CAL Chap
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2 octobre 2024
2. Le symbole produit : Π 5
1. Le symbole somme : Σ
1.1. Définition d’une somme simple et
premières propriétés Démonstration.
On le montre par récurrence sur n, après avoir fixé m.
Définition 1.1.1.
Soit m, n ∈ Z tels que m ⩽ n. Soit zm , . . . , zn des
nombres complexes. Leur somme est notée Proposition 1.1.5 (Relation de Chasles).
Soit m, n, p ∈ Z tels que m ⩽ n ⩽ p, et am , . . . , ap
n
X
zk , des nombres complexes. Alors
k=m p n p
X X X
ak = ak + ak .
c’est le nombre complexe que l’on peut noter de
k=m k=m k=n+1
manière abusive
zm + zm+1 + zm+2 + . . . + zn .
Démonstration.
n
X Ce résultat intuitif peut se démontrer proprement par
Par convention, si m > n, on posera zk = 0. récurrence sur p : on fixe m ∈ Z et pour tout p ∈ Z
k=m tel que p ⩾ m, on pose (Hp ) : « pour tout n ∈ Jm, pK,
p n p
X X X
ak = ak + ak ».
Exemple 1.1.2. k=m k=m k=n+1
4
X
k 2 = 1 + 22 + 32 + 42 = 30. Il est important de savoir manipuler des sommes
k=1 écrites avec le symbole Σ. Pour cela, nous utilise-
Remarque 1.1.3. rons principalement les deux outils suivants.
n
X Le premier consiste à observer que la somme
Dans une expression du type f (k), on dit que
k=m
la variable k est muette. En effet, on peut rempla- zm+1 + zm+2 + zm+3 + · · · + zn + zn+1
cer la lettre k par un autre nom de variable non
encore utilisé, sans changer le sens de l’expression. peut s’écrire comme
n
X n
X n
X
Ainsi f (k), f (i) et f (Brandon) zm+1 +z(m+1)+1 +z(m+2)+1 +· · ·+z(n−1)+1 +zn+1 .
k=m i=m Brandon=m
sont synonymes. Par contre on ne peut pas écrire
n
X n
X n
X
f (m), f (n) ou f (f ), qui n’ont au- Proposition 1.1.6 (Décalage d’indice).
m=m n=m f =m Soit n, m ∈ Z, tels que m ⩽ n, soit zm , . . . , zn+1
cun sens.
des nombres complexes. On a
On essaiera bien entendu de garder des no-
tations cohérentes avec le contexte ... et raison- n
X n+1
X
nables. zk+1 = zk .
k=m k=m+1
Les règles de manipulations vues au collège sont
bien entendu valides ici.
Démonstration.
Proposition 1.1.4 (Linéarité de la somme). On le montre par récurrence sur n, en ayant fixé un entier
Soit am , . . . , an , bm , . . . , bn des nombres com- m.
plexes, soit λ, µ ∈ C. Alors Si n = m, alors
n n n
X X X n n+1
(λak + µbk ) = λ ak + µ bk . X
zk+1 = zm+1 =
X
zk .
k=m k=m k=m
k=m k=m+1
1
III - UN PEU DE CALCUL
Soit un entier n ⩾ m, supposons que l’identité soit vraie passer de la troisième à la quatrième ligne,
au rang n. Alors,
n+1 n
!
! X X
n+1 n zk = zk + zn+1
X X
zk+1 = zk+1 + zn+1+1 k=0 k=0
k=m k=m n
!
! X
n+1 = zn−k + zn+1
X
= zk + zn+2 k=0
k=m+1 n
!
X
n+2
X = zn+1−(k+1) + zn+1
= zk . k=0
n+1
!
k=m+1 X
= zn+1−k + zn+1−0
Ainsi, la propriété est vraie au rang n + 1 et l’on peut k=1
conclure par récurrence. n+1
X
= zn+1−k .
Exercice 1.1.7. k=0
Soit n ∈ N, écrire comme une somme partant de
l’indice 0 : Ainsi, la propriété est vraie au rang n + 1 et l’on peut
n+1 conclure par récurrence.
X
k2 . La seconde identité se déduit immédiatement de celle-là
avec un décalage d’indice.
k=2
Exemple 1.1.9.
Le second outil consiste à remarquer que la 6
X 5
X 3
X 3
X
somme i2 = (i + 1)2 = (i + 3)2 = (6 − i)2 .
i=3 i=2 i=0 i=0
z0 + z1 + · · · + zn−1 + zn
Le résultat suivant est fondamental. Savoir re-
peut s’écrire pérer une somme télescopique et la simplifier (ou,
réciproquement, faire apparaître une somme téles-
zn−0 + zn−1 + · · · + zn−(n−1) + zn−n . copique à la place de la différence de deux termes)
est un savoir-faire important.
Démonstration.
Remarque 1.1.11.
On montre la première par récurrence sur n.
Si n = 0, alors
Ceci est l’analogue discret du résultat d’intégra-
Z b
n n
tion f ′ (t) dt = f (b) − f (a), pour les fonctions
X X a
zk = z0 = zn−0 = zn−k . f éligibles.
k=0 k=0
Démonstration.
Soit un entier naturel n, supposons que l’identité soit vraie Commencer par écrire la somme « à la main »avec des
au rang n. Alors, en effectuant un décalage d’indice pour « petits points » pour voir les simplifications apparaître.
2
III - UN PEU DE CALCUL
Ensuite, par changement d’indice : On essaiera toujours d’écrire des sommes par-
X n
X n
Xn tant de 0 ou de 1.
(zk+1 − zk ) = zk+1 − zk
k=m k=m k=m La plus souvent, nous sommerons des nombres
n+1
X Xn sur des tableaux carrés. Dans ce cas, nous utilise-
= zk − zk rons des notations plus légères.
k=m+1 k=m
= zn+1 − zm .
Exemple 1.1.13. .. .. .
n
. .
X 1
Calculer la somme en utilisant 1 = zn,1 . . . zn,n
k=1
k(k + 1)
k + 1 − k. Leur somme est notée
X
zk,ℓ .
1.2. Sommes doubles 1⩽k,ℓ⩽n
3
III - UN PEU DE CALCUL
4
III - UN PEU DE CALCUL
2. Le symbole produit : Π
Théorème 2.0.6 (Simplification téléscopique).
Le symbole Π est au produit ce que le symbole Soit (zk )m⩽k⩽n+1 une famille de nombres com-
n
Σ est à la somme. Y zk+1 zn+1
plexes non nuls. Alors : = .
k=m
zk zm
Définition 2.0.1.
Soient I un ensemble fini et (zi )i∈I une famille Il y a pour les produits l’exact analogue du
de nombres complexes indexée par I. Le produit
Y théorème 1.2.6 pour les sommes, et la démonstra-
des zi , i parcourant l’ensemble I, est noté zi . tion est elle aussi analogue.
i∈I
Par convention, un produit vide vaut 1 :
Y En général on ne peut pas permuter
zi = 1 3 Y
2
X
i∈∅
les Σ et les Π. Par exemple, calculer 1 et
i=1 j=1
2 X
Y 3
Remarque 2.0.2. 1.
j=1 i=1
On restreindra l’écriture de ce symbole aux fa-
milles finies de nombres, ou éventuellement aux Remarque 2.0.7.
fonctions à valeurs numériques.
Nous verrons en effet que le produit matriciel
n
n’est pas commutatif, l’écriture
Y
Ai n’a dès lors 3. Quelques formules à connaître
i=1
plus grand sens lorsqu’on l’applique à des matrices 3.1. Sommes classiques
A1 , . . . , An .
Théorème 3.1.1.
Définition 2.0.3 (Factorielle). Soit n un entier naturel. Alors
n
Pour tout n ∈ N\{0} (noté aussi N× ou N∗ ), on 1.
X
1=n+1 ;
appelle factorielle n, notée n! le nombre k=0
n
n X n(n + 1)
n! =
Y
k = 1 × 2 × 3 . . . × n. 2. k= ;
k=0
2
k=1
n
X n(n + 1)(2n + 1)
Par convention, 0! = 1. 3. k2 = .
k=0
6
Exemple 2.0.4.
Démonstration.
Il est bon de connaître les 5 ou 6 premières fac- Les trois se démontrent facilement par récurrence. Par
torielles : 0! = 1, 1! = 1, 2! = 2, 3! = 6, 4! = 24, curiosité et pour s’entraîner, voici deux autres démonstra-
5! = 120 et 6! = 720. tions :
5
III - UN PEU DE CALCUL
n
X
2. On note Sn = k. On fait un changement d’indice :
k=0 ! définition à tout (n, k) ∈ N × Z
On étend cette
n n
X X n
Sn = (n − k) et on développe : Sn = n− en posant = 0 pour k > n ou k < 0.
k
k=0 k=0
n
X
k = n(n + 1) − Sn , d’où 2Sn = n(n + 1).
k=0 Remarque 3.2.2.
n
X On utilisera souvent :
3. On note Sn′ = k2 . Pour tout k ∈ J0, nK, on a : n
k=0
Y
3 3 2
(k + 1) − k = 3k + 3k + 1. On somme tout ça de 0 à ! i
n, et on obtient, après simplification téléscopique du n i=n−k+1 n × (n − 1) × · · · × (n − k + 1)
= = .
membre de gauche : (n + 1)3 = 3Sn′ + 3
n(n + 1)
+
k Yk k × (k − 1) × · · · × 1
2 j
n + 1. Ça se simplifie pour donner le résultat voulu. j=1
6
III - UN PEU DE CALCUL
même expérience aléatoire, le coefficient binomial On écrit alors, avec un décalage d’indice, la première somme
k parmi n compte le nombre de chemins réalisant n−1
X n
k succès pour n répétitions. En particulier, c’est ak+1 bn+1−(k+1) + an+1
k+1−1
k=0
un entier. n
X n
La figure 1 illustre le calcul de ces coefficients = ak bn+1−k + an+1
k−1
k=1
pour 4 répétitions.
De même, la seconde somme s’écrit :
La formule suivante n’est pas exigible mais est n
fort utile. X n
bn+1 + ak bn+1−k .
k
k=1
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III - UN PEU DE CALCUL
E 0 succès et 4 échecs
E
S 1 succès et 3 échecs
E
E 1 succès et 3 échecs
S
E
S 2 succès et 2 échecs
E 1 succès et 3 échecs
E
S 2 succès et 2 échecs
S
E 2 succès et 2 échecs
S
S 3 succès et 1 échec
E 1 succès et 3 échecs
E
S 2 succès et 2 échecs
E
E 2 succès et 2 échecs
S
S
S 3 succès et 1 échec
E 2 succès et 2 échecs
E
S 3 succès et 1 échec
S
E 3 succès et 1 échec
S
S 4 succès et 0 échec
Démonstration.
On développe, il apparaît une simplification téléscopique : Corollaire 3.3.5 (Formule de sommation géomé-
n−1 n−1
trique).
Soient n ∈ N et z ∈ C. Alors,
X X
(a − b) ak bn−k−1 = (a − b)ak bn−k−1
k=0 k=0 n
n−1 n−1 z −1
X si z ̸= 1
zk =
X
= ak+1 bn−(k+1) − ak bn−k z−1 .
k=0 k=0
n si z = 1
= a − bn
n
Démonstration.
a2n+1 + b2n+1 = a2n+1 − (−b)2n+1 et on utilise le théorème
précédent.
Remarque 3.3.6.
Si p ⩽ n sont deux entiers relatifs, et si z ∈ C\{1},
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III - UN PEU DE CALCUL
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III - UN PEU DE CALCUL
10
III - UN PEU DE CALCUL
tème
Exercice 4.4.2.
x
+y −z = 2
−2y +z = 1 . Résoudre
le système
−z = 3
x +2y +4t = 2
−2y +3z = −1
.
Nous pouvons l’écrire
z −2t = 3
−t = 1
1 1 −1 2
Exercice 4.4.3.
0 −2 1 1 .
Résoudre, en fonction de la valeur du paramètre
0 0 −1 3
x +2y
= 2
p, le système py +3z = −1 .
Les opérations à effectuer sont alors bien vi-
p(p − 1)z =
3
sibles : dans un premier temps, nous allons faire
apparaître des zéros dans toute la dernière co-
c. Cas d’un système triangulaire non inversible
lonne de la partie de gauche du système, sauf à la
dernière ligne. Pour cela, effectuons les opérations S’il y a un zéro sur la diagonale d’un système
L1 ← L1 − L3 et L2 ← L2 + L3 , et nous obtenons triangulaire, ce dernier est dit non inversible. On
(sans oublier d’effectuer également ces opérations obtient un certain nombre de lignes de la forme
sur la partie de droite du système !) 0 = ci , où les ci sont des constantes. Si un de
ces ci est non nul, le système n’admet pas de
1 1 0 −1 solution, sinon, des lignes se simplifient.
0 −2 0 4 Nous n’évoquerons ce cas que lorsque p ⩽ 3 et
0 0 −1 3 n ⩽ 3.
Les solutions du système s’interprètent simple-
ce qui correspond au système ment en termes géométriques.
x
+y = −1 • si p = 2, l’ensemble des solutions est soit vide,
−2y = 4 soit un singleton, soit une droite du plan, soit le
−z =
3 plan tout entier.
11
III - UN PEU DE CALCUL
(
x + y = 2 2. x + y = 1
2.
2y = 1
• si p = 3, l’ensemble des solutions est soit vide,
• si p = 3, l’ensemble des solutions est soit vide, soit un singleton, soit une droite de l’espace, soit
soit un singleton, soit une droite de l’espace, soit un plan de l’espace, soit l’espace tout entier.
un plan de l’espace, soit l’espace tout entier.
Exemple 4.4.7.
Exemple 4.4.5. Résoudre les systèmes :
Résoudre les systèmes : (
x + y + z = 1
1.
x +
y + z = 1 y + z = 2
1. z = 2
2. x + y + z = 1
z = 1
x +
y + z = 1 e. Cas général
2. y + z = 2
Nous allons maintenant voir la méthode d’éli-
z = 1
mination qui permet de se ramener à un système
d. Systèmes échelonnés échelonné.
Dans le système de départ, choisissons une ligne,
Nous généralisons ici le cas précédent, quand et une variable. Le but est d’éliminer cette va-
la matrice du système n’est pas carrée. riable dans les autres lignes. Il est donc souvent
Le système S est dit échelonné de rang r ∈ intéressant de choisir une variable qui apparaît
{0, 1, . . . , min(n, p)} s’il est de la forme : dans un minimum de lignes, comme cela une par-
tie du travail est déjà fait.
Si la variable choisie est x et que la ligne conservée
ai1 ,i1 xi1 + . . . . . . . . . . . . . . . = bi1
L est de la forme ax + by + . . . et que l’on veuille
ai2 ,i2 xi2 + . . . . . . . . . = bi2
éliminer x d’une ligne L′ de la forme cx + dy + . . .,
..
. il suffit d’effectuer l’opération
L′ ← L′ − ac L. La
air ,ir xir + . . . = bir ligne L′ devient alors d − bc a y + . . ..
Après avoir éliminé la variable choisie dans toutes
où 1 ⩽ i1 < i2 < . . . < ir ⩽ p et les coefficients
les lignes sauf celle conservée, on ne touche plus
ai1 ,i1 , . . . , air ,ir sont tous non nuls.
à cette dernière ligne, et on réitère le procédé
Chacune des premières lignes s’interprète
avec les lignes restantes, en choisissant une autre
comme l’équation d’un « hyperplan » de dimen-
variable. On continue jusqu’à ce que le système
sion p−1 dans Kp . Le système possède une unique
soit triangulaire ou trivialement sans solution.
solution si et seulement si r = p et une infinité de
solutions si et seulement si r < p. Exemple 4.4.8.
Nous n’évoquerons ce cas que lorsque p ⩽ 3 et
x +y +z = 1
n ⩽ 3. Considérons le système x −2y +z = 2
−z = 1
2x
Les solutions du système s’interprètent simple-
ment en termes géométriques. que
l’on écrira
sous forme matricielle
1 1 1 1
• si p = 2, l’ensemble des solutions est soit vide, 1 −2 1 2. Puisque y n’apparaît
12
III - UN PEU DE CALCUL
1 1 1 1 Codons-le et exécutons l’algorithme du pivot. Il
système est donc équivalent à 3 0 3 4. vient successivement :
2 0 −1 1
On choisit ensuite d’éliminer z de la seconde
ligne en utilisant la dernière ligne, car la variable
z y a un coefficient égal à −1. Après l’opération
1 1 1 1
1 1 1 1 1 −2 1 2 L ← L − L
2 2 1
(1)
L2 ← L2 + 3L3 , il vient : 9 0 0 7. 2 1 −1 1 L3 ← L3 − 2L1
2 0 −1 1 0 2 1 2
Le système obtenu n’a pas l’air très tri-
1 1 1 1
angulaire ...
enfaitill’est si on le réécrit 0 −3 0
1
1 1 1 y 1 (2)
0 −1 −3 −1 L3 ← L3 + 3L4
0 −1 2 z
1, ce qui revient à faire
=
0 2 1 2
0 0 9 x 7
des échanges de lignes et de variables dans le 1 1 1 1
0 −3 0 1
dernier système obtenu.
(3)
7 0 5 0 5
x =
9
Il vient finalement y = −3 . 1 0 2 1 2
z = 5
9
Exemple 4.4.9.
x +y +z = 1
Or les deuxième et troisième lignes sont contra-
x −2y +z = 2
Considérons le système . dictoires, donc le système n’a pas de solution.
2x +y −z = 1
2y +z = 2
13