5 Felicien KALALA
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L
a question de l’étude de contrôle de constitutionnalité des lois
constitutionnelles en Afrique revêt une actualité croissante2. Elle
constitue l'une des questions les plus contemporaines de la
théorie constitutionnelle3. En bref, on peut la qualifier de problématique
moderne4. Question complexe, dans la mesure où elle s'appuie sur une série de
débats dont chacun présente ses caractéristiques propres et dont aucun ne peut
être tranché de manière claire.
En effet, le contrôle de constitutionnalité des lois portant révision de la
constitution est une des problématiques le plus controversées dans l’univers
du Droit constitutionnel contemporain. La question de savoir si un juge
constitutionnel quel qu’il soit est compétent pour apprécier la
1
Il s’agit de la version authentique de mon article qui devait être publié dans les Annales de la Faculté de Droit de
l’Université de Kinshasa 2013-2014 ; malheureusement, c’est le contenu de l’article de MOUSTAPHA AIDARA,
M., « Le juge constitutionnel africain et le contrôle des lois portant révision de la constitution : contribution à un
débat », www. Afrilex.com, qui était par imprudence envoyé par voie électronique et publié sous ma plume. Ainsi,
cette réflexion est publiée afin de corriger l’erreur constatée dans les Annales sus évoquées.
2
Pour plus de détails sur l’actualité de la question, voy. SINDJOUN, L., Les grandes décisions de la justice
constitutionnelle africaine. Droit constitutionnel jurisprudentiel et politiques constitutionnelles au prisme des
systèmes politiques africains, Bruxelles, Bruylant, 2009, pp.185-310 ; OMAR DIOP., E-A., « Réflexions sur un
phénomène constitutionnel inédit : la prorogation du mandat présidentiel de la République en Côte d’Ivoire », Revue
de Droits africains, n° 41, Bruxelles, 2007, pp.3-70 ; BOSHAB, E., Entre la révision de la Constitution et l’inanition
de la constitution, Bruxelles, Larcier, 2013, p.11; MBATA B. MANGU, A., « Monarchies présidentielles : le
syndrome du troisième mandat ou d’une présidence à vie dans les États membres de l’Union africaine », RADG,
Volume I, n°1, Kinshasa, 2014, pp. 47-66 ;DJOLI ESENG’EKELI, J., Droit constitutionnel. L’expérience congolaise,
Paris, L’Harmattan, 2013, pp. 241-245 ; KAMUKUNY MUKINAY, A., Contribution à l’étude de la fraude en droit
constitutionnel congolais, Louvain-la-Neuve, Academia-L’Harmattan, 2011, pp.407-442 ; KAMUKUNY
MUKINAY, A., Droit constitutionnel congolais, Kinshasa, EUA, 2011, pp. 18-20 ; ESAMBO KANGASHE, J-L.,
La constitution congolaise du 18 février 2006 à l’épreuve du constitutionnalisme. Contraintes pratiques et
perspectives, Louvain-la-Neuve, Academia-Bruylant, 2010, pp. 227-307 ; ESAMBO KANGASHE, J-L., Le droit
constitutionnel, Louvain-la-Neuve, Academia-L’Harmattan, 2013, pp. 22- 24 ; A. SOMA, « Le contrôle de
constitutionalité des normes supra législatives », Annuaire béninois de justice constitutionnelle, PUB, 2013, pp. 55-
65 ; KALUBA DIBWA, D., La justice constitutionnelle en République démocratique du Congo. Fondements et
modalités d’exercice, Louvain-la-Neuve, Academia-L’Harmattan, Kinshasa, Éditions Eucalyptus, 2013, pp. 361-
501 ; KLEIN, Cl., « Le contrôle de lois constitutionnelles : Introduction à une problématique moderne », Cahiers
du Conseil constitutionnel, n° 27, Paris, janvier 2010 ;
3
KAMUKUNY MUKINAY, A., Droit constitutionnel congolais, op. cit, pp. 18-22.
4
KLEIN, Cl., « Le contrôle de lois constitutionnelles : Introduction à une problématique moderne », op.cit., p.1 ; J-L.
ESAMBO KANGASHE, J-L., Le droit constitutionnel, op. cit, p.109.
74 L’immunité juridictionnelle des lois portant révision de la Constitution en Afrique francophone :
perspectives pour la République Démocratique du Congo
5
Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006, JORDC, 47ème année, Kinshasa, numéro
spécial du 18 février 2006.
6
Article 57 de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006.
7
Les limites aux pouvoir de révision constitutionnelle que portent les articles 219 et 220 de la Constitution du 18 février
2006 sont certes justifiées par l’expérience constitutionnelle congolaise. Nous citons à titre d’exemple, les révisions
de la constitution du 24 juin 1967 entreprises sous la monarchie Mobutiste pour asseoir un pouvoir autocratique,
dont certaines comme la loi n° 74-020 du 15 août 1974 portant « révision » de la constitution du 24 juin 1967, JORDC,
op.cit. Aurons été des toutes nouvelles constitutions.
8
La loi n°11/002 du 20 janvier portant révision des certaines dispositions de la Constitution du 18 février 2006 de la
République Démocratique du Congo.
9
Nous partageons ici, l’intégralité du constat fait par MOUSTAPHA AIDARA, M., « Le juge constitutionnel africain
et le contrôle des lois portant révision de la constitution : contribution à un débat », www. Afrilex.com, p.1, consulté
le 12 octobre 2013 à 18 h00’.
ANNALES DE LA FACULTE DE DROIT 75
10
KALALA MUPINGANI, F., L’encadrement juridique du pouvoir constituant dérivé en Afrique francophone : leçons
pour la République démocratique du Congo, mémoire DES, UNIKIN, Faculté de Droit, 2011-2013, pp. 57-60.
76 L’immunité juridictionnelle des lois portant révision de la Constitution en Afrique francophone :
perspectives pour la République Démocratique du Congo
11
A la Faculté de droit de l’Université de Kinshasa, cette doctrine est pilotée et défendue par les professeurs Clément
KABANGE NTABALA, Félix VUNDUAWE TE PEMAKO, Louis YUMA BIABA, MBOKO D’JANDJIMA,
MFUAMBA, rejoint au dernier moment par Évariste BOSHAB.
12
Georges VEDEL cité par KAMAL, G., Le pouvoir de révision constitutionnel, Villeneuve d’Ascq, Presses
Universitaires du Septentrion, 1997, 2 volumes, p. 16.
13
Selon la doctrine positiviste, du point de vue de leur fonction, il n'existe aucune différence entre pouvoir constituant
originaire et pouvoir constituant dérivé.
14
JAN, P., « Les révisions », in FRANCOIS, L., CONAC, G., PRETOT, X., La Constitution de la République française.
Analyses et commentaires, Paris, Economica, 2009, p.2004.
15
Ce qui en philosophie du droit rappelle la célèbre formule de Ciceron : "salus publica suprêma /ex esto"
ANNALES DE LA FACULTE DE DROIT 77
16
FALL, I-M., Evolution constitutionnelle du Sénégal : de la veille des indépendances aux élections de 2007,
Karthala, Paris, 2009, p.186.
17
Il en a été ainsi dans sa récente décision du 18 juin 2009 ou le conseil constitutionnel s’est encore déclaré incompétent
pour contrôler la constitutionnalité des lois portant révision de la constitution en ces termes : Considérant que le
pouvoir constituant est souverain ; qu’il lui est loisible d’abroger, de modifier ou de compléter des dispositions de
valeur constitutionnelle dans la forme qu’il estime appropriée ; qu’ainsi, rien ne s’oppose à ce qu’il introduise dans
le texte de la Constitution des dispositions nouvelles qui dérogent implicitement ou expressément à une règle ou à un
principe de valeur constitutionnelle sous réserve, d’une part, des limitations touchant aux périodes au cours desquelles
une révision de la Constitution ne peut pas être engagée ou poursuivie qui résultent des articles 40 et 52 de la
Constitution et, d’autre part, des prescriptions du sixième alinéa de l’article 103 susvisé en vertu desquelles « la forme
républicaine de l’Etat ne peut faire l’objet d’une révision.
18
MOUSTAPHA AIDARA, M., « Le juge constitutionnel Africain et les lois portant révision de la constitution :
contribution à un débat », op.cit., p.27.
78 L’immunité juridictionnelle des lois portant révision de la Constitution en Afrique francophone :
perspectives pour la République Démocratique du Congo
19
MOUSTAPHA AIDARA, M., « Le juge constitutionnel Africain et les lois portant révision de la constitution :
contribution à un débat », op.cit., p.27.
20
La décision du 18 juin 2009 du conseil constitutionnel tel que repris par BOLLE, S., « Le conseil constitutionnel du
Sénégal s’interdit de contrôler une loi constitutionnelle », La Constitution en Afrique, 2009 : http://www.La-
Constitution-en-Afrique.org, consulté le 20 novembre 2013 à 20h.
ANNALES DE LA FACULTE DE DROIT 79
21
Selon KELSEN, le gardien de la constitution signifie à l'origine un organe dont la fonction est de protéger la
constitution contre tes violations. Voir KELSEN, H., Qui doit être le gardien de la constitution ? Traduction et
introduction de Sandrine Baume et de Michel Houdiard, coll. « citations », 2006, p.67.
80 L’immunité juridictionnelle des lois portant révision de la Constitution en Afrique francophone :
perspectives pour la République Démocratique du Congo
22
POURHIET, A-M., Le Droit constitutionnel, op. cit., p. 416.
23
DCC 06-074 du 08 juillet 2006.
ANNALES DE LA FACULTE DE DROIT 81
votants, soit plus des 3/4 des élus. Saisi par le président de l'Assemblée
nationale aux fins de contrôle de conformité à la Constitution de la loi
constitutionnelle, le Conseil constitutionnel a décelé quelques anomalies qui
rendent cette loi non conforme à la Constitution, Le Conseil a estimé que la loi
constitutionnelle du 22 mars 2012 en complétant l'article 81 de la Constitution
a disposé de manière spécifique sur une situation précise, en l'espèce la durée
de la législature tirée des élections du 6 mai 2007. "Elle a de ce fait dérogé aux
principes généraux de droit sur la nature juridique de la Constitution ; que les
principes qui constituent le fondement de la Constitution ont été de ce fait
méconnus ; qu'il s'en suit que la loi susvisée n'est pas conforme à la
Constitution", indique la décision du Conseil. Pour les membres du Conseil,
l'examen de la loi laisse apparaître que celle-ci dispose uniquement sur le cas
spécifique de la législature en cours, alors qu'une loi constitutionnelle portant
révision de la Constitution devrait être de portée générale.
Au Mali, le régime d'exercice du pouvoir de révision admet un contrôle
de constitutionnalité qui met en évidence la nécessité de respecter les règles de
forme et de fond posées par la constitution. Selon les termes utilisés par le juge
constitutionnel malien, la mission de régulation des pouvoirs publics l'amène,
en matière de révision de la constitution, à examiner la régularité du processus
de révision par rapport à la constitution et aux dispositions du règlement
intérieur de l'Assemblée nationale24. Il s'agit, par exemple, d'analyser pour
déterminer si l'autorité qui en a pris l'initiative est habilitée à le faire de par la
Constitution, si le quorum indiqué par la Constitution a été atteint lors de son
vote par l'Assemblée nationale, si son vote n'a pas eu lieu alors qu'il est porté
atteinte à l'intégrité du territoire et enfin, si elle n'a pas révisé les normes qui,
de par la Constitution, ne peuvent faire l'objet d'une révision25.
Ces jurisprudences n'augurent-elles pas d'un droit constitutionnel
africain qui se distancie du constitutionnalisme libéral, au regard de la mise en
œuvre du pouvoir constituant dérivé dans un contexte de rigidité
constitutionnelle ? La réponse à pareille interrogation va au-delà du simple
constat de la soumission des actes du pouvoir constituant dérivé au contrôle
de constitutionnalité pour s'intéresser aux aspects non écrits de la constitution
que le juge se permet même d'interpréter comme faisant partie soit du bloc de
constitutionnalité ou du champ de fondamentalité.
24
Arrêt n° 01-128 du 12 décembre 2001; constitution-en-afrique.org/Cour constitutionnelle du Mali, consulté le 23
août 2014.
25
Ibidem.
82 L’immunité juridictionnelle des lois portant révision de la Constitution en Afrique francophone :
perspectives pour la République Démocratique du Congo
26
Voir en ce sens, CONDORCET, « Lettres d'un bourgeois de New-Haven à un citoyen de Virginie », Œuvres de
CONDORCET, pp. 6 et ss.
ANNALES DE LA FACULTE DE DROIT 83
Le consensus national n'a pas pour point de mire les rapports de forces
au sein de l'Assemblée Nationale. Le consensus suppose une adhésion de
l'ensemble des sensibilités sociopolitiques au projet de révision. De la sorte, il
convient de comprendre par consensus national, l'accord ou l'adhésion de la
majorité des diverses tendances à l'Assemblée Nationale, des forces de la
société civile, du gouvernement, et des forces armées à un projet d'intérêt
national. Pour s'assurer que le projet bénéficie du consensus national, il eut
fallu outre son adoption suivant les règles de majorité qualifiée par la plénière
de l'Assemblée Nationale, un soutien du gouvernement, de la société civile et
des forces armées nationales. Le soutien du gouvernement se traduit
concrètement au travers de l'initiative de la révision ou l'absence d'un recours
du président de la République en contrôle de constitutionnalité de la révision
adoptée par les parlementaires. L'accord de la société civile se déduit du
soutien apporté des grandes organisations sociales au profit du projet de
révision et par ricochet, l'absence de contestations sérieuses et signifiantes
d'organisations représentatives de la société civile suite à la révision.
Concernant les forces armées, il faut noter que la constitution du 11 décembre
1990 leur interdit d'intervenir dans la vie politique du pays, en raison de ce que
le régime politique reconnu est un régime civil mais cela n'exclut guère que le
consensus tienne compte de leur attitude suite à une révision de la constitution.
Si des remous sont notés du côté de l'armée pour fustiger un projet de révision
voire une révision, ce serait certainement le signe d'une discorde nationale.
Dans l’affaire relative à la modification de la durée du mandat des
députés la cour constitutionnelle a été claire : « Si la constitution a prévu /es
modalités de sa propre révision, la détermination du peuple béninois à créer un État de
droit et de démocratie pluraliste, la sauvegarde de la sécurité juridique et de la cohésion
nationale commandent que toute révision tienne compte des idéaux qui ont présidé à
l'adoption de la constitution du 11 décembre 1990 notamment le consensus national,
principe à valeur constitutionnelle ». La Cour reconnaît donc dans le consensus,
un idéal, une valeur référentielle vers laquelle toute action politique doit
tendre. Mais il ne s'agit pas d'un idéal utopique qui place l'homme dans
l'univers de l'imperfection et qui l'oblige à, autant que faire se peut, s'élever
pour tendre à la perfection. Il s'agit plutôt d'un idéal plus qu'axiomatique: il est
un principe à valeur constitutionnelle, donc une norme de référence, un
principe doté de charge juridique.
Dans une autre espèce en 2010, la cour est venue à donner son
interprétation du consensus qu'il a érigé en principe à valeur constitutionnelle :
« le consensus qui est un processus de choix ou de décision sans passer par le vote
permet sur une question donnée, de dégager par une voie appropriée, la solution
satisfaisant le plus grand nombre de personnes». Il aura suffi d'ajouter le qualificatif
national pour comprendre que la Cour est restée invariable dans sa
jurisprudence depuis 2006. Le national se distingue de l'ordinaire pour
84 L’immunité juridictionnelle des lois portant révision de la Constitution en Afrique francophone :
perspectives pour la République Démocratique du Congo
27
Suffisamment développer par MENDE OLENGA, P., Encadrement juridictionnel du pouvoir de révision : état de
la question en Afrique et perspectives congolaises, mémoires DES, UNIKIN, Faculté de Droit, 2011-2013, pp. 112-
114.
28
Lire la constitution, JORDC, 47ème année, numéro spécial, op. cit., pp.74-75.
ANNALES DE LA FACULTE DE DROIT 85
29
KEMAL, G., Le pouvoir de révision constitutionnelle, op.cit., pp. 455-469.
30
La constitution du 18 février 2006 de la République Démocratique du Congo ainsi que la loi organique sur la cour
constitutionnelle reste muette face à la question de savoir si le juge constitutionnel a compétence d’apprécier les lois
constitutionnelles. Contrairement, à d’autres constitutions telles que la constitution Turque de 1961 après sa révision
de 1971 et celle de 1982. Elles disposent : « la cour constitutionnelle est chargée du contrôle de la constitutionnalité
des lois et actes ayant force de loi » sans toutefois exclure expressément les lois constitutionnelles du contrôle de
constitutionnalité.
31
Article 160 al 1 de la constitution du 18 février 2006.
32
La loi n°11/002 du 20 janvier portant révision des certaines dispositions de la constitution du 18 février 2006 de la
République Démocratique du Congo, JORDC, Kinshasa, n° 20 Janvier 2011, 50ème année.
33
La récente révision constitutionnelle opérée par le Parlement réuni en Congrès a suscité et alimente encore les débats
autour de la procédure de révision adoptée ainsi que sur son opportunité au regard des enjeux électoraux qui se
dessinaient en République Démocratique du Congo. La révision contestée concerne principalement la modification
de la disposition de l’article 71, al.1 de la Constitution qui, dans sa version originale, prévoyait la possibilité de
l’élection du Président de la République selon le mode de scrutin à deux tours ; de l’article 198 al 1 et 2 qui désormais
confer au chef de l’Etat le pouvoir de révoquer le gouverneur et de dissoudre des assemblée provinciales ; et de
l’article 149 sur le parquet… La minorité (l’opposition) désapprouve cette révision et ne participe ni aux débats et
encore moins à l’adoption de la loi de révision. Pour cette dernière les raisons alléguées par la majorité ne s’avèrent
ni fondées, ni opportunes.
86 L’immunité juridictionnelle des lois portant révision de la Constitution en Afrique francophone :
perspectives pour la République Démocratique du Congo
34
MOUSTAPHA AIDARA, M., « Le juge constitutionnel Africain et les lois portant révision de la constitution :
contribution à un débat ». op. cit, .p 43.
ANNALES DE LA FACULTE DE DROIT 87
35
La décision du 18 juin 2009 du conseil constitutionnel tel que repris par BOLLE, S., « Le conseil constitutionnel du
Sénégal s’interdit de contrôler une loi constitutionnelle », op.cit., p.20.
36
Article 64 de constitution sénégalaise dispose : « les Règlements intérieurs des Assemblées ne peuvent être
promulgués si le Conseil constitutionnel, obligatoirement saisi par le Président de la République, ne les a déclarés
conformes à la Constitution ».
37
MOUSTAPHA AIDARA, M., « Le juge constitutionnel Africain et les lois portant révision de la constitution :
contribution à un débat », op.cit., p 44.
38
Lire à ce sujet l’exposé de motif de la constitution du 18 février 2006.
88 L’immunité juridictionnelle des lois portant révision de la Constitution en Afrique francophone :
perspectives pour la République Démocratique du Congo
39
MOUSTAPHA AIDARA, M., « Le juge constitutionnel Africain et les lois portant révision de la constitution :
contribution à un débat », op. cit., p. 49.
40
La décision du 18 juin 2009 du conseil constitutionnel tel que repris par BOLLE, S., « Le conseil constitutionnel du
Sénégal s’interdit de contrôler une loi constitutionnelle », op.cit., p.20.
41
Ibidem
ANNALES DE LA FACULTE DE DROIT 89
raison de leurs initiateurs et des procédures y afférentes, ces deux normes reste
différentes en Droit congolais. Un contrôle sagement circonscrit ou le juge
constitutionnel congolais restera dans le cadre constitutionnel établit pour ainsi
éviter qu’il se transforme en un pouvoir constituant à l’instar du juge
constitutionnel Béninois édictant des principes dont la valeur constitutionnelle
dépend que de son propre gré. Portant de ce fait, les craintes d’un
gouvernement des juges42.
L’objet du principe de constitutionnalité étant la préservation de la
Constitution traduisant la protection de l’Etat de droit dans ses fondements. Si
l’on considère l’Etat de droit comme un système d’organisation dans lequel
l’ensemble des rapports sociaux et politiques sont soumis au droit, l’Etat de
droit, est en réalité, une étape dans la « normalisation de la vie d’une société ».
Il ne peut, dès lors, résulté d’une simple consécration formelle : l’Etat de droit
ne peut exister que si la réalité des rapports sociaux selon se principes. En
définitive, il s’agit d’un Etat qui vise à « limiter le pouvoir dans l’Etat ou de
l’Etat en le subordonnant au Droit, en soumettant tous les pouvoirs de l’Etat et
leurs actes au Droit, en général, et au Droit constitutionnel en particulier »43.
Vue sous cet angle, le contrôle de constitutionnalité des lois constitutionnelles
c’est non seulement la consécration mais aussi aller jusqu’au bout de la logique
de l’Etat de droit.
42
ARDANT, P., Institutions politiques et Droit constitutionnel, 8e édition. L.G.D.J. 1996. p 110.
43
MOUSTAPHA AIDARA, M., « Le juge constitutionnel Africain et les lois portant révision de la constitution :
contribution à un débat », op.cit., p 52.
90 L’immunité juridictionnelle des lois portant révision de la Constitution en Afrique francophone :
perspectives pour la République Démocratique du Congo
CONCLUSION
44
DJOLI ESENG’EKELI, J., Droit constitutionnel. Tome I. Structures principaux, op.cit., p 173.
45
Idem, p. 189.
46
Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006, JORDC, 47ème année, Kinshasa, numéro
spécial du 18 février 2006.
47
Article 57 de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006. Idem.
48
Les limites aux pouvoir de révision constitutionnelle que portent les articles 219 et 220 de la constitution du 18 février
2006 sont certes justifiés par l’expérience constitutionnelle congolaise. Nous citons à titre d’exemple, les révisions
ANNALES DE LA FACULTE DE DROIT 91
de la constitution du 24 juin 1967 entreprises par le Maréchal MOBUTU pour asseoir son pouvoir autocratique, dont
certaines comme la loi n°74-020 du 15 août 1974 portant révision de la constitution du 24 juin 1967, JORDC, op.cit.
Aurons été des toutes nouvelles constitutions.
49
La loi n°11/002 du 20 janvier portant révision des certaines dispositions de la constitution du 18 février 2006 de la
République Démocratique du Congo.
92 L’immunité juridictionnelle des lois portant révision de la Constitution en Afrique francophone :
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