÉDITATION

Dans l’accréditation, il s’agit de vérifier si l’institution mérite d’accéder à tel ou


tel statut.
La question posée ici est : Avez-vous le niveau suffisant (à tous égards) pour
qu’on vous autorise à fonctionner ? Donc, méritez-vous l’agrément ? C’est-à-
dire le classement dans telle ou telle catégorie ?
L’accréditation débouche en principe sur une décision de type oui/non ou,
admis / refusé.
Remarque : L’évaluation et l’accréditation se traduisent toutes les deux par
une note sur une échelle linéaire. Les deux actions abordent les choses sous
un angle différent, mais aboutissent à un résultat identique :
L’évaluation : quel est votre niveau ?
L’accréditation : avez-vous le niveau requis ?
N.B.: Les outils (procédures pour l’accréditation, l’audit ou l’évaluation)
peuvent être utilisés et définis par des experts externes aux institutions
(agences, cabinets d’audit) ou par des experts internes (personnel dédié aux
questions d’assurance qualité). Parmi les outils on trouve les documents
explicitant au sein de chaque institution les démarches d’évaluation, les
critères d’évaluation pris en compte qui peuvent varier selon le type
d’évaluation, les tableaux de bord qui permettent de suivre l’état des
évaluations ou encore les documents qui précisent les responsabilités des
différe1n9ts acteurs du processus qualité activé.
L’ESSENTIEL: S’APPROPRIER LA DÉMARCHE QUALITÉ

Il apparait ainsi que tous les « systèmes qualité » sont des systèmes en
tension entre les objectifs de contrôle (« redevabilité », reddition de
compte) et ceux d’amélioration continue des programmes et des
apprentissages qui s’inscrivent plutôt dans une démarche d’évaluation
formative.
Il est de l’intérêt d’une institution d’enseignement supérieur, de disposer
d’une politique qualité clairement définie et pleinement portée par la
direction, afin qu’elle puisse s’améliorer en permanence dans ses
missions de formation, de recherche et de service à la collectivité, mais
également dans sa gestion.
Pour qu’une politique qualité soit efficace, il est important que les
résultats acquis notamment par les procédures d’évaluation soient
valorisés par une communication auprès de la communauté universitaire.

CONCLUSION

 La démarche qualité s’avère, plus qu’un besoin ressenti par les parties
prenantes du système d’enseignement supérieur en Afrique en général et
en Afrique Centrale en particulier, une nécessité de s’adapter à
l’évolution de ce secteur et aux attentes, d’abord, des acteurs de la
communauté universitaire eux-mêmes.
 Face à la prolifération de nouveaux modes d’enseignement, de
gouvernance, d’évaluation, la démarche qualité s’impose comme un
prérequis au développement de la culture qualité, gage d’amélioration
programmatique et institutionnelle.

1.1 Système d’enseignement et de formation professionnels Gouvernance

Au sein du ministère de l’Éducation nationale, de la Formation


professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique, le Département de la formation professionnelle est chargé
d’élaborer la politique du gouvernement en matière de formation
professionnelle, d’exécuter et d’évaluer les stratégies élaborées pour le
développement du secteur de la formation professionnelle, et d’assurer sa
coordination générale.
Les partenaires économiques et sociaux participent activement à la
gouvernance du système et sont impliqués dans tout le processus, depuis
la définition de la stratégie et des besoins en compétences jusqu’à
l’évaluation des acquis d’apprentissage, en passant par l’élaboration des
programmes de formation et leur mise en œuvre.

Le rôle de la société civile dans la gouvernance du système demeure limité.

Le système d’assurance qualité est sous l’entière responsabilité du


Département de la formation professionnelle, depuis la conception
des mécanismes d’assurance qualité jusqu’à leur implantation,
avec une forte implication des acteurs et partenaires dont les
professionnels et entreprises.

Nous avons listé ici quelques-uns des principaux mécanismes


d’assurance qualité en vigueur :

■ la définition des besoins quantitatifs et qualitatifs du


marché du travail par le biais d’études sectorielles
réalisées conformément aux exigences de guides
spécifiques. Ces études ne couvrent pas encore tous les
secteurs de formation ;
■ la formalisation, par des textes réglementaires, des procédures
de création spécifiques à chaque type d’établissement de
formation (publics, privés ou à gestion déléguée) et/ou de filière
de formation ;
■ l’élaboration des programmes de formation selon
l’approche par compétences, telle que formalisée par un
cadre méthodologique spécifique transposé en guides et
outils ;
■ la qualification des organismes de conseil et de formation qui
interviennent en formation continue. Elle vise la reconnaissance
institutionnelle des compétences et du professionnalisme de ces
organismes dans un domaine déterminé. La nouvelle loi sur la
formation continue en prévoit la généralisation pour tous les
organismes publics et privés ;
■ l’évaluation régulière et continue, depuis 1987, du rendement
externe du système sous forme d’enquêtes relatives à
l’insertion des diplômés sur le marché du travail et à leur
cheminement de carrière.

Au niveau des établissements de formation professionnelle, l’assurance


qualité se concrétise par :

■ des procédures de qualification des filières et


d’accréditation des établissements privés de formation
professionnelle définies par la loi régissant le secteur privé
de formation ;
■ un système unifié d’autoévaluation de tous les établissements
(publics et privés) qui est en cours de généralisation à raison de
250 établissements par an ;
■ la certification ISO des processus de gestion de certains
établissements relevant de l’OFPPT. En outre,
■ Depuis 2019, le Cadre national de la certification assure la
qualité des certifications à travers des instances de gouvernance
et d’opérationnalisation. Les certifications intégrées au Cadre
sont soumises à un processus d’assurance qualité préétabli.
■ Une équipe d’assurance qualité représentant les différents
opérateurs de formation a été mise en place en vue d’ancrer la
culture de la qualité dans le système de formation
professionnelle et de renforcer la concertation autour de la
question.

En dépit de toutes ces initiatives et mécanismes, il n’existe pas


encore de politique nationale, formalisée et systématique relative à
l’assurance qualité dans le système de la formation professionnelle
au Maroc. La loi-cadre n° 51-17 prévoit toutefois l’instauration d’un
dispositif dédié – des mécanismes et outils sont déjà opérationnels,
tandis que d’autres sont en phase de généralisation.
Assurance qualité et mise à jour des certifications

Pour la réingénierie de son système de formation professionnelle, le


Maroc adopte une stratégie globale, intégrée, impliquant toutes les
parties prenantes et basée sur l’approche par compétences.

Chaque phase de l’ingénierie de formation suit un processus


formalisé par un cadre méthodologique assorti de guides d’appui,
afin de garantir la qualité des productions pour chacune des
étapes suivantes : planification, développement, mise en œuvre,
suivi et évaluation de l’offre. Des professionnels sont associés à
l’ensemble des phases de l’ingénierie de formation. Ils collaborent
étroitement à la définition des besoins en compétences lors de la
réalisation des études sectorielles visant à identifier les fonctions
pour lesquelles la conception d’un programme de formation est
nécessaire.

Un « référentiel métier » assorti d’un « projet de formation » est


élaboré pour décrire les métiers et compétences en lien avec
chaque fonction identifiée. Les deux documents sont validés par
des professionnels. Le programme de formation est ensuite
élaboré. Il prescrit les actions de formation à entreprendre pour
mener les stagiaires au seuil d’entrée sur le marché du travail
avec des qualifications conformes aux attentes du milieu
professionnel.

L’évaluation des apprentissages, selon l’approche par


compétences, est cadrée par le « référentiel d’évaluation » dans
lequel les professionnels fixent les seuils à atteindre pour la
validation des compétences.

Outre les programmes de formation dispensés par l’OFPPT qui sont


tous élaborés selon l’approche par compétences, on dénombre
actuellement 167 programmes développés conformément à
l’approche par compétences et disponibles au niveau du
Département de la formation professionnelle.

Enfin, il est à signaler que malgré tous les mécanismes


d’assurance qualité existants ou en cours d’implémentation en
matière d’ingénierie de formation, le suivi-évaluation de chaque
phase reste limité.

L’assurance qualité au niveau des prestataires de formation

Les mécanismes d’assurance qualité au sein des établissements


de formation diffèrent selon leur statut.

Établissements publics de formation professionnelle

En 2019, le département de la formation professionnelle a entamé


la mise en œuvre du système unifié d’autoévaluation des
établissements de formation. Jusque-là chaque opérateur disposait
de son propre système. L’OFPPT a procédé à la certification ISO de
certains de ces établissements de formation.
Établissements privés de formation professionnelle

Ces établissements sont soumis à deux obligations :


■ la qualification des filières dispensées qui vise à assurer la
conformité de ces filières à des normes prédéfinies, à garantir
la qualité des formations, à préserver les intérêts des stagiaires
et à préparer les conditions d’accréditation des établissements
privés de la formation professionnelle ;
■ l’accréditation de l’établissement lui-même, une fois l’ensemble
des filières de formation qualifiées. Cette accréditation autorise
l’établissement de formation à organiser des examens au profit
de ses stagiaires et à leur délivrer des diplômes visés par
l’administration publique. Elle est délivrée pour une période
déterminée (de trois à cinq ans) et peut être retirée en cas de
non- conformité aux normes révélée par un contrôle du
Département de la formation professionnelle.

Instituts à gestion déléguée

Les instituts à gestion déléguée sont créés dans le cadre de


partenariats public-privé. L’État assure la construction et
l’équipement de ces instituts, et confie leur gestion à une société
créée par des professionnels dans l’objectif de mieux répondre aux
besoins en compétences des entreprises.

Un modèle et cadre de gestion de ces instituts a été élaboré, qui


permet la reddition de comptes et sert de référence pour
l’évaluation des pratiques de gestion en leur sein (en cours de mise
en œuvre).

ONG dispensant une formation par apprentissage

Les ONG opérant dans la formation par apprentissage sont


évaluées en amont par un comité d’éligibilité, afin de s’assurer
de leur capacité à conclure des partenariats avec l’État. Un
comité de suivi supervise le déroulement des formations elles-
mêmes.

L’évaluation en amont se fait sur la base d’un canevas renseigné


par l’ONG, qui offre un aperçu de ses capacités en termes de
locaux, de ressources humaines/financières et d’expérience pour
la réalisation des formations.

Vers un système d’assurance qualité unifié

Le Département de la formation professionnelle travaille à


l’élaboration d’un système d’assurance qualité unifié pour tous
les établissements de formation professionnelle publics et
privés, qui englobera l’autoévaluation de ces établissements,
leur évaluation externe et leur labellisation/certification sur la
base d’une norme spécifique. Les outils d’autoévaluation sont
déjà élaborés et leur implantation se fait progressivement.
EXEMPLES DE BONNES PRATIQUES
Les exemples de bonnes pratiques couvrent :
1. l’évaluation du rendement externe du système, fondée sur les
enquêtes d’insertion (neuf mois après l’obtention du diplôme)
et de cheminement de carrière (trois ans après l’obtention du
diplôme) ;
2. le système d’accréditation des établissements de formation
professionnelle ;
3. le cadre général de l’ingénierie de formation, qui est structuré
selon les quatre phases clés de l’assurance qualité : « Plan »,
planifier (études sectorielles, enquêtes d’insertion, répertoire
des emplois-métiers et référentiel des emplois-compétences,
observatoires du marché du travail, carte de la formation, etc.) ;
« Do », réaliser (cadre méthodologique d’élaboration et de mise
en œuvre des programmes, carte de la formation, procédures et
textes réglementaires) ; « Check », contrôler (système
d’évaluation des programmes et des établissements) ; « Act »,
agir (cette phase n’est pas encore opérationnelle) ;
4. le système d’assurance qualité intégré, unifié et réglementé
visant les établissements de formation, qui va de leur
autoévaluation à leur labellisation. Sa mise en place est déjà
entamée.

NOUVEAUX DÉVELOPPEMENTS ET BESOINS


Nouveaux développements

Les nouveaux développements comprennent :

■ la Feuille de route et la loi-cadre n° 51/17 adoptée en août


2019, qui prévoient la mise en place d’un système d’assurance
qualité et dont les procédures seront définies dans les textes
d’application en cours de préparation ;
■ l’engagement du Maroc pour l’opérationnalisation de son Cadre
national de la certification ;
■ la mise en place du système d’assurance qualité intégré et
unifié visant les établissements de formation, dont le champ
d’action va de leur autoévaluation à leur labellisation ;
■ le lancement d’autres chantiers structurants, notamment :
une réforme de la gouvernance ;

l’adoption d’une carte de formation prévisionnelle et dynamique ;

le développement et le déploiement d’un système d’information


intégré.

Besoins

Les besoins comprennent la nécessité :


1. d’instaurer un mode de gouvernance adéquat capable
d’harmoniser l’action des différents intervenants ;

2. d’instaurer un système d’information intégré ;

3. d’améliorer et de généraliser les mécanismes de définition des besoins


du marché de travail ;

4. de généraliser la mise en œuvre de l’approche par


compétences à tous les établissements et toutes les filières.

Assurance qualité et formation des formateurs


Les formateurs ne sont pas soumis à un statut commun, et sont
généralement recrutés sans formation pédagogique préalable les
préparant à l’exercice du métier. Seul l’OFPPT dispose de neuf
centres de développement des compétences qui accompagnent la
prise de fonction des formateurs nouvellement recrutés et procèdent
annuellement à des bilans de compétences suivis d’actions de
perfectionnement.
Le perfectionnement des formateurs et la certification de leurs
compétences restent très limités. Pour remédier à cette situation, le
Département de la formation professionnelle a élaboré des
référentiels de formation relatifs à six métiers de formation. Cette
mesure d’accompagnement s’inscrit dans le cadre de l’instauration
en cours d’un Institut national de formation des formateurs et des
tuteurs. Cet institut aura vocation à organiser et valoriser les
métiers de formation en assurant la préparation des formateurs à
l’exercice de leur fonction, ainsi que le perfectionnement et la
certification de leurs compétences. Il se veut un dispositif
fédérateur permettant de mutualiser, d’unifier et d’optimiser les
efforts et les ressources mobilisés par les opérateurs de formation
en la matière.
QUESTIONS EN DÉBAT

1. Quel concept de la qualité suivriez-vouspersonnellement ?

2. Selon vous, quelle(s) définition(s) de la qualité votre


établissement applique-t-il et pourquoi

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