Arthrose

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 26

L’arthrose

Dr I.CHIKOUCHE

Module de Rhumatologie
I. Introduction.
• Affection rhumatologique fréquente
• 2ème cause d’invalidité après les pathologies CV
• Véritable fardeau sociétal du fait de sa forte
prévalence augmentant avec l’âge .
– Rx systématiques: 52% adultes, 85% sujets âgés
– Clinique: 10% sujets>60 ans symptomatiques

• Sexe ratio: 1/1 jusqu’à 50 ans, puis ♀ > ♂


• Prévalence variable suivant articulations
65-75 ans: IPD (75%) >RL (64%) >genou (35%) >Hanche(10%)
• Quoique la plus fréquente des maladies
articulaires et la principale source de handicap
locomoteur, l’arthrose reste encore mal connue
2
II. Définition :
 L'arthrose est la résultante des phénomènes mécaniques et
biologiques qui déstabilisent l'équilibre entre la synthèse et la
dégradation du cartilage et de l'os sous-chondral.
 Ce déséquilibre peut être initié par de multiples facteurs : génétiques,
de croissance, métaboliques et traumatiques.
 L'arthrose touche tous les tissus de l'articulation diarthrodiale et se
manifeste par des modifications morphologiques, biochimiques,
moléculaires et biomécaniques des cellules et de la matrice
cartilagineuse conduisant à un ramollissement, une fissuration, une
ulcération et une perte du cartilage articulaire, une sclérose de l'os
sous-chondral avec production d'ostéophytes et de kystes sous-
chondraux.
 Quand elle devient symptomatique, l'arthrose entraîne douleur et
raideur articulaires, un éventuel épanchement articulaire avec des
degrés variables d'inflammation locale.

OMS, American Academy of Orthopaedic Surgeons, 1994


II. Définition :
Anatomie : arthropathie chronique caractérisée par
- lésions destructrices du cartilage articulaire
- de lésions condensantes et géodiques de l’os
- d’ostéophytes
Radiologie
- destruction du cartilage  pincement de l’interligne
Problème MECANIQUE
Pathogénie (mécanisme par lequel les causes provoquent une maladie)
 mal connue
 appauvrissement du cartilage articulaire en
protéoglycanes et modification des propriétés
mécaniques du cartilage
III. ETIOPATHOGENIE
ARTHROSE MECANIQUE ARTHROSE STRUCTURALE
Dysplasie Incongruence CARTILAGE
- CCA
PRESSION -Ochronose,
Instabilité Surcharge NORMALE -Hemochromatose
- Contusion

HYPER OS SS CHONDRAL
PRESSION - Ostéonécrose
- Paget
- HyperPTH

SYNOVITE
-inflammatoire
CARTILAGE CARTILAGE -infectieuse
NORMAL ALTERE AUTRES
-Génétique
-hyperostose

DEGRADATION
CARTILAGINEUSE
IV. FREQUENCE ET TOPOGRAPHIE
Arthrose primitive : adulte après 50 ans +++

Articulations concernées à 70 ans :


- Au membre inférieur

Genou 30-40 %

Hanche 10 %
MTP Hallux
- Au membre supérieur
IPD, nodosités d’Heberden) 45%
TMCP (rhizarthrose du pouce) 30 %
IPP, Bouchard 15%
- Épaule et coudes, poignet et cheville: très rares
Atteinte bilatérale classiquement

Polyarthrose (rachis, pieds, mains, genoux)


V. Facteurs De Risque (FDR)
Facteurs locaux
- Arthroses secondaires à des affections articulaires inflammatoires
ou métaboliques
Facteurs mécaniques
- Traumatisme (fracture, luxations répétées) et micro-
traumatismes professionnels (bûcherons, danseurs….) ou sportifs
Facteurs généraux
o Age
o Terrain génétique non identifié :
• Arthrose des IPD chez la femme
• Certaines polyarthroses précoces familiales
• Dysmorphies responsables de zone d’hyperpression
o Obésité
V. Obésité et Arthrose
VI. Diagnostic
SIGNES CLINIQUES
Indolence (discordance radio-clinique +++)
Douleur mécanique
déclenchée par l’usage de l’articulation et calmée par le repos,
avec dérouillage = "douleur de mise en train" (<10mn)
Poussée congestive d’arthrose
Poussée douloureuse, déclenchée par un surmenage ou un
traumatisme, avec douleurs inflammatoires, parfois un
épanchement (liquide synovial mécanique)
Gène fonctionnelle
Retentissement sur l'activité du sujet, sur les gestes de la vie
quotidienne, handicap apprécié par le périmètre de marche,
les indices algo-fonctionnels
Raideur articulaire
Tuméfaction articulaire
Autres signes
Craquements, dérobements, sensation d’accrochage, pseudo-
blocages
RADIOGRAPHIE STANDARD

• Pincement de l’interligne articulaire


localisé dans la zone de pression
principale +++
• Ostéophytes à la jonction os-cartilage
+++
• Condensation de l’os sous-chondral
sous la région du pincement
articulaire
• Géodes, inconstantes, au sein de la
condensation

A un stade tardif, érosions de l’os sous-


chondral
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
BIOLOGIE
Aucun signe biologique d’inflammation : VS, CRP normales
Aucun marqueur biologique validé
Liquide synovial mécanique , visqueux <1.500 Globules blancs/mm3
< 50 % de polynucléaires
RADIOLOGIES
Arthrographie, scanner, IRM, arthroscopie et scintigraphie : sensibilité
supérieure à la radiographie simple pour visualiser la destruction du
cartilage et/ou la réaction osseuse

En pratique, il ne faut pas les demander : RX standard suffisante pour


le diagnostic et le suivi
VII. EVOLUTION
Evolution imprévisible : pas de facteurs pronostiques validés
Intensité de la douleur et impotence fonctionnelle, non parallèle avec
l’importance des lésions cartilagineuses

Aggravation progressive des lésions radiographiques


- Formes stables surtout ostéophytiques non évolutives
- Formes destructrices rapides qui détruisent le cartilage puis
l’os en quelques mois
- Toutes les formes intermédiaires possibles
Fonction de la localisation
- Arthrose des mains et des pieds: indolence après quelques
années et gène fonctionnelle peu importante
- Arthroses de la hanche et gonarthrose: invalidité
douloureuse progressivement croissante
Prise en
charge
de
l’arthrose
VIII. Principes thérapeutiques de l’arthrose

Soulager la Améliorer la
douleur fonction

Prévenir ou
IEC avec le
retarder la
malade sur sa
progression de la
maladie et sa
maladie et ses
PEC.
conséquences
Hiérarchisations des moyens thérapeutiques
Moyens non pharmacologiques
• Information et éducation du patient
• Réduction pondérale
• Exercices , réhabilitation
• Hygiène de vie, économie articulaire et aides
techniques
• Moyens physiques
• TENS (Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation )
• Acupuncture
• Cures thermales
Moyens pharmacologiques
Traitements pharmacologiques locaux
 Capsaicine(8-méthyl-N-vanillyl-6-nonénamide)
 AINS topiques
Traitements intra- articulaires
 Corticoïdes
 Acide hyaluronique
Traitements pharmacologiques généraux
 Antalgiques palier 1 et AINS
 Antalgiques palier 2 et 3
Paracétamol
Recommandations: FDA
 Traitement symptomatique de 1ere intention
du fait de son efficacité pour des doses ne
dépassant pas 4g/j.
Anti Inflammatoires Non Stéroïdiens
 Patients non soulagés par le paracétamol
 Doses minimales pendant une courte durée,
surtout poussée congestive.
 Surveillance : GI, rein, cœur + Vx
 Apres 65 ans: Coxibs ou associer IPP.
 ACR: après 75 ans éviter les AINS oraux et
favoriser les AINS topiques et les injections intra-
articulaires d’AH.
Anti Arthrosique symptomatique d’Action
Lente (AASAL)
 Médicaments considérés comme compléments
alimentaires , Ils agissent sur la douleur de
l’arthrose.
 Délai d’action de plusieurs semaines , mais un effet
rémanent de un a deux mois après leurs arrêt.
 Bonne tolérance
 Effet structural possible,
 AASAL : essais cliniques randomisés ont montré
leur supériorité sur un placebo.
Infiltrations cortisoniques

En cas de non réponse ou CI aux AINS.


 Soulagent rapidement la douleur d’une
poussée congestive avec épanchement , mais
son effet s’estompe en quelques semaines
 Ne pas injecter plus de 2 -3 fois une même
articulation la même année.
 Geste ultrasonographique de préférence
Viscosuplémentation

Recommandations: ESCEO
 Injection intra articulaire de l’A H.
 Efficacité retardée /rapport CT
 Action durable
 Gonarthrose symptomatique sans
épanchement en cas de réponse inadéquate au
ttt initial
 Effets adverses: aggravation transitoire de la
douleur avec épanchement.
Chirurgie dans l’arthrose
• Indications
– Arthrose érosive sévère
– Echec du ttt médical bien conduit
– Altération de la fonctionnalité (indices de
Lequesne+++)
• Préventif: correction
• Palliatif: prothèse articulaire
Prévention: éviter la survenue d’arthrose ou son
aggravation

 Lutter contre l’obésité

 Promotion de l’activité physique

 Les outils disponibles dans la promotion de l’activité


physique
Merci

Vous aimerez peut-être aussi