Belmin 2020 - Rapport TAMCI V2 Light

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Projet TAMCI

Transition Agroécologique des Maraichers de Côte d’Ivoire

Diagnostic technico-économique des systèmes de production maraichers


de la zone de Yamoussoukro, Côte d'Ivoire.

Raphael Belmin

Cirad UR Hortsys

Le 16 novembre 2020 à Dakar


Avant-propos

Le projet « Transition Agroécologique des Maraichers de Côte d’Ivoire » (TAMCI, financement


PATAE, 2019-2021) vise à accompagner les producteurs du district autonome de Yamoussoukro
(région du Bélier, Côte d’Ivoire) dans leur transition agroécologique, en encourageant le recours à des
systèmes de culture résilients, respectueux de l’environnement et économiquement viables.

Dans le cadre du projet TAMCI, le CIRAD 1 est chargé de réaliser un diagnostic préalable des
systèmes de production maraichers dans la zone d’intervention. Ce diagnostic doit permettre de :
(i) Décrire les pratiques agricoles dominantes et le fonctionnement des exploitations maraichères ; (ii)
Comprendre les moteurs agronomiques et sociotechniques de l’utilisation des pesticides chimiques ;
(iii) Repérer des agriculteurs pilotes mobilisables et caractériser leurs pratiques afin d'apporter des pistes
concrètes pour la conception de nouveaux systèmes de culture ; (iv) Etablir une typologie des
exploitations ; (v) Guider la stratégie d'intervention du projet en identifiant les enjeux agronomiques les
plus aigus et en anticipant d’éventuels freins à l’adoption des innovations agroécologiques.

L'étude s'est focalisée sur les producteurs maraichers professionnels orientés vers l'agricultures de rente,
laissant de côté les producteurs et productrices orientés vers l'autoconsommation.

Cette étude a été coordonnée par Raphael Belmin (CIRAD) et a mobilisé Thibaud Martin (CIRAD),
Antoine Detroij (IECD2), Kouokan (PCOPMAYA3), ainsi que de Quevin Oula et Seydou Diabaté, deux
étudiants contractualisés par le projet TAMCI pour réaliser la phase d’enquêtes.

1
CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement
2
IECD : Institut Européen de Coopération et de Développement
3
PCOPMAYA : Plateforme de Commercialisation des Produits Maraîchers de Yamoussoukro
Méthode de diagnostic

Le diagnostic a été mené selon 5 étapes résumées dans le Tableau 1. La première étape consistait en
un pré-diagnostic, c'est à dire une mission collective d'immersion sur le terrain d’intervention du projet
TAMCI. Elle visait à se familiariser avec la zone et à préparer les enquêtes de diagnostic. L’équipe a
collecté un maximum d’informations brutes sur les pratiques agricoles et leurs moteurs, le
fonctionnement des exploitations maraichères et les itinéraires techniques.

Dans la foulée du pré-diagnostic, un questionnaire a été élaboré et testé en vue d’une étape de collecte
systématique des données sur les systèmes de production. Le questionnaire était structuré en quatre
parties (Figure 1) : (1) fonctionnement interne des exploitations agricole ; (2) pratiques agricoles ; (3)
environnement socioéconomique des exploitations et enfin (4) perception et pratiques d'usage des
pesticides et des alternatives aux pesticides. Cette structure est utilisée pour organiser les quatre
premières parties du rapport.

La troisième étape a consisté à réaliser des entretiens fermés auprès de 202 producteurs de 23 villages
(Figure 2) du district autonome de Yamoussoukro (région du Bélier) en s'appuyant sur le questionnaire
et la participation de deux enquêteurs. L'échantillonnage a été opéré à partir d'une liste des maraichers
mise à disposition la plateforme PCOPMAYA, en cherchant à couvrir un maximum de villages.

Après saisie et nettoyage de la base de données, les données ont fait l'objet d'une analyse descriptive
(représentations graphiques et pour observer les tendances générales sur chaque variable clé), et d'une
analyse multivariée visant à repérer différents types d'exploitations.

Tableau 1. Les 5 étapes du diagnostic.


Etapes du diagnostic Participants Calendrier

1 Pré-diagnostic T. Martin, A. Detroij,


Kouokan, K. Oula, Novembre 2019
S. Diabaté, R. Belmin
2 Elaboration, test et
K. Oula, S. Diabaté, R.
validation du Novembre 2019
Belmin
questionnaire
3 Interview de 202 T. Martin, K. Oula, Novembre 2019 –
producteurs maraichers S. Diabaté, R. Belmin Février 2020
4 Analyse des données R. Belmin, K. Oula Aout 2020
5 Rédaction du rapport R. Belmin Novembre 2020
Figure 1. Structure du questionnaire appliqué aux 202 producteurs maraichers.

Figure 2. Localisation des villages enquêtés.


Photo 1 : Visite de parcelle d'un producteur de tomates pendant la phase de pré-diagnostic. ©R. Belmin/CIRAD

Photo 2 : Entretien avec un producteur pendant la phase de pré-diagnostic. ©R. Belmin/CIRAD


Caractéristiques des exploitations agricoles
Profil des exploitations maraichères
Dans le district de Yamoussoukro, le maraichage est pratiqué dans des exploitations familiales de petite
taille (0,36 hectares en moyenne) spécialisées en cultures maraichères de rente. Les exploitants sont
généralement des hommes analphabètes d’âge intermédiaire. L’agriculture est l’unique activité
génératrice de revenus pour 89% des producteurs enquêtés. Elle représente en moyenne 83% du revenu
total des ménages agricoles. Certains producteurs ont une activité complémentaire en tant
qu'entrepreneurs ou prestataires de travaux agricoles. Les agriculteurs emploient de la main d’œuvre
(salariés permanents, journaliers et main d'œuvre familiale) pour réaliser les tâches les plus intensives
en travail, à l'instar du repiquage, de l'irrigation, du tuteurage, du buttage et de la récolte (Figure 3). Le
Tableau 2 montre en quelques chiffres le profil type des exploitations agricoles de la zone étudiée.

Figure 3 : Répartition du travail entre différents types d'acteurs dans les exploitations maraichères.

Tableau 2. Profil type des exploitations agricoles du district de Yamoussoukro

Chef de famille Homme (99%) de 37 ans (âge médian)


Expérience en maraichage De 3 à 12 ans (9 ans en moyenne)
Education Analphabète (36%), primaire (19%) et secondaire (32%)
Activité principale Agriculture (89%)
Travail agricole Agriculteur, ouvriers permanents, journalier, famille
Surface cultivée 0,01 à 2 hectares (0,36 hectares en moyenne)
Propriété des terres 40% des producteurs sont propriétaires fonciers
Part de l’agriculture dans 83% en moyenne
le revenu total
Contribution de la tomate De 10 à 90% (47% en moyenne)
au revenu
Cultures pratiquées
Les cultures recensées au cours des enquêtes sont : tomate, aubergine, gombo, chou, poivron, piment,
courgette, concombre, maïs, haricot vert, igname, salade, manioc, oignon feuille, oignon, persil (Figure
4). La tomate est la culture principale pour 76% des producteurs interrogés, suivie de loin par l'aubergine
et le gombo (respectivement 9% et 5% des producteurs). Les cultures sont destinées à la vente, et dans
une moindre mesure à l'autoconsommation (Figure 5). Pour la tomate, les produits autoconsommés
sont surtout les fruits déclassés invendus.

Figure 4 : Pourcentage des producteurs engagés dans différent types de cultures

Figure 5 : Allocation des productions


Pratiques agricoles
Systèmes de culture
Les parcelles maraichères se développent en petits îlots autour des lacs et des canaux d’un réseau
hydrographique dense et ramifié lié au fleuve Bandama, aux rivières N'Zi et Kan et à leurs affluents.
L’eau y est abondante et gratuite (les seuls couts sont liés au matériel de pompage et au fuel), ce qui
permet aux producteurs de cultiver tout au long de l’année. Les producteurs pompent directement l'eau
dans des lacs de barrage, des marigots et des rivières. Le foncier agricole étant facile d’accès, la majorité
des producteurs pratiquent l’agriculture itinérante afin de réduire les risques de maladies telluriques (66%
des producteurs). La seule limite à l’extension des cultures est la distance aux cours d’eau. Les
producteurs jouent sur les dates de plantation pour étaler la production et obtenir des récoltes aux
moments où les prix du marché sont les meilleurs. Les systèmes de culture sont peu diversifiés et les
rotations sont pratiquées par seulement 31% des producteurs. Les étapes de l'itinéraire technique les
plus demandeuses en travail sont l'irrigation, la pulvérisation de pesticides, la préparation du sol, le
tuteurage et le désherbage (Figure 6).

Figure 6 : Quantité de travail (jours) allouée à chaque étape de l'itinéraire technique

Itinéraires techniques
Les producteurs produisent leurs propres plants dans des pépinières situées à même le sol à proximité
des parcelles. Certains producteurs de tomate réutilisent les graines issues de leur récolte sur 2 à 3 cycles
consécutifs dans le but de réduire le cout des semences. Dans le cas de la tomate, les cultures sont
tutorées et menées sur buttes (buttage régulier pour favoriser la croissance racinaire). Pour la
fertilisation, les producteurs utilisent des engrais NPK sous forme de granules qu’ils incorporent au
moment du repiquage et du buttage. Les apports d’engrais sont fractionnés en 3 fois. On compte en
moyenne 2,74 applications d'engrais par cycle cultural. Les producteurs ne font quasiment jamais
d’amendements organiques malgré la forte disponibilité de biomasse sur le territoire (forêts, plantes
aquatiques, troupeaux de bovins, etc.). L’absence de raisonnement autour de la fertilité des sols résulte
en partie du caractère itinérant des systèmes de culture. L’irrigation est réalisée tous les 7 jours à l’aide
d’un tuyau d’arrosage. Le dispositif d’arrosage est connecté à un petit bassin construit en bord de
parcelle (parfois même à l’intérieur), lui-même approvisionné par une motopompe au niveau du cours
d’eau. Les manipulations du tuyau nécessitent l’intervention de 2 personnes.
Photo 3 : Un ouvrier agricole avec sa daba, ici utilisée pour le buttage des rangs de tomate. ©R. Belmin/CIRAD

Photo 4 : Ouvrier agricole en train de ramener la terre sur le rang (buttage des pieds de tomate). ©R. Belmin/CIRAD
Equipements et intrants
Les exploitations ne sont quasiment pas mécanisées. Les principaux équipements recensés sont destinés
au travail manuel du sol (grande et petite daba, binette), à l'application des pesticides (pulvérisateur) et
au pompage de l'eau d'irrigation (motopompe, tuyaux PVC, réservoirs) (Figure 7). Les semences sont
achetées sur le marché local (45% des producteurs), auprès de l'entreprise Semivoire (44%) ou encore
à d'autres producteurs (7%). Les produits phytosanitaires et les engrais sont achetés auprès de
fournisseurs locaux. Certains producteurs s’approvisionnent auprès de la coopérative PCOPMAYA ;
cette dernière a pour principale fonction de mettre en commun les moyens des producteurs pour acheter
des intrants à prix réduit. Les producteurs de tomate dépensent en moyenne 210000 CFA/hectare en
engrais divers (39 types d'engrais recensés) et 200000 CFA/hectare en pesticides.

Figure 7 : Recensement du matériel agricole

Facteurs limitant au rendement


Les rendements sont très variables. Dans le cas de la tomate, le rendement moyen est de 1 kg/m2 (soit
10 tonnes/hectares), mais varie très fortement d'un producteur à l'autre en plafonnant à plus de 2 kg/m2
(Figure 8). Pour la grande majorité des producteurs, les principaux facteurs limitant au rendement sont
les insectes, suivis des maladies. Beaucoup de producteurs citent également le manque d'eau et les aléas
météorologiques comme facteurs limitants principaux ou secondaires (Figure 9).

Figure 8 : Répartition des rendements sur tomate (n=151)


Figure 9 : Hiérarchisation des facteurs limitants au rendement à dire de producteurs (n=189)

Gestion des bioagresseurs


Les producteurs font un usage intensif et probablement peu efficient des pesticides chimiques. Ils
réalisent des traitements préventifs hebdomadaires, quel que soit l’état sanitaire de leurs cultures, et ce
sans viser un ravageur particulier. Les producteurs doublent les traitements en cas d’attaques de
bioagresseurs ou lorsqu’une pluie survient juste après une application. D'après nos enquêtes, les
producteurs réalisent en moyenne 19 d'applications de pesticides par cycle. Pour chaque
application, ils mélangent au moins un insecticide et un fongicide. Ils ajoutent parfois un engrais foliaire
dans leur mélange. Malgré le grand nombre d'applications, le nombre de molécules actives utilisées par
cycle est limité, avec une moyenne de 2,4. La faible diversité de molécules actives peut induire à terme
des phénomènes de résistance. Le Tableau 3 recense l'ensemble des produits pesticides utilisés par les
producteurs et les molécules actives correspondantes.

Les principaux ravageurs visés par les traitements phytosanitaires sont, par ordre de fréquence de
citation, la "chenille" (il s'agit probablement de tuta absoluta), l'alternariose, le flétri bactérien, la
mineuse sud-américaine de la tomate (tuta absoluta), le mildiou, les acariens, les pucerons, la mouche
blanche (bemisia tabacci) et les thrips (Figure 10). Les producteurs ne sont pas préoccupés par les
adventices ; ils ont recours à un sarclage régulier pour limiter leur prévalence. Certains producteurs
interrogés ont affirmé que la pression des insectes ravageurs aurait augmenté depuis 2017. Cette
observation suggère qu’un ravageur invasif a pu atteindre la zone. Les producteurs ont généralement
recours à des employés - parfois des enfants - pour réaliser les traitements ; ces derniers appliquent les
pesticides sans aucune mesure de protection (masque, gants, blouse). Ils jettent les emballages vides en
bordure de leurs parcelles.
Tableau 3 : Pesticides recensés chez les producteurs enquêtés

Figure 10 : Bio-agresseurs visés par les traitements (n=994)


Photo 5 : Tuta absoluta trouvée dans une parcelle de tomate. ©R. Belmin/CIRAD

Photo 6 : Tuta absoluta trouvée dans une parcelle de tomate. ©R. Belmin/CIRAD
Environnement socio-économique des exploitations
Groupements de producteurs
Seul 17% des producteurs appartiennent à un groupement. La fonction des groupements cités par les
producteurs est la vente groupée, l'acquisition d'intrants ou l'échange d'information (Figure 11). Seul
15% des producteurs interrogés connaissent la PCOPMAYA et 9% affirment y appartenir. Les
groupements cités spontanément par les producteurs sont :
- Groupement des producteurs maraichers d'Akpessekro
- Association des producteurs maraichers de Kami
- APCMB
- COPAYA (cooperative des maraichers de gogokro)
- N'zassa
- Eniansou
- Association beni de Zatta

Figure 11 : But des groupements de producteurs (n=47)

Mise en marché des produits


Les producteurs rencontrés affirment que les productions maraichères se vendent très bien - en
particulier la tomate - malgré des baisses épisodiques de prix en périodes de pic de récolte. Certains
producteurs organisent eux-mêmes la commercialisation de leurs produits en louant un camion et en se
déplaçant à Abidjan pour négocier avec les grossistes et les détaillants. Les producteurs commercialisent
leurs récoltes auprès de grossistes (46% des producteurs) et de détaillants locaux (40%), et d'autres
débouchés plus minoritaires (consommateurs, grande distribution, ONG). La Figure 12 montre que le
principal critère de qualité exigé par les acheteurs est l'absence de tache et de défauts visuels sur
l'épiderme des fruits. Les autres critères important aux yeux des acheteurs sont le calibre, la fermeté et
la forme. Ces critères de qualité sont synthétisés dans les catégories commerciales (appelées "choix")
utilisées par les acteurs de la filière. Les fruits de premier choix sont gros, non tâchés et de forme
régulière. Les grossistes demandent principalement des produits de premier choix tandis que les
détaillant acceptent jusqu'au troisième choix (Figure 13). La Figure 14 montre qu'1 kilo de tomate de
premier choix se vend entre 2 et 3 fois plus cher qu'un kilo de tomate de second choix, et jusqu'à 5 fois
plus cher que des tomates de troisième choix. Plus de la moitié des producteurs ont des relations
commerciales non régulières avec leurs acheteurs (absence de contrat).
Figure 12 : Hiérarchisation des critères de qualité exigés par les acheteurs.

Figure 13 : Catégories de produits demandées par différent types d'acheteurs

Figure 14 : Prix de vente (FCFA/kg) minimum et maximum pour des tomates de premier, second et
troisième choix.
Impact du marché sur les pratiques des producteurs
Les exigences de qualité des acheteurs ont un impact sur les choix techniques des producteurs. La
Figure 15 montre que l'utilisation des pesticides est encouragée par les objectifs d'absence de tâche,
fermeté et aspect luisant : les producteurs effectuent des traitements systématiques afin d'éliminer les
insectes et autres bioagresseurs responsables des défauts visuels. Les objectifs de calibre encouragent
une fertilisation minérale et une irrigation abondante. Les choix de variétés sont quant à eux déterminés
par des objectifs de calibre, forme et dans une moindre mesure de fermeté.

Figure 15 : Lien entre les objectifs de qualité des producteurs et certaines techniques culturales

Sources d'informations et conseils


La Figure 16 montre que les producteurs enquêtés s'appuient sur de nombreuses sources d'information
agronomique. Les 3 premiers acteurs qui conseillent les producteurs sont les voisins de champs, les
famille et amis et les acheteurs. Les autres sources importantes d'information sont l'Agence Nationale
d'Appui au Développement Rural (ANADER) et les compagnies de distribution de produits
phytosanitaires et de semence. La Figure 17 montre que la grande majorité des acteurs du conseil
diffusent principalement des informations relatives à l'utilisation des pesticides chimiques. Cela vaut
pour les services publics de conseil (ANADER, CNRA), pour les acheteurs et compagnies d'intrant ou
encore pour le conseil informel (familles, amis, voisins de champ). On peut constater que chez ces
acteurs, les conseils relatifs à l'utilisation des pesticides ne sont pas associés à des informations
permettant une reconnaissance des bioagresseurs. L'ANADER et le CNRA offrent en plus des conseils
en matière de gestion administrative. Les groupes d'agriculteurs, les réseaux sociaux et Google jouent
un rôle particulier en matière de diversification de l'offre de conseil : ils constituent les seules sources
d'information relatives à la reconnaissance et la gestion intégrée des bioagresseurs.
Figure 16 : Hiérarchisation des sources d'information agronomiques (de 1 à 5)

Figure 17 : Nature des conseils agronomiques prodigués par différentes sources.


Perceptions des pesticides et alternatives
Perception et pratiques d'utilisation des pesticides
La Figure 18 montre que les producteurs perçoivent les pesticides comme étant toujours à souvent
efficaces. Il ne semble donc pas y avoir de phénomènes de résistance parmi les populations de
bioagresseurs. Près de la moitié des producteurs interrogés se disent engagés dans une démarche de
réduction des quantités de pesticides épandus (Figure 19). Ils cherchent ainsi à assurer leur propre santé
(ils sont conscients des dangers liés à l'exposition aux pesticides) et dans une moindre mesure à réduire
le cout des intrants (Figure 20). Les producteurs sont conscients que les pesticides peuvent impacter la
santé des consommateurs, mais cela ne participe que faiblement à motiver les démarches de réduction
des pesticides. 42% des producteurs portent un masque pendant les traitements et 19% portent une tenue
de protection. La majorité des producteurs ou de leurs employés sont donc directement exposés. Nos
observations de terrain suggèrent que la majorité des producteurs jettent à même le sol leurs emballages
de pesticides usagés. 51% des producteurs pensent qu'il est possible de produire en réduisant les
pesticides, voir sans pesticides pour 14% des producteurs.

Figure 18 : Efficacité perçue des insecticides et fongicides

Figure 19 : Efficacité perçue des insecticides et fongicides


Figure 20 : Motivations conduisant les producteurs à réduire l'usage des pesticides (n=85)

Alternatives aux pesticides


10% des producteurs interrogés affirment utiliser des techniques alternatives à l'agriculture
conventionnelle. Ils citent spontanément les techniques suivantes :
ü Décoctions de feuille de neem, papayer, tabac
ü Fiente de poulet
ü Fumier
ü Compost
ü Association culturale
ü Cendre
ü Charbon
ü Poudre de piment fond de bandji
ü Produits bio
ü Eau oxygénée
ü Savon noir

Nous avons interrogé les producteurs sur leur intérêt, leur connaissance et leur mise en pratique d'un
certain nombre de techniques alternatives aux pesticides (filets, associations culturales, plantes
répulsives, etc.) (Figure 21). On voit que la majorité des producteurs ont un intérêt pour plusieurs
techniques alternatives aux pesticides, mais que peu d'entre eux les connaissent vraiment ou les mettent
en pratique. Les associations et rotations culturales sont les deux alternatives à la fois les plus connues
(>25% des producteurs) et les plus pratiquées (>15%). Les producteurs affichent un intérêt
particulièrement fort pour les biopesticides fabriqués à la maison, et un intérêt moins fort pour les
biopesticides commerciaux. Ce résultat suggère que les solutions agroécologiques onéreuses auront la
préférence des producteurs.
Figure 21 : Pourcentage des producteurs affirmant un intérêt, une connaissance ou la pratique de
plusieurs techniques alternatives aux pesticides.
Photo 7 : Un producteur en train de préparer sa cuve d'épandage. On le voit mélanger sans gants plusieurs
matières actives dangereuses. ©R. Belmin/CIRAD

Photo 8 : Boites usagées de pesticides laissées à même le sol après utilisation. ©R. Belmin/CIRAD
Typologie des exploitations
Nous avons réalisé une Analyse en Composantes Principales (ACP) suivie d'une classification
ascendante hiérarchique à partir de 2 variables : le nombre de techniques agroécologiques mobilisées
(Cf Figure 21 page 20) et le nombre moyen d'applications de pesticides. Les sorties de l'ACP sont
annexées au rapport. Nous avons ainsi identifié 3 groupes d'agriculteurs dont les caractéristiques sont
résumées dans le Tableau 4.

Tableau 4 : Structure des groupes.


Nombre moyen de
Nombre de producteurs Nombre moyen d’applications
techniques agroécologiques
dans le groupe de pesticides par cycle
employées
Groupe 1 45 33,6 0,3
Groupe 2 134 15,3 0,3
Groupe 3 22 14,1 2,9

Pour en savoir plus sur les caractéristiques de ces groupes, nous avons réalisé des tests statistiques pour
tester l'effet du Groupe sur plusieurs variables quantitatives (ANOVA) et qualitatives (Khi2). Les tests
indiquent une dépendance (p<0,05) entre les Groupes et les variables suivantes :
- Niveau d'éducation
- Groupement de producteurs
- Efforts pour réduire les pesticides
- Perception de l'impact des pesticides sur la santé des consommateurs
- Perception de l'impact des pesticides sur la santé des producteurs

En conclusion on peut dire que :


- Le Groupe 1 rassemble des producteurs qui appliquent très souvent des pesticides et qui
n'emploient peu ou pas de techniques agroécologiques. Les producteurs de ce groupe sont peu
éduqués (majorité d'analphabètes), n'appartiennent jamais à un groupement, ne font
généralement pas d'efforts pour réduire les pesticides, et ils sont parfois conscients de l'impact
des pesticides sur leur santé et celles des consommateurs.
- Le Groupe 2 rassemble des producteurs qui appliquent moins de pesticides et qui n'emploient
peu ou pas de techniques agroécologiques. Les producteurs de ce groupe sont peu à
moyennement éduqués (analphabètes, primaire et secondaire), appartiennent parfois à un
groupement, ils font parfois des efforts pour réduire les pesticides, et ils sont souvent conscients
de l'impact des pesticides sur leur santé et celles des consommateurs.
- Le Groupe 3 rassemble des producteurs qui appliquent moins de pesticides et qui emploient
plusieurs techniques agroécologiques. Les producteurs de ce groupe sont moyennement à
fortement éduqués (majoritairement de niveau secondaire ou plus), ils appartiennent parfois à
un groupement, ils font souvent des efforts pour réduire les pesticides, et ils sont très souvent
conscients de l'impact des pesticides sur leur santé et celles des consommateurs.
Quelle stratégie d’intervention pour le projet TAMCI ?
Formation en protection raisonnée
Les producteurs de la zone ciblée ne pourront vraisemblablement pas sortir rapidement du « tout
pesticides ». Une priorité est donc de les sensibiliser sur les effets négatifs des pesticides pour leur santé,
et de les former à la protection raisonnée des cultures. Plus précisément, les formations initiales
pourraient porter sur les aspects suivants :
(i) La reconnaissance des ravageurs et des ennemis naturels. Dans l’état des choses, les
producteurs traitent indifféremment les bioagresseurs et les insectes bénéfiques (y compris
les coccinelles).
(ii) L’impact des méthodes de lutte chimique sur les populations d’ennemis naturels. Au vu des
doses et des fréquences d’application actuelles, il est fort probable que ces derniers soient
éliminés par les producteurs.
(iii) La sélection des résistances par l’utilisation systématique de pesticides à spectre large, et la
fuite en avant qui en résulte. Les producteurs font probablement face à des espèces invasives
résistantes qui tirent en avant la lutte chimique. L’arrivée d’autres ravageurs invasifs est à
prévoir.
(iv) Les bonnes pratiques d’utilisation des traitements phytosanitaires (protection, lavage, doses,
restitution des emballages) afin d’éviter l’exposition chronique et les intoxications aigues.
(v) Les traitements sur seuil.

Proposer des systèmes de culture plutôt que des techniques culturales


On l’a vu, les systèmes de culture de la zone d’intervention sont structurellement appauvris (petit
nombre d’espèces, faible diversité variétale, rotations courtes ou absentes, sols nus non-amendés, faible
diversité de la faune auxiliaire, etc.). Dans ces conditions, diffuser une ou deux techniques
agroécologiques ne sera pas suffisant pour limiter la pression des bioagresseurs. Le projet devra donc
nécessairement re-concevoir des systèmes de culture en recherchant une cohérence agronomique et une
résilience face aux bioagresseurs. A ce titre, plusieurs leviers agronomiques sont mobilisables :
- La fabrication et l’utilisation de fumier pour restaurer la fertilité des sols ;
- La diversification des cultures, l’allongement des rotations et l’introduction d’associations
culturales pour limiter la pression des bioagresseurs telluriques (nématodes) et aériens
(insectes, acariens, etc.) ;
- La mobilisation de plantes de services dans les systèmes de culture et les bordures (répulsives,
insectifuge, attractives des ennemis naturels et des polinisateurs).
- L’utilisation d’extraits de plantes (neem, basilique, ail) comme biopesticides ;
- L’utilisation d’arbres fertilitaires en bordure de parcelle ;
- L’utilisation des bandes enherbées pour séparer les parcelles ;
- Jouer sur des différences d’avancement phénologique (et donc sur des dates de plantation)
pour casser les cycles des ravageurs et éviter leur propagation d’une parcelle à l’autre ;
- La production de pépinières sur table avec un sol stérile enrichit en matière organique, un filet
et une plaque alvéolée ;
- L’utilisation de filets anti-insecte sur chou et de filets d’ombrage sur légume feuille ;
- L’utilisation de variétés certifiées en agriculture biologique.

Co-concevoir plutôt que concevoir


A l’inverse de l’agriculture conventionnelle, l’agroécologie ne cherche pas de solutions uniques et
standardisées aux problèmes que rencontrent les producteurs. Elle repose sur la résolution de problèmes
spécifiques à chaque contexte agro-environnemental, social, économique, culturel et politique. C’est la
raison pour laquelle les innovations agroécologiques doivent être élaborées via des processus
participatifs mobilisant les connaissances endogènes des producteurs en complément des connaissances
scientifiques. Dans le cadre du projet TAMCI, il est envisageable de co-concevoir de nouveaux
systèmes de culture dans le cadre d’ateliers multi-acteurs.

Quel dispositif d’accompagnement ?


La transition agroécologique nécessite un accompagnement technique resserré des producteurs, couplé
à des mesures permettant de limiter les risques individuels. L’accompagnement technique peut
s’appuyer sur : (i) des formations collectives pour familiariser les producteurs avec les nouveaux
systèmes de culture ; (ii) des champs-témoins cultivés par des agriculteurs prestataires selon protocole
défini par le projet TAMCI suite aux ateliers de conception ; (iii) des champs expérimentaux gérés par
des agriculteurs pilotes volontaires recrutés pour leur engagement et leurs compétences agronomiques ;
(iv) Un suivi technico-économique des agriculteurs pilotes ; (v) La création d’une banque de semences
bios associée à la coopérative PCOPMAYA ; (vi) La construction et le renforcement des groupes de
producteurs ; (vii) Le diffusion d'informations agronomiques sur la reconnaissance des ravageurs via
les réseaux sociaux (facebook, whatsapp) et via les groupes d'agriculteurs. On peut envisager plusieurs
niveaux d’agro-écologisation dans les champs-écoles et les champs expérimentaux :
• Un système de culture entièrement agroécologique ;
• Un système de culture intermédiaire où on associe des techniques agroécologiques avec une
démarche de protection chimique raisonnée.

Une option à considérer serait de créer des « ilots pilotes », c’est-à-dire des ilots de parcelles entièrement
agroécologiques. Cette stratégie présenterait des avantages agronomiques certains (pression biotique
régulée à l’échelle d’un petit territoire) ; elle permettrait aussi une émulation entre les producteurs du
même ilot. Ce scénario semble réaliste car certains ilots sont occupés par un nombre assez réduit
d’agriculteurs (moins d’une dizaine).

Quelles ressources humaines mobiliser ?


Plusieurs types de compétences peuvent être mobilisées pour la co-conception :
- L’expertise de l’ONG Agrisud International sous forme d’une consultation ponctuelle. Cette
ONG a développé une expertise dans le domaine des périmètres maraichers agroécologiques et
de l’accompagnement de la transition agroécologique ;
- Les techniques agroécologiques développées par le CIRAD. Le CIRAD développe des
techniques culturales prometteuses (filets anti-insectes, micro-organismes autochtones
bénéfiques, etc.) pouvant être incorporées dans la démarche de co-conception ;
- Les connaissances endogènes des producteurs de la zone. Ces dernières seront repérées et
décrites via une démarche de traque aux innovations dans le cadre des enquêtes producteurs
(questionnaire ci-dessous) ;
- L’expertise du CIRAD en matière d’animation des processus participatifs.
Conclusion
Dans le cadre du projet TAMCI, le CIRAD a réalisé un diagnostic des systèmes de production
maraichers dans la zone d’intervention. Ce diagnostic a permis de montrer que la grande majorité des
producteurs font une utilisation préventive systématique des pesticides chimiques afin de contrôler les
insectes et maladies affectant la qualité visuelle des légumes. La fréquence d'application des pesticides
varie considérablement d'un producteur à l'autre. Une vingtaine de producteurs se démarquent par
l'utilisation de techniques agroécologiques en couplage avec un faible nombre de traitements chimiques.

L'usage systématique des pesticides par les producteurs est encouragé par deux phénomènes. D'un côté,
les acheteurs demandent des fruits sans tâche, gros et fermes, ce qui encourage une gestion chimique
des bioagresseurs couplée à une fertilisation minérale abondante et à l'utilisation de variétés à haut
potentiel de rendement. De l'autre, le système de conseil est influencé par des compagnies
agrochimiques qui diffusent des connaissances sur la gestion chimique des bioagresseurs et les variétés.
Les connaissances des agriculteurs sont de ce fait limitées à la gestion chimique des bioagresseurs. Ces
éléments constituent de potentiels freins à la diffusion large des innovations agroécologiques. Pour
autant, l'espace du conseil ne semble pas saturé puisque les voisins de champ et la famille restent les
premières sources d'information agronomique des producteurs.

La grande majorité des producteurs interrogés se disent néanmoins intéressés par l'idée de réduire
l'utilisation des pesticides et d'adopter des techniques agroécologiques, en particulier lorsque celles-ci
sont peu couteuses à mettre en place.
Annexe 1 : Questionnaire

Questionnaire N°

Date

Enquêteur

1 Avant de débuter l’interview

ü Se présenter et expliquer l’objective de du projet


ü S’assurer que vous interviewer le propriétaire (évitez d’interviewer l’employé ou un membre
de la famille)
ü Proposer de vous asseoir dans un endroit calme, confortable, à l’ombre
ü Eviter la présence des personnes curieuses autour de vous pendant l’interview
ü Demander une heure et quart pour l’interview
ü Remercier l’agriculteur pour le temps qu’il vous a accordé

2 Informations générales

Nom du chef de foyer

Nom du répondant

Tel

WhatsApp

Email

Ville

Village

Point GPS
EXPLOITATION AGRICOLE

3 Information sur l’agriculteur

Genre Année de
Niveau d’éducation* Activité principale* Activités secondaires*
(M/F) naissance

*Codes à remplir dans le tableau

Niveau Analphabète 1
d’éducation Lire et écrire 2
Primaire 3
Secondaire 4
BTS 5
Master et plus 6
Autres 7

Activité principale Agriculteur 1


Travailleur agricole 2
Entrepreneur 3
Employé 4
Etudiant 5
Travail à la maison 6
Autres 7

Commentaires
4 Informations sur le ménage agricole

Membres du Genre Participation aux activités


ménage* (M/F) agricoles*

*Codes à remplir dans le tableau

Membres du ménage Femme/mari 1


agricole Fils/fille 2
Petit fils 3
Père/Mère 4
Sœur/Frère 5
Grand parent 6
Autres 7
Participation aux activités Plein temps 1
agricoles Temps partiel 2
Pas de participation 3

5 Sources de revenu

Source de revenu Pourcentage du revenu


total de l’exploitant (total
= 100%)
Agriculture
Elevage
Travail salarié
Entrepreneuriat
Transferts d’argent
Autres
6 Répartition du travail
Quantité totale
Main d’œuvre Nombre Salaire de travail /
cycle
Agriculteur -

Famille
Travailleurs /mois
permanents
Journaliers /jour

Autres

7 Productions et revenus

Cultures présentes sur l’exploitation (donnée pour le


dernier cycle de production)

Allocation de
Surface la
production*
**Code à remplir dans le tableau
Tomate
Allocation pour Autoconsommation 1
chaque Vente 2
Aubergine production Vente + auto-conso. 3
Fourrage 4
Autres 5
Gombo
Pourcentage
de la culture
Poivron principale
dans le
revenu total
Mais
Haricot vert Expérience
en
Chou maraichage
(années)
Piment

Observez-
vous des
abeilles sur Oui / Non
Surface totale vos
parcelles ?
8 Assolement

Cultures itinérante
(Oui/Non)

Nombre de cycles
avant abandon de la
parcelle

Durée de la mise en
jachère

Rotation
9 Equipement

Cout Cout Date


Nombre Possession* Quantité
unitaire total d’investissement**
Serre en
plastique
Serre en verre
Filet
Tracteur
Houe
Petite daba
Grande daba
Binette
Tricycle
Machette
Barrage
alimenté par la
pluie
Lac
Tank d’eau
Pompe solaire
Pompe fioul
Tuyaux pvc
Tuyau à
pression
Goutte a
goutte
Réservoir
d’eau
Charrue
Semoirs
Pulvérisateurs
*Possession: 1=Propriétaire; 2=Location; 3=Partage
*Date d’investissement : 1= plus de 20 années ; 2= Entre 10 et 20 années ; 3= Entre 5 et 10 années ; 4=moins de 5 années
Environnement socio-économique de l’exploitation
10 Est-ce que vous êtes membre d’un groupe d’agriculteur ?

Oui Non

Nom du groupe d’agriculteurs/organisation de But de cette Date d’adhésion


producteurs/coopérative union*

*Code à remplir dans le tableau


But de l’union Vente groupée des produits 1
Acquisition d’intrants 2
Echanges d’informations 3
Autres 4

• Connaissez-vous la plateforme PCOPMAYA ?

• En êtes-vous membre ?

• Qu’est ce qu’elle vous apporte ?

Commentaire
11 Acheteurs des produits maraichers

Pourcentage de Choix
Type Relation avec
Oui/Non la production (1-4)
d’acheteurs l’acheteur*
vendue
Grossistes
Exportateurs
Coopératives
Détaillants
locaux
Consommateurs
ONG
Autres

Codes à remplir dans le tableau


Relations avec Contrat 1
l’acheteur Stable 2
Non stable 3
Autre 4

Commentaires
12 Qualité exigée par les acheteurs (culture principale)

Culture principale :

OUI / Impact sur les pratiques


Exigence des acheteurs Classement
NON agricoles*
Sans tâche
Aspect luisant
Calibre
Forme
Fermeté
Goût
Maturité
Qualité environnementale du
produit
Qualité sanitaire des produits

* Codes à remplir dans le tableau

Impact des Choix variétal 1


pratiques Utilisation de pesticides 2
agricoles Fertilisation 3
Pratique de récolte 4
: Espacement 5
Irrigation 6

13 Vente en fonction des différents choix


Choix Prix maximal Prix minimal Pourcentage de la production
1
2
3
4

Commentaires
14 Provenance de l’information agronomique
Oui Nature de Lieu d’échange de
Provenance de
/Non l’information l’information* Classement
l’information
partagée*

Voisins de champs

Compagnie
semencières
Compagnies de
pesticides
Magasins
distributeurs de
produits phyto
Anader
CNRA
ONGs
Banques
Grossistes
Acheteurs
Groupe
d’agriculteurs
Famille et amis
Médias (TV, presse)
Google
@ Réseaux sociaux
(Facebook,
WhatsApp)
Ecole ou université
agricoles
* Codes à remplir dans le tableau
Nature de Fertilisation 1 Lieu d’échange Formations 1
l’information Utilisation des pesticides 2 de l’information Visite collective au champ 2
partagée Protection intégrée des cultures 3 Promotions 3
Identification insectes & maladies 4 Magasin 4
Choix variétaux 5 Visite au champ 5
Gestion administrative 6 Internet 6
Autres 7
PRATIQUES AGRICOLES

15 Données technico-économiques sur la culture principale

Densité de
Surface
semi (ou Cout
Agricole Type de Date Rendement
espacement Variété unitaire Revenu
utilisée parcelle* de semi / ha
entre les par kg
(ha)
plans)

*Sélectionner la culture principale sur l’exploitation


* Codes à remplir dans le tableau
Type de parcelle Plein champs 1
Filets 2
Serres 3
Autres 4

Calculs
16 Quantité et coût des intrants sur la culture principale

Donnée uniquement sur le dernier cycle cultural

• Fertilisants & Fumier


Quantité Nombre Nombre
Nom du Coût
Unité* totale Coût total d’applications d’applications/cycle
produit unitaire
utilisées / semaine

*ex : sac 50 kg, bouteille 1L

Calcul
• Utilisation de pesticides et raisonnement agronomique

Quantité Nombre Nombre Préventive Insectes


Coût
Nom du produit Unité* totale Coût total d’appli/ d’appli / (P) or cibles &
unitaire
utilisée semaine cycle Curative (C) Maladies*

*Unité : ex : boite de 100g ou 1 L


* Insectes ciblés & Maladies
Mouche blanche 1 Tuta absoluta 7
Thrips 2 Acariens 8
Pucerons 3 Chenilles 9
Flétris-bactérien 4 Ne connais pas 10
Alternariose 5 Criquets 11
Mildiou 6 Autres 12
• Nombre total d’applications par cycle (pesticides & engrais foliaires (tout
confondu)

• Autres intrants

Nombre
Coût par Quantité
d’utilisation Coût par Coût total
mois total utilisée
par mois litre
Carburant
Huile

Nom du Unité Quantité totale Coût


Coût total
produit (kg, g or plants) utilisée unitaire
Semence
Plantules

17 Origine des intrants

Source d’eau

Source des semences

Source des plantules

39
18 Itinéraire technique sur la culture principale

Coût du travail par


jour

Oui/Non Quantité de Nombre de Travailleurs


travail (jour) travailleurs impliqués*
Préparation du sol
Désherbage
Semi
Fertilisation
Billonnage
Pulvérisation
Tutorage
Elagage
Irrigation
Récolte & tri
Transport
Traitement post-récolte
Commercialisation

*Code pour remplir le tableau


Travailleurs Agriculteur 1
impliqués
Famille 2
Travailleurs permanents 3
Journaliers 4
Autres 5

40
19 Facteurs limitants au rendement (pour la culture de référence)

Oui/Non Classement
Insectes
Maladies
Animaux (oiseaux etc.)
Manque d’eau d’irrigation
Problèmes de sol
Manque d’intrants (trop chers ou pas
accessibles)
Météo

Commentaires

41
PERCEPTION DES PESTICIDES & ALTERNATIVES

20 Perception des pesticides chimiques


• Selon vous, quel est le niveau d’efficacité des insecticides ?

Toujours Souvent Rarement Jamais


efficace efficace efficace efficace

• Selon vous, quel est le niveau d’efficacité des fongicides ?

Toujours Souvent Rarement Jamais


efficace efficace efficace efficace

Commentaires

• Faite vous des efforts pour réduire la quantité des pesticides appliqués ?

Oui Non

o Si oui pourquoi ?

Oui/Non Classement
Santé des agriculteurs
Santé des consommateurs
Environnement
Economies sur les intrants
Autres

o Si non, avez-vous un intérêt a réduire la quantité des pesticides


appliqués ?

Oui Non

Commentaires

• Selon vous, les pesticides sont-ils nuisibles pour votre santé ?

Oui Non

• Pour la santé des consommateurs ?

42
Oui Non

• Est-ce que vous portez un masque pendant les traitements ?

Oui Non

• Est-ce que vous portez une tenue de protection pendant les traitements (gants,
blouse) ?

Oui Non

• Est-ce que vous respectez les recommandations sur les doses de pesticides ?

Oui Plus Moins

Pourquoi ?

• Selon vous, est ce qu’il est possible de réduire les pesticides ?

Oui Non

• Selon vous, est ce qu’il possible de produire sans pesticide ?

Oui Non

Commentaires

43
21 Traque aux innovations

Utilisez-vous une ou plusieurs techniques alternatives* aux pesticides permettant de


contrôler les maladies et bioagresseurs ? Si oui, dire lesquelles et expliquer l’idée.
Réponse

* Les techniques alternatives peuvent être très diversifiées (ex : haies, variétés particulières,
biopesticides, date de semi…) et n’avoir qu’un rôle indirect dans le contrôle des bioagresseurs.

22 Alternatives aux pesticides

Volonté d’utilisation
Connaissance Utilisation
ou d’acquisition
OUI NON OUI NON OUI NON
Agriculture
biologique
Rotation
Biopesticides
fait maison
Biopesticides
commerciaux
Plantes
répulsives
Association
culturale
Filet

44
QUESTIONNAIRE SUBVENTION ET FILET
1. Bénéficiez-vous d'une subvention agricole ?
| | 1. Oui | | 2. Non

2. Si oui, quel est votre type de subvention?


| | 1. Les semences |__| Pesticides 2. |__| 3. Matériel agricole (arrosoir, machette, houe,
tracteur) | | 4. Vous pouvez cocher plusieurs cases?

3. De qui provient cette subvention?


| | 1 .L’Etat | | 2. Coopératives | | 3. Structure privée | | 4. Un parent | | 5.
Un particuler

Si autre, précisez: ---------------------------------------------

4 Avez-vous accès au credit bancaire?


| | 1. Oui | | 2. Non

6. Accepteriez-vous d’utiliser les filets si les autorités publiques prennent en charge la formation?
| | 1. Oui | | 2. Non

7. A quel moment vous êtes motivé à utiliser de nouvelles techniques de production ?

| | 1 . Lorsqu’elle est utilisée par tout le monde


| | 2. Lorsqu’elle est utilisée par deux ou trois exploitants que je connais
| | 3. Lorsqu’elle est utilisée au moins par un exploitant que je connais
| | 4. Lorsque personne ne connait cette technique dans la zone.

8. Combien seriez-vous prêt à payer pour bénéficier de cette nouvelle technique de production?
| |__|__| | | | |__| | |

9. Comment comptez-vous payer ?


| | 1. Une part de la production commercialisée| | 2. Autre

10. Si on devait tous soutenir les exploitants agricoles, par quel moyen préfériez-vous qu’on
contribue ?

| | 1. Facture de courant| | 2. Sodeci|__| 3. Impôt| | 4. Taxe sur la


commercialisation

11. De quel montant tout le monde devrait contribuer? (Vous pouvez cocher plusieurs cases, 2 au
maximum).

| | 1. 100| | 2. 200|__| 3. 500| | 4. 1000| | 5. Autre

45
23 Apres l’interview

ü Remercier l’agriculteur
ü Demande-lui s’il est possible de revenir ou l’appeler pour des questions
complémentaires
ü Demande lui le contact de 3 autres producteurs (demande pour une diversité?)

46
Annexe 2 : Analyse statistique base de données

Ø ACP variables à expliquer


Comme c’est une ACP avec 2 variables, j’ai enlevé l’individus 28 (ID=28). L’ACP ne fonctionne
pas avec des données manquantes

Figure 1 : Distribution de la variance sur les axes factoriels

Figure 2 : Distribution des variables sur les axes factoriels et qualité des variables

Figure 3 : Plan biplot

47
Figure 4 : CHCP (Classification Hiérarchique sur Composantes Principales)

Identifie 3 groupes
Ø ACM variable explicatives qualitatives

Figure 5 : Plan des individus

48
Figure 6 : Distribution des valeurs propres sur les axes

Figure 7 : Plan des catégories

49
Figure 8 : Plan factoriel des variables

50
Figure 9 : Ellipses de confiance (means=TRUE) dans le plan factoriel

La fonction dimdesc aide à décrire et interpréter les dimensions de l’ACM. Cette fonction est
très utile quand le nombre de variables est élevé. Elle permet de voir à quelles variables les
axes sont le plus liés : quelles variables et quelles modalités décrivent le mieux chaque axe

Figure 10 : Utilisation de la fonction dimdesc dans R

51
Ø Anova : variable explicatives quantitatives
Compare si différence significative entre les 3 groupes selon les variables quantitatives
explicatives
Pour faire une anova, les données doivent être normales et comparables. Pour ce faire il faut
faire le test de shapiro wilk et Bartlet.
Shapiro : Hypothèse nulle = H0 = les données sont normales è p-value>0,05
H1 = les données ne sont pas normales è p-value <0,05
Bartlett : H0 = les variables sont homoscédastiques è p-value>0,05
H1 = les données ne sont pas homoscédatique è p-value <0,05
• Age

p-value<0,05 è les données ne sont pas normales è on ne peut pas faire l’anova mais un
autre test non-paramétrique équivalent : kruskal wallis
H0 = les données n’ont pas de différences significatives è p-value > 0,05
H1 = les données ont une différence significatives è p-value < 0,05

p-value > 0,05 è les données n’ont pas de différences significatives. Il n’y a donc pas de
différence entre les groupes selon l’âge.

• Expérience en maraichage (années)

p-value <0,05 è les données ne sont pas normales è on ne peut pas faire l’anova mais un
autre test non-paramétrique équivalent : kruskal wallis

p-value > 0,05 è les données n’ont pas de différences significatives. Il n’y a donc pas de
différence entre les groupes selon les années de maraîchage.
• Contribution de la culture principale au revenu total (%)

52
p-value <0,05 è les données ne sont pas normales è on ne peut pas faire l’anova mais un
autre test non-paramétrique équivalent : kruskal wallis

p-value > 0,05 è les données n’ont pas de différences significatives. Il n’y a donc pas de
différence entre les groupes selon la contribution de la culture principale au revenu total.
• Nombre de produits utilisés (fertilisants)

p-value <0,05 è les données ne sont pas normales è on ne peut pas faire l’anova mais un
autre test non-paramétrique équivalent : kruskal wallis

p-value > 0,05 è les données n’ont pas de différences significatives. Il n’y a donc pas de
différence entre les groupes selon le nombre de produits utilisés (fertilisants).
• Cout engrais par Ha

p-value <0,05 è les données ne sont pas normales è on ne peut pas faire l’anova mais un
autre test non-paramétrique équivalent : kruskal wallis

p-value > 0,05 è les données n’ont pas de différences significatives. Il n’y a donc pas de
différence entre les groupes selon le coût d’engrais par ha.
• Coût total pesticides par HA

53
p-value <0,05 è les données ne sont pas normales è on ne peut pas faire l’anova mais un
autre test non-paramétrique équivalent : kruskal wallis

p-value > 0,05 è les données n’ont pas de différences significatives. Il n’y a donc pas de
différence entre les groupes selon le coût de pesticides par ha.
Ø Test de chi² : variable explicatives qualitative

H0 = les variables sont indépendantes è p-value > 0,05


H1 = les variables sont dépendantes è p-value < 0,05
• Propriétaire de la terre

Figure 11 : Test chi²

Le test du Chi² donne une p-value>0,05 ce qui signifie qu'on peut accepter H0 d’indépendance
des variables.
• Niveau d'éducation

Figure 12 : Test chi²

Le test du Chi-deux donne une p-value<0,05, ce qui signifie qu'on peut rejeter H0
d'indépendance des variables.

Figure 13 : table des résidus

54
Figure 14 : Table des résidus avec les différences positives et négatives

• Activité principale

Figure 15 : Test chi²

Le test du Chi² donne une p-value>0,05 ce qui signifie qu'on peut accepter H0 d’indépendance
des variables.
• Groupement de producteurs

Figure 16 : Test chi²

Le test du Chi-deux donne une p-value<0,05, ce qui signifie qu'on peut rejeter H0
d'indépendance des variables.

Figure 17 : table des résidus

Figure 18 : Table des résidus avec les différences positives et négatives

• Superfice exploitée (Ha)

55
Figure 19 : test chi²

Le test du Chi² donne une p-value>0,05 ce qui signifie qu'on peut accepter H0 d’indépendance
des variables.
• Culture principale

Figure 20 : test chi²

Le test du Chi² donne une p-value>0,05 ce qui signifie qu'on peut accepter H0 d’indépendance
des variables.
• Allocation

Figure 21 : test chi²

Le test du Chi² donne une p-value>0,05 ce qui signifie qu'on peut accepter H0 d’indépendance
des variables.
• Première source d'information agronomique

Figure 22 : test chi²

56
Le test du Chi² donne une p-value>0,05 ce qui signifie qu'on peut accepter H0 d’indépendance
des variables.
• Efficacité des insecticides

Figure 23 : test chi²

Le test du Chi² donne une p-value>0,05 ce qui signifie qu'on peut accepter H0 d’indépendance
des variables.
• Efforts pour réduire les pesticides

Figure 24 : test chi²

Le test du Chi-deux donne une p-value<0,05, ce qui signifie qu'on peut rejeter H0
d'indépendance des variables.

Figure 25 : table des résidus

Figure 26 : Table des résidus avec les différences positives et négatives

• Selon vous, les pesticides sont-ils nuisibles pour la santé des consommateurs ?

Figure 27 : Test chi²

57
Le test du Chi-deux donne une p-value<0,05, ce qui signifie qu'on peut rejeter H0
d'indépendance des variables.

Figure 28 ; Table des résidus

Figure 29 : Table des résidus avec les différences positives et négatives

Ø Selon vous, les pesticides sont-ils nuisibles pour votre santé ?

Le test du Chi-deux donne une p-value<0,05, ce qui signifie qu'on peut rejeter H0
d'indépendance des variables.

58

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